TUNISNEWS  
 8 ème année,              N° 2602 du 08.07.2007
  
     
  
    
  
  
 l’édito  de l’ Audace; Republique ?                           Reconciliation ?   Vous avez dit republique et                           reconciliation ?..
 Moncef ZID :Ma signature dans                           le « Bayen »  est elle une faute , une revolte  ou                           une   interrogation  sur l’avenir de notre Pays ??
Le                           Temps : Passage de témoin, hier, entre l’ancien et le                           nouveau Bâtonnier: Me Essid : « Je ne briguerai pas un                           autre mandat »                           Le Temps : Interview de S.E.M                           l’ambassadeur de Grande-Bretagne en Tunisie                           Le Temps : Mémoire collective – Juillet 1924:Le                           programme économique de M’hamed Ali                           Le Temps : Santé – Grande                           première africaine et arabe à la Clinique de la Soukra                           ce week-end
  
 
 
 
 
 
 
 
  
                  Du danger de manipuler les concepts, au risque de brouiller                 toute visibilité :
                   
                  REPUBLIQUE ? RECONCILIATION ?   
                  VOUS AVEZ DIT REPUBLIQUE ET RECONCILIATION ?..
   
   
 Par Khaled Ben M’Barek
                 
  Il y a 50 ans, Bourguiba proclamait la                 république ; une république qu’il voudra à son image et qui                 finira à sa stricte mesure, avec la présidence à vie                 officialisée en 1974. Tout l’édifice s’échouera entre les mains                 du général félon Zine Ben Ali qui fera de cette entité difforme,                 mais viable, un domaine familial et une possession exclusive.                 Depuis 20 ans, ce qui était un malentendu sous Bourguiba est                 devenu une aberration sous Ben Ali.
  Qu’est-ce qu’en effet cette “république”                 où un despote plus ou moins éclairé élit le peuple, s’adresse à                 lui à la première personne du pluriel, le félicite ou le châtie                 selon son humeur. Quelle “république” s’offre-t-elle corps et –                 surtout- biens à un individu armé qui dispose de ses hommes et                 de ses femmes comme de méprisables sujets. Certains savent-ils                 seulement ce qu’ils disent lorsqu’ils parlent de Ben Ali en                 termes de président de la République ?
  La question est donc de savoir, avant de                 la fêter, si nous autres Tunisiens avons jamais vécu en                 république. Même les Tunisiens qui tiennent cette interrogation                 pour excessive ne le font que par réalisme résigné. Quant aux                 observateurs étrangers, c’est seulement par politesse qu’ils                 dissimulent leur sourire narquois. 
  Malgré tout, les Tunisiens ont de tout                 temps caressé l’espoir que leur Etat évoluerait vers un peu plus                 de droit ; dès le début de l’ère post-coloniale, des voix au                 sein même du régime s’étaient élevées[1]                 pour réclamer plus de liberté et de collégialité face à la                 boulimie de pouvoir d’un Bourguiba triomphant.
  En 1974, ce sont des compagnons de route                 de ce dernier qui claquent la porte pour protester contre la                 personnalisation excessive et tout aussi dangereuse du pouvoir.                 Sept ans plus tard, ce sont ces opposants-là, menés par Ahmed                 Mestiri qui obtiennent un début d’ouverture, y compris dans un                 parlement entr’ouvert à la jeune opposition désormais                 institutionnelle. Nul ne peut oublier l’immense espoir                 qu’avaient fait naître les élections de 1981 et la grande marge                 de liberté d’expression qui les avait accompagnées.  
  Vers la même époque, les islamistes                 tunisiens avaient fait valoir leur droit à l’action politique                 dans le cadre d’une république démocratique qui reconnaît le                 droit de chacun à prendre part à la vie politique. Le parti                 communiste tunisien était sorti de la clandestinité et des                 organisations de la gauche radicale agissaient publiquement,                 même si elles n’étaient que tolérées. 
  Après 1987, toute velléité de contestation                 de l’intérieur avait disparu. Ceux qui, à l’instar de Hédi                  Baccouche, exprimaient la moindre distance par rapport au                 pouvoir sont tabassés, menacés, réduits au silence. L’opposition                 continue à jouer l’espoir. Le Mouvement de la tendance islamique                 (MTI) obéit au diktat et change sa dénomination en Nahdha ; le                 Parti ouvrier communiste de Tunisie (PCOT) continue à demander                 sa légalisation. Tous évitent toutefois de trop gêner le nouveau                 pouvoir. 
  Jusqu’aux élections de 1989, qui                 s’apparentent à une évaluation policière des forces de                 l’opposition en vue de l’annihiler dans un projet politique                 global de mainmise sur le pays. Si donc on excepte quelques                 manifestations de rue à la fin de l’ère Bourguiba, on constate                 que l’opposition tunisienne a toujours joué l’espoir de                 retrouver le régime dans une compétition saine pour un Etat de                 droit et une alternance démocratique.  En un mot pour une                 République…
  Depuis, les Tunisiens savent ce qu’il en a                 été. 
  Quid donc de ces appels tantôt enfiévrés,                 tantôt pathétiques,  à la réconciliation !
  Un débat sur ce thème a occupé les espaces                 tunisiens sur internet de façon très insistante. Il s’adressait                 et impliquait essentiellement les islamistes du mouvement                 Ennahdha. Mais dans l’immense majorité des cas, les tenants de                 cette ligne désignent ce parti comme responsable de l’absence de                 réconciliation. Ils lui recommandent en gros de reconnaître sa                 culpabilité, de proclamer sa repentance, de se débarrasser de sa                 direction, de renoncer à l’activité politique et – pourquoi                 pas ?- de se rallier au général Ben Ali. Rien de moins !  
  Ce qui semblait être un vrai malentendu,                 c’est l’acharnement de certains à présenter cette démarche comme                 inédite. La réconciliation comme nous l’avons exposé plus haut,                 qui revient en fait à la paix civile, l’opposition, toutes                 tendances confondues, l’a toujours placée comme base implicite                 de son action. C’est ainsi que s’expliquent certaines périodes                 de stabilité active[2]                 que le pays a connues à chaque fois que le pouvoir a opéré ou                 même fait miroiter une volonté un tant soit peu sincère                 d’ouverture. 
  Le problème demeure que les tenants de                 ladite réconciliation sont très divers, mais on peut les classer                 comme suit :
  A-                                      les agents du général Ben Ali, qui agissent de concert avec la                 police politique, notamment dans les chancelleries à l’étranger.                 Leur discours est reconnaissable à leur objectif ultime qui est                 de rabattre des Tunisiens vers le pouvoir. Le danger de cette                 catégorie est qu’elle présente son action comme un projet                 politique et non comme un acte individuel de mercenariat.                 Certains savent-il seulement ce qu’ils disent en parlant de                 réconciliation ? 
  B-                                      B- des Tunisiens lassés, lessivés, dégoûtés par les années                 d’exil et de répression sur eux et sur leurs familles. Ce sont                 ceux qui cherchent à se défaire de leur statut d’opposants ; un                 statut qui ne correspond pas (ou plus) toujours à une quelconque                 réalité , y compris pour certains réfugiés statutaires. C’est ce                 qu’on a pu qualifier de salut individuel.  Cela arrange                 bien le pouvoir, mais au fond, nul ne peut contester à ces                 compatriotes le droit de cesser leur engagement politique. C’est                 un problème de liberté individuelle tant qu’il ne s’accompagne                 pas de coups de couteau dans le dos des anciens camarades de                 lutte.
  C-                                      Des Tunisiens qui pensent sincèrement qu’ils pourraient changer                 quoi que ce soit à la réalité politique en accordant au régime                 des concessions au-delà de ce qu’il a demandé. Le problème ici                 c’est que ces personnes s’inscrivent eux aussi dans une ligne                 politique et non dans une pratique individuelle.
  D-                                      La dernière catégorie est celle de vrais opposants qui pensent                 qu’il faut savoir changer de tactique dans un équilibre des                 forces défavorable ; c’est néanmoins un projet politique pour                 des gens qui attendent des gestes en retour de la part du                 régime. Ils restent dignes et ne s’aplatissent pas en paillasson                 sous les bottes du général Régent de Tunis.
   
  Ce qu’on retiendra de cette longue                 polémique c’est le risque qu’elle présente de conforter le                 pouvoir dans son entêtement maladif à ne rien lâcher aux                 Tunisiens et même à rogner le reste de ce qu’ils ont pu                 conserver de libertés et de dignité ; car en fait, pendant ce                 temps-là, la situation s’est notablement détériorée : loi                 anti-terroriste fourre-tout, prison à nouveau débordantes,                 volonté acharnée et affichée de tout mettre sous sa coupe par la                 violence et la magouille[3]…                
  C’est dans ce cadre qu’il convient de                 placer la dernière offensive de charme lancée en direction de                 certains milieux par Moncer Rouissi, le monsieur droits de                 l’Homme du général Ben ali. Cela a apparemment rapporté gros                 (des millions présidentiels) à l’ATFD de Mme Khadija Chérif.                 D’autres contacts seraient en cours pour compromettre le plus de                 monde possible et semer davantage de zizanie dans une société                 civile bien incapable de se fixer un cap. M. Rouissi aurait-il                 du succès pour son passé de militant de gauche ? Est-il possible                 alors que certains milieux de gauche se laissent                 instrumentaliser avec autant de facilité ?  Tout cela, dit-on,                 n’ayant qu’un objectif : la malheureuse réconciliation. Comme                 quoi, cette notion n’a pas de frontières idéologiques…
  En conséquence et sans citer personne,                 nous disons aux tenants de la réconciliation qui sont de                 bonne foi : votre démarche n’est pas en adéquation avec les                 réalités, notamment celle d’un pouvoir impérialiste et                 hégémonique, dépourvu de toute éthique politique.  
  Que ceux qui voudraient cesser la lutte                 s’en aillent dans la dignité, mais que nul ne tente de casser la                 volonté de ceux qui restent déterminés à tenir tête à l’Immonde.                
  Et surtout que ceux qui voudraient laisser                 tomber, n’invoquent d’aucune manière les prisonniers                 politiques.  Il serait indigne de manger de ce pain-là…
  
 
                       [1]                     Béchir Ben Yahmed est un représentant de cette frange de la                     nouvelle génération intellectuelle, avant de sombrer de la                     manière que l’on connaît depuis les années 1990 à force de                     se transformer en marchand de papier.
 
                       [2]                     Ce qui n’est pas la stagnation morbide de la terreur et de                     la renonciation par abdication des droits, que vivent les                     Tunisiens depuis bientôt 20 ans.
 
                       [3]                     Le Conseil de l’ordre a ainsi échappé de justesse à la                     capture et à un sort funeste. Me Béchir Essid, que nous                     félicitons chaleureusement, se doit de travailler à rétablir                     la dignité des avocats qui, pour un peu, devenaient des béni                     oui-oui…
  
 
  
                 
 (Source:                 l’édito  de l’ Audace, juillet/ aout 2007 Num 149/ 150)
                 
                 
  
   
  Ma signature dans le « Bayen »  est elle une                 faute , une revolte  ou une   interrogation  sur l’avenir de                 notre Pays ??
   
  Signé  en bas d’un communiqué avec  une                 liste de personnes asynchrone sur tous les niveaux , adherer ,                 ne pas adherer , étre d’accord à 100% ou à 50 % avec les idées                 presentés dans le communiqué  ne veut rien dire et ne peut rien                 faire  dans la réalité des choses , déjà ce moyen de                 communication est trop « has been »  et reste encore  commode                 dans les espaces de liberté en mode « paille », ce qui est                 important  dans toute cette histoire (du Bayen)    c’est  la                 réaction de nos amis et de nos anciens amis  , leurs réactions                  mérite une petite pause , une toute  petite pause de dicussion                 libre et indépendante.
  Comme  refugié politique Tunisien  je peux                  répresenter un pourcentage important de « voix (e) » inactives                 ou mortes ou « KO » ou dans le chemin de la « traiterie ou                 trahison selon ton expression preferé » .
  Cette catégorie répresente des                 « Jeunes vieux » qui font parti de la generation etudiante 1990.
  Cette generation  a donné de son temps ,                 de son energie , de son age , de sa famille , … et elle s’est                 retrouvée soit  en prison avec ces deux formes connues par tous                 les tunisiens  , soit  assacinée sous la torture , soit exilée                 dans divers pays (au moins une trentaine de pays).
  La partie exilée  était obligée  de faire                  des  compromis dans « le timing » ou agenda  quotidienne  pour                 finir les etudes  , pour fonder une famille , pour travailler ,                 d’une facon plus simpliste pour faire de la recuperation sur le                 temps perdu durant des années.
  Ce Timinng libre et sans mouvement , ni                 pression ni engagement  nous a permi de voir les choses d’une                 facon différente par rapport aux strandards connus  sur le                 marché de la politique  « pouvoir ou opposition « Nahda » ».
  Ce regard libre et indépendant nous a                 permis de sortir petit à petit du mode de reflexion et de penseé                 unique dont l’artiste au départ était le pouvoir Tunisien puis                 dans un second temps le Pouvoir d’ un coté et la Nahda d’un                 autre coté.
  Ce regard libre me permet personnellement                 de pauser des questions que  je suppose interdite publiquement                 pour un refugié politique si non il sera traité comme « traitre                 ou … »
  –                            Qui est courageux dans ce bas et se                 pourrit monde pour  prendre  la responsabilité totale  et                 compléte sur ce qui s’est passé en Tunisie depuis 1990  et                 declarer publiquement avec rigeur et honneteté que le sujet doit                 étre traiter radicalement comme le cas de nos voisins proches                 (Algérie et Maroc)
  –                           Qui sera intelligent des deux cotés (le                 pouvoir et Nahda)  pour dire que ce qu’on a fait et ce qu’ils                 ont fait  ne mérite pas cette perte incontestable dans les ages                  , les hommes, dans le temps , dans l’avenir   ?
  –                           Qui sera capable et sans hesitation et                 sans maquillage et sans humuliation , et je parle des deux                 parties  le pouvoir et la  Nahda ,  de faire un « repentit                 sincére et immediat » ?
  –                           Est-ce que tout ce qui vient du Pouvoir                 Tunisien est Noir et Faux  et tout ce qui vient du Nahda est                 forcement vrai et Blanc ?
  –                           Pourquoi la gauche tunisienne critique                 tout le temps le pouvoir tunsien mais c’est toujours sa main qui                 prend la mattraque pour frapper les Hommes libres dans notre                 pays ?
  –                           Pourquoi  la Nahda « islamiste » met                 toujoours sa main dans celle de la gauche « laique et marxiste »                  et refuse de la mettre dans celle du puvoir qui à  des hommes                 et des femmes pratiquants  et musulmans ?
  –                           Pourquoi la Nahda critique  toujours la                 dictature et le non renouvelemment dans les institutions  de                 notre pays et de son coté elle pratique la meme chose mais avec                 une couverture religieuse ? 
  –                           Pourquoi le Pouvoir Tunisien est incapable                 d’accepter que la différence est humaine et  que les tunsiens de                 tendance islamique ont existés , existent  et doivent existés                 pour le bonheur de notre pays et le bonheur de tous les                 tunisiens ?
  –                           Quand est ce que le pouvoir Tunisien va                 comprendre que la meilleure voie pour la prosperité et le                 bonheur et la confiance c’est la liberté et non la repression ?
  –                           Jusqu’à qu’elle limite peut aller le                 pouvoir Tunisien dans la relation avec les islamistes ? ou bien                 la limite est déjà bien tracée par  l’elite « marxciste » des                 conseillers qui entrourent le presidence ??
  –                           Jusqu’à quelle limite peuvent aller les                 islamistes dans les relations avec le pouvoir en place ?  
  Si avec toutes  ces questions  , mes amis                 et mes anciens ne trouvent pas l’explication pourquoi et pour                 quel motif j’ai signé le communiqué , je vais le dire clairement                 , j’ai signé car je pense que ni Nahda ni le pouvoir en place ne                 répond à mes questions et qu’il y a une urgence pour                 « rassembler toutes les bonnes intentions pour un meilleur                 avenir pour nous et pour nos enfants »
  Juste un dernier mot , mes amis et mes                 anciens amis m’ont spprimés de leur carnet d’adresse et de leur                 répertoire telephonique car pour eux  tout ce qui ne fait pas                 parti de leur « cercle » n’existe pas ou existe autrement                 « khobsist ».
  Ce qui est bizard dans  cette histoire et                 je finis ce rappel pour de vrai , malgré 17 ans de soufrance,                 d’exile , de prison , de torture , aucune force dans le                 mouvement islamique  n’est apparue pour dire que l’avenir n’est                 pas forcement 100% pouvoir ni 100% Nahdha , il y a des gens qui                 sont différent et qui sont bons  des deux  cotés et qui sont                 prés à travailler  ensemble et  qui peuvent  faire le pas pour                 arreter cette fuite vers l’avant.
  Que Allah nous guide et nous aide à voir                 le bon et meilleur chemin pour le bonheur et la prosperité de                 notre patri.
   
   
                                                                                              Moncef ZID 
                                                                                              Chille Mazarin
                                                                                              07/07/2007
 
 
 
 
 Passage de témoin, hier,             entre l’ancien et le nouveau Bâtonnier             
• Me Essid : « Je ne briguerai pas un autre             mandat »
 
             
            La cérémonie de passation  entre le nouveau bâtonnier  Me Béchir             Essid, élu dimanche  1er juillet 2007, et le bâtonnier sortant, Me              Abdessatar  Ben Moussa, s’est déroulée hier, à la Maison de l’Avocat             à Tunis. Me Nasr  Ben Ameur qui a présidé l’Assemblée élective, a             rappelé, au  début, les résultats  des élections du Bâtonnier et des             7 membres  du Conseil de l’Ordre  des avocats.             Ensuite, il a  cédé la parole  à Me Essid qui a souligné : « que les             élections se sont déroulées  dans la transparence  la plus totale et             c’est   un honneur pour l’avocatie. Je remercie   tous les collègues             et surtout Me  Ben Moussa qui, durant son mandat  a défendu             l’indépendance  de la profession ».             Réformes             Le nouveau Bâtonnier  a tenu aussi à féliciter les 7  nouveaux              membres du Conseil de l’Ordre : « nous allons travailler  la main             dans la main », a-t-il ajouté, en soulignant qu’il est le Bâtonnier             de tous  les avocats. Me Essid a déclaré que « contrairement à ce             que certains disent, tous les avocats sont des indépendants  et des             professionnels et s’il   y a des sensibilités qui les  différencient             c’est un enrichissement ».             Le nouveau  Bâtonnier a indiqué  qu’il croit fermement au dialogue             pour réaliser les réformes nécessaires et urgentes  de la              profession.             Me Essid a  promis qu’il ne briguera  pas un autre mandat « cela  me             permet  de travailler librement, sans avoir  en  tête  des visées              électorales »,  a-t-il précisé.             Néjib SASSI                          (Source : « Le Temps » (Quotidien –             Tunis), l e7 juillet 2007)
Interview de S.E.M             l’ambassadeur de Grande-Bretagne en Tunisie             « Je rends hommage à la Tunisie pour sa vision             de la tolérance et du dialogue des religions »
 
             
 Tony Blair vient de confier les clés du 10,             Downing Street, à son ministre des Finances et rival, Gordon Brown.             Quelles seront les priorités du nouveau Premier ministre, déjà             maître absolu de l’économie, fidèle adepte de la Livre Sterling et «             eurosceptique convaincu » en ce cycle nouveau pour l’Europe, marqué             par le retour de la France sur la scène internationale ?             La Grande-Bretagne reconsidèrera-t-elle sa politique irakienne ?             Quelle évaluation des récents actes « terroristes » à Glasgow et à             Londres ? Et, en ce qui concerne les relations bilatérales : où en             sommes-nous ?             Son Excellence, Alan Goulty, a bien voulu nous recevoir et il n’a ni             esquivé ni contourné aucune question… Oui, beaucoup de flegme..             ***              • Le Temps :             Excellence, l’actualité est marquée par les             attentats de ces derniers jours à Londres et à Glasgow. Ne             pourrait-on pas croire que c’est un c’est  message  adressé M.             Brown   à propos de l’implication britannique en Irak, par exemple,             toujours est-il que la communauté musulmane en Grande-Bretagne est             soumise à une forte pression…             – Son Excellence, Alan Goulty :             Il faut savoir relativiser et il ne faut, surtout pas, exagérer. Des             incidents, certes, mais il n’y a pas de morts ni de blessés. Il             serait prématuré d’être fixé quant aux motivations des auteurs de             ces attentats. Les investigations sont en cours. On vient, certes,             de baisser le niveau de vigilance mais, aujourd’hui, partout dans le             monde, il faut être vigilant.             Sachez que la communauté musulmane en Grande-Bretagne est presque             totalement intégrée.             La politique du gouvernement de M. Brown, comme d’ailleurs, celle de             M. Blair, vise l’intégration tout en respectant la diversité. Pour             nous, la diversité  est une chose essentielle. Et cela veut dire que             nous sommes tous égaux devant la loi mais que nous sommes contre les             préjugés raciaux, religieux et ethniques. La communauté musulmane en             Grande-Bretagne n’a, donc, pas subi des pressions  comme vous le             dites…             • L’Irak, alors…             – C’est une question totalement différente. Ce serait inconcevable             qu’un homme ou une femme essaient de se suicider pour ce qu’ils             croient etre un idéal, en Grande-Bretagne.             Les incidents qui viennent de se produire sont des actes criminels,             plutôt que des actes terroristes. Maintenant, si on parle de l’Irak,             disons que la situation s’est améliorée  la bas. Certes, c’est lent:             un processus lent de réconciliation entre Irakiens et un processus             tout aussi lent de désengagement des forces de la coalition au             profit des forces irakiennes.             Sauf que la Grande-Bretagne a bien restitué deux provinces. Cela             dit, le problème réel consiste en ceci : des Musulmans qui             s’entre-tuent… Et, on ne sait trop si c’est au nom du nationalisme             ou de la religion. J’entends parler, un peu partout, de nouvelles             croisades : mais je le répète, ce sont les Musulmans qui             s’entre-tuent ! Et là , je rends hommage á la vision qu’a la Tunisie             de la religion, de la tolérance et du dialogue des civilisations. La             Tunisie est, sans doute, le seul pays du monde arabe á avoir des             idées et des projets réformistes sur ce plan.             Il faut faire la différence, cependant : il y a des opposants             pacifistes et ceux qui appellent à la violence. Avec les premiers,             on peut approfondir le dialogue ; avec les autres, il n’y a pas de             discussion possible.                                       • … Et ces intégristes tunisiens, que la             Grande-Bretagne héberge depuis longtemps, seraient-ils, à  vos yeux,              des “opposants pacifistes”  ?             – Ils ont été accusés et condamnés pour des actes terroristes commis             en Tunisie. Quelqu’un a pu obtenir l’asile politique en             Grande-Bretagne. Mais chez nous, tout dépend de ses actes et de sa             conduite. S’il dévie, il répondra de ses actes.             • Justement, en dépit de cette situation, quel             est votre jugement sur les relations tuniso-britanniques.             – En dehors de ces individus, les relations sont bonnes et, mêmes             optimales. Il y a une grande activité diplomatique entre les deux             pays et nous coopérons dans des domaines pointus. Nous venons de             signer un mémorandum d’entente quant à la modernisation du service             public; British Gas est déjà bien installé en Tunisie : Shell et             d’autres firmes lui emboîteront le pas. Nous coopérons, donc,             intensément dans le domaine de l’énergie, nous travaillons ensemble             sur les changements climatiques . Pour ce qui est du tourisme , le             nombre de touristes britanniques a diminué de 12% sur les cinq             premiers mois de 2007, et si cette tendance se confirme, la             fourchette s’établira autour des 300 mille, cette année. L’année             2006 a été une année record avec 350 mille touristes.             • Mais, c’est le « Patient anglais » qui  aime             se faire soigner chez nous : le tourisme médical ce sont les             Britanniques qui l’exploitent le mieux (avec les Libyens), en             Tunisie…             – Oui, la chirurgie esthétique, la dermatologie etc… Les services             médicaux en Tunisie sont excellents. Ma mère a chuté et a eu une             fracture du col du fémur : l’intervention fut une réussite totale.             Cela dit, j’aime bien le film de Bertolucci, mais je ne peux pas me             limiter á comptabiliser  les patients anglais . Il faut que beaucoup             plus de monde, en Grande-Bretagne, visite la Tunisie.             • Qu’attendent les Britanniques de M. Brown,             même si tout le monde sait qu’il exerçait le contrôle absolu de             l’économie anglaise ?             – Il insufflera, sans doute, un changement sans renier ce qui             a été fait durant les dix années écoulées. Il a appelé des             personnalités de premier plan dans son gouvernement mais,             globalement, on ne s’attend pas á de très grands changements…             Sinon, vous aurez constaté que les récents incidents ont été traités             avec calme, flegme et dans une approche pragmatique.             • M. Brown a toujours été très actif dans             cette commission d’aide á l’Afrique, alors que M. Blair, comme             M.Bush, d’ailleurs, n’ont jamais été très pressés de débourser les             fonds dont les montants annoncés  se rapetissent ,  presque             systématiquement.             – Je ne suis pas d’accord. M. Brown continuera sur cette lancée             puisqu’il en est l’un des instigateurs. Moi, je ne parlerais pas de             chiffres… mais d’efficacité et de fonds qui ne doivent pas se             disperser et qui ne doivent pas être gaspillés.             • Et sur le versant européen : M. Brown             maintient ses « lignes rouges », quelque chose qui rappelle             paradoxalement Mme Thatcher :  « l’Europe se fera sans l’Angleterre             et la Livre Sterling restera telle qu’elle »…             -Nous avons une Livre forte et nous sommes pour une Union             Européenne moderne : élimination des subventions, compétitivité,             marché unique… C’est notre vision de l’Europe.  J’ajoute que plus             de 17% de toute l’aide de L’Union Europeenne, y compris à la Tunisie,             est fournie par le Royaume Uni.             • Excusez-moi, Excellence, mais vous ne             répondez pas à ma question : ces « lignes rouges » de M. Brown et             même face au  « Traité simplifié »  de M. Sarkozy, qu’en est-il ?             -Disons que tout le monde est prudent. Nos voisins sont             prudents et nous sommes prudents… Mais je le répète : il faut             qu’un traité soit efficace et pragmatique.             • La France est en train de recouvrer un rôle             diplomatique à sa dimension avec l’élection de M. Sarkozy. Le             président français propose un grand projet euro-méditerrannéen et             qui impliquerait fortement l’Afrique. M. Bush a son projet à lui, un             Grand Moyen-Orient, fonctionnant selon le modèle démocratique             américain : qu’est-ce qui est plus palpable, plus réalisable  à vos             yeux ?             – Je constate que beaucoup de gens en Tunisie parlent des             deux rives de la Méditerranée… Normal. Vous, vous n’avez pas un             hinterland sud mais le côté nord de la Méditerranée a un important             hinterland nord. Maintenant, on parle d’espace euro-méditerranéen,             mais le cadre existe. Ne convient-il pas de relancer le Processus de             Barcelone de 1995, là où on a institutionnalisé  (sur le papier) les             sous-groupes, avec des zones de libre-échange ?             Douze ans après,  les résultats tardent á se concrétiser. Au             contraire, les échanges bilatéraux prennent le dessus sur ceux au             sein des grands  espaces régionaux. La Tunisie représente 10             millions de  consommateurs. Marché petit pour les investisseurs. En             revanche, l’espace maghrébin représente 80 millions  de             consommateurs : là tout le monde y trouverait  son compte. Et par             surcroît, la Tunisie a des atouts á faire valoir au niveau régional             : climat  politique, sécurité, stabilité, transparence dans le monde              des affaires… Mais il y a aussi le problème de l’employabilité des             diplômés du supérieur… C’est pour vous dire  que, plutôt que de             perdre  du temps, a  signer des protocoles pour mettre en place de             nouvelles structures, réactivons celles qui existent et passons a             l’action. Je pense qu’il faut dynamiser le processus  de Barcelone.             • Et pour le projet  de M. Bush… ?             -On  commence déjà par ceux qui veulent bien y adhérer…             • Donc, selon vous, plutôt un nouveau             découpage sous l’appellation du Grand  Moyen-Orient … Lors  des             années 20, après la chute de l’Empire Ottoman,  un Lord anglais             avait procédé lui-même à un découpage, au feutre, sur une carte,              du  Golfe  et  du Moyen-Orient… et les résultats  sont la …             – Trop facile ! Il y a une tendance á critiquer  les autres              pour des problèmes  qui sont les vôtres (je ne parle pas  de votre             pays).  Les peuples du Moyen-Orient doivent faire leur propre paix,             assumer leur propre responsabilités.  Qu’a dit Bourguiba  en 65 à             Jéricho : il leur a dit : réglez le problème  entre vous !… C’est              une constante  en Tunisie : le Président Ben Ali appelle à             transcender les conflits  inter-arabes… Ce découpage  des années              20 fait  partie de l’histoire… C’est  dans les salons qu’on             continuera à en débattre.             Que fait-on du présent? C’est à nous de l’assumer. Peut-être que les             soldats britanniques n’auraient jamais été en Irak si on avait  eu,             à Londres, la certitude que ce ne serait pas aussi simple !             Peut-être que oui, peut-être que non, en fait !             • Oui, mais, Excellence, Ben Laden est une             bombe de fabrication américaine…             – Je ne suis pas de cet avis… A mon sens, l’intégrisme et             le terrorisme ne résisteront pas au dialogue des religions, des             cultures et des ethnies. Et cette étincelle  de paix doit partir du             monde arabe,  sans exclure Israel, ni la Palestine.             (Source : « Le Temps » (Quotidien –             Tunis), l e7 juillet 2007)
 Les résultats de la session de             contrôle du baccalauréat             
34,52 % de réussite dans les lycées étatiques
 
             
            Le ministère de l’Education et de la Formation a annoncé, dans un             communiqué rendu public samedi, que l’examen du baccalauréat 2007 a             abouti aux résultats suivants:             1/ La session de contrôle :               18222 candidats ont été déclarés admis dont 15094 relevant des             lycées publics soit un taux d’admission de 34,52 pour cent             -Section lettres :              Ont participé à la session de contrôle 23846 candidats. 8561 ont             été déclarés admis dont 6552 candidats relevant des lycées publics             soit un taux d’admission de 41,97 pour cent             -Section mathématiques :             Ont participé à la session de contrôle 6292 candidats. 887 ont été             déclarés admis, dont 782 relevant des lycées publics soit un taux             d’admission de 14,82 pour cent.             -Section sciences expérimentales :             Ont participé à la session de contrôle 8315 candidats. Le nombre des             admis a été de 2912 dont 2727 relevant des lycées publics soit un             taux d’admission de 35,71 pour cent.             -Section économie et gestion :             Ont participé à la session de contrôle 10599 candidats. le nombre             des candidats admis a été de 3719 dont 3055 relevant des lycées             publics soit un taux d’admission de 36,58 pour cent.             -Section technique :             Ont participé à la session de contrôle 7576 candidats. 2119             candidats ont été déclarés admis, dont             1954 relevant des lycées publics soit un taux d’admission de 28,69             pour cent.             -Section Sport :             Ont participé à la session de contrôle 38 candidats dont 24 ont été             déclarés admis, soit un taux de             réussite de 63,16 pour cent.              2/Les résultats définitifs de l’examen du baccalauréat (session de             juin 2007):               138245 candidats se sont présentés à l’examen du baccalauréat             Le nombre des candidats admis est de :             – 68456 candidats relevant des lycées publics,             – 6756 candidats relevant des lycées privés             – 32 candidats libres.               Ainsi, le nombre global des candidats admis est de 75244 élèves             dont les filles représentent un taux de 61 pour cent.             (Source : « Le Temps » (Quotidien –             Tunis), le 8 juillet 2007)
Mémoire             collective – Juillet 1924             Le programme économique de M’hamed Ali
             
                                      Lorsque, devant un auditoire enthousiaste, M’hamed Ali exposa sa             théorie de la coopération entre les secteurs économiques, à la salle             de la Khaldounia, le 23 juin 1924                          il était convaincu que la création de coopératives de consommation,             de crédit et de production, était le seul moyen de s’en sortir,             aussi bien pour les ouvriers que pour les paysans et les             fonctionnaires c’est-à-dire tous ceux qui n’ont pas de grands             capitaux.                          Ces coopératives étaient des sociétés d’entraide notamment dans le             domaine commercial, industriel et agricole où les actionnaires             seront des ouvriers qui placeront ce qu’ils ont comme capitaux, même             si pour la plupart ceux-ci étaient faibles, afin de les faire             fructifier à l’unisson.                          Ce fut dans ce but qu’un comité provisoire a été élu en juillet 1924             en vue de collecter les actions de la part des ouvriers, fixées à             100F pour chaque ouvrier qui devait s’en acquitter en quatre             tranches.                          Les bénéfices devaient être repartis entre tous les actionnaires de             manière équitable.                          En fait M’hamed Ali était influencé par le courant réformiste de             l’époque, notamment des jeunes Zeïtouniens dont Tahar Haddad.             Celui-ci dans son ouvrage. “Les travailleurs tunisiens et la             naissance du mouvement syndical”, considérait qu’il n’y avait pas             lieu, à l’époque, d’envisager comme ce fut le cas en Europe une             lutte de classes.                          Il n’y avait un système économique où on pouvait parler d’employeurs             et de salariés “Le conflit majeur, dans notre société n’est pas             entre salariés et patrons mais entre emprunteurs et usuriers”             affirmait-il dans son ouvrage précité.                          Il n’y avait pas lieu d’inciter à un             soulèvement des ouvriers.                          “Les prémices de cette révolution qu’il est possible de préparer en             semant l’esprit révolutionnaire, n’existent en aucune manière             aujourd’hui dans le royaume tunisien, qui n’a pas adopté jusqu’ici             la forme d’évolution sociale européenne en matière de développement             de la richesse…”.                          Tahar Haddad considérait qu’il n’y avait pas de contradiction entre             artisans et patrons. Le conflit étant entre le peuple colonisé dans             son ensemble et les autorités coloniales.                          Partant de cette idée exprimée par Tahar Haddad, qui n’était que             conforme à la réalité, du système économique de l’époque, M’hamed             Ali avait préconisé, préalablement à la formation d’un syndicat, de             prémunir les travailleurs de garantie, par la création de             coopératives leur permettant une certaine sécurité économique.                          Il avait donc dans l’esprit d’entreprendre une réforme économique ce             qui importait pour lui c’était la conquête du pouvoir économique par             tous les producteurs et travailleurs tunisiens auxquels il proposa             une union à travers le système de coopératives.                          Il voulut ainsi, et à l’instar de ce qui se passait en Europe et             notamment en Allemagne, jeter les bases d’un système économique             adéquat sans lequel, estimait-il, il n’y avait pas de mouvement             politique possible.                          Tahar Haddad, qui était son soutien et son bras droit l’affirmait             dans son ouvrage précité en écrivant entre autres :                          “Le mouvement politique, à lui seul, est insuffisant. Il faut un             développement scientifique et économique”.                          Toutefois, M’hamed Ali a eu beaucoup difficultés à réaliser ce             programme économique qui était jugé utopique par la plupart des             travailleurs tunisiens eux-mêmes.                          La plupart des ouvriers gagnaient 6 francs par jour à l’époque. Les             dockers en gagnaient 13. Comment pouvaient-ils verser chacun 100             francs même si c’était en quatre tranches soit 25 francs par tranche             ?                          L’approche en elle-même était réalisable, il fallait donc rediscuter             le quantum de la somme à payer par chaque ouvrier à titre de             participation.                          Toutefois les évènements qui avaient surgi au port de Tunis le 13             août 1924, allaient obliger M’hamed Ali et les membres du comité             provisoire, à surseoir à ce programme économique.                          La grève des dockers annonça le commencement de la lutte ouvrière en             Tunisie à l’occasion de laquelle M’hamed Ali jugea utile de créer un             syndicat purement tunisien afin de mieux défendre les intérêts des             travailleurs.                          S’il n’avait réussi à les réunir au sein d’une organisation             économique, il put le faire par la création de la CGTT, premier             syndicat purement tunisien.                          Ahmed YOUNES              (Source : « Le Temps » (Quotidien –             Tunis), le 8 juillet 2007)
Santé – Grande première africaine et             arabe à la Clinique de la Soukra ce week-end             Ablation d’une tumeur de cerveau chez quatre             patients en « mode éveillé »  
 
             
            La médecine ne cesse de réaliser des progrès. Les chercheurs dans ce             domaine œuvrent d’arrache-pied pour développer les techniques             d’intervention et réduire ainsi les risques pour les patients.                          La chirurgie de la tumeur du cerveau en condition réveillée             appliquée en France depuis dix ans fait écho en Tunisie. Une équipe             de médecins multidisciplinaires de la clinique de la Soukra réalise             aujourd’hui la quatrième intervention basée sur cette technique. Les             deux premiers cas ont été opérés il y a déjà une année avec             l’assistance et le savoir-faire du professeur Hugues Duffau,             neurochirurgien au CHRU Montpellier. Pour avoir une idée précise sur             cette technique et ses avantages, nous avons contacté docteur Sadok             Ben Amor, neurochirurgien ainsi que le Pr Hugues Duffau. Très             confiants, les deux spécialistes nous ont parlé à cœur  ouvert             quelques minutes juste avant l’intervention.                           « Il s’agit d’une intervention chirurgicale en condition réveillée             lors de l’ablation de la tumeur du cerveau qui est une zone             fonctionnelle importante pour le quotidien », déclare Dr Sadok Ben             Amor, neurochirurgien de la nouvelle technique d’intervention             appliquée à la clinique de la Soukra. Une équipe de spécialistes             multidisciplinaire procède aujourd’hui la quatrième opération et ce,             avec l’assistance du professeur Hugues Duffau, neurochirurgien au             CHRU Montpellier (France) qui a développé cette méthode de travail             il y a dix ans.                          Partant du principe que le cerveau n’engendre pas de douleurs lors             de l’opération et le fait de le manipuler n’entraîne pas des             répercussions douloureuses, la chirurgie en condition réveillée lors             de l’ablation de la tumeur est en train d’occuper une position             importante dans la médecine. « Grâce à cette méthodologie, les             neurologues ont plus de possibilités de délimiter les zones             fonctionnelles essentielles. Nous pouvons également enlever le             maximum de la lésion sans créer des dégâts permanents », explique Dr             Ben Amor. Contrairement à la technique classique où « le patient             subit l’opération tout en étant totalement anesthésié ce qui             représente un risque plus important sur sa santé, la nouvelle             technique permet de multiplier les chances de réussite et de             réintégration des patients dans la vie quotidienne » selon le             spécialiste. « Les chirurgiens enlevaient même moins la tumeur »,             ajoute-t-il.             Technique âgée de 10 ans             Faisant la chronologie de cette technique, Dr Ben Amor a précisé «             qu’elle a été utilisée depuis dix ans mais qu’elle a été limitée par             les techniques d’anesthésie et même la réticence des médecins car             elle a été toute nouvelle. Toutefois, le Pr Hugues Duffau a cru à             cette méthode », enchaîne-t-il. Les résultats positifs ont été             manifestes et la nouvelle méthode a prouvé sa fiabilité. « Le taux             de réussite de cette opération est trois fois plus important »,             déclare le Pr Duffau. Il a ajouté que 95 % des patients ont repris             leur rythme de vie normal.  D’ailleurs, nous avons réussi à enlever             trois fois de plus de la tumeur », précise le spécialiste avec             confiance. Pour mieux valoriser son travail, le Pr Duffau garde             contact avec ses patients. « L’expérience a démontré que les malades             vivent plus longtemps et que chaque fois qu’on leur demande s’ils             sont prêts à refaire l’expérience ils disent oui », rétorque-t-il.             Pour mieux réussir cette opération dans la Clinique de la Soukra,             une équipe de spécialistes multidisciplinaire a été formée. Il est             question entre autres de neurologues, anesthésistes,             orthophonistes… Objectif commun, réaliser l’intervention dans les             meilleures conditions et multiplier les chances de réussite.             D’ailleurs, le patient représente un partenaire essentiel. Etant             donné qu’il sera réveillé « pour tester son réflexe pour le             mouvement, le langage ainsi que la motricité », explique Dr Ben             Amor. « Nous comptons continuer dans ce processus soit la technique             d’indépendance pour attaquer dans une deuxième phase des lésions             plus difficiles », toujours d’après la même source. Il sera             question, notamment de « l’organisation supérieure, de la vision, de             la mémoire… » selon le spécialiste.             Sana FARHAT (Source : « Le Temps » (Quotidien –             Tunis), le 8 juillet 2007)
Pr Rachid Manaï, neurologue,             Directeur Médical à la Clinique de la Soukra              « Nous œuvrons sur une base de travail et une             technique qui font partie de méthodes innovantes »
 
             
 L’introduction de la technique de chirurgie en             condition réveillée lors de l’ablation de la tumeur du cerveau dans             la Clinique de la Soukra s’inscrit dans le cadre de son plan de             travail qui se base sur l’innovation. Une équipe de médecins             multidisciplinaire a été formée pour prendre en charge les patients             selon des normes innovantes qui n’existent même pas en Europe. Pour             parler davantage de cette méthode de travail, nous avons donné la             parole au Pr Rachid Manaï, neurologue et Directeur Médical à la             Clinique de la Soukra                          Le Temps             La Clinique de la Soukra a ouvert ses portes il y a quelques années,             mais la technique de chirurgie en condition réveillée lors de             l’ablation de la tumeur du cerveau n’e fut appliquée que l’année             dernière.             Dr Rachid Manaï : Il n’est pas évident de monter une clinique. Il             est en fait difficile d’installer le matériel, de former le             personnel compétent et par conséquent constituer des équipes de             travail performantes. La première étape consiste en la mise en             marche d’une structure complète ce qui demande du temps. A ce             niveau, nous avons été performants. Car la Clinique de la Soukra a             fait beaucoup de réalisations. Nous avons même été révolutionnaires             étant donné que nous en sommes à nos 4èmes journées scientifiques             qui sont d’ordre international. Des réunions de haut niveau se             tiennent chaque année dans les enceintes de notre clinique.             La Clinique de la Soukra œuvre sur une base de travail et une             technique qui font partie d’un ensemble de méthodes innovantes.             C’est une conception toute nouvelle même par rapport à l’Europe. Le             patient passe par toutes les étapes sans quitter la clinique. Pour             ce faire, nous avons essayé de constituer des équipes de travail             adéquate. Car la médecine actuelle n’est plus compatible avec le             principe solitaire. Il s’agit de la médecine complexe et difficile,             d’où l’importance de prendre en charge le malade. Nous n’opérons pas             une tumeur mais un cerveau. Ainsi une équipe multidisciplinaire             veille à l’accomplissement de ces interventions. Désormais, aucune             maladie ne sera prise en solitaire. Le patient demande davantage à             être informé d’où l’importance de travailler en équipe.             Il s’agit donc du principal objectif de la             Clinique de la Soukra ?             Notre but est de constituer des équipes et de leur préparer les             conditions favorables du travail. Et ce à travers la mise en place             du matériel optimal. La clinique investit dans ce domaine.             Pour appliquer cette nouvelle technique en Tunisie, vous avez eu             recours au savoir-faire du Pr Hugues Duffau. La coopération est à ce             point essentielle pour vous ?             Notre situation est tout à fait particulière. J’ai fait une longue             carrière professionnelle à l’étranger ce qui m’a permis de nouer des             contacts avec des CHU en France. Nous visons à établir des             passerelles entre la Clinique de la Soukra et d’autres partenaires             car la continuité est importante dans le domaine de la médecine.             Ceci n’empêche que nous œuvrons à être autonomes grâce à notre             équipe de travail que nous avons formé et le matériel dont nous             disposons.             Comptez-vous vous engager dans la recherche             scientifique ?             La recherche scientifique demande beaucoup de moyens d’autant plus             qu’il faut avoir une conception claire dans le domaine. La recherche             se réalise dans les centres hospitalo-universitaires. Malgré cela             nous sommes sensibles à ce problème et nous essayons de contribuer à             ce volet à travers les publications. La formation post-universitaire             est aussi l’un de nos objectifs. Nous organisons à cet effet des             journées scientifiques qui sont d’un niveau très respectable. Cela             s’inscrit dans la formation continue des médecins.                          S.F             (Source : « Le Temps » (Quotidien –             Tunis), le 8 juillet 2007