8 septembre 2006

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TUNISNEWS
7 ème année, N° 2300 du 08.09.2006

 archives : www.tunisnews.net


Luiza Toscane: Badreddine Ferchichi a été écroué

The North Africa Journal : High Oil Prices Remain a Problem for Tunisia

AFP: Arrivée de quelque 450 clandestins en une seule nuit à Lampedusa

Omar Mestiri: A ces « patriotes altruistes », la benalie reconnaissante…

Me Taoufik Bouderbala ex-président : « La Ligue est un contre pouvoir mais elle n’est pas contre le pouvoir et ne doit pas être contre le pouvoir »

AFP: Un fils de Kadhafi, ex-joueur de football, rêve de créer un Monaco en Libye

AFP: ONU: Louise Arbour demande la fermeture des prisons secrètes de la CIA

 
 

Cliquez ici pour accéder au reportage exceptionnel de l’AISPP sur la catastrophe humanitaire des prisonniers politiques Tunisiens 


 

 

Badreddine Ferchichi a été écroué
Luiza Toscane
 
 Badreddine Ferchichi, citoyen tunisien vivant en Bosnie, a été renvoyé en Tunisie le 29 août dernier (1) et n’a plus été en mesure de donner de ses nouvelles. C’est à la police tunisienne qu’il a été remis dès son arrivée, police qui l’a détenu au secret et passé à tabac lors de sa garde à vue.
 
A l’issue de cette dernière, il a été déféré devant un juge militaire et écroué à la prison du 9 avril à Tunis.
 
Un seul article du code militaire peut s’appliquer à Badreddine Ferchichi, il s’agit de l’article 123, qui dispose : « Tout Tunisien se mettant, en temps de paix, au service d’une armée étrangère ou d’une organisation terroriste opérant à l’étranger est puni de dix ans d’emprisonnement avec interdiction d’exercer ses droits civiques et la confiscation de la totalité ou d’une partie de ses biens, et ce, indépendamment des peines prévues pour les attentats contre la Sûreté de l’Etat commis par le coupable de son propre chef ou conformément aux instructions de cette organisation ».
 
Les autorités bosniaques ont délibérément brisé la famille fondée en Bosnie par Badreddine Ferchichi, père de quatre enfants bosniaques en bas âge, et non moins délibérément violé les dispositions de la Convention sur la torture, à laquelle elles sont partie et dont l’article 3 dispose :
« Aucun Etat partie n’expulsera, ne refoulera ni n’extradera une personne vers un autre Etat où il y a des motifs sérieux de croire qu’elle risque d’être soumise à la torture ».
 
Ce mépris pour l’intégrité physique des personnes ou pour les textes que les autorités bosniaques ont ratifiés augure de lendemains sombres pour nombre de ressortissants étrangers vivant en Bosnie et qui font les frais d’une politique répressive dont le but évident est de les renvoyer dans leur pays d’origine.
 
Ainsi, parmi les mesures envisagées ou déjà prises, la déchéance de la nationalité bosniaque de nombre de ressortissants de diverses origines, dont tunisienne : des menaces sérieuses planent sur Lotfi Ghayeb, Mohammed Salah Khemiri, Abdallah Baccouche, Mehrez Amdouni, ou encore Ridha Labidi (2).
 
 
(1)  Se reporter à « Bez drzavlanstva 120 naturaliziranih Arapa », par Lj. Vidacak, du 6 septembre 2006, article consultable sur www.dnevni-list.ba
(2)   Revizija drzavljanstva, Oduzeta prva derzavljanstva BiH, Mirjana Miljanovic, www.patriotmagazine.com/archiva/0227/media/003.htm
 


High Oil Prices Remain a Problem for Tunisia

Despite a State Budget Based on a $60 Barrel of Oil, High Oil Prices Remain a Problem for Tunisia   With skyrocketing oil prices it is difficult to ignore the impact such trend is having on non-oil exporting economies in North Africa.   In Tunisia, authorities have been raising consumer prices, as the country’s subsidy fund could not cope with the ever-increasing prices. As of April 2006, the price of gasoline in gas stations was increased five times since 2003. As of January 2006, the price of electricity was raised six times since 2003. There is a strong likelihood for further increases if the price of a barrel of oil remains above $70. Analysts are even warning of a possible $100 per barrel in the short term, while the Tunisian finance law and the state budget were drafted on the basis of a $60 per barrel of oil.   Tunisia is essentially dealing with a similar crunch facing industrialized nations. It is in a tough position where its energy reserves of 6.8 million tons of petroleum equivalent (MTPE) are lower than what it consumes (7.3 MTPE). About half of its current reserves are in the form of gas (3.2 MTPE) and the rest represents petroleum products. In this latter category, some 1.2 MTPE are owned by foreign companies engaged in funding exploration and research, therefore Tunisia does not access that volume, as it is generally earmarked for export. Of the 2.3 MTPE remaining crude oil, 700,000 are processed by the Stir refinery and the rest is exported to foreign markets by the Etap company. Tunisia has to export part of its oil as its quality is highly sought after in international markets and Tunisia needs a heavier type of crude for its domestic needs.   International vs. Domestic Pricing and Symbolic Taxation:   Etap is the company that manages Tunisia’s imported crude oil. Its purchase prices on the international markets are determined by the Platt’s monthly average, which reached $70 in April 2006. Once Etap takes possession of the crude oil, it resells it to the Tunisian refiner Stir at $23. Subsidy begins at the very source of the Tunisian oil chain. However, it is at the pump that consumers become aware of price swings, but less aware of the impact the subsidies have on their pockets. This is because there are more subsidies involved in retail pricing. At TND 1.05 per liter, analysts estimate that the price of gasoline is still low compared to its real cost and the taxes extracted at the pump are not enough. Each liter is subject to combined taxes of 200 millimes, excluding the value added tax (VAT). This tax level has not changed since 2003. This is also the case for the gasoil, a product widely used in the Tunisian industrial sector, where the taxes total 60 millimes per liter, excluding VAT. These taxes are so low that their proceeds cannot cover the cost of the subsidies, which themselves pay for 43% of the cost of petroleum consumption in the North African nation.   Tunisia is also hindered by limited refining capacity as it only has one refinery in Bizerte. It is planning for a second one in Skhira within the next five years, in the best scenario. An operator has yet to be selected.   The country also faces problems in its electricity market. The state power company Steg loses 12 millimes for each kilowatt-hour it sells to consumers, affecting its balance sheet and financial results. The government spends annually some TND 131 million to help Steg survive and consumers « empowered. »   (Source : « The North Africa Journal » (USA), septembre 2006) Lien : www.north-africa.com


Divorce L’année judiciaire 2005 a enregistré 16.000 affaires de divorces dont 11576 se sont conclues par un prononcé de séparation entre les couples en litiges.   D’après les statistiques les plus récentes, 38% des femmes menant des activités professionnelles sont divorcées , ce qui pourrait suggérer que l’une des motivations majeures de la dissolution juridique des ménages s’identifie à l’autonomie et la sécurité financières.  

Visas pour la France

Durant l’année 2005, le nombre des demandes visas déposées auprès des services consulaires de l’Ambassade de France en Tunisie s’est élevé à 74.702. Le taux de satisfaction a atteint 84,5%, soit 63.119 réponses favorables. Pour ce qui est de l’année en cours, les visas accordés durant les sept premiers mois de 2006 voisinaient autour des 45.000.  

BENETTON investit 36 millions de dinars en Tunisie

Le groupe BENETTON entend réaliser un grand projet de finissage dans le domaine du textile avec un investissement de l’ordre de 22 millions Euros (36 millions de dinars). Cette unité se situera à Sahline ( Monastir) et couvrira une superficie de 14000 m2.  Ce projet a été présenté, hier, à M. Afif Chelbi, ministre de l’industrie, de l’énergie et des PME qui reçu une délégation de responsables du groupe italien BENETTON conduite par M. Christian BENETTON, l’un des fondateurs du groupe, accompagné notamment de M. Luca MARTELLI président de BENETTON Tunisie.        De même, le projet d’implantation du groupe dans la région de Kasserine a été présentée à cette occasion.   Il est à rappeler que la plate-forme « BENETTON Tunisie » constitue l’un des plus importants donneurs d’ordres dans le domaine de la confection en Tunisie (plus de 100 sous-traitants) et emploie plus de 7000 personnes pour une production annuelle de 21 millions d’articles en mailles et chaîne et trame.   Cette entrevue a porté sur l’activité du Groupe en Tunisie et les perspectives de son développement durant les prochaines années.   M. Afif Chelbi a rappelé, à cette occasion, l’intérêt accordé à la consolidation du secteur textile en Tunisie et l’accélération des efforts visant l’intégration du secteur textile, et notamment l’activité du finissage, pour laquelle il a été crée une zone spécialisée pour abriter ce genre d’activité.   Il a réaffirmé la volonté d’apporter tout l’appui et l’aide au groupe BENETTON pour la consolidation et le développement de ses projets en Tunisie et en vue de mettre à profit toutes les opportunités de partenariat offertes par le secteur.   (Source : « Le Temps » (Tunisie), le 8 septembre 2006)  


 Arrivée de quelque 450 clandestins en une seule nuit à Lampedusa

   

AFP, le 8 septembre 2006 à 09h23     ROME, 8 sept 2006 (AFP) –  La petite île italienne de Lampedusa,  au sud de la Sicile, a vu arriver au large de ses côtes quelque 450  immigrants clandestins dans la seule nuit de jeudi à vendredi, a  annoncé vendredi matin l’agence Ansa.     Une vedette de la capitainerie du port a porté assistance à  l’aube à 39 personnes embarquées sur un bateau pneumatique de huit  mètres de long, dont la présence à une dizaine de milles nautiques  de Lampedusa avait été signalée par un bateau de pêche.     Jeudi soir, deux vedettes des garde-côtes et une troisième des  gardes des finances ont récupéré les 356 occupants d’un bateau qui  avait été repéré par un avion de la marine.     Lampedusa, située à quelque 200 km des côtes libyennes, voit  arriver quasi quotidiennement des candidats à l’immigration partis  pour la plupart des côtes libyennes à bord d’embarcations de  fortune, et leur traversée s’accompagne souvent de tragédies – morts  d’épuisement, noyades – racontées par les survivants.     L’Italie et Malte, également confrontée à l’immigration  clandestine par mer, sont en pourparlers avec la Libye pour tenter  d’enrayer le phénomène et organiser des patrouilles conjointes en  Méditerranée. Une réunion des ministres de l’Intérieur des trois  pays doit se tenir prochainement sur ce sujet.     Le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, a  par ailleurs écrit jeudi aux dirigeants des 25 Etats membres de  l’UE, les appelant à plus de solidarité envers les pays les plus  touchés par l’afflux de clandestins.     Les îles espagnoles des Canaries, au large des côtes africaines,  connaissent elles aussi une déferlante d’immigrants illégaux avec  plus de 22.000 arrivées depuis janvier.      Selon le ministère italien de l’Intérieur, 10.414 personnes  sont arrivées à Lampedusa entre le 1er janvier et le 31 juillet de  cette année. AFP  


A ces « patriotes altruistes », la benalie reconnaissante…

Omar Mestiri   Nous avions relaté sur ces colonnes les puissants moyens mis en œuvre par le régime pour abattre les avocats défenseurs de droits de l’homme, notamment par le biais d’une instrumentalisation de l’administration fiscale (Tarissement des ressources des défenseurs تجويع متواصل لنشطاء الدفاع Kalima N° 40, janvier 2006). Nous y avions signalé, en retour, certains privilèges dont bénéficient les avocats benaliens, illustrés par le cas de l’avocat Samir Abdellah, propagandiste zélé du régime qui vient d’acheter un somptueux cabinet, en plein centre de la capitale.   De nouveaux éléments, parvenus depuis, indiquent qu’en fait certains agents du fisc, ont été alertés par cette importante acquisition foncière et ont cherché, de façon routinière, à faire payer à l’intéressé une redevance conséquente. Des contrôleurs se sont ainsi rendus dans le somptueux cabinet, constitué de la fusion de deux appartements, d’un coût total de 300 000 D. Après avoir été frappés par l’importance des aménagements effectués, ils ont eu la stupeur de découvrir que cet honorable juriste, exerçant depuis une vingtaine d’années, n’avait même pas ouvert de patente !   Pensant avoir déniché un gros filon et s’apprêtant à notifier au tricheur une ardoise assez salée, ils furent douchés par une « instruction » de la haute hiérarchie leur intimant de n’en strictement rien faire. Ebahis, ils furent sommés de se mettre plutôt à la disposition de ce « défenseur de la veuve et de l’orphelin », et de l’aider à régulariser sa situation… pour une redevance modique. Il faut quand même savoir être compréhensif à l’égard de cette personnalité trop absorbée qu’elle est par le devoir national, pour penser à s’acquitter de misérables corvées administratives.   Précisons à nos lecteurs que ce « patriote » dévoué et bénévole dispose d’un quasi monopole sur le contentieux de la Société tunisienne de banque (STB). Certaines sources affirment qu’il bénéficierait de règlements subsidiaires, provenant d’une caisse noire directement gérée par le PDG de la dite banque déjà écrasée par les malversations… un tout petit trou dans un énorme déficit, ça ne se remarque jamais !   Impunité pour les amis du général   Une autre vedette de la « khaliya », l’officine des avocats benaliens, Abir Moussa, s’était vue infliger en juillet dernier une suspension d’exercer de six mois avec effet immédiat, par le conseil de l’ordre. Elle avait perturbé l’assemblée extraordinaire des avocats tenue en mai et s’était rendue coupable d’une grave agression contre le Bâtonnier Abdessattar Ben Moussa… Solidaires, les avocats benaliens mirent le paquet : campagne virulente dénonçant « l’injustice et la partialité » de l’ordre avec constitution d’un comité de soutien… tout cela abondamment relayé par les médias officiels. La justice aux ordres a vite fait de « remettre les choses en ordre », puisqu’un jugement en référé lui accorda une suspension de l’application de la décision, en attendant l’immanquable blanchiment sur le fond ! Signe de soutien beaucoup plus fort, cette barbouze en jupons reçut, dans la foulée et à l’occasion de la fête de la femme, une citation à l’ordre de la République des mains du général, nullement gêné d’assumer ainsi les coups de main de ses partisans contre le barreau.   Tout cela ne présage guère d’une quelconque possibilité pour le conseil de l’ordre de sévir contre les exactions des autres avocats benaliens. C’est sans grande illusion qu’il s’est résolu à sanctionner Habib Achour, un de leurs meneurs. Son dossier a été transmis à la section de Tunis : lors de la crise sur l’institut de formation des avocats en mai, ce membre en vue de la « chambre des conseillers » s’en était pris au conseil de l’ordre, reitérant sur la chaîne Al Jazira, les accusations mensongères proférées par Takkari, le Ministre de la Justice, d’un « détournment de la somme de 700000$ ». Non content de bloquer abusivement les fonds dus par l’Etat au barreau, Takkari, que la mauvaise foi est loin d’étouffer, sait pertinemment que si détournement il y a, il est, documents d’audit à l’appui, du seul fait de l’ancien Bâtonnier Abdelwahab Bahi, benalien éminent et grand massacreur du barreau tunisien.   C’est pour cette raison que notre éloquent Ministre qui, en grand communicateur benalien, a péroré sans contradicteur sur la TV nationale, s’est bien gardé depuis de donner une suite conséquente à ses graves propos : pourquoi la justice n’est pas saisie de cette malversation ? En attendant, Bahi s’est vu octroyer la gestion du centre d’arbitrage de Tunis. Royale récompense pour services rendus à la benalie…    (Source : « Kalima », N°45, septembre 2006)  

Crise au sein de la Ligue Tunisienne pour la Défense des Droits de l’Homme (LTDH)   Me Taoufik Bouderbala ex-président

« La Ligue est un contre pouvoir mais elle n’est pas contre le pouvoir et ne doit pas être contre le pouvoir »

 

Le débat sur la question du financement extérieur de la Ligue, sur ses relations avec les pouvoirs publics et sur le consensus interne se poursuit aujourd’hui avec notre invité Me Taoufik Bouderbala ex-président de la Ligue qui nous donne ici son point de vue sur ces questions fondamentales qui, entre autres, sont à l’origine de la crise qui secoue la Ligue et qui bloque son fonctionnement. Interview.     Le Temps : Le financement extérieur de la Ligue suscite des divergences parmi les adhérents qu’en pensez-vous ?
Me Taoufik Bouderbala : Je pense que le problème du financement extérieur des associations et en particulier de la Ligue est un mauvais procès qu’on fait à leurs militants. Ce problème ne se pose que dans les sphères des pays arabes. C’est-à-dire là où le déficit démocratique est patent. On oublie que les Etats avec toutes leurs structures utilisent les financements extérieurs et cela n’aboutit pas nécessairement à la bonne gouvernance. Pour ce qui est de la Ligue et généralement de toutes les associations de défense des Droits de l’Homme le coût de leurs activités est assez élevé parce que le domaine de leur intervention touche surtout à la diffusion de la culture des droits de l’Homme ce qui nécessite l’organisation de colloques, séminaires et autres réunions de formation. Si la ligue ne trouve pas de financement intérieur vu si ce financement est insuffisant, il n’y a aucune crainte à ce que les « financements extérieurs » viennent suppléer les carences internes. Mais cela doit se faire dans la transparence la plus totale quant à l’origine du financement, le mode de son utilisation et le contrôle de cette utilisation. Généralement ce financement se fait à travers des ONG qui militent dans le même domaine ou par les Etats dans le cadre d’accords internationaux via l’ONU ou de façon bilatérale. Par exemple beaucoup d’Etats du tiers monde et surtout du Sud de la Méditerranée ont signé des accords de partenariat avec l’Union Européenne dans lesquels ils ont accepté que l’Union Européenne finance la société civile directement pour des programmes spécifiques. En signant ces accords les Etats ont accepté de ne pas contrôler directement et surtout de ne pas bloquer cette aide. Mais ce financement ne doit en aucun cas se faire à des conditions c’est-à-dire aboutir à la perte d’indépendance des décisions, de l’association qui le reçoit il est à noter que plusieurs associations tunisiennes sont dans ce cas. Nous devons donc faire confiance au patriotisme, à l’honnêteté et à l’amour du bien qui animent les adhérents de ces associations. Il faut aussi souligner que ce financement provient aussi des instances de l’ONU ou d’organismes dépendant de l’ONU tels que l’UNESCO, l’UNICEF, l’OMS et autres.   • Vous avez occupé le poste de président de la Ligue comment voyez-vous ses relations avec les pouvoirs publics ?
Il va de soi qu’une association comme la ligue dont la vocation est de défendre les droits de l’homme et de propager une culture des droits de l’homme doit avoir des relations normales avec les pouvoirs publics. C’est-à-dire qu’il doit y avoir toujours des canaux de transmission, de discussion et de prise de décisions communes. La rupture n’est pas admise dans ce domaine. Mais hélas l’histoire de la Ligue depuis sa « naissance » montre que ses relations avec le pouvoir ressemblent à un « dépit » amoureux. Elles ont toujours hésité entre deux modes : La « guerre froide » et la « guerre chaude ». C’est-à-dire entre la tentation du pouvoir de contrôler ou du moins de neutraliser la ligue et celle de la ligue d’aller pêcher dans les eaux tumultueuses de la politique. Mais si la tentation est compréhensible le passage à l’acte est interdit, et heureusement on n’est pas arrivé à ce stade puisque les pouvoirs publics et la ligue ont toujours trouvé un terrain d’entente pour arriver à résoudre les problèmes et doivent continuer dans la même voie pour les problèmes qui se posent actuellement et qui se poseront encore pendant un certain temps parce que cet état de fait est lié à l’histoire de la démocratisation en Tunisie. La Ligue est un contre pouvoir et elle n’est pas et ne doit pas être contre le pouvoir. Au contraire sa mission consiste à aider les pouvoirs publics parce qu’elle joue un rôle de « vigile » et un rôle d’éducateur. Les militants des droits de l’homme n’ont pas vocation à changer les régimes, mais à changer les mentalités et à venir en aide à tous ceux qui en ont besoin. S’agissant de la situation actuelle nous ne cesserons jamais d’appeler à l’instauration d’un dialogue entre la ligue et les pouvoirs publics.   • De par votre expérience à la tête de la Ligue parlez-nous du consensus en son sein. Je pense que le consensus est la forme la plus élaborée d’une gestion démocratique au sein des instances délibératives. Le consensus n’est pas l’unanimité parce qu’il repose sur l’acceptation par tous des principes partagés et des décisions mûrement réfléchies. C’est l’aboutissement d’un processus de persuasion qui reflète l’adhésion aux décisions prises. C’est pour cela qu’il est très difficile à mettre en œuvre et à maintenir dans la durée. Le consensus c’est le fait de privilégier le souffle long et la durée au lieu des éclats et de la confrontation. Mais s’agissant du domaine de la défense des droits de l’homme, les principes acceptés et défendus ne doivent pas souffrir d’interprétations divergentes. Ceux qui veulent rester en dehors du consensus ne doivent pas entraver la marche de l’institution car le champ du militantisme est assez vaste pour accueillir tout le monde. Cela ne veut pas dire l’absence de vote. Mais ce vote doit être l’aboutissement et le reflet de ce consensus qui ne doit exclure personne. Cette manière de procéder évite les débats « politiciens », l’existence de « clans » et le « marchandage ». La Ligue a fonctionné pendant des années de cette façon et ça lui a toujours réussi…   Interview réalisée par Néjib SASSI   (Source : « Le Temps » (Tunisie), le 8 septembre 2006)  


Un fils de Kadhafi, ex-joueur de football, rêve de créer un Monaco en Libye

Par Afaf GUEBLAOUI  AFP, le 8 septembre 2006 à 06h12 TRIPOLI, 8 sept 2006 (AFP) – Saadi Kadhafi, ex-footballeur et troisième fils du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, se démène pour créer une zone franche qu’il voudrait comparable à Monaco, pour aider à l’essor de ce pays encore peu développé malgré son pétrole. Le projet, baptisé « La voie vers l’avenir », doit être ouvert aux investisseurs étrangers et locaux. Sa construction a déjà démarré sur la côte méditerranéenne près de la frontière tunisienne, explique Saadi Kadhafi, 33 ans, dans une interview à l’AFP. Son bureau de Tripoli, qui domine la mer Méditerranée, est entouré d’un jardin où se promènent librement des lions. « Nous avons besoin en Libye de rattraper notre retard et d’entrer dans la civilisation pour rejoindre le monde du progrès après des années de sous-développement », affirme Saadi Kadhafi, ancien directeur de la Fédération libyenne de football. Son père, qui dirige le pays d’une main de fer depuis plus de 30 ans, a entrouvert la porte aux investissements étrangers quand l’ex-pays paria est revenu sur la scène internationale, après un long embargo. Dans un spectaculaire retournement de situation, en décembre 2003, le leader libyen avait annoncé l’abandon de son programme de développement d’armes de destruction massive puis accepté de verser des compensations financières aux familles des victimes de l’attentat terroriste contre un avion qui a explosé au-dessus de l’Ecosse en 1988. Saadi Kadhafi raconte que cette zone, qui va s’étendre sur 60 km de long et  30 km de large sur la côte nord-ouest de la Libye, allait « créer une infrastructure touristique, industrielle et commerciale pour encourager le commerce et proposer des services financiers ». « Nous avons de nombreux problèmes dans les domaines de la santé, de l’éducation, la construction et nous avons besoin de nous rapprocher du reste du monde avec des projets commerciaux et économiques comme cette zone qui va abriter toute une gamme d’activités internationales », rêve-t-il. Cette zone a été choisie, dit-il, en raison de sa proximité de l’Europe et pour la beauté de ses plages. La Libye, pays qui à l’origine tirait ses ressources du pétrole mais dont les infrastructures sont en piteux état, tente depuis 2000 de démanteler son économie centralisée selon des schémas adoptés dans les années 70, pour s »orienter vers une économie de marché. Avec un taux de chômage de 13%, une population dont la moitié n’a pas 20 ans, la Libye a un besoin vital d’investissement pour stimuler la croissance. « Cette zone va faire partie de la Libye mais sera totalement autonome, avec sa propre législation, ses règlements, sa structure financière, ses tribunaux, ses ports et aéroports », assure Saadi Kadhafi qui est l’un des six fils de Mouammar Kadhafi. La construction de cette zone a commencé à Zwara Abou Kammach, à 170 km à l’ouest de Tripoli, dit-il, sans préciser la date prévue de fin des travaux. « La vie là-bas ressemblera plus à ce qu’elle est hors de Libye. Elle sera  multilingue et l’on pourra y pratiquer toutes les religions librement. Cela ressemblera à New York, Monaco et Hong Kong, » assure Saadi Kadhafi. « Des investisseurs locaux et étrangers vont financer cette zone franche internationale où les libertés civiles et le droit de propriété seront protégés », dit-il. « Les actions illégales » comme les arrestations arbitraires y seront proscrites, ajoute-t-il. Pour Saadi Kadhafi, qui a fait une éphémère carrière de joueur professionnel en Italie en 2003, le football, dont il disait qu’il « coulait dans ses veines », appartient au passé, même si « le sport continuera à être un hobby personnel ». Mais au cas où le projet de zone franche échouerait, Saadi Kadhafi garde une autre fonction. Il commande une force spéciale « dont le rôle est de protéger Mouammar Kadhafi et la révolution et de combattre le terrorisme », dit-il.   AFP

ONU: Louise Arbour demande la fermeture des prisons secrètes de la CIA

 AFP, le 8 septembre 2006 à 12h39 GENEVE, 8 sept 2006 (AFP) – Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme Louise Arbour a appelé vendredi les Etat-Unis à abolir les prisons secrètes de la CIA dont le président George W. Bush a reconnu mercredi l’existence.   Mme Arbour a salué la reconnaissance de l’existence de ces prisons par le président américain mais « demande cependant que le programme de détentions secrètes soit totalement aboli », a indiqué à Genève son porte-parole, Jose Diaz.   Le Haut-Commissaire « a rappelé que la détention secrète et le maintien à l’isolement constituent en eux-mêmes des violations des normes internationales et créent en outre un environnement favorable à d’autres abus », a-t-il ajouté lors d’un point de presse.   Mme Arbour s’est félicitée d’un « autre pas important » de Washington constitué par l’interdiction explicite de la torture et des mauvais traitements dans le nouveau manuel de conduite sur le terrain de l’armée américaine.   Les méthodes d’interrogatoires de la CIA « sont cependant toujours secrétes, ce qui rend impossible de vérifier si elles respectent les normes internationales » en matière de droits de l’homme », a noté le Haut-Commissariat aux droits de l’homme.   Le président Bush a qualifié ces méthodes d’interrogatoire de « musclées » mais a assuré qu’elles ne constituent pas des tortures.   AFP

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