TUNISNEWS
9 ème année, N° 3364 du 08.08.2009
AFP: Trafic de yachts : deux neveux du président tunisien renvoyés devant la justice Le Comité Nationale de Soutien aux Habitants du Bassin Minier: Appel pour sauver la vue et la vie de Taieb Ben Othman AFP: Mandat de dépôt mais pas de torture pour un Tunisien expulsé d’Italie AFP: Bosnie: un ex-moudjahidine arrêté BOUSNINA Mohamed: Une affaire qui dure depuis trois années – Et passe de 2 à 6 millions d’Euros Le Monde: Présidents à vie Taoufik Ben Brik : “Warda El Jazairia El Diva”, L’Expression: JIJEL: Attentat contre une conduite de gaz AFP: Le Fatah s’apprête à élire une nouvelle direction, la première en 20 ans
Trafic de yachts: 2 neveux du président tunisien renvoyés devant la justice
AFP 08.08.09 AJACCIO — Deux neveux par alliance du président de la Tunisie, Zine El Abidine Ben Ali, mis en examen dans le cadre de l’enquête sur le vol du yacht du banquier Bruno Roger à Bonifacio (Corse-du-Sud) en 2006, seront jugés en Tunisie ou en France, a indiqué samedi le procureur général Paul Michel à l’AFP. Les frères Trabelsi, soupçonnés d’être les commanditaires du vol en France de trois yachts, avaient été mis en cause par les convoyeurs du yacht de M. Roger, lors de leur interrogatoire en 2006 à Ajaccio. “Les deux frères, Imed et Moaz Trabelsi, étant domiciliés en Tunisie et les faits qui leurs sont reprochés (la complicité de vol: NDLR) ayant été commis hors du territoire national, une dénonciation officielle des faits a été transmise à la Tunisie. Il a paru plus simple au parquet de demander une disjonction des faits”, a expliqué le magistrat ajoutant que les deux hommes devraient être jugés dans un “délai raisonnable” en Tunisie. “Si la Tunisie ne les juge pas, la France pourrait le faire”, a ajouté le procureur Michel. Les deux frères ont été mis en examen en mai 2008 par un magistrat tunisien pour “complicité de vol en bande organisée”, dans le cadre d’une commission rogatoire internationale délivrée début 2008 par le juge d’instruction du tribunal d’Ajaccio, Jean-Bastien Risson. Dans une ordonnance datant du 31 juillet concernant cette affaire, le juge Risson a renvoyé onze personnes, parmi lesquelles les deux neveux, devant le tribunal correctionnel d’Ajaccio, indique le Journal du Dimanche à paraître dimanche. Une audience aura lieu le 21 août devant ce tribunal afin d’étudier une disjonction des faits. Le dossier pourrait être scindé entre d’une part les vols commis en France, et d’autre part la complicité de vol qui concerne les deux neveux et qui a été perpétrée depuis la Tunisie. En mai 2008, le procureur d’Ajaccio, José Thorel, s’était rendu en Tunisie en compagnie du juge Risson. Il avait alors démenti toute tension diplomatique entre la France et la Tunisie. “S’il y avait eu des différends diplomatiques, la commission rogatoire n’aurait pas été exécutée par le juge d’instruction tunisien et nous n’aurions pas assisté aux auditions ainsi qu’aux perquisitions”, avait-il déclaré. Deux des trois yachts avaient été volés sur la Côte d’Azur. Le troisième, volé à Bonifacio (Corse-du-Sud) et retrouvé à Sidi Bou Saïd (Tunisie) a été restitué à son propriétaire, le patron de la banque Lazard, Bruno Roger.
Le Comité Nationale de Soutien aux Habitants du Bassin Minier
Appel pour sauver la vue et la vie de Taieb Ben Othman
4 Août 2009 Nous venons d’apprendre que la famille du prisonnier Taieb Ben Othman , syndicaliste purgeant la peine de six ans suite au mouvement de protestation sociale qui a eu lieu dans la région du bassin minier , n’a pas pu le voir dans sa prison de Sidi Bouzid , au Sud Ouest Tunisien. Sa famille craint la détérioration de son état de santé, surtout qu’il mène depuis plus de semaines une grève de la faim.M. Taieb Ben Othman, ayant mal aux yeux, proteste contre l’absence de soins médicaux et le mauvais traitement infligé par les gardiens de la prison. Le Comité Nationale de Soutien aux Habitants du Bassin Minier réitère sa demande à l’administration pénitentiaire et au Ministère de la Justice de ne pas priver M.Ben Othman des soins médicaux et de traitement humain, respectant son intégrité physique et morale, tels que garantis par la Constitution Tunisienne et le Droit International. Le Comité appelle, aussi, la société civile et les démocrates à plus de soutien à Monsieur Taieb Ben Othman et à tous les prisonniers du bassin minier, pour qu’ils soient libérés sans délai, puisqu’ils n’ont fait qu’exercer leurs droits à la liberté d’expression. Le Comité Nationale de Soutien aux Habitants du Bassin Minier
SUR LE FIL
samedi 8 août 2009 TUNISIE : L’avocat tunisien Samir Ben Amor, spécialiste des affaires liées au terrorisme, a dénoncé hier l’interdiction qui lui est faite de rendre visite à ses clients en prison. Selon lui, cette mesure de “rétorsion” vise à le “sanctionner” pour avoir divulgué à la presse l’implication de deux officiers tunisiens dans la préparation d’attentats contre des militaires américains lors de leur séjour en Tunisie
(Source: “sudonline” le 08 août 09) Lien: http://www.sudonline.sn/spip.php?article19814
Mandat de dépôt mais pas de torture pour un Tunisien expulsé d’Italie
AFP 08.08.09 Un Tunisien, expulsé d’Italie contre l’avis de la Cour européenne des droits de l’Homme, a été placé sous mandat de dépôt et fait l’objet d’une information judiciaire pour association terroriste, a-t-on appris samedi de source judiciaire officielle à Tunis. “Ali Toumi a comparu vendredi devant un juge d’instruction, qui a émis un mandat de dépôt à son encontre et reporté son audition au 12 août à la demande de son avocat”, a indiqué cette source dans un communiqué. Mariée à une italienne et père de trois enfants, ce Tunisien condamné en 2003 par la justice italienne pour appartenance à une organisation terroriste, a purgé une peine de six ans de prison en Italie, avant d’en être expulsé dimanche dernier. Le Conseil de l’Europe a jugé jeudi “absolument inadmissible” que l’Italie ait renvoyé dans son pays un Tunisien en dépit d’une décision de la Cour européenne des droits de l’Homme s’opposant à son extradition en raison du risque de torture. “M. Ali Toumi n’a subi aucun mauvais traitement (…) il est absolument inadmissible de répandre des allégations faisant croire qu’il existerait des risques de torture” en Tunisie, a-t-on réagi de source judiciaire. Selon cette source, la décision de la Cour européenne “n’est fondée sur aucune donnée objective”, la Tunisie, a-t-on affirmé, a ratifié la convention des Nations Unies contre la torture et applique ses dispositions “dans sa législation et (…) dans la pratique judiciaire”. Dès son rapatriement, Ali Toumi a été remis à la police judiciaire qui l’a placé en garde à vue, jusqu’à sa comparution vendredi. Et sa famille en a été informée, selon la même source. La période de garde à vue varie de trois à six jours selon la loi. Outre l’enquête sur sa présumée appartenance à “une entente criminelle en rapport avec des infractions terroristes”, le prévenu est sous le coup d’une condamnation par défaut à un an de prison “pour faits d’escroquerie”, a-t-on indiqué. Il a fait opposition à cette condamnation et sera rejugé le 14 août. Selon son avocat tunisien, le prévenu poursuivi notamment pour recrutement de volontaires pour l’Irak et soutien logistique à une organisation terroriste risque plus de 20 ans de réclusion.
Bosnie: un ex-moudjahidine arrêté
AFP 08/08/2009 La police bosniaque a indiqué avoir arrêté un ex-moudjahidine arabe ayant combattu pendant la guerre en Bosnie, Karay Kamel bin Ali, qualifié de menace pour la sécurité nationale, une dizaine de jours après son évasion d’une prison locale.”Karay Kamel bin Ali a été arrêté la nuit dernière à Zenica”, dans le centre du pays, a déclaré à l’AFP un officier de la police, Nedzad Dizdarevic. D’origine tunisienne, le prisonnier devait regagner une prison de Zenica fin juillet, après avoir bénéficié de seize jours de mise en liberté provisoire. Mais il ne s’était pas présenté dans le centre d’incarcération et les autorités avaient même lancé un mandat d’arrêt international à son encontre. Mieux connu en Bosnie par son nom de guerre, Abou Hamza, il purge depuis 2007 une peine de trois ans et dix mois de prison pour pillage, violence familiale et menaces contre des procureurs.
C´est impossible de t’inscrire aux élections !!!!
Je suis un étudiant tunisien à paris, ma conscience c’est réveillée ces derniers mois pour aller s’inscrire en vue d’accomplir mon devoir national le plus suprême. Je me suis déplacé au début vers le consulat de Pantin 93 où j’habite. Après être étonnés de ma demande, les responsables m’ont demandé d’aller m’inscrire au consulat de Paris conformément à l’adresse de mon passeport. Le 28 juillet je suis parti m’inscrire dans le consulat de Paris, mais la réponse du responsable était ” Les dates des inscriptions sont passées, il fallait venir avant, la c est impossible de t’inscrire”. Trouvez vous que c est normale de nous interdire cette inscription avant 3 mois des élections???
Slim Etudiant tunisien
Tunisie – Manipulation des marchés publics à l’office de l’aviation
Une affaire qui dure depuis trois années
Et passe de 2 à 6 millions d’Euros
La Tunisie s’est dotée ces toutes dernières années, en matière des marchés publics, d’une législation, voulue conforme aux normes internationales, et dont la réglementation et procédures, seraient adaptées aux exigences de rigueur et de transparence. Il s’agit surtout du décret 1358 de 2002 et de ses modifications. Ce qui a valu pour ce pays émergent, ouvert et qui a opté pour l’économie du marché, les mérites d’une position avancée auprès des instances spécialisées.
Pourtant, un des organismes publics ne manque pas de passer outre les exigences de cette réglementation, de manipuler les marchés hors procédures.
Mutisme
Depuis les révélations sur les cadeaux de fin d’année, achetés et distribués par la direction de cet organisme, l’Office de l’Aviation Civile et des Aéroports (OACA) de Tunisie, cent pour cent public, celle-ci a choisi le mutisme total et n’a répondu à aucune des questions qui lui ont été posées. Ces cadeaux, écrans LCD et autres, estimés à plus de 125 Milles dinars (environ 73 milles euros), faisaient l’objet d’achats qui n’étaient pas conformes à la circulaire du premier ministère en la matière. Et malgré que la direction générale ait voulu déplacer l’affaire sous d’autres « cieux », tout à fait étrangers, elle reste quand même une affaire tachetée par des irrégularités
Irrégularités dites-vous?
Cela devient apparemment une pratique courante en matière de gestion des achats et des marchés publics pour cette institution.
Une affaire, des failles
Détaillons un peu un vrai marché public, et non une « demande d’achat » malgré que celle-ci ne soit autre qu’un marché public, mais à coûts faibles et procédures allégées. Ce marché est celui No 22/06 relatif à « l’acquisition de véhicules de lutte contre l’incendie », qui dure depuis 2006 et dont le coût est passé du simple au triple. D’environ 3 Millions à plus de neufs Millions de dinars ( de plus de 2 millions à plus de six millions d’euros).
Après le lancement du marché, l’affaire commence par la décision de la commission technique de dépouillement en novembre 2007. En effet, celle-ci a décidé d’éliminer l’offre d’un des soumissionnaires, Ziegler. Les raisons : non-conformité de l’accélérateur du véhicule proposé, le diamètre de l’ensemble de ses raccords de refoulement et d’aspiration, et enfin le système le soufflage des canalisations du produit extincteur des véhicules moyennes puissance. Or une note technique interne adressée à la commission des marchés avant cette réunion, soit le 10/5/2007, a soulevé des remarques au niveau des cahiers des charges sur ces points précisément. Refus par le destinataire. Mais ces remarques auraient été retenues, selon une source proche du dossier, pour le même marché en… 2009 !
La même commission a retenu les offres de trois autres soumissionnaires pour le dépouillement financier. Et là commencent les vrais problèmes et les irrégularités. La commission du dépouillement financier, s’est réunie en janvier 2007. Sans mention de date précise sur le PV.
Or il y a eu problème au niveau des dates. La commission du dépouillement technique s’est réunie en date du 26/11/2007, selon son PV ; celle d’ouverture des plis financiers le 8/1/2007, et celle du dépouillement financier en janvier 2007. Celle-ci est censée être la dernière à se réunir ! Or, entre janvier et novembre, c’est quand même 11 mois ! Agenda inversé ?
Adjugé ; pourtant…
Dans son rapport, cette dernière reconnaît que les offres de deux des trois soumissionnaires, SIDES et FAI, n’étaient pas conformes aux exigences des cahiers des charges. Elles n’ont présenté, chacune, qu’une liste de lot de pièces de rechange pour les deux véhicules de moyenne puissance au lieu d’un lot pour chaque véhicule comme exigé par les cahiers des charges. L’un d’eux, SIDES, était un ancien de la maison, et y maintenait toujours ses entrées.
Pire. La commission reconnaît qu’une lettre a été adressée à chacun des deux «pour se conformer au cahier des charges et à la soumission ». Lettre datée du 10/01/2007, ce qui précède la réunion de cette commission ! Qui a pris la décision ? Selon quelle réglementation ?
Pire encore ! « La commission de dépouillement propose d’inviter les soumissionnaires à présenter de nouvelles offres financières » ! C’est ce qui est écrit noir sur blanc sur son procès-verbal. Chose faite ; avec un petit plus : que les nouvelles offres soient présentées « sous pli fermé » et non en réunion publique comme mentionné par la loi ! Pourquoi ces nouvelles offres, alors que d’autres étaient déjà présentées et passées par les commissions ?
Le P.D.G. de l’office a refusé de répondre aux questions qui lui ont été posées par écrit. Il s’est borné à dire que ce marché a été entamé par son prédécesseur, actuellement à la tête de Tunis Air, et que pour sa part, il devrait juste rectifier ce qu’il fallait rectifier. Pourtant, tout le marché est passé durant sa période de responsabilité.
Réplique sans suite
Réplique du soumissionnaire restant. SOTIC, représenté pour ce marché par CHENIITI. Il avait eu une entrevue avec le P.D.G. de l’OACA. Suivie d’une lettre qui énumère quatre « irrégularités ». Il déplore « l’aspect irrégulier et par conséquent illégal de la procédure » réservée à l’appel d’offre internationale 22/06. Apparemment, cela privilégierait son concurrent.
Sans réponse. Il passe donc outre, et adresse sa requête à l’organisme de contrôle compétent en la matière. Là, il mentionne son offre financière, qui le favorise en étant le moins-disant. La différence était de 286.344.00 euros. Nous avons pu consulter un dossier qui détaille cette requête.
Mais après avoir été conclu, tout le marché a été annulé. Entre 2006 et 2009, l’OACA n’a pas acquis les véhicules pour lutter contre l’incendie objet de ce marché. En attente de l’issue de l’appel d’offres international 06/2009, qui devra passer, cette fois, par la commission nationale des marchés parce qu’il dépasse la somme de cinq millions de dinars (trois millions d’euros environ).
Entre-temps, des questions se posent : puisque le marché a été annulé, y avait-il vraiment un besoin réel pour l’entreprise pour l’acquisition de ces véhicules ? Si oui pourquoi cette annulation ? Et comment l’Office a-t-il pu couvrir ses besoins trois années durant ? Et pourquoi trois véhicules en 2006 et dix en 2009 ?
Sinon pourquoi ce luxe financier à lancer ce marché ?
Pour la Tunisie, c’est assez dur de gaspiller de l’argent durant ces temps de crise. Et c’est encore plus dur que de tel organisme court à contre-courant en matière de bonne gouvernance.
BOUSNINA Mohamed
Journaliste tunisien
faizabdr@yahoo.fr
Présidents à vie
Triste journée pour la démocratie en Afrique. Au Niger, l’un des pays les plus pauvres de la planète, le président Mamadou Tandja a obtenu de pouvoir modifier la Constitution afin de se maintenir au pouvoir. Au terme d’un référendum dont les résultats ont été publiés vendredi 7 août, plus de 90 % des Nigériens se seraient prononcés en faveur d’une prolongation de trois ans du mandat présidentiel. A cette échéance, M. Tandja, 71 ans, sera libre de se représenter autant de fois qu’il le souhaite. Le Parlement avait tenté de s’opposer au projet du chef de l’Etat ; il a été dissous. La Cour constitutionnelle avait invalidé le décret de convocation du corps électoral ; ses membres ont été limogés. Malheureusement, le président Tandja n’est pas le premier chef d’Etat africain à procéder à ce genre de coup d’Etat constitutionnel. Les exemples abondent. A la tête de son pays depuis plus de vingt ans, le Tunisien Zine El Abidine Ben Ali a ainsi instauré une présidence à vie en Tunisie. Plus récemment, en Algérie, le président Abdelaziz Bouteflika a sollicité et obtenu un troisième mandat, que la Constitution, modifiée pour l’occasion, lui interdisait auparavant. Oubliant leurs promesses, Idriss Déby au Tchad, Paul Biya au Cameroun ont, eux aussi, changé les textes fondamentaux et se cramponnent à leur siège sans que la communauté internationale y trouve à redire. Cette indifférence ne peut qu’inciter d’autres chefs d’Etat à faire de même. C’est bien ce qui risque de se produire à Djibouti, où le président Ismaël Omar Guelleh a annoncé qu’il allait briguer un troisième mandat, au mépris de la Constitution. La situation est plus caricaturale encore au Burkina Faso, pays voisin du Niger, où les proches du président Blaise Compaoré, arrivé au pouvoir en 1987 à la suite d’un putsch, commencent déjà à évoquer l’idée d’un changement de la Loi fondamentale pour autoriser un cinquième mandat présidentiel en… 2015. Cette quête artificielle de légitimité est de mauvais augure pour les pays africains où une élection présidentielle doit prochainement permettre une sortie de crise. C’est le cas en Guinée et, surtout, en Côte d’Ivoire. Après le président Barack Obama, Hillary Clinton, secrétaire d’Etat américaine, n’avait évidemment pas tort de rappeler, le 5 août à Nairobi, que la “bonne gouvernance” est une condition indispensable, sinon suffisante, du développement économique du continent. Cela commence par le respect des règles institutionnelles et démocratiques que chaque pays s’est données.
(Source: “Le Monde” (Quotidien – France) Le 9 aout 2009)
JIJEL: Attentat contre une conduite de gaz
08 Août 2009 Un groupe terroristes activant au profit de ce qu’on appelle le Gspc, branche présumée d’Al Qaîda au Maghreb islamique, a par un acte de sabotage détruit une conduite de gaz reliant les wilayas de Jijel et Skikda. L’acte a été perpétré à l’aide d’une bombe de fabrication artisanale. Ce qui a provoqué d’importants dégâts et un gigantesque incendie. L’attaque a eu lieu hier aux environs de 4 heures du matin, ont confié des sources sécuritaires. Tous les moyens ont été mobilisés par Sonatrach pour procéder à des réparations immédiates, alors que les services de la Protection civile se sont mobilisés pour venir à bout des grosses flammes. La conduite de gaz ciblée par les terroristes alimentait une zone industrielle au niveau de la wilaya de Jijel et une grande partie des habitations. Les mêmes sources ont souligné qu’une opération militaire sur la trace des terroristes activant sous la coupe de l’obscur Ammar Lamloum alias Abou Zakaria, a été aussitôt déclenchée. A noter que c’est la seconde fois que cette conduite de gaz est la cible d’attaque terroriste.
(Source: “L’Expression” (Quotidien- Algérie) le 08 août 09) Lien: http://www.lexpressiondz.com/article/2/2009-08-08/66407.html
Le Fatah s’apprête à élire une nouvelle direction, la première en 20 ans
De Nasser ABOU BAKR (AFP) – 08 août 09 BETHLEEM — Le Fatah du président palestinien Mahmoud Abbas s’apprête à élire samedi, pour la première fois en 20 ans, une nouvelle direction censée relancer le parti laïc affaibli par ses revers face au Hamas islamiste, par ses divisions et sa mauvaise gestion. L’élection d’un nouveau Comité central de 21 membres et d’un Conseil révolutionnaire de 120 membres devait avoir lieu vendredi mais, selon des participants, elle se déroulera finalement samedi en raison du grand nombre de candidatures. Ce scrutin marquera le moment fort du congrès du Fatah, son premier depuis 1989, qui s’est ouvert mardi à Bethléem en Cisjordanie en présence de quelque 2.000 délégués et doit s’achever dimanche. “A l’issue du congrès, le Fatah aura une nouvelle direction au sein de laquelle la jeune génération aura un rôle important”, a déclaré un des ténors du Fatah, Nabil Chaath. “Cela redynamisera le mouvement et renforcera sa légitimité”, a-t-il estimé. Le Fatah monopolisait le pouvoir au sein de l’Autorité palestinienne avant d’être battu aux législatives en 2006 par le Hamas qui l’a ensuite délogé par la force de la bande de Gaza en 2007. Son pouvoir se limite depuis à la Cisjordanie occupée par l’armée israélienne. Son déclin s’est accéléré depuis la mort en 2004 de son fondateur et chef historique Yasser Arafat, auquel M. Abbas a succédé à la tête du Fatah et de l’Autorité palestinienne. A Gaza, la police du Hamas a arrêté pendant quelques heures et emmené pour interrogatoire plusieurs responsables locaux du Fatah, dont Ibrahim Abou Al-Naja, Zakariya Al-Agha et Abdallah Abou Samhadana, selon un responsable du Fatah. Le Hamas avait empêché des dizaines de délégués de Gaza d’y assister mais, selon des participants, ils pourront participer au vote à distance “grâce à un procédé en ligne”. “Tous les délégués pourront participer au vote, soit directement soit à distance”, a confirmé M. Chaath. Lors d’interventions houleuses depuis le début du congrès, de nombreux délégués ont rendu la direction actuelle du Fatah responsable de ses échecs et protesté contre l’absence de bilans administratifs et financiers sur sa gestion des 20 dernières années, ternie par des accusations de corruption. Dans ce contexte, seul M. Abbas, “le candidat du consensus”, selon des délégués, est assuré d’être reconduit à son poste alors que la plupart des responsables actuels du Fatah risquent d’être poussés vers la sortie au profit de nouveaux visages. Le nombre de candidatures au Comité central a atteint 131 et celui pour le Conseil révolutionnaire 496, selon des délégués. “Un fort vent de changement souffle sur le congrès. Au moins la moitié des membres actuels seront remplacés” dans les deux instances, a indiqué un délégué. Le secrétaire général du Fatah en Cisjordanie emprisonné en Israël, Marwan Barghouthi, l’ex-chef de la Sécurité préventive Jibril Rajoub et le négociateur Saëb Erakat apparaissent comme les prétendants les plus sérieux au Comité central, instance qui gère le Fatah au jour le jour. L’ancien homme fort du Fatah à Gaza et “chouchou” des Américains, Mohammad Dahlane, frappe lui aussi à la porte du Comité central, bien qu’il soit tombé en disgrâce après la déroute face au Hamas, qui lui a été largement imputée. Le Fatah devra aussi adopter un nouveau programme politique. Le mouvement prône la négociation avec Israël pour un règlement du conflit mais insistera aussi dans son programme “sur le droit du peuple palestinien à recourir à la résistance dans toutes ses formes pour recouvrer ses droits”, selon M. Chaath.
LETTRE DE TUNISIE
“Warda El Jazairia El Diva”
par Taoufik Ben Brik
NOUVELOBS.COM | 07.08.2009 | 15:18 Ils lui ont promis une fête foraine où tout scintille : des jarres de diamants, des corbeilles de zéphyrs, des oiseaux du paradis et de l’eau de Zem Zem. Elle n’a eu, pour tout honneur, qu’un séjour dans un hammam sans vapeur, glacial, où les gens n’ont aucune envie de se déshabiller, ni de se laver. C’était comme dans une fête lorsque subitement, l’électricité est coupée, comme l’odeur du beurre rance, comme les mots orduriers sortant de la bouche d’une belle femme. Parce qu’elle a refusé de chanter dans les noces de la famille Ben Ali, ils ont lâché des chiens fils de chiens pour qu’ils aboient à son passage et assourdissent sa voix. Ils n’ont pas compris que Warda est une bête de scène. En dehors, elle était inconsolable. William Kapell, pianiste américain légendaire, qui mourut à l’âge de trente et un ans dans un accident d’avion en 1953, écrivit un jour à un ami : “Les seuls moments que j’ai, quand je joue, et qui aient une valeur quelconque pour moi, sont ceux où j’oublie les gens pour lesquels je suis supposé me produire. Je ne suis plus là, il n’y a plus de public idiot à amuser, il n’y a que le cœur et l’âme, le monde, les oiseaux, les orages, les rêves, la tristesse, la sérénité céleste .Alors je suis un artiste, digne de ce nom… Avant que cela n’arrive, ou si cela n’arrive pas, je suis malheureux.” A Carthage, Warda était malheureuse. D’Alger au Caire, de Casablanca à Beyrouth, toute l’Arabie reste coite : “Ils ont osé, les fumiers…Maltraiter la dernière Diva, ça ne se passe qu’à Tunis des Ben Ali. Ils ont fait circuler qu’elle chante faux. Vous vous rendez compte ?” Qui a dit : “Oum Kalthoum a été l’étoile de l’orient, Fairouz l’oiseau du livre, mais ces deux feux follets palissent face à l’astre resplendissant de Warda. Le plus étonnant n’est pas qu’elle s’est frayée un chemin parmi ces mutantes, mais qu’elle ait existé.” En Arabie, au pays des mille et une nuits, le chant est une religion .Rien à voir avec le chant chez les autres bipèdes. Maria Callas, Ella Fitzgerald, peuvent toujours essayer, elles n’atteignent jamais le zénith des cantatrices arabes. C’est loin, très loin. Leurs places sont à côté d’Odin. Des Walkyries. Warda que j’aime, Warda de Tamrihina, de Maguadir, d’Ouled El Hallel. C’est celle qui t’allume la fente, celle qui colle à la chair de poule, celle qui mouille à la fleur de peau, c’est le ruisseau, c’est le papier jauni des amants sous la pluie, c’est la bouche cerise de ma voisine, c’est la gueuse que j’aime, celle qui crève le bourgeois, la romance famélique sur la buée des vitres, la mardouma sur les cheveux noirs corbeaux de ma sœur Mongia, la Ojja de ma tante Nemra. La Warda que j’aime emmerde Leila Ben Ali et Chika Mouza. Les femmes des palais arabes ne chantent pas, elles convoquent les cantatrices à la cour, et les écoutent, sourire ennuyé, en tapotant un peu du pied. La chanson, c’est le peuple, ça a été toujours le peuple, c’est la mémoire, c’est le miroir des peuples, c’est la chanson de l’Atlas. Warda raconte l’histoire, l’histoire imprévue et fugitive, c’est pas du bronze, pas une statue, on ne peut pas l’arrêter, on la fredonne dans la prison, lèvres fermées, on ne peut pas l’enchaîner, c’est de l’eau dans un panier, c’est de l’air, c’est un air. Warda s’oppose au pouvoir, à tous les pouvoirs. Celle que j’aime se marre. Je vais vous chanter Ghorba, je rigole, j’ai douze ans, je donnerais n’importe quoi pour entendre la voix de ma sœur Najet, sous les vignes. Warda, c’est l’amour, amours toujours inemployées. Celle que j’aime console les va-nu-pieds et berce les enfants, celle que j’oublie, celle qui me revient, c’est la douce fredonnée par Jean Genet, c’est la brûlure, celle qui t’attache, la déchirée, c’est la jalouse, c’est la berceuse, c’est l’incomprise qui grise, celle qui jamais ne m’habitue. Rouh, Rouh, Rouh, Oulou Ya Amar… Taoufik Ben Brik
(Source: “NouvelObs” le 7 aout 2009)