6 mai 2011

TUNISNEWS
11 ème année, N°4000 du 06.05.2011


Reporters sans frontières: TUNISIE – Des journalistes brutalement agressés dans le centre-ville de Tunis

Reporters Without Borders: TUNISIA – Journalists beaten by police in central Tunis
FTCR: Communiqué
Manifeste pour la création du « Courant » Obligations et Droits (Révolutionnaire et Progressiste)

Reuters: Tunisian police break up anti-government protest

AFP: Violente dispersion d’une manifestation anti-gouvernementale à Tunis

ANSA: Tunisia: polizia disperde con la forza manifestanti a Tunisi

AFP: Manifestations réprimées à Tunis: excuses du ministère de l’Intérieur

AFP: Tunisie: le ministère de la Défense dénonce les propos d’un ancien ministre

AFP: Tunis: 15 journalistes frappés par des policiers dans des manifestations

AFP: Près de 800 immigrés arrivés en un seul jour d’Afrique du Nord à Lampedusa

AFP: France: un opposant tunisien dénonce le « traitement indigne » des migrants

Reuters: INTERVIEW-Europe failing Tunisia, says regional lender


REVUE DE PRESSE

Reporters sans frontières:

TUNISIE – Des journalistes brutalement agressés dans le centre-ville de Tunis


 
« La violence déployée par les policiers au cours des derniers jours contre les journalistes rappelle de mauvais souvenirs, comme si les anciennes méthodes étaient de retour, près de quatre mois seulement après la chute de Zine el-Abidine Ben Ali. Nous demandons au gouvernement de transition d’ouvrir une enquête sur ces incidents et de donner des instructions claires aux forces de l’ordre afin que de telles pratiques cessent », a déclaré Jean-François Julliard, secrétaire général de Reporters sans frontières.
 
Le 6 mai 2011, un journaliste du quotidien francophone La Presse, Abdelfattah Belaid, a été agressé par des policiers dans les locaux de son journal.
 
Abdelfattah Belaid était en train de prendre des photos de policiers réprimant des manifestants avenue Bourguiba, à Tunis, lorsqu’il a été pris en chasse par trois agents de police. Ces derniers l’ont poursuivi jusqu’au siège du journal situé à une cinquantaine de mètres. Ils n’ont pas hésité à monter dans les étages, tabassant le journaliste avec une barre de fer sur la tête, alors qu’il se trouvait au troisième étage du bâtiment. Ils lui ont enlevé ses chaussures et pris ses appareils photos. Le journaliste a été transféré dans une clinique pour y faire des scanners.
 
Contacté par Reporters sans frontières, Sofiane Ben Farhat, rédacteur en chef du journal La Presse, a exprimé son émoi : « Nous sommes choqués par ce qui est arrivé à notre confrère. Je m’inscris contre ces pratiques qui remontent à un autre âge. Au lendemain de la Journée internationale de la liberté de la presse, il y a d’autres signes forts à envoyer que celui de la chasse à l’homme d’un journaliste. Nous avons demandé au Syndicat des Journalistes d’entrer en contact avec les autorités afin que cela cesse. »
 
La veille déjà, des policiers avaient agressé une journaliste de Radio Kalima, Marwa Rekik, qui réalisait un reportage avenue Bourguiba, en fin d’après-midi. Violemment frappée à la tête, la journaliste a dû être hospitalisée.
 
La capitale tunisienne est secouée par une nouvelle onde de chocs depuis la diffusion, dans la soirée du 4 mai dernier, d’une vidéo dans laquelle Farhat Rajhi, ancien ministre de l’Intérieur du gouvernement Essebsi, qualifié de « Monsieur Propre », filmé selon lui à son insu, est revenu les conditions de son éviction, ainsi que sur la nomination, contre son gré de RCDistes aux postes de gouverneurs. « Depuis, la crispation des policiers est réelle. On constate un réel durcissement des méthodes à l’égard des journalistes », a déclaré Sofiane Ben Farhat à Reporters sans frontières.
 
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Reporters Without Borders

TUNISIA – Journalists beaten by police in central Tunis


 
Reporter Abdelfattah Belaid was brutally attacked in Tunis today by police officers who pursued him into the headquarters of his newspaper, the French-language daily La Presse, after spotting him taking pictures of them dispersing protesters in the street outside. He was the second journalist to be beaten by police in Tunis in the past 24 hours.
 
“The police violence against journalists in the past two days is like a bad memory,” Reporters Without Borders secretary-general Jean-François Julliard said. “It is as if the old methods were back just four months after President Zine el-Abidine Ben Ali’s fall. We urge the transitional government to investigate these incidents and to order the security forces to put a stop to such practices.”
 
Belaid was photographing police officers using force to disperse demonstrators on Bourguiba Avenue when three police noticed him and set off in pursuit. They pursued him right inside the newspaper’s building, located 50 metres away, finally catching him on the third floor, where they beat him over the head with a metal bar before leaving with his cameras and shoes.
 
He was taken to a hospital to be examined with a scanner.
 
La Presse editor Sofiane Ben Farhat told Reporters Without Borders: “We are shocked by what happened to our colleague. I oppose such practices, which date back to another era. Chasing journalists is not the message that should be sent in the days following World Press Freedom Day. We have asked the Union of Journalists to contact the authorities and get this stopped.”
 
Radio Kalima reporter Marwa Rekik was attacked and beaten over the head by police officers while covering a demonstration on Bourguiba Avenue late yesterday afternoon. She had to be hospitalized.
 
Tunis has been in turmoil and rocked by protests since the broadcasting of controversial comments by former interior minister Farhat Rajhi, known as “Mr. Clean,” on the evening of 4 May. In his comments, which he says were filmed without his knowledge, he talked about his removal from the government and the appointment of members of Ben Ali’s RCD party as governors against his will.
 
“Ever since then, there has been a lot of tension within the police,” La Presse editor Farhat told Reporters Without Borders. “And we have seen that the methods they use with journalist have become much tougher.”

LA RÉPRESSION CONTRE LES MIGRANTS DE LA RÉVOLUTION TUNISIENNE S’AGGRAVE

LE SCANDALE DU GOUVERNEMENT ITALIEN


 
 
La vérité vient d’éclater sur la réalité des papiers provisoires accordés par le gouvernement italien aux jeunes migrants tunisiens arrivés par l’ile de Lampedusa : à peine 6000 permis ont été octroyés, loin des 22800 claironnés. La F.T.C.R. dénonce ce scandale imposé par l’entente franco-italienne contre la jeunesse immigrée de la révolution tunisienne.
 
La grève commencée le 2 mai par 80 tunisiens à Intimidée en Italie a du se déplacer sur la plage pour échapper à la répression policière. Ils demandent la régularisation de leurs situations, un permis de travail et la liberté de circulation en Europe.
 
A Rennes une grève de la faim de migrants tunisiens a commencé hier. Dans la plus grande partie des centres de rétention : en Ile-de-France, Marseille Nice il y a des centaines de jeunes tunisiens retenus à l’issu de rafles ciblées et racistes.
 
 
La F.T.C.R. appelle à la mobilisation générale des citoyenEs, associations, syndicats organisations politiques et forces démocratiques et humanitaires pour arrêter cette déferlante répressive contre les jeunes migrants tunisiens.
 
 
La F.T.C.R. réclame la libération immédiate de tous les retenus, la fin des rafles ciblées et racistes, une régularisation exceptionnelle et l’ouverture de négociations sans délais pour la mise en place d’un plan de formation professionnel pour ceux qui le veulent.
 
Pour la F.T.C.R.
Le président Tarek BEN HIBA
Le 6 MAI 2011
 

What kind of Democracy for the New Tunisia: Islamic or Secular?

By Hamadi Jebali Secretary General al-Nahda Party in Tunisia  

Hamadi Jebali was born 1949 in Sousse, Tunisia. He graduated from the French engineering school « Arts et Métiers » in 1980 with an engineering degree in energy. He participated in many civil society activities during his 10 year stay in France, and was one of the founders of the French Muslim Association, and participated in inter-religion dialogue. He came back to Tunis in 1981, and became a member of the political bureau of the Islamic Tendency Movement. He became president of the movement from 1981 to 1984. He was condemned to perpetuity because of his political views in 1987. After Ben Ali came to power in November 1987, Mr. Jebali became the political director of Nahda, and director of the newspaper « El Fajr », the official newspaper of the party. In 1990, he was condemned for 16 years of prison, because of his political views and affiliation with al-Nahda, and spent 10 years in solitary confinement while in jail. He was freed in 2006. Then, he reintegrated the Nahda party, and became the Secretary General of the party.

 

 

Monday, May 9, 2011

4:00 to 5:30 PM

The Henry L. Stimson Center

1111 19th Street, NW, 12th Floor

Washington, DC, 20036

 

Seating is limited – please rsvp to:

rsvp@islam-democracy.org

 

« La Tunisie de la Révolution » au Festival de Cannes

Feel Free to film in Tunisia


 

 

 

Chambre nationale des producteurs de films

 

Festival de Cannes 2011-Pavillon Tunisie N°107 :

 

Comme d’accoutumée, la Chambre Nationale des Producteurs de Films a mis en œuvre- avec le concours de l’Association des Cinéastes tunisiens –bureau provisoire- la participation tunisienne à la 64ème session du Festival de Cannes (11-22 mai) sous l’égide du Ministère de la Culture. Cette participation sera manifeste et mise en exergue grâce à la sélection du film tunisien « Plus jamais peur » de Mourad Becheick produit par Habib Attia dans la sélection officielle « séances spéciales »

La 64ème session du festival de Cannes rendra un vibrant hommage au cinéma tunisien en la personne de feu Tahar Cheriaa, fondateur des Journées Cinématographiques de Carthage, et ce en partenariat avec l’Organisation Internationale de Francophonie. Tandis qu’une rencontre autour de la production cinématographique tunisienne et des perspectives d’entraide et de coproduction tuniso-française est prévue le 17 mai 2011, réunissant jeunes opérateurs français et tunisiens sous l’égide de l’Association des Producteurs Français. Partant, six jeunes cinéastes sont invités à prendre part à cette 64ème session afin de présenter leurs créations et concourir à la distribution de leurs ouvrages. Par ailleurs, l’Institut français de coopération à Tunis a sélectionné 5 films dans la catégorie des « Courts métrages » dont ceux de Moez Ben Hassen, Mohamed Ben Attia, Malik Amara, Amen Gharbi, Nasreddine Maati, en plus du film « D’Amour et d’eau » de Ghanem Ghaouar.

A noter aussi la participation de Khaled Barsaoui et Mohamed Ali Ben Hamra à l’atelier des producteurs. Par ailleurs, le pavillon 107 du Village international accueillera des rencontres professionnelles entre cinéastes et producteurs tunisiens dans le dessein de promouvoir de nouveaux horizons porteurs de projets de coproduction dans ce contexte mutant et hautement symbolique que connait la Révolution tunisienne depuis le 14 janvier 2011. De même qu’il est prévu de projeter le film documentaire d’Ilyes Baccar au pavillon tunisien du Village international, relatant des images de la Révolution et des différentes vidéos qui en témoignent. Enfin et au marché du film, la Chambre Nationale Tunisienne des Producteurs de Films essaiera de promouvoir l’image d’une «Tunisie nouvelle » portée à l’aune de la nouvelle phase politique et culturelle qu’elle traverse, comme grande destination de tournage et de production visuelle, moyennant une éclatante campagne publicitaire et de communication au niveau des magazines et revues spécialisés.

 

 

Programme :

Présence d’une forte délégation de cinéastes tunisiens (producteurs et réalisateurs) dont six jeunes cinéastes invités par la chambre nationale des producteurs de films

Projection de films et exposition

-Documentaire sur la Tunisie nouvelle de 10’ environ du réalisateur Elyess Baccar, à projeter au pavillon

-Projection de films tunisiens longs au marché du film :

les Palmiers blessés de abdellatif Ben Ammar le 18 à 12H au gray d’Albion 1

Projection du documentaire « ni Allah ni maître » de Nadia Fani, dans une salle du marché ( hors programme pavillon)

-Projection d’une trentaine de courts métrages au marché du film dans les salles du Gray d’Albion

Le 18 à 14H ; le 19 à 10H et à 12H au Gray 3 et le 19 Mai, Gray 5, 16h

-Projection de 5 court-métrages au short film corner : sélection faite par l’IFC en présence de jeunes réalisateurs

-Projection de court-métrages au pavillon : suivant sélection

Exposition d’une série de posters sur la révolution au pavillon

 

-Exposition d’affiches de films et posters sponsors

 

Hommage à Taher Chériaa en association avec l’OIF

 

-Affichage de posters de Taher Chériaa au pavillon

-Conférence de presse le 13 à 15h au pavillon Cinéma du monde et projection du film de Med Challouf « A l’ombre du baobab »sur la vie de Taher Cheriaa ; dans une salle du marché

-invitation de la chef monteuse du film Kahena Attia

 

 

La Tunisie à L’honneur

 

Séance spéciale (Sélection officielle) le 20 mai / projection du documentaire sur la révolution tunisienne « Plus jamais peur »de Mourad Cheikh ;

-Meetingorganisé par le CNC entre producteurs français et tunisiens le 17 au pavillon CNC suivi d’un cocktail

-Montée des marches le 11 mai de cinéastes tunisiens avec le ministre de la culture et de la communication français de la délégation tunisienne

 

Programme d’incitations au tournages de films étrangers en Tunisie :

 

médiatisation de la Tunisie nouvelle sous le slogan :

Feel Free to film in Tunisia à travers des affichages au marché du film et des insertions dans des catalogues et revues spécialisées éditées pendant le festival

rencontres avec des producteurs de toute nationalité sur le pavillon

 

 

 

 

Pour toute information et suivi, prière prendre contact avec l’attaché de presse qui sera sur les lieux pendant la 64ème session du Festival de Cannes.

21553867 – 98267506

boughallebmoh@yahoo.fr

 

Lotfi Layouni

Responsable de la Manifestation

amilcarfilms@yahoo.fr


Manifeste pour la création du « Courant » Obligations et Droits (Révolutionnaire et Progressiste)


 

Remarques de présentation : – le choix de courant peut se justifier par l’intention délibérée d’éviter la confusion avec la notion galvaudée, dévalorisée et grandiloquente de « partis » chez nous (même le RCD avec plus de deux millions d’affiliés officiellement est apparu comme un géant aux pieds d’argile). Ces partis ne comportent, jusqu’à nouvel ordre, ni la maturité stable d’un corps politique ni l’ossature véritable d’organisation (partis sous-développés dans la forme et le fond ou groupuscules, pré-partis ou clans).

Nous en savons assez sur ceux, légaux ou clandestins, qui ont pu survivre à la lame de fonds qui a emporté le dictateur Ben Ali et ont semblé indifférents au refus de plusieurs secteurs de l’opinion de les écouter. Force est de constater que tout soulèvement sérieux ou agitation populaire se déroule, hier comme aujourd’hui en dehors d’eux si ce n’est pas contre. A fortiori la glorieuse révolution du 14 janvier. Au lieu de revoir en profondeur les méthodes, les pratiques et les programmes, ces partis se sont mis à manœuvrer, par opportunisme ou parfois arrivisme, utilisant des moyens peu crédibles (alliance sans principesentre adversaires d’hier entrisme dans les organisations) et espérant récupérer la dynamique de la révolution pour un second souffle.

– La dénomination « Obligations et Droits » couvre d’emblée un champs de valeurs ressuscité par les aspirations des masses et prévient contre les dérives apparues après 14 janvier. Elle constitue à la fois la rupture avec l’ère révolue de l’arbitraire et la distance par rapport à plusieurs composantes du paysage politique actuel, ce nouveau « Hyde Park » (ou Souk Oukadh). Il faut éviter la cacophonie créée par cette foultitude de partis dont certains ne se soucient que de la gestion d’anciens fonds de commerce avec à l’appui la promotion de nouveaux dirigeants ou l’achalandage de nouvelles vitrines de propagande et l’on se demande où sont les objectifs de la révolution dans ces slogans populistes qui enrobent un substrat ancien dépassé? Tandis que, d’autre part, les partis nouveaux venus, ne semblent pas s’être trop cassé la tête quand ils rééditent des plats réchauffés on se contentent de se copier entre eux dans l’appellation (du genre marquise de vos beaux yeux je suis amoureux …). Ceci pour la forme, quant au fonds, plusieurs lèvent l’étendard du libéralisme, soit pour revenir au parti de Thaalbi des années 1930 ou dans l’intention de soumettre le pays à des doses surajoutées de capitalisme débridé comme ceux dits socialiste dont on ne sait de quel socialisme « réel » ou utopique, ou celui qui de nombreux grands penseurs actuels n’ont pas encore réussi à définir les contours, ou enfin ceux qui se prévalent de la gauche avant que la géographie ne soit complètement achevée! De surcroît ces escouades de partis n’ont pas changé d’un iota la spontanéité des mouvements importants des masses et n’ont pas empêché les organisations civiles et les syndicats de continuer à exercer un rôle politique! Aux partis de suivre ou de s’absenter! Posons maintenant les questions charnières suivantes à propos de la création du « Courant des Obligations et des Droits »
Pourquoi? Comment? Et quand? 1) Réponse à pourquoi? Le courant a priori (ou n’importe quel parti) n’est en définitive, qu’un outil ou appareil ou instrument d’expression et de réalisation des aspirations et des rêves portés par plusieurs secteurs des couches populaires. Ce n’est pas un but en soi et ce qui compte ce sont les résultats de son action. Si le courant veut véritablement s’inscrire dans la marche de la révolution, la première condition logique est une interprétation essentielle qui décortique les évènements et les circonstances. On ne peut, vu son originalité, se référer aux analogies avec les révolutions par coups d’Etat militaire, avec les brusques changements par les votes dans les urnes comme en Amérique latine ni celles sous des directions politiques ou sociales comme en Europe de l’Est. Ce « saut historique » s’est effectué par la Tunisie profonde sous la conduite de la jeunesse, en liaison sur le “net“, avec des foules imposantes et diverses, hommes et femmes, des villes et des campagnes et de toutes les régions du pays. Unis par les mêmes motivations, tous ont bravé avec hardiesse et surtout pacifiquement l’appareil redoutable de répression, que le dictateur et ses acolytes ont du, sans scrupules, fignoler pendant des décennies durant. Celui qui se représente l’histoire du pays est frappé par une certaine ressemblance non seulement dans les péripéties des mouvements mais surtout les motivations des foules à des périodes différentes. Il en est ainsi notamment des motivations de la grande révolte contre le “Bey“ (avec Ali Ben Ghadhem 1864) la résistance héroïque à l’occupation coloniale (conduite en 1881 -84 par Ali B Khalifa) ensuite le mouvement national en vue de l’indépendance. Nul doute que l’ardeur des motivations, le courage l’esprit de sacrifice et surtout l’union des masses se sont répétés, quoique dans des contextes et à des époques différents. Cette interprétation conduit à conclure que nous sommes en présence d’une révolution qui est un moment mémorable de l’achèvement du processus de la formation d’une nation qui aspire à recouvrer sa liberté, sa dignité et le choix de son destin. C’est aussi l’indication d’un facteur important et essentiel de la révolution représenté par le patrimoine politique et culturel dont on a saisi l’évolution aussi bien au cours des périodes longues que courtes dans les dernières décennies et que l’absolutisme inique a voulu, sans succès estomper ou anéantir. Par conséquent, il n’est pas étonnant ni une coïncidence fortuite de voir, aujourd’hui, la Tunisie tenir une place d’avant-garde dans la région arabo-musulmane puisqu’elle a joué ce rôle plusieurs fois (tentatives de modernisation du pays et abolition de l’esclavage au début du XIX siècle, le mouvement national, le syndicalisme et la libération de la femme au XXe siècle). Comme il n’est pas surprenant d’entendre les peuples arabes chanter les vers de « l’hymne à la vie » d’A Chebbi ou de constater l’attirance des nouvelles du pays sur l’opinion mondiale. Tout en laissant aux spécialistes d’histoire des civilisations la recherche de l’explication profonde de cet évènement formidable, il n’empêche pas que le fondement d’une analyse politique correcte doit être établi sur une compréhension exacte et perspicace de la Révolution. C’est à ce titre que nous voulons un courant politique qui rassemble et unit toutes les bonnes volontés, désireuses de conduire notre jeune démocratie à relever les défis et à assumer les grandes tâches et les responsabilités historiques afin d’atteindre un niveau progressiste et avancé d’évolution. Ce qui épargne à notre pays de se fourvoyer dans des voies sans issues ou d’avenir indésirable face à ce bazar de recettes éculées, de discours creux de leaders dépassés par les évènements et tout ceux désireux de retarder la marche des temps en prétendant que nous sommes dans une situation historique ordinaire, la réponse à ceux-ci est claire dans le vieux dicton l’enfer est pavé de bonnes intentions ». Au contraire, il est impératif d’aller au fonds des choses et de compter sur une projection correcte et réfléchie car les fils que nous voyons dans le présent vont devenir les câbles soutenant l’avenir. 2) Réponse à comment? La réponse à cette question charnière ne demande ni des raisonnements compliqués ni des détours tortueux. Elle est tout simplement évidente : Acquérir la crédibilité.Pour gagner la confiance et le respect des gens, il faut non seulement des programmes de qualité, l’harmonie avec les aspirations des masses et l’efficacité dans la pratique et l’application mais surtout une base morale et de principe. Précisément au lendemain de la chute du régime corrompu jusqu’à la moelle et après une longue période de tromperies, de fourberies et d’escroqueries supportées par les masses populaires (ce qui a fait dire au poète Smadah deux thèmes n’ont fait perdre tout espoir dans mon pays la sincérité des paroles et le développement dans les actes ». (Slogan de l’ex-parti au pouvoir.) Justement la révolution a déployé une porte grande ouverte sur l’exigence de respecter enfin les valeurs morales et de restaurer les idéaux sociaux (la démocratie en premier lieu puis la liberté et la dignité humaine, lapropriété, le revenu licite, la justice, la solidarité, la vérité, le travail et l’intérêt collectif… etc.). En bref, tout ce qui attire l’estime de la part des gens. Il est donc opportun de créer un courant organisé sous l’enseigne « Obligation et Droits » dans le but de battre le rappel autour de la réhabilitation des valeurs morales et dans le but de les ancrer dans les relations humaines. Ce qui est de nature à consolider les liens de la société et la cohésion de la nation. A ce propos nous ne faisons ni œuvre de découverte originale ni innovation dans ce domaine puisqu’il suffit d’observer cette formidable révolution morale, apparue juste après la chute du régime dictatorial. Ainsi, les avocats, les juges, les associations, les organes de presse et même les membres du gouvernement provisoire ont initié de nombreuses enquêtes pour saisir la réalité des agissements antisociaux et crimes des ex-responsables (contre le pays entier et les citoyens) – l’usurpation et l’appropriation des biens publics et privés et d’autres sortes de forfaits caractérisés par le despotisme, l’injustice et la traitrise du régime révolu). Sur le plan politique, la crédibilité du courant des obligations et des droits dépend de sa capacité à rendre la campagne actuelle d’assainissement judiciaire une mobilisation permanente et à la transformer en une lutte de longue haleine jusqu’au déblaiement de cette ruine morale et la reprise de la confiance entre citoyens. Sans l’élévation des rapports entre citoyens à un minimum exigible de niveau de civilisation, toute œuvre politique revient à bâtir des châteaux de sable. A preuve de ceci les symptômes et maladie qui se sont répandus non seulement dans l’ex-parti au pouvoir mais ont contaminé presque toute la scène politique et qu’il serait fastidieux de les passer entièrement en revue dans les partis-liges du château de Carthage. Il nous suffit de constater l’impact de cette ambiance polluée même sur les partis d’opposition et qui n’a pas échappé à l’attention de l’opinion publique : opacité dans la pratique politique et les agissements. Ce qui a été mis à jour notamment lors des secousses et des fractionnements et dénote le peu de cas fait de la démocratie, l’absolutisme et l’individualisme des dirigeants, le double langage et les trahisons (collaboration avec la police politique ou relation avec les services spéciaux ou parallèles du dictateur – intrigues délation et de nombreux forfaits susceptibles d’inonder les instances judiciaires pendant longtemps). En résumé, la révolution a mis à nu cette vérité terrible au point d’affirmer que ce qui a été épisodique ou peu fréquent du temps de Bourguiba est devenu monnaie courante et pain quotidien du régime de son successeur ! Notre responsabilité à relever le défi de la pollution morale et politique n’en est que plus lourde et notre lutte contre cette médiocrité déplorable n’en est que plus ardue. Disons qu’un homme averti en vaut deux ! La deuxième condition pour gagner la confiance des gens relève du programme politique général dont nous avons abordé un aspect celui de l’explication profonde de la révolution et de sa compréhension historique pointue. Il doit être global et exhaustif quant au contenu et du point de vue méthode à suivre celle de la concertation, de la participation effective et de l’adaptation graduelle et souple des réformes pour passer des réalités actuelles vers les objectifs désirés par les masses. Par exhaustif et global nous visons à la fois les aspects qualitatifs, de démocratie, justice et de civilisation, et les aspects sectoriels économiques sociaux et culturels. Sans oublier bien entendu la couverture spatiale ou verticale allant du centre aux régions et aux localités et couvrant par sa diversité toutes les institutions et entreprises de production matérielles ou de services sociaux, d’information et de culture. Quant à la méthode de la concertation elle doit au départ se faire avec les spécialistes et les experts pour dominer les sujets réels et bien étudier les dossiers. Puis elle doit s’appuyer sur la conviction réelle des intéressés pour introduire les réformes. Nous sommes pleinement conscients des difficultés de pratiquer cette démarche démocratique et progressiste face à des situations compliquées de dégradation structurelle des institutions et des entreprises sur le plan régional et local si nous prenons comme illustration la coupure de pays en deux secteurs séparés un secteur externalisé bénéficiant du maximum de faveurs et d’incitations (industries exportatrices tourisme et services avec l’étranger) d’une part et un marché intérieur caractérisé par une anarchie organisée de fuites fiscales et par le domination des réseaux parallèles de commerce de contre bandes et de «marchés aux puces » fripes et articles usagés de toutes natures. Si l’on ajoute les impacts négatifs comme la fermeture de milliers d’entreprises industrielles (comme au Sahel et au Nord Ouest) du fait d’une application à l’aveuglette des traités d’association avec l’Europe et des directives de l’Organisation Mondiale du Commerce, on aborde le terrain économique et social du mécontentement populaire, aiguisé par les inégalitéscriantes entre régions et celles entre les couches enrichies par leurs relations avec l’extérieur et d’autre part celle appauvries ou réduites au chômage dans les activités du marché intérieur. En plus d’une fiscalité à revoir de fonds en comble. Force est d’éclater le carcan de dépendance avec l’étranger et de promouvoir entre autres l’équilibre en marche des trois structures (étatique – coopératives et privées), politique initiée durant les années 70) et d’ouvrir les horizons sur le développement global durable par l’adoption des expériences d’économie sociale de marché pour résoudre les questions du marché intérieur et de son étroitesse étouffante. Problèmes délaissés depuis plus de 50 ans. Cette ouverture des horizons peut être une nouvelle approche de l’agriculture pour arriver à un niveau optimum d’autosuffisance alimentaire et de la considérer non seulement comme secteur de production (problèmes de morcellements des terres et de circuits de distribution) comme creuset de difficultés écologiques (sécheresse – désertification – déforestation – érosion et salinisation) et surtout comme mode de vie rurale supportant des dégradations et des misères sociales. En ce qui concerne la lutte contre le chômage, nous devons dépasser l’orientation statique actuelle (des 20 programmes éparpillés base sur l’effort de l’Etat) et dans une vue horizontale (allant du secteur de l’enseignement formation professionnelle et la recherche scientifique en passant par les secteurs de production et de services jusqu’à l’appui logique du secteur financier). Comme illustration citons l’adoption des modes technologiques moyens susceptibles de joindre la compétitivité exigée et la nécessité de créer le plus d’emploi possibles dans tout projet et qui recèle des gisements nombreux d’embauche (dans l’agriculture – les mines l’artisanat… etc.) car il en est de même de la gestion de maintenance nécessaire a déployer dans tous les secteurs d’activités les investissements nouveaux et les renouvellements de matériel d’équipement. Car l’emploi est, à notre avis le critère fondamental du développement. De plus, le chômage a un autre côté social qu’il faut considérer à savoir les coûts sociaux supportés par les familles des chômeurs, généralement pauvres ; ce qui exige un régime d’assurance chômage. 3) Réponse à quand ? La réponse se lit à travers nos critiques ci-dessus à l’égard de la scène politique héritée de l’ère absolutiste ainsi que notre approche de la profondeur des dimensions de la révolution et nos conceptions du programme général. Il y a une boucle essentielle, manquante ou presque absente, et qui apparait dans les contours mal définis des forces progressistes. En effet il est urgent de libérer dans notre contexte historique révolutionnaire, les forces de progrès ligotées par des groupuscules éparpillés par des ambitions personnelles de soi disant leaders avant-gardistes. Alors que d’un autre côté, des partis et des forces annexionnistes, a priori loin d’être avancées, se permettent d’occuper des pans entiers de cet espace progressiste, profitant du rapport de force inégal et de l’émiettement ex-groupuscules. Il est temps de restaurer cet espace progressiste, levier de toute révolution conséquente. L’apparition du courant des obligations et des droits dans cet espace, basé sur des fondements de moralité politique et des arguments objectifs sans failles, est de nature à réhabituer l’union des forces progressiste en vue d’une véritable cartel de progrès, joignant le discours à la pratique et dégageant les leçons d’un passé pleins d’échecs et d’expériences mal tournées au cours de l’ère révolue. Il est vrai que ce cartel projeté a souffert de conceptions étroites et sectaires d’état majors de poche qui ont tenté de se rapprocher en des occasions saisonnières ou par l’effet de propagande pendant des échéances électorales. A la fin de ces périodes éphémères, chaque petit leader a vite fait de revenir à se petite boutique et à ses habitudes d’exclusion et de sectarisme. C’est souligner combien la volonté d’union était factice et qu’il faut, actuellement, que chacun assume ses responsabilités ne serait ce qu’ considération pour le nombre de militants sacrifiés ! Il est temps, et sans retard, de lancer un noyau politiquement et moralement solide sur lequel va se cristalliser la confiance et la crédibilité des hommes de progrès et de liberté. Ce noyau ne va reculer devant aucun sacrifice et avancer, avec abnégation, au fur et à mesure de l’édification du cartel progressiste. Justement, il n’y aura pas de meilleure opportunité que cette période révolutionnaire ! Le choix historique est clair ou un redressement formidable vers l’orientation démocratique de fonds et de véritable progrès et la jonction de l’enthousiasme des jeunes et l’expérience des générations âgées, des couches laborieuses y compris moyennes, ou l’enlisement de la révolution dans le train – train d’une société conservatrice qui fera oublier toute velléité de résoudre en profondeur les problèmes de la société et prétextera l’incapacité d’un pays, petit ou de dimension modeste, face à la mondialisation. Nous comptons sérieusement sur les jeunes, levain de toute société, et sur les femmes désireuses d’élargir leurs acquis vers de nouveaux progrès ! Pour le groupe fondateur Tebourbi Belgacem Tel : 0620390029 Email : BTEBOUR00V@orange.fr  

Tunisian police break up anti-government protest


 
Reuters, le 6 mai 2011 à 14h11 GMT
 
* Most violent confrontation for weeks
 
* Protesters fear meddling my loyalists of ousted regime
 
* Tensions rose after comments on possible coup
 
 
By Zoubeir Souissi and Matt Robinson
 
TUNIS, May 6 (Reuters) – Tunisian police with teargas and batons scattered protesters demanding the government’s resignation on Friday in the most violent confrontation for weeks with pro-democracy demonstrators.
 
Tension has risen in the North African country, whose ‘Jasmine Revolution’ inspired uprisings across the Arab world, after a former minister warned of a possible coup by loyalists of the ousted regime if Islamists win elections.
 
Demonstrators said that even though Tunisia’s interim administration had denounced the comments, they raised doubts over whether it was serious about democracy. Elections are promised in July for an assembly to draw up a new constitution.
 
« The people want a new revolution, » chanted protesters on Avenue Bourguiba, at the heart of the capital Tunis, before police moved in.
 
Security forces beat photographers and confiscated cameras from some as they covered the protest. They pursued protesters through side streets, swiping at them with batons.
 
A common thread running through uprisings across the Arab world sparked by the one in Tunisia has been unease among secularists and in the West about whether democracy will open the door to Islamic rule.
 
« We are here to demand the departure of this government, which is dishonest, » said Sonia Briki, one of the hundreds of protesters in the centre of Tunis.
 
« Everything is clear now. We want them to step down so we can have a government whose members are just at the service of the people, » she said.
 
 
DISTRUST
 
The government said it was astonished at the comments of former interior Farhat Rajhi who said on Thursday that there could be a coup by loyalists of President Zine al-Abidine Ben Ali if Islamists won the election.
 
But some Tunisians fear the government could use the threat of a coup to derail the steps to democracy after the fall of Ben Ali, who ruled the country of 10 million for 23 years and never held meaningful elections.
 
Tunisia’s interim rulers have said senior members of Ben Ali’s party and entourage will be barred from the elections, but that has not allayed fears they may still meddle in the political process.
 
Tunisia’s main Islamist group, Ennahda, led by moderate Muslim scholar Rachid Ghannouchi and banned under Ben Ali, says it will contest the elections and does not fear a coup.
 
It is expected to do well in parts of Tunisia, particularly the conservative south, where deep frustration over poverty and unemployment helped inspire the revolution.
 
Tunisia’s turmoil and the war in neighbouring Libya have badly knocked an economy that lacks the oil and gas resources of its neighbours, driving thousands more young Tunisians to try to escape to Europe in search of jobs.
 
The Tunis-based African Development Bank, one of the biggest lenders to Tunisia, said Europe should be doing more to get Tunisia back on its feet.
 
« If they fail, I think Tunisia will pull through, but they may pull through in a different way, » regional representative Jacob Kolster told Reuters. « Maybe slower, more risky, maybe where there are more risks of reversals than if there were a real firm helping hand across the pond. »

 
AFP, le 6 mai 2011 à 14h23 GMT
 

Violente dispersion d’une manifestation anti-gouvernementale à Tunis


 
 
TUNIS, 06 Mai 2011 (AFP) – Les forces de l’ordre tunisiennes ont violemment dispersé vendredi environ 200 manifestants dans le coeur de Tunis qui réclamaient la « démission » du gouvernement transitoire et « une nouvelle révolution », ont constaté des journalistes de l’AFP.
 
Les manifestants qui scandaient depuis une vingtaine de minutes des slogans comme « dégage » et « le gouvernement de transition travaille toujours pour (le président déchu) Ben Ali » ont fait face à un cordon de policiers déterminés à les empêcher de progresser en direction du ministère de l’Intérieur sur l’avenue Habib Bourguiba.
Puis soudain, les forces de l’ordre ont chargé les manifestants en tirant massivement des gaz lacrymogènes, créant un mouvement de panique parmi les manifestants, majoritairement des jeunes, et les piétons qui se sont lancé dans une course effrénée pour se mettre à l’abri pendant que les magasins baissaient leur rideau de fer.
Les policiers, dont la majorité étaient cagoulés, sillonnaient l’avenue Bourguiba à bord de moto, d’autres avec des chiens, à pied, et même un blindé léger circulait également sur l’avenue.
Il n’a pas été possible dans l’immédiat de connaître le nombre des blessés.
Un photographe de l’Agence France-Presse (AFP), Fathi Belaid, a été agressé par des forces de l’ordre.
« J’ai été agressé par 4 policiers dans l’escalier du journal La Presse. Ils m’ont pris 2 appareils photo et un ordinateur portable et m’ont frappé sur la tête avec des barres de fer », a-t-il dit.
Les forces de l’ordre ont ensuite procédé à des interpellations violentes, notamment en frappant à coup de pied et de matraque des manifestants, dont certains étaient à terre. Le nombre des personnes interpellées n’a pas été communiqué.
Juste avant la manifestation, l’ancien ministre tunisien de l’Intérieur Farhat Rajhi, qui avait suscité un vif émoi la veille en dénonçant la préparation d’un « coup d’Etat militaire », avait lancé un appel « au calme ».
Des internautes mobilisés sur Facebook avaient appelé à la tenue d’une manifestation de soutien à M. Rahji vendredi en fin de matinée sur l’avenue Bourguiba, où un important dispositif policier s’était déjà mis en place en fin de matinée.
Environ 300 manifestants pro-Rajhi avaient été dispersés jeudi par la police jeudi sur cette artère située dans le coeur de la capitale, où les forces de l’ordre ont tiré des gaz lacrymogènes et procédé à des arrestations parfois très musclées.

 

Tunisia: polizia disperde con la forza manifestanti a Tunisi


 
 
ANSA, le 6 mai 2011 à 14h40 GMT
 
 
TUNISI (ansa) La polizia ha disperso, intervenendo duramente,anche con lancio di lacrimogeni, una manifestazione anti-governativa ad avenue Bourghiba, la strada principale della capitale. I manifestanti, alcune centinaia secondo l’Afp, gridavano slogan contro il governo provvisorio, chiedendone le dimissioni, e auspicando per il Paese « una nuova rivoluzione ». Gli agenti sono intervenuti quando i manifestanti hanno cercato di raggiungere la sede del Ministero dell’Interno, ancora oggi – dai giorni della « rivoluzione » – circondato da filo spinato e sorvegliato da autoblindo.
 
Gli agenti, molti dei quali indossavano dei passamontagna, hanno caricato i manifestanti, la maggior parte dei quali giovani, creando scompiglio tra i passanti (avenue Bourghiba è il « salotto buono » della città) che hanno cercato riparo in negozi e grandi magazzini, peraltro tutti dotati di protezioni di metallo, installate da quando la strada è diventata il punto preferito per tutte le manifestazioni. Per disperdere la protesta sono state utilizzate delle unità cinofile, oltre che agenti che hanno percorso la strada a bordo di motociclette. L’Afp ha riferito che un suo fotografo è stato aggredito dalla polizia, che si è impossessata di due apparecchi fotografici e di un pc portatile.

Manifestations réprimées à Tunis: excuses du ministère de l’Intérieur


 
AFP Publié le 06.05.2011, 15h14
 
Le ministère tunisien de l’Intérieur a promis une enquête vendredi après que la police eut réprimé des défilés anti-gouvernementaux à Tunis, frappant journalistes et manifestants dans un rare accès de brutalité de l’après Ben Ali.
Quinze journalistes travaillant pour des médias internationaux et tunisiens ont été brutalisés par des policiers lors de la couverture de manifestations jeudi et vendredi dans la capitale, selon le syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT).
Ces violences contre des journalistes étaient inédites en Tunisie depuis le 14 janvier, date de la chute du président Zine El Abidine Ben Ali.
Le ministère de l’Intérieur a présenté dans un communiqué ses excuses « aux journalistes et aux citoyens agressés involontairement », affirmant son « respect pour le travail journalistique ».
Il a également affirmé son respect « pour le droit de chaque citoyen tunisien à manifester pacifiquement », ajoutant qu' »une enquête sera ouverte pour déterminer les responsabilités pour ces débordements »
Les forces de l’ordre tunisiennes ont violemment dispersé vendredi à Tunis environ 200 manifestants, majoritairement des jeunes, qui réclamaient la « démission » du gouvernement transitoire et « une nouvelle révolution ».
Du côté des forces de l’ordre, une source au ministère de l’Intérieur a déclaré que quatre policiers avaient été blessés, dont un grièvement, lors de la manifestation de vendredi.
Jeudi, environ 300 manifestants avaient été dispersés par la police à Tunis où les forces de l’ordre ont tiré des gaz lacrymogènes et procédé à des arrestations parfois très musclées.
Des internautes mobilisés sur Facebook avaient appelé à la tenue d’une manifestation de soutien à l’ancien ministre tunisien de l’Intérieur Farhat Rajhi, qui a suscité un vif émoi en dénonçant la préparation d’un « coup d’Etat militaire » en cas de victoire des islamistes aux élections prévues le 24 juillet d’une assemblée constituante.
Le ministère tunisien de la Défense a dénoncé ces déclarations.
« Ces propos représentent un grand danger pour la révolution du peuple tunisien et pour la sécurité du pays actuelle et future », a indiqué le ministère dans un communiqué, cité par l’agence officielle TAP.
Selon le SJNT, la répression des manifestations a pour but de « verrouiller les médias et de priver l’opinion publique des réalités » en Tunisie. Le syndicat met en garde contre les menaces « de faire retourner le pays sous l’oppression » de l’ancien régime.
L’organisation de défense des journalistes, Reporters sans Frontières (RSF) a aussi dénoncé ces violences et demandé au gouvernement de transition « d’ouvrir une enquête sur ces incidents et de donner des instructions claires aux forces de l’ordre afin que de telles pratiques cessent ».

 
 
 

Tunisie: le ministère de la Défense dénonce les propos d’un ancien ministre


AFP / 06 mai 2011 18h01
TUNIS – Le ministère tunisien de la Défense a dénoncé vendredi les déclarations de l’ancien ministre de l’Intérieur Farhat Rajhi, qui a suscité un vif émoi en dénonçant la préparation d’un coup d’Etat militaire en cas de réussite des islamistes aux élections de 24 juillet.
Ces propos représentent un grand danger pour la révolution du peuple tunisien et pour la sécurité du pays actuelle et future, a indiqué le ministère dans un communiqué, cité par l’agence officielle TAP.
Ces déclarations demandent une analyse approfondie sur les motivations et les objectifs (de M. Rahji) et cela ne peut être fait qu’à travers la justice afin qu’aucune partie ne puisse à l’avenir jouer avec la sécurité de pays et les principes de la révolution, selon les termes du communiqué qui ne précise pas si le ministère compte déposer une plainte contre M. Rajhi.
Dans une vidéo postée sur Facebook dans la nuit de mercredi à jeudi, M. Rajhi, qui jouit d’une grande popularité, avait déclaré que si le mouvement islamiste Ennahda (Renaissance) gagne les prochaines élections, le régime sera militaire.
M Rajhi a confirmé avoir tenu ces propos jeudi sur la radio tunisienne Express FM.
Dans cette interview, M. Rahji avait déclaré que le dernier voyage du Premier ministre tunisien Béji Caïd Essebsi à Alger (le 15 mars) a consisté à se coordonner sur ce point, ajoutant que la nomination, le 18 avril, du général Rachid Ammar au poste de chef d’état-major inter-armes n’est qu’une préparation à ce coup d’Etat.
Selon le ministère de la Défense, les allégations de M. Rajhi, ne vont pas atteindre le moral de l’armée nationale ni celui de ses cadres et ne vont que renforcer la volonté de l’armée de continuer à faire son devoir comme elle l’avait promis à maintes reprises pour préserver le régime républicain et la révolution des jeunes de la Tunisie.
Dans une déclaration à l’AFP, M. Rajhi avait affirmé qu’il a une bonne relation avec le général Ammar.
Mes propos ne sont que des hypothèses dans l’absolu qui ne visaient à porter atteinte à personne et je ne suis pas responsable des interprétations, a-t-il ajouté, affirmant qu’il n’était pas dans ses intentions de créer un climat de tension.
 

 

Tunis: 15 journalistes frappés par des policiers dans des manifestations


AFP / 06 mai 2011 20h14
 
TUNIS – Quinze journalistes travaillant pour des médias internationaux et tunisiens ont été frappés par les forces de l’ordre lors la couverture de manifestations jeudi et vendredi à Tunis, a déclaré le syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT).
 
Le syndicat avait annoncé auparavant que 14 journalistes avaient été battus par la police.
 
Des dizaines de policiers en uniforme et en civil ont frappé d’une manière cruelle des journalistes bien qu’ils savaient qu’ils étaient journalistes et ils ont cassé des appareils photos et poursuivi des journalistes jusqu’à l’entrée du journal La Presse, écrit le SNJT dans un communiqué parvenu à l’AFP.
 
Mohamed El-Hammi de l’agence EPA, Marwa Rkik de Radio Kalima, Hassan Dridi de l’agence de presse américaine Associated Press (AP), Hamza Elaouini de l’agence de presse TV, trois journalites de la chaîne du Qatar Al-Jazeera – Lotfi Hajji, Mohamed Amin Ben Nejma et Anass ben Salah, ont ainsi été frappés, selon le syndicat.
 
Parmi les journalistes figurent également Abdelfattah Belaid de l’Agence France-Presse (AFP) et du journal tunisien La Presse, Chaffya Ibrahim du journal arabophone Echourouk, Zoubeir Essouissi de l’agence britannique Reuters, Houssem Hamed de la radio privée tunisienne chems FM, Nizar Elhajbi du journal La Presse et Ahmed Elfouli et Monia Abdallah de la chaine de tv privée tunisienne Hannibal ainsi que Massoud Kawach du journal arabophone El-Sahafa, ajoute le syndicat.
 
Le photographe de l’AFP, Abdelfattah Belaid, a raconté vendredi avoir été agressé par 4 policiers dans l’escalier du journal La Presse. Ils m’ont pris 2 appareils photo et un ordinateur portable et m’ont frappé sur la tête avec des barres de fer, a-t-il dit.
 
Le SNJT, qui qualifie ces violences de crime contre la liberté de la presse, dénonce les pratiques oppressives des agents de police à l’encontre des journalistes.
 
Les forces de l’ordre tunisiennes ont violemment dispersé jeudi et vendredi des manifestations anti-gouvernementales à Tunis, ne faisant pas de différence entre manifestants et journalistes.
 
Les policiers ont ensuite procédé à des interpellations violentes, notamment en frappant à coup de pied et de matraque des manifestants, dont certains étaient à terre. Le nombre des personnes interpellées n’a pas été communiqué.
 
Ces violences commises par les agents de la police ont pour but de verrouiller les médias et de priver l’opinion publique des réalités en Tunisie, selon le SJNT, qui met en garde contre les menaces de faire retourner le pays sous l’oppression qu’il a connu sous l’ancien régime du président déchu Ben Ali.
 
Le SJNT estime que le gouvernement provisoire est entièrement responsable de la protection des journalistes.
 
Des internautes mobilisés sur Facebook avaient appelé à la tenue vendredi à Tunis d’une manifestation de soutien à l’ancien ministre tunisien de l’Intérieur Farhat Rajhi, qui a suscité un vif émoi en dénonçant la préparation d’un coup d’Etat militaire en cas de victoire électorale des islamistes.
 
Ses déclarations ont été condamnés par le gouvernement transitoire qui a dénoncé une atteinte à l’ordre publique.
 
Jeudi, environ 300 manifestants pro-Rajhi avaient été dispersés par la police à Tunis où les forces de l’ordre ont tiré des gaz lacrymogènes et procédé à des arrestations parfois très musclées.
 
L’organisation de défense des journalistes Reporters sans Frontières (RSF) a également dénoncé ces violences et demandé au gouvernement de transition d’ouvrir une enquête sur ces incidents et de donner des instructions claires aux forces de l’ordre afin que de telles pratiques cessent.

 
 
 
 
 
 

Près de 800 immigrés arrivés en un seul jour d’Afrique du Nord à Lampedusa


 
AFP, le 5 mai 2011 à 22h57 GMT
 
ROME, 05 Mai 2011 (AFP) – Au moins 760 immigrants en provenance d’Afrique ont emprunté à nouveau jeudi des bateaux de fortune pour se rendre sur l’île italienne de Lampedusa, a-t-on appris auprès de la police et de la capitainerie du principal port de l’île.
 
A la faveur de bonnes conditions météorologiques, quatre embarcations ont déjà accosté, et une cinquième était attendue dans la nuit.
 
La plupart des nouveaux arrivants viennent de l’Afrique sub-saharienne, et fuient souvent la guerre en Libye. Une minorité est constituée de Tunisiens.
 
Depuis le début de l’année, près de 30.000 migrants ont débarqué en Italie d’Afrique du Nord, notamment après les révoltes en Tunisie et en Libye. Ils sont arrivés pour la plupart sur l’île de Lampedusa, territoire italien de 20 km2 situé à moins de cent kilomètres des côtes nord-africaines.
 
Le représentant en Italie du Haut commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR), Laurens Jolles, a critiqué devant la presse « le ton alarmiste » adopté par les autorités italiennes pour évoquer l’immigration en provenance d’Afrique.
 
Selon M. Jolles, 23.000 personnes sont arrivées depuis le début de l’année de Tunisie et la majeure partie d’entre elles sont déjà reparties dans d’autres pays européens.
 
Dans la même période, environ 8.000 migrants sont venues de la Libye en guerre, alors que 700.000 autres fuyant les combats dans ce pays ont été accueillies en Tunisie, en Egypte et dans d’autres pays africains, a observé ce responsable du HCR.
 

 
 

France: un opposant tunisien dénonce le « traitement indigne » des migrants


 
 
ANSA, le 6 mai 2011 à 15h39 GMT
 
PARIS, 06 Mai 2011 (AFP) – L’opposant tunisien Mustafa Ben Jaafar a interpellé, vendredi dans une lettre, le président Nicolas Sarkozy sur le « traitement indigne » réservé aux migrants tunisiens en France et appelé à revoir la coopération avec la Tunisie nouvelle.
« Je suis venu spécialement de Tunis ce matin pour déposer une lettre adressée à M. le président de la République française pour poser la question du traitement injuste et indigne des immigrants tunisiens », a expliqué M. Ben Jaafar à des journalistes venus assister à la remise de cette lettre à l’Elysée.
Le leader du Forum démocratique pour le travail et les libertés (FDTL) a dit avoir demandé à Nicolas Sarkozy « à ce qu’un traitement plus humain soit accordé à ces migrants », compte tenu de la transition démocratique en Tunisie.
Depuis la fuite du président Ben Ali en janvier, plus de 20.000 Tunisiens ont gagné l’île italienne de Lampedusa pour se rendre, pour la plupart, en France. Mais le gouvernement français a adopté une politique de fermeté, multipliant depuis deux semaines les opérations policières et les reconduites aux frontières.
« Moi, ce que je vois sur les écrans, j’en suis offusqué, je pense que tout le peuple tunisien est très touché par cette manière de traiter les Tunisiens qui ne sont ni des criminels, ni des terroristes », a déclaré M. Ben Jaafar, 71 ans.
« Ce n’est pas toute la Tunisie qui est en train de déferler sur la France », a estimé cet opposant de longue date au président Ben Ali, qui pourrait se présenter à la présidentielle prévue après l’élection le 24 juillet d’une Assemblée constituante.
La France pourrait ainsi aider ces migrants tunisiens en leur donnant « une formation » pour qu’en cas de retour dans leur pays, « ils ne rentrent pas comme ils sont venus », a-t-il suggéré, reprenant une proposition de l’opposition socialiste française et d’ONG.
Le secrétaire général du FDTL a dit aussi qu’il espérait qu’à terme « un nouveau partenariat sera fondé avec les pays amis, et en premier lieu avec la France », appelant de ses vœux à « une stratégie de co-développement ».

Reuters, le 5 mai 2011 à 10h20 GMT
 

INTERVIEW-Europe failing Tunisia, says regional lender


 
 
* Support disappointing, says African Development Bank
* Tunisia important as starting point for Arab world revolts
 
* Failure to help Tunisia more could mean shakier transition
 
 
By Matthew Tostevin
 
TUNIS, May 6 (Reuters) – Europe should be doing more to support Tunisia to ensure swift reforms that will set an example in the rest of North Africa, the regional head of the Tunis-based African Development Bank said.
 
The bank is a key lender to Tunisia and the $500 million it is giving in emergency budget support matches help from the World Bank. About another $200 million is coming from Europe, nearly half of that from former colonial power France.
 
Jacob Kolster, responsible for Tunisia, Libya and Egypt at the AfDB, said Europe should be doing more to back the country where the spreading revolt in the Arab world began with the toppling of Tunisia’s authoritarian ruler in January.
 
« I’m frankly a little bit disappointed with the outpour of real financial support, » he told Reuters. « Here is a golden opportunity to try and help North Africa to bring itself closer to what the occidental world believes is good governance. »
 
In addition to the emergency support, Tunisia estimates it needs about $4 billion in foreign loans to get through the turmoil after the revolution, which has knocked an economy that lacks the oil and gas resources of its neighbours.
 
Libya’s war has been an additional blow; Tunisian workers are no longer sending remittances from there, wealthy Libyans have stopped visits for cheap medical care and tens of thousands of Libyan refugees have crossed the border.
 
Economic growth this year is seen at 1-1.5 percent.
 
Kolster said Western countries as a whole needed to do more for Tunisia, but it was especially important for Europe given Tunisia’s proximity, historical ties and the tide of jobless Tunisians trying to seek work in Europe.
 
Tunisia’s fragility was underlined on Thursday by protests which sprang up after a former minister warned that loyalists of ousted President Zine al-Abidine Ben Ali could mount a coup if Islamists won an election in July. [ID:nLDE7441PD]
 
Kolster said Europe should extend the kind of economic benefits it does to Balkan states seen as potential EU members even if Tunisia is never considered as a possible member itself.
 
« I would have expected massive grant support, » said Kolster, for helping to build political institutions and civil society that would « cement the gains of what came out from the blood, sweat and tears of young people taking to the streets ».
 
Europe has pledged to step up support for North Africa.
 
But it also faces demands elsewhere with Libya at war and Egypt needing assistance after the fall of its authoritarian regime. Egypt is a much more important regional player than Tunisia when Western countries are considering where to spend.
 
« If they fail, I think Tunisia will pull through, but they may pull through in a different way, » said Kolster.
 
« Maybe slower, more risky, maybe where there are more risks of reversals than if there were a real firm helping hand across the pond. »
 

Hani défend Rajhi et crie au complot… américain


Selon Abdelwahab Hani, leader du parti Al-Majd, la transition démocratique tunisienne serait manipulée par une organisation rattachée aux services de renseignements américains. Info ou intox?
Par Ridha Kéfi
D’ici l’élection de l’Assemblée constituante, le 24 juillet, les Tunisiens doivent s’habituer au régime d’une bombe «médiatique » par jour. Ainsi, après celle déclenchée, avant-hier, par l’ex-ministre de l’Intérieur Farhat Rajhi, ce fut au tour de Abdelwahad Hani, fondateur et leader du parti Al Majd, de faire exploser la sienne, jeudi, dans une interview à la radio Chems FM.
M. Hani exige des explications
Surfant sur la vague Rajhi, dont la vidéo de l’entretien explosif diffusé sur Facebbok a connu un buzz monstre sur la Toile, provoquant même des manifestations hostiles au gouvernement de transition à Tunis et dans d’autres villes du pays, l’ancien exilé politique retourné en Tunisie après la révolution du 14 janvier a exigé, dans son entretien avec Shems FM, que M. Rajhi s’explique davantage sur les «vérités» qu’il semble détenir sur le soi-disant «gouvernement de l’ombre». «M. Rajhi possède des vérités qu’il doit livrer aux Tunisiens sur les ondes de cette radio ou une autre ou sur une chaîne de télévision. Il doit le faire aujourd’hui, avant demain», a souligné M. Hani.
«L’opinion publique est méfiante et se pose beaucoup de questions ces derniers temps (…) Le gouvernement doit répondre! Moez Sinaoui n’en fait pas partie. Il ne sait rien et n’a pas à s’exprimer! C’est au Premier ministre ou au président de la république par intérim qui doivent s’adresser au peuple sur les chaînes nationales pour clarifier les choses», a déclaré le juriste. Qui a proposé la création d’une commission d’enquête indépendante sur les faits énoncés par l’ancien ministre de l’Intérieur, et qui répondrait aux questions suivantes: Qui nomme les ministres du gouvernement provisoire? Qui nomme les membres de la Haute instance pour la réalisation des objectifs de la révolution? Qui nomme les gouverneurs? Qui nomme les directeurs généraux des administrations publiques?»
Des mains étrangères manipulent-elles l’avenir des Tunisiens?
Poursuivant sur sa lancée, le leader d’Al Majd, a cru devoir s’insurger aussi contre la Haute Instance pour la réalisation des objectifs de la révolution, la réforme politique et la transition démocratique présidée par Yadh Ben Achour. Selon lui, cette commission a exclu de nombreuses personnalités qui auraient dû y siéger. Il a cité Ahmed Ben Salah, l’ancien ministre de Bourguiba et chef du Mouvement de l’unité populaire (Mup). Pis: la «commission Ben Achour» prêterait trop l’oreille à une organisation américaine émargeant sur les services secrets des Etats-Unis, l’International Foundation for Electoral System (Ifes), créée par George Bush père pour manipuler les élections dans les pays en transition et qui, selon les mots de Hani, «va nous amener au bord précipice, comme elle l’a déjà fait en Géorgie et ailleurs.»
Où M. Hani a-t-il puisé ses informations? «Ce sont des informations précises documentées», répond-t-il, en citant des sources internationales dignes de foi, notamment le site Réseau Voltaire. Selon M. Hani, «les membres de l’Ifes campent dans les coulisses de la Commission Ben Achour, discutent avec les commissions techniques chargées de l’organisation de la prochaine élection et fourrent leur nez dans les secrets de l’Etat tunisien» (sic !). Et M. Hani de sonner l’alerte générale: «Cette organisation douteuse est en train d’orienter l’avenir électoral de la Tunisie».
Le leader d’Al-Majd en rajoute une couche en s’en prenant à la multinationale états-unienne Microsoft, qui louerait, elle aussi, ses services à la «Commission Ben Achour», décrite ainsi comme une instance au service d’intérêts étrangers et, surtout, américains.
Le «manque de transparence» dont fait montre cette Instance ou le gouvernement provisoire, M. Hani les attribue à deux facteurs: «le manque d’expérience» de leurs membres, à moins que ces derniers ne soient animés d’une volonté de laisser des «mains étrangères manipuler l’avenir des Tunisiens».
Un besoin de visibilité médiatique et politique?
Voilà pour les faits. Reste à s’interroger sur les motifs qui ont poussé M. Hani, qui n’est pas du genre à s’engager dans les chemins tortueux de la manipulation médiatique, à se lancer dans des accusations aussi graves.
Il serait malvenu d’expliquer les griefs exprimés par M. Hani à l’encontre de ce qu’il appelle la «Commission Ben Achour» par le fait qu’aucun membre de son parti, nouvellement créé, n’y a été coopté.
L’argument selon lequel M. Hani cherche, à travers son soutien appuyé à Farhat Rajhi et sa charge contre la «Commission Ben Achour» et le gouvernement provisoire, à s’assurer une meilleure visibilité médiatique et politique, est également très malvenu. On voudrait bien croire que nos hommes politiques sont au-dessus de ce genre de calculs électoraux, étriqués et égoïstes, sachant que la situation sécuritaire dans le pays est si volatile et instable qu’un mot de trop (ou de travers) peut y déclencher un incendie.
Nous n’avons aucune raison de ne pas croire M. Hani, qui assure détenir des «informations précises et documentées», mais, comme dans le cas de Rajhi, nous voudrions en savoir davantage, avoir des preuves de ses accusations. Le président par intérim doit-il aussi constituer une commission indépendante pour entendre M. Hani et enquêter sur ses allégations, si grave et si dérangeantes, et pas seulement pour la «commission Ben Achour» et le gouvernement provisoire?
La source est-elle « digne de foi»?
Reste que nous voudrions exprimer ici quelque réserve sur la source «digne de foi» que cite M. Hani à l’appui de ses affirmations.
Le site Réseau Voltaire que cite M. Hani, dirigé par Thierry Meissan, autour du célèbre ouvrage mettant en doute l’authenticité même des attentats du 11 septembre 2001, n’est pas au-dessus de tout soupçon. Et pour cause: il avait été manipulé, au moins une fois, par les services de propagande de Ben Ali. Réseau voltaire avait en effet affirmé, dans un article intitulé ‘‘La France coopérerait aux assassinats politiques perpétrés par le Mossad’’ http://www.voltairenet.org/article164902.html, mis en ligne le 12 avril 2010, en citant l’enquête du journal tunisien ‘‘Dounia El Watan’’, proche des officines de Ben Ali, que l’assassinat du dirigeant du Hamas Mahmoud Mabhouh à Dubaï, le 20 janvier 2010, le bombardement du siège du Fatah à Tunis, le 1er octobre 1985, ainsi que l’assassinat d’un autre leader palestinien, Khalil Al-Wazir (dit Abou Jihad), le 16 avril 1988, à Sidi Bou Saïd, ont été rendus possibles grâce à l’implication d’Ahmed Bennour, un ancien responsable sécuritaire de la Tunisie, réfugié en France après la prise de pouvoir de Ben Ali.
Nous savons aujourd’hui qui, de Ben Ali et Bennour, a été le véritable agent du Mossad en Tunisie et qui, des deux hommes, a participé activement à l’assassinat en Tunisie des leaders de l’Olp. De là donc à donner foi, les yeux fermés, à des informations publiées par le Réseau Voltaire, il y a un pas que M. Hani aurait dû se garder de faire. A moins qu’il ait d’autres sources plus fiables. Auquel cas, nous voudrions en savoir plus avant de donner foi à ses propres allégations.
Cela n’empêche, que nous attendons aussi une réaction de la part de la «Commission Ben Achour » et du gouvernement provisoire. Les Tunisiens doivent savoir la vérité…
(Source: « Kapitalis », le 6 mai 2011)

 
 
 

Ces pouvoirs dont nous sommes otages


Nadia Omrane
 
À tout seigneur, tout honneur : si(re) Beji Caïd Essebsi est un beldi tombé dans la potion magique bourguibienne. Il nous a refait le numéro en arabe dialectal dans le texte, joue au cabotin et se plaît à lui-même. Il interpelle le journaliste qu’il reconnaît, charrie une jeune femme qui le questionne et sombre dans la trivialité.
 
Sur le fond, il se montre plutôt positif envers le RCD, excroissance maligne du PSD, ce vieux parti national dont il est lui-même issu : aussi édicte-t-il que les responsables du RCD ne seront privés de leur droit à l’éligibilité qu’à raison de la dernière décennie, avec prescription (et blanchiment) pour les années antérieures. Pour le reste, il se moque d’Ennahdha dont le leader aurait reconnu, après le 7 novembre 1987, Ben Ali maître ici-bas après Dieu là-haut.
 
Il saupoudre son costume de Bourguibien laïque de paillettes coraniques. En grand bourgeois, il met en garde grévistes et sit-inners contre le découragement et le départ des investisseurs étrangers face au charivari, et il s’émeut de la zizanie que la Tunisie introduit entre les pays européens. Non, il n’ira pas chercher au fond de l’eau les corps gonflés des noyés de l’exil économique car il « gouverne sans état d’âme » (déclarait-il sur France 24).
 
Nous demandons au Premier des ministres (c’est là tout son pouvoir d’une vague légitimité !) de gouverner avec moins de suffisance et plus d’autorité, avec une obligation d’efficacité.
 
Car en face de lui, il y a le pouvoir de la rue : toute la semaine en plein coeur de la capitale, avenue Bourguiba entre 12h et 18h, ça gesticule et ça crie au porte-voix des slogans où l’on entend parfois : « Caïd Essebsi ya jebben » et « démission du gouvernement ».
 
Le vendredi à sa spécificité : hizb Ettahrir ou approchants et infiltrés du RCD prient et psalmodient que par le fer et le sang, ils mourront pour le Prophète. Les mêmes salafistes qui ont profané à Djerba ces derniers jours le tombeau d’un saint îbadiste vieux de mille ans vouent aux gémonies et à la peine capitale les laïques blasphémateurs. Cela finit en bagarre, jet de pierres et grenade lacrymogène, quand ce ne sont pas les flics qui manifestent eux-mêmes.
 
Les samedi et dimanche après-midi, jours de foot, un joli monde de casseurs se déploie au stade pour faire la démonstration, en un jeu de massacre, de la révolution pour les nuls !
 
En revanche au Palais du gouvernement, des hôtes de marque se pressent pour soutenir la révolution tunisienne : de petits comme Arnaud Montebourg ou Lech Walesa sur qui on peut compter et de grands comme les présidents de l’Union européenne et de la Banque mondiale qui vont faire les comptes pour nous : ils ont du pain sur la planche !
 
Dans le pays les sit-inners s’établissent, les grévistes se relaient, le Kef puis Monastir baissent leurs rideaux et les coupeurs de routes bloquent tout trafic commercial. Ces pauvres gens ne sont pas des brigands de grand chemin mais trop longtemps privés de tout, ils en redemandent et dans l’urgence. Contre l’oubli de leurs revendication, en ce 1er mai des jeunes gens entonnent ce chant : « sa nouwasilou al kifa7, besmi el 3amel wel fala7 »
 
L’UTICA pour sa part, débarrassée du racket des Trabelsi et compagnie, se charge des réclamations du patronat : les dédommagements des dégâts de la révolution sont trop faibles et trop lents à leur goût ! Ils escomptent bien puiser les premiers dans l’escarcelle de l’aide internationale. Certes, le business est utile à la croissance, à l’emploi et au développement du pays, mais un bon audit indiquera qui de ces patrons s’acquitte au juste vraiment de ses charges sociales et des impôts à payer.
 
En attendant, ces pouvoirs que sont mouvements sociaux et patronaux font le lit de la gabegie tandis que les investisseurs étrangers, telle cette compagnie australienne d’exploitation du gaz, déménage de Sfax en grande pompe.
 
Le pouvoir de l’argent est redoutable, surtout quand il s’agit d’argent occulte : qui paye donc tous ces désaxés, ces délinquants, ces affidés d’une voyoucratie encore non démantelée, qui mettent le feu au pays, aux prisons et généralisent troubles intertribaux, bagarres citadines et incendies ? Qui rémunère d’avance les voix de futurs électeurs, anticipant la dénaturation de la démocratie ?
 
Et puis il y a le pouvoir de la haute instance pour la réalisation des objectifs de la révolution que l’on croyait seulement éclairante et consultative. D’arbitraire (de sa composition) en arbitraire (de se prendre pour le pouvoir de décision), cette commission a fini par parvenir au compromis historique d’un code électoral amendé : l’article 15 jette hors éligibilité tous les responsables du RCD depuis 23 ans au grand dam de Beji Caïd Essebsi qui réduit la période d’ostracisme au dix dernières années. Voilà un conflit d’autorité entre deux pouvoirs illégitimes qui va paralyser l’avancée vers le 24 juillet.
 
À chacun sa date clé : 1991 marqua un tournant avec l’éradication insoutenable du mouvement islamiste : torture, une dizaine de milliers d’homme d’embastillés et même au moins une douzaine de morts selon Amnesty International ! 2002 est un autre tournant avec la révision constitutionnelle, l’institution d’une quasi présidence à vie en toute impunité !
 
Entre ces deux dates, notre coeur, notre raison, notre morale ne choisissent pas, sachant qu’en dehors de l’appareil du RCD tout un système d’allégeance et de connivence d’hommes d’affaires, de journalistes, de syndicalistes, et même de chefs de parti d’opposition et de prétendus militants des droits de l’homme, a soutenu, encouragé, couvert, la monstrueuse débâcle de notre République.
 
Nous ne souhaitons pas de liste noire de triste mémoire et de sombre augure mais nous ne sommes ni pour la clémence ni pour la miséricorde : il faut que les salauds soient punis ! C’est à la magistrature de se mettre au travail en cessant de se disputer le pouvoir judiciaire, entre commission, syndicat et association ! Seule une justice transitionnelle pourra distinguer le bon grain de l’ivraie. Devant les urnes, l’électeur aura de la mémoire et au besoin, un journalisme honnête lui rappellera qui fut qui et qui fit quoi. Et Dieu reconnaîtra les siens…
 
« Les siens » pour Dieu, ce n’est pas forcément le pouvoir d’Ennahdha, qui se prétend seul dépositaire de la religion, et dont on ne comprend plus le discours, un jour blanc, un jour noir et tout le reste en gris ! Car Dieu ne peut être l’otage de qui que ce soit, pas plus que les simples citoyens qui se disent fatigués, inquiets et même écœurés, car pour eux la révolution fut une libération et la démocratie attendue doit être un équilibre des pouvoirs dans la paix civile et non dans cette confusion et ce début d’anarchie.
 
(Source : « Alternatives citoyennes », Mai 2011)

 

Tunisie – Un Libyen pour tous, tous pour un Libyen


 
Sur fond de révolution et de crise, il y a encore de la place pour s’occuper des 35’000 réfugiés libyens. Il y a de ces initiatives spontanées qui rappellent heureusement que nous sommes encore capables de tendre la main à notre semblable. De nombreuses familles tunisiennes accueillent les familles chez elles et partagent depuis février leur vie quotidienne avec leurs hôtes particuliers. Les femmes s’organisent cuisinent ensemble, trouvent des solutions pour que chacun trouve sa place dans cette nouvelle configuration.
 
Pour exemple cette association Benevolus qui a vu le jour, il y a peine deux mois, portée par un élan de solidarité. Un médecin neurologue Karim Ben Youssef qui manifeste devant l’ambassade de Libye à Tunis et qui se porte volontaire pour aider concrètement les réfugiés, rejoint par une équipe à l’image de la jeunesse tunisienne surdiplômée : un infographiste, un réanimateur anesthésiste, une psychologue, des médecins assistants, un artiste tous avec des petits boulots précaires mais qui trouvent du temps pour soulager la peine des réfugiés libyens.
 
Partout où nous allons nous entendons parler de ces rescapés qui se trouvent actuellement plutôt dans le sud, à devoir loger d’urgence, à soigner pour des post-trauma surtout chez les femmes et les enfants, les personnes âgées étonnamment résistent mieux car déjà habituées à 10 ans d’embargo et de règne despotique, tout ce qui vient après ne peut être que meilleur selon elles.
 
L’association depuis ses trois tentes érigées dans le jardin des Droits de l’Homme à Tunis reçoit les dons, nourriture, médicaments, jouets, habits, couvertures puis organise des caravanes en partance pour le Sud.
 
J’ai aussi rencontré des hommes d’affaires libyens de la diaspora qui font du fundraising pour participer financièrement à l’organisation humanitaire.
 
Que faut-il penser de tout cela ? Alors que le Sud émerge à peine de sa révolution qui a entraîné une grave crise économique et sociale, ce même Sud délaissé trouve encore assez de force et de générosité pour ouvrir grand ses frontières et ses portes à 35 ‘000 réfugiés. Malgré l’afflux massif de plus de 1’400 personnes par jour, les frontières demeurent ouvertes.
 
Voilà peut-être la leçon tunisienne !
 
http://www.facebook.com/pages/BENEVOLUS
 
(Source: http://regardscroises.blog.tdg.ch/ le 06.05.2011)

 
 
 
 
 
 
 
 

Médias et politique: Emoi et moi


 
Par Lotfi Ziadi*
Délibérément ou inconsciemment, la nouvelle chaîne de télévision tunisienne «Attounisia» vient d’introduire un nouveau genre dans la pratique journalistique en Tunisie, il s’agit de ce que les chercheurs en sciences de l’information et de la communication appellent la «peopolisation politique», et ce en présentant deux acteurs de la vie politique nationale: Hamma Hammami et Radhia Nasraoui, en «tourtereaux politiques», lors de son émission (hiwar khass», diffusée actuellement, quotidiennement et en boucle.
 
Phénomène récent, mais qui n’a pas tardé à enflammer les passions, aux États-Unis, en Grande-Bretagne, en France…, la peopolisation politique est l’investissement des médias par les acteurs politiques à travers la mise en scène de leur intimité.
Ce dévoilement approuvée et consentie de la vie privée, même s’il ne doit pas être confondu avec les pratiques sauvages des paparazzis, qui s’immiscent dans l’intimité des gens, sans s’y être autorisés, est déontologiquement condamnable pour plusieurs raisons.
En effet, l’objectif de la peopolisation politique n’est autre que l’instrumentalisation des médias par l’étalage de l’intimité, à des fins électives. Il s’agit donc d’une médiatisation subjective commandée et dirigée par les sujets, en dehors de toute autorité du diffuseur, voire avec sa bénédiction.
Les règles fondamentales d’une pratique saine du journalisme, à savoir l’objectivité et la neutralité, sont ainsi délibérément bafouées. En résulte une dichotomie entre le rôle essentiel des médias, qui consiste à servir la démocratie et donc le citoyen, et les intentions subjectives et manipulatoires du sujet, objet du processus de médiatisation.
En adoptant ce genre de pratique, «Attounisia» a, de sa part, volontairement abandonné la logique «civique» pour s’inscrire dans une logique «commerciale» à long terme, étant dans une phase expérimentale, certes forcée, pour des raisons juridiques, mais que les responsables de la chaîne tentent d’exploiter à bon escient pour gagner en notoriété et dévoiler leurs logiques éditoriales.
Les procédés de mise en scène, les éléments discursifs et non discursifs utilisés dans cette pratique journalistique confirment, par ailleurs, les choix éditoriaux et le dispositif télévisuel de la chaîne. Le décor, les angles de prise de vue, la musique, le registre émotionnel (larmes, soupires des sujets …) sont, en effet, les fondements du discours adopté par la chaîne et dont les responsables s’efforcent de présenter les contours à leur futur public.
En encourageant la politique spectacle, «Attounisia» suit certes les nouvelles tendances en matière de programmes télévisuels, sauf que ce procédé est, d’une part, dangereusement manipulatoire et favorise, d’autre part, le paraître sur l’être. Or, dans cette délicate phase de transition que nous vivons et pour bâtir un socle démocratique solide et viable, le peuple tunisien a besoin d’idées, de débats, de programmes, d’orientations constructives et non de manipulation, d’images façonnées, de discours émotionnels et de tromperies communicationnelles.
Le public a certes besoin de mieux connaître les acteurs de la vie politique, pour se forger les plus claires des idées, mais l’apparence ne doit pas supplanter la réalité, être n’est pas paraître.
Il ne faut pas s’exhiber pour exister, il faut avoir des idées et surtout être capable de les exhiber.
(*) Dr en journalisme et en communication
(Source: « Kapitalis », le 6 mai 2011)

Tunisie : le coup d’état le plus drôle de l’histoire


 

Nous sommes plusieurs à avoir regardé les différentes parties de la vidéo de M. Farhat Rajhi, ses interventions à la radio depuis et surtout son intervention télévisée où il a affirmé « les journalistes m’ont piégé » qui ressemble étrangement au fameux « ghaltouni ». Notons tout de même qu’entre ses deux premières interventions radiophoniques, il a eu besoin d’un délai (lui permettant de se concerter avec les personnes qui tirent les ficelles derrière lui). Ce qui me désole c’est la naïveté de mon peuple, celui qui a conduit à cette révolution de la dignité, celui qui a montré l’exemple au monde entier, celui dont on parle partout, celui qui mérite le prix Nobel de la paix. Aujourd’hui, je laisse tomber mon combat, aujourd’hui je suis bien consciente que ma chère patrie court tout droit au chaos à cause d’un homme avide de pouvoir qui a eu conscience de son capital sympathie auprès du peuple et qui a décidé de l’utiliser comme un tremplin sans apporter une quelconque preuve à ce qu’il avance. Les groupes Facebook demandant à M. Rajhi de devenir président de la République prolifèrent depuis et cela ne m’étonne guère. M.Rajhi a même osé discréditer l’armée, elle qui a refusé de tirer sur le peuple avant le 14 janvier, elle qui, depuis, a assuré la sécurité du pays au péril de sa vie, elle qui continue de risquer sa vie à nos frontières avec la Libye, elle qui s’est même chargée d’enlever les ordures quand l’esprit citoyen a fait défaut. C’est ce qui m’a le plus choquée dans les propos de l’ancien Ministre de l’Intérieur. Je tiens quand même à préciser que son changement de poste est peut-être du au fait qu’il s’est mis sur le devant de la scène quand le gouvernement a décidé de réviser la loi de finances 2011 en octroyant un budget supplémentaire alors qu’il fallait attendre l’officialisation de la loi au lieu de céder à la démagogie. Pourquoi vous n’en parlez pas ? Pourquoi entretenir les théories de complot contre vous ? Seriez-vous tombé dans la bassesse et la manipulation pour accéder au pouvoir ? Finalement, vous n’avez rien de différent par rapport aux dictateurs. Le roi est mort, vive le roi : serait-ce votre devise ou votre slogan pour votre campagne ? En réaction à votre intervention télévisée où vous n’assumez pas vos propos, je suis encore plus convaincue que vous l’avez fait non pas parce que vous aurez reçu des pressions ( encore une théorie qui verra le jour par des personnes qui veulent juste conduire notre Pays à la guerre civile , au régionalisme et à sa chute économique) mais plutôt parce qu’on vous a demandé des preuves de vos accusations et que vous n’en aviez pas. La seule solution consistait alors pour vous de vous rétracter en entretenant la théorie du complot qui affirmera que c’est à cause des soi disant pressions que vous aurez reçu. Je sais d’avance que vous allez vous ériger en ‘Superman’ de la Tunisie démocratique, les prochaines heures et les prochains jours le confirmeront dans l’objectif d’accéder au pouvoir et d’y rester. Cela est inadmissible que vous ayez besoin de conduire votre pays au chaos pour pouvoir gagner des voix. Je me pose une question: maintenant que l’on sait que vous n’avez qu’une envie ( le pouvoir absolu) , pourquoi ne pas avoir mené votre campagne dans les règles de l’art et affronté vos concurrents sur la scène politique avec la déontologie et les codes de bonne conduite nécessaires au lieu de provoquer cette tentative de coup d’Etat ? Finalement la Tunisie ne connaîtrait peut être pas des élections libres et démocratiques en 2011, et passerait d’un coup d’Etat « médical » à un autre « populiste ». Pour toutes ces raisons, M.Rajhi, je retire tout le respect et toute l’admiration que j’ai pu avoir envers vous, vous ne les méritez pas. Je sais d’avance que je serais attaquée de tous bords suite à mon article mais j’assume mon point de vue et je me battrais jusqu’au bout pour faire de mon pays un exemple mondial qui redonnera espoir à tous les opprimés sur cette terre. On me traitera de RCDiste (chose à laquelle je suis allergique tellement ces derniers ont fait du mal à mon pays, à mes frères et sœurs martyrs qui sont tombés sous les balles) et cela me confortera dans l’idée que la population est malheureusement manipulée à ses dépens.

Source : « Espace Manager » Le 06-05-2011

Les révélations de “M. Propre” créent une onde de choc en Tunisie


 

“Farhat Rajhi : l’homme par qui le scandale arriva ?”, lance sur son blog Nadia from Tunis. L’ancien ministre de l’intérieur du gouvernement Essebsi, dont le “limogeage” avait déjà fait grand bruit en mars, a créé une nouvelle onde de choc en Tunisie. “Comme beaucoup d’entre vous, je me suis retrouvée hier soir, déconcertée au départ, puis partagée entre l’hilarité et l’incrédulité devant la fameuse vraie fausse caméra cachée de Farhat Rajhi”, confie Nadia.

Dans un entretien avec Hamdi Ben Salah, un journaliste blogueur tunisien, filmé selon lui à son insu et diffusé tard mercredi 4 mai, celui que les Tunisiens ont surnommé “M. Propre” a, à nouveau, fait le ménage. Règlement de comptes ou volonté de faire éclater sa vérité ?, se demandent les Tunisiens. Face à la polémique suscitée par cette vidéo, M. Rajhi a répondu par une interview sur Radio Express FM entre 3h et 4h du matin (à écouter en arabe).

Dans la vidéo, l’ancien ministre de l’intérieur revient tout d’abord sur les conditions de son éviction. De la version officielle selon laquelle il aurait démissionné de son poste, M. Rajhi dit tout simplement “le premier ministre [Béji Caïd Essebsi] ment”. Il ajoute que lors de sa tentative de faire le ménage au sein du ministère de l’intérieur, il s’est heurté à beaucoup d’opposition et que les nominations de RCDistes aux postes de gouverneurs ont été faites contre son gré.

Pour Nadia from Tunis, “il n’y a pas de gros doutes là-dessus. BCE en chef d’orchestre aux ordres indiscutables a surement poussé ce bisounours hors du ministère de l’intérieur car ne correspondant pas à ses critères”. Par ailleurs, poursuit-elle, “les nominations douteuses de gouverneurs RCDistes ont par ailleurs déjà fait scandale, et il ne s’agit pas là encore de révélations fracassantes”.

L’ancien juge revient ensuite sur sa nomination, après son “éviction” du gouvernement, à la tête du haut comité des droits de l’homme. “Selon lui, la pression populaire, sur Facebook notamment, lui a valu cette nomination pour faire taire les critiques et les bavardages suite à son départ précipité. Il déclare que Facebook est une arme puissante qui permet de veiller sur la bonne marche du pays”, commente la blogueuse Nadia.

Troisièmement, l’ancien ministre de l’intérieur évoque “l’existence d’une sphère d’influence dirigée par des Sahéliens qui œuvrent pour garder le pouvoir”, rapporte Nadia. Il accuse à cet égard Kamel Ltaief, un ancien proche de Ben Ali, d’être à l’origine de ces manipulations au sommet de l’Etat. Des accusations qui ont été presque immédiatement démenties par l’intéressé dans un entretien sur Radio Mosaique FM jeudi 5 mai au matin.

Pour le blogueur Sami Ben Abdallah, Kamel Ltaief est en effet une personnalité controversée. “Il ne faut pas oublier que c’est Kamel Eltaief qui a été le président bis de la Tunisie de 1987 à 1992 et l’homme qui a inventé le ’système’ Ben Ali. De 1984 à 1987, Kamel Ltaief forme un couple politique avec Zine el Abidine Ben Ali qui l’aurait consulté avant d’entreprendre son coup d’Etat de novembre 1987″, estime le blogueur. “Aux lendemains de la révolution en Tunisie, Mohamed Ghannouchi a commis des fautes politiques impardonnables en faisant appel à Hedi Baccouche, Hakim el Karoui et à Kamel Ltaief afin de le conseiller”, poursuit-il. Ce dernier aurait ainsi fait deux victimes : Abdallah Kallel et Farhat Rajhi.

Source: “Le Monde.fr” Le 05-05-2011

Tunisie: mystérieuses évasions de prisonniers


 

Environ 300 détenus se sont évadés le 29 avril de la prison de Gafsa dans le sud-ouest de la Tunisie après le déclenchement d’un incendie dans une cellule. Le même scénario s’est produit quelques heures plus tôt dans une prison à Kasserine (ci-dessus).

Copie d’écran de TN médias

Des évasions à répétition dans les prisons inquiètent la population tunisienne.

Encore une évasion de prisonniers: 58 détenus se sont évadés de la prison de Sfax dans le sud de la Tunisie après avoir mis le feu à deux cellules de leur établissement carcéral, a annoncé jeudi l’agence officielle TAP. L’évasion a eu lieu dans la nuit de mercredi à jeudi.

Ce n’est que le dernier épisode d’une étrange série: Plus de 1000 prisonniers avaient fait le mur, le 29 avril, des prisons de Kasserine et de Gafsa, dans le sud-ouest du pays. « Ces opérations synchronisées laissent perplexes et alimentent l’inquiétude des Tunisiens » souligne le site tunisien Kapitalis qui explique que la hausse récente de l’insécurité dans le pays conjugué à ces mystérieures évasions alimentent toutes sortes de rumeurs.

« Selon des témoins oculaires, habitant non loin des lieux, le silence de la nuit de mercredi à jeudi a été rompu par des tirs aux alentours de la prison. Ces mêmes témoins insistent sur une « aide de l’extérieur de la prison » fournie aux évadés par plusieurs personnes cagoulées et munies d’armes blanches, à bord d’une voiture immatriculée », rapporte Saïd ben Kraiem dans La Presse.

« Des centaines de kilomètres séparent les lieux d’évasion. Pourtant, le modus operandi est le même » s’interroge Soufiane ben Farhat, également dans La Presse qui, se plaignant du peu d’informations fournies par les autorités, évoque un « mensonge par ommission ».

Faut-il y voir des agissements d' »hommes de main de l’ancien régime » qui s’unissent pour « instaurer le règne de la peur » en Tunisie, comme le suggère le journaliste Benoît Delmas dans une tribune publiée dans Le Monde ces derniers jours?

Des évasions massives s’étaient déjà déroulées au cours du mois du soulèvement populaire qui a provoqué le 14 janvier la chute du régime du président Zine El Abidine Ben Ali. Fin janvier, le ministre de la Justice avait appelé ces détenus, estimés à 9.500 détenus, à retourner en prison.

« On nous avait promis, solennellement, une enquête minutieuse et exhaustive. Et que ses conclusions seraient publiées. Les mois passent. On attend toujours », regrette Soufiane ben Farhat.

Source : « L’express » Le 06-05-2011

Tunisie, la laïcité en danger ?


 

Dans un paysage politique en recomposition, les citoyens s’initient à la démocratie. La question de la place de la religion cristallise les tensions, à trois mois de l’élection d’une Assemblée constituante.

Désormais, en Tunisie, les débats politiques sur les prochaines échéances électorales dament le pion aux matchs de football. Mais au sortir d’une manifestation, Ali, architecte, est désenchanté : « Ben Ali a su nous unir, nous avons fait bloc contre lui, et maintenant nous sommes divisés. Et il est malheureusement clair que la primauté est donnée à la politique et non aux aspirations du peuple. »

Depuis le 14 janvier, la Tunisie tangue sous le souffle d’une révolution qui a fait apparaître une société civile vigilante, composée d’innombrables associations citoyennes et humanitaires ainsi que d’une cinquantaine de partis politiques. Quels sont les objectifs de ces derniers ? À quoi servent toutes les commissions qui ont été instituées ? Quel serait le bon mode de scrutin alors que l’Instance supérieure pour la réalisation des objectifs de la révolution vient de présenter son projet de décret-loi pour l’élection de la Constituante ? Quelles sont les chances d’instaurer une véritable parité hommes-femmes ? Quelle place réserver aux anciens caciques du Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD, l’ancien parti au pouvoir, désormais dissous) dans les prochaines institutions ? Ces questions troublent les Tunisiens, qui s’initient à la démocratie tout en craignant de perdre certaines de leurs libertés.

Double discours

Appelés à voter pour former uneAssemblée constituante le 24 juillet, ils ont pleinement conscience des enjeux, alors que la plupart feront valoir, souvent pour la première fois, leurs droits d’électeurs.

Durant l’ère Ben Ali, le RCD avait en main toutes les cartes du jeu politique. Aujourd’hui, elles sont redistribuées. Mais au profit de qui ? « Le RCD n’est plus, mais ses membres n’ont pas disparu, ils étaient près de 2,5 millions, remarque Kamel, ancien militant syndicaliste. Des responsables du RCD ont créé des partis. De toute évidence, ils pensent récupérer des sympathisants. Mais le plus inquiétant, c’est la division des Tunisiens entre pro- et anti-Ennahdha : en l’absence d’autres leaders, c’est le parti islamiste qui occupe la scène. »

Ce mouvement cristallise, en effet, toutes les craintes des militants des droits de l’homme et de la laïcité : si Allah s’en mêle, la Constituante pourrait conduire à une catastrophe. L’intrusion dans le jeu politique d’Ennahdha, absent de la révolution, suscite un malaise, car le parti utilise la foi comme instrument politique. Après avoir fait profil bas, clamé leur adhésion à la démocratie et promis de préserver tous les droits et libertés acquis, y compris ceux des femmes, ses militants ont investi aussi bien les mosquées que les anciennes cellules du RCD.

Religion d’état ?

Leurs réseaux mis en place, certains dirigeants du parti islamiste ont changé de ton et ne cachent plus leur projet de « réislamiser » la Tunisie avec une application graduelle de la charia, même au niveau économique. « Nous avons été persécutés sous Ben Ali et nous continuons à être victimes de l’intolérance, proteste Hela, une étudiante en économie qui arbore un niqab depuis la révolution. Nous devrions être libres d’être ce que nous sommes. »

Le regain de popularité d’Ennahd­ha a été conforté par les apparitions spectaculaires de salafistes affichant des slogans prônant un retour au califat et à l’obscurantisme. De quoi effrayer tout pratiquant pieux rejetant la violence. Vient ensuite le malentendu autour de la laïcité, devenue le grand enjeu postrévolutionnaire. Le premier article de l’actuelle Constitution dispose que « la Tunisie est un État libre, indépendant et souverain ; sa religion est l’islam, sa langue l’arabe et son régime la République ».

Mais qui, de la Tunisie ou de l’État, a pour religion l’islam ? Sur ce point, progressistes et islamistes s’opposent dans la perspective de l’Assemblée constituante. Les partis politiques plus anciens, eux, se taisent tandis qu’Ennahdha laisse croire que la laïcité revient à bannir la religion de la société. Maya Jribi, secrétaire générale du Parti démocratique progressiste, est pratiquement la seule à démonter le double discours du mouvement islamiste, alors qu’Abdelaziz Belkhoja, du Parti républicain, veut rassembler les forces progressistes sous une bannière unique.

Si Ben Ali a exploité la menace islamiste pour étouffer la société, cette même société doit aujourd’hui s’émanciper, se remobiliser autour d’idéaux partagés par le plus grand nombre. Le défi est immense. « Il faut interpeller le peuple, affirme l’avocate Bochra Belhaj Hmida, figure de l’Association tunisienne des femmes démocrates. On ne peut plus permettre qu’une minorité mène le jeu ; c’est le contraire de la démocratie que nous voulons. » Et il y a urgence, selon Fayçal, un habitant de Tataouine : « Méfiez-vous de la démocratie des ventres vides ; sinon, cette démocratie sera bradée pour une poignée de dinars, le 24 juillet prochain. »

Source : « Jeune Afrique » Le 06-05-2011

La démocratie naissante en Tunisie fait saliver les investisseurs français


 

La Tunisie nouvel eldorado des investisseurs français ? Oui, mais pas tout de suite. La promesse d’une démocratie stable renforce l’attractivité du pays, qui séduit grâce à sa compétitivité, une main d’œuvre très qualifiée, et sa proximité culturelle avec la France. Mais si la plupart des investisseurs comment à imaginer leur implantation, ils sont suspendus aux résultats des élections du 24 juillet prochain, qui désigneront une assemblée constituante.

« On va enfin pouvoir faire du business correctement ». Comme Eric Labonne, patron de L&L Consultants Associés, une entreprise d’assistance juridique, les investisseurs français voient la Tunisie post-révolution de jasmin d’un nouvel oeil. Depuis la chute du régime de Ben Ali, le 15 janvier dernier, et la constitution d’un gouvernement provisoire qui doit déboucher le 24 juillet sur l’élection d’une Assemblée constituante, la promesse d’une démocratie stable et de réformes économiques favorisant les investissements redonne confiance aux investisseurs français.

Thierry Miremont, directeur de Photowatt, une entreprise française spécialisée dans l’énergie solaire, est bien décidé à profiter du marché en plein boom des énergies renouvelables, un des domaines où la Tunisie fait figure de pays moteur en Afrique. « Le régime de Ben Ali, caractérisé par les passe-droits, l’opacité et la corruption, ne m’inspirait pas du tout confiance, alors que maintenant je veux m’y implanter le plus vite possible », sourit ce chef d’entreprise.

La France, premier investisseur mondial dans le secteur industriel

Avec 800 millions d’euros d’investissements en 2010 selon le ministère des Finances tunisien, la France est le premier investisseur dans le secteur industriel (sauf dans l’énergie) et occupe le troisième rang en valeur derrière les Emirats arabes unis et le Royaume-Uni. Réputée pour la qualité de ses ressources humaines, la Tunisie devrait continuer à attirer les entreprises en quête d’externalisation de leur main d’œuvre. « La proximité des tunisiens avec la culture française et la qualité du personnel sont d’énormes atouts pour nous. La possibilité d’une démocratie stable rend la Tunisie beaucoup plus attractive que d’autres pays comme le Maroc par exemple », explique Asma Aïdi, tunisienne et chef de projet chez Steria, une multinationale en conseil informatique et infogérance.

La perte de compétitivité liée aux augmentations de salaires (10%) depuis la révolution de jasmin ne rebute pas les entreprises déjà implantées dans le pays, comme Alstom. « La situation est un peu difficile mais Alstom est en Tunisie depuis longtemps et ne voit aucune raison de ne pas y être pour longtemps encore », affirme Paul Moneyron, premier vice-président d’Alstom Power Service. L’enjeu pour ces entreprises déjà implantées : récupérer les marchés publics à venir… Ou s’implanter sur les marchés qui vont s’ouvrir grâce à l’arrivée de la démocratie, comme la culture et l’édition. Sous Ben Ali, la censure empêchait la vente de livres jugés subversifs. « La révoltuion a créé un marché énorme à prendre sur les livres. Les livres auparavant interdits vont devenir attirants », se réjouit-on aux éditions Calmann-Levy. L’imparatif : s’installer vite pour éviter que le secteur ne soit « pris d’assaut » par d’autres entreprises.

« Un paradis économique en devenir »

Les investisseurs français sont donc dans une démarche de prise de contacts, d’évaluation des possibilités. Car si la Tunisie pourrait effectivement devenir l’eldorado des investisseurs, ceux-ci restent suspendus aux résultats des élections du 24 juillet. « Personne n’investira avant les élections car d’une part le gouvernement provisoire n’a pas les moyens de lancer de grands projets, et d’autre part le score des islamistes est source d’inquiétude », explique Vincent Morel, de la société de climatisation Airwell. Les investissement directs étrangers (IDE) dans les secteurs de l’industrie manufacturière et de l’énergie ont connu respectivement une baisse de 23% et de 30,8% sur un an au premier trimestre 2011, à cause de la révolution. Mais les investisseurs, qui préfèrent être prudents, sont optimistes. « Etant donné l’évolution de la situation, peu de monde pense que les situation sera problématique après les élections, poursuit Vincent Morel. Pour tout le monde, la Tunisie est un paradis économique en devenir ».

Source: ”La Tribune” Le 06-05-2011

Tunisie-Politique: Compromis sur l’article 15 de l’élection de la Constituante!


 

Il faisait l’objet de tension au sein de la Haute Instance pour la Réalisation des objectifs de la révolution, de la réforme politique et de la transition démocratique et le gouvernement provisoire, que préside Yadh Ben Achour. “Il“, c’est l’article 15 du décret-loi relatif à l’élection de la Constituante. Un compromis semble avoir été trouvé entre ses membres de cette instance. C’est ce qu’a déclaré M. Ben Achour à la TAP, tout en précisant cela est intervenu suite à la rencontre, mardi 3 mai 2011, entre le Premier ministre du gouvernement provisoire, Béji Caïd Essebsi, avec les membres du bureau de l’instance.

Ce compromis est à même de permettre au pays de sortir de sa crise politique et de trouver un terrain d’entente entre le gouvernement et la haute instance.

M. Ben Achour a indiqué, au cours d’une réunion de l’Instance, que le Premier ministre soumettra au conseil des ministres de ce vendredi 6 mai un projet d’amendement de l’art 15 qui prévoit l’interdiction aux membres du gouvernement de se présenter aux élections de la Constituante, à l’exception de ceux qui n’ont pas adhéré au RCD sous l’ancien régime. Mais seulement, puisque cet article prévoit également l’exclusion des personnes ayant assumé des responsabilités au sein des structures du RCD et celles qui avaient exhorté le président déchu à se porter candidat à l’élection présidentielle de 2014. Deux listes nominatives seront établies à cet effet par décret présidentiel, sur proposition de la haute instance, rapporte la TAP.

Source: ”wmc” Le 06-05-2011

La Tunisie fait peur aux investisseurs


 

La Tunisie demeure-t-elle attractive? Plusieurs investisseurs étrangers, en l’occurrence italiens, se posent cette question à la suite des dégâts subis, pendant la révolution ou après, par plusieurs entreprises étrangères installées en Tunisie . Aujourd’hui, les questions de la stabilité politique, de la reprise économique et même de la montée au pouvoir des islamistes sont au centre de toute les inquiétudes.

Selon Ferruccio Bellicini, secrétaire général de la chambre tuniso-italienne du commerce et de l’industrie (CTICI), avant la révolution du 14 janvier, 850 entreprises italiennes travaillaient en Tunisie, tous secteurs confondus. Aujourd’hui, seulement 650 sociétés italiennes ont repris leurs activités. Il estime que sur 15 sociétés italiennes ayant subi des actes de vandalisme et de pillage à différents niveaux, 7 ont été complètement détruites et incendiées pendant la révolution.

Plusieurs facteurs peuvent expliquer la reprise partielle de l’activité des entreprises italiennes. Pour coimmencer le ralentissement des opérations douanières et les problèmes de réception des commandes des clients et donneurs d’ordres italiens. La cessation d’activités de certaines sociétés s’explique aussi, selon Ferruccio Bellicini, par des raisons sécuritaires. « Certaines entreprises ont reçu des menaces directes de la part des travailleurs qui revendiquent une augmentation de salaires. Nous sommes actuellement en négociation avec l’UGTT et le patronat de l’UTICA pour que le problème soit résolu dans les plus brefs délais », relève-t-il. « Malgré tout, la Tunisie demeure un site d’investissement attractif qui jouit d’un capital de confiance lui permettant d’être une destination privilégiée pour les investisseurs étrangers ».

« Le climat des affaires vit présentement une profonde métamorphose »

Pour Skandar Lachker, directeur de la société Pietra Nobile, une entreprise d’import-export de marbre filiale du Groupe Italien MARMOLUX, le climat des affaires vit une profonde métamorphose. « Plusieurs secteurs ont été gravement affectés par les troubles sociaux de ces derniers temps. Ainsi, nous avons de plus en plus de mal à nous approvisionner en matière première. Aujourd’hui, l’accès aux carrières de marbre des régions enclavées comme Kasserine, Sidi Bouzid ou du kef devient de plus en plus difficile. Certains sites sont définitivement fermés. La plupart des routes menant aux zones de production du marbre sont actuellement bloquées. Les populations de ces régions revendiquent la propriété de ces terrains exploités jusque là par des entrepreneurs étrangers ou tunisiens. Cette situation de chaos pourrait s’avérer catastrophique pour l’activité économique en Tunisie », estime-t-il.

« Les élections du 24 juillet pèseront lourd sur le cours des évènements »

Selon Skandar Lachkar, les investisseurs italiens croient encore en la Tunisie. « Même aux périodes les plus dures, note groupe a maintenu ses liens avec ce beau pays. Nous avons décidé de renforcer notre présence avec l’ouverture d’un bureau et la mise en place d’une usine de découpe de marbres. Pietra Nobile compte également inaugurer prochainement son Showroom à l’Ariana. Le montant global de notre investissement est de l’ordre de 11 millions de dinars », indique-t-il. » Mais des doutes demeurent sur le retour à la stabilité politique du pays. Il s’agit d’une condition préalable à la poursuite de la reprise économique. Les récentes manifestations orchestrées par certains islamistes tunisiens et leurs revendications extrémistes accentuent le sentiment d’insécurité ressenti par les investisseurs étrangers. Plusieurs interrogations tourmentent leurs esprits: Peut-on faire confiance aux islamistes? Nos intérêts seront-ils bien préservés? L’éventuelle ascension des islamistes au pouvoir fait peur à beaucoup d’investisseurs étrangers. A mon avis, les élections du 24 juillet pèseront lourd et redistribueront de nouveau les cartes du jeu économique dans notre pays ».

Source: “econostrum” Le 06-05-2011

C’est «le monde à l’envers!», estime Mustapha Kamel Ennabli, à propos des notations souveraines de la Tunisie


 

Par Amel Belhadj Ali

«Il est quand même surprenant que les agences internationales de rating aient assez vite apprécié la situation politique instable de la Tunisie et l’ont déclassé aussi rapidement. Alors qu’elles n’avaient pas auparavant estimé que pendant 23 ans, la Tunisie ne répondait pas aux critères minimum de ce que l’on peut appeler stabilité politique » a indiqué non sans une pointe d’ironie, Mustapha Kamel Ennabli, gouverneur de la Banque centrale lors d’une rencontre avec les représentants du secteur privé, organisée jeudi 5 mai à l’IACE.

La notation souveraine de la Tunisie avait suscité pas mal de remous à la fin du mois de janvier 2011 et n’avait pas été appréciée par les hauts responsables tunisiens. «C’est le monde à l’envers et la preuve que les agences de rating ont mal jugé la situation dans le pays», a réfuté M. Ennabli, lors d’une rencontre jeudi 5 mai à l’IACE, arguant que le passage de la Tunisie d’une ère de totalitarisme à une ère démocratique est le meilleur garant de la stabilité du pays. Les investisseurs tunisiens et étrangers doivent saisir l’évolution positive du pays. «Il faut capitaliser sur l’avenir de la Tunisie et savoir prendre des risques».

Les agences de notation internationales devraient donc observer plus de retenue dans l’évaluation de la situation de la Tunisie. La rapidité dont elles ont fait preuve dans la dégradation de la note souveraine du pays prouve le peu de confiance qu’elles ont dans la capacité de la Tunisie à retomber sur ses pieds. La condamnation a été trop précipitée!

Les agences de notation Moody’s, Standard and Poor’s et Fitch Ratings avaient abaissé la note de la Tunisie en raison des«incertitudes économiques et politiques qui pèsent sur le pays». Moody’s justifie sa décision par «l’instabilité du pays, due au récent changement inattendu du régime, résultant d’une crise politique qui a débuté par des émeutes sociales». Elle avait insisté sur la poursuite des troubles et la situation politique «qui mettent en danger la stabilité du pays».

Etrange! Autant de sévérité dénote du mépris dont font preuve ces agences vis-à-vis d’un pays comme la Tunisie qu’elles estiment incapable de se remettre sur les rails assez rapidement.

Malgré toutes les perturbations qui se sont produites en Tunisie et qui sont attendues dans un pays qui vient de vivre une révolution dont les répercussions sont cosmiques, le pays reprend du poil de la bête et l’appareil productif recommence à fonctionner. Pour preuve, les exportations qui ont réalisé une croissance de plus de 11% depuis le début de l’année.

Ce sont des indices révélateurs de la réactivité du Tunisien et de sa capacité à s’adapter à toutes les situations aussi difficiles soient-elles.

Source: “wmc” Le 06-05-2011

Tunisie, un front pour la république et la modernité est né


 

«Lam Echaml» est le nom du front qui vient de naitre, de l’union d’une quarantaine d’associations, initiatives et personnalités indépendantes, et a posteriori, de partis politiques. Les représentants de « Lam Echaml », ont réuni ce matin les journalistes pour exposer leur philosophie et lancer un appel à tous les partis politiques, qui partagent leurs principes, à se joindre à eux. Après une première réunion élargie tenue le 29 avril dernier, le front a fait une déclaration qui résume ses principaux idéaux. A savoir : le régime républicain et les valeurs de modernité, le respect des libertés individuelles et publiques, l’égalité totale entre les femmes et les hommes, la séparation entre la religion et la politique et l’attachement à la culture et à la civilisation de la Tunisie. Membre de cette initiative, Moncef Ben Slimane, explique toutefois que le but immédiat du front est non pas d’être une force électorale, mais de réunir le maximum de monde, qui prône les mêmes idéaux pour défendre ces acquis et ces valeurs. « Pour que le peuple tunisien trouve qu’il existe une force conséquente et non pas de petits groupes épars. C’est une instance de veille contre les dépassements des partis ou autres », dit-il. Fawzia Charfi, universitaire, explique que parmi les préoccupations futures du front est d’être vigilant quant à la durée de vie de la constituante. Bahri Ben Yahmed, cinéaste, ajoute que cette coalition est une force qui dénonce les pressions et les abus dont sont victimes, entre autres, les artistes. «Lorsque un rappeur invité par le parti Ennahdha a appelé au meurtre d’un cinéaste, ni le parti ni le ministère de la culture ne l’ont clairement dénoncé. Aujourd’hui, il y a une cinéaste femme qui a fait l’objet d’un grand tollé et qui ne se sent plus en sécurité dans son pays. Nous voulons défendre les libertés individuelles, réinstaurer la liberté de penser et de travailler aux artistes, sans qu’ils ne soient une cible pour une certaine catégorie qui n’adhère pas à leur vision », a-t-il dit. Moufida Belghith, avocate et présidente d’une association, révèle qu’une commission a été chargée de contacter des partis politiques et les inviter à se joindre au mouvement «pour s’unir sur la base des mêmes principes, pour dessiner l’avenir du pays, et appeler à ce que la société civile participe largement à la vie politique». Moncef Ben Slimane se montre optimiste quant à l’avenir de cette initiative : »je suis sûr que dans une quinzaine de jours, des partis politiques donneront un point de presse pour annoncer leur adhésion à Lam Echaml. ».

Source: “GlobalNet” Le 06-05-2011

Tunisie-Education: Sauver l’université


 

Sauver l’université – Les vulnérabilités de l’université tunisienne s’aggravent jour après jour. Elle est censée jouer son vrai rôle, ce qui n’est pas justifié dans le contexte tunisien. L’université tunisienne est marginalisée, et mal appréciée. C’est pourquoi il faut remodeler son système de fonctionnement et trouver des solutions fiables pour la faire sortir de cette situation critique. Par essence, l’homme a la capacité de se changer et de faire changer. Donc, le changement est possible dans notre cas puisqu’on a pu bouleverser tout un système qui a résisté pendant 23 ans. La révolution tunisienne est devenue comme un modèle pour les autres pays. Pourquoi ne serions-nous pas un modèle par notre université et ne deviendrions-nous pas parmi les meilleurs au monde ? Impossible n’est pas tunisien. Nous avons prouvé à chaque occasion que nous sommes capables de métamorphose. Il s’agit de faire une simple analyse et de savoir où se trouve le problème. Pour traiter cette situation, il faut revenir aux sources qui se résument en deux causes très importantes. D’une part, la détérioration de l’enseignement de base et, d’autre part, l’entourage familial et son rôle primordial dans l’orientation éducative de l’étudiant. Je pense que ces deux causes ont influencé directement le système éducatif tunisien. Pour réparer, il est nécessaire qu’on débute par les racines du problème. Par conséquent, il faut que les esprits changent. La conscience d’une nécessité de transmutation doit être présente. A mon avis, la solution se trouve en premier lieu au sein de la famille qui semble être l’espace qui aide les futurs employés à avoir des compétences spécifiques et distinctives. On doit en faire des gens capables de critiquer et dénier toutes sortes d’automatismes. Il faut changer les cerveaux pour que tout aille vers le mieux. L’université tunisienne souffre parce qu’en fait tout le système éducatif est en crise. Pour la rendre une université type qui génère des étudiants compétents et aptes à répondre aux exigences du marché, on doit améliorer l’enseignement de base, ainsi que l’enseignement secondaire pour, au bout du compte, recevoir à l’université une élite. Revenir donc aux sources est considéré comme l’une des solutions qui pourrait sortir l’université tunisienne de sa phase de déclin. Quant au niveau des choix de spécialisation durant la phase secondaire, l’élève doit choisir sa branche préférée selon des critères spécifiques. Il est inexcusable de lui accorder une spécialité qu’il ne maîtrise pas juste pour la simple raison qu’il l’aime. Pour qu’on choisisse une branche, on doit savoir ses vraies compétences et ses réelles qualités. Il ne faut pas se spécialiser dans un domaine juste parce que nos parents le souhaitent ou parce qu’il garantit un bon travail avec un salaire respectable. On doit être objectif, rationnel et raisonnable lors d’un choix. Le développement d’une meilleure capacité de raisonnement est nécessaire durant cette phase éducative. En choisissant la branche convenable, l’élève aura une chance d’exceller dans sa spécialité puisqu’il a les capacités et le background nécessaires. Mais le problème est que le système en Tunisie n’assure pas cette continuité de spécialisation car il existe une coupure entre l’enseignement secondaire et l’enseignement supérieur. Personnellement, j’ai eu connaissance du cas d’une bachelière section lettres et dont le choix universitaire s’est porté sur la médecine ?!! A noter qu’elle n’a pas pu poursuivre son cursus universitaire vu qu’elle n’a ni les capacités ni les prérequis nécessaires. Assurer la continuité entre l’enseignement secondaire et l’enseignement supérieur est l’une des options qui peut rendre l’université un espace dont l’intelligence et la qualité des formations constituent un véritable avantage comparatif.

Source: “Afrique en ligne” Le 06-05-2011

Ajmi Lourimi : « Qu’on nous juge sur nos actes »


 

Membre du bureau exécutif d’Ennahdha, Ajmi Lourimi détaille pour Jeune Afrique les intentions des islamistes tunisiens : parité, charia et économie.

Jeune Afrique : Des dirigeants d’Ennahdha disent vouloir réinstaurer progressivement la charia, n’est-ce pas en contradiction avec les intentions démocratiques annoncées par le parti ?

Ajmi Lourimi : Ce ne sont là que des interprétations et des déformations de leurs propos. Nous nous positionnons de manière franche, dans un contexte de démocratie, en faveur des égalités et des libertés, sans remettre en question les acquis de la société tunisienne. L’application de la charia ne figure pas dans notre programme politique et nous nous y tiendrons. C’est sur nos actions que nous demandons à être jugés et non sur des intentions que des malveillants nous prêtent.

Ennahdha se disait proche de l’AKP turc. Or les grandes lignes de son programme économique semblent se situer à l’opposé de la libéralisation pratiquée par la Turquie.

La Tunisie ne peut se contenter d’une croissance comprise entre 4,5 % et 5 %. Afin d’enclencher un réel développement, nous nous fixons un objectif de croissance à deux chiffres. Pour cela, le modèle turc est intéressant, mais nous tenons compte aussi des spécificités tunisiennes. Nous ne devons plus être dépendants de l’Europe, il nous faut travailler plus avec l’Afrique et les pays arabes. Notre objectif est de développer au plus vite les régions et de rééquilibrer le pays.

Comment expliquez-vous l’absence de femmes dans le paysage politique tunisien ?

Ennahdha adhère totalement au principe de parité, mais il semble que ce point ait été négligé au sein des autres formations, alors que les femmes ont été partie prenante de la révolution.

Source : « Jeune Afrique » Le 05-05-2011

Interview de Farhat Rajhi

«J’ai été piégé par les deux journalistes»


 

Question: Voilà que vous faites de nouveau l’actualité après vous être éclipsé de la scène. Que s’est-il passé au juste ?

Farhat Rajhi: Non, je ne fais pas l’événement. Il y a juste que beaucoup de journalistes m’ont demandé des interviews, mais je ne pouvais les satisfaire compte tenu de mes obligations professionnelles.

 

Mais il se trouve que j’ai cédé devant l’insistance des deux jeunes journalistes m’ayant assuré que l’interview serait publiée sur un site internet et c’est pour cela que je les apostrophais « ne notez pas cela » concernant certaines questions sensibles.

Mais il y avait plus d’une caméra fixe ?

 

Effectivement. Ils ont placé deux caméras sur le bureau et je pensais que c’était pour prendre des photos, car l’enregistrement par l’image suppose, à mon sens, des appareils bien plus performants…

 

Sauf que vous parliez en toute aisance et avez fait des déclarations jugées comme étant des révélations véridiques par les uns et de la fiction des attaques et une tentative de semer la discorde par d’autres.

 

J’ai la conviction que cette Révolution est l’œuvre des jeunes. Et quand de jeunes journalistes se sont adressés à moi j’ai jugé que c’était de mon devoir d’être sincère avec eux convaincu que je suis que l’avenir leur appartient… Cette discussion avec ces jeunes devait dans ma conviction, demeurer comme vous le dites vous autres journalistes « off the recorder ». C’est un principe éthique fondamental dans votre métier et le journaliste doit garder ces affirmations pour lui pour que cela lui serve de repère dans l’analyse des réalités du pays.

Ces «déclarations » publiées en violation de ce principe ont dès lors été quelque part perçues comme une violation de mon devoir de réserve, alors que ces affirmations je les avais avancées sans arrière-pensées, ni objectifs haineux. Le seul objectif espéré, du moins par moi, c’était l’information saine et responsable.

 

Or Kamel Letaïef a déclaré que vous avez choisi le moment de faire ces déclarations et que vous les avez fait « coincider » avec l’arrestation de Mohamed Ali Ganzouî ?

 

Non, le rendez-vous de l’interview avait été choisi par les journalistes une semaine auparavant. Et puis d’après les médias, Ganzouî que je ne connais pas personnellement avait été arrêté le mercredi en fin d’après-midi alors que l’interview s’était déroulée durant la matinée du même jour.

 

Oui mais Kamel Letaïef déclare que vos déclarations portent atteinte à l’armée et seraient assimilables à une haute trahison.

 

C’est grave comme accusation. Car cela me place à la même enseigne que les pratiques du président déchu alors qu’il ne s’agit en réalité que d’une approche personnelle dans l’analyse de la situation dans le pays et ce dans le cadre d’un échange de points de vue avec les journalistes et ce, comme cela se produit dans plusieurs pays, pour le bien de la nation et pour lui éviter d’entrer dans la spirale de la violence.

 

Comme beaucoup de Tunisiens j’ai écouté votre interview sur Facebook, puis celle de Kamel Letaïef sur ShemsFM, le matin, et encore l’après-midi sur MosaïqueFM, lequel a été précédé par la déclaration du porte-parole du Premier ministère. Je trouve que l’interview de Kamel Letaïef durant la matinée était confuse. Mais l’après-midi le contenu de sa déclaration sur MosaïqueFM est porteur des mêmes accusations que celle de Moez Smaoui (Premier ministère) : à savoir l’atteinte à la loyauté de l’armée et la tentative de semer le trouble… Pensez vous qu’il y a eu au préalable coordination entre les deux parties…

 

C’est votre conclusion et c’est la même que celles qu’ont tirées et communiquées plusieurs personnes…

Est-ce à dire que tout le monde me fera ce même reproche… Quant à ce «régionalisme», ce que j’entendais par Sahéliens ce sont des personnes bien précises géographiquement du Sahel, mais qui ne sont pas représentatives de tous les habitants de cette région.

Mais j’insiste encore sur l’Armée : je n’ai eu nulle intention de porter atteinte à l’armée et si c’était le cas, pourquoi n’aurais-je pas évoqué la sécurité nationale ? Je réitère mon respect, donc, à l’Armée nationale et les forces de l’ordre tout en demeurant convaincu qu’il faut certaines réformes fondamentales ce qui leur assurerait un rendement adéquat à la situation actuelle. Quant à cette question de maturité politique, je considère que j’ai été appelé à la rescousse à un certain moment et j’ai accompli mon devoir dans les limites de mes possibilités envers mon pays.

J’ai toujours été transparent. Et je vous ai expliqué dans quelles conditions j’ai fait ces déclarations. J’ose espérer que les personnes sages ne feront pas dans l’extrapolation, car, jamais, je ne chercherai à destabiliser le pays. Il faut en effet se méfier des extrapolations. Et surtout, ne jamais oublier que le fondement de l’homme est dans ses bonnes intentions.

Source: “Le Temps” Le 06-5-2011

 

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