31 mai 2006

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TUNISNEWS
7 ème année, N° 2200 du 31.05.2006

 archives : www.tunisnews.net


Commission internationale  de  juristes : Tunisie , répression de l’affilié de la CIJ dans un contexte de harcèlement judiciaire croissant
AFP: Grève pour les salaires du personnel infirmier en Tunisie
AFP: Droits de l’homme en Tunisie: des ONG critiquent l’attitude de l’UE
AFP: Deuxième entretien Abbas-Ben Ali sur la situation dans les territoires

Mahmoud Albaroudi : Ce que la morale interdit, Tunisnews peut-il le prescrire?

Houcine mhamdi: C’était bien un certain 16 juin2001

Jeune Afrique: Chômeurs oui, mais diplômés !

Theatre de l’Odeon- Paris (Du 7 au 10 juin 2006): Corps otages

 
 INTERNATIONAL COMMISSION OF JURISTS Commission internationale de juristes  –  Comisión Internacional de Juristas  » dedicated since 1952 to the primacy, coherence and implementation of international law and principles that advance human rights  » 31 mai 2006            Pour distribution immédiate

Tunisie : répression de l’affilié de la CIJ dans un contexte de harcèlement judiciaire croissant

Face  au  blocus  et  aux  abus  policiers  qui  ont  empêché,  le  28  mai,  la  tenue  du  Congrès national  de  la  Ligue  Tunisienne  des  Droits  de  l’Homme  (LTDH),  la  Commission internationale  de  juristes  (CIJ)  considère  que  le  harcèlement  répété  des  autorités tunisiennes  à  l’égard  de  son  affilié  constitue  une  atteinte  inacceptable  à  ses  activités légitimes de protection et promotion des droits de l’homme. La LTDH avait initialement prévu de tenir son 6ème  Congrès national du 9 au 11 septembre 2005,  mais  le  Tribunal  de  première  instance  de  Tunis  lui  avait  ordonné  en  référé  de suspendre ses assises ainsi que tous les travaux préparatoires. Déjà à cette occasion, la CIJ avait  condamné  la  décision  du  Tribunal  comme  contraire  à  la  Déclaration  sur  les Défenseurs  des  Droits  de  l’Homme  de  l’ONU  qui  consacre  le  droit  de  chacun, individuellement ou  collectivement, de  «  promouvoir la  protection et  la  réalisation des droits  de  l’homme  et  des  libertés  fondamentales  »  et  de  «  se  réunir  et  se  rassembler pacifiquement ». La  LTDH  avait  décidé  de  reporter  son  Congrès  aux  27  et  28  mai,  mais  les  autorités tunisiennes  ont  déployé  un  dispositif  policier  d’envergure  afin  d’empêcher  l’accès  des participants à la réunion, allant même jusqu’à bloquer certaines routes pour refouler des membres des comités de section locales qui se rendaient au siège de la LTDH à Tunis. Les forces  de  l’ordre  ont  bloqué  l’accès  au  bureau  central  de  la  Ligue  à  des  diplomates étrangers et autres invités, dont des ligues affiliées à la FIDH, par exemple l’Association Marocaine des Droits de l’Homme et l’Organisation Marocaine des Droits Humains, cette dernière  également  affiliée  à  la  CIJ.  Seuls  les  membres  du  Comité  directeur  ont  pu  se réunir, mais certains d’entre eux ont été agressés et insultés par des policiers. «  Les  ressources  considérables  déployées  par  les  autorités  tunisiennes  pour  museler  le congrès annuel d’une des plus anciennes organisations de défense des droits de l’homme dans la région reflètent le mépris croissant de la Tunisie pour les droits de l’homme, et notamment le droit fondamental à la liberté d’opinion, d’expression et d’association », a souligné la CIJ. Ces incidents interviennent dans un contexte de tensions croissantes entre les autorités et le monde judiciaire tunisiens. A la suite de l’adoption d’une nouvelle loi par le Parlement le 9 mai créant un Institut supérieur du barreau, plusieurs avocats qui participaient à un sit-in pour dénoncer cette loi ont été agressés physiquement par la police. Quelques jours plus tard, le 23 mai, des avocats qui protestaient devant le Palais de Justice contre cette même loi qui, d’après eux, « porte atteinte à l’indépendance de la profession, le barreau ne jouant aucun rôle dans cette école », ont été tabassés par la police. La CIJ constate que les autorités tunisiennes, loin de garantir la protection des avocats et de s’assurer que ces derniers puissent “s’acquitter de toutes leurs fonctions professionnelles sans entrave, intimidation, harcèlement ni ingérence indue” comme l’exigent les Principes de base relatifs au rôle du barreau de l’ONU, sont au contraire celles-là mêmes qui matraquent, répriment ou même détiennent des avocats en prison, tel Maître Abbou. « Il est paradoxal de constater que la Tunisie, à peine élue membre du tout nouveau Conseil des Droits de l’Homme et qui se targue d’avoir ‘mis en oeuvre un cadre juridique complet afin d’éviter toute violation des droits de l’homme’, intensifie sa répression à l’égard des défenseurs des droits de l’homme et des principes d’une justice indépendante », a relevé l’organisation. Elle appelle les autorités tunisiennes à respecter les droits de l’homme fondamentaux et notamment les engagements qu’elles ont pris au moment de leur élection au Conseil, ainsi qu’à cesser tout harcèlement des défenseurs des droits de l’homme et des professionnels de la justice. Alors que le Tribunal devrait statuer sur le fond le 3 juin 2006, la CIJ demande l’annulation définitive de toute procédure judiciaire à l’encontre de son affilié. / Pour plus d’informations, contacter Isabelle Scherer, responsable de programme pour le Proche-Orient et l’Afrique du Nord au +41 22 979 38 17 ou à : scherer@icj.org The ICJ is an international non-governmental organisation comprising sixty of the world’s most eminent jurists and has a worldwide network of national sections and affiliated organisations 33, rue des Bains, P.O. Box 216, 1211 Geneva 8, Switzerland Tel: +41(0) 22 979 3800 – Fax: +41(0) 22 979 3801 – Website: http://www.icj.org – E-mail: info@icj.org

 

Association Tunisienne des femmes democrates  Invitation

 

L’Association Tunisienne des Femmes Démocrates a le plaisir de vous inviter à la séance d’ouverture de son 7ème Congrès  sous le mot d’ordre  :  » Pas de citoyenneté sans égalité et pas de démocratie en l’absence de liberté »
 
et ce  le vendredi 9 juin 2006à 18h.         
Est prévu au programme une manifestation culturelle avec de la musique et de la poésie. Nous vous transmettons nos vives salutations.   P. Le Comité Directeur La Présidente  Ahlem Belhaj

Droits de l’homme en Tunisie: des ONG critiquent l’attitude de l’UE

 

AFP, le 31 mai 2006 à 17h56 PARIS, 30 mai 2006 (AFP) – Des organisations de défense des droits de l’homme ont dénoncé mardi à Paris le manque de réaction de l’Union Européenne face au régime tunisien, trois jours après l’interdiction de la tenue d’un congrès de la Ligue tunisienne des droits de l’Homme (LTDH).   « Les plus hauts dirigeants, à commencer par le président (Zine El Abidine) Ben Ali font la démonstration d’un sentiment d’impunité et d’une violence peu commune parce qu’il n’y a pas de voix contraire en face », s’est indigné le président du Comité pour le respect des libertés et des droits de l’homme en Tunisie, Kamel Jendoubi.   « L’union Européenne laisse faire et on se pose des questions sur cette duplicité », a-t-il observé en soulignant que « la France, l’Espagne et l’Italie (principaux partenaires économiques de la Tunisie) bloquent toute évolution de la position de l’UE » sur ce pays.   Paris a regretté lundi les « incidents » survenus à Tunis en référence à l’interdiction du congrès de la LTDH, tout en soulignant « appuyer la politique de réformes économiques que conduit la Tunisie et ses nécessaires prolongements dans les domaines des droits de l’homme et de l’Etat de droit ».   « Soutenir le régime tunisien au motif qu’il réalise de bonnes performances économiques est une position politiquement inefficace et moralement condamnable parce qu’elle suppose que les Tunisiens sont simplement des estomacs », a dénoncé le secrétaire général de la Fédération Internationale des Droits de l’Homme (FIDH) Driss El Yazami.   Le vice-président de la FIDH, Michel Tubiana, a dénoncé la « lâcheté des autorités françaises » et « l’indifférence des autorités occidentales ».   La députée européenne Hélène Flautre (Verts), a estimé de son coté que le régime tunisien était responsable de « violations massives des engagements bilatéraux de la Tunisie avec l’UE ». Elle a appelé l’UE à mettre en oeuvre une « stratégie offensive et contraignante » à l’égard de la Tunisie.   « C’est fort de cette impunité que les événements de la semaine dernière ont été rendus possibles », a-t-elle relevé.   La police a empêché samedi la LTDH de tenir son congrès national à Tunis en raison d’une décision de justice suspendant ses activités. La direction de la LTDH est confrontée depuis neuf mois à une fronde de responsables locaux et d’adhérents, auxquels elle reproche d’être proches du pouvoir.   « La violence physique, le harcèlement, les campagnes calomnieuses sont le lot quotidien des militant des droits de l’homme en Tunisie. Il y a une politique d’usure planifiée pour étouffer la LTDH », a dit son secrétaire général, Khémaïs Ksila. Il a précisé qu’il lui était « interdit de rentrer » dans son pays.   Ces ONG et des partis politiques appelaient à une manifestation dans la soirée à Paris.   AFP  


Grève pour les salaires du personnel infirmier en Tunisie

AFP 31.05.06 | 20h07 Les infirmiers et agents de la santé publique en Tunisie ont fait grève mercredi pour exiger la hausse de leurs salaires et la gratuité des soins dans les hôpitaux publics, a-t-on appris auprès de leur syndicat. Selon la Fédération syndicale de la santé, 95% des personnels infirmiers, agents et techniciens de la Santé estimés à 47.000 personnes, ont suivi le mot d’ordre et seul un service réduit a été assuré aux urgences dans tout le pays.   Les grévistes, dont plusieurs dizaines s’étaient rassemblées à Tunis devant le siège de l’Union générale tunisiennne du travail (UGTT, centrale syndicale), réclament l’amélioration de leurs conditions de travail et la révalorisation de leurs salaires et indemnités, notamment pour le travail de nuit. Leur syndicat accuse le ministère de la Santé d’être revenu sur des accords passés autorisant la gratuité des soins pour le personnel paramédical dans les hôpitaux publics.
Aucune estimation chiffrée du ministère de la Santé n’était disponible sur le suivi de la grève, mais ce ministère a indiqué qu’il restait « attaché au dialogue et à la promotion des conditions matérielles » du personnel paramédical. La grève des infirmiers fait suite à une série de débrayages ayant concerné ces derniers mois la poste, l’enseignement et le barreau.
 

Deuxième entretien Abbas-Ben Ali sur la situation dans les territoires

 

AFP, le 31 mai 2006 à17h02 TUNIS, 31 mai 2006 (AFP) – Le président palestinien Mahmoud Abbas a eu mercredi à Tunis un deuxième entretien avec le président tunisien Zine El Abidine Ben Ali sur la situation dans les territoires palestiniens et les conditions difficiles de la population, a-t-on appris de source palestinienne.   Cet entretien a été essentiellement consacré aux « conditions extrêmement difficiles de la population palestinienne du fait du blocus total qui lui est imposée et sur les efforts engagés aux plans arabe et international pour lever ce blocus », a-t-on indiqué de même source.   M. Abbas a été reçu au palais présidentiel de Carthage avec tous les membres de la délégation palestinienne pour ce second entretien durant sa visite officielle de trois jours en Tunisie.   M. Ben Ali a réitéré son appui à la cause palestinienne et s’est « engagé à contribuer activement à faire lever le blocus et à consolider l’unité nationale palestinienne », selon la même source. M. Abbas s’était entretenu une première fois mardi avec M. Ben Ali, en tête-à-tête, du dialogue interpalestinien, ainsi que du référendum proposé par le président palestinien pour résoudre la crise politico-financière dans les territoires.   M. Abbas, qui a été l’hôte à déjeuner de M. Ben Ali, s’est entretenu, en marge des entretiens bilatéraux, avec le chef du comité central du Fatah,  Farouk Kaddoumi, établi en Tunisie.   Ces discussions devaient se poursuivre dans la soirée avec quatre autres dirigeants du Fatah, dont l’ancien Premier ministre Ahmed Qorei et Ahmed Azzam, chef du groupe de ce parti au Conseil législatif palestinien.   En dehors de la remise sur les rails du Fatah et du paiement des salaires suspendus de quelque 400 Palestiniens établis en Tunisie, les entretiens devaient s’étendre au dialogue entre les factions palestiniennes après les affrontements entre partisans du Hamas et du Fatah.   M. Abbas a insisté sur l’intérêt de faire aboutir rapidement ce dialogue sur la base d’un document prévoyant la création d’un Etat palestinien et reconnaissant implicitement Israël.   Il a aussi plaidé pour un référendum au cas où la question ne serait pas tranchée dans un court délai, a-t-on indiqué de même source.   M. Abbas devait rencontrer mercredi le corps diplomatique et visiter jeudi le cimetière palestinien de Hammam-Chott (banlieue de Tunis) avant de quitter Tunis à la mi-journée.   AFP

 

Ce que la morale interdit, Tunisnews peut-il le prescrire? Est-ce que l’objectif final pouvant justifier les moyens ?

Depuis 5 ans, je n’arrête pas de penser que Tunisnews joue un rôle primordial dans notre lutte pour la démocratie en Tunisie. C’est vrai que La lutte pour le pouvoir est au cœur de la vie politique et que le scandale de l’abus de pouvoir renouvelle l’interrogation sur l’exercice de ce dernier. C’est vrai aussi que “Tout gouvernement a besoin d’effrayer sa population et une façon de le faire est d’envelopper son fonctionnement de mystère. C’est la manière traditionnelle de couvrir et de protéger le pouvoir : on le rend mystérieux et secret, au-dessus de la personne ordinaire. Sinon, pourquoi les gens l’accepteraient-ils ?”, comme l’écrit Chomsky dans un recueil d’entretiens. Pour cette raison, je pense qu’il faut plus de transparence pour creuser le mystère. Et le rôle de Tunisnews dans ce domaine est incontestable. Mais, au nom de la fameuse transparence, peut-on, tout dire, tout révéler ? Le sentiment moral c’est le respect de la loi morale et de la personne humaine. La morale relève de  l’individu et vouloir que l’Etat se mêle de l’intimité c’est faire de l’Etat un Etat totalitaire. Ce que l’on condamne avec force. En évoquant la maladie de Ben Ali Tunisnews et d’autres personnes- qui n’arrêtent pas de spéculer sur la maladie de Ben Ali- ont forcément choisi de rentrer dans ce jeu. Doit-on suivre Machiavel, qui  nous dit que la politique est purement d’ordre technique et qu’elle ne doit donc pas être examinée « sous les rapports de la justice et de la morale. » ? Mahmoud Albaroudi Chercheur à l’EHESS Réponse de TUNISNEWS Cher Monsieur Al Baroudi Merci pour votre intérêt pour ce que nous faisons. Nous avons à maintes reprises expliqué notre position sur ce sujet et nous tenons à la clarifier une fois pour toutes: 1- Nous ne sommes ni un journal de boulevard qui gagne de l’argent en fouillant dans les poubelles des stars et des politiciens, ni un site qui cherche des informations « sensationnelles » pour augmenter le nombre de ses lecteurs et/ou de ses recettes publicitaires. 2- Cher Monsieur, nous sommes de simples citoyens tunisiens qui estiment qu’ils sont – comme tous les citoyennes et citoyens de ce pays et des pays monde civilisé – des gens MURS, MAJEURS ET VACCINES. Ce qui leur donne le droit d’être informés sur tout ce qui leur concerne et sur tout ce qui se passe dans leur pays. 3- Dans ce cadre bien précis, la santé des personnalités publiques qui nous gouvernent n’est pas une affaire qui relève de « L’intimité » ou de la sphère privée. En fait, vous savez sûrement que les présidents et/ou les chefs de gouvernement de plusieurs pays avancés sont obligés par la loi de publier périodiquement des informations précises sur leur bilan de santé. Ceci vient du fait que les électeurs qui ont choisi ces personnes pour assumer des responsabilités très importantes ont le droit de leur demander des comptes et d’être bien informés sur leurs capacités physiques et mentales pour bien mener à terme le travail (très dur en fait) pour lequel ils ont été choisis à travers le suffrage universel. 4- Cher Monsieur, notre respect pour les valeurs morales et pour la personne humaine est sans limites. Ceci nous est dicté par notre propre conscience et par les préceptes de notre religion islamique. En fait, nous ne nous intéressons pas à la santé du Président de notre pays (qui est en fait le chef du gouvernement, le chef des forces de sécurité et des forces armées, le président du parti au pouvoir  et qui concentre entre ses mains un pouvoir presque ABSOLU) par simple curiosité ou par un caprice quelconque mais par ce qu’une bonne partie de l’avenir de la Tunisie dépend (d’une manière ou d’une autre) de l’état EFFECTIF de sa santé et de sa capacité REELLE à exercer ses responsabilités. 5- La maladie du Président Ben Ali est un secret de polichinelle. Toutes les chancelleries en parlent, tous les tunisiens en discutent. Nous ne sommes pas là pour « prescrire ce que la morale interdit (!) » mais d’exiger ce que la morale prescrit vraiment: ETRE TRAITES COMME CITOYENS A PART ENTIERE PAR CEUX QUI GOUVERNENT LA TUNISIE DEPUIS 50 ANS. c-à-d : NOUS DIRE LA VERITE ET NE PAS NOUS PRENDRE POUR DES IMBECILES. Merci pour votre attention. L’équipe de TUNISNEWS 31 mai 2006  

Un lusodescendant était prisonnier en Tunisie

 
Omar Chlendi est enfin arrivé en France
 
Le lusodescendant Omar Chlendi, un des jeunes prisonniers à Zarzis, en Tunisie, pour avoir, prétendument, « surfé » sur Internet est arrivé en fin de semaine dernière en France, « enfin libre » au terme d’un voyage qui l’a d’abord mené au Portugal, où il a eu l’opportunité de rendre visite à ses grands-parents, dans le Minho, d’où est originaire sa mère.

 

Visiblement « heureuse », Térésa Chopin a lutté durant toutes ces années pour tirer son fils de la prison tunisienne, sollicitant des interventions au plus haut niveau de l’Etat français.

 

Omar, maintenant détenteur de la nationalité portugaise, est arrivé à Porto où sa mère l’a rejoint afin de passer deux jours en famille avant de rentrer en France où il va maintenant se fixer.
 
(Source : Lusojornal du 1er juin 2006)
 
(traduction ni revue ni corrigée par l’auteur de la version en portugais, LT)  


Méthodes archaïques ou connivences ?

C’était bien un certain 16 juin2001

Houcine mhamdi Tunisie

31Mai2006

Ce qui suit, a été présenté,le 16juin2001.Je dis bien le 16juin2001,c’était bien avant le 11septembre2001. Ceci a été non seulement refusé, mais je me suis devenu criminel? par les ben dhia,ghannouchi,karoui,mhenni?rouici?et autres ..…

Ni hommes en place, Ni ceux qui se disent démocrates, ne méritent, nos sacrifices. Tous vivent de notre naïveté. Alors j’ai décidé, de publier de nouveau, espérant rappeler ben dhia , les Chirac et autres, qui ne cessent de trouver a ce régime toutes les excuses avec des yeux ouverts, et ainsi je rappelle aussi, les hommes qui trouvent le courage d’écrire et de parler en avançant les crimes de cette équipe comme étant…un HIKMA JAMAIS VU DANS UN PAYS, autre que le notre?

.Nous étions trois personnes,qui prenaient toutes les risques a cause de la liberté et l’espérance d’une possibilité de mener des changements de l’intérieur du régime a travers une amitié ici et des idées par là.

.La tache était lourde et dangereuse même. Nous avons tenues (toutes les 3) bon, malgré des trahisons qui viennent des grands responsables,pire,de ceux qui se disaient venir avec le 7novembre 1987 pour instaurer un Etat de droit jamais exister dans un pays arabe?

.Le 16juin2001(bien avant le 11septembre,on a décidé,comme ultime tentative?de l’intérieur des appareils de l’état(pour le parti la porte a été claquée depuis juillet1996,) de remettre ce papier

au président ben ali,en espérant,pour lui une exception qui permettra a notre pays,une démocratisation certaine.

.Avec toute volonté et patriotisme,nous nous sommes mis d’accord,et le papier s’est trouvé sur le bureau de ben ali puis d’autres personnalités locales et internationales ont pris actes vu que les informations requises par nos propres moyens après que ce contenu a trouvé les chemins des karoui,ghannouchi,kallel,ben dhia…..d’un seul mot…ceux qui veulent la place de ben ali,le clan régionaliste,et les corrompus,disaient que nous sommes devenues les personnes les plus dangereuses.

Le papier tel qu’il a été présenté  intégralement

Chers lecteurs, n’oubliez pas que j’ai une ambition morbide? Que je veux la place de ben ali?

Ce papier, résume mon différend avec le clan des 8.

Objectif2004

Introduction

Malgré tous les efforts consentis par le président ben ali depuis le changement pour asseoir un état de droit basé sur une structure institutionnelle crédible et fiable,on se retrouve aujourd’hui devant un mouvement contestataire intra et extra-muros animé par une opposition de divers tendances à l’encontre de laquelle sont utilisées des approches archaïques et dépassées qui ne cessent de la renforcer intentionnellement ….têtes de Staline

Nous allons tenter à travers ce document de passer en revue les divers dysfonctionnements du système actuel ainsi que nous tenterons de proposer des alternatives qui permettront au président de mettre fin au dit dysfonctionnement

Et de préparer dans les meilleures conditions sa réélection pour2004,en sachant que cela ne pourra que garantir,la stabilité,l’intégrité et le développement de la Tunisie.(les 8ont rendu ben ali prisonnier de leurs présences et actes?)

1-dysfonctionnement

1-1La dislocation de la vie politique par une gestion excessivement sécuritaire des dossiers politiques notamment en ce qui concerne la ltdh..la presse..la vie associative..les partis politiques..

ce qui se passe aujourd’hui le 31mai2006?a la lettre. Le corrompu n’a que des mains et des bottes.

1-2L’absence d’une gestion intelligente des ressources aboutissant a la mise a l’écart si non la mise  dans l’adversité de toutes compétences intègres,crédibles et de tendances libérales

1-3L’incapacité des 8?a développer des stratégies politiques claires basées sur des analyses

 Clairvoyantes et objectives…

1-4Le caractère malsain des grands 8 esprits qui tentent(nous sommes le 31  mai 2006)a travers

leurs positions privilégiées d’abuser de la confiance qui a été mise en eux par le chef de l’état(réellement ils sont bien ciblées par le chef de l’Etat lui-même),se souciant peu des retentissements que cela peut avoir sur sa propre personne…(A travers toutes ses sorties a l’étranger il a été humilié mais il ne pouvait pas se séparer d’eux,ce qui prouve notre thèse. L’un a choisi l’autre.)

2Stratégies

Celles-ci ont pour objectif de permettre un assainissement du climat politique en vue de permettre au président  de préparer l’échéance 2004 dans des conditions favorables,sans que la Tunisie tombe dans un acte antirépublicain(..Le monde a vu un referendum? Et un karakouse a la ben dhia.)mais bien au contraire cela devrait être vécu comme étant une volonté du peuple tunisien et un acte de gratitude et de reconnaissance envers l’homme qui a toujours œuvré pour la prospérité du pays et son intégrité,avec une approbation des démocraties occidentales qui verra dans le président ben ali le symbole de l’unité du peuple tunisien,mais aussi son guide sur le chemin d’une démocratisation progressive et certaine de la tunisie.( Donc entre moi-même et les autres, il y a, une approche d’un coté et des mains et des bottes de l’autre)

2-1Réitérer les principes républicains..25juillet2001 (bien avant le 11/9/2001)

Devant les attaques portant atteinte a l’action du président dans sa volonté de préserver la république et qui font allusion à l’échéance électorale 2004,le président devra dans son discours du 25juillet2001(oui25/7/2001) insister sur sa volonté de préserver les principes républicains et l’accompagner par des décisions présidentielles significatives tel que.. 

sont fournies par les hommes de ben ali?il a fait une récente expérience avec amri sahbi)le président devra dans son discours du 25juillet2001insister sur sa volonté de préserver les principes républicains et l’accompagner par des décisions présidentielles significatives tel que..

   -abaissement de l’age des electeurs a 18ans

   -la simplification des procédures électorales

  -l’annonce de deux sujets référendaires touchant directement a la vie quotidienne du citoyen.

(par exemple..la possibilité d’avoir un congé de fin de semaine de deux jours)

  -l’abrogation des cumuls au niveau des responsabilités politiques et l’introduction de la règle de la parité.

2-2Annoncer la restructuration du gouvernement..7novembre2001

Le dimanche 5novembre2001 sera organisé le premier référendum dans l’histoire de la république tunisienne.

Dans son discours du 7novembre 2001,le président annoncera la création de 3nouveaux ministeres..

   -Ministère de la Ville et des Collectivités locales

qui aura pour mission d’améliorer le quotidien du citoyen au niveau de son habit,de ses loisirs et de l’environnement.

  -Ministère de la Vie Civile et des Activités associatives

Qui aura pour mission de développer l’activité associative et de promouvoir la société civile en se démarquant du caractère sécuritaire du ministère de l’intérieur.

  -Ministère de la Sûreté

qui remplacera le ministère de l’intérieur actuel en concentrant ses activités sur l’aspect sécuritaire à fin de revaloriser son rôle et mieux s’acquitter de  sa tache.

La création de ces ministères s’accompagnera d’un remaniement ministériel partiel.

2.3-Démission du président de la tête du RCD..25juillet2002

Cet acte de démission laissera penser que le président ne compte plus se présenter a la magistrature suprême.

Cela devra par la suite au président de se démarquer de toute appartenance partisane en vue de préparer le referendum qui devra le consacrer comme le candidat de tous les tunisiens.( Les grands 8 ont vu autrement…avant la fin du mois de juillet je reviendrai avec des témoignages terribles sur ce dit referendum et les mentalités des docteurs?)

2.4 –Campagne de soutien..du 25juillet2002 au 7novembre2003

Devra avoir l’apparence spontanée par la constitution de comités de soutien populaires au président qui en récoltant un nombre important de signataires d’un pacte de soutien, demanderont a la chambre du peuple d’organiser un referendum aboutissant a l’élaboration d’une exception législative qui se couronnera le 7novembre2003 par la proclamation du président ben ali comme candidat de tous les tunisiens.

2.5 –Campagne électorale…du 7novembre2003 aux élections

sera ponctuée par des décisions présidentielles populaires et également politiques,en fonction de la conjoncture nationale et internationale , tel que..

  -Eponger le surendettement des familles.

   -Des amnisties générales.

  -Etc..

Cette campagne sera menée par une équipe rattachée directement a la présidence.

La présence entre autres de candidats rivaux, notamment du RCd mettra fin définitivement au mythe du parti unique et permettra au président d’instaurer le pluralisme politique.

Le résultat pour la Tunisie aujourd’hui le 31/5/2006…un pays gouverné a la Staline …Nous sommes la,nous dévoilons de loin, l’état de connivence ?…la Tunisie n’est pas a vendre monsieur ben dhia et autres.

Houcine mhamdi

31/5/2006


 

C’est reparti pour Enfidha

Un instant suspendu, le projet du nouvel aéroport tunisien d’Enfidha, à 100 kilomètres au sud de la capitale, est relancé. Jugé non rentable par les investisseurs potentiels, l’exploitation de cet aéroport sera finalement liée à celle de celui déjà existant de Monastir. Les autorités tunisiennes lanceront à cet effet un nouvel appel d’offres pour la mise en concession des deux aéroports (construction et modernisation). Actuellement, la Tunisie dispose de sept aéroports internationaux avec une capacité totale d’accueil de 10 millions de passagers par an, dont 4,5 millions à l’aéroport de Tunis-Carthage et 3,5 millions à l’aéroport de Monastir. À terme, cette capacité d’accueil devrait quadrupler puisque le nouvel aéroport d’Endifha est appelé à accueillir jusqu’à 30 millions de voyageurs par an.    (Source : Jeune Afrique, N° 2368 du 28 mai au 3 juin 2006)  

Bourguiba par lui-même

Mon histoire est le titre d’un livre signé Habib Bourguiba, premier président de la République tunisienne (1957-1987), qui paraîtra bientôt à Tunis chez Cérès Éditions. Cet ouvrage reprendra les neuf discours prononcés par le président en 1973 devant les étudiants de l’Institut de presse et des sciences de l’information (Ipsi). Il paraîtra pour la première fois dans sa version intégrale, incluant les passages où le Combattant suprême évoquait sa vie privée, voire intime, et sera complété d’une introduction de l’historien Mohamed Karrou et d’un avant-propos de Habib Bourguiba junior. L’éditeur tunisois vient de publier également un essai en arabe intitulé Bourguiba et le discours religieux, écrit par la journaliste Amel Moussa.    (Source : Jeune Afrique, N° 2368 du 28 mai au 3 juin 2006)

UIT : un fauteuil pour cinq

À ce jour, cinq candidats se sont déclarés pour succéder au Japonais Yoshio Utsumi au poste de secrétaire général de l’Union internationale des télécommunications (UIT) : le Tunisien Montasser Ouaili, le Malien Hamadoun Touré, le Suisse Marc Furrer, le Brésilien Roberto de Souza et la Jordanienne Muna Nijem. L’élection aura lieu lors de la conférence des plénipotentiaires de l’UIT, du 6 au 24 novembre à Antalya (Turquie). Cette instance, qui regroupe quelque deux mille délégués, est l’organe suprême de l’UIT.   (Source : Jeune Afrique, N° 2368 du 28 mai au 3 juin 2006)  

Tarek Ben Ammar insatiable

Le producteur tunisien Tarek Ben Ammar s’occupe déjà de la commercialisation dans le monde entier des trois grands films qu’il a coproduits avec Dino de Laurentis : La Dernière Légion, Young Hannibal et Le Décaméron. Le budget de production cumulé des trois longs-métrages est de 180 millions de dollars. Le premier (avec Ben Kingsley et Aishwarya Rai) et le dernier (avec notamment Tim Roth) devraient sortir en janvier 2007 aux États-Unis et dans d’autres pays. Le film Young Hannibal (avec Gaspard Ulliel et Gong Li) sortira peu après, dans 3 500 salles, rien qu’aux États-Unis.    (Source : Jeune Afrique, N° 2368 du 28 mai au 3 juin 2006)  


Nouvelle vague tunisienne sur la Croisette

par WALID HAMMAMI, ENVOYÉ SPÉCIAL   La Tunisie était cette année le seul pays africain à figurer dans la section « Tous les cinémas du monde » du Festival de Cannes. Créée en 2005, cette section met à l’honneur sept pays dont le cinéma s’est distingué par son originalité et son dynamisme.   Reconnu pour son audace thématique et artistique, le cinéma tunisien s’est déjà fait remarquer en étant le pays africain le plus présent en sélection officielle de 1970 à 2000 : depuis Une si simple histoire d’Abdellatif Ben Ammar, présenté en compétition en 1970, en passant par Caméra d’Afrique et Caméra arabe de Férid Boughedir, L’Homme de cendres et Les Sabots en or de Nouri Bouzid, dans les années 1980, Le Casseur de pierres de Mohamed Zran, en 1990, jusqu’à La Saison des hommes de Moufida Tlatli, en 2000. Sans oublier les nombreux films présentés dans les sections parallèles comme L’Ombre de la terre de Taieb Louhichi, Halfaouine de Férid Boughedir ou Les Silences du palais de Moufida Tlatli. Ces deux derniers cinéastes sont par ailleurs les seuls Maghrébins à avoir été choisis, à ce jour, comme membres du jury officiel (en 1991 et en 2001).   Après un immense succès auprès de son public local dans les années 1990, le cinéma tunisien a connu une sévère désertion des salles, du fait notamment de la généralisation de la télévision par satellite et des DVD pirates. En 2006, une nouvelle « génération numérique » de jeunes cinéastes utilisant la vidéo est apparue. C’est cette « nouvelle vague » que Cannes a choisi de mettre en exergue à côté de longs-métrages « normaux » en 35 mm tels que Khorma de Jilani Saadi et Khochkhach, fleur d’oubli de Selma Baccar – dont la récente sortie à succès (voir J.A. n° 2358) a permis de renouer avec le public populaire. Également au programme, six courts-métrages en 35 mm: Visa de Ibrahim Letaïef, Tsawer de Nejib Belkadhi, L’Homme au costume gris de Fahd Chebbi, Casting pour un mariage de Fares Nanaa, Brise et Vent de Lassaad Dkhil et La Moisson magique d’Anis Lassoued. Grâce à ces jeunes talents, la Tunisie est le pays le plus représenté par le nombre de ses cinéastes (dix-huit au total) en sélection officielle, toutes sections confondues !   Le grand absent aura été le très attendu film de Nouri Bouzid, L’Homme de feu, qui dénonce l’endoctrinement des jeunes par les islamistes et qui, n’ayant pas été terminé à temps, serait pressenti pour le Festival de Venise en automne prochain. Précédée, la veille, d’une montée des marches du Palais des festivals par la délégation tunisienne, la Journée de la Tunisie à Cannes a été clôturée en beauté par une grande fête sur la plage du Martinez. Une réussite qui devrait inciter les autorités tunisiennes à accélérer les réformes audiovisuelles tant attendues, comme la création d’un centre cinématographique national ou celle d’un fonds de financement du cinéma.   (Source : Jeune Afrique, N° 2368 du 28 mai au 3 juin 2006)  

Chômeurs oui, mais diplômés !

par ABDELAZIZ BARROUHI   Croissance insuffisante de l’économie et formation universitaire inadaptée : 16 % des étudiants ne trouvent pas de travail à l’issue de leurs études.   Titulaire d’une maîtrise en gestion, option marketing, Moez S. est au chômage depuis 1997. Ce cauchemar qui s’éternise l’oblige à rester célibataire. Et à vivre chez sa mère avec l’un de ses frères, lui aussi chômeur. Seul revenu de la famille : une très modeste pension héritée d’un père cheminot. Pourtant, il ne ménage pas ses efforts pour trouver enfin un emploi : visites incessantes aux bureaux de placement, innombrables lettres de candidature… Il est en permanence à l’affût des – rares – concours d’entrée dans l’administration. Amer, Moez ? On le serait à moins.   Au mois d’avril, très préoccupé par l’ampleur du chômage des diplômés, le gouvernement adopte une énième mesure destinée à combattre le phénomène : l’âge limite pour se présenter aux concours d’entrée dans l’administration est porté de 35 ans à 40 ans. Moez, qui vient d’avoir 36 ans, reprend espoir, même s’il sait d’expérience que la fonction publique est de moins en moins accessible. « La chance n’est pas encore avec moi, dit-il, mais je continuerai à courir après elle. »   De fait, obtenir un diplôme universitaire est une chose. Trouver ensuite un emploi en est une autre qui relève souvent de la loterie, même dans les filières censées offrir de nombreux débouchés. « Sur la vingtaine d’étudiants de ma promotion à l’Institut des hautes études commerciales (IHEC) avec lesquels je suis resté en contact, révèle Mohamed, quatre ou cinq ont trouvé un travail, la plupart dans des entreprises familiales, voire dans la société paternelle. Six ou sept sont encore à la recherche d’un emploi. Les autres ont entrepris un 3e cycle ou, comme c’est mon cas, suivent une formation complémentaire en anglais ou en informatique. » Les diplômés des filières « classiques » comme les langues, l’histoire, la géographie, la philosophie, les sciences sociales, le droit, la gestion et même la médecine se voient rarement proposer un emploi qui corresponde à leur formation. Depuis qu’elle a décroché une maîtrise d’histoire-géographie, il y a cinq ans, Fatima, par exemple, se morfond dans son village du sud du pays. Chaque année, elle présente le concours, qui, en cas de succès, lui permettrait ?de devenir enseignante, mais les places sont rares.   Nombre de diplômés-chômeurs sont convaincus que, le plus souvent, le recrutement ne se fait pas au mérite. « Sans “piston”, on n’arrive à rien », jurent-ils. Qu’en pensent les patrons ? « Il y a des interventions, admet l’un d’eux. Si vous publiez une offre d’emploi dans les journaux pour recruter un financier, soyez assurés que vous serez inondés d’appels téléphoniques de personnalités “bien placées” qui vous demanderont d’embaucher leur rejeton, même s’il n’a absolument pas le profil requis. » Malgré de brillantes études commerciales et financières, Amine S. n’a ainsi trouvé du travail qu’après un an de chômage. Et uniquement grâce à ses relations familiales.   En attendant un très hypothétique emploi, les diplômés-chômeurs fréquentent volontiers les cafés, qui, du coup, poussent comme des champignons. Entre deux parties de cartes arrosées de café et de thé à la menthe, Samir me désigne un jeune homme au fond de la salle. « Regardez ce type, là-bas, il était avec moi à l’école primaire. Quand il veut m’énerver, il me lance devant tout le monde : “à quoi t’a servi d’aller à l’université ? Tu te retrouves aujourd’hui chômeur, comme moi.” Hélas ! il n’a pas tout à fait tort. C’est lui qui me refile des cigarettes quand je n’ai pas d’argent pour m’en acheter. »   Au bout de quelques années de ce régime, beaucoup n’ont d’autre choix que de changer d’orientation. Ce qui ne représente pas vraiment une promotion. « Les gens, m’explique Salem G., un ex-diplômé-chômeur, ne savent pas forcément que le vendeur de fruits et légumes du coin de la rue a décroché une maîtrise en commerce international avec mention. Ou que le peintre qui repeint leur appartement est titulaire d’une maîtrise en droit. Des exemples de ce genre ne sont pas rares. »   Paradoxe : le taux de chômage chez les diplômés de l’université était de 16 % en 2005, alors que le taux de chômage global n’a pas dépassé 14,2 %. Cette même année, selon nos estimations, le nombre des chômeurs en Tunisie a été de 487 900*, parmi lesquels un peu plus de 35 800 diplômés. Si le taux de chômage global a diminué de près de 1 % entre 2001 et 2005, celui des diplômés-chômeurs a, dans le même temps, augmenté de six points. Tout cela tend à démontrer que les titulaires d’un diplôme universitaire ont aujourd’hui moins de chance de trouver un travail que ceux qui en sont dépourvus.   La principale raison en est la « massification » de l’enseignement supérieur. Conséquence du ralentissement de la croissance démographique, on ferme des écoles primaires faute d’élèves, pendant que les universités font le plein. C’est que les autorités ont fait le choix d’ouvrir en grand le robinet de l’université. L’éducation est en effet le premier acquis depuis l’indépendance. Gratuite et démocratique, elle est censée servir, comme l’on dit, d’« ascenseur social ». Mais elle permet aussi d’occuper des jeunes de 18 ans à 24 ans, qui, sans cela, seraient abandonnés dans la nature. Et puis, ne dit-on pas que « mieux vaut un chômeur diplômé qu’analphabète » ?   Conséquence logique, la barrière que constituait traditionnellement le baccalauréat a volé en éclats : le taux de réussite est passé de 33,6 % en 1986 à 66,25 % en 2005. Et le nombre des étudiants a été multiplié par trois au cours des dix dernières années (321 838, en 2005-2006). Sur les campus, les filles sont désormais plus nombreuses que les garçons : 37 % du total des étudiants en 1987, 58 % cette année. On recense actuellement, dans l’ensemble du pays, 162 établissements universitaires, soit deux fois plus qu’il y a dix ans. Le nombre des diplômés arrivant chaque année sur le marché du travail était de 24 543 en 2001, contre 49 811 l’an dernier. Il devrait être de 73 200 en 2009 et de 101 000 en 2014. Cela signifie qu’entre 50 % et 70 % des diplômés arrivant sur le marché auront du mal à trouver un emploi. On signale ici ou là diverses initiatives visant à organiser les diplômés-chômeurs, mais rien de comparable aux actions spectaculaires organisées au Maroc, depuis des années, et tolérées par les autorités. Lors de la dernière campagne présidentielle, en 2004, le président Zine el-Abidine Ben Ali avait fait de l’emploi sa priorité numéro un. Une priorité une nouvelle fois confirmée, le 29 avril dernier, par le Premier ministre Mohamed Ghannouchi, lors de la réunion du Conseil supérieur du développement.   Quelles sont donc les solutions ? Il fut un temps où la première qui venait à l’esprit d’un jeune chômeur, c’était l’émigration. Ce n’est plus le cas – ou beaucoup moins – depuis que les Européens s’efforcent de rendre leurs frontières plus hermétiques. Le spectacle affligeant de ces rafiots de fortune transportant leurs « cargaisons » d’émigrants clandestins de l’autre côté de la Méditerranée – quand ils ne font pas naufrage avant – se fait heureusement plus rare. Seuls un millier de Tunisiens émigrent chaque année. La plupart, pourvus d’un contrat saisonnier en bonne et due forme, travaillent dans l’agriculture européenne. D’autres sont employés comme coopérants dans les pays du Golfe ou en Afrique subsaharienne.   On reste donc au pays, mais pour quoi faire ? Depuis la libéralisation économique et le désengagement de l’État des activités de production, l’administration n’est plus le premier fournisseur d’emplois du pays. Au cours des cinq dernières années, elle n’a recruté, en moyenne, que huit mille personnes par an. En mission à Tunis au début du mois, les experts de la Banque mondiale ont rappelé au gouvernement que la lutte contre le chômage ne passe pas par des recrutements massifs dans la fonction publique et appelé à réduire la masse salariale de celle-ci (qui représente encore 12 % du Produit intérieur brut). Seuls l’investissement, surtout privé, et la croissance sont créateurs de vrais emplois. Il faut donc subventionner non pas l’emploi, mais la création d’entreprises.   Le plan de développement pour la décennie 2007-2016 fixe un objectif « impératif » de 6,3 % de taux de croissance du PIB, en moyenne et par an. Ce qui permettrait de réduire le taux de chômage moyen des diplômés à 14,1 % pour la période 2007-2011 et à 11,3 % pour 2012-2016.   Directeur du département Maghreb à la Banque mondiale, Théodore Ahlers juge cet objectif « fort ambitieux ». Ce scepticisme se conçoit puisque la croissance de l’économie tunisienne a été de 5,2 %, en moyenne, entre 1962 et 2004 et de moins de 5 % entre 1990 et 2004. D’ailleurs, le document gouvernemental envisage un autre scénario a priori plus vraisemblable : si la croissance de l’économie tunisienne se maintient à son rythme actuel (4,6 % entre 2002 et 2006), le taux de chômage des diplômés devrait passer à 21,6 % en 2011 et 26,1 % en 2016. Il n’est donc d’autre choix que de doper la croissance par l’investissement privé et l’amélioration des formations universitaires. Et de subventionner la création d’entreprises.    *Selon l’Institut national de la statistique (INS), est considérée comme chômeur toute personne âgée de 15 ans et ?plus n’ayant pas travaillé au cours de la semaine de référence (celle où l’enquête a lieu), qui cherche un emploi et qui est disponible pour travailler au cours des deux semaines suivantes. Si, au cours de la semaine de référence, cette personne a travaillé au moins un jour, ne fût-ce qu’une heure, elle n’est pas considérée comme chômeur.   (Source : Jeune Afrique, N° 2368 du 28 mai au 3 juin 2006)  

Emplois « assistés »

par ABDELAZIZ BARROUHI   Conformément à une tradition sociale bien ancrée, la Tunisie développe depuis 1999 une politique consistant à créer des « emplois assistés » afin de réduire le taux de chômage. Ces mesures concernent la plupart des catégories de chômeurs, y compris les diplômés. L’État subventionne des chantiers de travail, des formations, des stages et des contrats d’insertion dans la vie professionnelle. Il favorise aussi l’octroi de microcrédits et de financements plus importants pour lancer des projets d’entreprises individuelles. En 2004, les dotations budgétaires pour ces divers programmes, y compris ceux du Fonds national de l’emploi (FNE) et de la Banque tunisienne de solidarité (BTS), ont été de 256 millions de dinars (156 millions d’euros).   Il faudra attendre un peu pour évaluer avec précision les résultats de ces programmes. Mais l’un des points faibles des stages subventionnés saute aux yeux : ils sont précaires. « J’ai fait un stage d’insertion dans la vie professionnelle [SIVP] dans une boîte informatique à Tunis, raconte Mabrouk D., originaire de la région du Centre-Ouest, où le taux de chômage des jeunes dépasse 30 %. J’étais payé 250 dinars (153 euros) par mois, rémunération subventionnée à 50 % par l’État. Ce statut devait devenir permanent au bout d’un an. Or j’ai été remercié à la fin du onzième mois, alors qu’il m’arrivait souvent de travailler jusque tard dans la nuit, sans contrepartie. Comme j’ai une maîtrise en informatique, j’ai vite retrouvé un SIVP dans une autre entreprise. Combien de temps cela va-t-il durer ? Je ne sais pas. »   À titre indicatif, le Maroc (où le taux de chômage des diplômés de l’université avoisine 35 %) et l’Algérie mènent des politiques à peu près similaires. Selon une étude de la Banque mondiale publiée au mois de mars, la Tunisie consacre 1,5 % de son PIB à de tels programmes, le Maroc environ 0,70 % et l’Algérie 0,85 %. S’ils sont conçus de manière inadéquate, ces programmes, estiment la Banque, « peuvent comporter des coûts budgétaires importants et avoir des effets économiques négatifs ».   (Source : Jeune Afrique, N° 2368 du 28 mai au 3 juin 2006)  

« Esprit », es-tu là ?

par ABDELAZIZ BARROUHI   « Si un diplômé dispose d’une qualification adaptée, il n’a aucune peine à trouver du travail. » C’est en tout cas ce qu’affirme Tahar Ben Lakhdar, le président-fondateur de l’École supérieure privée d’ingénierie et de technologies (Esprit), à Tunis. À preuve, les trente étudiants de la première promotion d’ingénieurs informaticiens ont été rapidement embauchés par des entreprises, qui leur ont demandé de développer leurs projets de fin d’études. C’est aussi la preuve que le secteur privé, notamment les entreprises à capitaux étrangers, est tout à fait disposé à recruter, à condition de trouver des diplômés qualifiés. C’est enfin la preuve que les enseignants peuvent se montrer plus performants lorsqu’ils se trouvent placés dans un environnement « flexible ».   Lancée il y a cinq ans par une équipe de professeurs issus du système universitaire public, avec le soutien de grandes entreprises, Esprit a développé une formation qui « colle » aux besoins du secteur des nouvelles technologies de l’information. Quatre formations sont proposées aux étudiants : ingénieur des télécommunications, informaticien, gestionnaire et communicant. De quoi relancer le débat sur l’adaptation du système universitaire public à son environnement. Et démontrer qu’il est possible de former non plus des diplômés-chômeurs, mais des diplômés qu’on s’arrache.   (Source : Jeune Afrique, N° 2368 du 28 mai au 3 juin 2006)


THEATRE DE L’ODEON- Paris (Du 7 au 10 juin 2006) (en arabe, surtitré) Corps otages de JALILA BACCAR Mise en scène : FADHEL JAIBI
avec jalila Baccar, Fatma Ben Saidane, Jamel Madani, Moez M’rabet, Besma El Euchi, Lobna M’lika, Wafa Tabboubi, Riadh Hamdi, hajer Garsallaoui, Khaled Bouzid, Hosni Akrimi. Fadhel Jaïbi est un grand nom de l’art théâtral arabophone. Chacune de ses mises en scène est passionnément commentée par des milliers de spectateurs fidèles à son théâtre de Tunis. Depuis 1972, en une vingtaine de créations, il s’est forgé une stature unique. Elle lui garantit une liberté de parole et de création qui, sans jamais être définitivement acquise, lui permet néanmoins de travailler sans avoir à transiger ni avec le pouvoir, ni avec le marché. Son théâtre, qu’il voudrait comme Vitez «élitaire pour tous», a été applaudi à Beyrouth, à Damas, au Caire. En Europe, il s’est d’abord fait connaître comme pédagogue et formateur, mais ses derniers spectacles – Comedia, Familia, Les Amoureux du café désert, pour ne citer que ceux-là – ont tourné en Italie, en Espagne, en Hollande, en Suède, au Portugal, en Belgique et en France. En 2002, Junun (Démences), joué au Cloître des Célestins, est l’une des révélations du Festival d’Avignon. Mais depuis 1998, le public parisien n’a plus eu l’occasion de suivre son travail. Ce travail, Jaïbi et sa compagne, Jalila Baccar, s’y engagent totalement, immergeant les acteurs dans un processus de création partagée qui s’étend parfois sur près d’un an. Cette longue gestation s’explique par la nature même de la recherche qui anime Jaïbi. Son théâtre est affaire de quête, de corps, de confrontation. De corps : Jaïbi tient à ce que son théâtre soit fait de chair et de sang, de mouvements et d’émotion, communiquant du coup à ses spectacles une énergie directe et convulsive. De quête : Jaïbi s’interroge avant tout sur la condition de l’homo tunisianus contemporain, telle qu’elle résulte des soubresauts d’une histoire complexe, fragmentée, souvent ignorée et refoulée. Pour comprendre cette histoire, il faut délier les langues, réveiller les mémoires, remonter le cours du temps et tenter d’inventer des parcours possibles, des figures, des archétypes suggérant comment on en est arrivé là. La quête se fait donc enquête, et procède par confrontations : du présent avec le passé, des positions de parole masculine et féminine, de la nouvelle génération adulte avec celle de ses parents, du rationalisme marxiste des militants des années 1960 et 1970 avec les convictions fondamentalistes, mais aussi de l’Occident postcolonial avec l’Orient et le Maghreb. Dans Junun, l’exploration et l’anamnèse avaient pour fil conducteur la relation d’un jeune schizophrène avec sa psychanalyste : la construction dramatique s’opérait autour d’un sujet absent et du douloureux travail de sa renaissance à soi. Dans Corps otages, l’absence et l’aliénation seront d’un autre ordre : Jaïbi et Baccar partiront cette fois-ci du geste d’une jeune professeur de physique qui se fait exploser dans la cour de son établissement de la capitale, au pied du drapeau tunisien – autrement dit, comme le note Jaïbi avec une froide ironie, «si loin des lieux où l’on se fait habituellement exploser». Le thème de recherche choisi par Jaïbi rejoint ainsi son style théâtral et sa matière de prédilection : depuis toujours animé par la violence qui traverse les corps, son théâtre s’attaque ici à l’une de ses formes les plus effrayantes, pour essayer de reconstituer le «puzzle éclaté» (Jaïbi ne dédaigne pas un certain humour noir) qu’a laissé la jeune femme. Comment une fille de famille aisée, d’éducation laïque, dont le père, ancien militant communiste, a passé dix ans dans les geôles de Bourguiba, dont la mère, haut fonctionnaire à la retraite, milite pour les Droits de l’Homme, comment donc une telle femme en vient-elle à basculer dans l’islamisme radical ? La réponse, selon Jaïbi, nous concernera sans doute de bien plus près que nous ne voudrions le croire. LE METTEUR EN SCENE Fadhel Jaïbi est une figure incontestable du théâtre arabe contemporain (co-fondateur de la troupe régionale de Gafsa en 1972, directeur du conservatoire national d’art dramatique 1974-78, co-fondateur avec Jalila Baccar de la première compagnie privée tunisienne « Le Nouveau Théâtre de Tunis » en 1976, auteur de plusieurs scénari et directeur de plusieurs stages de formation à Tunis et à l’étranger). Chacune de ses mises en scène est attendue, suivie, passionnément commentée par des milliers de spectateurs fidèles à son théâtre de Tunis. Depuis 1972, en une vingtaine de créations et trois films, il s’est forgé une stature unique. Elle lui garantit une indépendance totale, une liberté de parole et de création qui lui permettent de travailler à son rythme sur les questions de son choix sans avoir à transiger ni avec le pouvoir, ni avec le marché. Son théâtre, qu’il voudrait comme Vitez « élitaire pour tous », a été applaudi à Beyrouth, à Damas, au Caire. En Europe, il s’est d’abord fait connaître comme pédagogue et formateur, mais ses derniers spectacles – Comedia, Familia, Les Amoureux du café désert, pour ne citer que ceux-là – ont tourné en Italie, en Espagne, en Hollande, en Suède, au Portugal, en Belgique et en France. En 2002, Junun (Démences), joué au Cloître des Célestins, est l’une des révélations du Festival d’Avignon. A Paris, Fadhel Jaïbi a présenté un monologue dramatique, ou « monodrame », sur la Palestine, intitulé A la recherche d’Aïda. Mais depuis 1998, le public parisien n’a plus eu l’occasion de suivre son travail. Ce travail, Jaïbi et sa compagne Jalila Baccar (elle-même auteur et comédienne) s’y engagent totalement, immergeant les acteurs dans un processus de création partagée qui s’étend parfois sur près d’un an. Cette longue gestation s’explique par la nature même de la recherche qui anime Jaïbi. Son idéal de théâtre ne se nourrit pas d’abord de texte, mais de quête, de corps, de confrontation. De corps : Jaïbi (qui travaille parfois avec des chorégraphes) tient à ce que le théâtre soit avant tout fait de chair et de sang, de mouvements et d’émotions, communiquant du coup à ses spectacles une énergie directe et convulsive. De quête: car Jaïbi, de spectacle en spectacle, s’interroge avant tout sur la condition de l’homo tunisianus contemporain, telle qu’elle s’exprime dans une langue multiple (prose ou poésie pouvant alterner à trois niveaux linguistiques distincts : l’arabe littéraire, le bédouin, le dialecte tunisien urbain), et telle qu’elle résulte d’une histoire complexe, fragmentée, souvent ignorée et refoulée. Ce qu’il importe de questionner et de comprendre aux yeux de Jaïbi, c’est notre époque actuelle ; pour cela, il faut délier les langues, réveiller les mémoires, remonter le cours du temps et tenter d’inventer des parcours possibles, des figures qui suggèrent, au moins à titre d’exemples, ce qui a pu se produire et comment on en est arrivé là. La quête se fait donc enquête, et procède par confrontations : du présent avec le passé, des positions de parole masculine et féminine, de la nouvelle génération adulte avec celle de ses parents (eux-mêmes fils des premiers témoins de l’indépendance tunisienne, il y a un demi-siècle), du rationalisme marxiste des militants des années 60 et 70 avec les convictions fondamentalistes, mais aussi de l’Occident postcolonial avec l’Orient et le Maghreb (un face-à-face que Jaïbi a particulièrement approfondi dans une de ses créations les plus récentes : Araberlin, conçue et créée dans la capitale allemande). Il présentera Corps Otages de Jalila Baccar à l’Odéon-théâtre de l’Europe en juin 2006. Les textes de Jalila Baccar sont publiés au Solitaires Intempestifs et aux Editions Théâtrales.  (Source : le site du « THEATRE DE L’ODEON » à Paris, visité le 31 mai 2006) URL: http://www.theatre-odeon.fr/public/saison/ft_sa_12.htm


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