5 avril 2008

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TUNISNEWS
 8 ème année, N°  2873 du 05.04.2008
 archives : www.tunisnews.net


Kalima: Human Rights Watch autorisée à inspecter les prisons tunisiennes Syndicat National des Journalistes Tunisiens: Communiqué Soufiane BEN FARHAT: Commentaire sur le communiqué du Syndicat National des Journalistes Tunisiens (SNJT) Ouerghemi Ahmed: Lettre Recommandée Avec Accusé Réception: A l’attention de Madame Rachida Dati  Ministre de justice Vienne espère toujours faire libérer ses deux otages enlevés par Al-Qaïda AFP: Otages autrichiens au Mali: les négociateurs « travaillent d’arrache-pied » AFP: Al-Qaïda au Maghreb a prolongé jusqu’au 6 avril son ultimatum,qui avait précédemment expiré le 23 mars AFP:  Un scandale de formateurs allemands en Libye prend une ampleur politique ATS:  Droits de l’homme – Coup d’envoi lundi de l’examen périodique universel AFP: Transfert – Tunisie – Marchand favori à la succession de Lemerre

AFP: Un scandale de formateurs allemands en Libye prend une ampleur politique Le Monde: L’Afrique piégée par la flambée des prix des aliments


Human Rights Watch autorisée à inspecter les prisons tunisiennes

Sihem Bensedrine

 

Le 17 mars, Béchir Tekkari, ministre de la Justice et des droits de l’homme a annoncé publiquement lors de la séance plénière du Comité des Doits de l’homme à New York qu’il a lancé une invitation à l’ONG américaine Human Rights Watch pour visiter les prisons. Cette mesure avait été annoncée avant même d’avoir été communiquée aux intéressés.

 

En effet, le bureau de HRW à New York, contacté par Kalima le jour même, a déclaré ignorer tout de cette décision. Ce n’est que le lendemain que HRW a pu confirmer la réception de l’invitation. C’est en tout cas une bonne nouvelle, car c’est la première ONG internationale à avoir reçu une telle autorisation à visiter les prisons tunisiennes (en dehors du CICR).

 

L’expert du Bénin M. MAURICE AHANHANZO, a posé la question pourquoi les ONG tunisiennes ne seraient-elles pas autorisées à faire ce genre d’inspection? La réponse du ministre est arrivée le lendemain: il a annoncé que « l’Association d’insertion des détenus libérés » vient d’être autorisée à visiter les prisons ! La nouvelle GONGO (Governmental NGO) vient d’être parachutée le 25 janvier 2008 ! Celles qui datent de 1977 auront leur tour en 2034 !

 

(Source : « Kalima » (Mensuel électronique), N° 62 – Avril 2008)

 


 

Syndicat National des Journalistes Tunisiens

 

Tunis le 3 avril 2008

 

Communiqué

 

Au terme d’une série de visites dans certaines entreprises médiatiques, et après avoir passé en revue la situation prévalant à l’Etablissement de la radio-télévision tunisienne (ERTT) et dans le journal La Presse, le Bureau Exécutif du Syndicat National des Journalistes Tunisiens enregistre ce qui suit :

 

1-      Le bureau exécutif réitère sa conviction que le dialogue est le seul garant de solutions adéquates à toutes les problématiques posées. Il relève par la même occasion que les rencontres du Syndicat avec un certain nombre de responsables à la tête d’entreprises médiatiques ont été fructueuses et responsables.

 

2-      Le Syndicat National des Journalistes Tunisiens réaffirme le droit des confrères collaborateurs, notamment au sein de l’ERTT, à la régularisation de leur situation conformément aux dispositions légales. Il relève que cette question a été examinée de près avec le ministre de la Communication et des Relations avec la Chambre des députés et la Chambre des conseillers le 3 avril 2008. Lors de cette entrevue, il a été spécifié que le « contrat de prestations de services » ne concerne que les collaborateurs titulaires d’emplois en dehors des établissements de la radio et de la télévision, en plus de ceux qui y ont été associés récemment par voie d’incidence au titre de prestation de services spécifiques. Quant à la situation des confrères concernés, tels que rapportés dans la liste établie par le Syndicat, les deux parties ont convenu de la régulariser dans les plus brefs délais, moyennant la mise en exécution des accords passés relatifs à la couverture sociale et un salaire mensuel d’au moins 500 dinars, en attendant la régularisation définitive.

 

3-      Le Syndicat exprime son plein soutien au contenu du rapport présenté par des confrères du journal La Presse de Tunisie, en date du 26 mars 2008, sur la situation prévalant dans ce journal, rapport présenté au nom d’un « Comité de Réflexion et de Sauvetage de La Presse ». Le Syndicat informe qu’il en a discuté avec le ministre de la Communication qui a promis de donner une suite à ce rapport. Le syndicat exprime par là même sa préoccupation de la situation professionnelle dont pâtissent de nombreux confrères dans de nombreuses entreprises médiatiques.

 

4-      Le Syndicat National des Journalistes Tunisiens exprime également sa satisfaction du climat de dialogue constructif établi avec le ministère de la Communication et des Relations avec la Chambre des députés et la Chambre des conseillers.

 

5-      Le Syndicat appelle les confrères en charge du Fonds de Solidarité entre les Journalistes Tunisiens à cesser de se considérer comme un « conseil d’administration », étant en revanche une instance constitutive temporaire appelée à organiser le plus rapidement possible une assemblée générale élective au cours de laquelle les journalistes choisiront leurs représentants démocratiquement et dans la transparence requise.

 

6-      Le bureau exécutif rappelle enfin que le Syndicat National des Journalistes Tunisiens est l’unique représentant légitime des journalistes tunisiens, conformément à la loi, et exhorte certaines parties à se départir de leur attitude provocatrice visant à créer le doute et semer la zizanie en vue de porter atteinte à l’unité des journalistes tunisiens. Il appelle ceux-ci à se mobiliser autour de leur syndicat

 

Pour le bureau exécutif

 

Le Président

 

Néji Bghouri


Commentaire sur le communiqué du Syndicat National des Journalistes Tunisiens (SNJT)

Par Soufiane BEN FARHAT

 

Je salue le communiqué du SNJT qui a évoqué le Rapport (*) préliminaire du Comité de Réflexion et de Sauvetage de la Presse. 

 

Le préambule de ce communiqué en réfère explicitement à la situation prévalant à l’Etablissement de la radio-télévision tunisienne (ERTT) et dans le journal La Presse de Tunisie, en plus de certaines visites effectuées récemment par le bureau directeur du syndicat dans un certain nombre d’entreprises médiatiques.

 

Le 3ème point du communiqué précise que « le Syndicat exprime son plein soutien au contenu du rapport présenté par des confrères du journal La Presse de Tunisie, en date du 26 mars 2008, sur la situation prévalant dans ce journal, rapport présenté au nom d’un « Comité de Réflexion et de Sauvetage de La Presse ». Le Syndicat informe qu’il en a discuté avec le ministre de la Communication qui a promis de donner une suite à ce rapport ».

 

 Je ne peux que saluer la disposition du ministère de tutelle à donner suite à notre rapport. Des informations font état de critiques voire d’une certaine gêne observée par le ministère de la Communication suite à la publicité à large échelle dont a fait l’objet notre rapport. En fait, le, ministre de la communication lui-même, Rafaa Dkhil, a critiqué publiquement, en janvier 2008, l’état des lieux et le profil médiatique du journal La Presse.

 

Le Rapport préliminaire du Comité de Réflexion et de Sauvetage de la Presse a fait état de ces critiques : « Même dans les cercles officiels, l’évaluation du contenu et du niveau de notre journal est pour le moins réservée. En janvier dernier, le ministre de la Communication et des Relations avec le parlement, M. Rafaa Dkhil, était invité à une réception organisée par La Presse dans un hôtel de la capitale. Dans l’allocution qu’il a prononcée, le ministre n’a pas caché son désappointement face à la dégradation de la qualité et du niveau de La Presse. Il a donné l’exemple de la couverture par La Presse des débats budgétaires de décembre dernier à l’Assemblée. Cette couverture, a affirmé M.Rafaa Dkhil, était d’une qualité médiocre, loin derrière celle de tous les autres journaux de la place. Inutile de dire que La Presse du lendemain n’a reproduit aucune des critiques émises par le ministre à l’égard de notre journal. Pire encore, aucun journaliste de La Presse n’a été autorisé à écrire un article sur la réception en l’honneur de nos anciens collègues retraités. La direction s’est contentée, une fois de plus, d’une dépêche de la TAP.

 

L’exemple donné par M.Rafaa Dkhil dans son évaluation de notre journal est parfaitement juste. La couverture des débats budgétaires par La Presse n’était pas à la hauteur. La faute ne revient pas aux journalistes, mais à la direction générale qui dissuade ou supprime tout propos critique et interdit la référence au moindre député qui ose mettre le doigt sur les problèmes. Les journalistes font leur travail en répercutant la teneur des débats qui ont lieu dans l’enceinte du parlement. Mais les articles sont amputés d’un trait de plume de tout ce qui s’apparente de près ou de loin à une critique, à une remarque pertinente sur les insuffisances de l’administration ou à une mise en garde contre tel ou tel aspect négatif dans la gestion politique, sociale et économique du pays. Même les noms des députés sont de trop. Ne trouvent grâce que les propos laudateurs et les discours qui laissent entendre, de façon irresponsable, qu’en Tunisie tout va bien et qu’il n’y a chez nous aucun problème de quelque nature que ce soit ».

 

Cela se passe de commentaire.

 

Par ailleurs, en guise de « réponse » au rapport, les sept membres fondateurs du Comité de Réflexion et de Sauvetage de La Presse font l’objet d’une campagne de dénigrement et de démonisation en bonne et due forme. Certains soufflent aux oreilles de collègues et confrères que nous serions des « bourgeois », voire des « privilégiés ». Il s’agit de pratiques indignes, venant qui plus est de gens et instances supposées s’en tenir à l’éthique de la responsabilité et à l’observation de l’obligation de réserve. L’autorité que confère la fonction grève certaines dérives, déjà elles-mêmes empreintes d’abus de pouvoir manifestes et caractérisés.

 

En lieu et place de ces pratiques d’une autre époque, la situation requiert de se hausser à l’intelligence du moment historique, moyennant une économie rigoureuse du vrai et du faux.

 

S.B.F

 

(Source: le blog de Soufiane Ben Farhat (journaliste tunisien), le 4 avril 2008 à 23h09)

Lien : http://soufiane-ben-farhat.space-blogs.com/

 


(*) Rapport préliminaire du Comité de Réflexion et de Sauvetage de La Presse

 

 

Introduction

 

Nous, journalistes soussignés, avons décidé de nous réunir en un Comité de Réflexion et de Sauvetage de La Presse. Notre motivation est strictement professionnelle, sans aucune considération d’ordre politique ou personnel. Nous sommes attachés à faire en sorte que le journal La Presse continue de servir avec sérieux et brio les intérêts supérieurs de notre pays. En sa qualité statutaire d’entreprise publique, il lui incombe d’assumer sa vocation de service public pour une information fiable, honnête et crédible, au seul service de la Tunisie et des Tunisiens. Nous réaffirmons notre plein engagement en faveur des choix stratégiques, modernistes et équilibrés de la Tunisie, notre unique ambition étant de contribuer à ce que le secteur de l’information soit à la hauteur des performances et acquis réalisés par la Tunisie dans d’autres domaines.

 

Il est de notre devoir de prendre cette initiative de sauvetage de notre journal parce que les conditions de travail des journalistes de La Presse sont devenues inacceptables. Ces conditions de travail, que nous décrivons ci-dessous, ont engendré une grave détérioration de la qualité du journal, qui a vu tant de lecteurs se détourner vers d’autres quotidiens parce que, comme beaucoup d’entre eux l’affirment, ils ne reconnaissent plus leur journal, devenu le véhicule d’une information insipide et stéréotypée, traitée d’une manière très peu professionnelle et qui ne sert ni le gouvernement, ni les lecteurs, ni l’image du pays. Sans parler de la langue de bois imposée au journal et qui est pour beaucoup dans le découragement des lecteurs. 

 

Cette initiative est une sonnette d’alarme qui s’adresse en premier lieu au gouvernement, propriétaire du journal, afin qu’il prenne de toute urgence les mesures appropriées en vue d’inverser la tendance actuelle et de remettre le journal sur les rails : ceux d’un engagement plus sain et plus dynamique au service des grands défis que se lance notre pays.

 

Le comité est ouvert à toutes les bonnes volontés parmi nos collègues désireux de sauver le journal La Presse et de l’aider à regagner son audience ainsi que sa réputation perdues, et déterminés aussi à accompagner les profondes mutations de notre époque autrement que par des méthodes éculées et anti-professionnelles.

 

L’état des lieux que nous dressons ci-après donne la mesure de l’impératif d’agir en vue de créer un climat différent, à la faveur duquel le journaliste de La Presse pourrait enfin renouer avec son journal et avec le plaisir d’y apporter le fruit de son labeur et de son expérience.

 

La situation matérielle des journalistes de La Presse

 

La situation matérielle des journalistes de La Presse laisse à désirer, au propre comme au figuré. Elle se caractérise par une marginalisation manifeste de la Rédaction. Dernier exemple en date : une réunion du comité d’entreprise a été décidée et convoquée en janvier 2008 par la Direction générale. Différentes parties y ont pris part, sauf la rédaction!

 

Pourtant, l’équipe du journal La Presse constitue, statutairement et pratiquement, le cœur même de l’entreprise qui, comme son nom l’indique, est une Société Nouvelle d’Impression, de Presse et d’Edition (SNIPE).

 

Cette marginalisation n’épargne pas les plus anciens d’entre nous. Elle relève même d’une stratégie délibérée, soucieuse de neutraliser les journalistes, dans le cadre d’une manoeuvre de contrôle et de surveillance.

 

Dans les différentes facettes du travail du journal La Presse (contenu, forme, gestion des ressources humaines, positionnement sur le marché, visibilité, recherche d’un supposé label d’excellence …), cela prend malheureusement la forme d’un nivellement par le bas.

 

La chose est d’ailleurs palpable à différents niveaux : le cadre de travail, les dynamiques de groupe, les salaires et échelles de motivation matérielle et morale, les gestions des plans de carrière.

 

 

 

Le cadre de travail : il reflète fidèlement la place qui est réservée aux journalistes au sein de l’entreprise. Les locaux qui abritent ces derniers sont étroits, vétustes, délabrés et menaçant ruine par endroits. Quelques dizaines de mètres carrés, où s’entassent plus de cinquante journalistes professionnels (sans parler des pigistes et des collaborateurs externes), forment un espace de travail synonyme de promiscuité.

 

Par endroits, il n’y a même pas de fenêtres. La lumière blafarde des néons baigne les lieux de jour comme de nuit, toute l’année durant. Il n’y a guère de murs (hormis ceux du bureau du rédacteur en chef principal), et donc point d’intimité pour les journalistes, hommes et femmes. L’écrasante majorité des journalistes évoluent dans des espaces incommodes.

 

Le parterre est à demi couvert de plaques grisâtres à la composition douteuse (leur pose remonte à plus de vingt ans).

 

Le bloc sanitaire est considérablement détérioré, sale, dégoulinant de fuites diverses, manquant de l’aération la plus élémentaire (absence totale de fenêtres ou de circuits de ventilation), et n’offrant pas les conditions minimales d’intimité et de respect de soi et d’autrui.

 

L’enceinte abritant la rédaction est surmontée d’un escalier menant à la terrasse-toit : véritable dépotoir de paperasse et déchets de différentes natures.

 

La majeure partie des journalistes ne dispose pas d’armoires de rangement de leurs documents et effets personnels. Encore moins de boîte à lettres ou de tables de travail individuelles. Leur courrier traîne le plus souvent pêle-mêle sur une table de fortune.

 

Les postes téléphoniques sont en très petit nombre et la plupart du temps défectueux. Il n’y a guère de ligne directe, et encore moins internationale, à la disposition des journalistes. Guère de fax, d’imprimante ou de photocopieuse. Les ordinateurs sont le plus souvent défectueux, sclérosés, les virus de divers ordres y sont légion. Les câbles traînent dangereusement dans les locaux, près des télex, le long des semblants de murs de séparation, au mépris des règles élémentaires de sécurité et d’hygiène. L’eau des climatiseurs déborde souvent dans les locaux. Les fenêtres sont difficilement maniables et les rideaux sont hideux… La liste est encore longue.

 

Alertée à maintes reprises, la direction générale a promis de parer à toute cette misère. Promesses non suivies d’exécution.

 

 

 

Les dynamiques de groupe : le travail journalistique (et a fortiori la production d’un journal quotidien) est par essence un travail collégial, d’équipe. Il nécessite une coordination et une concertation de tous les instants au sein même de la rédaction et dans les rapports de celle-ci avec les services techniques et administratifs. Or, à La Presse, les journalistes sont atomisés, dispersés, cloîtrés dans des tâches spécifiques. La transversalité du travail, moyennant réunions périodiques et informations réciproques en amont et en aval, n’est pas de mise. Nucléarisés à dessein, les différents services s’ignorent, souffrent d’une absence de coordination. Tout est hyper-centralisé au niveau de la Direction générale, qui évite toute réunion avec les journalistes, ensemble ou par services. Il arrive souvent, d’ailleurs, qu’il y ait des interférences entre les services au sujet de voyages, missions, interviews, articles, commentaires…) sans que les responsables ou les journalistes du service en question soient mis au courant. 

Les salaires et échelles de motivation matérielle et morale : En général, les salaires des journalistes sont faibles, inégaux et dérisoires pour certains. Ils sont bien en deçà des profils des journalistes, de leurs expériences respectives et des efforts consentis par eux au service du journal. Certes, cela relève de la convention collective de la presse écrite. Toutefois, La Presse pâtit du manque d’un statut propre ou d’une convention interne qui aiderait à pallier à cette injustice qui frappe les journalistes de plein fouet. Ceux de nos collègues qui sont partis à la retraite en témoignent. Leurs pensions de retraite sont très faibles, les autorisant à peine à faire face aux besoins du quotidien. Certains d’entre eux en sont réduits à assumer des vacations –généralement sous-payées- après la retraite.

 

Quant aux piges, censées améliorer le niveau des salaires, elles sont très anodines, voire insignifiantes. Le barème de leurs montants s’est rétréci comme peau de chagrin au fil des ans.

 

Côté moral, les journalistes ne sont guère motivés. Il n’est pas rare qu’ils soient pris à partie et taxés d’opposants tapis dans l’ombre. Et s’il arrive aux journalistes de la Presse de bien faire leur travail (après s’être faufilés entre les obstacles), s’ils en sont félicités par les lecteurs ou quelque autre partie politique, administrative, ou diplomatique, les différents responsables qui se succèdent à la tête du journal ne les en avisent guère.

 

Les stages de formation, de recyclage et de perfectionnement ne profitent pas à tous les journalistes. Au cours des cinq dernières années, certains journalistes en ont profité à maintes reprises, notamment à l’étranger, tandis que d’autres en ont été littéralement privés. Idem pour les missions à l’étranger, octroyées selon des critères qui n’ont rien à voir avec les considérations professionnelles. Il est arrivé que des missions de certains services spécifiques soient « attribuées » d’une manière arbitraire à des journalistes complètement étrangers à la spécialité en question ou à l’objet de la mission proprement dite.

 Les gestions des plans de carrière : Elles sont inexistantes pour la plupart des journalistes. Les jeunes journalistes sont abandonnés, sans le moindre encadrement, pressés qui plus est de produire une quantité considérable d’articles. Certains d’entre eux sont de simples pigistes, subissant une précarité propice à tous les chantages.

 

Alors que nous manquons d’effectifs, de jeunes journalistes prometteurs sont marginalisés dans leur statut professionnel précaire (pigistes ou contractuels, parfois bien au-delà des limites légales qui prescrivent leur titularisation). D’autres, qui sont plus anciens, et dont certains ont le grade de rédacteurs en chef, sont tenus à l’écart des très rares réunions du comité de rédaction. Et cela bien que les écrits de ces journalistes attestent clairement qu’ils sont en pleine phase de production, sur les plans aussi bien quantitatif que qualitatif.

 

Il faut également déplorer le sort peu enviable réservé aux collègues qui partent à la retraite. Certains d’entre eux ont été littéralement « débarqués » des locaux de la rédaction, sommés par des agents administratifs de prendre des congés avant de quitter définitivement le journal. L’un d’entre eux a été empêché de rejoindre les locaux du journal sur instruction ferme de la Direction générale, après 37 ans de service. Et cette mesure aurait été effectivement appliquée, n’eut été l’attitude énergique des collègues qui l’ont réintroduit dans les locaux tout en organisant une cérémonie d’hommage en son honneur et à celui d’autres collègues partis à la retraite.

 

Ressources humaines

 

Autant dire que le constat est celui de l’absence totale d’une quelconque vision cohérente de l’entreprise en matière de ressources humaines. Pourtant, le journal « La Presse » se prévalait, dans le temps, des meilleures plumes, et attirait, que ce soit à titre de collaborateurs ou de correspondants, de nombreux francophones de tous les domaines, de toutes les franges socio-économiques et de tous les horizons, dont des cadres  tunisiens vivant à l’étranger, ainsi que des coopérants, hommes d’affaires, universitaires, experts et diplomates étrangers résidant chez nous.

 

A contrario de ce rayonnement porteur de crédibilité et d’ouverture sur son environnement, qu’il a connu durant de longues années, notre journal n’a cessé, ces dernières années, de voir son audience se restreindre et son niveau se déclasser. Quel journaliste de La Presse n’a-t-il pas été, à un moment ou un autre, apostrophé par un lecteur mécontent en ces termes : « Votre journal est vide, je ne l’achète plus ». Sans parler du site Internet du journal qui se limite à une photocopie statique du support papier.

 

Cette perte de confiance et d’audience est intervenue à la faveur d’un long processus qui a vu La Presse, concomitamment, cesser d’être l’espace de débat intellectuel qu’il a souvent été, délaisser son créneau de journal de proximité au profit d’un profil partisan, et adopter une politique de recrutement douteuse, pénalisant le professionnalisme et la maîtrise de la langue française.

 

 Mais le journal ne s’est pas contenté d’une mauvaise politique de recrutement, il a, de surcroît, tout mis en oeuvre pour décourager ceux qui ont tenu à faire carrière en son sein, et n’a rien fait pour retenir ceux qui ont fini par songer à aller chercher ailleurs le statut et les avantages que leur profil et leur niveau de professionnalisme méritaient. Or, tout le monde s’accorde à dire, aujourd’hui, que les journalistes professionnels maîtrisant le français viennent à manquer, et qu’il n’y a plus, en Tunisie, de vrais francophones attirés par la carrière de journaliste.

 

Encore faut-il se poser les bonnes questions à ce sujet ! Les bonnes questions, c’est de savoir si l’on demeure convaincu de l’importance stratégique du journal « La Presse » en tant que source d’information crédible et objective, en tant que référence en matière de langue française en Tunisie, en tant qu’image concrète de modernité et d’ouverture, et en tant qu’école de débat intellectuel au service du processus de démocratisation de la vie nationale : toutes prérogatives dont, malheureusement, notre journal ne peut guère plus se targuer aujourd’hui. Car, qui est en mesure d’affirmer, aujourd’hui, que le journal « La Presse » représente véritablement un espace de réflexion, encore moins un outil au service du progrès et de la modernité, dans le sens de la représentation de la diversité des idées et des expressions sociales, ainsi que du pluralisme ou d’une quelconque option de libre participation à la vie de la cité et à l’édification de la société de demain ?

  

Le contenu et la forme

 

La fonction première d’un journal n’est-elle pas d’informer et, pour informer, un journal ne doit-il pas être attractif, refléter les préoccupations de ses lecteurs ? Or, ni au niveau du contenu, ni au niveau de la forme, le journal La Presse ne répond à ces exigences.

 

            A commencer par la «Une». Les articles culturels, sociaux et économiques ainsi que les articles et commentaires « maison » de qualité n’ont pas de place sur la première page du journal. Tout au plus ont-ils droit parfois à un faux appel. La « Une », qui est la vitrine du journal, est quasi-exclusivement réservée aux dépêches des agences de presse (TAP, Reuter et AP).

 

Les raisons de l’exclusion des journalistes de La Presse de cet espace du journal demeurent un mystère qu’aucun directeur n’a voulu élucider.

 

Les genres, appelés dans le jargon journalistique « nobles », tels que les enquêtes, les reportages, les dossiers, les portraits, les commentaires pluridisciplinaires, sont en voie de disparition.

 

On ne parlera pas ici de l’éditorial, à travers lequel se maintient, pourrait-on penser, un espace réservé aux plumes du journal. Pour toutes sortes de raisons, son niveau de qualité est devenu une référence en matière de discours creux et inconsistant : écho fade et sans âme de tel ou tel aspect de l’actualité politique, dont on s’accommode fort bien à la tête du journal… Ainsi, la qualité du contenu se trouve fortement affectée et le produit journalistique est réduit à une masse d’informations insipides, qui rebutent le lecteur.

 

            Les titres dont le journal gratifie ses lecteurs sont à l’avenant et échappent à toute norme professionnelle. Exemple parmi tant d’autres, le 19 mai 2007, la Presse titrait : « Cérémonie de signatures de deux accords de concession relatifs à la construction et l’exploitation de l’aéroport d’Enfida et l’exploitation de l’aéroport de Monastir ». Le lecteur ordinaire y perd son latin et ne se retrouve nullement.

 

            La surcharge de l’information officielle est telle que le journal semble renoncer à sa spécificité pour s’apparenter à un organe du parti. On se demande quelle est en fait la ligne du journal. Des rubriques de proximité telle que « Pris sur le vif », « Humeur », « Courrier des lecteurs », « Faits divers », qui faisaient la renommée du journal ont disparu.

 

            Alors que la presse électronique menace sérieusement les médias classiques, notre journal à nous continue d’ignorer la photo, qui fait figure de parent pauvre ou carrément de bouche-trou. La conséquence, c’est une photothèque vidée de toute sa substance : chaque service est obligé, soit d’organiser sa propre photothèque, soit de puiser anarchiquement dans les sites web en faisant fi de la propriété intellectuelle et artistique. Le journal continue de perpétuer la même charte graphique des années 1970.

 

            La publicité a été mise de la partie pour réduire l’espace rédactionnel réservé aux journalistes. Même les suppléments, qui étaient créés dans le but de revaloriser cet espace et d’assurer une valeur ajoutée au journal, en ont pâti. Pire, ils se sont transformés en véritable alibi pour la publicité, et nos lecteurs avouent souvent qu’ils les perçoivent comme un accessoire inutile et jetable. Quant aux journalistes qui y participent, ils y perdent en lectorat et en motivation. La somme d’énergie dépensée dans la gestion de la documentation, dans la recherche, dans le travail d’investigation – ces suppléments étant conçus dans une approche d’analyse – voient ainsi les efforts des journalistes échouer dans le manque d’intérêt.

 

  

La censure

 

            Il n’y a pas un seul moyen d’information au monde, qu’il s’agisse de presse écrite, radiodiffusée ou télévisuelle, où il n’y a pas de contrôle exercé sur le contenu. Aucun homme raisonnable ne revendique la liberté absolue d’expression et d’opinion, car tout n’est pas publiable et toutes les opinions ne peuvent pas revendiquer au même titre le droit de s’exprimer librement. Aucun homme raisonnable ne criera à la censure si l’article refusé par le responsable d’une publication ne respecte pas les règles de base de la déontologie journalistique et les principes de base de la morale.

 

            La Presse de Tunisie est un journal gouvernemental. Aucun journaliste de La Presse ne conteste le droit du gouvernement d’utiliser son journal pour faire passer ses messages et pour défendre ses réformes. Du reste, les propriétaires des journaux réputés les plus grands et les plus libres dans le monde ont leurs propres intérêts, qu’ils servent et qu’ils défendent à travers leurs publications. Les journaux les plus libres et les plus libéraux du monde ne sauraient affirmer n’avoir jamais eu recours aux mécanismes de contrôle des articles que leur proposent leurs journalistes.

 

            Pendant de longues années, les journalistes de La Presse se sont accommodés de ce contrôle. Les désaccords sur le contenu ou la forme d’un article se résolvaient le plus souvent amicalement entre le journaliste et, selon le cas, son chef de service ou son rédacteur en chef. La preuve en  est que, pendant de longues années, La Presse n’a connu ni grogne, ni protestations collectives ni pétitions contre la censure. La première pétition à ce niveau, rendue publique par les journalistes de La Presse, remonte au mois de mars 2004, alors que notre journal existe depuis 1936.        

 

Le problème se pose, donc, à partir du moment où la censure se transforme d’une incommodité gênante mais tolérable, en un fléau qui menace le journal d’anémie profonde. C’est parce que nous refusons cette anémie que nous avons décidé d’agir et d’alerter les autorités concernées.

 

La dégradation brutale de la qualité du journal n’est pas due aux journalistes, qui restent attachés à l’obligation de faire correctement et consciencieusement leur travail, mais à la pratique systématique d’une forme de censure et de transformation autoritaire des articles, et cela dans tous les domaines : Politique nationale et internationale, Société, Economie, Culture, Sports, Magazine. Même le « Supplément Jeunes » et les articles sur la météo ne sont pas épargnés. Les articles partiellement « corrigés » sont tellement changés que leurs auteurs ne les reconnaissent plus.

 

Point important : les articles partiellement censurés sont charcutés de la manière la plus arbitraire, sans le moindre égard pour la structure du texte et pour sa cohérence d’ensemble, et sans le moindre respect pour le journaliste qui, n’ayant été ni invité à donner son avis ni même informé des modifications qu’on a fait subir à son texte, découvre ce dernier le lendemain en feuilletant le journal, méconnaissable, fortement dégradé et, ultime insulte, signé en son nom.

 

Les exemples pullulent. Une collègue qui a titré son article, écrit à l’occasion de la journée internationale de la femme : « Quand seront-elles plus nombreuses à investir la ville ? », découvre le lendemain son article portant le titre suivant : « Elles seront plus nombreuses à investir la ville ». Un collègue qui a intitulé son commentaire sur la situation au Liban : « Une nouvelle crise à l’horizon », découvre le lendemain un titre qui n’a absolument rien à voir avec son texte : « Aider le Liban à surmonter ses crises ». Parfois, la plume du censeur s’emmêle les pinceaux. Ainsi, un collègue du service Sport qui écrit : « Pour le public, peu importe qui se trouve à la tête de l’équipe nationale, l’important c’est les résultats », découvre le lendemain, avec consternation, la version « corrigée » de sa phrase : « Le public qui est à la tête de l’équipe nationale, veut des résultats. »

 

Nous avons choisi ces quelques exemples pour leur brièveté, car si l’on devait reproduire toutes les modifications, altérations et dégradations infligées quotidiennement au travail des journalistes de La Presse durant seulement une année, il faudrait assurément beaucoup plus que le présent rapport.

 

La censure pure et simple des articles est monnaie courante. Rarement un jour ne passe sans que la direction générale n’enlève un article. Il va sans dire que les articles relatifs à la politique nationale et internationale, et ceux qui sont produits par les services Société, Economie, Sports et Culture, font l’objet d’une surveillance particulièrement sourcilleuse, et ceux qui sont purement et simplement censurés se comptent par douzaines. Mais ce qui est surprenant est que même les articles relatifs à la météo ou contenant des données officielles transmises aux journalistes par les services ministériels n’échappent pas aux ciseaux de la direction générale. C’est ainsi qu’un article intitulé « Au secours, il pleut » a été censuré. Et le même sort a été réservé à un autre, intitulé : « L’emploi, notre défi majeur ».   

 

La qualité de notre journal se dégrade de jour en jour. Nous n’émettons ici aucun jugement subjectif, mais c’est l’avis de tous ceux, lecteurs et observateurs, à qui on demande leur avis sur La Presse.

 

Même dans les cercles officiels, l’évaluation du contenu et du niveau de notre journal est pour le moins réservée. En janvier dernier, le ministre de la Communication et des Relations avec le parlement, M. Rafaa Dkhil, était invité à une réception organisée par La Presse dans un hôtel de la capitale. Dans l’allocution qu’il a prononcée, le ministre n’a pas caché son désappointement face à la dégradation de la qualité et du niveau de La Presse. Il a donné l’exemple de la couverture par La Presse des débats budgétaires de décembre dernier à l’Assemblée. Cette couverture, a affirmé M.Rafaa Dkhil, était d’une qualité médiocre, loin derrière celle de tous les autres journaux de la place. Inutile de dire que La Presse du lendemain n’a reproduit aucune des critiques émises par le ministre à l’égard de notre journal. Pire encore, aucun journaliste de La Presse n’a été autorisé à écrire un article sur la réception en l’honneur de nos anciens collègues retraités. La direction s’est contentée, une fois de plus, d’une dépêche de la TAP.

 

L’exemple donné par M.Rafaa Dkhil dans son évaluation de notre journal est parfaitement juste. La couverture des débats budgétaires par La Presse n’était pas à la hauteur. La faute ne revient pas aux journalistes, mais à la direction générale qui dissuade ou supprime tout propos critique et interdit la référence au moindre député qui ose mettre le doigt sur les problèmes. Les journalistes font leur travail en répercutant la teneur des débats qui ont lieu dans l’enceinte du parlement. Mais les articles sont amputés d’un trait de plume de tout ce qui s’apparente de près ou de loin à une critique, à une remarque pertinente sur les insuffisances de l’administration ou à une mise en garde contre tel ou tel aspect négatif dans la gestion politique, sociale et économique du pays. Même les noms des députés sont de trop. Ne trouvent grâce que les propos laudateurs et les discours qui laissent entendre, de façon irresponsable, qu’en Tunisie tout va bien et qu’il n’y a chez nous aucun problème de quelque nature que ce soit.  

 

Ce qui s’applique à la couverture des débats budgétaires par les journalistes de La Presse, s’applique à tous les autres domaines qu’ils entreprennent de couvrir. Pour la direction générale, les journalistes n’ont pas pour mission de critiquer, d’enquêter sur les problèmes économiques et sociaux  ou de pointer le doigt sur les blocages existants, mais de répéter tous les jours que tout est pour le mieux. Même les événements dont personne ne peut être tenu pour responsable sont interdits de publication à La Presse. Quand il pleut beaucoup, nous ne pouvons pas enquêter sur les dégâts causés par les inondations. Et quand il ne pleut pas assez, on ne peut pas enquêter non plus sur les conséquences de la sècheresse.

 

La censure systématique dont sont victimes tous les journalistes de La Presse sans exception, et qui est source de démobilisation, est en train de tirer le journal vers des profondeurs vertigineuses et de mettre en danger l’image même du journal, sa position commerciale sur la place et, à terme, sa survie. Car enfin, le lecteur va-t-il être éternellement fidèle à un journal dont la médiocrité s’accentue de jour en jour ? Va-t-il continuer longtemps encore à acheter un journal où il ne trouve pas la moindre critique pertinente et dont le contenu se résume en trois mots : « Tout va bien » ?

 

La question à laquelle nous souhaiterions qu’une réponse soit apportée est la suivante : quels intérêts est-on en train de servir en gérant la rédaction de La Presse à coups de ciseaux ? On ne sert pas les intérêts du gouvernement, puisque le niveau lamentable atteint par le journal ne fait sûrement pas honneur à son propriétaire. On ne sert pas les intérêts des journalistes qui y travaillent, puisqu’ils sont brimés, frustrés et empêchés de faire correctement, consciencieusement et honorablement leur travail. Elle ne sert pas les intérêts des lecteurs, puisqu’elle leur présente un produit journalistique d’une médiocrité rebutante. Elle ne sert pas les intérêts du pays, puisqu’elle nie ses problèmes et interdit absolument d’en parler. Alors quels intérêts sert-on ?

 

En gérant de la sorte notre journal, la direction générale se trouve aux antipodes des recommandations des discours officiels, y compris et surtout ceux du Président de la République, qui a insisté de nombreuses fois sur la nécessité de développer le secteur de l’information en le tirant vers le haut. Depuis quelques temps, La Presse a pris la pente déclinante, parce qu’elle est tirée délibérément vers le bas.  

 

  

Le statut du journaliste

 

La question du statut du journaliste de la Presse ne diffère pas énormément de celle qui concerne le journaliste tunisien en général. On partage avec ce dernier un déficit d’image dans l’opinion publique, surtout depuis que le citoyen consommateur d’information a la possibilité de faire des comparaisons quotidiennes entre l’audace des uns et des autres.

 

Mais le malaise n’est pas moindre pour le journaliste de la Presse : il est au contraire plus important. Et ce n’est pas qu’une question de regard porté sur nous par le citoyen. Il est significatif que la plupart des journalistes de la Presse qui arrivent en fin de carrière n’ont pas une idée glorieuse du travail qu’ils ont exercé pendant de longues années. Beaucoup sombrent dans une vision négative, marquée par le dépit.

 

Le métier que nous exerçons, qui peut être merveilleux, a quelque chose qui peut devenir très ingrat, et qui a un effet corrosif sur l’image que l’on se fait de soi. D’où sans doute des tendances à prendre des libertés avec la déontologie et, dans le même temps, à développer une attitude de défiance à l’égard de tout ce qui est instance dirigeante.

 

A la base, il y a un déni de reconnaissance de la qualité propre du journaliste. Ce déni, on peut penser qu’il fait l’objet d’une politique délibérée. De toute façon, la direction de notre journal se prête à pareille interprétation. Elle le montre de différentes façons :

 

– Lorsque des interventions sont faites sur les articles qui en dénaturent l’esprit, et qui sont souvent réalisées au mépris des critères journalistiques de l’écriture, voire même des règles du bon français ;

 

– Lorsque les moyens qui permettent la promotion professionnelle au sein du journal relèvent davantage de considérations étrangères au métier. Et lorsque le renoncement à certaines exigences déontologiques peut même devenir un atout ;

 

– Lorsque la concurrence que se livrent les journalistes entre eux en matière de qualité d’écriture, d’analyse ou d’investigation, et qui est garante d’une bonne santé collective de l’équipe, se trouve faussée par la présence d’une littérature dont on est amené à douter de l’origine exacte. Et que l’authenticité des articles devient un sujet de spéculation entre les collègues ;

 

– Lorsque l’originalité du travail journalistique, avec sa valeur critique et pertinente, loin de faire référence, est beaucoup plus utilisée dans une logique d’habillage éditorial ou de faire-valoir, qui sert à cacher une réalité, qui est que le journal est surtout un espace constamment mis à la disposition d’auteurs étrangers à l’équipe, et qui y produisent un discours identiquement partisan, d’un style généralement ennuyeux et dommageable, aussi bien pour l’image du journal que pour la politique qu’il prétend servir ;

 

– Lorsque les règles de base de l’écriture, qui sont liées à ses exigences éthiques, ne sont pas respectées. On a parlé des signatures douteuses : il y a aussi des interviews sans signature du tout, et l’on a de fortes présomptions en ce qui concerne des fausses interviews, dûment signées, elles !

 

La liste n’est pas exhaustive. Et on est face à une situation où de nouvelles pratiques peuvent surgir d’un moment à un autre, qui accentuent le phénomène du déni de reconnaissance. Les conditions matérielles de notre métier qui pourraient, dans un autre contexte, être considérées comme le fait d’une certaine austérité, d’un manque de moyens, sont perçues, là encore, comme le reflet de ce déni.

 

Il convient de souligner ici que toute action revendicative devrait prendre en compte cet aspect essentiel du problème, qui doit faire l’objet d’une réflexion quant à son ampleur véritable et quant aux moyens de le dépasser.

 

Cela pourrait amener à évoquer l’idée d’un « partenariat » possible. Quel que soit le mot à retenir, il s’agit surtout d’imaginer une relation nouvelle, qui prenne en compte les contraintes propres d’un journal comme le nôtre, sans sacrifier l’âme du journal et sans bafouer les exigences de qualité qui sont à la fois celles du passé de ce journal et celles que les journalistes peuvent légitimement nourrir pour l’avenir… A un moment où la bataille de la communication se livre en termes de crédibilité, de confiance tissée au fil des jours entre un journal et ses lecteurs, et de complicité positive entre telle signature et tel profil de lecteur.

 

            Il convient enfin de souligner que le texte que nous présentons n’intervient pas seulement suite au constat des différentes atteintes que nous subissons dans l’exercice de notre métier et du fait de la perpétuation de pratiques anachroniques. Il intervient aussi après que les membres de la rédaction ont clairement pris acte du fait que la rencontre qu’ils ont eue avec la direction et au cours de laquelle ils ont eu l’occasion de faire état des problèmes qu’ils vivaient n’a donné lieu à aucun suivi digne de ce nom.

 

Il est utile de rappeler ici que l’organisation de cette réunion avait suscité l’espoir, non seulement de voir les problèmes clairement identifiés et traités, mais qu’un dialogue s’instaure dans la durée. Or qui peut aujourd’hui penser à ces espoirs sans y reconnaître, malheureusement, une illusion stérile et un rêve sans lendemain. Les protestations exprimées à cette occasion contre les interventions malencontreuses sur les articles ne semblent, par exemple,  avoir eu d’autre effet que de conforter la direction dans l’idée que son rôle est bel et bien de disposer des articles comme bon lui semble. Et que la seule « objection » qui puisse l’arrêter de ce point de vue est la pensée du risque d’une réaction vigoureuse de la part du journaliste excédé de voir son travail continuellement altéré. D’où la tendance à concentrer les interventions sur les auteurs les plus « fragiles ». Ce qui, on doit le souligner, marque assez la place qu’occupe le principe du dialogue dans le contexte actuel : une place tout simplement nulle.

 

            Ce rapport est rédigé en premier lieu afin de servir de prise de conscience et de sursaut salutaire pour tous les journalistes de la Presse qui ont trop longtemps accepté l’état actuel des choses avec fatalité et résignation. Mais il s’adresse aussi, et avec insistance, aux autorités publiques, qui se trouvent être en même temps les propriétaires de La Presse. L’appréciation de la qualité du journal par l’autorité de tutelle, en l’occurrence le ministère de la Communication et des Relations avec le parlement, étant manifestement réservée, et c’est un euphémisme, nous appelons de notre vœu une clarification de nature à rendre aux journalistes la possibilité de faire leur travail sans que celui-ci soit systématiquement altéré par des interventions injustifiées qui le dégradent.

 

            Notre propos ne se limite guère à la simple critique de l’état des lieux. Nous exprimons en revanche notre disposition à concevoir un projet cohérent à même de renouer avec la bonne tradition du profil pionnier et référentiel du journal La Presse. Nous sommes convaincus qu’avec un sérieux lifting, La Presse pourrait vivre encore une éternelle jeunesse et être pour toujours un journal où bat le cœur de la Tunisie.

 

Tunis le 26 mars 2008

 

Le Comité de Réflexion et de Sauvetage de La Presse :

 

Soufiane BEN FARHAT, H’Mida BEN ROMDHANE, Olfa BELHASSINE, Fadhila BERGAOUI, M’Hamed JAÏBI, Faouzia MEZZI, Raouf SEDDIK

 

(Source: le blog de Soufiane Ben Farhat (journaliste tunisien), le 30 mars 2008 à 21h57)

Lien: http://soufiane-ben-farhat.space-blogs.com/

 


Lettre Recommandée Avec Accusé Réception

A l’attention de Madame Rachida Dati  Ministre de justic  13 Place vendom 75042 Paris cedex 01 

 

Ouerghemi Ahmed né le 28/04/1957 a Tunis                           de nationalité tunisien  adresse 49 bis Rue Charles Schmidt 93400 Saint Ouen    Madame le Ministre je vous demande votre aide pour régulation ma situation et faire fin a ma souffrance depuis 1986 sa suffis. 22 ans de souffrance je ni( MAR) cette vis je suis victime en France le pays de droite de l’homme et de la liberté et l’égalité et la justice je suis pas a (( Guantanamo))       Madame le Ministre vous me permets de solliciter votre attention concernant le traitement de mon dossier car je suis victime d’une grosse manipulation et mensonge de certaines policier français ami de policier tunisienne que mes demandé de travail  indicateur avec aux et comme je refusé cette proposition  il me fait beaucoup de problème et du chantage avec leur ami policier français que me faire de menace suivante et j’ai une preuve casette registres, Madame le Ministre je tiens à porter à votre connaissance les faits suivants concernant à ma souffrances depuis 22 ans sa suffit je voudrais vivre comme tout le monde.         Madame le Ministre je suis un opposant au régime de dictateur Ben Ali qui continue a prendre ma familles en Otage depuis juin 1994 .      Madame le Ministre je vis en France depuis 1986 et  j’ai toutes les preuve et je n’ai jamais retourné dans mon pays à cause de mon problème politique contre le dictateur tunisienne        Madame le Ministre je suis pas toureriste né intégriste je n’ai jamais fait de Crime Grave en France ou troubler l’ordre public donc pourquoi la préfectures à cause du mensonge de cartant agent de ( D,S,T ) elle me refuse de me donné mon titre de séjour, pourtant  je bénéficies de l’OFPRA la Protection Subsidiaire     Madame le Ministre si j’étais juifs et ce que le préfet lui capable de refuse de me donne une titre de séjour en France je sais que( Non )    Madame le Ministre si je suis juifs et ce que la France été capable de me laisser 22 ans sans papier sans ressource sans aucune de droits de travail de vivre normale avec mes enfants qui tous a mais charge,( Non ) mai comme je suis un arabe musulman j’ai pas aucune de droits de vivre liber avec ma familles en France de aujourd’hui    Madame le Ministre j’ais Six enfants, dont quatre enfants avec leur mère en Otage en Tunisie.dont une fille Kawthar née en France le 16 mars 1993 a paris 20éme, trois enfants à l’université une fille Intissar née le 07 / 07 1982 en quatrième année de droit et deux garçon Abdelhafidh né le 06 / 01 / 1986 en troisième année ingénieur informatique et Ayadi né Le 04 / 02 / 1987 en deuxième année ingénieur électronique est une fille Kawthar née le 16 / 03 / 1993 a Paris 20éme en troisième année secondaire de ma femme Ouerghemi Khéria. et deux fille en France actuellement Chaima née le 20 / 02 / 2002 à Clichy ( 92 ) en C.P  et la derniére Wessal née le 27 / 05 / 2005 à Saint Quentin ( 02100 ) en  maternelle de ma  femme Allam Zoubida (( Mariage religieux ))     Madame le Ministre à cause que je n’ai pas mon titre de séjour ni mon passeport tunisien qui est dans mon dossier Otage aux préfecture depuis le 17 / 01 / 2005  je ne me suis pas présenté à l’hôpital pour reconnaître ma fille Wessal à sa naissance ma femme elle profité le casions et mai ma fille aux nom de quelqu’un autre pour avoir une titre de séjour autre malheur Madame le Ministre que dans la carte de circulation de ma fille Ouerghemi Chaima il mette la Nationalité Marocaine pourtant ma fille et tunisienne.      Madame le Ministre avec tout les coups qu’il me sont arrivés a chaque fois il me font du mal et je veux pas être intégriste ou bien un criminel ni les suivre.       Madame le Ministre le manque de titre de séjour me fais beaucoup de malheur pendant  22 ans que je vis en France, le manque de carte de séjour ne me permet pas de travailler ni de vivre normale et gagne l’argent pour pays mon loyer, que je n’ai pas payé depuis le mois de décembre 2005 et les dépenses pour ma familles et l’école de mes enfants ici et en Tunisie il mes fablier devant la familles et la maladie, les Crise, et le Diabète et le Ulcère et je vis avec le torture Physiquement et Moralement donc je n’ai plus envi de finir ma vie avec cette souffrance, et je voudrais votre aide pour vivre comme un homme normale       Madame le Ministre je ne volais pas à cause de mes Souffrances et Victime de Complicité entre la police tunisiennes et la police français et de loi injuste je devenir intégriste et je tué des innocents comme ce qu’espace en Iraq au Afghanistan au on Algérie et en Liban ou bien de suivre un groupe assassin et criminel pour venger mon souffrance, de 22 ans et le manque de mes enfants,      Madame le Ministre je besoin votre aide humain pour sortir de cette souffrance qui me frappe depuis longtemps          Madame le Ministre je voudrais votre aide humanitaires pour mes sauvé la vie et celle de mes deux familles qu’il vie en Otage en Tunisie et celle qui vie en France et je vous respecté votre confiance pour vivre un homme normal comme tout le monde et je vous en remercie d’avance.     Veuillez agréer, Madame le Ministre, l’expression de ma considération distinguée.                                                                  ouergemi ahmed

Saint Ouen  le  28 / 02 / 2008  

 


Vienne espère toujours faire libérer ses deux otages enlevés par Al-Qaïda

 

VIENNE (AFP) – L’Autriche continue de croire aux chances de faire libérer ses deux ressortissants enlevés en février en Tunisie par la branche d’Al-Qaïda au Maghreb, alors que les ravisseurs ont donné jusqu’à dimanche soir minuit à Vienne pour répondre à leurs exigences. « Nous poursuivons nos efforts intensifs, avec l’aide d’un grand nombre de personnes, pour parvenir à une solution », a indiqué samedi à l’AFP un porte-parole du

ministère des Affaires étrangères, Peter Launsky-Tieffenthal. « Nous n’avons jamais considéré le 6 avril comme une date-butoir et les efforts vont continuer au-delà », a-t-il ajouté.Vienne négocie

principalement par le biais d’une mission de quatre négociateurs déployés depuis la mi-mars au Mali, pays où les otages seraient détenus. Son chef, le diplomate Anton Prohaska, a toutefois laissé entendre vendredi qu’il n’avait pas noué de contact direct avec les ravisseurs et négociait par l’intermédiaire des services du président malien Amadou Toumani Touré, qu’il a chaudement remercié: « nous travaillons d’arrache-pied » avec « nos amis maliens », a-t-il déclaré à l’AFP à Bamako, en précisant que les otages étaient selon toute vraisemblance en mouvement « au nord du Mali ou au sud de l’Algérie ». Dans un « dernier ultimatum » publié le 24 mars, la branche d’Al-Qaïda au Maghreb avait donné à Vienne jusqu’au dimanche 6 avril 2008 minuit pour négocier la libération de Andrea Kloiber, 44 ans, et Wolfgang Ebner, 51 ans, deux touristes enlevés le 22 février dans le désert de

Tunisie. Les autorités autrichiennes, qui privilégient la discrétion, n’ont toutefois pas reconnu officiellement l’existence d’une date-butoir, déjà repoussée à deux reprise par les ravisseurs. Elles gardent également le silence sur les exigences des preneurs d’otages. Ceux-ci avaient initialement demandé la libération d’islamistes détenus en Algérie et en Tunisie, mais, selon diverses sources de presse non confirmées, ils ont également exigé le versement d’une rançon de 5 millions d’euros. La radio publique autrichienne ORF a affirmé par la suite, le 31 mars, qu’ils avaient ajouté des conditions supplémentaires: l’augmentation de la rançon, le retrait des soldats autrichiens déployés en Afghanistan et la libération d’un couple d’islamistes condamnés le 10 mars à Vienne pour avoir diffusé une vidéo menaçant d’attentats l’Autriche et l’Allemagne. L’un d’eux, Mohamed M., condamné à quatre ans de prison et convaincu d’appartenance à Al-Qaïda, a immédiatement fait savoir, par le biais de son avocat, qu’il n’avait « rien à voir » avec les ravisseurs des deux touristes et qu’il refusait de servir de monnaie d’échange. Selon la presse autrichienne, le caractère erratique des exigences prêtées aux ravisseurs, un groupe islamiste rallié à Al-Qaïda en 2006, laisserait entendre qu’ils pourraient être mus par des considérations plus financières qu’idéologiques. Interrogé samedi dans le quotidien Standard, le fils de l’otage Wolfgang Ebner, Bernhart Ebner, s’est montré « prudemment optimiste »: selon lui, trois des ravisseurs apparaissant sur les images de revendications ont été identifiés comme ayant participé à l’enlèvement en 2003 de touristes allemands qui avaient été libérés grâce à l’aide du président malien. « Toutes ces informations sont notées et analysées, mais ne peuvent être commentées dans l’intérêt de la sécurité des otages », a indiqué Peter Launsky-Tieffenthal samedi.  

 


Otages autrichiens au Mali: les négociateurs « travaillent d’arrache-pied »  

AFP, le 4 avril 2008 à 18h37   BAMAKO, 4 avr 2008 (AFP) – L’équipe chargée par Vienne denégocier pour la libération de deux Autrichiens enlevés par labranche d’Al-Qaïda au Maghreb « travaille d’arrache-pied » au Malipour libérer les otages avant l’expiration dimanche de l’ultimatumposé par les ravisseurs, a déclaré l’un de ses membres.   « Nous travaillons d’arrache-pied à contribuer au sauvetage et aurapatriement de nos compatriotes saints et saufs », a déclaré à l’AFPAnton Prohaska, l’émissaire autrichien dépêché mi-mars au Mali, oùles otages seraient détenus par leurs ravisseurs.   « On travaille avec nos amis maliens, sous l’autorité duprésident de la république (malienne Amadou Toumani Touré) qui sedéploie et à qui nous devons gratitude et reconnaissance pour toutce qu’il fait pour aboutir à une solution humanitaire », a poursuivi’ancien ambassadeur, qui dirige une équipe de quatre négociateurs.   M. Prohaska s’est déclaré « ni optimiste, ni pessimiste », sur uneéventuelle libération avant dimanche de Andrea Kloiber, 44 ans, etWolfgang Ebner, 51 ans, enlevés le 22 février en Tunisie. »Je ne veux pas, par un optimisme affiché, ou un pessimisme danslequel on pourrait sombrer, ébranler le moral des parents desotages, c’est à dire que je me retiens d’une réserve pondérée pourlaisser le temps au temps afin d’arriver à la solution qui nousconvient », a-t-il expliqué.   Au sujet de la localisation des otages, le diplomate a indiquéqu’ils sont « au nord du Mali ou au sud de l’Algérie. »Ils ne sont probablement pas à un endroit fixe », a-t-il conclu.Le 31 mars, la radio publique autrichienne ORF a affirmé que lesravisseurs avaient formulé des exigences supplémentaires en échangede leur libération, dont une augmentation de la rançon demandée, quis’élevait auparavant à cinq millions d’euros selon des informationsde presse.  


Al-Qaïda au Maghreb a prolongé jusqu’au 6 avril son ultimatum,qui avait précédemment expiré le 23 mars.

   

 

AFP   AFP, le 4 avril 2008 à 13h04 Vienne espère toujours faire libérer ses deux otages enlevés par Al-Qaïda Par Philippe SCHWAB   VIENNE, 5 avr 2008 (AFP) – L’Autriche continue de croire auxchances de faire libérer ses deux ressortissants enlevés en févrieren Tunisie par la branche d’Al-Qaïda au Maghreb, alors que lesravisseurs ont donné jusqu’à dimanche soir minuit à Vienne pourrépondre à leurs exigences.  

« Nous poursuivons nos efforts intensifs, avec l’aide d’un grandnombre de personnes, pour parvenir à une solution », a indiqué samedià l’AFP un porte-parole du ministère des Affaires étrangères, PeterLaunsky-Tieffenthal. »Nous n’avons jamais considéré le 6 avril comme une date-butoiret les efforts vont continuer au-delà », a-t-il ajouté. Vienne négocie principalement par le biais d’une mission dequatre négociateurs déployés depuis la mi-mars au Mali, pays où lesotages seraient détenus.Son chef, le diplomate Anton Prohaska, a toutefois laisséentendre vendredi qu’il n’avait pas noué de contact direct avec lesravisseurs et négociait par l’intermédiaire des services duprésident malien Amadou Toumani Touré, qu’il a chaudement remercié: »nous travaillons d’arrache-pied » avec « nos amis maliens », a-t-ildéclaré à l’AFP à Bamako, en précisant que les otages étaient selontoute vraisemblance en mouvement « au nord du Mali ou au sud del’Algérie »

 

Dans un « dernier ultimatum » publié le 24 mars, la branched’Al-Qaïda au Maghreb avait donné à Vienne jusqu’au dimanche 6 avril2008 minuit pour négocier la libération de Andrea Kloiber, 44 ans,et Wolfgang Ebner, 51 ans, deux touristes enlevés le 22 février dansle désert de Tunisie.Les autorités autrichiennes, qui privilégient la discrétion, n’ont toutefois pas reconnu officiellement l’existence d’unedate-butoir, déjà repoussée à deux reprise par les ravisseurs. Ellesgardent également le silence sur les exigences des preneursd’otages.Ceux-ci avaient initialement demandé la libération d’islamistesdétenus en Algérie et en Tunisie, mais, selon diverses sources depresse non confirmées, ils ont également exigé le versement d’unerançon de 5 millions d’euros.La radio publique autrichienne ORF a affirmé par la suite, le 31mars, qu’ils avaient ajouté des conditions supplémentaires:l’augmentation de la rançon, le retrait des soldats autrichiensdéployés en Afghanistan et la libération d’un couple d’islamistes condamnés le 10 mars à Vienne pour avoir diffusé une vidéo menaçantd’attentats l’Autriche et l’Allemagne.L’un d’eux, Mohamed M., condamné à quatre ans de prison etconvaincu d’appartenance à Al-Qaïda, a immédiatement fait savoir,par le biais de son avocat, qu’il n’avait « rien à voir » avec lesravisseurs des deux touristes et qu’il refusait de servir de monnaied’échange.

Selon la presse autrichienne, le caractère erratique desexigences prêtées aux ravisseurs, un groupe islamiste rallié àAl-Qaïda en 2006, laisserait entendre qu’ils pourraient être mus pardes considérations plus financières qu’idéologiques.Interrogé samedi dans le quotidien Standard, le fils de l’otageWolfgang Ebner, Bernhart Ebner, s’est montré « prudemment optimiste »:selon lui, trois des ravisseurs apparaissant sur les images derevendications ont été identifiés comme ayant participé àl’enlèvement en 2003 de touristes allemands qui avaient été libérésgrâce à l’aide du président malien.Toutes ces informations sont notées et analysées, mais nepeuvent être commentées dans l’intérêt de la sécurité des otages », aindiqué Peter Launsky-Tieffenthal samedi.   AFP  


Droits de l’homme Coup d’envoi lundi de l’examen périodique universel

   

 

ATS, le 4 avril 2008 à 14h56  Par Blaise Lempen, ATS   Genève (ats) Lundi marquera le coup d’envoi d’un nouvel examendu respect des droits de l’homme par tous les Etats membres del’ONU. Seize pays vont passer dans le collimateur au cours de lapremière session, jusqu’au 18 avril, ont précisé vendredi lesNations Unies.   Parmi ces Etats, désignés par tirage au sort, des pays comme laTunisie et le Maroc, prévus dès mardi, redoutent d’être la cibledes critiques. Deux pays sont examinés chaque jour. L’examen de laSuisse se déroulera au cours de la deuxième session, prévue du 5 au16 mai.   Tunisie: mobilisation   Les associations tunisiennes de Suisse ont annoncé qu’elles vontse mobiliser à l’occasion de l’examen de la Tunisie. Dans uncommuniqué, elles affirment d’ores et déjà que « le principe d’unexamen périodique universel tant souhaité par la société civile aété détourné par les Etats pour en faire un exercice de courtoisieet de mollesse plutôt qu’une occasion de réparation desviolations ».   En contrepartie, la Mission de Tunisie auprès de l’ONU adistribué à certains journalistes un classeur de 1169 pagesdémontrant les progrès de Tunis dans tous les

domaines des droitsde l’homme.   Les militants sahraouis ont indiqué également qu’ils espèrentmarquer des points à cette occasion contre le Maroc pour obtenir undéblocage sur le dossier du Sahara occidental.   Prudence   Le bon fonctionnement de ce nouvel examen périodique universel(EPU) doit encore être démontré, reconnaissent des diplomates. LesONG, comme Amnesty International, qui y participent, restent pourl’instant prudentes quant à l’efficacité du nouveau mécanisme.   Il a été créé par l’Assemblée générale de l’ONU en même tempsque le Conseil des droits de l’homme dans sa résolution du 15 mars2006 dans le but de mettre fin à la « sélectivité » dénoncée par lespays en développement. Ses modalités ont été adoptées en septembre2007 par le Conseil.   L’examen périodique universel n’est pas « un procès », a  expliquéle président du Conseil Doru Romulus Costea. « Ce n’est pas non plusun examen universitaire ni un concours de beauté », a-t-il ajouté.   Le président du Conseil a estimé que l’EPU a pour butd’intensifier le dialogue, d’identifier les difficultés dans lerespect des droits humains par chaque Etat et les moyens d’yremédier.   Dialogue de trois heures   La délégation de l’Etat concerné doit se présenter devant legroupe de travail, composé de 47 membres du Conseil (dont laSuisse) et des Etats observateurs. Un dialogue de trois heures sedéroule alors entre le pays examiné et les membres du Conseil.   L’examen est fondé sur des renseignements rassemblés par l’Etatconcerné et une compilation établie par le Haut Commissariat del’ONU, à partir des renseignements contenus dans les rapports desorganes des traités, des procédures spéciales et d’autres documentsofficiels des Nations Unies.   Par ailleurs, le Haut Commissariat fait un résumé des autresinformations « crédibles et dignes de foi » émanant d’autres parties intéressées, notamment d’ONG, d’institutions nationales,d’institutions universitaires et de recherche.   Trois rapporteurs   Pour chaque pays, un groupe de trois rapporteurs a été tiré ausort au sein des groupes régionaux afin de faciliter chaque examen,ainsi que l’établissement du rapport du groupe de travail surchaque pays examiné. Ce rapport est adopté ensuite par le Conseilen séance plénière lors de sa prochaine session ordinaire.   La Suisse, par exemple, fonctionne comme l’un des troisrapporteurs pour l’examen du Brésil au cours de cette premièresession. Trois pays superviseront la présentation du rapport de laSuisse, prévue vers le 10 mai: l’Uruguay, le Pakistan et l’Afriquedu Sud.   La périodicité de l’examen est de quatre ans pour chaque pays,soit l’examen de 48 Etats par an dans le cadre de trois sessions dugroupe de travail, d’une durée de deux semaines chacune, toutes àGenève.

 


 ANALYSIS-Soaring commodities strain Maghreb state finances  

Reuters, le 4 avril 2008 à 13h20 By Tom Pfeiffer and Sonia Ounissi   RABAT/TUNIS, April 4 (Reuters) – Soaring world energy andfood prices are testing the viability of decades-old statesubsidy regimes in North Africa that help feed the poor andensure social stability in the region.Large parts of state budgets in Morocco, Algeria and Tunisiago to subsidise the difference between the cost of fuel, sugar,flour and other essential goods on world markets and what theirpopulations can actually afford.With many of those commodities trading near record highs,the cost of subsidising them is draining revenues that could beused to improve education and health and make local companiesbetter able to compete as global trade barriers fall.Morocco’s government set aside 15 billion dirhams ($2.05billion) in its 2008 finance law to replenish the coffers of itscompensation fund, far more than in previous years.The figure was based on an assumed oil price of $75 perbarrel. Crude oil futures hit a record $111.80 on March 17.The money will be exhausted in June or July so people are starting to think the final bill could go to 30 billion dirhamsor even 35 billion, » said Jose Lopez-Calix, World Bank leadeconomist for Morocco and Algeria.Morocco now spends more on its subsidies than on health orroads investment, and will struggle to maintain the presentsubsidies without allowing its budget deficit to exceed a 3.5percent target, said Lopez-Calix.Economists say the subsidies are no longer achieving theirstated aims — their biggest beneficiaries in Morocco andTunisia are now the middle classes rather than the poor they aresupposed to target.But annual food inflation in those countries was at 4.8percent and 8.6 percent respectively in February and analystssay there are heavy political risks in reforming the subisidiesgiven that entire populations benefit from them.Up to 40 percent of Moroccans live a poor or marginalexistence and the monthly minimum wage earned by around threequarters of salaried employees is 1,900 dirhams per month, afigure that has fallen in real terms since it was fixed in 2004.Decades of economic underperformance have left Morocco andTunisia with national income per head of $1,750 and $2,880respectively in 2005 compared with $27,028 for Morocco’s nearneighbour Spain, according to OECD and World Bank figures.  


TUNISIANS GET INTO DEBT   Tunisia has north Africa’s biggest middle class but afteryears of steadily improving living standards, consumers arestarting to feel the pinch. »I’m spending more than I earn — but I only buy what isessential to feed my children and live, » said Aida Ben Sassi, ashopper in Tunis who said she was trying to pay off a loan.Kacem, a 40-year-old with one daughter, said he too wasforced into debt as his income stagnated and costs rose. »My money is flying away, » he said. « If you have 20 dinars($17.24) in your pocket in the morning, be sure it will empty inthe evening and you won’t know what happened. » »The situation for the middle class is stagnating, » saidTunis University economy professor Azam Mahjoub. « The governmentis trying to deal with inflation by raising subsidies whileattempting to stick to a budget deficit target of 3 percent as stipulated by the World Bank and IMF. »Algeria, with bumper revenues from oil exports, has lesspressing problems than its two neighbours but the issue ofsubsidy reform could come up in talks towards its membership ofthe World Trade Organization.   INFLATION HEADACHE   The problem of high prices is overshadowing talks in Moroccobetween the government, employers and unions to set the nationalminimum wage and analysts say the

government will avoidaddressing a sensitive issue like subsidy reform for some time.Subsidies remain a useful tool for controlling inflation.Allowing fuel and food to track world prices more closely couldforce up interest rates and threaten a credit boom that hasstimulated private sector investment in Morocco.Some economists say international lenders have made too muchof an issue of Maghreb subsidy regimes and that governmentscould boost their finances without hurting the poor if theyfirst

removed a plethora of tax loopholes for the well-off. »There are something like 400 such privileges in Moroccocosting the state 25 to 30 billion dirhams, which is almost twice what is spent by the (subsidy) compensation fund, » said Moroccan economist and opposition politician Mehdi Lahlou. « The state can’t both privilege the rich with a fiscalpolicy that favours bigger incomes and then penalise the poor byrepealing the compensation fund, » he said.   (Additional reporting by Hamid Ould Ahmed in Algiers; Editing by Gerrard Raven)  


Transfert – Tunisie – Marchand favori à la succession de Lemerre  

AFP, le 4 avril 2008 à 16h45   TUNIS, 4 avr 2008 (AFP) – Le Français Bertrand Marchand apparaî comme le favori pour succéder à son compatriote Roger Lemerre à latête de l’équipe de Tunisie, a annoncé vendredi la fédératio tunisienne de football (FTF). »L’entraîneur français Bertrand Marchand fait figure de favori àla succession de Roger Lemerre, dont le contrat expirant fin juin nesera pas prolongé », a déclaré Mondher Chaouachi, porte-parole de laFTF, lors d’une conférence de presse.Il a néanmoins précisé que la liste des candidats potentielscomprend le Bosniaque Vahid Halilhodzic et l’Allemand Gernot Rohr,les Français Jean Tigana et Luis Fernandez ayant été écartés enraison d’exigences matérielles jugées trop élevées.  

La FTF avait décidé en février dernier de ne pas renouveler lecontrat de Lemerre, 66 ans, après l’élimination des « Aigles deCarthage » face au Cameroun (3-2 après

prolongation) en quarts definale de la CAN-2008.Marchand, 54 ans, avait notamment dirigé les clubs français du Stade Rennais (L1) et Guingamp avant de prendre en main le club tunisien de l’Etoile du Sahel avec lequel il a remporté la Ligue deschampions d’Afrique 2007.Il est le premier entraîneur français à avoir remporté une Ligue des champions, toutes confédérations confondues.    


Un scandale de formateurs allemands en Libye prend une ampleur politique

 

AFP, le 4 avril 2008 à 14h24 Par Géraldine Schwarz   BERLIN, 5 avr 2008 (AFP) – Une affaire de formation secrète etlucrative des forces de sécurité libyennes par des policiersallemands menaçait samedi d’éclabousser les services secretsallemands et l’ancien chancelier Schröder.La justice enquête depuis vendredi sur des policiers qui ontparticipé, sans autorisation officielle et moyennant finances, àl’entraînement de la sécurité libyenne. L’affaire a pris unedimension politique samedi avec un article explosif.Le quotidien Berliner Zeitung, citant des sources dans lesmilieux des services de sécurité, affirme que le social-démocrate Gerhard Schröder (chancelier de 1998 à 2005) et le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi

ontconclu en octobre 2004 un accord de coopérationpour l’aide à la formation de la sécurité libyenne.Le BND (services secrets) aurait demandé à ne pas y participer avec ses propres hommes et à rester dans les coulisses, mais »accompagner de ses conseils » jusqu’en 2007 les candidats à cesactivités lucratives, d’après le journal. Un porte-parole a démenti toute implication des servicessecrets: « Le BND n’a ni aidé, ni accompagné, ni conseillé lesnstructeurs » a-t-il déclaré à l’AFP.  

Kadhafi, même s’il a alors déjà annoncé le démantèlement de tousses programmes secrets d’armements, n’est en 2004 pas encore enodeur de sainteté en Occident. A Tripoli, l’ambassade d’Allemagne fermait les yeux ets’entretenait même  avec les policiers allemands des détails de leurentraînement, rapporte le magazine Der Spiegel à paraître lundi. Leministère allemand des Affaires étrangères examine l’affaire, selonl’hebdomadaire.  

Des policiers, dont une trentaine de membres du SEK, un commandospécial d’intervention de la police et des membres des unitésantiterroristes GSG, ainsi que des soldats auraient participé,moyennant rémunérations et pendant leurs congés, à ces formations,avait révélé la Süddeutsche Zeitung vendredi.Le ministre de l’Intérieur de Rhénanie du nord-Westphalie Ingo Wolf avait confirmé mener une enquête sur huit policiers du SEKsoupçonnés d’être impliqués dans l’affaire, s’indignant de leur »comportement tout à fait inacceptable ».Et le ministre fédéral de la Défense Franz Josef Jung derenchérir: « Cela n’est acceptable sous aucun prétexte ».Un porte-parole du ministère fédéral de l’Intérieur avait

néanmoins assuré ne disposer d’aucun indice mettant en cause le GS9.Le gouvernement allemand envisagerait d’augmenter les salaires des membres des forces de sécurité, pour leur éviter la tentation delouer leurs services, d’après l’hebdomadaire Focus à paraîtrelundi.Le parquet de Düsseldorf (ouest) a annoncé de son côté enquêtersur un membre à la retraite des SEK, soupçonné d’avoir entraîné entre 2005 et 2007 des forces de police libyennes en utilisant des documents de formation classée secrète.  

Selon des informations de presse, les policiers touchaient enliquide jusqu’à 15.000 euros pour leur travail, voire 50.000 eurossi la mission durait plusieurs mois, ou bien des voyages en Tunisie.  

Selon Der Spiegel, les instructeurs ont été recrutés par unesociété privée allemande de sécurité, BDB Protection GmbH, quiaurait touché 1,6 million d’euros du

gouvernement libyen pour sesservices.Le BND avait déjà été sous le feu des critiques en 1995, avec larévélation de sa participation illégale à la fin des années 70 à la formation d’officiers et de soldats en Libye.   AFP  


L’Afrique piégée par la flambée des prix des aliments

 

Philippe Bernard et Jean-Pierre Tuquoi   La rue africaine ne parle que de cela : les prix des denrées quotidiennes sont devenus fous. En quelques mois, la conjonction des hausses du blé, du riz, de l’huile sur les marchés mondiaux, de médiocres récoltes locales et l’absence de contrôle des prix, a accru les tensions sociales et compromis la stabilité politique.   Spectaculaire dans les villes africaines mais prégnante aussi en Asie, la flambée des prix a confirmé les propos de Jacques Diouf, le directeur général de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) prophétisant, dès octobre 2007, des « émeutes de la faim » alors que le prix moyen d’un repas de base a augmenté de 40 % en une année. »Beaucoup de gens ne mangent plus qu’un plat par jour », entend-on à Dakar. « Avec 1 500 francs CFA (2,25 euros) pour nourrir ma famille, je ne sais plus quoi faire », dit une ménagère sur un marché de Bamako, au Mali.   De Douala (Cameroun) à Abidjan (Côte d’Ivoire) et du Caire (Egypte) à Dakar (Sénégal), les manifestations de rues secouent les capitales africaines et contraignent les gouvernants à prendre des mesures pour contrôler les prix.   « Gbagbo, marché est cher », « Gbagbo, on a faim », clamaient lundi 31 mars des femmes d’Abdidjan à l’adresse du président ivoirien. Des affrontements avec la police ont causé la mort d’au moins deux personnes. De fait, le prix du kilogramme de riz est passé de 250 à 650 francs CFA (de 0,22 à 0,97 euro) au cours de l’année ; celui de l’huile a augmenté de plus de 40 %. Le savon, le lait, la viande ont suivi, ce dont ne rendent pas compte les chiffres officiels (8 % d’inflation en 2007 pour l’ensemble du continent noir). « Dans les pays de la zone CFA, la hausse serait encore plus importante si le franc CFA n’était pas accroché à l’euro, une devise forte. Le coût des importations en est diminué d’autant. Les pays dont la monnaie est accrochée au dollar souffrent davantage », assure un économiste de l’Agence française de développement (AFD).   Suppression des droits de douane et baisse de la TVA : le chef de l’Etat ivoirien, comme ses homologues camerounais, sénégalais ou égyptien confrontés eux aussi à la rue, s’est engagé à faire baisser les prix en jouant sur les rares leviers que l’Etat maîtrise encore. La recette n’est pas de celles que le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale préconisent car elle pèse sur les finances publiques.   Seule la gravité de la situation a amené les institutions financières à se montrer plus accommodantes vis-à-vis des pays en développement. Le gouvernement égyptien a ajouté une mesure plus radicale : l’interdiction temporaire d’exporter le riz produit localement.   Aucun pays n’est à l’abri de troubles. A Dakar, une manifestation interdite « contre la vie chère » a dérapé dimanche 30 mars, trois mois après l’annonce de mesures pour contenir l’inflation : suppression de taxes sur le riz, création de « magasins témoin » exemplaires par la modération de leurs prix, diminution du traitement des ministres et même du chef de l’Etat. Les mesures n’ont pas produit l’effet escompté. « Les commerçants n’ont pas joué le jeu et l’Etat n’a plus les moyens de contrôler », constate Mamadou Barry, de l’ONG sénégalaise Enda.   Au Maroc, secoué lui aussi par des manifestations « contre la vie chère », des rassemblements sont prévus en avril. La marge de manoeuvre du gouvernement est réduite. Cas rare en Afrique, une « caisse de compensation », prend partiellement en charge, au Maroc, la hausse des produits de première nécessité mais son enveloppe, augmentée dans le budget 2008, sera épuisée cet été.   En Mauritanie où l’autosuffisance alimentaire ne dépasse pas 30 %, la situation est encore plus dramatique. Incapable de financer l’importation de denrées agricoles, le pays va connaître « une crise alimentaire sérieuse en 2008 », a prévenu le Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations unies.   Au Burkina Faso, une commission parlementaire « contre la vie chère » a été installée après les manifestations de la mi-mars dans plusieurs villes . Les syndicats appellent à une « grève générale » les 8 et 9 avril pour réclamer des augmentations de salaires, le contrôle des prix et la réduction des taxes sur les carburants.   Conseiller pour l’Afrique au Fonds monétaire international (FMI), Eugène Nyambal estime que la situation est le résultat des politiques prônées par les institutions financières internationales. Depuis des décennies elles ont encouragé les cultures d’exportation comme le coton, au détriment des cultures vivrières qu’il était plus avantageux d’acquérir, à bas prix, sur le marché international. Elles ont aussi poussé au démantèlement des structures de contrôle des prix. « La plupart de ces pays attendent des solutions de la Banque mondiale ou du FMI qui sont eux-mêmes dépassés par les évolutions récentes », ajoute-t-il, insistant sur les conséquences des troubles actuels sur les régimes en place qui n’ont pas développé de politique de soutien à l’agriculture locale. Jeudi soir, à l’occasion de la fête de l’indépendance, le président sénégalais Abdoulaye Wade a ainsi annoncé la relance d’un « programme national d’autosuffisance » agricole.   La Banque mondiale a fait amende honorable dans son dernier rapport annuel et mis l’accent sur la renaissance des cultures vivrières. Il faudra des années pour modifier le modèle de développement.   (Source : « Le Monde » (Quotidien – France), le 5 avril 2008)    


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