Reporters sans frontières: TUNISIE – Des journalistes brutalement agressés dans le centre-ville de Tunis
Reuters: Tunisian police break up anti-government protest
ANSA: Tunisia: polizia disperde con la forza manifestanti a Tunisi
AFP: Tunisie: le ministère de la Défense dénonce les propos d’un ancien ministre
AFP: Tunis: 15 journalistes frappés par des policiers dans des manifestations
AFP: Près de 800 immigrés arrivés en un seul jour d’Afrique du Nord à Lampedusa
Reuters: INTERVIEW-Europe failing Tunisia, says regional lender
TUNISIE – Des journalistes brutalement agressés dans le centre-ville de Tunis
TUNISIA – Journalists beaten by police in central Tunis
LA RÉPRESSION CONTRE LES MIGRANTS DE LA RÉVOLUTION TUNISIENNE S’AGGRAVE
LE SCANDALE DU GOUVERNEMENT ITALIEN
What kind of Democracy for the New Tunisia: Islamic or Secular?
Monday, May 9, 2011
4:00 to 5:30 PM
The Henry L. Stimson Center
1111 19th Street, NW, 12th Floor
Washington, DC, 20036
Seating is limited – please rsvp to:
« La Tunisie de la Révolution » au Festival de Cannes
Feel Free to film in Tunisia
Chambre nationale des producteurs de films
Festival de Cannes 2011-Pavillon Tunisie N°107 :
Comme d’accoutumée, la Chambre Nationale des Producteurs de Films a mis en œuvre- avec le concours de l’Association des Cinéastes tunisiens –bureau provisoire- la participation tunisienne à la 64ème session du Festival de Cannes (11-22 mai) sous l’égide du Ministère de la Culture. Cette participation sera manifeste et mise en exergue grâce à la sélection du film tunisien « Plus jamais peur » de Mourad Becheick produit par Habib Attia dans la sélection officielle « séances spéciales »
La 64ème session du festival de Cannes rendra un vibrant hommage au cinéma tunisien en la personne de feu Tahar Cheriaa, fondateur des Journées Cinématographiques de Carthage, et ce en partenariat avec l’Organisation Internationale de Francophonie. Tandis qu’une rencontre autour de la production cinématographique tunisienne et des perspectives d’entraide et de coproduction tuniso-française est prévue le 17 mai 2011, réunissant jeunes opérateurs français et tunisiens sous l’égide de l’Association des Producteurs Français. Partant, six jeunes cinéastes sont invités à prendre part à cette 64ème session afin de présenter leurs créations et concourir à la distribution de leurs ouvrages. Par ailleurs, l’Institut français de coopération à Tunis a sélectionné 5 films dans la catégorie des « Courts métrages » dont ceux de Moez Ben Hassen, Mohamed Ben Attia, Malik Amara, Amen Gharbi, Nasreddine Maati, en plus du film « D’Amour et d’eau » de Ghanem Ghaouar.
A noter aussi la participation de Khaled Barsaoui et Mohamed Ali Ben Hamra à l’atelier des producteurs. Par ailleurs, le pavillon 107 du Village international accueillera des rencontres professionnelles entre cinéastes et producteurs tunisiens dans le dessein de promouvoir de nouveaux horizons porteurs de projets de coproduction dans ce contexte mutant et hautement symbolique que connait la Révolution tunisienne depuis le 14 janvier 2011. De même qu’il est prévu de projeter le film documentaire d’Ilyes Baccar au pavillon tunisien du Village international, relatant des images de la Révolution et des différentes vidéos qui en témoignent. Enfin et au marché du film, la Chambre Nationale Tunisienne des Producteurs de Films essaiera de promouvoir l’image d’une «Tunisie nouvelle » portée à l’aune de la nouvelle phase politique et culturelle qu’elle traverse, comme grande destination de tournage et de production visuelle, moyennant une éclatante campagne publicitaire et de communication au niveau des magazines et revues spécialisés.
Programme :
Présence d’une forte délégation de cinéastes tunisiens (producteurs et réalisateurs) dont six jeunes cinéastes invités par la chambre nationale des producteurs de films
Projection de films et exposition
-Documentaire sur la Tunisie nouvelle de 10’ environ du réalisateur Elyess Baccar, à projeter au pavillon
-Projection de films tunisiens longs au marché du film :
les Palmiers blessés de abdellatif Ben Ammar le 18 à 12H au gray d’Albion 1
Projection du documentaire « ni Allah ni maître » de Nadia Fani, dans une salle du marché ( hors programme pavillon)
-Projection d’une trentaine de courts métrages au marché du film dans les salles du Gray d’Albion
Le 18 à 14H ; le 19 à 10H et à 12H au Gray 3 et le 19 Mai, Gray 5, 16h
-Projection de 5 court-métrages au short film corner : sélection faite par l’IFC en présence de jeunes réalisateurs
-Projection de court-métrages au pavillon : suivant sélection
–Exposition d’une série de posters sur la révolution au pavillon
-Exposition d’affiches de films et posters sponsors
Hommage à Taher Chériaa en association avec l’OIF
-Affichage de posters de Taher Chériaa au pavillon
-Conférence de presse le 13 à 15h au pavillon Cinéma du monde et projection du film de Med Challouf « A l’ombre du baobab »sur la vie de Taher Cheriaa ; dans une salle du marché
-invitation de la chef monteuse du film Kahena Attia
La Tunisie à L’honneur
–Séance spéciale (Sélection officielle) le 20 mai / projection du documentaire sur la révolution tunisienne « Plus jamais peur »de Mourad Cheikh ;
-Meetingorganisé par le CNC entre producteurs français et tunisiens le 17 au pavillon CNC suivi d’un cocktail
-Montée des marches le 11 mai de cinéastes tunisiens avec le ministre de la culture et de la communication français de la délégation tunisienne
Programme d’incitations au tournages de films étrangers en Tunisie :
–médiatisation de la Tunisie nouvelle sous le slogan :
Feel Free to film in Tunisia à travers des affichages au marché du film et des insertions dans des catalogues et revues spécialisées éditées pendant le festival
–rencontres avec des producteurs de toute nationalité sur le pavillon
Pour toute information et suivi, prière prendre contact avec l’attaché de presse qui sera sur les lieux pendant la 64ème session du Festival de Cannes.
21553867 – 98267506
Lotfi Layouni
Responsable de la Manifestation
Manifeste pour la création du “Courant” Obligations et Droits (Révolutionnaire et Progressiste)
Tunisian police break up anti-government protest
Violente dispersion d’une manifestation anti-gouvernementale à Tunis
Tunisia: polizia disperde con la forza manifestanti a Tunisi
Manifestations réprimées à Tunis: excuses du ministère de l’Intérieur
Tunisie: le ministère de la Défense dénonce les propos d’un ancien ministre
Tunis: 15 journalistes frappés par des policiers dans des manifestations
Près de 800 immigrés arrivés en un seul jour d’Afrique du Nord à Lampedusa
France: un opposant tunisien dénonce le “traitement indigne” des migrants
INTERVIEW-Europe failing Tunisia, says regional lender
Hani défend Rajhi et crie au complot… américain
Ces pouvoirs dont nous sommes otages
Tunisie – Un Libyen pour tous, tous pour un Libyen
Médias et politique: Emoi et moi
Tunisie : le coup d’état le plus drôle de l’histoire
Nous sommes plusieurs à avoir regardé les différentes parties de la vidéo de M. Farhat Rajhi, ses interventions à la radio depuis et surtout son intervention télévisée où il a affirmé « les journalistes m’ont piégé » qui ressemble étrangement au fameux « ghaltouni ». Notons tout de même qu’entre ses deux premières interventions radiophoniques, il a eu besoin d’un délai (lui permettant de se concerter avec les personnes qui tirent les ficelles derrière lui). Ce qui me désole c’est la naïveté de mon peuple, celui qui a conduit à cette révolution de la dignité, celui qui a montré l’exemple au monde entier, celui dont on parle partout, celui qui mérite le prix Nobel de la paix. Aujourd’hui, je laisse tomber mon combat, aujourd’hui je suis bien consciente que ma chère patrie court tout droit au chaos à cause d’un homme avide de pouvoir qui a eu conscience de son capital sympathie auprès du peuple et qui a décidé de l’utiliser comme un tremplin sans apporter une quelconque preuve à ce qu’il avance. Les groupes Facebook demandant à M. Rajhi de devenir président de la République prolifèrent depuis et cela ne m’étonne guère. M.Rajhi a même osé discréditer l’armée, elle qui a refusé de tirer sur le peuple avant le 14 janvier, elle qui, depuis, a assuré la sécurité du pays au péril de sa vie, elle qui continue de risquer sa vie à nos frontières avec la Libye, elle qui s’est même chargée d’enlever les ordures quand l’esprit citoyen a fait défaut. C’est ce qui m’a le plus choquée dans les propos de l’ancien Ministre de l’Intérieur. Je tiens quand même à préciser que son changement de poste est peut-être du au fait qu’il s’est mis sur le devant de la scène quand le gouvernement a décidé de réviser la loi de finances 2011 en octroyant un budget supplémentaire alors qu’il fallait attendre l’officialisation de la loi au lieu de céder à la démagogie. Pourquoi vous n’en parlez pas ? Pourquoi entretenir les théories de complot contre vous ? Seriez-vous tombé dans la bassesse et la manipulation pour accéder au pouvoir ? Finalement, vous n’avez rien de différent par rapport aux dictateurs. Le roi est mort, vive le roi : serait-ce votre devise ou votre slogan pour votre campagne ? En réaction à votre intervention télévisée où vous n’assumez pas vos propos, je suis encore plus convaincue que vous l’avez fait non pas parce que vous aurez reçu des pressions ( encore une théorie qui verra le jour par des personnes qui veulent juste conduire notre Pays à la guerre civile , au régionalisme et à sa chute économique) mais plutôt parce qu’on vous a demandé des preuves de vos accusations et que vous n’en aviez pas. La seule solution consistait alors pour vous de vous rétracter en entretenant la théorie du complot qui affirmera que c’est à cause des soi disant pressions que vous aurez reçu. Je sais d’avance que vous allez vous ériger en ‘Superman’ de la Tunisie démocratique, les prochaines heures et les prochains jours le confirmeront dans l’objectif d’accéder au pouvoir et d’y rester. Cela est inadmissible que vous ayez besoin de conduire votre pays au chaos pour pouvoir gagner des voix. Je me pose une question: maintenant que l’on sait que vous n’avez qu’une envie ( le pouvoir absolu) , pourquoi ne pas avoir mené votre campagne dans les règles de l’art et affronté vos concurrents sur la scène politique avec la déontologie et les codes de bonne conduite nécessaires au lieu de provoquer cette tentative de coup d’Etat ? Finalement la Tunisie ne connaîtrait peut être pas des élections libres et démocratiques en 2011, et passerait d’un coup d’Etat « médical » à un autre « populiste ». Pour toutes ces raisons, M.Rajhi, je retire tout le respect et toute l’admiration que j’ai pu avoir envers vous, vous ne les méritez pas. Je sais d’avance que je serais attaquée de tous bords suite à mon article mais j’assume mon point de vue et je me battrais jusqu’au bout pour faire de mon pays un exemple mondial qui redonnera espoir à tous les opprimés sur cette terre. On me traitera de RCDiste (chose à laquelle je suis allergique tellement ces derniers ont fait du mal à mon pays, à mes frères et sœurs martyrs qui sont tombés sous les balles) et cela me confortera dans l’idée que la population est malheureusement manipulée à ses dépens.
Source : « Espace Manager » Le 06-05-2011
Lien : http://www.espacemanager.com/chroniques/tunisie-le-coup-detat-le-plus-drole-de-lhistoire.html
Les révélations de “M. Propre” créent une onde de choc en Tunisie
“Farhat Rajhi : l’homme par qui le scandale arriva ?”, lance sur son blog Nadia from Tunis. L’ancien ministre de l’intérieur du gouvernement Essebsi, dont le “limogeage” avait déjà fait grand bruit en mars, a créé une nouvelle onde de choc en Tunisie. “Comme beaucoup d’entre vous, je me suis retrouvée hier soir, déconcertée au départ, puis partagée entre l’hilarité et l’incrédulité devant la fameuse vraie fausse caméra cachée de Farhat Rajhi”, confie Nadia.
Dans un entretien avec Hamdi Ben Salah, un journaliste blogueur tunisien, filmé selon lui à son insu et diffusé tard mercredi 4 mai, celui que les Tunisiens ont surnommé “M. Propre” a, à nouveau, fait le ménage. Règlement de comptes ou volonté de faire éclater sa vérité ?, se demandent les Tunisiens. Face à la polémique suscitée par cette vidéo, M. Rajhi a répondu par une interview sur Radio Express FM entre 3h et 4h du matin (à écouter en arabe).
Dans la vidéo, l’ancien ministre de l’intérieur revient tout d’abord sur les conditions de son éviction. De la version officielle selon laquelle il aurait démissionné de son poste, M. Rajhi dit tout simplement “le premier ministre [Béji Caïd Essebsi] ment”. Il ajoute que lors de sa tentative de faire le ménage au sein du ministère de l’intérieur, il s’est heurté à beaucoup d’opposition et que les nominations de RCDistes aux postes de gouverneurs ont été faites contre son gré.
Pour Nadia from Tunis, “il n’y a pas de gros doutes là-dessus. BCE en chef d’orchestre aux ordres indiscutables a surement poussé ce bisounours hors du ministère de l’intérieur car ne correspondant pas à ses critères”. Par ailleurs, poursuit-elle, “les nominations douteuses de gouverneurs RCDistes ont par ailleurs déjà fait scandale, et il ne s’agit pas là encore de révélations fracassantes”.
L’ancien juge revient ensuite sur sa nomination, après son “éviction” du gouvernement, à la tête du haut comité des droits de l’homme. “Selon lui, la pression populaire, sur Facebook notamment, lui a valu cette nomination pour faire taire les critiques et les bavardages suite à son départ précipité. Il déclare que Facebook est une arme puissante qui permet de veiller sur la bonne marche du pays”, commente la blogueuse Nadia.
Troisièmement, l’ancien ministre de l’intérieur évoque “l’existence d’une sphère d’influence dirigée par des Sahéliens qui œuvrent pour garder le pouvoir”, rapporte Nadia. Il accuse à cet égard Kamel Ltaief, un ancien proche de Ben Ali, d’être à l’origine de ces manipulations au sommet de l’Etat. Des accusations qui ont été presque immédiatement démenties par l’intéressé dans un entretien sur Radio Mosaique FM jeudi 5 mai au matin.
Pour le blogueur Sami Ben Abdallah, Kamel Ltaief est en effet une personnalité controversée. “Il ne faut pas oublier que c’est Kamel Eltaief qui a été le président bis de la Tunisie de 1987 à 1992 et l’homme qui a inventé le ’système’ Ben Ali. De 1984 à 1987, Kamel Ltaief forme un couple politique avec Zine el Abidine Ben Ali qui l’aurait consulté avant d’entreprendre son coup d’Etat de novembre 1987″, estime le blogueur. “Aux lendemains de la révolution en Tunisie, Mohamed Ghannouchi a commis des fautes politiques impardonnables en faisant appel à Hedi Baccouche, Hakim el Karoui et à Kamel Ltaief afin de le conseiller”, poursuit-il. Ce dernier aurait ainsi fait deux victimes : Abdallah Kallel et Farhat Rajhi.
Source: “Le Monde.fr” Le 05-05-2011
Tunisie: mystérieuses évasions de prisonniers
Environ 300 détenus se sont évadés le 29 avril de la prison de Gafsa dans le sud-ouest de la Tunisie après le déclenchement d’un incendie dans une cellule. Le même scénario s’est produit quelques heures plus tôt dans une prison à Kasserine (ci-dessus).
Copie d’écran de TN médias
Des évasions à répétition dans les prisons inquiètent la population tunisienne.
Encore une évasion de prisonniers: 58 détenus se sont évadés de la prison de Sfax dans le sud de la Tunisie après avoir mis le feu à deux cellules de leur établissement carcéral, a annoncé jeudi l’agence officielle TAP. L’évasion a eu lieu dans la nuit de mercredi à jeudi.
Ce n’est que le dernier épisode d’une étrange série: Plus de 1000 prisonniers avaient fait le mur, le 29 avril, des prisons de Kasserine et de Gafsa, dans le sud-ouest du pays. “Ces opérations synchronisées laissent perplexes et alimentent l’inquiétude des Tunisiens” souligne le site tunisien Kapitalis qui explique que la hausse récente de l’insécurité dans le pays conjugué à ces mystérieures évasions alimentent toutes sortes de rumeurs.
“Selon des témoins oculaires, habitant non loin des lieux, le silence de la nuit de mercredi à jeudi a été rompu par des tirs aux alentours de la prison. Ces mêmes témoins insistent sur une “aide de l’extérieur de la prison” fournie aux évadés par plusieurs personnes cagoulées et munies d’armes blanches, à bord d’une voiture immatriculée”, rapporte Saïd ben Kraiem dans La Presse.
“Des centaines de kilomètres séparent les lieux d’évasion. Pourtant, le modus operandi est le même” s’interroge Soufiane ben Farhat, également dans La Presse qui, se plaignant du peu d’informations fournies par les autorités, évoque un “mensonge par ommission”.
Faut-il y voir des agissements d'”hommes de main de l’ancien régime” qui s’unissent pour “instaurer le règne de la peur” en Tunisie, comme le suggère le journaliste Benoît Delmas dans une tribune publiée dans Le Monde ces derniers jours?
Des évasions massives s’étaient déjà déroulées au cours du mois du soulèvement populaire qui a provoqué le 14 janvier la chute du régime du président Zine El Abidine Ben Ali. Fin janvier, le ministre de la Justice avait appelé ces détenus, estimés à 9.500 détenus, à retourner en prison.
“On nous avait promis, solennellement, une enquête minutieuse et exhaustive. Et que ses conclusions seraient publiées. Les mois passent. On attend toujours”, regrette Soufiane ben Farhat.
Source : « L’express » Le 06-05-2011
Lien : http://www.lexpress.fr/actualite/monde/tunisie-mysterieuses-evasions-de-prisonniers_989891.html
Tunisie, la laïcité en danger ?
Dans un paysage politique en recomposition, les citoyens s’initient à la démocratie. La question de la place de la religion cristallise les tensions, à trois mois de l’élection d’une Assemblée constituante.
Désormais, en Tunisie, les débats politiques sur les prochaines échéances électorales dament le pion aux matchs de football. Mais au sortir d’une manifestation, Ali, architecte, est désenchanté : « Ben Ali a su nous unir, nous avons fait bloc contre lui, et maintenant nous sommes divisés. Et il est malheureusement clair que la primauté est donnée à la politique et non aux aspirations du peuple. »
Depuis le 14 janvier, la Tunisie tangue sous le souffle d’une révolution qui a fait apparaître une société civile vigilante, composée d’innombrables associations citoyennes et humanitaires ainsi que d’une cinquantaine de partis politiques. Quels sont les objectifs de ces derniers ? À quoi servent toutes les commissions qui ont été instituées ? Quel serait le bon mode de scrutin alors que l’Instance supérieure pour la réalisation des objectifs de la révolution vient de présenter son projet de décret-loi pour l’élection de la Constituante ? Quelles sont les chances d’instaurer une véritable parité hommes-femmes ? Quelle place réserver aux anciens caciques du Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD, l’ancien parti au pouvoir, désormais dissous) dans les prochaines institutions ? Ces questions troublent les Tunisiens, qui s’initient à la démocratie tout en craignant de perdre certaines de leurs libertés.
Double discours
Appelés à voter pour former uneAssemblée constituante le 24 juillet, ils ont pleinement conscience des enjeux, alors que la plupart feront valoir, souvent pour la première fois, leurs droits d’électeurs.
Durant l’ère Ben Ali, le RCD avait en main toutes les cartes du jeu politique. Aujourd’hui, elles sont redistribuées. Mais au profit de qui ? « Le RCD n’est plus, mais ses membres n’ont pas disparu, ils étaient près de 2,5 millions, remarque Kamel, ancien militant syndicaliste. Des responsables du RCD ont créé des partis. De toute évidence, ils pensent récupérer des sympathisants. Mais le plus inquiétant, c’est la division des Tunisiens entre pro- et anti-Ennahdha : en l’absence d’autres leaders, c’est le parti islamiste qui occupe la scène. »
Ce mouvement cristallise, en effet, toutes les craintes des militants des droits de l’homme et de la laïcité : si Allah s’en mêle, la Constituante pourrait conduire à une catastrophe. L’intrusion dans le jeu politique d’Ennahdha, absent de la révolution, suscite un malaise, car le parti utilise la foi comme instrument politique. Après avoir fait profil bas, clamé leur adhésion à la démocratie et promis de préserver tous les droits et libertés acquis, y compris ceux des femmes, ses militants ont investi aussi bien les mosquées que les anciennes cellules du RCD.
Religion d’état ?
Leurs réseaux mis en place, certains dirigeants du parti islamiste ont changé de ton et ne cachent plus leur projet de « réislamiser » la Tunisie avec une application graduelle de la charia, même au niveau économique. « Nous avons été persécutés sous Ben Ali et nous continuons à être victimes de l’intolérance, proteste Hela, une étudiante en économie qui arbore un niqab depuis la révolution. Nous devrions être libres d’être ce que nous sommes. »
Le regain de popularité d’Ennahdha a été conforté par les apparitions spectaculaires de salafistes affichant des slogans prônant un retour au califat et à l’obscurantisme. De quoi effrayer tout pratiquant pieux rejetant la violence. Vient ensuite le malentendu autour de la laïcité, devenue le grand enjeu postrévolutionnaire. Le premier article de l’actuelle Constitution dispose que « la Tunisie est un État libre, indépendant et souverain ; sa religion est l’islam, sa langue l’arabe et son régime la République ».
Mais qui, de la Tunisie ou de l’État, a pour religion l’islam ? Sur ce point, progressistes et islamistes s’opposent dans la perspective de l’Assemblée constituante. Les partis politiques plus anciens, eux, se taisent tandis qu’Ennahdha laisse croire que la laïcité revient à bannir la religion de la société. Maya Jribi, secrétaire générale du Parti démocratique progressiste, est pratiquement la seule à démonter le double discours du mouvement islamiste, alors qu’Abdelaziz Belkhoja, du Parti républicain, veut rassembler les forces progressistes sous une bannière unique.
Si Ben Ali a exploité la menace islamiste pour étouffer la société, cette même société doit aujourd’hui s’émanciper, se remobiliser autour d’idéaux partagés par le plus grand nombre. Le défi est immense. « Il faut interpeller le peuple, affirme l’avocate Bochra Belhaj Hmida, figure de l’Association tunisienne des femmes démocrates. On ne peut plus permettre qu’une minorité mène le jeu ; c’est le contraire de la démocratie que nous voulons. » Et il y a urgence, selon Fayçal, un habitant de Tataouine : « Méfiez-vous de la démocratie des ventres vides ; sinon, cette démocratie sera bradée pour une poignée de dinars, le 24 juillet prochain. »
Source : « Jeune Afrique » Le 06-05-2011
La démocratie naissante en Tunisie fait saliver les investisseurs français
La Tunisie nouvel eldorado des investisseurs français ? Oui, mais pas tout de suite. La promesse d’une démocratie stable renforce l’attractivité du pays, qui séduit grâce à sa compétitivité, une main d’œuvre très qualifiée, et sa proximité culturelle avec la France. Mais si la plupart des investisseurs comment à imaginer leur implantation, ils sont suspendus aux résultats des élections du 24 juillet prochain, qui désigneront une assemblée constituante.
“On va enfin pouvoir faire du business correctement”. Comme Eric Labonne, patron de L&L Consultants Associés, une entreprise d’assistance juridique, les investisseurs français voient la Tunisie post-révolution de jasmin d’un nouvel oeil. Depuis la chute du régime de Ben Ali, le 15 janvier dernier, et la constitution d’un gouvernement provisoire qui doit déboucher le 24 juillet sur l’élection d’une Assemblée constituante, la promesse d’une démocratie stable et de réformes économiques favorisant les investissements redonne confiance aux investisseurs français.
Thierry Miremont, directeur de Photowatt, une entreprise française spécialisée dans l’énergie solaire, est bien décidé à profiter du marché en plein boom des énergies renouvelables, un des domaines où la Tunisie fait figure de pays moteur en Afrique. “Le régime de Ben Ali, caractérisé par les passe-droits, l’opacité et la corruption, ne m’inspirait pas du tout confiance, alors que maintenant je veux m’y implanter le plus vite possible”, sourit ce chef d’entreprise.
La France, premier investisseur mondial dans le secteur industriel
Avec 800 millions d’euros d’investissements en 2010 selon le ministère des Finances tunisien, la France est le premier investisseur dans le secteur industriel (sauf dans l’énergie) et occupe le troisième rang en valeur derrière les Emirats arabes unis et le Royaume-Uni. Réputée pour la qualité de ses ressources humaines, la Tunisie devrait continuer à attirer les entreprises en quête d’externalisation de leur main d’œuvre. “La proximité des tunisiens avec la culture française et la qualité du personnel sont d’énormes atouts pour nous. La possibilité d’une démocratie stable rend la Tunisie beaucoup plus attractive que d’autres pays comme le Maroc par exemple”, explique Asma Aïdi, tunisienne et chef de projet chez Steria, une multinationale en conseil informatique et infogérance.
La perte de compétitivité liée aux augmentations de salaires (10%) depuis la révolution de jasmin ne rebute pas les entreprises déjà implantées dans le pays, comme Alstom. “La situation est un peu difficile mais Alstom est en Tunisie depuis longtemps et ne voit aucune raison de ne pas y être pour longtemps encore”, affirme Paul Moneyron, premier vice-président d’Alstom Power Service. L’enjeu pour ces entreprises déjà implantées : récupérer les marchés publics à venir… Ou s’implanter sur les marchés qui vont s’ouvrir grâce à l’arrivée de la démocratie, comme la culture et l’édition. Sous Ben Ali, la censure empêchait la vente de livres jugés subversifs. “La révoltuion a créé un marché énorme à prendre sur les livres. Les livres auparavant interdits vont devenir attirants”, se réjouit-on aux éditions Calmann-Levy. L’imparatif : s’installer vite pour éviter que le secteur ne soit “pris d’assaut” par d’autres entreprises.
“Un paradis économique en devenir”
Les investisseurs français sont donc dans une démarche de prise de contacts, d’évaluation des possibilités. Car si la Tunisie pourrait effectivement devenir l’eldorado des investisseurs, ceux-ci restent suspendus aux résultats des élections du 24 juillet. “Personne n’investira avant les élections car d’une part le gouvernement provisoire n’a pas les moyens de lancer de grands projets, et d’autre part le score des islamistes est source d’inquiétude”, explique Vincent Morel, de la société de climatisation Airwell. Les investissement directs étrangers (IDE) dans les secteurs de l’industrie manufacturière et de l’énergie ont connu respectivement une baisse de 23% et de 30,8% sur un an au premier trimestre 2011, à cause de la révolution. Mais les investisseurs, qui préfèrent être prudents, sont optimistes. “Etant donné l’évolution de la situation, peu de monde pense que les situation sera problématique après les élections, poursuit Vincent Morel. Pour tout le monde, la Tunisie est un paradis économique en devenir”.
Source: ”La Tribune” Le 06-05-2011
Tunisie-Politique: Compromis sur l’article 15 de l’élection de la Constituante!
Il faisait l’objet de tension au sein de la Haute Instance pour la Réalisation des objectifs de la révolution, de la réforme politique et de la transition démocratique et le gouvernement provisoire, que préside Yadh Ben Achour. “Il“, c’est l’article 15 du décret-loi relatif à l’élection de la Constituante. Un compromis semble avoir été trouvé entre ses membres de cette instance. C’est ce qu’a déclaré M. Ben Achour à la TAP, tout en précisant cela est intervenu suite à la rencontre, mardi 3 mai 2011, entre le Premier ministre du gouvernement provisoire, Béji Caïd Essebsi, avec les membres du bureau de l’instance.
Ce compromis est à même de permettre au pays de sortir de sa crise politique et de trouver un terrain d’entente entre le gouvernement et la haute instance.
M. Ben Achour a indiqué, au cours d’une réunion de l’Instance, que le Premier ministre soumettra au conseil des ministres de ce vendredi 6 mai un projet d’amendement de l’art 15 qui prévoit l’interdiction aux membres du gouvernement de se présenter aux élections de la Constituante, à l’exception de ceux qui n’ont pas adhéré au RCD sous l’ancien régime. Mais seulement, puisque cet article prévoit également l’exclusion des personnes ayant assumé des responsabilités au sein des structures du RCD et celles qui avaient exhorté le président déchu à se porter candidat à l’élection présidentielle de 2014. Deux listes nominatives seront établies à cet effet par décret présidentiel, sur proposition de la haute instance, rapporte la TAP.
Source: ”wmc” Le 06-05-2011
La Tunisie fait peur aux investisseurs
La Tunisie demeure-t-elle attractive? Plusieurs investisseurs étrangers, en l’occurrence italiens, se posent cette question à la suite des dégâts subis, pendant la révolution ou après, par plusieurs entreprises étrangères installées en Tunisie . Aujourd’hui, les questions de la stabilité politique, de la reprise économique et même de la montée au pouvoir des islamistes sont au centre de toute les inquiétudes.
Selon Ferruccio Bellicini, secrétaire général de la chambre tuniso-italienne du commerce et de l’industrie (CTICI), avant la révolution du 14 janvier, 850 entreprises italiennes travaillaient en Tunisie, tous secteurs confondus. Aujourd’hui, seulement 650 sociétés italiennes ont repris leurs activités. Il estime que sur 15 sociétés italiennes ayant subi des actes de vandalisme et de pillage à différents niveaux, 7 ont été complètement détruites et incendiées pendant la révolution.
Plusieurs facteurs peuvent expliquer la reprise partielle de l’activité des entreprises italiennes. Pour coimmencer le ralentissement des opérations douanières et les problèmes de réception des commandes des clients et donneurs d’ordres italiens. La cessation d’activités de certaines sociétés s’explique aussi, selon Ferruccio Bellicini, par des raisons sécuritaires. “Certaines entreprises ont reçu des menaces directes de la part des travailleurs qui revendiquent une augmentation de salaires. Nous sommes actuellement en négociation avec l’UGTT et le patronat de l’UTICA pour que le problème soit résolu dans les plus brefs délais”, relève-t-il. “Malgré tout, la Tunisie demeure un site d’investissement attractif qui jouit d’un capital de confiance lui permettant d’être une destination privilégiée pour les investisseurs étrangers”.
“Le climat des affaires vit présentement une profonde métamorphose”
Pour Skandar Lachker, directeur de la société Pietra Nobile, une entreprise d’import-export de marbre filiale du Groupe Italien MARMOLUX, le climat des affaires vit une profonde métamorphose. “Plusieurs secteurs ont été gravement affectés par les troubles sociaux de ces derniers temps. Ainsi, nous avons de plus en plus de mal à nous approvisionner en matière première. Aujourd’hui, l’accès aux carrières de marbre des régions enclavées comme Kasserine, Sidi Bouzid ou du kef devient de plus en plus difficile. Certains sites sont définitivement fermés. La plupart des routes menant aux zones de production du marbre sont actuellement bloquées. Les populations de ces régions revendiquent la propriété de ces terrains exploités jusque là par des entrepreneurs étrangers ou tunisiens. Cette situation de chaos pourrait s’avérer catastrophique pour l’activité économique en Tunisie”, estime-t-il.
“Les élections du 24 juillet pèseront lourd sur le cours des évènements”
Selon Skandar Lachkar, les investisseurs italiens croient encore en la Tunisie. “Même aux périodes les plus dures, note groupe a maintenu ses liens avec ce beau pays. Nous avons décidé de renforcer notre présence avec l’ouverture d’un bureau et la mise en place d’une usine de découpe de marbres. Pietra Nobile compte également inaugurer prochainement son Showroom à l’Ariana. Le montant global de notre investissement est de l’ordre de 11 millions de dinars”, indique-t-il.” Mais des doutes demeurent sur le retour à la stabilité politique du pays. Il s’agit d’une condition préalable à la poursuite de la reprise économique. Les récentes manifestations orchestrées par certains islamistes tunisiens et leurs revendications extrémistes accentuent le sentiment d’insécurité ressenti par les investisseurs étrangers. Plusieurs interrogations tourmentent leurs esprits: Peut-on faire confiance aux islamistes? Nos intérêts seront-ils bien préservés? L’éventuelle ascension des islamistes au pouvoir fait peur à beaucoup d’investisseurs étrangers. A mon avis, les élections du 24 juillet pèseront lourd et redistribueront de nouveau les cartes du jeu économique dans notre pays”.
Source: “econostrum” Le 06-05-2011
C’est «le monde à l’envers!», estime Mustapha Kamel Ennabli, à propos des notations souveraines de la Tunisie
Par Amel Belhadj Ali
«Il est quand même surprenant que les agences internationales de rating aient assez vite apprécié la situation politique instable de la Tunisie et l’ont déclassé aussi rapidement. Alors qu’elles n’avaient pas auparavant estimé que pendant 23 ans, la Tunisie ne répondait pas aux critères minimum de ce que l’on peut appeler stabilité politique » a indiqué non sans une pointe d’ironie, Mustapha Kamel Ennabli, gouverneur de la Banque centrale lors d’une rencontre avec les représentants du secteur privé, organisée jeudi 5 mai à l’IACE.
La notation souveraine de la Tunisie avait suscité pas mal de remous à la fin du mois de janvier 2011 et n’avait pas été appréciée par les hauts responsables tunisiens. «C’est le monde à l’envers et la preuve que les agences de rating ont mal jugé la situation dans le pays», a réfuté M. Ennabli, lors d’une rencontre jeudi 5 mai à l’IACE, arguant que le passage de la Tunisie d’une ère de totalitarisme à une ère démocratique est le meilleur garant de la stabilité du pays. Les investisseurs tunisiens et étrangers doivent saisir l’évolution positive du pays. «Il faut capitaliser sur l’avenir de la Tunisie et savoir prendre des risques».
Les agences de notation internationales devraient donc observer plus de retenue dans l’évaluation de la situation de la Tunisie. La rapidité dont elles ont fait preuve dans la dégradation de la note souveraine du pays prouve le peu de confiance qu’elles ont dans la capacité de la Tunisie à retomber sur ses pieds. La condamnation a été trop précipitée!
Les agences de notation Moody’s, Standard and Poor’s et Fitch Ratings avaient abaissé la note de la Tunisie en raison des«incertitudes économiques et politiques qui pèsent sur le pays». Moody’s justifie sa décision par «l’instabilité du pays, due au récent changement inattendu du régime, résultant d’une crise politique qui a débuté par des émeutes sociales». Elle avait insisté sur la poursuite des troubles et la situation politique «qui mettent en danger la stabilité du pays».
Etrange! Autant de sévérité dénote du mépris dont font preuve ces agences vis-à-vis d’un pays comme la Tunisie qu’elles estiment incapable de se remettre sur les rails assez rapidement.
Malgré toutes les perturbations qui se sont produites en Tunisie et qui sont attendues dans un pays qui vient de vivre une révolution dont les répercussions sont cosmiques, le pays reprend du poil de la bête et l’appareil productif recommence à fonctionner. Pour preuve, les exportations qui ont réalisé une croissance de plus de 11% depuis le début de l’année.
Ce sont des indices révélateurs de la réactivité du Tunisien et de sa capacité à s’adapter à toutes les situations aussi difficiles soient-elles.
Source: “wmc” Le 06-05-2011
Tunisie, un front pour la république et la modernité est né
«Lam Echaml» est le nom du front qui vient de naitre, de l’union d’une quarantaine d’associations, initiatives et personnalités indépendantes, et a posteriori, de partis politiques. Les représentants de « Lam Echaml », ont réuni ce matin les journalistes pour exposer leur philosophie et lancer un appel à tous les partis politiques, qui partagent leurs principes, à se joindre à eux. Après une première réunion élargie tenue le 29 avril dernier, le front a fait une déclaration qui résume ses principaux idéaux. A savoir : le régime républicain et les valeurs de modernité, le respect des libertés individuelles et publiques, l’égalité totale entre les femmes et les hommes, la séparation entre la religion et la politique et l’attachement à la culture et à la civilisation de la Tunisie. Membre de cette initiative, Moncef Ben Slimane, explique toutefois que le but immédiat du front est non pas d’être une force électorale, mais de réunir le maximum de monde, qui prône les mêmes idéaux pour défendre ces acquis et ces valeurs. « Pour que le peuple tunisien trouve qu’il existe une force conséquente et non pas de petits groupes épars. C’est une instance de veille contre les dépassements des partis ou autres », dit-il. Fawzia Charfi, universitaire, explique que parmi les préoccupations futures du front est d’être vigilant quant à la durée de vie de la constituante. Bahri Ben Yahmed, cinéaste, ajoute que cette coalition est une force qui dénonce les pressions et les abus dont sont victimes, entre autres, les artistes. «Lorsque un rappeur invité par le parti Ennahdha a appelé au meurtre d’un cinéaste, ni le parti ni le ministère de la culture ne l’ont clairement dénoncé. Aujourd’hui, il y a une cinéaste femme qui a fait l’objet d’un grand tollé et qui ne se sent plus en sécurité dans son pays. Nous voulons défendre les libertés individuelles, réinstaurer la liberté de penser et de travailler aux artistes, sans qu’ils ne soient une cible pour une certaine catégorie qui n’adhère pas à leur vision », a-t-il dit. Moufida Belghith, avocate et présidente d’une association, révèle qu’une commission a été chargée de contacter des partis politiques et les inviter à se joindre au mouvement «pour s’unir sur la base des mêmes principes, pour dessiner l’avenir du pays, et appeler à ce que la société civile participe largement à la vie politique». Moncef Ben Slimane se montre optimiste quant à l’avenir de cette initiative :”je suis sûr que dans une quinzaine de jours, des partis politiques donneront un point de presse pour annoncer leur adhésion à Lam Echaml.”.
Source: “GlobalNet” Le 06-05-2011
Tunisie-Education: Sauver l’université
Sauver l’université – Les vulnérabilités de l’université tunisienne s’aggravent jour après jour. Elle est censée jouer son vrai rôle, ce qui n’est pas justifié dans le contexte tunisien. L’université tunisienne est marginalisée, et mal appréciée. C’est pourquoi il faut remodeler son système de fonctionnement et trouver des solutions fiables pour la faire sortir de cette situation critique. Par essence, l’homme a la capacité de se changer et de faire changer. Donc, le changement est possible dans notre cas puisqu’on a pu bouleverser tout un système qui a résisté pendant 23 ans. La révolution tunisienne est devenue comme un modèle pour les autres pays. Pourquoi ne serions-nous pas un modèle par notre université et ne deviendrions-nous pas parmi les meilleurs au monde ? Impossible n’est pas tunisien. Nous avons prouvé à chaque occasion que nous sommes capables de métamorphose. Il s’agit de faire une simple analyse et de savoir où se trouve le problème. Pour traiter cette situation, il faut revenir aux sources qui se résument en deux causes très importantes. D’une part, la détérioration de l’enseignement de base et, d’autre part, l’entourage familial et son rôle primordial dans l’orientation éducative de l’étudiant. Je pense que ces deux causes ont influencé directement le système éducatif tunisien. Pour réparer, il est nécessaire qu’on débute par les racines du problème. Par conséquent, il faut que les esprits changent. La conscience d’une nécessité de transmutation doit être présente. A mon avis, la solution se trouve en premier lieu au sein de la famille qui semble être l’espace qui aide les futurs employés à avoir des compétences spécifiques et distinctives. On doit en faire des gens capables de critiquer et dénier toutes sortes d’automatismes. Il faut changer les cerveaux pour que tout aille vers le mieux. L’université tunisienne souffre parce qu’en fait tout le système éducatif est en crise. Pour la rendre une université type qui génère des étudiants compétents et aptes à répondre aux exigences du marché, on doit améliorer l’enseignement de base, ainsi que l’enseignement secondaire pour, au bout du compte, recevoir à l’université une élite. Revenir donc aux sources est considéré comme l’une des solutions qui pourrait sortir l’université tunisienne de sa phase de déclin. Quant au niveau des choix de spécialisation durant la phase secondaire, l’élève doit choisir sa branche préférée selon des critères spécifiques. Il est inexcusable de lui accorder une spécialité qu’il ne maîtrise pas juste pour la simple raison qu’il l’aime. Pour qu’on choisisse une branche, on doit savoir ses vraies compétences et ses réelles qualités. Il ne faut pas se spécialiser dans un domaine juste parce que nos parents le souhaitent ou parce qu’il garantit un bon travail avec un salaire respectable. On doit être objectif, rationnel et raisonnable lors d’un choix. Le développement d’une meilleure capacité de raisonnement est nécessaire durant cette phase éducative. En choisissant la branche convenable, l’élève aura une chance d’exceller dans sa spécialité puisqu’il a les capacités et le background nécessaires. Mais le problème est que le système en Tunisie n’assure pas cette continuité de spécialisation car il existe une coupure entre l’enseignement secondaire et l’enseignement supérieur. Personnellement, j’ai eu connaissance du cas d’une bachelière section lettres et dont le choix universitaire s’est porté sur la médecine ?!! A noter qu’elle n’a pas pu poursuivre son cursus universitaire vu qu’elle n’a ni les capacités ni les prérequis nécessaires. Assurer la continuité entre l’enseignement secondaire et l’enseignement supérieur est l’une des options qui peut rendre l’université un espace dont l’intelligence et la qualité des formations constituent un véritable avantage comparatif.
Source: “Afrique en ligne” Le 06-05-2011
Ajmi Lourimi : “Qu’on nous juge sur nos actes”
Membre du bureau exécutif d’Ennahdha, Ajmi Lourimi détaille pour Jeune Afrique les intentions des islamistes tunisiens : parité, charia et économie.
Jeune Afrique : Des dirigeants d’Ennahdha disent vouloir réinstaurer progressivement la charia, n’est-ce pas en contradiction avec les intentions démocratiques annoncées par le parti ?
Ajmi Lourimi : Ce ne sont là que des interprétations et des déformations de leurs propos. Nous nous positionnons de manière franche, dans un contexte de démocratie, en faveur des égalités et des libertés, sans remettre en question les acquis de la société tunisienne. L’application de la charia ne figure pas dans notre programme politique et nous nous y tiendrons. C’est sur nos actions que nous demandons à être jugés et non sur des intentions que des malveillants nous prêtent.
Ennahdha se disait proche de l’AKP turc. Or les grandes lignes de son programme économique semblent se situer à l’opposé de la libéralisation pratiquée par la Turquie.
La Tunisie ne peut se contenter d’une croissance comprise entre 4,5 % et 5 %. Afin d’enclencher un réel développement, nous nous fixons un objectif de croissance à deux chiffres. Pour cela, le modèle turc est intéressant, mais nous tenons compte aussi des spécificités tunisiennes. Nous ne devons plus être dépendants de l’Europe, il nous faut travailler plus avec l’Afrique et les pays arabes. Notre objectif est de développer au plus vite les régions et de rééquilibrer le pays.
Comment expliquez-vous l’absence de femmes dans le paysage politique tunisien ?
Ennahdha adhère totalement au principe de parité, mais il semble que ce point ait été négligé au sein des autres formations, alors que les femmes ont été partie prenante de la révolution.
Source : « Jeune Afrique » Le 05-05-2011
Interview de Farhat Rajhi
«J’ai été piégé par les deux journalistes»
Question: Voilà que vous faites de nouveau l’actualité après vous être éclipsé de la scène. Que s’est-il passé au juste ?
Farhat Rajhi: Non, je ne fais pas l’événement. Il y a juste que beaucoup de journalistes m’ont demandé des interviews, mais je ne pouvais les satisfaire compte tenu de mes obligations professionnelles.
Mais il se trouve que j’ai cédé devant l’insistance des deux jeunes journalistes m’ayant assuré que l’interview serait publiée sur un site internet et c’est pour cela que je les apostrophais « ne notez pas cela » concernant certaines questions sensibles.
Mais il y avait plus d’une caméra fixe ?
Effectivement. Ils ont placé deux caméras sur le bureau et je pensais que c’était pour prendre des photos, car l’enregistrement par l’image suppose, à mon sens, des appareils bien plus performants…
Sauf que vous parliez en toute aisance et avez fait des déclarations jugées comme étant des révélations véridiques par les uns et de la fiction des attaques et une tentative de semer la discorde par d’autres.
J’ai la conviction que cette Révolution est l’œuvre des jeunes. Et quand de jeunes journalistes se sont adressés à moi j’ai jugé que c’était de mon devoir d’être sincère avec eux convaincu que je suis que l’avenir leur appartient… Cette discussion avec ces jeunes devait dans ma conviction, demeurer comme vous le dites vous autres journalistes « off the recorder ». C’est un principe éthique fondamental dans votre métier et le journaliste doit garder ces affirmations pour lui pour que cela lui serve de repère dans l’analyse des réalités du pays.
Ces «déclarations » publiées en violation de ce principe ont dès lors été quelque part perçues comme une violation de mon devoir de réserve, alors que ces affirmations je les avais avancées sans arrière-pensées, ni objectifs haineux. Le seul objectif espéré, du moins par moi, c’était l’information saine et responsable.
Or Kamel Letaïef a déclaré que vous avez choisi le moment de faire ces déclarations et que vous les avez fait « coincider » avec l’arrestation de Mohamed Ali Ganzouî ?
Non, le rendez-vous de l’interview avait été choisi par les journalistes une semaine auparavant. Et puis d’après les médias, Ganzouî que je ne connais pas personnellement avait été arrêté le mercredi en fin d’après-midi alors que l’interview s’était déroulée durant la matinée du même jour.
Oui mais Kamel Letaïef déclare que vos déclarations portent atteinte à l’armée et seraient assimilables à une haute trahison.
C’est grave comme accusation. Car cela me place à la même enseigne que les pratiques du président déchu alors qu’il ne s’agit en réalité que d’une approche personnelle dans l’analyse de la situation dans le pays et ce dans le cadre d’un échange de points de vue avec les journalistes et ce, comme cela se produit dans plusieurs pays, pour le bien de la nation et pour lui éviter d’entrer dans la spirale de la violence.
Comme beaucoup de Tunisiens j’ai écouté votre interview sur Facebook, puis celle de Kamel Letaïef sur ShemsFM, le matin, et encore l’après-midi sur MosaïqueFM, lequel a été précédé par la déclaration du porte-parole du Premier ministère. Je trouve que l’interview de Kamel Letaïef durant la matinée était confuse. Mais l’après-midi le contenu de sa déclaration sur MosaïqueFM est porteur des mêmes accusations que celle de Moez Smaoui (Premier ministère) : à savoir l’atteinte à la loyauté de l’armée et la tentative de semer le trouble… Pensez vous qu’il y a eu au préalable coordination entre les deux parties…
C’est votre conclusion et c’est la même que celles qu’ont tirées et communiquées plusieurs personnes…
Est-ce à dire que tout le monde me fera ce même reproche… Quant à ce «régionalisme», ce que j’entendais par Sahéliens ce sont des personnes bien précises géographiquement du Sahel, mais qui ne sont pas représentatives de tous les habitants de cette région.
Mais j’insiste encore sur l’Armée : je n’ai eu nulle intention de porter atteinte à l’armée et si c’était le cas, pourquoi n’aurais-je pas évoqué la sécurité nationale ? Je réitère mon respect, donc, à l’Armée nationale et les forces de l’ordre tout en demeurant convaincu qu’il faut certaines réformes fondamentales ce qui leur assurerait un rendement adéquat à la situation actuelle. Quant à cette question de maturité politique, je considère que j’ai été appelé à la rescousse à un certain moment et j’ai accompli mon devoir dans les limites de mes possibilités envers mon pays.
J’ai toujours été transparent. Et je vous ai expliqué dans quelles conditions j’ai fait ces déclarations. J’ose espérer que les personnes sages ne feront pas dans l’extrapolation, car, jamais, je ne chercherai à destabiliser le pays. Il faut en effet se méfier des extrapolations. Et surtout, ne jamais oublier que le fondement de l’homme est dans ses bonnes intentions.
Source: “Le Temps” Le 06-5-2011