30 juin 2011

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TUNISNEWS
11 ème année, N°4055 du 30.06.2011

 


AP: Tunisie: report au 4 juillet du deuxième procès de Ben Ali

Reuters: Tunisia cbank cuts interest rate to spur growth

Gnet: I.Ben Achour: « je suis pour la normalisation si les Palestiniens le veulent »

Le Nouvel Observateur: Tunisie: report au 4 juillet du deuxième procès de Ben Ali

Le Parisien: Une place Mohamed Bouazizi inaugurée à Paris

Bondy Blog: Des « experts » tunisiens dans l’antre du loup Ben Ali

Mediapart: Laïcité Inch’allah

Jeune Afrique: La révolution, une opportunité économique pour la Tunisie

Business News: Ennahdha et le PDP en tête des intentions de vote selon MediaScan

El Watan: Le vrai visage de Ghannouchi

Kaptalis: Tunisie. Ennahdha, ses vieux démons et ses perspectives républicaines (1/2)

Espace Manager: Tunisie : le vivre-ensemble à l’épreuve

Kiri John: Le gars des lumières ou la voix de son maître


Tunisie: report au 4 juillet du deuxième procès de Ben Ali


Publié le 30-06-11 à 11:10
 
TUNIS (AP) — Prévu pour ce jeudi, le deuxième procès de l’ancien président tunisien Zine el Abidine ben Ali a été reporté au 4 juillet, a annoncé le président de la chambre criminelle du tribunal de première instance de Tunis, Touhami Hafi.
 
Au cours d’une brève apparition dans la salle d’audience, bondée de journalistes et d’avocats, le juge a justifié le report par la grève observée actuellement par les magistrats tunisiens.
 
L’ex-président devait être jugé par contumace pour « détention de stupéfiants à l’usage de consommation, de l’acquisition, de l’importation et du trafic, l’aménagement et l’exploitation d’un local pour le stockage et l’usage de stupéfiants, la détention d’armes et de munitions et la non-déclaration de possession de pièces archéologiques ».
 
Selon un des avocats de la défense commis d’office, Me Hosni Béji, il encoure une peine pouvant aller jusqu’à la prison à perpétuité au cas où il serait reconnu coupable du premier chef d’accusation, et de six mois à deux ans pour les griefs ayant trait à la possession d’armes et des objets archéologiques.
 
Lors du premier procès qui a eu lieu le 20 juin, Ben Ali et son épouse Leïla Trabelsi avaient été condamnés à 35 ans de prison ferme chacun et à environ 45 millions d’euros d’amendes pour détournement de fonds et malversations.
 
L’ancien homme fort de Tunis se trouve depuis le 14 janvier en Arabie Saoudite où il a fui à la suite d’un soulèvement populaire, après un règne sans partage de 23 ans.
 
Me Béji a déclaré en marge du procès qu’il était en contact avec des proches de Ben Ali établis à l’étranger et qu’il allait poursuivre ces contacts pour tenter soit de persuader son client de venir en Tunisie pour assister à son procès, soit de lui fournir « les éléments d’éclaircissement » devant lui permettre de défendre son dossier.
 
Il a déclaré qu’il projetait de se rendre à cet effet en Arabie Saoudite pour rencontrer l’ex-chef d’Etat.
 
Il a précisé qu’il allait requérir une expertise médicale et la présence devant la cour de hauts responsables de l’Etat tels l’ancien chef de la garde présidentielle Ali Sériati, en détention, et le médecin personnel de Ben Ali, le Dr Mohamed Gueddiche, comme témoins « à charge ou à décharge au sujet de l’accusation aléatoire relative aux stupéfiants », outre la demande d’une expertise médicale.
 
Il n’écarte pas le cas échéant que ses médecins lui aient probablement prescrit un traitement comportant des produits stupéfiants, l’ancien président souffrant depuis plusieurs années d’un cancer de la prostate, d’après des informations non officielles.
 
Tout en contestant notamment ce chef d’accusation qu’il trouve « ridicule », la drogue trouvée, « peut-être déposée après son départ », étant d’une « qualité très médiocre ». « J’imagine mal qu’un chef d’Etat vienne à consommer et encore moins à faire commerce d’une drogue dont la cigarette se vend à deux dinars (un euro) », s’est-il exclamé.
 
En raison « des nombreux vices de forme » qui entachent le procès et des griefs « qui ne tiennent pas la route », l’avocat espère obtenir la nullité de la procédure et un non-lieu en faveur de son client.
 
Sans préjuger des autres affaires, il considère qu’un tel aboutissement donnerait l’image d’une « justice indépendante et sereine, loin de tout esprit de vindicte ».
 
L’ex-président, son épouse et 111 personnes de leur entourage sont poursuivis dans 113 affaires relevant certaines du droit commun, d’autres de la justice militaire. AP

 
Reuters, le 30 juin 2011 à 10h43 GMT

Tunisia cbank cuts interest rate to spur growth


 
TUNIS, June 30 (Reuters) – Tunisia’s central bank cut its key interest rate by 50 basis points to 4 percent on Thursday, as it seeks to boost an economy still reeling from the aftermath of a revolt that toppled its president earlier this year.
 
« The decision was made to support the signs of gradual improvement in the economic situation and to provide adequate funding to support economic institutions in order to remedy the decline in the growth rate, » the bank said in a statement.
 
The bank last changed its key interest rate in February 2010, when it cut the rate by 75 basis points to 4.5 percent.
 
An uprising in January forced veteran leader Zine al-Abidine Ben Ali to leave the country, and inspired the « Arab Spring » revolts sweeping the Middle East.
 
However, the violence and strikes that followed the revolution forced some businesses to suspend operations and also scared off foreign tourists, on whom Tunisia relies for a large part of its revenues.
 
Tunisian officials expect 1 percent gross domestic product growth this year, down from about 3.7 percent in 2010. Finance Minister Jalloul Ayed told Reuters this month he expected growth to rebound next year to over 5 percent.

 
Lam Echaml
Invitation

Suite aux agressions subies dimanche 26 juin 2011 par les organisateurs et les participants lors de la manifestation culturelle « Touche pas à mes créateurs », au cinéma Afric’Art, organisée par Lam Echaml en partenariat avec l’Institut Arabe des Droits de l’Homme, le collectif Lam Echaml vous invite au point de presse qui se tiendra vendredi 1er juillet 2011 à 10 heures à l’espace El Teatro, complexe El Mechtel, avenue Ouled Haffouz, Tunis.
Pour Lam Echaml
Abdelaziz Basti
Contact : 98.96.44.39

 

I.Ben Achour: « je suis pour la normalisation si les Palestiniens le veulent »


 
« La question de la normalisation avec Israël n’est pas nationale », vient de déclarer Iyadh Ben Achour, président de la haute instance pour la réalisation des objectifs de la révolution, de la réforme politique et de la transition démocratique sur la télévision nationale.
 
« Je suis contre la normalisation avec Israël, si le peuple palestinien le demande, et je suis pour la normalisation avec Israël si le peuple palestinien le veut », a-t-il souligné.
 
Il a donné lecture à la clause contenue dans le pacte républicain, élaboré au sein de la haute instance, rejetant « toute forme de normalisation avec l’entité sioniste ».
 
(Source : « GlobalNet », le 29 juin 2011 à 22h17 heure de Tunis)
 
Commentaires des lecteurs de Gnet :
 
#1 non monsieur Ecrit par ML 29-06-2011 22:40
non monsieur aucune concession pour l état sioniste aucune normalisation avec cette colonie belliqueuse belligérante et belliciste ce sont des sionistes et le sionisme n est pas porteur de message de paix que la Palestine redevienne de nouveau un état reconnu un pays libre c est du domaine du rêve monsieur c est utopique que ce que vous appelez israiiil fasse la paix avec ses voisins libère le Golan et admette la création d un état palestinien libre et souverain pour les palestiniens après on verra chaque chose en son temps monsieur et d ailleurs des plus grands dossiers sur lequel l ex président tunisien devra faire toute la lumière c est des plus hautes trahisons que de coopérer avec les mosad chez nous sur notre territoire ou ailleurs
#2

WIN 3ayech hel bhim

Ecrit par Ni con ni soumis 29-06-2011 22:52

Depuis quand les palestiniens veulent une normalisation ??? walahi 3ib ma fhemtech chkoun 7atkoum mais ce qui est sur kifma 5arejna eli 9balkoum bech n5arjoukoum entouma eli 9a3din tfasdou bledna tir tir  
#3

la mentalite de ZABA encore

Ecrit par bbj 29-06-2011 23:49

malheureusement on n est pas encore sorti du cercle zabatiste et des gouvernements corrompus des pays arabes Mr Ben Achour ,designe par l aire zabatiste se croit encore aux bon vieux temps zabatistes ,il n a pas assimile encore q une revolution s est produite et que le peuple tunisien ne veut pas la normalisation meme si les palestineens la veule c est une question de principe la classe intellectuelle de zaba est la meme qui se trouve au conseil disons pour la protection des interets zabatistes et des intellectuels deracines de leur identite
 
#4

la lil 5awana

Ecrit par Tounsi 30-06-2011 09:51

Sob7an allah!!! belehi fahlouni? ben achour heda fi bélou 7atinéh ra2iss barlaméne wala président de la république? 9al bech en7ot wbech na3mel? echnawa heda? eli ma3amlouch ben ali 3amlou ben achour?!! etatbi3 m3a israeil jhar, w9al bech en7ot fi destour etounsi mazij men dra echnawa, wmafamech el hawiya el 3arabi ael moselma?!!! sad9ouni 9a3dine yala3bou bennar?!! wbech ihezouna lel hewya?!!! rahou echa3eb féya9 w3aref kolchay?!! donc na7na manta5abnékech wmana3erchoukech!!! erajel jéy itaba9 fi ajenda 7adra men france et usa… enfaya9kom wenzid enfaya9kom, wedakrou el klém heda, rahou ken bech etsir trafique, bech eda5lou lebléd fi 7it!!! 5aliw echa3eb i9arer masirou
 
#5 (…) Ecrit par Sami Boussoffara 30-06-2011 10:10
Cette déclaration attribuée à Y. ben Achour n’est pas sans rappeler celles de nombreuses personnalités du monde arabe du président Moubarak au roi Abdallah d’Arabie. L’argument qui sous-tend cette position est simple : nous ne pouvons pas être plus anti-israéliens que leurs principales victimes, les palestiniens. Or, ce discours ne constitue que des arrhes versées aux grandes puissances qui parrainent et protègent Israël, un gage donné pour se disculper de toute forme d’antisionisme, se dédouaner et se réhabiliter aux yeux de ceux qui sont nos bailleurs de fonds et nos faiseurs de rois. Pour ma part, je pense qu’il faut s’en tenir au droit, rien qu’au droit. Israël, cet Etat créé par décret, est certes devenu aujourd’hui une réalité tangible dont personne, ou presque, ne conteste le droit à l’existence. Mais il faut qu’un autre Etat, créé par le même décret, ait le droit d’exister et que son peuple ait le droit de vivre dignement. Israël, cet Etat dont les soubassements sont religieux et ethniques, occupe illégalement les terres et les propriétés d’une population qu’il a déportée et contraint à l’exil. Israël doit d’abord répondre de tout cela, il droit répondre à tout cela. Israël, cet Etat brutal et agressif n’a pas fait que des victimes palestiniennes. Comment oublier les victimes civiles libanaises, syriennes et même tunisiennes à HAMMAM ESCHATT, comment passer sous silence les exécutions de prisonniers de guerres Egyptiens en 1967 et syriens en 1973. Franchement, le palmarès des israéliens est sinistre, écœurant. Comment M. Ben Achour et d’autres osent-ils parler de normalisation avant que toutes ces questions soient tranchées devant un tribunal international dédié ?
 
#6 quelle honte Ecrit par tounsi66 30-06-2011 10:26
un seul mot : ben achour tu fais honte à la Tunisie libre
 

#7 Quelle Honte!!

Ecrit par citizen30-06-2011 10:54
Cher Monsieur, depuis quand un être humain normalement constitué peut-il « Normaliser » avec son assassin, son violeur, l’assassin de ses enfants, son colonisateur? ça n’a jamais été le cas et – ne vous en faites pas – ce ne sera jamais le cas pour les palestiniens et les arabes. Pourtant, je tiens à vous en remercier: Vos déclarations si claires et vos annonces si limpides concernant cette question fondamentale pour l’avenir de notre pays épargneront au peuple tunisien un temps précieux. Nous t’avons bien compris!
 
#8 Realisme
Ecrit par Mokh30-06-2011 11:26
Mr Ben Achour est un Homme réaliste et dit la vérité. C’est aux Palestiniens de décider et personne ne peut être contre leur volonté.
 
#9 ??
Ecrit par riadh30-06-2011 11:53
C est quoi tous ces commentaires?? vous voulez qu’on fasse la guerre a Israel c est cela? qu on rejoigne la Syrie ou l’Iran qui font comme si ils soutenaient les palestiniens alors qu ils en ont rien a faire? soyez un peu realiste. La tunisie aidera toujours les peuples opprimés j espère, et les palestiniens en premier, mais a notre mesure, avec nos moyens et notre philosophie; ceux qui pense que la tunisie democratique doit devenir automatiquement hostile a israel manque de culture politique j ai l impression (PS: j aimerais aussi que la tunisie aille faire la guerre en afrique noire et en Birmanie et en corée du nord ou des peuples opprimés souffrent aussi.)

#10 Plus royaliste que le ROI

Ecrit par M SKHIRI30-06-2011 11:56
Excusez-moi mais d’après ce que j’ai compris du discours de Y Ben Achour siqui dit que Si et seulement si les palestiniens normalisent avec Israël alors dans ce cas il ne voit pas d’inconvénient à ce la Tunisie le fasse aussi, c’est clair et net. Alors si demain la Palestine et Israël deviennent ami par traité de paix en échangeant des ambassadeurs et tout ça, nous les tunisiens on a pas le droit de le faire parce que; c’est dans notre constitution je trouve ça aberrant.

 

Tunisie: report au 4 juillet du deuxième procès de Ben Ali


Prévu pour ce jeudi, le deuxième procès de l’ancien président tunisien Zine el Abidine ben Ali a été reporté au 4 juillet, a annoncé le président de la chambre criminelle du tribunal de première instance de Tunis, Touhami Hafi.

Au cours d’une brève apparition dans la salle d’audience, bondée de journalistes et d’avocats, le juge a justifié le report par la grève observée actuellement par les magistrats tunisiens. L’ex-président devait être jugé par contumace pour « détention de stupéfiants à l’usage de consommation, de l’acquisition, de l’importation et du trafic, l’aménagement et l’exploitation d’un local pour le stockage et l’usage de stupéfiants, la détention d’armes et de munitions et la non-déclaration de possession de pièces archéologiques ». Selon un des avocats de la défense commis d’office, Me Hosni Béji, il encoure une peine pouvant aller jusqu’à la prison à perpétuité au cas où il serait reconnu coupable du premier chef d’accusation, et de six mois à deux ans pour les griefs ayant trait à la possession d’armes et des objets archéologiques. Lors du premier procès qui a eu lieu le 20 juin, Ben Ali et son épouse Leïla Trabelsi avaient été condamnés à 35 ans de prison ferme chacun et à environ 45 millions d’euros d’amendes pour détournement de fonds et malversations. L’ancien homme fort de Tunis se trouve depuis le 14 janvier en Arabie Saoudite où il a fui à la suite d’un soulèvement populaire, après un règne sans partage de 23 ans. Me Béji a déclaré en marge du procès qu’il était en contact avec des proches de Ben Ali établis à l’étranger et qu’il allait poursuivre ces contacts pour tenter soit de persuader son client de venir en Tunisie pour assister à son procès, soit de lui fournir « les éléments d’éclaircissement » devant lui permettre de défendre son dossier. Il a déclaré qu’il projetait de se rendre à cet effet en Arabie Saoudite pour rencontrer l’ex-chef d’Etat. Il a précisé qu’il allait requérir une expertise médicale et la présence devant la cour de hauts responsables de l’Etat tels l’ancien chef de la garde présidentielle Ali Sériati, en détention, et le médecin personnel de Ben Ali, le Dr Mohamed Gueddiche, comme témoins « à charge ou à décharge au sujet de l’accusation aléatoire relative aux stupéfiants », outre la demande d’une expertise médicale. Il n’écarte pas le cas échéant que ses médecins lui aient probablement prescrit un traitement comportant des produits stupéfiants, l’ancien président souffrant depuis plusieurs années d’un cancer de la prostate, d’après des informations non officielles. Tout en contestant notamment ce chef d’accusation qu’il trouve « ridicule », la drogue trouvée, « peut-être déposée après son départ », étant d’une « qualité très médiocre ». « J’imagine mal qu’un chef d’Etat vienne à consommer et encore moins à faire commerce d’une drogue dont la cigarette se vend à deux dinars (un euro) », s’est-il exclamé. En raison « des nombreux vices de forme » qui entachent le procès et des griefs « qui ne tiennent pas la route », l’avocat espère obtenir la nullité de la procédure et un non-lieu en faveur de son client. Sans préjuger des autres affaires, il considère qu’un tel aboutissement donnerait l’image d’une « justice indépendante et sereine, loin de tout esprit de vindicte ». L’ex-président, son épouse et 111 personnes de leur entourage sont poursuivis dans 113 affaires relevant certaines du droit commun, d’autres de la justice militaire Source: « Le Nouvel Observateur » Le 30-06-2011 Lien: http://tempsreel.nouvelobs.com/actualite/monde/20110630.FAP0362/tunisie-report-au-4-juillet-du-deuxieme-proces-de-ben-ali.html

Une place Mohamed Bouazizi inaugurée à Paris


Une place Mohamed Bouazizi, du nom du jeune Tunisien dont le suicide par le feu a déclenché le soulèvement de la Tunisie, a été inaugurée jeudi à Paris par le maire Bertrand Delanoë. Cette place est située dans le 14ème arrondissement près du parc Montsouris. La décision de donner à une place le nom du jeune tunisien avait été votée à l’unanimité par le Conseil de Paris le 8 février. Mohamed Bouazizi, jeune marchand de fruits de la ville de Sidi Bouzi (centre de la Tunisie), s’est immolé par le feu le 17 décembre 2010, excédé par des humiliations policières répétées et son geste a marqué le début d’un mois de manifestations qui ont chassé du pouvoir le président Zine El Abidine Ben Ali. Des membres de la famille du jeune homme ont assisté à la cérémonie, de même que Moktar Trifi, président de la Ligue tunisienne des droits de l’Homme et la chanteuse tunisienne Abir Nasraoui. Source: « Le Parisien » Le 30-06-2011 Lien: http://www.leparisien.fr/flash-actualite-politique/une-place-mohamed-bouazizi-inauguree-a-paris-30-06-2011-1515432.php


« Les partisans de l’ancien régime empêchent la Tunisie d’avancer »


La soeur du commerçant ambulant qui s’était immolé par le feu en Tunisie s’est confiée au Point.fr.

En décembre 2010, Mohamed Bouazizi, commerçant ambulant, s’immolait par le feu à Sidi Bouzid, en Tunisie. C’est l’acte déclencheur de la révolte qui a mis fin au régime de Ben Ali. Avant l’inauguration, jeudi à Paris, d’une place qui portera son nom, Manoubia et Leïla Bouazizi, sa mère et sa soeur, ont reçu Le Point.fr. Le Point.fr : Que ressentez-vous à quelques minutes de l’inauguration d’une place à Paris rendant hommage à Mohamed Bouazizi ? Leïla Bouazizi : C’est une grande fierté pour nous et pour tous les Tunisiens. Nous remercions le maire de Paris pour cette initiative. Comment avez-vous vécu la révolution tunisienne ? Cela a été très difficile au début, Dieu nous a aidés. Nous avons perdu Mohamed, c’est une grande douleur. Mais il est mort en martyr pour la liberté et la démocratie. Une telle issue était impossible à prévoir. On a dit que votre frère était déjà mort lorsque l’ex-président Ben Ali lui a rendu visite, qu’il s’agissait en quelque sorte d’une mise en scène du régime… Nous avons veillé Mohamed durant une vingtaine de jours et nous avons fait confiance aux médecins qui nous assuraient qu’il vivait encore. Quelle est la situation aujourd’hui en Tunisie ? C’est compliqué. Il existe des partisans de l’ancien régime qui continuent d’empêcher la société d’avancer. Nous vivons nous-mêmes une campagne de calomnie même si la majorité des Tunisiens nous respectent. Nous attendons des jours meilleurs. Dans quel type de société souhaitez-vous vivre désormais ? Dans un régime démocratique et de liberté qui respecte les droits de chacun et où tous les citoyens remplissent leur devoir. Il existe des acquis pour l’égalité entre les hommes et les femmes qui datent de Bourguiba, personne ne doit les remettre en cause.Que pensez-vous des débats actuels sur la laïcité de l’État et la place de l’islam en Tunisie ? La religion et la politique doivent être séparées. Ceux qui connaissent la religion doivent seulement être des sortes de guide, mais ils ne doivent pas imposer leur vision. Source: « Le Point » Le 30-06-2011 Lien: http://www.lepoint.fr/monde/les-partisans-de-l-ancien-regime-empechent-la-tunisie-d-avancer-30-06-2011-1347763_24.php


Des « experts » tunisiens dans l’antre du loup Ben Ali

Cela ressemble à une histoire fabriquée tant elle se situe aux frontières de l’absurde. Depuis des mois, les migrants Tunisiens arrivés à Paris via l’île de Lampedusa passent de parcs en squats, de gymnases en squares, se mettent en rang pour un plat chaud qu’ils engloutissent, debout. En pénétrant dans cet immeuble de trois étages du 36 rue Botzaris, dans le 19e à Paris, les migrants recherchaient un toit. Très vite, la situation les dépasse. Ces Tunisiens venus chercher une vie meilleure en Europe trouvent refuge dans l’antre du loup. Celui-là même qu’ils ont justement fui, au péril de leur vie. Vingt-quatre heures sur un bateau qui tanguent et qui prend l’eau, pour atterrir ici ? Les Tunisiens du 36 rue Botzaris, se sont transformés en enquêteurs malgré eux, en « experts à Paris ». Ils découvrent que le centre culturel tunisien qu’ils squattent n’est autre le siège de la représentation du RCD en France, le parti de Ben Ali, le président déchu. A l’intérieur, la vie s’organise. Les migrants s’occupent à visiter les bureaux et tombent sur une manne inattendue de documents qui témoignent des activités louches du RCD. Ils trient, classent, filment, photographient, stockent tout ce qu’ils peuvent, à l’extérieur du bâtiment, dans un local tenu secret. Le téléphone arabe se met alors en marche et les dossiers trouvés dans les bureaux semblent intéresser de nombreuses personnes. Objets et dossiers commenceraient à se monnayer. Parfois, les migrants remettent des documents à certaines personnes. Celles qui ont su montrer patte blanche. Ils font confiance à ces dernières, jusqu’au jour où elles disparaissent, les bras chargés de ce qu’elles étaient venues chercher. Il y a quelques jours, l’immeuble a été évacué par les forces de l’ordre au petit matin. Utilisation de bombes lacrymogènes, affaires personnelles confisquées, garde à vue. Certains sont allés aux urgences. Pour Ali Gargouri, membre du nouveau parti politique tunisien Afek Tounès, « la situation n’est plus supportable, il faut trouver un hébergement d’urgence pour ces personnes ». En attendant, les jeunes migrants de Tunisie pique-niquent sur la pelouse plus tout à fait verte du parc des Buttes Chaumont. Les plus jeunes téléphonent à leur maman, la voix tremblante pendant que les autres rédigent leurs CV et leur projet professionnel dans l’espoir de rentrer chez eux et de commencer une autre vie. Source: « Bondy Blog » Le 30-06-2011 Lien: http://yahoo.bondyblog.fr/201106301300/les-%C2%AB-experts-%C2%BB-tunisiens-dans-l%E2%80%99antre-du-loup-ben-ali/


Laïcité Inch’allah
Le film de Nadia El Fany est une courageuse défenseuse de la laïcité.

Nadia El Fany est une réalisatrice franco-tunisienne. Fille d’un des fondateurs du Parti communiste tunisien, elle vit en France depuis une dizaine d’années. Elle a notamment réalisé un documentaire sur son père et un thriller, « Bewin Hacker », dans lequel un petit génie de l’informatique pirate les satellites et brouille les chaînes télévisées européennes. En 2010, avant la révolution de jasmin, elle se lance dans la réalisation d’un documentaire « Ni Allah ni maître ». Elle y dénonce « l’hypocrisie sociale » qui règne en Tunisie. Elle souligne que « Dans un Etat où il est décrété que tout le monde appartient à la même religion, il est d’autant plus compliqué de se réclamer d’une idée et d’une pensée au mieux ignorée, au pire dénigrée et combattue ». Son film se veut clairement laïque et non antireligieux. Pour mieux l’affirmer, elle change son titre pour adopter « Laïcité Inch’allah ». Une projection, le 24 avril dernier à Tunis, en clôture d’un festival de documentaires, s’est déroulée sans problème. Mais depuis la situation s’est détériorée. Les insultes se multiplient sur internet. Les réseaux sociaux véhiculent aussi bien les menaces que les manifestations de soutien. Dimanche 26 juin, une centaine de manifestants violents ont investi le cinéma Africart à Tunis où le film était projeté. Nadia El Fany maintient son engagement pour une société laïque, une société de liberté pour tous. Elle souligne que son film « est un film qui appelle à la tolérance contrairement à tout ce qu’on dit », en ajoutant que « peut être que dans le secret des urnes, les Tunisiens voteront pour la laïcité ». Le distributeur du film en France, Jour2fête, annonce la sortie du film le 21 septembre.


La révolution, une opportunité économique pour la Tunisie


Et si, loin d’être une catastrophe pour l’économie du pays, la révolution tunisienne était au contraire une opportunité ? C’est la thèse que défend l’économiste engagé et ancien directeur d’Amnesty International en Tunisie, Mahmoud Ben Habib Ben Romdhane.

La révolution tunisienne et les profondes mutations sociales qu’elle implique vont permettre à la Tunisie d’entreprendre de profondes réformes économiques, estime l’économiste Mahmoud Ben Habib Ben Romdhane. À terme, celles-ci conduiront la Tunisie à s’intégrer pleinement dans la mondialisation en lui donnant les moyens de traiter d’égal à égal avec ses partenaires internationaux.

Réformer l’éducation et la santé

Mais pour en arriver là, beaucoup reste à faire. L’État, acteur principal de cette « révolution économique » dont a besoin le pays, doit au préalable mener à bien les réformes nécessaires. Première étape : il faut initier « une révolution technologique » et encourager l’apparition d’une main-d’œuvre qualifiée en redonnant de l’importance et de la valeur aux diplômes. Les épineux dossiers de la santé et de l’éducation sont aussi une priorité. La Tunisie doit pouvoir offrir « des services de qualité, accessible à tous », dit Ben Romdhane.

Repenser le tourisme

Enfin, le tourisme, secteur-clé de l’économie tunisienne qui représente 7 % du PIB avec 400 000 emplois, est également en attente de profonds changements. « Il faut que nous revoyons de fond en comble notre politique touristique », précise l’économiste. En clair, il s’agit d’en finir avec le tourisme de masse cantonné aux plages du pays pour qu’enfin « ce secteur soit adossé aux villes et à la culture des Tunisiens ».

Si tout est question de temps, combien en faudra-t-il à l’économie tunisienne pour se remettre de la révolution ? De trois à quatre ans, estime Ben Romdhane. D’ici là, il estime que l’État doit mener à bien des politiques de transition pour que les Tunisiens n’aient pas le sentiment que rien ne change. Car « on ne peut pas demander aux jeunes d’attendre quatre ans », dit-il.

Source: « Jeune Afrique » Le 30-06-2011

 
Ennahdha et le PDP en tête des intentions de vote selon MediaScan

Les résultats du sondage d’opinion réalisé par MediaScan et en partie financé par le Centre d’études d’Al Jazeera viennent confirmer les analyses d’autres bureaux d’études et les constatations des observateurs politics. Des résultats, présentés à la presse jeudi 30 juin 2011 par Hana Cherif directrice générale de MediaScan, et qui indiquent qu’une grande majorité des Tunisiens n’ont pas encore fait leur choix de vote (53% des personnes interrogées). Aucune surprise sur les partis et les hommes politiques qui jouissent de la plus grande notoriété auprès des Tunisiens, à savoir Ennahdha (21% des intentions de vote, 79% des sondés le citent spontanément à la question quels sont les 5 partis que vous pouvez citer) talonné par le PDP (8% des intentions de vote et cité par 29,3% des sondés). Rached Ghannouchi (45,7%), Béji Caïd Essebsi (35%) et Ahmed Nejib Chebbi (19,7%) viennent en tête des personnalités politiques dont l’action a un impact réel (qu’il soit positif ou négatif) sur la vie politique tunisienne. Interrogés sur les idéologies politiques qui les représentent et sur les cinq propositions qui leur a été faites : nationalisme arabe, islamisme, libéralisme, socialisme et communisme, les deux dernières ont été massivement rejetées par les personnes interrogées. Une réponse qui suggère un sentiment d’appartenance marqué à l’identité arabo-musulmane. Une explication renforcée par les 95% de oui à la question : faut-il conserver le premier article de la constitution ? 70% estiment, également, qu’il ne faille pas réviser le Code du statut personnel. Les 30% qui sont pour sa rectification avancent des raisons différentes : 20% pour diminuer les droits de la femme, 14% pour légaliser la polygynie, 13,5% pour garantir l’égalité hommes femme Une remarque s’impose en analysant les priorités qui ont été avancées par les personnes sondées : en top trois : réduction du chômage, lutte anticorruption et protection des personnes et des biens, ce sont des réactions aux abus du régime de Ben Ali. Cela nous ne surprend guère, donc, quand 86% des sondés affirment qu’ils ne voteraient pas pour un parti politique qui a un lien clair avec le RCD. 88% affirment être d’accord pour considérer que la recherche d’un consensus politique national est une priorité pour sortir le pays de la crise. 70%, par contre, estiment intempestif le débat idéologique entre les progressistes et leurs adversaires. 62% ne considèrent pas que la poursuite des sit-in et des grèves nécessaire à la poursuite des objectifs de la révolution. A la dernière question « savez-vous pour quel parti voteriez-vous », question qui a été aussi posé au début de l’entretien, le non initialement à 53% baisse à 23%. La frilosité des Tunisiens à parler spontanément de la chose politique n’a pas encore disparu. Source: « Business News » Le 30-06-2011


Le vrai visage de Ghannouchi

Le chef du parti islamiste tunisien Ennahda, Rached Ghannouchi, a averti qu’un futur gouvernement tunisien auquel sa formation ne participerait pas «serait très faible». Le «mouvement islamique modéré est le principal courant dans le monde arabe», a affirmé M. Ghannouchi dans un entretien avec l’AFP mardi soir. En conséquence, «tout processus démocratique honnête doit mener ce mouvement au pouvoir ou bien individuellement ou bien avec la participation» d’autres forces politiques, a-t-il ajouté, en soulignant que son mouvement «optait pour le partage» du pouvoir. «Ennahda est le plus grand parti» en Tunisie et «un gouvernement sans lui serait très faible», a-t-il lancé, mettant en garde contre l’éventuelle tentation de constituer après les élections un gouvernement qui réunirait «de petits partis» afin d’exclure Ennahda. Des élections doivent avoir lieu le 23 octobre en Tunisie pour désigner une Assemblée constituante, chargée d’élaborer une nouvelle Constitution. M. Ghannouchi, qui a vécu plus de 20 ans en exil à Londres, était rentré en Tunisie juste après la chute, le 14 janvier, du régime du président Ben Ali, qui avait durement réprimé les islamistes. Interrogé sur la question de savoir si sa formation présenterait un candidat si des élections présidentielles étaient organisées, M. Ghannouchi, qui s’exprimait en arabe, a déclaré que son parti «n’avait pas encore pris de décision». Il a d’autre part accusé des «forces rétrogrades», comme des partisans encore actifs du Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD) Source: « El Watan » Le 30-06-2011 Lien: http://www.elwatan.com/international/le-vrai-visage-de-ghannouchi-30-06-2011-130787_112.php


Tunisie. Ennahdha, ses vieux démons et ses perspectives républicaines (1/2)


Par Oualid Jaafar Le parti Ennahdha entre les actes et les paroles: absence d’autocritique et références politiques marquées par une filiation idéologique au mouvement islamiste mondial. Peut-on deviner la relation qui pourrait exister entre la révolution du 14 janvier et Ennahdha? Sans la moindre peine et sans le moindre doute: aucune. Le cri emblématique de cette révolution «Dégage», un mot étrange au référentiel arabo-musulman, est là pour nous le rappeler (pour toujours et à tout instant). Pourtant, une impression générale se dégage et se propage: Ennahdha est au centre des débats médiatiques et des ébats intellectuels. Des marabouts prédisent même que ce parti sera le grand vainqueur du prochain scrutin de la constituante et que des forces occultes en coordination avec certaines institutions de l’Etat vont lui spolier son raz-de-marée électoral! Fantasmagories, machinations, manipulations et contre-manipulations, réelles inquiétudes et profondes préoccupations; tout se mélange et se croise concernant Ennahdha. Mais pourquoi ce parti suscite-t-il tant d’intérêt, de polémiques et de craintes? Absence d’une autocritique sérieuse et crédible Le premier constat, c’est l’absence d’une autocritique officielle et approfondie. Les évènements graves qui ont émaillé les périodes 1985-1987 et 1989-1991 et qui ont déchainé la répression policière (ou servi d’alibi pour tenter d’anéantir Ennahdha) n’ont pas été, à ce jour, clairement élucidés du côté d’Ennahdha. Les éléments qui ont perpétré l’attentat de la cellule du Rcd à Bab Souika (18 février 1991) ont été considérés (à priori) comme des éléments incontrôlés et isolés qui ont agi de leur propre chef, et ce du moment qu’aucun haut responsable d’Ennahdha n’a vu sa responsabilité mise en cause directement ou indirectement par les instances du parti. Donnerions-nous crédit à une telle version alors que d’imminentes figures de la mouvance islamiste et des ex-militants ordinaires continuent à réclamer un éclaircissement à propos de cet acte grave? Autres images et autres faits: certains quartiers populaires étaient devenus, durant cette même période tumultueuse, de facto sous l’influence de militants d’Ennahdha qui commençaient à y dicter quelques paradigmes de leur vision de la religion, notamment en ce qui concerne les habitudes vestimentaires des citoyens. Les actes qui avaient aussi visé certains hôtels durant cette période, et au-delà de la polémique relative à la détermination des responsabilités impliquées, ont été portés par une idéologie réactionnaire fortement inspirée d’une lecture extrémiste du message religieux. Pis encore, Salah Karkar a reconnu dans un entretien en 20021 que le mouvement prodiguait des conseils à ses militants concernant leurs plans de carrière professionnelle au sein des administrations publiques. Salah Karkar précisait que ces conseils ne revêtaient pas de caractère obligatoire. Il ne faut pas être particulièrement avisé pour comprendre la logique sous-jacente à ces conseils: les intérêts stratégiques du parti et le noyautage de l’appareil de l’Etat. Et puis cette évolution qu’a connue le mouvement ou le passage du Mouvement de tendance islamiste (Mti) à Ennahdha ne s’est pas accompagnée d’abord d’une révision épistémologique claire et sans équivoque et elle n’a pas aussi levé les zones d’ombre concernant des aspects liés notamment aux libertés individuelles. Deux interrogations à ce niveau pour illustrer ces propos : d’abord, comment pourrions-nous comprendre ou interpréter l’existence sur le site officiel du parti d’aussi bien le statut d’Ennahdha que celui du Mti: le parti revendiquerait-il son passé (sans pour autant l’avoir critiqué franchement) ou bien s’agit-il de statuts à la carte en fonction de l’orientation intellectuelle du visiteur? Ensuite, des affirmations et des avis, exprimés par le passé et fondamentalement rétrogrades, n’ont pas fait l’objet d’une révision claire et précise. Il est important de rappeler que la doctrine d’un parti est faite certes du socle idéologique mais aussi des réflexions et des déclarations de ses principales figures et cadres, et Habib Mokni en était un et pas des moindres. En 1987, ce dernier, et en tant que représentant du Mti en France, déclarait2: «En ce qui me concerne, cela ne me gêne pas que, dans une société majoritairement musulmane, une femme sort dans la rue, le visage plus ou moins dévoilé, mais pas avec une mini-jupe ni la poitrine découverte (en décolleté-Ndla)…». Cette logique de confiscation et de privation trouve toujours son écho et son prolongement quand Rached Ghannouchi évoque sa position concernant les boissons alcoolisées et ses perspectives pour le tourisme ou quand les militants d’Ennahdha, discrètement séparés en fonction de leur genre (phénomène qui aurait été observé aussi dans certaines écoles maternelles), applaudissaient enthousiasmés Psycho-M en train de proférer des incitations à la haine en bonne et due forme visant notamment le réalisateur Nouri Bouzid. Ces dérapages ne sont pas des commérages mais ne constituent pas non plus un acte d’accusation. Néanmoins, ils nécessitent sans le moindre doute une autocritique profonde et sincère. Un parti politique sérieux et ambitieux se doit de faire cet exercice délicat et risqué mais qui ne peut être que bénéfique à long terme aussi bien pour Ennahdha que pour la Tunisie. Sans cette autocritique franche, ce parti se trouverait de facto conditionné par un discours contradictoire dans le temps, et variable en fonction des circonstances. Un tel discours ne peut que contribuer à attiser les craintes, à induire en erreur les partenaires et surtout à transformer Ennahdha en un parti hétérogène sans identité où des salafistes, des conservateurs voire même des progressistes se mélangent pour aboutir à un «melting pot» qui serait puissant à court terme mais fragile et éphémère à long terme; un remake du Rcd mais avec un arrière plan théocratique cette fois-ci. Et c’est cet équilibre de trapéziste qui explique le renvoi par les cadres de ce parti à des références politiques et historiques sans pour autant en vérifier la cohérence et la compatibilité. Des références tronquées Rached Ghannouchi ne cesse d’évoquer le modèle turc, Abdelfattah Mourou, co-fondateur d’Ennahdha, compare l’orientation politique de la mouvance islamique en Tunisie à celle de la démocratie chrétienne. En même temps, Noureddine Bhiri avoue l’existence de croisements intellectuels et conceptuels avec le Hamas et les frères musulmans. Un imbroglio de concepts, un labyrinthe de pistes politiques.L Concernant le modèle turc, Rached Ghannouchi va encore plus loin pour prétendre que «la réflexion que nous avons-nous-mêmes conduite sur l’enracinement des principes démocratiques dans la culture islamique a eu une influence sur d’autres mouvements, y compris l’Akp turc» (dixit). La référence au modèle turc n’est pas du tout appropriée. En effet, en visitant le site officiel d’Akp, on se rend compte de l’absence de toute référence religieuse. D’ailleurs l’héritage de Kamal Atatürk semble être clairement et complètement assumé par ce parti. En revanche, le même exercice aboutit à un résultat complètement différent concernant Ennahdha: les références à la religion sont multiples au niveau de son site officiel, une école islamique virtuelle y est proposée, etc. Ensuite, l’orientation politique de la Turquie vise clairement à intégrer l’Union Européenne. L’Akp n’a jamais remis en cause le statut de membre de l’Otan. D’ailleurs, ce n’est pas Ennahdha qui rejoint l’Akp sur ce point, mais c’est plutôt le 1er président de la république tunisienne, Habib Bourguiba, qui, à l’aube de l’indépendance, a exprimé clairement sa préférence de faire partie de l’Otan que d’intégrer naturellement la Ligue des Etats arabes! Quant à la référence à la démocratie chrétienne, il s’agit d’une énorme et triste tricherie intellectuelle et conceptuelle qu’il n’est même pas nécessaire de contre-argumenter dans cette contribution. Et puis, quid ce ces croisements avec les frères musulmans qui prônent que «l’islam est la solution» (et donc sémantiquement la solution unique et absolue)? Ce ne sont là que des exemples que nous citons, car les incohérences sont devenues nombreuses. Alors, il faut cesser de présenter des références tronquées car s’il est vrai qu’avant le 14 janvier il y avait un vide politique; il ne faudrait pas, non plus, le combler par des erreurs et des incomplétudes faute de connaissances approfondies ou par volonté préméditée d’induire en erreur (ce qui serait plus grave et pernicieux). Ennahdha, en tant que parti qui respecte ses militants et surtout le peuple tunisien se doit d’être plus professionnel et plus objectif dans l’exercice de comparaison et de renvoi à des références politiques et intellectuelles. Une telle exigence est urgemment requise aussi dans la communication de ce parti. Notes : 1 – «Le syndrome autoritaire: Politique en Tunisie de Bourguiba à Ben Ali»; par Michel Camau et Vincent Geisser, Presses de Sciences Po, Paris, 2003. 2 – Les cahiers de l’orient n°7, Troisième Trimestre 1987. Source: « Kaptalis » Le 30-06-2011 Lien: http://www.kapitalis.com/afkar/68-tribune/4584-tunisie-ennahdha-ses-vieux-demons-et-ses-perspectives-republicaines-12.html


Tunisie : le vivre-ensemble à l’épreuve

L’attaque du cinéma »Afric’Art » par un groupuscule d’extrémistes religieux a mis la société tunisienne en émoi. En effet, les tunisiens sont habitués à vivre sereinement leur religion dans un esprit de modération et de tolérance. La Tunisie est un pays riche par sa diversité intellectuelle. La preuve en est le nombre important de partis politiques dans le pays. Il existe aussi des minorités intellectuelles telles que les athées ou les extrémistes religieux. Le rapport avec l’attaque du cinéma « Afric’Art » n’est pas tant la foi de certains ou l’athéisme des autres. Il s’agit du vivre ensemble et de la capacité des tunisiens de cohabiter avec des gens qui sont différents d’eux dans la paix et la sérénité. Et il y en a des différences même entre tunisiens… Toutefois, certains récalcitrants pensent qu’ils ont le droit de faire régner la loi et de se substituer à la police. Chose totalement inacceptable dans notre démocratie naissante… On peut ajouter à cela, que les fauteurs de troubles à la manifestation organisée par « Lam Echaml », font partie de la « mouvance salafiste » qui se sont déjà distingués par leurs actions ostentatoires (la prière en pleine rue dans la capitale) et xénophobes (manifestation anti-juive devant la synagogue de Tunis). Il est important que les Tunisiens restent unis et ne pas laisser des groupes ultra-minoritaires régner sur la conscience générale. Il est possible de se mettre d’accord sur un principe très simple : celui de la séparation de la sphère publique de la sphère privée. Comment cela va se traduire concrètement ?? La projection du film de Mme Feni est une initiative privée qui se passe dans une salle privée. Comme ils n’enfreignent aucune loi en vigueur en Tunisie, nul n’a le droit de s’opposer physiquement à cette manifestation. ET si quelqu’un a un grief contre eux, il a le droit de saisir la justice pour annuler la manifestation. C’est ainsi que cela se passe dans les pays démocratiques. Aux Etats-Unis d’Amérique, il existe des hommes et des femmes très puritains et qui veulent appliquer la religion chrétienne de la manière la plus stricte. Qui n’a pas entendu parler d’une manifestation anti-avortement aux USA ?? Cependant, ces gens qui sont opposés à l’avortement n’oseront jamais entrer dans une clinique pour empêcher une femme d’avorter car ils connaissent les conséquences dans un pays où la liberté individuelle est consacrée. En Tunisie également, on pourrait comprendre qu’un film puisse choquer certains puritains, mais il est totalement inadmissible qu’ils deviennent des justiciers et tentent d’imposer à autrui leur vision. Ils auraient pu manifester en nombre contre la cette manifestation, ils en avaient le droit et peut-être qu’un débat pouvait avoir lieu. Mais ces « barbus fanatiques » voient les choses autrement et n’ont pas d’autre argument que la force. La révolution Tunisienne est un événement historique, par son importance, par sa soudaineté, et par l’onde de choc qu’il a produit dans le monde arabe et au-delà. Les Tunisiens ont exprimé un désir énorme de dignité, de justice et de liberté. Si on veut un avenir meilleur pour nos enfants, il faut dés aujourd’hui que la tolérance et l’acceptation de l’autre dans sa différence soit une valeur fondamentale. Source: « Espace Manager » Le 30-06-2011 Lien: http://www.espacemanager.com/chroniques/tunisie-le-vivre-ensemble-a-lepreuve.html


Le gars des lumières ou la voix de son maître

Je suis laïque, j’aime les pédés

Pour moi l’holocauste c’est vraiment sacré

Mes droits de l’homme,je les aigravés

Au fond de mon inconscience, ils sont tatoués

Etant le plus intelligent, vous devez me voter

Ma démocratie, c’est toujours gagner

Gare à la dictature, si je suis recalé

Je suis votre choix même si vous l’ignorez

Il y a bien longtemps, que les jeux sont faits

Ma liberté de parole est mon droit divin

Je vous méprise et c’est pour votre bien

N’ayant pas d’Allah, j’ai plusieurs maîtres

Parmi l’espèce humaine, je ne sais où me mettre

Jadis on m’a formaté, je suis des plus purs

Ratant mon passé, je méprise mon futur

Le présent pour moi, c’est la seule vérité

L’holocauste aussi, ne jamais l’oublier

Jamais l’oublier, jamais l’oublier, jamais l’oublier, jamais l’oublier ………………

Mon problème parait très ambigu

Vous êtes souls et c’est moi qui ai bu

Je pense que vous êtes rétrogrades

De là où je vous observe, vous me semblez malades

N’étiez-vous pas avant dans le meilleur des mondes

Au temps où on vous arrachez la peau par bandes

Le temps de vos supplices, moi aussi j’ai souffert

Mon film a été censuré, juste une scène et çà été l’enfer

Mes amis d’outre-mer mon tous soutenu

Et on définitif on autorisa la scène du nu

Mes principes sont vraiment supérieurs

Moi aussi je le suis

Et dans votre sang, je m’essuie

Les mains, les pieds et tout le reste

Je suis civilisé, vous êtes des barbares

Moi quand je massacre, c’est du pur art

Le tout est de savoir tuer et de crier fort au loup

Y aller à petit feu et mettre l’autre à bout

Faire du grabuge pour des intérêts partisans

Le reste de l’humanité peut sombrer dans les fonds

Ma tolérance est sans partage et ne souffre aucune exception

Vous quittez les parages et je reste indéfiniment.

 

 

Kiri John

 
 
 
 

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