J’ai lâché un ami
Néjib est toujours en chasse et il pique sans scrupule. Sa forêt est particulièrement giboyeuse. Il a la « douda » (il est rongé par la passion). D’autres diront – ce qui est plus exact – par « pure rapacité ». Il n’est pas de ceux qui se contentent de rapporter le pain à la maison. C’est un carnassier.
Par « désir d’agir » mais aussi en « résistant pour ne pas sombrer dans l’attentisme et la « soumission involontaire », Néjib a vécu tous les procès politiques du temps de Ben Ali. Il fut aux côtés des islamistes, nationalistes, progressistes, et autres syndicalistes. Mais presque simultanément, différent en cela des avocats des procès politiques, il sut aussi écouter des gens à la vie ordinaire : le petit dealer, la ménagère …
Qu’est ce qui le pousse à faire ce métier ? « Pour moi, plaider est comme respirer. C’est le truc que j’aime. Vous vous souvenez du poème de Bob Dylan : « Chacun de nous à un don bien à lui / Je sais que c’est la vérité / Ne me sous-estimez pas et je ne vous sous-estimerai pas« . Dieu merci, il y a une chose que je sais faire dans la vie, sinon je serais fonctionnaire dans une banque. Mais c’est aussi simple que ça. C’est comme la respiration ou les battements du cœur », explique-t-il.
Imaginez alors la frustration qui est la sienne, lorsque en 1994, il a été condamné à huit ans de prison et à cinq ans d’interdiction professionnelle. Cinq ans d’interdiction de plaider ! Une éternité pour Néjib. C’est comme si on empêchait Faïrouz de chanter ou un boxeur de monter sur le ring … Un Maradona sans ballon !!!
Il fallait le voir dans l’arène des tribunaux tunisiens pour comprendre : un homme ordinaire somnolent, qui, dès qu’il plaide, se métamorphose en pur-sang. Il est comme ces acteurs racés qui, dans la rue, passent inaperçus, mais dès qu’ils montent sur scène, crachent du feu.
Aujourd’hui, cet homme croupit en prison parce que le conseil de l’ordre des avocats tunisiens lui a annoncé, au printemps dernier, qu’il n’existe aucune mesure de suspension ou de radiation à son égard. Et pour le faire sortir de ce bourbier, que fait le conseil ? Rien.
Néjib a été lâché. Ils l’ont livré.
Et, si on me presse de dire pourquoi je me sens aussi coupable que ceux qui, aujourd’hui, se détournent de lui, je répondrais : « Parce qu’il est mon ami. Il est là-bas, en prison, loin de ses enfants. Moi, je suis, ici, loin de ses enfants. »
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KHALED BEN M’BAREK, COORDINATEUR DU CIDT-Tunisie COMMENTE SUR LE FORUM DU CNLT L’AFFAIRE BURLESQUE DU JEUNE HAROUN M’BAREK EXTRADE PAR LE CANADA VERS LES GEOLES TUNISIENNES!
Date: 01/29/01 06:19:13 PM
Name: cidtunisie
Email: cidtunisie@aol.com
Subject:
Haroun, le Canada et nous
Chers compatriotes et amis,Victime, Colombe et les autres,
Notre jeune compatriote, que ni moi ni vous n’avons jamais connu, croupit en prison pour assouvir une vengeance que le psychopathe de Tunis savoure très froide et étalée dans le temps.
Hier seulement, j’étais encore en compagnie de notre autre compatriote de Toulouse Nizar Châari, qui a passé plus d’un an en prison et a été libéré sous la pression de ses amis lors d’une formidable campagne que nous avions eu l’honneur d’initier à l’été 1998, dès que nous avions eu l’information de on arrestation. Nizar sera condamné plus tard à trois ans. Le président de son Comité de soutien ira plaider devant un type qui se fait passer pour un magistrat et qui était vert de rage contre les avocats de la victime qui le mettaient dans une gêne extrême en lui présentant le français, professeur de Nizar à l’ENSAT.
En 1995 et 1996, nous avions travaillé sur le cas de Hafedh Ben Gharbia et Sofiane Mourali, arrêtés et emprisonnés dans les mêmes conditions. Ils seront libérés à la veille de la réunion du Parlement européen du 23 mai 1996, comme ultime manouvre pour éviter une condamnation. En vain. C’était la première fois que le PE clouait au pilori la tortiocratie du caporal félon.
Pour en revenir au Canada, nous avions été admiratifs et avions une grande reconnaissance pour l’ambassadeur du Canada à Tunis lors du cas Kamel Masmoudi. Ce jeune informaticien tuniso-canadien était venu prospecter des projets en Tunisie. Arrêté selon le scénario et lles accusations immuables, il passe en jugement. L’ambassadeur du Canada amène sa limousine sur le trottoir du Palis de « justice » et assiste à l’audience au plus prêt du banc des avocats et donc de l’accusé. Condamné à cinq ans, Kamel sera libéré au bout de quelques semaines. Depuis, il a repris son existence au Canada. C’était le cas pour nous à l’époque pour nous demander s’il vaut mieux avoir une nationalité canadienne ou autre pour échapper à la machine.
Je vous raconte ces cas, qui sont autant de preuves du crime commis contre le meilleur de notre jeunesse, pour que vous sachiez qu’il n’est pas trop tard pour sortir Haroun du gouffre où l’a envoyé Immigration Canada. Grâce à TUNISNEWS, j’ai pu écouter l’émission de radio-Canada qui évoquait son cas. Il paraît qu’un type seul a décidé qu’il n’y avait pas de risque à envoyer le jeune homme à Tunis. Soit, il s’agit d’un idiot achevé, soit le déficit d’information sur notre pays est patent. Mais dans tous les cas, l’opprobre frappe le Canada et lui collera à la peau tant qu’il n’aura pas obtenu la libération de notre compatriote, dont il assume responsabilité de la situation actuelle et auquel il devra des explications et des dédommagements légaux.
Dans ce cadre et pour introduire une plainte contre ce pays pour avoir transgressé la législation internationale, nous aurions besoin au CIDT-TUNISIE, d’un pouvoir accordé par un proche de la victime. Nous pouvons compter sur le témoignage de la Section francophone d’AI Canada, à qui l’Immigration déclarait jusqu’au dernier moment que Haroun M’barek ne serait pas renvoyé dans son pays d’origine.
TUNISNEWS a également mis en ligne l’écho Haroun M’barek dans la presse canadienne. Il n’y a pas à dire, le peuple et la société civile du Canada ne sont pas comptables de l’infamie des services de l’immigration et des ignare du ministère des affaires étrangères.
Je vous rappelle que l’ambassade du Canada à Paris a déjà refusé un visa d’entrée à Sadri Khiari, porte-parole du CNLT à l’étranger. C’est au vu de cette accumulation que nous avions conclu à l’exitence d’un lobby inféodé aux services du gérérâle de Tunis.
Chers compatriotes qui vivez au Canada, ne tenez aucun compte des récriminations criminelles de ceux qui appellent au meurtre, qui tirent sur les ambulances et qui changent de pseudo toutes les cinq semaines. Laissez crier les thuriféraires et les mouchards. Il faut poursuivre cet effort de salut public qui consiste à dénoncer haut et fort les agents de la tortiocratie. Mais il faut aussi déployer un effort tout aussi consistant en direction des autorités canadiennes non contaminées par la corruption ou l’intox de Tunis.
Le sort d’un jeune innocent dépend largement de ce que vous pourrez entreprendre, la main dans la main avec son Comité de soutien présidé par la grande amie de la Tunisie, Lise Garon et avec la Section canadienne d’Amnesty International, le dynamique Michel Frenette.
Toute la Tunisie vous souhaite bonne chance, ainsi que la famille de la victime
Pensez-y à la famille de la victime
Le psychopathe a causé beaucoup de drames et de malheurs, beaucoup trop. Dites-le aux Canadiens pour que plus jamais la honte de lui envoyer de la chair fraîche ne les atteigne.
Khaled Ben M’barek, Coordinateur CIDT-TUNISIE
Date: 01/29/01 07:56:18 PM
Name: MF
Subject:
Haroun, je le connaissais
il etait un type intellectuel que j’ai rencontre a Montreal, je ne connaissais pas qu’il etait un refuge bien que j’en doutais. c’etait presqu’un ami a moi, le fait que j’ai quitte la ville ne m’a pas laisse l’occasion de mieux le connaitre (c’est a dire savoir plus sur ses idees et ses pensees) mais je suis sur qu’il etait un bon homme, tres doux et tres sensible. Dommage qu’il avait probablement affaire a des zionistes chez l’immigration (non pas des ignares, je suis sur que la mauvaise foi est l’origine de cette deportation).. ces cretins ont profite de sa mauvaise sante psychologique pour le jetter dans la caverne des hyennes qui est la Tunisie..
12 ans pour appartenance a un mouvement non reconnu (je me demande lequel, mais peu n’importe…) Comment est ce qu’un individue qui vit en etranger depuis plus de 10 ans peut etre un membre d’une organization illegale en Tunisie, meme si c’est vrai, on croyait que le maximum pour ce « crime » est 5 ans!)
Alors Laissons tomber, on sait tous que la loi, ce n’est pas le point fort des juges Tunisiens.. Ils aprennent surtout a lire les ordres la bas (aussi a regarder ailleurs lorsqu’un accuse leur montre les traces de torture.)
C’est ca le model Tunisien!
Quelle honte quand le « model Tunisien » devient un cancer une maladie qui essaye d’affecter le Canada apres avoir detruit la Tunisie.. Quelle horreur..
TOUS DEBOUT POUR DEFENDRE LA LIGUE!!
Solidarité des anciens dirigeants avec la LTDH
Date: Mon, 29 Jan 2001 18:17:18 EST
DOUZE (12) ANCIENS DIRIGEANTS DE LA LIGUE TUNISIENNE DES DROITS DE L HOMME EXPRIMENT LEUR SOLIDARITE AVEC LA DIRECTION LEGITIME DE LA LTDH ISSUE DU 5eme CONGRES D OCTOBRE 2000
Trois anciens presidents de la LTDH et neuf anciens vice-presidents et secretaires generaux ont signes le texte suivant pour exiger que « soit mis un terme aux tentatives visant le gel de son fonctionnement afin qu elle puisse reprendre librement ses activite »s.
Les anciens responsables de la L.T.D.H. soussignes, apres avoir pris connaissance des prises de position et procedures hostiles dont celle-ci a ete l objet a la suite de son 5eme congres et qui ont abouti au gel de ses activites et a la designation a sa tête d un administrateur judiciaire,
rappellent ce qui suit :
( « L Etat de droit et des Institutions » est une revendication populaire constante et souvent utilisee comme « slogan » par le pouvoir, exige de celui-ci une application probe de la loi.. Ainsi, le recours a l administrateur judiciaire ne peut se justifier que s il est en conformite avec les objectifs pour lesquels le legislateur l a cree, a savoir la preservation des biens des personnes notamment dans le cadre de societes a caractere commercial et non la gestion des valeurs et des principes fondateurs d une organisation telle que la L.T.D.H.
« L Etat des institutions » se doit de garantir sans conditions, l existence d ONG independantes de l Etat et du parti au pouvoir. Il n appartient donc pas a ces derniers d intervenir dans leurs fonctionnements et dans le choix de leurs dirigeants.
( La LTDH, premiere ONG du genre dans le monde arabe et en Afrique, est un acquis auquel le peuple tunisien est profondement attache et son sort interesse l opinion publique internationale. Aussi sa mise au pas est-elle prejudiciable aux interêts du peuple tunisien et a l image de la Tunisie dans le monde.
Pour ces raisons, les soussignes preoccupes par la situation actuelle de la LTDH, exigent que soit mis un terme aux tentatives visant le gel de son fonctionnement afin qu elle puisse reprendre librement ses activites.
M. Mohamed Charfi, ancien President, professeur de droit et ancien Ministre M. Moncef Marzouki, ancien President, professeur de medecine, porte parole du
CNLT M. Saadoun Zmerli, ancien President fondateur, professeur de medecine, ancien ministre et ambassadeur, ex Vice-President de la FIDH
Madame Hela Abdeljaouad, ancienne tresoriere, ancienne membre du conseil d administration de l Institut Arabe des Droits de l Homme, medecin
M. Abdelkrim Allagui, ancien Vice-President, universitaire
M. Mustapha Ben Jaafar, ancien Vice-President, professeur de medecine
Madame Sihem Ben Sedrine, ancienne Vice-Presidente, journaliste, directrice des editions Aloes
M. Khemaïs Chammari, ancien secretaire general et ancien Vice-President, ex Vice-President de la FIDH, expert consultant international
Madame Khedija Cherif, ancienne Vice-Presidente, universitaire
M. Ahmed Chtourou, ancien Vice-President, avocat, ancien ministre
M. Abdellatif Fourati, ancien Vice-President, ancien President de l association des journalistes tunisiens, journaliste
M. Hichem Gribaa, ancien Vice-President, expert-consultant.
Comité pour le Respect des Libertés et des Droits de l’Homme en Tunisie
communiqué
Après une audience émaillée d’incidents, marquée par le retrait des avocats de la Ligue en raison du non respect du droit de la défense, le verdict du procès intenté à la LTDH devrait être rendu le 12 février prochain
Deux mois jour pour jour après l’interdiction de facto de la Ligue tunisienne pour la défense des droits de l’homme (LTDH) suite à l’ordonnance du 27 novembre 2000 prise par le juge des référés et entérinée le 30 novembre 2000 avec pour résultats la nomination d’un administrateur judiciaire, la suspension du comité directeur élu démocratiquement et la mise sous scellés du siège de la Ligue, le tribunal de première instance de Tunis a enfin abordé le fond de l’affaire : à savoir l’invalidation pure et simple du 5eme congrès de la LTDH tenu les 28 et 29 octobre 2000.
Cette audience, où l’on notait une forte affluence avec la présence de plusieurs dizaines de défenseurs de la LTDH (une centaine d’avocats avait été constituée), celle des membres du comité directeur, des différentes sections de la Ligue et de plusieurs défenseurs des droits de l’homme en Tunisie, a connu un premier incident sérieux portant sur la constitution des avocats arabes présents à l’audience. Maître Boujemaa Ghéchir (Algérie) et Maîtres Yahia El Jamel et Nour Farhat (Egypte) ont vu leur constitution récusée par le tribunal sur la base d’un argumentaire procédurial discutable. Outre les observateurs arabes, Maître Andréa Hopkins membre du barreau de Londres, mandaté par le REMDH (Réseau Euro-méditerranéen des droits de l’homme) et l’ODDH (Observatoire des défenseurs des droits de l’homme (FIDH-OMCT)) a pu assister à l’audience. Maître Eric Plouvier a pour sa part été refoulé par les autorités tunisiennes, le 28 janvier 2001, dans des conditions scandaleuses puisque sans l’invocation du moindre motif et donc en l’absence de tout cadre légal. “ Maître Plouvier a demandé une notification de cette interdiction qui lui a été refusée ” (Voir communiqué de l’ODDH du 28 janvier 2001). Avant son départ, Mr Plouvier avait fait l’objectif de pressions et d’intimidations de la part des représentants des autorités tunisiennes à Paris.
Le président du tribunal , M. Néjib Henana, s’est montré très agressif à l’encontre des avocats de la défense « en la mettant en garde de ne pas évoquer dans la plaidoirie d’autres parties non impliquées dans l’affaire ” (sic !). Il a ainsi affiché sa volonté de limiter strictement le cadre des plaidoiries de la défense aux fins en quelque sorte de la museler. Les avocats de la Ligue ont décidé de se retirer afin de protester contre les entraves faites à leur liberté d’organiser leurs plaidoiries.
Le Tribunal après avoir entendu la plaidoirie de la partie plaignante, a déclaré que les résultats des délibérations seraient donnés le 12 février 2001 en tentant comme à l’accoutumée de faire diversion évoquant l’“invalidation totale ou partielle des résultats du congrès ”. A l’évidence, les autorités sont de plus en plus embarrassées par cette affaire qu’elles pensaient régler par surprise et tambour battant via une justice aux ordres. Mais la mobilisation nationale, internationale et arabe en faveur de la LTDH et de sa direction légitime issue du 5eme congrès commence à troubler les esprits des initiateurs de cette offensive. La rencontre de solidarité avec la LTDH organisée, aujourd’hui même, par l’ATFD (Association tunisienne des femmes démocrates) illustre la ténacité et la détermination des acteurs de la société civile tunisienne de continuer à refuser le coup de force opéré par les autorités et leurs affidés. Cette rencontre a eu lieu en dépit d’un déploiement policier impressionnant et agressif interdisant l’accès au local de l’ATFD à des dizaines de militant(e)s et dirigeant(e)s de la LTDH ainsi qu’à des défenseurs des droits humains. Elle s’est tenue malgré les menaces reçues par l’ATFD de la part de certains responsables du pouvoir tunisien, menaces qui ne font qu’augmenter la détermination du Collectif de soutien à la LTDH de poursuivre son action jusqu’au rétablissement de la direction légitime issue du 5eme congrès dans ses prérogatives ainsi que tout simplement dans son siège afin de pouvoir remplir dans des conditions normales sa mission : celle de la promotion et de la défense des droits de l’homme en Tunisie.
Paris, le 29 janvier 2001
Lettre ouverte à monsieur le Ministre de l’intérieur
Tunis le, 29 janvier 2001
Monsieur le Ministre,
Nous membres, responsables, adhérentes et militantes de l’Association Tunisienne des Femmes Démocrates vous saisissons d’un abus de pouvoir dont nous sommes victimes de la part des forces de police en civil relevant de votre ministère et placées sous votre autorité.
L’ATFD qui organisait aujourd’hui 29 janvier 2001, une rencontre de soutien et de solidarité à la LTDH, s’est vue interdire cette rencontre par un déploiement de force de police en civil, postée à l’entrée de l’immeuble siège de l’association empêchant les invités d’y accéder, n’hésitant pas à malmener certaines adhérentes, sympathisants et amis de l’association.
Nous nous élevons contre ces pratiques abusives contraires à la loi qui n’impose aucune formalité de préavis aux réunions non publiques tenues au siège de l’association et contraires aux principes constitutionnels et internationaux garantissant la liberté d’association et de réunion.
Nous relevons que cet acte constitue un grave précédent portant atteinte à la libre activité d’une association légalement constituée
Nous dénonçons ces pratiques informelles devenues aujourd’hui tradition, consistant à aviser oralement, sans trace, d’une mesure d’interdiction quelques heures seulement avant le déroulement de la rencontre.
Ces pratiques sont d’autant plus consternantes dans un pays qui se veut un Etat de droit qu’elles prétextent de la non conformité avec les objectifs de l’association alors même que ces objectifs sont la défense des droits de la personne dans toutes leurs dimensions ainsi que l’affirme la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme car on ne peut réaliser les droits des femmes que dans le respect des libertés et de la démocratie.
Monsieur le Ministre,
Nous constatons que cette interdiction abusive vient dans un contexte caractérisé par la multiplication des atteintes aux libertés publiques collectives et individuelles :
– L’offensive menée contre la LTDH tant par voie judiciaire qu’administrative et policière en est la principale manifestation.
– Depuis le 10 décembre toutes tentatives de rencontres des défenseurs des droits humains dans les lieux privés (domicile) ou publics (café, hôtel) ont été systématiquement empêchés par les forces de police en civil, souvent brutalement, allant des invectives verbales grossières jusqu’aux brutalités physiques.
Monsieur le Ministre,
Cet état de délabrement des libertés publiques en Tunisie ne peut que provoquer en nous l’indignation et la colère ainsi que l’inquiétude sur le devenir de la citoyenneté en Tunisie.
Pr. Le Comité Directeur
La présidente
Bochra Belhadj Hmida
UN NOMBRE IMPRESSIONNANT DE TUNISIENS SE SONT RASSEMBLES A PARIS POUR EXPRIMER LEUR SOLIDARITE AGISSANTE AVEC LES PRISONNIERS POLITIQUES ET LES MILITANTS DE L’INTERIEUR.
UNE LETTRE DU Dr. MARZOUKI ET UN TEXTE DU COMITE DE COORDINATION DU RASSEMBLEMENT ONT ETE LUS A CETTE OCCASION. LES VOICI:
J’ai deux nouvelles à vous annoncer et je vais commencer par la bonne.
La campagne d’intimidation et de reprise en main de la dictature en cours depuis le début de décembre 2000 a totalement échoué.
Ce qui devait être un coup de balai s’est avéré être un coup d’épée dans l’eau.
Les objectifs essentiels du pouvoir à savoir, le retour de la peur et la paralysie du mouvement démocratique, n’ont pas été atteints, loin de là.
La résistance à la campagne a été magnifique. Aucune personne ou structure n’a cédé. La population n’a jamais été aussi outrée. Les langues n’ont jamais été aussi déliées et unanimes dans la condamnation de ce régime. Me croirez vous si je vous disais que des juges m’ont envoyé leurs encouragements et que d’autres ont émis le souhait de me rencontrer pour me parler de ce qu’on a fait de la justice de ce pays.
Les effets pervers de la campagne ont été énormes.
Si la devise de ceux qui font de la vraie politique est diviser pour régner, celle de notre dictature policière semble être unir tout le monde contre moi. Merci de me faciliter la tache de la construction du front démocratique. Ne parlons pas du tort considérable porté à l’image de ce régime dans les media du monde entier puisqu’il est inutile de tirer sur un cadavre.
Menée tambour battant, par un grotesque déploiement policier et des procès bâclés, la répression tous azimuts a surtout révélé l’extrême nervosité du régime.
Maintenant la mauvaise nouvelle.
L’échec pitoyable de la campagne ne mènera pas aux révisions difficiles qui s’imposent mais à la tentation de mettre le paquet, de frapper encore plus fort.
Nous savons que les résultats seront encore plus catastrophiques, mais le propre de toute dictature n’est-il pas l’aveuglement ? Ne dit-on pas à juste titre qu’en dictature tout va bien jusqu’au dernier quart d’heure ?
Il faut se rappeler aussi que la campagne n’est que le barrage d’artillerie pour préparer le terrain à la vraie offensive, qui est le putsch constitutionnel en cours de préparation pour installer la présidence à vie à partir de 2004, terme de la fin des mandats légaux de M.Ben Ali.
Ainsi, notre peuple dépossédé de son droit à la liberté d’expression, à la liberté d’association, se verra imposer l’humiliation d’un référendum bidon scellant sa non-souveraineté au profit d’une poignée d’hommes, qui n’ont pour eux, que la force de la police. De cette parodie de consultation populaire, naîtra un état encore plus illégitime fondé sur le faux et l’extorsion d’une légalité illégale.
Or seules les trois libertés fondent la vraie souveraineté du peuple et la légitimité de l’Etat. Aussi notre combat doit -il se focaliser sur le droit de tous à l’expression, le droit de tous à l’association pacifique, le droit du peuple en 2004, à des élections libres et honnêtes, monitorées par les Nations Unies où un président, élu même par 51%, devra reconstruire l’Etat légitimé par le suffrage universel authentique sur des bases saines et consensuelles.
Le mot d’ordre pour tous les Tunisiens doit donc être : Rien de plus, rien de moins en Tunisie dorénavant qu’un peuple souverain et un état légitime.
Mais Ne nous faisons aucune illusion. Ils ne lâcheront pas le morceau
La Tunisie est un gâteau si succulent.
C’est pour cela que le pire est à venir surtout de la part d’un régime où le réflexe tient lieu de réflexion. Le prix de notre passage en tant que peuple de l’aliénation à la souveraineté, celui de notre Etat de la légitimité par la force à la force par la légitimité, risque d’être très lourd.
En ce jour anniversaire de la révolte des ouvriers le 26 janvier 78, ma pensée va à tous les Tunisiens qui ont si chèrement payé leur refus de la dictature partisane de Bourguiba et de la dictature policière de ben Ali, et l’insupportable règne de cette coquille vide qui mérite si bien ses initiales de RCD ou rassemblement contre la démocratie.
En ces jours graves ou le destin de notre pays hésite entre un irrémédiable malheur et la liberté si longtemps espérée, ma pensée va à ceux qui ont payé, à ceux qui vont encore payer de leur liberté et peut être de leur vie pour que vive enfin en Tunisie un peuple souverain servi par un état légitime.
Ma pensée va à tous ceux qui croupissent en prison depuis tant d’années.
Ma pensée va à ces femmes modestes et pourtant indestructibles, ces épouses, mères et sœurs–courage, condamnées à vivre une souffrance silencieuse à l’ombre de la prison omniprésente
Ma pensée va à ces emmurés vivants, que sont Hammadi jbali, Ali larayedh, Sadok Chourou , Habib Ellouze, Abdelkrim Harouni, Abdellatif Mekki , Ali Zaroui et leurs compagnons d’infortune, isolés depuis plus de dix ans dans des geôles infâmes .
Ma pensée va à Bechir Abid , aux grévistes de la faim, à Hamma Hammami, obligé de vivre derrière les barreaux invisibles de la clandestinité depuis bientôt trois années.
Ma pensée va à Nagib Hosni, cet homme agaçant à force d’éternelle bonne humeur, fier comme Artaban, droit comme un I, mon avocat des années de traversée du désert, mon ami des jours sans pain, mon compagnon de de toutes les luttes, mon frère de tranchées, traîné de tribunal en tribunal pour délit de dignité.
Ma pensé va à tous les prisonniers d’opinion, mais aussi à tous les prisonniers de droit commun entassés dans des conditions bestiales, vivant dans ces abysses de l’enfer que sont les prisons tunisiennes.
Ma pensée en cet instant va à ces hommes qui vivent depuis des années dans le couloir de la mort, isolés enchaînés, tressautant la nuit à chaque bruit, guettant un soleil incertain.
Quelle épaisse insensibilité, quelle absolue indifférence à la souffrance humaine ne faut-il pas pour faire perdurer une torture dont on ose à peine imaginer les ravages sur le corps et l’esprit de ces malheureux ?
Ma pensée va à Nizar Nayouf, mourant dans une geôle syrienne pour avoir défendu les valeurs de la nouvelle table des lois : La déclaration Universelle des droits de l’homme.
Ma pensée va au prisonnier inconnu, mourant dans l’anonymat dans les geôles de toutes ces dictatures qui souillent l’humanité.
Mais ma pensée va surtout aux enfants
Il y a quelques mois, j’ai rencontré dans la rue une jolie petite fille qui est venue me saluer avec la timidité et la gaucherie des adolescents. C’était la fille de Hammadi Jbali
Elle ne doit pas avoir plus de douze ans. Je calcule rapidement que Son père ne l’a pas prise dans ses bras depuis qu’elle avait deux ou trois ans
C’est elle qui sourit, c’est moi qui ai les larmes aux yeux.
Oui, ma pensée va à elle, à Ghifar, Rabia et à jihad les enfants de Nabi Hosni.
Elle va à la petite Sarah que mon frère Hamma Hammami n’a jamais embrassée.
Elle va à ses autres filles Oussaima et à Nadia qui a fait une longue grève de la faim pour avoir le droit à un père.
Ma pensée s’accroche au visage de ces enfants et aux dizaines milliers d’autres dont l’enfance a été saccagée par les perquisitions des aubes blafardes, la brutalité de l’arrestation d’un père frappé entraîné vers le cauchemar, les hurlements et les injures à vous glacer le sang, la vision indélébile d’une mère en pleurs, et la soudaine perception d’une maison devenue aussi vide que l’avenir.
Pour un écrivain, Il y a des phrases si belles qu’on jalouse secrètement ceux qui les ont dites, qu’on s’en veut de ne pas en être l’inventeur.
Parmi celles qui me font ce drôle d’effet celle qui dit ‘’Tout nouveau -né est la preuve irréfutable de l’entêtement de Dieu ‘
Lao tseu dit que l’ultime sagesse dans ce bas monde est de toujours mettre ses pas dans les traces du Tao. Or si Dieu montre à travers Sarah, Oussaima, Ghifar et les autres, son entêtement à vouloir avancer dans la création du monde, nous n’avons d’autre choix que de mettre nos pieds dans ses traces, à faire preuve du même entêtement pour un monde sans torture, sans brutalité, sans mépris, sans cachot, sans enfants en quête d’un père entr’aperçu a travers les barreaux.
Ma pensée va enfin à vous tous , les entêtés de la liberté.
Ne lâchez pas prise, car c’est votre entêtement qui permettra à la petite jbali, à la petite Hammami, aux jumelles Hosni de s’asseoir un jour prochain sur les genoux de leur père et de mettre enfin leur tête sur des épaules devenues soudain légères.
Ma pensée va enfin à cette liberté que nous devons à tous ces enfants, et que nous allons leur léguer comme le plus précieux des héritages pour qu’ils vivent dans leur pays comme des citoyens non comme des sujets.
Bonsoir et bonne chance. Sousse le 25-01-2001
Texte de l’intervention de la Coordination
Lorsqu’il est question de parler d’une société privée d’expression, privée de parole, et lorsqu’on est en plus citoyen de cette société, il est difficile de contenir sa frustration. Que la présence nous accorde des circonstances atténuantes.
Je voudrai tout d’abord au nom de la Coordination pour la Défense des Prisonniers politiques en Tunisie, rendre hommage à ceux de mes compatriotes, ici et là-bas, qui continuent de défier l’arbitraire en dépit du lourd tribut payé, jusqu’à ce que la Tunisie recouvre sa liberté et sa dignité.
Je voudrai également exprimer toute ma considération à nos amis, français et autres, qui continuent de s’intéresser à ce « petit pays » malgré la baisse de la fièvre médiatique suscitée par l’affaire Ben Brick. Votre dévouement désintéressé pour notre pays nous oblige.
Mes dames, messieurs ; clouer au pilori sa patrie n’a jamais été une chose facile. On aurait souhaité défendre le cas de notre si cher pays dans le concert des nations et avoir le sentiment du devoir accompli et la fierté de promouvoir les intérêts de ceux qui étaient avec nous sur les bancs de l’école, dans le quartier, dans l’université…tout simplement ceux qui sont nos concitoyens.
Si nous devons rendre compte aujourd’hui, non pas d’une image idyllique de notre pays, mais des atrocités qui se pratiquent en son sein, c’est que nous avons réussi comme beaucoup de braves citoyens, à soulager nos consciences et à convaincre notre sens du devoir national que c’est aussi une manière de rendre service à notre pays…la promotion de l’image de notre chère Tunisie à l’étranger ne doit pas se faire au détriment de la souffrance d’un Ali Larayedh croupissant en isolement depuis 10 ans, ou la douleur de femmes et d’enfants brisés par des années d’acharnement policier impitoyable. Loin d’être des traîtres, ceux qui font ce travail ingrat, mais ô combien noble, sont les vrais patriotes. Car entre autres, ils empêchent de dire que « tout le monde se complait dans ce jeu de massacre en Tunisie ».
Il est, ensuite, une réalité que vous avez réussi, mesdames, messieurs, grâce à votre abnégation à rendre évidente auprès de l’opinion publique nationale et internationale.
Désormais, quand on évoque la Tunisie, le bâton précède le jasmin, les prisons la plage, la torture l’hospitalité…Bref : la dictature la république.
C’est la vérité cruelle d’un régime qui a transformé notre pays en un complexe hospitalier. Un régime qui érige la souffrance en système.
La Tunisie du 21ème siècle, c’est désormais, le pays de ceux qui souffrent. Ses symboles sont Tawfiq Echaïb, Ahmed essghaïr ( mettant sa progéniture à la vente ), Sadok Chourou, Moncef Marzouki, Sihem ben Sedrine, Imen Darwiche, Hamma Hammami, Mohamed Moada, Khaled Barka,Khmaïs Ksilla, Abdellatif Elmekki, Bouraoui Makhlouf, Nagib Hosni, tous ces braves citoyens, ici dans la salle, et tous leurs compagnons d’infortune, exilés partout dans le monde et privés de la Karma wa Zeitouna ( figuier et l’olivier ), pour avoir dit Non.
C’est un régime qui dépolitise la société et politise les prisons. Comble du paradoxe dans la Tunisie de Ben Ali : les prisons sont plus représentatives de la société que le parlement.
Ce régime qui hante la vie des Tunisiens doit être jugé, combattu et banni pour crime contre la dignité, pour crime contre la liberté.
Cette vérité pour capitale soit-elle, réussira-t-elle à débarrasser la Tunisie du spectre de l’intégrisme… politique ? J’en doute fort !
A vouloir trop focaliser sur les seuls agissements du Pouvoir, on risque de compromettre nos chances quant à un authentique changement en Tunisie. C’est pourquoi, nous aimerons dire quelques mots au sujet des trois protagonistes incontournables de cette entreprise de changement salutaire.
Tout d’abord, l’Europe ( et plus particulièrement la France), pays ami et principal partenaire économique de la Tunisie.
Dans cette France, où le Président se considère comme le premier courtier de la nation, et qui se plait à répéter : « moi, lorsque je vais à l’étranger, je vais vendre la France, c’est aussi cela le rôle du politique », et où le ministre des affaires étrangères, désinvolte, répondait dans l’hémicycle de l’assemblée :vous parlez de cynisme commercial. Je ne vois pas bien ce que cela veut dire dans un pays où un tiers des salariés travaillent pour la l’exportation, et je ne vois pas en quoi la démocratie progressera plus vite dans des pays qui achèteront des Boeing plutôt que des Airbus », et où enfin, un responsable de la compagnie pollueuse Total expliquait cyniquement la complaisance de son groupe avec la junte militaire en Birmanie :
« Ce n’est pas de notre faute si le bon dieu a placé les gisements de pétrole dans des pays qui ne sont pas des modèles en démocratie ».
Dans cette France, la nouvelle « diplomatie économique » sait cohabiter avec la « dictature gestionnaire », celle qui méprise les libertés et bafoue les droits, mais qui se comporte économiquement en bon élève. La Chine et la Tunisie en sont les parfaites illustrations. Pourquoi la Chine ? Parce que lorsque le Président Chirac avait reçu l’an dernier le Président chinois dans sa résidence au palais de Rambouillet, Noël Mamère , l’un des signataires de cette rencontre, s’insurgeait avec son franc-parler éternel : « En offrant son lit à Jiang Zemin, Chirac a prostitué la France. Et ça continue… ». Oui, mon cher Noël, ça continue mais non pas sur le même lit…C’est du lit de Carthage qu’il s’agit plus que jamais. Oui, quand le président français exhorte le « miracle tunisien », quand Philippe Seguin veut exporter en France le modèle militant du RCD, et quand la très sympathique Hélène Flautre met à nu la complicité des services de renseignement des deux pays au sujet des opposants, on ne fait que prostituer notre pays.
Nous devons, vous devez dire et rappeler aux dirigeants français que cette complicité dangereuse nuit à l’image de la France et ne sert pas les intérêts de la Tunisie.
A cette occasion, nous nous félicitons de la très louable initiative d’un certain nombre d’intellectuels français s’élevant contre le silence de leur gouvernement sur la situation en Tunisie, et lançant un appel solennel au soutien des « Tunisiens à bout de patience », paru dans les colonnes du Monde du 19 janvier 2001. Espérons que l’écho de leur initiative sera à la hauteur des attentes des opprimés tunisiens.
Le deuxième acteur, souvent oublié et relégué au statut de mineur… Consumériste selon les uns, clientéliste selon d’autres : c’est le peuple tunisien. Il faut le reconnaître, notre société porte en son sein les germes de la dictature. C’est elle qui a enfanté Bourguiba, Ben Ali, Elkallal, Ganzoui, et tous les autres tortionnaires. C’est elle qui a produit et laissé proliférer la dictature, la délation, la corruption, le fatalisme… C’est elle qui doit les chasser.
Il faut faire bouger la société. Il faut l’impliquer dans notre combat pour les libertés, qui est le sien aussi. En ce jour mémorable du 26 janvier, le souvenir de la rue tunisienne, en ébullition, réclamant ses droits, nous interpelle et nous trace le chemin.
Aujourd’hui, la société civile se réveille, et l’homme de la rue semble sortir de sa léthargie et retrouver le goût de la contestation. Enfouie, épousant la forme de blagues et de rumeurs, corporatiste, compatissante avec les vrais opposants, transférée et reportée sur les paraboles étrangères… Rien n’y change… Cette contestation est là, à nous de l’accompagner et de rattraper le temps perdu.
Le troisième acteur, en fin, c’est vous, c’est moi, c’est nous tous. Ce sont tous ces citoyens tunisiens qui résistent à l’arbitraire. Le fait qu’on est ici, n’efface en rien notre culpabilité.
Pendant longtemps, l’opposition crédible s’est perdue dans des luttes marginales et mesquines, opposant stérilement démocrates, islamistes, extrême gauche, nationalistes et autres laïques au grand bonheur des autorités, heureuses de voir l’opposition se diviser pour qu’elle règne. La seule opposition qui vaille en ces jours graves, c’est celle qui oppose des femmes et des hommes assoiffés de liberté à un régime qui les en dépossède.
L’espoir suscité par les retombées de l’affaire Ben Brick s’est vite volatilisé aussitôt qu’une partie de l’opposition, emportée par des signes d’essoufflement du Régime, a vite substitué à une démarche de résistance ( rassembleuse), une autre de pouvoir ( utilitariste te excluante).
La souffrance qui sévit en Tunisie et ailleurs, faut-il toujours le rappeler, n’a pas de couleur, n’a pas de race, n’a pas d’idéologie ; elle est tout simplement humaine. Les défenseurs des droits de l’Homme ne sont ni de gauche, ni de droite ; ils sont tout simplement humanistes.
Ceux qui veulent coller une idéologie ou une ethnie à la défense des droits de l’Homme se trompent. Ce raccourci affaisse les droits et dégraisse l’Homme.
Il fallait que le régime retrouve ses réflexes répressifs, aille jusqu’à ses derniers retranchements et intente une foultitude de procès iniques à l’opposition toutes tendances confondues, pour que celle-ci comprenne que la partie n’est pas encore jouée, et que dans ce bras de fer vaut mieux être solidaire que solitaire.
La coordination n’a fait qu’entériner cette reprise de conscience. Nous sommes ici, avec nos différences, déterminés et unis pour qu’il soit mis fin à la tragédie des prisonniers politiques en Tunisie.
Je voudrai clore cette journée par un vœu et une note d’espoir.
J’ai beaucoup apprécié la réaction du Professeur Mohamed HARBI qui, répondant à notre invitation avait émis une condition : qu’il ne doit pas y avoir d’exclusion et que toutes les parties devraient être associées. Cette position réfléchie et productive devrait inspirer tous les amis de la Tunisie : aidez-nous à nous construire, ne nous-aidez pas à nous détruire !
La note d’espoir maintenant, c’est la présence parmi nous de ces anciens prisonniers politiques que sont Aïcha Dhaouadi, Imen Darwiche, Radhia Aouididi et tous les autres. Ceux qui les ont soutenus ici, et notamment leurs proches, en savent quelque chose. Mohamed Keffi, Ahmed Amri, Fadhel Bedda, ont vécu des jours et des mois de crainte, de déception et de solitude. Ils n’ont pas renoncé pour autant. Leur détermination ( entêtement selon Dr Marzouki ) a payé, leurs épouses sont très loin de l’enfer carcéral. Faisons autant pour tous les autres prisonniers politiques.
Paris le 26 janvier 2001
La Coordination.
La Fondation Temimi pour la Recherche Scientifique et l’Information
Organise :
Le Premier Congrès sur :
La censure intellectuelle dans les pays arabes de 1952 à nos jours
Fondation Temimi – Zaghouan
15 – 17 Février 2001
Internet://www.refer.org/fondationtemimi (en français)
MécanismeS et avenir de la censure intellectuelle dans le monde arabe
Prof. Abdeljelil Temimi
La censure intellectuelle dans le monde arabe revêt aujourd’hui une importance toute particulière et permet d’évaluer la liberté d’expression scientifique face aux différentes questions et problématiques relatives aux sociétés arabes. Elle reste également le moyen le plus sûr pour tester le degré de liberté accordé par les régimes politiques et les sociétés elles-mêmes au respect de la liberté d’opinion et d’expression d’autrui, donc à la tolérance et à l’ouverture d’esprit.
D’autre part cette censure est le symptôme visible d’un profond malaise des sociétés arabes qui, sous les pressions exercées par l’adoption de dogmes politiques et religieux, a conduit au cloisonnement et à l’étroitesse d’esprit caractérisés par des comportements moraux et tribaux rigides et passéistes qu’aucun chercheur ou penseur ne peut ignorer et a du mal à combattre ou même à dénoncer. Les nouveaux moyens de communication considérables, ont profondément changé la vision que nous pouvions avoir de l’avenir, il y a seulement deux décennies encore, et représentent un défi quotidien pour nos valeurs et nos identités culturelles et civilisationnelles. Mais le raidissement sur le passé et le dogmatisme ne sont pas des solutions viables et valables pour se faire connaître et entendre.
C’est pourquoi notre Fondation a pris l’initiative d’organiser ce premier congrès pour parler librement de la censure intellectuelle, depuis l’époque de Nasser jusqu’aujourd’hui. Nous avons réuni une pléiade de chercheurs et de penseurs pour traiter de ce problème très calmement avec hauteur d’âme, responsabilité, pour réfléchir et partager nos expériences, débattre des mécanismes de la censure, de ses limites et même se son utilité aujourd’hui.
Notre Fondation a toujours œuvré pour faire qu’en Tunisie existe un espace de liberté d’expression scientifique, qui, nous le croyons ne peut actuellement exister dans aucune autre Fondation du monde arabe. C’est le message que nous voulons transmettre en organisant ce premier congrès, ce qui ne nous empêche pas de vouloir préserver et maintenir les liens de partenariat scientifique à l’échelle du monde arabe, car traiter les sujets presque tabous est une responsabilité de tous les chercheurs arabes avant qu’elle soit assumée par d’autres.
Mes remerciements à tous les participants de nous avoir fait confiance.
9.30-10.00 : |
– Allocution du Prof. Abdeljelil Temimi (en arabe et français). |
10.00-10.15 |
– Allocution du Prof. Taïeb Baccouche, président de l’Institut Arabe des Droits de l’Homme (en arabe et en français). |
10.30-11.00 |
– Pause |
11.00-13.30 |
– 1ère séance scientifique |
16.00-18.00 |
– 2ème séance scientifique |
18.30-20.20 |
– 3ème séance scientifique |
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– Dîner offert par le Prof. Abdeljelil Temimi en l’honneur des participants, accompagné de quelques chansons tunisiennes présentées par le chercheur Madame Salwa Hfaïed, spécialiste de sociologie de la musique. |
Bientôt, l’ordinateur familial à moins de 1000 dinars
30/1/2001– M. Ahmed Friaâ, ministre des Technologies de Communication a annoncé que l’ordinateur familial sera bientôt disponible sur le marché a un prix compétitif de moins de mille dinars.
Le ministre, qui tenait lundi un point de presse, a ajouté que pour acquérir cet ordinateur qui sera de bonne qualité, les familles à revenu moyen pourront bénéficier de la Banque Tunisienne de Solidarité (BTS) de crédits remboursables à des conditions avantageuses.
S’agissant de la 2ème licence de téléphonie cellulaire »GSM » dont l’étude de faisabilité a été confiée à la Banque d’Affaires Française »SBFI », le ministre a indiqué que ce réseau sera exploité par un nouvel opérateur selon la technique de concession et que l’appel d’offres pour la sélection de cet opérateur sera lancé, au cours du deuxième trimestre de l’année en cours tandis que les résultats seront annoncés, au cours du mois de juillet 2001.
Le ministre a fait remarquer que le nouvel opérateur sera fonctionnel à partir de l’année prochaine après avoir installé son propre réseau et qu’un nouveau fournisseur de services »GSM » ne manquera, par l’effet de la concurrence, d’améliorer la qualité des prestations et d’en réduire les coûts, annonçant que plus de 150 mille nouvelles lignes »GSM » et 200 mille lignes fixes seront installées, au cours de cette année.
Concernant les 6 nouveaux prestataitres d’Internet, le ministre a indiqué que leur liste sera rendue publique dans les prochains jours.
Le ministre a donné ensuite un aperçu des 3 sites réalisés sur Internet, par le ministère des Technologies de Communication : le magasin virtuel de la poste (timbres postaux, cartes postales, cartes de voeux et enveloppes..), la bibliothèque virtuelle (plus de 20 milles titres) et le site »SOS publinet ».
الإسلاميون أخطأوا في حق أنفسهم ونقر لهم بحق النشاط السياسي
رئيس التجمع الاشتراكي التقدمي التونسي: الاستئصال لا يستأصل إلا الديمقراطية
ولا نخشى من إخراجنا من الشرعية القانونية والسلطة أغلقت الأبواب أمام حرية النقد
لندن – نور الدين العويديدي – قدس برس
قال الأمين العام للتجمع الاشتراكي التقدمي إن السلطة التونسية صادرت عددين من صحيفة /الموقف/ التي يصدرها حزبه, وتمثل الصوت الوحيد للمعارضة التونسية. واعتبر المحامي أحمد نجيب الشابي أن وقف صحيفة حزبه تتنزل في إطار حالة من التراجع الواسع في مجال الحريات السياسية والإعلامية وحرية الرأي في تونس.
وقال الشابي إن الحكومة التونسية تنظر لكل تحرك سياسي معارض باعتباره تحديا مباشرا لها ولسلطتها, فتبادر إلى رفع التحدي من خلال الاعتقال والسجن والمضايقات. وبالرغم من تمسكه بالشرعية القانونية لحزبه, قال الشابي إنه مستعد للحاق ببقية التونسيين, إذا أرادت السلطة من جعل التأشيرة القانونية سجنا للحزب تمنعه من ممارسة دوره الطبيعي.
وتحدث الشابي عن اختلالات في البناء السياسي التونسي. وقال إن هذه الاختلالات تحتاج إلى أن تعالج على أساس الاعتراف باستقلالية الأطراف الاجتماعية عن الدولة, والتسليم بأن الناس أصحاب حقوق لا يطلبون امتيازات. وقال إن التونسي له حقوق طبيعية يلد بها, ولا يمكن لأي تونسي آخر أن يصادر هذه الحقوق مهما كان مركزه ومهما كانت سلطاته.
وحين سئل عن الموقف من إقصاء التيار الإسلامي من النشاط السياسي في تونس قال الشابي إنه ضد الإقصاء وضد الاستئصال. وشدد على أن سياسة الاستئصال لا تستأصل إلا الديمقراطية. ودعا إلأى الاعتراف بالواقع والقبول بحق الإسلاميين في تكوين الأحزاب والجمعيات القانونية.
ورفض الشابي تحديد موقف واضح من التجديد للرئيس التونسي زين العابدين بن علي لدورة رئاسية رابعة في العام 2004, قائلا إن الاستحقاق هام دستوريا وسياسيا, ولكنه غير مستعجل لإعلان موقف من الآن. وطالب بتوفير الحريات للشعب التونسي حتى يقول رأيه بشكل لا لبس فيه عندما يحين الموعد.
واعترف الشابي بنجاح التجربة التونسية في الجانب الاقتصادي من حيث التلاؤم مع السياسات الاقتصادية الدولية, لكنه اعتبر الاقتصاد التونسي اقتصادا هشا وغير قادر على مواجهة ضغوط المنافسة الخارجية. ورفض القبول بأن يكون الانغلاق السياسي ضريبة للنجاح الاقتصادي, وقال إن تجارب عربية مثل الأردن والمغرب حققت أقدارا من النجاح الاقتصادي ولم تمارس الانغلاق السياسي. وهذا نص الحوار:
* في أي إطار يتنزل وقف العدد الأخير من صحيفتكم « الموقف »؟
– في الواقع لم يقع إيقاف عدد واحد من الصحيفة. لقد أوقف العدد الذي كان من المفروض أن يصدر يوم الخميس 11 يناير, وتم حجزه في المطبعة, ثم العدد التالي وهو العدد 199, وكان من المفروض أن يصدر يوم الخميس 18 يناير 2001, وقد تعللت المطبعة بمشاكل فنية حتى لا تطبعه.
وبالطبع بالنسبة لنا هذه الإجراءات تتنزل في إطار ما يمكن وصفه بالتصعيد من قبل السلطة تجاه مؤسسات المجتمع المدني والسياسي, ورموز الحركة الديمقراطية. فكما تعلمون في الأسابيع الأخيرة وقع تعليق نشاط الرابطة التونسية للدفاع عن حقوق الإنسان, ثم وقع محاكمة الأستاذ منصف المرزوقي, ثم محاكمة الأستاذ نجيب حسني, ثم التتبع ضد السيد محمد مواعدة رئيس حركة الديمقراطيين الاشتراكيين, ثم التتبع ضد السيد صلاح الدين الجورشي النائب الأول لرئيس الرابطة, بسبب بيان أصدرته الرابطة..
كل هذه الأحداث الكبرى داخلة في إطار سياسة لم تعد تقبل باستقلالية الرأي عن الحكم.. كل رأي مستقل يتم التعامل معه وكأنه تحد لهيبة الدولة, ويواجه بإجراءات قمعية.. وأقول إن هذا الوصف قد لا يكون رشيقا, ولكن في الحقيقة هذا هو الواقع. ونحن نعتقد بأن هذه السياسة غير صالحة وقديمة, وما يلاحظ من توتر في الحياة الوطنية دليل على أن هناك اختلالات في البناء السياسي, يتوجب معالجتها بمرونة, وهذه المرونة تقوم على ركيزتين:
– الأولى: الاعتراف باستقلالية الأطراف الاجتماعية عن الدولة, وهذا مبدأ أصبح الآن مسلم به كونيا.
– والثانية: أن الناس أصحاب حقوق لا يطلبون امتيازات.. فالتونسي له حقوق طبيعية يلد بها ولا يمكن لأي تونسي آخر أن يصادر هذه الحقوق مهما كان مركزه ومهما كانت سلطاته.
وبناء على ذلك فنحن نطالب بأن تعترف الدولة بحق الأطراف الاجتماعية في الاستقلال عنها, وأن تعترف للتونسيين بالحقوق الطبيعية.. البارحة كان لنا اجتماع للتضامن مع صحيفة « الموقف » دعا إليه التجمع الاشتراكي التقدمي ومنتدى « الموقف », وهو تجمع للديمقراطيين الملتفين حول جريدة « الموقف » ويصدرونها, ولكن ما راعنا إلا أن نجد المنافذ والطرق المؤدية إلى مقر التجمع الاشتراكي مغلقة, ولم يسمح إلا لأعضاء المكتب السياسي بالدخول إلى مقر الحزب, في حين أن رموز الحركة الديمقراطية من ممثلي الأحزاب والجمعيات المستقلة وسائر المناضلين منعوا من الدخول, وهكذا فإن الاجتماع منع بحكم الأمر الواقع, وليس بإجراء قانوني معين.
المهم أنا شخصيا أتأسف كثيرا لكل ما يجري, وأرجو من الحكومة.. بل أتمنى على الحكومة أن تدرك أنه حان الوقت لتقع مراجعة شاملة, وإذا لم تدرك الحكومة ذلك, فأخشى أن تحملنا الأحداث جميعا حكومة ومعارضة على مراجعة هذه الأوضاع.
الشرعية القانونية لا تمنعنا من منافسة الحزب الحاكم
* التجمع الاشتراكي الذي تقودونه حزب في منطقة برزخية.. هو من المعارضة المشروعة من جهة, ومن الغضوب عليهم من جهة ثانية.. هل تخشون أن يلحق حزبكم بالمعارضة غير المشروعة؟ وهل أنتم مستعدون لذلك؟
– نحن حزب طبيعي, ولسنا حزبا غير طبيعي.. ومن طبيعة الحزب أن يكون مستقلا ومنافسا ومعارضا للحزب الذي يتولى إدارة الأمور في البلاد, وإلا ما هو الغرض من إنشاء هذا الحزب.. نحن حزب قانوني, ولكننا حزب فعلي, يطمح ويسعى للتعبير عن آرائه وأفكاره بكامل الاستقلالية..
هل تسير الأمور إلى إلغاء الرخصة؟ والله من ناحية لا أتمناها, ولكن من ناحية أخرى استوى الماء والخشب كما يقال.. فإذا لم تقع مراجعة السياسة العامة في اتجاه إقرار الحريات, وتوسيع مجالها, وتمكين الأطراف الفاعلة والمشعة والممثلة من ممارسة حقوقها, فإن إبقاءنا (في إطار الشرعية القانونية) أو عدم إبقاءنا سيّان.
المسألة وطنية وليست حزبية أو شخصية, ونحن نتمسك بالقانونية, ولا نسعى للعمل خارج القانون, ولكن المهم هو أن نعمل.. نعمل في إطار القانون, وإذا حرمنا من حقنا القانوني فنلتحق بجموع التونسيين المحرومين.. (وأضاف ضاحكا) سنعزز صف المحرومين.
* يرى البعض أن احتضانكم لندوة الفعاليات الديمقراطية في الصيف الماضي, وانضمام أعضاء جدد إلى حزبكم, يجعلكم تلامسون خطا أحمر موضوعا أمام حزبكم, وتهددون بالخروج من موقع الحزب المستأنس, وهو شأن الأحزاب القانونية الأخرى, إلى موقع الحزب المؤثر.. هل هذا هو سبب الغضب عنكم ومنكم؟
– والله نحن غضبوا عنا منذ عام 1991, حين رفضنا أن نزكي الخيار الأمني, وقلنا إن القضية الإسلامية, وإن كانت لها أبعاد أمنية تعالج في إطار القانون, فإنها مشكلة ذات أبعاد اجتماعية وثقافية وسياسية, تتطلب رؤية كاملة متكاملة ومعالجة متكاملة.. منذ ذلك الوقت حدث جفاء بيننا وبين الحكم, ومن قبل الحكم.. نحن أيدنا الحكم في الأول على أساس إصلاح الأوضاع.
المهم أن علاقة الجفاء من طرف الحكم تعود إلى 9 سنوات تقريبا, وهي تتطور مع الوقت. ونحن عقدنا مع مسؤولي الحركات الديمقراطية الندوة التي أشرتم إليها, باعتبارها تهدف إلى إصلاح الأوضاع. وإصلاح الأوضاع يفترض أن اختلال التوازن الذي نعيشه: حزب حاكم مستأسد, وفراغ كامل, أن يبرز قطب ديمقراطي معتدل, يطمح إلى العمل السياسي الشرعي.. هذه أبجديات الديمقراطية, وأنتم رأيتم ما حدث في الانتخابات الأمريكية, إذ بقي المرشحان جورج بوش وآل غور ينتظران لمدة أسابيع كاملة لمعرفة من فاز بعشرات الأصوات.. الديمقراطية توازن للقوى أو لا تكون.. أما نسبة 99.97 في المائة مقابل 0.001 في المائة, فهذا عدم إدراك لماهية الديمقراطية أصلا.
لقد كانت هذه الندوة من صنع الديمقراطيين, بما فيهم التجمع الاشتراكي التقدمي, وتهدف إلى إيجاد قطب يحدث التوازن السياسي, الذي بدونه لا تقوم الديمقراطية.. إذا كان هذا خطا أحمر.. يا سيدي سجل أننا في الخط الأحمر. الآن شعارنا سجّل (موش أني عربي بالعامية التونسية).. لا سجل أني معارض.
سياسة الاستئصال لا تستأصل إلا الديمقراطية
* أنتم أشرتم إلى أن سبب الغضب عنكم يرجع إلى 9 سنوات بسبب الموقف من الإسلاميين.. ما موقفكم من الإسلاميين الآن بعد 9 أعوام من إقصائهم من قبل السلطة؟
– (ضاحكا).. أنت الآن صعّبت عليّ الموقف.. لا .. لا.. أنا مستعد لأن أجيب على سؤالك. نحن كما قلنا عام 1991 إن سياسة الاستئصال لا تستأصل إلا الديمقراطية, وكل الإشكاليات تعالج في إطار سياسية شاملة متوازنة. نحن نطالب بالعفو التشريعي العام, وبفتح حوار وطني, يفتح الطريق بشكل متدرج نحو ديمقراطية تتسع للجميع دون إقصاء.
هذا لا يعني أن الإخوان الإسلاميين لم يخطؤوا.. هم أخطأوا في حق أنفسهم, وأخطأوا في حق البلد, لكن لا يمكن أن تستعمل هذه الأخطاء لمحاولة إلغاء جانب هام من الواقع السياسي.. لا نستطيع ذلك مهما فعلنا.. سياسة الاستئصال أضعفت الحكم في الخارج, وأضعفت الحكم في الداخل, ولم تحل المشكلة.. فحل المشكلة سياسي. ونحن بالطبع نراعي أن تغيير السياسات لا يتم بين عشية وضحاها أو بتسرع, لكن المهم أن يسطر الإنسان الطريق, وأن يمشي فيه, وكما يقال طريق الألف ميل يبدأ بخطوة. ونحن مع أن نسطر طريقا يوصلنا إلى الاستقرار الحقيقي, وأن نمشي فيه ولو خطوة فخطوة.
* تتباين المواقف في ما يخص موضوع الإسلاميين بين من يطرح المسألة باعتبارها قضية إنسانية, وبين من يطرحها في بعدها السياسي.. بما يعني السماح للإسلاميين بإنشاء الأحزاب والجمعيات في إطار القانون.. إلى أي الرؤيتين تنحازون؟
– الملف حقوقي إنساني وسياسي أيضا.. فحقوق الإنسان وحرمته الجسدية واحترام حقوقه, هذه أشياء عليها إجماع. وأما بالنسبة للحقوق السياسية للإسلاميين, فهي بالفعل موضوع نقاش, وأنا شخصيا من أنصار الحل السياسي على الطريقة, التي تعترف بالواقع, وتعمل على تطويره, وتراهن على أن تراعي جميع الأطراف المصلحة العامة.
نحن نرى أن التجربة في تركيا لها أبعاد متشعبة, ولكن في النهاية تجري على أرضية احترام اللعبة الديمقراطية.. أيضا التجربة في الأردن بخصائصها ونقائصها, تقوم على نفس المبدأ تقريبا, أو هي كذلك على الأقل شكلا.. المغرب رغم أنه غير متقدم لكنه يسير في نفس الاتجاه.. اليمن تعيش توازنا قبليا حزبيا يحاول أن يفتح مجالا لكل الأطراف.. يعني أعتقد أن تونس كانت لديها الإمكانيات ولا زالت لكي تخوض تجربة خصوصية تتدرج نحو حالة من الديمقراطية تجمع الجميع.. هذا هو رأيي شخصيا.
لا تنمية اقتصادية دون تنمية سياسية
* أنتم أجريتم الآن مقارنة بين الوضع التونسي والأوضاع الإقليمية من الناحية السياسية.. ولكن نحن نعرف أن ما حصل في تونس, وإن كان ثقيلا من الجانب السياسي, إلا أنه يمكن تفهّم الأمر, بالنظر إلى النتائج الاقتصادية.. فما حصل على صعيد الحريات السياسية هو ضريبة لما حققه البلد من نجاح اقتصادي.. أليس الأمر كذلك؟
– لا شك بأن التجربة التونسية بالمقاييس الدولية تعد من أنجح التجارب العربية, وتشترك معها الأردن والمغرب, وإلى حد ما مصر.. هذا في ما يخص نجاح التجربة الاقتصادية في التأقلم مع الأوضاع الدولية المستجدة, مع الحفاظ على التوازنات الكبرى في ميدان الميزانية والمديونية وفي قدر معين من التنمية, وترتيب التبادل التجاري على أساس أن تحتل السلع فيه مكانة بارزة.. بهذه المقاييس المعتمدة دوليا, تعتبر تونس من أنجح التجارب في البلاد العربية.
ولكننا كتونسيين لا نقيس الأمور بهذه المقاييس فقط. نحن ننظر إليها بشكل ديناميكي.. فإلي أي درجة الاقتصاد التونسي له من الصلابة, التي تمكنه من مواجهة رياح العولمة العاتية.. هذا تعبير أدبي على حقيقة مرة, فالمزاحمة ليست فقط بيننا وبين الآخرين في الأسواق الخارجية, وإنما المزاحمة في أسواقنا الداخلية بين الآخرين وبين منتوجنا, وهذا له أبعاد تتعلق بالاستثمار والتشغيل وإعادة الهيكلة الاقتصادية, وما لها من تبعات على مستوى التشغيل, وتسريح العمال, أو غلق العديد من المؤسسات, التي لا تقدر على المنافسة.
مشكل التشغيل مشكل هام ويضغط على التونسيين, وكذلك الأمر بالنسبة لغلاء المعيشة, والتضحيات التي يتحملها الناس.. المهم أن التجربة الاقتصادية التونسية ناجحة صحيح, ولكن الاقتصاد التونسي يبقى اقتصادا هشا, وفي حاجة إلى استراتيجية للتنمية, تؤهله بالمعنى السليم للكلمة, أي تجعله قادرا على مجابهة التحديات الزاحفة.
أما على المستوى السياسي فهذا التقدم الاقتصادي في تونس, الذي تشاركها فيه بعض الدول العربية مثل المغرب والأردن.. فنحن نلاحظ أن التنازع السياسي الموجود في تونس لا يقابله تنازع سياسي في المغرب أو في الأردن, ولذلك فالتراجع السياسي ليس ثمنا ضروريا من أجل تحقيق نجاحات اقتصادية, هذا من ناحية, ومن ناحية أخرى فالبلدان ذات الحزب الواحد, التي كانت تبرر الحزبية الواحدة بالتنمية الاجتماعية, فقد اتضح أن التنمية الاجتماعية لا يمكن أن تقوم مقام الحرية..
الحرية حاجة لا تقل شدة وحدة عن الحاجة الغذائية.. لذلك لا يمكن أن نقابل البعد الاقتصادي بالبعد السياسي. هناك تقدم في ميدان التوازنات الاقتصادية الكبرى.. نعم فنحن نقر بالواقع وهو لا يقلقنا.. والاقتصاد حتى ولو كان من نمط الاقتصاد الآسيوي تقدما, فهو لا يبرر التراجع السياسي, بل إن التنمية السياسية حاجة للتنمية الاقتصادية.. هذه ضرورة, ونحن نرى أنه في آسيا وأمريكا اللاتينية, التطور الاقتصادي يقوم على التنمية السياسية.
التجديد للرئيس ابن علي لدورة رابعة
* يرى بعض المحللين أن ترتيب وضع الاتحاد العام التونسي للشغل, وتجميد الرابطة التونسية للدفاع عن حقوق الإنسان, والضغوط المسلطة على المعارضين وناشطي المجتمع المدني, يأتي باعتباره مقدمة لمساومة أو لصفقة تأتي في ما بعد: تقوم السلطة بإطلاق سراح المعتقلين, وتحدث انفراجات سياسية, مقابل قبول المعارضين بالتجديد للرئيس زين العابدين بن علي لدورة رئاسية رابعة في عام 2004.. كيف تنظرون لهذه القراءة؟
– هذه إحدى القراءات الممكنة, ولكنني لست الآن في عام 2004.. أنا في عام 2001 في بدايته.. أنا في الشهر الأول من عام 2001. وموعد 2004 على غاية من الأهمية, لأنه استحقاق دستوري, وفي نفس الوقت استحقاق سياسي, والشعب التونسي مدعو إلى أن يحكم على التجربة التي تجري الآن, وسيكون عمرها 17 عاما في عام 2004, ويجب أن تكون له إمكانيات حقيقية حتى يقول رأيه في هذه التجربة.. لكن نحن الآن في عام 2001 ولسنا في عام 2004, واليوم في 2001 يجب أن يكون الرهان هو أن تقر الحكومة باستقلالية مؤسسات المجتمع المدني, وبحقوق التونسيين الطبيعية, وهذا طبعا يؤهلنا حتى يجرى استحقاق عام 2004 وفقا لما يتمناه التونسيون.. لكن أعيد وأقول إن عام 2004 مازال بعيدا.
* إذا كان عام 2004 مازال بعيدا, ولا يفسر ما يجري في تونس, فكيف تفسرون التطورات السياسية الحاصلة الآن في البلد إذن؟
– والله ما يمكن قوله إن ظلال 2004 لها ثقلها على البلد, وتضغط على الحياة السياسية, ولكن لا أعتقد أن هذا هو العامل الأوحد في تفسير ما يحدث.. هناك الآن اختلال في توازن القوى, وأصحاب القرار والسلطة يعتقدون بأن لهم جميع الحقوق, وأن الأطراف التي تقابلهم ليس لها أي مشروعية, وبالتالي يتحركون كما يشاؤون.. دعني أقول لك مثل ما قلت قبل قليل.. إنهم ينظرون لهذه التحركات (المقصود تحركات المعارضة والمجتمع المدني) باعتبارها تحديات موجهة إلى أصحاب السلطة والقرار, ويردون الفعل على أساس رفع هذه التحديات ومواجهتها بما يجب أن تواجه به.
أنا أرى أن هناك رؤية مغلوطة للوضع السياسي, لأن التحركات التي تقع اليوم تعبّر عن حاجة اجتماعية عميقة وطبيعية وغريزية, وهي في نفس الوقت تدل على أن النظام السياسي تكلس وتجمد, ولا بد أن تدخل عليه المرونة الضرورية حتى يتسع لأصحاب الحقوق.. أنا قراءتي للواقع.. أنا لا أفسر الأحداث بأن مشكلة 2004 هي التي تسطر الإجراءات التي تحدث اليوم. من المؤكد أنها تدخل في الحساب, ولكن ليست وحدها.
* لنخرج من التحليل إلى الموقف.. ما هو موقفكم من التجديد للرئيس ابن علي لدورة رابعة؟
– أنا قلت لك إننا في عام 2001 ولسنا في عام 2004, ونحن لسنا في عجلة من أمرنا.. الرجل لم يتكلم عن التجديد. والموضوع هام, وهو استحقاق دستوري واستحقاق سياسي على درجة أولى من الأهمية, ويجب أن يكون للشعب التونسي الحق في أن يبدي رأيه بكل حرية. والمهم أن تاريخ 2004 يجب أن تهيأ له الأجواء حتى يكون الشعب التونسي سيد الموقف.. هذا ما يهمني أنا الآن في عام 2001.. أما المواقف العملية والتكتيكية فهذه مازالت بعيدة.
* لكننا نعرف أن هناك من دعا الرئيس ابن علي لتهيئة الأجواء لمن يخلفه.. وربما يكون هناك من لا يمانع في التجديد للرئيس الحالي.. ما رأيكم أنتم في الموضوع؟
– هم أحرار, وأنت تسألني أنا الآن, ولا تسأل هؤلاء الذين تتحدث عنهم.
* أنا أعلم هذا, ولكني أرى الموضوع حاضرا في الساحة السياسية بقوة, وأريد أن أعرف موقفكم بالضبط لا أكثر ولا أقل.. وأظن أن هذا من حقي؟
– أنا أحترم جميع الآراء.. ربما هناك أناس متسرعون أكثر من أناس آخرين. ولكني لست في عجلة من أمري, وأنا على وعي تام بأنني في عام 2001, وواع تماما أن ميزان القوى السياسي منخرم, وأن أول مهمة لمستقبل تونس مهما كان الاستحقاق هو إعادة التوازن السياسي إلى البلد, وفتح مجال الحريات, والبقية تأتي في ما بعد.
انفتاح أم تردد؟
* شهدت تونس في فترة الربيع الماضي قدرا من الانفتاح السياسي, ثم تراجعت عنه السلطة بشكل سريع.. لماذا حدث هذا الانفتاح المحسوب؟ ولماذا تم التراجع عنه؟
– أنا رأيي أنه لم يكن انفتاحا.. كانت هناك فترة تردد. الحكومة في تلك الفترة أيقنت بأن السياسة الزجرية, حتى لا أقول القمعية, لم تعد تؤتي أكلها.. لم تعد تخيف الناس.. أصبحت تثير الصمود ورد الفعل, وتستثير الناس, وتستثير الرأي العام الدولي, واهتزت الصورة الخارجية للبلاد, وأيضا العامل الخارجي لم يبق معزولا عن الوضع الداخلي, بل الوضع الداخلي تفاعل مع الحملات الخارجية, وحدثت اضطرابات تلمذية..
المهم أن الحكومة ترددت واقتنعت أن سياساتها الخارجية لم تعد تعطي نتيجة, بل إنها أصبحت تعطي ردود فعل عكسية, فأرادت أن تهدّأ الأوضاع باتخاذ إجراءات تهم الحالات الأكثر حضورا في وسائل الإعلام.. فأغلقت بعض ملفات التتبع ضد محمد مواعدة وعمر المستيري ومنصف المرزوقي, وأعطي جواز سفر (الصحافي توفيق) بن بريك وحدث تحرر نسبي جدا في موضوع جوازات السفر..
ولكن الصيف, وهو عادة فترة زجر سياسي, كان مناسبة حتى تتمالك الحكومة نفسها, وتقول في شهر يوليو هذا هو الإطار القانوني الذي يتم فيه التحرك, وما يتم خارجه تقوم الحكومة بتطبيق القانون ضده, من ذلك استدعاء مصطفى ابن جعفر ورشيد خشانة وبشير الصيد وتتبعات ضد المرزوقي من جديد وضد الحسني وضد نور الدين البحيري, ثم جاءت قضية الرابطة..
المهم السلطة قالت هذا هو القانون, وأنا هنا لفرض احترامه وتطبيقه. ثم في نوفمبر قالوا هذه هي التطويرات التي نراها نحن. وهي في الحقيقة بعيدة جدا عن الانفتاح وضروراته. بالنسبة لي في كلمات محددة: لم يقع انفتاح, وكل ما وقع هو شيء من التردد, ومحاولة حل الحالات الأكثر تفجرا, وسرعان ما عدنا إلى السياسية القديمة. وستتأكد الحكومة بأن هذه السياسة القديمة لا تجدي, وأن نتائجها عكسية, وأنه لا مفر من الاعتراف بالحقوق الطبيعية للناس.. بحقهم في الاستقلال عنها, وبحقهم في منافستها على الحكم.. وبدون هذا فنحن سنرجع للقرون الوسطى.
* الوضع التونسي مركب من مشهدين: الأول يتعلق بالسلطة, وهي اليوم تسير في اتجاه إعادة المحاكمات ومضايقة ناشطي المعارضة والمجتمع المدني, والثاني يتعلق بعناصر المجتمع المدني والمعارضة, التي ترتفع يوما بعد يوم حرارتها وجرأتها السياسية.. إلى أين يقود هذا المسار؟
– إلى إقرار الحكومة بحقوق الناس.. صحيح أن الرأي العام الشعبي لا يرد الفعل الآن سياسيا, لكنه ليس طرفا بعيدا عما يجري.. وسائل الإعلام السمعية البصرية والفضائيات تسلط الضوء على ما يقع, ويتابعها التونسيون يوميا, ويتفاعلون مع رموز الحركة الديمقراطية ولو بمستوى يجب أن لا نبالغ فيه, ولكن هؤلاء الرموز ليسوا نكرات لدى الرأي العام الواسع.
هناك ثلاث عوامل تتفاعل: العامل الخارجي والعامل الشعبي ووحدة النخبة, وكل عامل مستقل عن العاملين الآخرين, ولكن العوامل الثلاثة تتفاعل مع بعضها البعض, وتدفع نحو انفتاح سياسي ضروري. والحكومة ليس لها من خيار إلا أن تقر بالانفتاح السياسي.
تتباين الأقطار.. وقد يتشابه التاريخ!
بورقيبة وتونس.. و(سيرة شبه محرمة)
من يقرأ يعرف لذة القراءة، خاصة عندما يقع بين يديه كتاب يشده ويستهويه. ومثلما تعتريه اللهفة لمتابعة قراءة هذا الكتاب، يتلهف ايضا، وبالدرجة نفسها، لعرضه على اكبر عدد من القراء. ولقد وقع بين يدي كتاب عن حياة الحبيب بورقيبة، رئيس الجمهورية التونسية السابق، الذي غادرنا مع نهايات القرن العشرين الذي شهد مولده، وهذا الكتاب من النوع الذي يشد القارىء ويجعله يهرع اليه رغبة في استكمال قراءته.
ومثل اي كتاب ممتع يشدك اليه شيئان رئيسيان: الموضوع والكاتب. واحسب ان الصافي سعيد، مؤلف الكتاب، يقف في صف كبار القامة من الكتاب التونسيين والعرب الذين يتصفون بالاسلوب الرشيق والتحليل الممتع، شأنهم شأن مجموعة من الكتاب العرب المشهورين، منهم ـ على سبيل المثال لا الحصر ـ الاستاذ محمد حسنين هيكل وسمير عطا الله، ومن الراحلين محمد التابعي والمنفلوطي، اقول ذلك وانا اعول هنا على طريقة السرد والرواية، بقطع النظر عن الموضوع.
اما الموضوع الذي يتمحور حوله الكتاب المشار اليه ـ والذي صدر في بيروت اخيرا فيما يتجاوز قليلا اربعمائة صفحة من القطع المتوسط ـ فهو تاريخ كفاح الشعب التونسي ممثلا بتاريخ (المجاهد الاكبر) وعنوانه (بورقيبة: سيرة شبه محرمة)، وهو كتاب لا يتتبع فقط صعود وهبوط الحبيب بورقيبة، كما لا يذكر نقاط ضعفه ومصدر قوته، ولكنه يسرد فيما يسرد، كفاح الشعب التونسي في معظم سني القرن العشرين المنصرم، وعلاقات هذا الشعب بجيرانه العرب وبفرنسا والدول الكبرى، وهي العلاقات التي جعلت من تونس الدولة التي نعرفها اليوم بشعبها المضياف المحب للحياة وتجربتها الفريدة.
لا يستطيع القارىء ان يخرج برأي قطعي فيما اذا كان مؤلف الكتاب يريد ان يمتدح مسيرة بورقيبة الطويلة او يذمها، فهو يعرض عليك هذا الحدث او ذاك، مستعينا بعدد وافر من المراجع والشهادات الشخصية، وهو بذلك يقدم للقارىء قاعدة واسعة وعريضة من المعلومات يستطيع من خلالها ان يفهم مسيرة هذا الشعب العربي وواقعه الحالي وربما يستطيع توقع شيء من مستقبل الاحداث المقبلة في تونس.
ولكن ما شدني شخصيا في هذا السرد الجميل والمتتالي وشبه الموثق، هو مجموعة النقاط المركزية، ومنها التشابه الكبير بين حوادث تاريخية وقعت في تونس وحوادث اخرى وقعت في بلاد عربية اخرى تكاد تماثلها. فالصراع الطويل الذي وقع بين قطبي الحركة الوطنية في تونس، وهما الحبيب بورقيبة وصالح بن يوسف، والذي انتهى باغتيال الاخير في فرانكفورت في حجرة رطبة في احد الفنادق، هذا الصراع الذي كان في اساسه صراعا على الزعامة والسلطة تشكل بتجليات مختلفة ما بين وطنية واخرى عروبية. ولكن الدرس او الدروس التي يمكن استخلاصها من هذا الصراع هي ان سرير السلطة لا يتسع لاثنين خاصة ان كانت سلطة غير محددة باطار حديث من الآليات التنظيمية لتقسيم السلطة. فقد اتخذ ابن يوسف فضاء لدعوته يتمثل في العروبة في الوقت الذي تصاعدت فيه هذه الدعوة في المشرق ابان الخمسينيات، بقيادة الرئيس جمال عبدالناصر ردا على سياسات بورقيبة التي فسرت بأنها محلية وبعيدة عن التيار العروبي وقابلة للتسوية (مع المستعمر الفرنسي)، ولكن الحقيقة التي اثبتها تسلسل احداث التاريخ بعد ذلك ان السلطة كانت هي محور الصراع بين الرجلين كما كانت المكمن الرئيسي للخلاف والاختلاف، لانهما ـ من ناحية اخرى ـ كان هاجسهما الاول هو استقلال تونس لا ربطها بآخرين، مهما كان هؤلاء الآخرون.
هذه النقطة الجوهرية التي تظهر في سرد الصافي سعيد للسيرة شبه المحرمة، تكاد تتماثل عندما يتزاحم اثنان على سرير السلطة ويحتدم الصراع المكشوف او الخفي بين معسكريهما. فقد وجدنا هذا النوع من الصراع بين جمال عبدالناصر ومحمد نجيب. ثم بين الاول ـ من بعد ـ والمشير عامر، كما خبرناه في الصراع بين عبدالكريم قاسم في العراق وعبدالسلام عارف ثم بين صدام حسين واحمد حسن البكر في مرحلة لاحقة، وبين احمد بن بيلا وهواري بومدين في الجزائر وهي ظاهرة سوف تواجهنا اينما التفتنا، فبعد التصفيات المختلفة يتفرد شخص على رأس السلطة، ثم يتجول الى دكتاتور صغير يعتقد ان رأيه الشخصي هو الصواب بعينه، فيخسر الوطن مرتين مرة عندما يشتد الصراع الشخصي ويتحول الى حرب شبه اهلية، صامتة او مستعرة، ومرة عندما تتغلب فئة فتحرم الفئات الاخرى حتى من التنفس!
ولعلنا نعيد تذكر الصراع بين عبدالكريم قاسم وعبدالسلام عارف، حيث لجأ الاخير الى رفع راية الوحدة والعروبة في وجه المعسكر الآخر، ولكن عندما تهيأت له السبل بعد ذلك للحكم والسلطة، تبين ان هذه الشعارات كانت من اجل الاستهلاك فحسب. ومن تصاريف التاريخ العربي اللافتة ـ حسبما يؤكد المؤلف ـ ان سيد العراق عبدالكريم قاسم قد دفع بورقيبة باتجاه اكتساب العضوية في الجامعة العربية لتشكيل مركز ثقل مواجه لمركز الثقل الناصري.
لقد كان الاثنان ابن يوسف وعبدالسلام ـ وربما غيرهما من القيادات التي كانت ولا تزال تلجأ الى الشعارات الكبيرة دون تحقيق ما ينفع الناس ـ (مغلقين) حسب تعبير المؤلف على وطنيهما تونس والعراق وهي قضية عانت منها كل مراحل التاريخ العربي الحديث.
لعل النقطة الاخرى التي شدت انتباهي في المسيرة التونسية ـ وهي شبه مكررة في تاريخ استقلال الدول العربية الحديثة ـ انه لا يكاد الحكم الوطني يستقر حتى ينقلب على حلفائه ورفاق دربه القدماء في تطبيق متكرر (حتى بلغ حد اليقين) للمقولة المشهورة: (ان الثورة تأكل ابناءها). ولو بقي الامر كذلك لربما فهم منه شيء، ولكن المؤلف يضيف انه خلال سنتين (من الحكم الوطني) قتل التونسيون من التونسيين اكثر من الف رجل وهو ضعف العدد الذي قتل خلال الثورة ضد فرنسا لمدة سنتين، وهو رقم يفوق بأربع مرات عدد القتلى الذين ماتوا منذ بداية فرض الحماية الفرنسية سنة 1881 الى بدء المفاوضات الاولى سنة 1954)!
ان كانت الارقام التي ذكرها المؤلف صحيحة فهي تقارب النسب التي حدثت في اماكن اخرى من ارض العرب، وربما للاسباب نفسها. والانكى انها مازالت تحدث بين ظهرانينا.
بيد ان الشعب التونسي قد بذل بعد ذلك طوابير من الضحايا في سبيل الاستقلال الناجز، فقد قتل في يوم واحد خمسة آلاف روح تونسية في مسيرة باتجاه القاعدة الفرنسية بنزرت في الثلث الاخير من شهر يوليو سنة 1961، عندما حصد الرصاص الفرنسي هذا العدد الهائل من المسيرة المتدافعة باتجاه بنزرت وتركت جثثهم على الاسفلت في الطريق المواجه للقاعدة. كانت مجزرة ربما لا يتذكرها كثيرون اليوم، كما لا يتذكرون مذبحة ساقية سيدي يوسف التي قتل فيها ثمانون طفلا، هذا الى جانب ما قدمته تونس من مساعدة كبرى للثورة الجزائرية، حيث احتضنت اراضيها اجنحة للمقاومة الجزائرية من مستشفيات وقواعد تدريب ومخازن عتاد، قيضت جميعا لدعم قوات شعب الجزائر المحاربة. لقد قدم شعب تونس تضحيات كثيرة وعظيمة لنيل الاستقلال عن فرنسا.
الكتاب يحمل تفاصيل كثيرة لا يمكن الاحاطة بها في عجالة كهذه كما يتضمن الكثير من الدروس التي يمكن الاستفادة منها اليوم. ولكني لا اريد ان انهي هذه المقتطفات قبل ان اذكر مساعدة كبرى قدمها العاهل الراحل الملك عبدالعزيز بن سعود طيب الله ثراه، للكفاح التونسي والذي يصفه الكاتب بأنه (حاد كالسيف، وهش مثل العصا، وصلب مثل الحجر)، ومساهمته مع الشعب التونسي هي مؤشر صغير ـ ضمن مؤشرات اخرى ـ لمساهمة قلب (الجزيرة) في حركة التحرير العربي، ولكنه مهم من حيث موقعه التاريخي فيما قدمته الجزيرة العربية في سبيل دعم استقلال بلاد عربية عدة، ابان الكفاح ضد المستعمر. يروي الكاتب ان بورقيبة قصد العاصمة السعودية في شهر يونيو العام 1951، ومعه محمد المصمودي، وعرض على الملك الراحل عبدالعزيز القضية التونسية وطلب المساعدة، فأجابه الملك: (نعم يمكنكم ان تعتمدوا علينا). وعند العودة لبيت الضيافة، وجد بورقيبة بانتظاره بضعة آلاف من الليرات الذهبية، فأصبحت كلمة الملك تعادل ذهبا، وقد صرفت الليرات بعد ذلك بملايين الجنيهات استخدمت لرفد الحركة الوطنية التونسية.
لقد خطا بورقيبة كما يقول المؤلف خطوات عجلى في التنظيم الاجتماعي. وربما بايقاع اسرع مما يستطيع المجتمع التونسي ان يلاحقه، وكانت قراراته اسرع بكثير من حركة المجتمع، مما اسفر عن ردة فعل عكسية في نهاية حكمه. لقد اراد ان يقود المجتمع التونسي الى (الجنة التي يتخيلها) بالسلاسل، وهو امر لا يمكن تحقيقه في اي مجتمع بصرف النظر عن الدوافع والرغبات.
في موقع آخر ينقل المؤلف اعجاب عبدالناصر بمجلة (الاحوال الشخصية) التي قنن فيها بورقيبة للعلاقات الاجتماعية وربما شجعه ذلك الاعجاب، كما رشح بعد ذلك على ما طرحه سياسيا في الخطاب المشهور في اريحا، والذي توجزه مقولة (خذ وطالب) في شأن القضية الفلسطينية، وهو الخطاب الذي نرى مضمونه يتحقق امامنا اليوم على الارض!
مهما كان الانطباع الذي يخرج به القارىء من هذا الكتاب، الذي يتجاوز مجرد التاريخ لرجل الى الاحاطة بمسيرة شعب عربي (وهي مسيرة اصابت الكثير من النجاحات، كما واجهت الكثير من الاخفاقات)، فسيظل الحبيب بورقيبة احد اهم القادة العرب في مرحلة التحرر من الاستعمار، مهما كان نصيبه من الخطأ والصواب.
الوطن العمانية : 31/01/2001
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