8 novembre 2008

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TUNISNEWS

8 ème année, N° 3091 du 08.11.2008

 archives : www.tunisnews.net  

 


Vérité-Action: Projet de récolte de dons en faveur des prisonniers politiques libérés
CIDT-TUNISIE: Troisième décennie de la tortiocratie du 7 novembre, – AVONS-NOUS LE CHOIX ??
Committee to Protect Journalists: Marking an anniversary, Ben Ali should end repression Comite du Soutien au Forum Démocratique Pour le Travail est Les Libertés: Communiqué
Dr Khelil Ezzaouia: Elections de 2009 : Quel objectif ?
Fathi Jerbi: Quel sens…
Le Temps: Emigration féminine vers les pays du Golfe – Foisonnement de chimères
Le Temps: Les prix de la volaille « s’envolent


Le site provisoire de KALIMA: http://kal.mediaturtle.com


Projet de récolte de dons en faveur des prisonniers politiques libérés

 
Après la libération des prisonniers politiques le 5 novembre 2008, Vérité-Action lance une campagne de récolte de dons en leurs faveurs, pour effectuer des contrôles médicaux. But de la campagne Récolte de dons pour la prise en charge médicale des prisonniers politiques en Tunisie. Echéances Du 6 novembre au 31 décembre 2008 Mention et coordonnées bancaires Un compte spécial est ouvert en faveur des prisonniers politiques N° de Compte CCP: 92-430942-6 Vérité-Action 1701 Fribourg IBAN (Saisie électronique): CH4509000000924309426 IBAN (Impression sur papier): CH45 0900 0000 9243 0942 6 BIC: POFICHBEXXX Adresse: Swiss Post – PostFinance Nordring 8 3030 Bern Switzerland Service des finances
Vérité-Action Mehdi Ben Hamida Tél. +41 78 715 96 35 Email: admin@verite-action.org

 
 


CENTRE  D’INFORMATION  ET  DE  DOCUMENTATION  SUR  LA  TORTURE  CIDT-TUNISIE Association de citoyens du monde pour le droit des Tunisiens à ne pas être torturés Membre du Réseau SOS-Torture de l’OMCT-Genève       Comité d’honneur :     Jacques  FRANÇOIS     Mgr  Jacques  GAILLOT     Dr Hélène  JAFFÉ     Gilles PERRAULT     François DE  VARGAS  
            Besançon, le 7 novembre 2008     Président :     Jean-Marc MÉTIN  

Troisième décennie de la tortiocratie du 7 novembre,   AVONS-NOUS LE CHOIX ??

 
En fêtant le 21ème anniversaire de son accession au pouvoir, le général Ben Ali avait ce sinistre et narquois sourire qu’il arbore depuis que, sans trop oser y croire, il avait réussi à renverser le sénilissant Habib Bourguiba. Sous ce dernier, existait encore en Tunisie une société civile, avec ses associations, ses (rares) médias, ses parties et ses soutiens. Dans ce sens, la Tunisie était bien un pays moderne. Deux décennies plus tard, le pays est un champs de ruines : la société civile a disparu, hormis un îlot-alibi formé des meilleurs militants et militantes, instrumentalisés à leur corps défendant par une propagande extérieure qui les présente comme l’arbre censé cacher une forêt qui n’existe pas. Ce résultat que beaucoup envient au général de Tunis a été obtenu grâce à un moyen unique : la TORTURE. Tous les Tunisiens qui étaient susceptibles de s’opposer aux desseins castrateurs de l’autocrate ont été réduits par ce moyen. Une large et insidieuse publicité était instillée dans la société en vue de diffuser la terreur et de pousser les Tunisiens au silence, à la dépolitisation forcée et à la collaboration. Le démontage systématique ne s’interdisait aucun moyen. Les militants et leurs familles ont été martyrisés. Ceux qui ont pu penser un moment qu’ils n’étaient pas dans le collimateur tout en voulant conserver un semblant d’autonomie, ont subi le même traitement réservé à tous les récalcitrants. Même après avoir rendu d’appréciables services au petit dictateur de Tunis. C’est ainsi que le choix s’était réduit à la mort (le plus souvent sous la torture, à la prison, à l’abdication des droits ou à l’exil.  Une forte communauté de Tunisiens de diverses obédiences s’était formée, notamment en France. Elle a pu donner des soucis aux services du général. Elle a fait un bon travail de vraie oppositions. Jusqu’au 11 septembre… Là, une longue période de stagnation a commencé, suivie de nombreuses défections, de dissensions et de léthargie. Mais ces dernières années, après sa mainmise sur le pays par la présidence à vie, Ben Ali voulait supprimer ce qui restait de cette société civile autrefois florissante et prometteuse. Ce fut un long travail de renseignement et de basses manœuvres policières. On mit le grappin sur des individus issus du Mouvement Ennahdha, qui avaient déjà émis des points de vue publics récupérables par le pouvoir. Ensuite, petit à petit, on s’échina dans les officines de sécurité des chancelleries à encourager tout aveu de lassitude, toute velléité de dissension interne, toute tentation d’abandon. Comme cela semblait être contagieux, certains anciens prétendus opposant y ont vu l’occasion de proposer leurs services aux autorités de Tunis. Au lieu de rentrer au pays pour renouer avec leurs familles et s’occuper de leurs jardins, ils se sont le plus souvent répandus en panégyriques sur la Tunisie « des trois mille ans d’histoire » et autres inepties à la Mezri Haddad. Un certain Bouabdallah (double) est allé dans la bassesse et l’effronterie jusqu’à servir de caution directe et consentante au pouvoir des tortionnaires contre les victimes de la torture devant le Comité des Nations unies contre la Torture, à genève. D’autres se sont transformés en véritables cheikhs de l’exégèse coranique en vue de démontrer que trahir, s’avilir, courber l’échine, poignarder ses anciens copains dans le dos et déclarer son amour à son tortionnaire est la voie idéale pour aller tout droit au paradis. Ce sont là les nouveaux harkis. Rétrospectivement on peut en dresser un portrait-type : il s’agit le plus souvent de personnes très ambitieuses, notamment pour devenir des leaders opposants. Comme ce statut leur était inaccessible, ils sont partis rejoindre le camp adverse. Nombreux sont ainsi ceux qui ont soldé à vil prix leur passé, leur présent et leur avenir. Pour les résistants, la tâche n’en est que plus rude : témoigner sur leur pays tout en constatant les dégâts provoqués dans leurs rangs par les menées déstabilisatrices des services de Ben Ali. Sans ces résistants-là, de quelque bord politique qu’ils soient, notre pays est dépouillé de son honneur, réduit à la poignée de poussière que dénonçait Bourguiba sous le régime colonial. Sans cette résistance, nous reviendrions plusieurs générations en arrière. Résister, notamment pour sauver les nôtres de la torture qui les déshumanise, n’est donc pas une option parmi d’autres, mais une nécessité vitale, quel que soit le nombre de nouveaux supplétifs bénalistes.  On sait quel sort l’Histoire leur a réservé…      Khaled BEN M’BAREK, Coordinateur  

Committee to Protect Journalists 330 Seventh Avenue, New York, NY 10001 USA     Phone: (212) 465‑1004     Fax: (212) 465‑9568     Web: www.cpj.org    ; E-Mail: media@cpj.org    Contact:  Mariwan Hama-Saeed Telephone:  (212) 465-1004 ext 104 E-mail: mariwan@cpj.org  

Marking an anniversary, Ben Ali should end repression

 
New York, November 7, 2008—On the 21st anniversary of the coup that brought Tunisian President Zine El Abidine Ben Ali to power, the Committee to Protect Journalists called on the longtime leader to end his government’s repressive media tactics.   Ben Ali, who seized power from Habib Bourguiba in a bloodless coup, has pursued some of the most restrictive press tactics in the Arab world, CPJ research shows. Through years of harassment, censorship, and imprisonment of journalists, Ben Ali has largely eradicated independent journalism in the country. Most media outlets operate under strict self-censorship, and the country’s few independent journalists are subjected to surveillance and intimidation. CPJ documented the government’s poor press freedom record in a September special report, “The Smiling Oppressor.”   Speaking at a rally to mark the 21st anniversary of his takeover, Ben Ali said the government has “continuously striven to promote public freedoms, particularly freedom of expression” and “taken various initiatives to promote the media landscape and improve its performance.”   CPJ urged Ben Ali to make good on those remarks. “Abroad, Tunisia tries to portray itself as a democracy that respects human rights and press freedoms,” said CPJ Deputy Director Robert Mahoney. “At home, reality for independent journalists is intimidation, harassment, and prison.”   The government has increased pressure on independent journalists in recent weeks. In September, plainclothes security agents abducted Slim Boukhdhir, an online writer and critic of Ben Ali. Agents held him for two hours, threatened him, and directed him to stop his work. Boukhdhir had just written an online piece urging Ben Ali to follow the advice of U.S. Secretary of State Condoleezza Rice and loosen the state’s grip on civil society. Authorities had harassed Boukhdhir in the past, jailing him for several months earlier in the year.   In October, the public prosecutor issued a court summons to Neziha Rejiba, editor of the online magazine Kalima and one of the country’s most critical journalists. In a piece for the weekly Mouatinoun, Rejiba accused the government of being behind the recent destruction of her Web site. The summons could be a precursor to criminal charges. Authorities also seized the entire issue of Mouatinoun.   CPJ is a New York-based, independent, nonprofit organization that works to safeguard press freedom worldwide. For more information, visit www.cpj.org.    URL:http://cpj.org/2008/11/marking-an-anniversary-ben-ali-should-end-repressi.php

 
Comite du Soutien au Forum Démocratique Pour le Travail est Les Libertés 53, rue des Fossees 69400 Villefranche S/S e.mail : saidacharf@hotmail.com Le 08 novembre 2008 COMMUNIQUE  
Le Comité du Soutien au Forum Démocratique, créé en 1995, et qui combat depuis sa création pour l’expression libre et la reconnaissance du Forum en Tunisie, vient d’être informé que Mr Mustapha Ben Jaafar (Président du Forum Démocratique Pour le Travail est les Libertés) est convoqué le jeudi 13 novembre 2008 à 16H par l’adjoint du Procureur de la République en tant que Directeur du Journal « MOUATINOUN » !  Cette convocation à, sans aucun doute un rapport direct avec les saisies récentes dans les Kiosques des derniers numéros de cet organe de presse. Le « Forum Démocratique pour le Travail et les Libertés » depuis sa création, n’arrive pas à obtenir la reconnaissance de ses Droits Démocratique les plus élémentaires d’expression et de réunion ! Le Comité de Soutien au Forum Démocratique, s’est réjouis de cette dernière libération des prisonniers en souhaitant que ce processus reste sur cette bonne voie. Nous demandons au Régime en place en Tunisie de cesser ses harcèlements, tant vis-à-vis des Membres du Forum Démocratique, qu’au regard de sa « libre expression » à travers sa Presse et l’action militante de ses Membres ! Le Bureau

Quel sens…
 
Cela fait plus que trois (3) semaines que Maître Jallali est entre les mains invisibles d’un pouvoir, des pouvoirs tous confondus, tous instrumentalisés pour une cause perdue d’avance.   Depuis le début, nous avons essayé d’expliquer, voire philosopher pour comprendre le sens de cette séquestration. Mais peine vaine. En effet comment rationaliser des actes de type primaire, passionnel qui plus est leurs auteurs n’obéissent ni aux lois ni aux fois.   Quel sens pouvons nous donner à cette séquestration ?   Est-ce pour se venger d’un homme, d’un honnête avocat, d’un ex député apprécié et respecté par ses confrères ? Erreur grossière, car cela ne fera qu’amplifier à son égard les estimes et les respects de ceux qu’ils l’ont connu et côtoyé, il en sortira plus agrandi, plus convaincu de la justesse de ses positions et de la noblesse des causes qu’il a dénoncé et défendu.   Est-ce pour se venger des proches de Me Jallali ? Erreur grossière, car la famille Jallali, famille bien ancrée dans la société tunisienne (à Sidi Bouzid et ailleurs)  est bien soudée, longtemps bien cuirassée contre ceux et celles qui veulent lui faire du mal. Tout au contraire, elle fait et fera preuve d’une solidarité inébranlable, d’une grande immunisation.   Est –ce pour se venger de sa femme en la personne de Mme Rjiba Naziha (alias Om Zied) ? Erreur grossière, c’est une grande dame, « majeure et vaccinée » depuis des décennies, dame de libre pensée, indomptable et bien déterminée à défendre les causes nobles. Manigance et manœuvre d’arrière cour pour la déstabiliser et la faire renoncer à son combat pour la liberté et toute les libertés, se sont avérés et s’avéreront improductives, futiles et stériles. Tout au contraire, elle se défendra bec et ongle avec plus d’ardeur et de courage pour sa famille et pour toutes les familles tunisiennes.   Est –ce pour faire peur aux autres tunisiens et tunisiennes et ainsi envoyer des signaux aux autres ? Erreur grossière, car à ma connaissance, ce n’est pas par cette séquestration que le pouvoir ferait régner la peur et la terreur. Il a toujours utilisé d’autres moyens, d’autres forces beaucoup plus expéditives, beaucoup plus répressives qu’une « banale et indolore » séquestration. Longtemps une grande partie des tunisiens et tunisiennes a incarné la peur et la terreur, mais longtemps aussi qu’une autre partie des tunisiens et tunisiennes de la race de Me Jallali et de sa femme Mme Rjiba Naziha (alias Om Zied) a incarné le courage et la résistance envers l’injustice et l’oppression. Et ce n’est pas cette péripétie qui leur fera plier l’échine.    Punition individuelle, collective, par opportunisme ou par excès de zèle des courtisans inquisiteurs est, à mon sens, une erreur grossière, une gourde.   Exploiter un accident mortel, dans le quel Me Jallali est aussi une victime directe, pour lui régler des comptes à lui et à ses proches, au lieu d’enquêter et par conséquent remédier au carnage et fléau que connaissent nos routes et nos autoroutes, est une preuve tangible de la bassesse et du simplisme de ses auteurs.   Ah… s’il existe une bourse des cerveaux, j’irai m’en servir et en greffer des bons et intelligents chez certains acteurs et régisseurs du pouvoir.   Fathi Jerbi  

ELECTIONS DE 2009 : QUEL OBJECTIF ?

  Dr Khelil EZZAOUIA   S’il y a un objectif  que le pouvoir a pu au moins partiellement atteindre à chaque échéance électorale c’est bien la division de l’opposition démocratique sur cette question qui peut paraître à priori simple et en même temps compliquée à résoudre. Les querelles entre les « partis » de l’allégeance sont explicables par la course aux postes de députés entre et à l’intérieur de ces groupes avec une valse des candidats d’un structure à une autre à la recherche d’une place de tête de liste synonyme d’un éventuel poste de député. Ces structures ayant perdu toute leur crédibilité, leurs chamailleries font partie de l’animation ridicule du décor. Mais entre les composantes des forces démocratiques et de la vraie opposition, la divergence est inacceptable à plus d’un titre. Tout d’abord, toutes les analyses faites sur les conditions juridiques et politiques dans lesquelles se déroulent les élections sont concordantes d’une composante à une autre. Ensuite, tout le monde s’accorde, du moins dans les déclarations, sur le fait qu’il s’agit d’une bataille politique et non électorale, et que le but de la participation est de pouvoir se rassembler et de faire entendre sa voix aux citoyens même pour un laps de temps très court (15 jours). Enfin, toutes les composantes sont conscientes qu’actuellement le citoyen tunisien ne s’intéresse absolument pas à ces élections tant leur crédibilité a été entachée depuis longtemps et qu’il est convaincu que les résultats seront comme d’habitude sans surprise. Pour toutes ces raisons, on ne peut accepter et expliquer les divisions actuelles à propos de l’élection présidentielle et en particulier des éventuelles candidatures de l’opposition. Puisque nous ne sommes pas dans une situation d’enjeu électoral, le ou les candidats démocrates vont probablement avoir un score humiliant qui risque de décrédibiliser encore plus l’opposition auprès de l’opinion publique. On ne peut comprendre alors une querelle pour un résultat déjà connu. Il ne s’agit pas actuellement d’une bataille d’un parti ou d’un autre ou contre l’autre mais surtout une lutte pour que l’urne traduise le véritable choix de l’électeur. L’enjeu n’est pas d’imposer une candidature ou une autre mais de rassembler l’opposition pour qu’au lendemain des élections de 2009, l’espoir puisse renaître et que la population reconnaisse dans l’opposition une possibilité  d’alternative et d’alternance au pouvoir actuel. Il ne doit pas s’agir d’une bataille d’un parti ou d’une chapelle mais d’un mouvement d’ensemble en vu de changer réellement les choses. Si on nous donnait le choix entre une ouverture politique et une possibilité de candidature libre dans le contexte actuel, je pencherai sans hésitation vers la première. La place d’un candidat de l’opposition aux présidentielles est actuellement  peu enviable pour qu’elle donne lieu à tant de polémiques stériles. Il ne s’agit pas de soutenir ou de contrer tel ou tel (le) candidat(e), mais de rassembler pour une bataille démocratique que l’opposition doit mener en harmonie même si elle ne s’accorde pas sur un ou une candidate. L’enjeu est ailleurs que dans le leadership (quel leadership avec 0 ou 1 et quelque pour cent ?). La crise du bassin minier et les événements armés de Slimane sont là pour nous rappeler que toutes les structures étatiques, politiques, associatives et syndicales ont été prises de court. Il s’agit bien sûr du résultat de la politique de verrouillage sécuritaire menée par le pouvoir mais aussi en partie d’une carence des acteurs politiques et de la société civile. Arrêtons donc de nous emmêler les pieds et les mains autour de telle ou telle option personnalisée et soyons à la hauteur des défis en mettant en marche un véritable rassemblement pour des élections démocratiques quelles que soient nos divergences et nos objectifs partisans pour ces prochaines élections. Les élections de 2009 sont presque derrière nous si nous ne savons pas engager une bataille commune en vue de redonner l’espoir au pays.
 
(Source: Le journal « Mouatinoun » organe du Forum Démocratique Pour le Travail est Les Libertés (Hebdomadaire – Tunisie) nr 79 du 5 au 12 novembre 2008)    

 

 

Emigration féminine vers les pays du Golfe Foisonnement de chimères

 
Quitter le pays natal pour réaliser le rêve ailleurs dans l’Eldorado n’est pas le souhait des jeunes hommes seulement. Egalement, les filles sont tentées par cette expérience. C’est dans les pays du Golfe, (Dubaï, Koweït, Qatar, Arabie Saoudite…) qu’elles préfèrent accomplir une carrière professionnelle ou plutôt et essentiellement gagner une belle somme d’argent.  Travaillant dans des domaines de libre pratique ou dans l’étatique, des cadres supérieures, des esthéticiennes, des modélistes, des coiffeuses…elles n’hésitent pas à franchir les barrières et à vivre cette expérience. Mais dans quelles conditions ? Réussissent-elles vraiment à s’intégrer dans cette société ? Si quelques-unes parviennent à le réaliser d’autres non. L’expérience pour ces filles ne dépasse pas trois ou six mois au maximum. Elles échappent à la solitude, l’exploitation et surtout elles regagnent la terre natale pour ne pas perdre les chances de réintégration dans la vie professionnelle et sociale. Nous ne disposons pas en Tunisie de statistiques ou de données approfondies sur l’émigration féminine et les pays qui enregistrent plus d’affluence de la part de cette frange de la société. Ce phénomène n’a pas été suffisamment étudié, en revanche il est de plus en plus présent et gagne du terrain. Un bon nombre des jeunes filles ayant la trentaine, moins ou plus préfèrent de plier bagage et partir dans l’un des pays du Golfe, ou en Europe avec un seul espoir, bâtir un avenir meilleur et se construire une carrière professionnelle. Une fois le contrat décroché dans l’une des boîtes et après un travail de longue haleine, les filles ne lésinent pas sur les moyens pour partir le plus tôt possible. Si quelques-unes sont averties et ne laissent rien au hasard, d’autres prennent le risque pour découvrir de près cette expérience qui les a longtemps charmé. Se basant sur le principe « celui qui ne risque rien n’a rien », ces dernières s’arrangent par tous les moyens pour partir à l’étranger. Conditions difficiles Mais une fois arrivées, bonjour les difficultés. Un salaire rudimentaire, notamment dans les domaines de l’esthétique, du modélisme, de la coiffure…La rémunération ne dépasse pas très souvent les 450 dollars pour ce genre de métiers. Quant aux promesses d’augmentation de la paye, ils s’envolent après un à deux mois d’exercice. Pour ce qui est du logement, il consiste dans un petit appartement partagé avec quatre ou cinq filles de différentes nationalités (asiatiques essentiellement). De coutume, le patron assure les provisions et même les habits des jeunes employées afin de les faire gagner des sous ou plutôt les faire taire pour ne pas exiger des augmentations de salaire. Ce phénomène est en essor, il contribue certes au développement aussi bien des pays d’accueil que ceux exportateurs de ces forces de travail. Les sommes de devises transférées dans les caisses nationales, anodines qu’elles soient, contribuent dans le développement de l’économie nationale et essentiellement la prospérité des familles. Ce point est positif toutefois, c’est une arme à double tranchant. Il importe de ne pas négliger l’aspect exploitation des compétences humaines, les conditions de travail, les heures par rapport à la rémunération. D’ailleurs des études au niveau international ont été réalisées et ont démontré que le phénomène de l’émigration des femmes est de plus en plus présent dans différentes régions. Les spécialistes parlent même de la féminisation de la migration au sens plus large. Ces dernières émigrent davantage seules, elles sont par conséquent confrontées à des difficultés énormes notamment, la violence et le travail dans des conditions défavorables…Il s’agit des données confirmées par le FNUAP et l’OIM depuis déjà deux ans. Egalement, ces organisations ont démontré que de plus en plus de femmes instruites quittent leurs pays. On parle même de la « fuite des compétences ». Cependant en faisant une lecture comparative par rapport aux hommes, ces derniers ont des chances meilleures à décrocher des postes d’emploi mieux que les femmes qui réussissent tout de même à être autonomes. Autre fait confirmé est que même qualifiées, les migrantes sont beaucoup plus vulnérables. Elles travaillent plus d’heures que les hommes et subissent une double discrimination, en tant que femmes d’une part et migrantes d’autres part. Travailler donc hors du territoire national relève des tâches les plus difficiles pour la gent féminine qui subit plusieurs formes d’exploitation outre l’effort à déployer pour s’adapter avec le nouveau mode de vie et l’intégration sociale. Quelques-unes relèvent le défi, d’autres ne réussissent et regagnent le pays natal. Sana FARHAT ————————- Témoignages Histoire d’« O » Préférant garder l’anonymat, « O » âgée de 28 ans vient tout juste de rentrer de Dubaï après un séjour de six mois qui restera certes gravé dans sa mémoire. Fatiguée, à bout de force, la jeune fille ne cache pas son mécontentement de l’expérience qu’elle vient de vivre. Le rêve qu’elle croyait réaliser n’est qu’un mensonge. En fait, elle a réussi à avoir un contrat de travail dans un atelier de couture suite à l’intermédiation d’une agence implantée dans l’un des quartiers chics de la capitale et qui exerce de manière illégale, étant donnée que la loi tunisienne interdit strictement ce genre d’activité. Les contrats de travail à l’étranger sont gérés par l’ATCT. Après avoir payé une belle somme d’argent, « O » a pu avoir cette offre, mais il faut dire que c’est après deux ans d’attente. « J’ai même payé le billet d’avion, rien que pour multiplier la chance à travailler dans cette Émirat », d’après elle. Et d’enchaîner, « j’ai accepté un salaire de 450 dollars, mon seul espoir était de bénéficier d’augmentation au fil du temps ». Mais les promesses présentées auparavant se sont envolées. Elle s’est retrouvée dans une impasse étant donné que même les conditions de séjour n’étaient pas confortables. Elle partageait un appartement avec deux autres filles (une Tunisienne et une Vietnamienne). Après six mois de travail sans progression, « O » s’est rendu compte que rien ne va changer, au contraire, la jeune est à bout de nerfs, stressée. L’avenir ne s’annonçait pas florissant, elle a donc plié bagage et regagné son pays, il y a tout juste une semaine. « C’était quand même une expérience qui m’a permis d’avoir une idée sur les conditions de travail dans ce pays et les promesses mensongères », conclut-elle, le sourire au visage. (Source : « Le Temps » (Quotidien – Tunis), le 8 novembre 2008)  

Consommation

Les prix de la volaille « s’envolent »

 
 C’est connu chez nous : quand le prix de la viande de bœuf et de mouton augmente trop, les gens moyens se mettent au régime poulet. Seulement, depuis quelque temps déjà, les tarifs se sont envolés aussi chez les marchands de viande de volaille. Le client est astreint à une économie supplémentaire, au lieu d’un kilo il en achètera une livre, sinon une demi livre ou pour ne pas rentrer les mains vides, une cuisse ! 100 grammes d’abattis peuvent suffire quelquefois et, si l’on renonce à tout cela, on rentrera avec des œufs pour préparer une fois de plus la Ojja de toujours. Mais même le prix de l’œuf ne cesse d’augmenter ! C’est à se demander si une nouvelle épidémie mondiale de grippe aviaire ne serait pas la bienvenue en ces temps de crise générale pour au moins couper leurs ailes aux dindes et aux poulets qui ont tendance à voler un peu trop haut pour le consommateur tunisien ! Actuellement, le poulet abattu se vend à près de 4 dinars le kilo, les cuisses à environ 7 dinars, l’escalope de dinde ou de poulet à plus de 7 dinars ; seul le prix du foie et du gésier descend à 2 dinars. La plupart des tarifs sont unifiés et personne ne vous consent la moindre ristourne ni le moindre gramme de trop. Les commerçants justifient la hausse par les prix en cours qui sont eux-mêmes élevés chez le distributeur en gros. D’un autre côté, la forte demande de ce type de viande autorise des augmentations « raisonnables », selon eux. Acheté aux éleveurs à 2 dinars 500 millimes au plus, le poulet vivant est revendu par les détaillants jusqu’à 5 dinars le kilo. Inutile bien évidemment de parler des tarifs pratiqués par les marchands des poulets de ferme : au marché de Sidi el Bahri, on propose des coqs moribonds à 10 dinars et des poulettes d’à peine 500 grammes à 8 dinars. Il va sans dire que les œufs dits de ferme valent le double des œufs industriels chez les mêmes vendeurs. e De la volaille au retaurant Dans les restaurants et les gargotes, s’il est à emporter, le poulet rôti le moins cher revient à près de 7 dinars ; on l’accompagne de quelques menues coupures de feuilles de salades, de 10 grammes de frites racornies ou ramollies à l’extrême, de 10 autres grammes d’olives insipides et l’on vous le livre avec de l’huile qui dégouline de partout dans un petit sac en plastique. Quand vous consommez à l’intérieur du local, le quart d’un poulet vous coûte au moins 3 dinars ; c’est en fait un morceau de cuisse ou de poitrine du poids de quelques plumes agrémenté comme d’habitude d’une infime quantité de salade, de frites et d’olives ; un petit plat de sauce proposé au menu du jour accompagne en général la viande servie. Les sandwiches au poulet des gargotes comme ceux des restaurants sont peu recommandables ; d’abord pour leur prix inconséquent, 1 dinar 700 millimes chez la plupart, et aussi pour l’arnaque qu’ils dissimulent le plus souvent. Car les fines « sciures » de viande qu’on y glisse peuvent provenir des restes des plats servis aux autres clients. C’est un ancien gargotier qui nous a fait cet aveu en ajoutant qu’il en va de même pour le tajine au poulet ! Idem bien sûr pour les casse-croûtes à l’escalope qu’on vend à au moins deux dinars. Concernant la « chawarma », plus aucun restaurateur ou gargotier ne prend la peine aujourd’hui d’en extraire la graisse et les nervures très gênantes à la consommation ; pire encore, sur les 20 grammes de soi-disant escalope de dinde que contient votre sandwich, les deux tiers sont constitués en général de graisse et l’autre tiers d’une viande suspecte ! A deux dinars 500 millimes au moins, voilà ce que vous propose une majorité de commerçants, même parmi les enseignes qui passent pour habituellement correctes. Dans certains restaurants, le plat d’escalope grillée ou panée coûte jusqu’à 7 dinars alors qu’on ne vous sert qu’une très fine lamelle aplatie au moins deux fois et quelques frites autour.  Les œufs de « pigeon» A propos des œufs, tout récemment un marchand ambulant nous a proposé un œuf dur à 250 millimes, et a justifié son prix lui aussi par le coût de la marchandise chez les grossiste. Or, renseignement pris, le prix d’un œuf en gros ne dépasse pas les cent millimes. Aujourd’hui, les œufs industriels sont vendus à environ 500 millimes les quatre ; et ce sont en règle générale de minuscules boulettes qu’on peut facilement prendre pour les œufs d’un pigeon ! Et c’est bien sûr vous le …pigeon ! Toute augmentation du prix de l’œuf s’accompagne en Tunisie de bien d’autres augmentations chez les restaurateurs et les gargotiers : un œuf au plat, un brik à l’œuf, un plat tunisien, une « Tastira », un « Keftaji », tout ce qui se prépare aux œufs voit son prix doubler. Pour cinquante millimes ajoutés dans le prix d’un œuf, vous payez jusqu’à un dinar de plus chez ces commerçants ! Le pâtissier aussi majorera ses prix et le confiseur et le marchand de beignets et le fabricant de mayonnaise et le cafetier qui sert le lait de poule et le seul « œuf » (entendez idiot) dans  l’affaire c’est toujours le consommateur !    Les poulets, les dindes et les œufs volent aujourd’hui; et leurs prix s’envolent aussi ! Seul le consommateur bat de l’aile et laisse des plumes au marché ! Badreddine BEN HENDA (Source : « Le Temps » (Quotidien – Tunis), le 8 novembre 2008)

 

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