MC: Les “promus” du palais de Carthage MC: Pas touche aux intérêts émiratis MC: Souha Arafat Tunisie Verte:Communiqué : incendie criminel du Bureau de l’avocat Maître Mohamed Ayachi Hammami FIDH et l’UFTDU: Affaire des « 7 pêcheurs tunisiens » : Les gardes côtes italiens auraient refusé de répondre à des appels de détresse TUNISIA Watch: Une prime publique de 1 794 600 dinars à l’école internationale de Carthage JEUNE AFRIQUE :Mathlouthi de retour à Tunis ? AFP: Tunisie: inflation record à 4,5% en 2006 Nasreddine Ben Hadid: Celui qui ne sait lire, doit s’abstenir de comprendre…Et celui qui ne sait jouer doit savoir perdre. Le Temps: Nouveaux phénomènes comportementaux chez les jeunes – Les causes et les mécanismes de prévention Le Monde: Meknès, cœur des paradoxes marocains
MAGHREB CONFIDENTIEL N° 799 du 06/09/2007
TUNISIE Les “promus” du palais de Carthage.
A Tunis, où l’on annonce tous les jours dans les cafés un “prochain” remaniement, c’était “jour de fête” ce lundi 3 septembre. Cette fois-ci, c’était vrai : le premier ministre Mohamed Ghannouchi a annoncé un remaniement partiel de son gouvernement.
Parmi les promus figurent deux secrétaires d’Etat : Sarra Kanoun Jarraya, remplaçant Saloua Ayachi Labbène – qu’elle secondait – au poste de ministre des affaires de la femme, de la famille et des personnes âgées, et Khalil Laajimi (Sahélien), nommé ministre du tourisme, à la place de Tijani Haddad. Ce dernier paye sans doute ses mauvaises relations avec le premier ministre.
Deux patrons d’organismes publics sont également montés sur le podium : Ridha Touiti, ancien PDG de la Compagnie des phosphates de Gafsa, qui hérite du ministère du commerce et de l’artisanat, et Haj Klaï, jusque-là PDG de l’Office national de la Poste, nommé ministre des technologies de la communication, à la place de Montacer Ouaili. Ce dernier était en sursis depuis son élection ratée à la présidence de l’Union internationale des télécommunications (UIT).
De son côté, Mondher Zenaïdi passe du ministère du commerce et de l’artisanat à celui de la santé. Il devra affronter la concurrence accrue du secteur privé, favorisée par l’entrée en vigueur du nouveau système d’assurance maladie en juillet 2007.
Enfin, Abdelhamid Triki, ancien DG de l’Institut d’études quantitatives (IEQ), a été nommé secrétaire d’Etat, chargé de la coopération internationale et de l’investissement extérieur. Une nomination qui pourrait paraître surprenante : il secondera le ministre Mohamed Nouri dont le “frère ennemi” est le gouverneur de la Banque centrale, Taoufik Baccar, mentor de Triki. Mais justement : au palais de Carthage, l’ombre de Machiavel baigne les lieux…
MAGHREB CONFIDENTIEL N° 799 du 06/09/2007
Tunis Pas touche aux intérêts émiratis
La police est sur les dents pour protéger le secret sur la cession d’un terrain public de 830 ha au groupe émirati Sama Dubaï qui affirme vouloir investir 14 milliards $ en Tunisie.
Pour mémoire, les deux grands intermédiaires de cette transaction sont Belhassen Trabelsi et Lotfi Abdennadher.
MAGHREB CONFIDENTIEL N° 799 du 06/09/2007
TUNISIE Souha Arafat
La veuve de Yasser Arafat, déchue de sa nationalité tunisienne cet été, aurait approché le colonel Kadhafi pour tenter d’obtenir son soutien dans le conflit qui l’oppose aux autorités tunisiennes. Souha Arafat, qui s’était liée en affaires dans les télécoms (Tunisiana) et dans la gestion d’une école privée (MC N°785) avec la première dame du pays, Leila Ben Ali, a en effet un certain nombre de doléances financières. Agée de 44 ans, elle résidait à Tunis avec sa fille. Elle avait acquis la nationalité tunisienne il y a environ un an.
Communiqué : incendie criminel du Bureau de l’avocat Maître Mohamed Ayachi Hammami
Affaire des « 7 pêcheurs tunisiens » : Les gardes côtes italiens auraient refusé de répondre à des appels de détresse
vendredi 7 septembre 2007
La FIDH et l’Unione Forense per la tutela dei diritti umani (UFTDU) expriment leur préoccupation au sujet de l’affaire des « sept pêcheurs tunisiens », arrêtés le 8 aout dernier sur l’île de Lampedusa alors qu’ils débarquaient 44 réfugiés et émigrants auxquels ils auraient porté secours en pleine mer.
Les organisation s’inquiètent que dans cette affaire, les gardes côtes italiens auraient manifestement ignoré leur obligation de répondre aux appels de détresse, en refusant au bateau de pêcheur de débarquer ses naufragés sur le port de Lampedusa, le port le plus proche du naufrage.
Par ce refus, les gardes côtes italiens se seraient rendus coupables de non-assistance à personne en danger, en violation notamment de la Convention internationale de 1979 sur la recherche et le sauvetage maritime (SAR), portant obligation de première assistance et devoir de débarquer les naufragés dans un endroit sûr, quelle que soit leur nationalité. Ils auraient également violé l’obligation coutumière internationale de non-refoulement consacrée notamment par la Convention de Genève sur les Réfugiés, ainsi que la Convention européenne de sauvegarde des droits de l’Homme (Article 3).
Les pêcheurs, actuellement accusés d’avoir favorisé une immigration clandestine à des fins lucratives, seront traduits devant le tribunal d’Agrigente le 20 septembre prochain. Ce tribunal devra éclairer leur intention, à savoir déterminer s’ils ont agi en qualité de sauveteurs ou s’ils sont coupables d’avoir favorisé l’immigration clandestine. En toute hypothèse, la culpabilité des gardes côtes italiens pour non assistance à personne en danger semble évidente à ce stade.
Considérant le caractère emblématique de cette affaire, la FIDH et l’UFTDU annoncent leur décision de mandater une mission d’observation judiciaire à la prochaine audience.
La FIDH et l’UFTDU appellent dès à présent les autorités italiennes, en tant que garantes de la mise en oeuvre par les pouvoirs publics italiens des obligations internationales souscrites, à veiller à ce que toute la lumière soit faite sur le comportement des gardes-côtes impliqués.
Contact presse : +33-1 43 55 90 19
Lien : http://www.fidh.org/article.php3?id_article=4677
Appel à la libération des marins-pêcheurs tunisiens injustement incarcérés en Italie
Sept marins-pêcheurs tunisiens sont toujours, injustement incarcérés en Italie, pour avoir porté secours et sauvé en mer 44 clandestins entassés sur un zodiac qui menaçait de couler.
Sous la fausse accusation d’avoir favorisé l’immigration clandestine, les sept pêcheurs ont été interpellés par les autorités italiennes qui les ont écroués après avoir confisqué leurs chalutiers. Un acharnement judiciaire incompréhensible les a, en plus, privés de leur droit à la libération conditionnelle, avant la prochaine audience de leur procès fixé au 20 septembre prochain.
Nous, associations de la société civile tunisienne, en Tunisie, et à l’étranger, condamnons fermement ce procès injuste qui prive de liberté des citoyens qui n’ont fait qu’accomplir leur devoir en conformité avec les usages maritimes établis depuis des siècles et les règles du droit international de la mer.
Nous tenons à rappeler que le sauvetage en mer de personnes menacées de naufrage n’est pas un délit, mais au contraire une obligation morale et juridique.
En conséquence, nous appelons les autorités concernées à mettre fin à ce procès de la honte et procéder à la libération immédiate et inconditionnelle de ces héros qui ont sauvé, d’une mort certaine, 44 personnes dont des femmes enceintes et des enfants, qui se trouvaient à bord de l’embarcation en détresse. Nous invitons fermement les autorités qui ont séquestré les chalutiers des marins-pêcheurs tunisiens à les restituer sans délai, et à procéder au dédommagement rapide de leurs propriétaires.
Nous appelons les associations de la société civile internationale, surtout italienne, européenne et tunisienne, ainsi que le Parlement européen et la Commission européenne à se mobiliser pour que justice soit rendue aux 7 marins-pêcheurs tunisiens. Tolérer leur incarcération injuste constituerait un précédent dangereux, de nature à restreindre le droit de naufragés à être secourus et à banaliser le droit de tout être humain à la vie et à l’intégrité de sa personne.
Face à la gravité de la situation et à l’ampleur des préjudices matériels et moraux subis par les pêcheurs tunisiens qui croyaient accomplir leur devoir humanitaire en conformité avec le droit international et les droits de l’Homme, nous nous réservons le droit de saisir les juridictions européennes, ainsi que le Conseil des droits de l’Homme de l’ONU, pour rétablir les marins tunisiens dans leurs droits légitimes et condamner les auteurs de cette incarcération illégale.
Tous ensemble, disons non à la criminalisation du droit de porter secours aux naufragés en mer. Non au harcèlement des marins-pêcheurs tunisiens, victimes d’un procès en tous points ubuesque et contraire au droit et valeurs humanitaires.
– Association Tunisienne de Défense des Tunisiens à l’Etranger
– Association Tunisienne des Jeunes Avocats
– Association Tunisienne des Mères
– Union des Aveugles Tunisiens
– Association Tunisienne des Jeunes Médecins sans frontières
– Forum des Educateurs tunisiens
– Association Tunisienne de l’Equilibre Familial
– Tunisie sans Frontières
– Association Tunisienne de Solidarité Internationale
– Association Tunisienne des Droits de l’Enfant
– Association Tunisienne des Victimes de la Torture
– Association Tunisienne de Défense Sociale
– Union des Ecrivains Tunisiens
– Association des Avocats sans Frontières (Tunisie)
– Association Tunisie Numérique
– Association Tunisienne de la Santé Mentale
– Association Tunisienne pour l’assistance à l’intégration des Jeunes
– Femmes et TIC
– Association Tunisienne pour le Développement de la Technologie Numérique et des Ressources Humaines
– Association Tunisienne de la Solidarité Numérique
– Association Tunisienne des Loisirs
– Association Tunisienne des Communications
– Association Tunisienne des Diabétiques
– Association Tunisienne de l’Internet et du Multimédia
– Association Tunisienne d’Assistance à la Recherche Scientifique sur le Net
– Conseil de l’Ordre des Ingénieurs Tunisiens
– Association « Atlas »
– Association Tunisienne des Médecins Généralistes
– Association Tunisienne de lutte contre les Maladies Chroniques
– Association des cadres et hommes d’affaires tunisiens du Benelux
– Club des hommes d’affaires en Belgique
– Association des hommes d’affaires tunisiens résidant en Europe
– Chambre de Commerce et d’Industrie Euromed Sud
– Association des Parents d’élèves tunisiens en Belgique
– Centre euro-tunisien d’Affaires à Bruxelles
– Association Tunisienne des Mères, Belgique
– Association Tunisienne des Nouvelles Générations
– Union Nationale des Femmes Tunisiennes, Bruxelles et Liège
– Association des Etudiants Tunisiens, Liège
– Amicale des Tunisiens, Liège
– Amicale des Tunisiens, Bruxelles
– Amicale des Tunisiens, Charleroi
– Rassemblement des Tunisiens en France (RTF)
– Ligue Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples
– Association Méditerranéenne de Médecine et des Dentisterie en France
– Cercle des Journalistes Euro-Tunisiens
– Association « NEAPOLIS »
– Association des Juifs de Tunisie en France
– Association des Compétences Innovantes en France « ACTIF »
– Association des Femmes du Rassemblement des Tunisiens en France « MESSAGES »
– Association des Commerçants Tunisiens en France
– Association Tunisienne Parents Nouvelle Génération en France
– Association des Scouts Tunisiens en France
– Association Averroès
– Association RTF Sports
– Association Franco-Tunisienne de Seine – Saint-Denis « Trait d’Union »
– Association des Tunisiens de Cergy
– Association de l’Amitié Franco-Tunisienne en Seine – Saint-Denis
– Association d’Amitié Tuniso-Sicilienne
– Association Tunisienne pour l’Ouverture Civilisationnelle
– Club des hommes d’affaires tunisiens en Sicile
– Association Tunisienne des Mères à Palerme
– Association Tunisienne des Mères à Mazzara Del Valo
– Association Tunisienne des Mères à Agrigente
– Section de l’Union Nationale de la Femme Tunisienne ( UNFT) à Palerme
– Section de l’UNFT à Catane
– Association de la Nouvelle Génération de Mazzara Del Valo
– Association des Etudiants Tunisiens en Sicile
– Association Tunisienne pour la Famille à Palerme
– Association Tunisienne pour la Famille à Mazzara Del Valo
– Association des Tunisiens à Ragusa
– Association d’Amitié Tunisie-Syracuse
– Club des Jeunes Investisseurs Tunisiens à Ragusa
– Association Culturelle des Tunisiens à Trapani
– Association Culturelle « Rome-Carthage » (Rome)
– Association Culturelle « Tanit » (Rome)
– Il Colosseo Club Aprilia (Aprilia)
– Club Tawous (Rome)
– Association des Tunisiens à Frosinone
– Association des Scouts Tunisiens (Rome)
– Association des Etudiants tunisiens du Centre de l’Italie (Perugia)
– Association des Etudiants RCD (Rome)
– Association Tunisienne des Mères (Rome)
– Association des Tunisiens en Italie (Rome)
– Association des Tunisiens de Fabriano (Fabriano)
– Association des Tunisiens d’Abruzzo – Alessa (Pescara)
– Association « Aouled Tounès » (Monte Catini)
(Source : « Le Temps » (Quotidien – Tunis), le 7 septembre 2007)
Une prime publique de 1 794 600 dinars à l’école internationale de Carthage
Mathlouthi de retour à Tunis ?
La microfinance décolle
Tunisie: inflation record à 4,5% en 2006
Die Tunisreise – Le voyage à Tunis Réalisateur : Bruno Moll (Suisse, 2007) ”Le voyage à Tunis”, Un voyage pas comme les autres
Les photos de la cité du millénaire à Tunis, en avant-première.
Par : SAIDI
Les maquettes de la nouvelle cité qui sera construite au lac sud à Tunis, ont des airs de rêve. La silhouette des immeubles et des grands buildings semble tirée de l’imagination d’un grand dessinateur. Un style entre néoclassique et cubiste, des lignes courbes et sensuelles contrebalancent l’effet des grandes tours effilées et coupantes.
Les espaces verts ne manquent pas, l’utilitaire laisse le droit au plaisir de l’allégorique, les paysagistes se sont servis de l’élément mer pour en faire miroiter les reflets sur les surfaces lisses des dômes et des tours. Le contraste a joué au niveau de l’éclairage tant au niveau de l’intensité qu’au niveau de la couleur.
Cette cité sera aussi vivante qu’une belle prairie qui a les pieds dans l’eau et la tête aux nuages, le vert marin flottant aux hanches et la couleur des briques de ses cités résidentielles épousant ses formes mystérieuses.
Le reste des photos :
(Source : le portail économique « Tunisie Affaires » (Tunis), le 6 septembre 2007)
Celui qui ne sait lire, doit s’abstenir de comprendre…
Et celui qui ne sait jouer doit savoir perdre.
Nasreddine Ben Hadid
Il ne se fait nul doute que comprendre nécessite plus que cette banale et combien dérisoire capacité de reconnaître les lettres et admettre les mots. Reste à savoir et se demander si admettre peut rimer avec comprendre ???
La question ne peut relever d’une dimension pédante mais nous inscrit «de force» dans cette fatalité – combien douloureuse – de chercher le comment du pourquoi et la manière de l’acte.
A la lecture des deux «maudites» paragraphes censurées par la Direction du quotidien «La Presse» de l’article de notre confrère Hamida Ben Romdhane, on se demanderait bien si ce censeur dispose bien de son propre dictionnaire ou se fait livrer les sens [ou plutôt les contresens] par la poste-rapide !!!!
Lire – et par conséquence censurer – relève bien et surtout d’un consensus admis/adjacent/préétabli. Il ne peut être cette «vérité absolue/parachutée», mais plutôt cette compréhension mutuelle qui se clarifie et s’affute d’un jour à l’autre.
Nous pouvons comprendre et admettre – si nous mettons l’équation sous un angle anthropologique certain – ce vouloir ou plutôt ce besoin de «faire/jouer le Chef», mais nous devons regarder ce bâtiment de quatre étages, plus d’une «basse-cour» qui aurait besoin d’un coq, tellement la négation imprime – dans tous les sens du mot – l’abjection et le désir «de chanter» alimente le jeu des «maitres-chanteurs» !!!
Au temps où l’Internet joue le parent de tous les S.A.M. (sans abris médiatiques), censurer relève bien d’un burlesque qui fait pleurer de rire et tuer de misère (morale).
Le vrai et réel génie d’un Directeur ne serait d’écrire, tellement la «maquette» l’emporte à la vision, mais de savoir – tel un vrai et talentueux chef d’orchestre – guider plus que jouer de la musique.
Tels les frères Lumières, qui ont commencé par l’arroseur arrosé, «La Presse» se voit jouer le censeur maladroit, tellement cette censure renvoie à un âge que la Tunisie ne peut mériter.
Nul ne peut prétendre à «ce n’importe qui, écrivant n’importe quoi», nul aussi ne peut concevoir un journal comme «La Presse» sans «ligne éditoriale», mais nul ne peut aussi concevoir cet illustre journal comme un simple moyen de «presser» ses propres journalistes…
Nouveaux phénomènes comportementaux chez les jeunes
Les causes et les mécanismes de prévention
Les nouveaux phénomènes comportementaux chez les jeunes: de l’identification à la recherche de nouveaux mécanismes de prévention, est l’intitulé d’une étude effectuée par l’observatoire national de la jeunesse.
L’étude a été réalisée à partir d’une enquête originale basée sur des rencontres directes avec un échantillon de personnes concernées. Une méthode présentée comme apte à aboutir à des conclusions fiables, concrètes qui permettent de proposer des solutions appropriées.
La démarche suivie par les auteurs de l’étude s’est faite autour de quatre axes de recherche: le premier a servi à délimiter les catégories de délinquance et analyser les causes, le deuxième à contribuer à la mise à jour des mécanismes de prévention, le troisième à identifier et relever les insuffisances du système éducatif et social et le quatrième à proposer des méthodes de prévention et d’encadrement promptes à être utilisées en tant que mécanismes.
L’échantillon ayant fait l’objet de l’étude représente des jeunes impliqués dans des affaires de délinquance, arrêtés, jugés et ayant séjourné dans un établissement de redressement ou pénitentiaire.
L’enquête révèle que les délits commis par les jeunes de la tranche d’age 12-18 ans ne représentent que 2 pour cent de l’ensemble des délits commis et conclut à ce titre qu’il ne faut pas s’alarmer puisqu’en comparaison à d’autres pays, la Tunisie parvient à juguler le phénomène de la délinquance juvénile. les délits commis par les jeunes de la même tranche d’âge dans certains pays européens représentent plus de 8,5 pour cent de l’ensemble des délits.
Expliquant les raisons directes de la déviance juvénile, l’étude retient trois grandes causes: d’abord, celles en rapport avec le milieu familial, tels que le faible revenu, le conflit parental ou le recours à la violence pour résoudre les conflits à l’intérieur de la famille. Ensuite, celles en rapport avec le milieu scolaire comme l’échec scolaire, l’attitude répressive au sein des établissements scolaires . Enfin, il faut aussi relever les causes économiques et sociales tels que l’insuffisante absorption par les filières de la formation professionnelle des élèves ayant quitté l’école prématurément, une vie professionnelle précoce, le manque d’associations pour encadrer les jeunes, les agressions sexuelles et l’exploitation des jeunes (mendicité par exemple).
L’étude relève certains obstacles pour trouver des solutions aux inadaptés sociaux, notamment l’absence de spécialisation des juges, l’absence de peine de substitution aux peines typiquement pénales comme le travail d’intérêt général, l’absence d’institutions sanitaires de désintoxication pour les jeunes toxicomanes.
L’étude démontre que les nouveaux mécanismes de prévention ne doivent plus être puisés uniquement dans les seules logiques judiciaires mais également dans les sciences sociales, car, au fur et à mesure qu’on cerne la personnalité de l’enfant ou de l’adolescent et son environnement, on identifie mieux l’origine de son comportement et on trouve davantage de solutions le menant à sa réintégration sociale.
Responsabiliser l’adolescent et les jeunes qui doivent prendre en charge leur propre encadrement fait également partie des mécanismes de prévention, ajoute l’enquête.
Enfin, les solutions judiciaires et préventives ne sont pas suffisantes si elles ne sont pas accompagnées par une écoute constante et un dialogue permanent avec les adolescents et les jeunes.
(Source : « Le Temps » (Quotidien – Tunis), le 7 septembre 2007)
Tribune
Détails sur la promulgation du “Ahd El Amen “ou le pacte fondamental
En promulguant le ” pacte fondamental ” le 10 septembre 1857, la Tunisie s’est placée en tête des pays arabes qui ont connu au 19éme siècle une “Déclaration des droits “.
L’octroi de cette “charte ” ou “Ahd El Amen ” a été, il est vrai, entouré de circonstances qui en ont réduit considérablement la portée et ont entièrement annihilé le bénéfice que les Tunisiens pouvaient, à l’époque, en tirer .Une crise grave l’à précédé, qui le fit apparaître comme le résultat de pressions étrangères, notamment celles des consuls de France et de grande -Bretagne.
Des calculs intéressés en ont accompagné la mise au point : les ministres du Bey cherchaient à garantir leurs prébendes, les consuls des puissances étrangères pensaient surtout à obtenir de nouveaux avantages à leurs ressortissants. Des abus ont suivi la mise en place des institutions qui découlent de la charte. La méfiance de la population envers ces “innovations “inspirées de l’étranger fut donc grande. Et quand d’importantes augmentations d’impôts déclenchèrent le soulèvement de 1864, la constitution de 1861et les tribunaux nouvellement créés furent sacrifiés sans hésitation.
L’importance de la “charte ” de la 1857 ne réside point dans l’application qu’on en fit, ou dans les institutions éphémères qu’on créa à l’époque. Elle est plutôt dans le mouvement d’idées qu’il inspira à plusieurs générations de Tunisiens. D’abord, à celle qui en vécut les débuts, et à laquelle il en donne de grandes espérances au poète Mahmoud Kabadou qui salua par un long poème la promulgation de la constitution de 1861,à l’histoire Ibn Abi Dhiaf qui intitula son œuvre historique monumentale :”Chronique des rois de Tunis et du pacte fondamental “à Kheireddine qui ,dans son “Aqwam” al -Masalik “plaide avec vigueur pour des réformes constitutionnelles, et à ses amis qui lui reprocheront de ne pas avoir cherché, une fois devenu premier ministre, à réaliser de telles réformes. Puis, sous le protectorat, le “pacte fondamental “fut souvent évoqué dans les revendications des pionniers du mouvement national pour la promulgation d’une constitution.
Le pacte fondamental est constitué de 16 chapitres répartis comme suit :
-chapitre premier: des princes de la famille husseinite. L’article premier de ce chapitre stipule que “la succession au pouvoir est héréditaire entre les princes de la famille husseinite par ordre d’âge, suivant les règles en usages dans le royaume. Dans le cas seulement où l’héritier présomptif se trouverait empêché, le prince qui viendrait immédiatement après lui, lui succéderait dans tous ses droits “.
– Chap 2: Des droits et des devoirs du chef de l’Etat
– Chap 3: De l’organisation des ministères, du conseil suprême et des tribunaux.
– Chap 4: Des revenus du gouvernement.
– Chap 5: De l’organisation du service des ministères.
– Chap6: De la composition du conseil suprême
L’article 44 stipule que “le nombre des membres du conseil suprême ne pourra excéder soixante.
Le tiers de ce nombre sera pris parmi les ministres et les fonctionnaires du gouvernement, de l’ordre civil et militaire. Les deux autres tiers seront pris parmi les notables du pays. Les membres du conseil d’Etat.
– Chap7: des attributions du conseil suprême.
L’article 60 stipule que “le conseil suprême est le gardien du pacte fondamental et des lois et le défenseur des droits des habitants. Il s’oppose à la promulgation des lois qui seraient contraires ou qui porteraient atteinte aux principes de la loi, à l’égalité des habitants devant la loi et au principes de l’inamovibilité de la magistrature, excepté dans le cas de destitution pour un crime commis et établi devant le tribunal. Il connaîtra des recours contre les arrêts rendus par le tribunal de révision en matière criminelle, et examinra si la loi a été bien appliquée. Lorsqu’il aura prononcé, il n’y aura plus lieu à aucun recours.
L’article 62 stipule que “Le conseil suprême peut faire de projets de loi de grand intérêt pour le pays ou pour le gouvernement. Si la proposition est adoptée par le chef de l’état dans son conseil des ministres, elle sera promulguée et fera partie des lois du royaume.
– chap 8: De la garantie des fonctionnaires
L’article 70 stipule que “Les plaintes contre les ministres pour des faits relatifs à leurs fonctions ou pour une infraction aux lois, seront deposées devant le conseil suprême, avec les preuves à l’appui pour y être examinées. Si les faits commis comportent la destitution, la suspension ou le paiement d’une amende fixée par le code, la peine sera prononcée par ce conseil. Si au contraire, le coupable mérite une peine plus grave, l’affaire sera renvoyée devant le tribunal criminel.
-chap.9 Du budget
-chap10 Du classement des fonctions
-chap.11 Des droits et devoirs des fonctionnaires
-chap.12 Des droits et devoirs des sujets du royaume tunisien
L’article 86 stipule que “Tous les sujets du royaume tunisien, à quelque religion qu’ils appartiennent, ont droit à une sécurité complète quant à leurs personnes, leurs biens et leur honneur”.
L’article 88 ajoute que “Tous les sujets du royaume, à quelque religion qu’ils appartiennent, sont égaux devant la loi, dont les dispositions sont applicables à tous, indistinctement, sans égard ni à leur rang, ni à leur position “.
L’article 89 précise que “Tous les sujets du royaume auront la libre disposition de leurs biens et de leurs personnes .Aucun d’eux ne pourra être forcé de faire quelque chose contre son gré, si ce n’est le service militaire, dont les prestations sont réglées par la loi: nul ne pourra être exproprié que pour cause d’utilité publique, moyennant une indemnité.
Chap.13 Des droits et des devoirs des sujets étrangers établis dans le royaume de Tunis.
L’article 105 affirme qu’une “Liberté complète est assurée à tous les étrangers établis en Tunisie quant à l’exercice de leurs cultes “
L’article 106 stipule qu'”aucun d’eux ne sera molesté au sujet de ses croyances, et ils sont libres d’y persévérer ou de les changer à leur gré.
Leur changement de religion ne pourra changer ni leur nationalité, ni la juridiction dont ils relèvent.
Ils jouiront de la même sécurité personnelle garantie aux sujets tunisiens “L’article 92 stipule que “Les sujets étrangers établis en Tunisie pourront se livrer au commerce d’importation ou d’exportation à l’égal des sujets tunisiens et ils devront se soumettre aux mêmes charges et restrictions que celles auxquelles sont soumis les dits sujets tunisiens “.
Synthèse de Mohamed Ali
(Source : « Le Temps » (Quotidien – Tunis), le 7 septembre 2007)
Meknès, cœur des paradoxes marocains
Meknès envoyée spéciale
Il n’a rien de l’islamiste portant barbe, claquettes et gandoura. Avec sa chemisette beige et son pantalon de bonne coupe, Aboubakr Belkora fait mentir tous les clichés. Sa femme, élégante, moderne et gaie, est non voilée. L’aîné de leurs fils a étudié à Lyon, le second aux Etats-Unis, le troisième à l’université américaine d’Ifrane. Quant au dernier, il vient d’intégrer le lycée français de Meknès. Et pourtant, tous les yeux sont braqués sur Aboubakr Belkora depuis quatre ans. Sans bienveillance, selon lui.
“Au Maroc, on ne veut pas que je réussisse. Mon étiquette de maire PJD [Parti de la justice et du développement] me vaut tous les ennuis. J’en ai plus que marre !”, dit-il, l’air démoralisé. Depuis qu’il est à la tête du conseil municipal de Meknès, 500 000 habitants, première agglomération marocaine d’importance conquise par les islamistes modérés du PJD, la vie de ce propriétaire terrien d’une cinquantaine d’années a changé du tout au tout.
Il travaille “comme un fou”, n’a “plus de vie privée”, néglige l’entreprise familiale, et tout cela “pour rien”. Il a l’impression d’avoir “raté à Meknès”, tant les chausse-trapes ont été nombreuses.
“Une municipalité, c’est un petit gouvernement. Si j’avais réussi, cela voulait dire que le PJD pouvait viser encore plus haut”, lâche-t-il en allusion aux élections législatives du 7 septembre au Maroc, dont le PJD devrait sortir vainqueur. “Je n’arrête pas de dire à mes amis du parti : Surtout, restez dans l’opposition ! Ne jouez pas les cascadeurs comme moi ! “, poursuit-il dans son bureau de l’hôtel de ville.
A plusieurs reprises, Aboubakr Belkora a présenté sa démission au président de son parti, Saad Othmani. A chaque fois, elle a été refusée. “On me dit que ce n’est pas le bon moment, que je vais perturber l’avancée démocratique actuelle… Vivement que je retourne à mes terres. Je suis un simple paysan, pas un politicien”, soupire-t-il.
CONFLIT OUVERT
Depuis deux ans, le maire de Meknès est en conflit ouvert avec le wali (préfet) de la région. Et pas n’importe quel wali ! Il s’agit d’Hassan Aourid, ex-porte-parole du Palais royal et ami d’enfance de Mohammed VI.
L’homme est réputé brillant, cultivé, efficace. L’a-t-on nommé à Meknès pour faire sortir la ville de l’oubli où elle était tombée sous Hassan II – après que l’ex-roi eut reçu des tomates lors d’un déplacement, dit-on – ou pour surveiller de près le premier maire islamiste d’une grande ville ? Les avis sont partagés.
Les habitants de Meknès, en tout cas, ne retiennent qu’une chose : leur ville, cité impériale, berceau de la dynastie des Alaouites, a gagné en dynamisme ces dernières années. Un salon international de l’agriculture y a été créé. Un festival de musique aussi. Des entreprises agroalimentaires s’installent dans la région. Le secteur de la construction est en plein essor. Bref, la situation est infiniment meilleure qu’avant.
A qui le mérite ? C’est là que le bât blesse… Autant les Meknessis chantent les louanges du wali, autant ils oublient de citer le maire. “Normal : on a rejeté tous mes projets et demandes de subventions pour Meknès. Les autres villes, qui ne sont pas PJD, y ont eu droit”, rumine M.Belkora.
A l’en croire, le wali “décide de tout” et ne le laisse pas manœuvrer. On le prive, en particulier, de son meilleur atout : “Des actions de proximité auprès de la population.” Et puis, il est sans cesse la cible d’attaques haineuses et basses d’une partie de la presse locale.
Aboubakr Belkora est cependant réputé pour sa probité. On salue son ouverture d’esprit. Personne ne se plaint que les libertés aient reculé depuis son arrivée à l’hôtel de ville.
Meknès est une ville paradoxale. Non seulement les femmes s’y promènent librement le soir, mais elles s’attablent sans complexe aux terrasses des cafés. Foulards islamiques, djebbas (sorte de bure), jeans et dos nus : tout se côtoie. En ces soirs d’été, la place El-Hedim est noire de monde. Les femmes y sont plus nombreuses que les hommes.
“Je ne me suis pas inquiété quand Belkora est devenu maire. Je le connaissais depuis longtemps. Je le considère comme un ami.” Celui qui parle est un personnage à Meknès, et même dans tout le Maroc. Brahim Zniber, 80 ans et belle allure, est le président des Celliers de Meknès. Cet homme parti de rien est aussi propriétaire du Château-Roslane, la première appellation d’origine contrôlée dans le royaume.
Car Meknès, ville islamiste, est la capitale du vin au Maroc. Brahim Zniber contrôle 85 % du marché dans le pays. Les 28 millions de bouteilles qu’il produit chaque année sont destinées, dans leur quasi-totalité, à la consommation intérieure. Selon la loi marocaine, il est pourtant interdit de vendre de l’alcool aux Marocains.
“Cela peut paraître étrange que je fabrique du vin dans un pays musulman, mais je me sens serein. Seul l’excès est mauvais”, dit Brahim Zniber en souriant.
DES JEUNES TIRAILLÉS
Ce langage, on l’entend souvent à Meknès. Le maire PJD fait preuve de la même tolérance. Ses administrés boivent de l’alcool ? Ce n’est pas son problème. “Il ne me revient pas de contrôler les gens !”, dit-il simplement. Reste que l’attitude des Marocains à l’égard de l’alcool est plus qu’ambiguë.
Hypocrisie ? “Il s’agit plutôt d’un sens des convenances. Boire de l’alcool, c’est limite, au Maroc, sur le plan légal et religieux. On peut le faire, mais avec discrétion, pour ne pas gêner l’autre. C’est presque du savoir-vivre”, réplique Zouhair Benomar, directeur technique des Celliers de Meknès.
Ici, comme partout au Maroc, on sent toutefois les jeunes douloureusement tiraillés. Non pas tant par la question de l’alcool que par celle des filles, du chômage, de l’Occident, de l’avenir. Othman Benhami, 27 ans, membre du groupe de rap à succès H-Kayne, reflète bien toutes ces contradictions.
Ce beau gosse au statut de star aime sa ville natale et ne rêve pas d’aller s’établir ailleurs. Mais tout le perturbe, ces dernières années, à commencer par cette “modernisation” qui menace de faire perdre au Maroc “son identité et ses valeurs”.
Alors qu’il parle, une fille passe devant lui, en jean moulant et dos nu. “Elle se trimballe comme une pouffiasse, et après, elle s’étonne qu’on ne la respecte pas !”, s’exclame-t-il en la désignant d’un geste irrité. Les filles, au Maroc, “ça part en vrille”, répète-t-il à plusieurs reprises. Elles prennent, selon lui, la modernité “du mauvais côté”.
Autrefois, Othman n’était pas gêné par tout cela. Il sortait, draguait, basculait même parfois dans l’excès. C’est fini. Aujourd’hui, il fait ses prières et respecte à la lettre les préceptes de l’islam. Ses copains rappeurs de H-Kayne aussi.
“On fait même de la surenchère. Chacun essaie de prouver à l’autre qu’il est meilleur musulman que lui !”, raconte-t-il. Il s’arrête, réfléchit et ajoute : “Ce n’est pas un jeu entre nous. C’est une façon de montrer qu’on est fiers d’être musulmans. Et plus on nous catalogue comme extrémistes, plus on s’affirme comme ça. Les Américains et l’Occident nous rejettent, mais ils finiront par l’avoir dans la gueule !”
Florence Beaugé
(Source : « Le Monde » (Quotidien – France), le 7 septembre 2007) Italie / Migrations