8 juillet 2007

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TUNISNEWS
8 ème année, N° 2602 du 08.07.2007

 archives : www.tunisnews.net


l’édito  de l’ Audace; Republique ? Reconciliation ?   Vous avez dit republique et reconciliation ?..
Moncef ZID :Ma signature dans le « Bayen »  est elle une faute , une revolte  ou une   interrogation  sur l’avenir de notre Pays ??

Le Temps : Passage de témoin, hier, entre l’ancien et le nouveau Bâtonnier: Me Essid : « Je ne briguerai pas un autre mandat » Le Temps : Interview de S.E.M l’ambassadeur de Grande-Bretagne en Tunisie Le Temps : Mémoire collective – Juillet 1924:Le programme économique de M’hamed Ali Le Temps : Santé – Grande première africaine et arabe à la Clinique de la Soukra ce week-end


Du danger de manipuler les concepts, au risque de brouiller toute visibilité :

 

REPUBLIQUE ? RECONCILIATION ?  

VOUS AVEZ DIT REPUBLIQUE ET RECONCILIATION ?..

 

Par Khaled Ben M’Barek

 

Il y a 50 ans, Bourguiba proclamait la république ; une république qu’il voudra à son image et qui finira à sa stricte mesure, avec la présidence à vie officialisée en 1974. Tout l’édifice s’échouera entre les mains du général félon Zine Ben Ali qui fera de cette entité difforme, mais viable, un domaine familial et une possession exclusive. Depuis 20 ans, ce qui était un malentendu sous Bourguiba est devenu une aberration sous Ben Ali.

Qu’est-ce qu’en effet cette “république” où un despote plus ou moins éclairé élit le peuple, s’adresse à lui à la première personne du pluriel, le félicite ou le châtie selon son humeur. Quelle “république” s’offre-t-elle corps et – surtout- biens à un individu armé qui dispose de ses hommes et de ses femmes comme de méprisables sujets. Certains savent-ils seulement ce qu’ils disent lorsqu’ils parlent de Ben Ali en termes de président de la République ?

La question est donc de savoir, avant de la fêter, si nous autres Tunisiens avons jamais vécu en république. Même les Tunisiens qui tiennent cette interrogation pour excessive ne le font que par réalisme résigné. Quant aux observateurs étrangers, c’est seulement par politesse qu’ils dissimulent leur sourire narquois.

Malgré tout, les Tunisiens ont de tout temps caressé l’espoir que leur Etat évoluerait vers un peu plus de droit ; dès le début de l’ère post-coloniale, des voix au sein même du régime s’étaient élevées[1] pour réclamer plus de liberté et de collégialité face à la boulimie de pouvoir d’un Bourguiba triomphant.

En 1974, ce sont des compagnons de route de ce dernier qui claquent la porte pour protester contre la personnalisation excessive et tout aussi dangereuse du pouvoir. Sept ans plus tard, ce sont ces opposants-là, menés par Ahmed Mestiri qui obtiennent un début d’ouverture, y compris dans un parlement entr’ouvert à la jeune opposition désormais institutionnelle. Nul ne peut oublier l’immense espoir qu’avaient fait naître les élections de 1981 et la grande marge de liberté d’expression qui les avait accompagnées.

Vers la même époque, les islamistes tunisiens avaient fait valoir leur droit à l’action politique dans le cadre d’une république démocratique qui reconnaît le droit de chacun à prendre part à la vie politique. Le parti communiste tunisien était sorti de la clandestinité et des organisations de la gauche radicale agissaient publiquement, même si elles n’étaient que tolérées.

Après 1987, toute velléité de contestation de l’intérieur avait disparu. Ceux qui, à l’instar de Hédi  Baccouche, exprimaient la moindre distance par rapport au pouvoir sont tabassés, menacés, réduits au silence. L’opposition continue à jouer l’espoir. Le Mouvement de la tendance islamique (MTI) obéit au diktat et change sa dénomination en Nahdha ; le Parti ouvrier communiste de Tunisie (PCOT) continue à demander sa légalisation. Tous évitent toutefois de trop gêner le nouveau pouvoir.

Jusqu’aux élections de 1989, qui s’apparentent à une évaluation policière des forces de l’opposition en vue de l’annihiler dans un projet politique global de mainmise sur le pays. Si donc on excepte quelques manifestations de rue à la fin de l’ère Bourguiba, on constate que l’opposition tunisienne a toujours joué l’espoir de retrouver le régime dans une compétition saine pour un Etat de droit et une alternance démocratique.  En un mot pour une République…

Depuis, les Tunisiens savent ce qu’il en a été.

Quid donc de ces appels tantôt enfiévrés, tantôt pathétiques,  à la réconciliation !

Un débat sur ce thème a occupé les espaces tunisiens sur internet de façon très insistante. Il s’adressait et impliquait essentiellement les islamistes du mouvement Ennahdha. Mais dans l’immense majorité des cas, les tenants de cette ligne désignent ce parti comme responsable de l’absence de réconciliation. Ils lui recommandent en gros de reconnaître sa culpabilité, de proclamer sa repentance, de se débarrasser de sa direction, de renoncer à l’activité politique et – pourquoi pas ?- de se rallier au général Ben Ali. Rien de moins !

Ce qui semblait être un vrai malentendu, c’est l’acharnement de certains à présenter cette démarche comme inédite. La réconciliation comme nous l’avons exposé plus haut, qui revient en fait à la paix civile, l’opposition, toutes tendances confondues, l’a toujours placée comme base implicite de son action. C’est ainsi que s’expliquent certaines périodes de stabilité active[2] que le pays a connues à chaque fois que le pouvoir a opéré ou même fait miroiter une volonté un tant soit peu sincère d’ouverture.

Le problème demeure que les tenants de ladite réconciliation sont très divers, mais on peut les classer comme suit :

A-      les agents du général Ben Ali, qui agissent de concert avec la police politique, notamment dans les chancelleries à l’étranger. Leur discours est reconnaissable à leur objectif ultime qui est de rabattre des Tunisiens vers le pouvoir. Le danger de cette catégorie est qu’elle présente son action comme un projet politique et non comme un acte individuel de mercenariat. Certains savent-il seulement ce qu’ils disent en parlant de réconciliation ?

B-      B- des Tunisiens lassés, lessivés, dégoûtés par les années d’exil et de répression sur eux et sur leurs familles. Ce sont ceux qui cherchent à se défaire de leur statut d’opposants ; un statut qui ne correspond pas (ou plus) toujours à une quelconque réalité , y compris pour certains réfugiés statutaires. C’est ce qu’on a pu qualifier de salut individuel.  Cela arrange bien le pouvoir, mais au fond, nul ne peut contester à ces compatriotes le droit de cesser leur engagement politique. C’est un problème de liberté individuelle tant qu’il ne s’accompagne pas de coups de couteau dans le dos des anciens camarades de lutte.

C-      Des Tunisiens qui pensent sincèrement qu’ils pourraient changer quoi que ce soit à la réalité politique en accordant au régime des concessions au-delà de ce qu’il a demandé. Le problème ici c’est que ces personnes s’inscrivent eux aussi dans une ligne politique et non dans une pratique individuelle.

D-      La dernière catégorie est celle de vrais opposants qui pensent qu’il faut savoir changer de tactique dans un équilibre des forces défavorable ; c’est néanmoins un projet politique pour des gens qui attendent des gestes en retour de la part du régime. Ils restent dignes et ne s’aplatissent pas en paillasson sous les bottes du général Régent de Tunis.

 

Ce qu’on retiendra de cette longue polémique c’est le risque qu’elle présente de conforter le pouvoir dans son entêtement maladif à ne rien lâcher aux Tunisiens et même à rogner le reste de ce qu’ils ont pu conserver de libertés et de dignité ; car en fait, pendant ce temps-là, la situation s’est notablement détériorée : loi anti-terroriste fourre-tout, prison à nouveau débordantes, volonté acharnée et affichée de tout mettre sous sa coupe par la violence et la magouille[3]

C’est dans ce cadre qu’il convient de placer la dernière offensive de charme lancée en direction de certains milieux par Moncer Rouissi, le monsieur droits de l’Homme du général Ben ali. Cela a apparemment rapporté gros (des millions présidentiels) à l’ATFD de Mme Khadija Chérif. D’autres contacts seraient en cours pour compromettre le plus de monde possible et semer davantage de zizanie dans une société civile bien incapable de se fixer un cap. M. Rouissi aurait-il du succès pour son passé de militant de gauche ? Est-il possible alors que certains milieux de gauche se laissent instrumentaliser avec autant de facilité ?  Tout cela, dit-on, n’ayant qu’un objectif : la malheureuse réconciliation. Comme quoi, cette notion n’a pas de frontières idéologiques…

En conséquence et sans citer personne, nous disons aux tenants de la réconciliation qui sont de bonne foi : votre démarche n’est pas en adéquation avec les réalités, notamment celle d’un pouvoir impérialiste et hégémonique, dépourvu de toute éthique politique.

Que ceux qui voudraient cesser la lutte s’en aillent dans la dignité, mais que nul ne tente de casser la volonté de ceux qui restent déterminés à tenir tête à l’Immonde.

Et surtout que ceux qui voudraient laisser tomber, n’invoquent d’aucune manière les prisonniers politiques.  Il serait indigne de manger de ce pain-là…


 


[1] Béchir Ben Yahmed est un représentant de cette frange de la nouvelle génération intellectuelle, avant de sombrer de la manière que l’on connaît depuis les années 1990 à force de se transformer en marchand de papier.

[2] Ce qui n’est pas la stagnation morbide de la terreur et de la renonciation par abdication des droits, que vivent les Tunisiens depuis bientôt 20 ans.

[3] Le Conseil de l’ordre a ainsi échappé de justesse à la capture et à un sort funeste. Me Béchir Essid, que nous félicitons chaleureusement, se doit de travailler à rétablir la dignité des avocats qui, pour un peu, devenaient des béni oui-oui…

 
(Source: l’édito  de l’ Audace, juillet/ aout 2007 Num 149/ 150)

 

 

 

Ma signature dans le « Bayen »  est elle une faute , une revolte  ou une   interrogation  sur l’avenir de notre Pays ??

 

Signé  en bas d’un communiqué avec  une liste de personnes asynchrone sur tous les niveaux , adherer , ne pas adherer , étre d’accord à 100% ou à 50 % avec les idées presentés dans le communiqué  ne veut rien dire et ne peut rien faire  dans la réalité des choses , déjà ce moyen de communication est trop « has been »  et reste encore  commode dans les espaces de liberté en mode « paille », ce qui est important  dans toute cette histoire (du Bayen)    c’est  la réaction de nos amis et de nos anciens amis  , leurs réactions  mérite une petite pause , une toute  petite pause de dicussion libre et indépendante.

Comme  refugié politique Tunisien  je peux  répresenter un pourcentage important de « voix (e) » inactives ou mortes ou « KO » ou dans le chemin de la « traiterie ou trahison selon ton expression preferé » .

Cette catégorie répresente des « Jeunes vieux » qui font parti de la generation etudiante 1990.

Cette generation  a donné de son temps , de son energie , de son age , de sa famille , … et elle s’est retrouvée soit  en prison avec ces deux formes connues par tous les tunisiens  , soit  assacinée sous la torture , soit exilée dans divers pays (au moins une trentaine de pays).

La partie exilée  était obligée  de faire  des  compromis dans « le timing » ou agenda  quotidienne  pour finir les etudes  , pour fonder une famille , pour travailler , d’une facon plus simpliste pour faire de la recuperation sur le temps perdu durant des années.

Ce Timinng libre et sans mouvement , ni pression ni engagement  nous a permi de voir les choses d’une facon différente par rapport aux strandards connus  sur le marché de la politique  « pouvoir ou opposition « Nahda » ».

Ce regard libre et indépendant nous a permis de sortir petit à petit du mode de reflexion et de penseé unique dont l’artiste au départ était le pouvoir Tunisien puis dans un second temps le Pouvoir d’ un coté et la Nahda d’un autre coté.

Ce regard libre me permet personnellement de pauser des questions que  je suppose interdite publiquement pour un refugié politique si non il sera traité comme « traitre ou … »

           Qui est courageux dans ce bas et se pourrit monde pour  prendre  la responsabilité totale  et compléte sur ce qui s’est passé en Tunisie depuis 1990  et declarer publiquement avec rigeur et honneteté que le sujet doit étre traiter radicalement comme le cas de nos voisins proches (Algérie et Maroc)

          Qui sera intelligent des deux cotés (le pouvoir et Nahda)  pour dire que ce qu’on a fait et ce qu’ils ont fait  ne mérite pas cette perte incontestable dans les ages  , les hommes, dans le temps , dans l’avenir   ?

          Qui sera capable et sans hesitation et sans maquillage et sans humuliation , et je parle des deux parties  le pouvoir et la  Nahda ,  de faire un « repentit sincére et immediat » ?

          Est-ce que tout ce qui vient du Pouvoir Tunisien est Noir et Faux  et tout ce qui vient du Nahda est forcement vrai et Blanc ?

          Pourquoi la gauche tunisienne critique tout le temps le pouvoir tunsien mais c’est toujours sa main qui prend la mattraque pour frapper les Hommes libres dans notre pays ?

          Pourquoi  la Nahda « islamiste » met toujoours sa main dans celle de la gauche « laique et marxiste »  et refuse de la mettre dans celle du puvoir qui à  des hommes et des femmes pratiquants  et musulmans ?

          Pourquoi la Nahda critique  toujours la dictature et le non renouvelemment dans les institutions  de notre pays et de son coté elle pratique la meme chose mais avec une couverture religieuse ?

          Pourquoi le Pouvoir Tunisien est incapable d’accepter que la différence est humaine et  que les tunsiens de tendance islamique ont existés , existent  et doivent existés pour le bonheur de notre pays et le bonheur de tous les tunisiens ?

          Quand est ce que le pouvoir Tunisien va comprendre que la meilleure voie pour la prosperité et le bonheur et la confiance c’est la liberté et non la repression ?

          Jusqu’à qu’elle limite peut aller le pouvoir Tunisien dans la relation avec les islamistes ? ou bien la limite est déjà bien tracée par  l’elite « marxciste » des conseillers qui entrourent le presidence ??

          Jusqu’à quelle limite peuvent aller les islamistes dans les relations avec le pouvoir en place ?

Si avec toutes  ces questions  , mes amis et mes anciens ne trouvent pas l’explication pourquoi et pour quel motif j’ai signé le communiqué , je vais le dire clairement , j’ai signé car je pense que ni Nahda ni le pouvoir en place ne répond à mes questions et qu’il y a une urgence pour « rassembler toutes les bonnes intentions pour un meilleur avenir pour nous et pour nos enfants »

Juste un dernier mot , mes amis et mes anciens amis m’ont spprimés de leur carnet d’adresse et de leur répertoire telephonique car pour eux  tout ce qui ne fait pas parti de leur « cercle » n’existe pas ou existe autrement « khobsist ».

Ce qui est bizard dans  cette histoire et je finis ce rappel pour de vrai , malgré 17 ans de soufrance, d’exile , de prison , de torture , aucune force dans le mouvement islamique  n’est apparue pour dire que l’avenir n’est pas forcement 100% pouvoir ni 100% Nahdha , il y a des gens qui sont différent et qui sont bons  des deux  cotés et qui sont prés à travailler  ensemble et  qui peuvent  faire le pas pour arreter cette fuite vers l’avant.

Que Allah nous guide et nous aide à voir le bon et meilleur chemin pour le bonheur et la prosperité de notre patri.

 

 

                                                            Moncef ZID

                                                            Chille Mazarin

                                                            07/07/2007


Passage de témoin, hier, entre l’ancien et le nouveau Bâtonnier

• Me Essid : « Je ne briguerai pas un autre mandat »

 
La cérémonie de passation  entre le nouveau bâtonnier  Me Béchir Essid, élu dimanche  1er juillet 2007, et le bâtonnier sortant, Me  Abdessatar  Ben Moussa, s’est déroulée hier, à la Maison de l’Avocat à Tunis. Me Nasr  Ben Ameur qui a présidé l’Assemblée élective, a rappelé, au  début, les résultats  des élections du Bâtonnier et des 7 membres  du Conseil de l’Ordre  des avocats. Ensuite, il a  cédé la parole  à Me Essid qui a souligné : « que les élections se sont déroulées  dans la transparence  la plus totale et c’est   un honneur pour l’avocatie. Je remercie   tous les collègues et surtout Me  Ben Moussa qui, durant son mandat  a défendu l’indépendance  de la profession ». Réformes Le nouveau Bâtonnier  a tenu aussi à féliciter les 7  nouveaux  membres du Conseil de l’Ordre : « nous allons travailler  la main dans la main », a-t-il ajouté, en soulignant qu’il est le Bâtonnier de tous  les avocats. Me Essid a déclaré que « contrairement à ce que certains disent, tous les avocats sont des indépendants  et des professionnels et s’il   y a des sensibilités qui les  différencient c’est un enrichissement ». Le nouveau  Bâtonnier a indiqué  qu’il croit fermement au dialogue pour réaliser les réformes nécessaires et urgentes  de la  profession. Me Essid a  promis qu’il ne briguera  pas un autre mandat « cela  me permet  de travailler librement, sans avoir  en  tête  des visées  électorales »,  a-t-il précisé. Néjib SASSI (Source : « Le Temps » (Quotidien – Tunis), l e7 juillet 2007)

Interview de S.E.M l’ambassadeur de Grande-Bretagne en Tunisie « Je rends hommage à la Tunisie pour sa vision de la tolérance et du dialogue des religions »

 
Tony Blair vient de confier les clés du 10, Downing Street, à son ministre des Finances et rival, Gordon Brown. Quelles seront les priorités du nouveau Premier ministre, déjà maître absolu de l’économie, fidèle adepte de la Livre Sterling et « eurosceptique convaincu » en ce cycle nouveau pour l’Europe, marqué par le retour de la France sur la scène internationale ? La Grande-Bretagne reconsidèrera-t-elle sa politique irakienne ? Quelle évaluation des récents actes « terroristes » à Glasgow et à Londres ? Et, en ce qui concerne les relations bilatérales : où en sommes-nous ? Son Excellence, Alan Goulty, a bien voulu nous recevoir et il n’a ni esquivé ni contourné aucune question… Oui, beaucoup de flegme.. *** • Le Temps : Excellence, l’actualité est marquée par les attentats de ces derniers jours à Londres et à Glasgow. Ne pourrait-on pas croire que c’est un c’est  message  adressé M. Brown   à propos de l’implication britannique en Irak, par exemple, toujours est-il que la communauté musulmane en Grande-Bretagne est soumise à une forte pression… – Son Excellence, Alan Goulty : Il faut savoir relativiser et il ne faut, surtout pas, exagérer. Des incidents, certes, mais il n’y a pas de morts ni de blessés. Il serait prématuré d’être fixé quant aux motivations des auteurs de ces attentats. Les investigations sont en cours. On vient, certes, de baisser le niveau de vigilance mais, aujourd’hui, partout dans le monde, il faut être vigilant. Sachez que la communauté musulmane en Grande-Bretagne est presque totalement intégrée. La politique du gouvernement de M. Brown, comme d’ailleurs, celle de M. Blair, vise l’intégration tout en respectant la diversité. Pour nous, la diversité  est une chose essentielle. Et cela veut dire que nous sommes tous égaux devant la loi mais que nous sommes contre les préjugés raciaux, religieux et ethniques. La communauté musulmane en Grande-Bretagne n’a, donc, pas subi des pressions  comme vous le dites… • L’Irak, alors… – C’est une question totalement différente. Ce serait inconcevable qu’un homme ou une femme essaient de se suicider pour ce qu’ils croient etre un idéal, en Grande-Bretagne. Les incidents qui viennent de se produire sont des actes criminels, plutôt que des actes terroristes. Maintenant, si on parle de l’Irak, disons que la situation s’est améliorée  la bas. Certes, c’est lent: un processus lent de réconciliation entre Irakiens et un processus tout aussi lent de désengagement des forces de la coalition au profit des forces irakiennes. Sauf que la Grande-Bretagne a bien restitué deux provinces. Cela dit, le problème réel consiste en ceci : des Musulmans qui s’entre-tuent… Et, on ne sait trop si c’est au nom du nationalisme ou de la religion. J’entends parler, un peu partout, de nouvelles croisades : mais je le répète, ce sont les Musulmans qui s’entre-tuent ! Et là , je rends hommage á la vision qu’a la Tunisie de la religion, de la tolérance et du dialogue des civilisations. La Tunisie est, sans doute, le seul pays du monde arabe á avoir des idées et des projets réformistes sur ce plan. Il faut faire la différence, cependant : il y a des opposants pacifistes et ceux qui appellent à la violence. Avec les premiers, on peut approfondir le dialogue ; avec les autres, il n’y a pas de discussion possible. • … Et ces intégristes tunisiens, que la Grande-Bretagne héberge depuis longtemps, seraient-ils, à  vos yeux,  des “opposants pacifistes”  ? – Ils ont été accusés et condamnés pour des actes terroristes commis en Tunisie. Quelqu’un a pu obtenir l’asile politique en Grande-Bretagne. Mais chez nous, tout dépend de ses actes et de sa conduite. S’il dévie, il répondra de ses actes. • Justement, en dépit de cette situation, quel est votre jugement sur les relations tuniso-britanniques. – En dehors de ces individus, les relations sont bonnes et, mêmes optimales. Il y a une grande activité diplomatique entre les deux pays et nous coopérons dans des domaines pointus. Nous venons de signer un mémorandum d’entente quant à la modernisation du service public; British Gas est déjà bien installé en Tunisie : Shell et d’autres firmes lui emboîteront le pas. Nous coopérons, donc, intensément dans le domaine de l’énergie, nous travaillons ensemble sur les changements climatiques . Pour ce qui est du tourisme , le nombre de touristes britanniques a diminué de 12% sur les cinq premiers mois de 2007, et si cette tendance se confirme, la fourchette s’établira autour des 300 mille, cette année. L’année 2006 a été une année record avec 350 mille touristes. • Mais, c’est le « Patient anglais » qui  aime se faire soigner chez nous : le tourisme médical ce sont les Britanniques qui l’exploitent le mieux (avec les Libyens), en Tunisie… – Oui, la chirurgie esthétique, la dermatologie etc… Les services médicaux en Tunisie sont excellents. Ma mère a chuté et a eu une fracture du col du fémur : l’intervention fut une réussite totale. Cela dit, j’aime bien le film de Bertolucci, mais je ne peux pas me limiter á comptabiliser  les patients anglais . Il faut que beaucoup plus de monde, en Grande-Bretagne, visite la Tunisie. • Qu’attendent les Britanniques de M. Brown, même si tout le monde sait qu’il exerçait le contrôle absolu de l’économie anglaise ? – Il insufflera, sans doute, un changement sans renier ce qui a été fait durant les dix années écoulées. Il a appelé des personnalités de premier plan dans son gouvernement mais, globalement, on ne s’attend pas á de très grands changements… Sinon, vous aurez constaté que les récents incidents ont été traités avec calme, flegme et dans une approche pragmatique. • M. Brown a toujours été très actif dans cette commission d’aide á l’Afrique, alors que M. Blair, comme M.Bush, d’ailleurs, n’ont jamais été très pressés de débourser les fonds dont les montants annoncés  se rapetissent ,  presque systématiquement. – Je ne suis pas d’accord. M. Brown continuera sur cette lancée puisqu’il en est l’un des instigateurs. Moi, je ne parlerais pas de chiffres… mais d’efficacité et de fonds qui ne doivent pas se disperser et qui ne doivent pas être gaspillés. • Et sur le versant européen : M. Brown maintient ses « lignes rouges », quelque chose qui rappelle paradoxalement Mme Thatcher :  « l’Europe se fera sans l’Angleterre et la Livre Sterling restera telle qu’elle »… -Nous avons une Livre forte et nous sommes pour une Union Européenne moderne : élimination des subventions, compétitivité, marché unique… C’est notre vision de l’Europe.  J’ajoute que plus de 17% de toute l’aide de L’Union Europeenne, y compris à la Tunisie, est fournie par le Royaume Uni. • Excusez-moi, Excellence, mais vous ne répondez pas à ma question : ces « lignes rouges » de M. Brown et même face au  « Traité simplifié »  de M. Sarkozy, qu’en est-il ? -Disons que tout le monde est prudent. Nos voisins sont prudents et nous sommes prudents… Mais je le répète : il faut qu’un traité soit efficace et pragmatique. • La France est en train de recouvrer un rôle diplomatique à sa dimension avec l’élection de M. Sarkozy. Le président français propose un grand projet euro-méditerrannéen et qui impliquerait fortement l’Afrique. M. Bush a son projet à lui, un Grand Moyen-Orient, fonctionnant selon le modèle démocratique américain : qu’est-ce qui est plus palpable, plus réalisable  à vos yeux ? – Je constate que beaucoup de gens en Tunisie parlent des deux rives de la Méditerranée… Normal. Vous, vous n’avez pas un hinterland sud mais le côté nord de la Méditerranée a un important hinterland nord. Maintenant, on parle d’espace euro-méditerranéen, mais le cadre existe. Ne convient-il pas de relancer le Processus de Barcelone de 1995, là où on a institutionnalisé  (sur le papier) les sous-groupes, avec des zones de libre-échange ? Douze ans après,  les résultats tardent á se concrétiser. Au contraire, les échanges bilatéraux prennent le dessus sur ceux au sein des grands  espaces régionaux. La Tunisie représente 10 millions de  consommateurs. Marché petit pour les investisseurs. En revanche, l’espace maghrébin représente 80 millions  de consommateurs : là tout le monde y trouverait  son compte. Et par surcroît, la Tunisie a des atouts á faire valoir au niveau régional : climat  politique, sécurité, stabilité, transparence dans le monde  des affaires… Mais il y a aussi le problème de l’employabilité des diplômés du supérieur… C’est pour vous dire  que, plutôt que de perdre  du temps, a  signer des protocoles pour mettre en place de nouvelles structures, réactivons celles qui existent et passons a l’action. Je pense qu’il faut dynamiser le processus  de Barcelone. • Et pour le projet  de M. Bush… ? -On  commence déjà par ceux qui veulent bien y adhérer… • Donc, selon vous, plutôt un nouveau découpage sous l’appellation du Grand  Moyen-Orient … Lors  des années 20, après la chute de l’Empire Ottoman,  un Lord anglais avait procédé lui-même à un découpage, au feutre, sur une carte,  du  Golfe  et  du Moyen-Orient… et les résultats  sont la … – Trop facile ! Il y a une tendance á critiquer  les autres  pour des problèmes  qui sont les vôtres (je ne parle pas  de votre pays).  Les peuples du Moyen-Orient doivent faire leur propre paix, assumer leur propre responsabilités.  Qu’a dit Bourguiba  en 65 à Jéricho : il leur a dit : réglez le problème  entre vous !… C’est  une constante  en Tunisie : le Président Ben Ali appelle à transcender les conflits  inter-arabes… Ce découpage  des années  20 fait  partie de l’histoire… C’est  dans les salons qu’on continuera à en débattre. Que fait-on du présent? C’est à nous de l’assumer. Peut-être que les soldats britanniques n’auraient jamais été en Irak si on avait  eu, à Londres, la certitude que ce ne serait pas aussi simple ! Peut-être que oui, peut-être que non, en fait ! • Oui, mais, Excellence, Ben Laden est une bombe de fabrication américaine… – Je ne suis pas de cet avis… A mon sens, l’intégrisme et le terrorisme ne résisteront pas au dialogue des religions, des cultures et des ethnies. Et cette étincelle  de paix doit partir du monde arabe,  sans exclure Israel, ni la Palestine. (Source : « Le Temps » (Quotidien – Tunis), l e7 juillet 2007)

Les résultats de la session de contrôle du baccalauréat

34,52 % de réussite dans les lycées étatiques

 
Le ministère de l’Education et de la Formation a annoncé, dans un communiqué rendu public samedi, que l’examen du baccalauréat 2007 a abouti aux résultats suivants: 1/ La session de contrôle :   18222 candidats ont été déclarés admis dont 15094 relevant des lycées publics soit un taux d’admission de 34,52 pour cent -Section lettres :  Ont participé à la session de contrôle 23846 candidats. 8561 ont été déclarés admis dont 6552 candidats relevant des lycées publics soit un taux d’admission de 41,97 pour cent -Section mathématiques : Ont participé à la session de contrôle 6292 candidats. 887 ont été déclarés admis, dont 782 relevant des lycées publics soit un taux d’admission de 14,82 pour cent. -Section sciences expérimentales : Ont participé à la session de contrôle 8315 candidats. Le nombre des admis a été de 2912 dont 2727 relevant des lycées publics soit un taux d’admission de 35,71 pour cent. -Section économie et gestion : Ont participé à la session de contrôle 10599 candidats. le nombre des candidats admis a été de 3719 dont 3055 relevant des lycées publics soit un taux d’admission de 36,58 pour cent. -Section technique : Ont participé à la session de contrôle 7576 candidats. 2119 candidats ont été déclarés admis, dont 1954 relevant des lycées publics soit un taux d’admission de 28,69 pour cent. -Section Sport : Ont participé à la session de contrôle 38 candidats dont 24 ont été déclarés admis, soit un taux de réussite de 63,16 pour cent.  2/Les résultats définitifs de l’examen du baccalauréat (session de juin 2007):   138245 candidats se sont présentés à l’examen du baccalauréat Le nombre des candidats admis est de : – 68456 candidats relevant des lycées publics, – 6756 candidats relevant des lycées privés – 32 candidats libres.   Ainsi, le nombre global des candidats admis est de 75244 élèves dont les filles représentent un taux de 61 pour cent. (Source : « Le Temps » (Quotidien – Tunis), le 8 juillet 2007)

Mémoire collective – Juillet 1924 Le programme économique de M’hamed Ali

 
Lorsque, devant un auditoire enthousiaste, M’hamed Ali exposa sa théorie de la coopération entre les secteurs économiques, à la salle de la Khaldounia, le 23 juin 1924 il était convaincu que la création de coopératives de consommation, de crédit et de production, était le seul moyen de s’en sortir, aussi bien pour les ouvriers que pour les paysans et les fonctionnaires c’est-à-dire tous ceux qui n’ont pas de grands capitaux. Ces coopératives étaient des sociétés d’entraide notamment dans le domaine commercial, industriel et agricole où les actionnaires seront des ouvriers qui placeront ce qu’ils ont comme capitaux, même si pour la plupart ceux-ci étaient faibles, afin de les faire fructifier à l’unisson. Ce fut dans ce but qu’un comité provisoire a été élu en juillet 1924 en vue de collecter les actions de la part des ouvriers, fixées à 100F pour chaque ouvrier qui devait s’en acquitter en quatre tranches. Les bénéfices devaient être repartis entre tous les actionnaires de manière équitable. En fait M’hamed Ali était influencé par le courant réformiste de l’époque, notamment des jeunes Zeïtouniens dont Tahar Haddad. Celui-ci dans son ouvrage. “Les travailleurs tunisiens et la naissance du mouvement syndical”, considérait qu’il n’y avait pas lieu, à l’époque, d’envisager comme ce fut le cas en Europe une lutte de classes. Il n’y avait un système économique où on pouvait parler d’employeurs et de salariés “Le conflit majeur, dans notre société n’est pas entre salariés et patrons mais entre emprunteurs et usuriers” affirmait-il dans son ouvrage précité. Il n’y avait pas lieu d’inciter à un soulèvement des ouvriers. “Les prémices de cette révolution qu’il est possible de préparer en semant l’esprit révolutionnaire, n’existent en aucune manière aujourd’hui dans le royaume tunisien, qui n’a pas adopté jusqu’ici la forme d’évolution sociale européenne en matière de développement de la richesse…”. Tahar Haddad considérait qu’il n’y avait pas de contradiction entre artisans et patrons. Le conflit étant entre le peuple colonisé dans son ensemble et les autorités coloniales. Partant de cette idée exprimée par Tahar Haddad, qui n’était que conforme à la réalité, du système économique de l’époque, M’hamed Ali avait préconisé, préalablement à la formation d’un syndicat, de prémunir les travailleurs de garantie, par la création de coopératives leur permettant une certaine sécurité économique. Il avait donc dans l’esprit d’entreprendre une réforme économique ce qui importait pour lui c’était la conquête du pouvoir économique par tous les producteurs et travailleurs tunisiens auxquels il proposa une union à travers le système de coopératives. Il voulut ainsi, et à l’instar de ce qui se passait en Europe et notamment en Allemagne, jeter les bases d’un système économique adéquat sans lequel, estimait-il, il n’y avait pas de mouvement politique possible. Tahar Haddad, qui était son soutien et son bras droit l’affirmait dans son ouvrage précité en écrivant entre autres : “Le mouvement politique, à lui seul, est insuffisant. Il faut un développement scientifique et économique”. Toutefois, M’hamed Ali a eu beaucoup difficultés à réaliser ce programme économique qui était jugé utopique par la plupart des travailleurs tunisiens eux-mêmes. La plupart des ouvriers gagnaient 6 francs par jour à l’époque. Les dockers en gagnaient 13. Comment pouvaient-ils verser chacun 100 francs même si c’était en quatre tranches soit 25 francs par tranche ? L’approche en elle-même était réalisable, il fallait donc rediscuter le quantum de la somme à payer par chaque ouvrier à titre de participation. Toutefois les évènements qui avaient surgi au port de Tunis le 13 août 1924, allaient obliger M’hamed Ali et les membres du comité provisoire, à surseoir à ce programme économique. La grève des dockers annonça le commencement de la lutte ouvrière en Tunisie à l’occasion de laquelle M’hamed Ali jugea utile de créer un syndicat purement tunisien afin de mieux défendre les intérêts des travailleurs. S’il n’avait réussi à les réunir au sein d’une organisation économique, il put le faire par la création de la CGTT, premier syndicat purement tunisien. Ahmed YOUNES (Source : « Le Temps » (Quotidien – Tunis), le 8 juillet 2007)

Santé – Grande première africaine et arabe à la Clinique de la Soukra ce week-end Ablation d’une tumeur de cerveau chez quatre patients en « mode éveillé »  

 
La médecine ne cesse de réaliser des progrès. Les chercheurs dans ce domaine œuvrent d’arrache-pied pour développer les techniques d’intervention et réduire ainsi les risques pour les patients. La chirurgie de la tumeur du cerveau en condition réveillée appliquée en France depuis dix ans fait écho en Tunisie. Une équipe de médecins multidisciplinaires de la clinique de la Soukra réalise aujourd’hui la quatrième intervention basée sur cette technique. Les deux premiers cas ont été opérés il y a déjà une année avec l’assistance et le savoir-faire du professeur Hugues Duffau, neurochirurgien au CHRU Montpellier. Pour avoir une idée précise sur cette technique et ses avantages, nous avons contacté docteur Sadok Ben Amor, neurochirurgien ainsi que le Pr Hugues Duffau. Très confiants, les deux spécialistes nous ont parlé à cœur  ouvert quelques minutes juste avant l’intervention.  « Il s’agit d’une intervention chirurgicale en condition réveillée lors de l’ablation de la tumeur du cerveau qui est une zone fonctionnelle importante pour le quotidien », déclare Dr Sadok Ben Amor, neurochirurgien de la nouvelle technique d’intervention appliquée à la clinique de la Soukra. Une équipe de spécialistes multidisciplinaire procède aujourd’hui la quatrième opération et ce, avec l’assistance du professeur Hugues Duffau, neurochirurgien au CHRU Montpellier (France) qui a développé cette méthode de travail il y a dix ans. Partant du principe que le cerveau n’engendre pas de douleurs lors de l’opération et le fait de le manipuler n’entraîne pas des répercussions douloureuses, la chirurgie en condition réveillée lors de l’ablation de la tumeur est en train d’occuper une position importante dans la médecine. « Grâce à cette méthodologie, les neurologues ont plus de possibilités de délimiter les zones fonctionnelles essentielles. Nous pouvons également enlever le maximum de la lésion sans créer des dégâts permanents », explique Dr Ben Amor. Contrairement à la technique classique où « le patient subit l’opération tout en étant totalement anesthésié ce qui représente un risque plus important sur sa santé, la nouvelle technique permet de multiplier les chances de réussite et de réintégration des patients dans la vie quotidienne » selon le spécialiste. « Les chirurgiens enlevaient même moins la tumeur », ajoute-t-il. Technique âgée de 10 ans Faisant la chronologie de cette technique, Dr Ben Amor a précisé « qu’elle a été utilisée depuis dix ans mais qu’elle a été limitée par les techniques d’anesthésie et même la réticence des médecins car elle a été toute nouvelle. Toutefois, le Pr Hugues Duffau a cru à cette méthode », enchaîne-t-il. Les résultats positifs ont été manifestes et la nouvelle méthode a prouvé sa fiabilité. « Le taux de réussite de cette opération est trois fois plus important », déclare le Pr Duffau. Il a ajouté que 95 % des patients ont repris leur rythme de vie normal.  D’ailleurs, nous avons réussi à enlever trois fois de plus de la tumeur », précise le spécialiste avec confiance. Pour mieux valoriser son travail, le Pr Duffau garde contact avec ses patients. « L’expérience a démontré que les malades vivent plus longtemps et que chaque fois qu’on leur demande s’ils sont prêts à refaire l’expérience ils disent oui », rétorque-t-il. Pour mieux réussir cette opération dans la Clinique de la Soukra, une équipe de spécialistes multidisciplinaire a été formée. Il est question entre autres de neurologues, anesthésistes, orthophonistes… Objectif commun, réaliser l’intervention dans les meilleures conditions et multiplier les chances de réussite. D’ailleurs, le patient représente un partenaire essentiel. Etant donné qu’il sera réveillé « pour tester son réflexe pour le mouvement, le langage ainsi que la motricité », explique Dr Ben Amor. « Nous comptons continuer dans ce processus soit la technique d’indépendance pour attaquer dans une deuxième phase des lésions plus difficiles », toujours d’après la même source. Il sera question, notamment de « l’organisation supérieure, de la vision, de la mémoire… » selon le spécialiste. Sana FARHAT (Source : « Le Temps » (Quotidien – Tunis), le 8 juillet 2007)

Pr Rachid Manaï, neurologue, Directeur Médical à la Clinique de la Soukra  « Nous œuvrons sur une base de travail et une technique qui font partie de méthodes innovantes »

 
L’introduction de la technique de chirurgie en condition réveillée lors de l’ablation de la tumeur du cerveau dans la Clinique de la Soukra s’inscrit dans le cadre de son plan de travail qui se base sur l’innovation. Une équipe de médecins multidisciplinaire a été formée pour prendre en charge les patients selon des normes innovantes qui n’existent même pas en Europe. Pour parler davantage de cette méthode de travail, nous avons donné la parole au Pr Rachid Manaï, neurologue et Directeur Médical à la Clinique de la Soukra Le Temps La Clinique de la Soukra a ouvert ses portes il y a quelques années, mais la technique de chirurgie en condition réveillée lors de l’ablation de la tumeur du cerveau n’e fut appliquée que l’année dernière. Dr Rachid Manaï : Il n’est pas évident de monter une clinique. Il est en fait difficile d’installer le matériel, de former le personnel compétent et par conséquent constituer des équipes de travail performantes. La première étape consiste en la mise en marche d’une structure complète ce qui demande du temps. A ce niveau, nous avons été performants. Car la Clinique de la Soukra a fait beaucoup de réalisations. Nous avons même été révolutionnaires étant donné que nous en sommes à nos 4èmes journées scientifiques qui sont d’ordre international. Des réunions de haut niveau se tiennent chaque année dans les enceintes de notre clinique. La Clinique de la Soukra œuvre sur une base de travail et une technique qui font partie d’un ensemble de méthodes innovantes. C’est une conception toute nouvelle même par rapport à l’Europe. Le patient passe par toutes les étapes sans quitter la clinique. Pour ce faire, nous avons essayé de constituer des équipes de travail adéquate. Car la médecine actuelle n’est plus compatible avec le principe solitaire. Il s’agit de la médecine complexe et difficile, d’où l’importance de prendre en charge le malade. Nous n’opérons pas une tumeur mais un cerveau. Ainsi une équipe multidisciplinaire veille à l’accomplissement de ces interventions. Désormais, aucune maladie ne sera prise en solitaire. Le patient demande davantage à être informé d’où l’importance de travailler en équipe. Il s’agit donc du principal objectif de la Clinique de la Soukra ? Notre but est de constituer des équipes et de leur préparer les conditions favorables du travail. Et ce à travers la mise en place du matériel optimal. La clinique investit dans ce domaine. Pour appliquer cette nouvelle technique en Tunisie, vous avez eu recours au savoir-faire du Pr Hugues Duffau. La coopération est à ce point essentielle pour vous ? Notre situation est tout à fait particulière. J’ai fait une longue carrière professionnelle à l’étranger ce qui m’a permis de nouer des contacts avec des CHU en France. Nous visons à établir des passerelles entre la Clinique de la Soukra et d’autres partenaires car la continuité est importante dans le domaine de la médecine. Ceci n’empêche que nous œuvrons à être autonomes grâce à notre équipe de travail que nous avons formé et le matériel dont nous disposons. Comptez-vous vous engager dans la recherche scientifique ? La recherche scientifique demande beaucoup de moyens d’autant plus qu’il faut avoir une conception claire dans le domaine. La recherche se réalise dans les centres hospitalo-universitaires. Malgré cela nous sommes sensibles à ce problème et nous essayons de contribuer à ce volet à travers les publications. La formation post-universitaire est aussi l’un de nos objectifs. Nous organisons à cet effet des journées scientifiques qui sont d’un niveau très respectable. Cela s’inscrit dans la formation continue des médecins. S.F (Source : « Le Temps » (Quotidien – Tunis), le 8 juillet 2007


 

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