12 décembre 2007

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TUNISNEWS
8 ème année, N°5 2758 du 12.12.2007

 archives : www.tunisnews.net


AISPP: Le prisonnier politique Sadok Chourou est en danger ! Liberté et Equité: Sit-in au siège de la Croix Rouge à Tunis Liberté et Equité: Grève de la faim de Boukadi Pour stopper la mort lente Association Ez-Zeitouna – Suisse –   Bureau juridique: Communiqué La FTCR solidaire avec les professeurs licenciés en grève de la faim en Tunisie Parti communiste français:  Tunisie : le PCF soutient les professeurs en grève de la faim pour leurs droits Khémaïs Chammari: Doit-on répondre à Abdellaziz  Jeridi  et consorts ? Tijani Harcha: La société de l’obéissance ِAFP: Le ’11’, date récurrente pour les attentats islamistes AFP: Présidentielle russe: l’opposant Kasparov jette l’éponge


Liberté pour Slim Boukhdir, la plume libre

Liberté et Equité

URGENCE : sauvez la vie de de l’ex-prisonnier politique Ahmed Bouazizi

33 rue Mokhtar Atya

Tel/fax : 71 340 860

Email : Liberté_équité@yahoo.fr

 

Tunis, le 12 décembre 2007

 

Sit-in au siège de la Croix Rouge à Tunis

Les familles des victimes de la loi sur le terrorisme ont fait un sit-in le 11 décembre 2007 au siège du comité de la Croix Rouge à Tunis. D’importantes forces de police se sont déployées le temps du sit in à proximité du lieu. Les familles n’ont quitté le lieu qu’à cinq heures et demi de l’après midi. Le journaliste Lotfi Hajji a informé l’AFP et Reuters de cette initiative de protestation visant à attirer l’attention sur la situation lamentable de leurs enfants jugés en vertu de la loi antiterroriste, notamment : Les transferts arbitraires, l’interdiction de la prière collective, et les sanctions contre cette dernière, l’enregistrement lors des visites, l’interruption de ces dernières, la torture perpétrée en prison, comme ce fut le cas le jour de l’Aïd el Fitr à la prison de Mornaguia. Elles réclament le droit à des soins convenables, à consulter un médecin, notamment lors du transfert du ministère de l’Intérieur à la prison.

Liberté et Équité […]

Pour le bureau exécutif de l’organisation

Monsieur Zouhaïer Makhlouf

(traduction d’extraits ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en arabe, LT)

 


Liberté pour Slim Boukhdir, la plume libre

Liberté et Equité

URGENCE : sauvez la vie de de l’ex-prisonnier politique Ahmed Bouazizi

33 rue Mokhtar Atya

Tel/fax : 71 340 860

Email : Liberté_équité@yahoo.fr

 

Grève de la faim de Boukadi

Pour stopper la mort lente

Nous avons été contactés par madame Nouha Boukadi, la sœur du prisonnier politique Ridha Boukadi, incarcéré actuellement à la prison de Mornaguia. Elle nous a informés que son frère avait commencé une grève de la faim illimitée samedi 8 décembre 2007 pour protester car il n’avait pas été libéré, et contre ses mauvaises conditions d’incarcération et aussi contre le fait que l’administration de la prison ne respecte pas les recommandations de son médecin soit un régime alimentaire adapté aux médicaments qu’il lui prescrit par ailleurs pour le guérir de sa maladie à la fois rare et grave. Il s’est vu privé dernièrement d’une partie importante de ces aliments que lui apporte sa famille. Sa état de santé s’est aggravé et il est menacé d’un péril imminent.

Liberté et Équité […]

Pour le bureau exécutif de l’organisation

Monsieur Zouhaïer Makhlouf

(traduction d’extraits ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en arabe, LT)


 

Liberté pour tous les prisonniers politiques

Liberté pour Abdallah Zouari, le journaliste exilé dans son propre pays

 

Association Internationale de Soutien aux Prisonniers Politiques

43 rue Eldjazira, Tunis

e-mail : aispptunisie@yahoo.fr

 

Tunis, le 10 décembre 2007

 

Le prisonnier politique Sadok Chourou est en danger !

 

 

 

L’association a appris que l’état du prisonnier politique Sadok Chourou, ex président du mouvement En Nahdha, en grève de la faim depuis le 3 décembre 2007, s’était énormément dégradé : il ne pouvait pas tenir debout lors de la visite que lui a rendue sa famille le 10 décembre 2007. Il a entamé une grève de la faim pour exiger la fin de son incarcération injuste, l’arrêt des châtiments collectifs pris à l’encontre de ses proches, tels la privation de passeport de sa femme ou le refus opposé à son frère d’enseigner à l’université;

L’association […]

Pour la commission de suivi des procès

Le président de l’Association

Maître Saïda Akrami

(traduction d’extraits ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en arabe, LT)


Communiqué

Genève, le 10.12.2007

Les Droits de l’Homme sont des conditions vitales à chaque humain. Ils sont universels, inaliénables et indissociables. Les efforts déployés à ce propos tout au long de l’histoire ont aboutit à des résultats précieux et adéquats dans la matière, comme la déclaration universelle des Droits de l’Homme en 1948 à l‘ONU.

Le régime dictatorial tunisien, pourtant signataire de cette déclaration universelle, n’a cessé de bafouer et violer systématiquement les Droits de l’Homme à l’encontre à la fois des législations tunisiennes, et des lois et instances internationales tout en prônant leur respect !!

Ni liberté d’organisation, ni liberté d’expression, ni dignité de la personne humaine ne sont respectées en Tunisie. Des prisonniers politiques croupissent encore en prison depuis plus de 17 ans dans des conditions lamentables. Les ex-prisonniers politiques, qui comptent par milliers, sont confrontés à toutes les difficultés pour pouvoir intégrer la société civile. Ils sont privés de tous leurs droits civiques tels le travail, le soin et le déplacement et souffrent de nombreuses maladies amassées de la torture et des longues années d’emprisonnement. De nombreux ex-prisonniers politiques sont soumis au contrôle administratif et certains sont même assignés à résidence surveillée le plus souvent loin de leurs lieux de domicile.

Plusieurs milliers de jeunes sont arrêtés, torturés et condamnés sous le faux prétexte de « lutte contre le terrorisme ». Des témoignages d’ex-prisonniers décrivent la prison comme étant « une exécution lente » du prisonnier politique. Plusieurs prisonniers ont succombé à la torture, aux mauvais traitements et à la privation des soins tel Hechmi Makki, d’autres, encore en prison, tel Ridha Boukadi, attendent une mort lente certaine.

Quel soutien et quelle protection permettent à ce régime d’INDIGNER la personne humaine et

d’aller jusqu’à la priver des moindres Droits Humains et de la torturer jusqu’à la mort !!!

LE SILENCE EST COMPLICE DE LA DICTATURE, AGISSONS.

L’Association Ez-Zeitouna est très préoccupée par cette périlleuse situation et appelle les autorités tunisiennes à promulguer d’urgence une amnistie générale afin de rendre les Droits aux citoyennes et citoyens tunisiens. Ez-Zeitouna appellent toutes les instances compétentes, nationales et internationales, d’intervenir auprès des autorités tunisiennes et si nécessaire à faire pression sur elles afin qu’elles cessent d’étouffer les prisonniers et ex-prisonniers politiques et de bafouer les Droits de l’Homme.

Agissons, pour mettre fin aux violations répétées des Droits de l’Homme en Tunisie et à l’indignation de la personne humaine.   Vive la Tunisie LIBRE et DÉMOCRATE.

Association Ez-Zeitouna – Suisse –   Bureau juridique         z_militants@yahoo.fr

 

 


Appel
 
une réunion de solidarité avec les professeurs tunisiens grévistes de la faim  Mohammed MOUMNI, Ali JELLOULI et Moez ZOUGHLMI, aura lieu :
 
Jeudi 13  décembre 2007 à 19h
à la FTCR , 3 rue de Nantes
Paris 75019
 
Un comité de soutien sera constitué afin de mener des actions de soutien.


Fédération des Tunisiens pour une Citoyenneté des deux Rives

3, rue de Nantes 75019 PARIS

Tأ©l : 01.46.07.54.04 – Fax : 01.40.34.18.15 –

E-Mail :  ftcr2@wanadoo.fr

 

                         

La FTCR solidaire avec les professeurs licenciés en grève de la faim en Tunisie

 

La FTCR exprime sa solidarité avec les professeurs Ali Jallouli,  Mohamed Moumni et Moez Zoghlami qui ont entamé une grève de la faim au siège  du syndicat général de l’enseignement secondaire أ  Tunis depuis le  mardi 20 novembre 2007.

 

Par cette action, ils dénoncent leur licenciement  abusif par le Ministère de l’éducation Nationale en raison de leur engagement  syndical et leur participation à la grève des enseignants au mois d’avril  dernier.

 

Cette grève de la faim a suscité un grand élan de solidarité au  sein de la société civile tunisienne et notamment le mouvement syndical, des  droits humains et les partis de l’opposition.

 

La FTCR exprime aux trois grévistes de la faim sa pleine solidarité et dénonce le recours à ces sanctions déguisées, indignes d’un pays de droits.

 

La FTCR appelle au respect du droit syndical, garanti par la constitution et tous les traités et conventions internationales, ratifiés par la  Tunisie.

 

Pour la FTCR, le bureau

 

Paris le 11 décembre 2007


 
COMMUNIQUE DE PRESSE

Tunisie : le PCF soutient les professeurs en grève de la faim pour leurs droits

 

 
Le Parti communiste français apporte tout son soutien aux professeurs  grévistes de la faim en Tunisie.  Une fois encore le régime du Président Ben Ali montre son mépris des  libertés essentielles et des droits les plus élémentaires en faisant  licencier des enseignants parce qu’ils sont engagés dans la lutte  syndicale.  On attend de toutes celles et ceux qui ont exprimé comme nous leur  indignation  devant la caution officielle française apportée au régime  Mouammar Khadafi, la même détermination à dénoncer les pratiques  policières et autoritaires des autorités tunisiennes.  Parti communiste français  Paris, le 12 décembre 2007.


 

 

Doit-on répondre à Abdellaziz  Jeridi  et consorts ?

Et si oui, comment ?

Khémaïs Chammari

Membre du « Collectif du 18 octobre  pour les droits et les libertés »

 

Une fois encore – une fois de plus – Abdellaziz Jeridi, directeur de l’Hebdomadaire «  Al Hadahth », a déversé son fiel aviné et son stylo à bile malfaisant sur les opposants qui lui sont désignés par ses mandants en haut lieu, leur haine commune de toute forme de dissidence n’ayant d’égale que la lâcheté et la démesure de leurs réactions de panique.

Cela fait un quart de siècle que A. Jeridi agit ainsi impunément, en janissaire docile, injuriant les uns, calomniant les autres, la bave aux lèvres, la bouteille de pinard posée sur le bureau pour l’aider dans sa sale besogne …et, forcément, le tiroir-caisse bien ouvert.

Sa rhétorique inquisitrice et ses mensonges éhontés sont connus de toutes et de tous dans le milieu de la presse et bien au-delà. Et il serait, tout compte fait trop facile, de lui jeter à la face la vilénie de ses méthodes stipendiées et celle des voyous interlopes, des « corbeaux » aux attaques infamantes, des « Kawadas » ventriloques et des perroquets aux cris d’orfraies qui lui tiennent lieu d’indicateurs, de « collaborateurs » et de compagnons de beuverie.

Une chose est certaine. C’est sur ordre qu’il s’en prend depuis des années à des hommes et des femmes – non pour contester leurs idées, ce qui serait légitime – mais pour déverser sur eux des flots d’injures et des torrents d’insultes, avec l’outrecuidance et la lâcheté des ces « seconds couteaux » assurés de leur impunité.

Ses cibles préférées depuis, disons quinze ans, ont eu pour nom la LTDH, Moncef Marzouki, Hamma Hammami, Radhia Nasraoui, Mokhtar Trifi, Khemaïs Ksila, Siham Ben Sedrine, Omar Mestiri, Kamel Jendoubi, Kamel Labidi, Taoufik Ben Brik, Ahmed Bennour, Ali Laaridh, Slim Bagga, Saïda Akremi, Raouf Ayadi, Slim Boukhdhir, Naziha Oum Zyed, Mohamed Charfi, Ayachi Hammami, Lotfi Hajji, les féministes (ATFD et au-delà) et moi-même.

L’indigence de l’argumentaire accompagnant les calomnies et les injures est affligeante, mais l’objectif n’est pas de convaincre ou de débattre, mais de tenter de salir et de désinformer !

Entre deux lampées de (mauvais) vin, ce grossier personnage prédateur exécute donc avec hargne mais aussi – de temps en temps – avec ce qu’il pense être de….l’humour, (très primaire), les commandes qui lui sont passées par ses mandants politiques et, à l’occasion, par certains de ses acolytes [tel ce correspondant d’un « magazine parisien » au lourd itinéraire  extra journalistique entre Paris, le Caire, Tripoli…. Et une bourse « Fulbright » outre – Atlantique] !!!

La question dès lors se pose de savoir si l’on doit répondre aux diatribes fielleuses et fascisantes de ce triste sire et de ses consorts.

Calomniez, calomniez…il en restera quelque chose. Le risque existe mais le peu de crédibilité de la presse de caniveau qui sert de support à ce type de « contrats mafieux » téléguidés à partir des officines de l’Etat–RCD, plaiderait plutôt en faveur du mépris à l’égard de la méthode COUE-JERIDI-

Et puis, une fois que l’on a rédigé ce feuillet et demi, il serait déraisonnable de consacrer davantage de temps à ce type de plumitifs et à sa prose malsaine qui suinte la délation, le mensonge, le machisme, l’homophobie, le racisme, la xénophobie, la fascination vorace pour l’argent et les prébendes, le conformisme le plus consternant, et surtout la haine panique à l’égard de toutes les forces de contestation et de dissidence.

Si vous pensez que j’exagère, vous n’avez qu’à – comme le suggèrent si bien Ali Ammar et Ahmed Ben Chemsi, directeurs des hebdomadaires marocains « Le Journal » et « Tel quel », au sujet de leur Jeridi local – « dépiautez son lexique, scannez ses formules populistes, vous n’y trouverez qu’un seul message, qu’une seule injonction « le rejet de l’Autre » (…) ». Et ce boutefeu qui prétend amuser la galerie  vise, par son « pilonnage de haine » et ses intrigues cousues de fil blanc à intimider, suscitant la peur et essayant de semer la division.

Alors, répondre ou non ? Je crois qu’il faut le faire en évitant toutefois de se laisser entraîner dans sa spirale de petit malfrat glauque et en s’en tenant à l’essentiel : Cet homme reçoit des ordres « sonnants et trébuchants » pour mentir. Il manipule et tord les faits avec la plus évidente des mauvaises fois .Et au-delà, il faut faire confiance aux lectrices et aux lecteurs qui, à la longue, finiront par séparer le bon grain de l’ivraie.

A cela, j’ajoute toutefois, un autre élément :

En quinze ans, j’ai déposé en vain quatre plaintes justifiées contre ce type de « journaux » pour refus de m’accorder, conformément à la loi, le droit de réponse qui est dû à tout citoyen s’estimant diffamé. Ces procédures ont été toutes bloquées ; la dernière en date concernant cet avocat caméléon « liguard » et « progressiste » à temps partiel et « chouchouté », le reste du service, par la presse de caniveau pour ses excès ultra laïcs et éradicateurs. Quand on sait avec quel zèle et avec quelle célérité, le ministère public a diligenté, il y a quelques mois la plainte engagée contre Omar Mestiri et « Kalima » pour diffamation ; il est bien évident qu’il y a une « justice » à double vitesse pratiquant « les deux poids et les deux mesures » !

 Il n’empêche, j’ai tout de même décidé de déposer plainte sur deux points :

 

 

1.       Le premier concerne la menace de l’usage de « cassettes pornographiques ».  La menace est explicite. Elle ne me fait pas peur mais j’ai honte pour mon pays quand je lis que, quinze ans après ce forfait commis contre Ali Laaridh qui était à l’époque en prison, on le menace à nouveau et on me menace aujourd’hui d’une seconde cassette après les fameuses photos truquées dont a été victime Sihem Ben Sedrine ! Honte à ceux qui profèrent ces menaces et honte à ceux qui les inspirent et les fournissent éventuellement en….matériel truqué ! Notre  pays civilisé ne mérite pas cela !!

2.       Je dépose plainte, en citation directe, à Tunis et devant le tribunal administratif à Alger sur un point et un seul.  A. Jeridi, a en effet écrit, entre deux hoquets d’ivrogne incurable, que j’ai été refoulé à l’aéroport d’Alger car les autorités algériennes avaient la preuve de [ma] collusion avec les groupes terroristes islamistes algériens !!

J’ai été refoulé d’Alger à l’occasion d’une mission de la FIDH, du REMDH et Centre du Caire d’Etudes des Droits de l’Homme. J’étais accompagné du président de la LTDH, M° Mokhtar Trifi et, à ce jour, aucune explication n’a été avancée même si le président Bouteflika, à qui j’en ai parlé à la Conférence du Club de Madrid quelques mois plus tard, s’était montré apaisant.

A. Jeridi affirme aujourd’hui avoir l’explication. Il a l’obligation d’en faire état devant les tribunaux à Alger et à Tunis. Et il peut compter sur moi pour que je ne cède pas le moins du monde sur ce droit relatif à une question d’une telle gravité.

Comme dirait le chroniqueur anonyme d’un autre article d’ « Al Hadath », parole de « fils de quartier » (eh oui, j’en suis fier, le quartier de Bir Et-Taraz à Radès m’a inculqué les valeurs de dignité et la bonne riposte aux petits malfrats) ; mais surtout, parole (comme ils disent) de « droits-de-l’Hommistes »…. et fier de l’être depuis Mars 1977, à la ligue française d’abord (et oui !… en avant le chœur des eunuques  « patriotards » pour la circonstance), à la LTDH et à la FIDH ensuite. Trente ans durant lesquelles j’ai alterné le bon et le moins bon, les succès et certains paris manqués que je n’ai pas hésité à remettre en cause (à commencer par le « soutien critique » de 1991-1995) malgré les intimidations, les tracasseries, la répression et l’attitude indigne des janissaires et autres mamelouks du type de A.Jeridi et consorts. Car pour ces plumitifs, formés au sérail et aux mœurs du 7 Novembre, le mensonge, l’amalgame et l’injure tiennent (lâchement) lieu de « débats », assurés qu’ils sont de leur impunité.                                                  K.C   

 


 

  

La société de l’obéissance

Par Tijani Harcha

 

C’est sans doute la première fois que la Tunisie contemporaine fait l’objet d’une recherche universitaire de cette envergure. Béatrice Hibou y a passé une décennie à scruter, décortiquer, recouper et lire des kyrielles de documents et d’ouvrages. Elle a ratissé large en entretiens avec des officiels, des diplomates, des bailleurs de fonds, des hommes d’affaires, des opposants, des intellectuels.

 

De cet effort considérable elle a tiré un livre au titre énigmatique La force de l’obéissance, manifestement inspiré des écrits de JJ Rousseau. Citons, de mémoire, l’auteur du Contrat social : « Le plus fort n’est jamais assez fort pour être toujours le maître, s’il ne transforme sa force en droit et l’obéissance en devoir. » Est-ce à dire que le pouvoir absolu qui régnait alors sur toute l’Europe du 18e siècle est toujours d’actualité en Tunisie ? En tous cas, le choix du titre le laisse clairement entendre bien que, par ailleurs, il est question d’adhésion encadrée et de représentativité de la société.

 

Mais, au-delà de ces appréciations expéditives dont on examinera plus loin le bien-fondé, il y a le récit qui restitue les pratiques du pouvoir au quotidien et confère à cette recherche son originalité. Appliquée à des situations problématiques, cette approche permet de saisir concrètement la nature des relations de pouvoir et la finalité des traitements adoptés.

 

De bout en bout de l’ouvrage, les récits défilent passant au crible les « performances » du régime, à l’abri du pacte sécuritaire et de la rente islamique. Ils se suivent et se ressemblent, parfois jusqu’à l’ennui : économie de marché, pluralisme, mise à niveau, Etat de droit, consensus etc. soit toute la logomachie internationale de la bonne gouvernance qui fonde l’apologétique officielle depuis deux décennies. La lecture critique de cet affichage dévoile un paysage très différent où la fiction, le trompe-l’œil et le mythe l’emportent sur la réalité. Deux centres d’intérêt retiennent particulièrement l’attention : l’usage de l’argent et l’encadrement des populations.

 

  1. « Le pouvoir à crédit »
  2.  

« Le pouvoir à crédit », c’est d’abord les créances douteuses des banques qui « camouflent des dépenses étatiques non budgétisées » ; c’est aussi « des banques transformées en agences de distribution de prêts de la banque centrale de Tunisie » ; c’est également la création artificielle d’une bourgeoisie à crédit grâce aux prêts non remboursables. » Tout se passe comme si l’argent ne coûte rien puisqu’il suffit d’ouvrir les vannes et de soigner la présentation.

Ce tableau inquiétant dressé par l’auteure a apparemment ému certaines instances extérieures et non des moindres. C’est ainsi que le directeur général du FMI, en personne, a fait le déplacement jusqu’à Tunis en mars 2005. Gendarme autant que médecin, Rodrigo De RATO a usé d’un euphémisme diplomatique pour définir sa mission en disant qu’elle avait pour but d’assurer « le suivi des politiques macro-économiques et financières. » Le relais sera assuré, trois semaines plus tard, par le contrôleur général de la cour des comptes fédérale des Etats-Unis, David WALKER, qui a évoqué à la fin de son séjour « l’impératif de la transparence en tant qu’élément essentiel de la gouvernance moderne. » Chacun a compris en relief ce qui est énoncé en creux.

 

Il ne fait aucun doute que les travaux de B. Hibou – qui se sont étalés sur une décennie – étaient attentivement suivis à Washington et que les interventions des bailleurs de fonds ne relèvent pas du registre protocolaire. Elles nous interpellent dans la mesure où elles constituent une ingérence manifeste dans les affaires de notre pays. Comment expliquer le silence de la Banque Centrale face à cette débauche financière, elle qui a eu en charge la mise en œuvre de la politique monétaire et qui dispose à cet effet d’un arsenal impressionnant de moyens de contrôle et de dissuasion pour imposer la discipline à toutes les banques ? Pour sa part, la cour des comptes n’est-elle pas compétente pour vérifier les comptes de l’Etat et des organismes qui lui sont rattachés ? Le parlement, enfin, qui vote le budget, n’a-t-il pas pour vocation de contrôler la gestion de l’Etat, à travers ses commissions permanentes ? Autant d’interrogations qui renvoient à la question, plus générale, de l’organisation des pouvoirs. En effet, si les instances de régulation sont en état de carence c’est parce qu’elles relèvent, toutes, de l’hyperconcentration des pouvoirs, alors que la gouvernance moderne postule leur séparation ; c’est-à-dire leur autonomie. Cette conception de l’organisation des pouvoirs est impraticable en régime de parti unique, même matinée d’un pluralisme de façade.

 

2. « L’adhésion encadrée »

Sous ce titre générique, B.H. regroupe tous les rouages de contrôle de la société ; elle passe au peigne fin les moyens de normalisation mis en place par le régime. Tout y est : Police pléthorique, justice conforme, organisations patronales et syndicales inféodées ou noyautées, bureaucratie triée sur le volet, entreprises étroitement contrôlées par des cellules dites professionnelles, villes et villages placés sous la surveillance de cellules territoriales et de comités de quartier et de chefs de secteur (omdas).

 

Tel est le constat, accablant, dressé par B.H. après une décennie d’investigations. Jamais la Tunisie n’a connu autant d’acharnement du pouvoir à la soumettre, ni du temps de la colonisation, ni après. Rien ne justifie cet acharnement, s’agissant d’un pays aussi profondément apaisé et indemne des fractures religieuses, ethniques ou tribales qui font des ravages partout ailleurs.

Comment expliquer qu’un peuple aussi homogène, habitué depuis fort longtemps aux joutes intellectuelles et politiques, assoiffé de liberté, puisse sombrer dans la médiocrité du parti unique et du pouvoir personnel ?

 

Ce dernier ne s’épanouit pleinement que dans la subordination de tous les pouvoirs et de tous les contrepouvoirs. Dans un système aussi monolithique il n’y a pas de place pour l’adhésion, fut-elle encadrée. B. Hibou évite ces questions et s’en tient au fonctionnement des rouages de normalisation de l’Etat et du RCD. Pourtant, la tyrannie du pouvoir prend sa source dans la confusion des rouages qui aboutit à une configuration on ne peut plus dangereuse dans la mesure où l’Etat n’est plus qu’une citadelle privée du RCD et ce dernier, érigé en administration publique, n’existe que par les fonctionnaires en détachement, le budget et la logistique de l’Etat et des entreprises et services qui en dépendent. C’est ainsi que l’Etat n’est plus l’Etat de tous les Tunisiens et le RCD n’est plus un parti politique. B. Hibou passe sous silence le coût de imbroglio juridico-politique qui est pourtant considérable : discrimination des citoyens, non respect de l’égalité de traitement, administration publique désorientée, prolifération de pouvoirs occultes, corruption…

 

On voit bien que l’obsession de sécurité par sa démesure, conduit le régime à devenir lui-même une source majeure de dangers en infantilisant et en étouffant la société. B. Hibou est tombée dans ce piège lorsqu’elle affirme « que le RCD est représentatif de la société » tout en soutenant, par ailleurs qu’il n’est pas un parti politique mais une administration qui dédouble et parasite la plupart des administrations de l’Etat.

 

Si le régime de parti unique a rendu des services éminents au pays durant la première phase de l’indépendance en raison de la faiblesse des structures étatiques, il constitue aujourd’hui un obstacle majeur sur la voie de sa modernisation. Ce n’est pas par hasard si la quasi-totalité des pays qui en ont fait l’expérience ont fini par l’abandonner, après avoir compris qu’il est incompatible avec les exigences de liberté et de justice qui sont les piliers de tout déve

 

(Source : « Kalima » (Mensuel – ölectronique), N° 58- Décembre 2007)

 


 

 

Le ’11’, date récurrente pour les attentats islamistes

ِAFP, le 11 décembre 2007 à 17h34

 

Depuis ceux du 11 septembre 2001, plusieurs attentats attribués à des islamistes ont été commis un 11, à l’instar de ceux perpétrés mardi à Alger.   – 11 septembre 2001 – ETATS-UNIS: La plus grave offensive d’Al- Qaïda: des avions détournés détruisent les tours jumelles du World Trade Center à New York et endommagent le Pentagone à Washington. Un quatrième s’écrase en Pennsylvanie. 3056 morts dont 2823 dans les twin towers.         

– 11 mars 2004 – ESPAGNE: Une dizaine de bombes explosent vers 07h30 à Madrid et dans sa banlieue à bord de quatre trains, faisant 191 morts et environ 1900 blessés. La piste Al-Qaïda réapparaît avec la revendication par les brigades Abou Hafs al-Masri.         

– 11 avril 2006 – PAKISTAN: Au moins 57 personnes tuées par l’explosion d’une ou deux bombes lors d’une cérémonie religieuse rassemblant quelques 50 000 sunnites à Karachi.         

– 11 juillet 2006 – INDE: 183 personnes tuées et près de 900 blessées dans une série d’attentats qui frappent des trains ou des gares de la banlieue de Bombay. Les autorités soupçonnent les islamistes qui combattent les troupes fédérales au Cachemire indien.       

Le même jour, sept touristes indiens sont tués et 35 personnes blessées dans une série d’attentats à la grenade perpétrés dans des zones touristiques de Srinagar, principale ville du Cachemire indien, et attribués par les autorités aux rebelles séparatistes islamistes.         

– 11 avril 2007 – ALGERIE: Trente morts et plus de 200 blessés dans deux attentats à Alger, visant le Palais du gouvernement et un commissariat de la banlieue est d’Alger, et revendiqués par la Branche d’Al-Qaïda au Maghreb (BAQMI, ex-GSPC, rallié à Al-Qaïda en 2006).         

– 11 juillet 2007 – ALGERIE: Dix militaires tués et 35 blessés à Lakhdaria (au sud-est d’Alger) dans une attaque-suicide contre une caserne, revendiquée par la BAQMI.         

– 11 décembre 2007 – ALGERIE: Deux attentats à la voiture piégée font au moins 62 morts sur les hauteurs d’Alger, devant le siège du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) et du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) et près de la Cour suprême et du Conseil constitutionnel.


 

Présidentielle russe: l’opposant Kasparov jette l’éponge

 AFP – Mercredi 12 décembre, 15h02 MOSCOU (AFP) – L’ancien champion du monde d’échecs et opposant Garry Kasparov a annoncé mercredi à Moscou qu’il jetait l’éponge dans l’élection présidentielle de mars 2008.   « Ma campagne électorale finit demain (jeudi). Dans tout Moscou, on n’a pas réussi à trouver une salle où mes militants pourraient se rassembler », a déclaré M. Kasparov, leader du mouvement d’opposition L’Autre Russie, en marge d’un Congrès d’ONG. « L’Autre Russie ne se bat pour le pouvoir, mais lutte pour qu’une vraie élection ait lieu », a ajouté l’ancien champion d’échecs. Pour pouvoir briguer la présidence, les candidats dits « indépendants » (dont les partis ne sont pas représentés au Parlement) doivent être formellement soutenus par un « groupe d’initiative » composé d’au moins 500 personnes. Garry Kasparov estime qu’il ne pourra pas, en raison de l’ostracisme dont il est victime de la part du pouvoir, trouver une salle et réunir son groupe avant le 18 décembre, date limite pour déposer sa candidature. « Nous payons (les propriétaires des salles, ndlr), ils sont d’accords, il n’y a pas de problème. Et ensuite, ils rappellent et disent qu’ils refusent, qu’ils ne peuvent plus donner de salle pour des raisons techniques », a souligné M. Kasparov. La coalition hétéroclite L’Autre Russie, qui rassemble démocrates, libéraux et nationaux-bolchéviques, avait choisi en septembre l’ancien champion d’échecs comme son candidat à la présidentielle. M. Kasparov avait commencé à collecter les deux millions de signatures requises pour se présenter, un défi considéré comme insurmontable pour son mouvement, sans grande assise régionale et sans accès aux télévisions publiques russes. Engagé en politique depuis 2005 et la création de son propre mouvement, le Front civique uni, M. Kasparov dit vouloir « défier la dictature de Poutine ». Il est devenu en quelques mois un symbole de l’opposition au Kremlin, surtout aux yeux de la presse étrangère et des Occidentaux. Faute de visibilité dans les médias locaux, il est quasiment inconnu des Russes en qualité d’opposant. Début décembre, il a critiqué les législatives les qualifiant d' »élections les plus malhonnêtes » de « l’histoire moderne de la Russie ».

 

 


 

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