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TUNISNEWS
8 ème année, N° 2997 du 06.08.2008
Reuters:Putsch en Mauritanie après le limogeage de militaires
AFP:Mauritanie: Ould Cheikh Abdallahi, un démocrate rapidement taxé de faiblesse
The Associated Press :Tunis et Tripoli “préoccupés” après le coup d’Etat en Mauritanie
Liberté et Equité:Un gréviste de la faim tombe dans le coma
Liberté et Equité:Procès des militants de Bizerte
L’Observatoire pour la Protection des Défenseurs des Droits de l’Homme:Nouvelles informations :Agression / Harcèlement
Communiqué du Syndicat Autonome de la Fonction Public SNAPAP en Algérie:Non à la répression punitive contre les migrants Tunisiens solidaires des luttes du bassin minier de Gafsa
AFP:Prison pour un Tunisien livré par la Libye, en rapport avec Fatah al-Islam
Associated Press: Kadhafi est fait docteur honoris causa en Tunisie
AFP:Tunisie: rencontre au restaurant entre Mouammar Kadhafi et le prince Andrew
Reuters:L’Iran risque de subir le même sort que l’Irak, dit Kadhafi
Le Temps :Trois mois avant l’entrée en vigueur des règles de Bâle II :Les banques tunisiennes sont-elles prêtes?
L’Expression:L’affaire Tarek Dhiab
AFP:Syrie: Un général assassiné, confirme une conseillère du président Assad Réalités :Point de vue: Un anniversaire à ne rater sous aucun prétexte.
Réalités :La famille, la sexualité et la loi: Doit-on dépénaliser l’adultère ?
Reuters – 20/NaN/8-06 à 19:18:00 – Putsch en Mauritanie après le limogeage de militaires
Par Vincent Fertey et Ibrahima Sylla NOUAKCHOTT (Reuters) – Des militaires putschistes ont renversé le président civil élu de Mauritanie et annoncé la formation d’un Conseil d’Etat dirigé par l’ancien chef de la garde présidentielle. Des soldats ont capturé le président Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi après l’annonce par le chef de l’Etat du limogeage de plusieurs militaires. La propre fille du chef de l’Etat, Amal Mint Cheikh Abdallahi, a confirmé à Reuters que la garde présidentielle avait mené un putsch et capturé son père dans la matinée. L’Union africaine, l’Union européenne et les Etats-Unis ont condamné ce putsch dans ce pays semi-désertique de trois millions d’habitants qui produit depuis peu du pétrole mais dispose aussi de fer, de cuivre et d’or. Jusqu’ici, on ne signale pas de violences majeures à Nouakchott, où des militaires à bord de jeeps montés de pièces d’artillerie lourde gardent les abords des édifices publics. L’aéroport international est fermé. Toutefois, les forces de l’ordre ont fait usage de grenades lacrymogènes pour disperser une cinquantaine de partisans du président déchu réunis dans le centre-ville, a rapporté un correspondant de Reuters. Le Conseil d’Etat dirigé par l’un des officiers limogés, l’ancien chef de la garde présidentielle Mohamed Ould Abdelaziz, a annoncé qu’Abdallahi n’était plus chef de l’Etat et a annulé le décret de ce dernier limogeant Abdelaziz et les commandants de l’armée et de la gendarmerie. Le communiqué numéro 1 du Conseil a été retransmis par la chaîne de télévision Al Arabiya, basée dans le Golfe. La radio et la télévision mauritaniennes ont toutes deux cessé d’émettre en début de journée. CONDAMNATIONS DU PUTSCH A Paris, le ministère français des Affaires étrangères a dit suivre la situation “avec la plus grande attention”, “en liaison avec l’ensemble” des partenaires de la France. Il a souligné l’importance qu’attache la France à la “stabilité” de la Mauritanie. Interrogé sur les raisons du coup d’Etat, un porte-parole a jugé prématuré de “qualifier cette situation”, mais il a rappelé “l’attachement de la France à la préservation de l’Etat de droit en toutes circonstances et son hostilité à la prise du pouvoir par la force”. “Des mesures sont prises localement pour veiller à la sécurité des ressortissants français”, ajoute le Quai d’Orsay. La Commission européenne a condamné le coup d’Etat militaire à Nouakchott, réclamé le rétablissement du président Abdallahi et fait savoir qu’elle pourrait remettre en cause sa coopération avec la Mauritanie. “La Commission européenne est très préoccupée par la situation en Mauritanie, qui remet en question les progrès remarquables sur la voie de la démocratie réalisés dans ce pays”, a estimé l’exécutif européen dans un communiqué. “La situation pourrait remettre en cause notre politique de coopération avec la Mauritanie”, a ajouté le commissaire européen à l’Aide et au Développement, Louis Michel. A Paris, la présidence de l’UE a fait part de sa “plus ferme condamnation du coup de force mené par le général Abdel Aziz”. L’Union africaine a elle aussi condamné le putsch et réclamé le retour à la légalité constitutionnelle. Le commissaire de l’UA chargé des questions de paix et de sécurité, Ramtane Lamamra, va se rendre sur le champ à Nouakchott pour faire le point de la situation. SECRET DE POLICHINELLE Abdallahi a été élu l’an dernier à l’occasion du retour à un régime civil en Mauritanie, une ancienne colonie française à cheval sur le monde arabe et l’Afrique noire. Il a succédé à une junte qui dirigeait le pays depuis le renversement du président Maaouya Ould Sid’Ahmed Taya en 2005, lors d’un coup d’Etat sans effusion de sang. Un responsable de la présidence a confirmé sous le sceau de l’anonymat que le président, le Premier ministre et le ministre de l’Intérieur avaient été arrêtés et emmenés vers une destination inconnue. En mai, Abdallahi avait remanié son gouvernement, critiqué pour ses réactions face à la hausse des prix des produits alimentaires et à des attentats revendiqués par Al Qaïda au Maghreb islamique. Mais à la mi-juillet, le Premier ministre Yahya Ahmed El Waghef avait formé une nouvelle équipe pour mettre fin à deux semaines de crise politique, le précédent cabinet ayant démissionné le 3 juillet sous la menace d’une motion de censure au Parlement. A la différence du précédent, le nouveau gouvernement ne comportait pas l’Union des Forces pour le Progrès (UFP, opposition) et le parti islamiste Tawassoul. Cette semaine, la plupart des parlementaires appartenant au parti PNDD-ADIL d’Abdallahi ont quitté cette formation avec, selon certaines sources politiques, la bénédiction de militaires de haut rang. “C’est dommage que nous en soyons arrivés là avec un coup d’Etat militaire mais je soutiens complètement le changement qui s’est produit”, a commenté Mohamed Ali Ould Cherif, député PNDD-ADIL. “Il y a eu une tentative de domestication du pouvoir législatif par le président, qui paie le prix du blocage qui existe entre l’exécutif et le pouvoir législatif.” “Des rumeurs circulaient il y a une quinzaine de jours sur un possible coup d’Etat. C’était un peu un secret de Polichinelle que deux officiers supérieurs encourageaient cette scission au sein du parti au pouvoir”, explique Ruairi Patterson, analyste chez Congrol Risks.
AFP, le 6 août 2008 à 16h48 Mauritanie: Ould Cheikh Abdallahi, un démocrate rapidement taxé de faiblesse
Par Hademine Ould SADI NOUAKCHOTT, 6 août 2008 (AFP) – Sidi Ould Cheikh Abdallahi, renversé mercredi par un coup d’Etat militaire après quinze mois à la tête de la Mauritanie, avait suscité l’espoir en devenant le premier président démocratiquement élu, mais a été rapidement critiqué pour sa “faiblesse” supposée. Son investiture, en avril 2007, consacrait la fin d’un processus exemplaire de restitution du pouvoir aux civils, après le coup d’Etat militaire de 2005. Lorsqu’il devient président à 70 ans (52,85% des voix), “Sidi” est présenté comme un homme discret. Formé au Sénégal puis en France, parti travailler pendant des années au Koweït et au Niger, il a longtemps vécu loin de son pays natal et des complexités de sa scène politique. Dès les premiers temps, ses adversaires le jugent particulièrement “faible”, tandis que ses sympathisants louent son tempérament modéré et son souci du consensus, dans un pays très marqué par le clivage entre Maures et “Négro-Mauritaniens”. Il se présente alors comme “le président qui rassure”, voulant renforcer “l’unité” du pays. Né à Aleg (centre-sud) en 1937, Sidi Ould Cheikh Abdallahi est issu de la communauté majoritaire des Arabes, d’une famille de marabouts de la confrérie des Tidjanes. Au Sénégal, il mène à bien des études en mathématiques, physique et chimie à Dakar. En France, il obtient à Grenoble un diplôme d’études approfondies en économie. De retour en Mauritanie, il devient directeur du Plan, puis ministre d’Etat à l’Economie dans le gouvernement du premier président Moktar Ould Daddah, renversé en 1978. Lui-même est alors jeté en prison pour plusieurs mois. De 1982 à 1985, il travaille au Koweït comme conseiller économique au Fonds koweïtien pour le développement économique. C’est en 1986 qu’il revient au gouvernement, deux ans après le coup d’Etat du président Maaouiya Ould Taya. Il détient jusqu’en 1987 le portefeuille de l’Hydraulique et de l’Energie puis celui des Pêches et de l’Economie maritime. Ces brèves expériences gouvernementales sous Ould Taya (1984-2005) se terminent par un placement en résidence surveillée pendant un mois, à la suite d’une tentative du régime de l’impliquer dans un scandale politico-financier. Il reprend alors le chemin de l’exil et est mis en 1989 au service du Niger par le Fonds koweïtien, conseillant des ministres. En 2003, il rentre en Mauritanie pour jouir de sa retraite de fonctionnaire et, en août 2005, opère son retour sur la scène politique à la faveur de la chute du régime d’Ould Taya. Il a alors le soutien des généraux Ould Cheikh Mohamed Ahmed et Mohamed Ould Abdel Aziz, à qui il confie, une fois président, sa propre sécurité et celle du pays. Ce sont ces généraux qui l’ont renversé ce mercredi, après qu’il les eut démis de leurs fonctions. Avec le temps, même ses amis se sont mis à critiquer sa “faiblesse”, l’enjoignant à reprendre en main le pouvoir face aux militaires. Ses détracteurs, eux, l’accusent de “dérive vers un pouvoir personnel” et lui reprochent de prendre conseil auprès de collaborateurs qualifiés de “gauchistes”. La fille du président, Amal, était à son côté en tant qu’attachée de presse. Et son épouse, Khattou Mint Boukhary, était présentée comme ayant une grande influence sur lui. En 15 mois, le président s’est trouvé confronté à d’énormes difficultés économiques et sociales. Surtout, son pays en grande partie désertique, réputé très calme, a souffert d’une crise sécuritaire inédite, avec notamment l’assassinat de quatre touristes français par des islamistes se réclamant de la mouvance d’Al-Qaïda et les meurtres de trois ilitaires mauritaniens. AFP
The Associated Press – 20/NaN/8-06 à 21:28:16 –
Tunis et Tripoli “préoccupés” après le coup d’Etat en Mauritanie
Le président tunisien Zine El Abidine Ben Ali et le colonel Mouammar Kadhafi se sont dits “préoccupés” par la situation en Mauritanie après le coup d’Etat armé survenu mercredi dans le pays, a-t-on appris de source officielle à Tunis. Les développements qui se sont produits en Mauritanie ont été évoqués lors du troisième entretien entre le président Ben Ali et le colonel Kadhafi, peu avant le retour du dirigeant libyen à Tripoli mercredi après-midi, au terme d’une visite de quatre jours en Tunisie. Selon le porte-parole de la présidence tunisienne, le président tunisien et le colonel Kadhafi, président en exercice de l’Union du Maghreb arabe (UMA), ont convenu de charger le secrétaire général de l’union maghrébine, le Tunisien Habib Ben Yahya, de se rendre à Nouakchott pour suivre la situation. La Mauritanie est membre de l’UMA qui regroupe aussi l’Algérie, la Libye, le Maroc et la Tunisie. AP
Sauvez la vie du prisonnier politique et ingénieur Ridha Boukadi Liberté et Equité Organisation de droits de l’homme indépendante 33 rue Mokhtar Atya, 1001 Tunis Tel/fax: 71 340 860 Adresse électronique: liberte.equite@gmail.com Tunis, le 5 août 2008
Un gréviste de la faim tombe dans le coma
Monsieur Toumi Mansouri, ex prisonnier politique, en grève de faim, est tombé dans le coma à 11 heures du matin. Sa famille l’a transporté aux urgences de Ksour qui l’ont fait admettre ensuite aux urgences du Kef à bord d’une ambulance où il est resté trois heures, examiné par deux médecins qui ont affirmé que son état était extrêmement critique. Le Secrétaire Général Zouahaïer Makhlouf (traduction ni revue ni corrigée par les auteurs de la version originale, LT)
Sauvez la vie du prisonnier politique et ingénieur Ridha Boukadi Liberté et Equité Organisation de droits de l’homme indépendante 33 rue Mokhtar Atya, 1001 Tunis Tel/fax: 71 340 860 Adresse électronique: liberte.equite@gmail.com Tunis, le 5 août 2008
Procès des militants de Bizerte
La chambre pénale du Tribunal cantonal de Bizerte, présidée par le juge Fethi Belhassine, a examiné ce matin, l’affaire n°81453 dans laquelle ont été déférés messieurs : Faouzi Sadkaoui et Othman Jemili (membres de l’Association Internationale de Soutien aux Prisonniers Politiques), Khaled Boujemaa (membre de l’Association Liberté et Equité) et Ali Naffati (ancien prisonnier politique) à qui l’on a monté des affaires à cause de leur activité en faveur des droits de l’homme, et elle a prononcé à leur encontre les jugements suivants : Othman Jemili et Ali Naffati : 6 mois d’emprisonnement fermes, Faouzi Sadkaoui et Khaled Boujemaa : 6 mois d’emprisonnement avec sursis. […] La police politique était massivement présente, les représentants des organisations de droits de l’homme et des partis politiques ont été empêchés d’assister à l’audience. Maître Abdelwahab Maatar a été violemment agressé. Ses lunettes ont été cassées, après qu’il eût protesté contre l’interdiction faite à son épouse de rentrer dans la salle du tribunal. Elle-même a été la cible de propos orduriers en présence du juge. De nombreux militants ont été agressés […] notamment : Hamed Mekki, le fils du martyr Hechmi Mekki, qui a été transporté inconscient à l’hôpital après que les agents de la protection civile aient refusé de le transporter et de le sauver sans directives. Heba Mekki, la fille du martyr Hechmi Mekki, a été violemment bousculée et insultée. Oualid Ben Romdhane a été blessé à la tête. Hamza Hamza (membre du bureau exécutif de l’Organisation Liberté et Equité) a reçu des coups de poings et des coups de pieds lui occasionnant des contusions au dos et à la tête. Takoua Bouazizi, (fille du martyr Ahmed Bouazizi) a été tirée par la tête et frappée sur le dos. Yassine Bejaoui, du parti Démocratique Progressiste, a reçu des gifles et des coups […] Pour le bureau exécutif de l’organisation Le Secrétaire Général Zouahaïer Makhlouf (traduction d’extraits ni revue ni corrigée par les auteurs de la version originale, LT)
L’Observatoire pour la Protection des Défenseurs des Droits de l’Homme THE OBSERVATORY for the Protection of Human Rights DefendersEL OBSERVATORIO para la Protección de los Defensores de Derechos Humanos
APPEL URGENT – L’OBSERVATOIRE Nouvelles informations TUN 001 / 0407 / OBS 037.4 Agression / Harcèlement Tunisie 4 août 2008
L’Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l’Homme, programme conjoint de l’Organisation mondiale contre la torture (OMCT) et de la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH), a reçu de nouvelles informations et vous prie d’intervenir de toute urgence sur la situation suivante en Tunisie. Nouvelles informations : L’Observatoire a été informé par le Conseil national pour les libertés en Tunisie (CNLT) de l’agression de Me Abderraouf Ayadi, avocat, ancien membre du Conseil de l’Ordre des avocats et ancien secrétaire général du CNLT. Selon les informations reçues, le 2 août 2008, Me Abderrouf Ayadi a été violemment agressé par le directeur de la prison de Mornagia, M. Ibrahim Mansour, alors qu’il terminait une visite de son client, M. Mohamed Hédi Ben Said, membre de la section de la Ligue tunisienne des droits de l’Homme (LTDH) de Bizerte[1]. Le directeur de la prison avait exigé de passer à la fouille sa serviette, ce que Me Ayadi a refusé. Il s’est alors jeté sur lui en le violentant avec l’aide de trois de ses agents, lui a arraché de force sa serviette et confisqué son téléphone portable, qui était éteint. Suite à ces violences, Me Ayadi souffre d’une entorse au poignet droit ainsi que d’hématomes sur le corps constatés par un médecin. Il a porté plainte et le barreau a publiquement dénoncé cette agression. Cette agression s’inscrit dans le cadre de la multiplication d’obstacles qui ont ciblé ces derniers jours les avocats défenseurs de droits de l’Homme. En particulier, plusieurs avocats, dont Me Radhia Nasraoui, Me Ridha Reddaoui, Me Zouari, Me Mohamed Abbou, Me Saida Garrach, Me Mondher Cherni, Me Ayachi Hammami, Me Khaled Krichi et Me Chokri Belaid, se sont vus opposer un refus par l’administration pénitentiaire de leur permettre de rendre visite à leurs clients et notamment ceux impliqués dans les affaires liées aux protestations populaires du bassin minier de Gafsa, malgré les autorisations dûment signées par le parquet. L’Observatoire déplore avec la plus grande vigueur les méthodes utilisées par les autorités tunisiennes à l’encontre de Me Ayadi, qui témoignent d’une volonté de la part des autorités de l’entraver dans ses activités de défense des droits de l’Homme, et rappelle que Me Ayadi fait régulièrement l’objet d’actes de harcèlement et de mauvais traitements (cf. rappel des faits). L’Observatoire dénonce plus généralement la détermination constante avec laquelle les autorités tunisiennes répriment toute activité de défense des droits de l’Homme. Rappel des faits : Le 14 mai 2008, une saisie arrêt sur les biens et les comptes bancaires (privé et professionnel) de Me Ayadi a été effectuée, sans qu’aucune notification préalable ne lui ait été signifiée, comme l’exige la procédure. Cette saisie a été effectuée sur la base d’une décision de taxation d’office émise en janvier 2008 par la direction des impôts dans le cadre d’un redressement, pour un montant de 33 580 dinars tunisiens (28 121 dollars américains) et contre laquelle il avait fait appel. En réalité, une procédure d’expulsion est engagée depuis février 2006 à l’instigation du ministère de la Justice. La taxation d’office a débuté en août 2006, après que Me Ayadi ait reçu la notification de la procédure d’expulsion de son ancien cabinet, sur la base d’un jugement rendu le 8 août 2006 par le Tribunal de première instance de Tunis au terme d’un procès entaché d’irrégularités. Les inspecteurs des impôts ont depuis lors procédé à ce redressement, alors même que Me Ayadi s’est toujours acquitté régulièrement de ses redevances fiscales. Ce redressement a été basé sur une évaluation erronée des dépenses de son ancien cabinet : les inspecteurs avaient surévalué les loyers alors même qu’ils disposaient des quittances réelles et refusé de prendre en considération le fait qu’il partageait le cabinet avec Me Abbou, lui faisant ainsi assumer toutes les charges. Ils avaient en outre considéré que ses dépenses représentaient 30% de ses recettes et donc estimé ses ressources à hauteur des 70% restant en y ajoutant les pénalités de retard correspondant à ces montants « non déclarés ». Les avocats de Me Ayadi ont fait appel de cette décision. Actions demandées : L’Observatoire vous prie de bien vouloir écrire aux autorités tunisiennes en leur demandant de : i.Garantir en toutes circonstances l’intégrité physique et psychologique de Me Abderraouf Ayadi, Me Radhia Nasraoui, Me Ridha Reddaoui, Me Zouari, Me Mohamed Abbou, Me Saida Garrach, Me Mondher Cherni, Me Ayachi Hammami, Me Khaled Krichi et Me Chokri Belaid ; ii.Veiller à ce qu’un terme soit mis à toute forme de menaces et de harcèlement, y compris judiciaire et fiscal, à l’encontre de Me Abderraouf Ayadi, Me Radhia Nasraoui, Me Ridha Reddaoui, Me Zouari, Me Mohamed Abbou, Me Saida Garrach, Me Mondher Cherni, Me Ayachi Hammami, Me Khaled Krichi et Me Chokri Belaid, et de tous les défenseurs des droits de l’Homme tunisiens ; iii.Se conformer aux dispositions de la Déclaration sur les défenseurs des droits de l’Homme, adoptée par l’Assemblée générale des Nations Unies le 9 décembre 1998, et plus particulièrement à son article 1 qui prévoit que “chacun a le droit, individuellement ou en association avec d’autres, de promouvoir la protection et la réalisation des droits de l’Homme et des libertés fondamentales aux niveaux national et international”, son article 6(b), selon lequel “chacun a le droit, individuellement ou en association avec d’autres, conformément aux instruments internationaux relatifs aux droits de l’Homme et autres instruments internationaux applicables, de publier, communiquer à autrui ou diffuser librement des idées, informations et connaissances sur tous les droits de l’Homme et toutes les libertés fondamentales”, et son article 12.2 qui dispose que “l’Etat prend toutes les mesures nécessaires pour assurer que les autorités compétentes protègent toute personne, individuellement ou en association avec d’autres, de toute violence, menace, représailles, discrimination de facto ou de jure, pression ou autre action arbitraire dans le cadre de l’exercice légitime des droits visés dans la présente Déclaration” ; iv.Plus généralement, se conformer aux dispositions de la Déclaration universelle des droits de l’Homme et instruments régionaux et internationaux relatifs aux droits de l’Homme ratifiés par la Tunisie. Adresses : M. Zine el-Abidine Ben Ali, Président de la République, Palais de Carthage, 2016 Carthage, Tunisie, Fax : +216 71 744 721 ou +216 71 731 009 M. Mohamed Ghannouchi, Premier Ministre, Secrétariat Général du Gouvernement, Rue de la Kasbah, 1008 Tunis, Tunisie, Fax : +216 71 562 378 M. Rafik Belhaj Kacem, Ministère de l’Intérieur et du Développement local, Avenue Habib Bourguiba, 1001 Tunis, Tunisie, Fax : ++ 216 71 340 888 ; Email : mint@ministeres.tn M. Kamel Morjane, Ministère de la Défense Nationale, Avenue Bab Mnara, La Kasbah, 1008 Tunis, Tunisie, Fax : +216 71 561 804 M. Bechir Tekkari, Ministère de la Justice et des Droits de l’homme, 57, Boulevard Bab Benat, 1006 Tunis, Tunisie, Fax : +216 71 568 106 ; Email : mju@ministeres.tn Ambassadeur, S.E M. Samir Labidi, Mission permanente de la Tunisie auprès de l’Office des Nations Unies à Genève, 58 Rue Moillebeau, Case postale 272, 1211 Genève 19, Suisse, Fax : +41 22 734 06 63 ; Email : mission.tunisia@ties.itu.int Ambassade de la Tunisie à Bruxelles, 278 avenue de Tervueren, 1150 Woluwe-Saint-Pierre, Belgique, Fax : + 32 2 771 94 33 ; Email : amb.detenusie@brutele.be Prière d’écrire également aux représentations diplomatiques de Tunisie dans vos pays respectifs. *** Genève – Paris, le 4 août 2008 Merci de bien vouloir informer l’Observatoire de toutes actions entreprises en indiquant le code de cet appel. L’Observatoire, programme de la FIDH et de l’OMCT, a vocation à protéger les défenseurs des droits de l’Homme victimes de violations et à leur apporter une aide aussi concrète que possible. L’Observatoire a été lauréat 1998 du prix des droits de l’Homme de la République Française. Pour contacter l’Observatoire, appeler La Ligne d’Urgence : E-mail : Appeals@fidh-omct.org Tel et fax FIDH : 33 1 43 55 20 11 / 33 1 43 55 18 80 Tel et fax OMCT : + 41 22 809 49 39 / 41 22 809 49 29 FIDH Fédération Internationale des Ligues des Droits de l’Homme 17, Passage de la Main d’Or 75 011 Paris, FranceOMCT Organisation Mondiale Contre la Torture Case postale 21 – 8 rue du Vieux-Billard 1211 Genève 8, Suisse
Communiqué du Syndicat Autonome de la Fonction Public SNAPAP en Algérie
Tunisie : Non à la répression punitive contre les migrants Tunisiens solidaires des luttes du bassin minier de Gafsa
C’est avec indignation que le snapap appris l’arrestation de Monsieur Sghaïer Belkhiri ressortissant tunisien résident à Nantes, dès son arrivée au port de la goulette aux environs de Tunis, ce vendredi 8 août. A l’instar de nombreux tunisiens, notamment originaire de Redeyef dans le bassin minier de Gafsa, Monsieur Sghaïer Belkhiri avait participé aux manifestations de solidarité organisées à Nantes. Le bassin Minier de Gafsa a connu un mouvement populaire indéfectible pour le droit au travail et contre la corruption depuis janvierdernier. Ce mouvement a été farouchement réprimé par les autoritéstunisiennes qui ont fait usage de violence démesurée, procédé à denombreuses arrestations… le snapap condamnent l’arrestation de Sghaïer Belkhiri et dénoncent une mesure punitive visant à dissuader les migrants tunisiens de se solidariser avec les revendicationslégitimes de leurs concitoyens. Le snapap s’insurge contre les exactions du pouvoir tunisien et les procès fabriqués contre des citoyens dont le seul tort est de réclamer leurs droits. Elle réitère son soutien inconditionnel aux luttes du peuple tunisien pour la justice et les droits.Le snapap exige la libération immédiate de tous les détenus, l’arrêt des poursuites à leur égard. Elle appelle l’ensemble des démocrates et des citoyens à soutenir les luttes pour les libertés et les droits auxquels aspirent les peuples du Maghreb. Alger le 04 Août 2008
Prison pour un Tunisien livré par la Libye, en rapport avec Fatah al-Islam
TUNIS, 6 août 2008 (AFP) – Un Tunisien livré par la Libye a été condamné à deux ans de prison ferme pour avoir aidé des ressortissants de son pays à se joindre au groupuscule armé Fatah al Islam, au Liban, a-t-on appris mercredi auprès de son avocat. Maammar Jendoubi, 24 ans, résidait en Allemagne lorsqu’il a été arrêté en Libye qui l’a livré aux autorités tunisiennes en octobre 2007, a indiqué à l’AFP Me Samir Ben Amor. Il a été incarcéré et poursuivi pour avoir facilité et financé le départ au Liban, via la Syrie, d’une dizaine de jeunes tunisiens ayant rejoint Fatah al-Islam et qui sont actuellement recherchés au Liban. Condamné en première instance à deux ans de prison ferme, Maammar Jendoubi a vu ce jugement confirmé par la Cour d’appel de Tunis samedi dernier, a ajouté Me Ben Amor, avocat spécialisé dans les affaires liées au terrorisme. Fatah al-Islam est un groupuscule armé qui a affronté l’armée libanaise pendant plus de trois mois en 2007 dans le camp de réfugiés palestiniens de Naher Al Bared (nord de Liban).
Associated Press, le 5 août 2008 à 19h06 Kadhafi est fait docteur honoris causa en Tunisie
TUNIS (AP) — Le colonel Mouammar Kadhafi a été fait docteur honoris causa de l’Université du 7-Novembre de Carthage mardi, au troisième jour de sa visite en Tunisie. Cette distinction a été décernée au Guide libyen pour ses “nobles actions au service du droit, de la justice, de la paix et du bien-être”, selon le ministre tunisien de l’Enseignement supérieur, Lazhar Bououni. Le dirigeant Libyen a plaidé une nouvelle fois pour le regroupement régional devant des universitaires et étudiants à l’Institut national des sciences appliquées et de la technologie de Tunis (INSAT), rattaché à l’Université du 7-Novembre.
Associated Press
Tunisie: rencontre au restaurant entre Mouammar Kadhafi et le prince Andrew
Le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi a rencontré à Tunis le prince Andrew, deuxième fils de la reine Elisabeth II de Grande-Bretagne, durant sa visite de travail achevée mercredi en Tunisie, apprend-on de sources concordantes. Cette rencontre, dont on ne sait si elle était fortuite ou organisée, a eu lieu, lundi soir selon ces sources, dans un grand restaurant à Gammarth, dans la banlieue touristique au nord de Tunis. Mouammar Kadhafi et le prince Andrew ont bavardé durant un quart d’heure environ au “Grand Bleu”, sous les yeux de clients de ce restaurant chic en front de mer, où un dîner de gala était organisé en l’honneur du dirigeant libyen. Mouammar Kadhafi, arrivé dimanche dernier à Tunis, avait fait installer sa tente dans le parc de la résidence d’Etat des hauteurs de Gammarth. La présence du prince Andrew, duc d’York, n’avait pas été annoncée à Tunis et n’a pu être confirmée de source britannique. En charge du commerce extérieur et de l’investissement, le Prince Andrew a déjà effectué à ce titre, en Algérie et au Maroc, des mission axées sur les relations économiques.
Reuters, le 5 août 2008 à 17h55 L’Iran risque de subir le même sort que l’Irak, dit Kadhafi
TUNIS, 5 août (Reuters) – L’Iran risque de subir le même sort que l’Irak il y a cinq ans s’il persiste dans sa confrontation avec l’Ouest, a déclaré mardi le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, dénonçant “la vanité” de la République islamique. “Si une décision est prise contre l’Iran, ce pays subira le même sort que l’Irak (…) L’Iran n’est pas plus fort que l’Irak et sera incapable de résister”, a dit Kadhafi en visite en Tunisie. Il faisait référence à l’invasion de l’Irak par les forces américaines et britanniques au printemps 2003. “Aucun pays ne pourra survivre à l’avenir s’il ne compte que sur lui-même. Il disparaîtra. Les défis auxquels l’Iran fait face, il ne peut pas les relever seul”, a ajouté le numéro un libyen. L’Iran a répondu par écrit aux six puissances mondiales qui lui offrent des contreparties pour abandonner son programme d’enrichissement d’uranium, mais sans mentionner leur exigence de le geler, a annoncé mardi Téhéran. Les Six – les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l’Onu et l’Allemagne – proposent de suspendre leurs démarches au Conseil de sécurité pour obtenir un quatrième train de sanctions contre Téhéran si les Iraniens arrêtent d’enrichir de l’uranium. L’Iran dément toute intention de se doter de l’arme atomique, comme les puissances occidentales l’en soupçonnent, et a réaffirmé à plusieurs reprises que maîtriser l’ensemble du cycle du nucléaire est un de ses droits inaliénables.
REUTERS
Trois mois avant l’entrée en vigueur des règles de Bâle II Les banques tunisiennes sont-elles prêtes?
Yosr GUERFEL Les banques tunisiennes entameront à partir du mois de novembre 2008 l’application des règles de Bâle II. De nouvelles exigences de conformité aux standards internationaux s’imposent aux institutions bancaires, lesquelles seront dans l’obligation d’améliorer le risque de crédits et le risque opérationnel de manière à renforcer leurs solidité et stabilité financières. L’entrée en vigueur des règles de Bâle II en Tunisie vient à point nommé soutenir les efforts anti-chocs financiers à déployer au niveau national, question d’enchaîner avec le processus de modernisation et de restructuration du système bancaire mis en place et d’éviter tout genre de débâcle, de faillite ou de sous-liquidité. Toutefois, maintes interrogations restent sous-jacentes au sujet de Bâle II : Est-ce que les banques sont prêtes à relever les nouveaux défis ?. Quelles incidences sur le coût de financement des PME ?. Y aurait-il des refontes réglementaires à l’horizon ?… L’application des règles de Bâle II est l’une des réponses directes à l’escalade des risques de crédits de par le monde. La faillite de 1500 banques et plus de 1000 organisations de crédits logements dans le monde entre 1982 et 1992 en plus du tsunami financier qui vient de toucher les institutions bancaires américaines et européennes ont remis en cause les règles de solvabilité et ont amené le comité de Bâle à endurcir davantage les dispositifs prudentiels. Ainsi après les insuffisances des règles Bâle I, il a fallu apporter une vision dynamique aux règles de solvabilité ou de prudence en donnant naissance aux normes de Bâle qui se sont introduites en 2007 dans différents pays. Après le Japon (2007) et l’Union Européenne (2008), la Tunisie a annoncé l’entrée en vigueur des règles de Bâle II à partir du mois de novembre de l’année en cours, soit bien avant les Etats-Unis. Par ailleurs, la mise en place effective des règles de Bâle II est prévue en 2010 pour la Tunisie. Au Total 82 pays s’aligneront aux nouveaux dispositifs de Bâle II. À rappeler que les règles de Bâle II comportent un nouveau ratio de solvabilité avec des exigences minimales de Fonds propres supérieurs ou égales à 8%. Lequel regroupe le risque crédit, le risque de marché et le risque opérationnel, ce qui permettra aux banques de la place de réduire les cas de créances irrecouvrables et de déficits de paiement. Les règles de Bâle II couvrent également les autorités de contrôle, autrement-dit les banques centrales sont amenées à définir de nouvelles règles de surveillance de plus en plus fermes et rigoureuses. Outre les exigences en fonds propres, les règles prudentielles, Bâle II prend en compte les dispositifs du marché touchant aux systèmes d’information et à la transparence financière. L’application des règles de Bâle II induit une plus grande sensibilité des banques au risque client, une nouvelle affectation des Fonds propres et un durcissement des règles de surveillance du côté des institutions de contrôle. Et qui dit de nouvelles normes d’évaluation de risques dit de nouvelles difficultés de financement pour les PME tunisiennes. Il s’ensuit que l’adoption des règles de Bâle II ne peut en aucun cas être démunie de conséquences sur les entreprises dans la mesure où l’augmentation du ratio de solvabilité (ratio Cook) par les banques serait accompagnée par une baisse des lignes de crédits pour certaines PME en difficulté et pour certains secteurs à rating faibles sans échapper à un surenchérissement du coût des crédits bancaires ou encore du taux d’intérêt. Dire que certaines PME tunisiennes souffrent déjà des conditions d’octroi des crédits et les entraves de financement restent pour eux une « maladie » chronique. Plusieurs scénarios sont à concevoir dans la relation banque-entreprise, mais ce qui est commun à tous les scénarios c’est que les nouvelles règles de Bâle II : pénalisent les entreprises en difficulté, améliorent la compétitivité et facilitent l’accès aux crédits pour les entreprises notées et augmentent le coût de financement pour les unes et facilitent l’accès aux crédits pour les autres. Mise à part la relation banque-entreprise à l’ère de Bâle II, les banques de la place doivent redoubler d’efforts notamment en matière de consolidation de leurs assises financières. Bien que le chemin est encore long, l’entrée en vigueur des règles de Bâle II dans trois mois constitue déjà une avancée sur le plan des réformes reste alors à garantir leur application effective à l’horizon 2010. D’ici là, les réflexions sur les différents scénarios possibles se poursuivront, les refontes réglementaires sont loin d’êtres achevées et les exigences de transparence financière et de bonne gouvernance sont à raffermir. (Source : « Le Temps » (Quotidien – Tunis), le 6 août 2008)
Par Ridha Kéfi C’est une gloire du football tunisien. Voire de la Tunisie tout court. Si l’on dressait la liste des cent Tunisiens (et Tunisiennes) les plus célèbres du 20ème siècle, son nom y figurerait à coup sûr. Ce grand champion, doublé d’un homme d’affaires prospère et d’un gentleman doux et affable, ne s’est pas contenté d’être le footballeur tunisien le plus doué et le plus capé de sa génération, le seul couronné par le Ballon d’or africain jusqu’à ce jour. Et le patron de la meilleure Sélection que notre pays ait pu aligner depuis sa naissance. Celle-là même qui a élevé haut l’étendard du football africain en Argentine en 1978. “Captain Tarek’’ est aussi, à sa manière, un intello du ballon rond, un fin connaisseur des arcanes du football mondial. Ses commentaires sur les chaînes sportives du Golfe (Orbit, Art, Al-Jazira) font toujours autorité. Ses analyses des forces et faiblesses de notre football, ainsi que des carences de ses structures techniques et de gestion, sont souvent bien argumentées. Et ses flèches font toujours mouche. Ceci, on l’imagine, n’est pas sans conséquence. On comprend dès lors que l’enfant terrible de notre football ait (presque) autant d’admirateurs que d’ennemis. Son franc-parler ne plaît pas à tout le monde. Il a même dérangé tous ceux qui l’ont tenu, quinze ans durant, à l’écart de l’Espérance sportive de Tunis et du Onze tunisien. Son club et la Sélection nationale lui doivent pourtant leurs plus belles pages de gloire. Comme si on pouvait se passer de son expérience footballistique, mais aussi de son charisme et de la force d’exemple qu’il pouvait représenter pour les jeunes joueurs. Tout cela pour dire que nous avons été heureux d’apprendre la nomination de Tarek Dhiab comme vice-président de l’Espérance. C’était moins une récompense qu’un juste retour des choses. Une reconnaissance en somme, tardive certes, mais qui a valeur de réhabilitation voire de réparation d’un «oubli» qui n’honorait pas le football tunisien. Pour marquer l’événement, nous avons réalisé une longue interview avec l’ancienne gloire du football. Qui, comme à son habitude, n’a pas été avare de confessions, de critiques et de coups de griffes. Souvent d’ailleurs bien ciblés. Eu égard à la popularité de l’enfant terrible du football tunisien auprès de l’opinion publique, toutes obédiences confondues, nous avons décidé de monter l’interview en couverture, malgré les réticences de certains membres de la rédaction. Avions-nous eu tort de le faire? Non. Tarek Dhiab mérite bien cet honneur. Il fait partie de ces personnes exceptionnelles qui ne laissent jamais indifférent. Que tout le monde aime. Et qui, dans notre jargon, font vendre. C’est pourquoi nous avons été très surpris par l’annonce de son limogeage, aussi hâtif que brutal, et plus encore par la manière quelque peu cavalière avec laquelle il avait été renvoyé du Parc B, l’antre de son équipe où il avait commencé à prendre ses habitudes. Nous avons été certes surpris. Attristés même. Mais pas choqués. Car Tarek Dhiab l’a un peu cherché. L’ancien stratège de l’Espérance et de la Sélection s’est révélé un piètre tacticien. En évitant de serrer la main du ministre de la Jeunesse, des Sports et de l’Education physique, à la tribune d’honneur du Stade de Radès, le jour du sacre de l’Espérance, il a commis une grave erreur d’appréciation, voire une faute de goût. En cherchant ensuite, dans une interview à Al-Jazira, non pas à se rattraper, comme certains s’y attendaient, mais à justifier son geste par de mystérieuses manœuvres du membre du gouvernement pour l’empêcher de retourner à l’Espérance, il a aggravé son cas. Il s’est montré pour l’occasion sous un visage qu’on ne lui connaissait pas : celui d’un Narcisse, susceptible et revanchard. L’autre erreur de Tarek Dhiab, c’est d’avoir continué à se comporter en électron libre, ancienne gloire de football tunisien attachée à son franc-parler, alors que son nouveau statut de vice-président de l’Espérance lui imposait sinon un devoir de réserve, du moins une certaine retenue ou pondération. Il devait se garder de tout écart susceptible de provoquer des malentendus. Car ses gestes et ses mots n’avaient plus la même signification, ni le même retentissement auprès d’un public du football souvent très influençable, versatile et capable des pires débordements. On en a eu l’illustration à plusieurs reprises cette année. Des déclarations proférées sous l’effet de la colère par quelque dirigeant de club pouvaient transformer de gentils supporters en des êtres méchants et violents, détruisant tout sur leur passage. Tarek doit méditer sa dernière mésaventure, son come back raté. Et en tirer les conclusions qui s’imposent. Dont celle-ci: s’il est adulé du public, et plus encore aujourd’hui qu’il ne l’était hier, cela devrait l’inciter à mieux contrôler ses propos, à recentrer ses positions et à éviter les coups de gueule sans lendemain, aussi intempestifs qu’inutiles, qui ne le grandissent pas mais donnent du grain à moudre à ses détracteurs. Ce n’est qu’ainsi qu’il pourrait espérer devenir un jour le Pelé, le Beckenbauer ou le Platini du football tunisien. Il en a l’étoffe. (Source: « L’Expression » (Magazine hebdomadaire – Tunis), N° du août 2008) Lien : http://www.lexpression.com.tn/details_article.php?ID_art=863
AFP, le 6 août 2008 à 14h14 Syrie: Un général assassiné, confirme une conseillère du président Assad
DAMAS, 6 août 2008 (AFP) – Une conseillère du président syrien, Bachar al-Assad, a confirmé mercredi l’assassinat en Syrie d’un général de l’armée et déclaré qu’une enquête avait été ouverte. Des médias arabes avaient rapporté dimanche qu’un haut responsable de l’armée syrienne, le général Mohamed Sleimane, avait été assassiné, l’un affirmant qu’il servait d’agent de liaison avec le Hezbollah libanais, un autre le présentant comme le “bras droit” du président Assad. Lors d’une rencontre avec des journalistes, la conseillère politique du président Assad, Bouthaïna Chaabane, a déclaré mercredi que “Sleimane, un officier de l’armée syrienne, a été assassiné”. “L’enquête se poursuit”, a ajouté Mme Chaabane. Damas avait maintenu le silence jusqu’alors sur la mort de cet officier qui était responsable de la sécurité du Centre d’études et de recherches scientifiques syrien. Citant des “sources informées” à Londres, le quotidien panarabe Al-Hayat écrivait le 3 août qu’un haut responsable militaire syrien avait été trouvé mort et qu’il était “chargé de dossiers sensibles et avait des liens étroits avec la haute hiérarchie militaire syrienne”. Pour sa part, Al-Bawaba, un site d’information en arabe, identifiait la victime comme Mohamed Sleimane et le qualifiait d'”officier de liaison de la Syrie avec le mouvement libanais du Hezbollah”. Le site ajoutait qu’il a été abattu vendredi soir par un tireur d’élite dans la ville de Tartous, dans le nord-ouest de la Syrie, et devait être enterré dimanche sur son lieu de naissance, à Driekesh, dans la même région. Le quotidien libanais antisyrien al-Mustaqbal cite le jour même un site d’information syrien selon lequel le général Sleimane était chef du service de sécurité du palais présidentiel et le “bras droit” du président Assad. Un responsable du mouvement chiite libanais interrogé par l’AFP a déclaré ne pas connaître le général Sleimane et ne pas avoir entendu parler de sa mort. Sa mort est survenue six mois après l’assassinat à Damas d’Imad Moughnieh, un homme clé des opérations militaires du Hezbollah. Le Hezbollah a accusé Israël, qui a nié être impliqué dans le meurtre du 12 février. AFP
Point de vue: Un anniversaire à ne rater sous aucun prétexte.
Par Maître Sami Mahbouli C’est probablement grâce à un opuscule de Sadok Zmerli consacré au bref règne—hélas—de Moncef Bey que j’ai découvert, il y a près de trente ans, l’importance de ce monarque dans l’histoire de notre pays. La Tunisie n’est pas née républicaine et il est de notre devoir de garder en mémoire notre passé monarchique et les grands hommes qui s’y sont illustrés. Certes, le bilan du règne husseinite n’est pas à porter au pinacle, mais en 250 ans quelques beys surent marquer leur époque et assurer la prospérité de la Tunisie. Hammouda Pacha ou Hussein Ben Ali furent d’honorables souverains et méritent largement de figurer dans nos livres d’histoire. Mais parmi les beys, Moncef 1er occupe une place à part: Outre ses qualités de coeur, son amour pour la Tunisie fut sans partage. Bien qu’enfermé dans le carcan du protectorat, il manifesta dès son plus jeune âge un soutien sans faille à la cause nationale. Sa résistance à la politique de la Résidence générale s’exprima à maintes reprises et notamment dès 1922 lorsque son père Naceur Bey, sous son influence, refusa de se plier aux ordres de la puissance dite protectrice. Injustement accusé par le Général Giraud d’avoir été complaisant avec l’Axe durant la Seconde guerre mondiale, Moncef Bey refusa d’abdiquer, contraignant la France à le déposer en violation de tous les traités instituant le protectorat. Exilé dans le Sud algérien, il se résignera à abdiquer et finira sa vie en exil à Paris (France). Il ne regagnera sa terre natale que pour y reposer à jamais. Le 1er septembre 2008 marquera le 60ème anniversaire de sa mort. Tout un peuple pleura ce bey courageux et, à en croire les historiens, son enterrement au Jellaz fut l’un des plus beaux moments de communion entre un peuple tunisien et son souverain. Une mention particulière doit d’être réservée au Professeur Saïd Mestiri dont la réédition de son livre consacré à Moncef Bey tombe à point nommé . Avec un talent et une érudition remarquables, le Professeur Mestiri nous offre l’occasion de revivre un des moments les plus émouvants de notre histoire contemporaine. Pour finir, je forme le voeu que le 60ème anniversaire de la mort de Moncef Bey soit dignement fêté. Ce grand Tunisien, qui a sacrifié sa vie pour que la Tunisie reste debout, mérite amplement et d’avance tous les hommages qui lui seront rendus. Les peuples sont parfois amnésiques mais rien n’empêche qu’on leur dépoussière la mémoire. C’est probablement grâce à un opuscule de Sadok Zmerli consacré au bref règne—hélas—de Moncef Bey que j’ai découvert, il y a près de trente ans, l’importance de ce monarque dans l’histoire de notre pays. La Tunisie n’est pas née républicaine et il est de notre devoir de garder en mémoire notre passé monarchique et les grands hommes qui s’y sont illustrés. Certes, le bilan du règne husseinite n’est pas à porter au pinacle, mais en 250 ans quelques beys surent marquer leur époque et assurer la prospérité de la Tunisie. Hammouda Pacha ou Hussein Ben Ali furent d’honorables souverains et méritent largement de figurer dans nos livres d’histoire. Mais parmi les beys, Moncef 1er occupe une place à part: Outre ses qualités de coeur, son amour pour la Tunisie fut sans partage. Bien qu’enfermé dans le carcan du protectorat, il manifesta dès son plus jeune âge un soutien sans faille à la cause nationale. Sa résistance à la politique de la Résidence générale s’exprima à maintes reprises et notamment dès 1922 lorsque son père Naceur Bey, sous son influence, refusa de se plier aux ordres de la puissance dite protectrice. Injustement accusé par le Général Giraud d’avoir été complaisant avec l’Axe durant la Seconde guerre mondiale, Moncef Bey refusa d’abdiquer, contraignant la France à le déposer en violation de tous les traités instituant le protectorat. Exilé dans le Sud algérien, il se résignera à abdiquer et finira sa vie en exil à Paris (France). Il ne regagnera sa terre natale que pour y reposer à jamais. Le 1er septembre 2008 marquera le 60ème anniversaire de sa mort. Tout un peuple pleura ce bey courageux et, à en croire les historiens, son enterrement au Jellaz fut l’un des plus beaux moments de communion entre un peuple tunisien et son souverain. Une mention particulière doit d’être réservée au Professeur Saïd Mestiri dont la réédition de son livre consacré à Moncef Bey tombe à point nommé . Avec un talent et une érudition remarquables, le Professeur Mestiri nous offre l’occasion de revivre un des moments les plus émouvants de notre histoire contemporaine. Pour finir, je forme le voeu que le 60ème anniversaire de la mort de Moncef Bey soit dignement fêté. Ce grand Tunisien, qui a sacrifié sa vie pour que la Tunisie reste debout, mérite amplement et d’avance tous les hommages qui lui seront rendus. Les peuples sont parfois amnésiques mais rien n’empêche qu’on leur dépoussière la mémoire. (Source : le site de « Réalités » (Magazine hebdomadaire – Tunis), le 05/08/2008 à 12:13:00)
La famille, la sexualité et la loi: Doit-on dépénaliser l’adultère ?
Par Zyed Krichen Une question curieuse en ces temps festifs de mariage. Pourtant que de drames et d’interrogations liés à cette question… * * * * Contrairement au mariage catholique, les époux tunisiens ne se jurent pas fidélité devant le ministère civil. Seulement l’esprit de la loi la suppose puisque les relations sexuelles extra-conjugales risquent de faire croupir leurs auteurs en prison. Il y a un débat éthique sur le sens de la fidélité et son rapport à la sexualité que nous n’aborderons pas ici. L’essentiel est de savoir que l’esprit de la loi tunisienne stipule que l’infidélité est synonyme de relation adultérine. Alors pourquoi se poser la question de la dépénalisation de l’adultère si l’objectif n’est pas de changer l’esprit même de la loi ? En réalité le problème est beaucoup plus complexe (voir le dossier de notre consœur, le Dr Samira Rekik, en page 14). L’adultère n’est pas un délit banal comme le vol qualifié ou la consommation de drogues. Il intervient le plus souvent en surimpression dans un conflit conjugal. Bien qu’il n’y ait pas de statistiques détaillées, on sait, d’expérience, que le soupçon d’adultère est parfois instrumentalisé par l’un des conjoints afin d’obtenir le divorce ou la garde des enfants dans les conditions les plus avantageuses. Ainsi l’intention, tout à fait louable, du législateur, de protéger l’institution familiale se trouve dévoyée dans le terrain des conflits conjugaux. Et ce sont toujours les enfants qui trinquent. A la douleur de la séparation des parents s’ajoute le calvaire de voir l’un d’entre eux derrière les barreaux… Faut-il opter, pour autant, pour le laxisme en matière de mœurs ? C’est un autre débat et de toutes façons la question n’est pas là. Le problème est de savoir, à partir des réalités concrètes des pratiques judiciaires, si la lourde pénalisation sert la protection de la famille ou si ses effets pervers l’emportent sur ses vertus supposées? Il y a un décalage étonnant entre la culture sociale et la pratique judiciaire. Ce que condamne la morale populaire, ce n’est pas le fait d’avoir des “aventures” extra conjugales, surtout pour le mari, mais de les afficher en public. Avoir une maîtresse attitrée est même signe de distinction sociale. Le tout est de faire cela avec une certaine discrétion. Le droit musulman traditionnel va dans le même sens. La condition coranique de quatre témoins oculaires et dignes de confiance pour constater un acte sexuel illicite (avec la parabole du fil qui ne peut passer entre les deux corps), rend quasiment impossible la preuve de la culpabilité de l’acte adultérin. Curieusement le droit musulman est d’une certaine manière plus laxiste que le droit tunisien. Il ne s’agit évidemment pas du châtiment de l’adultère mais des conditions requises pour le prouver. Un couple non marié dans une même chambre d’hôtel, ce qui par ailleurs est interdit par la législation, peut être convaincu d’adultère sans apporter la preuve tangible d’une relation sexuelle consommée alors qu’un flirt, même en public, ne signifie pas, du point de vue du droit musulman, qu’il y a une relation adultérine. La règle, dans la tradition, est la discrétion. Il est compréhensible que cela ne puisse plus être le cas dans le droit positif moderne. Mais de là à détruire l’avenir et la réputation d’une femme, ou d’un homme, suite à une convergence supposée de preuves, il y a un chemin que beaucoup de juristes tunisiens conseillent de réviser. Une solution médiane serait de prononcer le divorce au tort du conjoint adultérin. C’est une manière de “pénaliser” l’adultère moralement et sans sanction corporelle. Cela évitera la prison à des hommes et des femmes par ailleurs tout à fait respectables et un traumatisme supplémentaire aux enfants du divorce. Le débat est ouvert. Une question curieuse en ces temps festifs de mariage. Pourtant que de drames et d’interrogations liés à cette question… * * * * Contrairement au mariage catholique, les époux tunisiens ne se jurent pas fidélité devant le ministère civil. Seulement l’esprit de la loi la suppose puisque les relations sexuelles extra-conjugales risquent de faire croupir leurs auteurs en prison. Il y a un débat éthique sur le sens de la fidélité et son rapport à la sexualité que nous n’aborderons pas ici. L’essentiel est de savoir que l’esprit de la loi tunisienne stipule que l’infidélité est synonyme de relation adultérine. Alors pourquoi se poser la question de la dépénalisation de l’adultère si l’objectif n’est pas de changer l’esprit même de la loi ? En réalité le problème est beaucoup plus complexe (voir le dossier de notre consœur, le Dr Samira Rekik, en page 14). L’adultère n’est pas un délit banal comme le vol qualifié ou la consommation de drogues. Il intervient le plus souvent en surimpression dans un conflit conjugal. Bien qu’il n’y ait pas de statistiques détaillées, on sait, d’expérience, que le soupçon d’adultère est parfois instrumentalisé par l’un des conjoints afin d’obtenir le divorce ou la garde des enfants dans les conditions les plus avantageuses. Ainsi l’intention, tout à fait louable, du législateur, de protéger l’institution familiale se trouve dévoyée dans le terrain des conflits conjugaux. Et ce sont toujours les enfants qui trinquent. A la douleur de la séparation des parents s’ajoute le calvaire de voir l’un d’entre eux derrière les barreaux… Faut-il opter, pour autant, pour le laxisme en matière de mœurs ? C’est un autre débat et de toutes façons la question n’est pas là. Le problème est de savoir, à partir des réalités concrètes des pratiques judiciaires, si la lourde pénalisation sert la protection de la famille ou si ses effets pervers l’emportent sur ses vertus supposées? Il y a un décalage étonnant entre la culture sociale et la pratique judiciaire. Ce que condamne la morale populaire, ce n’est pas le fait d’avoir des “aventures” extra conjugales, surtout pour le mari, mais de les afficher en public. Avoir une maîtresse attitrée est même signe de distinction sociale. Le tout est de faire cela avec une certaine discrétion. Le droit musulman traditionnel va dans le même sens. La condition coranique de quatre témoins oculaires et dignes de confiance pour constater un acte sexuel illicite (avec la parabole du fil qui ne peut passer entre les deux corps), rend quasiment impossible la preuve de la culpabilité de l’acte adultérin. Curieusement le droit musulman est d’une certaine manière plus laxiste que le droit tunisien. Il ne s’agit évidemment pas du châtiment de l’adultère mais des conditions requises pour le prouver. Un couple non marié dans une même chambre d’hôtel, ce qui par ailleurs est interdit par la législation, peut être convaincu d’adultère sans apporter la preuve tangible d’une relation sexuelle consommée alors qu’un flirt, même en public, ne signifie pas, du point de vue du droit musulman, qu’il y a une relation adultérine. La règle, dans la tradition, est la discrétion. Il est compréhensible que cela ne puisse plus être le cas dans le droit positif moderne. Mais de là à détruire l’avenir et la réputation d’une femme, ou d’un homme, suite à une convergence supposée de preuves, il y a un chemin que beaucoup de juristes tunisiens conseillent de réviser. Une solution médiane serait de prononcer le divorce au tort du conjoint adultérin. C’est une manière de “pénaliser” l’adultère moralement et sans sanction corporelle. Cela évitera la prison à des hommes et des femmes par ailleurs tout à fait respectables et un traumatisme supplémentaire aux enfants du divorce. Le débat est ouvert. (Source : le site de « Réalités » (Magazine hebdomadaire – Tunis), le 05/08/2008 à 11:58:00) Lien : www.realites.com.tn/home/Realites-Lire-Article?=&a=1054604&t=166