6 juin 2007

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TUNISNEWS

8 ème année,N° 2570 du 06.06.2007

 archives : www.tunisnews.net


Reporterssans frontières: L’exil forcé d’Abdallah Zouari prolongé de 26 mois ReportersWithout Borders: Abdallah Zouari’s internal exile extended by 26 months AFP: Human Rights Watch épingle la France sur ses expulsions antiterroristes AP:Human Rights Watch critique la France pour ses expulsions de terroristesprésumés Nawaat:Internet et Espace public : Le cyberactivisme tunisien Babelmed:Une nouvelle association en Tunisie pour la défense de la laïcité ANBA: Tunisian company wants to buy maize and soy from Brazil ANBA:Sousse is a foreign investment hub AFP: Amnesty International va surveiller le Darfour grâce aux satellites AFP:France: Tarik Ramadan condamné à 2.500 euros d’amende pour « outrage »à agent AFP: Législatives/France: le parti communiste français au bord du gouffre


Le numéro 22 de « Mouwatinoun » est en ligne sur lesite www.fdtl.org

Vous pouvez visualiser la totalité de soncontenu en cliquant sur ce lien :

http://www.fdtl.org/IMG/pdf/mouwatinoun_22.pdf


Reporters sans frontières Communiqué 6 juin 2007 TUNISIE L’exil forcé d’Abdallah Zouari prolongé de 26 mois

 

Reporters sans frontières est indignée par lesméthodes employées par le pouvoir tunisien pour asphyxier tous ceux qui ont unjour osé s’opposer à lui. Le journaliste Abdallah Zouari continue aujourd’huide payer très cher son ancienne collaboration avec Al Fajr, organe officieux dumouvement islamiste Ennahda. “Près de douze ans de prison auxquels s’ajoutent cinq années de contrôleadministratif ne suffisent pas à calmer les ardeurs des autorités tunisiennesqui continuent de s’acharner sur ce journaliste. Nous demandons que soit mis unterme à son exil forcé à des centaines de kilomètres du lieu de résidence de safamille”, a déclaré l’organisation. Alors qu’elle devait prendre fin le 5 juin 2007, la peine administrativecomplémentaire à laquelle avait été condamné Abdallah Zouari en 2002 vientd’être prolongée de 26 mois sans qu’aucun élément vienne justifier cettedécision. Lejournaliste n’a pu obtenir aucune explication du chef de la police de la villede Zarzis. Ce dernier lui a indiqué que les ordres venaient d’”en haut”. Après avoir purgé onze ans de prison pour “appartenance à une organisationillégale”, Abdallah Zouari avait été libéré le 6 juin 2002. Il avait de nouveauété arrêté et condamné, en octobre 2003, à 13 mois de prison. Depuis sa sortie,en septembre 2004, le journaliste vit sous le coup d’une mesure d’éloignement àZarzis (à 500 km de Tunis), où il est plaé sous étroite surveillance, alors quesa femme et ses cinq enfants vivent à Tunis (lieu de son arrestation).


Reporters Without Borders Press release 6 June 2007 TUNISIA Abdallah Zouari’s internal exile extended by 26 months

 

Reporters Without Borders today voiced dismay atTunisian government methods of gagging all those who once dared to oppose it,as journalist Abdallah Zouari continued to pay a high price for his former workwith al Fajr, the official organ of the Islamist movement Ennahda. As Zouari reached the 5 June 2007 date which should have ended his internalexile, he had an extra 26 months added to his banishment, without anyjustification. He was unable to obtain any explanation from the police chief in Zarzis, 500kms from the capital where he is under close surveillance, while his wife andfive children live in Tunis where he was arrested. The police chief simply toldhim that his orders came “from above”. After serving 11 years in prison for “membership of an illegal organisation,Zuari was freed on 6 June 2002. He was again arrested and then sentenced, inOctober 2003, to 13 months in prison. He has lived in internal exile in Zarzissince his release in September 2004. “His nearly 12 years in prison, to which was added five years of administrativecontrol, has not been enough to dampen the zeal of the Tunisian authorities whocontinue to hound this journalist,” the worldwide press freedom organisationsaid. “We call for an end to his forced exile hundreds of kilometres from his familyhome,” it said.


 

Human Rights Watch épingle la France sur sesexpulsionsantiterroristes

 

AFP, le 6 juin 2007

 

PARIS, 6 juin 2007 (AFP) – L’organisationinternationale Human Rights Watch (HRW), estime dans un rapport à paraîtremercredi que la politique d’expulsions de la France en matière antiterroriste »ne présente pas de garanties suffisantes » en matière de droits del’Homme.

« La politique française ne présente pas degaranties suffisantes contre les violations des droits humains, dont latorture », affirme cette organisation dont le siège est à New York, dans uncommuniqué à l’AFP, et dont c’est le premier rapport sur la France depuis

1997.

Dans « Au nom de la prévention: des garantiesinsuffisantes concernant les éloignements pour des raisons de sécuriténationale », HRW examine les interdictions du territoire français etexpulsions administratives prononcées entre 2001 et 2006 contre des »fondamentalistes islamiques », « plus de 70 », visant enparticulier des personnes condamnées dans des affaires terroristes et desimams.

Selon l’organisation, les procédures en place enFrance peuvent entraîner de « graves violations » des droits del’Homme.

« La prévention du terrorisme ne se limite pas àun travail efficace de renseignement et de police », déclare dans uncommuniqué de HRW Holly Cartner, directrice de la division Europe et Asie

centrale. « Contourner les droits humains enmatière d’éloignement, envoie le mauvais message aux musulmans de France »,ajoute-t-elle dans la version française de cette étude.

L’ONG s’inquiète en particulier des expulsions versl’Algérie – premier pays de renvoi de par la nationalité des expulsés – mise encause en 2006 par Amnesty international pour des tortures ou traitementscruels.

Elle mentionne le cas d’Adel Tebourski,condamné en lien avec l’assassinat du chef de guerre afghan Ahmed Shah Massoudle 9 septembre 2001 et expulsé « en urgence absolue » vers la Tunisiele 7

août 2006.

Deux mois plus tard, la Commission française desrecours des réfugiés (CRR), avait pourtant estimé que sa crainte d’êtrepersécuté était fondée.

La France a, dans ce dossier, été condamnée par leComité contre la torture de l’Onu, le 11 mai 2007.

HRW critique enfin vivement les rapports des servicesde renseignement sur lesquels se fondent souvent les arrêtés d’expulsion, des »notes blanches » ne révélant « ni leurs sources ni leursméthodes », manquant d’éléments de preuve.

La France a été récemment mise en cause par plusieursONG et organismes internationaux pour sa politique d’éloignement, notamment desdemandeurs d’asile.

Le 23 mai, dix organisations de défense des droits del’Homme, dont Amnesty international, ont demandé, dans une lettre ouverte aunouveau ministre de l’Immigration Brice Hortefeux, de réformer la législationen matière de droit d’asile afin que tout appel contre une décisiond’éloignement soit systématiquement « suspensif ».

Un mois plus tôt, le 26 avril, la Cour européenne desdroits de l’Homme (CEDH) avait condamné la France pour les même motifs.

Créé en 1978 aux Etats-Unis et disposant de nombreusesantennes, notamment en Europe, HRW ouvrira un bureau à Paris en septembre pour »pousser la France à travailler sur les droits humains, car c’est un paysmodèle, en termes d’efficacité, sur les questions liées à la

lutte contre le terrorisme », a aussi annoncé àl’AFP Judith Sunderland, auteur du rapport.

 

Human Rights Watchcritique la France pour ses expulsions de terroristes présumés

 

Associated Press, le 6 juin 2007 à 00h01

 

PARIS (AP) — L’organisation de défense des droits del’Homme Human Rights Watch (HRW) critique la France pour ses expulsionsd’étrangers ayant des liens présumés avec le terrorisme, accusant

le gouvernement français de ne pas leur accorder de »réelle protection des droits fondamentaux ».

 

Dans un rapport rendu public mercredi, l’ONG américaine rappelle que la France a expulsé, « selon des chiffresgouvernementaux », 71 « fondamentalistesislamiques » entre septembre 2001 et septembre

2006. Une quinzaine étaient des imams ou desprédicateurs soupçonnés d’avoir incité les fidèles à la violence.

 

La France « a le droit d’éloigner des personnes qu’elle considère dangereuses pour protéger sa population », acependant insisté

Judith Sunderland, auteur du rapport intitulé « Au nom de laprévention: des garanties insuffisantes concernant les éloignements pour desraisons de sécurité nationale ». Elle a expliqué à l’Associated Press quece rapport avait été rédigé parce que de nombreux autres pays européenss’intéressent de près à la pratique de la France, « leader en Europe enmatière d’éloignements et de lutte antiterroriste ».

 

Les ministères de l’Intérieur et de la Justice, contactés mardi par l’Associated Press, n’ont fait aucun commentairedans l’immédiat.

 

Mais « l’éloignement est une mesure radicale qui entraîne des conséquences graves, voire irréparables, pour lespersonnes concernées et leurs familles ». Et selon MmeSunderland, « les garantiesqui existent dans les procédures ne sont pas suffisantes pour prévenir des violations de certains droits fondamentaux comme le droit ne de pas être soumis à la torture, le droit d’expression et le droit à la vie familiale ».

 

Ainsi, un terroriste présumé qui formule une demande d’asile ou qui a peur d’être torturé dans son pays d’origine peutêtre expulse avant que la justice n’ait examiné ses craintes: lesprocédures de recours ne sont pas suspensives et n’empêchent pas lesautorités de procéder à son renvoi.

 

C’est dans cette situation que se trouvait Adel Tebourski, condamné en France pour son implication logistiquedans l’assassinat du commandant afghan Ahmed Shah Massoudet expulsé en août dernier vers la Tunisie. Le 11 mai dernier, leComité des Nations unies contre la torture a condamné la Francepour cette expulsion, parce qu’il existait des indicationscrédibles selon lesquelles l’homme serait exposé au « risque »d’être torturé à son retour. Il s’agit de ladeuxième condamnation de ce genre en moins de cinq ans.

 

« Nous pensons qu’il devrait y avoir un recours suspensif »,conclut JudithSunderland, qui demande aussi une utilisation « plus efficace et plus juste » des mesures d’assignation à résidence en France dans ce genre d’affaires. L’assignation fait d’ailleurs partie des éléments « positifs » relevés par l’organisation: Elle facilitela surveillance des suspects tout en protégeant le droità la vie familiale de leurs proches.

 

En revanche, HRW critique les expulsions des « imams de la haine »,renvoyés sur la base d’une décisionadministrative (prise par le ministre del’Intérieur) et non après une décision de justice qui

offre plus de garanties. L’organisation observe queles propos cités par les autorités, « bien que choquants, ne constituaientpas une incitation manifeste à la violence » et que leur renvoi porteatteinte au « droit fondamental à la liberté d’expression ». En plus, »il est très compliqué pour la personne de se défendre » parce que lespreuves avancées émanent des Renseignements généraux, qui ne communiquent nileurs sources ni leurs méthodes.

 

Enfin, Mme Sunderland souligne que ces éloignements « sont perçus avec inquiétude par la population musulmane deFrance », qui peut avoirtendance à y voir « des mesures discriminatoires et injustes ».

Une telle politique « peut se révélercontre-productive en aliénant les communautés dont la coopération se révèlevitale pour l’effort de lutte contre le terrorisme », prévient le rapport.

 


Internet et Espace public : Le cyberactivismetunisien

 

Abstract forInternational Journal of Electronic Democracy, Special issue on: « DemocraticInternet – Foundations, Ideas, Approaches, and New Perspectives. »

 

Martin Erpicum (martin-at-erpicum.net) ;Sophie Grenade (Sophie.Grenade-at-ulg.ac.be) ; Romain Lecomte(Romain.Lecomte-at-ulg.ac.be).

 

La popularisation impressionnante d’internet, ces dix dernières années, afait naître de nouveaux espoirs démocratiques. Sans sombrer dans un discoursdithyrambique faisant d’internet le nouvel eldorado de la démocratie, on peutraisonnablement envisager que ces nouvelles NTIC contribuent à l’émergence d’unnouvel espace public en tant qu’espace discursif et critique soumis à un idéalde Publicité (Habermas, 1962). Pour Habermas, comme pour la majorité desthéoriciens de la démocratie, un espace public fonctionnel s’avère unecondition indispensable à toute démocratie acceptable, permettant la formationd’une opinion publique par la libre circulation d’informations et laconfrontation d’idées entre citoyens. Par rapport aux « mass media » traditionnels,l’internet offre ainsi des possibilités inédites. Tout d’abord, il rendpossible une plus grande interactivité, permettant notamment le passage d’unecommunication « d’un seul vers plusieurs » [one-to-many] à une communication «de plusieurs-vers-plusieurs » [many-to-many]. Il permet aussi aux citoyens ladiffusion d’une information moins soumise à une logique marchande ougouvernementale et permet également de s’affranchir largement des frontièresétatiques.

 

Dans les pays occidentaux, le rôle attendu de ce nouveau média est souventappréhendé comme une réponse à la crise de la représentation démocratiquecontemporaine. Mais, nous souhaitons ici nous intéresser à d’autres contextesnationaux, où la démocratie est encore proscrite. Dans des régimes « autoritaires» comme l’Iran, la Tunisie, la Chine ou l’Égypte, par exemple, l’apportd’internet pourrait bien donner lieu à un bouleversement politique plusimportant encore. On voit en effet se développer des sites et forums contestantle régime en place et se définissant comme de nouveaux mouvements militants,les cyberdissidents. Dans ce type de régime politique, internet offre en effetla possibilité d’échapper partiellement à la censure et la répression desrégimes autoritaires. Dans le cadre de cette lutte pour la démocratie,l’anonymat constitue une arme extrêmement précieuse, tout comme ledéveloppement d’un espace public transnational, permettant à la diaspora departiciper et de jouer un rôle crucial, mais aussi une sensibilisation accruede l’opinion internationale — qui pourrait constituer un levier de changementdéterminant.

 

Dans cet article, nous nous intéresserons au cas de la Tunisie qui malgréune rhétorique ostentatoire de la démocratie, présente tout de même les traitsd’un régime autoritaire. En effet, la surveillance et la répression de touteexpression politique autonome ne laisse pratiquement aucune place à la libertéd’expression des médias et du citoyen dans ses activités quotidiennes. Cettecensure politique n’est pas qu’une action directe répressive du gouvernement.En effet, au-delà de cette répression, il est important de remarquer qu’uneforme d’intériorisation de la censure est activée par ces processus.

 

Malgré ces mécanismes complexes, la critique politique existe en Tunisie.On distingue traditionnellement deux types d’opposition. L’ « opposition légale» [1], c’est-à-dire instituée par le pouvoir et rejoignant ici clairement lalogique de la « démocratie de façade », et une véritable opposition augouvernement. Cette dernière – parfois constituée par des figuresintellectuelles tunisiennes – s’opère au sein d’associations, de partis, ouencore en nom propre. Qu’il s’agisse d’avocats, de journalistes ou deprofesseurs, ceux-ci, malgré la répression subie quotidiennement, continuent d’élaborerleur expertise de critique du gouvernement en place. Leur répertoire d’actionscollectives tourne principalement autour de la rédaction et de la publication(dans d’autres pays) d’ouvrages ou articles analysant la situation politique enTunisie, par des procès juridiques, des grèves de la faim, …

 

Le développement d’internet en Tunisie vient reconfigurer le paysagepolitique tunisien. En effet, depuis quelques années, on constate en Tunisie denouvelles formes d’activisme, d’expression de la critique sociale sur internet.Cette réappropriation des développements technologiques conduit à de nouvellespratiques militantes se développant indépendamment des institutionstraditionnelles (partis, syndicats, etc.), mais également des frontièresétatiques. Des sites [2] et forums tunisiens ont été créés en vue de proposerune information alternative, plus transparente et plus critique, ainsi queproposer de nouveaux espaces de débat. Le phénomène des blogs – généralementpersonnels – a également touché la Tunisie, mais la critique s’y fait plusrare. Cependant, lorsqu’elle s’y développe, on constate des échanges trèsargumentés, en commentaires mais aussi entre blogs. Parmi les nombreuses formesoriginales de mobilisation et de dénonciation rendues possibles par internet,on peut citer la manifestation en ligne de Yezzi.org ou encore la Carte desPrison Tunisiennes [3]. Sur ces espaces médiatisés, les défenseurs de ladémocratie voient dans l’internet un outil précieux pour contourner lesobstacles à la liberté d’expression et d’association dressés par le régimetunisien, et à terme, former des opinions communes aptes à faire pression surle régime (surtout par l’intermédiaire de l’opinion internationale).

 

Nous pouvons donc voir, au-delà des deux types d’opposition définies plushaut, une troisième opposition née suite à l’émergence d’internet en Tunisie.Ces internautes tunisiens qui considèrent et utilisent l’espace internet pourdiffuser des informations critiques sur la Tunisie se qualifient d’ailleurs entreeux de « troisième opposition ». Ne considérant pas la première oppositioncomme telle et en général déçu par la deuxième opposition, cettecybergénération veut utiliser l’outil que leur fournit internet pour unemeilleure représentation de leurs revendications. Ils veulent par cetintermédiaire développer des pratiques plus démocratiques et moins élitistes,ouvertes vers l’extérieur et au-delà de la pratique du secret en généraleentretenue par la seconde opposition. L’émergence de cette troisième oppositionmontre clairement comment l’espace Internet peut être utilisé à des finsentièrement démocratiques. Cependant, bien que plus difficile à réaliser, lacensure du régime tunisien s’exerce aussi sévèrement sur internet [4]. Legouvernement tunisien présente en fait un double visage vis-à-vis de l’internet: d’un côté, il cherche à développer le secteur des télécommunications en vued’attirer les investisseurs étrangers et lance des politiques dedémocratisation de l’internet en vue d’étendre la culture digitale – ce qui estaussi un moyen de se donner une légitimité démocratique aux yeux de l’opinioninternationale – ; d’un autre côté, puisque cette diffusion d’internet offre unnouvel espace pour la libre circulation des informations et idées, le gouvernementinvestit des moyens considérables pour contrôler cet espace. Cette censure apour résultat de rendre inaccessible les sites et blogs critiques en Tunisie.Cependant, il faut noter qu’il demeure possible de contourner cette censure, enrecourant notamment à des proxies et en éditant des blogs miroirs. Et le faitque ces sites demeurent accessibles à l’étranger est d’une grande importance,afin de sensibiliser les instances internationales aux violations récurrentesdes droits de l’homme que doit subir la population tunisienne.

 

L’article que nous proposons visera, après avoir brossé à grands traits lecontexte d’internet en Tunisie, à établir un état des lieux de lacyberdissidence dans ce pays. Au-delà, nous voulons également nous intéresseraux discours des militants et à leurs représentations concernant ce nouvelespace d’expression mais aussi à leurs façons de s’organiser et de secoordonner. Nous proposerons une analyse à partir d’observations en ligne maisaussi d’entretiens réalisés auprès de certaines grandes figures de lacyberdissidence en Tunisie. Nous verrons donc quels sont les apports de cemouvement émergent à la cause démocratique mais nous nous pencherons égalementsur ses limites et faiblesses. Par l’intermédiaire de cette étude de cas, nousvoulons également apporter quelques considérations à la théorie de l’espacepublic et voir comment celle-ci peut être réactualisée à l’aune des différentsapports que fournit ce nouvel espace d’expression.

 

[1] Between quotation marks because it is notconsidered as a real opposition.

 

[2] Most known are : reveiltunisien.org ;nawaat.org ; tunisnews.net/.

 

[3]http://www.kitab.nl/tunisianprisonersmap/ : This mashup work made echo to theUnited States. See also : http://www.globalvoicesonline.org/2006/09/27/tunisia-opening-prisons-to-the-world

 

[4] Reporters Without Borders – place thusTunisia in the list of the 13 enemies of Internet :http://www.rsf.org/int_blackholes_en.php3 ?id_mot=103&annee=2005. A text ofHuman Rights Watch particularly interesting concerning the censure of theTunisian Net : http://hrw.org/reports/2005/mena1105/7.htm#_Toc119125752

 

(Source : le site nawaat.org, le 25 mai2007)

Lien : http://www.nawaat.org/portail/article.php3?id_article=1233

 


 

Une nouvelle association en Tunisie pour ladéfense de la laïcité

 

«Dans le monde entier, la sécularisation est devenue incontournable, mêmesi de nouveaux défis se posent chaque jour aux laïcs et à la. Le rejet del’Etat théocratique n’est plus objet de débat dans la plupart des sociétésmodernes.

La laïcité, au-delà des formes spécifiques qu’elle a eues jusqu’ici,qu’elle peut avoir et qu’elle aura en fonction des situations concrètes, sedéfinit dans son essence en opposition

– à l’articulation du politique sur une doctrine religieuse ou toute autredoctrine sacralisée.

-au cléricalisme par lequel un groupe ou une élite cherchent à s’ériger enreprésentants de la divinité sur terre et partant en tuteurs de l’humanité,usurpant la souveraineté du peuple et portant un projet qui prétend remodelerla société en fonction de préceptes et règles datant de plusieurs siècles, sousprétexte que ces préceptes et ces règles émanent d’une volonté divine, toutcela aux dépens des avancées et des progrès réalisés par l’humanité, aux dépensde l’exercice de la volonté populaire sur la base de la citoyenneté et dans lecadre de la démocratie et aux dépens même de la liberté de croyance commeliberté individuelle devant être protégée contre toute instrumentalisation ouimplication dans les aléas de la politique. C’est dans le même esprit que lalaîcité implique nécessairement le rejet de tout athéisme érigé en athéismed’Etat et utilisé comme instrument de combat contre la religion ou contre laliberté de croyance religieuse.

 

Dans le village planétaire que devient le monde, la laïcité est aujourd’huiune exigence universelle pour un  » vivre ensemble » à l’abri desfanatismes qui maquillent les ignorances en cultures, érigent les barbaries encivilisations et transforment les appartenances en « identitésmeurtrières ».

 

Dans le monde de l’aire arabo-musulmane, les laïcs continuent à êtreregardés comme des ennemis, au mieux comme des intrus. La laïcité est assimiléeà une doctrine ou à un système de valeurs totalement étrangers aux sociétésarabo –musulmanes. Les régressions que connaissent des sociétés comme la nôtrenous interpellent très fortement. Il suffit de citer les remises en cause desacquis de la sécularisation dans des secteurs comme le droit, l’éducation,l’information et les médias et qui pèsent sur l’évolution des mœurs et desrapports sociaux. La question des droits des femmes est très souvent au centrede toutes les tentatives de l’irrédentisme islamiste d’imposer un retour enarrière. Il doit être parfaitement clair que la question de l’accès des femmesà l’égalité entière et effective avec les hommes est une question primordialeet doit être considérée comme « non négociable ». Elle se situe aucentre même de nos convictions démocratiques et laïques : il ne peut y avoir nicitoyenneté, ni démocratie,ni laïcité dès lors que perdure la discrimination àl’égard des femmes.

 

Face à ces évolutions et à ces défis, il est impérieux pour les défenseursde la laïcité de se rassembler pour défendre les acquis, pour promouvoir lapensée et l’action laïques dans notre pays et faire reculer les périls que faitpeser l’Islam politique. Celui-ci, on le sait, exerce depuis les deux dernièresdécennies, une pression constante et multiforme sur l’Etat, sur la société, surles élites pour les amener à s’intégrer dans le système de pensée de cemouvement et dans sa vision d’un Etat islamiste.

 

La situation actuelle, dans laquelle les laïcs sont privés de tout cadrequi les regroupe et leur permette de contribuer, en tant que laïcs, aux débatset questionnements qui agitent la société, ne doit plus durer. Il s’agit poureux de revendiquer leur droit, en tant que citoyennes et citoyens, de défendreet de promouvoir les idées et les valeurs laïques. Les particularités qui sontcelles de la Tunisie, et de son histoire, ouvrent des perspectives relativementfavorables à une action en faveur de la diffusion de la culture laïque.

 

C’est pour l’ensemble de ces raisons que la création en Tunisie d’un cadreet d’une tribune laïques pour expliquer l’histoire et les enjeux de la laïcité,faire connaître au plus grand nombre les expériences laïques dans différentspays, intervenir dans des secteurs aussi importants que l’éducation, l’activitéculturelle, les droits des femmes, la production et la mise en œuvre des normesjuridiques, les médias, et présenter des propositions de lois et de réformesd’inspiration laïque, etc.., est devenue une tache urgente. Le cadre enquestion, qu’un certain nombre de femmes et d’hommes ont pris l’initiative decréer, prend la forme d’une Association Culturelle. Elle regroupe et estappelée à regrouper des intellectuel(le)s, des chercheur(e)s, desuniversitaires, des acteurs qui participent activement à l’animation desecteurs prioritaires pour l’action laïque :enseignant(e)s, cadres animateursde l’action culturelle, juristes, avocats, artistes, journalistes, militant(e)sassociatifs, militantes féministes, toutes et tous convaincu(e)s de lanécessité et de l’urgence de promouvoir la pensée et l’action laïques dansnotre pays. L’Association se consacrera exclusivement à la défense et à lapromotion de la laïcité et à la diffusion des valeurs et de la culture laïques.Elle sera constamment mise à l’abri de toute instrumentalisation à des fins quine sont pas celles du mandat que lui ont fixé ses fondatrices et sesfondateurs.»

 

(Tunis – Avril 2007)

 

Les initiateurs envisagent de présenter dans les prochains jours un dossierau Ministère de l’Intérieur pour l’obtention du visa légal. 

 

Pour plusd’informations sur le projet de la nouvelle association:

salahzeghidi2004@yahoo.fr

 

 

(Source: le portail culturel « Babelmed »(France), le 30 mai 2007)

Lien : http://www.babelmed.net/index.php?menu=31&cont=2721&lingua=fr

 

 


Tunisian company wants to buy maize and soyfrom Brazil

 

Medigrain,which sells agricultural commodities, wants to import 200,000 tonnes of maizeand 100,0000 tonnes of soy chaff per year. The company sells its produce toanimal feed factories in Tunisia and in Syria. The Jaballah Olive Oil company,on the other hand, wants to sell olive oil, in bulk or packaged, directly tothe Brazilian market.

 

 

Alexandre Rocha, special envoy*

alexandre.rocha@anba.com.br

 

Sousse – Medigrain, a Tunisian company that sellsagricultural commodities, wants to buy maize and soy chaff from Brazil. Thedirector general at the company, Abdelmajid Bouzidi, was among the Tunisian whoparticipated in a meeting with the Brazilian trade delegation, yesterday (01)in Sousse. « If I buy directly from Brazil the cost will be lower, becauseI will save the profit margin that would otherwise go to an intermediary, »Bouzidi said.

 

He currently buys from large multinational companiessuch as Cargill, Louis Dreyfus, and Bunge. It was by purchasing maize fromLouis Dreyfus that he had contact with Brazilian maize. « It was very highquality maize, » he said. The company wants to purchase 200,000 tonnes ofmaize and 100,000 tonnes of soy chaff per year.

 

The product commercialised by Medigrain is sold toanimal feed factories in Tunisia and Libya. The company owns silos in the Portof Sousse with storage capacity for 65,000 tonnes of grain. In the next threeyears, according to Bouzidi, capacity should increase to 100,000 tonnes.

 

In the city of Sfax, located further to the South ofthe country, the company has premises with storage capacity for another 23,000tonnes. It employs 100 people and has an annual revenue of 70 million dinars(US$ 53.8 million).

 

Olive oil

 

On the other hand, the Jaballah Olive Oil company,owner of the Zituna brand, wants to sell olive oil to Brazil. « We exportthe commodity in bulk or packaged, » said the director at the company,Jaballah Hichem, who also participated in the business roundtables. The bulkcommodity goes to Italy, and the packaged variety goes to France, Canada, andthe United States.

 

Production, according to Hichem, is 20,000 litres perday. There are 10,000 trees in his property, but he also buys olives from thirdparties. « We produce high quality olive oil, we have an Italian press, andwe use modern extraction processes, » he said. According to him, 40% of theproduction is exported.

 

By selling to Brazil, Hacem aims to escape a problemthat is cause for complaint among Tunisian producers. The olive oil that hesells in bulk to Italy is packaged in the European country and then re-exportedas an Italian product, with no label indicating its actual origin. « I wanta partner for direct exporting, with no intermediaries, » he said. »Labeled as a product made in Tunisia, » said Hacem.

 

Contacts

 

Medigrain

Tel: + (216 73)22-0565 / 0566

E-mail: bouzidi@medigrain.com.tn

 

Jaballah OliveOil

Tel: + (216 73)27-6554 / 0058

E-mail: jaballah_huchem@hotmail.com

 

 

(Source: l’agence de presse brésilienneANBA, le 2 juin 2007)

Lien : http://www.anba.com.br/ingles/noticia.php?id=14918

 


Sousse is a foreign investment hub

 

The centralregion of Tunisia, which also includes the cities of Monastir, Mahdia andKairouan, has 1,462 industries, being 886 exporters and 700 foreign. Businessopportunities there were presented on Friday (01) to the Brazilian businessmenwho are currently on a mission to North Africa.

 

Alexandre Rocha, special envoy*

alexandre.rocha@anba.com.br

 

Sousse – The central region of Tunisia, where thecities of Sousse, Monastir, Mahdia and Kairouan are located, is a hub forattraction of foreign investment. There are 1,462 industries in the region, 700foreign and 886 exporters. This information was disclosed on Friday (01) by thegeneral director of the Chamber of Commerce and Industry of the Centre (CCIC),Faten Basly, during a business meeting, in Sousse, with the delegation ofBrazilian businessmen on a mission to North Africa.

 

He presented to the Brazilians the investmentopportunities that exist in the region and the facilities offered by theTunisian government for industries interested in establishing themselves there.The textile field is the main one, with 900 industrial units, or 41% of thetotal of sector companies existing in the country. Among the companies in thissector, 40% are foreign and the main product is jeans. « Production offemale clothes is also strong, » stated Faten. The Europeans are the maininvestors.

 

Among the benefits granted by the government is afinancing of 15% to 20% of the total of the project, both for local companiesand for international companies, tax exemption for 10 years and payment of just50% of taxes for the 11th to 20th years in operation. « These facilitiesmake the business more profitable for investors, » stated CICC presidentNéjib Mellouli.

 

Other important sectors in the region are themechanical and electronic industry, with 125 factories. According to Faten,there are 15 industrial zones, projects for another four, as well as acommercial port and an international airport.

 

Apart from that, the region houses 46 higher educationinstitutions with 71,000 students, 268 public and private professional trainingcentres, two technology hubs, a company incubator, an engineering school and aresearch centre.

 

« We do not just want trade, but alsopartnerships, technology transfer, joint ventures and reciprocalinvestment, » stated CCIC vice president Hassen Turki, who is also theforeign relations director of the local branch of the Tunisian Union of theIndustry, Trade and Craft (Utica).

 

The vice president at the Arab Brazilian Chamber ofCommerce, Rubens Hannun, stated that there is an imbalance in trade betweenBrazil and Tunisia. « But we are here not only to sell, but also to makepartnerships and solve this question of imbalance, » he declared. Lastyear, Brazilian exports to the Arab country generated US$ 150 million, whereasimports totalled US$ 82 million.

 

« Brazil is very open to receive products fromTunisia, » stated Hannun. « This delegation and others should work forthe products traded to have greater added value, » added the vicepresident, who is also leading the delegation organized by the Arab BrazilianChamber and the Brazilian Export and Investment Promotion Agency (Apex).Nowadays Brazilian sales are greatly focussed on sugar and the Tunisian salesare focussed on Fertilizers.

 

Another very important sector in the centre region isthe agricultural sector. There are 1.1 million hectares cultivated with 16.8million olive trees. « Olive oil is very important, we export to theEuropean Union, to countries like Italy and Spain, » stated Faten. He addedthat there are 11 fishing ports, one third of the total in the country, and 11fish freezing units.

 

Tourism is another prominent sector. Sousse, forexample, is a coastal city that is greatly sought by Europeans. In all, 2.1million tourists visited the region last year. It counts on 208 hotels and80,000 beds. Around 35 businessmen in the region participated in the businessmeetings with the Brazilian delegation.

 

Hospital

 

After the meeting, Hannun and the representative ofthe Association of the Manufacturers of Medical and Dental Products (Abimo),Maurício Manfré, accompanied by an ANBA news reporter, had a meeting with thegeneral director of the Sahlou Hospital of Sousse, Mohamed Hedi Amamou. Hannunand Amamou discussed the progress of the cooperation agreement signed in 2005between the Tunisian hospital and the Syrian-Lebanese Hospital, in São Paulo(SE Brazil). They discussed the possibility of a delegation from the Brazilianhospital visiting Tunisia.

 

Manfré, in turn, presented the Abimo and said that 150companies in the medical equipment and dentistry sector participate in theorganizations export program. He delivered catalogues with the products and thecompany contacts. « We hope that our exchange is not scientific, but alsocommercial, » stated Amamou.

 

He pointed out, however, that the facility forobtaining credit and the supply of post-sale services are essential forTunisian importers.

 

*Translated byMark Ament

 

(Source: l’agence de presse brésilienneANBA, le 2 juin 2007)

Lien : http://www.anba.com.br/ingles/noticia.php?id=14918


Amnesty International va surveiller leDarfour grâce aux satellites

 

AFP, le 6 juin 2007 à 06h17

 

NEW YORK, 6 juin 2007 (AFP) – Amnesty International aannoncé mercrediavoir recours à la technologie satellitaire pour surveiller la régionsoudanaise du Darfour, en proie à des violences meurtrières depuis quatre ans,afin de tenter d’empêcher de futures attaques sur les civils.

La branche américaine d’Amnesty International aindiqué que c’était la première fois qu’une organisation des droits de l’hommeutilisait cette technologie pour détecter d’éventuelles cibles d’attaques,empêcher de futures atrocités et tenter de sauver des vies.

 

Amnesty invite les populations du monde entier à aiderà protéger 12 villages considérés comme susceptibles d’être visés par desattaques des milices pro-gouvernementales Janjawids, en surveillant les imagessur le site internet www.eyesondarfur.org

 

Larry Cox, directeur exécutif d’Amnesty USA, a préciséque le groupe voulait ainsi montrer au président soudanais Omar el-Béchir quele monde veillait, l’exhortant à accepter une force de maintien de la paixhybride ONU-Union africaine.

 

« Le Darfour a besoin de maintien de lapaix pour arrêter les tueries. Nous profitons de la technologie satellitairepour dire au président Béchir que nous observerons attentivement afin de fairepart de toute nouvelle violation » des droits de l’homme, a dit M. Cox dans un communiqué.

 

Lars Bromley, de l’Association américaine pour lesprogrès technologiques, qui a conseillé Amnesty, a expliqué que l’on pourraitainsi voir des huttes détruites, des regroupements de soldats ou des réfugiésen fuite.

 

Ariela Blatter, directrice de la prévention des crisesà Amnesty USA, ces images, qui seront disponibles quelques jours après la prisede vue, pourraient servir dans le cadre de poursuites judiciaires.

 

Le conflit a fait plus de 200.000 morts et deuxmillions de déplacés, selon l’ONU.

 

AFP 


 

France:Tarik Ramadan condamné à 2.500 euros d’amende pour « outrage » à agent

   

AFP, le 6 juin 2007 à 13h24

 

BOBIGNY (France), 6 juin 2007 (AFP) – Le prédicateurmusulman Tarik Ramadan, de nationalité suisse, a été condamné mercredi par untribunal français à 2.500 euros d’amende pour « outrage » pour avoirinsulté deux agents de la police aux frontières (PAF) en mars à l’aéroportparisien de Roissy.

 

Le petit-fils du fondateur des Frères musulmanségyptiens avait été placé en garde à vue plusieurs heures le 11 mars aprèsavoir insulté par deux fois une fonctionnaire de la PAF qui lui aurait reprochéd’emprunter un itinéraire non autorisé, ainsi qu’un autre agent, dans l’aéroportde Roissy où il était en transit pour Londres.

 

Jugé par le tribunal de Bobigny, près de Paris,l’intellectuel musulman âgé de 44 ans, qui avait été en 2006 au centre d’unevive polémique en France sur le communautarisme religieux et qui est très

écouté dans les banlieues françaises, avait plaidécoupable. Les deux policiers insultés n’étaient pas présents à l’audience.

 

Ils n’ont pas fait de demandes de dommages etintérêts, selon la présidente du tribunal. Conformément à la demande duprocureur, la condamnation de M. Ramadan ne sera pas inscrite à son casierjudiciaire.

 

 


 

Législatives/France: le parti communistefrançais au bord du gouffre

AFP, le 6 juin 2007 à 15h33

 

Par AUDREY KAUFFMANN

 

PARIS, 6 juin 2007 (AFP) – Les élections législativesrisquent de précipiter la crise du Parti communiste français (PCF), une

formation autrefois puissante, mais en déclin depuisun quart de siècle et en crise financière.

Les sondages lui prédisent une nouvelle débâcle les 10et 17 juin, après le score historiquement faible réalisé à la présidentiellepar sa candidate, sa dirigeante Marie-George Buffet qui n’a obtenu que 1,93%des voix.

Son prédécesseur Robert Hue avait réalisé un score de3,3% en 2002 et de 9% en 1995.

Les projections les plus optimistes accordent au PCF15 députés sur 577 dans la nouvelle assemblée, les plus pessimistes seulement4, contre 21 aujourd’hui. Vingt sièges sont nécessaire pour former

un groupe parlementaire.

Le PCF semble donc sur le point de perdre le sien,ainsi que l’autonomie, la visibilité et les financements qui vont avec. Sesmauvais scores électoraux des dernières années l’ont déjà privé d’importantsremboursements de frais de campagne.

Le Parti a du organiser mardi une conférence de pressepour démentir toute intention de céder le siège du parti, place du ColonelFabien à Paris, un bâtiment de béton et de verre conçu par l’architectebrésilien Oscar Niemeyer, pour renflouer ses caisses.

Le siège, évalué à plus de 50 millions d’euros etclassé monument historique, n’est ni « hypothéqué » et ni « àvendre », a assuré le trésorier du PCF, pas plus que la tapisserie deFernand

Léger (« Liberté j’écris ton nom ») qui orneun mur, cadeau de l’artiste au « combat comuniste ».

Ce responsable a reconnu que la situation financièreétait « tendue » mais que le parti -qui a bénéficié jusqu’en 1990 dedizaines de millions de dollars d’aide de Moscou- n’était « pas sur

la paille ».

Le PCF s’est déjà séparé de plusieurs biensimmobiliers et a reconnu qu’il pourrait encore « réduire la voilure » àson siège, qui ne compte plus que 55 salariés permanents.

Il pourrait se retrouver « au cimetière desgrandes figures posthumes de la République », a jugé l’historien StéphaneCourtois.

Longtemps, le parti aura pourtant été incontournable.Né en 1920 d’une scission avec les socialistes français qui refusaient de faireallégeance au « Komintern », il a acquis une importance majeure au

milieu du siècle.

Forts de 30% des suffrages après la seconde guerremondiale, le parti a ensuite connu un déclin progressif mais constant à partirdes années 70, laminé par l’échec du communisme en URSS et peu à peu phagocytépar la stratégie « d’union de la gauche » menée par François

Mitterrand, ex-président socialiste.

Nombre d’anciens électeurs communistes votentaujourd’hui à l’extrême droite. Le parti subit en outre la concurrence des »antilibéraux » et des trotskistes. Il doit tenir à la fin de l’annéeun congrès extraordinaire pour trouver une « relève » à sa direction.

Dans l’immédiat, le PCF jouera sa survie électoraledans certains de ses fiefs historiques, comme au Havre (nord-ouest) ou dans larégion parisienne.

Mme Buffet a appelé à la mobilisation, considérant que »rien n’est joué » même si elle juge les prévisions dessondages… »catastrophiques ».

 

AFP


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