AFP, jeudi 12 octobre 2006 TUNIS – Six associations tunisiennes généralement proches du gouvernement ont exprimé jeudi leur « indignation » au sujet d’une campagne contre la pauvreté annoncée la veille par d’autres organisations dont l’Union générale tunisienne du travail (UGTT, centrale syndicale). « Nous tenons à marquer notre indignation face à ces manoeuvres démagogiques. Prétendre que 30% de la population tunisienne serait au seuil de la pauvreté relève de l’affabulation », écrivent les six associations dans une déclaration transmise à l’AFP. Annonçant mercredi à la presse le programme de leur campagne, sept autres organisations avaient affirmé que la pauvreté « regagne du terrain et de plus en plus de gens sont touchés en raison du coût de la vie et du chômage », selon une représentante de l’UGTT Wassila Ayachi. Ce collectif qui compte aussi l’Association des femmes démocrates, Amnesty International et la Ligue des droits de l’Homme, avait invité le gouvernement à « consentir à une liberté d’action des ONG » et dénoncé une ségrégation dans la pauvreté sur des bases politiques et idéologiques. Les six associations dénoncent une « manipulation » et affirment leur « satisfaction devant les résultats remarquables atteints en matière de lutte contre la pauvreté » en Tunisie, lit-on dans leur déclaration signée notamment par l’Association tunisienne des mères. Se référant à « tous les rapports des instances spécialisées de l’Onu », elles notent que la Tunisie est parvenue à réduire de moitié le taux de pauvreté en dix ans pour le ramener à 4,2% en 2001. Selon les prévisions, ce taux devrait se situer à 2,1% d’ici 2015, assurent-elles. Elles se félicitent d’une telle « réduction rapide » du taux de pauvreté et affirment que la classe moyenne représente « plus des trois quarts de la population », alors que « tous les enfants de six ans sont scolarisés » et « près de 90% de la population bénéficient d’une couverture sociale ». Des organisations de défense de l’enfance et l’Alliance des femmes de carrière juridique sont également signataires de la déclaration. AFP
Les Etats-Unis offensifs au Maghreb
Les USA préparent une initiative, qualifiée de «stratégique» par le département d’Etat, en direction des trois pays du Maghreb, l’Algérie, le Maroc et la Tunisie. Le projet qui englobe les aspects militaire, économique et politique serait, croit-on savoir de bonnes sources, l’une des initiatives les plus importantes dans l’histoire de la région. La secrétaire d’Etat américaine aux Affaires étrangères, Condoleezza Rice, se rendra dans les mois qui viennent dans la région. Cette visite qui intervient après celle de Rumsfeld, il y a quelques mois, sera suivie par celle de Dick Cheney. Les Etats-Unis, premier client de l’Algérie en matière d’hydrocarbures, avec 10 milliards de dollars par an, inscrit notre pays dans ses priorités régionales en matière de coopération. (Source : « L’Expression » (Algérie), le 12 octobre 2006) Lien: http://www.lexpressiondz.com/T20061012/ZCQ.htm
PO – Les USA financent une alternative au gouvernement du Hamas
par Adam Entous REUTERS, le 13 octobre 2006 à 14h34
JERUSALEM, 13 octobre (Reuters) – Les Etats-Unis ont entrepris d’investir dans une « alternative crédible » au Hamas, en prévision de possibles législatives anticipées dans les territoires palestiniens, apprend-on vendredi de source proche de ce programme discret, d’un coût global de 42 millions de dollars. Ce projet comprend notamment une aide au Fatah de Mahmoud Abbas, engagé dans un bras de fer avec le mouvement islamiste palestinien qui a accédé au gouvernement après avoir fait mordre la poussière à la formation nationaliste du président aux législatives de janvier. Désespérant de lui faire accepter la voie des négociations avec Israël, comme la communauté internationale le souhaite, le président Abbas envisage de dissoudre le gouvernement du Hamas, dirigé par Ismaïl Haniyeh, et d’organiser de nouvelles élections au Conseil législatif palestinien. Dans cette optique, les Etats-Unis accordent une aide au Fatah, pour l’aider à se restructurer, ainsi qu’une formation et des conseils stratégiques aux dirigeants politiques palestiniens laïques qui ne se résignent pas à laisse la bride sur le cou aux intégristes du Hamas. Selon un document officiel américain que Reuters a pu consulter et qui fait référence à des initiatives très récentes, ce projet se fixe pour objectif de « susciter des alternatives démocratiques aux options politiques islamistes autoritaires ou radicales ». Les responsables du département d’Etat américain et les « sous-traitants » impliqués dans ce programme soulignent leur impératif de discrétion afin de ne pas mettre en péril leurs interlocuteurs palestiniens, d’ores et déjà présentés par le Hamas comme des collaborateurs de l’Amérique et d’Israël. « RIEN DE NOUVEAU SOUS LE SOLEIL? » Interrogé par Reuters à ce sujet, le consul général américain à Jérusalem, Jacob Walles, assure qu’il n’y a « rien de nouveau sous le soleil » et que Washington ne soutient aucun parti en particulier: « Nous travaillerons avec quiconque n’est pas affilié à une organisation terroriste. » Walles affirme que les Etats-Unis ne financent directement aucun parti palestinien en particulier. L’argent américain serait utilisé entre autres pour encourager des ONG et des médias palestiniens à contrer les agissements du Hamas. Cinq millions de dollars d’origine américaine seraient en outre consacrés au financement d’écoles privées palestiniennes offrant une alternative aux établissements publics contrôlés par le Hamas. Washington aide par ailleurs le président Abbas à étoffer sa garde présidentielle, dont les effectifs sont en voie de doubler de 3.000 à 6.000 hommes pour faire pièce à une « force exécutive » du gouvernement du Hamas composée en grande partie d’activistes armés. En termes budgétaires américains, 42 millions de dollars est une somme modique, mais, vu de Gaza, ce montant – trois fois celui dépensé par les partis et les candidats aux élections de janvier – est susceptible de changer la donne. L’Institut démocrate national (NDI), un des sous-traitants du département d’Etat, a entamé récemment des contacts avec des dirigeants du Fatah et d’autres partis palestiniens afin de les préparer à de possibles élections. Michael Murphy, qui dirige le progamme du NDI en Cisjordanie et à Gaza, confie mettre d’abord l’accent sur les réformes internes auxquels ces mouvements doivent procéder, mais précise qu’ultérieurement il s’agira de les aider à faire passer leurs messages auprès des électeurs. L’Institut international républicain (IRI) a, lui aussi, reçu des fonds du gouvernement américain pour aider plusieurs partis indépendants palestiniens. « Nous leur martelons qu’ils doivent commencer à s’organiser dès maintenant », indique Scott Mastic, directeur adjoint du département Moyen-Orient de l’IRI. Un groupe de réflexion local, l’Arab Thought Forum, a également été approché il y a deux mois par le gouvernement américain dans la même perspective, dirigée contre la prédominance du Hamas, mais il dit avoir décliné l’offre. « Nous ne pouvions pas nous retrouver en position de ne pas reconnaître un gouvernement élu par le peuple », assure son directeur général Abdel Rahmane Abou Arafeh. « Donc, nous ne recevons pas d’argent américain. » REUTERS
Le chef d’état-major de l’armée britannique demande le retrait de ses troupes d’Irak
LEMONDE.FR avec Reuters | 13.10.06 | 08h40 Le vent de lassitude qui s’est emparé de la Grande-Bretagne à propos de l’intervention en Irak gagne désormais le sommet de sa hiérarchie militaire. Dans un entretien paru dans l’édition du vendredi 13 octobre du Daily Mail, le chef d’état-major de l’armée britannique, le général Dannatt, estime que la présence des forces britanniques en Irak n’est pas seulement inutile, mais pire encore, qu’elle aggrave les problèmes de sécurité dans ce pays. Il préconise en conséquence leur retrait rapide. Cette présence militaire est de plus en plus remise en question outre-Manche par une opinion publique gagnée par l’incompréhension, au vu d’un bilan humain toujours plus lourd, et en l’absence flagrante de progrès sur le terrain. La Grande-Bretagne a perdu en Irak 119 de ses soldats. La baisse de popularité de Tony Blair, allié indéfectible de George Bush, condamné à se retirer d’ici à un an de son poste de premier ministre, a préparé le terrain pour une réelle remise en cause de l’intervention en Irak. « L’intention initiale était de mettre en place une démocratie libérale qui serve d’exemple pour la région, qui soit pro-occidentale et qui puisse avoir un effet bénéfique sur l’équilibre au Proche-Orient. C’était notre espoir, et quant à savoir si c’était un espoir raisonnable ou naïf, l’histoire en jugera. Je ne crois pas que nous soyons en train de réaliser ça. Je crains que nous ne devions réviser à la baisse notre ambition », déclare dans l’interview le général Dannatt, qui porte là un coup dur aux ambitions affichées par Tony Blair. Sortant de la réserve généralement attendue de militaires en exercice, le général Dannatt, qui a pris ses fonctions à la tête de l’état-major en août, a laissé entendre que les 7 000 soldats britanniques déployés en Irak n’étaient plus les bienvenus. « La campagne militaire que nous avons menée en 2003 consistait de fait à enfoncer la porte. Si nous bénéficiions d’un certain consensus au début, il s’est transformé en simple tolérance et, ensuite, en grande partie, en intolérance. C’est un fait », souligne-t-il. Le général estime, en outre, que la présence militaire britannique en Irak aggrave également l’insécurité ailleurs dans le monde. « Je ne dis pas que les difficultés que nous connaissons dans le monde entier découlent de notre présence en Irak mais il ne fait aucun doute que notre présence en Irak les exacerbe », a-t-il déclaré au Daily Mail. LA DÉMOCRATIE EN IRAK, UNE « NAÏVETÉ » Le général Dannatt critique aussi le manque de préparation de l’après-guerre par la coalition sous commandement américain. « Je pense que l’histoire montrera que les préparatifs pour la période succédant à la première phase de combats, réussie, étaient insuffisants, et davantage fondés sur de l’optimisme que sur une planification raisonnée », dit-il. Alors que le général se demande si le rêve du premier ministre d’instaurer une démocratie libérale en Irak n’est pas pure « naïveté », Downing Street ne démord pas de sa position officielle et estime toujours rendre un service au peuple irakien. Une porte-parole du cabinet Blair a publié, en réponse à l’interview du général Dannatt, un communiqué auquel le ministère de la défense a fait écho. « Il est important que les gens se souviennent que nous sommes en Irak à la demande expresse du gouvernement irakien démocratiquement élu, afin de le soutenir dans le cadre du mandat défini par une résolution de l’ONU », souligne le 10, Downing Street. Tony Blair avait déclaré par le passé que les forces britanniques devraient rester en Irak jusqu’à ce que le gouvernement irakien soit en mesure de se charger de la sécurité. Une inflexibilité qui dépasserait presque celle de George W. Bush. Mercredi 11 octobre, à un mois des élections de mi-mandat, le président américain s’est dit prêt à réajuster la stratégie de Washington en Irak. (Source : Le Monde.fr, le 13 octobre 2006)
Selon une étude américaine, le conflit en Irak aurait fait plus de 655 000 morts
LEMONDE.FR avec AFP et AP | 11.10.06 | 18h27 Plus de 655 000 civils irakiens sont morts entre mars 2003, début de l’intervention de l’armée américaine en Irak, et juillet dernier, estiment des spécialistes de santé publique américains et de l’université de Bagdad, dans un article mis en ligne mercredi 11 octobre par la revue médicale britannique The Lancet. Ces chiffres témoignent de l’alarmante augmentation de la mortalité en Irak depuis le début du conflit. Ainsi, en octobre 2004, la même revue avait publié une étude qui recensait environ 100 000 morts civils liés à l’intervention américaine entre mars 2003 et septembre 2004. En l’espace de trois ans et demi, 2,5 % de la population irakienne aurait donc succombé pour des faits directement liés à la guerre. La méthodologie employée par ces chercheurs de l’Ecole de santé publique américaine Johns-Hopkins-Bloomberg ne repose pas sur un décompte des corps enregistrés dans les morgues ou signalés dans les bilans officiels, mais sur des entretiens avec des ménages irakiens. L’enquête se base sur des relevés établis en mai et juin par des chercheurs de Johns-Hopkins et de l’université Al-Moustansiriya de Bagdad auprès de 1 849 foyers, soit près de 13 000 Irakiens, dans 47 localités à travers l’Irak. Les personnes de cet échantillon ont été questionnées sur les naissances, les décès et les déplacements – selon une méthode déjà utilisée au Congo, au Kosovo et au Soudan, soulignent les auteurs de l’étude. Dans 92 % des cas, les décès signalés ont été confirmés par un certificat. M. BUSH JUGE QUE L’ÉTUDE N’EST PAS « CRÉDIBLE » Le document rapporte par ailleurs que sur ces 655 000 morts (15 000 en moyenne par mois), environ 601 000 sont dus à des causes violentes, essentiellement des tirs (56 %) et des explosions de voitures piégées ; les autres décès sont liés à l’augmentation de certaines maladies (maladies cardiaques, cancers, maladies chroniques). Un tiers des morts seraient directement attribuables aux forces de la coalition dirigée par les Etats-Unis. Depuis que la guerre a commencé, le taux de mortalité brut serait donc passé de 5,5 pour mille habitants, à 13,3 pour mille par an. Une progression que les auteurs de l’article qualifient d' »urgence humanitaire » et fait du « conflit irakien l’un des plus meurtriers du XXIe siècle ». Le président George W. Bush a néanmoins déclaré mercredi que l’hypothèse de 655 000 morts, victimes de la guerre, n’était pas « crédible ». Le gouvernement irakien a lui aussi démenti de tels chiffres, les qualifiant « d’exagérés ». Cette estimation, qui est quatre fois supérieure à celle publiée dans un rapport des Nations unies en septembre dernier, est donc loin de faire l’unanimité. L’Iraq Body Count, un site Internet alimenté par des universitaires et des militants de la paix, avance un bilan de 43 850 à 48 700 civils tués depuis mars 2003. Pour expliquer cet écart, les coordinateurs de l’étude expliquent que celle-ci repose sur une enquête « active » auprès de la population, et non sur des « méthodes passives qui dépendent du recensement des corps ou mettent en colonnes des informations de presse sur des morts violentes ». Les auteurs de l’étude sont aussi critiqués pour avoir décidé de publier l’article à quelques semaines des élections américaines de mi-mandat, qui auront lieu en novembre 2006. En 2004 déjà, le premier article sur le sujet était paru dans The Lancet quelques jours avant l’élection présidentielle ; une décision que les auteurs – les mêmes – avaient alors qualifiée de délibérée. (Source : Le Monde.fr, le 11 octobre 2006)
La France a entaché son image de pays des libertés, estime la presse turque
AFP, le 13 octobre 2006 à 11h55 ANKARA, 13 oct 2006 (AFP) – La France a entaché son image de pays des libertés avec le vote jeudi par son Assemblée nationale d’une proposition de loi réprimant la négation du caractère génocidaire des massacres d’Arméniens commis sous l’empire ottoman, estimaient vendredi les journaux turcs.
« Génocide de la pensée », a titré en « Une » le quotidien à grand tirage Hürriyet, au lendemain du vote par 106 députés -sur une Assemblée comptant 577 sièges, 19 élus ayant voté contre- d’un texte prévoyant jusqu’à un an de prison et 45.000 euros d’amende contre les négateurs du « génocide arménien de 1915 ». « 106 idiots », a asséné le journal populaire Vatan, décrivant les élus français qui ont soutenu la proposition de loi comme « Les Misérables » – une référence au célèbre roman de l’écrivain français Victor Hugo.
Le journal Sabah a convoqué un autre classique de la littérature française, Emile Zola, en barrant sa « Une » d’un retentissant « J’accuse » en français, tandis que le quotidien Aksam titrait, « La France a guillotiné la démocratie ».
De nombreux éditorialistes ont analysé l’attitude française comme une volonté de créer de nouveaux obstacles au processus d’adhésion de la Turquie à l’Union européenne, débuté en octobre 2005 et critiqué par de nombreux politiciens hexagonaux. « La proposition de loi vise à semer de pièges sur le chemin de la Turquie vers l’adhésion à l’UE plutôt qu’à toucher notre point sensible concernant les allégations de génocide arménien », a estimé un commentateur de Sabah.
« Les opposants à la Turquie (…) vont maintenant observer si nous tombons dans le piège. Et si c’est le cas, ils vont créer tout un brouhaha en affirmant que la Turquie n’est pas parvenue à s’adapter à la culture européenne », a-t-il poursuivi. « L’arrogante France ne veut pas être placée à égalité dans l’UE avec les Turcs qu’elle méprise (…) Elle essaye avec cet acte injuste de mettre en colère la Turquie et de la faire se sentir mal à l’aise pour saper sa volonté et sa détermination » à rejoindre l’UE, analyse sans ambages le journal Vatan.
Même le quotidien libéral Radikal, qui s’est illustré par son soutien à un débat critique en Turquie sur la question arménienne, décrit la proposition de loi comme « un coup sous la ceinture » visant à dissuader la Turquie de poursuivre son projet d’adhésion au bloc européen.
Face aux menaces de représailles envisagées par le gouvernement et aux appels au boycott des produits français lancés par plusieurs associations, de nombreux commentateurs appellent à la prudence. « Nous devons prendre des mesures qui portent un coup optimal à la France sans enflammer le public », estime un éditorialiste de Sabah.
« J’espère que nous allons bien gérer cela car une xénophobie irrationnelle est la dernière chose dont à besoin un pays finançant un déficit des comptes courants de 30 milliards de dollars avec les investissements étrangers ».
Pour entrer en vigueur, le texte français doit encore être adopté par le Sénat avant une deuxième lecture. AFP
Centenaire Hassan al-Banna, père fondateur des Frères musulmans
Par Jean-Marc MOJON AFP, le 13 octobre 2006 à 11h09
LE CAIRE, 13 oct 2006 (AFP) – Hassan al-Banna, père fondateur des Frères musulmans, a laissé un legs idéologique qui continue à modeler l’islam politique moderne mais a été concurrencé par des doctrines plus radicales. Les Frères musulmans, le plus important mouvement d’opposition en Egypte, marquent samedi le centenaire de la naissance de Hassan al-Banna, né le 14 octobre 1906 à Mahmoudiya, village du Delta (nord).
Des livres et des brochures sur Banna, assassiné en 1949, seront distribués lors d’un iftar, le repas de rupture du jeûne durant le mois sacré musulman du ramadan, dans un hôtel du Caire. « Hassan al-Banna est le père d’une philosophie islamique authentique (…) Il savait comment propager un amour profond de l’islam parmi les Egyptiens », dit le guide actuel de la confrérie islamiste, Mehdi Akef. Même si le mouvement créé par Hassan al-Banna en 1928, diffère de ce qu’il est devenu.
Initialement, la confrérie s’apparentait à une association de bienfaisance pratiquant une idéologie islamique à l’intention des classes pauvre et moyenne en Egypte, à l’époque gouvernée par l’aristocratie et sous influence britannique.
Banna, durant sa courte vie, a cherché à s’éloigner des interprétations traditionalistes de l’islam, qui selon lui n’ont pas aidé les pays musulmans à assurer la prospérité aux masses ou à se préparer à résister à l’impérialisme. Son objectif à long terme était de rétablir le califat mais n’étant pas un idéologue pur, il a laissé peu d’écrits, préférant l’action. Son frère, Gamal, décrit Banna, qui est le grand-père de Tarek Ramadan, un intellectuel islamiste connu en Europe, comme « un organisateur merveilleux et un être humain exceptionnel ». Gamal al-Banna a des mots très durs pour l’actuelle direction de la confrérie, qui a adopté des idées conservatrices, loin du soufisme, une doctrine mystique islamique dont était partisan Hassan al-Banna. « Ils sont prétentieux. Ils doivent reprendre (le programme de la confrérie) là où Banna l’avait laissé », ajoute-t-il. « Ce serait une catastrophe s’ils venaient à prendre le pouvoir aujourd’hui ». La confrérie avait commencé à envisager l’action militaire pour lutter contre le colonialisme dans les années 1930, conduisant aux premiers affrontements avec la police et à un débat interne intense sur l’utilisation de la violence.
Dans la période de l’après-Seconde guerre mondiale, la confrérie ressemblait à un Etat dans l’Etat, avec ses propres hôpitaux, usines et forces armées, ce qui lui a valu une répression majeure. En décembre 1948, un militant des Frères musulmans a assassiné le Premier ministre Mahmoud Fahmi al-Noqrachi. Deux mois plus tard, Hassan al-Banna était assassiné par la police secrète. La confrérie a rejeté la plupart des mouvements politiques islamistes de la région qui cherchaient à s’y rallier, y compris les radicaux du Hamas qui dirigent actuellement le gouvernement palestinien et les islamistes de Turquie. La confrérie avait soutenu la révolution de Gamal Abdel Nasser en 1952 mais les divergences et le manque de confiance ont rapidement mené à une cassure, et à la répression. Le mouvement est ensuite entré dans la clandestinité. Décrété hors la loi, il a quand même continué à renforcer sa base en multipliant les activités sociales. La confrérie a de ce fait réussi à élargir son influence dans les institutions de l’Etat. Mais la véritable percée s’est produite en 2005. La campagne électorale agressive du mouvement contre le régime du président Hosni Moubarak lui a permis de rafler 88 sièges au Parlement, avec des candidats qui lui sont affiliés mais qui se sont présentés comme « indépendants ». AFP
EXCLUSIVE- U.S. starts plan to help Hamas opponents
By Adam Entous REUTERS, le 13 octobre 2006 à 13h14 JERUSALEM, Oct 13 (Reuters) – The United States has quietly started a campaign projected to cost up to $42 million to bolster Hamas’s political opponents ahead of possible early Palestinian elections, say officials linked to the programme. The plan to promote alternatives to Hamas includes funding to help restructure President Mahmoud Abbas’s Fatah group and provide training and strategic advice to politicians and secular parties opposed to Hamas Islamists. « This project supports (the) objective to create democratic alternatives to authoritarian or radical Islamist political options, » said one official U.S. document obtained by Reuters. The U.S. campaign coincides with signs that Abbas is considering sacking the government led by Hamas, which defeated Fatah in January elections, in a process that could lead to a new parliamentary vote. U.S. officials and consultants say the effort is being conducted without fanfare in order to protect the Palestinians who are receiving U.S. help — some already branded by Hamas leaders as collaborators with Washington and Israel. « We don’t operate with firecrackers and neon signs to attract attention to ourselves, » said one of the contractors working with Fatah on behalf of the U.S. State Department. U.S. money would also be used to encourage « watchdog » groups and local journalists to monitor Hamas activities, while up to $5 million would support private Palestinian schools offering an alternative to the Hamas-controlled public education system. Most of the programmes are described in the documents as new. In a response to Reuters U.S. Consul General Jacob Walles said « There is nothing new here. » The documents seen by Reuters refer repeatedly to new programmes that began in recent weeks. « We are not promoting any particular party. In fact, we will work with any party as long as it is not affiliated with a terrorist organisation. » There would be no direct funding of parties, he stressed. HAMAS ACCUSATIONS Some Hamas leaders have accused Abbas and Fatah of serving the interests of Israel’s ally, the United States, which has led a Western aid embargo to force Hamas to recognise Israel, renounce violence and accept past accords with the Jewish state. Washington is also helping Abbas expand his presidential guard as a possible counterweight to Hamas. There was no immediate reaction from Hamas to the U.S. plan. In U.S. budget terms, $42 million is a small amount. But in the cash-strapped Gaza Strip and occupied West Bank, it could go a long way — over three times the total spent by the main parties and candidates in the January election. Ahead of that election, the United States tried to help the then Fatah-led Palestinian Authority, but critics said the push came too late to assist the long-dominant movement, which was handicapped by infighting and accusations of corruption. The U.S.-based National Democratic Institute (NDI) said it recently began talks with the leaders of Fatah and other parties about how they could improve their performance in any election. Michael Murphy, who runs NDI operations in the West Bank and Gaza, said the focus for now was on internal party reform, but that the programme, in close coordination with the State Department, would also look for ways to help Fatah and others get their message across to voters. The International Republican Institute also recently received funds for a new programme to give training andm strategic advice to several Palestinian independent parties, though it said politicians would not get direct financial help. « We’re hammering into them they need to start organising now, » said Scott Mastic, deputy director of the Institute’s Middle East and North Africa division. « There could be another election. It should be an incentive to them to get moving and get their act together. » U.S. contractors and Palestinian political analysts say Fatah can learn from Hamas’s electoral strategy by running fewer candidates per district and also by fielding women to campaign door-to-door, since they can enter more conservative households. One group, the Arab Thought Forum, said it had been approached by Washington to help two months ago, but that it turned down funding for a programme that would have meant excluding Hamas politicians. « We couldn’t be in a position not to recognise a government elected by the people, » said director general Abdel Rahman Abu Arafeh. « So we are not receiving any U.S. money. » REUTERS