6 août 2010

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TUNISNEWS
10 ème année, N° 3727 du 06.08.2010
 archives : www.tunisnews.net 

Le parti Tunisie Verte: Hammam Lif Ezzahra Rades – Catastrophe Ecologique en Tunisie : La mer méditerranée  meurt lentement ! France24: Un « Vive Bibi Netanyahou » qui coûte cher à un chanteur tunisien Business News: Tunisie – Tunisiana suspend provisoirement son service mail BlackBerry Business News: La fascination des Algériens pour la Tunisie demeure forte Diogene Attila: Lettre à un ami philosophe Jeune Afrique: Noces à credit Tekiano: Le premier site de Tunisie interdit aux hommes Said JENDOUBI: « L’exception tunisienne » à l’épreuve du Wahhabisme? Réalités: La Tunisie à l’horizon de 2040: Diagnostics et scenarios


Le parti Tunisie Verte

Hammam Lif Ezzahra Rades Catastrophe Ecologique en Tunisie : La mer méditerranée  meurt lentement !


Devant la plage de Hammam Lif (Jadis station balnéaire) plusieurs attroupements de citoyens commentent calmement la grande catastrophe écologique  de leur plage… un peu plus loin un autre groupe devant la demeure de Bchira ben M’Rad [1] , parmi ce groupe deux femmes militantes des droits de l’homme et de l’environnement parlent de leur association de sauvegarde du littorale sud, il s’agit de Lina Mhenni et Najiba Bakhtri, membre du bureau politique du parti Tunisie Verte. Auparavant elles ont réussi à alerter la société civile en Tunisie et dans le bassin méditerranéen, « France 24 » a présenté leur point de vue. Ainsi  le 1er Août, une délégation du parti  Tunisie Verte a assisté avec tout ce monde à un Branle-bas sur la plage de Hammam-Lif, des pelleteuses et des trax qui arrachent des tonnes de sable noirâtre qui dégagent une odeur nauséabonde qui sont transportées par camion et jetées on ne sait où !!! Un citoyen avisé de Hammam-Lif nous déclare que « pendant des années on a laissé déverser dans la plage des eaux usées  qui ont causé la mort de cette plage et de son écosystème marin. Les eaux usées ont déposé leur résidu au fond de la mer, et avec les difficultés de la circulation des courants  marins, gênés par des digues posées n’importe comment, on a eu cette catastrophe écologique »  Mais le vendredi 28 juillet, le journal «  le Temps »  avance une autre explication  il s’agit  « d’une pétrification d’une algue marine qui a donné une couleur jaunâtre à la mer » !! Telle est la situation à Hammam-Lif plage, tous les restaurants, les petits cafés et l’ancien casino sont fermés et les citoyens ont déserté la plage, beaucoup des résidents ont même déménagé. Le parti Tunisie Verte appelle tous les amis de l’environnement  et de la société civile à soutenir le comité de sauvegarde du littoral sud [1] – Militante des droits de la femme, 1936, fondatrice de 1er journal féminin, 1937 : fondatrice de la 1ère association de défense de la femme.   Tunis le 6 Août 2010 Abdelkader Zitouni Coordinateur National du parti « Tunisie Verte » Membre du Parti Vert Européen, Membre de la fédération des verts africains, Membre de « Global Greens ». E- mail : tunisie.verte@gmail.com Tel : 00.216.98.510.596 Fax : 00.216.71.750.907


Un « Vive Bibi Netanyahou » qui coûte cher à un chanteur tunisien


L’information s’est propagée sur le réseau Facebook comme une traînée de poudre. Dans cette vidéo, on voit Mohsen Cherif, un chanteur habitué des plateaux de télévision tunisiens, en habit traditionnel, déclarant au micro – à la demande de l’un des convives – : « Vive Bibi Netanyahou ! ». L’enregistrement amateur aurait été fait il y a deux ans lors d’une soirée organisée à Eilat, en Israël, par la communauté des juifs tunisiens.

Les réactions n’ont pas tardé sur le Net. Elles vont de la simple condamnation d’un acte considéré comme un pas vers la « normalisation » des relations avec l’Etat hébreu jusqu’aux appels à déchoir le chanteur de sa nationalité. Le syndicat des artistes tunisiens a, quant à lui, fermement condamné les propos du chanteur, injoignable depuis la diffusion de l’enregistrement. Des avocats tunisiens se sont même portés partie civile dans une plainte déposée contre l’artiste pour « atteinte à la dignité des Tunisiens et à leur sentiment national ».

Au même moment, une deuxième vidéo, pourtant ancienne, a émergé sur Internet. On y voit le même chanteur, accompagné d’autres artistes tunisiens, animant une soirée en marge du pèlerinage de la synagogue de la Ghriba à Djerba, dans le sud de la Tunisie. Selim Baccouche, un des chanteurs que l’on voit sur ces images, est aussi attaqué par les internautes qui demandent l’annulation de son concert du 9 août au Festival international de Carthage. Ce dernier dénonce l’amalgame fait entre les deux affaires.

Certains jugent toutefois les réactions déclenchées par ces vidéos complètement disproportionnées. Ils ne voient pas pourquoi il faudrait faire d’un cas isolé une affaire d’Etat. Ils se demandent notamment pourquoi ces vidéos anciennes ne ressortent que maintenant et parlent d’une « récupération politique » qui viserait à détourner l’attention des internautes tunisiens – par exemple de cette flash mob organisée à Tunis pour dénoncer la censure. (Source: « France24 » le 6 aout 2010)


Tunisie – Tunisiana suspend provisoirement son service mail BlackBerry


L’opérateur GSM privé Tunisiana a décidé de suspendre son service e-mail BlackBerry pour trois jours. « Pour des considérations de sécurité, le service sera suspendu durant trois jours, le temps de trouver une autre solution technique et de procéder à la migration vers cette solution », a ainsi expliqué Tunisiana à un de ses clients. L’opérateur n’a pas encore communiqué à ce sujet. La suspension ne touche pas les clients de Tunisie Telecom qui, dès le démarrage de la commercialisation de ses BlackBerry, a identifié et adopté cette solution qui lui assure la sécurité requise et exigée en Tunisie. Najla Châar, directrice de la communication de Tunisiana, nous explique les raisons de cette migration, tout en rejetant le terme de suspension. « Il s’agit d’une opération de migration qui touche quelque 400 abonnés ayant une configuration BIS sur le Blackberry. C’est-à-dire des clients qui ont acheté leur propre appareil téléphonique sur lequel ils ont configuré une boite mail gratuite. Tous les autres ne sont pas touchés par la migration. » Force pourtant est de remarquer que les clients de Tunisiana ont reçu un appel leur signifiant la suspension de trois jours. « Il s’agit d’une campagne qui vient d’être lancée et elle est en trois volets : appels, mailing et SMS. Nous devons obtenir l’accord de l’abonné avant la migration et le mot d’ordre est de veiller à ce que la migration se fasse en parallèle, sans suspension », précise Mme Châar. La migration consiste dans le changement de la configuration du terminal et d’inviter le client à ce qu’il ait une boite mail classique et non un mail gratuit. Tout cela ne touche naturellement que le service mail de BlackBerry.
 
(Source: Business News le 5 aout 2010) Lien: http://www.businessnews.com.tn/BN/BN-lirearticle.asp?id=1090615


La fascination des Algériens pour la Tunisie demeure forte


Par Insaf FATNASI La Tunisie est, au regard des statistiques d’entrées, une destination préférée des Algériens. L’afflux se fait de plus en plus important, au cours de la saison estivale. A titre d’exemple, au cours de l’année 2009, plus de 1,3 million d’Algériens ont préféré passer leurs vacances en Tunisie profitant des zones touristiques du pays. En cette année 2010, nos voisins n’ont pas dérogé à la règle. Mieux, l’attractivité de la Tunisie touristique a été encore plus forte au cours des six premiers mois de l’année en cours, contrairement à ce que prétendent certains journaux. Ainsi, l’attractivité demeure forte générant une croissance de 13,9% du marché algérien, vers la destination Tunisie, avant que la haute saison n’atteigne son summum, soit vers la fin du mois de juillet 2010. Avec de telles données, on peut bien affirmer que la Tunisie fascine réellement les Algériens pour le moins qu’on puisse dire. Mais nul besoin des données chiffrées pour s’en rendre compte. Allez du côté de Hammamet, de Nabeul ou de Sousse pour l’observer. Dans ces villes balnéaires, le nombre de voitures portant des plaques d’immatriculation algériennes semblent plus nombreuses que les voitures tunisiennes et européennes (appartenant très souvent aux Tunisiens à l’étranger). Même constat dans les échoppes, dans les hôtels, dans les centres de loisir. Les commerçants ne voient pas d’un mauvais œil ces touristes d’un nouveau genre et les préfèrent nettement aux Européens. « Ils dépensent plus, ils sont de bons vivants et souvent souriants et généreux », commentera un serveur de café ravi du pourboire laissé par cette famille algéroise. Un autre renchérit déclarant qu’il préfère les clients algériens aux clients tunisiens, à qui on reproche leurs exigences infinies. Du coup, les Algériens sont chouchoutés par nos commerçants qui évitent tout type d’arnaque, afin de les fidéliser et leur donner la meilleure impression possible de la qualité de services en Tunisie. Selon les professionnels du secteur touristique, corroborés par des données chiffrées, quelque 8000 personnes et près de 1000 voitures traversent chaque jour les frontières Est entre la Tunisie et l’Algérie. Pourquoi cet engouement pour la destination Tunisie ? Certes la proximité joue un rôle important, puisque les Algériens peuvent se déplacer en voiture. Tabarka n’est qu’à deux heures de route d’Oum Tboul, avec une qualité d’accueil aux postes frontaliers assez conséquente. Mais la proximité à elle seule, est-elle l’unique raison qui pousse les Algériens à venir passer leurs vacances chez nous ? Pas si certain puisqu’ils ne viennent pas uniquement d’Alger, d’Oran et Annaba ….Bien au contraire, ils viennent aussi de leur pays de résidence, France, Allemagne et autres… Au cours des six premiers mois de l’année 2010, l’engouement des Algériens pour la Tunisie n’a pas fléchi. Le marché a réussi à détrôner le marché libyen pourtant, en tête de listes des marchés maghrébins depuis quelques années. Ce dernier a connu une régression de 6,6%, alors que le marché algérien, lui, s’est accru de 13,9%, entre le 1er janvier et le 30 juin 2010. En tous état de cause, et quoiqu’ils préfèrent le circuit de la location, à l’hôtellerie, les Algériens sont là. Ils remplissent nos restaurants, nos discothèques, nos plages et dépensent leur devise chez nous. Et, côté dépenses, ils sont réputés. « Le touriste algérien est classé, en Tunisie, parmi les plus dépensiers puisqu’il dépense 500 dollars par semaine au moins, ce qui le classe parmi les clients les plus importants et les plus recherchés, notamment après la régression du tourisme à cause de la crise financière mondiale ». En effet, si les hôteliers ne profitent pas de cette manne et se contentent de regarder les chiffres et les statistiques concernant ces centaines de milliers de touristes algériens, les circuits parallèles de location de logements meublés privés et de nombreux hôtels de Tunis Ville se frottent les mains grâce à la dynamique créée chez eux par nos voisins. Il n’y a qu’à faire un tour, en cours de journée, du côté de Port de France pour se rendre compte de cet afflux journalier des touristes algériens qui viennent chez nous, le plus souvent en famille en « taxis », à part, bien évidemment, ceux qui arrivent à bord de leurs propres véhicules. D’ailleurs, ces voitures avec matricule algérien, font, également, le bonheur des commerces et autres restaurants dans les banlieues de la capitale ainsi qu’à Hammamet – proximité de Tunis oblige – où on compte, parfois, une voiture sur deux appartenant à des touristes algériens. Au-delà de tous ces atouts, que peut offrir la destination Tunisie à nos voisins algériens ? Il faut reconnaître, comme l’a écrit notre collègue, Brahim Takheroubt, du magazine « l’Expression Algérien » : Les Tunisiens ne se sont pas croisés les bras, en priant le bon Dieu que l’amour des Algériens pour leur pays ne s’érode pas. Les Algériens qui s’y sont rendus témoignent du savoir-faire tunisien en matière d’accueil. On se démène pour celui qui nous ramène de la devise, semble être un credo chez nos voisins tunisiens ». Et, le marché algérien, tout comme celui libyen sont parmi les principaux marchés maghrébins émetteurs vers la destination Tunisie. Une destination qui considère l’Algérie comme un marché à part entière qui ne cesse de se structurer peu à peu, avec des TO qui se spécialisent sur la destination aussi bien en Algérie qu’en Tunisie. Un marché qui promet encore et qui n’a pas livré, encore, tous ses secrets…..D’où, l’impératif pour la destination Tunisie de poursuivre sur la même lancée et de consolider la promotion sur toute l’Algérie. Pourquoi ne pas créer des antennes dans les principales villes algériennes, d’autant plus que le marché est largement porteur ? Avec un peu plus de promotion la destination serait en mesure de doubler, et pourquoi pas tripler le nombre d’algériens qui la choisissent comme lieu privilégié de leurs vacances. D’ailleurs, Taoufik Baccar, Gouverneur de la BCT a indiqué, au cours de l’atelier qu’il a présidé, lors de la 19ème session de l’université d’été nationale du RCD que la promotion du tourisme de proximité, intermaghrébin, est un choix stratégique. A cet effet, il a rappelé qu’une étude stratégique sur le développement du tourisme est en phase finale. Dans le même ordre d’idées, il a déclaré que le tourisme a été doté de 10 MD supplémentaire dédié à la promotion de la destination, notamment sur les marchés maghrébins mais aussi d’autres marchés, afin de drainer les touristes, pendant le mois de Ramadan, qui coïncide cette année, et pour quelques années encore, avec la haute saison. (Source: Business News le 5 aout 2010) Lien: http://www.businessnews.com.tn/BN/BN-lirearticle.asp?id=1090604


Lettre à un ami philosophe


Mon cher ami,

je me permets de t’adresser un article que je compte publier : si je devais lui donner un titre, ce serait celui de « Etats généraux de la philosophie en Tunisie » ou plutôt « Philosophie en Tunisie : Etat des lieux » ! Au vu de ce qui tombe sous mes yeux et dont la preuve la plus éclatante est ce qui s’est passé lors de l’épreuve de Philo au Baccalauréat—véritable gifle pour l’esprit– et, d’autre part, l’article (sic !) du sieur Ben Tmessek—déshonneur de la pensée– que j’ai corrigé comme une minable copie d’un élève nul d’une mauvaise Terminale—sans nommer d’autres personnes—et je tiens ce torchon de la pensée et de l’écriture—corrigé selon les règles de la méthode—à ta disposition !

Or, après ce « règne » qui marque maintes carrières, il convient—« une fois en sa vie » comme disait le grand Descartes—de « faire le compte de ses espoirs » selon la belle parole de Malraux !     

Or, vous autres qui avez eu à modeler l’avenir de la philosophie en Tunisie, qu’avez-vous fait de votre talent selon la belle parabole ? Vous tous autant que vous êtes, n’avez-vous pas cultivé la politique du Sultanat telle que les Musulmans eurent à la vivre et partant  à la répéter inlassablement durant 15 siècles à telle enseigne que vous n’avez réussi qu’à façonner des dos courbés et des fronts prosternés doublés de mauvais acteurs –et acteurs veut dire en grec : « les hommes d’en dessous », c’est-à-dire les hypocrites, seule façon pour des gens qui, à mes yeux, constituent le déshonneur de la philosophie, non seulement de se tirer d’affaire, mais,—et c’est le plus grave—, de présider à leur tour et à l’ombre de votre pouvoir sur eux, aux destinées de la philosophie en Tunisie—acteurs qui attendent leur heure, heure que vous avez toujours précipitée en sorte que la philosophie est passée de Charybde en Scylla ? Heidegger dit un jour que lorsqu’un médecin se trompe, on en voit immédiatement le résultat là où un professeur, se trompant dans l’explication d’un poème ou d’un texte, recueillera vingt ans après—et l’humanité avec lui— les effets ravageurs de sa monumentale erreur ! Or, du fait que vous avez œuvré, chacun pour votre part, afin que les courtisans de toute obédience, affilés à vos chapelles rivales et faisant jouer la logique de la rivalité, voire de la concurrence, laissant entrevoir qu’il ne s’agit nullement de chercheurs du Panthéon de la Raison, mais de marchands du Temple qu’un Jésus chassa un jour—puissent régner à leur tour, exhibant au cours de leur « carrière » » (faite avec votre bienveillance) leur génie en sueur et répétant à l’envi leur manque à penser qu’ils savent maquiller sous le couvert d’une philosophie aux yeux de laquelle un Kant passerait pour un goujat et un Descartes pâlirait de honte alors même qu’elle est empreinte d’une tare, celle de la prétention que fonde la nullité, maîtresse d’œuvre de l’incompétence ! En ce sens, en même temps qu’elle est infinie, votre responsabilité est si lourde de conséquences : un jour, le pays vous en tiendra rigueur tant vous aurez été les artisans de la faillite de la philosophie en Tunisie ! On ne jugera jamais assez de l’ampleur du désastre qu’à son corps défendant la philosophie eut à subir et qui perdurera tant l’incompétence s’est métastasée—en tout cas on y sera toujours aveugle tant que l’on ne mesurera pas–sans la moindre conspiration avec les illusions qui habitent les ruines que chacun, rivalisant avec les autres, a su édifier sous le masque de la bonne conscience dont on sait qu’elle est fort mauvaise en ce qu’elle est mauvaise conseillère—le chemin parcouru et les ruines qui seront léguées à la postérité en guise de « penseurs » alors même que ce sont des gens dont le talent réside dans leur talon—point faible—je dirai même point aveugle de ceux que vous avez intronisés penseurs et qui officient dans vos chapelles réciproques avec pour seule soutane et pour unique… missel l’incapacité foncière de faire face aux exigences de la pensée transformées par vous et conséquemment par eux en une simple affaire de vassalité ! De ce point de vue, l’ « œuvre » accomplie n’est-elle pas celle des illustres « bâtisseurs de ruines » selon la belle et redoutable expression d’Eluard ? On ne mesurera jamais assez ce que le séjour d’un Foucault en Tunisie a coûté à la philosophie dans notre pays non point que cet « archéologue de la pensée » ait été responsable de quelque façon que ce soit de l’état des lieux qu’avec tristesse et consternation je dresse aujourd’hui même et qui dénonce une situation dans laquelle la philosophie a fini empoisonnée du fait de la présence de ceux qui lui sont étrangers et qui la souillent comme les marchands le Temple, mais parce que le présent constitue une gifle monumentale à l’adresse d’une époque où la philosophie connut autant sa gloire que son rayonnement ! Moi, durant cette glorieuse époque, par bonheur, je faisais mes armes sous la férule des Granel, des Panofski, des Axelos, des Brunschvicg, des Fichant et d’autres nuits françaises—chose à laquelle un Narcy m’avait préparé à l’époque où j’étais élève dans le respectable Sadiki !       

D’ailleurs, est-il besoin que je dise qu’il me plaît que ma carrière ait été une carrière française en sorte que je n’ai jamais eu ni à courber l’échine ni—et encore moins— à me prosterner devant quiconque et en sorte aussi que je suis en mesure de dire haut et fort, à cor et à cri tout ce que je pense de pratiques dont la première victime est assurément et sans conteste l’esprit—trésor autant précieux que vulnérable tant il est rare ! Bien que le mal soit déjà métastasé, il convient, après tant de ravages, que vous fassiez, quitte à me répéter, « le compte de [vos] espoirs » !

Mais, concluait un jour Jean Beaufret que je cite de mémoire, entre nous, dirait le moraliste, il ne s’agit, sur des sujets aussi mineurs (« sic !) que de dissentiments aussi mineurs ! Alors, en avant la musique et pour tout dire  ainsi soit-il !      

Avec toute mon amitié  

Diogene Attila

 


Noces à credit


Par  Farida Dahmani L’été, tous les jours, c’est jour de mariage. Une véritable industrie pour des prestataires de plus en plus nombreux. Et un cortège de dépenses pour les jeunes couples, dont beaucoup voient leur vie commune commencer dans le rouge. Que ceux qui pensent qu’en été, en Tunisie, il fait trop chaud pour travailler se détrompent. Toute une fourmilière s’active autour de ce qui est devenu une industrie, celle du mariage. Les noces en été sont plus ou moins une habitude, étant donné que la famille et les amis sont plus disponibles et que, pour la plupart des Tunisiens, il ne peut y avoir de fête sans qu’aient été ameutés le ban et l’arrière-ban, et qu’un maximum de témoins assistent à l’heureux événement. Ce qui est une histoire à deux devient alors une affaire de familles… Rym et Moez vont se marier en cette fin de juillet, sans trop comprendre ce qui leur arrive. « La situation nous a échappé, nous souhaitions un mariage intime, pépère, et on s’est retrouvés dans un plan organisé par les familles, qui respecte en tout point la tradition. Cela nous étonne parce que nos parents s’étaient mariés en catimini avec juste deux témoins et leurs proches. On dirait qu’ils veulent vivre, à travers nous, quelque chose qu’ils n’ont pas accompli. Ce ne serait pas grave si nous ne devions pas, aussi, supporter les coûts de tous ces rituels. » Chasse aux trésors pour un trousseau Malgré eux, Rym et Moez sont donc devenus le prototype du jeune couple convolant en justes noces. À 26 ans, Rym est ingénieure dans une SII, une société en ingénierie informatique, et Moez, 31 ans, est délégué médical. Comme la moyenne des aspirants au mariage, ils ont fini leurs études et sont autonomes financièrement. Leurs deux salaires leur permettent de vivre sans souci. Mais, comme beaucoup de futurs époux, ils sont aujourd’hui pris à la gorge par les frais engagés pour leur mariage, même si leurs parents participent aux dépenses. La mère de Rym a depuis longtemps constitué le trousseau de sa fille. Comme c’est la troisième qu’elle marie, elle sait où et comment dénicher les petits plus à petits prix. Et il faut que tout soit au mieux pour la présentation du trousseau, puisque les familles ont décidé que toutes les traditions seraient respectées… à commencer par celle de l’installation des effets de la jeune mariée dans son nouveau logis. Là, parentes et amies scruteront le moindre drap, la moindre serviette, et il faut en mettre plein la vue. Rym est épuisée. « J’en ai assez d’accumuler des choses inutiles, de bons draps en coton feraient plus l’affaire que les improbables broderies que l’on me somme de choisir… » Rien que pour son trousseau, Rym a dépensé – de sa poche – près de 1 000 euros, sans compter les babioles offertes par les uns et les autres. Elle est affolée car elle ne reconnaît plus sa mère : « Je ne pensais pas qu’elle pouvait focaliser autant sur ce qui devrait être le plus beau jour de ma vie. Elle est tout le temps sur le sentier de la guerre, elle veille au moindre détail, comme si la survie de la planète en dépendait. Mon père m’a offert ma robe de cérémonie, mais j’ai dû suivre ma mère chez les meilleurs couturiers pour choisir des tenues pour les autres festivités, j’y ai laissé près de deux salaires. Je ne compte pas la course pour réserver le meilleur traiteur et les polémiques autour des dragées, des invitations… Je l’ai freinée sur les bijoux, j’en emprunterai à mes sœurs, sinon je ne m’en sortirai jamais. Entre les robes et le maquillage, il y en a pour environ 3 000 euros. Je conçois qu’elle souhaite le meilleur pour moi, mais j’aurais été tout aussi heureuse avec des choses plus modestes, moins de stress et moins de dépenses. » Famille, quand tu nous tiens… Moez ne se sent guère mieux. D’autant qu’il supporte le plus gros des dépenses, puisque, en tant qu’époux, il prend en charge la réception, la location de la voiture, la décoration florale, l’animation musicale, le photo­graphe et le vidéaste. « J’ai l’impression de monter une superproduction hollywoodienne. On dirait que tout le monde ne pense qu’aux cérémonies, mais il nous faut aussi meubler un appartement et commencer une nouvelle vie, puisque nous quittons nos familles. Je suis choqué par le prix que demandent les prestataires de services, rien que pour les photos et la vidéo, on m’a demandé 500 euros ! » Moez confie que ses économies ont fondu et qu’il a dû contracter un crédit auprès de sa banque pour pouvoir boucler un budget qu’il estime à 6 000 euros pour la cérémonie et à 8 000 euros pour l’aménagement de l’appartement. Si les jeunes couples aspirent à des noces moins m’as-tu-vu, sont pragmatiques et préféreraient investir plus dans leur futur logement que dans les fastes du « plus beau jour de leur vie », ils n’en sont pas moins romantiques. Rym et Moez sont ainsi d’accord sur une chose : ils ne sacrifieront pas leur voyage de noces, comme tant d’autres le font. « Au point où nous en sommes, sourit Rym, cela vaut le coup d’investir dans une semaine en amoureux, loin des familles… » La confrérie des prestataires de services s’en donne à cœur joie et fait flamber les prix, d’autant que la demande dépasse largement l’offre pour une saison de plus en plus courte, le ramadan s’invitant au cœur de l’été. La tendance actuelle est de mêler le traditionnel et l’occidental, d’où la multiplication des cérémonies : celle du henné, celle de l’adieu au célibat, celle du mariage, qui ne peut se conclure sans une fête mémorable. Certaines salles de réception sont réservées plus d’un an à l’avance, et l’agenda des chanteurs et troupes musicales compte deux ou trois fêtes par jour. Fleuristes, traiteurs et pâtissiers croulent sous les commandes. Ces dernières années, une nouvelle corporation à fait son nid, celle des organisateurs de mariages, qui livrent tout clés en main – ou à la carte – et évitent aux couples et à leurs familles de se perdre dans le dédale des propositions de services. Là aussi, la facture est salée, mais leur clientèle, si elle est exigeante, est généralement de celles qui peuvent se permettre de débourser des sommes importantes pour peu que le service soit exclusif et original. Ce jour-là étant, a priori, unique pour les clients, il s’agit de ne pas faire comme les autres, et de faire d’un mariage la soirée dont tout le monde parlera

 
(Source: jeuneafrique.com le 3 aout 2010) Source : http://www.jeuneafrique.com/Article/ARTJAJA2585p048-049.xml0/industrie-tunisie-mariage-salairenoces-a-credit.html


La Tunisie à l’horizon de 2040: Diagnostics et scenarios


Par Abdelmajid Haouachi Au bout de plusieurs mois de labeur, le projet entrepris dans le cadre de l’Association Club M’hamed Ali de Culture Ouvrière (ACMACO) se rapportant à la « Tunisie à l’horizon 2040 » est à l’heure de l’éclosion. Le préambule des travaux de ce chantier de réflexion plurielle et multidisciplinaire a donc été présenté à une assistance nombreuse, avertie et fortement intéressée, lors de la 17ème session de l’université d’été de l’ACMACO, tenue tout récemment. Si, à l’évaluation, et au bout d’un bon moment d’efforts incessants consentis par d’éminents spécialistes pour donner corps à ce projet, on considère qu’on n’est qu’au préambule, ce n’est point par une vision réductrice de ce projet ; bien au contraire. Aussi bien les problématiques soulevées par les intervenants avec leurs ramifications multiples que l’interactivité prompte et perspicace illustrée par un débat de haut niveau lors des diverses séances de cette université d’été prédisent une entreprise qui s’inscrit dans la durée. On est, en fait loin de clore cette réflexion plurielle qui, semble-t-il, ne fait que commencer, si bien que l’on est enclin à souhaiter l’institutionnalisation de cette instance autonome de réflexion afin de l’inscrire dans une dynamique durable et non point éphémère. Les préalables Au stade où en sont les travaux de l’équipe de la “Tunisie 2040”, on peut estimer que les préalables sont déjà définis. En tête de ces préalables figure la conceptualisation du projet et la définition de l’objet de ses travaux. Cet objet s’inscrit, comme les membres de l’équipe s’accordent à l’indiquer, dans la problématique de la modernité. Il s’agit, en effet, d’admettre d’abord que la Tunisie a adhéré à la modernité et que cette adhésion est le résultat d’un long processus qui remonte au 19ème siècle. Mais il y a là un postulat qui nous incite à nous faire une idée précise du concept de modernité. Ce même souci de précision a conduit Abdelkader Zghal à opter pour une approche inter-contextuelle pour illustrer la dimension plurielle de ce concept et dire qu’il y a au moins une modernité française, une autre britannique, une troisième allemande… Une fois le concept défini, ou au moins débattu, on parvient au constat pour diagnostiquer “l’essoufflement du projet moderniste tunisien”. Il y a là un diagnostic qui semble faire l’unanimité au sein de l’équipe de recherche et qui à aucun moment des débats n’a fait l’objet de controverse. Mais, l’essoufflement appelle nécessairement le “renouvellement du projet moderniste”. C’est là que réside l’essentiel des propos et des propositions de l’équipe. Ce n’est point là une tâche facile ! Il faut y aller de pied ferme mais la prudence demeure toujours de mise, car on n’est jamais sûr de savoir de quoi demain sera fait. Comme pour pallier, dans la mesure du possible, cette incertitude et se doter d’une posture permettant un regard moins soumis aux contraintes du court terme, notre équipe s’est projetée dans un avenir qui n’est pas proche. L’horizon 2040 traduit chez les membres de cette équipe un souci de transcendance et de prise de distance dans le futur historique pour ne pas “être prisonnier des structures présentes”, comme l’a souligné Mahmoud Ben Romdhane, un autre membre fondateur du projet. Toutefois, il n’est pas une prospection sérieuse qui ne tienne ses racines dans le présent et dans le passé. Les trois temps s’avèrent donc incontournables dans l’élaboration de cette vision prospective. Cela va sans dire puisque la prospection est un exercice par essence temporel. Cet exercice est également, à l’évidence, lié à l’espace. A ce niveau, l’équipe a développé une recherche qui traite du contexte territorial tunisien dans son rapport avec son environnement mais aussi dans une approche fragmentaire qui se penche sur les problématiques régionales de l’espace tunisien. L’analyse dialectique du contexte tunisien dans ces diverses dimensions spatiales et temporelles par divers spécialistes est sanctionnée chaque fois par la présentation de scénarios possibles pour l’horizon 2040. Les esquisses Une fois les contours conceptuelles et méthodologiques définis, les membres de l’équipe ont présenté des esquisses de leurs travaux. Pour Mahmoud Ben Romdhane, la Tunisie peut espérer atteindre en 2040 la moitié du PIB par habitant réalisé actuellement par l’Espagne si, toutefois, elle parvient à réunir certaines conditions. Autrement, ce PIB ne dépassera pas le tiers de celui de l’Espagne. Or, constate-t-il, « l’économie tunisienne accuse une érosion manifeste depuis 1990 en raison du ralentissement des investissements. » Par ailleurs, la Tunisie est, selon lui en queue du peloton sur le plan du niveau technologique. « La Tunisie a réalisé des progrès considérables au niveau de la qualité du capital humain. Mais actuellement le niveau des élèves est alarmant, de même que le domaine de l’enseignement et de l’éducation est en train de patiner». De surcroît, « on assiste à un gaspillage provenant des coûts des appareils de l’Etat». Pour atteindre l’objectif prescrit si haut, l’économie tunisienne devrait donc, selon Mahmoud Ben Romdhane, remédier à ces insuffisances, notamment par l’institutionnalisation de la vie économique. Elle devrait également, à son avis, œuvrer pour une meilleure intégration maghrébine, fondée sur la libéralisation totale des échanges des biens et des services et la liberté totale de mouvement des personnes et des capitaux. Cette intégration maghrébine s’inscrirait dans le cadre d’un régionalisme ouvert vers l’Europe. De son côté, dans son analyse de l’environnement géo-politique de la Tunisie en 2040, Ahmed Ounaies part du constat de “la fragilité du système politique tunisien pris isolément”. Il soutient qu’il y a eu en Tunisie une « intériorisation du libéralisme économique et politique qui constitue un catalyseur puissant du dynamisme modernisateur et démocratique. » Il prédit pour la Tunisie en 2040 deux hypothèses : – l’accélération des investissements qui engendrerait une croissance des échanges et un saut qualitatif entraînant une réduction de la pauvreté du chômage et des déséquilibres régionaux ; une presse de haut niveau et une détente politique et culturelle. Ce contexte serait propice à l’élaboration d’une nouvelle Constitution garante du pluralisme, des libertés et de l’alternance ; – la seconde hypothèse verrait les tensions et les convoitises monter ; les détournements des richesses profiter à une minorité et le système sécuritaire de plus en plus ferme au détriment des libertés, du suffrage universel et de l’indépendance de la justice… Au plan de l’espace environnant la Tunisie, la première hypothèse se produirait, selon Ahmed Ounaies, dans le cadre d’une alliance progressive des cinq pays maghrébins avec une intégration plus avancée entre la Tunisie et la Libye. Une atmosphère de libre circulation et de libre-échange régnerait, avec des entreprises mixtes et des convergences politiques dans les relations avec l’Europe et la Méditerranée. On assisterait également à une amélioration de la gouvernance et une diminution du taux d’armement…Un partenariat économique plus solide verrait le jour avec l’Europe avec des programmes multilatéraux et des échanges scientifiques et universitaires. Le système sécuritaire serait basé sur plus de confiance mutuelle et comporterait moins de risques pour les diverses parties. Mais une phase supérieure n’est, selon Ahmed Ounaies, envisageable que par l’instauration d’institutions communes, au moins sur le plan économique. Une équité de l’espace Dans le propos d’Amor Belhadi on ne risque pas de passer à côté de son approche singulière et combien pertinente des rapports entre le pouvoir central et le pouvoir régional. Il s’agit pour lui d’abord d’adopter une vision d’ensemble à même de dégager les articulations entre les instances diverses du pouvoir en focalisant notamment sur les pouvoirs économique politique et administratif, pour ensuite examiner l’exercice de ces pouvoir dans les sphères régionales et la sphère centrale. Il soutient ainsi que la Tunisie indépendante a, trente ans durant, hésité à concevoir une politique régionale. Ce n’est qu’en 1979 qu’est apparu le premier Code d’urbanisme. On 1985, la conception officielle de “l’équilibre régional” a été élaborée selon l’idée que chaque région devrait, pour son développement compter sur ses propres ressources. On 1997, on opta pour une orientation totalement différente, favorisant la compétition régionale et pérennisant ainsi l’avantage au littoral. Cela n’a fait que confirmer le paysage préexistant de deux Tunisie : celle du littoral à côté de celle de l’intérieur. Qui plus est, ce contexte économique politique et administratif témoigne de la vulnérabilité de la vision régionale. Car, en fait, il n’y a pas de régions. Il n’y a que des gouvernorats. Ce contexte demeure à l’évidence, selon Amor Belhédi, propice aux déséquilibres régionaux puisque c’est vers le littoral que converge le capital fixe, les investissements et la valeur ajoutée. Et de noter, à ce titre, que les deux tiers des investissements sont concentrés dans 5 à 10% de l’espace (le littoral) mais que cet espace abrite en même temps 60 à 80% de la population. Cette situation accentue les déséquilibres classiques et intensifie l’exode. Mais cette situation est également aggravée, selon Amor Behédi, par la concentration excessive observée au niveau de la Capitale qui continue à monopoliser l’essentiel des pouvoirs en dépit du recul de l’implantation industrielle dans sa zone. C’est ainsi que le tissu urbain présente un déséquilibre manifeste, illustré notamment par la faiblesse des villes moyennes et la prolifération des petites villes. Or, la faiblesse des villes moyennes entraîne nécessairement la faiblesse des régions et consacre la concentration excessive. Ce n’est pas là une situation favorable au contre-pouvoir qui puise sa force dans la réalité régionale. Et d’en déduire qu’il n’y a pas de “communalisation” de l’espace et que l’administration centrale prédomine par le tandem parti-Etat en dépit de l’existence des conseils régionaux de développement. Et c’est à l’intervenant de présenter à son tour ses scénarios pour la Tunisie de 2040 qui sont, à son avis au nombre de deux. – le premier consiste dans le raffermissement de la situation actuelle qui consacrerait davantage de littoralisation conjuguée avec plus de négligence des régions intérieures. Dans ce cas de figure les déséquilibres régionaux iront en s’accentuant et généreront plus de fermeture et probablement des tension et des conflits. Au même moment le pouvoir régional tendra à s’estomper; – le deuxième scénario consiste à favoriser le pouvoir régional en tant que socle du contre-pouvoir. Car, dit-il, « l’espace nous appartient et on ne peut concevoir une équité sociale et politique sans une équité de l’espace». Le rééquilibrage régional interfère, selon lui, une répartition équitable des efforts de développement économique et une démocratie locale obéissent à une logique régionale solidaire. Cette configuration rimerait, selon lui, avec une intégration maghrébine qui consiste à désenclaver les espaces de l’ensemble territorial du Maghreb pour l’épanouissement de ces peuples. De surcroît, un pareil scénario est à son sens le plus propice à tirer profit de la mondialisation. Interactivité Ce ne sont donc là que des séquences des péripéties de cette université d’été tenue par l’ACMACO. L’assistance n’a pas manqué de soutenir tout au long des divers panels un débat de haut niveau. C’est ainsi qu’on a reproché à Ahmed Ounaies d’avoir négligé la dimension arabe dans son appréhension géo-politique. Raouf Hamza a insisté sur l’importance de l’imaginaire populaire, qui demeure tourné vers l’Orient. Non moins pertinente fut l’intervention de Lassaad Jamoussi sur l’importance de la dimension culturelle dans l’édification de la personnalité tunisienne.
 
(Source: « Réalités » (Hebdomadaire -Tunisie) le 2 aout 2010)


« L’exception tunisienne » à l’épreuve du Wahhabisme?


05/08/2010 Par Said JENDOUBI Cette contribution fait suite à l’article publié par mon ami l’historien Adnen Mansar (cf. http://www.facebook.com/notes/adnen-mansar/hwl-jdl-qdym-ayd-twns-waldwt-alwhabyt/419320150797) Merci Adnen pour cet article de fond sur un sujet O combien sensible… un sujet où » les mots et les choses » doivent être manipulés avec la plus grande des précautions. Je me permets ici de poser quelques questionnements qui permettent peut-être d’enrichir le débat. – Il est certain que le Wahabisme est né dans la presqu’ile arabique dans un contexte trouble (début de la déliquescence ottomane entant qu’ultime survivance de la Khilafa, début de l’assaut de l’Occident aux appétits sans limites sur le monde musulman et début de la prise de conscience dans ce dernier de la nécessité d’une renaissance). Dans cette perspective, le Wahhabisme a pu paraître, de prime abord, comme l’un des affluents de ce grand courant de résurgence, d’autant plus que certaines des thématiques abordées par son fondateur paraissaient tout à fait valables et légitimes ; mais il se trouve que très vite, le Wahhabisme a servi de discours de légitimation d’un Etat naissant et, de ce fait, a pris une dimension politique dangereuse. La suite n’est qu’une succession de fuites en avant, tant sur le plan doctrinal que sur le plan géostratégique. Peut-on aujourd’hui considérer ceux qui se réclament, ces derniers jours en Tunisie ou ailleurs du Wahhabisme, comme des descendants directs de M. B. Abdelwahhab et de sa doctrine et leur opposer, dans cette logique, l’épître du Zaytounien, sans tomber dans une forme d’anachronisme, j’allais dire de myopie (myopie quant aux causes réelles de la montée récente du rigorisme religieux et de ses retombées)? – Certains spécialistes de l’Islamisme, avancent une hypothèse fort intéressante concernant la montée du Salafisme, ou du néo-wahhabisme (qui va d’un « simple » puritanisme rituel à un jihadisme à outrance), à savoir que les régimes politiques Arabes obsolètes qu’ils sont, ne peuvent tenir le coup face à la démocratisation rampante (chute du communisme et fin de la bipolarité, mondialisation, internet, etc.) ; mais que cette démocratisation ne saurait être acceptée, ni par les régimes arabes plus que jamais accrochés mortellement au pouvoir, ni par leurs suppôts occidentaux (sauvegarde des matières premières, des marchés, d’Israël, etc.), tant les Islamistes sont pressentis partout comme les futurs tenants des majorités issues des urnes ! L’équation (certes dangereuse) qui va s’imposer est de « frapper » fort cet islamisme politique revendicatif et légaliste (Frères Musulmans en Egypte, Nahdha en Tunisie, …) tout en encourageant les nihilismes de tout bord… Ce puritanisme islamique agressif en est un ! – N’est ce pas là l’une des conséquences, ou des répliques du grand séisme qui a marqué la gestion de l’Islam en Tunisie dès l’avènement de la République. En effet, l’un des actes les plus chargés de sens (ou de non sens !) et de conséquences est le fait d’avoir fermé par une simple décision gouvernementale l’université la Zitouna, après 13 siècles de fonctionnement. Acte qui dénote chez Bourguiba une haine sans fin de cette formidable institution, et une vision pour le moins erronée de la « modernité » (façon « de l’Histoire, faisons table rase »), car ni en France, ni en Angleterre, ni en Allemagne l’on a tenté de mettre fin aux antiques universités : La Sorbonne, Oxford, Cambridge, Heidelberg, pourtant institutions religieuses à l’origine ! Et comme le disait M. Abdelmoula, me semble-t-il, dans sa thèse sur l’université zaytounienne (1971) : « l’étudiant qui franchit la porte de la Sorbonne, d’Oxford ou de Heidelberg, ressent au dessus de ses épaules le poids de l’Histoire, de la continuité ; celui qui franchit la porte de l’université de Tunis (9 avril) sait qu’elle date de 1958 ! ». A quoi sert alors d’implorer l’aide de la Zitouna face aux néo-Wahhabites ? Le mal est déjà fait et, il ne vient ni d’Arabie Saoudite, ni d’ailleurs. La Tunisie est capable d’en produire ; elle est également capable de se renfermer sur elle-même et de plonger dans les abîmes d’un long sommeil, et ce en dépit de sa « tradition » d’ouverture, de modération et de sa position géographique à la croisée des civilisations ! Pour conclure, je considère que toute tentative d’endiguer ce phénomène en ayant recours à la répression policière et/ou à la propagande officielle, est vouée à l’échec. Encore faut-il qu’il y ait une volonté d’endiguer quelque chose dont l’existence même légitime aux yeux du monde tous les abus de pouvoir… tous les abus du pouvoir ! La Démocratie (mot qui ne tolère aucun bégaiement, et aucun roulement excessif du « R » !) est la solution la plus « réaliste » pour régler les dérives de la pensée. Source : http://www.facebook.com/note.php?note_id=416480565527&id=1321476201&ref=mf


Le premier site de Tunisie interdit aux hommes


06/08/2010 Par Samy Ben Naceur Vous êtes femme au foyer, business woman ou encore jeune maman? Vous êtes donc forcément amenée à gérer les tumultes liés à la vie quotidienne ! Envie de parler ? De vous confier ? Voire de vider votre sac entre filles sans quitter l’écran de votre ordinateur ? Hkeyet-enssa est fait pour vous ! Avis à la gent féminine, voici un sympathique forum tunisien qui risque de bientôt devenir incontournable : hkeyet-enssa.com (littéralement : Histoires de femmes). 100% féminin, ce portail lancée en toute discrétion par une universitaire, se veut non seulement un moyen pour les femmes de papoter entre elles, mais leur permet également de s’exprimer sur les sujets les plus tabous (problèmes de couple, sexualité…). Surtout que toute trace de testostérone y est bannie à un kilomètre à la ronde… A croire que les séries américaines style «Sex and the City» et «Desperates Housewives» ont fait des émules en Tunisie. Le site annonce d’entrée la couleur : «Faddit men rajli » (j’en ai marre de mon mari), « Faddit men Hmeti » (j’en ai marre de ma belle mère)… voilà à quoi ressemblent les rubriques que l’on peut trouver sur hkeyet-enssa qui jongle entre la langue de Molière et la derja tunisienne, lui conférant ainsi un charme assez particulier. De prime abord, on pourrait penser qu’il s’agit d’un forum ou l’on trouve uniquement quelques ménagères qui s’ennuient à mourir chez elles, en train de déblatérer des histoires à tort et à travers (le bon vieux ta9ti3 et tarrich qui est bien de chez nous). Mais à y voir de plus près, on se rend compte que le contenu du site s’avère plutôt pertinent, même s’il frise souvent l’impertinence. Car il traite particulièrement de sujets inhérents à la vie quotidienne et à ses petits désagréments. Mieux : il permet à certaines femmes de s’exprimer, voire de vider leurs sacs lorsqu’elles font face à certaines difficultés. En somme, il s’agit d’une sorte de thérapie par l’écriture. C’est ce que revendique d’ailleurs le forum « […] Exprimez-vous ! La parole est la moitié de la thérapie… ». Dans la partie « Tu es ce qu’on appelle femme moderne », on trouvera par exemple des sujets exclusivement liés à la femme contemporaine, à l’instar de la mode, du travail (gare aux idées machistes…) et de l’éducation des enfants….. Un peu plus loin, la rubrique «Ma mère et moi » se focalisera sur les relations mère-fille et le bien être émotionnel qui en découle, pendant que « Dbaret lioum » mettra à l’honneur différentes recettes de cuisine pour ne jamais être à cours d’idées ! Pour couronner le tout, on note la présence d’une petite touche de psychanalyse, concrétisée par la présence d’un coach appartenant à un cabinet parisien spécialisé dans le «coaching de vie, et développement personnel ». Celui-ci offre des réponses gratuites et personnalisées aux membres du forum en les aidant par exemple à surmonter des problèmes d’ordres affectifs, émotionnels, sexuels….Ce dernier point pourra notamment être traité dans la rubrique «Vie intime» strictement réservée aux femmes et gare aux petits malins qui s’évertueraient à s’immiscer volontairement dans les jardins secrets de ces donzelles qui s’en apercevraient illico-presto ! Quoi qu’il en soit, hkeyet-enssa regorge de conseils et de sujets aussi variés que sexy…, susceptibles d’accaparer de longues heures en perspectives de ces femmes tantôt cadres, tantôt femmes au foyer ou encore jeunes mamans à l’affut de la moindre astuce pour soulager son chérubin ennuyé par les coliques du matin ! A découvrir !
 
 


 

Les turcs ne peuvent pas boycotter Israël


Les patrons d’entreprise israélienne qui vivent en Turquie aiment expliquer que la plupart des Turcs en colère, qui protestaient contre le raid d’Israël sur la flottille de l’IHH cet été ne savent pas que leurs téléphones portables, leurs ordinateurs personnels et les TV plasma ont été faites en utilisant des pièces et de la technologie israélienne. Pour Manashe Carmon, président du Conseil Commercial Israélo-Turque, une telle ignorance est une bénédiction pour les Israéliens. “Il serait très difficile de boycotter les produits israéliens parce que vous ne les trouverez pas dans les supermarchés turcs”, a déclaré Carmon. “Mais la plupart des logiciels utilisés par tous les turcs, depuis leurs téléphones cellulaires jusqu’à  l’équipement médical le plus pointu, sont fabriqués ou développés en Israël. Donc, à moins que Turcs cessent d’utiliser leurs téléphone, leur ordinateurs ou cessent de se faire soigner, le boycott d’Israël n’a aucun sens. “ Après le raid ou neuf terroristes turcs ont été tués le 31 mai, la Turquie a exigé des excuses qu’elle n’a pas reçue. Elle interdit les avions militaires israéliens dans l’espace aérien turc, tandis que son premier ministre d’inspiration islamiste associe désormais, selon le quotidien Hurryiet, l’étoile de David à la croix gammée. Mais quand il s’agit de l’économie réelle, le pragmatisme d’affaires l’emporte sur les tensions politiques. «Non les entreprises israéliennes ne sont pas parties”, a déclaré Carmon. “L’investissement turc dans le business israélien à même légèrement augmenté”. À court terme, cette affaire a produit des retombées économiques inévitables. Les annulations de réservations de vacanciers israéliens coûte au moins 400 millions de dollars aux turcs. Ces derniers tentent de dire que “les riches arabes sont venus pour remplacer les israéliens” mais c’est un phénomène ultra-minoritaire. Au final, le trou sera au moins de 400 millions de dollars selon le Ministère Turc des Finances”. Pourtant, les entreprises israéliennes qui vendent les logiciels pour systèmes d’irrigation en Turquie insistent sur le fait qu’elles n’ont pas été touchées par les récents événements. Mais le contre-coup c’est que les entreprises en question ne veulent pas que leurs noms de soient cités… Car elles ne veulent pas que les clients turcs soient pistés par le gouvernement… Ou boycottés par une partie de la population. Le commerce bilatéral entre les deux pays été de 3 milliards de dollars l’an dernier. Mais les dirigeants d’affaires israéliens et turcs disent les liens économiques sont en réalité beaucoup plus vaste. Les relations d’affaires sont largement camouflé, disent-ils, parce que de nombreuses entreprises israéliennes utilisent leurs entreprises partenaires turcs pour vendre dans le monde arabe alors que les sociétés turques utiliser leurs partenaires israéliens comme une passerelle vers les marchés américains. Même sur le front de la défense, les fonctionnaires turcs disent que la coopération étroite entre Jérusalem et Ankara se poursuit dans les coulisses. Les responsables israéliens peuvent se résigner à perdre des contrats immédiats avec le gouvernement turc, mais ils restent convaincus que les intérêts pragmatiques l’emporteront sur les différences idéologiques. “Pendant que les politiciens essaient de tirer profit de ce conflit, l’armée est restée remarquablement calme”, a déclaré Mehmet Altan, un éditorialiste turc. “Israël et l’établissement militaire turc veulent une Turquie laïque, alors ils se battent pour la même chose.” Par le New York Times. Adapté en français par JSSNews
 
(Source: JSSNews (Site d’informations “israelien”) le5 aout 2010) Source: http://jssnews.com/2010/08/05/les-turcs-ne-peuvent-pas-boycotter-israel/  

 

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