7 septembre 2007

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TUNISNEWS
8 ème année, N° 2663 du 07.09.2007

 archives : www.tunisnews.net

MC: Les « promus » du palais de Carthage MC: Pas touche aux intérêts émiratis MC: Souha Arafat Tunisie Verte:Communiqué : incendie criminel du Bureau de l’avocat Maître Mohamed Ayachi Hammami FIDH et l’UFTDU: Affaire des « 7 pêcheurs tunisiens » : Les gardes côtes italiens auraient refusé de répondre à des appels de détresse TUNISIA Watch:  Une prime publique de 1 794 600 dinars à l’école internationale de Carthage JEUNE AFRIQUE :Mathlouthi de retour à Tunis ? AFP: Tunisie: inflation record à 4,5% en 2006 Nasreddine Ben Hadid: Celui qui ne sait lire, doit s’abstenir de comprendre…Et celui qui ne sait jouer doit savoir perdre. Le Temps: Nouveaux phénomènes comportementaux chez les jeunes – Les causes et les mécanismes de prévention Le Monde: Meknès, cœur des paradoxes marocains


MAGHREB CONFIDENTIEL N° 799 du 06/09/2007

 

 

TUNISIE Les « promus » du palais de Carthage.

A Tunis, où l’on annonce tous les jours dans les cafés un « prochain » remaniement, c’était « jour de fête » ce lundi 3 septembre. Cette fois-ci, c’était vrai : le premier ministre Mohamed Ghannouchi a annoncé un remaniement partiel de son gouvernement.

 

Parmi les promus figurent deux secrétaires d’Etat : Sarra Kanoun Jarraya, remplaçant Saloua Ayachi Labbène – qu’elle secondait – au poste de ministre des affaires de la femme, de la famille et des personnes âgées, et Khalil Laajimi (Sahélien), nommé ministre du tourisme, à la place de Tijani Haddad. Ce dernier paye sans doute ses mauvaises relations avec le premier ministre.

 

Deux patrons d’organismes publics sont également montés sur le podium : Ridha Touiti, ancien PDG de la Compagnie des phosphates de Gafsa, qui hérite du ministère du commerce et de l’artisanat, et Haj Klaï, jusque-là PDG de l’Office national de la Poste, nommé ministre des technologies de la communication, à la place de Montacer Ouaili. Ce dernier était en sursis depuis son élection ratée à la présidence de l’Union internationale des télécommunications (UIT).

 

De son côté, Mondher Zenaïdi passe du ministère du commerce et de l’artisanat à celui de la santé. Il devra affronter la concurrence accrue du secteur privé, favorisée par l’entrée en vigueur du nouveau système d’assurance maladie en juillet 2007.

 

Enfin, Abdelhamid Triki, ancien DG de l’Institut d’études quantitatives (IEQ), a été nommé secrétaire d’Etat, chargé de la coopération internationale et de l’investissement extérieur. Une nomination qui pourrait paraître surprenante : il secondera le ministre Mohamed Nouri dont le « frère ennemi » est le gouverneur de la Banque centrale, Taoufik Baccar, mentor de Triki. Mais justement : au palais de Carthage, l’ombre de Machiavel baigne les lieux…

 

 

MAGHREB CONFIDENTIEL N° 799 du 06/09/2007

 

Tunis Pas touche aux intérêts émiratis

La police est sur les dents pour protéger le secret sur la cession d’un terrain public de 830 ha au groupe émirati Sama Dubaï qui affirme vouloir investir 14 milliards $ en Tunisie.

Pour mémoire, les deux grands intermédiaires de cette transaction sont Belhassen Trabelsi et Lotfi Abdennadher.

 

MAGHREB CONFIDENTIEL N° 799 du 06/09/2007

 

TUNISIE Souha Arafat

La veuve de Yasser Arafat, déchue de sa nationalité tunisienne cet été, aurait approché le colonel Kadhafi pour tenter d’obtenir son soutien dans le conflit qui l’oppose aux autorités tunisiennes. Souha Arafat, qui s’était liée en affaires dans les télécoms (Tunisiana) et dans la gestion d’une école privée (MC N°785) avec la première dame du pays, Leila Ben Ali, a en effet un certain nombre de doléances financières. Agée de 44 ans, elle résidait à Tunis avec sa fille. Elle avait acquis la nationalité tunisienne il y a environ un an.

 

 

 


« Tunisie Verte »

Communiqué : incendie criminel du Bureau de l’avocat Maître Mohamed Ayachi Hammami

 
Tunis le 3/09/2007 Après avoir subi plusieurs tracas administratifs, redressements fiscaux et surveillance policière en permanence, Me Ayachi Hammami a été victime d’une « opération incendiaire » le matin du 31 Août 2007 à son bureau sis en plein centre de Tunis (Rue Mokhtar Attia) qui a été « visité » par des « inconnus » ayant mis à sac et incendié son ordinateur et tous ses documents. Me ayachi Hammami est un militant actif pour les libertés et les droits de l’Homme, membre fondateur du mouvement « 18 Octobre », ayant organisé la grève de la faim à son Bureau lors du sommet mondial de l’information, membre fondateur de l’ « Initiative Démocratique » qui a désigné Mohamed Halouani comme candidat unique représentant la gauche aux élections présidentielles de 2004. Me ayachi Hammami a soutenu fermement le parti « Tunisie Verte » et a dénoncé le « Hold-up » de notre parti le 3 Mars 2006. Le parti « Tunisie Verte » se déclare entièrement solidaire de Me ayachi Hammami et condamne cette opération occulte et demande l’ouverture d’une enquête pour désigner les responsables de ces agissements criminels et les traduire en justice. Abdelkader Zitouni Coordinateur National du parti « Tunisie Verte » membre du Parti Vert Européen, membre de la fédération des verts africains, membre de « Global Green ». E- mail : tunisie.verte@gmail.com Tel : 00.216.98.510.596 Fax : 00.216.71.750.907


Affaire des « 7 pêcheurs tunisiens » : Les gardes côtes italiens auraient refusé de répondre à des appels de détresse

 

 

vendredi 7 septembre 2007

 

La FIDH et l’Unione Forense per la tutela dei diritti umani (UFTDU) expriment leur préoccupation au sujet de l’affaire des « sept pêcheurs tunisiens », arrêtés le 8 aout dernier sur l’île de Lampedusa alors qu’ils débarquaient 44 réfugiés et émigrants auxquels ils auraient porté secours en pleine mer.

 

Les organisation s’inquiètent que dans cette affaire, les gardes côtes italiens auraient manifestement ignoré leur obligation de répondre aux appels de détresse, en refusant au bateau de pêcheur de débarquer ses naufragés sur le port de Lampedusa, le port le plus proche du naufrage.

 

Par ce refus, les gardes côtes italiens se seraient rendus coupables de non-assistance à personne en danger, en violation notamment de la Convention internationale de 1979 sur la recherche et le sauvetage maritime (SAR), portant obligation de première assistance et devoir de débarquer les naufragés dans un endroit sûr, quelle que soit leur nationalité. Ils auraient également violé l’obligation coutumière internationale de non-refoulement consacrée notamment par la Convention de Genève sur les Réfugiés, ainsi que la Convention européenne de sauvegarde des droits de l’Homme (Article 3).

 

Les pêcheurs, actuellement accusés d’avoir favorisé une immigration clandestine à des fins lucratives, seront traduits devant le tribunal d’Agrigente le 20 septembre prochain. Ce tribunal devra éclairer leur intention, à savoir déterminer s’ils ont agi en qualité de sauveteurs ou s’ils sont coupables d’avoir favorisé l’immigration clandestine. En toute hypothèse, la culpabilité des gardes côtes italiens pour non assistance à personne en danger semble évidente à ce stade.

 

Considérant le caractère emblématique de cette affaire, la FIDH et l’UFTDU annoncent leur décision de mandater une mission d’observation judiciaire à la prochaine audience.

 

La FIDH et l’UFTDU appellent dès à présent les autorités italiennes, en tant que garantes de la mise en oeuvre par les pouvoirs publics italiens des obligations internationales souscrites, à veiller à ce que toute la lumière soit faite sur le comportement des gardes-côtes impliqués.

 

Contact presse : +33-1 43 55 90 19

 

Lien : http://www.fidh.org/article.php3?id_article=4677


 

 

Appel à la libération des marins-pêcheurs tunisiens injustement incarcérés en Italie

 

Sept marins-pêcheurs tunisiens sont toujours, injustement incarcérés en Italie, pour avoir porté  secours et sauvé en mer 44 clandestins   entassés sur un zodiac qui menaçait  de couler.

 

Sous la fausse accusation d’avoir favorisé l’immigration clandestine, les sept pêcheurs ont été interpellés par les autorités italiennes   qui les ont  écroués après  avoir confisqué  leurs  chalutiers. Un acharnement judiciaire  incompréhensible les a, en plus, privés de leur droit à la libération conditionnelle, avant  la prochaine audience de leur procès  fixé au 20 septembre prochain.

 

Nous, associations de la société civile tunisienne, en Tunisie,   et à l’étranger, condamnons fermement ce procès injuste  qui prive  de liberté  des citoyens qui n’ont fait  qu’accomplir leur devoir  en  conformité avec les usages maritimes  établis depuis des siècles  et les règles du droit international   de la mer.

 

Nous tenons à rappeler que le sauvetage  en mer de personnes menacées  de naufrage  n’est pas  un délit, mais au contraire une obligation morale et juridique.

 

En conséquence, nous appelons  les autorités concernées  à mettre fin à ce procès de la honte et procéder à la libération immédiate et  inconditionnelle de ces héros qui ont sauvé, d’une mort certaine, 44 personnes  dont des femmes   enceintes et des enfants, qui se trouvaient  à bord de l’embarcation  en détresse. Nous invitons  fermement  les  autorités  qui ont séquestré les chalutiers des marins-pêcheurs tunisiens à les restituer  sans délai, et à procéder au dédommagement  rapide  de leurs propriétaires.

 

Nous appelons les associations  de la société civile internationale,  surtout italienne, européenne et tunisienne,  ainsi que le Parlement européen et la Commission européenne à se mobiliser  pour que justice soit  rendue aux 7 marins-pêcheurs tunisiens.  Tolérer  leur incarcération injuste constituerait  un précédent  dangereux,  de nature à  restreindre le droit de naufragés à être secourus et à banaliser   le droit de tout être humain à la vie   et à l’intégrité  de sa personne.

 

Face à la gravité  de la situation et à l’ampleur  des préjudices matériels   et moraux   subis par les   pêcheurs tunisiens   qui croyaient accomplir leur devoir  humanitaire en conformité  avec le droit international  et les droits  de l’Homme,   nous nous réservons le droit de  saisir les juridictions européennes, ainsi que  le Conseil des droits de l’Homme de l’ONU, pour rétablir  les marins tunisiens dans leurs droits  légitimes et condamner les auteurs  de cette incarcération  illégale.

 

Tous ensemble, disons non à  la criminalisation du droit de porter secours aux naufragés  en mer. Non au harcèlement des marins-pêcheurs tunisiens, victimes  d’un procès  en tous points  ubuesque et contraire  au droit  et valeurs humanitaires.

 

– Association  Tunisienne  de Défense des Tunisiens à l’Etranger

 

– Association Tunisienne  des Jeunes  Avocats

 

– Association Tunisienne des Mères

 

– Union des Aveugles Tunisiens

 

– Association Tunisienne des Jeunes Médecins sans frontières

 

– Forum des Educateurs tunisiens

 

– Association Tunisienne de l’Equilibre   Familial

 

– Tunisie sans Frontières

 

– Association  Tunisienne de Solidarité  Internationale

 

– Association Tunisienne des Droits de l’Enfant

 

– Association Tunisienne des Victimes de la Torture

 

– Association Tunisienne de Défense Sociale

 

– Union des Ecrivains Tunisiens

 

– Association des Avocats sans Frontières (Tunisie)

 

– Association Tunisie Numérique

 

– Association Tunisienne de la  Santé Mentale

 

– Association Tunisienne pour l’assistance à l’intégration des Jeunes

 

– Femmes et TIC

 

– Association Tunisienne pour le Développement de la Technologie Numérique et des Ressources Humaines

 

– Association Tunisienne de la Solidarité Numérique

 

– Association Tunisienne des Loisirs

 

– Association Tunisienne des Communications

 

– Association Tunisienne des Diabétiques

 

– Association Tunisienne de l’Internet et du Multimédia

 

– Association Tunisienne  d’Assistance à la  Recherche Scientifique sur le Net

 

– Conseil  de l’Ordre des Ingénieurs Tunisiens

 

– Association « Atlas »

 

– Association Tunisienne des Médecins Généralistes

 

– Association Tunisienne de lutte contre les Maladies Chroniques

 

– Association des cadres et hommes d’affaires tunisiens du Benelux

 

– Club des hommes d’affaires en Belgique

 

– Association des hommes d’affaires tunisiens résidant en Europe

 

– Chambre de Commerce et d’Industrie  Euromed Sud

 

– Association des Parents d’élèves tunisiens en Belgique

 

– Centre euro-tunisien d’Affaires à Bruxelles

 

– Association Tunisienne des Mères, Belgique

 

– Association Tunisienne des Nouvelles Générations

 

– Union Nationale des Femmes Tunisiennes, Bruxelles et Liège

 

– Association des Etudiants Tunisiens, Liège

 

– Amicale des Tunisiens, Liège

 

– Amicale des Tunisiens, Bruxelles

 

– Amicale des Tunisiens, Charleroi

 

– Rassemblement des Tunisiens en France (RTF)

 

– Ligue Africaine  des Droits de l’Homme et des Peuples

 

– Association Méditerranéenne  de Médecine et des Dentisterie  en  France

 

– Cercle des Journalistes Euro-Tunisiens

 

– Association « NEAPOLIS »

 

– Association des Juifs de Tunisie en France

 

– Association des Compétences Innovantes en France « ACTIF »

 

– Association des  Femmes du Rassemblement des Tunisiens en France «       MESSAGES »

 

– Association des Commerçants Tunisiens en France

 

– Association Tunisienne Parents Nouvelle  Génération en France

 

– Association des Scouts Tunisiens en France

 

– Association Averroès

 

– Association RTF Sports

 

– Association Franco-Tunisienne de Seine – Saint-Denis « Trait d’Union »

 

– Association des Tunisiens de Cergy

 

– Association de l’Amitié Franco-Tunisienne en Seine – Saint-Denis

 

– Association d’Amitié Tuniso-Sicilienne

 

– Association Tunisienne pour l’Ouverture Civilisationnelle

 

– Club des hommes d’affaires tunisiens en Sicile

 

– Association Tunisienne des Mères à Palerme

 

– Association Tunisienne des Mères à Mazzara Del Valo

 

– Association Tunisienne des Mères à Agrigente

 

– Section de l’Union Nationale de la Femme Tunisienne ( UNFT) à Palerme

 

– Section de l’UNFT à Catane

 

– Association de la Nouvelle Génération de Mazzara Del   Valo

 

– Association des Etudiants Tunisiens en Sicile

 

– Association Tunisienne pour la Famille à Palerme

 

– Association Tunisienne pour la Famille à Mazzara Del  Valo

 

– Association des Tunisiens à Ragusa

 

– Association d’Amitié Tunisie-Syracuse

 

– Club  des Jeunes Investisseurs  Tunisiens à Ragusa

 

– Association Culturelle des  Tunisiens à Trapani

 

– Association  Culturelle « Rome-Carthage » (Rome)

 

– Association Culturelle « Tanit » (Rome)

 

– Il Colosseo Club Aprilia (Aprilia)

 

– Club Tawous (Rome)

 

– Association des Tunisiens à Frosinone

 

– Association des Scouts Tunisiens (Rome)

 

– Association des Etudiants tunisiens du Centre de l’Italie (Perugia)

 

– Association des Etudiants RCD (Rome)

 

– Association Tunisienne des Mères (Rome)

 

– Association des Tunisiens en Italie (Rome)

 

– Association des Tunisiens de Fabriano  (Fabriano)

 

– Association des Tunisiens d’Abruzzo – Alessa (Pescara)

 

Association « Aouled Tounès » (Monte Catini)

 

(Source : « Le Temps » (Quotidien – Tunis), le 7 septembre 2007)

 


 
 

Une prime publique de 1 794 600 dinars à l’école internationale de Carthage

 
Le présidence de la république vient de publier un décret en vertu duquel le président Zine El Abidine ben Ali fait bénéficier les promoteurs de l’école internationale de Carthage d’une prime dite «  prime d’investissement ». En vertu du décret 2151-2007 du 31 août 2007 publié à la dernière livraison du journal officiel « L’école internationale de Carthage bénéficie d’une prime d’investissement dans la limite maximum de 1 794 600 dinars représentant 25% du coût de réalisation d’une école internationale sise à Carthage et estimé à 7 178 400 dinars » D’après le même décret le mentant de la dite prime est débloquée en deux tranches, la moitié à la réalisation de 50% du coût du projet et le dernier moitié à la réalisation de la totalité du projet et l’entrée en activité effective prévue au courant de ce mois. D’après les rebondissement qu’a connu l’annonce de cette école et le retrait de Mme Souha Arafat du projet et son départ ainsi que sa fille de la Tunisie après avoir été déchue de sa nationalité et les révélation qu’elle a faite  l’école internationale de Carthage appartenait à Mme Laila Trabelsi épouse du président de la république lui-même. Le samedi 4 août 2007 une annonce légale paru simultanément sur les organes du RCD (Parti du pouvoir) « Al Horria » et « le Renouveau » fait état d’une cession de part et de changement de forme juridique du projet. D’après la communication Madame Souha Arafat-Ettaweel a fait cession de la totalité de ses parts dans la société à Mme Asma Mahjoub-Tebourbi qui devient gérante unique de la société après sa transformation en unipersonnelle à responsabilité limitée. (Source : le blog « TUNISIA Watch » de Mokhtar Yahyaoui, le 6 Septembre 2007) Lien : http://tunisiawatch.rsfblog.org/archive/2007/09/06/une-prime-publique-de-1-794-600-dinars-a-l-ecole-internation.html

Mathlouthi de retour à Tunis ?

 
L’homme d’affaires franco-tunisien Tawfik Mathlouthi serait sur le point de rentrer dans son pays d’origine. Propriétaire, entre autres, de la marque Mecca-Cola, le soda islamique lancé en 2002 pour concurrencer l’américain Coca et surfer sur la vague de boycottage « des produits impérialistes », il était en froid depuis une dizaine d’années avec les autorités de Tunis, catalogué comme un opposant en exil. Mathlouthi aurait entrepris des démarches auprès de la présidence de la République pour faciliter son retour au bercail. Ce qui pourrait faire les affaires de sa boisson, qui n’est toujours pas distribuée en Tunisie. (Source : « JEUNE AFRIQUE » N° 2434 du 2 au 8 septembre 2007)

La microfinance décolle

 
La Banque tunisienne de solidarité, première institution de microfinance du pays, devrait atteindre cette année son équilibre financier, selon le PDG de la banque, Lamine Hafsaoui. L’exercice 2007 marquera un bond en avant pour les crédits accordés aux microentreprises (10 500 projets pour un montant de 70 millions de dinars, en hausse de 75 % par rapport à 2006) ainsi que pour les microcrédits, qui sont délivrés via un réseau associatif très dense (62 000 prêts pour un montant de 62 millions de dinars, en hausse de 24 %). Au total, la BTS aura, depuis son démarrage opérationnel en 1998, accordé 700 millions de dinars de microfinancements (soit 412 millions d’euros au taux de change de 2007) destinés à 350 000 petits projets. Une vaste enquête sur l’impact économique et social de la BTS sera lancée en novembre. (Source : « JEUNE AFRIQUE » N° 2434 du 2 au 8 septembre 2007)

Tunisie: inflation record à 4,5% en 2006

AFP, mercredi 5 septembre 2007
TUNIS – Le taux moyen d’inflation en Tunisie a atteint 4,5% en 2006 contre 2% en 2005, selon le rapport annuel de la Banque centrale de Tunisie (BCT) publié mercredi à Tunis. Le taux moyen d’inflation a atteint un niveau record de 4,5% en 2006 contre 2% en 2005, a précisé la BCT, rappelant que son taux directeur a été augmenté de 0,25 point, à 5,25% l’an dernier. En termes de moyennes, les prix à la consommation ont enregistré une hausse de 4,5% contre environ 2% une année auparavant en raison notamment de la « flambée des cours du pétrole sur la marché international ». Selon la BCT, le déficit commercial a augmenté de 27,4% par rapport à 2005 à 4,4 milliards de dinars (1 dinar = 0,58 euro). Les importations ont augmenté de 15,6% en 2006 à un rythme plus rapide que les exportations (12,6%), baissant ainsi le taux de couverture de 2,1 points, à 77,5%. Outre les matières premières, l’augmentation des importations a concerné les biens d’équipements et les produits alimentaires. La progression des exportations a concerné essentiellement les produits agroalimentaires et les industries mécaniques. La Tunisie a réalisé l’essentiel de ses échanges commerciaux avec les pays européens, notamment la France, l’Italie et l’Allemagne, selon la même source. La BCT estime que le tourisme a connu une « évolution positive » en 2006 avec un record d’entrées de 6,5 millions de visiteurs (+3%) et de recettes en devises de 2,8 milliards de dinars (+8,2%). En 2006, les investissements directs étrangers (4,4 millions de dinars) ont quadruplé grâce notamment à la cession de 35% du capital de Tunisie-télécoms et aux concessions accordées dans le secteur de l’énergie. Ces investissements ont permis de dégager un excédent de la balance générale des paiements de 2,7 millions de dinars en 2006 contre 1,2 million de dinars l’année précédente, a-t-on ajouté de même source. Les réserves en devises se situaient fin décembre 2006 à 8,7 milliards de dinars, soit l’équivalent de 159 jours d’importation contre 5,8 milliards de dinars ou 124 en une année auparavant. Pour 2007, le gouvernement tunisien table sur une croissance du Produit intérieur brut (PIB) de 6% contre 5,4% en 2006. AFP

Die Tunisreise – Le voyage à Tunis Réalisateur : Bruno Moll (Suisse, 2007)  »Le voyage à Tunis », Un voyage pas comme les autres

 
Le film « Le Voyage à Tunis » sera en projection le 12 septembre 2007 au Musée de la Fondation Paul Klee à Berne en Suisse. Le film sort le 20 septembre dans les cinémas suisses. En 1914, Paul Klee partit pour un voyage au Sud de la Tunisie. Plus de 90 ans plus tard, le cinéaste tunisien Nacer Khemir, peintre lui aussi, admirateur de Klee, refait le même périple depuis Tunis jusque Kairouan. Sur cette simple trame, Bruno Moll nous offre un film et des moments extraordinaires: la rencontre, à un siècle d’intervalle, de deux artistes. Nacer Khemir se mue en guide, nous faisant découvrir la culture tunisienne dans toute sa richesse, nous permettant de revisiter à la fois ses films, les tableaux de Klee et de flâner dans le passé de cette civilisation arabo-musulmane qui lui tient tant à coeur de faire connaître. La complicité entre les deux cinéastes, le suisse et le tunisien est évidente. Elle permet des libertés de ton et de mouvements au conteur, comme à la caméra. Elle évite surtout les explications de texte, ou de tableau, ou de vestiges, qui auraient pu être oiseuses. Au contraire, placé en contrepoint, la lecture de quelques pages du journal de voyage de Klee, des plans sur ses tableaux, de toute évidence inspirés de son voyage, autorisent ce dialogue intemporel qui est pourtant si actuel et nécessaire. En fait, les plans choisis des films de Khemir, reprennent, comme dans un effet de miroir, les couleurs et les tons des tableaux de Klee. Ou l’inverse? On ne peut en effet qu’admirer, en suivant le cinéaste tunisien dans les dédales des rues tunisiennes, combien Klee a été influencé par les formes trouvées sur les maisons, les murs, dans les jardins… Un film, ô combien important, à une époque où on nous rebat les oreilles d’un supposé conflit de civilisations. Martial Knaebel (Source: le site de Trigon-Film, consulté le 7 septembre 2007) Lien : http://www.trigon-film.org/fr/movies/Tunisreise


 

Les photos de la cité du millénaire à Tunis, en avant-première.

Par : SAIDI

 

Les maquettes de la nouvelle cité qui sera construite au lac sud à Tunis, ont des airs de rêve. La silhouette des immeubles et des grands buildings semble tirée de l’imagination d’un grand dessinateur. Un style entre néoclassique et cubiste, des lignes courbes et sensuelles contrebalancent l’effet des grandes tours effilées et coupantes.

 

Les espaces verts ne manquent pas, l’utilitaire laisse le droit au plaisir de l’allégorique, les paysagistes se sont servis de l’élément mer pour en faire miroiter les reflets sur les surfaces lisses des dômes et des tours. Le contraste a joué au niveau de l’éclairage tant au niveau de l’intensité qu’au niveau de la couleur.

 

Cette cité sera aussi vivante qu’une belle prairie qui a les pieds dans l’eau et la tête aux nuages, le vert marin flottant aux hanches et la couleur des briques de ses cités résidentielles épousant ses formes mystérieuses.

 

Le reste des photos :

1 /2 /3 /4 /5 /6 /7 /8 /9 /10

 

(Source : le portail économique « Tunisie Affaires » (Tunis), le 6 septembre 2007)

 

 

 


 

Celui qui ne sait lire, doit s’abstenir de comprendre…

Et celui qui ne sait jouer doit savoir perdre.

 

Nasreddine Ben Hadid

 

 

Il ne se fait nul doute que comprendre nécessite plus que cette banale et combien dérisoire capacité de reconnaître les lettres et admettre les mots. Reste à savoir et se demander si admettre peut rimer avec comprendre ???

 

La question ne peut relever d’une dimension pédante mais nous inscrit «de force» dans cette fatalité – combien douloureuse – de chercher le comment du pourquoi et la manière de l’acte.

A la lecture des deux «maudites» paragraphes censurées par la Direction du quotidien «La Presse» de l’article de notre confrère Hamida Ben Romdhane, on se demanderait bien si ce censeur dispose bien de son propre dictionnaire ou se fait livrer les sens [ou plutôt les contresens] par la poste-rapide !!!!

Lire – et par conséquence censurer – relève bien et surtout d’un consensus admis/adjacent/préétabli. Il ne peut être cette «vérité absolue/parachutée», mais plutôt cette compréhension mutuelle qui se clarifie et s’affute d’un jour à l’autre.

Nous pouvons comprendre et admettre – si nous mettons l’équation sous un angle anthropologique certain – ce vouloir ou plutôt ce besoin de «faire/jouer le Chef», mais nous devons regarder ce bâtiment de quatre étages, plus d’une «basse-cour» qui aurait besoin d’un coq, tellement la négation imprime – dans tous les sens du mot – l’abjection et le désir «de chanter» alimente le jeu des «maitres-chanteurs» !!!

Au temps où l’Internet joue le parent de tous les S.A.M. (sans abris médiatiques), censurer relève bien d’un burlesque qui fait pleurer de rire et tuer de misère (morale).

Le vrai et réel génie d’un Directeur ne serait d’écrire, tellement la «maquette» l’emporte à la vision, mais de savoir – tel un vrai et talentueux chef d’orchestre – guider plus que jouer de la musique.

Tels les frères Lumières, qui ont commencé par l’arroseur arrosé, «La Presse» se voit jouer le censeur maladroit, tellement cette censure renvoie à un âge que la Tunisie ne peut mériter.

Nul ne peut prétendre à «ce n’importe qui, écrivant n’importe quoi», nul aussi ne peut concevoir un journal comme «La Presse» sans «ligne éditoriale», mais nul ne peut aussi concevoir cet illustre journal comme un simple moyen de «presser» ses propres journalistes…

 

 


 

Nouveaux phénomènes comportementaux chez les jeunes

Les causes et les mécanismes de prévention

 

Les nouveaux phénomènes comportementaux chez les jeunes: de l’identification à la recherche de nouveaux mécanismes de prévention, est l’intitulé d’une étude effectuée par l’observatoire national de la jeunesse.

 

L’étude a été réalisée à partir d’une enquête originale basée sur des rencontres directes avec un échantillon de personnes concernées. Une méthode présentée comme apte à aboutir à des conclusions fiables, concrètes qui permettent de proposer des solutions appropriées.

 

La démarche suivie par les auteurs de l’étude s’est faite autour de quatre axes de recherche: le premier a servi à délimiter les catégories de délinquance et analyser les causes, le deuxième à contribuer à la mise à jour des mécanismes de prévention, le troisième à identifier et relever les insuffisances du système éducatif et social et le quatrième à proposer des méthodes de prévention et d’encadrement promptes à être utilisées en tant que mécanismes.

 

L’échantillon ayant fait l’objet de l’étude représente des jeunes impliqués dans des affaires de délinquance, arrêtés, jugés et ayant séjourné dans un établissement de redressement ou pénitentiaire.

 

L’enquête révèle que les délits commis par les jeunes de la tranche d’age 12-18 ans ne représentent que 2 pour cent de l’ensemble des délits commis et conclut à ce titre qu’il ne faut pas s’alarmer puisqu’en comparaison à d’autres pays, la Tunisie parvient à juguler le phénomène de la délinquance juvénile. les délits commis par les jeunes de la même tranche d’âge dans certains pays européens représentent plus de 8,5 pour cent de l’ensemble des délits.

 

 

 

Expliquant les raisons directes de la déviance juvénile, l’étude retient trois grandes causes: d’abord, celles en rapport avec le milieu familial, tels que le faible revenu, le conflit parental ou le recours à la violence pour résoudre les conflits à l’intérieur de la famille. Ensuite,  celles en rapport avec le milieu scolaire comme l’échec scolaire, l’attitude répressive au sein des établissements scolaires . Enfin, il faut aussi relever les causes économiques et sociales tels que l’insuffisante absorption par les filières de la formation professionnelle des élèves ayant quitté l’école prématurément, une vie professionnelle précoce, le manque d’associations pour encadrer les jeunes, les agressions sexuelles et l’exploitation des jeunes (mendicité par exemple).

 

 

 

L’étude relève certains obstacles pour trouver des solutions aux inadaptés sociaux, notamment l’absence de spécialisation des juges, l’absence de peine de substitution aux peines typiquement pénales comme le travail d’intérêt général, l’absence d’institutions sanitaires de désintoxication pour les jeunes toxicomanes.

 

L’étude démontre que les nouveaux mécanismes de prévention ne doivent plus être puisés uniquement dans les seules logiques judiciaires mais également dans les sciences sociales, car, au fur et à mesure qu’on cerne la personnalité de l’enfant ou de l’adolescent et son environnement, on identifie mieux l’origine de son comportement et on trouve davantage de solutions le menant à sa réintégration sociale.

 

Responsabiliser l’adolescent et les jeunes qui doivent prendre en charge leur propre encadrement fait également partie des mécanismes de prévention, ajoute l’enquête.

 

Enfin, les solutions judiciaires et préventives ne sont pas suffisantes si elles ne sont pas accompagnées par une écoute constante et un dialogue permanent avec les adolescents et les jeunes.

 

(Source : « Le Temps » (Quotidien – Tunis), le 7 septembre 2007)


 

 

Tribune

Détails sur la promulgation du « Ahd El Amen « ou le pacte fondamental

 

En promulguant le  » pacte fondamental  » le 10 septembre 1857, la Tunisie s’est placée en tête des pays arabes qui ont connu au 19éme siècle une « Déclaration des droits « .

 

L’octroi de cette « charte  » ou « Ahd El Amen  » a été, il est vrai, entouré de circonstances qui en ont réduit considérablement la portée et ont entièrement annihilé le bénéfice que les Tunisiens pouvaient, à l’époque, en tirer .Une crise grave l’à précédé, qui le fit apparaître comme le résultat de pressions étrangères, notamment celles des consuls de France et de grande -Bretagne.

 

Des calculs intéressés en ont accompagné la mise au point : les ministres du Bey cherchaient à garantir leurs prébendes, les consuls des puissances étrangères pensaient surtout à obtenir de nouveaux avantages à leurs ressortissants. Des abus ont suivi la mise en place des institutions qui découlent de la charte. La méfiance de la population envers ces « innovations « inspirées de l’étranger fut donc grande. Et quand d’importantes augmentations d’impôts déclenchèrent le soulèvement de 1864, la constitution de 1861et les tribunaux nouvellement créés furent sacrifiés sans hésitation.

 

L’importance de la « charte  » de la 1857 ne réside point dans l’application qu’on en fit, ou dans les institutions éphémères qu’on créa à l’époque. Elle est plutôt dans le mouvement d’idées qu’il inspira à plusieurs générations de Tunisiens. D’abord, à celle qui en vécut les débuts, et à laquelle il en donne de grandes espérances au poète Mahmoud Kabadou qui salua par un long poème la promulgation de la constitution de 1861,à l’histoire Ibn Abi Dhiaf qui intitula son œuvre historique monumentale : »Chronique des rois de Tunis et du pacte fondamental « à Kheireddine qui ,dans son « Aqwam » al -Masalik « plaide avec vigueur pour des réformes constitutionnelles, et à ses amis qui lui reprocheront de ne pas avoir cherché, une fois devenu premier ministre, à réaliser de telles réformes. Puis, sous le protectorat, le « pacte fondamental « fut souvent évoqué dans les revendications des pionniers du mouvement national pour la promulgation d’une constitution.

 

Le pacte fondamental est constitué de 16 chapitres répartis comme suit :

 

-chapitre premier: des princes  de la famille husseinite. L’article premier de ce chapitre stipule que « la succession au pouvoir est héréditaire entre les princes de la famille husseinite par ordre d’âge, suivant les règles en usages dans le royaume. Dans le cas seulement où l’héritier présomptif se trouverait empêché, le prince qui viendrait immédiatement après lui, lui succéderait dans tous ses droits « .

 

– Chap 2: Des droits et des devoirs du chef de l’Etat

 

– Chap 3: De l’organisation des ministères, du conseil suprême et des tribunaux.

 

– Chap 4: Des revenus du gouvernement.

 

– Chap 5: De l’organisation du service des ministères.

 

– Chap6: De la composition du conseil suprême

 

L’article 44 stipule que « le nombre des membres du conseil suprême ne pourra excéder soixante.

 

Le tiers de ce nombre sera  pris parmi les ministres et les fonctionnaires du gouvernement, de l’ordre civil et militaire. Les deux autres tiers seront pris parmi les notables du pays. Les membres du conseil d’Etat.

 

– Chap7: des attributions du conseil suprême.

 

L’article 60 stipule que « le conseil suprême est le gardien du pacte fondamental et des lois et le défenseur des droits des habitants. Il s’oppose à la promulgation des lois qui seraient contraires ou qui porteraient atteinte aux principes de la loi, à l’égalité des habitants devant la loi et au principes de l’inamovibilité de la magistrature, excepté dans le cas de destitution pour un crime commis et établi devant le tribunal. Il connaîtra des recours contre les arrêts rendus par le tribunal de révision en matière criminelle, et examinra si la loi a été bien appliquée. Lorsqu’il aura prononcé, il n’y aura plus lieu à aucun recours.

 

L’article 62 stipule que « Le conseil suprême peut faire de projets de loi de grand intérêt pour le pays ou pour le gouvernement. Si la proposition est adoptée par le chef de l’état dans son conseil des ministres, elle sera promulguée et fera partie des lois du royaume.

 

– chap 8: De la garantie des fonctionnaires

 

L’article 70 stipule que « Les plaintes contre les ministres pour des faits relatifs à leurs fonctions ou pour une infraction aux lois, seront deposées devant le conseil suprême, avec les preuves à l’appui pour y être examinées. Si les faits commis comportent la destitution, la suspension ou le paiement d’une amende fixée par le code, la peine sera prononcée par ce conseil. Si au contraire, le coupable mérite une peine plus grave, l’affaire sera renvoyée devant le tribunal criminel.

 

-chap.9 Du budget

 

-chap10 Du classement des fonctions

 

-chap.11 Des droits et devoirs des fonctionnaires

 

-chap.12 Des droits et devoirs des sujets du royaume tunisien

 

L’article 86 stipule que « Tous les sujets du royaume tunisien, à quelque religion qu’ils appartiennent, ont droit à une sécurité complète quant à leurs personnes, leurs biens et leur honneur ».

 

L’article 88 ajoute que « Tous les sujets du royaume, à quelque religion qu’ils appartiennent, sont égaux devant la loi, dont les dispositions sont applicables à tous, indistinctement, sans égard ni à leur rang, ni à leur position « .

 

L’article 89 précise que « Tous les sujets du royaume auront la libre disposition de leurs biens et de leurs personnes .Aucun d’eux ne pourra être forcé de faire quelque chose contre son gré, si ce n’est le service militaire, dont les prestations sont réglées par la loi: nul ne pourra être exproprié que pour cause d’utilité publique, moyennant une indemnité.

 

Chap.13 Des droits et des devoirs des sujets étrangers établis dans le royaume de Tunis.

 

L’article 105 affirme qu’une « Liberté complète est assurée à tous les étrangers établis en Tunisie quant à l’exercice de leurs cultes « 

 

L’article 106 stipule qu' »aucun d’eux ne sera molesté au sujet de ses croyances, et ils sont libres d’y persévérer ou de les changer à leur gré.

 

Leur changement de religion ne pourra changer ni leur nationalité, ni la juridiction dont ils relèvent.

 

Ils jouiront de la même sécurité personnelle garantie aux sujets tunisiens « L’article 92 stipule que « Les sujets étrangers établis en Tunisie pourront se livrer au commerce d’importation ou d’exportation à l’égal des sujets tunisiens et ils devront se soumettre aux mêmes charges et restrictions que celles auxquelles sont soumis les dits sujets tunisiens « .

 

 Synthèse de Mohamed Ali

 

(Source : « Le Temps » (Quotidien – Tunis), le 7 septembre 2007) 


 

 

 

Meknès, cœur des paradoxes marocains

 

Meknès envoyée spéciale

 

Il n’a rien de l’islamiste portant barbe, claquettes et gandoura. Avec sa chemisette beige et son pantalon de bonne coupe, Aboubakr Belkora fait mentir tous les clichés. Sa femme, élégante, moderne et gaie, est non voilée. L’aîné de leurs fils a étudié à Lyon, le second aux Etats-Unis, le troisième à l’université américaine d’Ifrane. Quant au dernier, il vient d’intégrer le lycée français de Meknès. Et pourtant, tous les yeux sont braqués sur Aboubakr Belkora depuis quatre ans. Sans bienveillance, selon lui.

 

« Au Maroc, on ne veut pas que je réussisse. Mon étiquette de maire PJD [Parti de la justice et du développement] me vaut tous les ennuis. J’en ai plus que marre ! », dit-il, l’air démoralisé. Depuis qu’il est à la tête du conseil municipal de Meknès, 500 000 habitants, première agglomération marocaine d’importance conquise par les islamistes modérés du PJD, la vie de ce propriétaire terrien d’une cinquantaine d’années a changé du tout au tout.

 

Il travaille « comme un fou », n’a « plus de vie privée », néglige l’entreprise familiale, et tout cela « pour rien ». Il a l’impression d’avoir « raté à Meknès », tant les chausse-trapes ont été nombreuses.

 

« Une municipalité, c’est un petit gouvernement. Si j’avais réussi, cela voulait dire que le PJD pouvait viser encore plus haut », lâche-t-il en allusion aux élections législatives du 7 septembre au Maroc, dont le PJD devrait sortir vainqueur. « Je n’arrête pas de dire à mes amis du parti : Surtout, restez dans l’opposition ! Ne jouez pas les cascadeurs comme moi ! « , poursuit-il dans son bureau de l’hôtel de ville.

 

A plusieurs reprises, Aboubakr Belkora a présenté sa démission au président de son parti, Saad Othmani. A chaque fois, elle a été refusée. « On me dit que ce n’est pas le bon moment, que je vais perturber l’avancée démocratique actuelle… Vivement que je retourne à mes terres. Je suis un simple paysan, pas un politicien », soupire-t-il.

 

CONFLIT OUVERT

 

Depuis deux ans, le maire de Meknès est en conflit ouvert avec le wali (préfet) de la région. Et pas n’importe quel wali ! Il s’agit d’Hassan Aourid, ex-porte-parole du Palais royal et ami d’enfance de Mohammed VI.

 

L’homme est réputé brillant, cultivé, efficace. L’a-t-on nommé à Meknès pour faire sortir la ville de l’oubli où elle était tombée sous Hassan II – après que l’ex-roi eut reçu des tomates lors d’un déplacement, dit-on – ou pour surveiller de près le premier maire islamiste d’une grande ville ? Les avis sont partagés.

 

Les habitants de Meknès, en tout cas, ne retiennent qu’une chose : leur ville, cité impériale, berceau de la dynastie des Alaouites, a gagné en dynamisme ces dernières années. Un salon international de l’agriculture y a été créé. Un festival de musique aussi. Des entreprises agroalimentaires s’installent dans la région. Le secteur de la construction est en plein essor. Bref, la situation est infiniment meilleure qu’avant.

 

A qui le mérite ? C’est là que le bât blesse… Autant les Meknessis chantent les louanges du wali, autant ils oublient de citer le maire. « Normal : on a rejeté tous mes projets et demandes de subventions pour Meknès. Les autres villes, qui ne sont pas PJD, y ont eu droit », rumine M.Belkora.

 

A l’en croire, le wali « décide de tout » et ne le laisse pas manœuvrer. On le prive, en particulier, de son meilleur atout : « Des actions de proximité auprès de la population. » Et puis, il est sans cesse la cible d’attaques haineuses et basses d’une partie de la presse locale.

 

Aboubakr Belkora est cependant réputé pour sa probité. On salue son ouverture d’esprit. Personne ne se plaint que les libertés aient reculé depuis son arrivée à l’hôtel de ville.

 

Meknès est une ville paradoxale. Non seulement les femmes s’y promènent librement le soir, mais elles s’attablent sans complexe aux terrasses des cafés. Foulards islamiques, djebbas (sorte de bure), jeans et dos nus : tout se côtoie. En ces soirs d’été, la place El-Hedim est noire de monde. Les femmes y sont plus nombreuses que les hommes.

 

« Je ne me suis pas inquiété quand Belkora est devenu maire. Je le connaissais depuis longtemps. Je le considère comme un ami. » Celui qui parle est un personnage à Meknès, et même dans tout le Maroc. Brahim Zniber, 80 ans et belle allure, est le président des Celliers de Meknès. Cet homme parti de rien est aussi propriétaire du Château-Roslane, la première appellation d’origine contrôlée dans le royaume.

 

Car Meknès, ville islamiste, est la capitale du vin au Maroc. Brahim Zniber contrôle 85 % du marché dans le pays. Les 28 millions de bouteilles qu’il produit chaque année sont destinées, dans leur quasi-totalité, à la consommation intérieure. Selon la loi marocaine, il est pourtant interdit de vendre de l’alcool aux Marocains.

 

« Cela peut paraître étrange que je fabrique du vin dans un pays musulman, mais je me sens serein. Seul l’excès est mauvais », dit Brahim Zniber en souriant.

 

DES JEUNES TIRAILLÉS

 

Ce langage, on l’entend souvent à Meknès. Le maire PJD fait preuve de la même tolérance. Ses administrés boivent de l’alcool ? Ce n’est pas son problème. « Il ne me revient pas de contrôler les gens ! », dit-il simplement. Reste que l’attitude des Marocains à l’égard de l’alcool est plus qu’ambiguë.

 

Hypocrisie ? « Il s’agit plutôt d’un sens des convenances. Boire de l’alcool, c’est limite, au Maroc, sur le plan légal et religieux. On peut le faire, mais avec discrétion, pour ne pas gêner l’autre. C’est presque du savoir-vivre », réplique Zouhair Benomar, directeur technique des Celliers de Meknès.

 

Ici, comme partout au Maroc, on sent toutefois les jeunes douloureusement tiraillés. Non pas tant par la question de l’alcool que par celle des filles, du chômage, de l’Occident, de l’avenir. Othman Benhami, 27 ans, membre du groupe de rap à succès H-Kayne, reflète bien toutes ces contradictions.

 

Ce beau gosse au statut de star aime sa ville natale et ne rêve pas d’aller s’établir ailleurs. Mais tout le perturbe, ces dernières années, à commencer par cette « modernisation » qui menace de faire perdre au Maroc « son identité et ses valeurs ».

 

Alors qu’il parle, une fille passe devant lui, en jean moulant et dos nu. « Elle se trimballe comme une pouffiasse, et après, elle s’étonne qu’on ne la respecte pas ! », s’exclame-t-il en la désignant d’un geste irrité. Les filles, au Maroc, « ça part en vrille », répète-t-il à plusieurs reprises. Elles prennent, selon lui, la modernité « du mauvais côté ».

 

Autrefois, Othman n’était pas gêné par tout cela. Il sortait, draguait, basculait même parfois dans l’excès. C’est fini. Aujourd’hui, il fait ses prières et respecte à la lettre les préceptes de l’islam. Ses copains rappeurs de H-Kayne aussi.

 

« On fait même de la surenchère. Chacun essaie de prouver à l’autre qu’il est meilleur musulman que lui ! », raconte-t-il. Il s’arrête, réfléchit et ajoute : « Ce n’est pas un jeu entre nous. C’est une façon de montrer qu’on est fiers d’être musulmans. Et plus on nous catalogue comme extrémistes, plus on s’affirme comme ça. Les Américains et l’Occident nous rejettent, mais ils finiront par l’avoir dans la gueule ! »

 

 

Florence Beaugé

 

(Source : « Le Monde » (Quotidien – France), le 7 septembre 2007) Italie / Migrations

 


 

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