18 novembre 2005

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TUNISNEWS
6 ème année, N° 2007 du 18.11.2005

 archives : www.tunisnews.net


Mouvement du 18 octobre – Bulletin n° 32: Arrêt de la grève de la faim, La Suisse maintient ses convictions, Les USA déçues de Ben Ali, Le général clôt le SMSI..

Mouvement du 18 octobre – Bulletin n° 31: Shirin Ebadi honore le Prix Nobel, La Suisse leader démocratique , Shalom assouvit ses caprices, AP: SMSI: les Américains « déçus » par le manque d’engagement du gouvernement tunisien en matière de libertés AFP: Liberté d’_expression: les USA « déçus » par le gouvernement tunisien AFP: Fin d’une grève de la faim d’opposants tunisiens avant la clôture du SMSI AFP:  Fin de la grève de la faim de huit opposants tunisiens AP:  Tunisie: les sept opposants grévistes de la faim arrêtent leur mouvement AFP: Manifestation à Tunis de soutien aux ex-grévistes de la faim AP: Silvan Shalom regagne Israël après un séjour « formidable » en Tunisie Reuters: Tunisie- Shalom veut améliorer les relations avec le monde arabe Le Figaro : Vers une normalisation des relations entre la Tunisie et Israël AFP: Internet: le sommet de Tunis impuissant face à la censure AFP: Le président tunisien s’entretient avec Kadhafi et Bouteflika AFP: Kadhafi boycotte le SMSI, mais reçoit les participants sous sa tente AFP:  Le SMSI se conclut sur une promesse d’aide aux pays pauvres Nouvel Obs: Cinq députés UMP soutiennent Ben Ali Vincent Geisser, Chokri Hamrouni, Imed Daïmi: Ces députés « indignes » qui soutiennent le « casseur » Ben Ali Sami Ben Abdallah : L’appel des 5 députés de la droite n’engageraient pas l’UMP. Les dissidents Tunisiens ne sont pas convaincus Kamel Chaabouni: Il faut absolument continuer la grève de la faim avec d’autres grévistes Neila Charchour Hachicha: Trente jours de grève de la faim pour gagner une bataille médiatique RFI: Cyberflicage à la tunisienne – Interview avec Sihem Bensedrine RFI: Tunis : un sommet pour rien ? Le Monde: Om Zied, une plume dans la plaie tunisienne Le Monde: « L’économie tunisienne pourrait aller beaucoup mieux » Le Temps (Suisse): Au SMSI à Tunis, la Suisse ose faire des reproches au régime de Ben Ali L’allocution de M. Samuel Schmid lors de l’ouverture du Sommet Mondial sur la Société de l’Information SMSI Discours de  M. Moritz Leuenberger, ministre des Télécommunications et chef de la délégation helvétique à Tunis Le Courrier : Revirement spectaculaire et utile Le Courrier: Manif contre le Gouvernement tunisien Le Courrier: Le régime de Ben Ali s’offre une manif à sa gloire La Liberté: La grève de la faim: c’est fini La Liberté: De nouveau la chape de plomb Déclaration du Président du Parlement européen sur l’interdiction d’accès du Président de Reporters sans Frontières sur le sol tunisien Libération : Robert Ménard, le secrétaire général de RSF, a été interdit d’entrée en Tunisie. Le Soir : SMSI : « La mascarade transformée en scandale » l’Humanité : Tunisie. Le pays qui reçoit le Sommet mondial de la société de l’information est marqué par le mouvement des défenseurs des droits de l’homme. 24 Heures : «L’ONU s’est déculottée» Le Soir: L’Europe, son soutien, son silence Infosud: Sommet de l’info: l’Afrique, poubelle numérique du Nord La Liberté: les vrais enjeux d’un sommet gâché La Liberté: La peur de l’islamisme La Libre Belgique : Crise Entre Sousse Et La Province De Liège La Libre Belgique  : Le pouvoir face à ses contradictions Alternatives (Canada) : Sommet mondial de la société de l’information Vita: Amnesty, la repressione trasforma Summit in farsa di Chiara Brusini Marco Trotta, Jason Nardi: Al WSIS si parla della libertà d’espressione in Tunisia Lettera22: WSIS: la lettera della fnsi all’ambasciata di tunisia ANSA: internet: tunisi, aggredita assessore municipio parigi ANSA: Internet: Tunisi, Usa bacchettano regime per diritti umani ANSA: Internet: Borrell, da Tunisia attacchi inaccettabili

 

Sur cette URL, merci à l’équipe de Nawaat qui a mis la vidéo du documentaire diffusé par la TSR le jeudi 17 novembre 2005 en ligne :

Tunisie, le sommet de l’intox

EMISSION du 17 novembre 2005 (Longue interview avec Samia Abbou et Radia Nasraoui) Peut-on organiser le Sommet mondial sur la société de l’information dans un pays qui censure les médias et Internet ? Une équipe de Temps Présent s’est rendue à Tunis pour filmer une démocratie de façade où le respect de la loi permet de couvrir toutes les violations des droits de l’homme. Reportage sous surveillance.
(Autre possibilité :  www.tempspresent.ch)


 

Mouvement du 18 octobre – Bulletin n° 32

« La Faim et non la Soumission »

Arrêt de la grève de la faim, La Suisse maintient ses convictions, Les USA déçues de Ben Ali, Le général clôt le SMSI..

Au 32e jour du Mouvement du 18 octobre, les grévistes de la faim ont pris la décision émouvante et historique de mettre fin à leur grève, pour mieux continuer le combat. Mise en place du Comité national de suvi. Maître Ayachi Hammami tient un discours d’espoir à l’adresse de la jeunesse depuis le balcon du 23, rue Mokhtar Atia. Les jeunes s’approprient la devise l’hymne national et l’étendard de la République. La Suisse maintient la pression, elle est suivie par la Suède, de la Belgique et la France. Aidan White, SG de la FIJ dénonce officiellement, de la tribune même du Sommet, les atteintes à la liberté d’_expression, à quelques kilomètres du Palexpo. Shalom ignore le SMSI, dîne chez le général Ben Ali et lui transmet une invitation officielle à la ferme d’oignions de son ami le général Sharon. Les Etats Unis expriment leur déception de ne pas voir la Tunisie avancer sur la voie de la Démocratie. l’agence TAP se dote en fin d’un site internet, assez pathétique. Les chiens de garde du régime toujours arrogants dans les conférences de presse du Sommet et sur les plateaux des télévisions arabes. Le Ministre de la Propagande, censeur en chef, le Ministre Abdallah affirme que personne n’est inquiété pour ses idées en Tunis! hormis une minorité hostile! Ses faussaires en second relayent le message de la haine..

Arrêt de la grève de la faim pour continuer le combat:

Les huit grévistes de la faim du Mouvement du 18 octobre ont annoncé, lors d’une conférence de presse tenue en fin de matinée au local de la grève, sis dans les bureaux de Maître Ayachi Hammami, au 23, rue Mokhtar Atia à Tunis.

Les grévistes ont annoncé leur décision aux manifestatnts depuis le balcon de l’immeuble. Epuisé par l’effort, mais déterminé à continuer le combat, les huits héros de la Nations sont apparus confiants dans l’avenir.

Ce long jeûne a été rompu avec des dattes que le Prix Nobel de la Paix, l’iranienne Shirin Ebadi a offert hier aux grévistes pour les inciter à mettre fin à leur action à fin de pouvoir continuer le long combat pour la Liberté. Les dattes pour rompre le jeûne est une tradition des luttes politiques persanes, mais aussi une tradition musulmane du jeûne du mois de Ramadan.

Le Prix Nobel a été accompagée hier d’une imposante délégation qui a formulé le même souhait auprès des grévistes. Parmi les personnalités présents, on peut noter la présence de: Maître Sidiki KABA, Président de la F.I.D.H., Mme Fatimata M’BAY, Vice-Présidente de la F.I.D.H. et Présidente de l’A.M.D.H. (Mauritanie), Mr Yves STEINER, Représentant l’IFEX et Communica-CH, Mr. Steve BUCLEY, Président de l’AMARC, Mr. Alexis KRIKORIN, Président de l’U.I.Editeurs).

Ainsi que les militants tunisiens: Mr. Saâdeddine ZMERLI, Président d’honneur de la LTDH et ancien Vice-Président de la F.I.D.H., Mr. Mokhtar TRIFI, Président de la L.T.D.H., Mr. Khmaïs CHAMMARI, ancien Vice-Président de la L.T.D.H. et de la F.I.D.H., Mme Khadija CHERIF, ancienne Vice-Présidente de la LTDH, Mr. Abdelatif FOURATI, ancien Vice-Président de la L.T.D.H., Mr. Abderrazak KILANI, représentant le Conseil de l’Ordre des avocats, Mr. Ahmed OUNAIS, Ambassadeur, Mr. Abdelmajid CHARFI, Professeur d’Université, Mme. Jalila BACCAR, Artiste, comédienne, Mr. Mourad ALLAL, Coordinateur de la plate-forme des ONG Euromed.

La rayonnante Sana BEN ACHOUR, Coordinatrice du Comité national de soutien à la grève de la faim, qui accompagnait le Prix Nobel de la Paix et les honorables hôtes de la Tunisie libre, a formulé le même souahit auprès des grévistes.

Création du Comité national de  suivi des revendications d ela grève du 18 octobre:

Les grévistes ont annocné la création d’un Comité national de suivi des Revendications du Mouvement du 18 octobre, regroupant les huit grévistes et leur Comité national de soutien.

La presse internationale a couvert ce moment fort qui a eclipsé la clôture du SMSI au Palais des expositions. ARTE et Al-Jazeera ont a diffusé les images historiques de ce vendredi 18 novembre. Maître Ayachi Hammami s’exprimant depuis el balcon de ses bureaux, transformés pendant 32 jours en haut lieu d ela lutte pour la Liberté et la Dignité. « Vous êtes le futur, vous les Tunisiens libres, eux, c’est le passé ». Les jeunes venus nombreux ont scandé la devise du Mouvement et se sont appropriés l’hymne national (Houmata Al Houma) et l’étendrard ela République.

Emu, le juge rebelle Mokhtar Trifi a expliqué le mécanisme du Comité de suivi, « jusqu’à réalisation de nos droits les plus élémentaires ».

Le doyen des grévistes Maîtres Mohamed Nouri, 66 ans, a dit toute son indignation de voir « des concitoyens croupir en prison, dans des cellules exigues, depuis plus de 14 ans, pour leurs idées. »

Hammama Hammami a souligné que « cette grève a creée une dynamique politique et un rapprochement entre différentes familles politiques et de pensée ».

Même constat évoqué ce soir par Lotfi Hajji, président du SJT sur la chaîne Al-Jazeera, en ajoiutant que: « la grève a trouve un large élan de solidarité à l’intérieur et à l’extérieur du pays. Nous avons mis fin à la grève pour satisfaire les appels pressants d’un grand nombre de personnalités tunisiennes et internationales, parmis lesquelles le Prix Nobel de la Paix Shirin Ebadi. »

Au volet des acquis de cette grève, le Présidnet du SJT affirme que « la grève a permis d’unir l’ooposition et a creée une nouvelle donne en libérant les gens qui sont sortis dans la rue pour exprimer leurs opinions. »

Les chiens de garde de la dictature toujorus à l’oeuvre:

Pour contercarrer Lotfi Hajji, le régime a délégué le Sénateur Samir Abdellah, avocat membre de la « cellule des avocats pour le RCD ». Le Sénateur (Moustachar, Coseiller) Abdellah a été coopté par le général Ben Ali en récompenses à ses poistions et à son rôle dans les fausses ONG. Le Sénateur Abdellah n’a pas encore compris que les Parlementaires (Députés et Sénateurs) font parti des Délégations officielels et pas de la société civile! Le Canada n’a -t-il pas envoyé son Sénateur Mac Harb pour le représenter officiellement au SMSI.

Le Sénateur prend la défense du régime bec et angle. « Mr Hajji n’a jamais été inquiété, la grève prouve que personne n’est inquiété en Tunisie pour ses idées » ! Le Sénateur a voulu sauver sa réputation en cas de changement des rapports de force: « La Tunsiie a besoin de tous ses enfants » a-t-il lancé lors du journal d’Al-Jazeera. 

Mais le pire ce fut le jeune quadra thuréféraire en chef et en mission perpétuelle dans les médias arabes, le professerude langue et de civilisation arabe Borhane Bsayyés, sur le plateu de l’émission « Akthra Min Ra’y » (Plus qu’une opinion) de Sami Haddad. « La visite de Shalom rentre dans le cadre des Nations Unies ». Le présentateur le coupe pour rapporter le dîner offert par Ben Ali aux chefs d’Etat et auquel un seul Ministre a assisté, Shalom. « Non, c’est faux, vous avez lu cela où » réponds l’enseignant de l’arabe despotique. « Les sites internet ont été bloqués pour garder la jeunesse des sites pronographiques ! » Haytham Mannaâ, président de la Commission arabe des droits de l’homme rétorque: « Personne n’a été condamné en Tunsiie ou dans le monde arabe pour avoir coinsulter des sites pornographiques. Tous les interanutes emprisonnés l’ont été pour leurs opinions ». L’enseignant a déversé sa haine contre l’avocat Mohamed Abbou.

L’intellectuel arabe Abdel-Wahab Al-Afandi, présent sur le plateau a proposé à son interlocuteur tunisien: « Si Shalom est tunisien, donnez lui la nationalité tunisienne et mettez le en prison aux côtés de l’avocat Mohamed Abbou ».

Borhane Bsayyés défend la dictature, mais il défend son utilité au dictateur. Si le verrou de la désinformation et de la censure saute, le thuréféraire va perdre avantages et intérêts, d’où son attitude arrogante qui va tout simplement à l’encontre du bon sens.

La Suisse persisite et signe:

Lors de la séance de clôture du SMSI et avant le discours du général Ben Ali, le vice-président de la Confédération, Moritz Leunberger a pris la parole pour dire qu’il y a « des répétitions qui se justifient pleinement ».

 

Il a commencé par adresser un message de fraternité à la Tunisie pour « son hospitalité légendaire », avant de dire les choses qui fâchent le général: « Nous aspirons à un monde meilleur, plus démocratique et plus libre… La Société de l’Information nous aidera à émanciper les droits de l’homme… Il ne s’agit pas de technique. Il s’agit de techniques au sevice de l’homme ».

Le suisse a repris la charge du Président Samuel Scmid: « Le Sommet ne s’est jamais confiné à un sommet de technocrates. Nous avons eu parfois des positions antagonistes, par exemple sur la question des droits de l’homme »

« Les droits de l’homme sont indispensables à la Société de l’Ifnormation », en rappelant les propos vifs: « Cette discussion parfois vive est le berceau du compromis ».

Et Leunberger s’est voulu rassurant: « Les compromis se reconnaissent à deux indices. Soit tout le monde a le sentiment d’avoir perdu, soit tout le monde se sent satisfait. Je reste sur cette deuxième perspective de notre comprmois: tout le monde est gagnant. »

Et dilpomate, le vice-président suisse a lancé une phrase qui semble banale mais pleine de sens et qui sait de prophétie: « N’oublions pas la Rose et le Jasmin, ce parfum qui nous a accompagné.. »

Les tunisiens aiment bien leur parfum unique de jasmin qui contraste avec le bruit des bottes…

Le général clot le SMSI:

Suite à quoi, le Premier Minsitre a appelé le général ZEA Ben Ali, président du Sommet pour venir, au pupitre, prononcer le discours de clôture. Le général a pris soin de ne pas mettre sa cravate mauve et de lire un discours technique, maissans aucnune référence aux questions de Liberté, sans arrogance ni gaffes cette fois-ci. Il a ensuite regagné sa chaîse de Président, pour un moment qui devrait être solonnel, le marteau à la main, il a lu deux mots de 3 secnodes et puis c’est finit: « Je déclare maintenant clos le Sommet mondial de la société de l’information ». Puis, il a fait deux gestes de salut comme Napoléan, la main sur le coeur, avant que le personnage occulte qui lui sert de serviteur attitré et de correcteur des gaffes.

La Suisse reçoit les foudres de la presse aux ordres:

Le vice président de la Confédération helévtique, Moritz Leuenberger, ,n’a pas échappé à l’arrogance des Houda Ben Othman, de TV7 et CNN (..), de l’irremplaçable Mouldi M’Barki (La Presse, mais pas Rédacteur en chef aujourd’hui), de Majed Neheme, thuréféraire machréqi du régime et Rédacteur en chef de magazine liquidée judicièrement Nouvelle Afrique Asie). Le Dr Sami Souihli, angliciste et producteur d »missions de radio a préféré se réfugier derrière des questions techniques.

Majed Nemehe ouvre le feu, tout juste après une question de Carole Vann de Suiss Info: « Mais le secret bancaire suisse qui couvre tous les dictateurs du monde. La Suisse doit faire le ménage chez elle avant de donner des léçons à un pays du sud qui essaye de s’en sortir », phrase passe-partout que le mercenaire de la plume fait traîner partout où il traîne.

Et puis, c’est le tour de Hoda Ben Othman, la « Blonde imbécile », selon la formule de Om Ziad: « Que des internautes des pays du Sud cela ne m’étonne pas (sic, elle connaît bien la réalité l’émissaire secréte des mission soccultes de son Ministre de la Propagande), mais que la Suisse emprisonne des internautes, cela m’étonne. Marc Furrer, en charge du SMSI en Suisse répond: « Madame, notre loi est différente d ela votee. personne ne peut être emprisonné pour ses opinons ». Et à la journalsite de sortir: « Je vais vous ramener l’article sur les ‘nternautes’ arabes arrêtés à Fribourg et à Genève pour avoir créer des sites terroristes ».

Puis, ce fut le tours de l’indispenable Mouldi M’Barki. Après un détour de plus de trois minutes de … « je ne comprends pas, vous donnez des leçons, votre présidnet donne des leçons, votre président hier… », Le Conseiller fédéral demande au « journaliste »: « permettez moi de vous demandez une chose: « Vous avez présent hier et vous avea écouté notre Président? » ce à qoui répond « oui » le « le  pauvre -‘miskine’- journaliste  le plus imbécile de Tunisie, selon les popos de sa consoeur Houda, exprimé en septembre dernier, en aparté à Genève à Abdel Wahab Hani. M’Barki tombe dans le panneau à pieds joints. « Donc vous avez eu le privilège parce que vos compatriotes ne l’ont pas entendu.. » Et M’Barki de dire: « Nous sommes libres comme vous de montrer ce que l’on veut dans nos médias ».

Les USA déçus par Ben Ali:

La délégation officielle des Etats-Unis a exprimé sa « déception » envers le gouvernement tunisien pour ne pas avoir démontré « son engagement pour la liberté d’_expression et de réunion ».

Les délégués américains ajoutent: « Nous nous voyons dans l’obligation d’exprimer notre déception de voir que le gouvernement tunisien n’a pas tiré profit de cette importante manifestation pour démontrer son engagement pour la liberté d’_expression et de réunion en Tunisie ».

La France affirme son attachement aux droits d el’homme et aux Libertés:

Dans son discours officiel, le Ministre français de l’Economie Thierry Breton, a mis l’accent sur l’apport de la société de l’Information. En bon économiste, et à la limte de la philosophie, le Grand argentier a affimé: « La richesse réside aujourd’hui dans le traitement de l’information et pas seulement de la matière. Nous assitons à une accélération inédite d ela croissance et du dévelopement », avanrt de se poser les vraies questione: « Quels pouvoirs, quels contre-pouvoirs? ».

Ce qui a permis au représentant français de faire une référence aux raisons et à l’esprit Lumières, celui des droits de l’homme, toujours d’actualité, aujord’hui plus que jamais », le Ministre affirme: « La France y est attachée, c’est le sens même de son histoire et de son identité… La Liberté de la presse et la liberté de l’information sont des libertés premières… pour bâtir une confiance indispensable  au déveleoppement de la Société de l’Information »

Le Secrétaire général de la FIJ dénonce les violations de la tribune même du SMSI:

Aidan White, le Secrétaire général de la Fédération internationale des journalistes n’a pas mâché ses mots. « Je ne voudrais pas ne pas condamné les incidents de ces dernier jours dans lesquels des journalistes, des médias et des défenseurs des droits de l’homme ont été sujet de graves intimidations de la part des policiers hautement armés, seulement à quelques pas de cette salle. »

It would be remiss of me not to speak plainly and to condemn the incidents in the last few days in which some journalists, media and human rights defenders have been subject to heavy-handed policing and intimidation only a few miles from this hall.

 

« Pendant que nous participions à cette grande tente de la solidarité, dehors il y a eu un degré inacceptable d’indifférence pour le droit de tous les citopyens d’avoir accès à des sources indépendantes d’information pour la seule raison qu’ils ont approté des opinions politiques indépendantes et critiques »

 

While we in this big tent of solidarity enjoy full access to the Internet, outside there is an unacceptable level of indifference to the rights of all citizens to have access to independent sources of information for no other reason than they provide independent and critical political opinions.

 

« Il ne suffit pas de venir sur le podium et de parler, avec sincérité et conviction, pour construire une société de l’information qui représente un progrès pour tous, cependant il faut être prêt à changer la culture des relations entre les autorités politiques et civiles et les gens qui attendent de s’exprimer librement. »

 

It is not enough to come to this podium and speak, albeit with sincerity and conviction, about building an information society that represents progress for all, unless we are ready to change the culture of relations between political and civil authorities and the people who yearn to express themselves freely.

 

Les médias du monde entier couvrent la grève et montrent le vrai visage de la dictature:

 

Nous réaliserons demain un Bulletin spécial 32 bis pour récapituler l’ensemble des articles et des émissions radio et télé.

 

Mais, il faut signaler le reportage de ARTE, de la TV Canada et de l’émission « Temps Présent » de la Télavision suisse romande (TSR) au titre éloquant: « Le Sommet de l’intox ».

 

L’émission sera reprise sur TV5, visible en Tunisie, les mardi 22 novembre à 21h TV5 Europe, mercredi 23 novembre à 21h TV5 France-Suisse-Belgique et jeudi 24 novembre à 10h TV5 Afrique. L’émission est consultable sur le portail: http://www.tempspresent.ch

 

« La Tunisie montrée du doigt », titre ce soir Le Monde, Le Soir de Bruxelles conclut: « La mascarade transformée en scandale », ces deux titres résument l’ensemble de la presse du monde entier.

 

Les mots forts des personnalités mondiales à l’adresse des grévistes:

 

« L’objectif de la grève a été largement atteint et le message est parvenu au monde entier »

« Nous vous prions de cesser votre grève de la faim »

« Votre santé est indispensable pour que vous puissiez continuer votre combat pour la liberté ».

« Les autorités ont prouvé devant le monde entier qu’elles pratiquent la censure. Difficile après ça de dire que nous l’inventons ».

Shirin Ebadi, Prix Nobel de la Paix 2003

 

Vous avez gagné. Je vous réitère notre demande de cesser votre grève ».Maître Sidiki Kaba, Président de la FIDH.

 

Le message des grévistes en ce 18 novembre 2005: « L’objectif politique que nous avions fixé a été largement atteint »,

Maître Ahmed Néjib Chebbi

Le mot de la fin de N Baccouchi, T Labidi et AW Hani:

 

Nous réaffirmons qu’il faut « séparer le destin de la grève de la faim de celui du Mouvement du 18 octobre, son fils légitime », comme l’a très bien remarqué notre ami Néjib Baccouchi.

 

Si la grève prend fin aujourd’hui, vendredi 18 novembre, le Mouvement du 18 octobre lui ne prendra fin qu’avec l’établissement de la Démocratie.

 

Il ait des moments où l’histoire se concentre et prends une direction irréversible. Et s’en est un aujourd’hui.

 

A la dissidence de savoir utisier l’espoir né du Mouvement du 18 octobre, de savoir capitaliser l’énorme élan de solidarité nationale et internationale, comme l’a très  bien dit le Dr Khalil Ezzaoui, dirigeant du FDTL. Mais en des termes pratiques, elle doit transformer l’essai et d’imposer les Réformes démocratiques indispensables et inajournables, dont le Tunisie a le plus besoin pour décoller.

 

Le doyen des militants tuinsiens, Geroge Adda l’a très bien dit dans les colonnes du Soir belge: « A terme La Liberté est inéluctable ». Aux dissidents de toutes les couleurs, de toutes les obédiances, de toutes les régions, de toutes les générations , de toutes les formes d’_expression (réelles ou virtuelles) politiques, syndicales, associatives, culturelles, littraires, artistiques, journalistiques… de mesurer l’apport du Mouvement du 18 octobre et de s’unir comme un seul homme.

 

Moncef Louahaybi, poète kaïrouanis, qui observait un jeûne de solidarité il y a quelques semaines, l’a sugéré hier dans « Aux grévistes les huit », un poème de l’espoir :

 

« Les mains se sont croisées et ont brisé leurs chaînes

Et une main n’est que doigt et doigt »

 

 

NB:

-Demain Bulletin 32 bis, récapitulation des artcles de presse, émissions, rapports et prise de paroles officielles à la tribune du SMSI.

-Nous remercions toutes celles et tous ceux qui nous ont aidé dans la réalisation de cette entreprise.

 

A TITRE D’INFORMATION:

 

Pour contacter le Comité de soutien:

 

-L’universitaire Sana Ben Achour, Coordinatrice: +216 98 510 779

-Khadija Chérif, Responsable des Relations extérieures: +216 98 654 018

-Habib Masrit, Responsable des Relations extérieures: +216 21 687 533

-Abderrahmane Hedhili, Responsable de la Cooordination régionale: +216 97 456 541

 

Pour contacter les membres de la Commission Information-Médias:

 

-Rachid Khéchana:+216 98 327 235.

-Souhayr Belhassen: +216 98 318 311.

-Larbi Chouikha: +216 22 472 803.

-Maître Radhia Nasraoui: +216 98 339 960.

-Mahmoud Dhaouadi: +216 98 245 387.

-Houaïda K. Anouar: +216 98 945 881.

-Fathi Jerbi: +216 98 365 295.

 

Pour joindre les grévistes:

 

Siège de la grève et du sit-in: 23, rue Mokhtar Atia, 1001 Tunis

Téléphone: + 216 71 241 722

 

Les téléphones cellulaires individuels:

-Maître Ahmed Néjib Chebbi (PDP): +216 22 25 45 45

-Hamma Hammami (PCOT): +216 22 79 57 79

-Maître Abderraouf Ayadi (CPR): +216 98 31 71 92

-Le juge Mokhtar Yahyaoui (CIJ-T): +216 98 66 74 63

-Maître Mohamed Nouri (AISPP): +216 22 821 225

-Maître Ayachi Hammami (Comité de défense de Me Abbou + Section de Tunis de la LTDH): +216 21 39 03 50

-Lotfi Hajji (SJT): +216 98 35 22 62

-Maître Dillou (AISPP): +216 98 64 78 90

 

Paris, le 18 novembre 2005

Pour le Comité de soutien à la grève de la faim du 18 octobre à l’étranger

Néjib Baccouchi, Tahar Labidi, Abdel Wahab Hani

 

Comité de soutien de la grève de la faim du 18 octobre 2005 CSGF Paris – Comité de suivi c/o CRLDHT 21ter rue Voltaire F-75011 Paris Tel / Fax : +33 (0) 1 43 72 97 34 libertes-g.faim@wanadoo

 

 

 

Mouvement du 18 octobre – Bulletin n° 31

« La Faim et non la Soumission »

Shirin Ebadi honore le Prix Nobel, La Suisse leader démocratique , Shalom assouvit ses caprices, Demain 5e conférence de presse..

Au 31e jour du Mouvement du 18 octobre, les grévistes de la faim ont reçu la visite et le soutien ferme et hautement symbolique de Shirin Ebadi, Prix Nobel de la Paix, à la tête d’une imposante délégation mondiale de défenseurs. Elle a appelé les grévistes à mettre fin à leur action, tout en s’engageant à porter leurs revendications. Le Président Schmid devient personnage central du Sommet et souffle la vedette au général qui s’enfonce dans l’absence. Son discours d’hier contient un lapsus révélateur. Les démocraties occidentales emboîtent le pas du suisse. Les responsables onusiens relayent Annan dans la référence aux Libertés.  Le Sommet citoyen annulé en signe de protestation. Une réunion symbolique a pu se tenir dans l’improviste. Tunis encore assiégée, la police du général cherche à initmider la population pour que personne ne s’aventure dans les rues. Shalom savoure sa victoire et assouvit tous ces caprices. Tous les moyens de l’autorité publique ont été mis à la disposition de ce seul chef de délégation. Fidèle à lui même et à sa propre parano, Alexandre Adler, l’un des plus grands soutiens inconditionnels d’Israël en France, défend le général Ben Ali dans les colonnes du Figaro. La Suède et la Belgique participent à un niveau d’Ambassadeur. Hatem Ben Salem tente de corriger les bourdes du Ministre Abdallah et formule des excuses auprès de la RTBF. La France tergiverse encore et envoie finalement son Ministre de l’Economie.

Le Prix Nobel de la Paix se rend qu chevet des grévistes à la tête d’une impressionnante délégation: Elle demande aux grévistes de suspendre leur action et s’engage à porter leurs revedications:

C’est à 09h00 du matin, en ce jour mémorable, jeudi 17 nobembre 2005, que le Prix Nobel de la Paix, Shirin Ebadi a franchit le portail du 23, reu Mokhtar Atia, sous le regard curieux des voisins et les foudres de la police politique. Elle est arrivée à la tête d’une imposante délégation. « On a eu plus de visiteurs aujourd’hui que pendant les 30 jours précédents. Les gens étaient dans les couloirs, sur les marches d’escalier et jusque dans la rue. » affirme Lotfi Hajji, la voix épuisée mais ferme.

« L’objectif de la grève a été largement atteint et le message est parvenu au monde entier » a décalré Shirin Ebadi avant de demander aux grévistes de metter fin à leur action: « Nous vous prions de cesser votre grève de la faim ». Le Prix Nobel s’est engagé à porter haut et fort les revendications des grévistes: « Votre santé est indispensable pour que vous puissiez continuer votre combat pour la liberté ».

Hier dans le Sommet citoyen symbolique et impromptu, le Prix Nobel 2003 s’est éclamée à la face du général de Tunis: « Les autorités ont prouvé devant le monde entier qu’elles pratiquent la censure. Difficile après ça de dire que nous l’inventons ». Ahmed Néjib Chebbi, au nom de ses pairs, lui rendu la gentillesse: « Madame, Votre requête sera prise en considération ». Les grévistes tiennent ce soir même une réunion de concertation et devrons tenir demain matin à 11h00, heure de Tunis, 10h00, GMT/UTC, leur 5e conférence de presse.

Et à Maître Chebbi d’ajouter: « L’objectif politique que nous avions fixé a été largement atteint », qui s’est félicité du la solidarité magnifique sur les plans national et international. Deson coté, Maître Sidiki Kaba, Président de la FIDH a formule la même requête auprès des grévistes: « Vous avez gagné. Je vous réitère notre demande de cesser votre grève ».

 Adian White, Président de la Fédération internationale des journalistes (FIJ) a formulé le même souhait auprès de son confrère Lotfi Hajji, président du Syndicat des journalistes tunisiens (SJT).

 Le même souhait a été exprimé par Maître Saâdoun Zmerli, premier Président de la glorieuse LTDH, ainsi que le Comité national de soutien regroupant plus de 120 personnalités de toutes les familles politiques, de toutes les générations, de toues les régions du pays, de tous les corps de métiers et de toutes les familles de pensée que compte la richesse de la société tunisienne.

Le Président Schmid tête de file des démocrates dans le Sommet, cible des attaques de la presse aux ordres:

Dans les couloirs du Sommet au Palais des Expositions du Kram, au sein des délégations officielles des Démocraties, chez les opposants et les défenseurs tunisiens ou tout simplement auprès de la population, le propos est le même: « C’est historique, c’est une première qu’une personnalité a osé rompre avec l’hypocrisie ambiante en critiquant Ben Ali chez lui dans son Sommet ». Les envoyés spéciaux de Swissinfo ont relayé la proposition d’un parlementaire italien demandant « que le discours de Samuel Schmid soit affiché au parlement européen. »

Les correspondants de plus d’une centaine de médias du monde entier ont largement couvert les propos courageux et dignes du Président Schmid en soutien aux luttes des tunisiens libres pour la Dignité et la Démocratie.

 Le population, elle ne revient pas d’avoir la télévision publique couper la parole à un hôte d’honneur de la Tunisie, en dépit du bon sens et des traditions légendaires de l’hospitalité tunisienne « Karam Al-Dhiafa », alors même que le Sommet se tient dans la banlieue du Kram!

Lors de sa conférence de presse, le président helvète a subit les attaques des faux journalistes de la fausse presse, celle aux ordres du pouvoir. Dans les colonnes de cette dernière, la Suisse a été montrée du doigt et des arguments peu intelligents ont été présentés pour « démontrer » que la Suisse réprime ses internautes ! Heureusement que le ridicule ne tue pas..

Les responsables onusiens relayent Annan dans la référence fondamentale aux Libertés:

 Qu’il s’agisse du Directeur général de l’UIT ou encore du DG de l’UNESCO,les responsables onusiens ont relayé la référence forte et fondamentale aux libertés dans la société de l’information. Le Président de l’Université des Nations Unies a clos son discours par une parabole: « Monsieur le Président, la société de l’information est l’ouverture. Commençons par ouvrir nos cerveaux (Open our mind!) »

Le Lapsus révélateur du général:

En parlant de Société de l’Information dans son discours inaugural lu hier d’une voix fatiguée et d’un regard perdu: Au lieu de prononcer: « Définir un concept nouveau et uni de la société de l’information » (le mot arabe ‘Balwarat’ veut dire ‘définir’), le général l’a interchangé par le mot ‘Barwalat’ qui veut dire en arabe une toute autre chose: ‘Rouler dans la farine’, ‘Déjouer’, ‘Dépister’ (dans le sens ‘semer quelqu’un dans une fausse direction’) ou encore ‘Mettre en défaut’, ‘fausser’, … bref, tout ce que le général est capable de faire, tout ce qu’il a fait jusqu’ici.

Les bourdes du général à la présidence du SMSI:

Et ce n’était pas la seule bourde du général: Je donne la parole maintenant à Monsieur Thabo M’Beki, Président de l’Afrique du Sud. Personne ne comprend plus rien, embarras de la salle et du protocole des Nations Unies. Un flic aux allures d’athlète se rapproche du général, sort du PC mobil du général installé derrière la tribune d’honneur et chuchote en tunisois, bien audible avec les hauts parleurs: « Monsieur le Président, L’Afrique du Sud a déjà parlé » (quelques minutes auparavant), « il faut donner la parole maintenant à la Mauritanie ». Et le général de rétorquer: comment la Mauritanie, « c’est écrit Afrique du Sud » et l’autre d’ajouter: « D’accord, donnez la parole au mauritanien et on verra après pour l’Afrique du Sud ». Suite à quoi le général s’exécute après un petit silence et annonce le nom de son ami son ses qualités militaires: « Al-Maadhirah ». Ce qui dénote d’une concentration présidentielle jamais inégalée dans une manifestation internationale..

Peu avant, il n’a pas su ramener le calme et l’ordre dans la salle. Totalement out, il se regardait et riait et jouait sur sa chaise.

 Et c’est le Directeur général de l’UIT, SG du Sommet qui a pris le célèbre marteau en bois (présidentiel) avant de demander au général d’appeler la salle à la reprise. Rien n’y a fait, le général est perdu dans les boutons des micros, lui qui est la super star de l’électronique! C’est en fin le même Utsumi qui a pris le micro présidentiel pour appeler l’attention de la salle. Et au général de faire fi de son adjoint et de se lever pour saluer un ami!

 D’ailleurs, c’est le Premier Ministre Mohamed Ghannouchi qui a mené la plus grande partie des débats, avec tact et diplmoatie et sans lire les petites phrases de jonction dans ses morceaux de papier, comme son président.

 La séance inaugurale démontre les carences de gestion de la Présidence:

Le début fut déjà glacial lorsque le général n’a pas compris sa fonction de Président et a oublié de donner la parole au Secrétaire général des Nations Unies. C’est le protocole qui l’a fait discrètement après embarras.

Puis ce fut le volte face suisse. Embarrassé, le général n’a commencé à applaudir qu’après la salle. Au retour du Président Schmid a ses cotés, il lui lance, les yeux baissés: « C’est un grand discours », parce que tout es discours chez le héros de la schizophrénie entre le discours et la réalité, alors que le suisse voulait des mesures pratique de Libéralisation et pas de simples discours. En fin de séance, Le Président Schmid est venu vers son hôte, ce dernier a cherché à écourter l’échange, à tourner la tête, à la baisser, puis à tendre la main à quelqu’un d’autre…

 Pour Shirin Ebad, le général a sorti ses manies les plus ridicules: « Madame la Représentante de la société civiiiile » (Al Mojtamaâ Al Madaniii). Après la fin du discours du Prix Nobel, le général ne savait plus quoi dire: Je remercie Monsieur Shirin Ebadi. Il a du penser en son fort intérieur: « C’est un Homme celle là ».

Le Fiasco diplomatique ne regroupe que 18 chefs d’Etat:

 Contrairement à ce qu’on a annoncer hier en début de matinée et qui a été repris par de nombreux supports, 18 chefs d’Etat ont répondu présent, et pas une douzaine, pour la majorité des pays insignifiants et qui ne sont pas des références en matière des droits de l’homme. Ce qui a fait dire à Thierry Oberlé, envoyé spécial du Figaro: « Les chefs d’Etat ont boudé le Sommet de Tunis ».

 Si l’on ajoute le pays hôte (La Tunisie) et l’invité d’honneur (La Suisse), cela en fait 20. Le général a fait perdre à l’Humanité une occasion historique qui ne se reproduit pas tous les ans. Seuls une douzaine de chefs d’Etat ont fait le déplacement, en dépit des mensonges d’Etat parlant il y a tout juste une semaine de 67.

La France tergiverse:

Après force tergiversations, la France a finalement envoyé son Ministre de l’Economie Thierry Breton, tant les enjeux de la privatisation de Tunisie Télécom sont énormes.

La Belgique obtient des excuses officielles:

Contrairement à la France, la Belgique a participé à un niveau d’Ambassadeur. Elle a obtenu des excuses officielles formulées par Hatem Ben Salem, Secrétaire d’Etat chargé des Affaires européennes. Ce dernier essaye de corriger les bourdes de son Ministre Abdallah, plus porté sur la propagande et les alliances troubles que sur la Diplomatie.

 L’Ambassadeur du Royaume des Belges a demandé de tous de faire « esprit d’ouverture »

 Sylvain Shalom, grand gagnant, savoure ses caprices:

 Sylvain Shalon, vice-Premier Ministre et Ministre des Affaires Etrangères, en a profité pour redorer son blason de conquérant diplomatique et s’est assuré un succès et une consolidation de sa position au sein du Likoud.

 Il a pu rendre visite à la Synagogue de Djerba et à un établissement religieux juif à Tunis sous très haute surveillance, avant de se rendre en compagnie de sa maman et de sa délégation pléthorique à Gabés, sa ville natale, dans le sud du pays, où il a visité sa maison natale, dans une ville assiégée. La population autochtone se déplaçait difficilement à travers les différents chek-point comme en Palestine occupée.

 Et bien qu’il est traité avec les égards d’un chef d’Etat ou de gouvernement, par le protocole tunisien du Sommet, Shalom ne pense qu’à la normalisation. Son porte parole a pressé le gouvernement tunisien de « ne pas attendre la résolution du conflit pour établir des relations diplomatiques ». Il a pu rencontrer les deux Ministres tunisiens (Abdallah de la propagande diplomatique et Haddad du Tourisme).

 La presse tunisienne n’a rien dit sur la visite de Shalom, mais les médias israéliens et l’ensemble des médias arabes et occidentaux l’ont couverte. Ce qui est de nature à mettre à nu les mensonges d’Etat des services de la propagande de Ben Ali qui n’ont rien à voir dans cette invitation et que c’est l’ONU qui décide.

Ville assiégée:

Tunis aux allures d’une ville morte assiégée, personne ne circule à l’exception des délégations étrangères, de la police et de la famille du général et alliés. « Un vrai état de siège mobile encercle les maisons des défenseurs et leurs déplacements », confiait Om Ziad hier matin. « Des check points partout, le but du régime est que personne ne sorte de chez soi. Une ville vide de ses habitants ».

Les grévistes tiennent demain vendredi 18 novembre leur 5e conférence de presse hebdomadaire. Ils feront le point sur la grève et l’élan de solidarité qu’elle a connu avec le Mouvement du 18 octobre, son fils légitime. Rachid Khéchana, du Comité de soutien national a écrit en fin de journée pour le compte de l’agence de presse InfoSud que les grévistes s’achemineront selon toute vraisemblance à répondre positivement à l’appel du Prix Nobel de la Paix, du Président de la FIDH, du Présidant de la FIJ, du Président d’honneur de la LTDH et du Comité national de soutien. Dans un geste symbolique, le Prix Nobel a offert des dattes aux grévistes, tradition chez les militants iraniens de rompre le jeûne politique avec des dattes.

L’Adresse des grévistes à Kofi Annan a bien circulé dans les couloirs du Sommet. Elle représente la position de l’autre Tunisie, celle de la Liberté et de la Démocratie, celle de Demain:

MESSAGE  DES GREVISTES DE LA FAIM AU SOMMET MONDIAL SUR LA SOCIETE DE L’INFORMATION

 

Monsieur le Secrétaire Général des Nations Unies

 

Nous, représentants de partis politiques et d’associations de la société civile, en grève de la faim pour les droits et libertés en Tunisie, vous souhaitons la bienvenue et plein succès à vos travaux.

 

C’est pour nous un grand honneur que la Communauté internationale choisisse la Tunisie pour abriter une conférence mondiale sur les grands problèmes que pose le développement des nouvelles technologies de l’Information, dont la fracture numérique entre les pays du nord et ceux du Sud et  la gouvernance du Net  à l’échelle mondiale.

 

La réduction de la fracture numérique ne pose pas que des problèmes d’ordre financier. La Déclaration de principe et le Plan d’Action de la première phase du SMSI n’ont pas manqué de souligner l’importance de la liberté d’___expression et d’opinion ainsi que le rôle de la télévision et de la radiodiffusion dans la réduction de cette fracture. Ils n’ont pas manqué non plus d’insister sur l’impératif du libre accès de tous aux nouvelles technologies de l’information dans la lutte contre la pauvreté, l’ignorance et le sous développement.

 

A ce propos, nous voudrions vous informer que nous observons depuis trente jours une grève de la faim pour réclamer trois mesures fondamentales : la liberté d’association, la liberté de presse et la libération des prisonniers politiques. L’Internet est censuré, les médias sont monopolisés par un parti  au pouvoir depuis cinquante ans; la constitution de partis et d’associations, ainsi que l’édition de journaux sont assujetties l’appréciation discrétionnaire du ministre de l’intérieur. Aucun  contrôle judiciaire effectif n’existe dans le  pays où le pouvoir judiciaire lui-même est soumis au pouvoir exécutif. Il n’est pas étonnant dans ces conditions que des milliers de prisonniers politiques, de toute tendance, aient connu les affres de la torture, de l’emprisonnement et des mauvais traitements. Des centaines d’entre eux croupissent depuis quinze ans dans les geôles des prisons, exposés aux traitements les plus inhumains et sans espoir de voir leur calvaire prendre fin avant de très longues années.

 

L’ONU n’a cessé d’attirer l’attention du gouvernement tunisien sur l’état déplorable dans lequel se trouve confinée la Tunisie, un pays pacifique, ouvert aux traditions libérales anciennes et dont les élites témoignent d’un haut niveau d’éducation et de culture. Cet état n’est pas uniquement préjudiciable à la dignité humaine, il est aussi contraire aux impératifs de bonne gouvernance. Il constitue, à ce titre, le principal obstacle à la poursuite de notre progrès économique et social, dans un monde globalisé où la compétition et l’intelligence humaine représentent la principale source de richesse et de progrès.

 

Monsieur le Secrétaire Général,

 

Nous considérons que la condition première de la réussite de vos travaux et de l’adhésion des peuples à vos programmes réside dans la mise en concordance  des discours et des actions. Notre souhait est de vous voir joindre aux belles déclarations d’intention l’adoption de mesures concrètes pour réduire effectivement la fracture numérique et enjoindre aux Etats qui ne respectent pas encore les droits humains, l’obligation d’honorer leurs engagements internationaux et de garantir à leurs citoyens les libertés fondamentales et les droits inscrits dans leurs propres constitutions. La démocratie n’étant plus une affaire de politique intérieure mais  un impératif de stabilité, de paix et de coopération internationales.

 

En vous renouvelant nos sincères souhaits de succès, veuillez recevoir, monsieur le Secrétaire Général, l’___expression de nos salutations distinguées.

 

Tunis le 16 novembre 2005

Les grévistes

 

A TITRE D’INFORMATION:

 

Pour contcater le Comité de soutien:

 

-L’universitaire Sana Ben Achour, Coordinatrice: +216 98 510 779

-Khadija Chérif, Responsable des Relations extérieures: +216 98 654 018

-Habib Masrit, Responsable des Relations extérieures: +216 21 687 533

-Abderrahmane Hedhili, Responsable de la Cooordination régionale: +216 97 456 541

 

Pour contacter les membres de la Commission Information-Médias:

 

-Rachid Khéchana:+216 98 327 235.

-Souhayr Belhassen: +216 98 318 311.

-Larbi Chouikha: +216 22 472 803.

-Maître Radhia Nasraoui: +216 98 339 960.

-Mahmoud Dhaouadi: +216 98 245 387.

-Houaïda K. Anouar: +216 98 945 881.

-Fathi Jerbi: +216 98 365 295.

 

Pour joindre les grévistes:

 

Siège de la grève et du sit-in: 23, rue Mokhtar Atia, 1001 Tunis

Téléphone: + 216 71 241 722

 

Les téléphones cellulaires individuels:

-Maître Ahmed Néjib Chebbi (PDP): +216 22 25 45 45

-Hamma Hammami (PCOT): +216 22 79 57 79

-Maître Abderraouf Ayadi (CPR): +216 98 31 71 92

-Le juge Mokhtar Yahyaoui (CIJ-T): +216 98 66 74 63

-Maître Mohamed Nouri (AISPP): +216 22 821 225

-Maître Ayachi Hammami (Comité de défense de Me Abbou + Section de Tunis de la LTDH): +216 21 39 03 50

-Lotfi Hajji (SJT): +216 98 35 22 62

-Maître Dillou (AISPP): +216 98 64 78 90

 

Paris, le 17 novembre 2005

Pour le Comité de soutien à la grève de la faim du 18 octobre à l’étranger

Néjib Baccouchi, Tahar Labidi, Abdel Wahab Hani

 

Comité de soutien de la grève de la faim du 18 octobre 2005 CSGF Paris – Comité de suivi c/o CRLDHT 21ter rue Voltaire F-75011 Paris Tel / Fax : +33 (0) 1 43 72 97 34 libertes-g.faim@wanadoo


Liberté d’_expression: les USA « déçus » par le gouvernement tunisien

 

    AFP, le 18.11.2005 à 14h22             TUNIS, 18 nov 2005 (AFP) – Les Etats-Unis ont exprimé leur  « déception » envers le gouvernement tunisien qui, selon eux, n’a pas  démontré « son engagement pour la liberté d’_expression et de réunion »  à l’occasion du Sommet mondial sur la société de l’information  (SMSI) qui s’achève vendredi à Tunis.             « Nous nous voyons dans l’obligation d’exprimer notre déception  de voir que le gouvernement tunisien n’a pas tiré profit de cette  importante manifestation pour démontrer son engagement pour la  liberté d’_expression et de réunion en Tunisie », a déclaré la  délégation américaine au SMSI dans un communiqué.             Les Etats-Unis ont donc souhaité que la réussite de la deuxième  phase du SMSI « incite davantage le gouvernement tunisien à conduire  la réforme politique et le respect des droits de l’homme pour son  peuple à un niveau comparable à celui des importantes réalisations  économiques et sociales » de ce pays.             Le communiqué américain a été diffusé quelques heures avant la  clôture du sommet qui est organisé sous l’égide de l’Onu.             La Tunisie, en obtenant l’organisation du sommet, avait été  « tenue de démontrer qu’elle soutient et promeut fermement le droit  aux libertés d’opinion et d’_expression nécessaires à l’édification  de la société de l’information globale et d’assurer la réussite de  la seconde phase du SMSI », poursuit le texte.             La première phase du SMSI, organisée sous l’égide de l’Onu,  avait eu lieu en décembre 2003 à Genève. La seconde phase a réuni  pendant trois jours à Tunis des représentants de 170 pays, et des  milliers de participants des industries des nouvelles technologies  et de la société civile.             Proches alliés de la Tunisie, les Etats-Unis y ont été  représentés par le sous-secrétaire d’Etat adjoint David Gross et le  conseiller du président George W. Bush, pour les Affaires  scientifiques et technologiques, John Marburger. 

SMSI: les Américains « déçus » par le manque d’engagement du gouvernement tunisien en matière de libertés

            Associated Press, le 18.11.2005 à 16h12             TUNIS (AP) — La délégation américaine au Sommet mondial sur la société de l’information (SMSI), qui s’achève vendredi à Tunis, s’est déclarée « déçue » par le manque d’engagement du gouvernement tunisien en matière de libertés.             Dans un communiqué distribué à la presse, la délégation américaine dirigée par le coordinateur de la politique de la communication et de l’information des Etats-Unis, David Gross, déclare être « dans l’obligation d’exprimer (sa) déception de voir que le gouvernement tunisien n’a pas tiré profit de cette importante manifestation pour démontrer son engagement en faveur de la liberté d’_expression et d’association en Tunisie ».             Elle exprime son souhait de voir « la réussite » de la deuxième phase du sommet de Tunis « inciter davantage » les autorités tunisienne à accomplir « des progrès dans le domaine de la réforme politique et du respect des droits de l’Homme pour son peuple », comparables aux importants acquis sociaux et économiques réalisés en Tunisie.             En revanche, la délégation américaine rend hommage « aux organisateurs et au peuple tunisien pour avoir réussi à relever les défis logistiques considérables » posés par l’accueil d’un sommet d’une telle envergure.             Elle se félicite de l’opportunité offerte au monde par le sommet de Tunis pour débattre de deux points d’une importance cruciale, l’un visant à faire bénéficier les pays en voie de développement de la technologie de l’information et de la communication et l’autre destiné à assurer une libre circulation de l’information, « un élément décisif pour le succès de l’Internet ».   

Délégation américaine au SMSI

DECLARATION A LA PRESSE

(Tunis, Tunisie)   Pour distribution immédiate 18 novembre 2005   Au moment où la deuxième phase du Sommet Mondiale sur la Société de l’Information touche à sa fin, la délégation américaine souhaite exprimer ses remerciements aux organisateurs et au peuple tunisiens pour avoir réussi à relever les défis logistiques considérables que pose l’accueil de cet évènement. Le Sommet Mondial sur la Société de l’Information a fourni au monde une opportunité pour débattre de deux points d’une importance cruciale – comment faire bénéficier les pays en voie de développement de la technologie de l’information et comment assurer une circulation libre de l’information qui est un élément décisif pour le succès de l’Internet.   Les bénéficiaires de l’Internet ont souligné, lors des réunions officielles ainsi que des événements concomitants du SMSI, l’importance cruciale d’un dialogue ouvert entre les gouvernements, le secteur privé et les représentants de la société civile. En accueillant ce Sommet, le gouvernement tunisien a eu l’opportunité et la responsabilité de démontrer clairement son engagement à la liberté de la presse et d’expression. En effet, dans une déclaration publiée par le Groupe de l’Europe de l’Ouest et d’Autres Pays (WEOG), lors du Comité Préparatoire de Genève en septembre 2005, la Tunisie, en tant que pays hôte du sommet, a été tenue à démontrer qu’elle soutient et promeut fermement le droit à la liberté d’opinion et d’expression nécessaires pour la promotion de la construction de la Société de l’Information globale et pour assurer la réussite de la deuxième phase du Sommet Mondial sur la Société de l’Information.   A cet égard, nous nous voyons dans l’obligation d’exprimer notre déception de voir que le gouvernement tunisien n’a pas tiré profit de cette importante manifestation pour démontrer son engagement à la liberté d’expression et d’assemblée en Tunisie. Nous souhaitons que la réussite de la deuxième phase du Sommet Mondial sur la Société de l’Information en Tunisie incite davantage le gouvernement tunisien de ramener les importants attributs sociaux et économiques à un niveau comparable de progrès dans le domaine de la réforme politique et respect des droits de l’homme pour son peuple.   (Source : Texte publié par NCH sur le forum tunezine, le 18 novembre 2005 à 12h48)


 

Arrêt de la grève de la faim après 32 jours de jeûne

  Les huit grévistes de la faim du Mouvement du 18 octobre ont annoncé, lors d’une conférence de presse tenue en fin de matinée au local de la grève, sis dans les bureaux de Maître Ayachi Hammami, au 23, rue Mokhtar Atia à Tunis.   Les grévistes ont annoncé leur décision aux manifestatnts depuis le balcon de l’immeuble. Epuisé par l’effort, mais déterminé à continuer le combat, les huits héros de la Nations sont apparus confiants dans l’avenir.   Ce long jeûne a été rompu avec des dattes que le Prix Nobel de la Paix, l’iranienne Shirin Ebadi a offert hier aux grévistes pour les inciter à mettre fin à leur action à fin de pouvoir continuer le long combat pour la Liberté. Les dattes pour rompre le jeûne est une tradition des luttes politiques persanes, mais aussi une tradition musulmane du jeûne du mois de Ramadan.   Le Prix Nobel a été accompagée hier d’une imposante délégation qui a formulé le même souhait auprès des grévistes. Parmi les personnalités présents, on peut noter la présence de: Maître Sidiki KABA, Président de la F.I.D.H., Mme Fatimata M’BAY, Vice-Présidente de la F.I.D.H. et Présidente de l’A.M.D.H. (Mauritanie), Mr Yves STEINER, Représentant l’IFEX et Communica-CH, Mr. Steve BUCLEY, Président de l’AMARC, Mr. Alexis KRIKORIN, Président de l’U.I.Editeurs).   Ainsi que les militants tunisiens: Mr. Saâdeddine ZMERLI, Président d’honneur de la LTDH et ancien Vice-Président de la F.I.D.H., Mr. Mokhtar TRIFI, Président de la L.T.D.H., Mr. Khmaïs CHAMMARI, ancien Vice-Président de la L.T.D.H. et de la F.I.D.H., Mme Khadija CHERIF, ancienne Vice-Présidente de la LTDH, Mr. Abdelatif FOURATI, ancien Vice-Président de la L.T.D.H., Mr. Abderrazak KILANI, représentant le Conseil de l’Ordre des avocats, Mr. Ahmed OUNAIS, Ambassadeur, Mr. Abdelmajid CHARFI, Professeur d’Université, Mme. Jalila BACCAR, Artiste, comédienne, Mr. Mourad ALLAL, Coordinateur de la plate-forme des ONG Euromed.   La rayonnante Sana BEN ACHOUR, Coordinatrice du Comité national de soutien à la grève de la faim, qui accompagnait le Prix Nobel de la Paix et les honorables hôtes de la Tunisie libre, a formulé le même souahit auprès des grévistes.   Nous reviendrons dans le Bulletin de ce soir, le dernier sans doute après l’arrêt de cette grève qu’il s’est proposé de couvrir quotidiennement.   Nous réaffirmons qu’il faut « séparerer le destin de la grève de la faim de celui du Mouvement du 18 octobre, son fils légitime », comme l’a très bien remarqué notre ami Néjib Baccouchi.   Si la grève prend fin aujourd’hui, vendredi 18 novembre, le Mouvement du 18 octobre lui ne prendra fin qu’avec l’établissement de la Démocratie.   Il ait des moments où l’histoire se concentre et prends une direction irréversible. Et s’en est un aujourd’hui.   A la dissidence de savoir utisier l’espoir né du Mouvement du 18 octobre, de savoir capitaliser l’énorme élan de solidarité nationale et internationale, comme l’a très  bien dit le Dr Khalil Ezzaoui, dirigeant du FDTL. Mais en des termes pratiques, elle doit transformer l’essai et d’imposer les Réformes démocratiques indispensables et inajournables, dont le Tunisie a le plus besoin pour décoller. Le doyen des militants tuinsiens, Geroge Adda l’a très bien dit dans les collonens du Soir belge: « La Liberté est inéluctable ». Aux dissidents de toutes les couleurs, de toues les obédiances, de toutes les régions, de toutes les générations , de toutes les formes d’__expression (réelles ou virtuelles) politiques, syndicales, associatives, culturelles, littraires, artistiques, journalistiques… de mesurer l’apport du Mouvement du 18 octobre et de s’unir omme un seul homme.   Moncef Louahaybi, poéte kaïrouanis, qui observait un jeûne de solidarité il y a quelques semaines, l’a sugéré hier dans « Aux grévistes les huit », un poème de l’espoir :   « Les mains se sont croisées et ont brisé leurs chaînes Une main n’est que doigt et doigt »   Abdel Wahab Hani awhani@yahoo.fr +33 6 17 96 00 37

   

Tunisie: les sept opposants grévistes de la faim arrêtent leur mouvement

           

Associated Press, le 18.11.2005 à 12h06             TUNIS (AP) — Les sept opposants tunisiens en grève de la faim depuis un mois pour réclamer plus de libertés ont annoncé vendredi l’arrêt de leur mouvement lors d’une conférence de presse.            Cette décision a été prise à la suite d’une visite que leur a rendue la veille le prix Nobel de la paix 2003 Shirin Ebadi qui les a pressés d’arrêter leur grève pour préserver leur santé et poursuivre leur combat pour les libertés.             L’appel lancé aux grévistes a été formulé dans le cadre d’une coordination regroupant une vingtaine de dirigeants d’ONG internationales et nationales.             Le principal responsable de cette coordination, Saâdeddine Zmerli, également président d’honneur de la Ligue tunisienne des droits de l’Homme, a estimé que cette grève avait « atteint tous ses objectifs » mais qu' »humainement et médicalement », il était impératif d’y mettre fin pour « consolider dans le futur les acquis de (leur) action ».             Les sept opposants réclamaient que soit garantie la liberté d’_expression et d’association, la libération des prisonniers politiques -dont les autorités nient l’existence- et la promulgation d’une loi d’amnistie générale. 

 

Fin de la grève de la faim de huit opposants tunisiens

 

AFP, le 18.11.2005 à 10h20             TUNIS, 18 nov (AFP) – Huit opposants tunisiens en grève de la  faim depuis trente-deux jours ont annoncé vendredi à Tunis qu’ils  mettaient un terme à leur mouvement de protestation contre des  atteintes aux libertés publiques et aux droits de l’homme et pour  faire libérer des prisonniers.             Ces responsables de partis politiques et d’associations, en  majorité des avocats, avaient entamé leur grève de la faim le 18  octobre.             Ils ont annoncé au cours d’une conférence de presse la fin du  mouvement au dernier jour du Sommet mondial sur la société de  l’information (SMSI) réuni dans la capitale tunisienne depuis trois  jours.             Plusieurs peronnalités présentes au SMSI, notamment l’avocate  iranienne Shirin Ebadi, prix Nobel de la Paix 2003, et le président  de la Fédération internationale des journalistes, Aidan White, leur  avaient rendu visite jeudi.             Mme Ebadi leur avait demandé d’arrêter cette grève de la faim.  

Fin d’une grève de la faim d’opposants tunisiens avant la clôture du SMSI

 

AFP, le 18.11.2005 à 12h02             TUNIS, 18 nov 2005 (AFP) – Huit opposants tunisiens en grève de  la faim ont mis un terme à un mois de grève de la faim, le jour de  la clôture du Sommet mondial de la société de l’information (SMSI),  vendredi à Tunis en réponse à la demande de l’avocate iranienne  Shirin Ebadi, prix Nobel de la Paix 2003,.             « J’invite mes camarades à rompre le jeûne », a déclaré l’un des  grévistes, le juge dissident Mokhtar Yahyaoui lors d’une conférence  de presse sur les lieux de la grève.             Ces huit hommes âgés de 39 à 66 ans, dirigeants de partis  politiques et d’associations et en majorité avocats, avaient entamé  leur mouvement dans un petit cabinet d’avocat du centre-ville le 18  octobre.             Ils réclament le respect des libertés publiques, notamment  d’_expression et d’association, et la libération de 401 « prisonniers  politiques » considérés comme des détenus de droit commun par les  autrorités.             Dès l’annonce de la fin de la grève, en présence de dizaines  d’observateurs étrangers, qui participaient généralement au SMSI,  organisé par l’Onu, les grévistes ont mangé des dattes offertes la  veille par l’avocate iranienne Shirin Ebadi, prix Nobel de la Paix  2003, qui représenté la société civile au SMSI.             Mme Ebadi s’était rendue auprès d’eux pour les prier de cesser  leur mouvement car « leur « objectif ayant été largement atteint et le  message parvenu au monde entier ».             « Votre santé est indispensable pour que vous puissiez continuer  votre combat pour la liberté », avait dit Mme Ebadi.             « Les grévistes ont pris la décision de cesser vendredi, en  hommage à l’iniatitive de Mme Ebadi et aux sollicitations de  plusieurs personnalités », a déclaré la présidente d’un comité de  soutien aux grévistes, Sana Benachour.             M. Yahyaoui a annoncé la création d’un « comité national de  suivi » et préconisé l’unité pour « une alternative démocratique ».  « Notre combat est aussi le vôtre », a-t-il lancé aux journalistes,  rappelant que la liberté de la presse et d’_expression, notamment sur  l’internet, est l’une des principales demandes du mouvement.             Un « Engagement de Tunis » sur la liberté d’_expression et la libre  circulation de l’information devait être publié vendredi à l’issue  du SMSI qui a rassemblé des représentants de 170 membres de l’Onu.             M. Yahyaoui s’est exprimé en français en français en raison de  la présence de diplomates, journalistes et personnalités étrangères  dont une représentante de l’association française Reporters sans  frontières dont le secrétaire général avait été refoulé la veille de  Tunisie, entassés dans le cabinet de Me Ayachi.             « On a espéré des mesures pour lever la pression sur les  journalistes », a déclaré le président du Syndicat des journalistes  (non agréé), Lotfi Hajji.             Outre MM. Yahyaoui et Hajji, les autres grévistes étaient le  secrétaire général du Pardi démocratique progressiste (légal) et  avocat Néjib Chebbi, le chef du Parti communiste des ouvriers  tunisiens (interdit), Hamma Hammami, le président de l’Association  internationale de soutien aux prisonniers politiques (non reconnue),  Mohamed Nouri, qui est aussi avocat, de même que Samir Dilou, Ayachi  Hammami et Abderraouf Ayadi.             M. Ayadi avait interrompu la grève pendant plusieurs jours pour  être soigné avant de participer de nouveau au mouvement.             Les autorités avaient accusé les grévistes de monter « une mise  en scène » à l’occasion du SMSI, soulignant que les libertés  d’association et d’_expression sont en vigueur en Tunisie et estimant  que leurs revendications « n’ont aucune substance ».             A l’issue de la conférence de presse, deux cents personnes  environ ont manifesté au pied de l’immeuble dans lequel a eu lieu  cette grève de la faim et autour duquel un important dispositif  policier avait été déployé.   AFP
 

 

A Tunis, sept opposants grévistes de la faim devraient cesser leur action

 

Florence Beaugé

TUNIS ENVOYÉE SPECIALE

Ses sept opposants en grève de la faim à Tunis depuis le 18 octobre pour protester contre « la dégradation intolérable des libertés en Tunisie » devaient annoncer la fin de leur mouvement, vendredi matin 18 novembre. « Notre objectif politique a été largement atteint, personne ne peut plus ignorer ce qu’est le régime Ben Ali », indiquaient-ils jeudi soir, juste avant de tenir une réunion de concertation.

Le matin même, l’avocate iranienne Shirin Ebadi, qui participe au Sommet mondial sur la société de l’information (SMSI), organisé par les Nations unies à Tunis, était venue leur rendre visite. Le Prix Nobel de la Paix 2003 leur avait demandé de cesser leur jeûne et leur avait offert symboliquement des dattes. « Votre message est parvenu au monde entier. Votre santé est indispensable pour que vous puissiez continuer votre combat pour la liberté », avait-elle insisté.

Shirin Ebadi s’exprimait au nom des ONG qui représentent la société civile au SMSI. Les grévistes, âgés de 39 à 66 ans, en étaient, jeudi, à leur 31e jour de jeûne. Ils avaient perdu en moyenne 12 kilos. L’un d’eux, Nejib Chebbi, secrétaire général du Parti démocratique progressiste (PDP, reconnu), a subi un quadruple pontage coronarien il y a deux ans. Les autres grévistes sont des figures de la vie associative, tels Mohamed Nouri, président de l’Association internationale de soutien aux prisonniers politiques (AISPP, non reconnue), et Ayachi Hammami, secrétaire général de la Ligue tunisienne des droits de l’homme.

 

RSF REFOULÉ À L’AÉROPORT

 

Pour sa part, le secrétaire général de Reporters sans frontières (RSF), Robert Ménard, a été refoulé, jeudi 17 novembre, à l’aéroport de Tunis-Carthage. Des agents en civil sont montés dans l’avion à bord duquel il avait voyagé pour l’empêcher de descendre, en raison, selon eux, de sa « non-accréditation » au SMSI. « C’est un mensonge. Tous mes papiers sont en règle. J’ai même un numéro d’accréditation au sommet ! », a assuré M. Menard par téléphone aux journalistes qui l’attendaient, avant d’ajouter : « L’ONU m’a invité au SMSI. Ensuite, elle laisse les Tunisiens m’empêcher d’entrer. Elle avale toutes les couleuvres que lui présente Ben Ali. De la part des Nations unies, c’est pitoyable! »

 

(Source : « Le Monde » (France), le 19.11.05)


 

Manifestation à Tunis de soutien aux ex-grévistes de la faim

 

AFP, vendredi 18 novembre 2005

TUNIS – Une centaine de personnes ont manifesté vendredi à Tunis pour soutenir huit opposants qui venaient de mettre un terme à une grève de la faim de 32 jours, ont constaté des journalistes.

 

Les protestaires, jeunes pour la plupart, ont manifesté durant une vingtaine de minutes devant le cabinet d’un avocat du centre-ville où s’étaient installés les grévistes depuis le 18 octobre pour demander le respect des libertés publiques et la libération des « prisonniers politiques »

 

Ils ont entonné l’hymne national tunisien et scandé le slogan des grévistes, « La faim et non la soumission », en présence de diplomates de l’Union européenne venus assister à l’annonce de l’arrêt de la grève, lors d’une conférence de presse.

 

« Liberté d’__expression, liberté d’association », « Par notre âme, par notre sang, nous te défendrons liberté », ont crié les manifestants encadrés par la police.

 

Un premier cordon de policiers en civil s’est aussitôt mis en place pour empêcher les manifestants de gagner les rues alentours du cabinet situé à une centaine de mètres de l’avenue centrale Habib Bourguiba. Des policiers en tenue bouclaient les lieux, tenant des dizaines de passants à distance.

Le chef du Parti démocratique progressiste (légal), Néjib Chebbi, a demandé aux manifestants de cesser leur protestation du balcon de l’immeuble où a eu lieu la grève de la faim qu’il se préparait à quitter avec ses camarades.

 

Les grévistes ont suivi depuis le balcaon la manifestation qui s’est dispersée dans le calme. « Vous êtes l’avenir, ils sont le passé » a lancé l’un d’eux, l’avocat Ayachi Hammami, demandant également aux manifestants de cesser leur protestation.

 

Les grévistes ont cessé leur mouvement en réponse à l’appel de plusieurs personnalités, dont l’avocate iranienne Shirin Ebadi, prix Nobel de la Paix 2003.


 

Silvan Shalom regagne Israël après un séjour « formidable » en Tunisie

           

Associated Press, le 17.11.2005 à 23h15             TUNIS (AP) — Le ministre israélien des Affaires étrangères Silvan Shalom a regagné Israël après un séjour « formidable » de trois jours en Tunisie où il a participé au Sommet mondial sur la société de l’information (SMSI) organisé par l’ONU à Tunis, a-t-on appris auprès du président de la communauté juive de Tunisie, Roger Bismuth.             Le chef de la diplomatie israélienne s’est envolé de Djerba, une île du Sud tunisien, qui abrite l’une des plus anciennes synagogues au monde, construite il y a quelque 2.500 ans, ainsi qu’une communauté juive d’un millier de personnes.             Accompagné d’une délégation forte d’une cinquantaine de personnes, dont sa mère, Miriam, son frère Tsvi Shalom, ainsi que d’un membre de la Knesset Eli Ishai et de deux maires, tous originaires de Tunisie, Silvan Shalom s’est rendu dans la journée à Gabès, sa ville natale située à environ 370km au sud de Tunis. Il a visité la maison où il est né il y a 47 ans ans.             Dans la matinée, il avait rencontré son homologue tunisien Abdelwahab Abdallah. Lors de son intervention mercredi devant la plénière du SMSI, il avait plaidé pour la normalisation des relations entre Israël et la Tunisie. Il a estimé que la Tunisie, qui entretient de bonnes relations avec les Palestiniens et un dialogue continue avec Israël, occupe une « position privilégiée » pour jouer un rôle efficace pour la normalisation entre l’Etat hébreu et les pays arabes.             « Cela a été un séjour formidable, tout le monde est content », s’est réjoui Roger Bismuth.             Silvan Shalom était venu à bord d’un avion spécial qui effectuait la première liaison directe entre Israël et la Tunisie.   Associated Press
 

 
 

Tunisie- Shalom veut améliorer les relations avec le monde arabe

 

Reuters, le 17.11.2005 à 20h17

    TUNIS, 17 novembre (Reuters) – Le ministre israélien des Affaires étrangères a formulé l’espoir jeudi que sa visite en Tunisie, qui a donné lieu aux contacts israélo-palestiniens de plus haut niveau depuis des mois, contribue à améliorer les relations entre Israël et les pays arabes.

            Silvan Shalom, qui est né en Tunisie mais a vécu en Israël dès sa petite enfance, dirige une délégation de 100 personnes au Sommet mondial sur la société de l’information, parrainé par l’Onu. C’est la première fois qu’un Premier ministre israélien des Affaires étrangères se rend en Tunisie.

            « Nous espérons que ma première visite en Tunisie améliorera nos relations avec le monde arabe. Nous espérons que cette visite sera une étape cruciale dans l’amélioration de nos relations diplomatiques avec nos amis arabes », a déclaré Shalom à Reuters, en marge de la conférence, à Tunis.

            « Je suis très heureux de visiter mon pays d’origine. »

            Israël entretient des relations diplomatiques à part entière avec quatre grands pays musulmans – l’Egypte, la Turquie, la Jordanie et la Mauritanie – et a des bureaux de représentation dans plusieurs autres.

            La semaine dernière, des milliers d’enseignants tunisiens avaient fait la grève pour protester contre la venue de la délégation israélienne.

            Shalom devrait se rendre à Gabès, sa ville natale, au sud de Tunis, avec sa mère et d’autres membres de sa famille.

 

REUTERS

 

Vers une normalisation des relations entre la Tunisie et Israël

 

La Tunisie et Israël profitent du sommet mondial de la société de l’information (SMSI) pour faire un pas vers la normalisation de leurs rapports.

 

Pour la première fois, un ministre israélien des Affaires étrangères s’est rendu en visite officielle à Tunis, l’ancienne base de repli de l’OLP de Yasser Arafat dans les années 80. Le chef de la diplomatie israélienne Sylvan Shalom – qui est d’ailleurs d’origine tunisienne – a participé à la réunion à la tête d’une délégation qui comprend le ministre des Communications Dalia Itzik. Dans le même temps, Ariel Sharon a lancé une invitation au président Ben Ali en Israël en qualité d’hôte personnel.

 

L’échange très formel de bons procédés pourrait à terme aboutir à un rétablissement des relations entre les deux pays. Ouverts en 1996, les bureaux de liaison respectifs de Tunis et de Tel-Aviv avaient été fermés en septembre 2000 après le déclenchement de la deuxième intifada.

 

Le Maroc est également courtisé par les Israéliens. Le président Moshé Katsav a transmis au conseiller royal André Azoulay, en visite à Jérusalem avec des représentants de la communauté juive du Maroc, une invitation au roi Mohamed VI. Il est toutefois improbable que le souverain chérifien y donne suite.

 

T. 0.

 

(Source : « Le Figaro » (France), le 17 novembre 2005)

URL : http://www.lefigaro.fr/international/20051117.FIG0066.html


 

Internet: le sommet de Tunis impuissant face à la censure

par Céline SERRAT               AFP, le 18.11.2005 à 12h18             TUNIS, 18 nov (AFP) – Le débat sur la censure de l’internet  entre les régimes qui emprisonnent les « cyberdissidents » et les  défenseurs de la liberté d’_expression demeurent à l’issue du Sommet  mondial sur la société de l’information (SMSI), qui s’achevait  vendredi à Tunis.             L’avocat iranienne Shirin Ebadi, Prix Nobel de la Paix 2003, qui  représentait la société civile, a fustigé les gouvernements qui,  « sous prétexte de sécurité nationale ou de lutte contre la  corruption morale et le commerce illégal, installent des filtres sur  les accès à l’internet ».              Ils « empêchent ainsi les gens d’avoir accès aux informations  dont ils ont besoin et de faire entendre leurs voix au dehors », a  dénoncé Me Ebadi en s’adressant aux dirigeants d’une cinquantaine de  pays, dont plusieurs sont accusés de bannir toute critique de leur  régime sur la toile.             En ouvrant officiellement les travaux mercredi, le président  tunisien Zine El Abidine Ben Ali avait déploré « certaines  utilisations qui ébranlent la confiance et posent un problème de  crédibilité », citant les appels à la haine, le terrorisme, le crime,  mais aussi « la dissémination illégitime de fausses informations ».             Selon l’association Reporters sans frontières (RSF), qui  mentionne la Tunisie sur une liste de « quinze pays ennemis  d’internet » où les sites critiques envers les gouvernements sont  bloqués (Belarus, Birmanie, Chine, Cuba, Iran, Libye, Maldives,  Népal, Corée du Nord, Arabie Saoudite, Syrie, Turkmenistan,  Ouzbekistan, Vietnam).             Parmi ces pays, la Chine a réclamé à Tunis « un mécanisme  efficace » pour lutter contre la criminalité sur l’internet ainsi que  « la fraude économique, la violence, le terrorisme et ce qui nuit à  la sécurité de l’Etat ».              Cette dernière _expression est utilisée fréquemment en Chine pour  réprimer des opposants politiques.             « La société de l’information est impensable sans liberté », a  affirmé le secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan, alors  que le sommet s’est conclu sur un « Engagement de Tunis » qui,  prudemment, juge « nécessaire de prévenir toute utilisation abusive  des ressources et technologies de l’information à des fins  criminelles et terroristes, les droits de l’homme étant respectés ».             Mme Ebadi a proposé la création, sous l’égide des Nations unies,  d’un comité chargé de lutter contre la censure sur l’internet et la  répression des cyberdissidents.              Mais « l’internet est un média décentralisé qu’il est difficile  de contrôler au niveau mondial. Chaque pays peut faire son propre  contrôle au niveau des fournisseurs d’accès », souligne un  représentant de RSF présent au SMSI, Julien Pain.             « Le plus simple c’est la +liste noire+ avec les adresses des  sites. En amont, le fournisseur bloque l’accès à ces sites et les  internautes reçoivent un message d’erreur lorsqu’ils tapent ces  adresses », explique-t-il.             Mais comme l’explique le chercheur canadien Nart Villeneuve de  l’Université de Toronto, « le filtrage peut aussi se faire grâce à  des logiciels tout à fait légaux, à partir de mots clés repérés dans  l’adresse ou même dans un article du site ».             Le filtrage par mot clé, utilisé notamment pour lutter contre la  pédophilie, le terrorisme ou des appels à la violence, peut conduire  à censurer de manière très étendue, quitte à bloquer des sites qui  n’ont rien de répréhensible, même aux yeux des censeurs. « C’est le  cas du site du skieur français Richard Gay qui, à cause de son nom,  n’est pas accessible depuis la Tunisie » sous prétexte de lutte  contre la pornographie, souligne M. Villeneuve.             « Le cas de la Tunisie illustre la contradiction grandissante  entre les principes de la liberté d’_expression mise en avant par les  décideurs et la réalité de la censure dans le monde », estime  l’universitaire canadien, pour qui « les systèmes de filtrage  augmentent et s’affinent au fur et à mesure que le net se  développe ».   AFP


Le président tunisien s’entretient avec Kadhafi et Bouteflika

 

AFP, le 17.11.2005 à 19h03             TUNIS, 17 nov (AFP) – Le président tunisien Zine El Abidine Ben  Ali s’est entretenu jeudi à Tunis avec le dirigeant libyen Mouammar  Kadhafi et son homologue algérien Abdelaziz Bouteflika, en marge du  Sommet mondial sur la société de l’information (SMSI), a indiqué  l’agence tunisienne TAP.             Les trois dirigeants ont souligné « l’importance du SMSI et les  opportunités qu’il offre en matière de promotion des technologies de  l’information et de la communication, notamment dans la région du  Maghreb et en Afrique », selon TAP.             Les moyens de renforcer les liens de coopération et de  solidarité entre les pays maghrébins ont été également au centre des  discussions qui ont porté  également sur la situation en Afrique et  dans le monde arabe.             Il s’agit de la première apparition officielle de M. Kadhafi  depuis son arrivée lundi, par la route, en Tunisie et le dirigeant  libyen n’a pas prononcé son intervention prévue jeudi après-midi.              La Tunisie, l’Algérie et la Libye sont membres de l’Union du  Maghreb arabe, avec la Mauritanie et le Maroc.   AFP

Kadhafi boycotte le SMSI, mais reçoit les participants sous sa tente

Par Hamida BEN SALAH              AFP, le 18.11.2005 à 15h13
            TUNIS, 18 nov 2005 (AFP) – Le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi  a boycotté le Sommet mondial sur la société de l’information (SMSI)  qui s’achevait vendredi à Tunis, mais, installé sous une tente au  nord de la capitale tunisienne, il a multiplié les rencontres avec  les chefs d’Etat et délégations y participant.             M. Kadhafi, qui devait s’adresser au SMSI jeudi, a été absent à  la séance plénière et aucun représentant libyen n’a pris la parole à  sa place.             Coutumier de gestes spectaculaires dans les manifestations  internationales, l’imprévisible dirigeant libyen entendait protester  contre le temps de parole limité pour s’adresser au SMSI, selon son  entourage.             « Peut-on exiger du guide de limiter son discours? », a demandé un  responsable libyen sous couvert de l’anonymat.             Le ministre libyen des Affaires étrangères, Aberrahamane  Chalgham, devait lui s’adresser au sommet, organisé par l’Onu, à  quelques heures de sa clôture, vendredi.             Interrogé par la presse sur l’absence de M. Kadhafi sur les  lieux, M. Chalgham a affirmé que le dirigeant libyen « se consacrait  à des activités bilatérales ».             Installé sous une tente aux couleurs vertes de la « Jamahyria »,  M. Kadhafi a multiplié les rencontres avec des chefs d’Etat et  délégations participant au SMSI.             Le président tunisien Zine El Abidine Ben Ali, hôte du Sommet,  s’est rendu sous la tente installée dans le parc d’un palace de  Gammarth, une banlieue chic en front de mer, au nord de la capitale,  pour une réunion à trois avec le président algérien Abdelaziz  Bouteflika.             L’agence tunisienne TAP a indiqué que les trois dirigeants  avaient souligné « l’importance du SMSI » et discuté des relations  maghrébines et de dossiers arabes et africains.             M. Kadhafi, qui préside actuellement l’Union du Maghreb arabe  (UMA) composée également du Maroc et de la Mauritanie, a aussi reçu  le président mauritanien, Ely Ould Mohamed Vall.             Il a également rencontré le Soudanais Omar al-Béchir et le  ministre iranien des Communications, Mohamed Suleimani, porteur d’un  message du président iranien Mahmoud Ahmadinejad sur « la situation  dans la région », a-t-on indiqué de source libyenne.             Absent au SMSI, M. Ahmadinejad a récemment appelé à « rayer de la  carte » Israël dont le ministre des Affaires étrangères, Sylvan  Shalom, a participé au sommet de Tunis.             Le dirigeant libyen s’est aussi entretenu avec Souha, la veuve  du défunt président palestinien Yasser Arafat, accompagnée de sa  fille Zahoua, qui vivent entre Tunis et Paris.             Selon une source libyenne, Mme Arafat a appuyé l’appel du  dirigeant libyen à une enquête internationale sur la mort du leader  palestinien, décédé le 11 novembre 2004 dans un hôpital parisien où  il avait été soigné.             Le mystère entourant les causes de la maladie qui a entraîné son  décès demeure entier, plusieurs responsables palestiniens étant  convaincus que leur chef est mort empoisonné par Israël, qui le  considérait comme « un obstacle à la paix ».   AFP

 

                       

Le SMSI se conclut sur une promesse d’aide aux pays pauvres

par Patrick BAERT              AFP, le 18.11.2005 à 12h04             TUNIS, 18 nov (AFP) – Le Sommet mondial sur la société de  l’information (SMSI) boucle vendredi trois journées de travaux à  Tunis avec une promesse des pays riches d’aider le monde en  développement à monter dans le train de l’informatique et des  télécommunications.             Le SMSI aura accueilli plus de 18.000 participants du monde  politique, économique, associatif et des médias, ce qui en fait le  plus grand sommet jamais organisé par les Nations unies.             Après trois jours de débats sous très haute sécurité au Palais  des expositions de la capitale tunisienne, les 170 pays représentés  devaient formellement adopter en fin d’après-midi un « Engagement de  Tunis » sur la liberté d’_expression et un « Agenda de Tunis pour la  société de l’information ».             Ce dernier détaille le plan de bataille arrêté par la communauté  internationale pour résorber la fracture numérique Nord-Sud.             Mais à la grande déception du monde en développement, les pays  riches ont refusé de se lier les mains par une contribution  obligatoire à un Fonds de solidarité numérique. Le texte final se  contente de se « féliciter » de la création de ce dispositif purement  facultatif.             Le Fonds, dont le principe avait été lancé lors de la première  phase du SMSI à Genève fin 2003, a récolté près de huit millions  d’euros mais ses promoteurs espèrent à terme canaliser chaque année  des dizaines de millions.             Le Fonds doit permettre aux pays pauvres de s’équiper à moindre  coût. Un prototype d’ordinateur portable d’un coût de cent dollars a  d’ailleurs été présenté au SMSI avec la bénédicition du secrétaire  général de l’Onu, Kofi Annan.             « Nous sommes prêts à en commander des milliers, voire des  millions à ce prix là », a lancé le président sénégalais Abdoulaye  Wade, qui a rappelé que l’Afrique reste « déconnectée » du monde  moderne et compte autant de lignes de téléphones que la seule île de  Manhattan, à New York.             Il s’est néanmoins réjoui que le Sommet ait permis de rattacher  l’Afrique au monde de la communication. « Nous nous sommes accrochés  au wagon. Il vaut mieux être dans le dernier wagon que de ne pas  monter du tout dans le train », a-t-il estimé devant la presse.             Le SMSI a rassemblé une cinquantaine de dirigeants mondiaux,  pour la plupart africains ou du monde arabe, mais aucun grand pays  occidental n’a envoyé de chef d’Etat ou de gouvernement, alors que  la tenue du sommet en Tunisie a suscité une polémique à propos de la  liberté de l’information dans ce pays.             Cette polémique a rebondi avec l’agression dont fut victime  quelques jours avant le sommet un journaliste français venu enquêter  sur les droits de l’homme en Tunisie, puis avec le refoulement,  jeudi à l’aéroport de Tunis, du dirigeant de l’association Reporters  sans frontières.             Huit opposants tunisiens en grève de la faim depuis 32 jours ont  annoncé vendredi qu’ils mettaient un terme à leur mouvement, alors  que plusieurs personnalités assistant au sommet, comme l’avocate  iranienne Shirin Ebadi, leur avaient demandé d’arrêter cette grève  de la faim.             Devant le président tunisien Zine El Abidine Ben Ali, qui a  inauguré le Sommet, la Prix Nobel de la Paix 2003, shirin Ebadi, qui  représentait la « société civile » au SMSI, a dénoncé la censure sur  l’internet et la répression contre les cyberdissidents dans  plusieurs pays du monde.             « L’Engagement de Tunis » reconnaît que « la liberté d’_expression  et la libre circulation des informations, des idées et du savoir  sont essentielles pour la société de l’information ».             Le Sommet a également donné lieu à un compromis à propos du  contrôle de l’internet avec les Etats-Unis, qui surpervisent  actuellement l’attribution des noms de domaine comme « .com » ou  « .fr ». Les participants ont convenu de créer un « Forum » pour  continuer à discuter de cette question mais Washington continuera à  exercer sa tutelle.   AFP


 

Fin du sommet de Tunis sur la société de l’information

TUNIS – Le sommet de Tunis sur la société de l’information a pris fin sur l’engagement de réduire la fracture numérique nord-sud. Il a surtout été marqué par la polémique sur le manque de libertés en Tunisie. Les Etats-Unis ont fait par de leur déception à ce sujet.   Jamais plus un sommet de l’ONU ne doit se tenir dans un pays qui ne respecte pas les droits de l’homme, a ainsi affirmé vendredi une coalition de 14 ONG. Elle a souhaité une enquête internationale sur les « graves attaques sur le droit à la liberté d’expression » qui ont eu lieu à Tunis avant et pendant le sommet.   Les ONG citent en vrac le « harcèlement des délégués, les attaques visant les journalistes et les défenseurs des droits de l’homme tunisiens et étrangers, le refus d’entrée dans le pays, le blocage de sites web, la censure de documents et de discours, l’empêchement et l’interruption de réunions ».   Les ONG n’ont pas été les seules à protester. La délégation américaine a ainsi exprimé vendredi sa « déception » envers le gouvernement tunisien qui n’a pas démontré son engagement pour la liberté d’expression et de rassemblement.   Les opposants tunisiens en grève de la faim ont mis un terme à leur mouvement, entamé le 18 octobre. Ils réclamaient le respect des libertés d’expression et d’association, et la libération de 401 prisonniers politiques considérés comme des détenus de droit commun par les autorités de Tunis.   Sur le fond, l’ONU s’est engagée à connecter tous les villages à l’internet d’ici 2015. Seul un milliard d’habitants de la planète a accès à l’internet actuellement.   (Source : www.edicom.ch, le 18/11/2005 à 18h31)  

 

SMSI : un bilan plutôt positif pour la Suisse

   

La délégation suisse tire un bilan «plutôt positif» du sommet de Tunis sur la société de l’information. Mais le travail ne fait que commencer pour améliorer l’accès à l’information, a affirmé le responsable des négociations pour la Suisse Marc Furrer.   «Le processus de Genève et Tunis doit continuer. Nous avons fait un premier pas sur la régulation de l’internet. Nous nous sommes engagés à améliorer le financement des infrastructures, en coopération avec toutes les organisations internationales concernées», a souligné le président de la Commission fédérale de la communication (ComCom), interrogé par l’ats.   «C’est un énorme défi d’améliorer partout l’accès à l’information. Le travail commence maintenant. Nous verrons les résultats dans dix ans», a ajouté M. Furrer. Il a salué les initiatives du secteur privé, comme l’ordinateur à cent dollars, un prototype dévoilé par le MIT à l’occasion du sommet.   Bon compromis   M. Furrer a estimé que le document adopté sur la régulation de l’internet est «un bon compromis». L’Internet Corporation for Assigned Names and Numbers (ICANN), la société américaine qui gère les noms de domaine, fonctionne bien, selon le responsable suisse.   «La tutelle d’une organisation internationale sur internet aurait été une situation bien pire», a-t-il fait remarquer, car «il ne faut pas politiser internet». En même temps, la Suisse accueille favorablement la création d’un Forum international chargé de discuter toutes les questions liées au fonctionnement du réseau des réseaux, dont la première réunion est prévue en 2006.   Marc Furrer ajoute un bémol: «La discussion sur les droits de l’homme n’a pas été possible comme il l’aurait fallu. Mais le président de la Confédération a dit ce qu’il était nécessaire de dire» à l’ouverture du sommet, a souligné le président de la ComCom. Samuel Schmid avait insisté à cette occasion sur la liberté d’expression.   Leuenberger rencontre Amnesty   Un thème repris par le conseiller fédéral Moritz Leuenberger dans son discours jeudi, même s’il a dû raccourcir son intervention en raison de la limitation du temps de parole par l’ONU à cinq minutes pour chaque participant.     M. Leuenberger a en outre rencontré vendredi des représentants d’Amnesty International qui se sont plaints de l’impossibilité d’organiser un sommet parallèle de la société civile. «La Suisse a exprimé sa compréhension», a indiqué un porte-parole du Département fédéral des transports et de la communication.    «Les événements qui se sont déroulés en dehors du centre de congrès ont été alarmants», a déclaré M. Furrer. «Que les gens ne puissent se rencontrer librement, que même les déplacements d’un diplomate allemand soient entravés n’est pas acceptable», a-t-il fait remarquer.   (Source : le site de la Radio Suisse Romande, le 18 novembre 2005 à 18h16) URL: http://info.rsr.ch/fr/rsr.html?siteSect=500&sid=6250099&cKey=1132334212000

 

Cinq députés UMP soutiennent Ben Ali

NOUVELOBS.COM | 17.11.05 | 06:52

Eric Raoult, vice-président de l’Assemblée nationale, Philippe Briand, président du Groupe d’amitié France-Tunisie, Pierre Lellouche, Didier Quentin et René André qualifient d' »injustes et inamicales » les critiques entendues ces derniers jours contre la Tunisie.

 

Cinq députés de l’UMP ont apporté mercredi leur soutien au président tunisien Zine El-Abidine Ben Ali, sommé par l’Onu et la France de respecter la liberté d’_expression dans son pays.

 

« Depuis plusieurs jours, certains tentent de brouiller l’image de la Tunisie pour des raisons inavouables », écrivent les députés Eric Raoult, vice-président de l’Assemblée nationale, Philippe Briand, président du Groupe d’amitié France-Tunisie, Pierre Lellouche, Didier Quentin et René André.

 

Qualifiant « cette attitude » d' »injuste et inamicale », ces députés appellent à reconnaître que « la Tunisie a fait des efforts », dans un communiqué commun intitulé « La Tunisie a des amis, Ben Ali n’est pas notre ennemi ».

 

« Pour le statut de la femme, pour l’éducation de ses enfants, pour la création d’une large classe moyenne de petits propriétaires, pour le respect de la laïcité, pour lutter contre l’extrémisme et le terrorisme, la Tunisie va dans le bon sens », assurent ces députés.

(Source : Nouvel Obs, le 17 novembre 2005)


 

Ces députés « indignes » qui soutiennent le « casseur » Ben Ali

Par Vincent Geisser, Chokri Hamrouni, Imed Daïmi

 

Alors que la quasi-totalité des ONG des droits de l’homme à l’échelle internationale (RSF, FIDH, Amnesty International, Human Rights Watch..) la plupart des partis politiques français comme la LCR, le PCF, les Verts et le PS, dénoncent la tenue cette semaine en Tunisie du Sommet mondial de la société de l’information (SMSI) – pays rappelons-le dans lequel la presse indépendante est inexistante et où Internet fait l’objet d’une censure permanente – cinq députés de l’UMP, connus par ailleurs pour leurs positions ultra-sécuritaires sur les banlieues françaises (ils ont voté l’état d’urgence et défendu des solutions répressives), ont décidé de se faire les thuriféraires du régime du Général Ben Ali.

 

En effet, ces derniers ont publié un communiqué au titre plus qu’explicite « La Tunisie a des amis, Ben Ali n’est pas notre ennemi » (daté du 16 novembre 2005), dans lequel ils tentent de redorer l’image largement dégradée de la dictature

tunisienne. Ces députés, parmi lesquels Eric Raoult et Pierre Lellouche, écrivent ainsi : « Depuis plusieurs jours, certains tentent de brouiller l’image de la Tunisie pour des raisons inavouables […]. » Ils qualifient cette attitude d’ « injuste » et d’ « inamicale » car, selon eux, « la Tunisie a faits des efforts ».

 

On peut se demander à quels « efforts » ces députés « indignes » font précisément allusion. Car force est de constater que, ces derniers temps, c’est surtout dans le domaine de la répression, des arrestations arbitraires, de la torture et de la censure systématique que le régime du Général Ben Ali a accompli le plus d’ « efforts ». De ce point de vue, le pouvoir tunisien mériterait certainement le titre de « bonne élève » de la classe sécuritaire du Monde arabe.

Messieurs les « députés indignes » de l’UMP, avez-vous oublié les 500 prisonniers politiques tunisiens qui croupissent aujourd’hui dans des cellules collectives insalubres, devenues de véritables mouroirs ?

Oublié la surveillance et la répression qui s’exercent de manière constante sur les opposants indépendants, les féministes et les défenseurs tunisiens des droits de l’homme ?

Oublié la grève de la faim des huit personnalités politiques et associatives qui protestent contre l’absence totale de liberté d’_expression dans un pays accueillant pourtant cette semaine le sommet mondial de l’information ?

Oublié l’emprisonnement abusif de l’avocat Mohamed Abbou jeté dans les geôles benaliennes pour avoir comparé les prisons tunisiennes à celle d’Abou Gharib en Irak ?

 

Oublié le désespoir de la jeunesse tunisienne qui par manque de perspectives socio-économiques et politiques se lancent suicidairement en Méditerranée sur les « barques de la mort » ?

Oublié les milliers de Tunisiens anonymes qui sont quotidiennement humiliés parce qu’ils refusent de se soumettre au culte de la personnalité que leur impose le régime ?

 

Oublié les larmes des « mères des Internautes de Zarzis » condamnés à plusieurs années de prison pour avoir simplement consulté des sites Internet déclarés illégaux par le régime ?

 

Oublié l’agression du journaliste de Libération Christophe Boltanski qui a été passé à tabac par la police politique de Ben Ali pour avoir osé écrire un article critique ?

 

Messieurs les cinq députés « indignes » de l’UMP qui venez de publier le communiqué « La Tunisie a des amis, Ben Ali n’est pas notre ennemi », sachez que vous faites honte à la représentation nationale. Pas plus tard qu’hier vous dénonciez en chœur ces « casseurs des banlieues françaises » qui, selon vous, porteraient atteinte aux valeurs de la République. Aujourd’hui, vous soutenez sans le moindre état d’âme le Général Ben Ali, le principal « casseur » des espérances démocratiques de tout un peuple.

(Source : OUMMA.COM, le 17 novembre 2005)


L’appel des 5 députés de la droite n’engageraient pas l’UMP

Les dissidents Tunisiens ne sont pas convaincus

M.Pierre Lellouche,M.René André; M.Didier Quentin,  M. Philippe Briand, M.Eric Raoult (13h00- Par Sami Ben Abdallah-Paris)   L’appel signé par 5 députés de l’UMP intitulé  » La Tunisie a des amis, Ben Ali n’est pas notre ennemi  » soutenant M. Ben Ali a été signé  » à titre personnel  » et  » n’engage pas l’UMP  » a déclaré le service presse de l’UMP joint aujourd’hui par téléphone depuis Paris.   Hier, dans un Communiqué publié en France et repris par l’AFP, Cinq députés de l’UMP o nt apporté leur soutien au président tunisien Zine El-Abidine Ben Ali, sommé par l’Onu et la France de respecter la liberté d’_expression dans son pays.  » Depuis plusieurs jours, certains tentent de brouiller l’image de la Tunisie pour des raisons inavouables « , écrivent les députés Eric Raoult, vice-président de l’Assemblée nationale, Philippe Briand, président du Groupe d’amitié France-Tunisie, Pierre Lellouche, Didier Quentin et René André.  » Ce n’est pas le parti [UMP, parti au pouvoir en France] qui a pris position ni le groupe parlementaire de l’UMP  » a précisé le service presse,  » c’est un Communiqué qui engage les 5 députés à titre personnel  » a-t-il ajouté. Le fait que parmi le s signataires de ce Communiqué, on remarque la présence du Député Philippe Briand, président du groupe amitié  » Tunisie-France  » et du députés Eric Raoult, vice-président de l’Assemblée nationale  » n’engage pas l’UMP ni l’assemblée nationale  » selon la même source. Elle explique que  » les groupes d’amitiés dépendent de l’Assemblée Nationale et concernant la Tunisie ou un autre pays, aucune position ne peut être rendue publique sans un débat préalable « . Elle ajoute  » pour le cas de ce Communiqué, le thème n’a pas été abordé en groupe et donc, il s’agit d’une position personnelle des co-signataires « . Une explication qui n’a pas convaincu la majorité des Tunisiens qui expriment leur exaspération vis-à-vis du soutien de l’UMP au régime de M. Ben Ali.  » Ce n’est pas une question d’ingérence, mais nous souhaitons que certains partenaires étrangers cessent de soutenir une dictature qui opprime les Tunisiens  » a souligné un opposant tunisien. A propos de l’appel des députés de l’UMP, il souligne que les 5 signataires se sont exprimés en leur qualité de  » députés de l’UMP  » et en  » l’absence de position officielle de l’UMP « , ce Communiqué vaut une  » position officielle  » qui contredit la position du Ministre des affaires étrangères, M. Philippe Douste-Blazy. Ce dernier avait demandé en début de semaine du pouvoir tunisien de « respecter la liberté de l’information « .   Il est à rappeler qu’hier, toute la Gauche tunisienne (LCR, PS, PCF, Les verts) avait fait une déclaration commune à propos de la Tunisie où on peut lire  »  ;Nous attendons en particulier de la France une attitude officielle plus digne des valeurs républicaines et démocratiques (..), et une condamnation sans ambiguïté des violations persistantes des droits humains en Tunisie. ». Les partis politiques cités, ajoutent  » nous affirmons ensemble notre pleine solidarité avec les 7 personnalités tunisiennes –dirigeants politiques, journalistes, juristes, magistrat- qui ont entamé le 18 octobre dernier une grève de la faim afin d’exiger la liberté de la presse et de l’information, la liberté d’organisation et d’association, la libération des prisonniers politiques et d’opinion, ainsi qu’une loi d’amnistie générale « . Une position qui n’est pas partagée pa r les 5 députés de l’UMP, qui ont apporté leur soutien à M. Ben Ali. L’un des signataires–habilité selon la présidence de l’UMP à engager politiquement le parti à propos de la Tunisie- joint par téléphone depuis Paris, avait déclaré il y a une semaine qu’il  » n’était pas au courant qu’il y avait une grève de la faim en Tunisie « . Sami Ben Abdallah Sami_tunisie_soir@yahoo.fr Paris 17/11/2005  

Il faut absolument continuer la grève de la faim avec d’autres grévistes

 

Me kamel Chaabouni   Le mouvement du 18 octobre, appellation du mouvement de grève de la faim entamée par huit héros démocrates tunisiens, ne doit pas prendre fin après le somment mondial sur la société de l’information organisée par l’ONU à Tunis d’autant plus que le régime en place n’a pas l’air de céder sur aucune des revendications du mouvement à savoir la libération de  500 prisonniers politiques, la liberté de la presse et des médias et la liberté de l’action politique des partis et des associations. Il en va de la crédibilité du mouvement démocratique dans son ensemble. C’est Ben Ali qui en sortira vainqueur de ce bras de fer que les démocrates ont engagé avec lui.   Il va bien ricaner le Ben Ali avec ses flics et ses pions du RCD, si jamais nos huit héros vont cesser leur mouvement de grève. Il en sortira vainqueur, fier d’avoir pu et su gérer une crise profonde qui a secoué son régime au plus fort d’un sommet mondial organisé par l’ONU. Non, il ne faut pas lui offrir cette joie, d’autant plus qu’il a défié tout le monde y compris les pressions américaines, européennes et maintenant quoique tardives françaises.   Malgré ses revendications très ambitieuses, pour ne pas dire chimériques dans le contexte actuel, à moins que le régime ne se remette lui-même en cause et fasse un revirement à 180° de sa politique despotique, le mouvement du 18 octobre ne doit pas s’arrêter à la personne de ses initiateurs, il doit continuer avec d’autres grévistes de la faim afin de ne pas mettre en danger la vie de nos huit héros démocrates si précieuse pour notre combat démocratique.   Le mouvement du 18 octobre doit devenir une institution, un mouvement sans fin jusqu’à la victoire et l’abolition du régime dictatorial du RCD. Il faudrait qu’il constitue un lieu de rassemblement de nos seules revendications démocratiques . Il doit cristalliser  notre dénominateur commun à savoir l’exigence de la liberté et de la démocratie en Tunisie, il ne faudrait y mêler aucune autre revendication d’ordre social, économique ou encore moins internationale comme la question palestinienne ou irakienne !!! Ce ne sont pas là nos affaires pour le moment, je dis bien pour le moment, on en discutera après notre libération du joug du RCD, ce n’est que partie remise !!!   Nos huit héros ont assez souffert, nous leur rendons hommage, ils ont fait preuve de courage, d’abnégation et nous ont montré le chemin à suivre. Leurs vies ne doivent pas être mises en danger. Mais le mouvement du 18 Octobre doit absolument continuer avec d’autres héros volontaires, qui prendront le relais tous les mois ou tous les 15 jours. « C’est la persévérance qui fait trouer le marbre » dit un proverbe tunisien. Ce n’est qu’un début, continuons le combat pour notre libération !!!   Me Kamel ben Tahar CHAABOUNI Le 18/11/2005  

Trente jours de grève de la faim pour gagner une bataille médiatique

C’est le 18 Novembre 2005 que la grève de la faim, déclenchée depuis un mois par huit personnalités politiques a prit fin et ce,  suite à la demande exprimée par Madame Shirine Ebadi, première femme musulmane, Prix Nobel de la Paix.   Il a fallu toute la finesse mais surtout toute la notoriété et l’aura du personnage pour que les grévistes acceptent de mettre fin à leur grève en toute dignité d’autant qu’aucune de leurs revendications n’a été retenue par le pouvoir.   Cela, ils le savaient bien dès les premiers jours puisque dans son discours du 22 0ctobre 2005, le Président ben Ali a été très clair. Je le cite : « Et même si une petite minorité hostile a jugé opportun de faire exception en manquant à cet esprit patriotique et à la fierté de porter l’étendard de la Tunisie et de consolider son prestige à l’occasion de cet événement mondial, et a préféré exploiter cette occasion pour tenter de porter préjudice à notre pays et à son image dans le monde, ce qui est contraire à toute notion d’action politique saine, qui se fonde sur la présentation des solutions et des programmes de rechange, et l’attachement à servir l’intérêt supérieur de la patrie et à le placer au-dessus de toute autre considération, je tiens à réaffirmer que la Tunisie du Changement est un Etat de droit et que nous veillons à appliquer la loi contre quiconque s’avise de tenter de l’enfreindre ou de l’ignorer.»   Dans ce paragraphe le Président n’a cité personne en particulier, il s’est juste contenté de qualifier certains d’une minorité antipatriotique. On peut penser qu’il s’adressait aux grévistes comme on peut penser qu’il s’adressait à la ligue des droits de l’homme ou encore au mouvement Yezzi ou à quiconque chercherait à profiter du SMSI pour éclairer sur les facettes méconnues du pouvoir. Une tactique qui lui permettra par la suite de trier qui il voudra punir et qui il voudra bien faire bénéficier de sa grâce et de sa tolérance.  Quant aux droits citoyens, ils n’ont encore aucune place dans son discours, le patriotisme étant identifié comme étant l’apanage unique des clients du régime. Un clientélisme qui est bien loin de la vraie définition du patriotisme.   La lecture des évènements permet de comprendre le fossé qui ne cesse de se creuser entre le régime et l’opposition tunisienne et ce à force de mauvaise communication lorsqu’il y en a une. Quant au peuple, lui il est ailleurs méfiant et incrédule. Il a d’autres préoccupations que de suivre les mises en scène tunisifiées du SMSI.   En effet, nous sommes au cœur même du problème de la légitimité sur lequel a si bien pointé Madame Ebadi. Ce n’est pas par hasard d’ailleurs ou par coup de chance qu’elle est Prix Nobel de la Paix.   Ce problème de légitimité est tout autant valable pour le régime que pour l’opposition. Le régime tire sa légitimité non plus du peuple mais de la constitution qui à force d’être manipulée au service du pouvoir a fini par être vider de toute substance crédible. Quand à l’opposition elle tire sa légitimité de l’oppression du régime et donc de la légitimité même du pouvoir qui est elle-même très atteinte.   Les deux finissent par conséquent par faire la course à la médiatisation pour attirer l’attention de la communauté internationale et d’un peuple qui ne croit plus ni aux uns ni aux autres. Il se renferme de plus en plus dans la méfiance et le silence.   Si à ce jour l’opposition a gagné une bataille médiatique, elle est encore bien loin de pouvoir crier victoire car la lutte démocratique ne cesse de piétiner. Pouvoir et opposition nous ont démontré qu’ils ne sont tous les deux que les deux faces d’une seule et même pièce.   Les Tunisiens méritent beaucoup mieux !   Neila Charchour Hachicha Tunis le 18 Novembre 2005   Ne manquez pas de visiter le site du PLM Don’t miss to visit the PLM’s website

 

Société de l’information

Cyberflicage à la tunisienne

Porte-parole du Conseil national pour les libertés en Tunisie, une association interdite par le pouvoir, Sihem Bensedrine dénonce depuis des années dans le journal en ligne Kalima, également interdit, les atteintes aux libertés dont sont victimes ses concitoyens. Elle décortique pour RFI les moyens mis en place par le régime Ben Ali pour contrôler la Toile et souvent la censurer. RFI : Comment se passe le contrôle, c’est-à-dire finalement la censure, du Net en Tunisie ?
Sihem Bensedrine : C’est l’Agence tunisienne d’internet, l’Ati, qui donne officiellement, aux fournisseurs et au public, l’accès à Internet. Mais ce n’est pas elle qui contrôle et censure ; c’est un gigantesque service qui dépend directement du ministère de l’Intérieur, et qui se situe entre l’Ati et les internautes. Ce service, qui doit regrouper plusieurs centaines de fonctionnaires, contrôle le Net à deux niveaux différents : celui des sites, les «web sites», et celui des messageries, c’est-à-dire des e-mails reçus et envoyés.
En ce qui concerne les sites, l’opération est extrêmement simple, puisqu’ils se servent tout simplement de programmes commerciaux que l’on trouve sur le marché. Ils ont commencé avec un logiciel qui s’appelle WebSense et se servent maintenant de SmartFilter. Ce sont des outils que certaines grandes entreprises utilisent pour empêcher leurs employés de passer leurs journées sur la Toile au lieu de travailler, ou de communiquer sur le Net pour des raisons non professionnelles. Eh bien imaginez que ces logiciels, au lieu de contrôler les activités Internet de l’ensemble d’une entreprise, contrôlent celles de l’ensemble de la Tunisie. C’est tout le pays qui est filtré à travers ces logiciels qui sont naturellement capables de faire un filtrage sélectif. Il y a ainsi, en Tunisie, toute une série de sites qui ont été fermés, c’est-à-dire interdits d’accès. Et lorsque vous tentez de vous connecter, vous recevez le message suivant : http 404 fichier non trouvé.
Ces sites interdits sont sur une liste noire, une black list, qui est renouvelée des dizaines de fois par jour puisqu’il y a, à chaque minute, des milliers de sites qui se créent dans le monde. Le ministère de l’Intérieur a notamment un service qui, grâce aux logiciels, repère tous les sites critiques sur la Tunisie et en interdit l’accès. Créez maintenant un site critique et vous verrez qu’il est fort probable que dans les heures qui viennent –huit ou dix tout au plus– ce site aura été détecté, mis sur liste noire, et interdit d’accès en Tunisie. Techniquement, il y aura une barrière infranchissable entre votre site et les utilisateurs qui chercheront à se connecter à partir de la Tunisie. Mais uniquement à partir de la Tunisie puisqu’ils ne contrôlent que le téléphone tunisien.
Avant, le contrôle du ministère de l’Intérieur se faisait par un filtrage à partir des adresses IP, et dès que vous vous connectiez à l’adresse concernée, la page ne s’affichait pas. Mais grâce à la technologie moderne, les espions ont affiné leurs contrôles et ils peuvent désormais faire un filtrage par mot clé. Imaginez, par exemple, que vous cherchiez à aller sur le site de Kalima d’une manière détournée, en passant par un site qui n’a pas été fermé et dans lequel se trouve un lien vers Kalima. Lorsque le filtrage se faisait sur les adresses IP, cela ne posait pas de problème. Mais aujourd’hui, avec le nouveau système mis en place, cela est devenu impossible parce que le mot Kalima figure sur la liste des mots clé interdits. Et un message d’erreur s’affichera. Pire encore, ils peuvent même accéder à un site comme celui, par exemple, de Reporters Sans Frontières, et empêcher que tous les rapports et textes divers concernant la Tunisie soient accessibles à partir de la Tunisie.
RFI : Qu’en est-il des e-mails, c’est-à-dire des courriers électroniques, théoriquement plus difficiles à contrôler ?
SB : Les e-mails, c’est ce qui leur donne le plus de travail, parce qu’une messagerie est normalement abritée par un portail comme Wanadoo, Yahoo ou d’autres qui se trouvent hors de la Tunisie, et donc, pour eux, en principe impossible à fermer, au moins définitivement. Mais il leur est tout de même arrivé d’en fermer certains temporairement, et pas plus tard que la semaine dernière. Il y a quelques jours, en effet, des portails comme Yahoo, Hotmail ou La Poste, qui sont ceux où la majorité des dissidents et des représentants de la société civile ont leur adresse de messagerie, ont été bloqués A chaque fois, l’ensemble du portail était bloqué pour l’ensemble de la population tunisienne. Cela dit, interdire l’accès à l’ensemble d’un portail est exceptionnel, même en Tunisie, et la routine est différente. Elle consiste, en gros, à mettre un policier derrière un écran virtuel à chaque fois qu’un «dissident» se connecte. Ce policier va le suivre et, grâce à ce que l’on appelle des Keyloggers, va enregistrer les touches qu’il tapera sur son clavier. Et lorsqu’il tapera par exemple son mot de passe pour aller voir ses messages, ce mot de passe sera automatiquement transmis au ministère de l’Intérieur qui aura ensuite accès à cette messagerie. Il pourra ainsi la lire, et même détruire les messages qu’il veut. Dans ce domaine, les Tunisiens sont au moins aussi performants que les Chinois. Et ils ne contrôlent pas uniquement les dissidents, mais tout le monde, y compris leurs ministres et, bien sûr, les opérateurs privés et les investisseurs.
RFI : Mais il y a quand même des cybercafés, plus anonymes, où les contrôles doivent être plus compliqués ?
SB : Ils contrôlent tout le monde, y compris dans les cybercafés, nos publinets. Les routeurs de ces lieux publics ont été emmenés à l’Ati et ont été programmés pour renvoyer toutes les informations de façon centralisée. C’est-à-dire que même si vous naviguez en tant que «monsieur-tout-le-monde» dans un cybercafé, ils vont savoir que tel message est sorti de telle boite, à tel moment, à tel endroit et que c’est telle personne qui était à ce poste-là. Ce sont des mouchards automatisés qui renvoient toutes les informations dans cette centrale de la cyberpolice. C’est comme ça que Zouhair Yahyaoui, qui est décédé et à qui nous avions espéré rendre hommage à l’occasion du sommet citoyen que nous avions prévu d’organiser, a été repéré. Zouhair est notre symbole de la cyberdissidence et il est mort à la suite de toutes les misères qui lui ont été faites et à cause des séquelles de son emprisonnement. Mais il n’y a pas que lui. Il y a eu de nombreuses autres personnes arrêtées et l’on estime aujourd’hui qu’il y en a environ 200. Une soixantaine ont déjà été jugées et d’autres sont en cours de procès. Elles sont accusées de terrorisme pour avoir navigué sur des sites dissidents.
Il y a un cyberdissident dont je souhaiterais pouvoir plus particulièrement parler. C’est un jeune qui s’appelle Ali Ramzi Bettibi et qui est actuellement en grève de la faim. Ses parents sont venus nous voir, et ils sont désespérés. Bettibi avait un site sur lequel il n’a fait que reproduire une dépêche diffusée par la chaîne de télévision al-Jazira, selon laquelle il y aurait des menaces d’attentats en Tunisie si la présence d’Ariel Sharon au sommet du SMSI était confirmée. Il a été arrêté, torturé, condamné à trois ans et demi de prison pour avoir juste reproduit une information qui avait été diffusée par d’autres médias. Et récemment, il a été passé à tabac par ses geôliers parce qu’il a osé faire une grève de la faim. Il a beaucoup de courage et refuse d’arrêter. Nous sommes très inquiets pour sa santé et pour sa vie.
L’organisation Reporters sans frontières a rendu publique, à l’occasion du Sommet de Tunis, une liste des 15 ennemis d’Internet, les Etats les plus répressifs en matière de liberté d’expression sur la Toile. http://www.rfi.fr/actufr/articles/071/article_39873.asp


Société de l’Information

Tunis : un sommet pour rien ?

La deuxième phase du Sommet mondial de la société de l’information (SMSI) s’est achevée vendredi soir à Tunis sans qu’aucune avancée notable n’ait été enregistrée sur des questions aussi fondamentales que celle de la gouvernance de l’Internet ou de la fracture numérique. Cette rencontre, à laquelle ont participé une cinquantaine de dirigeants mondiaux –essentiellement d’Afrique et du Moyen-Orient– s’est déroulée dans un climat tendu de violations des libertés. Au point où la délégation américaine au SMSI a jugé nécessaire de faire part de sa préoccupation. Dans un communiqué distribué à la presse, elle s’est ainsi déclarée «déçue de voir que le gouvernement tunisien n’a pas tiré profit de cette importante manifestation pour démontrer son engagement en faveur de la liberté d’expression et d’association en Tunisie». De notre envoyée spéciale à Tunis
Encore un sommet pour rien ? Les plus pessimistes n’hésitent pas à l’affirmer. Les autres préfèrent quant à eux parier sur l’avenir. Et l’avenir, c’est le Forum sur la gouvernance de l’Internet qui doit se réunir au mois de juin prochain à Athènes, en Grèce, à l’initiative de Kofi Annan, le secrétaire général des Nations unies. Cette instance que le Sommet a appelée de ses vœux devra réunir les gouvernants, les représentants du secteur privé et ceux de la société civile ainsi que les organisations internationales, qui seront tous sur le même pied d’égalité. Elle devra se pencher sur des sujets liés au développement de l’Internet, aussi divers que la lutte contre les spams (courriers indésirables), la cybercriminalité et les moyens pour réduire la fracture numérique…
L’initiative est timorée, dénoncent ses détracteurs. Elle a en tout cas permis d’apaiser les vives tensions dues à la mainmise des Etats-Unis sur la Toile. On s’attendait en effet à une bataille rangée entre Washington, qui tient plus que jamais à garder ses prérogatives, et le reste du monde partisan d’un contrôle plus équitable du Net. Mais malgré les menaces émises par certains pays, comme l’Iran ou la Chine, de développer leur propre réseau, l’administration américaine a refusé de renoncer à la tutelle qu’elle exerce sur la société privée californienne ICANN –l’Internet corporation for assigned names and numbers– dont la mission est d’octroyer les adresses Internet et de permettre aux ordinateurs du monde entier de communiquer entre eux à travers une norme commune. Face à cette intransigeance, le reste du monde a donc cédé, renvoyant à plus tard cette question qui risque bien de revenir en force en juin 2006 à Athènes.
Des mots pour réduire la fracture numérique
Le Sommet de Tunis s’était également donné pour ambition de trouver les moyens de réduire la fracture numérique. Là encore les attentes ont été déçues. Les représentants des 176 pays participant à cette deuxième phase du SMSI ont certes adopté un document, l’Agenda de Tunis, qui présente une stratégie pour combler le fossé qui existe entre les pays riches et les pays pauvres. Mais rien de bien contraignant. Ainsi, si le Sommet se félicite de la création du Fonds de solidarité numérique, dont l’idée avait été lancée en 2003 à Genève par le président sénégalais Abdoulaye Wade, rien n’a été convenu pour son financement. La déclaration de Tunis se contente en effet de se réjouir de l’existence de «ce mécanisme innovant et volontaire ouvert à toutes les parties intéressées». Elle ne prévoit en outre aucune contribution obligatoire des pays riches au financement de «sa stratégie» pour réduire la fracture numérique.
Les participants au Sommet ont également adopté un «Engagement de Tunis» qui se réfère à la Déclaration universelle des droits de l’Homme pour souligner la nécessité de respecter la liberté d’expression et la libre circulation des informations. Une satisfaction, à n’en pas douter, pour les organisations de défense des droits de l’Homme qui, tout au long de cette semaine, n’ont eu de cesse de dénoncer les violations des libertés dans un pays muselé qui a accueilli le Sommet mondial de la société de l’information. Mounia Daoudi Article publié le 18/11/2005 Dernière mise à jour le 18/11/2005 à 19:57 (heure de Paris) http://www.rfi.fr/actufr/articles/071/article_39873.asp

 

 

Om Zied, une plume dans la plaie tunisienne

 

Elle a une passion : l’écriture. Et un moteur : la justice. D’elle, on dit souvent que c’est une « institution ». Pourtant, le mot convient mal à cet électron libre. Peut-être est-ce, dans le fond, la seule façon de signifier que cette femme appartient à toute la Tunisie. Beaucoup s’enorgueillissent de lire les écrits d’Om Zied ou d’avoir pu l’approcher. Elle est un motif de fierté, ce qui n’est pas si fréquent aujourd’hui en Tunisie. Comme si le pays souffrait d’une sorte de dépression collective.

 

Om Zied est « née » au début des années 1980. Le mois et le jour précis ? Elle ne s’en souvient pas. Et l’idée d’aller trouver la réponse en fouillant dans son fatras de papiers est au-dessus de ses forces. « Elle est d’un désordre incroyable, inimaginable ! », s’amuse sa famille. C’est même le seul défaut que son mari — Mohamed Mokhtar Jalali, un avocat engagé en politique — et leurs trois grands fils lui reconnaissent.

 

Pour le reste, ils la vénèrent. Et elle le leur rend bien. Quand elle a décidé de prendre un pseudonyme — par souci de protection autant que par jeu — Naziha Rjiba, de son vrai nom, a choisi le prénom de son fils aîné. Elle est devenue Om Zied : la mère de Zied. Pour beaucoup de jeunes Tunisiens qui se repaissent de ses écrits sur Internet et lui vouent une admiration inconditionnelle, elle est aussi une « mère courage ».

 

« Des coups de pied dans la fourmilière », c’est la spécialité d’Om Zied. En octobre 2003, cette enseignante de métier, agrégée d’arabe, claque la porte de l’éducation nationale, après trente-trois ans d’enseignement dans le secondaire. Elle en profite pour faire savoir « les raisons de (son) ras le bol ». Dans une lettre ouverte adressée à son ministre de tutelle, Om Zied dénonce ce qu’est devenu l’enseignement en Tunisie : des « effets d’annonce » présentés comme « des réformes » ; un taux de réussite au bac excessivement élevé, alors que le niveau, lui, ne cesse de baisser ; des programmes qui visent à « fabriquer des citoyens à la carte », non à éveiller les esprits. Des directeurs de lycée qui se sont « transformés en indics », etc.

 

Bref, Om Zied met à nu l’une des composantes du système Ben Ali, l’une des pires, estime-t-elle, car l’enseignement promet d’être « la plaie de la Tunisie » de demain. En cette même année 2003, la rebelle écope de huit mois de prison avec sursis pour une affaire de transfert de devises montée de toutes pièces par le régime.

 

Dès le départ, Om Zied s’était retrouvée dans le collimateur du président Ben Ali. En janvier 1988, alors que tout le monde chante les mérites de « l’homme du changement », qui vient d’écarter Habib Bourguiba à la faveur d’un « coup d’Etat médical », elle écrit un article prémonitoire. Intitulé « Nachaz » (Fausse note), ce papier est publié par l’une des rares revues indépendantes de l’époque, Erraï. « N’applaudissez pas trop vite Ben Ali. N’oubliez pas son passé militaire, ni son passé policier. Et s’il nous entraînait sur une voie bien pire que Bourguiba ? Ne lui donnez pas un blanc-seing ! », avertit Om Zied.

 

Le jour même, Erraï est saisi. L’hebdomadaire, qui vient de fêter ses dix ans, est interdit. C’en est fini du printemps de la presse tunisienne. L’ère Ben Ali commence. Elle se poursuit depuis dix-huit ans. D’Om Zied, on n’entend parler que par éclipses pendant les années 1990.

 

Au fil du temps, l’intéressée s’aperçoit que, « même si on ne se mêle pas de politique, la politique se mêle de vous ». Déjà, elle en avait eu le pressentiment, en janvier 1978, lorsque Bourguiba avait envoyé l’armée réprimer des émeutes contre la vie chère. Bilan : plusieurs centaines de morts. Les années Ben Ali, elles, vont l’interpeller par « leur petitesse et leur médiocrité ».

 

Pied à pied, Om Zied va tenter de lutter contre « l’anesthésie » qui a envahi ses compatriotes et les a convaincus qu’il est « inutile d’avoir des rêves », inutile de résister au système qui les « tue à petit feu, et surtout broie (leur) âme ». En 2001, elle rejoint un journal sur le Net, Kalima, créé par la journaliste et éditrice Sihem Ben Sedrine. Censuré en Tunisie, Kalima a un public restreint. Mais Om Zied porte la plume dans la plaie et « déshabille le régime » sans répit et sans pitié.

 

« Elle a un talent exceptionnel. Sa grande force, c’est qu’elle parvient à utiliser un arabe simple, dépouillé, et en même temps qui touche juste. D’habitude, les grands arabisants sont rébarbatifs. Elle, c’est tout le contraire. Elle réussit à rendre moderne l’arabe classique ! Et à la force de la langue, elle conjugue la force du message, tout en restant, à chaque fois, dans l’élégance et la finesse », explique Sihem Ben Sedrine.

 

La spécialité d’Om Zied, ce sont les « makamet », un genre littéraire très rimé, qui exige beaucoup de travail. « J’adore l’arabe. Je pousse la langue, je joue avec elle, je m’amuse à inventer des formules. Je ne suis pas une puriste de la langue ancienne », explique-t-elle avec jubilation. En arabe, le mot « soujoun », par exemple, veut dire « émotion ». Si on lui ôte une voyelle, il se transforme en « prison ».

 

Ainsi, Om Zied écrit : « La parole est émotion », pour enchaîner aussitôt : « la parole est prison. » Il n’en faut pas plus pour faire vibrer tous ses lecteurs tunisiens. Ces derniers mois, elle a tenté, avec d’autres, de mettre au point un contre-sommet parallèle au Sommet mondial de la société de l’information, organisé par les Nations unies du 16 au 18 novembre, à Tunis. En vain. La location d’une salle leur a été interdite. Et, tous ces derniers jours, les dissidents se sont retrouvés pourchassés par la police politique, si ce n’est passés à tabac. « Peu importe ! », assure-t-elle.

 

Pour elle, leur projet a été un succès, le président Ben Ali vient d’offrir aux membres de la société civile une occasion en or de s’exprimer. Mais il y a une chose qu’elle continue de trouver inacceptable : l’attitude de Jacques Chirac. « Se rend-il compte du mal qu’il nous fait en cautionnant Ben Ali ? Ce qui vous arrive aujourd’hui, dans vos banlieues, c’est un juste retour des choses. »

 

L’Occident recueille ce qu’il a semé, dit-elle. « Il a d’abord colonisé des pays du tiers-monde. Et puis, il s’est fait remplacer par des dictatures qu’il a toujours soutenues. Mais comment s’étonner que les gens fuient ces dictatures et rejoignent vos banlieues ? La France ne tirera-t-elle donc jamais les leçons du passé ? »

 

(Source : « Le Monde » (France), le 19.11.05)


« L’économie tunisienne pourrait aller beaucoup mieux »

 

Mahmoud Ben Romdhane, vous êtes professeur d’économie à l’université de Tunis. Les instances internationales et l’Union européenne saluent régulièrement les performances économiques de la Tunisie. L’opposition et les ONG internationales, elles, dénoncent le « miracle » tunisien et parlent souvent de mirage. Qu’en est-il exactement ?

C’est une économie qui pourrait aller beaucoup mieux. J’insiste, beaucoup mieux. Les grands indicateurs sont plutôt tournés vers le « vert-orange ». Et même au regard des critères de Maastricht, la situation est plutôt satisfaisante. Le taux d’inflation, pour cette année, devrait être de 2 %. Quant au déficit budgétaire, il est de 3,1 %, et encore, surtout en raison de la note énergétique. Le taux d’endettement extérieur, lui, tourne autour de 51,5 %.

Le remboursement de la dette n’est pas coûteux. Quant au taux de croissance, il devrait être cette année de 4,2 %. Sans le recul de l’agriculture, il serait de 5 %. On note cependant un ralentissement de la croissance comme pour le taux d’investissement qui plafonne à 22 %, alors que nous avons affiché longtemps au moins 25 %.

Cela est lié, fondamentalement, au climat des affaires, c’est-à-dire à la gouvernance en Tunisie : absence de prévisibilité et de célérité de la justice, corruption, prédation, commerce parallèle, secteur bancaire inondé de créances douteuses (de l’ordre de 25 %), etc.

Cette bonne santé économique est-elle ressentie par la population ?

Sur le terrain, les gens se plaignent. Ils disent vivre mal. Et quand ils ont des créances, souvent, ce n’est pas seulement à la banque, mais chez l’épicier ! Les Tunisiens ont aussi des aspirations légitimes et se comparent entre eux. Or ils voient bien que les disparités augmentent, que des richesses se créent avec une facilité et un luxe aussi agressif. Les indicateurs– il est vrai que nous n’avons pas d’enquêtes sociologiques de terrain – ne signalent pas une détérioration sociale et matérielle des gens, au contraire. La pauvreté extrême est très rare en Tunisie, de l’ordre de 4 % à 5 %.

Mais les chiffres que vous avez à votre disposition sont-ils fiables ?

Ils le sont, contrairement à ce que disent certains. C’est vrai qu’on peut leur donner une interprétation tendancieuse, les occulter ou reporter leur publication. Mais, à ma connaissance, il n’y a pas de chiffre truqué. Si la Tunisie le faisait, elle perdrait sa crédibilité auprès de la communauté internationale, en particulier la Banque mondiale et le Fonds monétaire international (FMI). Et puis il y a une interrelation entre les chiffres. On s’en apercevrait.

Les Tunisiens se plaignent souvent que ce sont la Banque mondiale et le FMI qui dirigent le pays. Moi je dirai que, dans un régime sans repères, heureusement que ces deux institutions sont là ! Au moins, au niveau de la gestion macroéconomique, on a une certaine rigueur. Le FMI, à travers les accords qu’il a conclus avec le gouvernement tunisien, incite celui-ci à publier des informations, et à dates fixes. Les rapports de la Banque mondiale et du FMI sur la Tunisie sont l’une de nos sources d’informations essentielles. Sans cela, en ce qui concerne le système bancaire et financier, par exemple, nous ne saurions rien.

Comment jugez-vous la politique économique du gouvernement ?

Au niveau de la politique sociale et industrielle, je crois que le gouvernement a une certaine marge de manoeuvre, qu’il utilise, et pas forcément dans le mauvais sens. Il est attentif aux grands équilibres sociaux. Lors d’une situation difficile, il y a des négociations et des augmentations salariales. Il veut maintenir la paix sociale. L’intervention étatique reste forte. La Tunisie est l’un des pays du tiers-monde où la politique sociale est l’une des plus élevées et des plus coûteuses : 20 % du PIB.

Le problème tient à la façon dont cette politique est instrumentalisée et utilisée comme moyen de contrôle et de soumission de la société. Les droits apparaissent comme des faveurs. C’est pourquoi le système de l’Etat-parti tient. Il n’y a pas au monde un pays aussi développé sur le plan socio-économique que la Tunisie et dont le régime politique soit aussi autoritaire. Cela n’existe pas. L’exception tunisienne est là.

Le produit intérieur brut par personne (exprimé en parité de pouvoir d’achat) est de 6 800 dollars. Même en tenant compte d’autres critères– l’espérance de vie, l’état de santé, l’urbanisation, la participation des femmes – , on n’observe pas une telle situation ailleurs. Qu’on ne vienne donc pas nous dire d’attendre de nous développer pour obtenir la démocratie !

 

Propos recueillis par Florence Beaugé

 

(Source : « Le Monde » (France), le 19.11.05)


 

Au SMSI à Tunis, la Suisse ose faire des reproches au régime de Ben Ali

 

SOMMET. Moritz Leuenberger n’a pas pu prononcer l’entier de son discours en séance plénière. Les incidents se sont multipliés dans une journée rythmée par la querelle entre les deux pays.

David Haeberli, envoyé spécial à Tunis  

Le conseiller fédéral Moritz Leuenberger et le président tunisien Ben Ali vont-ils se serrer la main, ce soir, lors de la cérémonie de clôture du Sommet mondial sur la société de l’information (SMSI)? Vont-ils seulement échanger un regard? Les étincelles qui naissent à chaque interaction entre les deux délégations ont animé la journée des participants au SMSI. Depuis le discours du président de la Confédération Samuel Schmid, mercredi, à l’ouverture de la conférence onusienne, la tension ne cesse de grandir entre les deux pays. Samuel Schmid est devenu une sorte de pop star pour la société civile tunisienne réprimée par le gouvernement. Son intervention, première réprimande officielle envers Ben Ali sur sol tunisien, a provoqué danses spontanées dans la rue et cris de joie, a rapporté une responsable d’une ONG helvétique. Faut-il interpréter la série d’événements intervenus dans la journée d’hier comme des mesures de rétorsion envers le seul gouvernement qui a ouvertement fait des reproches à la Tunisie au sein de l’assemblée onusienne? Moritz Leuenberger, ministre des Télécommunications et chef de la délégation helvétique à Tunis, s’attendait à parler quinze minutes en séance plénière, selon ce que stipulait le protocole. Avant qu’il ne monte sur le podium, on lui a signifié que son temps de parole était réduit de deux tiers. «Après quatre minutes, a-t-il dit à la presse hier, le voyant rouge signifiant que l’orateur doit conclure clignotait déjà.» Le conseiller fédéral a raccourci son discours en supprimant un paragraphe final qui parlait des droits à la libre _expression des citoyens. «Si vous pensez que j’ai abrégé mon intervention pour des raisons politiques de ma part, vous vous trompez», dira-t-il plus tard La version complète a été publiée sur le site officiel de la Confédération. (lire ci-dessous, NDLR) Le site internet de Swissinfo, lui, semble payer son lien avec les autorités helvétiques qui le financent: il était, hier, impossible d’accéder à ses articles depuis la Tunisie, comme plusieurs expériences l’ont prouvé. Cette censure fait écho à celle qu’a subie Samuel Schmid mercredi.

La télévision tunisienne, qui diffusait la cérémonie d’ouverture en direct, a en effet coupé sa retransmission alors que le conseiller fédéral parlait. Une seule de ses allusions directes au régime de Ben Ali a passé à l’antenne avant que la retransmission ne soit coupée. Hier toujours, alors que les interventions policières hors de l’enceinte du SMSI allaient decrescendo depuis deux jours, une délégation d’Amnesty International a été empêchée par des policiers de rendre visite à des activistes des droits humains. Dans ce contexte, la conférence de presse que donnait hier Moritz Leuenberger était pour le moins attendue. Personne n’a été déçu. Dans les questions de plusieurs journalistes africains (pas uniquement tunisiens), la Confédération est apparue comme une «donneuse de leçons» plus prompte à attaquer les pays «qui font ce qu’ils peuvent pour s’en sortir» qu’à s’autocritiquer, elle qui couve dans ses coffres-forts l’argent des dictateurs de la planète. Bouillonnantes, maladroites, partisanes, ces questions rappelaient qu’une conférence onusienne est une maison transpercée par la relativité des points de vue. «Conviction profonde» Moritz Leuenberger a ensuite fait une entrée spectaculaire dans la salle de presse, suivi par une caméra tunisienne qui courait derrière lui. Aux micros que les médias internationaux étaient venus lui tendre, le conseiller fédéral a déclaré, après avoir pris soin de dire que la Confédération approuvait la création du forum lié à la gouvernance d’Internet, qu’il n’était «pas prêt à taire une conviction profonde pour éviter une crise diplomatique».

 

(Source : « Le Temps » (Suisse), le 18 novembre 2005)


TEXTE INTEGRAL DU DISCOURS DE M. Moritz Leuenberger, ministre des Télécommunications et chef de la délégation helvétique à Tunis,

 

Sommet mondial sur la Société de l’Information (SMSI)

 

Discours, Tunis, le 17 novembre 2005

 

 Monsieur le Président,

 

Les thèmes de cette seconde phase du SMSI : infrastructures de télécommunication, technologies et leur utilisation sont de la première importance pour l’ensemble de nos Nations.

 

Les infrastructures sont les piliers d’une société. C’est sur elles que reposent non seulement le développement économique, mais bien plus encore les principes moraux, la cohésion intellectuelle et l’identité culturelle. Sans les infrastructures il ne peut y avoir de liberté, d’indépendance, ou de démocratie. Toutefois elles sont également utilisées à des fins d’oppression, de manipulation, d’impérialisme, de colonialisme ou de destruction.

 

Les Romains disposaient d’excellentes infrastructures, bateaux et routes, grâce auxquelles ils ont étendu leur influence culturelle, mais aussi détruit Carthage, dont les ruines se trouvent tout près d’ici.

 

Ce qui vaut pour les routes et les voies maritimes vaut également pour les télécommunications.

 

Aussi, un Sommet de l’ONU ne peut pas se limiter à une discussion sur les technologies; il doit également se préoccuper de savoir comment ces technologies peuvent servir l’intérêt de la société et de l’individu.

 

Les Romains appelaient fièrement la Méditerranée « mare nostrum » quand bien même des Grecs, des Phéniciens et bien d’autres peuples encore vivaient sur ses rives. Et comme ils considéraient que la mer leur appartenait, ils se croyaient aussi en droit de diffuser leur culture comme étant la seule véritable culture. Aujourd’hui, il est clair pour nous qu’aucun droit moral ne les autorisait à se comporter de la sorte et que leur aveuglement a entraîné la chute de leur empire.

 

De même, de nos jours aucune puissance ne devrait pouvoir utiliser les infrastructures de télécommunication pour renforcer sa suprématie culturelle et linguistique ou pour asseoir son pouvoir. Pourtant, nous en sommes tous conscients, cette tendance existe bel et bien.

 

Certaines langues et cultures prennent de plus en plus d’importance. Il n’est dans ce contexte souvent plus question d’échanges culturels. Nous vivons plutôt sous la domination d’une culture mondiale et uniforme dont la langue véhiculaire est l’anglais. Cette culture est diffusée par la radio et surtout la télévision, la musique, les supports sonores modernes et, bien entendu, l’internet.

 

Celui qui possède les moyens de communication, et en particulier celui qui détermine les contenus diffusés, notamment à la télévision, décide des contenus culturels (musique, films, etc.) à l’échelle planétaire et il détermine aussi l’information.

 

Dans ce contexte, on procède selon les règles du marché. Les effets d’échelle sont importants : il faut amener un maximum de personnes à regarder un programme TV, une série ou un concert pop pour amortir les droits de diffusion élevés. Les produits sont conçus pour le plus grand nombre; ce qui est entendu et vu dans le sud du Chili l’est aussi généralement à Tokyo ou à Zurich.

 

La liberté d’_expression culturelle et linguistique est absolument essentielle pour l’autonomie et l’identité des hommes et des femmes, et pour le bien des communautés, des groupes linguistiques et de tous les peuples. La langue crée des points communs, des communautés. La communication résulte de ces communautés. Le langage est la structure mentale la plus importante; elle est l’_expression première de l’identité culturelle.

 

En raison de la domination anglo-saxonne sur l’internet et dans les médias, les productions issues de nombreux pays et de nombreuses cultures restent confinées dans des niches. Alors que les technologies de l’information pourraient grandement contribuer à la pluralité culturelle et aux échanges, force est de constater qu’elles mènent à l’uniformité – à la globalisation au sens négatif du terme, c’est-à-dire à l’appauvrissement des contenus et de la diversité culturelle. Par conséquent, bien des pays ont introduit des quotas dans leur législation pour préserver leur langue dans la musique et éviter que les chansons en anglais ne remplacent la production locale.

 

Nous devons nous demander s’il s’agit là d’une évolution judicieuse ou s’il existe d’autres solutions.

 

Les contenus culturels ne sont pas de simples marchandises; le droit de parler sa langue maternelle et le droit à l’identité culturelle font partie des droits de l’homme. Les technologies de la communication – l’internet, la radio et la télévision – sont à mettre au service de l’identité culturelle des hommes et des femmes, de sorte à les amener vers l’indépendance et la liberté de décision, et non pas pour les manipuler ou les mettre sous tutelle.

 

Il ne s’agit pas d’édicter des interdictions ou d’ériger des barrières, mais de promouvoir les contenus culturels et de les populariser.

 

Dans ce sens, la récente adoption lors de la dernière Conférence générale de l’UNESCO de la Convention sur la diversité culturelle est un pas dans la bonne direction, mais nous devons poursuivre nos efforts.

 

Il est trop facile de se contenter de dénoncer la dominance de la culture anglophone. Dans tous les pays, certaines cultures en dominent d’autres en se servant justement des moyens de communication modernes. En Suisse, nous avons quatre langues nationales, mais c’est la culture germanique qui est majoritaire.

 

Ainsi, dans mon pays, il existe deux programmes TV et trois programmes radio à l’intention de la population italophone. D’un point de vue strictement économique, ces programmes ne se justifient pas, mais les italophones de Suisse doivent bénéficier des mêmes droits que les germanophones, pourtant bien plus nombreux.

 

Dans de nombreux pays d’Amérique latine et d’Afrique, les radios locales jouent un rôle important dans le domaine de l’information et du divertissement. Il faut les soutenir en leur mettant à leur disposition des fréquences, en les aidant à construire des studios et à se servir des libertés. Il est important que des sites internet et des programmes d’envoi de SMS existent également dans les langues locales.

 

C’est là justement que les moyens modernes de communication peuvent s’avérer utiles. En effet, un câblo-opérateur qui propose 150 programmes TV par satellite peut offrir ce choix. Il en va de même avec l’internet et ses innombrables sites.

 

La mise des technologies de la communication au service de la liberté de choix des citoyens, doit se faire dans un esprit d’ouverture et de libertés. Une telle démarche n’est réalisable que dans une société libre et démocratique qui permet à ses citoyens d’accéder librement à l’information. Cette condition est indispensable pour que chacun puisse vivre pleinement son identité culturelle. Les Etats dans lesquels un ministère décide quelle information est accessible et qui répriment la liberté d’_expression sont encore très loin d’une véritable société de l’information. Peu importe s’ils disposent des technologies et des infrastructures les plus novatrices.

 

L’identité culturelle et la liberté d’_expression sont des valeurs fondamentales. C’est pourquoi nous devons profiter du SMSI pour souligner avec force l’importance du droit à la liberté d’information.

 

La qualité de l’information et de la société de l’information n’est pas déterminée par la technologie ou l’infrastructure utilisée, mais par la liberté et l’ouverture d’esprit.

 

Je vous remercie, Monsieur le Président.

 

Conseiller fédéral Moritz Leuenberger

 

Le 17 novembre 2005

 

(Source : site officiel du Département fédéral de l’environnement, des transports, de l’énergie et de la communication (DETEC), le 17 novembre 2005)URL : http://www.uvek.admin.ch/dokumentation/reden/chef/20051117/02407/index.html?lang=fr


Et voici l’allocution prononcée par le Président de la Confédération helvétique Samuel Schmid lors de l’ouverture du Sommet Mondial sur la Société de l’Information SMSI

 

Tunis, le 16 novembre 2005

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Seules les paroles prononcées font foi

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Monsieur le Président,

Monsieur le Secrétaire général des Nations Unies,

Monsieur le Secrétaire général du Sommet,

Mesdames, Messieurs,

 

Permettez-moi tout d’abord de remercier la Tunisie et ses autorités pour la préparation et la tenue de ce Sommet mondial sur la société de l’information ici à Tunis.

 

Il y a deux ans, c’est mon pays, la Suisse, qui a eu le plaisir et le privilège d’accueillir à Genève la première phase de ce sommet. A l’époque, nous n’étions pas encore certains que ces quatre lettres « SMSI » allaient vraiment parvenir à lancer un dialogue à l’échelle planétaire. Aujourd’hui, même les plus sceptiques reconnaissent que ce Sommet offre la plateforme idéale au dialogue mondial sur l’information et les technologies de l’information dont l’importance n’est plus à démontrer.

 

Je tiens aussi à remercier l’Union internationale des télécommunications d’avoir pris l’initiative d’organiser ce Sommet.

 

A Genève, nous avons adopté les bases légales et politiques d’un projet en nous mettant d’accord sur une déclaration de principes et sur un plan d’action. Ici, à Tunis, il s’agit de passer à la phase de réalisation, autrement dit de déterminer qui fera quoi afin que les technologies de l’information et de la communication soient appliquées dans le souci d’un monde plus juste et plus sûr. Cette phase de réalisation que nous allons discuter ici à Tunis constitue donc une phase essentielle du SMSI.

 

Le XXIe siècle est le siècle de l’information. Internet, les SMS, le fait que n’importe qui puisse être atteignable n’importe où et n’importe quand, sont des phénomènes qui ont totalement bouleversé la vie professionnelle et la vie privée des individus. Les technologies en question sont porteuses de multiples possibilités pour parvenir à un monde meilleur : par exemple, pour combattre la pauvreté, pour assurer un meilleur accès de tous aux soins médicaux, pour renforcer l’économie et stimuler le commerce, pour promouvoir la démocratie et garantir la diversité culturelle, voire pour favoriser la compréhension entre les peuples.

 

Vus sous cet angle, les résultats de ce Sommet, notamment ceux qui seront obtenus ici même à Tunis lors de la seconde phase, revêtent une importance capitale également en vue d’atteindre les Objectifs de développement du Millénaire.

 

Il convient cependant de ne pas oublier qu’utilisées à mauvais escient, ces technologies peuvent très précisément provoquer le contraire de ce qu’on attend d’elles. Elles peuvent être préjudiciables à la société, en élargissant encore plus le fossé entre les pauvres et les riches. Elles peuvent conduire les Etats à surveiller leurs citoyens sans respecter leur sphère privée ou leurs droits démocratiques. Elles peuvent finalement conduire à des excès, en mettant à la portée de chacun des pages à caractère raciste ou pornographique mettant en scène des enfants.

 

Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs,

 

C’est à nous, c’est à vous, qu’il appartient de façonner le cadre politique et légal qui interdira ces abus et qui permettra que les technologies de l’information et de la communication, avec les immenses possibilités dont elles sont porteuses, soient des instruments mis au service d’un monde meilleur.

 

En ma qualité de Président de l’une des plus vieilles démocraties du monde, je souhaite que ce sommet ne se concentre pas seulement sur les technologies, mais qu’il aborde aussi la question des contenus et celle de l’accès à ces contenus.

 

Permettez-moi de rappeler brièvement quelques faits quant à l’accès des individus à l’information.

 

Une très grande partie des habitants de notre planète n’a pas accès aux moyens de communication, faute d’infrastructure ou parce qu’elle n’a pas l’argent nécessaire.

 

La moitié de la population mondiale n’a pas le téléphone – je ne parle même pas d’un accès à Internet. Un quart d’entre elle n’a jamais téléphoné.

 

Ces centaines de millions d’individus, hommes, femmes et enfants, sont aujourd’hui encore exclus de la société de l’information. Voilà pourquoi l’un des objectifs majeurs de ce Sommet consistera à favoriser le financement de la mise en place d’une infrastructure et de services de télécommunications dans les régions les plus pauvres de la planète.

 

Nous devons ainsi prendre des mesures, afin que les habitants des pays en voie de développement puissent utiliser ces technologies en vue d’améliorer leurs conditions de vie: cela passe non seulement par le financement des infrastructures, mais aussi par la formation des personnes concernées et la création de contenus concrets et appropriés à leurs besoins.

 

Tant que cela n’aura pas été mis en place, les technologies de l’information et de la communication resteront l’instrument des riches, et le fossé entre les pauvres et les riches continuera de s’élargir.

 

Parmi les individus encore interdits d’accès aux moyens d’information, nombreux le sont pour des raisons politiques. Il n’est pas acceptable – et je le dis sans détours – que l’Organisation des Nations Unies compte encore parmi ses membres des Etats qui emprisonnent des citoyens au seul motif qu’elles ont critiqué leur gouvernement ou leurs autorités sur Internet ou dans la presse. Toute société du savoir respecte l’indépendance de ses médias comme elle respecte les droits de l’homme.

 

J’attends donc que la liberté d’__expression et la liberté de l’information constituent des thèmes centraux au cours de ce Sommet. Pour moi, il va de soi qu’ici à Tunis, dans ces murs mais aussi à l’extérieur, tout un chacun puisse discuter en toute liberté. Pour nous, c’est l’une des conditions sine qua non de la réussite de cette conférence internationale.

 

Mesdames et Messieurs, je souhaite que cette seconde phase du Sommet mondial de la société de l’information, soit une réussite et qu’elle débouche sur des résultats très concrets qui permettront aux habitants de notre planète d’avoir accès à l’information et partant de résoudre bon nombre de leurs problèmes.

 

Notre but à tous n’est-il pas en effet de faire en sorte que la société de l’information devienne la société du savoir?

 

Je vous remercie, Monsieur le Président.

 

(Source : le site officiel du président de la Confédération Suisse, le 16 novembre 2005)

URL : http://www.bundespraesident.admin.ch/internet/president/fr/home/redint/reden2005/051116b.html


 

Le régime de Ben Ali s’offre une manif à sa gloire

 

SOMMET DE L’INFO • Quelque septante manifestants ont crié «Vive Ben Ali» et ont critiqué les dissidents tunisiens.

 

Le régime tunisien a fait donner ses soutiens inconditionnels hier à Genève. «Un grand jour pour le pays», hôte pour la première fois d’une grande conférence de l’ONU: le Sommet mondial sur la société de l’information (SMSI). Sur la place des Nations, les drapeaux et les portraits du président tunisien étaient fièrement arborés.

 

«Vive Ben Ali», scandaient les quelque septante personnes présentes. Qui a appelé à manifester? «Le consulat», répond sans hésiter un jeune… avant de se raviser apprenant qu’il a affaire à un journaliste. Il faut alors s’adresser à l’organisateur officiel du rassemblement.

 

Hedi Maârouf s’exprime au nom de l’Association des jeunes et étudiants tunisiens en Suisse. Le porte-parole accuse une bonne quarantaine d’années. Tout comme la grande majorité des manifestants. M. Maârouf explique qu’en ce jour important, sa «joie» est quelque peu gâchée par la «propagande» menée contre son pays. «Depuis dix ans, c’est toujours la même minorité qu’on entend», dénonce-t-il. «Nous revendiquons le droit de soutenir le président Ben Ali», avance une manifestante.

 

Les dissidents ne réclament-ils pas eux aussi le droit de se réunir et de s’exprimer librement? «Mais eux racontent n’importe quoi», objecte la dame. «Grèves de la faim bidon», lit-on sur les banderoles, référence aux opposants qui jeûnent à Tunis et à Genève pour réclamer le respect des libertés.

 

A entendre les patriotes réunis sur la place des Nations, la «Tunisie est une démocratie en mouvement». Les 95% de suffrages (au minimum) obtenus par Ben Ali à chaque élection présidentielle sont «une spécificité culturelle». Ou alors la preuve que «le peuple tunisien a trouvé l’homme qu’il lui fallait».

 

«Le SMSI se déroule dans la tolérance et la sécurité», ose même M. Maârouf. Que dire alors de l’envoyé de Libération tabassé vendredi soir et des équipes de télé molestées lundi soir comme de vulgaires opposants tunisiens? «Des affabulations», rétorquent nos interlocuteurs, relayant la version officielle. «Pourquoi la police aurait intérêt à agir de la sorte alors que tous les projecteurs sont braqués sur la Tunisie?» On se pose aussi la même question.

 

SIMON PETITE

 

(Source : « Le Courrier » (Suisse), le 17 novembre 2005)


 

SMSI

Manif contre le Gouvernement tunisien

 

A l’occasion de l’ouverture de la seconde phase du Sommet mondial sur la société de l’information (SMSI), qui se tient du 16 au 18 novembre en Tunisie, une centaine de manifestants se sont réunis hier sur la place des Nations pour exprimer leur mécontentement par rapport à la politique menée par ce pays.

 

Leurs revendications portaient sur le respect de la liberté d’information, la libération des prisonniers politiques ainsi que sur l’arrêt de la pratique de la torture.

 

Si les manifestants, mobilisés par l’organisation non gouvernementale «Vérité-Action» (basée à Fribourg), ont qualifié la position de la Suisse vis-à-vis du régime tunisien d’«honorable», ils n’en demandaient pas moins que Berne exerce une pression sur Tunis, afin que leurs doléances soient prises en compte.MTD

 

(Source : « Le Courrier » (Suisse), le 17 novembre 2005)

 


Revirement spectaculaire et utile

 

BENITO PEREZ

L’honneur helvétique est sauf. Le discours musclé du conseiller fédéral Samuel Schmid à la tribune du Sommet mondial sur la société de l’information (SMSI), sommant la Tunisie de respecter les voix discordantes, a fait sensation[1]. De mémoire d’opposant tunisien, c’est la première fois que le président Zine El Abidine Ben Ali se fait sermonner ainsi en public!

 

Le coup d’éclat est à la hauteur du revirement opéré par la Suisse. Car, paradoxalement, en profitant de son statut d’«hôte d’honneur» du volet tunisien du SMSI, le président de la Confédération a balayé le discours officiel pontifié jusque-là par son collègue Moritz Leuenberger, selon lequel la Suisse n’était à Tunis qu’un participant parmi d’autres…

 

Un mensonge aussi ridicule… qu’en dessous de la réalité. Car parmi ces «autres», des pays comme l’Allemagne, le Canada ou les Etats-Unis n’avaient pas hésité une seconde à apporter leur soutien officiel aux opposants en grève de la faim depuis le 18 octobre pour protester contre l’absence totale de libertés publiques en Tunisie. La Suisse, elle, a attendu vingt-trois jours pour leur expédier un émissaire. Et même après le tabassage, ces derniers jours, de militants tunisiens et de journalistes étrangers, Moritz Leuenberger se contentait de ce terrifiant euphémisme: «Personne ne prétend que la situation des droits de l’homme est idéale [en Tunisie].»[2]

 

S’il ne grandira pas la Suisse, ce vaudeville diplomatique n’aura toutefois pas été inutile. En premier lieu, il a démontré toute l’influence que peut exercer une société civile organisée et conséquente. Le harcèlement du Conseil fédéral par les syndicats et les ONG suisses regroupés au sein de Comunica-ch n’est certainement pas étranger au revirement fédéral.

 

En second lieu, en se sentant obligée de faire un tel coup d’éclat pour sauver l’honneur, la Suisse a rendu un fier service au mouvement social tunisien. Celui-ci voit son discours critique et ses revendications légitimés au plus haut niveau international. Le discours prononcé par Samuel Schmid devant le ban et l’arrière-ban de la communauté internationale a jeté une lumière crue sur l’intenable position de la France de Jacques Chirac, dernier soutien indéfectible de Ben Ali. Un isolement croissant qui recèle peut-être quelques espoirs pour les démocrates.

 

(Source : « Le Courrier » (Suisse), le 18 novembre 2005)

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Pretoria-Tunis

 

BENITO PEREZ

La situation des droits humains ne s’aggrave pas en Tunisie; le temps n’est donc pas venu de hausser le ton. Le message délivré par le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) est la sérénité même. La reprise aujourd’hui à Tunis du Sommet mondial sur la société de l’information (SMSI), co-organisé par la Suisse mais dont est exclu l’essentiel de la société civile tunisienne, n’y changera rien.

 

La sonnette d’alarme tirée lundi par Amnesty International non plus. Peu portée sur les déclarations à l’emporte-pièce, l’ONG a vivement dénoncé le croissant harcèlement dont sont victimes les opposants tunisiens[1]. Les interdictions, cet automne, des congrès de la Ligue des droits de l’homme et du Syndicat des journalistes ont marqué les esprits. On peut aussi citer la lourde condamnation de Me Mohamed Abbou, qui a rejoint cet été les centaines de détenus d’opinion tunisiens.

 

Confronté à une société civile devenue moins docile, le président Zine El Abidine Ben Ali a – lui – haussé le ton. Le tabassage en pleine rue, vendredi dernier, d’un journaliste français illustre la nervosité extrême d’un régime qui avait, jusque-là, réservé ce type de traitements à ses ressortissants. Depuis, deux équipes de télévision ont encore été molestées. Lundi, malgré la présence de militants étrangers, la police n’a pas hésité à empêcher une réunion préparatoire du Sommet citoyen. Une rencontre parallèle au SMSI inacceptable pour le maître de Carthage, car elle pourrait révéler au monde une société civile plus unie et plus critique que jamais.

 

Les signes en provenance de Tunis sont inéquivoques. La crise sociale, aggravée par l’application zélée des préceptes du FMI, a ébranlé le mythe du «miracle tunisien». Chômage et exploitation rendent la chape de plomb beaucoup moins supportable pour la population. La radicalisation des syndicats ouvriers en atteste; mais la révolte touche aussi des corps de métier – avocats, journalistes et même magistrats – jadis réputés dociles.

 

Tant désiré, le second volet du SMSI tombe finalement au pire moment pour Ben Ali. En braquant les projecteurs sur la Tunisie, l’événement a révélé le pourrissement de son autocratie. Les louanges espérées ont fait place à une pluie de critiques. Même Washington a fait mine de tancer son allié.

 

Dans ce contexte, la bienveillance suisse à l’égard de Tunis est pathétique. Mais pas surprenante. En octobre, une délégation officielle du Conseil national ne s’est-elle pas rendue à Tunis pour féliciter Ben Ali – réélu en 2004 avec 94% des voix – pour les progrès réalisés en matière de démocratie?

Comme le relevait récemment une voix critique à Genève, de Pretoria à Tunis, la Suisse a le don de soutenir jusqu’au bout les pires régimes. Hier c’était le «bastion anticommuniste» sud-africain, aujourd’hui, c’est le bon élève du FMI, rempart maghrébin contre l’islamisme.

 

En se retranchant derrière sa diplomatie des petits pas, la Suisse a jusqu’ici refusé son appui à un mouvement social qui tente, avec les pires difficultés, de vivre son «printemps de Tunis». C’est non seulement une faute morale, mais aussi politique. L’arrivée d’une femme de gauche à la tête du DFAE avait fait naître quelques espoirs. On constate avec dépit que la «diplomatie publique» de Micheline Calmy-Rey a trouvé son linceul à Tunis.

 

(Source : « Le Courrier » (Suisse), le 16 novembre 2005)

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Reporters sans frontières – Sommet de l’Information en Tunisie

Déclaration du Président du Parlement européen sur l’interdiction d’accès du Président de Reporters sans Frontières sur le sol tunisien

  « A l’heure où le Parlement européen s’apprête à remettre à Reporters Sans Frontières le Prix Sakharov 2005(1) en reconnaissance de son combat pour la liberté de la presse dans le monde, son Président Robert Ménard se voit refuser l’accès au sol tunisien afin de participer au Sommet Mondial de la Société de l’Information, organisée par l’ONU.   De telles atteintes à la liberté d’_expression des ONGs et des médias sont inacceptables et je tiens à réitérer, au nom du Parlement européen, ma vive préoccupation(2).et à appeler au respect des valeurs fondamentales des droits de l’Homme(3).   A la veille de célébrer le 10ème anniversaire du Processus de Barcelone, promoteur du respect de la démocratie, des droits de l’Homme, de l’état de droit et de ses libertés fondamentales sur les deux rives de la méditerranée, il est primordial que chacun s’engage fermement à tenir ses engagements. »   Pour plus d’informations : Hélène LANVERT , GSM +32 475 45 18 11   1.   Le Prix Sakharov pour la Liberté de l’esprit sera décerné en décembre 2005 à Reporters sans frontières, Hauwa Ibrahim, avocate nigérienne et les Dames Blanches, regroupement de femmes cubaines.   2. Cf. Déclaration du Président de séance le 16 Novembre 2005   3.  Cf. Communiqué du Président du 7 septembre 2005, www.europarl.eu.int/president   (Source : Site officiel du parlement européen, le 18-11-2005 à 15h56) URL : http://www.europarl.eu.int/news/expert/infopress_page/008-2612-322-11-46-901-20051118IPR02611-18-11-2005-2005–false/default_fr.htm

 


«Au nom du droit tunisien, vous n’êtes pas le bienvenu»

Robert Ménard, le secrétaire général de RSF, a été interdit d’entrée en Tunisie.

 

ALIX Christophe, AYAD Christophe

Tunis envoyés spéciaux

Cela s’appelle un aller-retour, une claque aussi. Robert Ménard, le secrétaire général de Reporters sans frontières (RSF), a été interdit hier d’entrée en Tunisie où il venait participer au Sommet mondial sur la société de l’information (SMSI) qui doit se terminer ce soir. De fait, Robert Ménard n’a même pas pu fouler le sol tunisien. L’avion venait à peine de s’immobiliser sur le tarmac de l’aéroport de Tunis-Carthage quand un steward lui a demandé de rester à son siège. Une fois tous les passagers descendus, un homme en civil, accompagné de trois autres dont un qui filmait la scène avec une caméra, lui a signifié qu’il n’était «pas autorisé à entrer en Tunisie».

«Au nom de quoi ?

_ Au nom du droit tunisien. Je n’ai pas d’explication à vous donner. Vous n’êtes pas le bienvenu.

_ Mais j’ai une accréditation.

_ Non, vous n’êtes pas accrédité.»

 

Agents en civil.

 

Confronté au fax du secrétariat exécutif du SMSI confirmant l’accréditation de Robert Ménard et lui donnant même un numéro d’enregistrement, l’homme, qui se présente comme un officier de police, hausse les épaules et tourne les talons : «De toute façon, ici, c’est moi qui décide.» Une demi-douzaine d’agents en civil attendaient à la sortie de l’avion, au cas où. Dans le hall d’arrivée où attendaient quelques journalistes, ils étaient entre 50 et 100…

Le contentieux entre le secrétaire général de RSF et les autorités tunisiennes est ancien. Ménard avait été expulsé de Tunisie en 2001 pour avoir distribué un journal interdit dans la rue. L’été de la même année, son organisation avait occupé pendant trente-six heures l’office de tourisme tunisien à Paris pour dénoncer l’emprisonnement de la journaliste et militante des droits de l’homme Sihem Bensedrine. Poursuivi devant un tribunal parisien, RSF avait été condamné à 1 000 euros d’amende. C’est cette affaire que les autorités tunisiennes ont déterrée pour empêcher la venue de Robert Ménard pendant le SMSI où il avait l’intention de dénoncer la tenue, sous les auspices de l’ONU, d’une grand-messe internationale sur l’information dans un pays ou la liberté d’opinion et d’__expression est systématiquement bafouée, où les sites Internet sont filtrés, où les mails des opposants politiques sont bloqués et où le seul fait de télécharger ou de diffuser un document considéré comme subversif peut valoir des années de prison.

 

Incidents.

 

Une semaine avant l’ouverture du sommet, Ménard est informé par le secrétariat exécutif du SMSI qu’une procédure judiciaire a été engagée par les autorités tunisiennes le 9 juillet 2002. Et que, par conséquent, Tunis ne souhaite pas qu’il vienne au sommet. Ménard tombe des nues : il ignorait tout de ces poursuites. A la veille du sommet, un message indirect et oral des autorités de Tunis parvient au secrétaire général de RSF : il pourrait entrer quelques heures en Tunisie à condition de prendre l’engagement de ne faire aucune déclaration. Un comble, alors que les incidents se sont multipliés ces derniers jours, de l’agression de Christophe Boltanski, l’envoyé spécial de Libération, par quatre hommes ­ probablement des policiers en civil ­ qui l’ont passé à tabac et poignardé, à la confiscation d’une cassette de la télé belge francophone, en passant par la coupure en direct de la retransmission du discours du président suisse qui dénonçait les atteintes à la liberté d’__expression à la tribune du SMSI.

Sans compter que la tenue d’un contre-sommet des ONG a dû être annulée. Tous les lieux approchés se sont en effet désistés. La seule contre-manifestation a été une conférence de presse, mercredi, au siège de la Ligue tunisienne des droits de l’homme. Hier, des membres de RSF ont déployé pendant une demi-heure une bâche au Centre des conférences pour dénoncer les 15 «trous noirs de l’Internet», en référence aux pays censurant la toile (Libération d’hier). Le Centre des conférences reste, pour une journée encore, le seul endroit où l’on peut se connecter sans restriction en Tunisie.

 

Visite éclair.

 

«Ce qui est scandaleux, se plaint Ménard, c’est que toute cette mascarade se déroule avec l’approbation de l’ONU. Et de la France : Philippe Douste-Blazy m’avait promis que quelqu’un de l’ambassade serait là, je n’ai pas l’impression que c’était le cas.» En effet, il n’y avait personne, ni des Nations unies ni de l’ambassade de France. Le même jour, le ministre des Finances, Thierry Breton, a effectué une visite éclair au SMSI. S’il a rappelé que «la France est attachée à la liberté de l’information», il n’a pas commenté l’expulsion du dirigeant de l’ONG française de défense de la liberté de la presse, qui a reçu cette année le prix Sakharov du Parlement européen.

 

(Source : « Libération », (France), le 18 novembre 2005)


 

SMSI : « La mascarade transformée en scandale »

F. V. L. (st.)

En Tunisie, pays hôte du Sommet mondial sur la société de l’information, les entraves à la liberté de la presse se multiplient. Après l’agression de plusieurs journalistes, Robert Ménard, secrétaire général de l’organisation française de défense des journalistes « Reporters sans frontières », s’est fait refouler dès son arrivée ce jeudi à l’aéroport de Tunis. Prétexte invoqué : Robert Ménard n’aurait pas été accrédité pour le SMSI, ce qu’il réfute violemment. « Je suis sidéré. J’ai tous les papiers pour entrer dans ce pays, un passeport et un numéro d’accréditation pour le sommet, et on m’en interdit malgré tout l’accès », a-t-il déclaré.

« Reporters sans frontières » dénonce aussi la complicité des organisateurs du SMSI. La veille déjà, son directeur, Charles Geiger, avait indiqué que Robert Ménard n’était pas le bienvenu au SMSI. Le fonctionnaire onusien s’était défendu en rappelant que le directeur de Reporters sans frontière était sous le coup d’une instruction judiciaire.

Quoi qu’il en soit, c’est un nouveau coup porté à la crédibilité du sommet. On est loin des discours de la cérémonie d’ouverture. Kofi Annan y avait rappelé qu’il ne peut y avoir de société de l’information sans libertés, tandis que le président tunisien Ben Ali avait réaffirmé son engagement envers une société « équitable et solidaire ». Contre toute évidence.

Une liste noire

Robert Ménard devait présenter, ce jeudi, au SMSI, le dernier rapport de « Reporters sans frontières ». Intitulé « Les 15 ennemis d’Internet et les pays à surveiller », il dresse la liste des pays les plus irrespectueux et répressifs de la liberté d’__expression en ligne.

Au banc des mauvais élèves, on retrouve la Biélorussie, Cuba, la Corée du Nord, la Libye, les Maldives, le Népal, l’Ouzbékistan, la Syrie, la Tunisie, le Turkménistan, le Vietnam et, dans le peloton de tête, la Birmanie, la Chine, l’Arabie saoudite et l’Iran. Tous se sont distingués dans l’art de la censure, du filtrage de l’information, du harcèlement, de l’intimidation et parfois de l’emprisonnement des internautes.

Si, pour la plupart de ces pays, l’internet est un outil de développement incontournable, la Toile offre un espace public et une tribune pour l’opposition, qu’ils n’ont pas l’habitude de tolérer.

En Chine, 62 cyberdissidents sont derrière les barreaux. Leur crime : la publication sur la Toile de textes subversifs et critiques envers le pouvoir de Pékin.

Si l’opposition et l’information indépendante sont les premières victimes, en Arabie saoudite et en Iran, les sites dont le contenu est jugé offensant pour les valeurs, la morale religieuse et les normes sociales sont aussi filtrés puis interdits. En Birmanie, pays que le rapport de RSF accable le plus, il est, par exemple, impossible d’utiliser des webmails.

Plus étonnant, les États-Unis et l’Union européenne sont également pointés du doigt. Ce sont, pour RSF, des pays qui, parmi d’autres, doivent être surveillés. « Si leurs objectifs (lutte contre le terrorisme et cybercriminalité) sont louables, ils justifient parfois des mesures dangereuses pour la liberté d’__expression. »

 

(Source : « Le Soir » (Belgique), le 18 novembre 2005, p. 16)


 

Tunisie. Le pays qui reçoit le Sommet mondial de la société de l’information est marqué par le mouvement des défenseurs des droits de l’homme.

Pierre Barbancey

Tunis, envoyé spécial.

 

C’est un véritable camouflet pour le régime du président tunisien Zine Abeddine Ben Ali qui s’enorgueillit d’accueillir le sommet mondial de la société de l’information (SMSI) : le prix Nobel de la paix, Chirin Ebadi, est venu apporter sa solidarité aux huit grévistes de la faim tunisiens, qui ont entamé leur mouvement le 18 octobre pour exiger, en Tunisie, la libération des prisonniers politiques, le droit d’organisation et la liberté de la presse. « Nous sommes ici pour porter au monde entier votre message de liberté, leur a dit Chirin Ebadi. Soyez assurés que ce message sera entendu par tous les peuples. »

 

« objectif politique atteint »

 

Accompagnée notamment du président de la Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH), elle a rendu hommage aux grévistes tout en soulignant à leur attention : « Votre santé est indispensable pour continuer votre chemin. Votre grève dure depuis très longtemps, si vous continuez vous allez mettre votre vie en péril. Nous avons besoin de vous pour continuer sur le chemin de la liberté. » En conséquence, elle leur demandait, « puisque votre message, votre quête de liberté sont parvenus au monde entier », de cesser la grève. Un appel responsable pour que le mouvement s’amplifie, sur d’autres bases d’actions. Un appel relayé par la coordination tunisienne de soutien aux grévistes. Ces derniers n’ont pas été insensibles à cette demande et doivent tenir une conférence de presse ce matin. « Lorsque nous avons commencé ce mouvement, nous cherchions à lancer un message à nos concitoyens et au monde », a souligné Ayachi Hammami, lui-même gréviste de la faim, qui a mis son cabinet à la disposition du mouvement. « Après 31 jours de grève de la faim, nous sommes contents de voir que notre objectif politique est atteint. Votre présence montre l’isolement de la dictature tunisienne dans le monde. » Plus d’une centaine de personnes étaient présentes, malgré le déploiement de plusieurs dizaines de policiers en civil autour de l’immeuble. Défenseurs d’une autre Tunisie, ils ont entonné l’hymne national tunisien avant de crier comme un pied de nez : « Par notre sang, par notre âme, nous te défendons, liberté », au grand dam des flics.

Dans le couloir d’entrée du cabinet d’avocats, au centre de Tunis, les messages de solidarité et les articles de presse sont affichés. Depuis le 18 octobre, tous les jours, ils sont des dizaines, étudiants, syndicalistes, journalistes, avocats, à venir là, dire leur solidarité. Assis sur un lit, dans une pièce exiguë, Abderaouf Ayadi, gravement atteint au coeur, au foie et aux reins suite à la grève de la faim (il a d’ailleurs été hospitalisé un temps), dénonce, « une voyoucratie au pouvoir , là pour piller et réprimer. Plus elle pille, plus elle réprime et plus elle a besoin de faire peur au peuple ».

 

le mouvement fait boule de neige

 

Son collègue Mohammed Nouri a été condamné à six mois de prison en 1991 suite à un article dénonçant les tribunaux militaires. Il dit avec dignité : « Nous réclamons le minimum pour ouvrir le chemin de la démocratie, créer un État de droit ». Quant à Mokhtar Yahyaoui, il estime que « le citoyen est source de peur pour Ben Ali, surtout les défenseurs des droits de l’homme ». Lotfi Hajji, porte-parole du Syndicat des journalistes tunisiens (SJT), dont le congrès qui devait se tenir le 7 septembre dernier a été interdit, l’exprime simplement : « Nous souffrons de manière inimaginable. Les organes de presse sont sous contrôle systématique. Les journalistes sont sous pression et ne peuvent pas travailler professionnellement ni de façon déontologique. »

Le mouvement entamé le 18 octobre a fait boule de neige en Tunisie et à l’étranger, bien que la réaction de la France soit particulièrement molle. À Monastir, à Sfax et dans d’autres gouvernorats, des actions ont eu lieu, des sit-in ont été organisés. La répression habituelle n’a pas calmé les esprits et, surtout, n’a pas entamé la volonté de changement qui s’exprime y compris dans les branches locales de l’Union générale des travailleurs tunisiens (UGTT). Même si la grève de la faim devait s’arrêter aujourd’hui une nouvelle page s’ouvre. « Nous avons atteint notre but politique, se félicite Hamma Hammami, porte-parole du Parti communiste ouvrier tunisien (PCOT). Nous n’avions aucune illusion quant à l’attitude du pouvoir. Notre but était de créer une nouvelle dynamique politique dans le pays et d’isoler encore plus la dictature à l’intérieur comme à l’extérieur. Nous nous sommes mis d’accord sur les moyens et les mécanismes afin de continuer ce mouvement à l’échelle de tout le pays, sous la forme d’un mouvement démocratique. » Avec la clôture du sommet de la société de l’information, la répression pourrait à nouveau s’abattre sur ces défenseurs des droits de l’homme de la part d’un pouvoir qui craint la jonction entre les revendications politiques et les revendications sociales dont le socle est commun : la liberté.

 

(1)     Me Ayachi Hammami, Me Ahmed Nejib Chebbi, dirigeant du Parti démocratique progressiste (PDP), Hamma Hammami, porte-parole du Parti communiste ouvrier tunisien (PCOT), Abderaouf Ayadi, dirigeant du Parti du congrès pour la République (CPR), Mokhtar Yahyaoui, magistrat, président du Centre pour l’indépendance de la justice (CIJ), Me Mohamed Nouri, président de l’Association internationale de soutien aux prisonniers politiques (AISPP), Lotfi Hajji, président du Syndicat des journalistes tunisiens et Samir Dilou, avocat.

(Source : « l’Humanité » (France), le 18 novembre 2005, p. 14)

 

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L’Europe, son soutien, son silence

 

PHILIPPE REGNIER

 

La Tunisie est un point noir ! Cela mine la crédibilité de toute la politique de voisinage de l’Union européenne avec les pays du sud de la Méditerranée. » L’eurodéputée française Hélène Flautre, jointe hier à Strasbourg, explose. Présidente de la sous-commission des droits de l’homme du Parlement européen, elle veut « secouer le cocotier du Conseil », qui rassemble les gouvernements des Etats membres.

 

Flautre a demandé lundi soir la convocation « de toute urgence » de l’organe habilité à suspendre l’accord d’association « qui nous lie à ce pays ». L’article 2 de cet accord signé en 1995 – le premier conclu avec les douze pays de la région – prévoit que « le respect des principes démocratiques et des droits de l’homme… constitue un élément essentiel de l’accord ».

 

Les Vingt-Cinq iront-ils à l’affrontement avec Tunis ? Rien ne le laisse présager, et certainement pas l’attitude conciliante envers le régime de Ben Ali observée par plusieurs poids lourds du Conseil européen. France en tête. « Les anciens réseaux de la France coloniale ont perduré », dit Flautre. Paris est le premier partenaire économique de la Tunis.

 

Certes, l’agitation médiatique autour du Sommet a provoqué quelques haussements de ton. Mais au-delà des mots, personne ne parie sur des mesures de rétorsion. « Ben Ali se sent soutenu par les Etats-Unis, au nom d’une alliance dans la guerre contre le terrorisme, et par des gouvernements européens, soit par le silence, soit activement », juge Radhia Nasraoui, militante tunisienne des libertés consacrée hier docteur honoris causa par l’ULB.

Le partenariat euro-méditerranéen vise à créer une zone de libre-échange à l’horizon 2010. Mais aussi un « espace commun de paix et de sécurité », fondé sur les droits de l’homme et la démocratie, avec 5,3 milliards d’euros de financement européen pour 2000-2005. Le processus « n’a pas encore répondu à toutes les attentes », vient de conclure le Sénat belge. « La coopération est difficile en matière de gouvernance » avec la Tunisie, observe la Commission. L’ensemble du partenariat est un « échec », tranche Quentin Perret, du centre de recherches français Fondation Robert Schuman.

 

(Source : « Le Soir » (Belgique), le 17 novembre 2005)


 

Interview Robert Ménard, secrétaire général de Reporters sans frontières, a été refoulé hier à son arrivée à l’aéroport de Tunis. Il devait participer au Sommet mondial sur la société de l’information (SMSI). Interview.

 

«L’ONU s’est déculottée»

 

Caroline Stevan

 

— Vous attendiez-vous à être refoulé d’entrée de jeu?

— Je m’y attendais un peu parce que tout, depuis le début de ce sommet, relève de la mascarade. Voyez les agressions contre le journaliste de Libé, la télé belge et TV5; la liberté de la presse n’est pas le souci des autorités tunisiennes. Mais de là à me refuser l’entrée alors que je suis accrédité… Le problème est que les Nations Unies aient accepté la tenue de ce sommet là-bas et qu’elles aient en plus accepté les conditions posées par Tunis, dont l’une était que je ne participe pas aux débats. Qui, après ça, va accorder la moindre crédibilité à l’ONU? Pas grand monde.

 

— Les autorités de Tunis ont invoqué une instruction judiciaire à votre égard pour violences et saccages de biens publics tunisiens en France.

— Tunis a sorti une plainte de son chapeau me concernant et datant de 2002. Je n’en avais jamais entendu parler avant, pas plus que le bâtonnier des avocats tunisiens à qui j’ai posé la question. Quant aux Nations Unies, elles n’ont même pas pris la peine de vérifier la véracité des faits. Hier, les policiers tunisiens m’ont refusé l’entrée dans le pays au motif que je n’étais pas accrédité au sommet. Je leur ai donné le numéro de mon accréditation et ils ont répondu: «On n’en a rien à faire, on ne veut pas que vous veniez chez nous.» Je ne suis même pas descendu de l’avion. Toute la scène a été filmée par un de leurs flics. Ils étaient décidés à ce que je ne vienne pas, ils ont réussi et qui plus est sans aucune protestation de la part des Nations Unies, c’est cela qui me sidère.

 

— La France n’a rien fait non plus pour vous soutenir.

— Je viens d’avoir Douste-Blazy au téléphone (n.d.l.r.: ministre français des Affaires étrangères), il était très en colère. Je lui ai demandé pourquoi d’un côté il tape du poing sur la table et de l’autre, il n’envoie aucune représentation diplomatique à mon arrivée. La présence d’un diplomate aurait clairement signifié le soutien de la France à mon égard. Douste-Blazy trouve plus important qu’un ministre hausse la voix plutôt qu’un ambassadeur vienne sur le tarmac. Je pense qu’on aurait pu avoir les deux.

 

— Dans les conditions actuelles, ne pensez-vous pas que les délégations feraient mieux de quitter le sommet?

— Il fallait boycotter avant, cela n’aurait plus de sens aujourd’hui et de toute façon, personne n’aurait le courage de le faire. Accepter la tenue de ce sommet à Tunis, c’était s’offrir pieds et poings liés à un régime autoritaire. Cela revient à organiser un colloque sur la sexualité au Vatican. Quand on a dit oui à la Libye à la tête de la Commission des droits de l’homme, on est prêt à avaler toutes les couleuvres. Tunis a été choisi pour faire plaisir au monde arabe, les pays de l’ONU se sont déculottés, qu’ils boivent maintenant jusqu’à la lie. Les enjeux du SMSI passent maintenant à la trappe, mais comme aucun pays riche n’était prêt à donner pour les pauvres, ce sommet revient de toute façon à pisser dans un violon.

 

(Source : le journal « 24 Heures » (Suisse), le 18 novembre 2005)


 

Marc Furrer chef de la délégation suisse :

« Rester, pas rester? »

c. s.

«Pourquoi ne devrait-on pas rester? Le discours de Samuel Schmid a répondu hier à cette question. Moritz Leuenberger l’a répété aujourd’hui: si nous n’étions pas là, nous ne pourrions pas interpeller M.  Ben Ali. La politique des chaises vides ne sert à rien, on ne change pas le monde depuis la maison. Le Gouvernement tunisien fait face désormais à de lourdes critiques. Même la société civile a estimé la politique du boycott inefficace. Et puis ce n’est pas la Suisse qui a décidé de la tenue de ce sommet ici, mais l’ONU. »

(Source : le journal « 24 Heures » (Suisse), le 18 novembre 2005)

 


Sommet de l’info: l’Afrique, poubelle numérique du Nord

 

Fethi Djebali

 

TUNIS, 17.11.05 (InfoSud/Syfia Tunisie) Pour réduire le fossé numérique, les pays du Nord exportent de plus en plus leurs déchets informatiques vers l’Afrique. Des milliers d’ordinateurs, imprimantes, scanners… arrivent chaque mois dans les ports. 80 % d’entre eux sont obsolètes et finissent dans la nature.

Quelque 500 conteneurs de 800 ordinateurs, soit 400.000 unités, entrent chaque mois au port de Lagos, au Nigeria. C’est l’ONG Basel Action Network (BAN) qui donne ce chiffre effarant dans un rapport, The digital Dump : Re-use and Abuse Africa, publié juste avant le Sommet de Tunis sur la société de l’information.

L’intention est bonne, relève BAN, qui lutte contre les mouvements transfrontaliers de déchets toxiques : contribuer à réduire la fracture numérique, en appliquant le principe repair & re-use (réparer et réutiliser). Mais, dans ces milliers de tonnes de quincaillerie informatique, 80% des machines sont inutilisables, selon BAN. Dans les meilleurs des cas, ce matériel finit dans les grands marchés parallèles de produits informatiques de seconde main, comme le Ibeka Computer Village ou le Alaba International Market, à Lagos. Dans le premier, 3500 petits business de vente et de réparation de pièces informatiques se sont installés, sur 6 hectares. Le reste de ces machines continue son chemin vers de grandes décharges numériques où il est jeté ou incinéré. C’est là que commence le problème : « C’est un succès économique qui cache un désastre écologique », note le rapport qui énumère la liste des composants toxiques contenus dans les PC : du cadmium au béryllium en passant par le mercure, tous présents en grande partie dans les connecteurs, les lampes, les alliages et les tubes cathodiques des ordinateurs.

Une décharge digitale

Selon BAN (basée à Seattle, USA), ce vrai –faux altruisme cache en réalité la volonté des pays du Nord de se débarrasser à peu de frais de leurs PC devenus obsolètes. En 2002 déjà, l’organisation avait relevé que 50 à 80% des déchets informatiques collectés aux USA sont exportés, en premier lieu en Chine, puis vers l’Afrique. Ce flux est nourri en grande partie par les 100 millions d’ordinateurs qui deviennent obsolètes chaque année aux Etats-unis. D’autres pays sont impliqués également mais à un moindre degré : le Japon, la Belgique, l’Allemagne, Israël… Selon les estimations du BAN, l’Union européenne et les USA contribuent chacun pour 45% à l’envoi des déchets informatiques qui déferlent sur l’Afrique. « Au lieu de combler le fossé numérique, on ouvre une décharge digitale », signale le rapport qui parle d’ »autoroutes de pollution numérique » que les pays du Sud sont en train de tracer en Afrique.

L’envoi de ces pc n’est pas illégal. L’évangile du recyclage des déchets repose en effet sur six principes: éliminer, réduire, réutiliser, réparer, recycler et incinérer. « La réutilisation est préférée au recyclage car elle allonge la durée de vie des machines et permet à d’autres personnes moins favorisées d’en tirer profit », précise le rapport du BAN. La convention de Bâle sur l’exportation des déchets toxiques, qui date de 1989, régule cette réutilisation et oblige les exportateurs de machines vers les pays les plus pauvres à les tester avant de les envoyer afin de s’assurer de la possibilité d’une deuxième utilisation, éventuellement après réparation. 165 pays l’ont ratifiée, mais pas les Etats-Unis.

Amusant : le BAN a pu préciser l’origine des pays impliqués dans ce trafic à partir de données relevées sur les ordinateurs et dans certaines de leurs composantes, comme les disques durs. Les exportateurs ne prennent en effet pas la peine d’effacer les contenus enregistrés sur ces disques. Des données personnelles, des CV, des documents comptables continuent à s’y trouver, et BAN en reproduit quelques exemples.

 

(Source : le site de l’agence de presse Infosud, le 17 novembre 2005)

URL : http://www.infosud.org/showArticle.php?article=784

 

Le sommet mondial de la société de l’information s’achève à Tunis.

LES VRAIS ENJEUX D’UN SOMMET GÂCHÉ

Annulation du Forum-citoyen, manifestants tabassés, propos censurés… L’attitude des autorités tunisiennes jette une ombre sur un sommet dont l’enjeu était capital: le contrôle d’internet.

De Tunis, Roger de Diesbach

Trois mondes se côtoient depuis mercredi et jusqu’à aujourd’hui à Tunis qui reçoit le Sommet mondial de la société de l’information (SMSI): 1: le monde politique avec plus de 120 Etats représentés. 2: le monde technique et financier avec des centaines d’experts en nouvelles technologies et 250 entreprises privées du secteur qui exposent au coeur du sommet. 3: le monde de la société civile qui exige que les droits de l’homme et surtout la liberté d’_expression soient au centre de la société de l’information, ce qui avait d’ailleurs été décidé lors de la première phase du SMSI, à Genève en 2003.

Une seule absente à cette grand-messe mondiale de l’information: cette société civile tunisienne qui se bat pour ses libertés fondamentales. Les autorités tunisiennes lui interdisent même ce Forum-citoyen qu’elle désirait organiser parallèlement au SMSI, avec l’appui de nombreuses ONG internationales.

Qui contrôlera internet?

Ce hiatus est d’autant plus regrettable qu’il jette une ombre sur un sommet dont l’enjeu est capital. Il promettait de belles empoignades entre les Etats-Unis et le reste du monde. Les premiers gèrent le réseau mondial d’internet par un organisme de droit privé, l’Icann, lui-même placé sous le contrôle du Département du commerce américain. Or, les Européens, comme la plupart des pays du Sud, souhaitaient attribuer le contrôle d’internet à un organisme multinational, peut-être confié à l’ONU. Les Etats-Unis, créateurs d’internet, exigeaient le statut quo.

A l’arrière-plan de cette lutte, explique Ignacio Ramonet dans «Le Monde diplomatique», l’avantage stratégique décisif que confère le contrôle d’internet à la puissance qui l’exerce. Les Etats-Unis ont la possibilité de limiter ou de bloquer tous les envois de messages électroniques de la planète et cette simple éventualité inquiète au plus haut point de nombreux pays.

Gentil compromis

En cas d’échec des discussions, il y avait risque d’éclatement d’internet. Certains pays, la Chine ou l’Iran par exemple, auraient pu être tentés de créer leur propre réseau national, ce qui aurait ruiné à la fois l’universalité de la Toile et la liberté d’_expression qu’elle véhicule aujourd’hui.

A Tunis, on est parvenu à éviter le blocage total. L’Icann continuera à gérer internet mais un forum sera créé, avec la participation des gouvernements, du privé et de la société civile, pour parler de tous les problèmes concernant internet. Cela ne mange pas de pain et les Américains sont ravis.

Le deuxième point capital du sommet de Tunis: la réduction de la fracture numérique entre le Nord et le Sud. Comment aider le Sud à rattraper son retard en nouvelles technologies? Comment lui permettre de financer ses futurs équipements? Il est à craindre que l’ordinateur à 100 dollars que des chercheurs américains présentent fièrement au SMSI n’y suffira pas, qu’il sera difficile de combler ce fossé numérique avant d’avoir donné au Sud les moyens de se développer. Il faut aussi doter d’argent le Fonds de solidarité numérique existant déjà à Genève. Différentes villes ont annoncé un don et les Etats ont envoyé leurs félicitations. Mais ce ne sera pas suffisant.  

(Source : « La Liberté » (Suisse), le 18 novembre 2005)

 


La peur de l’islamisme

Mais le danger de l’islamisme radical ne justifie-t-il pas la sévérité du régime tunisien? Mokhtar Trifi répond: «On ne combat pas le terrorisme par une politique sécuritaire. Au contraire, le terrorisme fleurit dans la clandestinité. Mais, en Tunisie, à part quelques cas bien connus, les islamistes n’utilisent pas la violence.»

Cet avis est partagé par Sana Ben Achour, militante de haut niveau, ancienne journaliste et professeure de droit public, coordinatrice du Comité pour la grève de la faim qui rappelle que, au départ, les islamistes étaient intégrés dans le gouvernement Ben Ali. Aujourd’hui, on leur dénie tous les droits et beaucoup croupissent en prison dans des conditions épouvantables. C’est la répression qui a créé l’union sacrée entre les islamistes modérés et des associations progressistes comme l’Union des femmes démocrates et le Conseil national pour les libertés en Tunisie.

Interrogé, Ali Larayedh, ex-porte-parole du Mouvement islamiste Ennahdha, affirme que la traque aux islamistes est un prétexte pour camoufler l’autoritarisme du régime: «Mais nous sommes clairement contre la violence, ce qui n’empêche pas le régime de nous pourchasser, de nous persécuter, de nous isoler des citoyens. 30 000 de nos membres ont été emprisonnés depuis 1991, quarante sont morts sous la torture et huit des mauvaises conditions dans les prisons.» M. Larayedh sait de quoi il parle! En prison, il y a passé 14 ans, le plus souvent à l’isolement.

Mokhtar Trifi conclut: «Ben Ali tient les Occidentaux en leur affirmant qu’il est le dernier rempart contre deux fléaux: l’islamisme et l’émigration clandestine. C’est sa force.»

R. de D.

(Source : « La Liberté » (Suisse), le 18 novembre 2005)


De nouveau la chape de plomb

En autorisant avant-hier une conférence de presse de la Ligue tunisienne de l’homme et, hier, une visite du Prix Nobel Shirin Abadi aux grévistes de la faim pour les droits de l’homme (lire ci-contre), le régime tunisien a suscité un espoir de changement. Mais, hier, quelques heures plus tard, la police tapait sur des manifestants dans le quartier d’El Khadra. Autre détail, une quinzaine de policiers m’ont interdit l’accès du domicile privé de la militante Sihem Bensedrine, animatrice du Conseil national pour les libertés en Tunisie. De quel droit? Non, la chape de plomb n’est pas levée.

Depuis une semaine, nous avons rencontré ces militants tunisiens des droits de l’homme que nous suivons pour certains depuis des années. Nos questions sont toujours les mêmes: Pourquoi des militants si modérés font-ils peur au régime Ben Ali? Pourquoi la Tunisie, dont le développement économique et social est exemplaire, n’a-t-elle pas profité du SMSI pour se ranger définitivement dans le clan des démocraties? La réponse est claire: ce régime autoritaire ne saurait admettre l’idée d’un partage quelconque du pouvoir.

Mokhtar Trifi, président de la Ligue tunisienne des droits de l’homme (LTDH), va plus loin. Il se demande même si, pour rater une telle chance de démocratisation, il n’existe pas dans l’entourage de Ben Ali des gens qui ont intérêt à laisser pourrir la situation. Lui-même, tabassé il y a quatre jours, est intarissable sur le harcèlement du pouvoir contre la LTDH et nombre d’associations tunisiennes, même certaines qui sont officiellement reconnues.

Les locaux de la Ligue sont souvent bloqués, comme les subventions de la Communauté européenne. Le régime a un droit de vie et de mort sur les associations, les journaux, les médias électroniques. Il multiplie les coups fourrés, chausse-trappes, actions en justice dilatoires, pressions sur les familles, tracasseries ou brutalités policières.

R. de D.

(Source : « La Liberté » (Suisse), le 18 novembre 2005)


La grève de la faim: c’est fini

Deux petites pièces au centre de Tunis, des lits côte à côte, ils sont huit, aujourd’hui très affaiblis, à mener une grève de la faim depuis le 18 octobre dernier. Suite à une requête de Mme Shirin Abadi et de la société civile tunisienne qui leur ont rendu visite hier matin, ils décideront très vraisemblablement ce matin de mettre un terme à leur grève de la faim.

Ces grévistes, nous les avons visités à plusieurs reprises. Leurs revendications essentielles: le respect des libertés fondamentales et la libération des 401 prisonniers politiques. Le plus âgé, Me Mohamed Ennouri, a 66 ans. Il a été condamné à six mois de prison pour avoir écrit que les tribunaux militaires sont inconstitutionnels. Avec son compagnon de grève le juge Mokhtar Yahaoui, ils exigent l’indépendance de la justice.

Samedi 12 novembre, Béchir Tekkari, ministre tunisien de la Justice et des droits de l’homme, affirmait avec force qu’il n’y a pas de prisonniers politiques en Tunisie, «ceux qui sont emprisonnés le sont pour des délits de droit commun». Réponse du plus jeune des grévistes, Samir Dillou, militant de l’Association internationale de soutien aux prisonniers politiques, qui est lui-même resté plus de dix ans en prison: «On n’a jamais vu une dictature reconnaître qu’elle emprisonne les gens pour leurs idées.»

Autre gréviste de la faim: Néjib Chebbi, secrétaire général du Parti démocrate progressiste, pourtant reconnu par le régime. Mais depuis qu’il dénonce les dérives gouvernementales, ce parti est la cible de nombreuses exactions et traité en pestiféré. Son hebdomadaire en langue arabe, «El Mawkes», fondé en 1984 et dirigé par le journaliste Rachid Khéchana, est privé de publicité, de sources d’information. Il est aussi victime de saisies camouflées.

Le régime Ben Ali a en effet la haute main sur la presse nationale, toute à sa dévotion. Ce que confirme un autre gréviste de la faim, Lotfi Hajji, responsable du Syndicat des jour nalistes tunisiens, dont le congrès a été inter dit en septembre dernier. Il se plaint des pressions exercées sur les 160 journalistes de son syndicat par des forces de l’extérieur ou par leurs propres rédacteurs en chef qui sont, en Tunisie, «les représentants de l’administration…»

La preuve par l’acte: hier, comme la TV tunisienne la veille, tous les grands jour naux ont censuré les propos forts de Samuel Schmid et de Shirin Ebadi, tenus mercredi à l’ouverture du SMSI, exigeant que les liber tés fondamentales soient la base même de ce sommet.

R. de D.

(Source : « La Liberté » (Suisse), le 18 novembre 2005)


Tunisie

Le pouvoir face à ses contradictions

 

G.P.

Les autorités tunisiennes présentent leurs excuses pour l’intimidation contre l’équipe de la RTBF. Pourtant démentie dans un premier temps.

Au deuxième jour du sommet mondial sur la société de l’Information des Nations unies, les autorités tunisiennes ont encore réussi jeudi à attirer l’attention sur leur vision de la liberté d’_expression. D’une part, elles ont refoulé Robert Ménard, le secrétaire général de l’organisation de défense des journalistes «Reporters sans frontières», empêchant même qu’il quitte l’avion qui l’avait amené de Paris. D’autre part, elles ont présenté des excuses – démarche louable en soi – pour l’agression contre l’équipe de la RTBF dont… elles démentaient encore la réalité mardi.

 

Ce jour-là, une source officielle tunisienne, dans un communiqué, avait nié toute violence contre les journalistes de la télévision publique belge. Accompagnant l’avocate Radhia Nasraoui à une réunion d’ONG en marge du sommet, Marianne Klaric et son cameraman Jean-Jacques Mathy avaient été pris à partie la veille par un groupe de policiers en civil, le second voyant sa cassette de reportage saisie après que sa caméra lui eut été enlevée puis restituée. «Les propos diffamants tenus par l’équipe de la RTBF sont plutôt de nature à soutenir et à encourager une campagne manipulatrice et partisane menée par certains», avait enchéri le communiqué. Mercredi, l’ambassadeur de Belgique à Tunis réclamait, malgré ses dénégations, des explications au ministère tunisien des Affaires étrangères. Et jeudi, à la tribune de la Chambre, le chef de la diplomatie belge Karel De Gucht a annoncé que Tunis avait présenté des excuses pour l’incident, par la voix de son secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères, Hatem Ben Salem. «Etant donné les excuses formulées», M. De Gucht a écarté l’éventualité de la suspension d’accords bilatéraux entre les deux pays, a rapporté l’agence Belga.

 

Sur cette intimidation à l’encontre des journalistes belges, le secrétaire général de «Reporters sans frontières» (RSF), Robert Ménard, ne pourra pas enquêter à Tunis. Pourtant accrédité au sommet sur la société de l’Information, il s’est vu interdire le séjour en Tunisie, les autorités excipant d’une plainte déposée à son encontre pour des déprédations commises le 28 juin 2001 à l’Office tunisien du tourisme à Paris. Mais ce sont les organisateurs de la réunion qui avaient signifié à Robert Ménard, avant son départ, qu’il était persona non grata. D’où une réaction virulente à l’encontre de «ces «faux-culs» des Nations unies». RSF a encore enfoncé un coin dans la crédibilité de ce sommet en diffusant la liste des 15 pays sacrés «ennemis d’Internet» (*), parmi lesquels figure évidemment la Tunisie. Quasi tous ces Etats sont représentés à Tunis…

(*) Belarus, Birmanie, Chine, Cuba, Iran, Libye, Maldives, Népal, Corée du Nord, Arabie Saoudite, Syrie, Tunisie, Turkmenistan, Ouzbekistan et Vietnam.

 

(Source : « La Libre Belgique », le 18 novembre 2005)


Crise Entre Sousse Et La Province De Liège

La Province promet de parler droits de l’Homme avec la Tunisie

 

Olivier Béart

 

La Province de Liège a réagi aux critiques et tentera de faire réagir son partenaire.

Dans notre édition de mardi, nous soulignions les relations ambiguës entretenues par la Province de Liège et le Gouvernorat tunisien de Sousse, citant la position du vice-président de la Fédération internationale des journalistes, Philippe Leruth, demandant à la Province de prendre ses responsabilités, soit en dénonçant la charte d’amitié liant les deux partenaires, soit en manifestant clairement son soutien aux défenseurs de la liberté oppressée.

 

Il semblerait qu’après avoir bénéficié d’un certain écho, ces propos aient été entendus au Palais provincial. Le député permanent MR en charge des Relations extérieures, Georges Pire, a certifié qu’ «à l’occasion du déplacement qu’il effectue ce week-end dans le cadre d’une mission de la section verviétoise du Conseil des femmes francophones de Belgique, sur le thème des droits de la Femme, il saisira une fois de plus l’opportunité de rappeler aux autorités de Sousse toute l’importance du respect des droits de l’Homme et de la liberté d’_expression». Il a également précisé que « la charte d’amitié avec le Gouvernorat de Sousse est née dans l’après guerre du Golfe, justement dans le cadre d’un processus d’ouverture de la Tunisie et de promotion de la démocratie au travers d’échanges entre les deux régions». Une réaction dont on ne peut que se réjouir, sans oublier de saluer les avancées réalisées grâce à cette charte dans les domaines de la santé et de l’enseignement notamment. Mais 12 ans plus tard, il semble que la méthode n’a pas porté ses fruits dans le domaine de la promotion de la démocratie, à en croire les témoignages unanimes des journalistes en Tunisie. Le manque de fermeté de certains partenaires est fréquemment cité comme un facteur explicatif. On s’étonnera des guillemets entourant les termes « violations de la démocratie» dans le communiqué publié par la Province, alors que nombre d’observateurs n’hésitent pas à employer des termes beaucoup plus durs pour décrire les traitements réservés aux défenseurs de la liberté d’_expression dans ce pays. Sans guillemets.

 

(Source : « La Libre Belgique », le 18 novembre 2005)


Alternatives » (Canada),: SOMMET MONDIAL DE LA SOCIÉTÉ DE L’INFORMATION

Tunisie : un pouvoir ébranlé par : Michel LAMBERT   « La liberté est la plus grande des valeurs ! Vos objectifs sont atteints car grâce à votre action l’isolement de la dictature est aujurd’hui total. Vous pouvez maintenant arrêter la grève en toute dignité car nous avons besoin de vous pour continuer la lutte ! » C’est en ces terme que la prix Nobel de la paix Shirin Ebadi est venue jeudi le 17 novembre, à Tunis, interpeller les 7 grévistes qui avaient entrepris le 18 octobre dernier une grève de la faim illimitée pour sensibiliser la communauté internationale aux nombreuses violations et atteintes aux libertés fondamentales en Tunisie.   Du 16 au 18 novembre, la Tunisie reçoit l’ultime rencontre du Sommet mondial de la société de l’information (SMSI). Le SMSI, organisé par les Nations Unies est un sommet où les États, les entreprises et la société civile doivent s’entendre sur l’avenir de l’internet, aussi bien sur le plan technique que juridique. La gouvernance d’internet, c’est-à-dire la régulation du réseau au niveau mondial, est certainement la question la plus chaude qui est débattue.   La Tunisie cependant est en proie à une véritable crise, et la situation ne cesse de se détériorer depuis l’interdiction imposée au Syndicat des journalistes tunisiens (SJT) et à la Ligue tunisienne de défense des droits de l’homme (LTDH) de tenir leurs congrès. Quelques jours avant l’ouverture de ce qui devait être le Sommet des droits humains dans la société de l’information, prévu pour se tenir en marge du SMSI, le pouvoir tunisien avait une nouvelle fois frappé fort, interdisant la tenue de l’événement et se permettant même de bousculer au passage plusieurs journalistes et délégués internationaux venu appuyer les groupes tunisiens.   Dans les jours qui ont suivi, plusieurs journalistes ont été agressés et harcelés et les abus se sont multipliés. Des ministres étrangers ont été bousculés dans la rue, d’autres comme le président suisse venu dire en plénière que la liberté de presse est un passage obligé pour tous les États modernes, se sont vus tout simplement censurés dans les reportages télévisés.   « Nous voulions révéler au monde une dictature, mais il n’y a pas de dignité qui ne se fonde dans la douleur. Tous les grévistes ici ont connu à diverses étapes de leurs vies l’emprisonnement ou la torture. D’autres ont subi l’exil…nous avons entrepris cette grève ensemble et nous allons la terminer ensemble ». C’est en ces mots que répondait au nom du groupe M. Yahyaoui, un des grévistes devant plus d’une centaine de journalistes étrangers et délégués du SMSI, émus et solidaires.   Le groupe annonça du même coup qu’il allait se réunir plus tard pour prendre une décision collective sur la continuation ou l’arrêt de la grève. La décision finale fut rendue publique aujourd’hui 18 novembre, à 11h00. Le groupe a mis fin à sa grève.   Les grévistes de Tunis ont reçu des appuis de partout en Tunisie et dans le monde et pour une rare fois hier, aucun policier ne s’est pointé pour mettre fin à leur action publique.   … un pouvoir ébranlé ?   (Source : « Alternatives » (Canada), le 18 novembre 2005) URL : http://www.alternatives.ca/article2230.html  

L’AGENCE DE PRESSE ITALIENNE ANSA S’EST DITINGUEE CES 2 DERNIERS JOURS PAR LES INFORMATIONS SUIVANTES :  

Internet: Borrell, da Tunisia attacchi inaccettabili

 

ANSA, le 18.11.2005 BRUXELLES, 18 nov (ansa) Questi «attacchi alla libertà di  espressione delle Organizzazioni non governative e dei mezzi di  informazione sono inaccettabili», ha detto il presidente del  Parlamento europeo Josep Borrell a proposito del visto rifiutato al  presidente di Reporters sans frontieres Robert Menard per poter  partecipare a Tunisi al summit mondiale della società  dell’informazione, organizzato dalle Nazione Unite.   Borrell, ricordato che Reporters sans frontieres è tra i  vincitori del premio Sakharov 2005 assegnato all’assemblea di  Strasburgo, ha espresso, a nome del Parlamento, la sua «viva  preoccupazione», ed ha rivolto un appello «al rispetto dei valori  fondamentali dei diritti dell’uomo».   Alla vigilia della celebrazione del decimo anniversario del   processo di Barcellona, «promotore del rispetto della democrazia,  dei diritti umani, dello stato di diritto e delle sue libertà  fondamentali sulle due rive del Mediterraneo, è primordiale che  ognuno si impegni a rispettare i suoi compromessi», ha concluso il  presidente dell’europarlamento.   (ANSA).  

Internet: Tunisi, Usa bacchettano regime per diritti umani

 ANSA, le 18.11.2005 TUNISI, 18 nov (ansa) Gli Stati Uniti hanno bacchettato  stamani la Tunisia per la situazione della libertà d’espressione e  di riunione nel paese.   Senza citare esempi precisi, ma all’indomani  del rinvio a Parigi, senza neppure poter scendere dall’aereo, del  segretario generale di Reporters sans frontieres Robert Menard, la  delegazione americana al vertice mondiale della società  dell’informazione ha pubblicato un comunicato in cui si rammarica  «che il governo della Tunisia non abbia sfruttato questa importante  opportunità di dimostrare il suo impegno a favore della libertà  d’espressione e di riunione nel paese».   «Ci auguriamo che il successo di questa seconda fase del Smsi  sia un incentivo addizionale per il governo tunisino perchè  accompagni questo considerevole risultato economico e sociale con  altrettanti progressi nel campo delle riforme politiche e nel  rispetto dei diritti umani del suo popolo».   La scelta di Tunisi per ospitare il vertice è oggetto di forti  critiche, e le organizzazione per la difesa dei diritti umani hanno  ovviamente sfruttato questa occasione unica per attirare  l’attenzione dei 2.000 giornalisti presenti, che hanno fatto la  spola tra il vertice e le conferenze stampa dei dissidenti, sette  dei quali hanno cessato oggi lo sciopero della fame dopo un mese  esatto, considerando di aver raggiunto il loro obiettivo mediatico.   (ANSA).
 

internet: tunisi, aggredita assessore municipio parigi

 ANSA, le 17.11.2005 (ANSA) – TUNISI, 17 nov – L’assessore alla ricerca e alle  nuove  tecnologie del municipio di Parigi, Danielle Auffray, è  stata  aggredita stasera nella Medina di Tunisi a 50 metri dalla   Fondazione Orestiade dove aveva partecipato ad una serata   organizzata da Cittadell’arte.   La signora Auffray accompagnata da  una amica si stava  recando a prendere un taxi quando due individui  le si sono  avvicinati e sono riusciti a strapparle la borsa  nonostante  abbia opposto resistenza tanto che è stata scaraventata  per  terra.   All’arrivo di due francesi che uscivano dalla  Fondazione  gli aggressori hanno tirato fuori un grosso coltello ma  sono poi  fuggiti con la borsa contenente tutti gli effetti  personali e il  passaporto della signora Auffray che si trova a  Tunisi per  partecipare al vertice mondiale della società  dell’informazione  che si conclude domani.   (ANSA).

  LE SECRETAIRE GENERAL DE LA FEDERATION NATIONALE DE LA PRESSE ITALIENNE (FNSI) A ADRESSE LA LETTRE SUIVANTE A L’AMBASSADEUR DE LA TUNISIE A ROME :   WSIS:

LA LETTERA DELLA FNSI ALL’AMBASCIATA DI TUNISIA

  Il Segretario Generale della Federazione Nazionale della Stampa Italiana, Paolo Serventi Longhi, ha inviato all’Ambasciatore della Tunisia in Italia una lettera che volentieri riportiamo    Mercoledi’ 16 Novembre 2005   “In coincidenza con il Summit mondiale della comunicazione, che si apre oggi a Tunisi chiediamo che il Governo Tunisino garantisca che a tutti i giornalisti presenti nella capitale del Suo Paese sia consentito circolare liberamente, raccogliere informazioni, parlare con esponenti del dissenso e della società civile.   La Fnsi chiede, inoltre, che siano liberati tutti i giornalisti tunisini e i cittadini che fanno informazione con ogni media che al Sindacato dei Giornalisti Italiani risultano ancora in carcere.   Chiediamo ancora che a tutti i media tunisini sia garantita la libertà dell’informazione e delle idee, sia sui temi oggetto del WSIS, sia sulla politica in Tunisia, sia sulla comunicazione in generale.   La Fnsi si muove nell’ambito del più vasto movimento del giornalismo internazionale, interpretato dalle ferme posizioni espresse dalla Federazione Internazionale dei Giornalisti Ifj e della Federazione Europea dei Giornalisti Efj, e sostiene le Associazioni che in Tunisia e all’estero si battono per i diritti civili e per la libertà di stampa. S   arebbe davvero paradossale che nel momento in cui si apre il WSIS a Tunisi le autorità attuino misure repressive, anche nel web, della libertà d’informazione”.   (Source : « Lettera22 » (Italie), le 16 novembre 2005) URL : http://www.lettera22.it/showart.php?id=3649&rubrica=18

 

Al WSIS si parla della libertà d’espressione in Tunisia

L’eco delle iniziative della dissidenza tunisina sono entrate finalmente anche al Summit Mondiale. Mentre ieri mattina si teneva una manifestazione promossa dal premio Nobel per la pace 2003, Shirin Ebadi, al centro di Tunisi in un edificio dove dal 18 di Ottobre otto persone sono in sciopero della fame, nella sala « La Goulette » nella sede del vertice ufficiale si teneva un forum sulle riforme delle istituzioni internazionali organizzato da Ubuntu e Cris dove diversi sono stati gli interventi sul tema.   « State dando sostegno a delle persone che sono contro la legge internazionale – ha sostenuto un esponente di una ONG tunisina accrediata al Summit – perché si rifiutano di partecipare all’interno di un processo istituzionale organizzando un contro summit. Questa gente beneficia della libertà, ma sono in realtà estremisti ».   « La situazione sui diritti di comunicazione in Tunisia – ha replicato Sean O’ Siocru, portavoce di Cris internazionale – è documentata da una fitta serie di rapporti che negli ultimi due anni diverse organizzazioni indipendenti hanno pubblicato, inclusa l’ultimo di Amnesty International. Tutte dicono la stessa cosa: la situazione qui è semplicemente inaccettabile. Il contro summit citato in realtà non era contro, ma un iniziativa cittadina che non c’è stata perché sistematicamente impedita dalla polizia e dal governo tunisino. Trovo che sia estremamente grave che il governo tunisino abbia scelto questa occasione per restringere ulteriormente la morsa sui diritti umani invece di fare quello che altri governi, anche peggiori di questo come la Cina, hanno fatto in occasione di eventi internazionali dove almeno c’era una apertura formale verso la richiesta della comunità internazionale di migliorare la situazione. L’inclusione della società civile ha avuto interessanti risultati, per esempio, sulla internet governance, ma rimane il problema che sono ancora i governi a decidere quali sono le ONG che si possono accreditare e quali no. E questo summit lo ha dimostrato. Una possibile via di uscita per la società civile è creare i propri media per crearsi uno spazio dall’interno e farsi ascoltare. »   D’accordo Claudio Prado che nel ministero della cultura del governo brasiliano si occupa dei progetti di cultura digitale: « Sono progetti frutto di idee nate nella società civile che il governo cerca di aiutare a mettere in pratica. E’ la dimostrazione che si può hackerare il governo »   Da parte sua,Gilberto Gill, ministro della cultura brasialiano e capo delegazione al summit ha aggiunto: « I colpi contro la libertà d’espressione ci distrubano molto e prenderemo posizione nei tempi dovuti e con tutta la documentazione necessaria. Non è questo il luogo dove intromettersi in questioni locali, dobbiamo mantenere delle relazioni diplomatiche e siamo qui per discutere di questioni speficiche su informazioni e comunicazioni. Rimaniamo comunque attenti al tema e con una posizione chiara contro le restrizioni delle libertà in Tunisia come in Brasile ».   Marco Trotta Jason Nardi   (Source: site du “Forum de la communication de Milan” (Italie), le 18 novembre 2005) URL : http://www.socialpress.it/article.php3?id_article=1094

  Tunisia:

Amnesty, la repressione trasforma Summit in farsa di Chiara Brusini

(redazione@vita.it )

  Il pugno di ferro del governo sui difensori dei diritti umani e l’intolleranza verso gli oppositori interni rischiano di trasformare in farsa il Summit mondiale di Tunisi.    Amnesty International ha dichiarato oggi che il pugno di ferro del governo tunisino sui difensori dei diritti umani e la sua intolleranza verso gli oppositori interni rischiano di trasformare in farsa il Summit mondiale sulla societ’ dell’informazione che si apre oggi a Tunisi.   Mentre numerosi delegati da molti paesi convergono a Tunisi, il governo’del Presidente Zine El-Abidine Ben Ali non da’ segnali di distensione e non permette ai tunisini di parlare apertamente delle proprie speranze in un cambiamento politico e sociale. Al contrario, le autorita’ continuano a usare leggi repressive e pratiche illegali per soffocare il dissenso e intimidire e punire critici del governo, oppositori e difensori dei diritti umani.   La decisione di tenere il Summit in Tunisia, presa diversi anni fa, fu oggetto di controversie a causa dello scarso rispetto dei diritti umani mostrato dal governo. Amnesty International sperava, comunque, che il governo tunisino avrebbe risposto positivamente mantenendo i suoi obblighi di rispettare e proteggere i diritti umani. Ma cio’ non e’ accaduto. Al contrario, come l’organizzazione ha denunciato in un rapporto del 14 novembre, in questi mesi il governo ha stretto ancora di piu’ la morsa sui suoi oppositori, ricorrendo ad arresti, censure, campagne diffamatorie attraverso gli organi d’informazione statali e aggressioni alla luce del giorno.   Venerdi’ 11 novembre, col Summit alle porte, con modalita’ che ricordano analoghi attacchi compiuti in passato dalle forze di sicurezza, un giornalista francese e’ stato aggredito fuori dal suo albergo a Tunisi. Quel giorno il quotidiano Libération aveva pubblicato un suo articolo critico verso la politica tunisina sui diritti umani.   Martedi’ 14 novembre, l’avvocata e attivista per i diritti umani Radhia Nasraoui e due giornalisti stranieri che erano con lei sono stati aggrediti e malmenati da agenti  della sicurezza in borghese. Questo episodio fa temere per l’incolumita’ dei difensori dei diritti umani e per coloro che esprimono solidarieta’ nei loro confronti.   Alla luce di questi sviluppi, Amnesty International si e’ appellata al Segretario generale delle Nazioni Unite, Kofi Annan, che partecipera’ all’apertura del Summit, affinché eserciti al massimo la sua influenza sul governo tunisino per garantire l’incolumita’ dei difensori dei diritti umani e dei delegati internazionali che partecipano al Summit. Amnesty International ha anche chiesto al presidente tunisino Ben Ali di dare un segnale positivo all’apertura del Summit, ordinando l’immediato e incondizionato rilascio di tutti i prigionieri di coscienza e prendendo altre misure per assicurare che tutti i cittadini tunisini possano essere liberi di « creare, accedere, utilizzare e scambiare informazioni e conoscenza » come richiesto  dalla Dichiarazione di Principi adottata nella precedente sessione del Summit.    (Source : www.vita.it, (Italie), le 18 novembre 2005)


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