8 octobre 2006

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TUNISNEWS
7 ème année, N° 2330 du 08.10.2006

 archives : www.tunisnews.net


Association Internationale de Soutien aux Prisonniers Politiques : Communiqué Right of Choice: Muslim Women of Tunisia Forced to Undressing theglobeandmail: Tunisia reaffirms ban on head scarves
Le Journal: Faut-il coffrer quelqu’un ? Alyssa: Réaction à l’article du Dr. Moncef Marzouki Mezri Haddad : Pour une éthique de la responsabilité

 
Association Internationale de Soutien aux Prisonniers Politiques 33 rue Mokhtar Atya, 1001, Tunis Tel : 71 340 869 Fax : 71 354 984
Monsieur Fadhel Beldi, ex dirigeant du mouvement En Nahdha, nous a informés que son fils, le prisonnier politique Sahl Beldi, avait été transféré arbitrairement de la prison du 9 avril à la prison de Gabès et qu’à deux reprises, consécutives, ces dernières semaines, sa famille n’avait pu lui rendre visite. Effectivement, son frère s’est rendu à Gabès pour le voir mais l’administration de la prison lui a fait savoir qu’il était puni.
L’AISPP, face à la recrudescence de ces situations faites aux familles de prisonniers politiques qui rendaient visite sans problème leurs enfants à la prison de Tunis et qui ont été contraints de se déplacer dans d’autres prisons dans toutes les régions de la République sans pouvoir voir les détenus et qui sont inquiètes et envahies par le doute quant à ces sanctions répétées,
 Exige :
–         que les prisonniers soient rapprochés de leurs familles comme le prévoit la loi sur les prisons –         dénonce les mesures arbitraires (transferts et sanctions) qui leur sont imposées Le président de l’association Maître Mohammed Nouri (Source : communiqué du 2 octobre) (traduction ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en arabe, LT)
 

 

Muslim Women of Tunisia Forced to Undressing

Secretary General of ruling party of Tunisia – Democratic Constitutional Union – hedi M’henni, informed that women of Tunisia are prohibited to enter public places and state institutions with headscarves. He said that party is against “wearing headscarves by women and turning Muslim faith into political instrument”. This position is caused by care of preservation of secular principles of state which enjoys political equality of women. “If we accept wearing of headscarf today then tomorrow we will have to accept repeal the rights of women to work, to vote and to get education restricting them with reproduction only”, ITAR-TASS cites Secretary General. “This practice may infringe upon the rights and freedoms of women in Tunisia”, h. M’henni declared. He also reminded that law prohibiting wearing headscarf in state and educational institutions and public places should be respected. He said that permission to wear headscarf “would be real regress and infringement of fundamentals of stability, progress and security of the country”. Given statement caused critics on the part of Muslims of the country. They said that wearing of headscarf is necessary to maintain modesty of women in accordance with Islamic traditions. Recently after long period of secular ruling some weakening is observed within religious policy of the country. Perhaps, Muslims’ awakening troubled M’henni. (Source: le site de l’ONG “Right of Choice”, de l’Azerbaijan, d’après le site russe www.islam.ru le 7 octobre 2006) Lien : http://www.demaz.org/cgi-bin/e-cms/vis/vis.pl?s=001&p=0055&n=001939&g


Tunisia reaffirms ban on head scarves

Tunis — Tunisia’s secular ruling party yesterday defended a government ban on head scarves, saying rules forbidding religious head coverings in public places in the Muslim country are designed to protect women’s rights. “If today we accept the head scarf, tomorrow we’ll accept that women’s rights to work and vote and receive an education be banned, and they’ll be seen as just a tool for reproduction and housework,” said Hedi Mhenni, general-secretary of the dominant Constitutional Democratic Rally (RCD) party. Reuters (Source: le journal canadien « theglobeandmail », le 7 octobre 2006) Site web : http://www.theglobeandmail.com/


FAUT-IL COFFRER QUELQU’UN ?

Par Hatem OMRANE                        La mauvaise nouvelle de l’effondrement du coffrage d’un pont en cours de construction, qui a causé des dégâts humains dont un mort sur le coup, pose le problème du suivi des travaux publics et incite une nouvelle fois à songer à penser ou repenser la chose. Certes, de grandes entreprises privées à 100% tunisiennes, maîtrisent parfaitement la technologie et le savoir-faire utiles, et sont tout à fait éligibles à ce type de travaux, en concurrence, parfois, avec les boites les plus réputées opérant sur le marché mondial. Mais rendez-vous dans une cité en construction et jetez un coup d’œil à l’état de la chaussée, et vous saurez d’emblée que l’entrepreneur en travaux publics n’a pas honoré ses engagements. Que dire des canalisations de l’ONAS, trop étroites, mal posées ou défectueuses, déversant leurs entrailles odorantes dans les quartiers dortoirs, qu’ils soient populeux ou riches. Alors, un pont qui croule alors que son béton coule, c’est sans aucun doute une catastrophe, particulièrement pour les familles des victimes. Aussi une occasion en or pour mettre de l’ordre dans le secteur. Faut-il coffrer quelqu’un ? Personne d’autre que la justice ne pourra nous le dire. Par contre, il faudra incontestablement s’arranger pour que, à l’avenir, aucun coffrage similaire ne cède sous le poids du béton en cours de prise. Car, à l’heure de la mise à niveau globale, voulue par tous et qu’appelle de ses vœux, avec force, le Chef de l’Etat, il serait logique que les contrats publics soient honorés de la manière la plus vigoureusement conforme aux termes du marché conclu. Et que les travaux soient réceptionnés conformément aux normes internationales, avec un contrôle et un suivi irréprochables. (Source : Edito du « Le Journal », N° 43 du 7 octobre 2006) Lien : http://www.gplcom.com/journal/fr/

Réaction à l’article du Dr. Moncef Marzouki

Par Alyssa Dans le texte amplement développé par Monsieur Moncef Marzouki,, je suis déçue de constater une nième répétition d’un diagnostic que tous ceux qui se sont penchés sur le lit du malade ont aisément formulé. Il a néanmoins le mérite d’amorcer une tentative de solution, un peu utopique à mon humble avis : la lutte passive. Or, ce n’est malheureusement pas le mahatma Gandhi, grand prêtre de la non-violence, qui a mis fin à l’empire britannique en Inde, mais bel et bien la lutte armée, toutes idéologies confondues : les musulmans ont pactisé avec les hindous pour se débarrasser d’un ennemi commun, puis se sont entre-déchirés jusqu’à la partition du Pakistan et Bengladesh, avec toujours des conflits ouverts sur le Kashmir et le Bengal, (mais ce n’est pas mon propos d’en analyser les raisons de cet état actuel). Vous pourriez avancer l’argument de la démocratisation de l’Europe de l’Est, mais ce serait un mauvais exemple : après l’éclatement de l’Union Soviétique, toutes ses républiques satellites se sont trouvées privées du soutien nécessaire à la continuation d’une politique fortement centralisée et sans partage. Il ne faisait d’ailleurs pas bon être un pro communiste dans ce climat de post chute du mur de Berlin. Et il soufflait un vent de contre-révolution parmi cette jeunesse qui a œuvré pour l’instauration de ces jeunes démocraties, soutenues en cela par le désir américain, le souci même, d’étouffer toutes velléités conservatrices. D’ailleurs ne reste plus que Lukachtchenko dans sa pauvre Biélorussie et on le qualifie de dernière dictature de l’ouest. L’Europe a aussi beaucoup fait pour faciliter le passage à la démocratie en y apportant son soutien et politique et économique. Reconnaissons que le monde arabe dans sa marche vers la démocratie n’aura pas à compter sur un tel soutien. Comme vous l’écrivez, et c’est un constat sur lequel nous sommes tous d’accord, l’ « opposition » qui s’est organisée aussi bien en Tunisie que dans le reste du monde arabe aspire à devenir partenaire et non alternative. On veut sa part du gâteau. Or, un tel esprit n’augure rien de bon : ce sera Moussa el Haj, el Haj Moussa. J’ai récemment eu le plaisir de converser avec un ami journaliste en Tunisie et la conclusion de nos débats était amère : les tunisiens sont opprimés, mais apparemment pas suffisamment pour qu’ils se révoltent. Le régime est en train de faire un dosage savant de répression et de récompense pour ses serviteurs. Or dans ce pays il y a beaucoup de serviteurs. Hélas, nous avons les gouvernants que nous méritons… Mais alors me diriez-vous, que faire ? Accepter le statu quo en espérant qu’aux prochaines élections de 2009 les dés ne seront pas plus pipés qu’ils ne l’étaient auparavant ? J’ai personnellement applaudi au dernier coup d’état en Thaïlande, qui s’est opéré en douceur sans qu’aucune cartouche n’ait été tirée parce qu’au dessus de l’armée qui a tombé le régime corrompu de Thaksin, il y avait la personnalité du Roi Bhumibol Adulyadej, aimé et vénéré par tous ses sujets, et auxquels les militaires ont juré de rendre le pouvoir à un gouvernement civil dès que le choix sur la personne du premier ministre se préciserait. La population de Bangkok avait afflué vers Sanam Chai, le quartier des bâtiments gouvernementaux et du palais royal en arborant la couleur jaune, celle de leur attachement à la monarchie et ont offert des fleurs aux soldats pour les remercier. En l’absence de Roi qui serait garant de la stabilité et de la continuité de certaines valeurs, et dont la constitution limite les pouvoirs pour ne pas justement tomber dans l’excès inverse tel que le vivent nos frères et sœurs sous les monarchies des émirs et des rois totalitaires, parce qu’ils règnent sans partage, il est nécessaire pour l’opposition de s’unir sur un projet commun, qui mobilise par extension les volontés du citoyen tunisien : nous avons le devoir de nous unir pour le bien de notre pays et notre peuple. Et quel projet pourrait être plus rassembleur que celui d’une nouvelle constitution séculaire et sacralisée qui ne sera pas remise en question à chaque évènement de nouveau président pour s’arroger les pleins pouvoirs ? Vous me diriez nous avons une constitution qui n’est pas moins progressiste, pourquoi réinventer la roue ? Aucun droit n’existe réellement s’il n’est qu’encre sur papier, s’il n’est pas librement exercé sans porter à conséquence. Le but de l’exercice est surtout d’ancrer par le débat démocratique les principes de respect des libertés fondamentales. Ce ne sera pas une partie de plaisir, parce qu’il obligera ceux qui prétendront à l’exercice de l’autorité et garantir la démocratie à prouver leur bonne foi ! s’ils ne sont pas capables de s’entendre et de coopérer avec des courants de pensées divergents, parfois contraires pour servir une noble cause et où il n’y a rien à gagner matériellement, pourquoi leur ferait-on confiance le jour où ils accèdent au pouvoir ? Ceux qui se déroberont, ceux qui refuseront de se commettre avec tel ou tel parti pour des rancunes et des rancœurs passées et toujours ressassées ne nous seront d’aucune utilité non plus. Ils saisiront l’occasion pour régler des comptes que personne ne leur demande et ne seraient là que pour servir leur propre cause. On a déjà donné sur ce chapitre. Nous avons peu de temps pour présenter une alternative avant les prochaines élections. Pourquoi ne pas commencer immédiatement ? La réunion d’Aix-en-Provence n’a pas eu de suite et c’est regrettable. Il est temps de remettre l’ouvrage sur le métier. Car en réalité peu de vivre sous un régime islamiste, républicain, monarchique, socialiste ou libéral pourvu que mes droits et mes libertés soient garantis et respectés. Je crois en toute sincérité que je ne suis pas la seule à exprimer ce vœu. (Source : nawaat.org, le 7 octobre 2006) Lien : http://www.nawaat.org/portail/article.php3?id_article=1106

Plaidoyer pour une éthique de la responsabilité

Par Mezri Haddad, philosophe tunisien, auteur d’essais sur la réforme de l’islam. Premier candidat de tradition islamique qualifié par le CNU maître de conférences en théologie catholique. Jeter l’anathème sur l’ensemble des musulmans est une faute, y répondre par une fatwa obscurantiste est un crime. Les cyber-terroristes se croient investis d’une mission eschatologique : la défense de l’islam. « Comme la religion se défend beaucoup plus par elle-même, elle perd plus lorsqu’elle est mal défendue que lorsqu’elle n’est point du tout défendue », disait très justement Montesquieu. Je ne suis pas le seul musulman à penser, en effet, qu’en moins de dix ans, nul n’a autant discrédité l’islam en l’entraînant dans la boue et dans le sang que l’islamisme lui-même, cette souillure de l’islam, cette nécrose de la civilisation islamique. L’affaire dans l’affaire que constitue cet appel au meurtre de Robert Redeker apporte si besoin la preuve que l’ennemi mortel de l’islam est bel et bien l’intégrisme. Au pays de la liberté et du respect des droits de l’homme, nul ne doit être inquiété pour ses opinions si contestables soient-elles et si légitime soit la révolte qui les inspire. Il n’y a pas que les fatwas à menacer la liberté d’expression. Il y a également cette autre épée de Damoclès que certains apôtres du droit-de-l’hommisme manient à tort et à raison, à savoir l’islamophobie. La liberté de pensée, droit inaliénable, ne doit souffrir aucune restriction à l’exception des limites morales et déontologiques que le penseur lui-même peut se fixer. L’intellectuel, à plus forte raison le philosophe, a pour vocation l’amour de la sagesse par la quête jamais satisfaite de la vérité. Et dans cet exercice cruel et vital à l’époque périlleuse que nous traversons, la tempérance socratique reste une vertu cardinale. Un philosophe se disqualifie lui-même lorsqu’il recourt à l’argument ad hominem, qu’il cède aux simplifications abusives et qu’il s’adonne à la stigmatisation gratuite qui risque de réveiller les passions les plus dangereuses. L’éthique de la responsabilité, la neutralité axiologique si chères à Max Weber et si magistralement incarnées par Raymond Aron sont ainsi la condition sine qua non d’un débat serein et constructif sur l’islam dans ses implications multiples. Or, je ne suis pas sûr que la tribune de Robert Redeker ait été une contribution sereine à la controverse que le pape Benoît XVI a eu le mérite d’initier et je ne dis pas provoquer. C’est plutôt un pamphlet aux intonations renaniennes qui exprime beaucoup moins la pensée d’un philosophe que la colère d’un citoyen qui se sent menacé dans ce que son pays d’adoption lui a donné de plus cher : la liberté. Autrement dit, ce texte ne vaut pas par sa pertinence philosophique, encore moins par sa rigueur théologique, mais par la psychologie qui lui est intrinsèque. Il dénote la crainte, à mon sens réelle et pas du tout fantasmagorique de voir les acquis de la laïcité et les bienfaits de la République remis en question par l’irrédentisme islamiste. La France n’a pas cessé d’être la fille aînée de l’Église pour devenir le garçon incestueux de l’islam. Islamiser la France, tel n’est d’ailleurs pas le souhait de la majorité des musulmans qui vivent dans ce pays et qui placent la loi au-dessus de la foi. Malgré le succès que rencontre l’idéologie islamiste dans certaines banlieues, la plupart des enquêtes sociologiques démontrent que l’islam quiétiste est, d’un point de vue démographique, nettement supérieur à l’islam intégriste. C’est cette majorité politiquement inexistante et médiatiquement invisible dont il faudrait désormais tenir compte dans les débats sur l’islam. Avancer de façon assertorique que, « haine et violence habitent le livre dans lequel tout musulman est éduqué, le Coran » et que « Mahomet est un maître de haine », c’est résoudre la question de la violence avant même de l’avoir posée. Pis, c’est condamner l’ensemble des musulmans à la réclusion identitaire à perpétuité. Un tel propos ne blesse pas les quelques milliers d’intégristes pour lesquels le prophète n’est qu’un chef de guerre et le Coran qu’un traité de martyrologie. Il offusque en revanche les millions de musulmans qui se font une autre idée de leur prophète et lisent avec intelligence et spiritualité leur Livre sacré. Expliquer le texte par le contexte est une règle élémentaire de l’herméneutique, science qui a révolutionné l’exégèse biblique. Cette règle doit pouvoir s’appliquer pas seulement au Coran, mais à la somme des manuscrits « anti-mahometans ». Le texte de Manuel Paléologue que le Pape a cru bon d’exhumer date du XIVe siècle, à une époque d’extrême conflictualité entre la chrétienté et le monde musulman. De par même son axiologie apologétique, il ne pouvait que dévaloriser l’islam au profit du christianisme. « Les fables les plus absurdes sur la loi de l’islam, sur son fondateur, furent colportées par les croisés et recueillies dans les ouvrages de polémique », écrivait un homme de foi et de science, le cardinal Henri de Lubac. Même Voltaire, l’auteur de Mahomet et le fanatisme, dont beaucoup se réclament, soit pour stigmatiser l’islam soit pour défendre la liberté de pensée, a pu écrire en 1770 que « très peu de littérateurs parmi nous connaissent le Koran. Nous nous en faisons presque toujours une idée ridicule… L’Alcoran passe encore aujourd’hui pour le livre le plus élégant et le plus sublime qui ait encore été écrit dans cette langue. Nous avons imputé à l’Alcoran une infinité de sottises qui n’y furent jamais ». Ce qu’il a écrit dans son Essai sur les moeurs et l’esprit des nations est encore plus surprenant : « Tous les interprètes de ce livre (le Coran) conviennent que sa morale est contenue dans ces paroles : recherchez qui vous chasse ; donnez à qui vous ôte ; pardonnez à qui vous offense ; faites du bien à tous ; ne contestez point avec les ignorants. » Aussi, c’est l’ignorance qui est à l’origine de tous les maux. « Nul n’est méchant volontairement », enseignait Socrate pour lequel le mal découle de l’ignorance. L’ignorance de l’islam par les chrétiens, et l’ignorance encore plus abyssale du christianisme et du judaïsme par les musulmans qui ne les perçoivent qu’à travers le miroir déformant du corpus coranique. Le dialogue des religions auquel les belles âmes appellent comme pour conjurer le « choc des civilisations » ne peut pas se fonder uniquement sur la tolérance et l’oecuménisme. C’est par et dans la connaissance qu’un dialogue des religions et des civilisations pourrait durablement s’instaurer sans jamais totalement occulter les différences et mêmes les antagonismes qui existent entre ces « trois messagers pour un seul Dieu », pour emprunter l’expression au livre de l’orientaliste, Roger Arnaldez. (Source : « Le Figaro » du 6 octobre 2006)

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