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   TUNISNEWS                    7 ème année, N° 2200 du 31.05.2006     
    
   
 Commission internationale                    de  juristes : Tunisie , répression de l’affilié de la CIJ                   dans un contexte de harcèlement judiciaire croissant 
 AFP: Grève pour les                     salaires du personnel infirmier en Tunisie  AFP: Droits de l’homme en Tunisie:                     des ONG critiquent l’attitude de l’UE  AFP: Deuxième                     entretien Abbas-Ben Ali sur la situation dans les                     territoires                     
Mahmoud Albaroudi : Ce que la morale                     interdit, Tunisnews peut-il le prescrire?                     Houcine mhamdi: C’était bien un certain 16 juin2001   
Jeune Afrique: Chômeurs oui, mais                     diplômés !                      Theatre de l’Odeon- Paris (Du 7 au 10 juin 2006): Corps                     otages     | 
 
 
       
  INTERNATIONAL COMMISSION OF JURISTS       Commission internationale de juristes        –  Comisión Internacional de Juristas              ” dedicated since 1952 to the primacy, coherence and       implementation of international law and principles that advance human       rights ”              31 mai 2006            Pour distribution immédiate
 
Tunisie : répression de l’affilié       de la CIJ dans un contexte de harcèlement judiciaire croissant
 
             Face  au  blocus  et  aux  abus  policiers  qui  ont  empêché,  le  28        mai,  la  tenue  du  Congrès national  de  la  Ligue  Tunisienne  des        Droits  de  l’Homme  (LTDH),  la  Commission internationale  de  juristes        (CIJ)  considère  que  le  harcèlement  répété  des  autorités tunisiennes        à  l’égard  de  son  affilié  constitue  une  atteinte  inacceptable  à        ses  activités légitimes de protection et promotion des droits de l’homme.              La LTDH avait initialement prévu de tenir son 6ème  Congrès national du 9       au 11 septembre 2005,  mais  le  Tribunal  de  première  instance  de        Tunis  lui  avait  ordonné  en  référé  de suspendre ses assises ainsi que       tous les travaux préparatoires. Déjà à cette occasion, la CIJ avait        condamné  la  décision  du  Tribunal  comme  contraire  à  la  Déclaration        sur  les Défenseurs  des  Droits  de  l’Homme  de  l’ONU  qui  consacre        le  droit  de  chacun, individuellement ou  collectivement, de  «        promouvoir la  protection et  la  réalisation des droits  de  l’homme  et        des  libertés  fondamentales  »  et  de  «  se  réunir  et  se  rassembler       pacifiquement ».              La  LTDH  avait  décidé  de  reporter  son  Congrès  aux  27  et  28  mai,        mais  les  autorités tunisiennes  ont  déployé  un  dispositif  policier        d’envergure  afin  d’empêcher  l’accès  des participants à la réunion,       allant même jusqu’à bloquer certaines routes pour refouler des membres des       comités de section locales qui se rendaient au siège de la LTDH à Tunis.       Les forces  de  l’ordre  ont  bloqué  l’accès  au  bureau  central  de        la  Ligue  à  des  diplomates étrangers et autres invités, dont des ligues       affiliées à la FIDH, par exemple l’Association Marocaine des Droits de       l’Homme et l’Organisation Marocaine des Droits Humains, cette dernière        également  affiliée  à  la  CIJ.  Seuls  les  membres  du  Comité        directeur  ont  pu  se réunir, mais certains d’entre eux ont été agressés       et insultés par des policiers.              «  Les  ressources  considérables  déployées  par  les  autorités        tunisiennes  pour  museler  le congrès annuel d’une des plus anciennes       organisations de défense des droits de l’homme dans la région reflètent le       mépris croissant de la Tunisie pour les droits de l’homme, et notamment le       droit fondamental à la liberté d’opinion, d’expression et d’association »,       a souligné la CIJ.              Ces incidents interviennent dans un contexte de tensions croissantes entre       les autorités et le monde judiciaire tunisiens. A la suite de l’adoption       d’une nouvelle loi par le Parlement le 9 mai créant un Institut supérieur       du barreau, plusieurs avocats qui participaient à un sit-in pour dénoncer       cette loi ont été agressés physiquement par la police. Quelques jours plus       tard, le 23 mai, des avocats qui protestaient devant le Palais de Justice       contre cette même loi qui, d’après eux, « porte atteinte à l’indépendance       de la profession, le barreau ne jouant aucun rôle dans cette école », ont       été tabassés par la police.              La CIJ constate que les autorités tunisiennes, loin de garantir la       protection des avocats et de s’assurer que ces derniers puissent       “s’acquitter de toutes leurs fonctions professionnelles sans entrave,       intimidation, harcèlement ni ingérence indue” comme l’exigent les       Principes de base relatifs au rôle du barreau de l’ONU, sont au contraire       celles-là mêmes qui matraquent, répriment ou même détiennent des avocats       en prison, tel Maître Abbou.              « Il est paradoxal de constater que la Tunisie, à peine élue membre du       tout nouveau Conseil des Droits de l’Homme et qui se targue d’avoir ‘mis       en oeuvre un cadre juridique complet afin d’éviter toute violation des       droits de l’homme’, intensifie sa répression à l’égard des défenseurs des       droits de l’homme et des principes d’une justice indépendante », a relevé       l’organisation. Elle appelle les autorités tunisiennes à respecter les       droits de l’homme fondamentaux et notamment les engagements qu’elles ont       pris au moment de leur élection au Conseil, ainsi qu’à cesser tout       harcèlement des défenseurs des droits de l’homme et des professionnels de       la justice. Alors que le Tribunal devrait statuer sur le fond le 3 juin       2006, la CIJ demande l’annulation définitive de toute procédure judiciaire       à l’encontre de son affilié. /              
Pour plus d’informations, contacter Isabelle       Scherer, responsable de programme pour le       Proche-Orient et l’Afrique du Nord au +41 22 979 38 17 ou à : scherer@icj.org              The ICJ is an international non-governmental organisation comprising sixty       of the world’s most eminent jurists and has a worldwide network of       national sections and affiliated organisations              
33, rue des Bains, P.O. Box 216, 1211 Geneva 8,       Switzerland       Tel: +41(0) 22 979 3800 – Fax: +41(0) 22 979 3801 – Website: http://www.icj.org       – E-mail: info@icj.org 
       
 
 Association Tunisienne des femmes       democrates  Invitation
        
 
      L’Association Tunisienne des Femmes Démocrates a le plaisir de vous       inviter à la séance d’ouverture de son 7ème Congrès  sous       le mot d’ordre  :       ” Pas de citoyenneté sans égalité et pas de       démocratie en l’absence de liberté” 
 
      et ce  le vendredi 9 juin 2006à 18h.             
             Est prévu au programme une manifestation culturelle avec de la musique et       de la poésie.       Nous vous transmettons nos vives salutations.               P. Le Comité Directeur       La Présidente  Ahlem Belhaj  
 
Droits de l’homme en Tunisie: des         ONG critiquent l’attitude de l’UE
           
        AFP, le 31 mai 2006 à 17h56                  PARIS, 30 mai 2006 (AFP) – Des organisations de défense des droits de         l’homme ont dénoncé mardi à Paris le manque de réaction de l’Union         Européenne face au régime tunisien, trois jours après l’interdiction de         la tenue d’un congrès de la Ligue tunisienne des droits de l’Homme (LTDH).                   “Les plus hauts dirigeants, à commencer par le président (Zine El         Abidine) Ben Ali font la démonstration d’un sentiment d’impunité et         d’une violence peu commune parce qu’il n’y a pas de voix contraire en         face”, s’est indigné le président du Comité pour le respect des libertés         et des droits de l’homme en Tunisie, Kamel Jendoubi.                   “L’union Européenne laisse faire et on se pose des questions sur cette         duplicité”, a-t-il observé en soulignant que “la France, l’Espagne et         l’Italie (principaux partenaires économiques de la Tunisie) bloquent         toute évolution de la position de l’UE” sur ce pays.                   Paris a regretté lundi les “incidents” survenus à Tunis en référence à         l’interdiction du congrès de la LTDH, tout en soulignant “appuyer la         politique de réformes économiques que conduit la Tunisie et ses         nécessaires prolongements dans les domaines des droits de l’homme et de         l’Etat de droit”.                   “Soutenir le régime tunisien au motif qu’il réalise de bonnes         performances économiques est une position politiquement inefficace et         moralement condamnable parce qu’elle suppose que les Tunisiens sont         simplement des estomacs”, a dénoncé le secrétaire général de la         Fédération Internationale des Droits de l’Homme (FIDH) Driss El         Yazami.                   Le vice-président de la FIDH, Michel Tubiana, a dénoncé la “lâcheté des         autorités françaises” et “l’indifférence des autorités occidentales”.                   La députée européenne Hélène Flautre (Verts), a estimé de son coté que         le régime tunisien était responsable de “violations massives des         engagements bilatéraux de la Tunisie avec l’UE”. Elle a appelé l’UE à         mettre en oeuvre une “stratégie offensive et contraignante” à l’égard de         la Tunisie.                   “C’est fort de cette impunité que les événements de la semaine dernière         ont été rendus possibles”, a-t-elle relevé.                   La police a empêché samedi la LTDH de tenir son congrès national à Tunis         en raison d’une décision de justice suspendant ses activités. La         direction de la LTDH est confrontée depuis neuf mois à une fronde de         responsables locaux et d’adhérents, auxquels elle reproche d’être         proches du pouvoir.                   “La violence physique, le harcèlement, les campagnes calomnieuses sont         le lot quotidien des militant des droits de l’homme en Tunisie. Il y a         une politique d’usure planifiée pour étouffer la LTDH”, a dit son         secrétaire général, Khémaïs Ksila. Il a précisé qu’il lui était “interdit         de rentrer” dans son pays.                   Ces ONG et des partis politiques appelaient à une manifestation dans la         soirée à Paris.                   AFP  
 
 
Grève pour les salaires du       personnel infirmier en Tunisie
 
             AFP 31.05.06 | 20h07               Les infirmiers et agents de la santé publique en Tunisie ont fait grève       mercredi pour exiger la hausse de leurs salaires et la gratuité des soins       dans les hôpitaux publics, a-t-on appris auprès de leur syndicat.        Selon la Fédération syndicale de la santé, 95% des personnels infirmiers,       agents et techniciens de la Santé estimés à 47.000 personnes, ont suivi le       mot d’ordre et seul un service réduit a été assuré aux urgences dans tout       le pays.                Les grévistes, dont plusieurs dizaines s’étaient rassemblées à Tunis       devant le siège de l’Union générale tunisiennne du travail (UGTT, centrale       syndicale), réclament l’amélioration de leurs conditions de travail et la       révalorisation de leurs salaires et indemnités, notamment pour le travail       de nuit.       Leur syndicat accuse le ministère de la Santé d’être revenu sur des       accords passés autorisant la gratuité des soins pour le personnel       paramédical dans les hôpitaux publics.
             Aucune estimation chiffrée du ministère de la Santé n’était disponible sur       le suivi de la grève, mais ce ministère a indiqué qu’il restait “attaché       au dialogue et à la promotion des conditions matérielles” du personnel       paramédical.       La grève des infirmiers fait suite à une série de débrayages ayant       concerné ces derniers mois la poste, l’enseignement et le barreau.
       
 
Deuxième entretien Abbas-Ben Ali       sur la situation dans les territoires
         
      AFP, le 31 mai 2006 à17h02       TUNIS, 31 mai 2006 (AFP) – Le président palestinien Mahmoud Abbas a eu       mercredi à Tunis un deuxième entretien avec le président tunisien Zine El       Abidine Ben Ali sur la situation dans les territoires palestiniens et les       conditions difficiles de la population, a-t-on appris de source       palestinienne.               Cet entretien a été essentiellement consacré aux “conditions extrêmement       difficiles de la population palestinienne du fait du blocus total qui lui       est imposée et sur les efforts engagés aux plans arabe et international       pour lever ce blocus”, a-t-on indiqué de même source.               M. Abbas a été reçu au palais présidentiel de Carthage avec tous les       membres de la délégation palestinienne pour ce second entretien durant sa       visite officielle de trois jours en Tunisie.               M. Ben Ali a réitéré son appui à la cause palestinienne et s’est “engagé à       contribuer activement à faire lever le blocus et à consolider l’unité       nationale palestinienne”, selon la même source.       M. Abbas s’était entretenu une première fois mardi avec M. Ben Ali, en       tête-à-tête, du dialogue interpalestinien, ainsi que du référendum proposé       par le président palestinien pour résoudre la crise politico-financière       dans les territoires.               M. Abbas, qui a été l’hôte à déjeuner de M. Ben Ali, s’est entretenu, en       marge des entretiens bilatéraux, avec le chef du comité central du Fatah,        Farouk Kaddoumi, établi en Tunisie.               Ces discussions devaient se poursuivre dans la soirée avec quatre autres       dirigeants du Fatah, dont l’ancien Premier ministre Ahmed Qorei et Ahmed       Azzam, chef du groupe de ce parti au Conseil législatif palestinien.               En dehors de la remise sur les rails du Fatah et du paiement des salaires       suspendus de quelque 400 Palestiniens établis en Tunisie, les entretiens       devaient s’étendre au dialogue entre les factions palestiniennes après les       affrontements entre partisans du Hamas et du Fatah.               M. Abbas a insisté sur l’intérêt de faire aboutir rapidement ce dialogue       sur la base d’un document prévoyant la création d’un Etat palestinien et       reconnaissant implicitement Israël.               Il a aussi plaidé pour un référendum au cas où la question ne serait pas       tranchée dans un court délai, a-t-on indiqué de même source.               M. Abbas devait rencontrer mercredi le corps diplomatique et visiter jeudi       le cimetière palestinien de Hammam-Chott (banlieue de Tunis) avant de       quitter Tunis à la mi-journée.               AFP
       
 
Ce que la morale interdit,         Tunisnews peut-il le prescrire?                  Est-ce que l’objectif final pouvant justifier les moyens ?
 
                 Depuis 5 ans, je n’arrête pas de penser que Tunisnews joue un rôle         primordial dans notre lutte pour la démocratie en Tunisie.                  C’est vrai que La lutte pour le pouvoir est au cœur de la vie politique         et que le scandale de l’abus de pouvoir renouvelle l’interrogation sur         l’exercice de ce dernier.                   C’est vrai aussi que “Tout gouvernement a besoin d’effrayer sa         population et une façon de le faire est d’envelopper son fonctionnement         de mystère. C’est la manière traditionnelle de couvrir et de protéger le         pouvoir : on le rend mystérieux et secret, au-dessus de la personne         ordinaire. Sinon, pourquoi les gens l’accepteraient-ils ?”, comme         l’écrit Chomsky dans un recueil d’entretiens.                  Pour cette raison, je pense qu’il faut plus de transparence pour creuser         le mystère. Et le rôle de Tunisnews dans ce domaine est incontestable.                  Mais, au nom de la fameuse transparence, peut-on, tout dire, tout         révéler ?                  Le sentiment moral c’est le respect de la loi morale et de la         personne humaine.                  La morale relève de  l’individu et vouloir que l’Etat se mêle de         l’intimité c’est faire de l’Etat un Etat totalitaire. Ce que l’on         condamne avec force.                  En évoquant la maladie de Ben Ali         Tunisnews et d’autres personnes- qui n’arrêtent pas de spéculer sur la         maladie de Ben Ali- ont forcément choisi de rentrer dans ce jeu.                  Doit-on suivre Machiavel, qui  nous dit que la politique est purement         d’ordre technique et qu’elle ne doit donc pas être examinée “sous les         rapports de la justice et de la morale.” ?                  Mahmoud Albaroudi          Chercheur à l’EHESS           Réponse de TUNISNEWS          Cher Monsieur Al Baroudi Merci pour votre intérêt pour ce que nous faisons.         Nous avons à maintes reprises expliqué notre position sur ce sujet et         nous tenons à la clarifier une fois pour toutes:                   1- Nous ne sommes ni un journal de boulevard qui gagne de l’argent en         fouillant dans les poubelles des stars et des politiciens, ni un site         qui cherche des informations « sensationnelles » pour augmenter le         nombre de ses lecteurs et/ou de ses recettes publicitaires.                   2- Cher Monsieur, nous sommes de simples citoyens tunisiens qui estiment         qu’ils sont – comme tous les citoyennes et citoyens de ce pays et des         pays monde civilisé – des gens MURS, MAJEURS ET VACCINES. Ce qui leur         donne le droit d’être informés sur tout ce qui leur concerne et sur tout         ce qui se passe dans leur pays.                  3- Dans ce cadre bien précis, la santé des personnalités publiques qui         nous gouvernent n’est pas une affaire qui relève de « L’intimité » ou de         la sphère privée. En fait, vous savez sûrement que les présidents et/ou         les chefs de gouvernement de plusieurs pays avancés sont obligés par la         loi de publier périodiquement des informations précises sur leur bilan         de santé. Ceci vient du fait que les électeurs qui ont choisi        ces personnes pour assumer des responsabilités très importantes         ont le droit de leur demander des comptes et d’être bien informés sur         leurs capacités physiques et mentales pour bien mener à terme le travail         (très dur en fait) pour lequel ils ont été choisis à         travers le suffrage universel.                   4- Cher Monsieur, notre respect pour les valeurs morales et pour la         personne humaine est sans limites. Ceci nous est dicté par notre propre         conscience et par les préceptes de notre religion islamique. En fait,         nous ne nous intéressons pas à la santé du Président de notre pays (qui         est en fait le chef du gouvernement, le chef des forces de sécurité et         des forces armées, le président du parti au pouvoir  et qui concentre         entre ses mains un pouvoir presque ABSOLU) par simple curiosité ou par         un caprice quelconque mais par ce qu’une bonne partie de l’avenir de la         Tunisie dépend (d’une manière ou d’une autre) de l’état EFFECTIF de sa         santé et de sa capacité REELLE à exercer ses responsabilités.                   5- La maladie du Président Ben Ali est un secret de polichinelle. Toutes         les chancelleries en parlent, tous les tunisiens en discutent. Nous ne         sommes pas là pour « prescrire ce que la morale interdit (!) » mais         d’exiger ce que la morale prescrit vraiment: ETRE TRAITES COMME CITOYENS         A PART ENTIERE PAR CEUX QUI GOUVERNENT LA TUNISIE DEPUIS 50 ANS. c-à-d :         NOUS DIRE LA VERITE ET NE PAS NOUS PRENDRE POUR DES IMBECILES.                  Merci pour votre attention.          L’équipe de TUNISNEWS         31 mai 2006            
  
 
 Un lusodescendant était prisonnier en Tunisie
 
  
 Omar Chlendi est enfin arrivé en         France
  
 Le lusodescendant Omar Chlendi, un         des jeunes prisonniers à Zarzis, en Tunisie, pour avoir, prétendument,         « surfé » sur Internet est arrivé en fin de semaine dernière en France,         « enfin libre » au terme d’un voyage qui l’a d’abord mené au Portugal,         où il a eu l’opportunité de rendre visite à ses grands-parents, dans le         Minho, d’où est originaire sa mère.
 
 
 Visiblement « heureuse », Térésa         Chopin a lutté durant toutes ces années pour tirer son fils de la prison         tunisienne, sollicitant des interventions au plus haut niveau de l’Etat         français.
 
 
 Omar, maintenant détenteur de la         nationalité portugaise, est arrivé à Porto où sa mère l’a rejoint afin         de passer deux jours en famille avant de rentrer en France où il va         maintenant se fixer.
  
 (Source : Lusojornal         du 1er juin 2006)
  
  (traduction ni revue         ni corrigée par l’auteur de la version en portugais, LT)  
 
 
  
     Méthodes archaïques ou connivences ?
 
C’était bien un certain 16 juin2001
  Houcine mhamdi Tunisie
  31Mai2006
 Ce     qui suit, a été présenté,le 16juin2001.Je dis bien le 16juin2001,c’était     bien avant le 11septembre2001. Ceci a été non seulement refusé, mais je me     suis devenu criminel? par les ben dhia,ghannouchi,karoui,mhenni?rouici?et     autres ..…
 Ni     hommes en place, Ni ceux qui se disent démocrates, ne méritent, nos     sacrifices. Tous vivent de notre naïveté. Alors j’ai décidé, de publier de     nouveau, espérant rappeler  ben     dhia , les Chirac  et     autres, qui ne cessent de trouver a ce régime toutes les excuses avec des     yeux ouverts, et ainsi je rappelle aussi, les hommes qui trouvent le courage     d’écrire et de parler en avançant les crimes de cette équipe comme étant…un     HIKMA JAMAIS VU DANS UN PAYS, autre que le notre?
  .Nous étions trois personnes,qui prenaient toutes les     risques a cause de la liberté et l’espérance d’une possibilité de mener des     changements de l’intérieur du régime a travers une amitié ici et des idées     par là.
  .La tache était lourde et dangereuse même. Nous avons     tenues (toutes les 3) bon, malgré des trahisons qui viennent des grands     responsables,pire,de ceux qui se disaient venir avec le 7novembre 1987 pour     instaurer un Etat de droit jamais exister dans un pays arabe?  
  .Le 16juin2001(bien avant le 11septembre,on a     décidé,comme ultime tentative?de l’intérieur des appareils de l’état(pour le     parti la porte a été claquée depuis juillet1996,) de remettre ce papier
  au président ben ali,en espérant,pour lui une     exception qui permettra a notre pays,une démocratisation certaine.
  .Avec toute volonté et patriotisme,nous nous sommes     mis d’accord,et le papier s’est trouvé sur le bureau de ben ali puis     d’autres personnalités locales et internationales ont pris actes vu que les     informations requises par nos propres moyens après que ce contenu a trouvé     les chemins des karoui,ghannouchi,kallel,ben dhia…..d’un seul mot…ceux qui     veulent la place de ben ali,le clan régionaliste,et les corrompus,disaient     que nous sommes devenues les personnes les plus dangereuses.
  Le papier tel qu’il a été présenté  intégralement
  Chers lecteurs, n’oubliez pas que j’ai une ambition morbide? Que je     veux la place de ben ali?
Ce papier,     résume mon différend avec le clan des 8.
     Objectif2004
 Introduction
  Malgré tous les efforts consentis par le président ben     ali depuis le changement pour asseoir un état de droit basé sur une     structure institutionnelle crédible et fiable,on se retrouve aujourd’hui     devant un mouvement contestataire intra et extra-muros animé par une     opposition de divers tendances à l’encontre de laquelle sont utilisées des     approches archaïques et dépassées qui ne cessent de la renforcer     intentionnellement ….têtes de Staline…
  Nous allons tenter à travers ce document de passer en     revue les divers dysfonctionnements du système actuel ainsi que nous     tenterons de proposer des alternatives qui permettront au président de     mettre fin au dit dysfonctionnement
  Et de préparer dans les meilleures conditions sa     réélection pour2004,en sachant que cela ne pourra que garantir,la     stabilité,l’intégrité et le développement de la Tunisie.(les 8ont rendu ben     ali prisonnier de leurs présences et actes?)
     1-dysfonctionnement
  1-1La dislocation de la vie politique par une gestion     excessivement sécuritaire des dossiers politiques notamment en ce qui     concerne la ltdh..la presse..la vie associative..les partis politiques..
  ce qui se passe aujourd’hui le 31mai2006?a la lettre.     Le corrompu n’a que des mains et des bottes.
  1-2L’absence     d’une gestion intelligente des ressources aboutissant a la mise a l’écart si     non la mise  dans l’adversité de toutes compétences intègres,crédibles et de     tendances libérales
  1-3L’incapacité des 8?a développer des stratégies     politiques claires basées sur des analyses
   Clairvoyantes et objectives… 
  1-4Le caractère malsain des grands 8 esprits qui     tentent(nous sommes le 31  mai 2006)a     travers 
  leurs positions privilégiées d’abuser de la confiance     qui a été mise en eux par le chef de l’état(réellement ils sont bien ciblées     par le chef de l’Etat lui-même),se souciant peu des retentissements que cela     peut avoir sur sa propre personne…(A     travers toutes ses sorties a l’étranger il a été humilié mais il ne pouvait     pas se séparer d’eux,ce qui prouve notre thèse. L’un a choisi l’autre.)
     2Stratégies 
  Celles-ci ont pour objectif de permettre un     assainissement du climat politique en vue de permettre au président  de     préparer l’échéance 2004 dans des conditions favorables,sans que la Tunisie     tombe dans un acte antirépublicain(..Le     monde a vu un referendum? Et un karakouse a la ben dhia.)mais     bien au contraire cela devrait être vécu comme étant une volonté du peuple     tunisien et un acte de gratitude et de reconnaissance envers l’homme qui a     toujours œuvré pour la prospérité du pays et son intégrité,avec une     approbation des démocraties occidentales qui verra dans le président ben ali     le symbole de l’unité du peuple tunisien,mais aussi son guide sur le chemin     d’une démocratisation progressive et certaine de la tunisie.(     Donc entre moi-même et les autres, il y a, une approche d’un coté et des     mains et des bottes de l’autre)
     2-1Réitérer les principes républicains..25juillet2001 (bien avant le     11/9/2001)
  Devant les attaques portant atteinte a l’action du     président dans sa volonté de préserver la république et qui font allusion à     l’échéance électorale 2004,le président devra dans son discours du     25juillet2001(oui25/7/2001)  insister sur sa volonté de préserver les principes     républicains et l’accompagner par des décisions présidentielles     significatives tel que..  
  sont fournies par les hommes de ben ali?il a fait une     récente expérience avec amri sahbi)le président devra dans son discours du     25juillet2001insister sur sa volonté de préserver les principes républicains     et l’accompagner par des décisions présidentielles significatives tel que..
     -abaissement de l’age des electeurs a 18ans
     -la     simplification des procédures électorales
    -l’annonce de deux sujets référendaires touchant     directement a la vie quotidienne du citoyen.
  (par exemple..la possibilité d’avoir un congé de fin     de semaine de deux jours)
    -l’abrogation des cumuls au niveau des     responsabilités politiques et l’introduction de la règle de la parité.
     2-2Annoncer la restructuration du gouvernement..7novembre2001
  Le dimanche 5novembre2001 sera organisé le premier     référendum dans l’histoire de la république tunisienne.
  Dans son discours du 7novembre 2001,le président     annoncera la création de 3nouveaux ministeres..
        -Ministère de la Ville et des Collectivités locales
  qui aura pour mission d’améliorer le quotidien du     citoyen au niveau de son habit,de ses loisirs et de l’environnement.
       -Ministère de la Vie Civile et des Activités associatives
  Qui aura pour mission de développer l’activité     associative et de promouvoir la société civile en se démarquant du caractère     sécuritaire du ministère de l’intérieur.
       -Ministère de la Sûreté
  qui remplacera le ministère de l’intérieur actuel en     concentrant ses activités sur l’aspect sécuritaire à fin de revaloriser son     rôle et mieux s’acquitter de  sa tache.
  La création de ces ministères s’accompagnera d’un     remaniement ministériel partiel.
     2.3-Démission du président de la tête du RCD..25juillet2002
 Cet     acte de démission laissera penser que le président ne compte plus se     présenter a la magistrature suprême.
  Cela devra par la suite au président de se démarquer     de toute appartenance partisane en vue de préparer le referendum qui devra     le consacrer comme le candidat de tous les tunisiens.( Les grands 8 ont vu     autrement…avant la fin du mois de juillet je reviendrai avec des témoignages     terribles sur ce dit referendum et les mentalités des docteurs?)  
 2.4     –Campagne de soutien..du 25juillet2002 au 7novembre2003 
  Devra avoir l’apparence spontanée par la constitution     de comités de soutien populaires au président qui en récoltant un nombre     important de signataires d’un pacte de soutien, demanderont a la chambre du     peuple d’organiser un referendum aboutissant a l’élaboration d’une exception     législative qui se couronnera le 7novembre2003 par la proclamation du     président ben ali comme candidat de tous les tunisiens.
 2.5     –Campagne électorale…du 7novembre2003 aux élections
  sera ponctuée par des décisions présidentielles     populaires et également politiques,en fonction de la conjoncture nationale     et internationale , tel que..
    -Eponger le surendettement des familles.
     -Des amnisties générales.
    -Etc..
  Cette campagne sera menée par une équipe rattachée     directement a la présidence.
  La présence entre autres de candidats rivaux,     notamment du RCd mettra fin définitivement au mythe du parti unique et     permettra au président d’instaurer le pluralisme politique.
      Le résultat pour la Tunisie aujourd’hui le 31/5/2006…un pays gouverné a la     Staline …Nous sommes la,nous dévoilons de loin, l’état de connivence ?…la     Tunisie n’est pas a vendre monsieur ben dhia et autres.
  Houcine mhamdi
  31/5/2006 
  
       
 
C’est reparti pour Enfidha
             Un instant suspendu, le projet du nouvel aéroport tunisien d’Enfidha, à       100 kilomètres au sud de la capitale, est relancé. Jugé non rentable par       les investisseurs potentiels, l’exploitation de cet aéroport sera       finalement liée à celle de celui déjà existant de Monastir. Les autorités       tunisiennes lanceront à cet effet un nouvel appel d’offres pour la mise en       concession des deux aéroports (construction et modernisation).       Actuellement, la Tunisie dispose de sept aéroports internationaux avec une       capacité totale d’accueil de 10 millions de passagers par an, dont 4,5       millions à l’aéroport de Tunis-Carthage et 3,5 millions à l’aéroport de       Monastir. À terme, cette capacité d’accueil devrait quadrupler puisque le       nouvel aéroport d’Endifha est appelé à accueillir jusqu’à 30 millions de       voyageurs par an.                 
(Source : Jeune Afrique, N° 2368 du 28 mai       au 3 juin 2006)               
Bourguiba par lui-même
        Mon histoire est le titre d’un livre signé Habib Bourguiba, premier       président de la République tunisienne (1957-1987), qui paraîtra bientôt à       Tunis chez Cérès Éditions. Cet ouvrage reprendra les neuf discours       prononcés par le président en 1973 devant les étudiants de l’Institut de       presse et des sciences de l’information (Ipsi). Il paraîtra pour la       première fois dans sa version intégrale, incluant les passages où le       Combattant suprême évoquait sa vie privée, voire intime, et sera complété       d’une introduction de l’historien Mohamed Karrou et d’un avant-propos de       Habib Bourguiba junior. L’éditeur tunisois vient de publier également un       essai en arabe intitulé Bourguiba et le discours religieux, écrit par la       journaliste Amel Moussa.                 
(Source : Jeune Afrique, N° 2368 du 28 mai       au 3 juin 2006) 
UIT : un fauteuil pour cinq
        À ce jour, cinq candidats se sont déclarés pour succéder au Japonais       Yoshio Utsumi au poste de secrétaire général de l’Union internationale des       télécommunications (UIT) : le Tunisien Montasser Ouaili, le Malien       Hamadoun Touré, le Suisse Marc Furrer, le Brésilien Roberto de Souza et la       Jordanienne Muna Nijem. L’élection aura lieu lors de la conférence des       plénipotentiaires de l’UIT, du 6 au 24 novembre à Antalya (Turquie). Cette       instance, qui regroupe quelque deux mille délégués, est l’organe suprême       de l’UIT.                
(Source : Jeune Afrique, N° 2368 du 28 mai       au 3 juin 2006)               
Tarek Ben Ammar insatiable
             Le producteur tunisien Tarek Ben Ammar s’occupe déjà de la       commercialisation dans le monde entier des trois grands films qu’il a       coproduits avec Dino de Laurentis : La Dernière Légion, Young Hannibal et       Le Décaméron. Le budget de production cumulé des trois longs-métrages est       de 180 millions de dollars. Le premier (avec Ben Kingsley et Aishwarya Rai)       et le dernier (avec notamment Tim Roth) devraient sortir en janvier 2007       aux États-Unis et dans d’autres pays. Le film Young Hannibal (avec Gaspard       Ulliel et Gong Li) sortira peu après, dans 3 500 salles, rien qu’aux       États-Unis.                 
(Source : Jeune Afrique, N° 2368 du 28 mai       au 3 juin 2006)              
 
Nouvelle vague tunisienne sur la         Croisette
  
                 par WALID HAMMAMI, ENVOYÉ SPÉCIAL                    La Tunisie était cette année le seul pays africain à figurer dans la         section « Tous les cinémas du monde » du Festival de Cannes. Créée en         2005, cette section met à l’honneur sept pays dont le cinéma s’est         distingué par son originalité et son dynamisme.                    Reconnu pour son audace thématique et artistique, le cinéma tunisien         s’est déjà fait remarquer en étant le pays africain le plus présent en         sélection officielle de 1970 à 2000 : depuis Une si simple histoire         d’Abdellatif Ben Ammar, présenté en compétition en 1970, en passant par         Caméra d’Afrique et Caméra arabe de Férid Boughedir, L’Homme de cendres         et Les Sabots en or de Nouri Bouzid, dans les années 1980, Le Casseur de         pierres de Mohamed Zran, en 1990, jusqu’à La Saison des hommes de         Moufida Tlatli, en 2000. Sans oublier les nombreux films présentés dans         les sections parallèles comme L’Ombre de la terre de Taieb Louhichi,         Halfaouine de Férid Boughedir ou Les Silences du palais de Moufida         Tlatli. Ces deux derniers cinéastes sont par ailleurs les seuls         Maghrébins à avoir été choisis, à ce jour, comme membres du jury         officiel (en 1991 et en 2001).                    Après un immense succès auprès de son public local dans les années 1990,         le cinéma tunisien a connu une sévère désertion des salles, du fait         notamment de la généralisation de la télévision par satellite et des DVD         pirates. En 2006, une nouvelle « génération numérique » de jeunes         cinéastes utilisant la vidéo est apparue. C’est cette « nouvelle vague »         que Cannes a choisi de mettre en exergue à côté de longs-métrages «         normaux » en 35 mm tels que Khorma de Jilani Saadi et Khochkhach, fleur         d’oubli de Selma Baccar – dont la récente sortie à succès (voir J.A. n°         2358) a permis de renouer avec le public populaire. Également au         programme, six courts-métrages en 35 mm: Visa de Ibrahim Letaïef, Tsawer         de Nejib Belkadhi, L’Homme au costume gris de Fahd Chebbi, Casting pour         un mariage de Fares Nanaa, Brise et Vent de Lassaad Dkhil et La Moisson         magique d’Anis Lassoued. Grâce à ces jeunes talents, la Tunisie est le         pays le plus représenté par le nombre de ses cinéastes (dix-huit au         total) en sélection officielle, toutes sections confondues !                    Le grand absent aura été le très attendu film de Nouri Bouzid, L’Homme         de feu, qui dénonce l’endoctrinement des jeunes par les islamistes et         qui, n’ayant pas été terminé à temps, serait pressenti pour le Festival         de Venise en automne prochain. Précédée, la veille, d’une montée des         marches du Palais des festivals par la délégation tunisienne, la Journée         de la Tunisie à Cannes a été clôturée en beauté par une grande fête sur         la plage du Martinez. Une réussite qui devrait inciter les autorités         tunisiennes à accélérer les réformes audiovisuelles tant attendues,         comme la création d’un centre cinématographique national ou celle d’un         fonds de financement du cinéma.                    (Source : Jeune Afrique, N° 2368 du 28 mai         au 3 juin 2006)          
 
Chômeurs oui, mais diplômés !
  
                 par ABDELAZIZ BARROUHI                    Croissance insuffisante de l’économie et formation universitaire         inadaptée : 16 % des étudiants ne trouvent pas de travail à l’issue de         leurs études.                    Titulaire d’une maîtrise en gestion, option marketing, Moez S. est au         chômage depuis 1997. Ce cauchemar qui s’éternise l’oblige à rester         célibataire. Et à vivre chez sa mère avec l’un de ses frères, lui aussi         chômeur. Seul revenu de la famille : une très modeste pension héritée         d’un père cheminot. Pourtant, il ne ménage pas ses efforts pour trouver         enfin un emploi : visites incessantes aux bureaux de placement,         innombrables lettres de candidature… Il est en permanence à l’affût des         – rares – concours d’entrée dans l’administration. Amer, Moez ? On le         serait à moins.                    Au mois d’avril, très préoccupé par l’ampleur du chômage des diplômés,         le gouvernement adopte une énième mesure destinée à combattre le         phénomène : l’âge limite pour se présenter aux concours d’entrée dans         l’administration est porté de 35 ans à 40 ans. Moez, qui vient d’avoir         36 ans, reprend espoir, même s’il sait d’expérience que la fonction         publique est de moins en moins accessible. « La chance n’est pas encore         avec moi, dit-il, mais je continuerai à courir après elle. »                    De fait, obtenir un diplôme universitaire est une chose. Trouver ensuite         un emploi en est une autre qui relève souvent de la loterie, même dans         les filières censées offrir de nombreux débouchés. « Sur la vingtaine         d’étudiants de ma promotion à l’Institut des hautes études commerciales         (IHEC) avec lesquels je suis resté en contact, révèle Mohamed, quatre ou         cinq ont trouvé un travail, la plupart dans des entreprises familiales,         voire dans la société paternelle. Six ou sept sont encore à la recherche         d’un emploi. Les autres ont entrepris un 3e cycle ou, comme c’est mon         cas, suivent une formation complémentaire en anglais ou en informatique.         » Les diplômés des filières « classiques » comme les langues, l’histoire,         la géographie, la philosophie, les sciences sociales, le droit, la         gestion et même la médecine se voient rarement proposer un emploi qui         corresponde à leur formation. Depuis qu’elle a décroché une maîtrise         d’histoire-géographie, il y a cinq ans, Fatima, par exemple, se morfond         dans son village du sud du pays. Chaque année, elle présente le concours,         qui, en cas de succès, lui permettrait ?de devenir enseignante, mais les         places sont rares.                    Nombre de diplômés-chômeurs sont convaincus que, le plus souvent, le         recrutement ne se fait pas au mérite. « Sans “piston”, on n’arrive à         rien », jurent-ils. Qu’en pensent les patrons ? « Il y a des         interventions, admet l’un d’eux. Si vous publiez une offre d’emploi dans         les journaux pour recruter un financier, soyez assurés que vous serez         inondés d’appels téléphoniques de personnalités “bien placées” qui vous         demanderont d’embaucher leur rejeton, même s’il n’a absolument pas le         profil requis. » Malgré de brillantes études commerciales et financières,         Amine S. n’a ainsi trouvé du travail qu’après un an de chômage. Et         uniquement grâce à ses relations familiales.                    En attendant un très hypothétique emploi, les diplômés-chômeurs         fréquentent volontiers les cafés, qui, du coup, poussent comme des         champignons. Entre deux parties de cartes arrosées de café et de thé à         la menthe, Samir me désigne un jeune homme au fond de la salle. «         Regardez ce type, là-bas, il était avec moi à l’école primaire. Quand il         veut m’énerver, il me lance devant tout le monde : “à quoi t’a servi         d’aller à l’université ? Tu te retrouves aujourd’hui chômeur, comme moi.”         Hélas ! il n’a pas tout à fait tort. C’est lui qui me refile des         cigarettes quand je n’ai pas d’argent pour m’en acheter. »                    Au bout de quelques années de ce régime, beaucoup n’ont d’autre choix         que de changer d’orientation. Ce qui ne représente pas vraiment une         promotion. « Les gens, m’explique Salem G., un ex-diplômé-chômeur, ne         savent pas forcément que le vendeur de fruits et légumes du coin de la         rue a décroché une maîtrise en commerce international avec mention. Ou         que le peintre qui repeint leur appartement est titulaire d’une maîtrise         en droit. Des exemples de ce genre ne sont pas rares. »                    Paradoxe : le taux de chômage chez les diplômés de l’université était de         16 % en 2005, alors que le taux de chômage global n’a pas dépassé 14,2         %. Cette même année, selon nos estimations, le nombre des chômeurs en         Tunisie a été de 487 900*, parmi lesquels un peu plus de 35 800 diplômés.         Si le taux de chômage global a diminué de près de 1 % entre 2001 et         2005, celui des diplômés-chômeurs a, dans le même temps, augmenté de six         points. Tout cela tend à démontrer que les titulaires d’un diplôme         universitaire ont aujourd’hui moins de chance de trouver un travail que         ceux qui en sont dépourvus.                    La principale raison en est la « massification » de l’enseignement         supérieur. Conséquence du ralentissement de la croissance démographique,         on ferme des écoles primaires faute d’élèves, pendant que les         universités font le plein. C’est que les autorités ont fait le choix         d’ouvrir en grand le robinet de l’université. L’éducation est en effet         le premier acquis depuis l’indépendance. Gratuite et démocratique, elle         est censée servir, comme l’on dit, d’« ascenseur social ». Mais elle         permet aussi d’occuper des jeunes de 18 ans à 24 ans, qui, sans cela,         seraient abandonnés dans la nature. Et puis, ne dit-on pas que « mieux         vaut un chômeur diplômé qu’analphabète » ?                    Conséquence logique, la barrière que constituait traditionnellement le         baccalauréat a volé en éclats : le taux de réussite est passé de 33,6 %         en 1986 à 66,25 % en 2005. Et le nombre des étudiants a été multiplié         par trois au cours des dix dernières années (321 838, en 2005-2006). Sur         les campus, les filles sont désormais plus nombreuses que les garçons :         37 % du total des étudiants en 1987, 58 % cette année. On recense         actuellement, dans l’ensemble du pays, 162 établissements universitaires,         soit deux fois plus qu’il y a dix ans. Le nombre des diplômés arrivant         chaque année sur le marché du travail était de 24 543 en 2001, contre 49         811 l’an dernier. Il devrait être de 73 200 en 2009 et de 101 000 en         2014. Cela signifie qu’entre 50 % et 70 % des diplômés arrivant sur le         marché auront du mal à trouver un emploi. On signale ici ou là diverses         initiatives visant à organiser les diplômés-chômeurs, mais rien de         comparable aux actions spectaculaires organisées au Maroc, depuis des         années, et tolérées par les autorités. Lors de la dernière campagne         présidentielle, en 2004, le président Zine el-Abidine Ben Ali avait fait         de l’emploi sa priorité numéro un. Une priorité une nouvelle fois         confirmée, le 29 avril dernier, par le Premier ministre Mohamed         Ghannouchi, lors de la réunion du Conseil supérieur du développement.                           Quelles sont donc les solutions ? Il fut un temps où la première qui         venait à l’esprit d’un jeune chômeur, c’était l’émigration. Ce n’est         plus le cas – ou beaucoup moins – depuis que les Européens s’efforcent         de rendre leurs frontières plus hermétiques. Le spectacle affligeant de         ces rafiots de fortune transportant leurs « cargaisons » d’émigrants         clandestins de l’autre côté de la Méditerranée – quand ils ne font pas         naufrage avant – se fait heureusement plus rare. Seuls un millier de         Tunisiens émigrent chaque année. La plupart, pourvus d’un contrat         saisonnier en bonne et due forme, travaillent dans l’agriculture         européenne. D’autres sont employés comme coopérants dans les pays du         Golfe ou en Afrique subsaharienne.                    On reste donc au pays, mais pour quoi faire ? Depuis la libéralisation         économique et le désengagement de l’État des activités de production,         l’administration n’est plus le premier fournisseur d’emplois du pays. Au         cours des cinq dernières années, elle n’a recruté, en moyenne, que huit         mille personnes par an. En mission à Tunis au début du mois, les experts         de la Banque mondiale ont rappelé au gouvernement que la lutte contre le         chômage ne passe pas par des recrutements massifs dans la fonction         publique et appelé à réduire la masse salariale de celle-ci (qui         représente encore 12 % du Produit intérieur brut). Seuls         l’investissement, surtout privé, et la croissance sont créateurs de         vrais emplois. Il faut donc subventionner non pas l’emploi, mais la         création d’entreprises.                    Le plan de développement pour la décennie 2007-2016 fixe un objectif «         impératif » de 6,3 % de taux de croissance du PIB, en moyenne et par an.         Ce qui permettrait de réduire le taux de chômage moyen des diplômés à         14,1 % pour la période 2007-2011 et à 11,3 % pour 2012-2016.                    Directeur du département Maghreb à la Banque mondiale, Théodore Ahlers         juge cet objectif « fort ambitieux ». Ce scepticisme se conçoit puisque         la croissance de l’économie tunisienne a été de 5,2 %, en moyenne, entre         1962 et 2004 et de moins de 5 % entre 1990 et 2004. D’ailleurs, le         document gouvernemental envisage un autre scénario a priori plus         vraisemblable : si la croissance de l’économie tunisienne se maintient à         son rythme actuel (4,6 % entre 2002 et 2006), le taux de chômage des         diplômés devrait passer à 21,6 % en 2011 et 26,1 % en 2016. Il n’est         donc d’autre choix que de doper la croissance par l’investissement privé         et l’amélioration des formations universitaires. Et de subventionner la         création d’entreprises.                    *Selon l’Institut national de la statistique (INS), est considérée comme         chômeur toute personne âgée de 15 ans et ?plus n’ayant pas travaillé au         cours de la semaine de référence (celle où l’enquête a lieu), qui         cherche un emploi et qui est disponible pour travailler au cours des         deux semaines suivantes. Si, au cours de la semaine de référence, cette         personne a travaillé au moins un jour, ne fût-ce qu’une heure, elle         n’est pas considérée comme chômeur.                    (Source : Jeune Afrique, N° 2368 du 28 mai         au 3 juin 2006)          
                 par ABDELAZIZ BARROUHI                    Conformément à une tradition sociale bien ancrée, la Tunisie développe         depuis 1999 une politique consistant à créer des « emplois assistés »         afin de réduire le taux de chômage. Ces mesures concernent la plupart         des catégories de chômeurs, y compris les diplômés. L’État subventionne         des chantiers de travail, des formations, des stages et des contrats         d’insertion dans la vie professionnelle. Il favorise aussi l’octroi de         microcrédits et de financements plus importants pour lancer des projets         d’entreprises individuelles. En 2004, les dotations budgétaires pour ces         divers programmes, y compris ceux du Fonds national de l’emploi (FNE) et         de la Banque tunisienne de solidarité (BTS), ont été de 256 millions de         dinars (156 millions d’euros).                    Il faudra attendre un peu pour évaluer avec précision les résultats de         ces programmes. Mais l’un des points faibles des stages subventionnés         saute aux yeux : ils sont précaires. « J’ai fait un stage d’insertion         dans la vie professionnelle [SIVP] dans une boîte informatique à Tunis,         raconte Mabrouk D., originaire de la région du Centre-Ouest, où le taux         de chômage des jeunes dépasse 30 %. J’étais payé 250 dinars (153 euros)         par mois, rémunération subventionnée à 50 % par l’État. Ce statut devait         devenir permanent au bout d’un an. Or j’ai été remercié à la fin du         onzième mois, alors qu’il m’arrivait souvent de travailler jusque tard         dans la nuit, sans contrepartie. Comme j’ai une maîtrise en informatique,         j’ai vite retrouvé un SIVP dans une autre entreprise. Combien de temps         cela va-t-il durer ? Je ne sais pas. »                    À titre indicatif, le Maroc (où le taux de chômage des diplômés de         l’université avoisine 35 %) et l’Algérie mènent des politiques à peu         près similaires. Selon une étude de la Banque mondiale publiée au mois         de mars, la Tunisie consacre 1,5 % de son PIB à de tels programmes, le         Maroc environ 0,70 % et l’Algérie 0,85 %. S’ils sont conçus de manière         inadéquate, ces programmes, estiment la Banque, « peuvent comporter des         coûts budgétaires importants et avoir des effets économiques négatifs ».                           (Source : Jeune Afrique, N° 2368 du 28 mai         au 3 juin 2006)          
 
« Esprit », es-tu là ?
          par ABDELAZIZ BARROUHI                    « Si un diplômé dispose d’une qualification adaptée, il n’a aucune peine         à trouver du travail. » C’est en tout cas ce qu’affirme Tahar Ben         Lakhdar, le président-fondateur de l’École supérieure privée         d’ingénierie et de technologies (Esprit), à Tunis. À preuve, les trente         étudiants de la première promotion d’ingénieurs informaticiens ont été         rapidement embauchés par des entreprises, qui leur ont demandé de         développer leurs projets de fin d’études. C’est aussi la preuve que le         secteur privé, notamment les entreprises à capitaux étrangers, est tout         à fait disposé à recruter, à condition de trouver des diplômés qualifiés.         C’est enfin la preuve que les enseignants peuvent se montrer plus         performants lorsqu’ils se trouvent placés dans un environnement «         flexible ».                    Lancée il y a cinq ans par une équipe de professeurs issus du système         universitaire public, avec le soutien de grandes entreprises, Esprit a         développé une formation qui « colle » aux besoins du secteur des         nouvelles technologies de l’information. Quatre formations sont         proposées aux étudiants : ingénieur des télécommunications,         informaticien, gestionnaire et communicant. De quoi relancer le débat         sur l’adaptation du système universitaire public à son environnement. Et         démontrer qu’il est possible de former non plus des diplômés-chômeurs,         mais des diplômés qu’on s’arrache.                    
(Source : Jeune Afrique, N° 2368 du 28 mai         au 3 juin 2006)