TUNISNEWS
7 ème année, N° 2388 du 05.12.2006
CCTE: Bilal Chouhir, 50 ans, père de six enfants, gravement malade, va être expulsé suite à de fausses accusations d’islamisme radical Les membres de l’IFEX-TMG appellent au Président tunisien à ordonner l’arrêt du harcèlement des défenseurs des droits humains et des journalistes François FERRAND: Solidarité avec Moncef Marzouki Le Monde : Psiphon, le briseur de censure du Web AP: Tunisie: un parti d’opposition autorisé à publier un journal AFP: Neuf Français parmi les membres d’un groupe jihadiste démantelé en Egypte AP: Egypte: plusieurs islamistes étrangers, dont 9 Français, arrêtés pour terrorisme AFP: L’Egypte annonce le démantèlement d’un groupe jihadiste international Reuters: L’UE veut se doter d’une politique de voisinage plus ambitieuse AP: La race tarentaise pour développer le cheptel bovin en Tunisie Afkar/ideés: Le coût du Non Maghreb |
Collectif de la Communauté Tunisienne en Europe
1 rue Cassini, 75014 Paris – Tél : 01 43 29 68 98 ; mondher.sfar@club-internet.fr
En France, la chasse au musulman continue :
Bilal Chouhir, 50 ans, père de six enfants, gravement malade, va être expulsé
ce jeudi 7 décembre 06 suite à de fausses accusations d’islamisme radical
formulées par le Ministre de l’Intérieur
Le 30 novembre 2006, Bilal Chouhir reçoit chez lui à Lyon une convocation remise par 2 policiers lui demandant de se présenter au commissariat de police avec sa carte de résident et son passeport. Il s’y rend le même jour et s’y fait immédiatement arrêter pour « menace grave pour l’ordre public ». L’Arrêté ministériel d’expulsion l’accuse d’être « non seulement une figure du salafisme dans la région lyonnaise mais aussi un sympathisant notoire du mouvement tunisien En Nahda et du Front islamique du Salut algérien ». Le ministre de l’Intérieur l’accuse aussi d’avoir tenu le 10 février 2006 des propos publics de menace de mort à l’encontre de « journalistes et de membres du gouvernement français » ; d’avoir « publiquement incité, par la parole, au soutien à la guerre sainte et au combat contre la société occidentale, par tous les moyens ».
L’intéressé rejette toutes ces accusations comme infondées et ridicules. En effet, M. Chouhir n’a jamais fait partie du mouvement tunisien En Nahda ni du FIS, ni de près ni de loin. Si c’était le cas il aurait été arrêté depuis longtemps par les autorités tunisiennes lors de ses voyages en Tunisie, le dernier ayant eu lieu le mois de mai de cette année.
Ces accusations sont aussi ridicules pour ses accusateurs, car s’il avait tenu des propos en public comportant de graves incitations au meurtre contre des journalistes, ceux-ci n’auraient pas omis de les dénoncer dans les journaux, ou s’il les avait proférées contre les membres du gouvernement le 10 février 2006, le Ministre de l’Intérieur n’aurait assurément pas attendu jusqu’au 30 novembre pour réagir, mettant ainsi en danger la vie des membres du Gouvernement français pendant neuf mois et vingt jours !
Pourtant, M. Chouhir est un bon père de famille, connu pour être modéré et appelant à la modération. Il inspirait confiance et les propres services du ministre de l’Intérieur lui ont confié la garde, dans la région de Lyon, de lieux sensibles dont il s’est acquitté honorablement. Lors du décès du Turc au Centre de rétention du Canet, les détenus ont décidé de brûler les matelas, et de faire une grève de la faim. Ce fut M. Chouhir qui a réussi à les calmer et à les en dissuader, au grand soulagement des gardiens du Centre.
Expulser M. Chouhir ne serait pas seulement une erreur, mais aussi une faute non seulement à l’égard d’une famille qui n’a aucune attache avec la Tunisie, mais à l’égard d’un homme malade cardiaque grave, ayant eu une attaque en 2005, soumis à un traitement médical vital pour le cœur, mais aussi pour le diabète (insuline), et l’hypertension.
Au meilleur des cas, M. Chouhir ne trouvera pas où se loger, ni personne en Tunisie pour le soigner, ni de quoi payer les frais hospitaliers. Une telle situation ne pourra qu’aggraver sa maladie.
Mais notre crainte la plus grande c’est qu’à la suite des fausses accusations ministérielles d’appartenance à En Nahda, au FIS algérien et de menaces terroristes, M. Chouhir risque d’être arrêté à son arrivée à Tunis, interrogé lourdement par la police politique, ce que son état de santé ne le lui permet point et qui risque de lui être fatal, sans parler du risque très probable d’être accusé de terrorisme et traduit devant le Tribunal militaire de Tunis, avec une lourde peine de prison selon la loi dite « antiterroriste » de décembre 2004.
C’est pourquoi le Collectif dénonce fermement la légèreté avec laquelle le Ministre de l’Intérieur a émis ses graves accusations contre notre concitoyen.
Nous mettons le Ministre de l’Intérieur devant ses responsabilités quant aux conséquences graves qui pourraient résulter pour M. Chouhir sur son état de santé, sur les mesures que les autorités tunisiennes prendront à son encontre suite aux graves accusations qu’il lui a formulées, ainsi que sur le sort de sa famille.
Nous demandons qu’une large mobilisation des défenseurs des droits de l’homme se mette en place pour sauver la vie de M Chouhir et empêcher son expulsion programmée pour ce jeudi 7 décembre.
Paris, le 5 décembre 2006
Le Président
Mondher Sfar
06 60 06 59 98
Contacter M. Bilal Chouhir au Centre du Canet à Marseille aux cabines publiques :
Tél. : 04 91 81 45 89 ; 04 9167 93 29
TUNISIE: Les membres de l’IFEX-TMG appellent au Président à ordonner
l’arrêt du harcèlement des défenseurs des droits humains et des
journalistes
ACTION COMMUNE – TUNISIE
Le 4 décembre 2006
Les membres de l’IFEX-TMG appellent le Président à ordonner l’arrêt du harcèlement des défenseurs des droits humains et des journalistes
SOURCE: Le Groupe d’observation de la Tunisie au sein de l’IFEX (IFEX TMG)
(IFEX-TMG) – Ci-dessous, une déclaration commune des membres de l’IFEX-TMG:
Les membres de l’IFEX-TMG appellent le Président tunisien à ordonner l’arrêt du harcèlement des défenseurs des droits humains et des journalistes
Nous soussignés, membres du Groupe d’observateurs de la Tunisie (TMG) de l’Échange international de la liberté d’expression (IFEX), appelons encore une fois le Président Zine El Abidine Ben Ali à tout mettre en oeuvre pour mettre un terme à la persécution des défenseurs des droits humains et des journalistes.
En effet, nous avons reçu depuis la dernière mission d’enquête du TMG en Tunisie effectuée en avril 2006, des rapports faisant état de harcèlement du journaliste Hamadi Jebali et de sa famille, du défenseur des
droits humains Moncef Marzouki, du journaliste Mohamed Fourati, de membres du Conseil national pour les libertés en Tunisie (CNLT), ainsi que de membres de la famille de l’avocat et défenseur des droits humains emprisonné Mohamed Abbou.
Au cours de cette mission, les membres de l’IFEX-TMG en visite en Tunisie furent surpris de voir au moins une personnalité officielle leur déclarer qu’il s’attendait a ce qu’un terme fut mis à cette série de missions et de rapports après la fin du Sommet mondial de la société de l’information (SMSI) en novembre 2005.
Notre mission d’observation de l’état de la liberté d’expression en Tunisie se poursuit, et nous tenons à ce propos à exprimer notre consternation devant le harcèlement systématique des défenseurs des droits humains et des journalistes et de leurs familles auquel recourt le gouvernement.
Le simple rappel des violations des droits humains dans le pays suscite un tel harcèlement non seulement des journalistes et des défenseurs des droits humains, mais également de leurs familles, comme ce fut le cas de la famille de Hamadi Jebali qui a vu la cérémonie de mariage de sa fille perturbée en novembre. La famille de Mohamed Abbou est constamment harcelée et suivie par des agents de police.
Amnesty International a également rapporté le 25 octobre que Samia Abbou et ses deux enfants ont été l’objet d’une tentative d’intimidation et d’effarement de la part d’officiers de police conduisant des
motocyclettes. Nous appelons encore une fois à la libération de Mohamed Abbou emprisonné depuis juin 2005 pour avoir écrit des articles sur les violations des droits de l’Homme parus sur un site Internet. Me Abbou, qui a été condamné à trois ans et demi de prison, a encore plus de deux ans à purger.
Il semble que ce n’est pas un hasard si le harcèlement de Hamadi Jebali a repris immédiatement après sa tentative de rendre visite à Moncef Marzouki, dirigeant du Congrès pour la République (CPR, parti politique non autorise) qui retourna en Tunisie en octobre au terme de cinq ans d’exil volontaire en France. Le même Marzouki a été récemment accusé par les autorités judiciaires d' »incitation à la désobéissance civile »,
accusation passible d’une peine de trois ans de prison, pour avoir appelé les Tunisiens à protester pacifiquement contre les restrictions imposées à leurs droits fondamentaux. Cet appel a été lancé par Marzouki lors d’une interview diffusée par la chaîne Al-Jazira le 14 octobre dernier.
Nous pensons que le fait de menacer d’incarcérer un être humain pour une si longue période simplement parce qu’il s’est exprimé en toute liberté constitue une réaction qui relève de la démesure. Nous prenons
également acte de la fermeture par le gouvernement tunisien de l’ambassade de Tunisie à Doha, capitale de l’émirat du Qatar, à la suite de la diffusion de l’interview accordée par Marzouki à Al-Jazira. Ce dernier se
trouve aujourd’hui assigné de fait à résidence en raison de la présence d’agents de police en civil devant son domicile de Sousse. Il a également été l’objet d’agressions physiques et verbales de la part de voyous et de policiers en civils et reçu des menaces par téléphone.
Un autre journaliste continue d’être la cible d’un harcèlement judiciaire. Mohamed Fourati, collaborateur de différents organes de presse, a été appelé à comparaître le 1er décembre devant une cour d’appel à
Gafsa, au sud du pays, pour « appartenance à un groupe non autorisé ». Il s’agit de la cinquième convocation devant un tribunal dans le cadre d’une affaire au terme de laquelle il avait été acquitté en 2003.
Nous tenons aussi à exprimer notre préoccupation au sujet du harcèlement ininterrompu d’organisations de droits humains comme le CNLT. Le 4 novembre, cette organisation a fait savoir que le harcèlement coutumier dont elle a été l’objet au cours de l’année écoulée, est monté d’un cran le mois dernier. Le siège du CNLT à Tunis a été mis sous étroite surveillance par des policiers en civil bloquant ainsi l’accès aux membres et visiteurs. Entre le 30 octobre et le 4 novembre, environ 60 officiers de police encerclaient le quartier où se trouve le siège du CNLT. Ce dispositif policier a été mis en place pour empêcher des membres de familles de prisonniers politiques d’accéder au siège du CNLT. Certains d’entre eux on même été appréhendes et contraints de s’engager par écrit à ne plus revenir.
Le CNLT a à nouveau fait savoir que son courrier est régulièrement intercepté, que l’accès a Internet demeure bloqué et que ses lignes de téléphone et de fax sont détournées au profit d’utilisateurs inconnus. En
outre, tout comme la Ligue tunisienne de défense des droits de l’Homme (LTDH), le CNLT n’a pu tenir son congrès depuis 2004.
Avec le respect que nous devons au Président Ben Ali, nous nous permettons de lui rappeler que l’élection de la Tunisie au Conseil des droits de l’Homme de l’Organisation des Nations Unies en juin dernier implique la responsabilité de veiller à ce que les violations des droits humains ne soient pas monnaie courante dans son propre pays. Nous demandons avec insistance au gouvernement tunisien d’arrêter le cycle en cours d’atteintes à la liberté d’expression, y compris les pratiques honteuses de persécution des familles de dissidents et de menaces de leurs enfants.
Les membres du TMG signataires sont:
Arabic Network for Human Rights Information (HRinfo.net), Égypte
ARTICLE 19, Royaume-Uni
Journalistes canadiens pour la liberté d’expression (CJFE), Canada
Organisation égyptienne des droits de l’Homme (EOHR), Égypte
Index on Censorship, Royaume-Uni
Fédération internationale des journalistes (FIJ), Belgique
Fédération internationale des associations de bibliothécaires et
d’institutions (IFLA), Pays-Bas
Institut international de la presse (IIP), Autriche
Union internationale des éditeurs (UIE), Suisse
Journaliste en danger (JED), République démocratique du Congo
Media Institute of Southern Africa (MISA), Namibie
PEN Norvège, Norvège
Association mondiale des radiodiffuseurs communautaires (AMARC), Canada
Association mondiale des journaux (AMJ), France
World Press Freedom Committee (WPFC), États-Unis
Le Comité des écrivains en prison du PEN international (WiPC),
Royaume-Uni
Pour plus d’informations, veuillez contacter Bob Carty, CJFE, tél : +1
613 288 6530, courrier électronique : Bob_Carty@cbc.ca; ou E. Markham
Bench, WPFC, tél: +1 703 715 9811, courrier électronique :
embench@wpfc.org, Internet: http://campaigns.ifex.org/tmg/
L’IFEX-TMG est responsable de toute information contenue dans cette
action commune. En citant cette information, prière de bien vouloir
l’attribuer à l’IFEX-TMG.
_______________________________________________________________
DIFFUSÉ(E) PAR LE SECRÉTARIAT DU RÉSEAU IFEX,
L’ÉCHANGE INTERNATIONAL DE LA LIBERTÉ D’EXPRESSION
555, rue Richmond Ouest, Bureau 1101, B.P. 407
Toronto (Ontario) M5V 3B1 Canada
tél: +1 416 515 9622 téléc: +1 416 515 7879
courrier électronique: alerts@ifex.org boîte générale: ifex@ifex.org
site Internet: http://www.ifex.org/
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IFEX – News from the international freedom of expression community
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JOINT ACTION – TUNISIA
4 December 2006
IFEX-TMG members call on president to cease harassment of human rights defenders and journalists
SOURCE: IFEX Tunisia Monitoring Group (IFEX-TMG)
(IFEX-TMG) – The following is a joint declaration by members of the
IFEX-TMG:
IFEX-TMG members call on Tunisian President to cease harassment of
human rights defenders and journalists
We, the undersigned members of the International Freedom of Expression Exchange (IFEX) Tunisia Monitoring Group (TMG), again call on Tunisian President Zine El Abidine Ben Ali to stop persecuting human rights defenders and journalists. Since the TMG’s last fact-finding mission in April 2006, we have received reports of harassment of journalist Hamadi Jebali and his family, rights defender Moncef Marzouki, journalist Mohamed Fourati, members of the National Council for Liberties in Tunisia (widely known by its French acronym CNLT), and the family of jailed lawyer and human rights defender Mohamed Abbou.
When the IFEX-TMG mission went to Tunisia in April, members were surprised to find that at least one official assumed that the IFEX-TMG would no longer visit Tunisia, nor produce reports or statements, after the World Summit on the Information Society (WSIS) ended in November 2005.
We continue to monitor the state of free expression in Tunisia and we are dismayed that the government routinely harasses human rights activists and journalists who speak out about violations – including
disturbing family gatherings such as the wedding of Hamadi Jebali’s daughter in November. The family of Mohamed Abbou is constantly followed and harassed by police agents. According to Amnesty International, on 25 October, police officers on motorcycles drove at Samia Abbou and her two children in an apparent attempt to intimidate and frighten them. We once again
call for the release of Mohamed Abbou, jailed since June 2005 for his online reporting of human rights violations. He is not due for release for over two years.
Perhaps it is no coincidence that Jebali is again facing harassment shortly after his attempt to visit Moncef Marzouki, leader of the banned Congress for the Republic political party, who returned to Tunisia in October 2006 after five years of self-imposed exile in France. Marzouki himself has recently been charged with « incitement to civil disobedience », an offence punishable by up to three years’ imprisonment, for urging
Tunisians to hold peaceful protests to demand greater respect for their rights in an interview aired by the Qatar-based TV channel Al-Jazeera on 14 October.
We find that it is an extreme reaction to threaten to put someone in jail – and for such a lengthy sentence – for peacefully expressing themselves. We also note that the Tunisian government closed its embassy in
Doha, Qatar in reaction to Marzouki’s interview. Marzouki, who is living in Sousse under virtual house arrest as a result of the security officials surrounding his home, has been attacked and insulted by thugs and plainclothes police and received threatening phone calls.
Another journalist faces continuous judicial harassment. Mohamed Fourati, a freelance journalist, was summoned to appear before a court of
appeals in the southern city of Gafsa on 1 December for allegedly
belonging to a non-authorised group. This is the fifth time he was summoned by
a court even though he was acquitted in 2003.
We also note with concern the ongoing harassment of human rights groups, such as the CNLT. On 4 November, the CNLT reported that the routine harassment which they have been facing for the past year had escalated in the past month. From 30 October to 4 November, the office was under siege by plainclothes police who blocked the entrance, and around sixty police officers surrounded the area. They prevented the families of political prisoners from entering, even arresting some of them and forcing them to sign documents promising not to return. According to the CNLT, their mail is regularly intercepted and returned, their Internet connection is cut, and their telephone and fax lines are rerouted to an unknown destination. As with the Tunisian Human Rights League (Ligue
tunisienne des droits de l’Homme, LTDH), the CNLT has been prevented from holding its General Assembly since 2004.
We respectfully remind President Ben Ali that Tunisia’s election to the United Nations Human Rights Council in June carries with it a responsibility to ensure that human rights violations are not pervasive in one’s
own country. We insist that the Tunisian government cease its ongoing violations of free expression, including such shameful incidents of persecution of the families of dissidents and threats to their children.
Signed by IFEX-TMG Members:
Arabic Network for Human Rights Information (HRinfo.net), Egypt
ARTICLE 19, UK
Canadian Journalists for Free Expression (CJFE), Canada
Egyptian Organization for Human Rights (EOHR), Egypt
Index on Censorship, UK
International Federation of Journalists (IFJ), Belgium
International Federation of Library Associations and Institutions
(IFLA), The Netherlands
International Press Institute (IPI), Austria
International Publishers’ Association (IPA), Switzerland
Journaliste en danger (JED), Democratic Republic of Congo
Media Institute of Southern Africa (MISA), Namibia
Norwegian PEN, Norway
World Association of Community Radio Broadcasters (AMARC), Canada
World Association of Newspapers (WAN), France
World Press Freedom Committee (WPFC), USA
Writers in Prison Committee of International PEN (WiPC), UK
For further information, contact Bob Carty, CJFE, tel: +1 613 288 6530,
e-mail: Bob_Carty@cbc.ca; or E. Markham Bench, WPFC, tel: +1 703 715
9811, e-mail: embench@wpfc.org, Internet: http://campaigns.ifex.org/tmg/
Solidarité avec Moncef Marzouki
Bonjour
Militant de l’ACAT et d’Amnesty International, je suis en contact téléphonique avec le Dr Moncef Marzouki qui est assigné à résidence de fait depuis son récent retour en Tunisie . Or dimanche dernier la ville de Sousse où il réside était quasiment en état de siège: une centaine de policiers y interdisaient tout accès, en particulier aux proches de Moncef Marzouki venus de plusieurs endroits de Tunisie pour le soutenir.
Dans cet environnement hostile, Moncef Marzouki accompagné de quelques amis a tenté une sortie pacifique de sa villa : mal leur en a pris, ils ont été aussitôt encerclés par des policiers auxquels se mêlaient des membres de la milice les insultant et les accusant de toutes sortes d’avanies.
Ils ont alors fait un « sitting » en guise de protestation puis ils ont été repoussé sans ménagement vers l’intérieur de la villa. Les policiers leur ont signifié verbalement toute interdiction de sortir comme de recevoir des visiteurs.
Moncef Marzouki demande à toutes les organisations de défense des droits de l’homme d’élever, auprès des Autorités tunisiennes, une protestation contre le sort qui lui est réservé : assignation à résidence « de facto », harcèlement policier, menaces contre son intégrité physique et provocations de la part de bandes de malfrats manipulées par la police.
François FERRAND
Groupe ACAT Paris V
T° 06 71 01 94 72
90, rue Claude Bernard 75005 Paris
ESSAYEZ
ET NAVIGUEZ LIBREMENT SUR LE WEB
Psiphon, le briseur de censure du Web
Internet est un formidable outil de communication et d’information. Pourtant, certains Etats n’hésitent pas à brider son accès pour maintenir leur pouvoir. Cette censure peut parfois être contournée, au moyen d’outils souvent délicats à mettre en œuvre. Psiphon, annoncé depuis le début de l’année (
Lemonde.fr du 17.2.06) et développé par des équipes d’universitaires canadiens, américains et anglais, prend le pari de la simplicité et de l’efficacité.
Cet outil, lancé le 1er décembre et destiné en tout premier lieu aux journalistes et dissidents habitant des pays où la censure fait rage, permet de créer un réseau privé virtuel (VPN, « Virtual Private Network ») entre l’ordinateur de l’internaute soumis à la censure et un serveur distant situé en zone « libre ».
Ce serveur distant sert de relais à toutes les applications Web consultables depuis un navigateur Internet. Il devient alors possible de visiter les bases de données ou médias en ligne jusqu’alors interdits d’accès, de mettre à jour un blog ou de réagir sur un forum, etc.
Ron Deibert, directeur du Citizen Lab à l’université de Toronto, l’une des universités impliquées dans l’OpenNet initiative, décrit Psiphon comme destiné à « permettre aux gens de naviguer sur Internet avec les mêmes privilèges auxquels ont droit les gens se situant dans des endroits où il n’y a pas de censure, comme le Canada ».
« INDÉTECTABLE »
L’outil, développé sous licence GPL (General Public License), et téléchargeable notamment sur le site de Psiphon au Canada, est léger (1,5 Mo), multiplateforme (Windows, Linux et bientôt Mac) et surtout indétectable d’après ses auteurs. Après obtention par mail d’un identifiant et d’un mot de passe, l’internaute se connecte à un « psiphonode », un serveur Psiphon distant dont les adresses circulent déjà sur le réseau, puis il peut surfer, sans possibilité de détection par un tiers de ses échanges, qui sont automatiquement chiffrés en utilisant SSL (Secure Sockets Layers) sur le port 443, théoriquement essentiellement réservé aux transactions financières sécurisées sur Internet. Si un serveur distant ferme ou est bloqué, il suffit de changer d’adresse pour continuer à surfer de façon anonyme.
De plus en plus d’initiatives logicielles voient le jour sur Internet afin de contourner la censure de certains pays au premier rang desquels on trouve l’Arabie saoudite, la Chine, l’Iran, la Birmanie, l’Ouzbékistan, le Soudan, la Thaïlande, la Tunisie ou encore le Yémen.
Ainsi, il est maintenant possible d’utiliser Torpark, un navigateur « portable » développé à partir d’une variante de Firefox et qui s’exécute à partir d’une simple clé USB, ne laisse aucune trace de son surf sur l’ordinateur utilisé, ou encore Relakks, un système payant de masquage d’adresse IP. Enfin, à noter les initiatives open-source de plus en plus nombreuses de réseaux anonymes cryptés, tels Freenet , Gnunet ou I2P.
Olivier Dumons
(Source: « Le Monde », le 4 décembre 2006)
Tunisie: un parti d’opposition autorisé à publier un journal
Neuf Français parmi les membres d’un groupe jihadiste démantelé en Egypte
Egypte: plusieurs islamistes étrangers, dont 9 Français, arrêtés pour terrorisme
L’Egypte annonce le démantèlement d’un groupe jihadiste international
L’UE veut se doter d’une politique de voisinage plus ambitieuse
La race tarentaise pour développer le cheptel bovin en Tunisie
Afkar/ideés
le coût du Non Maghreb Quel est le coût du Non Maghreb pour la région ? Et pour l’Espagne et l’Europe ? Comment l’UE peut-elle promouvoir l’intégration régionale ? Comment les Etats-Unis peuvent-ils aider? Tels sont les questions auxquelles le nouveau numéro de la revue afkar/ideas essaie de répondre. La revue contient aussi des articles sur les principaux thèmes de l’agenda politique, économique et culturel de la Méditerranée occidentale. (Voir Sommaire)
Le rôle de l’Espagne et de l’Union européenne dans le conflit du Liban et le problème de l’immigration irrégulière, sont deux grandes affaires de la politique extérieure espagnole.
La politique extérieure espagnole
Entretien avec Miguel Angel Moratinos par Senén Florensa et Darío Valcárcel
Au cours des derniers mois, l’actualité espagnole a été dominée par le conflit au Liban et à Gaza et par l’arrivée d’immigrés subsahariens aux Canaries. Miguel Angel Moratinos, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération espagnol, analyse ces deux questions, comment influent-elles sur les relations euroméditerranéennes.
afkar/idees : Considérez-vous que l’Union européenne (UE) a gagné du poids dans le dénouement, aussi précaire soit-il, qui a conduit à la fin des hostilités entre Israël et le Liban ? Quel rôle prétend jouer l’Espagne avec sa participation dans la FINUL ?
miguel angel moratinos : L’UE et ses pays membres ont été décisifs au moment d’élaborer et approuver la Résolution 1701 du Conseil de sécurité. Ils ont assumé leurs responsabilités en tant que principaux garants de la fin des hostilités dans la région avec un important contingent militaire dans l’élargissement de la FINUL. L’Espagne est l’un des pays qui ont contribué avec le plus de forces au déploiement de cette opération, 1 100 effectifs. L’on peut dire qu’à partir de maintenant l’UE a dépassé son rôle traditionnel de fournisseur de fonds et est passée à consolider et renforcer son rôle d’acteur influent en politique et en matière de sécurité au Proche-Orient. (article étendu)
Nationalismes, particularismes régionaux: sont-ils compatibles avec l’unité du Maghreb ? Les régions devraient être représentées par des partis locaux et jouir de plus d’autogouvernement.
Bernabé López
Dans son livre de mémoires Le Maroc et Hassan II, publié l’an dernier, Abdallah Laroui se montrait partisan, au nom d’un développement équilibré du Maroc, de repenser la conception dominante de l’unité nationale. Il prônait un gouvernement décentralisé : « J’espère donc voir naître des Parlements locaux, installés dans les grandes capitales régionales ; je voudrais voir les chefs des exécutifs locaux responsables devant ces Parlements en tout ce qui touche la vie quotidienne des habitants ». Une vision, c’est certain, en contradiction avec la conception jacobine de la politique qui a été la tradition non seulement dans son pays, mais dans tout le Maghreb. Il y a 10 ans, dans l’épilogue écrit pour l’édition espagnole de son Histoire du Maghreb, Laroui avançait déjà une certaine défense de la décentralisation et taxait ceux qui s’y opposaient, d’ennemis de la démocratie. « Je pense encore, lorsque je lis l’histoire maghrébine – disait-il en cette occasion – que le comportement démocratique ne deviendra pas quelque chose de naturel entre gouvernants et gouvernés tant que les premiers n’auront cessé d’avoir l’obsession de la désintégration nationale. Croire ou faire croire que l’Etat est toujours sur le point de se voir submergé par la houle débordante de la barbarie, est le meilleur moyen d’empêcher qu’une conscience civile responsable se développe chez la population ». (article étendu)
Autres articles: L’Afrique du Nord sans frontière, ou comment relever le défi de la mondialisation (Francis Ghilès) L’inégalité des ressources en hydrocarbures peut mener à l’union du Maghreb (Francis Gutmann)
Presentation de la revue
afkar/idées se présente aux lecteurs maghrébins et européens, mû par un propos d’apporter des idées qui favorisent un bon voisinage entre nous, habitants de l’une et l’autre rives de la Méditerranée occidentale. Ce sont des idées pour la reconstruction des aspirations communes, partagées, dans une perspective de modernité, de liberté et d’identité. Des idées pour les pouvoirs publics pour la société civile. Pour les artisans des relations entre l’Espagne d’une part, l’UE d’une autre part et le Maghreb : politiques et diplomates, entrepreneurs et agents économiques, créateurs d’opinion, médiateurs culturels et professeurs d’université, organisations et institutions engagées dans la coopération.
Dans une optique d’indépendance et de pluralité et tenant compte des singularités culturelles et politiques qui règnent sur cette partie de la Méditerranée, afkar/idées mise sur le dialogue. Dialogue entre l’Europe et le monde arabe, pour démêler les malentendus, abandonner des stéréotypes et jeter les bases d’une politique de nouveau voisinage. Mais aussi dialogue entre Maghrébins, qui doivent mieux se connaître, parler, transmettre l’idée d’un Maghreb uni, devenu réalité politique et attirant les investisseurs étrangers.
afkar/idées est une initiative d’encadrement, issue de la coïncidence entre Études de Politique extérieure SA et l’Institut européen de la Méditerranée (IEMed) et de la volonté de ces deux institutions de s’engager dans un projet de journalisme original, ouvert à la collaboration de tous Maghrébin, Espagnols et Européens, qui ont quelque chose à apporter à la construction d’un nouveau type de voisinage. Les liens que l’IEMed a tissés depuis Barcelone, ses complicités avec les sociétés civiles du monde arabe, ces quinze dernières années, ainsi que le professionnalisme démontré par Politique extérieure, dans l’édition, depuis Madrid, d’un magazine s’employant à analyser les relations internationales, constituent le point de départ de cette initiative. La somme est positive, elle a permis de drainer des volontés plurielles. afkar/idées paraît actuellement tous les trimestres et se propose une plate-forme de discussion sur le futur de nos sociétés et sur les relations entre nos pays. Il aspire à répondre à quelques-unes des questions que se posent l’Europe, la Méditerranée et les pays arabes sur leur place dans l’univers de la mondialisation et sur la possibilité d’une réponse à l’échelon régional, qui tienne compte des ressources, des marchés, des énergies culturelles et des projets politiques.
afkar/idées apparaît à un moment d’incertitude pour la Méditerranée et pour le projet européen lui-même. Mais apparaît aussi lorsque naît une Constitution commune pour les 15 – et bientôt 25 – pays de l’Union. L’UE semble l’avoir compris, dès lors qu’elle donne une nouvelle impulsion au partenariat euro-méditerranéen, avec sa politique de nouveau voisinage. Rapprocher le Maghreb du projet européen doit se traduire, de la part de tous les acteurs en jeu et de l’UE elle-même, par une volonté politique plus assidue. C’est pourquoi, afkar/idées réclame de l’UE une attention accrue pour sa politique méridionale ; de l’Espagne une capacité plus intense de leader de la politique extérieure dans la Méditerranée occidentale ; et des pays du Maghreb, qu’ils reconnaissent que les bénéfices d’un pari unitaire sont plus importants que les sacrifices que suppose, pour d’aucuns, la solution de leurs vieux litiges.
(Source : afkar/idées, revue trimestrielle espagnole , N° 11 – Automne 2006)
Lien : http://www.iemed.org/afkar/findex.php