4 octobre 2011

TUNISNEWS
11 Úme année, N°4114 du 04.10.2011
archives : www.tunisnews.net


Noura BORSALI: VoilĂ  pourquoi j’ai votĂ© contre le Code de la presse le jeudi 22 septembre 2011

Reuters: Ne nous craignez pas, disent les islamistes tunisiens

Investir en Tunisie: Tunisie : Rached Ghannouchi pour une coexistence sans exclusion ni marginalization

West France: Quelle place pour les « partis islamiques » dans l’aprĂšs Printemps arabe ?

Jeune Afrique: Tunisie : fini les vacances

Afrik: LeĂŻla Ben Ali : une tentative de coup d’état pas SMS

Investir en Tunisie: Tunisie : forage positif pour Gulfsands Petroleum

Gnet: Tunisie/Exclusif : le bĂątonnier rompt le silence et accuse

Tekiano: Tunisie : Médias de Ben Ali, une plaie encore ouverte!

Kapitalis: Tunisie. Selon Issam Chebbi, le Pdp est plus fort aprÚs les démissions

Rectificatif
A l’équipe de rĂ©daction de Tunisnews,
Suite Ă  la publication en arabe de tunisnews n°4104 datĂ©e du 24/09/2011 de l’information rapportĂ©e sous la plume de Abdellatif Ellafi concernant la rencontre de Kamel El Morjane avec les dirigeants de partis et particuliĂšrement que El Morjane Ă©tait prĂ©sent avec une dĂ©lĂ©gation europĂ©enne Ă  une rĂ©union au domicile de Ahmed Ben Salah…Je vous prie de porter Ă  la connaissance de vos lecteurs le rectificatif suivant:
“ Le SecrĂ©taire GĂ©nĂ©ral du Mouvement d’UnitĂ© Populaire Ahmed Ben Salah nie gatĂ©goriquement avoir reçu Ă  son domicile Kamel El Morjane comme le prĂ©cise l’article citĂ©e plus haut”
J’espĂšre que le journaliste concernĂ© ne rĂ©cidive plus dans la publication d’informations erronĂ©es.
En vous remerciant d’avance, je vous prie, de croire à mes salutations militantes.
 
Ahmed Chenoufi
Membre du MUP-Tunisie
achenoufi@voila.fr

VoilĂ  pourquoi j’ai votĂ© contre le Code de la presse le jeudi 22 septembre 2011.

Mes réserves exprimées lors du débat du mercredi 21 septembre, la veille du vote


 

 

Par Noura BORSALI

Membre indĂ©pendante de l’Instance pour la rĂ©alisation des objectifs de la rĂ©volution,la rĂ©forme politique et la transition dĂ©mocratique

 

 

Promulguer unCode de la presse, de l’imprimerie et de l’édition dans un contexte de rĂ©volution et de transition dĂ©mocratique devrait ĂȘtre un Ă©vĂ©nement d’une importance capitale. Car, tant attendu aprĂšs des annĂ©es de censure et de piĂ©tinement de la libertĂ© d’expression, il devrait rompre totalement, Ă  mon sens, avec tous les procĂ©dĂ©s rĂ©pressifs de nature Ă  restreindre la libertĂ© d’expression, de parole, de pensĂ©e
En somme la libertĂ© de pratique de l’information.

Pour ma part, je pense que rĂ©server un Code, une juridiction spĂ©cifique pour la presse, ne constitue pas une nĂ©cessitĂ©. Il aurait Ă©tĂ© plus judicieux de rĂ©affirmer dans un texte d’un cĂŽtĂ© la libertĂ© de presse et son indĂ©pendance et d’un autre les principes de la dĂ©ontologie journalistique. D’autres lois gĂ©nĂ©rales existantes sont Ă  mĂȘme de couvrir les Ă©ventuels dĂ©rapages du journalisme. Un Code de la presse est lĂ  pour maintenir une tutelle, un pouvoir de l’Etat sur la libre pratique de l’information.

 

Mes réserves sur le code voté

 

L’article 1 du Code contient 7 lignes consacrĂ©es d’une part au droit Ă  la libertĂ© d’expression et Ă  la dĂ©finition de ce droit et de champ d’application, et d’autre part aux restrictions de ce droit au nom de deux vieux « concepts » qui ont, durant de longues annĂ©es du rĂšgne de Bourguiba et de Ben Ali, constituĂ© les garde-fous du pouvoir en place pour rĂ©primer la libertĂ© de l’information, Ă  savoir : « la protection de l’ordre public hifdh anidham al’am ou la sĂ©curitĂ© nationale -al amn al a’m- ». Ces deux « principes » rĂ©pressifs ne sont pas dĂ©finis dans le nouveau Code qui les reprend sans les expliciter. Que peut-on entendre par ces deux expressions ? Quels sont leurs champ d’application ? Quelles sont leurs limites ? Ainsi donc, dĂšs le premier article, on autorise le gouvernement Ă  restreindre la libertĂ© d’expression au nom de « la protection de l’ordre public ou de la sĂ©curitĂ© nationale ». Et cela me semble dangereux.

Il aurait Ă©tĂ© plus judicieux, dans ce premier article, de rĂ©affirmer la libertĂ© et l’indĂ©pendance de l’information de toute tutelle, de la dĂ©finir, de montrer son importance dans ce contexte de transition dĂ©mocratique et le rĂŽle qu’elle est Ă  mener Ă  jouer dans le projet dĂ©mocratique Ă  construire aussi bien pour les journalistes et tous les acteurs concernĂ©s par la question que pour la sociĂ©tĂ© en mal d’information et qui a droit Ă  une information libre, transparente et crĂ©dible. Ainsi aurions-nous rĂ©ussi Ă  opĂ©rer la rupture radicale avec un systĂšme rĂ©pressif.

Or, maintenir dans un mĂȘme article une affirmation du droit Ă la libertĂ© d’expression et les restrictions qu’on lui impose est d’un mauvais augure et ne rompt aucunement avec une conception rĂ©pressive du code de la presse. D’autant que l’expression « LibertĂ© d’expression » ne se rĂ©pĂšte pas plus de trois ou quatre fois dans tout le texte.

 

L’article 9 : interdit tout obstacle qui handicaperait la libertĂ© du journaliste quant Ă  l’obtention d’informations, de statistiques etc
 des services concernĂ©s et fait obligation Ă  l’administration de fournir aux journalistes toutes les informations. Toutefois, Ă  un aucun moment, le texte ne prĂ©voit de contraintes juridiques contre toute rĂ©tention de ces informations par l’administration.

 

Le texte comporte cinq parties et 77 articles. Sur ces cinq parties, trois parties prĂ©voient des sanctions contre toutes sortes de dĂ©rives : dessanctions financiĂšres mais aussi physiques quand il s’agit d’incitation Ă  la violence ou d’encouragement de toutes formes de discrimination. En fait, une bonne partie du texte est consacrĂ©e aux mesures rĂ©pressives, quand bien mĂȘme -dit-on- ces mesures serviraient Ă  protĂ©ger les victimes contre toutes sortes d’abus. De tels articles pourraient, Ă  mon sens, trouver leur place dans le code pĂ©nal.

Un code de la presse ne doit pas se transformer en code pĂ©nal et consacrer une bonne partie de ses articles Ă  la rĂ©pression des abus. Le mot (verbe, nom) :« sanctionner » (youa’qabou »), se rĂ©pĂšte sous diffĂ©rentes formes (youçalatou al ‘iqabou, tounafadhou al khatiyatou, tatabou’at etc
) en dĂ©but d’articles ou /et dans le corps des articles maintes fois Ă  partir de l’article 19 et se poursuivant dans les articles 20, 21, 23,,25, 26, 27, 29, 30, 31, 48, 50, 51, 52,53, 54,55,56, 59, 60, 63, 64, 65, 69
 au point que l’on ne peut pas ne pas ĂȘtre indisposĂ© en lisant le texte.

A le comparer, sur ce plan-lĂ  avec le Code de 1975, c’est-Ă -dire, quant Ă  l’utilisation du mot « youaqibou », indĂ©pendamment de la nature et de la gravitĂ© des sanctions, le Code de juillet 2011 use beaucoup plus du vocabulaire relatif aux sanctions. Dans le Code de 1975 contenant 80 articles et remaniĂ© deux fois en aoĂ»t 1988 et en juillet 1993, deux parties seulement sont consacrĂ©es aux mesures rĂ©pressives et le vocabulaire les signifiant est un moins important que dans le nouveau code mĂȘme si les sanctions sont en effet plus lourdes et rĂ©pressives.

En fait, le nouveau Code, mĂȘme s’il faut reconnaĂźtre qu’il a apportĂ© des modifications importantes par rapport au code de 1975 qu’il abroge de fait, consacre quelques acquis pour les journalistes et supprime les peines physiques pour certains « dĂ©lits », demeure, Ă  mon avis, non pas uncode qui rĂ©affirme beaucoup plus les libertĂ©s d’opinion, d’expression, de pensĂ©e etc
, mais un code pĂ©nal de la presse qui reste,Ă  mon sens, en-deça de nos attentes parce qu’il ne rompt aucunement d’une maniĂšre radicale avec cette conception rĂ©pressive dont le pays a souffert durant de longues dĂ©cennies.

L’Association des dirigeants des mĂ©dias a attirĂ©, quant Ă  elle, l’attention sur la nature rĂ©pressive de ce code et a proposĂ©, entre autres idĂ©es, celle de supprimer toute sanction physique et de la remplacer par des « sanctions » de « travaux d’utilitĂ© publique » et des sanction financiĂšres plus renforcĂ©es..

En cette pĂ©riode de transition dĂ©mocratique, on se serait attendu Ă  un Code original rĂ©affirmant d’une maniĂšre ferme l’importance et le rĂŽle des libertĂ©s pour lesquelles tant de citoyens ont combattu et non un code dans lequel le mot « libertĂ© d’expression » n’apparaĂźt que trois fois, suivi d’une restriction au nom de « la protection de l’ordre public » et la sanction est maĂźtresse. RĂ©affirmer des rĂšgles dĂ©ontologiques de la profession en centrant sur la libre pratique de l’information aurait, Ă  mon sens, rĂ©pondu aux attentes d’une sociĂ©tĂ© qui aspire Ă  des changements radicauxet Ă  construire un nouvel ordre qui rompt avectoute conception rĂ©pressive. HĂ©las, je pense que l’Instance, ainsi que la haute commission de l’information prĂ©sidĂ©e par Kamel Labidi et le syndicat des journalistes qui ont participĂ© Ă  la rĂ©daction de ce texte, ont ratĂ© une occasion historique de rompre, d’une maniĂšre radicale, avec l’ordre ancien. C’est pour toutes ces raisons que j’ai Ă©tĂ© la seule voix Ă  dire non Ă  ce texte lors de son vote par l’Instance le jeudi 22 septembre 2011.

 

 


 

Ne nous craignez pas, disent les islamistes tunisiens


 

Reuters Le 03-10-2011

par Tarek Amara

Les islamistes d’Ennahda ne chercheront pas Ă  imposer une lecture rigoriste de la religion en cas de succĂšs aux premiĂšres Ă©lections organisĂ©es en Tunisie depuis la chute de Zine ben Ali, assure leur chef de file, Rachid Ghannouchi.

En contraignant leur autocratique prĂ©sident Ă  l’exil le 14 janvier dernier, les Tunisiens ont soulevĂ© un vent de contestation dans le monde arabe qui s’est propagĂ© en Egypte, en Libye, en Syrie, au YĂ©men et ailleurs.

Ils seront aussi les premiers le 23 octobre Ă  Ă©lire une assemblĂ©e constituante chargĂ©e de jeter les fondements d’un nouveau rĂ©gime dĂ©mocratiquement choisi.

Dans les chancelleries occidentales et arabes, certains craignent de voir les islamistes devenir majoritaires et imposer des vues strictement conservatrices à la société tunisienne.

La campagne Ă©lectorale a dĂ©butĂ© samedi et, revenu de son exil en Grande-Bretagne aprĂšs la chute de Ben Ali, Rachid Ghannouchi assure que ni les pays occidentaux, ni les laĂŻcs tunisiens n’ont Ă  craindre une Ă©ventuelle victoire de son parti.

« Ben Ali a fait tout ce qu’il pouvait pour convaincre l’Occident que nous Ă©tions un groupe terroriste mais il n’y est pas parvenu », dit-il.

« Nous ne sommes pas coupĂ©s de notre environnement (…) Ennahda respecte toutes les valeurs de dĂ©mocratie et de modernitĂ©. Notre parti peut trouver un Ă©quilibre entre modernitĂ© et islam », ajoute-t-il.

Une centaine de formations politiques concourent aux Ă©lections mais Ennahda jouit de la plus grande notoriĂ©tĂ© et s’appuie sur le plus important rĂ©seau de soutien dans la sociĂ©tĂ©. D’aprĂšs les sondages, Ennahda devrait arriver en tĂȘte du scrutin sans toutefois dĂ©crocher une majoritĂ© absolue Ă  la future assemblĂ©e chargĂ©e de rĂ©diger la nouvelle Constitution.

CANDIDATE NON VOILÉE

Dans l’interview accordĂ©e Ă  Reuters, Rachid Ghannouchi balaie les critiques selon lesquelles il offrirait une image consensuelle mais trompeuse avant les Ă©lections.

Deux thÚmes devraient rapidement fixer les Tunisiens quant à la sincérité de la tolérance affichée par Ennahda: la place des femmes dans la société et le libéralisme en matiÚre de moeurs.

Le parti semble avoir donné une premiÚre indication en désignant une femme non voilée comme candidate dans une circonscription de Tunis.

« Les valeurs de la modernitĂ© et la libertĂ© des femmes ont commencĂ© avec le premier prĂ©sident de la Tunisie (indĂ©pendante), Habib Bourguiba », rappelle Rachid Ghannouchi dans les locaux de son parti, oĂč le personnel est en grande partie fĂ©minin.

« Nous n’allons pas abandonner ces valeurs (…) Nous allons soutenir ces valeurs », promet le chef de file d’Ennahda. « La libertĂ© d’une femme et sa libertĂ© de s’habiller ont Ă©tĂ© Ă©tablies et nous allons les dĂ©velopper. »

L’Ă©conomie tunisienne s’appuie en grande partie sur le tourisme et Rachid Ghannouchi s’engage Ă  ne pas imposer de restrictions Ă  la consommation d’alcool ou sur les tenues vestimentaires des Occidentaux venant dans son pays.

« Nous allons développer un tourisme varié, comme en Turquie », dit-il.

Il assure que les hĂŽtels ne seront frappĂ©s d’aucune interdiction quant Ă  la consommation d’alcool ou Ă  l’utilisation des piscines mais seront aussi incitĂ©s Ă  proposer aux musulmans pratiquants des sĂ©jours sans alcool et avec respect des codes vestimentaires islamiques au bord des piscines.

Les pays occidentaux s’Ă©taient accommodĂ©s du rĂ©gime de Zine ben Ali en raison de son ouverture Ă©conomique et de la collaboration qu’il fournissait contre les trafics de drogue, contre l’immigration clandestine et contre le dĂ©veloppement sur le sol tunisien de l’extrĂ©misme islamiste.

DIVERSIFIER LES PARTENARIATS

Rachid Ghannouchi dit vouloir entretenir de bonnes relations avec l’Occident.

« J’ai vĂ©cu pendant longtemps en Europe sans aucun problĂšme », dit-il. « J’ai vĂ©cu dans la tolĂ©rance avec tout le monde. »

« Lors de mes rencontres avec des responsables et des diplomates occidentaux, on m’a transmis le message selon lequel Ennahda serait acceptĂ© s’il remportait les Ă©lections », ajoute-t-il.

« Ils m’ont dit qu’ils avaient la mĂȘme approche avec tous les concurrents et que leur objectif Ă©tait la rĂ©ussite de la transition dĂ©mocratique, car un Ă©chec de cette transition serait catastrophique pour l’Europe, qui, par exemple, sera inondĂ©e par des centaines de milliers de migrants. »

Rachid Ghannouchi exprime l’intention de renforcer les relations commerciales avec l’Union europĂ©enne.

« Mais nous allons aussi tenter de diversifier nos partenariats afin de nous ouvrir aux Etats-Unis et Ă  l’AmĂ©rique latine, Ă  l’Afrique et Ă  l’Asie, et particuliĂšrement aux marchĂ©s arabes », dit-il.

Il se dit partisan du dĂ©veloppement de l’Ă©conomie de la connaissance et adresse un message aux potentiels investisseurs: « La Tunisie est devenue belle sans Ben Ali (…) Nous allons mettre fin Ă  la corruption, nous allons Ă©laborer une lĂ©gislation pour stimuler l’investissement. »

Bertrand Boucey pour le service français, édité par Gilles Trequesser

 

Tunisie : Rached Ghannouchi pour une coexistence sans exclusion ni marginalization

5000 personnes Ă©taient venues, dimanche 02 octobre 2011, assister au meeting du mouvement d’Ennahdha. Hommes, femmes jeunes et moins jeunes, venus du Cap Bon et d’ailleurs ont investi cette salle, qui l’espace d’un aprĂšs midi a renouĂ© avec l’ambiance des grands shows.

L’animation Ă©tait particuliĂšre devant la salle couverte de Nabeul, au regard des nombreux voitures stationnĂ©es aux alentours de la salle, mais aussi des pancartes brandies sur lesquelles sont inscrits les slogans du parti. Une salle sportive pleine Ă  craquer si bien que la moitiĂ© des hĂŽtes du parti Ă©taient obligĂ©s de suivre le meeting de l’extĂ©rieur sous des tentes amĂ©nagĂ©es.Ce sont les tĂȘtes de liste de Nabeul 1 Moez Belhadj Rehouma et Nabeul 2 Imed Hammami qui prendront les premiers la parole.

Dans leurs interventions, ils sont revenus sur le vent de changement qui souffle sur la rĂ©gion en insistant sur les objectifs de la RĂ©volution, pour lesquels sont tombĂ©s les martyrs qui voulaient Ă©difier une Tunisie libre, prospĂšre et dĂ©mocratique. Prenant la parole, le leader du parti, Rached Ghannouchi, a mis l’accent sur la nĂ©cessitĂ© de faire montre, en cette phase dĂ©cisive de l’histoire du pays, de solidaritĂ©, de cohĂ©sion, d’unitĂ© et de dialogue, et de ne pas exercer la politique de la peur. « Notre programme qui comporte 365 points s’est fixĂ© pour objectif de rompre dĂ©finitivement avec le systĂšme despotique et de lutter contre la corruption », a soulignĂ© le prĂ©sident du mouvement, affirmant que le parti appelle aujourd’hui Ă  la concorde et Ă  la coexistence entre tous les Tunisiens et les Tunisiennes sans exclusion ni marginalisation.

Il a Ă©galement appelĂ© Ă  la levĂ©e du dispositif rĂ©pressif des libertĂ©s publiques par un signal politique fort capable de restaurer la confiance perdue et la paix dans le pays : « Tous les Tunisiens doivent avoir sans distinction la chance d’accĂ©der au droit Ă  l’Ă©ducation et Ă  l’emploi. Nous veillerons Ă  protĂ©ger les acquis de la femme, Ă  prĂ©server la cohĂ©sion et l’Ă©quilibre de la famille tunisienne. Il est indispensable de consacrer les valeurs de libertĂ©, de dignitĂ© et d’Ă©galitĂ© aux plans politique, Ă©conomique et social et de consolider l’institution familiale et Ă©ducative et lĂ , si nous voulons dĂ©fendre notre projet politique et socio-Ă©conomique, nous devrons participer massivement Ă  l’Ă©lection du 23 octobre afin de contribuer Ă  mettre le pays sur la voie d’une vĂ©ritable dĂ©mocratie ».

Source: ”Investir en Tunisie” Le 03-10-2011

Lien:http://www.investir-en-tunisie.net/index.php?option=com_content&view=article&id=11581


Quelle place pour les « partis islamiques » dans l’aprĂšs Printemps arabe ?


Le point de vue de Pierre-Jean Luizard, chercheur au CNRS (Groupe Sociétés, Religions, Laïcités)

Le problĂšme est posĂ© aussi en Egypte, en Libye. Les chancelleries occidentales affirment vouloir faire le pari de leur intĂ©gration dans le jeu politique. Une page d’histoire, de fait, est ouverte. Avec cependant toutes les peurs qui entourent le sujet. Toutes les contradictions au sein mĂȘme des mouvements islamiques. Les Ă©lections le mois prochain en Tunisie vont mettre sur le devant de la scĂšne la question de la place des partis islamiques dans les nouvelles institutions.  

 

Les rĂ©volutions qui ont mis Ă  bas les rĂ©gimes de Ben Ali en Tunisie et celui de Moubarak en Egypte ne se sont pas faites au nom de l’islam. Les mots d’ordre Ă©taient ceux d’une sociĂ©tĂ© civile sĂ©cularisĂ©e : libertĂ©, fin de l’autocratie, refus de la corruption, du nĂ©potisme, de la misĂšre sociale, du chĂŽmage. Est-ce Ă  dire que l’islam n’y a jouĂ© aucun rĂŽle ?Les analyses prĂ©cĂ©dentes, qui limitaient leur champ au face Ă  face entre rĂ©gimes autoritaires et islamistes, Ă©taient-elles totalement biaisĂ©es ?

Les autoritĂ©s religieuses musulmanes traditionnellement liĂ©es Ă  l’Etat, Ă  l’instar d’Al-Azhar en Egypte, ont pris la mesure de leur nouvelle libertĂ©. Quant aux mouvements islamistes, ils ont participĂ© aux rĂ©volutions, mĂȘme si les FrĂšres musulmans Ă©gyptiens ont rejoint le mouvement tardivement, poussĂ©s autant par les Ă©vĂ©nements que par la pression de leur base parmi les jeunes. Que ce soit en Tunisie ou en Egypte, les islamistes ont demandĂ© et obtenu leur lĂ©galisation sous la forme de partis politiques, ce qui implique leur acceptation formelle des rĂšgles du jeu dĂ©mocratique (Ă©lections, rĂ©gime parlementaire, primautĂ© de l’Etat de droit).

Est-ce Ă  dire que tous ces partis acceptent de soumettre l’islam Ă  des rĂšgles Ă©dictĂ©es par des hommes ?

 

Nous sommes ici au milieu du guĂ©. Car il existe bien une course contre la montre entre deux dynamiques. La premiĂšre prend en compte la fonction puissamment sĂ©cularisante du fait, pour un mouvement religieux, de se transformer en parti politique.Un processus que les catholiques de France ont bien connu. Une consĂ©quence de la participation des islamistes au jeu politique est leur division, plus en Egypte, patrie des FrĂšres musulmans, qu’en Tunisie oĂč le mouvement EnNahda, qui proclame avoir l’AKP turque pour modĂšle, rivalise de professions de foi dĂ©mocratiques.

En Egypte, les FrĂšres musulmans ont donnĂ© naissance Ă  quatre principaux partis islamistes. Ces partis sont prĂ©sents dans les deux principales coalitions formĂ©es en vue des prochaines Ă©lections lĂ©gislatives, normalement prĂ©vues Ă  partir de novembre 2011. On y retrouve un large Ă©ventail de sensibilitĂ©s, depuis les admirateurs de l’expĂ©rience turque jusqu’aux salafistes. En effet, face aux FrĂšres musulmans, encouragĂ©s par le Qatar et le populaire tĂ©lĂ©prĂ©dicateur YĂ»sef al-Qaradawi, l’important courant salafiste (dont certains FrĂšres), reproche Ă  ces derniers de s’ĂȘtre compromis dans un jeu politique non-islamique.

Soutenus par l’Arabie saoudite, qui est devenue l’épicentre de la contre-rĂ©volution dans le monde arabe, leur programme ne prĂ©voit pas d’autre constitution que le Coran et dĂ©fend une stricte application de lasharü’a.

Chaque jour qui passe semble cependant renforcer l’acceptation des rĂšgles d’un Etat de droit, notamment sous la pression des plus jeunes parmi les FrĂšres ou mĂȘme les salafistes.

La seconde dynamique se rapporte Ă  l’hĂ©gĂ©monie supposĂ©e des islamistes sur la scĂšne politique :rompus aux campagnes de terrain, qu’aucun rĂ©seau social ne peut remplacer, soutenus par un rĂ©seau trĂšs ramifiĂ© de banques et d’institutions caritatives, ils ne laisseraient Ă  court terme que peu de chances aux candidats laĂŻques (gauche, libĂ©raux, nationalistes arabes). On voit bien que le temps est ici un facteur essentiel, ce qui fut illustrĂ© par le rĂ©fĂ©rendum de mars 2011 sur le calendrier souhaitĂ© des Ă©lections.

 

Un Copte peut-il devenir prĂ©sident de la rĂ©publique ? Ou ĂȘtre ministre ? Les femmes peuvent-elles avoir un statut d’égalitĂ© en droits avec les hommes ? Autant de questions passionnĂ©ment dĂ©battues aujourd’hui au Caire autour d’une interrogation centrale : les citoyens Ă©gyptiens doivent-ils ĂȘtre Ă©gaux en droits ? Quelle place doit avoir la religion ? L’islam doit-il ĂȘtre la religion de l’Etat ? Il est encore trop tĂŽt pour savoir quelle dynamique prĂ©vaudra sur l’autre, mĂȘme si l’emballement de l’histoire dans le monde arabe est aussi l’expression de sociĂ©tĂ©s en pleines et rapides mutations.

Source: “West France” Le 03-10-2011

Lien. http://international.blogs.ouest-france.fr/archive/2011/10/03/quelle-place-pour-les-partis-islamiques-dans-l-apres-printem.html


Tunisie : fini les vacances


Depuis plusieurs mois, l’activitĂ© touristique tunisienne est au plus bas. Et ce n’est pas l’attaque du 21 septembre, Ă  la frontiĂšre algĂ©rienne, qui va arranger les choses


Nouveau coup dur pour le tourisme saharien : le 21 septembre, l’armĂ©e tunisienne a neutralisĂ© un groupe armĂ© infiltrĂ© dans l’extrĂȘme sud du pays, Ă  une vingtaine de kilomĂštres de la frontiĂšre avec l’AlgĂ©rie. Circulant Ă  bord de neuf vĂ©hicules tout terrain, les assaillants ont utilisĂ© des armes antiaĂ©riennes contre un hĂ©licoptĂšre de l’armĂ©e qui les pourchassait, sans l’atteindre toutefois.

Cette tentative d’infiltration n’est pas la premiĂšre. Depuis fĂ©vrier, le dĂ©sert tuniso-libyo-algĂ©rien est devenu une zone Ă  risques, et l’activitĂ© touristique tunisienne dans le Sud-Ouest en pĂątit. Depuis des semaines, Mehdi Houas, le ministre du Commerce et du Tourisme, ne cesse de prĂ©dire que les rĂ©sultats de 2011 seront « catastrophiques », et mĂȘme les pires que la Tunisie ait jamais eus. Les statistiques le confirment. Entre le 1er janvier et le 10 septembre, le nombre de visiteurs Ă©trangers a chutĂ© de 36 %, les nuitĂ©es dans les hĂŽtels de 43 % et les recettes en devises de 41 % par rapport Ă  la mĂȘme pĂ©riode en 2010. Comme on se trouve Ă  la fin de la haute saison, ces chiffres donnent la tendance de l’annĂ©e entiĂšre.

Tourmente

La rĂ©volution tunisienne et celle de la Libye voisine en sont Ă©videmment la cause. Bien que le risque sĂ©curitaire soit quasi nul dans les zones balnĂ©aires, l’industrie hĂŽteliĂšre est plongĂ©e dans la tourmente. La dĂ©saffection des touristes europĂ©ens, mais aussi libyens et algĂ©riens, a entraĂźnĂ© la fermeture de 24 des 800 hĂŽtels que compte le pays. Les propriĂ©taires d’établissements haut de gamme (4 et 5 Ă©toiles), qui reprĂ©sentent un peu moins de 50 % du parc hĂŽtelier, sont dĂ©semparĂ©s. PrĂšs de la moitiĂ© d’entre eux avaient cru bien faire en louant leurs unitĂ©s Ă  des chaĂźnes internationales. Or, ces derniĂšres ont parfois pris prĂ©texte de la baisse d’activitĂ© en pĂ©riode creuse (de janvier Ă  mars) pour ne plus respecter leurs engagements contractuels. Ainsi, l’espagnol Vincci MĂ©diterranĂ©e a suspendu depuis le dĂ©but de l’annĂ©e le paiement de ses traites mensuelles et exige des propriĂ©taires qu’ils rĂ©visent leurs contrats de location Ă  la baisse. « Cela met en pĂ©ril notre entreprise et affecte Ă©galement les banques qui nous ont prĂȘtĂ© de l’argent, dĂ©plore Nouri Chaabane, propriĂ©taire de deux palaces Ă  Mahdia, dont l’un est louĂ© Ă  Vincci. C’est un coup dur pour l’économie nationale. »

La FĂ©dĂ©ration tunisienne de l’hĂŽtellerie (FTH) signale de son cĂŽtĂ© que les tour-opĂ©rateurs demandent eux aussi des rĂ©ductions de prix ainsi que la renĂ©gociation des contrats de gestion et de location des Ă©tablissements hĂŽteliers. Alors que la vente moyenne d’une nuitĂ©e en Tunisie serait de 15 euros, contre 40 euros pour le Maroc, ils veulent encore casser les prix. « Certaines offres sont mĂȘme dĂ©shonorantes, se plaint HĂ©di Hamdi, un spĂ©cialiste du tourisme. Un hĂŽtelier de Hammamet s’est mĂȘme vu exiger de vendre Ă  7 dinars [3,60 euros] la nuitĂ©e pour l’hiver prochain. »

 

 

Source: ”Jeune Afrique” Le 03-10-2011

Lien:http://www.jeuneafrique.com/Article/ARTJAJA2646p018.xml0/algerie-maroc-libye-commercetunisie-fini-les-vacances.html


LeĂŻla Ben Ali : une tentative de coup d’état pas SMS


 

Des rĂ©vĂ©lations aussi surprenantes qu’inattendues confirment la thĂšse du complot fomentĂ© par l’ex RĂ©gente de Carthage Ă  travers des SMS envoyĂ©s Ă  des complices en Tunisie afin qu’ils sĂšment le dĂ©sordre en Tunisie.

DĂ©cidĂ©ment, LeĂŻla Ben Ali, l’épouse de l’ancien chef d’Etat tunisien, n’en finit pas de faire parler d’elle en Tunisie. MĂȘme depuis son exil forcĂ© en Arabie Saoudite. Elle revient sur le devant de la scĂšne mĂ©diatico-politique pour une histoire de SMS qu’elle aurait envoyĂ© dans les semaines qui ont suivi la chute de la dictature afin de semer un vent de panique dans le pays. Le site tunisienKapitalisest revenu ce week-end sur cette affaire, apportant des Ă©lĂ©ments d’explication sur ce qui a longtemps Ă©tĂ© considĂ©rĂ© comme une rumeur. « La thĂšse du complot fomentĂ© par l’ex-couple prĂ©sidentiel avec la complicitĂ© de certains de ses obligĂ©s restĂ©s en Tunisie avait longtemps alimentĂ© les discussions dans le pays, sans que des preuves tangibles ne viennent les Ă©tayer, rappel Kapitalis. Les services de sĂ©curitĂ© avaient annoncĂ© l’arrestation d’individus distribuant des sommes d’argent Ă  des dĂ©linquants et les incitant Ă  semer l’anarchie dans plusieurs villes du pays (incendies, dĂ©gradations, destructions, agressions
), mais ils n’ont pas rĂ©vĂ©lĂ© les rĂ©sultats des enquĂȘtes menĂ©es ni l’identitĂ© des personnes arrĂȘtĂ©es ni leurs desseins ni leurs commanditaires. »

Un complot déjoué par erreur

Or, depuis et de façon tout Ă  fait inattendu, des rĂ©vĂ©lations sont venues prouver la vĂ©racitĂ© de ces faits. GrĂące Ă  un homme, Mohamed ChĂ©rif Jebali, tĂ©moin dans le procĂšs du policier Samir Feriani qui s’est tenu jeudi dernier. « Des SMS ont Ă©tĂ© envoyĂ©s Ă  des hommes d’affaires, des responsables politiques (qui sont aujourd’hui Ă  la tĂȘte de partis) et d’autres personnes pour qu’ils provoquent le dĂ©sordre et empĂȘchent la transition dĂ©mocratique », a avancĂ© Me Ben Amor, citĂ© par Kapitalis. Des enlĂšvements de personnalitĂ©s et des attentats faisaient Ă©galement partis du plan conçu par l’ex RĂ©gente de Carthage. Lequel a finalement Ă©chouĂ©, en raison d’une erreur de dĂ©butant : un SMS aurait Ă©tĂ© envoyĂ© par mĂ©garde Ă  un avocat qui a Ă©bruitĂ© l’affaire, la court-circuitant par la mĂȘme occasion. Une enquĂȘte est en cours.

Source: ”Afrik.com” Le 03-10-2011

Lien:http://www.afrik.com/article23821.html


Tunisie : forage positif pour Gulfsands Petroleum


 

Gulfsands Petroleum, la compagnie canadienne de gaz et de pĂ©trole vient d’annoncer l’identification d’un grand potentiel d’huile Ă  explorer dans le puits de Sidi-Dhaher 1. Le puits a Ă©tĂ© forĂ© Ă  une profondeur totale de 2,011 mĂštres.

Le groupe va s’attacher Ă  Ă©valuer la qualitĂ© et la teneur en hydrocarbures de plusieurs rĂ©servoirs potentiels rencontrĂ©s au sein de cette section forage La dĂ©couverte de l’huile est considĂ©rĂ©e comme un rĂ©sultat positif pour les perspectives du groupe qui tend Ă  renforcer davantage l’exploration dans le permis Chorbane. La sociĂ©tĂ© prĂ©voit maintenant de lancer un boĂźtier pour prĂ©server les biens acquis. Par la suite, le puits sera suspendu pour des tests de production. Le rĂ©sultat pourrait avoir un impact significatif sur l’entreprise qui s’attache Ă  la diversitĂ© de son portefeuille de projets en dĂ©pit de certains problĂšmes. En effet, le prix de l’action a Ă©tĂ© sous pression ces derniers temps, les investisseurs prudents quant Ă  Gulfsands. Ils s’inquiĂštent de la situation politique en Syrie, oĂč s’activent les grands groupes de production de Petroleum. Ces derniers ont Ă©tĂ© rĂ©ellement en expansion et ils fonctionnent bien.

Source: “Investir en Tunisie” Le =3-10-2011

Lien:http://www.investir-en-tunisie.net/index.php?option=com_content&view=article&id=11589


Tunisie/Exclusif : le bĂątonnier rompt le silence et accuse


Me Abderrazek Kilani tire la sonnette d’alarme sur l’état de la justice, et appelle instamment Ă  une purge du corps de la magistrature, afin de rompre avec les pratiques du rĂ©gime dĂ©chu et promouvoir une justice impartiale et indĂ©pendante. Le bĂątonnier de l’ordre des avocats, aux apparitions mĂ©diatiques rares, a Ă©tĂ© l’invitĂ© des rencontres politiques de Gnet. Il rĂ©pond sans ambages aux questions qui alimentent la controverse depuis le 14 janvier, dont ce dossier des juges corrompus que la justice traĂźne comme un boulet. « Aucune mesure sĂ©rieuse n’a Ă©tĂ© prise pour assainir le corps de la magistrature », regrette-t-il amer, tenant le gouvernement pour responsable, spĂ©cialement le ministĂšre de la Justice, et le ministre en personne. « Le gouvernement n’a rien fait et le ministĂšre n’a rien fait pour assainir la justice. Il est de mon devoir de tirer la sonnette d’alarme, mais aussi de dire que du cĂŽtĂ© des partis politiques, ce volet trĂšs important de l’assainissement du corps de la magistrature en vue d’une vĂ©ritable justice indĂ©pendante, n’a pas Ă©tĂ© au centre des prĂ©occupations des principaux partis politiques », souligne le bĂątonnier. RĂ©agissant Ă  l’appel du Juge Ahmed Rahmouni, prĂ©sident de l’association des magistrats, d’écarter 214 juges, il estime que la question ne se pose pas en nombre. « La question est de savoir si l’administration de la justice assume son rĂŽle ou pas, celle-ci est dotĂ©e d’une inspection. Il est malheureux et regrettable de constater que c’est la mĂȘme Ă©quipe de BĂ©chir Tekkari, qui occupe la position de l’inspection au sein du ministĂšre. Il est tout Ă  fait normal que rien n’a changĂ© et avec cette Ă©quipe, rien ne pourra changer ». Me Abderrazek Kilani se dit Ă©cƓurĂ© que cette mĂȘme Ă©quipe ait supervisĂ© le colloque international organisĂ© rĂ©cemment autour de la Cour pĂ©nale internationale. « La CPI est venue pour prĂ©senter sa principale action qui est celle de lutter contre l’impunitĂ©. Or, ceux qui faisaient la propagande du rĂ©gime Ben Ali, qui prĂ©paraient les textes anti-terroristes et touchant aux libertĂ©s, qui faisaient les discours de Leila ben Ali, ce sont ceux-lĂ  mĂȘmes les principaux organisateurs du colloque », regrette le bĂątonnier qui a fait part de son indignation au ministĂšre ainsi qu’aux coorganisateurs du colloque, en l’occurrence l’administration de la CPI. « J’ai refusĂ© le portefeuille de ministre de la Justice » Mais pourquoi tant de tergiversations et d’atermoiements en matiĂšre d’assainissement de la justice, qui en est le responsable, est-ce le ministre en personne ? « Il est certain qu’il en est le premier responsable, mais je pense qu’autour de lui, il y a d’autres responsables. Les plus proches collaborateurs qu’il a choisis l’ont mal orientĂ©, c’est ce qui fait que la situation est ce qu’elle est », regrette-t-il. « Si j’étais Ă  sa place, les choses auraient Ă©tĂ© trĂšs simples », dit le bĂątonnier qui a dĂ©clinĂ© le portefeuille de ministre de Justice. « On m’a proposĂ© de remplacer le ministre, j’ai eu un temps d’hĂ©sitation, et puis j’ai refusĂ©, car je ne pouvais pas agir en deux mois ». Le bĂątonnier se souvient le jour oĂč il a rencontrĂ© Mohamed Ghannouchi, alors PrĂ©sident par intĂ©rim, c’était le 15 janvier. « J’étais accompagnĂ© de mon conseil de l’ordre, et la premiĂšre chose sur laquelle nous avons insistĂ©, c’est qu’il faut l’assainir la justice. Car c’est elle qui constitue la garantie de toute dĂ©mocratie. Nous avons appelĂ© Ă  prendre des mesures urgentes, notamment de limoger ou de traduire devant le conseil de discipline les juges qui Ă©taient notoirement connus pour leur corruption. Les responsables au niveau de l’inspection avaient des registres oĂč sont inscrites les plaintes contre les avocats, ils auraient pu dĂ©marrer, Ă  partir de lĂ , l’opĂ©ration d’assainissement ».

« Si j’étais Ă  la place de Si Rahmouni, je serais allĂ© tout droit au but«  Le bĂątonnier ne partage pas la position du juge Rahmouni qui Ă©voque l’existence d’une liste des juges impliquĂ©s dans des affaires de corruption administrative, mais elle ne sera pas rendue publique, pour Ă©viter toute forme de diffamation. « On est dans une situation de rĂ©volution, la jeunesse a Ă©vincĂ© le premier responsable du pays, est-ce qu’on va hĂ©siter Ă  Ă©vincer ceux qui Ă©taient ses complices. Si j’étais Ă  la place de Si Rahmouni, je serais allĂ© tout droit au but, pour dire voilĂ  les corrompus, voilĂ  leurs dossiers, voilĂ  ce qu’il faut faire, il y en a ceux qui sont connus, ceux qui ne le sont pas ». Minimisant la portĂ©e des dĂ©saccords entre le syndicat et l’association des magistrats, Ă©tant entendu que « la justice ne concerne pas uniquement les magistrats, mais tout citoyen », le bĂątonnier aurait souhaitĂ© que les magistrats soient unis dans l’intĂ©rĂȘt du pays. Il regrette que les institutions des magistrats aient failli Ă  leur devoir de rĂ©serve. « Un magistrat qui se trouve sur les plateaux, donnant des dĂ©clarations, sort de sa rĂ©serve. Un magistrat doit ĂȘtre impartial, il ne doit pas se mĂȘler de politique », souligne-t-il, ajoutant : « on a l’impression que les magistrats confondent leur rĂŽle de syndicaliste avec leur devoir de rĂ©serve, et cela a terni l’image de la justice et de la magistrature ». Quid de l’état du barreau, ne compte-t-il pas, Ă  son tour, des avocats vĂ©reux et corrompus ? « Dans tous les corps de mĂ©tier, il y a des vĂ©reux et des corrompus », rĂ©torque le bĂątonnier, Ă©voquant des cycles de formation organisĂ©s pour les jeunes avocats pour leur inculquer les rĂšgles de dĂ©ontologie. Et les anciens corrompus ? « Lorsque je reçois le dossier d’un avocat corrompu, je veille Ă  ce qu’il soit traduit devant le conseil de discipline, l’essentiel est d’avoir les dossiers », dit-il, reconnaissant qu’un travail Ă©norme reste Ă  faire en la matiĂšre. Me Abderrazek Kilani s’insurge contre la commission d’investigation sur les affaires de corruption et de malversation d’Abdelfattah Omar. « La commission a parlĂ© de listes d’avocats impliquĂ©s avec l’ancien rĂ©gime, mais a refusĂ© de nous remettre le rapport. Nous en avons demandĂ© une copie au procureur, mais nous avons Ă©tĂ© déçus par son contenu, nous n’y avons rien trouvĂ© de concret sur le degrĂ© de corruption des avocats. Pendant la pĂ©riode 2000-2010, il n’y avait rien, c’est le vide. Me Belkhamssa, membre de la commission a lancĂ© des accusations sur la chaĂźne Hannibal contre les avocats », preuve que la commission dĂ©tient des preuves Ă  charge qu’elle refuse de transmettre dit-il en substance, ajoutant avoir envoyĂ© une lettre de rappel Ă  la commission avec un CD contenant les dĂ©clarations de Me Belkhamssa, mais la commission n’y a pas donnĂ© suite. Revenant sur un sujet non moins controversĂ©, celui de l’adoption du dĂ©cret-loi organisant la profession d’avocat, Me Abderrazek Kilani s’explique : « il y avait des mesures urgentes Ă  prendre pour que l’institution du barreau ne s’effondre pas.Si le texte n’était pas intervenu, la caisse de retraite et de prĂ©voyance des avocats aurait pu s’effondrer dans peu de temps ». Le bĂątonnier dit avoir plaidĂ© pour une justice transitionnelle dĂšs le dĂ©part auprĂšs de Mohamed Ghannouchi. « L’avantage de la justice transitionnelle est de ne pas laisser les gens dans l’attente. Il y a des personnes qui occupent des postes trĂšs importants de responsabilitĂ© aussi bien au niveau de la justice qu’au niveau de la sĂ©curitĂ© et du ministĂšre de l’IntĂ©rieur. Elles demeurent toujours sous le coup d’une menace d’ĂȘtre un jour appelĂ©es Ă  rendre compte de ce qu’elles ont fait lorsqu’elles Ă©taient sous les ordres de Ben Ali. Il faut tourner cette page dĂ©finitivement et la justice sert justement Ă  cela. Malheureusement, ça n’a pas Ă©tĂ© fait ». Avec la nouvelle configuration politique, le bĂątonnier prĂ©dit un barreau de moins en moins politisĂ©. MĂȘme s’il « demeure toujours le rempart pour dĂ©fendre la dĂ©mocratie et les libertĂ©s ». InterrogĂ© sur ses aspirations politiques, et s’il acceptait un portefeuille de ministre au lendemain des Ă©lections, il rĂ©torque avec diplomatie : « pour le moment je suis bĂątonnier, j’ai une responsabilitĂ© Ă  l’égard de mes confrĂšres. Quand ils m’ont Ă©lu, c’était pour dĂ©fendre leurs intĂ©rĂȘts pas pour devenir ministre. Il est vrai qu’une partie de la mission pour laquelle j’étais Ă©lu a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©e. Si demain j’étais appelĂ© Ă  exercer des fonctions autres que bĂątonnier au service de mon pays, je crois que mes confrĂšres seraient fiers que leur bĂątonnier assume cette mission.

Source: “GlobalNet” Le 03-10-2011

Lien:http://www.gnet.tn/temps-fort/tunisie/exclusif-le-batonnier-sort-de-son-silence-et-accuse-video/id-menu-325.html


Tunisie : Médias de Ben Ali, une plaie encore ouverte!


 

Par Thameur Mekki

Le nouveau cadre juridique et institutionnel, l’Ă©quitĂ© entre mĂ©dias de Zaba et les nouveaux nĂ©s dans le partage de la pub publique et des ondes ainsi que la nĂ©cessitĂ© de la rupture et ses outils, autant de questions dĂ©licates traitĂ©s durant les ateliers stratĂ©giques du TMG de l’IFEX.

Mis Ă  part le workshop portant sur le dĂ©mantĂšlement de la censure du net, deux autres ateliers se sont tenus, le 27 et le 28 septembre, dans le cadre du Tunisia Monitoring Group (TMG) de l’International Freedom of Expression Exchange (IFEX).

Comment panser la plaie ?

Le nouveau cadre juridique et institutionnel des mĂ©dias et le dĂ©veloppement de mĂ©dias audiovisuels libres, indĂ©pendants et pluralistes, tel est le sujet du premier atelier. Il a Ă©tĂ© animĂ© par de l’organisation non-gouvernementale internationale Article 19, l’Association mondiale des radiodiffuseurs communautaires (AMARC), le Centre de Tunis pour la libertĂ© de presse et le Syndicat tunisien des radios libres (STRL).

Les participants dans cet atelier ont insistĂ©, Ă  l’unanimitĂ©, sur la nĂ©cessitĂ© de garanties constitutionnelles pour la libertĂ© d’expression. D’ailleurs, ils ont longuement discutĂ© l’urgence de l’instauration d’une haute autoritĂ© de rĂ©gulation pour le secteur. Les compĂ©tences de cette nouvelle structure, son rapport avec la sociĂ©tĂ© civile et les organismes de gouvernance ainsi que la procĂ©dure de nomination de ses membres, autant de questions dĂ©licates Ă©taient au cƓur des travaux de cet atelier.

Les acteurs concernĂ©s rĂ©unis ont Ă©galement relevĂ© la nĂ©cessitĂ© de la rupture avec l’ancien systĂšme mĂ©diatique ainsi que la difficultĂ© de la crĂ©ation de nouveaux mĂ©dias dans le climat actuel. Ils ont prĂ©cisĂ© que le monopole de l’Office National de la TĂ©lĂ©diffusion figure parmi les plus importants obstacles face Ă  l’Ă©mergence de mĂ©dias alternatifs. De sa part, le journaliste militant,

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