30 septembre 2008

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TUNISNEWS

8 ème année, N° 3052 du 30.09.2008

 archives :www.tunisnews.net  


Le Soir: Un sage n’est plus : Adda est décédé Tunisia Watch: Commerce parallèle : quand Tunis est envahie L´Orient le Jour: Tunis en plein boom de l’immobilier L’Argent Dette de Paul Grignon (Money as Debt FR) Sami Ben Abdallah: Le bloc-Notes de Sami Ben Abdallah Houria Bouteldja, Sadri Khiari: Il faut que cessent les polémiques entre sunnites et chiites ! Michèle Alliot-Marie: Les démocraties face au terrorisme, par Michèle Alliot-Marie


Tunisie Disparition à Tunis

Un sage n’est plus : Adda est décédé

BAUDOUIN LOOS Un vétéran de la lutte nationaliste arabe et tunisienne est mort : Georges Adda, qui venait d’avoir 92 ans, a succombé à un arrêt cardiaque dimanche soir à Tunis. Cette figure emblématique et très respectée du combat syndicaliste et politique – il avait milité au parti communiste – n’avait jamais hésité à se mettre en péril. « Je viens de loin, disait-il. Les Berbères, mes ancêtres, ont connu les Phéniciens, les Romains, les Vandales, les Arabes, les Normands, les Turcs et les Français qui ont successivement occupé mon pays… Ainsi, la Tunisie est mon pays, et le peuple tunisien est mon peuple. Toutes les femmes et tous les hommes qui subissent les injustices politiques et sociales sont mes soeurs et frères. Pour la libération de mon pays, j’ai connu prisons, camps de concentration et déportation des colonialistes français. Aujourd’hui, je me dois d’apporter mon soutien au peuple palestinien martyr. » Ce juif berbère, petit homme affable et ouvert, n’hésitait pas non plus à critiquer le régime tunisien actuel, celui du président Ben Ali. Critiques qu’il assortissait pourtant d’un indécrottable optimisme, comme il nous en faisait part chez lui à Tunis en novembre 2005 :« L’idéologie de ce régime, c’est d’étouffer les libertés. Ce pouvoir a tenté de dépolitiser les Tunisiens. Mais ce mal n’est pas incurable ! Personne ne peut dire quand le déverrouillage se produira, ni comment, mais il est inéluctable. La dynamique des peuples en marche vers la liberté ne peut être arrêtée par personne. » (Source: ‘Le Soir’ (Quotidien – Belgique) le 30 septembre 2008)  


Commerce parallèle : quand Tunis est envahie

Leur marchandise étalée à même la chaussé ou hissée sur des cartons ou des semblants de comptoirs improvisés, les trottoirs du centre ville sont disputés au centimètre prés, bloquant totalement toute accés, sauf à l’enjambé, aux magasins derrière eux dont les propriétaires impuissants assiste dans la désolation à une saison qui constitue pour certains le tiers de leur chiffre d’affaire complètement ratée. Ces vendeurs pirates dont la majorité sont des jeunes, mais aussi des femmes et des enfants ont totalement occupée le centre ville, un centre ville au grand C, car il s’est étendu sur tous les environs en long et en large comme il ne s’est jamais passé auparavant. Pour cette dernière semaine du Ramadan, ils gardent leur places de jours comme de nuit, dormant sur place les quelques heures du dernier quart de la nuit quand l’activité baisse et les passants disparaissent pour commencer de bonne heure à crier « Dinar…Dinar…Dinar » dans une compétition de voix le plus tonitruant donnant à la ville un vacarme indescriptible et assourdissant.

 

Sous le titre « Le commerce parallèle investit le ministère du développement » le journal online African manager décrit la situation : « L’image est surréaliste, tant elle touche même à l’image même de l’Etat. L’image a été prise le vendredi dernier 26 septembre 2008, devant le siège du ministère tunisien du développement économique, un ministère couramment visité par les représentant des institutions internationales notamment. Ce ministère est désormais assiégé par le commerce parallèle, ou comme aiment l’appeler les responsables du ministère du commerce, le commerce non réglementé. Tout au long des rues amenant à la placeAli Zouaoui où se trouve le ministère, des étals et des attelages de ce commerce qui trouve ses marchandises en Chine et ailleurs et qui ne paie rien pour les services municipaux et fiscaux. Les étals sur des cartons ont carrément squatté le parking juste  devant le ministère de l’autre côté d’un trottoir qui n’existe pas. Malgré l’existence d’une large plaque municipale interdisant tout étalage de marchandise et devant le laxisme des services de la municipalité de Tunis, ceux du ministère du commerce et autres, les étals de ce commerce illégal son petits à petits monté les marches du ministère et qui sait, peut-être qu’aux premières gouttes de ces pluies d’automne, le ministère ne leur ouvrira-t-il pas aussi son hall et que le ministre qui doit certainement faire de grandes enjambées pour rentrer dans son ministère retrouvera-t-il avec l’un de ses hôtes internationaux, ces commerçants qui ne participent en rien dans le développement économique qu’il planifie, à l’intérieur même de son ministère qu’il prendront pour un hall commercial ! »

Du tout et de n’importe quoi, mais essentiellement des vêtements et chaussures pour enfant, des joués des produit scolaire des détergeant du parfum ou des ustensiles de cuisine ou de décoration. Le tout mêlé dans un désordre indescriptible, chacun cherchant à pousser son étalage le plus possible à l’avant dans la chaussé pour intercepter les passant à défaut de les intéresser car les trottoirs n’existent plus transformé en arrière boutique réservé à ces nouveau commerçant. Pour une voiture qui s’aventure de chercher à passer par certaines rues c’est le calvaire et gare à celui qui ose la bouche pour protester ou demander de le laisser passer. A la cadence des piéton le pare-choc avant collé à une rangée de jambes dont on ne sait jamais quand ils peuvent s’arrêter on glisse dans la foule, non calant ou énervé cela ne change rien.

Les responsables municipaux et les chefs de commissariats des environs, quand ils sont interrogés par les commerçants et les habitant désabusés par cette anarchie, n’ont rien à cacher «  des ordres d’en haut sont strictes de n’inquiéter personne jusqu’à la fin de ramadan ». Quand on demande « du haut jusqu’à quel niveau ? » on sent leurs visages tourner à l’ironie et on aura tout compris. La vraie question, n’est pas d’où sortent tous ces gens ? Elle est plutôt d’où viennent tous ces produits et qui les leur fournies ?

(Source: ‘Tunisia Watch’ le blog du juge Mokhtar Yahyaoui le 29 septebre 2008)

 


 

 Maghreb

Tunis en plein boom de l’immobilier

 

 
Pétrodollars et rêves de croissance clés en main : les groupes émiratis font fleurir les chantiers en Tunisie, promise à un essor sans précédent. Les pelleteuses sont à l’œuvre dans le Grand Tunis qui connaîtra une transformation radicale avec une série de projets urbains. Le plus monumental, baptisé « Porte de la Méditerranée », a été lancé le 11 septembre pour abriter la plus haute tour d’Afrique, assure Farhan Faraïdouni, président exécutif de Sama Dubaï, la société promotrice, filiale de Dubaï Holding. Cette cité fait partie d’une « nouvelle génération » de mégaprojets destinés à capter les investissements et générer plus de croissance pour résorber le chômage devenu problématique en Tunisie, peu nantie en ressources naturelles. La nouvelle ville jaillira sur mille hectares lotis sur les bords du lac sud de Tunis pour un coût annoncé de 25 milliards de dollars, le plus fort investissement immobilier jamais réalisé en Tunisie. Sama Dubaï a démarré le chantier avec un milliard de dollars sur fonds propres pour une première tranche de 16 bâtiments commercialisés dès octobre. Les étrangers sont habilités à devenir propriétaires sans devoir passer par les autorisations administratives préalables, assure encore M. Faraïdouni. « Un résultat logique du boom de l’immobilier », soulignait la presse, qui se faisait l’écho d’une légalisation prochaine de la propriété aux étrangers. La Porte de la Méditerranée sera achevée d’ici à 15 ans mais fait déjà rêver avec des kilomètres de façade maritime sur la baie de Tunis, panorama et soleil garantis, complexes de loisirs et commerces, habitations, bureaux, hôtels de luxe, golfs et spas agencés autour d’une marina et un port de plaisance. Le site aura une capacité de 300 000 à 500 000 résidents et pourrait accueillir jusqu’à 100 000 visiteurs par jour, selon les promoteurs, qui souhaitent en faire un « carrefour » d’affaires et opportunités offshore pour investisseurs et touristes nantis. Éblouis, les Tunisiens rêvent surtout d’embauche et d’un quotidien meilleur. « Quand le bâtiment va, tout va ! » lance un analyste interrogé par l’AFP. Les promoteurs affirment miser sur la proximité du marché européen, une stabilité historique et un potentiel touristique. Les autorités, qui ont mis les bouchées doubles pour capter ces projets, tablent, elles, sur 0,6 % de croissance annuelle additionnelle sur les 5 ans à venir et 350 000 emplois. Une aubaine : la Tunisie doit créer un million d’emplois d’ici à 2018 pour résorber le chômage endémique (14,3 %) et celui des diplômés de l’université (88 000 par an). « Le rêve est permis, si l’on écarte le risque de voir les nouvelles cités fonctionner en enclaves, ignorer le marché local ou provoquer la frustration », note le même analyste. Avant la « Porte de la Méditerranée », emblème des projets à la Dubaï, « Tunis Sports City » était lancé en mai par le groupe Aboukhater : habitations de luxe et équipements de loisirs tournés vers le sport avec des académies, stades et terrains de golf. Dans la même lignée, « Bled al-Ward » (pays des roses) couvrira 50 000 hectares gagnés sur des marécages dans le Nord-Tunis, où le groupe al-Maabar International a prévu une ville lacustre vouée au tourisme de santé. Première destination mondiale de thalassothérapie après la France, la Tunisie connaît un essor du tourisme médical privé et soins esthétiques. Non loin, à Raoued, toujours en front de mer, la Gulf Finance House bâtira d’ici à 2010 le « premier centre financier off-shore d’Afrique du Nord », selon le promoteur. Ces pôles en chantiers émergeant dans le nord et le sud de Tunis seront reliés par un pont suspendu de 260 mètres sur la mer, pièce maîtresse d’un réseau rénové pour assurer des accès directs au vieux Tunis et à son aéroport.

 
(Source: ‘L´Orient Le jour’ (Quotidien – Liban) le 30 septembre 2008)


 

L’Argent Dette de Paul Grignon (Money as Debt FR)

La dette des gouvernements, des entreprises et des ménages a atteint des proportions astronomiques et enfle de plus en plus démesurément de jour en jour. D’ou vient tout cet argent ? Comment peut-il y avoir TANT d’argent à preter ? La réponse est… qu’il n’y en a pas. De nos jours, L’ARGENT S’EST FAIT DETTE. S’il n’y avait PAS DE DETTE Il n’y aurait PAS D’ARGENT Si tout ceci vous laisse perplexe, rassurez-vous, vous n’etes pas le seul ou la seule. Très peu de gens comprennent ce système, meme si nous sommes tous touchés. Ce long métrage d’animation, dynamique et divertissant, de l’artiste et vidéographe Paul Grignon, explique les effets magiques mais pervers du SYSTEME ACTUEL D’ARGENT-DETTE dans des termes compréhensibles pour tous Nous vous présentons le chef d’oeuvre de Paul Grignon pour la première fois disponible avec une bande son francaise et textes en francais ! Distribué en DVD parwww.bankster.tv


 

Tunisie, Le bloc-Notes de Sami Ben Abdallah:

l’Histoire universelle de la Torture, Quand Guy Mollet niait la torture pratiquée en Algérie… Au plus fort de la bataille d’Alger (Avril 1957),Guy Mollet s’adresse aux français pour couper court aux allégations de torture :
 

« S’il était vrai qu’il y a des brutalités organisées par un individu ou deux …le cadre établi …dans les deux jours ou trois jours qui suivent une arrestation, que pour faire parler un détenu, il faut qu’il soit torturé, ça serait intolérable. C‘est pas concevable, même si ça se produit qu’une fois il y a des méthodes que les autres emploient, que nos adversaires emploient mais même dans ce cas là, on n’a pas le droit de répondre par les mêmes méthodes ». Guy Mollet (Président du Conseil sous la quatrième République en France, c’est l’équivalent du président de la République sous le modèle de la cinquième République)
 
voir photos sur www.samibenabdallah.com
 
des soldats français torturent un détenu algérien mis dans la position du poulet rôti. Il est évident que des soldats français ont utilisé ces mêmes méthodes avec les résistants tunisiens avant l’indépendance.Le  « poulet rôti » consiste à ligoter le détenu par les mains et les pieds, suspendu autour d’un essieu posé sur les extrémités de deux tables tel un poulet en train de rôtir. La tête bascule vers le bas au moment ou la plante des pieds est rossée de coups comme les autres parties du corps en déversant l’eau glacée sur les endroits meurtris.A un certain moment, le détenu s’évanouit, ses  pieds gonflent deviennent bleu. Il est arrosé d’eau pour se réveiller, puis obligé à marcher et courir. Puis la torture reprend. Et ainsi de suite.Captures d’écran faites du film « Pacification en Algérie: la politique du mensonge »,d’André Gazut. Documentaire. Durée : 1 h 10.
Comment a-t-on justifié la « sale guerre » menée par la France en Algérie ? Comment a-t-on pu laisser faire, accepter l’inacceptable, la torture et la barbarie ? Dans la seconde partie de Pacification en Algérie, André Gazut pose la question des responsabilités, morales et politiques, des élites. Un réquisitoire accablant. Il est à souligner que la torture a été utilisée par une partie de l’armée française  durant la colonisation du Maghreb. Après l’indépendance, au Maghreb – y compris en Tunisie- L’Etat a utilisé les mêmes méthodes  de torture qu’utilisait l’armée française contre les résistants.
 
En 1956 Guy Mollet (Président du Conseil sous la quatrième République en France, c’est l’équivalent du président de la République sous le modèle de la cinquième République) fait voter à l’assemblée les pouvoirs spéciaux à l’armée qui ont permit aux militaires de ne pas s’encombrer des garanties juridiques pour sauvegarder les libertés individuelles. Pour éradiquer le terrorisme urbain, le Général Jacques Massu reçoit tous les pouvoirs de la police de Robert Lacoste- le ministre résident- Cette décision marque l’abandon du pouvoir civil aux militaires et aura de graves conséquences. Le général Massu donne l’ordre à ses parachutistes de se substituer aux policiers. Le quadrillage des quartiers, le renseignement et la torture deviennent les armes des parachutistes. La Torture s’officialise.   Seul parmi les officiers supérieurs, le Général Jacques Paris de Bollardière s’oppose publiquement aux directives du General Massu,car il plaçait la morale au dessus des ordres. (Il sera puni pour avoir désobéi à un ordre militaire et sera condamné à 60 jours d’arrêt de forteresse). Le ministre Robert  Lacoste autorise la torture et ordonne au Général De Bollardière  de ne pas s’opposer aux pratiques des parachutistes. Le général de Bollardière  demandera alors à être relevé de son commandement).  
Le Général Jacques Paris de Bollardière,Compagnon de la libération, il incarnait la France des Droits de l’Homme :Il s’est opposé publiquement aux directives du Général Massu (vainqueur de la bataille d’Alger en 1957), « De lbollardière   a franchi la barrière invisible du «devoir de réserve» en rendant publiques, dans la presse parisienne, les raisons de sa désapprobation des méthodes fortes des services de renseignement. D’autres officiers comme le colonel de Seguins-Pazzis – certes moins célèbres – n’ont pas été moins honorables. Ils ont régulièrement expliqué à leurs subalternes que la «lutte anti-subversive » ne pouvait s’accommoder de l’usage de la torture sans que l’armée y perde son âme ». ( Livre «Ces officiers qui ont dit non à la torture» de Jean-Charles Jauffret).Le Général de Bollardière  a été  condamné à 60 jours d’arrêt de forteresse. Mais il ne recula pas ! Non à la torture. Il plaça la morale au-dessus des ordres. Il sera suivi par d’autres dont les journalistes  Claude Bourdet et  François Mauriac. Le premier a publié un article en 1955 dénonçant la torture, intitulé «Votre Gestapo d’Algérie » ( article paru le 13 janvier 1955 dans France-observateur). Le second a publié son article  2 jours plus tard dans l’Express, « La Question », (in Sylvie Thénault, « Une drôle de justice ,  les magistrats dans la guerre d’Algérie », p 27 Editions  La Découverte, Mars 2004).    
 
Simone de Bollardière s’interroge :Porquoi tous ces gens qui se prétendent…qui sont des catholiques, qui vont à la messe chaque dimanche, qui ne feraient pas de mal à une mouche, qui sont gentils avec leurs petits enfants…pourquoi…Pourquoi ils n’ont pas suivi mon mari ? Et je me dis, c’est la carrière ! S’il y a un mot qui ici n’a jamais été prononcé, c’est…c’est moi qui le dis : c’est le mot carrière.    
 
Le Général de Bollardière : ‘J’ai dit à Massu  que je méprisais le type d’action qu’il préconisait …puis j’ai vu Monsieur Lacoste  qui m’a dit qu’on attendait de moi que je fasse pas de complication et que je laisse les parachutistes de Massu faire leur travail. A ce moment là, j’ai demandé à être relevé de mon commandement’
 
Massu s’expliquera et dira plus tard : «  je n’étais qu’un exécutant …je n’ai fait qu’exécuter les ordres de mes Chefs.. ;De Bollardière m’a dit : « C’est inadmissible ! ». Qu’est ce que vous voulez, de temps en temps, il faut se salir les mains !’ Robert Lacoste : a autorisé la torture et a demandé au Général de La bordière de ne pas s’opposer aux pratiques des parachutistes.
 
Robert Lacoste, Ministre Résident en Algérie du gouvernement Guy Mollet (du 9 février 1956 au 13 juin 1957).
 
Jacques Massu : Le 7 janvier 1957, le ministre résident dans la colonie française, Robert Lacoste, confie tous les pouvoirs de police à l’armée au Général Jacques Massu,  afin de faire cesser l’offensive du FLN dans la capitale algérienne.  
 
Face à la violence d’Etat, des intellectuels français s’opposent à la torture en Algérie et essayent d’alerter l’opinion française. Parmi eux, Lanza del Vasto, François Mauriac, Laurent Schwartz, Pierre Vidal-Naquet. En 1958, parut « La Question » de Henri Alleg…ce livre qui touche les consciences est vite interdit. Henri Alleg y évoque les tortures qu’il a subit lorsqu’il fuit arrêté comme directeur du Journal Alger- Républicain. Il raconte comment ses tortionnaires se comparaient à la Gestapo  et souhaitaient foutre en l’air la putain de république.    
 
Les autorités militaires n’hésitent pas à faire pression par écrit sur ceux qui rentrent en France pour éviter que l’opinion française ne connaisse la vérité : En Novembre 1956, des prêtres rentrés d’Algérie reçoivent  un courrier des autorités militaires en Algérie : à la fin de cette lettre, il est dit ceci : La confrontation des forces en présence, était suffisamment connue des hommes avertis dés le début de la crise algérienne pour que l’on ait vivement regretté dans l’armée que tant d’incompétents se soient mêlés de parler, de juger et de trancher à tort et à travers…les prises de positions les plus équilibrées sont celles des gens qui savent se taire quand ils n’ont pu étudier une question avec toute la compétence de base »
 
De Bollardière sera appuyé plus tard  par des intellectuels, des journalistes français qui ont dénoncé les pratiques de torture (parmi lesquels l’avocate Gisèle Halimi qui ne peut pas croire qu’un Ministre socialiste couvre les pratiques des militaires). L’opinion française prend conscience des gravités de ces pratiques et les rejette massivement. Au plus fort de la bataille d’Alger (Avril 1957), Guy Mollet s’adresse aux français pour couper court aux allégations de torture : « S’il était vrai qu’il y a des brutalités organisées par un individu ou deux …le cadre établi …dans les deux jours ou trois jours qui suivent une arrestation, que pour faire parler un détenu, il faut qu’il soit torturé, ça serait intolérable. C‘est pas concevable, même si ça se produit qu’une fois il y a des méthodes que les autres emploient, que nos adversaires emploient mais même dans ce cas là, on n’a pas le droit de répondre par les mêmes méthodes ».
 
Le Président du Conseil a menti. « Non seulement il savait, mais il avait un placard d’informations qu’il a montré à Dabid Rousseil. Quand ce dernier est parti voir Guy Mollet pour lui demander l’autorisation pour la Commission internationale de visiter les camps et les prisons, il le lui a donnée en disant : « vous savez, vous ne m’apprenez rien. Regardez tout ça ce sont des informations que j’ai reçues et des réclamations sur ce qui se passe actuellement ».   (Retranscription de quelques extraits du film « la Politique du Mensonge ») www.samibenabdallah.com


Il faut que cessent les polémiques entre sunnites et chiites !

 

Nous sommes épouvantés. Depuis quelques semaines, une controverse d’une violence extrême oppose certaines sphères de l’islam sunnite arabe et des portes paroles plus ou moins officieux des autorités chiites iraniennes. Cette querelle désastreuse a été provoquée par une déclaration du cheikh Youssef al-Qaradhawi s’inquiétant de ce qu’il considère comme une volonté iranienne de « convertir » à la doctrine chiite les jeunes arabes sunnites, au risque, selon lui, de déstabiliser les société arabes. Aussitôt, une agence de presse iranienne a publié un article dont l’objectif était de délégitimer la parole du savant musulman sunnite. Cet échange, excessif dans le contenu et outrancier dans la forme, a été immédiatement relayé par les médias, des milieux politiques aux intentions plus ou moins claires s’en sont rapidement emparés, et une spirale polémique s’est enclenchée dont les conséquences risquent d’être catastrophiques si elle se poursuivait.

 

N’étant pas dans le secret des Etats et des forces politiques qui déterminent le destin du Moyen-Orient, nous ignorons une grande partie des facteurs et des motivations réelles qui ont ouvert la voie à une telle discorde. Les déchirements politiques et les rapports de forces communautaires dans l’Irak occupé, au Liban ou dans l’ensemble du monde musulman, sont ce qu’ils sont. L’Iran aspire à s’imposer comme puissance régionale majeure et il se pourrait bien qu’elle en ait effectivement les moyens. Faut-il nous en inquiéter, nous qui tentons d’agir pour mettre un terme à la domination occidentale et sioniste ? Notre enjeu majeur, dans la conjoncture actuelle, est-il d’empêcher l’Iran de parvenir à ses fins ? Non. Ce qui nous inquiète n’est pas la puissance iranienne mais la déliquescence des Etats arabes ; c’est la destruction de la société arabe et de son potentiel de résistance dont la politique de ces Etats est responsable ; c’est la veulerie qui les caractérise face aux Etats-Unis et à l’Etat colonial qui a pour nom « Israël ». Non seulement ils ont renoncé à tout projet unitaire arabe et se sont jetés dans les bras de l’Etat sioniste, mais, pour certains, ils attendent avec une impatience à peine dissimulée que les bombes américaines et israéliennes s’abattent sur l’Iran. Ils sont même disposés à perdre des milliards de pétrodollars, en cas d’interruption du trafic maritime dans le détroit d’Ormuz, pourvu que l’Iran soit écrasée. En vérité, toute résistance les embarrasse et d’où qu’elle vienne. Tout ce qui les empêche de ramper plus encore devant les Etats-Unis et Israël doit être détruit. Tout ce qui leur interdit de présenter leur capitulation comme la condition de survie des Arabes doit disparaître. Et s’ils se permettent quelques pressions timides par rapport aux droits du peuple palestinien, ce n’est que pour une seule raison : ils espèrent qu’Israël consente enfin à quelques concessions « raisonnables » qui les autorisent à dire à leur peuple : « ça y est la cause palestinienne a été réglée ; le temps est enfin venu d’offrir notre âme au sionisme ». Voilà où nous en sommes aujourd’hui. Faut-il, parce que ces Etats sont à majorité sunnite, leur apporter un quelconque soutien ? Faut-il, fut-ce implicitement, regretter la force iranienne parce que le peuple iranien est à majorité chiite ? Faut-il, d’une manière ou d’une autre, faciliter l’offensive impériale contre l’Iran ? Avons-nous le droit, dans ce contexte, de semer la confusion et de diviser les rangs de tous ceux qui, quelques soient leurs raisons et leurs intérêts et même si ce ne sont pas toujours les nôtres, font obstacle à la domination américaine et sioniste au Moyen-Orient ? Certainement pas. Rien ne nous fait plus de mal, en Irak occupé, que d’assister, impuissants, à ces guerres intestines, aux manœuvres sournoises des uns et des autres, plus ou moins arrangées en collaboration avec les forces d’occupation, alors que nous espérions la constitution d’un front uni contre la colonisation. Rien ne nous fait plus de mal que ces compétitions sunnites/chiites ou arabo-perses qui empêchent la solidarité arabo-musulmane de se déployer pour faire face à l’ennemi.

 

Nous enrageons, oui nous enrageons de voir que cette polémique s’exacerbe juste au moment où les sanctions pleuvent sur l’Iran et où les puissances impériales préparent une effroyable guerre. Nous vivons, pour notre part, en France, un  pays peuplé de plusieurs millions de musulmans pour la plupart d’origine maghrébine et africaine. Sans nous faire trop d’illusions sur l’impact actuel de nos mobilisations, notre dignité nous impose de tendre toutes nos forces pour développer la solidarité de nos sœurs et frères arabes, africains, iraniens, sunnites ou chiites peu importe, face à l’éventualité d’une guerre contre l’Iran. Mais comment pourrons-nous y parvenir si sunnites et chiites se déchirent au Moyen-Orient, si le message qui nous parvient de là-bas est que l’influence de « missionnaires » chiites dans les pays arabes est un danger bien plus grave que les bombes et les missiles américains et israéliens ?

 

Nous sommes bien présomptueux d’appeler à l’arrêt de ces dangereuses polémiques comme si nos mots pouvaient avoir la moindre valeur. Mais nous ne pouvons nous taire et que notre parole, jointes à d’autres voix, puisse contribuer à faire cesser la discorde.

 

Houria Bouteldja, Sadri Khiari (Membres du Mouvement des Indigènes de la République)

Paris, le 28 septembre 2008


 

Les démocraties face au terrorisme, par Michèle Alliot-Marie

 
 
Le terrorisme est l’ennemi commun des démocraties. L’islamisme radical n’est certes pas le seul en cause, il demeure toutefois une priorité. Depuis plus de six ans, comme ministre de la défense puis de l’intérieur, j’en ai suivi les modalités, les évolutions et hélas les manifestations. Certaines réalités ne sont pas inutiles à rappeler.

 

 

 

La première est que la France est une cible potentielle, car ses valeurs : liberté, tolérance, respect des femmes, laïcité, droits de l’homme, sont en opposition avec celles de l’intégrisme. Elle n’est pas plus menacée que d’autres : ces dernières années ont vu plus d’attentats dans les pays musulmans qu’en Europe. Elle ne l’est pas moins : le démantèlement de réseaux et les arrestations d’islamistes sur notre sol le montrent. 

La deuxième réalité est l’extension géographique du terrorisme islamiste. L’arc du terrorisme intégriste couvre l’Afghanistan, le Pakistan, la Malaisie, l’Indonésie, la Somalie, la péninsule Arabique, le Moyen-Orient, la zone subsaharienne et le Maghreb. De ces bases, il projette ses actions vers l’Europe.

Les conflits irakien, israélo-palestinien, afghan lui servent de terrain d’entraînement. Les zones grises où les Etats ne parviennent pas à imposer leur autorité abritent ses bases arrière et les trafics de drogue ou d’armes qui le financent.

La troisième réalité est l’évolution idéologique du terrorisme. Al-Qaida s’est d’abord identifiée à une radicalisation religieuse appelant à une guerre totale entre monde musulman et monde occidental. Cette motivation est encore mise en avant. Pourtant depuis trois ou quatre ans, l’idéologie l’emporte de plus en plus sur le religieux.

A l’heure où le communisme s’efface, et avec lui une voie politique de contestation, l’intégrisme accueille des personnes frustrées, en quête d’identité, fragilisées, mais aussi, et c’est une nouveauté, des acteurs apparemment bien intégrés – voire occidentaux, mais sensibilisés par la propagande, comme les médecins des attentats de Londres.

A ce titre, les Etats arabes ou musulmans et leurs dirigeants deviennent des cibles au même titre que les occidentaux.

La quatrième réalité, c’est la guerre de la communication. Les terroristes utilisent les images des populations victimes des affrontements au Liban, en Palestine, en Afghanistan, comme propagande contre l’Occident ; celles des otages ou des militaires occidentaux tués comme preuve de leur puissance.

Ils recherchent la symbolique pour créer la panique. Métros, gares, casernes, rencontres politiques, sportives, culturelles très médiatisées, constituent à ce titre autant de cibles potentielles. Devant cette recherche du toujours plus spectaculaire, l’utilisation d’armes chimiques ou bactériologiques sur des cibles comme les centrales nucléaires, les réservoirs d’eau ou les systèmes informatiques, est une crainte légitime.

La cinquième réalité, c’est l’évolution tactique. Internet ne sert plus seulement aux échanges internes aux réseaux, ou aux messages destinés aux médias telles les exécutions, les menaces, les revendications… Il est devenu un vecteur d’endoctrinement et de recrutement de populations pour des actions d’opportunité, au-delà des attentats programmés. Les assassinats de nos compatriotes en Arabie saoudite et en Mauritanie relèvent de cette catégorie.

Pour protéger nos concitoyens à la mesure du risque, notre stratégie doit être préventive, européenne, globale, légitime. Agir, c’est bien sûr être vigilant au quotidien : sur notre territoire, des milliers de policiers, gendarmes et soldats des trois armes sont mobilisés en permanence.

Agir, c’est aussi anticiper. Nos services de renseignement ont été récemment réorganisés pour optimiser la collecte d’informations. C’est aussi la finalité de la coordination entre les services nationaux, européens et américains notamment. Le véritable enjeu aujourd’hui reste de développer en commun nos capacités à analyser ces renseignements dans la masse des informations collectées.

Agir, c’est intervenir là où sont les organisations, les réseaux de financement, les camps d’entraînement, les écoles d’endoctrinement. C’est le sens profond de l’engagement de nos militaires en Afghanistan ou au Liban aux côtés de leurs camarades des autres pays, dans des missions aussi risquées qu’indispensables. L’ONU donne sa légitimité à cette action militaire, car ses décisions sont celles de la communauté internationale entière et non des seuls pays occidentaux.

Agir, c’est aussi contribuer à l’amélioration des conditions de vie et au retour à l’Etat de droit, dans des pays dont la situation politique et l’absence de valeurs démocratiques est de nature à favoriser l’émergence de groupes radicaux.

Agir, c’est forcément agir ensemble. Face à un tel risque, l’Europe de la sécurité est une exigence. Elle reste à construire malgré des progrès réels. L’efficacité implique de rapprocher encore nos législations et nos méthodes, de favoriser les échanges, pour donner à nos actions communes une efficacité optimale.

C’est l’objet de la conférence qui a réuni ce week-end à Bonn les membres du G6 (France, Italie, Royaume-Uni, Allemagne, Pologne, Espagne) et les Etats-Unis. Elle a permis de souligner que le dialogue ouvert avec les autorités américaines n’est nullement incompatible avec les progrès de la mobilisation européenne contre le terrorisme.

L’Europe ne saurait ignorer qu’elle partage les mêmes risques que l’Amérique. Il est temps de donner un contenu nouveau au dialogue transatlantique avec un cadre qui favorise les échanges d’informations pertinents et garantisse un niveau élevé de protection des droits individuels et des libertés. L’action policière nécessite une législation adaptée, mais qui ne renonce pas à nos valeurs de respect de la démocratie et des droits de l’homme.

Dans cette stratégie globale, l’Europe a un rôle essentiel à jouer. Parce que chacun sait qu’elle respecte les aspirations des peuples, elle n’est pas soupçonnable de visées impérialistes. Nous ne gagnerons pas la guerre contre le terrorisme sans le soutien des citoyens, ceux de nos pays, ceux des pays victimes du terrorisme. Ce soutien ne peut exister que si nos actions leur apparaissent légitimes.

A l’heure où elle préside l’Union européenne, la France a un rôle essentiel à jouer, pour convaincre de la nécessité d’agir fortement, fermement, globalement et avec bon sens.

L’implication personnelle du président de la République crée un espoir. Que l’Europe et la communauté internationale ne laissent pas passer cette opportunité. Il faut une réponse à l’échelle européenne et, je le souhaite, à l’échelle transatlantique.

 
Michèle Alliot-Marie est ministre de l’intérieur.
 
(Source:’Le Monde’ (Quotidien -France) le 1er octobre 2008)

 

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