TUNISNEWS
8 ème année, N° 3005 du 14.08.2008
archives : www.tunisnews.net
Tunisia Watch: Rentrée politique orchestrée de Mme Leila Ben Ali APA: La mauvaise prestation tunisienne aux JO accueillie sans surprise en Tunisie Le Temps: Après le bikini, le microkini, le monokini et le tankini, voilà le burquini ! Le Temps: L’être et le paraître Sud Ouest: Une marche silencieuse en mémoire de Sami Jelassi : AFP: Droits de l’Homme au Maroc: mises en garde contre “un retour en arrière” AFP: Sleimane à Damas: un nouveau chapitre dans les relations syro-libanaises Reuters: Olmert écarte tout retour en Israël de réfugiés palestiniens AFP: Réseaux sociaux sur internet: Facebook détrône MySpace
Rentrée politique orchestrée de Mme Leila Ben Ali
La première dame du pays, qui s’est éclipsée depuis quelques mois des réceptions officielles de la présidence de la république à l’occasion des visites des hôtes étrangers ou des déplacements du président, a fait hier son entrée politique en fanfare à l’occasion de la fête nationale de la femme célébrée normalement aujourd’hui. C’est l’agence officielle Tunis Afrique presse (TAP) qui s’est chargé de la couverture de ses activité. « Mme Leila Ben Ali, épouse du président de la République, a présidé, mardi après- midi, au Centre Culturel International de Hammamet, l’ouverture des travaux de la rencontre des chercheures sur le thème “Femmes tunisiennes et Recherche Scientifique: compétences et innovation” organisée dans le cadre de la célébration de la fête nationale de la Femme placée cette année sous le signe ” La femme tunisienne à l’ère du Changement: initiative, ambition et défi”. » Réunion introduit par Mme Sarra Kanoun Jarraya, ministre des Affaires de la Femme, de la Famille, de l’Enfance et des Personnes âgées qui « a exprimé les remerciements, en son nom, au nom de toutes les participantes et de celui de ses invités, à Mme Leila Ben Ali pour avoir accepté de présider la rencontre des chercheures, pour son apport à la promotion de la situation de la femme ainsi que pour son action dans les divers domaines sociaux et humanitaires. » La première dame du pays à prononcé une allocution auquel ont assisté « les femmes membres du gouvernement, les épouses des membres du Bureau Politique du RCD, des membres du gouvernement et plusieurs personnalités nationales féminines et des représentantes du tissu associatif. » précise l’agence TAP. Madame Ben Ali, n’ayant aucun statut officiel à part celui honorifique d’être l’épouse du résident de la république à pris l’habitude d’investir publiquement le champ politique et de présider des réunions auxquels des ministres sont convier à faire le parterre des écouteurs de ses allocutions. Par le biais de son association « Besma » ou par celui d’organisations féminines dont certains ne son connu du public que par la publicité dont ils font l’objet par sa participation à leurs colloques ou réception. Cette célébration anticipée, de l’anniversaire de la promulgation du code du statut personnel par Bourguiba en 1957 et décrété fête nationale de la femme depuis, s’est reflétée aujourd’hui sur les première pages de tous les journaux qui ont consacrés leur premières pages a cet événement dans un unanimisme dont on ne peut que douter de sa spontanéité vu que tous les journaux n’ont fait que reproduire la longue dépêche précité ou sa traduction.
(Source : « Tunisia Watch », blog de Mokhtar Yahyaoui, le 13 août 2008) Lien : http://tunisiawatch.rsfblog.org/archive/2008/08/13/rentree-politique-orchestree-de-mme-leila-ben-ali.html
La mauvaise prestation tunisienne aux JO accueillie sans surprise en Tunisie
Agence de Presse Africaine
APA-Tunis (Tunisie) La rue tunisienne n’a pas du tout été surprise de la mauvaise prestation des représentants de la Tunisie aux Jeux Olympiques de Pékin. Après une semaine de compétition, les sportifs tunisiens prenant part aux JO n’ont réalisé aucun résultat positif et le nageur Oussama Mellouli, qui portait les espoirs tunisiens, a été en deçà des attentes. Même si l’espoir de voir des Tunisiens monter sur le podium existe encore, notamment en vue du démarrage des épreuves d’athlétisme et de lutte, médias et le public tunisiens s’attendaient largement à une participation des plus négatives de l’histoire du sport tunisien. La déception, voire la colère des Tunisiens, était en effet perceptible depuis l’échec de la Tunisie aux qualifications en sport collectif. Au moment où la Tunisie joue régulièrement les premiers rôles sur le plan africain en football, en handball et en volley-ball, les sélections tunisiennes en ces disciplines ont échoué à se qualifier pour Pékin, ce que l’opinion publique tunisienne a difficilement digéré. Pour ce qui est des sports individuels représentés (natation, judo, athlétisme, boxe, haltérophilie, cyclisme, taekwondo, la lutte, escrime et tennis) les Tunisiens étaient généralement peu optimistes quant aux chances de glaner des médailles. D’ailleurs dans leurs parutions, les journaux ne prêtent pas grand intérêt à la participation des sportifs tunisiens à Pékin 2008. Mis à part l’agence de presse gouvernementale et la chaîne de télévision publique Tunis 7, aucun organe de presse tunisien n’a dépêché de journaliste à Pékin. L’intérêt est plutôt porté, et comme d’habitude lors de chaque période estivale, sur le démarrage de la nouvelle saison de football et les nouveautés sur le marché des transferts. La crise que traverse le sport tunisien depuis plusieurs années, la mauvaise préparation des athlètes qualifiés pour les JO, les problèmes de gestion administrative et technique des fédérations et le niveau intrinsèque lui-même des athlètes olympiques sont autant de raisons de ce désintérêt et ce pessimisme de l’opinion publique tunisienne, expliquent les observateurs. D’aucuns estiment que le sport tunisien, toutes disciplines confondues, a aujourd’hui besoin d’une refonte générale qui prendrait en considération structures de formation et d’encadrement, planification et stratégies d’excellence et surtout la bonne gestion des fédérations sportives. Cette gestion laissant aujourd’hui pleinement à désirer. Des médias de la place n’ont, en effet, cessé d’appeler à une réflexion générale sur le sport tunisien et à une révision des statuts des associations sportives, clubs et fédérations, pour une harmonisation nécessaire avec les besoins du professionnalisme et du plus haut niveau de la performance sportive, surtout que le sport du pays jouit de la volonté politique nécessaire et de l’infrastructure de base développée. TM/aft/APA 14-08-2008
Impressions estivales :
Après le bikini, le microkini, le monokini et le tankini, voilà le burquini !
Les espaces du savoir et de culture transformés en souks. Les touristes se ruent sur notre « Andorre » du Sud, Ben Guerdane et délaissant nos tapis, ils sautent sur la friperie… Sur nos plages, le « burquini » fait rage : assemblage hybride dont sont accoutrées nos adolescentes, association de la fameuse burat afghane et du bikini. Impressions estivales qui laissent sceptiques. Pour un voyageur ordinaire, se trouvant dans l’obligation de circuler, par cette canicule, à travers les régions, et faisant des haltes prévues ou non, découvre les à-côtés du quotidien, invisibles souvent pour certains sédentaires par la force de l’habitude de les côtoyer sans les voir, ou sans vouloir les voir. De Djerba à Hammam Ghézaz. Le « burquini » envahit les plages En deux ans, beaucoup de plages du sud furent littéralement envahies par des tenues vestimentaires pour le moins surprenantes : pratiquement toutes le jeunes femmes, y compris les adolescentes sont accoutrées de « maillots » de bains qui tiennent d’un assemblage hybride entre une tenue de scaphandrier et du parachutiste sportif ; le burquini, néologisme composé de l’association de la fameuse burqua afghane, et du bikini. Inventé par une styliste australienne d’origine libanaise. De suite approuvé par les tenants du rigorisme religieux comme étant une tenue « seyante, convenable, conforme à la tradition musulmane »…Une bénédiction plutôt réactionnaire. En fait une lumineuse affaire commerciale, au vu du marché actuel, « porteur » dit-on. Ainsi, après le bikini, le microkini, le monokini et le tankini,
voilà le burquini!!!!
Un pantalon acrylique collant qui va aux chevilles, un tricot de la même matière qui couvre l’ensemble des bras jusqu’aux poignets, puis une sorte de cagoule qui cache la nuque, le cou, semblable à cette protection utilisée par les pilotes de F1 et les astronautes sous leurs casques, puis une casquette à la forme bizarroïde. Des couleurs très flashy, fluo, le rose buvard, le vert pistache, le bleu électrique, sont prisées. Ce n’est pas fini, au dessus de tout cela il y a une mini robe, très souvent noire, pour faire ressortir le contraste, qui va juste aux genoux au moins !! Les plus chics s’arrangent pour mettre quelques fantaisies : quelques fanfreluches en bas de la robe pour rappeler la couleur de base…. Et l’effet avalanche se poursuit : absolument plus aucun bikini porté sur certaines plages publiques du sud par des jeunes filles, et à peine quelques très rares maillots dits « unipièce ». Les plus « courageuses », les plus « osées » diraient d’autres, se couvrent de suite d’un vaste paréo dès la sortie de l’eau, et même les caches maillots, compléments plutôt « in » à l’époque, deviennent partie intégrante du costume de bain… On commence par la pression vestimentaire, sur les plages et ailleurs. Le danger est là, rampant. Rappelez vous cette histoire d’étudiante venue passer un examen dans une faculté de Nabeul : elle a été exclue de la salle par le professeur surveillant, une femme (!!) parce qu’elle avait « les bras dénudés »( !!!) . Elle a été obligée de quitter la salle, et s’est avec quelques interventions qu’elle a été réadmise à poursuivre son examen (dans quelles conditions !!) après avoir mis une chemisette « conforme », prêtée d’urgence par une de ses amies !!
Fatah THABET (Source : « Le Temps » (Quotidien – Tunis), le 14 août 2008)
Chronique
L’être et le paraître
C’est chez nous, en Tunisie, le pays arabe et africain le plus ouvert sur les autres cultures que se ressentent le plus ce qu’on appelle communément les signes vestimentaires ostensibles. Et en cette période estivale où nos rivages, nos sites et nos rues se transforment en ruches d’abeilles, nous avons l’impression qu’un mélange des genres s’institutionnalise. Sur nos plages, il y a le maillot de bain traditionnel, et, sur des lopins isolés, des deux-pièces même. Mais, à quelques lieues ou plutôt dans des lieux de prédilection, c’est la concentration de ces « burquini », telle que décrite dans notre reportage. Modèle vestimentaire importé, qui n’a rien à voir avec le conservatisme de nos grand’mères, qui n’a rien à envier à la Burqua afghane, mais qui, (paraît-il, paraît-il), cache hermétiquement le maillot de bain traditionnel. Normal qu’il y ait une certaine tolérance estivale face à des « uniformes » de scaphandrier d’une autre planète véhiculant à la fois un message et une frustration. Message d’abord éminemment religieux, basé sur des lectures exégétiques de la Chariaâ mais sur lesquelles les oulémas ont toujours balbutié avant que les prédicateurs de l’apocalypse ne viennent réduire la femme à l’état d’objet des désirs et du péché. Frustration, ensuite, car elles doivent porter ces tenues d’une pudeur rédemptrice. Dès lors, ces « pêcheresses » sont culpabilisées dès leur enfance, ébahies par l’éloquence de ces barbus, leur décrivant de manière romancée la pudeur des épouses du Prophète, sinon, leur expliquant que la « Tawba » (le retour au droit chemin), efface tous les péchés. Et c’est ainsi que s’incruste dans l’imaginaire des femmes musulmanes le syndrome « Rabaâ Al Adaouia ». Voyons, néanmoins, la chose sous un autre angle. Inutile de se voiler la face : le tourisme tunisien bat de l’aile. Hier, nous faisions même état de la grande percée marocaine et n’eût été cette arrivée en masse de nos amis (et amies) algériens, les chiffres auraient viré au rouge. Et d’ailleurs, il ne serait pas sage d’institutionnaliser et de comptabiliser à l’infini l’apport des Algériens parce qu’il ne représente pas un indicateur exclusivement touristique Il n’empêche : ce sont ces signes vestimentaires qui évoluent d’une saison à l’autre, qui donnent prétexte aux hôteliers de renforcer les mécanismes du « All inclusive », véritable bradage du tourisme tunisien, de son produit et qui banalisent des services affligeants de précarité, à l’intention de leur clientèle. Le touriste occidental vit, en effet, emmuré. A la limite pour une moyenne de 250 euros la semaine, il ne peut pas espérer plus. Mais il ne dépense rien en dehors. En revanche, les touristes algériens font bouger le commerce, le font « flipper » même tandis que les Libyens continuent d’affluer dans nos cliniques. D’accord. Soit. N’y a-t-il pas néanmoins à prévoir – nous disons à prévoir et non à craindre – un revers de la médaille. Cette profusion de signes vestimentaires sur nos plages et dans les artères de nos villes ne mérite-t-elle pas davantage d’attention ? Et sans passer d’un extrême à l’autre, véhiculons subtilement des messages confortant la Tunisie dans sa dimension multiculturelle, exhumant son passé communautaire mais rappelant surtout que le culte est intuitu-personae, qu’il est une question individuelle et que la religion est une façon d’être et non pas une façon de paraître. Raouf KHALSI (Source : « Le Temps » (Quotidien – Tunis), le 14 août 2008)
Autoroute Sfax-Gabès Les travaux de construction de l’autoroute Sfax-Gabès démarreront dans les prochains mois. Il s’agit de l’extension de l’autoroute A1 de Bizerte vers Gabès, puis vers Ras Jedir aux frontières tuniso-lybiennes. La partie des études a été bouclée depuis plusieurs mois et les expropriations sont finalisées, il ne reste que le lancement de l’appel d’offres pour sa réalisation en 4 tranches. Cela se fera début 2009, pour un démarrage des travaux en septembre 2009 et une recette juin 2011. Cette extension coûtera un budget dépassant les 400 millions de DT et permettra de rallier Tunis à Gabès en 3h30 au lieu des 6 heures actuelles. En fait, ce projet permettra de dynamiser les échanges entre le nord et le sud de la Tunisie ainsi qu’entre la Libye et la Tunisie. Il y aura aussi une réduction des accidents de la route, surtout sur le tronçon dangereux de Sfax-La Skhira. (Source : « Le Temps » (Quotidien – Tunis), le 14 août 2008)
Il y a 50 ans dans le journal ” Le monde ” Le bilinguisme en Tunisie
” La langue française n’est pas en Tunisie une “langue étrangère” au sens ordinaire du mot. Ancien protectorat, la Tunisie a été profondément francisée. La population musulmane des villes principales est en majorité bilingue, ainsi qu’une part non négligeable de la population de la province. Les israélites, dans une très large proportion, ont adopté la langue française. Les colonies italienne et maltaise sont également devenues francophones, surtout les jeunes générations qui ont été éduquées dans nos établissements. ” Les décisions prises dans le domaine de l’éducation montrent que la situation de la langue française restera pour longtemps prépondérante. L’actuel Secrétaire d’Etat à l’Education nationale, M. Mahmoud Messaâdi, a en effet entrepris de réaliser pour la rentrée d’octobre une importante réforme de l’enseignement, qui donnera au système tunisien un visage nouveau en accentuant son caractère national. La partie de cette réforme concernant le primaire vient d’être promulguée. Le cycle en est réduit de sept à six ans. Pendant les deux premières années, seul l’arabe est employé. Mais, à partir de la troisième année, le français est introduit : l’horaire hebdomadaire est de vingt-cinq heures, dont quinze en français et dix en arabe. Ainsi, tous les jeunes Tunisiens qui auront parcouru le cycle complet auront pendant quatre ans consacré plus de temps à l’étude du français qu’à celle de l’arabe. Cela doit avoir pour conséquence que toute la population tunisienne normalement scolarisée sera bilingue. ” B.G.A (9 août 1958). NDLR : Le résultat de cette réforme de 1958 s’est fait ressentir chez les promotions des années soixante et soixante-dix. Les Tunisiens étaient de véritables bilingues. Ils maniaient la langue arabe et française avec la même aisance. Mais, ce bilinguisme a reculé durant les dernières années et les adeptes de la Francophonie sont appelés à faire des efforts pour renforcer le standing de la langue française dans l’enseignement tunisien. (Source : « Le Temps » (Quotidien – Tunis), le 14 août 2008)Vers une 2ème banque islamique en Tunisie
Une demande d’agrément pour la création d’une nouvelle banque islamique « Ezzaitouna » a été déposée récemment auprès de la Banque Centrale de Tunisie. Le dépositaire de la demande n’est autre que M. Mohamed Sakhr Al Materi, homme d’affaires, président du groupe Princess Al Matri et fondateur de la radio « Ezzaitouna ». Selon notre source, le délai de traitement du dossier et sa validation par la BCT serait au maximum quatre mois. Ce qui rapporterait le nombre des banques islamiques présentes en Tunisie à deux; la première étant la Best Bank ou Beit Attamwil Assaoudi, créée en 1983 avec des capitaux tunisiens et saoudiens. Ajoutons à cela, l’installation récente d’un bureau de représentation de la banque émirati « Noor Islamic Bank », présidé par M. Sadok Attia, ancien banquier tunisien. M.O.(Source: webmanagercenter.com – le 14/08/2008 13:30 )
IDE : Airbus étudie l’opportunité d’un investissement en Tunisie
Le dossier du projet d’usine de composants aéronautiques continue de bouger. En effet, nous apprenons qu’une semaine à peine après la déclaration faite à ce sujet par M. Abderrahim Zouari, ministre du Transport, le 8 juillet 2008, à la Chambre des Députés, une délégation d’Airbus a séjourné en Tunisie, où elle a eu des discussions préliminaires sur le sujet. D’après nos sources, Airbus a manifesté à cette occasion de l’intérêt pour l’implantation en Tunisie d’une usine qui fabriquerait certains composants de l’Airbus. Toutefois, les représentants de la société européenne ont indiqué que le projet ne verrait le jour que si l’étude d’opportunité qu’elle va lancer en démontrait l’intérêt. Le 8 juillet, le ministre du Transport avait révélé que des pourparlers étaient en cours avec trois sociétés en vue de choisir l’investisseur qui serait appelé à réaliser le projet officiellement annoncé par le président Sarkozy lors de sa visite fin avril en Tunisie, et initialement porté par Latécoère. M.M.(Source: webmanagercenter.com – le 14/08/2008 05:30 )
ANGOULÊME. –Environ 70 personnes ont défilé, hier, en souvenir du jeune décédé pendant un transfert entre l’hôpital et la prison
Une marche silencieuse en mémoire de Sami Jelassi :
S. D. Un bouquet de fleurs entre les mains, la belle-sœur de Sami Jelassi, Marion, marche en tête de cortège avec les frères du défunt, dont les obsèques ont eu lieu la semaine dernière, en Tunisie, d’où il était originaire. Après le décès de ce jeune de 27 ans lors d’un transfert en ambulance privée de l’hôpital de Girac à la prison d’Angoulême fin juillet, la famille veut la vérité sur les circonstances de cette mort et reste mobilisée. Hier, elle avait donc appelé à une marche silencieuse en centre-ville d’Angoulême, avec un dépôt de gerbe à l’endroit où Sami Jelassi s’est écrasé sur la chaussée, à quelques mètres de la maison d’arrêt. « On a vu le procureur de la République le 4 août dernier. Depuis, nous n’avons plus de nouvelles », constate Attaf, le frère de la victime. « On a organisé une marche pour que l’on ne nous oublie pas. Nous voulons la justice, mais ce sera sans doute difficile. L’ambulance n’a même pas été mise sous scellée. Sami était bien en prison. Il avait tout ce qu’il lui fallait. Il purgeait sa peine et je ne vois pas pourquoi il aurait cherché à fuir… » Une bagarre à la prison. Sami Jelassi était en détention provisoire depuis le 1er mai dernier. C’est suite à une bagarre à la prison avec d’autres détenus qu’il avait été envoyé à l’hôpital de Girac. Sur le chemin du retour à la maison d’arrêt, il était donc tombé de l’ambulance. Malgré son transfert au CHU de Poitiers, suite à un grave traumatisme crânien, il n’a pas survécu à sa chute. Selon la version des deux gardiens de prison qui l’escortaient, il aurait tenté de fuir. « Comment aurait-il pu ouvrir les portes alors qu’il était menotté aux pieds, aux mains, et qu’il était affaibli ? », demande Attaf Jelassi. Pour l’instant, et alors que l’avocat de la famille, Me Béthune de Moro, est en congés, il n’a pas eu de « réponses satisfaisantes. » « Ma mère est restée en Tunisie. Cette histoire l’a rendue malade, poursuit-il. Les obsèques de Sami ont été très émouvantes. Des avocats tunisiens, qui ont fait partie du barreau de Paris, sont même venus me voir pour nous aider. On ne va pas laisser les choses en l’état. » Hier, ils étaient donc environ 70 à défiler derrière des banderoles. « Notre action n’a rien de communautariste ou de religieux, prévient Marion. On ne veut pas qu’une telle chose se reproduise. Depuis, un verrou de sécurité est mis dans les ambulances… »
(Source: le site www.sudouest.com le 14 aout 2008)
Droits de l’Homme au Maroc: mises en garde contre “un retour en arrière”
AFP, le 14 août 2008 à 12h31 Par Stéphane BARBIER RABAT, 14 août 2008 (AFP) – Fait rare en Afrique, les défenseurs des droits de l’Homme sont puissants, actifs et reconnus au Maroc, qui, après des “années de plomb” sous le règne de Hassan II, a enregistré de très nets progrès n’excluant pas les mises en garde “contre un retour en arrière”. Le royaume ne compte pas moins de quatre organisations de défense des droits de l’Homme indépendantes et actives, un Conseil consultatif des droits de l’Homme (CCDH, public), plus un vaste tissu associatif qui se bat pour les droits des femmes, le droit à l’éducation, au travail, à la santé. “C’est vrai qu’au Maroc, le débat sur les droits de l’Homme est plus vif et plus ancien qu’ailleurs”, explique à l’AFP Ahmed Herzenni, président du CCDH, qui a lui-même passé douze ans de sa vie en prison, de 1972 à 1984, pour appartenance à un parti d’extrême gauche. “Cela tient au fait que le Maroc se distingue d’autres pays du même type, car il a toujours connu une vie politique plus intense”, ajoute-t-il. Le mouvement marocain des droits de l’Homme est issu des partis de gauche et d’extrême gauche victimes dans les années 1970 et 80 d’une répression acharnée des forces de sécurité du roi Hassan II, qui, après ces “années de plomb”, a lui-même décidé de créer le CCDH pour redorer le blason de son régime. Ayant pour objectif d’inculquer une culture des droits de l’Homme dans l’ensemble de la société marocaine, le CCDH a également été chargé de veiller à l’application des recommandations de l’Instance équité et réconciliation (IER), une “commission vérité” mise en place par le roi Mohammed VI en 2003 pour faire la lumière sur les atteintes graves aux droits de l’Homme des années 1960-1999. Si quelque 12.000 personnes victimes de la répression ont été indemnisées par l’Etat marocain, ses détracteurs reprochent à l’IER de ne pas avoir désigné les responsables de cette répression qui n’ont jamais été poursuivis. “Il valait mieux obtenir un changement de style de gouvernement que de poursuivre des individus”, affirme M. Herzenni. C’est selon lui chose faite: “Le Maroc a évolué de manière considérable, Il faut rester vigilants, mais pour l’essentiel on ne peut plus craindre de violations systématiques et massives des droits de l’Homme”. Khadija Ryadi, présidente de la plus ancienne des organisations, l’Association marocaine des droits humains (AMDH), créée en 1979, veut bien admettre qu’il y a eu “des avancées dans le respect des droits de l’Homme”. Mais, ajoute-t-elle aussitôt: “Un retour en arrière est possible, car il n’y a pas de garantie constitutionnelle”. Elle juge “impérative” une réforme de la Constitution garantissant la séparation des pouvoirs, le roi concentrant “toutes les prérogatives entres ses mains”. “Il n’y a pas d’Etat de droit au Maroc”, affirme Khadija Ryadi. Elle en veut pour preuve “la lutte contre le terrorisme” islamique, qui donne lieu à “un retour de violations graves des droits de l’Homme, au recours très net à la torture, aux séquestrations”. “Il y une impunité totale”, affirme Mme Ryadi, “car les responsables de la répression des années 70 sont toujours là”. Pour elle “le baromètre”, c’est “l’affaire Ben Barka”, du nom de l’opposant marocain Medhi Ben Barka, enlevé en plein coeur de Paris en 1965 et dont on n’a jamais retrouvé le corps. Cinq mandats d’arrêts internationaux visant des Marocains ont été délivrés en 2007 par un juge français, mais affirme Khadija Ryadi, “l’Etat marocain, impliqué à fond, bloque, car il n’y a pas de volonté politique d’avancer”. AFP
Sleimane à Damas: un nouveau chapitre dans les relations syro-libanaises
14/08/2008 18:45 DAMAS (AFP) – La visite mercredi et jeudi à Damas du président libanais Michel Sleimane a permis d’ouvrir un nouveau chapitre dans les relations syro-libanaises avec la décision d’établir, pour la première fois, des relations diplomatiques entre les deux pays. Cette annonce, faite mercredi à l’issue d’entretiens entre M. Sleimane et son homologue syrien Bachar al-Assad, a été saluée comme un “signe encourageant” par Paris, où les deux hommes avaient annoncé, en juillet, leur volonté de nouer des liens diplomatiques, inexistants depuis la proclamation de leurs indépendances il y a plus de soixante ans, à la fin du mandat français. Plus prudents, les Etats-Unis ont estimé qu’il s’agirait d’un “vrai pas en avant” si Damas respectait réellement la souveraineté du Liban. La Syrie, qui a dû retirer ses troupes du Liban en 2005 après y avoir exercé une tutelle pendant 30 ans, est régulièrement accusée par des pays occidentaux, en premier lieu les Etats-Unis, de continuer à s’ingérer dans les affaires de son voisin. Outre l’échange d’ambassadeurs, dont la date exacte n’a pas été donnée, les deux pays ont annoncé jeudi dans un communiqué conjoint la réactivation de comités mixtes sur deux questions épineuses: la démarcation des frontières et la questions des disparus. Les frontières entre les deux pays sont mal délimitées en plusieurs endroits, notamment dans les “Fermes de Chebaa”, un secteur controversé aux confins du Liban, de la Syrie et d’Israël. Israël estime que ce secteur stratégique fait partie du Golan syrien conquis en 1967 et annexé en 1981, alors que le Liban en revendique la souveraineté avec l’accord de la Syrie. Interrogé sur ce point jeudi lors d’une conférence de presse commune avec son homologue libanais Faouzi Salloukh, le ministre syrien des Affaires étrangères Walid Mouallem a indiqué qu’il n’était “pas possible de délimiter la frontière dans (le secteur des) fermes de Chebaa tant qu’Israël les occupe”. Les territoires libanais et syriens sont également enchevêtrés dans les régions de la Bekaa (est) et du nord du Liban, depuis la création du Grand Liban en 1920 par la France, alors puissance mandataire. Le communiqué stipule en outre la relance d’un comité conjoint destiné à clarifier le sort des disparus dans les deux pays. Des familles de Libanais disparus ou détenus en Syrie réclament que leurs proches soient libérés ou que leur sort soit rendu public. Ces personnes, qui seraient 650 selon des ONG libanaises, avaient été arrêtées durant la guerre civile au Liban (1975-1990). Damas, qui nie leur présence en Syrie, avait cependant libéré dernièrement une personne figurant sur ces listes de disparus. Autre point d’entente: Damas et Beyrouth ont proclamé leur “détermination à lutter contre la contrebande et toutes les opérations illégales à leurs frontières”, sans faire toutefois mention d’éventuels trafics d’armes. Israël accuse la Syrie de faire passer au Liban des armes à destination du mouvement chiite Hezbollah, soutenu par Damas. Michel Sleimane, ancien chef de l’armée, était le premier chef d’Etat libanais à se rendre en Syrie depuis le retrait des troupes syriennes du Liban en 2005, peu après l’assassinat de l’ancien Premier ministre libanais Rafic Hariri, pour lequel Damas avait été pointé du doigt. M. Sleimane a été élu le 25 mai après un accord conclu à Doha le 21 mai entre la majorité parlementaire, soutenue par l’Occident et l’Arabie saoudite, et l’opposition, conduite par le Hezbollah. L’accord de Doha a mis fin à une crise politique qui avait paralysé les institutions pendant 18 mois et dégénéré en affrontements meurtriers qui ont fait craindre un retour à la guerre civile. La situation reste cependant instable sur le plan de la sécurité. Mercredi matin, un attentat a frappé Tripoli (nord) faisant au moins 14 morts dont neuf soldats et un enfant, dénoncé par la Syrie comme un “acte criminel”.
Olmert écarte tout retour en Israël de réfugiés palestiniens
Par Adam Entous et Avida Landau Reuters – Jeudi 14 août, 15h59 JERUSALEM, 14 août (Reuters) – Le Premier ministre Ehud Olmert a indiqué au président palestinien Mahmoud Abbas qu’Israël n’autoriserait pas le retour de réfugiés palestiniens dans le cadre d’un futur accord sur la création d’un Etat, annoncent les services d’Olmert. Ce communiqué officiel a été diffusé en réponse à des articles selon lesquels Olmert était prêt à faire entrer en Israël 2.000 réfugiés par an, pendant dix ans, dans le cadre d’un accord établissant un Etat palestinien dans la majeure partie de la Cisjordanie et l’ensemble de la bande de Gaza. “Le Premier ministre n’a jamais offert d’absorber 20.000 réfugiés en Israël. Le Premier ministre répète à nouveau qu’en vertu de tout accord futur, il ne saurait y avoir de retour de réfugiés palestiniens en Israël, quel qu’en soit le nombre”, a fait savoir le bureau d’Olmert. Le chiffre de 20.000 avait été avancé par le quotidien israélien Haaretz dans son édition de jeudi, et confirmé par des responsables israéliens proches du dossier, avant le démenti opposé par Olmert. Un proche collaborateur de Mahmoud Abbas, Nabil Abou Rdainah, a qualifié d'”inacceptable” la position d’Olmert sur la question, ultra-sensible chez les Palestiniens, des réfugiés. “Les fuites sur cette question et d’autres aspects des pourparlers de paix, comme une proposition israélienne visant à reporter les discussions sur Jérusalem, visaient à persuader la communauté internationale qu’il faudrait imputer aux Palestiniens tout éventuel échec des négociations”, a-t-il dit à Reuters. 700.000 PERSONNES Pour ce proche du président de l’Autorité palestinienne, tout réglement final doit comprendre un Etat palestinien sur la totalité de la bande de Gaza et de la Cisjordanie, dont Jérusalem-Est, ainsi qu’une solution équitable de la question des réfugiés. Quelque 700.000 personnes, soit la moitié de la population arabe de Palestine en mai 1948, ont fui ou ont été expulsées lors de la création de l’Etat d’Israël. Le retour de ces réfugiés et de leurs descendants, aujourd’hui au nombre de 4,5 millions, compromettrait l’existence d’Israël en tant qu’Etat juif, affirme le gouvernement. Toutefois, si Olmert rejette depuis longtemps les demandes palestiniennes pour le retour des réfugiés et de leurs familles, des responsables israéliens avaient indiqué que le Premier ministre était prêt à accepter d’accueillir un nombre très limité d’entre eux en guise de geste “humanitaire”. Les plus grandes communautés de réfugiés palestiniens en dehors de la bande de Gaza et de la Cisjordanie se trouvent en Jordanie, en Syrie et au Liban. Les pourparlers de paix entre Olmert et Abbas, relancés en novembre, n’ont pas permis de progrès notable, en raison du climat de violences et des désaccords liés à la colonisation israélienne. De plus, Olmert a annoncé le 30 juillet qu’il quitterait son poste en septembre, anéantissant ainsi de l’avis général toute chance d’obtenir un accord sur la création d’un Etat palestinien avant la fin de l’année.
Réseaux sociaux sur internet: Facebook détrône MySpace
AFP – Jeudi 14 août, 08h58 SAN FRANCISCO (AFP) – Facebook est devenu le réseau social le plus visité sur internet, détrônant son concurrent MySpace, selon des chiffres publiés mercredi par le cabinet spécialisé comScore. Un peu plus de 132 millions de personnes ont visité Facebook en juin contre 117,5 millions environ sur MySpace, indique comScore. Les efforts de Facebook pour adapter son site à différentes langues et différents pays ont contribué à le hisser tout en haut du podium. “En améliorant l’adaptation du site aux marchés locaux grâce à une traduction de l’interface, le site résiste mieux à la concurrence, voire domine plusieurs marchés où sa présence était relativement mineure il y a un an”, a expliqué Jack Flanagan, le vice-président de comScore dans un communiqué. Alors que le réseau social compte 49 millions d’utilisateurs en Amérique du Nord, l’Europe rattrape son retard rapidement, souligne comScore. Le nombre de personnes qui ont visité Facebook en juin en Europe était de 35,2 millions, plus du triple par rapport au même mois l’an dernier. Le nombre d’utilisateurs de réseaux sociaux a atteint 580,51 millions de personnes au niveau mondial, selon comScore. En un an, leur nombre a augmenté de 9% en Amérique du Nord, mais de 35% en Europe et 66% au Moyen-Orient et en Afrique. Deux fois plus de personnes ont visité Hi5 en juin 2008 qu’en juin 2007, tandis qu’Orkut, Bebo ou encore Friendster ont enregistré une hausse de plus de 30% du nombre de visites.