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TUNISIE : LE VIOL DES AMES
Professeurs complices de fraude
Les chemins de l’enfer sont pavés de bonnes intentions
Dans les établissements où les examens du baccalauréat se déroulent, l’administration remet pourtant à tous les professeurs convoqués à la surveillance des imprimés du Ministère contenant les instructions nécessaires et prévenant contre toutes sortes d’attitudes laxistes de nature à encourager ou à faciliter la fraude pendant les épreuves.
De plus le proviseur du lycée, en même temps directeur du centre d’examen, tient toujours, avant la date du baccalauréat, une réunion d’information avec ses professeurs pour leur rappeler les règlements en vigueur relatifs à cette importante échéance. Pendant l’examen, ce responsable et bien d’autres collaborateurs veillent, en visitant et revisitant les salles, à empêcher justement les cas de fraudes individuelles ou collectives. Mais ce contrôle s’avère parfois insuffisant, ce dont profitent certains candidats qui bénéficient en plus de la complicité de leurs surveillants. Un inspecteur du secondaire qui fut nommé directeur de centre de correction à maintes reprises affirme que l’infraction est courante et que régulièrement on enregistre des cas plus ou moins graves de ce genre de faute professionnelle. L’enquête qui s’ensuit est menée par une commission dont les membres sont chargés de réunir tous les éléments permettant d’incriminer ou de blanchir les candidats et leurs surveillants. Pour ce qui est des sanctions décidées, elles diffèrent en fonction de la gravité de l’infraction et peuvent coûter à l’administré en faute un blâme, une mise à pied ou même son poste. En effet, les cas de révocation existent malgré leur rareté.
Les nouveaux et les anciens
Contrairement à ce que l’on peut croire, les professeurs punis ne sont pas toujours des cadres trop jeunes et inexpérimentés, qui traitent avec leurs élèves comme s’ils étaient leurs camarades ; même les plus anciens peuvent être tentés. Ayant exercé pendant de longues années dans leur établissement, certains d’entre eux se familiarisent avec ses responsables au point de se croire assez ” couverts ” pour s’autoriser quelques abus pendant la surveillance de l’examen national. La complicité de fraude peut être signalée par des rapports confidentiels émanant du principal responsable du centre de l’écrit, mais des plaintes d’élèves ou de parents peuvent aussi présider à l’enquête instruite autour d’un délit présumé.
Une faille quelque part
Nous avons rencontré également un directeur de lycée et deux professeurs qui nous ont parlé des conditions dans lesquelles se déroule la surveillance au baccalauréat. Tous trois sont d’accord pour dire qu’en règle générale, rien n’est laissé au hasard sur les lieux de l’examen. A l’intérieur de la salle, les deux enseignants surveillants sont priés d’être extrêmement vigilants et de signaler tout comportement suspect au directeur du centre ; ils ne peuvent en tout cas rien décider de leur propre chef. Tout comme le public dont ils ont la responsabilité, ils ont été prévenus contre les infractions et leurs conséquences. Si celles-ci se produisent en dépit du contrôle, ou bien elles sont rapidement découvertes au niveau du centre d’examen, ou bien les professeurs correcteurs s’en rendront compte. Sinon alors, c’est quelque part une faille ou une négligence qui ont renforcé la tentation des fraudeurs et de leurs complices.
Une question de principe
” En réalité, affirme le directeur de lycée, je suis dans mon établissement celui qui porte le plus de responsabilités à l’occasion du bac. Tout doit passer par moi. C’est une épreuve terriblement stressante pour tous les directeurs de centres d’examen. Mes collaborateurs sont là, mais je ne me contente jamais de leur aide. En ce qui concerne la prévention des fraudes, je ne vous le cache pas, j’ai mes informateurs sur la collaboration et je m’appuie sur eux. Je me fie aussi à mon intuition et à mon expérience pour anticiper les infractions éventuelles. Par exemple je ne désigne pas, pour surveiller ensemble dans la même salle, deux collègues trop familiers l’un avec l’autre ; ceux dont je connais le laxisme sont accompagnés de surveillants intransigeants. Je multiplie les allées et venues dans les couloirs signalant à tous ma présence, je contrôle par moi-même la répartition des candidats dans leurs salles. Il m’est arrivé de soupçonner deux collègues enseignants et d’envoyer au centre de correction une note les concernant. Heureusement, les correcteurs n’ont commis aucune irrégularité qui justifie mes doutes. Je me rappelle cependant qu’un collègue est venu un jour de surveillance me demander de le changer de salle parce qu’il a constaté la présence parmi les candidats d’un fils de parent. Le père de cet élève l’avait auparavant contacté et avait sollicité un coup de pouce en faveur de l’adolescent si l’occasion lui en était offerte. Geste très honnête qui a sans doute été mal apprécié par le parent et son fils. C’est à mon avis une affaire de principe avant toute autre chose : quand on attache du prix à la crédibilité de notre enseignement et à nos diplômes, on refuse d’instinct de se faire complice d’une fraude. Nous devons au contraire enraciner des valeurs positives dans l’esprit de nos jeunes. Nous ne les aidons pas en favorisant la triche. Quel que soit l’argument qui la défend, la fraude ne produit que des générations de cancres incapables de penser par eux-mêmes et de décider seuls de leur avenir. Le jour où l’on pensera le contraire, ce sera la pire catastrophe pour notre système éducatif ! “
Badreddine BEN HENDA
(Source: “Le temps” (Quotidien – Tunisie) le 6 juin 2009)
Lien:http://www.letemps.com.tn/
Deniers publics: Quand on use et abuse des voitures de service
samedi 06 juin 2009
Plus de 20 mille voitures de service. Onze équipes de contrôle sont chargées de relever leur utilisation illégale. Mais les astuces ne manquent pas…
Ayant pour objectif d’assurer les meilleures prestations au niveau de l’administration tunisienne, les voitures de service sont souvent utilisées illégalement par plusieurs acteurs dans le domaine, (chauffeurs voire responsables…).
Malgré les mesures prises par le Premier ministère ainsi que les instructions données en ce sens, nombreux sont ceux qui n’hésitent pas à utiliser ces véhicules pour leurs besoins personnels. Ils encourent des risques au détriment de leur profession tout en négligeant les charges supplémentaires facturées sur le compte de la communauté nationale. Les onze équipes chargées de cette mission n’arrivent pas à éradiquer définitivement cette pratique. En revanche les responsables parlent d’une baisse du taux de ces abus lors de ces dernières années.
Des voitures portant des plaques minéralogiques faisant référence à un ministère quelconque nous en voyons partout tout au long de la journée. Cette flotte fait partie intégrante des outils de travail de la fonction publique. Il s’agit d’ailleurs de l’un des moyens indispensables pour assurer le bon déroulement des tâches au niveau local, régional et même national. Mais hors des horaires administratifs, les véhiculent continuent de circuler plus ou moins librement. Nombreux sont les chauffeurs qui les utilisent pour leurs propres intérêts et ce, au détriment de la communauté nationale qui paye et supporte les charges. Il est très courant d’apercevoir des voitures de service lors des sorties en famille alors qu’elles sont supposées être dans les parcs des directions de tutelle. Pis encore. Les chauffeurs les mobilisent pour leur propre usage et ce en complicité avec les responsables des parcs. Ces derniers sont censés les contrôler rigoureusement alors qu’ils ne le font pas assez souvent. Ils partagent les mêmes profits paraît-il ?
Parc auto riche
Nous comptons en Tunisie plus de 25 mille voitures administratives. Un parc automobile riche et bien nourrit afin d’assurer le bon déroulement du travail au sein des institutions. Toutefois, des abus de toutes sortes sont en train d’être commis malgré les efforts de contrôle des services concernés. En plus de l’organisation interne, onze équipes sont chargées de cette mission à travers toute la République. Elles procèdent en concertation avec les agents de police selon un plan de travail établi. En effet, la direction de contrôle détermine ces opérations en fonction des endroits et des artères où l’on peut enregistrer ce genre d’infractions. Mais il leur reste difficile d’éradiquer définitivement ce comportement ou ces pratiques. Car il s’agit entre autres de question de mentalité qui reste difficile à changer.
En contre partie, une source préférant de garder l’anonymat déclare que le taux d’infractions est en régression. Des rapports périodiques sont adressés au Premier ministère. Ils démontrent que la moyenne de ces abus tend vers la baisse. Toutefois beaucoup reste à faire notamment au niveau de la sensibilisation des agents concernés. Ils doivent faire l’objet de plus de rigueur et surtout de contrôle pour préserver les biens de l’Etat.
Plusieurs circulaires ont été envoyées aux ministères et les collectivités publiques et locales pour mieux gérer les voitures administratives, les contrôler rigoureusement et maîtriser les dépenses relatives aux carburants. Des directives qui ne sont pas toujours appliquées à la lettre, c’est ce qui explique d’ailleurs que les agents concernés circulent toujours librement. Ces rappels à l’ordre restent sans résultats fructueux.
Sana FARHAT
Consommation abusive de carburants
Pour mieux gérer les dépenses de carburants le Premier ministère a appelé à l’application d’un ensemble d’instructions rigoureuses. En fait les voitures de service doivent indispensablement être utilisées selon les besoins en la matière. Elles ne doivent circuler que suite à un ordre de mission tout en disposant d’un carnet de bord qui englobe toutes les informations sur le véhicule. Par conséquent, un système de contrôle interne est supposé être instauré dans toutes les institutions concernées essentiellement les directions chargées de cette tâche. Dans une deuxième phase, les contrôleurs des dépenses publiques ont pour tâche de superviser ou de vérifier la consommation de l’énergie à travers un ensemble de mesures. Par ailleurs et pour mieux gérer les dépenses en la matière, les agents sont confrontés à des sanctions en cas de détermination de fraudes comme la consommation excessive de carburant ou le blocage de compteurs de voitures.
Et les accidents de la circulation
Faisant fi des facteurs de sécurité et le Code de la route, plusieurs agents de la fonction publique n’hésitent pas à commettre des fautes en conduisant les véhicules de service illégalement. Ils sont parfois responsables d’accidents graves chose qui pourrait coûter cher à tous les concernés.
(Source: “Le Temps” (Quotidien – Tunisie) Le 6 juin 2009)
Lien: http://www.letemps.com.tn/
Science & Santé:
Chirurgie esthétique : le torchon brûle avec la France
03/06/2009 15:05:49 – Jeune Afrique- Par : Samy Ghorbal –
Très mal vécues par les professionnels tunisiens, les accusations et attaques des spécialistes français n’ont pas réussi à tarir le flux de patients venant se faire opérer en Tunisie.
Les Français seraient-ils mauvais perdants ? Une chose est sûre en tout cas : après avoir été, dans un premier temps, pris de court par l’essor de la chirurgie esthétique en Tunisie et par l’engouement de leurs patients à traverser la Méditerranée, ils ont durci le ton puis organisé la riposte. « Depuis la diffusion, mi-2005, sur France 2, d’une enquête à charge du magazine Envoyé spécial, nous avons dû faire face à une campagne de dénigrement systématique, note un praticien tunisien qui souhaite conserver l’anonymat. Nos collègues français ont d’abord tenté de mettre en cause la probité et la compétence de nos chirurgiens. Puis, voyant que l’argument ne prenait pas, ils ont concentré leurs attaques sur le suivi postopératoire en cas de complications, en expliquant que nous n’étions pas capables de l’assurer, en raison de l’éloignement. »
La bataille n’était pas que médiatique. Cette année-là, le gouvernement tunisien a supprimé la TVA de 6 % dont les étrangers devaient s’acquitter pour les soins médicaux. De son côté, en juillet de la même année, le code du tourisme français subissait un léger lifting : les agences de voyages de l’Hexagone n’étaient plus autorisées à contribuer, de manière directe ou indirecte, à la vente de prestations de chirurgie esthétique sous peine de retrait de leur licence.
L’argument a fait mouche dans une partie de l’opinion. Mais n’a pas réussi à tarir le flux de patients français – environ 5 000 l’an dernier, dont près de 90 % de femmes – convaincus de la compétence des plasticiens tunisiens, dont les honoraires sont nettement moins élevés que ceux de leurs confrères européens. Une rhinoplastie (opération du nez) qui coûte 6 000 euros en France, reviendra 2 300 à 2 600 euros en Tunisie (4 300 à 4 800 dinars), y compris le voyage et le séjour de convalescence de 5 jours dans un hôtel 4 étoiles, en pension complète…
Guerre commerciale ouverte
Pour « placer les patientes face à leurs responsabilités », le Syndicat français de chirurgie plastique a écrit à ses adhérents pour dénoncer les pratiques de ceux d’entre eux qui intervenaient sur des patientes opérées en Tunisie… L’initiative a fait sortir de ses gonds le Dr Moncef Guiga. Ce praticien respecté, diplômé de la faculté de médecine de Paris et pionnier de sa discipline en Tunisie, où il opère depuis 1984, préside la Société tunisienne de chirurgie plastique. Il s’insurge contre ce qu’il considère comme de l’eugénisme chirurgical. « C’est scandaleux et contraire à l’esprit du serment d’Hippocrate. C’est de la non-assistance à personne en danger. L’argument consistant à dire “ne venez pas frapper à la porte de notre cabinet et retournez voir le chirurgien qui vous a opéré en cas de complication” est profondément malhonnête. En chirurgie esthétique, les complications sont rares et affectent en priorité les fumeurs ou les personnes sous antidépresseurs, mais elles peuvent survenir plusieurs semaines, voire plusieurs mois après l’intervention. Nos collègues français ne devraient pas avoir la mémoire courte. Pendant des décennies, les flux se faisaient en sens inverse. C’étaient nos compatriotes qui, par milliers, se faisaient soigner dans l’Hexagone et pouvaient connaître des complications à leur retour. Est-ce que nous avons jamais refusé de les prendre au motif qu’ils s’étaient fait opérer en France ? »
Faire face à une concurrence très agressive
Jusqu’à présent, la Tunisie n’a pas connu d’accident postopératoire majeur. Cependant, le risque zéro n’existe pas et le secteur, qui est en voie de structuration, doit éviter de tomber dans le piège de la chirurgie low cost. Les praticiens confirmés, disposant d’une bonne clientèle locale et pour qui les étrangers constituent une clientèle d’appoint, ne sont pas concernés. En revanche, les jeunes chirurgiens, dont certains travaillent presque exclusivement avec des patients étrangers pris en charge par des agences, sont, eux, beaucoup moins armés pour résister à cette pression.
« Le bradage des prix est une tendance néfaste qu’il faut combattre, tant pour des raisons médicales, car elle finira par avoir des conséquences sur la santé des patients, que pour des raisons économiques, prévient Amor Dehissy, le gérant d’Estetika Tour. Elle trouve son origine dans l’incompétence de certains opérateurs non agréés par l’Office du tourisme, qui ne maîtrisent pas le savoir-faire indispensable en matière d’exportation des services médicaux. »
L’autre cheval de bataille des professionnels concerne la promotion. « Face à une concurrence de plus en plus agressive, il est indispensable d’augmenter le budget global consacré à la communication, pour le porter au moins à 500 000 dinars (274 000 euros) par an, conclut Dehissy. L’État à un rôle à jouer, car le privé ne peut pas tout… » Conscientes de l’enjeu et sensibilisées, les autorités planchent sur un plan stratégique pour soutenir et développer le secteur. Le ministre de la Santé, Mondher Zenaïdi, qui sera chargé de sa mise en œuvre, est l’homme de la situation : il a pendant de longues années dirigé le département du tourisme.
(Source: “Jeune Afrique” (Hebdomadaire- France) Le 3 juin 2009)
2,8 millions d’emplois à créer grâce aux énergies renouvelables