C.R.L.D.H. Tunisie: Bassin minier 2008-2010 Le dossier n’est pas clos Sihem Ben sedrine: Adresse au patron des services spéciaux et à son adjoint, le Ministre de la propaganda – Votre acharnement nous honore Khémaïs Chammari: Lettre ouverte à Salah Zeghidi l’ami d’antan Une crise de sens … et de bon sens Noureddine CHAFAI: Une loi qui tombe à pic! GlobalNet: Célibat en Tunisie, la cote d’alerte AFP: Le Hamas n’est pas un groupe terroriste, déclare le Premier ministre turc ATS: Proche-Orient: un cargo fait route vers Gaza – Israël en alerte Le parti vert américain condamne l’attaque meurtrière d’Israël sur la flottille de la paix pour Gaza et demande la fin de l’aide américaine à Israël Mizaanoun: «Israéliens » et continuité de la vie sont incompatibles Le Temps Suisse: Anouar Gharbi «J’ai de la sympathie pour la résistance» AFP: Afghanistan: la jirga veut une commission pour négocier avec les talibans
AFP: Nigeria: 163 personnes mortes d’empoisonnement au plomb dans des mines d’or
C.R.L.D.H. Tunisie
اللجنة من أجل احترام الحريات وحقوق الإنسان في تونس
Comité pour le Respect des Libertés et des Droits de l’Homme en Tunisie
membre du Réseau Euro-méditerranéen des Droits de l’Homme
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FLASH –INFO
Bassin minier
2008-2010
Le dossier n’est pas clos
● Moudhafer Labidi, ancien détenu de l’affaire de Redeyef, arbitrairement empêché de quitter La Tunisie.
● Dans le bassin minier, le harcèlement et les tracasseries se poursuivent.
● Confirmation en appel des condamnations à la suite du mouvement social de protestation de La Skhira.
● La délégation Syndicale (CGT- CFDT- SGEN-CFDT – FSU et Solidaires) à Gafsa-Redeyef : une solidarité toujours d’actualité
Nous venons d’apprendre que les autorités tunisiennes ont interdit ce matin, 4 juin 2010, au jeune Moudhafar Labidi , ancien détenu du mouvement de protestation sociale de Redeyef et fils de Bechir Labidi, un des leaders du mouvement, de quitter la Tunisie vers la France où il devait participer, en compagnie de sa mère Mme Leila Khaled Labidi (1) , une des figures de proue du mouvement de solidarité, à une série de réunions publiques en solidarité avec les populations du bassin minier de Gafsa à Marseille, Aix, Nantes et Paris (Meeting du Collectif Maghreb Solidartié qui aura lieu le10 juin 2010 à 18h à la Bourse de Travail de Paris).
Moudhaffer Labidi n’a pas pu embarquer sue le vol de Tunis – Marseille de ce matin. De son coté, et en solidarité avec son fils, Mme Leila Khaled Labidi a refusé de partir seule pour Marseille.
Rappelons que Moudhaffer Labidi, avait été condamné à 6 ans de prison lors du procès qui a suivi la répression du mouvement de protestation sociale du bassin minier de Gafsa. Il lui a été interdit de reprendre ses études à l’université après sa libération conditionnelle. Le cas de Moudhaffer et celui de centaines de jeunes en butte au déni de leurs droits illustrent à quel point la campagne gouvernementale d’instrumentalisation du thème de la promotion de la jeunesse est sujette à caution.
Cette nouvelle mesure arbitraire confirme bien, en tous cas, que le dossier de la répression dans le bassin minier n’est pas clos, les syndicalistes et les militants condamnés n’ayant toujours pas recouvré leurs droits et notamment leur réintégration professionnelle.
Dans le même temps la confirmation en appel de la peine de 4 ans de prison ferme à l’encontre du Jeune Hassen Ben Abdallah et l’état de santé du journaliste Fahem Boukaddous, continuent à inspirer des inquiétudes en attendant la prochaine comparution devant justice de ce dernier qui a été condamné en première instance à quatre ans de prison. Les condamnations par contumace, dont celle de l’ex président de la FTCR Mouhieddine Cherbib (deux ans), sont toujours au point mort.
Dans un bulletin d’alerte, le comité national de soutien aux populations du bassin minier a, par ailleurs, annoncé le 3 juin l’interpellation de Mohamed Kleifi, propriétaire d’un café à Redeyef sous l’accusation « d’atteinte au prestige de l’Etat et de ses symboles » via l’internet.
Confirmation en appel des condamnations à la suite du mouvement social de protestation de La Skhira.
Enfin, les jeunes inculpés à la suite du mouvement de protestation social du terminal pétrolier de La Skhira (sud est) au mois de Mars 2010, ont vu leurs peines à quatre mois de prison ferme confirmées en appel. Ils ont été libérés au terme de leur peine mais ils continuent à être en butte à des mesures de limitation de leurs droits civils et professionnels.
Le CRLDHT dénonce cet arbitraire policier qui frappe au quotidien les militants, les syndicalistes et les populations du bassin minier et il en appelle au renforcement de la campagne de solidarité nationale et internationale à leur égard.
Le CRLDHT exige la libération de tous les prisonniers, l’arrêt des poursuites contre Fahem Boukaddous, Maher Fajraoui et Mouhieddine Cherbib, condamnés par contumace et la réintégration des anciens détenus à leurs postes de travail.
Le CRLDHT salue la mémoire d’Abdel Khalek Amaidi, Hichem Ben Jeddou etHafnaoui Maghzaoui, tués pendant le Mouvement du Bassin minier.
Le CRLDHT salue la délégation syndicale (CGT– CFDT– SGEN–CFDT-FSU etSolidaires) qui s’est rendue dernièrement à Redeyef (17 – 19 Mai 2010) à la rencontre de la population de la région et des familles des morts et des détenus, manifestant ainsi leur solidarité sans faille avec les victimes de la répression. (Ci-joint le communiqué de la délégation)
Paris le 4 Juin 2010.
(1) Madame Leila Khaled LABIDI, témoigne dans le film ” Redyef le combat de la dignité” .
DVD diffusé par le CRLDHT sera projeté le 10 Juin 2010.
CGT- CFDT- SGEN CFDT – FSU – Solidaires
Gafsa-Redeyef : une solidarité toujours d’actualité
Trois ans après le début du mouvement social pacifique de Redeyef près de Gafsa en Tunisie, rien n’est réglé. A la répression violente entraînant trois décès se sont ajoutés un déchaînement judiciaire et les condamnations de plusieurs dizaines de personnes à des peines allant jusqu’à plusieurs années de prison, transformant l’action militante en délit.
Comme lors des différentes étapes de la procédure judiciaire, une délégation intersyndicale française (1) s’est rendue en Tunisie du 17 au 20 mai. Elle a rencontré à Redeyef les familles des tués ainsi que les condamnés ayant bénéficié d’une libération conditionnelle en novembre 2009. Les syndicalistes français ont été reçus à Redeyef par l’Union locale de l’UGTT. Ils ont rencontré les syndicats de l’enseignement, les avocats et des organisations de la société civile.
Après plus de 18 mois de prison où les condamnés ont subi mauvais traitements et tortures, cette libération est insuffisante. Elle ne lève pas les condamnations, y compris par contumace, et les anciens détenus peuvent retourner en prison à tout moment. Deux d’entre eux sont actuellement incarcérés. Un nouveau procès est prévu le 22 juin. Le régime poursuit son acharnement. Aucun des ex-prisonniers n‘a retrouvé un emploi. Ils font l’objet ainsi que leurs familles d’une surveillance constante et de harcèlements quotidiens.
Le mouvement social de Redeyef est né d’un refus de la pauvreté, du chômage et de la corruption dans cette région d’exploitation de phosphate où le taux de chômage des jeunes dépasse les 60% (beaucoup sont diplômés de l’enseignement supérieur).
Il est de la mission du mouvement syndical international de défendre le respect des droits sociaux fondamentaux, dont celui d’un emploi décent. C’est pourquoi le collectif des syndicats français, soutient le combat de l’UGTT et de la société civile pour une amnistie générale qui permettra aux condamnés la réintégration dans leurs droits et leur emploi. Elle soutient également les propositions visant à un développement de la région permettant de fournir des emplois décents et pérennes.
Tunis, le 20 mai 2010
Contacts des membres de la délégation :
CFDT : Philippe Réau preau@cfdt.fr + 33 6 48 36 03 93
SGEN-CFDT : Michel Debon mdebon@free.fr + 33 6 85 91 83 75
CGT : Jean-François Courbe jf.courbe@cgt.fr + 33 6 76 49 00 17
FSU : Corinne Vialle corinne.vialle@snuipp.fr + 33 6 09 80 46 04
Solidaires : Alain Baron baron@rezisti.org + 33 6 78 78 82 28
Sihem Ben sedrine
La nouvelle de l’adoption du projet de loi qui sanctionne l’atteinte à la sécurité économique de la Tunisie m’a transportée de joie; Des illusions m’envahirent l’espace de courts instants: enfin, l’Etat tunisien va protéger l’économie de notre pays des rapaces qui l’ont mise à sac, sapant les chances des générations futures. Enfin, les autorités se sont décidées à mettre le holà à l’utilisation abusive du pouvoir à des fins d’enrichissement illicite des potentats et de leurs proches.
Mais la campagne hystérique qui a tenu lieu d’exposé des motifs, m’a brutalement rappelée à la triste réalité. L’amendement proposé, s’est avéré destiné à réduire au silence les voix qui s’élèvent contre le pillage des biens publics et à protéger les faussaires.
Le recours à un tel genre de loi scélérate qu’on ne retrouve qu’en Corée du Nord, est en soi un aveu d’échec de votre machine de propagande qui s’essouffle. Il ne vous reste plus que vos hordes déchaînées et la calomnie, l’arme des lâches.
J’ai décidé aujourd’hui de vous infliger la vérité, plus terrible encore que vos calomnies, elle sera ma première et dernière réponse à votre imposture.
Gouverner par la salissure
Hitler avançait souvent la devise «je pourrirai tout», qui résumait sa méthode pour dominer les sociétés conquises par la force. Il semble que vous l’ayez faite vôtre.
Vos services sont revenus à leur exercice favori, la salissure des dissidents. Dès le départ, vous avez dénié à tout citoyen, armé de ses seules convictions, le droit de ne pas partager vos choix et de le faire savoir. Fuyant vaillamment la confrontation des idées, vous avez donné libre cours à votre prédilection pour les procédés avilissants infligés à vos contradicteurs dont vous avez fait un mode de gouvernement.
Vous avez fait de l’atteinte à l’honneur de vos opposants par des vidéomontages, photos truquées, écrits pornographiques étalés sur vos journaux de caniveau, la marque distinctive de votre régime. Ces «œuvres d’art» inaltérables exposent votre fonds de valeurs limité à une pathologie de dépravés sexuels et révèlent tout autant une foi très ébranlée en votre propre capacité de persuasion.
Plus encore qu’un mépris pour le monde intellectuel, cela témoigne, surtout, du peu d’estime que vous vous portez. La haine que vous nourrissez pour la vie et la liberté enlaidit tout ce sur quoi votre regard se porte et vous empêche d’apprécier la beauté.
Ce besoin constant de ravaler la façade de votre régime en ruines en affichant de fausses performances, témoigne du fait que votre image réelle vous insupporte et vous êtes incapable de vous regarder dans un miroir.
Vous rejetez la responsabilité de votre laideur sur tous ceux que la Tunisie compte de valeureux et qui sont la fierté de notre pays; vous déversez alors votre fange sur les Kamel Jendoubi, Khemaies Chamari, Souhayr Belhassen, Khedija Cherif, Moncef Marzouki, Sana Ben Achour, Radhia Nasraoui, Naziha Rjiba, Ahmed Ounaies, Mohamed Abbou, Taoufik Ben Brik, Slim Bagga, Raouf Ayadi, Mokhtar Trifi, Hamma Hammami, Omar Mestiri et tant d’autres encore.
La valeur de ces éminentes figures de la Tunisie libre est reconnue au-delà de nos frontières et nombre d’entre eux sont portés à la tête de prestigieuses organisations internationales, comme Souhayr Benhassen, présidente de la FIDH ou Kamel Jendoubi, président du réseau Euromed que vous avez privé de passeport et l’empêchant de pleurer son père sur son tombeau. Même d’anciens hauts responsables de cet Etat que vous prétendez servir, n’ont pas été épargnés par votre obsession de tout salir.
Vous avez poussé l’impudence jusqu’à vous attaquer de façon abjecte à Om Zied, une écrivaine qui a plus de fans en Tunisie et ailleurs que toutes vos stars de la politique et du showbiz réunis. Votre lamentable description de sa prétendue «laideur» et «vieillesse» ne peut atteindre son beau sourire de Joconde, ni le charme qu’elle diffuse lorsqu’elle prend la parole; une parole vraie qui dénude votre dictature hideuse. Une parole qui va droit aux cœurs et aux esprits sans recourir au fard. Une parole vraie qui éclipse toutes celles que vous soudoyez en dilapidant les fonds publics par dizaines de millions de dinars pour maquiller votre image.
Ces pauvres hères que vous exhibez
Pourtant, il y a quelques mois, vous sembliez innover avec la mise en avant de quelques uns de nos anciens collaborateurs pitoyablement exhibés aux fins de révéler une prétendue face cachée.
Vous en aviez tant fait pour nous dénigrer et attenter à la réputation des militants de Kalima et du CNLT que vous aviez épuisé la marge de crédibilité nécessaire à toute entreprise de désinformation; Car cette tâche requiert une subtilité et un art dans le dosage du mensonge par rapport à la vérité que vous ne possédez même pas; Vous avez ainsi fait preuve de médiocrité jusque dans l’imposture; c’est pourquoi je vous invite à prendre quelques leçons chez les experts de l’ex-Union soviétique.
Vous avez, en effet, habilement réussi, appuyés sur les formidables moyens qu’offre la puissance publique, à infiltrer nos cercles proches, y plaçant vos agents pour des périodes plus ou moins longues. La thèse reprenait les litanies ressassées jusqu’à la corde d’un engagement destiné à servir un enrichissement personnel, d’une quête effrénée pour la célébrité ou la soif de pouvoir.
Votre dépit se manifeste, cependant, à travers tous les actes de cette mauvaise comédie. C’est ainsi que nous sommes pris à partie, pêle-mêle, pour notre influence, nos prestations télévisuelles, nos écrits, les distinctions internationales reçues, notre aptitude à nous déplacer à l’étranger et à y séjourner et même nos sourires et une «éternelle jeunesse»!
Les «révélations», «poignantes et sincères», avaient de quoi abuser un public crédule, à la conscience émoussée, lecteur de Alhadath, Likolennas, Assarih, Echourouk, Al Moulahidh et autres torchons financés par vos services; cependant, l’écrasante majorité des Tunisiens, perspicaces et dotés de bon sens, ont vite décelé les erreurs de casting hilarantes.
Ainsi, de pauvres hères se plaignant d’avoir été «exploités et payés pour un salaire de misère» (tout en jurant la main sur le cœur ne rechercher que l’engagement militant), s’offrent des tournées de princes à l’étranger et impriment leur «littérature» à des tirages gigantesques (à compte d’auteurs n’est-ce pas?). Ces représentants d’une jeunesse aux conditions sociales difficiles, s’affichent en costume-cravate, tenue de rigueur des milieux qu’ils prétendent représenter!
A qui bénéficient les financements suspects?
Les observateurs avisés n’ont pas manqué de relever ces contradictions flagrantes qui ont fait tourner votre mayonnaise. Comment faire passer le Conseil National pour les Libertés en Tunisie, votre bête noire depuis douze ans, pour une «institution virtuelle qui n’existe pas dans la réalité» et prétendre que ses permanents y ont été soumis à des cadences de travail infernales durant huit années, souvent obligés à des heures supplémentaires?
Des diplômés maltraités et humiliés, mais affirmant avoir été souvent délégués à l’étranger pour y représenter l’institution. Des responsables absents du pays mais pouvant exercer un harcèlement constant!
On considère les organisations internationales des droits de l’homme comme «suspectes», mais on les sollicite pour faire la lumière sur le bien fondé des projets qu’elles financement. Des «militants» prétendant s’être engagés dans le CNLT et Radio kalima, mais s’offusquant d’avoir été impliqués dans leurs activités «illégales»!
Les grosses ficelles dominent le scénario. Partis pour mettre en cause notre «cupidité», vous vous retrouvez à pointer «l’exagération de la réalité», sa «déformation», nos communiqués «agressifs», notre «négation des progrès accomplis» ou l’éternelle «politisation» des droits de l’homme et à stigmatiser la logique de soutien des organisations internationales et la «confrontation avec le pouvoir». Surtout, vous tenez à nous dénier tout droit de «dénoncer les questions de malversations financières».
Vos faussaires, trop sûrs de leur affaire, pensaient disposer de quelques pièces maitresses dûment maquillées et refilées à ces acteurs d’un jour, vite embrouillés dans les données: incluant une somme de 89.000$ dans un budget annuel de 30.000$, après avoir claironné précédemment que celui-ci se montait à 1 million d’euros. Il leur a échappé qu’il était peu vraisemblable d’imputer un salaire de 18.000$ sur un budget global de 30.000$, violation des normes les plus élémentaires de gestion financière.
Ils ont également imputé un financement de 57 870 USD versés par une autre «partie suspecte», le PIDC, qui n’est autre que le programme de l’UNESCO dédié aux médias pluriels. Radio Kalima a effectivement soumis un projet d’un montant de 57 870 USD à ce programme qui avait été approuvé par les experts du département communication ; en fin de parcours, il a été soumis pour approbation à un conseil formé des Etats où siège évidemment la Tunisie. Le représentant tunisien a opposé son veto à une subvention à Radio Kalima, celle-ci a été en conséquence refusée et le projet non abouti.
Vos services se sont rabattus sur des faux fabriqués à partir de données subtilisées de nos ordinateurs portables lors de la glorieuse agression menée par vos dizaines d’agents, le 3 mars 2008, au port de La Goulette. Enfin, tout cela nous laisse assez loin du million d’euros annuels.Ces manipulations peuvent toujours impressionner un public non averti, mais qui portera crédit à l’affirmation grotesque de l’association des israéliens au Groupe arabe sur l’observation des médias en période électorale? Ou à celle, loufoque, qui nous attribue le soutien de l’USAID, du MEPI ou de la NED? Nous vous défions d’apporter ne serait que l’ombre d’une preuve de tels financements.
Vous savez pertinemment que notre indépendance est inaliénable et que nous n’accepterons jamais de partenariat avec des parties qui ne partagent pas avec nous un socle de valeurs. Par contre nous nous permettons de relever que VOS associations satellitaires ont reçu et continuent de recevoir des fonds non seulement de ces organismes que vous qualifiez de «suspects», mais encore du Pentagone, c’est-à-dire de l’armée américaine depuis 2004, en pleine occupation de l’Iraq, comme l’UNFT ou BASMA, dirigée par Leila Ben Ali qui non seulement dilapide l’argent public, mais encore construit les luxueux locaux de son Club sur des terrains appartenant au patrimoine archéologique classé par l’UNESCO.
Nous avons nos partenaires et vous avez les vôtres
Ce qui vous insupporte, en fait, c’est que ces défenseurs aient mis en échec votre dispositif d’étranglement et d’avoir constitué une référence crédible à l’échelle nationale et internationale.
Le CNLT -dont l’existence «virtuelle» vous cause bien des tracas- a produit un contre rapport au Comité des droits de l’homme de l’ONU qui a servi de base à de sévères critiques sur les violations des droits humains en mars 2008, ainsi qu’un autre rapport de suivi en juillet 2009; Il a fait de la lutte contre la torture sa priorité; il a réalisé un documentaire sur la torture pratiquée par vos services; il a dressé une liste de tortionnaires que vous protégez; il a produit des éléments qui ont contribué à faire condamner à Strasbourg votre subordonné Khaled Ben Saïd (huit ans de prison par contumace) ; Il se trouve que nous pensons que les victimes de la torture sont plus tunisiennes que leurs bourreaux et que le devoir patriotique exige d’assurer leur protection, même si dans votre dictionnaire, cela s’appelle «trahison».
Le CNLT a également produit, en collaboration avec d’autres ONG indépendantes, un rapport d’observation des médias durant les élections d’octobre dernier qui a mis a nu votre monopole sur les medias(97,14% de l’espace alloué à votre campagne); il a dénoncé vos abus auprès des institutions régionales (Union Africaine, Union européenne) ainsi que dans les pays européens. Il travaille en étroite collaboration avec les ONG internationales (comme la FIDH, le REMDH, OMCT, RSF, AI, Frontline, IFEX…) afin de promouvoir les droits humains. Il est vrai que le tableau de vos performances qu’il présente n’est pas très attrayant et c’est ce qui vous irrite le plus et que vous appelez «atteinte à l’image du pays».
Nous vous répondons que c’est vous qui salissez l’image du pays; c’est la fraude électorale massive, dont vous êtes devenus la référence mondiale, qui fait honte à nos citoyens et sape notre image. Votre censure bâillonne les ressources intellectuelles de notre société et vos médias de propagande sont une insulte à l’intelligence des Tunisiens. Déchirer le voile opaque qui couvre les activités véreuses de vos proches contribue à l’intégrité de l’économie nationale.
Vous avez vos partenaires étrangers auxquels vous allouez une part de nos précieuses ressources en devises, soustraites aux besoins les plus pressants de nos jeunes diplômés chômeurs. Vous achetez à des tarifs prohibitifs des officines de lobbying pour farder votre image. Ces parties partagent avec vous l’objectif de maintenir notre peuple dans l’arriération et sous tutelle. Ils développent des conceptions postcoloniales prétendant que les régimes autoritaires sont les seuls qui conviennent à nos sociétés arabes qu’ils jugent indignes d’élections honnêtes, de presse libre ou de justice indépendante.
Est-ce notre jugement qui vous fait tant peur?
Nous n’avons face à votre puissance régalienne que notre autorité morale. C’est vous qui tenez en main tous les centres de décision, qui disposez sans contrôle des ressources publiques, qui accordez les marchés et les licences, signez les accords, privatisez les entreprises publiques, déclassez les terrains protégés. C’est vous qui donnez le feu vert pour que les marchandises non aurorisées entrent et sortent sans contrôle des services de douane. C’est vous qui contractez les prêts, hypothéquez nos biens et vous soumettez aux diktats des institutions financières internationales… est-ce notre jugement qui vous fait tant peur ?
Depuis plus de vingt ans vous avez systématiquement détruit nos sources de revenus pour tenter, vainement, de nous faire renoncer à notre engagement. Vous en avez tiré une certitude que nous ne sommes pas faits de la même argile. En 2006, à la suite de nos écrits sur la célèbre affaire des bateaux de luxe volés en Europe -acte hautement patriotique- vous avez réagi en initiant des représailles fiscales contre nous. Un des agents chargés d’imposer ces sanctions, désorienté de ne rien trouver à se mettre sous la dent (ni maison, ni voiture, ni compte en banque…), s’était exclamé: «comment arrivez-vous à survivre?»
Oui, nous survivons depuis onze ans grâce à Dieu et à la solidarité. On ne s’est pas enrichis, car cela ne fait toujours pas partie de nos priorités. Nous n’avons rien à cacher. Nous sommes disposés à nous présenter devant un jury d’honneur pour répondre à vos accusations malhonnêtes, bien que n’ayant jamais eu aucun rapport avec l’argent public.
Vous vous êtes engagés, il y a vingt deux ans, à publier un état du patrimoine des détenteurs de responsabilités publiques. Comme vous tenez toujours parole, je vous demande de publier le vôtre et celui de vos proches, à l’heure actuelle et ce qu’il était il y a vingt deux ans.
Puisque la transparence est votre souci, auriez-vous le courage de publier les comptes du 2626, les rapports de la Cour des comptes, le rapport financier du RCD, celui de l’association de bienfaisance Besma, les conditions de cession des sociétés publiques?
Je suis certaine que vous n’aurez aucun inconvénient à faire toute la lumière sur l’acquisition des propriétés nouvellement acquises par vos proches, dont la construction gigantesque de Sidi Bou Saïd, contigüe au château d’eau de la SONEDE; Vous ne rechignerez certainement pas à rendre publiques les conditions de privatisation de la société Ennakl, la cession des actions de l’Etat dans la société Nestlé Tunisie. Enfin, les conditions d’attribution de la téléphonie à Orange? Et vous n’aurez aucune gêne à montrer que vos proches s’acquittent convenablement de leurs redevances fiscales.
Loyauté à la Tunisie, pas à votre régime
La Trahison de la Tunisie que vos mercenaires de la plume reprennent comme une litanie, c’est exactement ce que nous nous vous reprochons!
Lorsque nous dénonçons les injustices sociales, le clientélisme de votre parti, la corruption, la torture, le pillage des biens publics, les passe-droits, les violations des droits des citoyens, le chantage au passeport….etc, c’est précisément parce que nous avons une toute autre idée de la République et que nous ne nous résignons pas à la voir partir en lambeaux en toute impunité.
C’est par fidélité à la Tunisie que tous ces défenseurs vous combattent ; c’est pour restaurer ses acquis et ses valeurs qu’ils exposent leur liberté, leur sécurité et leurs biens à la rapacité de votre machine policière.
Notre loyauté va à cette Tunisie que nous aimons et défendrons sans répit, pas à votre régime qui l’a prise en otage et pillée.
Enfin, sachez que votre acharnement nous honore. Votre courroux nous stimule et nous rassure sur la validité de nos choix. Vous pouvez promulguer vos lois liberticides, installer vos tribunaux d’inquisition et dresser vos potences, nous poursuivrons notre chemin avec la même sérénité et la même foi en la justesse de notre cause; quant à vos hyènes hystériques et leurs calomnies, on ne les élèvera jamais au-dessus de notre dédain.
Sihem Bensedrine
Par Khémaïs Chammari Je viens de lire sur « Tunisnews », un site qui te donne – je le sais – de l’urticaire, ta réponse ahurissante à la question qui t’a été posée par Slaheddine Jourchi.
Il l’a fait, non en sa qualité d’intervenant politique et de membre du Comité Directeur de la Ligue Tunisienne de Défense des droits de l’homme (LTDH), mais en tant que journaliste dont la compétence professionnelle et l’intégrité n’autorise aucun doute quant à la véracité des propos qui te sont prêtés et qui ont été rendus publics par « Swiss info ».
Dans l’article publié, en ligne sur ce site, Slaheddine Jourchi a posé la même question à toi, à moi-même, à l’un des principaux propagandistes de l’Etat-RCD et à Zyad Doulatli, ex prisonnier politique du mouvement islamiste « An-Nahdha » interdit en Tunisie.
« Quelles sont, selon vous, les raisons qui incitent les démocrates et les défenseurs des droits humains à mettre à profit les pressions extérieures afin d’élargir le champ des libertés et d’imposer un certain nombre de réformes politiques dans leurs pays ».
Ne me faisant aucune illusion sur un improbable démenti de ta part, je voudrais te dire combien je suis consterné par tes commentaires qui confirment malheureusement le caractère inexorable de la crise de sens dans laquelle tu te débats depuis quelques années. Et, par delà la rhétorique archéo-dogmatique à laquelle tu t’accroches, cela se traduit, aujourd’hui, par une véritable crise … de bon sens.
Ainsi donc, dans une sorte de « coming out » à la fois pathétique et dérisoire, tu révèles aux lecteurs de « Swiss Info », qu’il est temps – à tes yeux- de voir « tout le monde (sauf toi, bien entendu, qui a toujours cru détenir la vérité absolue) revenir aux fondamentaux afin de mettre un terme à la grave dérive provoquée par les dérapages successifs de ces toutes dernières années ».
Evoquant, de façon à la fois injuste et d’une inqualifiable perfidie, ceux qui déplacent « le combat pour la réalisation de la démocratie et le respect des droits de l’homme en Tunisie, du terrain national à la scène européenne et internationale, avec une prédilection particulière pour les coulisses des institutions, des gouvernements et des parlements étrangers » ; tu illustres ton réquisitoire par l’aveu de « la grande gêne que tu éprouves à la suite de la libération d’un prisonnier politique grâce aux interventions d’un ambassadeur européen de tel ou tel pays, ou lorsqu’un parti politique tunisien obtient le visa légal grâce à l’intermédiation de tel parti ou de tel Etat européen ».
A partir de là, l’exercice de science fiction et de contorsions intellectuelles auquel tu te livres dans ces vingt lignes d’anthologie calomniatrice et délatrice est pour le moins affligeant.
Slaheddine Jourchi en a été consterné au point de constater que, paradoxalement, « le chroniqueur politique Borhane Bssaïess [propagandiste à l’Agence Tunisienne de Communication Extérieure de l’Etat-RCD (ndlr)] se trouve en accord avec Salah Zeghidi » !!
Je n’aurai pas la cruauté de te rappeler, par le menu, les soutiens « extérieurs » dont a bénéficié en 1978-1979 le « Collectif du 26 janvier » de solidarité avec l’UGTT dont j’ai été en France l’un des animateurs et dont tu as été l’un des principaux partenaires syndicalistes à Tunis. Tout comme je n’aurai pas l’extrême cruauté de te rappeler , a contrario, tes réticences lors de la campagne en faveur des insurgés de Gafsa condamnés à mort par pendaison en 1980 ou lors de la campagne de la LTDH en 1985 pour réclamer – et obtenir – la grâce pour les dix jeunes émeutiers de la « révolte du pain ».
Je sais, par avance, que tu ne manqueras pas de me rappeler, de ton côté et à défaut d’autre argument, le choix que j’ai fait, durant deux années et demie à partir de la fin 1992, de tenter le pari de l’infléchissement de l’intérieur du système de ce même « Etat-RCD ». Cela s’est traduit par mon éphémère passage au Parlement de 1994 à 1996. Ce que tu n’évoqueras sans doute pas c’est l’autocritique que j’ai eu à faire en 1997 sur cet épisode et sur son épilogue carcéral que j’ai vécus amèrement.
Mais, bardé dans tes certitudes d’un autre temps as-tu jamais compris, au-delà des simulacres staliniens, la valeur éthique et le coût humain et politique d’une véritable autocritique ?
J’avais décidé de ne pas répondre à la campagne hystérique déclenchée depuis la mi mai contre Kamel Jendoubi, Sihem Bensédrine, Maya Jribi, Néjib Chebbi, Mongi Ellouze, Rachid Khechana, Omar Mestiri et moi-même à la veille et au lendemain de l’adoption en conseil des ministres de l’amendement scélérat et liberticide fondé sur l’amalgame et criminalisant, au titre de l’atteinte aux intérêts économiques du pays, ceux et celles d’entre nous qui ont affirmé haut et fort – et non en coulisses – leurs critiques à l’égard de la politique gouvernementale. J’ai estimé, en effet, qu’à ce niveau d’ignominie, il était vain de répondre aux Jeridi, Mouadda, Ben Abdallah, Ben Saad et consorts.
Tu as, malheureusement, cru bon de t’essayer à « hurler avec les loups » tout en éludant le débat de fond sur ce projet de loi « fait sur mesure » et surtout en faisant fi, au-delà de nos divergences et de nos déchirures, du chemin parcouru ensemble et dont j’ai témoigné, il y a quelques semaines, en réponse aux vomissures de A. Jeridi dans « Kol En Nass ».
Et voilà qu’aujourd’hui tu te retrouves à justifier l’injustifiable à l’occasion de l’adoption de ce projet de loi inique. C’est dommage et c’est terrible ! Sur le fond, je te renvoie concernant cet amendement et la campagne de caniveau qui l’accompagne, aux prises de position d’At-Tajdid, du PDP, du FDLT, d’An-Nahdha, de la LTDH (CD et 17 présidents de section), du CNLT, de l’AISPP, de Liberté et Equité, du CRLDHT et de l’ensemble des organisations internationales et régionales des droits humains (Méditerranéennes, arabes et africaines).
Un dernier mot pour conclure : tu sais pertinemment que, de 1961 à ce jour, mon souci constant a été de donner la priorité absolue au développement des luttes pour la démocratie et les droits de l’homme en Tunisie même, en essayant d’y apporter ma modeste contribution. Sans négliger pour autant l’apport complémentaire des manifestations internationales de soutien qui ont pour nom le noble et chaleureux mot de « Solidarité » dont tu sembles avoir perdu l’usage.
KC
Une loi qui tombe à pic!
Célibat en Tunisie, la cote d’alerte
Le Hamas n’est pas un groupe terroriste, déclare le Premier ministre turc
Proche-Orient: un cargo fait route vers Gaza – Israël en alerte
Communiqué de presse du parti vert américain
«Israéliens » et continuité de la vie sont incompatibles.
Mizaanoun
La source de l’impunité des « israéliens »
Ce n’est pas la première fois que “les israéliens” s’adonnent allégrement à un massacre. Non seulement dans les eaux internationales en pleine mer et en pleine nuit, mais partout où ils le désirent. De Ben Gourion, Shamir, Begin et les autres, c’est-à-dire, durant tout le 20ième siècle et jusqu’à nos jours, que ces assassins ont fait des tueries et massacres leur sport favori. Des villes et des villages, en entier, ont été rasés de la surface de la Palestine avec une longue liste de milliers de martyrs, femmes, vieillards et enfants en particulier. Et chaque page de sang et de massacres est couverte par une nouvelle de la même couleur et de la même horreur. En décembre dernier des milliers de tonnes de bombes de toute sorte ont été déversées sur le million et demi d’habitants de Gaza, d’ailleurs tous originaires et survivants des villes et des villages palestiniens rasés. Il y a quelques mois, tout un bataillon s’était déplacé à la ville de Dubaï, avec des faux-vrais passeports rouges, couleur diplomatique ou couleur de sang, pour tuer un seul homme: Mohammed El Mabhouh.
Les “ambassadeurs israéliens” dans les capitales concernées étaient “convoqués” pour s’expliquer sur l’origine de ces passeports. Il s’est avéré, comme de coutume, qu’ils n’étaient point convoqués mais aimablement invité à prendre un verre. À leur sortie respective des chancelleries tous ces ambassadeurs ont tiré la langue, se moquant des journalistes et d’autres badauds. Il ne se passe de jour, sans que les F16 ou les drones ne tirent pas de missiles pour pulvériser des enfants ou des jeunes palestiniens à Gaza.
Une chose est certaine: Aucun empire, aucun pays ou groupe d’individus n’ont jamais terrorisé l’humanité entière comme ne le font aujourd’hui les “israéliens”, avec tous leurs interminables crimes qui sont des authentiques crimes contre l’humanité. Aucun ne l’a jamais fait avec tant de désinvolture, d’insouciance et d’impunité. Tous ceux qui les précédés dans des affres et horreurs de l’histoire ont fini par être jugés et condamnés par les hommes et par l’histoire y compris toutes les puissances coloniales et l’empire actuel que sont les États-Unis d’Amérique. À tous, empires et puissances, il leur reste encore à payer leurs dettes morales et matérielles immenses. Et ils finiront un jour par payer. Mais, et, la différence est là, aucune de toutes ces puissances ou empires n’ont jamais terrorisé l’humanité entière comme ne le font les israéliens. Qui aujourd’hui, sur la planète entière, ose lever la voix contre les criminels israéliens sans être immédiatement taxé de tous les attributs qu’on connait et ruiné dans sa vie et la vie des siens?
D’où tirent les israéliens une telleIVRE PUISSANCE? – Du simple fait qu’ils soient finalement arrivés à avoir entre leurs mains toutes les rênes et les clefs du monde, économiques, militaires, culturelles, sociales etc. Et ici on ne parle pas des israéliens qui se sont “installés” en Palestine et qui ne représentent que la partie visible de l’Iceberg. Un journaliste du Monde Diplomatique qui s’interroge sur l’impunité dont jouissent les israéliens cite le d’un certain Bernard Henri Levy ou d’un certain Bernard Kouchner, allez demander à ces messieurs qu’ont-il fait de bon pour la France en tant que français. Et leurs semblables qui sont aux commandes des postes-clefs dans toutes les institutions du monde et surtout ceux des États-Unis qu’ont-ils fait pour le monde. Demandez à Paul Wolfowitz, à Bernard Madoff, à Dominique Strauss Kahn du FMI, à tous ceux qui forment l’AIPAC et toutes les organisations israéliennes sur sol us-américain, quel est leur souci unique ? – La domination de la terre. Ces individus et d’autres constituent la plus importante partie de l’iceberg submergée dans les profondeurs des coulisses avec des immenses moyens au point de tordre le cou à toutes les lois.
Toutes les lois. Qu’elles soient locales, nationales ou internationales dans n’importe quel point du monde y compris dans les pays arabes et musulmans, qui sont supposés être les plus proches des crucifiés palestiniens. Aucun empire et aucune puissance dans toute l’histoire, n’est jamais arrivé à lui seul, à ce point de main mise sur tous les esprits et sur toute la terre. Ceux qui leur résistent encore se comptent sur les doigts et n’en sont qu’en sursis.
Ils se prennent pour le Créateur de la vie.
Au-delà du cliché que voudrait m’attribuer les israéliens, il n’est pas possible que le monde puisse continuer, avec en son sein, un groupe d’individus qui affichent l’arrogance la plus meurtrière de l’histoire et qui prétendent faire la pluie et le beau. Autrement dit, permettre à telle ou telle personne, tel ou tel pays, de continuer à vivre ou à mourir. Ils sont presque sûrs d’avoir créé la vie sur terre et par conséquent ils peuvent aussi en terminer avec quand bon leur semble. Et que signifie, pour eux, la vie de quelques centaines de millions de palestiniens, d’arabes ou de musulmans quand ils se sentent convaincus d’être les maîtres de la vie de tous les sept milliards qui habitent aujourd’hui la planète?
C’est finalement ce qui fait leur impunité après tant de crimes commis et à commettre. Ils ont leurs propres arsenaux les plus dévastateurs et en plus ils ont toutes les industries des armes les plus meurtrières des États-Unis et de tout l’Occident à leur disposition. Au fond ils en sont les propriétaires. Ce sont les réalités ahurissantes que nous avons devant les yeux et que l’on peut facilement énumérer et comptabiliser. Il ne reste aux palestiniens, aux arabes, aux musulmans et au reste de toute l’humanité dans cette équation qu’une seule inconnue susceptible de changer le cours de l’histoire et mettre les choses dans l’ordre afin que la vie continue sur terre. Et cette inconnue est certainement incompatible avec la présence des israéliens en Palestine et dans les postes-clefs des institutions du monde.
«J’ai de la sympathie pour la résistance»
Le sol du bureau d’Anouar Gharbi, à la Maison des associations à Genève, est jonché de cartons aux couleurs de la Palestine, de drapeaux et de keffiehs. «J’ai déménagé ce matériel hier», explique ce Suisse d’origine tunisienne, 45 ans, qui préside l’association genevoise Droit pour tous et qui est l’un des trois coordinateurs de la «Campagne européenne pour la fin du siège à Gaza». Ce désordre contraste avec son bureau: ordonné, fonctionnel, il ne contient qu’un ordinateur portable, un téléphone, un crayon. La «Campagne européenne» est l’une des associations à l’origine de la «Flottille de la liberté». Son bateau, le 8000 (en référence au nombre de Palestiniens emprisonnés en Israël), transportait des médicaments, des maisons préfabriquées et du matériel de construction ainsi que des parlementaires et des journalistes de divers pays. Budget de l’opération, achat du navire compris: 3 millions de dollars. «Son financement provient uniquement de dons, explique Anouar Gharbi. Je ne peux pas me résoudre à laisser des gens mourir à petit feu.»
Jeune étudiant, à Tunis, Anouar Gharbi était porte-parole du syndicat de son université avant de fuir son pays, il y a une vingtaine d’années. «Je ne supportais plus de vivre sous une dictature.» Il s’installe alors en Suisse pays dont sa femme possède la nationalité. Là, il se refait une vie. Sa femme travaille comme traductrice pour l’ONU. Lui devient cadre dans une entreprise informatique. Mais il conserve l’«âme d’un syndicaliste». Actif dans le milieu associatif, il est l’un des fondateurs de la Maison des associations.
La «Campagne européenne» a envoyé plus de 500 convois d’aide humanitaire à Gaza: «essentiellement des médicaments, pas des roquettes!» lâche-t-il provocateur. Il y a aussi les convois navals. Depuis cinq ans, seuls quatre bateaux ont réussi à atteindre les côtes de Gaza, trois autres ont été arrêtés en mer et un dernier a été endommagé par l’armée israélienne.
Un syndicaliste objet d’attaque
Durant l’été 2009, Anouar Gharbi s’est rendu à Gaza avec une délégation de parlementaires suisses dont Josef Zisyadis. Là, ils rencontrent Ismaël Haniyeh, l’un des leaders du Hamas. «Je ne regarde pas la religion ou la tendance politique, je suis internationaliste, je ne reçois des ordres de personne», raconte-t-il avant d’ajouter: «Je garde tout de même une distance critique.» De son côté, Josef Zisyadis précise qu’il ne soutient pas le mouvement islamiste et que, sur ce point, «nous avons des divergences» avec Anouar Gharbi.
Le syndicaliste ne craint-il pas d’être instrumentalisé par une organisation que de nombreux Etats qualifient de «terroriste»? «Pour Israël on est tous des terroristes, rétorque-t-il. Je suis du côté de ceux qui défendent leur terre, leur dignité. […] J’ai de la sympathie pour la résistance, que ce soit en Irak, au Venezuela ou en Palestine.» Si on lui rappelle que la charte du Hamas appelle à la destruction d’Israël, l’intéressé riposte: «Connaissez-vous la charte du Likoud, le parti au pouvoir en Israël. Elle stipule l’existence d’un Grand Israël depuis 3000 ans. Il n’y a donc pas de place pour les Palestiniens.»
Anouar Gharbi n’hésite pas à parler de «territoires occupés» à propos du territoire israélien dans ses communiqués appelant à manifester sur la place des Nations à Genève, à Berne ou à Zurich. Ueli Leuenberger, le président des Verts, qui a eu des contacts avec Anouar Gharbi le considère comme «quelqu’un de sérieux, qui réfléchit avant d’agir et n’hésite pas à demander conseil».
Combatif, Anouar Gharbi est également l’objet d’attaques. Ainsi a-t-il été pris à partie par certains médias et milieux antiracistes lorsqu’il a accueilli, en 2008, Azzam Tamimi, un intellectuel palestinien connu pour ses déclarations virulentes contre Israël. Ainsi est-il l’objet d’intimidations de la part des «sbires de Ben Ali». La semaine dernière encore, une voiture noire fonçait sur son scooter alors qu’il quittait sa maison. «Je les connais. Ce n’est pas la première fois, explique-t-il. J’ai déjà déposé plainte pénale auprès de la police fédérale. Pour l’heure elle n’y a pas donné suite.»
Anouar Gharbi est un musulman pratiquant: «Je crois en Dieu c’est tout», précise-t-il. Sur les étagères de sa bibliothèque, il y a plusieurs ouvrages de Tariq Ramadan. «C’est un ami, nous avons milité ensemble pour l’Irak, la Palestine, contre l’islamophobie.» Avant de se quitter, il offre une carte postale représentant des enfants aux abords d’un village de Cisjordanie, drapeaux palestiniens au vent. «J’aime bien cette image, cela me rappelle mon enfance. Il ne faut pas oublier la solidarité.»
(Source: “Le Temps” (Quotidien – Suisse) le 3 juin 2010)
Lien:http://www.letemps.ch/Page/Uuid/39a35298-6e84-11df-a753-81ab41586d81/Jai_de
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