6 octobre 2007

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TUNISNEWS
8 ème année, N° 2693 du 06.10.2007

 archives : www.tunisnews.net

 Dr Fethi TOUZRI:COMMUNIQUE MEDICAL Communiqué de presse des grévistes de la faim

Associated Press:Tunisie: constitution d’un comité de soutien aux opposants en grève de la faim AFP:Tunisie: création d’un comité de soutien aux opposants en grève de la faim Oum Ahmed, Luiza Toscane: SOUHAITS UNIVERSELS A TOUS LES NATIFS DU 6 OCTOBRE

L’AUDACE: SUITE AUX ATTAQUES DE LA FAMILE DE SAÏDA SASSI CONTRE “L’AUDACE” L’intelligentsia de Tunisie témoigne

L’AUDACE: UN HOMME-CITADELLE : FAOUZI GARALI

LES UNIVERSITAIRES TUNISIENS CELEBRENT LE5OCTOBRE:« JOURNEE MONDIALE DES ENSEIGNANTS »PAR LE PORT DUBRASSARD ROUGE

AFP: France: une autre mesure de la loi sur l’immigration décriée

AP: L’Algérie réitère son refus d’accueillir les bases militaires étrangères sur son territoire

Reuters: Les familles des employés de Michelin rapatriés d’Algérie


 

Appel de détresse de Tunisie (*)

 

 

Au nom de Dieu le Clément, le  Miséricordieux,

Appel à toute âme charitable

A nos frères en Dieu dans le monde entier

A toute conscience vive et humanitaire

 

Nous sommes sur la terre de la Zeitouna et de Kairouan et nous sommes submergés par le malheur et le dénuement.

 

Les difficultés de vos frères et sœurs sont démesurées et il ne nous reste plus aucun espoir après Dieu et vous.

 

Chers frères, une fois sortis de prison, nos frères se sont trouvés dans une nouvelle grande prison, ils se sont heurtés à la dure réalité à laquelle ils ne s’attendaient pas.

 

Leur séjour a été si long qu’ils doivent non seulement surmonter des obstacles matériels mais  aussi psychologiques notamment au sein de leurs familles.

 

Ils ont frappé à toutes les portes recherchant du travail peu importe le salaire ; peu d’entre eux ont subvenu à leur besoin. Par contre la majorité d’entre eux se trouvent au seuil de la pauvreté alors qu’ils avaient promis à leur famille richesse et aisance et  une vie en rose ; d’autant plus que les enfants ont grandi entre temps et que leurs demandes et leurs besoins ont grandi aussi.

 

Tous les rêves et les espoirs se sont envolés, le travail se fait rare et les proches et les amis ont tournés le dos ; certains d’entre eux ont même vu partir leurs épouses et leurs enfants.

Il y a, certes,  des frères comme ceux cités par Allah : «… que l’ignorant croit riches parce qu’ils ont honte de mendier – tu les reconnaîtras à leur aspects – Ils n’importunent personne en mendiant.. » La vache/273 . Nous nous soucions d’eux et nous ressentons ce qu’ils ressentent.

Il y en a d’autres qui, par pudeur, n’ose pas sortir de chez eux refusant tout contact extérieur ; craignant le regard des autres en raison de  leur pauvreté.

 

D’autres sollicitent  Allah avant d’aller affronter les gens et leur dire « donnez moi à manger j’ai faim », et les cas similaires sont nombreux.

 

Chers frères, cette crise qui a longtemps duré a engendré des conséquences et des situations néfastes.

 

Nos frères qui sont restés en prison parfois plus de quatorze ans se sont retrouvés dans des situations alarmantes :

 

Certains ont atteint la cinquantaine et sont toujours célibataires, ajouté à cela de nombreuses maladies de l’estomac, du rein, le phénomène d’impuissance sexuelle, le cancer  entraînant  la mort dans de nombreux cas.

 

Le pire c’est que la majorité de ces frères sont privés de cartes de soins et certains d’entres eux sont au chômage ou en invalidité.

 

La situation  de leurs enfants est parfois plus alarmante. De nombreux sont ceux qui présentent des maladies psychologiques du fait du stress permanent entraînant des perturbations graves, et comme vous le savez, ces cas nécessitent de l’attention, de la prévention et une prise en charge permanente qui est coûteuse.

 

Tout cela n’est qu’un aperçu de la réalité, une goutte dans un océan.

 

Chers frères, la lecture de cette lettre ne doit pas vous laisser indifférents, nous sommes persuadés qu’après sa lecture votre cœur sera touché.

 

Notre espoir en Dieu est grand ainsi qu’en votre générosité devant pareil cas de dénuement et de pauvreté.

 

Nous ne souhaitions à personne de vivre cette situation. Nous prions Dieu pour qu’Il vous protège et vous donne la paix.

 

Nous n’avons pas voulu vous importuner avec nos souffrances mais si nous  faisons appel à vous après Dieu, c’est que la situation a atteint un seuil critique.

 

Nous demandons à toute âme charitable de nous aider afin que nos frères puissent retrouver et garder leur dignité.

 

Grâce à votre aide généreuse et votre main tendue, vous pouvez empêcher le désespoir de s’emparer de vos frères qui n’ont pour tort que d’avoir souhaiter vivre dans leur pays en harmonie avec leur religion.

 

Nous gardons espoir en Dieu qui, inchallah, nous unira sur la voie de la foi et l’amour de Dieu.

Le prophète psl dit : « celui qui soulage le fardeau d’un croyant, Dieu le soulagera d’un fardeau le jour du jugement dernier »

 

Qu’Allah vous vienne en aide et vous protège !

 

Wassalem alaikom wa rahmatoullah wa barakatouhou.

 

 

(*) Cette lettre est parvenue récemment de la Tunisie à l’Association « TAKAFUL » pour le secours et la solidarité, et nous  la transmettons à l’opinion publique  pour l’alerter sur l’inquiétante situation matérielle, sociale et psychologique d’un grand nombre de tunisiens victimes de la politique répressive du régime durant les deux dernières décennies.

Vu l’ampleur du drame et le nombre important des victimes qui sont dans le besoin et la précarité ; l’Association TAKAFUL fait  appel à votre générosité pour nous aider à secourir vos frères et les aider à sauvegarder leur dignité.

 

« Et toute dépense que vous faites dans le bien, Il la remplace, et c’est Lui le meilleur des donateurs » (34 Saba /verset 39.)

 

« Quiconque prête à Allah de bonne grâce, Il le lui rendra multiplié plusieurs fois. Allah restreint ou étend (ses faveurs).Et c’est à lui que vous retournerez » (la vache, verset 245)

 

Vous pouvez  faire parvenir vos dons:

 

* directement en donnant vos dons à des gens de confiance en contact avec l’association TAKAFUL (enregistrée en France)

 

* en envoyant vos dons à cette adresse :

TAKAFUL  16, cité vert –  94370 Sucy en Brie.

France

 

Tél: 06 09 17 22 88 / 06 80 85 92 98

e-mail :contact@hotmail.fr

 

* par virement  bancaire à l’adresse suivante :

 

la Banque Postale. / France

 

Etablissement         guichet          n° compte          clé RIP

30041                   00001        5173100R020          42

 

Identifiant International de Compte  IBAN

FR54  3004  1000   0151   7310  0R02  042


Tunis le 05 Octobre 2007 COMMUNIQUE MEDICAL

 
Mme Maya Jribi et Mre Nejib Chebbi ont entamé une grève de la faim depuis le 20 Septembre 2007. Au seizième jour on assiste à une détérioration grave et la situation médicale prend une tournure dangereuse. Mre Nejib Chebbi Agé de 63 ans, ayant des antécédents cardiovasculaires et soumis à un traitement chronique modifié à l’occasion de la restriction alimentaire et ajusté en fonction des paramètres de suivi ; son état s’est particulièrement détérioré ces derniers jours. L’amaigrissement continu mais maintenant à un rythme plus lent avec aspect de muscles plats, la pression artérielle est à la baisse et l’asthénie est plus marquée. Bien que le dernier enregistrement électrocardiographique ne montre pas de variations avec le dernier ECG ; mais le dernier bilan biologique, pratiqué ce jour est malheureusement très inquiétant. Malgré la correction apportée à l’hypokaliémie le taux de potassium demeure dangereusement bas ce qu’on craignait le plus. Il existe aussi des signes de dysfonctionnement hépatique voire hépato-biliaire. Aussi, dès le lendemain il sera perfusé et des explorations complémentaires seront réalisées (échographie et bilan biologique). Une hospitalisation sera absolument nécessaire au cas où les perturbations biologiques persistent au-delà de 48H. Mme Maya Jeribi L’altération de l’état général est toujours rapide et particulièrement inquiétante. La dyspnée s’aggrave, la fatigabilité est extrême avec toujours une hypotension orthostatique, des douleurs diffuses et des troubles cognitifs. Le dernier bilan biologique, pratiqué ce jour est aussi source de la plus haute préoccupation. Malgré le traitement prescrit, sa kaliémie (taux de potassium) a de nouveau baissé avec d’autres perturbations ioniques et métaboliques. Elle sera aussi perfusé dès lendemain et éventuellement hospitalisée dans les 48H. Au total La situation médicale est très préoccupante et prend une tournure grave. Le risque de complication sévère est élevé pouvant même mettre le pronostic vital en jeux pour les deux grévistes. Avec cette nouvelle situation, la prise en charge ne pourra plus se faire que dans un cadre médical approprié et outillé pour gérer ces risques. Vu ces conditions, et après consultation avec d’autres confrères, nous estimons d’un point de vue médical qu’il est urgent de cesser la grève de la faim et de reprendre l’alimentation afin d’éviter des conséquences dramatiques et en raison des événements imprévisibles. Dr Fethi TOUZRI


 COMMUNIQUE DE PRESSE

 

Un communiqué des médecins en date du 5 Octobre 2007 a alerté l’opinion sur la dégradation de l’état de santé des grévistes de la faim et a préconisé même l’arrêt de la grève qu’ils poursuivent  depuis 17 jours.

 

Tout en remerciant les médecins de leur sollicitude, et loin de vouloir diminuer l’importance des dangers encourus, les grévistes de la faim souhaitent préciser à cette occasion qu’ils se soumettront à toutes les prescriptions médicales pour conjurer ces dangers et éviter le pire mais qu’ils n’envisagent nullement l’arrêt de leur grève.

 

L’arrêt de la grève demeure une décision politique, les   risques encourus étaient envisagés dès avant son déclenchement et elle ne sera arrêtée qu’une fois ses objectifs atteints : le respect du droit du PDP   et de l’ensemble des formations politiques et associatives tunisiennes à exercer librement leurs activités dans leur locaux et au sein des espaces publiques.

 

Tunis le 6 Octobre 2007

 

Maya Jribi                                                                  Ahmed Nejib Chebbi


Tunisie: constitution d’un comité de soutien aux opposants en grève de la faim
Associated Press, le 5 octobre 2007 à 22h22
TUNIS (AP) — Plus de vingt personnalités de la société civile tunisienne ont constitué vendredi un comité de soutien aux deux dirigeants de l’opposition en grève de la faim depuis 16 jours pour revendiquer le droit à la participation à la vie politique. La secrétaire générale du parti démocratique progressiste (PDP), Maya Jribi et le directeur de l’organe de cette formation légale “Al Mawqif”, Me Néjib Chebbi, ont cessé de se nourrir le 20 septembre pour protester contre la menace d’expulsion de leur parti des locaux qu’il occupe depuis 13 ans. Le PDP accuse le pouvoir d’être à l’origine de cette affaire qu’il considère comme étant “fondamentalement politique sous couvert judiciaire”, alors que les autorités s’en défendent et déplorent “l’exploitation d’un litige civil immobilier entre proprétaire et locataire à des fins politiques”. Le porte-parole de ce “comité de soutien à Jribi et Chebbi pour le droit aux sièges et aux espaces publics”, l’avocat Ayachi Hammami, a déclaré lors d’une conférence de presse que les signataires s’emploieront à arrêter la procédure d’expulsion du PDP de son siège central, à mettre un terme au blocage des locaux des partis et des associations et à défendre la liberté d’action politique et associative. Pour assurer “la plus grande mobilisation possible” autour de ces revendications, les membres du comité auront recours à “tous les moyens pacifiques et légitimes”, a-t-il ajouté. Une soirée poétique et artistique est prévue dans ce cadre samedi au siège du PDP et des manifestations de soutien sont prévues lundi devant les préfectures à l’intérieur du pays à l’initiative des comités régionaux de soutien. Parmi les signataires figurent le président de la ligue tunisienne de défense des droits de l’homme (LTDH), Me Mokhtar Trifi, le militant des droits humains Khémaïs Chammari, l’avocat dissident Mohamed Abbou récemment gracié par le président Zine El Abidine Ben Ali, le président du Forum démocratique pour les libertés et le travail (FDLT), Dr Mustapha Ben Jaâfar et le dirigeant du mouvement islamiste interdit “Ennahdha”, Ali Larayedh. Associated Press

Tunisie: création d’un comité de soutien aux opposants en grève de la faim

 
AFP, le 5 octobre 2007 à 18h00 TUNIS, 5 oct 2007 (AFP) – Des personnalités tunisiennes ont annoncé vendredi la création d’un comité de soutien aux deux dirigeants du Parti démocratique progressiste (PDP, légal) en grève de la faim depuis seize jours pour protester contre une procédure d’expulsion ordonnée, selon eux, par le pouvoir. “Le comité de soutien à Maya Jribi et Ahmed Néjib Chebbi oeuvrera notamment à faire cesser les procédures visant à déloger le PDP de ses locaux”, a déclaré l’avocat Ayachi Hammami, porte-parole du comité lors d’un point de presse. Parmi les membres de ce comité figurent un ancien prisonnier du parti islamiste interdit Ennahda, Ali Laârayedh, et l’avocat dissident Mohamed Abbou gracié en juillet par le président Zine El Abidine Ben Ali. Mme Jribi, 48 ans, secrétaire générale du PDP et M. Chebbi, 64 ans, avocat fondateur du parti et directeur de son organe hebdomadaire Al-Mawquif ont de nouveau exprimé leur détermination à poursuivre la grève de la faim, ignorant une décision de justice rendue lundi dernier pour sommer le PDP d’évacuer son siège central à Tunis. Le PDP accuse le gouvernement d’avoir poussé le propriétaire des locaux à rompre le bail sous prétexte d’usage abusif du siège abritant les activités du parti et de son journal. Les grévistes ont dénoncé “une parodie de justice destinée à couvrir une manœuvre politique visant à étouffer toute voix discordante” en Tunisie. Les autorités gouvernementales ont dénoncé, pour leur part, des “allégations fallacieuses” et évoqué une tentative du PDP “d’exploiter à des fins politiques un litige civil immobilier”. Elles affirment que “la liberté d’action politique est garantie par la loi en Tunisie” et que “neufs partis s’y activent et s’expriment en toute liberté”. Jeudi, le secrétaire général du Rassemblement constitutionnel démocratique (au pouvoir) Hédi M’henni a affirmé que le mouvement de grève était destiné à brouiller le consensus national à l’approche du 20e anniversaire de l’arrivée au pouvoir du président Ben Ali en novembre 1987. AFP


 

SOUHAITS UNIVERSELS A TOUS LES NATIFS DU 6 OCTOBRE

 

NOUS SOUHAITONS UN JOYEUX ANNIVERSAIRE A HASNI NASRI QUI SE TROUVE A LA PRISON DE MORNAGUIA ET EXIGEONS SA LIBERATION IMMEDIATE

 

ASSOCIEZ-VOUS A NOS VŒUX EN LUI ECRIVANT (*)

 

Né le 6 octobre 1974, Hasni Nasri, un ancien policier, a été arrêté en vertu le la loi sur le terrorisme et accusé d’appartenir à une organisation salafiste. Il est en détention préventive dans l’attente de son procès qui devrait s’ouvrir le 10 novembre prochain.

 

Hasni Nasri est l’aîné de trois frères : Okba, lui aussi en détention à la prison de Mornaguia, Hassen, incarcéré à la prison d’El Hawareb (Kairouan) et Kabil, un ancien prisonnier soumis au contrôle administratif et privé de son droit à l’emploi alors qu’il est le seul soutien de famille.

 

Le père d’Hasni, Mohammed Nasri, qui vit à Menzel Bourguiba, doit faire face aux difficultés entraînées par l’incarcération de ses fils loin de son domicile. Il a mené à plusieurs reprises des grèves de la faim pour obtenir la libération de ses fils emprisonnés, dont les plus récentes, les 11 janvier et 3 avril 2007.

 

Oum Ahmed, Luiza Toscane

 

(*) Hasni Ben Mohammed Ben Saïdane Nasri

Prison de Mornaguia

1110 Gouvernorat de Mannouba

Tunisie

 


 

Sommaire de L’AUDACE, N° 152 – Octobre 2007

 

Edito . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3-4

Infos politiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5

Infos corruption . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6-7

Ils témoignent en ce qui concerne

Saïda Sassi. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8-9

Le rapport de Transparency

épinglant la Tunisie. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .10

Interview exclusive

avec le Dr Ben Jaafar . . . . . . . . . . . . . . . 11-15

Interview exclusive

avec Me Abbou . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16-18

Un article de Sihem Bensedrine . . . . . . 19

Jugeons les . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20

Bakchich . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21

Réponse de Rached Ghannouchi . . . . 22

Presse internationale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23

La plume déchaînée. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24

  

 

REPONSE A LA FAMILE DE SAIDA SASSI

par Slim Bagga

 

A la suite des menaces proférées par Lyès Ben Chedli contre “L’Audace”, nous informons l’opinion que cet individu nous a proposé 8000 euros comme prix de notre silence sur la personnalité et les agissements de sa tante Saïda Sassi.

 

Dans ce numéro, Me Abdelwaheb Maâtar, Dr Moncef Marzouki, entre autres, disent leur soutien à “L’Audace” lorsque nous évoquons les vérités historiques des gouvernants.

 

Mieux encore : “L’Audace” s’est replongée dans la bibliothèque à la recherche de ce qui a été écrit à l’époque concernant Saïda Sassi. Où l’on découvre un ouvrage sous forme de lettre ouverte de M. Mzali à Bourguiba dans laquelle on lit :

 

«Déjà, lorsque, au lendemain de la libération, vous m’avez appelé à servir, écrit M. Mzali, je m’étais promis de consacrer à ma tâche toutes mes aptitudes intellectuelles, toute ma capacité de travail, sans souci de carrière, sans souci de fortune, sans autre but que d’être en règle avec ma conscience et fidèle à mes principes.

 

Je n’ai jamais dévié de cette voie et je défie quiconque de prouver le contraire. Mais examinons en détail les reproches que l’on m’adresse ; si l’on néglige avec le mépris qui s’impose les radotages

et les commérages de sentine, nous pouvons les classer en quatre rubriques (voir l’interview de Saïda Sassi par Christine Clerc, du Figaro Magazine du 6 décembre 1986) ; Votre égérie distinguée ’accuse de vous avoir espionné à partir d’un petit trou percé dans votre bureau. Voilà le genre de commérage que vous écoutez.»

 

Mieux encore ! Répondant dans le même magazine à Ch. Clerc, qui se demandait « pourquoi avoir laissé Mzali gouverner pendant six ans s’il est ce que l’on dit ?» Elle s’exclame en parlant en chef d’Etat: «Je le croyais sincère et honnête.»

 

Autre perle dans ce même numéro du Fig Mag : «Pas une seconde, je m’ennuie avec Bourguiba.

Il y a entre nous un tel accord , c’est une véritable télépathie. Autrefois, nous jouions. Il me prenait

sur son dos et je le prenais sur mon dos.»

 

L’interview avait pour titre : «J’ai rencontré la pasionaria du Combattant suprême» et en guise d’introduction ce constat : « Celle qui passe pour la femme la plus puissante de Tunisie n’a

rien voulu cacher à Ch. Clerc.» Le titre aurait pu être «Partie de saute-mouton.»

 

In Lettre ouverte à Bourguiba, pp. 8, Ed. Moreau, Paris 1986

 

Mais il n’y a pas que cela. Le même Mohamed Mzali raconte, dans son dernier ouvrage, qui s’intitule “Un premier ministre de Bourguiba témoigne”, qui fait office d’autobiographie et qui est paru chez Jean

Picollec :

 

«Ainsi, le clan formé principalement par Mansour Skhiri et Saîda Sassi avait réussi à éloigner Bourguiba Junior, Allala Lâouiti, Wassila Ben Ammar… Bourguiba était de plus en plus seul. Mon tour arriva le 8 juillet 1986…

 

Voilà comment ce personnage-Raspoutine a dominé Bourguiba et s’est rendue coupable de détournement de vieillard avant de livrer le pays à l’actuel général-président.


 

 

SUITE AUX ATTAQUES DE LA FAMILE DE SAÏDA SASSI CONTRE “L’AUDACE”

L’intelligentsia de Tunisie témoigne

 

Qu’est ce que la mort de Saïda Sassi peut signifier pour quelqu’un de mon âge, qui avait 21 ans au départ de Bourguiba ?

 

Mohamed ABBOU

Un matin du 7 novembre 1987 ma sœur m’éveilla pour m’annoncer que BOURGUIBA a été destitué, j’ai sauté de joie et poussé des ouh hystériques à la Tunisienne. Bourguiba en fait paraissait pour moi et pour beaucoup d’autres citoyens comme irrévocable et immortel malgré son état de santé qui n’était un secret pour personne.

 

Quand elle m’annonça que celui qui a fait le coup est un certain Ben Ali ma joie ne fut que s’accentuer. La personne était relativement jeune, sévère puisque de formation militaire et capable apparemment de mettre fin au laxisme et à l’anarchie ( que personne ne me reproche mon manque de connaissances et de prévision je n’avais que 21 ans ).

Quant à Saïda Sassi,elle était très proche du dictateur vieillissant.

Pour l’opinion publique, elle était partie du pouvoir et donc responsable de la crise et évidemment de la répression du peuple. De surcroît la dame forte du palais jamais souriante à la télé, était connue pour être l’un des symboles de la petite corruption de l’époque. Si quelqu’un sait qu’elle a servi son

pays qu’il nous fasse partager ses informations,sachant que les sacrifices de Bourguiba et sa pensée moderniste ne nous ont pas empêché de le qualifier de dictateur et de le mépriser.

Traduire les criminels d’Etat devant la justice de l’histoire est une obligation morale et patriotique. Ca servira peut être de leçon à ceux qui jouissent encore du pouvoir et en abusent.

 

Dr Moncef Marzouki répond

 

Réponse : Slim, je ne vais pas rentrer dans cette polémique. Je sais suffisamment ce que cette femme a apporté de mal à notre pays.

 

Me Abdelwahab Matar, avocat à la Cour de cassation de Tunis.

 

Réponse : Slim, tu sais très bien toute la confiance que nous avons en toi, et ce n’est pas ces intimidations de la part de la famille de Saïda Sassi qui nous fera changer d’avis.

“L’Audace” est un acquis pour l’intérieur de Tunis. Et je considère que ton canard nous appartient aussi. Nous sommes avec toi à n’importe quel moment dans cette épreuve. Et sache que ton refus

de transiger avec une famille qui voulait acheter ton silence n’est que plus honneur pour à Tunis qui vivons dans l’enfer.

 

(Source : « L’AUDACE » (mensuel tunisien publié à Paris), N° 152, octobre 2007)


DESTINS ANONYMES DE TUNISIE :

 

UN HOMME-CITADELLE : FAOUZI GARALI

 

Quand on observe les incohérences , les inconséquences, l’esprit de compromission, voire les trahisons qui émaillent la vie politique, on ne peut qu’être admiratif face à des monuments

anonymes de lutte contre la tortiocratie.

 

Car le cas de Faouzi GARALI, ce nabeulien pur sucre, professeur de mathématiques, avait fui les persécutions bourguibiennes dans les années 1980. Il était rentré d’Arabie Saoudite en 1988, avait repris son travail au fin fond de la campagne kairouannaise et sa lutte de toujours au sein du MTI

de l’époque.  Ce dernier ayant résolu si inconsidérément de jouer le légalisme, le nom de Faouzi avait paru dans la presse comme responsable local du Mouvement.

 

Emprisonné à l’issue des élections-piège de 1989, il sera renvoyé de son travail et fera l’objet dès lors d’un processus méthodique d’étranglement psychologique et social.

 

C’est dans ce cadre que son épouse, femme au foyer, sera accusée de subversion et condamnée à trois ans de prison, (1996/1999), dont une année en cellule d’isolement, alors qu’elle allaitait un nouveau-né.

 

Ces agressions continues ont laissé des traces sur la famille, notamment au niveau de la santé, au moment où le victime est privée de toute couverture maladie. C’est ainsi que s’aggrave l’asthme de Mohamed (12 ans), que Abdessalem (7 ans) manque de soins dentaires et que Emna (20 ans)

souffre de diverses allergies.

 

Entre-temps, les diverses descentes et tracasseries n’ont jamais cessé, accélérant fort probablement le décès des pères et mères, traumatisés par tant de persécutions toujours renouvelées.

 

Mais Faouzi dans l’épreuve est loin de courber l’échine.

 

Profondément croyant, il se comporte en homme digne et force le respect même de cette police responsable de plusieurs assassinats à Nabeul ; au point qu’elle a abandonné toute tentative et tout espoir de faire renoncer Faouzi à sa barbe et à sa tenue vestimentaire, qu’il veut islamiques. C’est sa façon à lui de faire pièce à l’arbitraire et c’est d’autant plus respectable au moment où la paix civile a déjà été atteinte.

 

Ces derniers temps, les tentatives de déstabilisation se concentrent sur la cellule familiale de Faouzi Garali, notamment ses trois adolescentes. Mais le couple Garali serre les rangs et s’accroche plus que jamais à son idéal de liberté et à sa dignité citoyenne. Faouzi est membre de l’AISPP et il travail à ne pas se laisser isoler.

 

Tous les hommes et les femmes dignes de Tunisie qui le peuvent, surtout ceux et celles qui ne partagent pas ses convictions idéologiques, s’honoreront à prendre contact avec lui et – pourquoi pas? – à lui rendre visite pour casser le blocus. Surtout qu’il s’agit d’un homme à la compagnie agréable, rieur, sympathique et cultivé.

 

 

(Source : « L’AUDACE » (mensuel tunisien publié à Paris, N° 152), octobre 2007)

 


 

France: une autre mesure de la loi sur l’immigration décriée

 

AFP, le 6 octobre 2007 à 12h33

 

PARIS, 6 oct 2007 (AFP) – Des ministres français ont affirmé que l’accueil en hébergement d’urgence d’immigrés en situation irrégulière n’était “pas remis en cause”, répondant aux critiques soulevées par des associations sur le nouveau projet de loi visant à limiter l’immigration.

Après le débat suscité par l’instauration de test ADN pour les candidats étrangers au regroupement familial, plusieurs associations dénoncent un autre article du texte examiné au parlement qui permet, selon elles, d’exclure des immigrés en situation irrégulière des dispositifs d’hébergement d’urgence.

Le Haut commissaire aux solidarités actives Martin Hirsch l’a jugé vendredi “inacceptable” en l’état.

Mais dans un communiqué publié vendredi, M. Hirsch ainsi que les ministres de l’Immigration et du Logement Brice Hortefeux et Christine Boutin, assurent que “le droit pour toute personne d’être accueillie dans une structure d’hébergement d’urgence n’est pas remis en cause”.

“La portée de la modification apportée” à la loi au Sénat le 4 octobre, “doit être précisée afin d’éviter les malentendus”, précisent-ils.

L’article concerné prévoit que “toute personne accueillie dans une structure d’hébergement d’urgence doit pouvoir y demeurer, dès lors qu’elle le souhaite, jusqu’à ce qu’une orientation lui soit proposée si elle peut justifier de la régularité de son séjour sur le territoire dans des conditions définies par décret en Conseil d’Etat”.

Dans leur texte, les membres du gouvernement expliquent avoir voulu répondre aux “vives inquiétudes parmi les associations qui accueillent chaque jour dans les centres d’hébergement les personnes qui s’y présentent, sans distinction d’aucune sorte, et qui se refusent à restreindre ce droit à un toit provisoire”.

La politique “d’immigration choisie” voulue par le président Nicolas Sarkozy a soulevé de vives critiques en France et à l’étranger. Le président de la Commission de l’Union Africaine (UA), Alpha Oumar Konaré, a jugé mardi “inacceptable” pour l’Afrique l’instauration de test ADN pour les candidats étrangers au regroupement familial.

 

AFP


L’Algérie réitère son refus d’accueillir les bases militaires étrangères sur son territoire

 

Associated Press, le 6 octobre 2007 à 16h38

 

ALGER (AP) — L’Algérie a réaffirmé samedi, par la voix de son ministre des Affaires étrangères, son refus d’accueillir sur son territoire des bases militaires étrangères. “La souveraineté de l’Algérie est non négociable et il n’est pas question, aujourd’hui, d’ouvrir la voie à la création de bases militaires étrangères en Algérie”, a souligné Mourad Medelci, en précisant sur les ondes de la radio nationale que “cette question n’est pas à l’ordre du jour”.

Expliquant que l’Algérie n’a jamais été sollicitée officiellement pour accueillir sur son territoire des bases militaires étrangères, le ministre a estimé que son pays possédait “aujourd’hui une capacité de mouvement qui doit nous suffire pour affronter le terrorisme”.

“Il est reconnu que le terrorisme est un phénomène transnational et chaque pays a intérêt à s’organiser pour lutter contre ce (fléau) à l’intérieur de ses frontières”, a ajouté M. Medelci, expliquant qu'”il ne s’agit pas de déposer les bases (militaires) là où il y a le terrorisme”.

Les propos du ministre algérien des Affaires étrangères sonnent comme un démenti à l’information plusieurs fois rapportée par la presse algérienne, selon laquelle les Etats-Unis, sans l’avoir formellement demandé, auraient émis le souhait d’installer une base militaire à Tamanrasset (extrême sud algérien) pour pouvoir contrôler les mouvements des groupes terroristes au Sahel et dans

le Maghreb du nouveau commandement américain en Afrique, l’Africom.

L’ancien ambassadeur des Etats-Unis à Alger Robert S. Ford avait démenti en mars cette information dans un entretien accordé au quotidien algérien “L’Expression”.

Interrogé par ailleurs sur “l’existence réelle” d’Al-Qaïda en Algérie, le chef de la diplomatie algérienne a rétorqué que “le phénomène d’Al-Qaïda n’est pas algérien. Il a ses relais un peu partout”, a-t-il dit, ajoutant que cette branche “tire profit, sur le plan médiatique, de quelques attentats commis de temps à autre”.

Mourad Medelci a également qualifié d'”innocents” les auteurs d’attentats-suicide perpétrés en Algérie, accusant Al-Qaïda de les avoir transformés “en kamikazes et destructeurs souvent contre leur

gré”.

 

Associated Press

 

 


 

Les familles des employés de Michelin rapatriés d’Algérie

 

REUTERS, le 6 octobre 2007 à 15h21

 

ALGER, 6 octobre (Reuters) – Les familles de ressortissants français travaillant pour Michelin  en Algérie ont été rapatriées, par crainte d’une détérioration de la sécurité dans le pays, a-t-on samedi auprès d’un diplomate français de haut rang et du fabricant français de pneumatiques.

Marc Bouteiller, chef de la mission économique française en Algérie, a confirmé à Reuters cette information d’abord publiée samedi par le journal algérien El Khabar.

Fabienne de Bredisson, porte-parole de Michelin, a elle aussi confirmé le rapatriement des familles d’employés en ajoutant: “Ce n’est pas spécifique à Michelin. Il y a de nombreux Français qui ont été rapatriés (…). Mais il n’y a pas eu de menaces et aucun de nos employés n’a été rapatrié.”

Elle s’est refusé à tout commentaire sur la date de départ des familles d’employés et leur nombre.

Le numéro deux d’Al Qaïda, Ayman al Zaouahri, a récemment appelé dans un enregistrement vidéo les partisans du réseau à “débarrasser” le Maghreb des Espagnols et des Français installés

dans les anciennes colonies d’Afrique du Nord. Al Qaïda pour le Maghreb islamique, “filiale” d’Al Qaïda en Afrique du Nord, a revendiqué un attentat suicide au véhicule piégé commis le 21 septembre contre un convoi de la police escortant des employés étrangers, qui a fait neuf blessés dont deux Français et un Italien.

C’est la deuxième attaque qui visait des étrangers en Algérie depuis mars, où trois Algériens et un Russe ont péri dans un attentat contre un car transportant des employés d’une entreprise russe fabriquant des oléoducs.

 

REUTERS

 


 

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