30 août 2006

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TUNISNEWS
7 ème année, N° 2291 du 30.08.2006

 archives : www.tunisnews.net


Le Temps :Ligue Tunisienne pour la Défense des Droits de l’Homme Initiatives pour sortir de la crise

Le Temps :Transports aérien – Report d’un vol d’essai d’un A380 en Tunisie «un non-événement» selon Airbus

Le Temps :Long métrage de Khaled Barsaoui l’amour, la mort, la vie…..

Omar Khayyam: La poétesse refuse la bassesse

Omar Khayyam:  Reportage du futur: Que sont-ils devenus? A la recherche d’une espèce perdue: Les TUNeZINiEns

Georges Adda:La libération totale de la Palestine et le retour de tous les réfugiés sont un droit inaliénable et imprescriptible

Ginette Hess Skandrani: Il n’y aura ni paix, ni développement durable, ni desarmement au moyen-orient, tant qu’existera l’etat sioniste.

Le Monde: L’Algérie dans l’impasse politique

The New York Times: In Syria, a quiet Islamic revival

 
 

Cliquez ici pour accéder au reportage exceptionnel de l’AISPP sur la catastrophe humanitaire des prisonniers politiques Tunisiens 


 
Chers lecteurs et lectrices..

Nous vous invitons à déguster cette interview de George Galloway sur la chaine SKYnews le 8 août 2006 !!!

M-A-G-I-S-T-R-A-L The truth behind the lies George Galloway Vs. Sky News – SKY NEWS KO’D!!! Please copy and paste this link in new window (George Galloway speaking on the subject of Lebanon and Israel on sky news – 06/08/2006). Lien: http://www.youtube.com/watch?v=7Tz2gyoloSM&mode=related&search=

 

 

Ligue Tunisienne pour la Défense des Droits de l’Homme Initiatives pour sortir de la crise

* La commission des bons offices et le comité de suivi de l’appel des 108 s’activent chacun de son côté pour trouver des solutions adéquates. Les initiatives se multiplient ces derniers jours pour essayer de trouver une solution à la crise qui secoue la Ligue Tunisienne pour la Défense des droits de l’Homme (LTDH) et qui bloque son fonctionnement normal et ses activités. Les 7 membres de la commission des bons offices qui se compose de trois anciens présidents de la ligue, d’un ancien membre du comité directeur, d’un ancien ministre, d’un ancien ambassadeur et d’un ex-doyen de faculté, s’est réuni il y a deux semaines avec le comité directeur de l’Association des Femmes Démocrates (AFD) au siège de cette dernière à Tunis et ont décidé d’annoncer, début septembre 2006, la création d’un comité national de soutien à la LTDH. Contact D’un autre côté les adhérents de la Ligue qui ont appelé en juillet dernier à renouer le dialogue avec toutes les parties concernées et dont l’appel a été soutenu par environ 150 adhérents et surtout par des anciens responsables de la ligue ont constitué un comité de suivi de l’appel chargé d’expliquer leur initiative et de prendre contact avec les différentes parties. Le comité en question a tenu lundi 21 août 2006 une réunion informelle avec une vingtaine d’adhérents et ont discuté des éventuelles propositions à avancer pour trouver une solution adéquate à la crise. Tunnel Cette crise a débuté quand sept présidents de sections ont introduit un recours en justice contre le comité directeur. Ils lui reprochent d’avoir fusionné certaines sections en l’accusant d’avoir procédé à ces fusions pour marginaliser les adhérents qui ne partagent pas ses points de vue et surtout de ne pas leur permettre d’assister au 6ème congrès de la ligue. Pour le comité directeur ces fusions entrent dans le cadre de la restructuration de la Ligue recommandée par le 5ème congrès et approuvée par le conseil national. En plus, selon le comité directeur elle fait partie de ses prérogatives. Depuis l’affaire traîne en justice. Le tribunal de première instance a décidé par un jugement en référé d’annuler la tenue du 6ème congrès de la ligue prévu initialement les 9,10 et 11 septembre 2005. Le conseil national de la Ligue du 12 mars 2006 a fixé la date du congrès pour les 27 et 28 mai 2006. Mais la ligue n’a pu tenir son congrès et elle se trouve de ce fait bloquée. A quand la sortie du tunnel ? Néjib SASSI (Source : « Le Temps » (Tunisie), le 30 août 2006)

Transports aérien – Report d’un vol d’essai d’un A380 en Tunisie

«un non-événement» selon Airbus

Le report d’un vol d’essai entre Toulouse (sud de la France) et Tozeur (Tunisie) d’un Airbus A380, le plus gros avion de ligne au monde qui a fait demi-tour en vol hier matin, a été qualifié de « non-évènement » par l’avionneur européen qui n’a pas donné la raison de ce report. «C’est le propre d’un avion d’essai d’ajuster son programme, de le modifier y compris en cours de vol en fonction des besoins de l’équipage », a déclaré une porte-parole, sans vouloir préciser les raisons qui avaient conduit le MSN004, deuxième appareil A380 dédié aux essais de performance, à rebrousser chemin. Le commandant de l’aéroport de Tozeur (sud de la Tunisie), Lotfi Jemni, avait plus tôt déclaré à la presse que le vol avait été «reporté à une date ultérieure pour des raisons techniques». «L’avion a décollé de Toulouse à 07H00 (05H00 GMT) et a fait demi-tour à 07H34 (05H34 GMT) » selon M. Jemni. Selon cette même source, l’appareil a dû rebrousser chemin 34mn après son décollage de Toulouse-Blagnac. Airbus a confirmé que l’appareil devait se rendre dans le sud-tunisien « pour compléter sa campagne d’essais en pays chaud, dont la majeure partie s’est déroulée cet été dans les Emirats arabes unis ». Le MSN004, bardé d’équipements de tests tout comme le MSN001, a déjà effectué la campagne d’essais au grand froid avec notamment cinq jours par moins 30 degrés celsius dans le Grand Nord canadien, et des essais à Medellin en Colombie sur un aéroport d’altitude (1.500 m). La flotte d’avions d’essai comprend désormais cinq appareils. Outre les deux avions réalisant la campagne de performances, deux autres sont équipés pour recevoir des passagers et débuteront la semaine prochaine les essais en situation commerciale en transportant des salariés d’Airbus volontaires tirés au sort. (Source : « Le Temps » (Tunisie), le 30 août 2006)

Rapport annuel de la BCT pour 2005

Préservation des équilibres macroéconomiques, maîtrise de l’inflation et réduction des dettes extérieures

L’événement économique de l’été est sans conteste, la publication du Rapport annuel de la Banque Centrale de Tunisie, le 47ème du nom, lequel analyse la situation économique et financière de la Tunisie à la lumière des faits saillants ayant marqué la scène nationale et internationale, et présente les résultats de gestion de l’Institut d’émission. La conclusion majeure qui s’en dégage est que « l’année 2005 a été marquée par une bonne maîtrise des équilibres macroéconomiques, fruit de la conduite de politiques budgétaire, monétaire et de change harmonieuses ».  Dans sa lettre introductive , le Gouverneur de la BCT fait remarquer aussi que « l’année 2005 a été également caractérisée par un rythme de croissance satisfaisant, quoiqu’en deçà des objectifs tracés, ce qui a permis l’amélioration du revenu par habitant porté à près de 3.750 dinars. Toutefois et compte tenu de la part importante de la consommation dans le PIB, la poursuite d’un tel rythme à l’avenir requiert le renforcement de la contribution du secteur extérieur et l’investissement privé ». Ce faisant, la Tunisie devra persévérer dans l’effort afin de réunir les conditions d’assurer la pérennité de son oeuvre de développement, d’accélérer le rythme de la croissance, et de bâtir une nouvelle économie à forte composante de savoir. S’agissant de l’Entreprise, elle est présentée sous les allures d’un vecteur de croissance économique et de création d’emplois, occupant, de ce fait, une position privilégiée au niveau de la stratégie économique du pays. Pour cela,  la création d’entreprises et la promotion de l’investissement ont été élevées au rang de priorité nationale  , souligne le Rapport qui constate qu’il  est aujourd’hui établi que la relance de l’investissement selon le rythme souhaité demeure tributaire d’un renforcement de la capacité du pays à générer de nouvelles idées de projets viables répondant aux exigences d’un environnement ouvert et fortement concurrentiel. Dans ce cadre, une série de mesures a été adoptée en vue d’offrir plus d’opportunités aux investisseurs, à l’instar de la promotion de la technique de l’essaimage, de l’encouragement de l’innovation dans le domaine des nouvelles technologies et la facilitation des procédures et la multiplication des centres d’affaires qui visent à assurer un meilleur encadrement des jeunes promoteurs dans la réalisation des idées de projets. De même, l’ensemble des établissements de crédit est appelé à s’impliquer davantage dans la restructuration financière des entreprises et particulièrement celles admises au programme de mise à niveau, ainsi que le financement de la transmission des entreprises, en vue de garantir la pérennité du tissu industriel et la continuité de son activité, et d’assurer, sans à-coups, la relève entre générations. A cet égard, de nouveaux mécanismes financiers ont été institués en vue de renforcer les fonds propres ou d’accompagner les nouveaux promoteurs, à l’instar des fonds d’amorçage, des fonds communs de placement à risque et de l’extension du champ d’intervention des Sociétés d’investissement à capital risque. Les modalités d’intervention des SICARs devraient être réexaminées dans le sens de la réhabilitation du capital risque, en facilitant la cession de leurs participations et en renforçant leurs moyens humains par des programmes de formation spécialisés. La maîtrise de l’énergie figure au premier rang des défis à relever, afin d’atténuer l’impact du renchérissement de la facture énergétique tant sur la compétitivité de l’entreprise que sur l’équilibre des finances publiques et des comptes extérieurs. La refonte de la loi sur la maîtrise de l’énergie et le suivi régulier du programme national en la matière, devraient favoriser une adhésion plus franche de l’ensemble des agents économiques. La rationalisation de la consommation énergétique incombera en effet tant à l’Administration qu’aux ménages et aux entreprises. Le secteur bancaire appuiera cet effort en identifiant et en mettant en place des mécanismes spécifiques dédiés au financement approprié des initiatives des ménages et des entreprises en matière d’économie d’énergie. Une attention particulière sera également portée à la composante énergétique lors de l’étude et l’évaluation des projets. Finances sous contrôle En dépit de l’envolée des prix du pétrole, la situation des finances publiques est restée sous contrôle en 2005, grâce notamment à une rationalisation des dépenses, et la politique d’ajustement des prix. Compte tenu des défis à relever pour maintenir l’équilibre des finances publiques et enclencher une réduction de l’endettement, notamment extérieur, la réforme de la politique fiscale mettra l’accent sur une meilleure allocation des ressources dans le cadre de la gestion du budget par objectif et la poursuite de l’approfondissement de cette réforme dans le sens d’une plus grande simplification des procédures et un meilleur recouvrement. Sur un autre plan, l’allocation d’une partie des recettes de la privatisation partielle de Tunisie Télécom au remboursement anticipé de la dette permettra d’améliorer les indicateurs d’endettement et d’alléger les charges financières de l’Etat, ce qui est de nature à renforcer davantage la qualité du risque de la Tunisie sur les marchés financiers internationaux et auprès des agences de notation. L’accélération de la croissance et de l’investissement privé et l’absorption de la demande additionnelle d’emploi, en particulier celle émanant de diplômés de l’enseignement supérieur, exigent la poursuite des efforts de restructuration de l’économie par le développement de l’économie du savoir, l’impulsion d’une nouvelle dynamique aux investissements dans les secteurs innovants, et une plus grande mobilisation des investissements directs étrangers ,selon les recommandations du Rapport. Relever ces défis requiert en premier lieu la préservation des équilibres macroéconomiques et notamment la maîtrise de l’inflation et des équilibres extérieurs. Cela nécessite également l’approfondissement des réformes particulièrement dans le secteur financier par le renforcement des mécanismes du marché, et requiert de nouvelles avancées sur la voie de la libéralisation financière extérieure et la convertibilité du dinar qui réclament un certain nombre de préalables à la réalisation desquelles s’attelle la Banque Centrale. LM (Source : « Le Temps » (Tunisie), le 30 août 2006)

Long métrage de Khaled Barsaoui

l’amour, la mort, la vie…..

Une foule peu habituelle, le plein de l’amphi d’Hammamet, pour cette Première de  » Bin El Wedyane  » de Khaled Barsaoui, celui qui nous a habitués à des courts métrages, et qui a récolté pas mal de prix. Il s’est lancé dans le bain et tapé du pied dans la fourmilière du conformisme et du consensuel : enfin un film qui parle des  » zérohuit  » fait par un des leurs, avec leur accent, pas celui qu’on imite mal dans les studios des feuilletons citadins, un film où les tabous volent en éclats, où on voit de vrais baisers de tendresse et d’autres vraiment fougueux, comme les gens s’embrassent dans la vie, sans camoufler tout cela dans un fondu enchaîné cache-misère, un film où le vin est servi dans les bars, comme dans le quotidien, dans chaque ville, autour de nous. Tant pis pour tous les frileux qui détourneront les yeux et pour les réactionnaires qui  trouveront dans tout cela  trop facile matière à dénigrement…….. Un film qui nous sort de la sempiternelle histoire d’héritage, d’escroquerie familiale, de la vision réductrice de la  femme soumise ou en louve déchaînée, du happy-end à l’égyptienne, des éternels décors de grosses villas cossues, et des mêmes têtes qui jouent les mêmes rôles avec les mêmes mimiques depuis des années. Il parie sur de nouveaux visages, des non professionnels, un travail réalisé entièrement par des tunisiens, et avec un tout petit budget. Il ose, en plus,  montrer une femme qui dit  » non  » à l’autorité, à la morale dominante, qui ne tient pas compte du  » scandale  » encouru, juste parce qu’elle aime un homme, et qui est capable de tout laisser en plan au moment de la signature  de son acte de mariage, pour partir, au vu de tous, avec l’homme qu’elle aime. Le scénario ? Les flammes d’une passion dévorante. Donc de l’amour fou à la jalousie morbide et  de la mort inévitable. Trop simple ?  Pensez-vous !! Connaissons-nous vraiment ce qu’est la passion qui nous mène à la folie destructrice et ne la confondons-nous pas, par un raccourci qui nous arrange bien, avec une amourette de fin d’acné juvénile ?? Allez voir ce qui se passe dans les neurones d’une Phèdre éperdue pour son beau fils, d’un Cid  fou  de Chimène, ou de Antara et son amour sans bornes pour Abla . Abdellatif Ben Ammar,  celui qui a toujours été aux côtés de K.Barsaoui, a longuement ovationné le film,  sera des premiers à soutenir que  » l’intrigue n’est évidemment qu’un prétexte « . Ici elle sert de tremplin pour  un plongeon dans la mémoire pas si lointaine, vers  » l’ombre de l’olivier de l’ancêtre « . Justement, le flash-back  est utilisé  comme outil pour nous montrer quelques instants furtifs du passé, des images des chênes lièges gardiens des lieux, et du reste. Khaled obsédé par le thème de l’enfance, hanté par la mémoire, ne peut s’empêcher d’y revenir pour donner des clés de la haine féroce de Ikbal envers Mehdi, car c’est l’unique obstacle  qui l’empêche de posséder Aïcha, sa cousine,  qu’il tente, même, d’acheter s’il le faut à tout prix, en  lui cédant toute sa fortune, lui qui a justement bâti cet empire pour se venger des humiliations subies, des blessures du passé qui réssurgissent à travers les jeux d’enfants ou les  sorties d’école qu’on revoit en noir et blanc. La revanche sociale par le pouvoir du fric avec lequel il croit tout avoir, même l’amour  de sa belle. Et puis le désarroi de celui qui perd tout et qui débouche sur l’irrationnel. Dire l’essentiel Nulle part ce manichéisme, entre le bon Mehdi et le mauvais Ikbal.  L’un a ce profil du jeune anti-conformiste qu’on a envie d’être, sans plus, l’autre veut récupérer sa bien-aimée qui vient de le planter devant le maire !! Mettez vous à sa place. Seriez vous assez fair-play pour dire :  » bon elle l’aime, laissons les vivre leur passion « , ou allez vous disjoncter comme lui et devenir cet obsédé hystérique qui veut atteindre  l’unique objectif de sa vie. Qui a fait attention à cette scène où Ikbal, aux abois, finit par se mettre  à genoux devant Aïcha ? Un moment de faiblesse, d’humanité, ou un monstre qui cache son jeu ? Le drame,  » c’est la vie débarrassée des moments ennuyeux  » disait Hitchcock à qui Barsaoui fait un clin d’oeil en montrant sa massive silhouette. C’est ce que filme Barsaoui, en laissant les forfaitures de côté. Dans une peinture, une oeuvre littéraire ou un film, ce n’est pas l’objet qu’on peint, qu’on décrit ou qu’on filme qui est important, mais la manière de le faire, qui provoque ou non l’émotion. Tout le secret de l’art est là, pour dire une lapalissade.  D’où cette magistrale maîtrise technique pour mettre en boîte toutes ces scènes, tournées sans aucun effet spécial : des prouesses du pilote de l’hélicoptère, à la scène si pudique de nu derrière une vitre translucide, à la neige dans les rues de Aïn Draham, à la lumière du nord-ouest à travers les chênes-lièges ou en reflet sur l’eau. Pour la musique, Khaled et Zammouri ont bien fait d’éviter le piège de la caricature de  » gafla tsir « . Pour accompagner les images de la campagne qu’il aime, Barsaoui s’est appuyé sur Deep Purple, Janis Joplin et Creedence. On aurait apprécié parfois quelques percussions de tabla, et quelques souffles stridents de Khroumirie, des vocalises  a cappella, en  écho des appels de souffrance des femmes éprises. Premier pas dans le long métrage. Filmé avec la fougue d’un regard neuf,  » Bîn El Widyène  » ouvre la voie au film d’action, tout en restant ce  » certain regard  » posé amoureusement sur ce nord ouest, de verdure et d’eau, ce quelque part d’où il vient, par cette route asphaltée qui le ramène comme un cordon ombilical aux origines, aux sources. Fatah THABET (Source : « Le Temps » (Tunisie), le 30 août 2006)

La poétesse refuse la bassesse

Dépêche de la TNA (TUNeZINE NEWS AGENCY) datée du 15 août 2006
Dans le cadre de la célébration de la fête de la Femme et du cinquantenaire du Code du statut personnel, la Première Coiffeuse de Tunisie Leïla Trabelsi, a présidé une cérémonie, organisée samedi soir au Centre inculturel d’Hammamet, au cours de laquelle elle a, notamment, remis le Prix de la meilleure production médiatique traitant de la femme arabe. Pour la presse écrite, c’est Madame Amel Moussa de Tunisie qui a été forcée à recevoir ce Prix dans sa première session. Priée de livrer ses premières impressions durant la cérémonie, la poètesse, écrivaine et journaliste, Amel Moussa, a improvisé un poème qui a glacé le sang de l’épouse du général Zaba et lui a causée un évanouissement presque instantané. En voici la version française intégrale: Je suis écrivaine et poétesse Qui dénonce toute bassesse
Je ne suis point achetable Sinon mon âme irait au diable
Ce prix me salit et déshonore Même s’il vaut mon poids en or Tant que Abbou est en prison Pour moi ce prix est du poison Si à le recevoir on m’oblige Il y a une chose que j’exige Je le dédie à Abbou et sa femme Cette mère-courage et grande dame.  (poème traduit fidèlement de l’arabe par O.K.) (Source : le blog de O. Khayyam, le 29 août 2006) Lien: http://omarkhayyam.blogsome.com/2006/08/30/la-poetesse-refuse-la-bassesse/

Reportage du futur: Que sont-ils devenus? A la recherche d’une espèce perdue: Les TUNeZINiEns

« Nous sommes un clique créée par un clic! », anisi parlait un TUNeZINiEn ou plutot un ex. Car, depuis la chute de la dictature, TUNeZINE a change de visage et… d’équipage.  » Un des plus beaux souvenirs de ma vie. Peut-être le plus beau », se souvient, nostalgique, un journaliste tuniso-canadien qui se cachait pendant la « Belle Epoque » de TUNeZINE sous le pseudo de Lecteur Assidu (L.A.). Taïeb Moalla de son vrai nom, est actuellemenet chef du service arabe de Radio-Canada. Il contribue régulierement, aussi, à certains journaux de langue française au Canada et en Europe. Malgré le changement du climat politique et médiatique dans son pays d’origine, il pérèfere vivre au Québec, son « home, sweet home » depuis  2001. Sophie Piekarec, alias Sophie Alwarda, celle qui avait sauvé TUNeZINE d’une disparition certaine après l’arrestation de Zouhair Yahyaoui le 4 juin 2002, mène une vie paisible à Paris où elle a fondé sa propre compagnie informatique. En frappant à la porte de son bureau, j’ai été agréablement surpris par une pancarte typiquement TUNeZINienne: Zouh’vert ! Son histoire avec ettounsi s’apparente plus à une légende qu’à une histoire réelle. Jusqu’à ce jour elle n’arrive pas à « digérer » complètement tous ces événements, parfois heureux parfois tragiques,  qu’elle avait vécus depuis son premier « clic » sur le forum de TUNeZINE. « ettounsi ne m’a jamais quittée, même – et surtout !- après sa mystérieuse disparition le 13 mars 2005. », me dit-elle les larmes aux yeux. L’émotion est forte malgré le passage des années. Pour résumer son histoire d’amour avec TUNeZINE, Angelica Diamantis, cette Italienne qui a conquis le coeur des « Carthaginois »,  se contente du titre d’un classique du cinéma italien: « C’ervamo tanto amati » [ Nous nous sommes tant aimés]. En interviewant Angelica, qui avait fait de son mieux pour « réveiller » les Tunisiens, j’ai réveillé en elle de  » très beaux souvenirs ». Elle, qui n’a pas les larmes faciles, ne peut cacher son émotion en parlant d’ettounsi. Decepticus, compagnon de première heure d’ettounsi, anime une troupe de malouf [musique andalouse] amateur et cultive un grand jardin secret. Un jardin aux dimensions infinies… l’Univers. En effet, Il anime le club d’astronomes-amateurs de la ville de Sousse. Il garde pour lui les signes qui lui parviennent du ciel. Omar Khayyam, qui essaye de cacher sa tristesse sous un masque d’humour et de dérision, parle de la « farce du 13 mars 2005 ». « Cette disparition », explique-t-il, « n’a rien de sérieux, c’est du bluff. Sauf qu’ettounsi a poussé un peu trop loin la satire ! » Qu’est devenu le locataire du 1er Rue Mansouri, 5100 Mahdia? O.K., éternel nomade, grand amoureux de la mer et des îles, n’a pas de domcile fixe! Il passe son temps entre sa « ville-fétiche » – dixit ettounsi- Mahdia, les îles de Kerkennah, l’île de Crète en Grèce et l’île de Jamaïque. Il se consacre entièrement à la traduction littéraire vers l’arabe. Il a laissé la politique aux politiciens et se définit actuellement comme un « homme-art »… (Correspondance spéciale du futur) (Source : le blog de O. Khayyam, le 29 août 2006) Lien: http://omarkhayyam.blogsome.com/2006/08/29/reportage-du-futur-que-sont-ils-devenus-2/
 

 
Rédigé il y a un  peu plus de quatre mois, en avril 2006, le texte qui suit devait être présenté à la « Conférence arabo-internationale de solidarité avec le droit au retour des réfugiés palestiniens et le droit du peuple palestinien de disposer de lui-même » qui devait se tenir à Beyrouth les 15 et 16 mai 2006. Mais fin avril 2006, les organisateurs de la Conférence ont décidé, pour de multiples raisons, de la renvoyer à une date ultérieure. Plus d’un mois après la criminelle et barbare agression sioniste contre les peuples libanais et palestinien, ce texte, ayant gardé toute son actualité, mérite, je crois, d’être diffusé. C’est ce que je fais aujourd’hui pour réaffirmer une fois de plus que la véritable paix, la tranquillité, la sécurité, la liberté, l’égalité et la justice ne prendront leur place naturelle et légitime dans ce Moyen-Orient agressé, spolié, dominé et occupé par des étrangers, que lorsque la Palestine, de la frontière libano-palestinienne à Eliath sur la Mer Rouge, de Haïfa à Jérusalem, de Tel-Aviv à Jéricho et de Naplouse à Gaza, sera complètement libérée, que lorsque tous les Palestiniens et tous ceux réfugiés dans de nombreux pays du monde, reprendront complètement et totalement possession de tous leurs anciens logements, cimetières, terres, biens divers et administrations publiques. Je ne peux m’empêcher, pour terminer ces quelques lignes d’exprimer une fois de plus ma profonde conviction que, dans un ou dix ou cinquante ans, la Palestine sera complètement libérée et complètement débarrassée de ceux qui lui ont fait tellement de mal. Et si cette conviction s’avérait être une utopie, je préfère mourir avec tout en rêvant.

  G.A. / Tunis – août 2006
 

La libération totale de la Palestine et le retour de tous les réfugiés sont un droit inaliénable et imprescriptible

 
Par Georges Adda Comme vous le savez, je viens de loin, d’un petit pays qui a connu tour à tour les occupations, les destructions, les brassages de civilisations, les conversions volontaires ou imposées et les résurrections. Les Berbères, mes ancêtres, ont connu les Phéniciens, les Romains, les Vandales, les Arabes, les Normands, les Turcs et les Français qui ont successivement occupé mon pays et dominé mon peuple, devenus réellement indépendants et souverains il y a seulement un demi-siècle, il y a cinquante ans. Certains de ces Berbères, mes ancêtres, ont quitté le paganisme pour se convertir à la religion de Moïse et leurs enfants ont su résister aux harcèlements des nouveaux chrétiens puis à ceux des soldats d’Okba Ibn Nafaa. En gardant leurs traditions, coutumes, cuisine, musique, ils ont adopté la langue arabe qui est devenue la langue de tous. Ainsi la Tunisie est mon pays et le peuple tunisien est mon peuple, mais mes convictions philosophiques ne sont pas celles de ma mère et de mon père. Toutes les femmes et tous les hommes de tous les pays qui sont écrasés par les injustices politiques et sociales développées par leurs gouvernants ou par les occupants étrangers sont mes sœurs et frères et sont assurés de mon entière solidarité. Pour la libération de mon pays j’ai connu à plusieurs reprises les prisons, les camps de concentration et la déportation des colonialistes français. Et aujourd’hui je viens ici apporter, sans aucune condition préalable, mon complet soutien à l’héroïque, vaillant et martyr peuple palestinien. C’est avec un tel état d’esprit que je participe à cette manifestation et que je soumets à votre attention quelques modestes réflexions et suggestions que je vous fais parvenir par cet écrit, mes amis médecins s’étant opposés, vu mon âge et mon état de santé, à un voyage Tunis-Beyrouth. Je vous salue et souhaite plein succès à votre rencontre. • •    • Je crois qu’il faut d’abord nous entendre sur la signification de certains mots et de certaines formules qui reviennent souvent et auxquels chaque utilisateur donne une ou des définitions à sa convenance. Il s’agit de « communauté internationale », de « légalité internationale », de « droit international », etc. Ainsi en novembre 1947, la résolution onusienne par laquelle les Palestiniens ont été spoliés et dépouillés, au sens littéral des mots, de leur pays devient entre les mains des deux superpuissances et des sionistes « légalité internationale » et « droit international. Alors qu’en réalité la Palestine et l’ensemble des Palestiniens ont été victimes, je dis bien victimes, de la « communauté internationale ». Pour les Etrangers, venus de multiples pays, du Nord, de l’Ouest et de l’Est lointains, cette résolution serait la réparation de la destruction du Temple, de la prétendue diaspora des enfants de Canaan, des pogromes quotidiens de Russie et de Pologne, de l’effrayant et indiscutable génocide de 20ème siècle dont les victimes et les bourreaux étaient et resteront exclusivement des Européens. Mais pour les Palestiniens cette résolution a été l’acte infâme d’une soi-disant « communauté internationale » dominée par les Etats-Unis d’Amérique qui ont été édifiés, après l’extermination des multiples peuplades qui vivaient paisiblement sur cet immense continent de l’Ouest par des Etrangers venus de l’Est très lointain. Ne croyez surtout pas que je suis pour la destruction de l’ONU. Non, l’ONU doit continuer d’exister, de se développer et de changer en mieux. Elle ne doit pas laisser libres de leurs mouvements ceux qui agressent des pays comme le Chili d’Allende, qui déclarent des guerres comme celle d’Irak sans être approuvés ni suivis par la grande majorité des Etats qui constituent l’ONU, qui asphyxient des peuples comme le peuple cubain victime d’un blocus, qui bombardent et tuent au napalm comme au Vietnam et qui en 1947 spolient le peuple palestinien. Certains proposent d’amender la charte de l’ONU. Opérer ainsi ne réduit en rien l’hégémonie et la détermination des gouvernants de Washington. La charte de l’ONU est comme toutes les constitutions d’Etat. On peut avec une même constitution faire le meilleur et le pire. Car l’application de toute constitution est œuvre politico-humaine. Si on veut, dans le domaine des relations internationales, diminuer et empêcher les actions négatives et nocives il faut que les peuples aient à l’ONU des représentants imbus des valeurs de justice, d’équité, de démocratie et de respect réciproque. Pour cela il faut que les pays, petits et moyens, ne soient plus écrasés par des autocrates et des dictateurs qui doivent leur existence à la protection américaine. A la « légalité internationale » et au « droit international » des impérialistes il faut opposer les valeurs universelles si bien définies par l’ONU elle-même dans sa charte et ses déclarations, valeurs qui doivent bénéficier à tous les peuples et à tous les pays, sans aucune distinction ni discrimination. Il nous appartient d’expliquer ce qui s’est passé en 1947, les réelles motivations des gouvernants occidentaux et leurs objectifs inavouables, ainsi que de dénoncer la violation et la non-application des dizaines de résolutions du Conseil de Sécurité par l’Etat sioniste. Motivations et objectifs inavoués qu’a dénoncés avec force, en connaisseur averti, le chef de l’insurrection du ghetto de Varsovie (1943), Arek Edelman, en déclarant solennellement : « Si Israël a été créé, c’est grâce à un accord entre la Grande Bretagne, les Etats-Unis et l’URSS. Pas pour expier les six millions de Juifs assassinés en Europe, mais pour se partager des comptoirs au Moyen-Orient. » • •    • Les politologues, et des plus renommés, soutiennent au début de ce troisième millénaire que l’une des armes les plus efficaces et les plus décisives est la propagande ou comme on dit maintenant la communication, c’est-à-dire le travail de convaincre, l’utilisation d’une langue nouvelle avec des démonstrations et des slogans originaux, irréfutables et porteurs. Or dans ce domaine je pense que les responsables palestiniens et arabes semblent avoir un déficit de parole appropriée et productive, capable de convaincre et de conquérir les opinions publiques européenne et américaine si déterminantes dans la situation présente. Les peuples d’Asie, d’Afrique subsaharienne et d’Amérique Latine ne sont pas contre nous, ils nous sont plutôt favorables. Il nous faut donc déterminer quelques points forts de notre propagande, de notre communication qu’il faudra développer avec clarté, savoir-faire et calme, sans outrance ou verbiage inutile. Permettez-moi de soumettre à votre attention quelques exemples qui me semblent fondamentaux. Les sionistes sont venus en Palestine en prétendant être les descendants, en ligne directe, du peuple de Canaan. Or ceux qui se réclament de Moïse sont en réalité issus d’anciens peuples et de régions diverses bien déterminées très éloignées de Jérusalem et du Jourdain. Une multitude d’historiens et de chercheurs éminents ont mené des investigations et élaborer des thèses sur ce sujet. Il faut faire connaître et diffuser leurs œuvres, il faut utiliser leurs arguments. Ainsi Léon Poliakov qui fut directeur honoraire au CNRS français, a, dans sa principale œuvre « Histoire de l’antisémitisme » (Paris, Calmann-Lévy, 1961), écrit des pages qui peuvent avoir d’importants retentissements et faire réfléchir beaucoup de femmes et d’hommes. Dès le début il règle le compte de la soi-disant « diaspora » : « …lorsque les Juifs commencèrent à se disperser en nombre à travers le monde – et cette dispersion contrairement à une légende, à la vie terriblement dure, de sorte qu’il faut toujours le rappeler, est bien antérieure à la guerre de Judée et à la destruction du Temple – c’est en Afrique du Nord qu’ils trouvèrent l’accueil le plus favorable » (page 11) Traitant de la judaïsation du Maghreb berbère, Léon Poliakov écrit par ailleurs : « …les Juifs  d’Afrique du Nord ont eu leurs heures de gloire. Et leur histoire, si peu connue, si dissemblable de ce que fut l’histoire juive partout ailleurs, vaut la peine d’être évoquée. Elle remonte très haut, au temps protohistoriques où les Phéniciens colonisaient “l’Ifrikya” et fondaient la cité de Carthage » (page 10) « Il est infiniment probable que, dès les temps les plus reculés, des Juifs sont venus s’installer en Afrique du Nord dans le sillage des Phéniciens aménageant le terrain pour la diffusion du judaïsme » (page 11) « De même d’ailleurs, que le judaïsme se développait dans ces régions par prosélytisme tout autant, sinon plus, que par immigration » (page 11) « …pour l’essentiel, les Juifs de Tunisie, d’Algérie ou du Maroc sont d’origine entièrement autochtone et descendent d’antiques tribus berbères aux noms sonores : Djeraoua, Fendeloua, Mediouna, Botr, Branès » (page13) Ces affirmations catégoriques de Léon Poliakov démolissent toutes les théories et toutes les prétentions sionistes qui reposent sur la soi-disant « diaspora » et sur le retour sur la terre des prétendus ancêtres cananéens. De son côté le sociologue et historien Paul Sebag confirme, dans son « Histoire des Juifs de Tunisie » (L’Harmattan, Paris,1991), les thèses de Léon Poliakov. Je vous donne ci-après un extrait de son ouvrage. « Dans l’Afrique romaine, comme dans les autres provinces de l’Empire romain, il y eut très tôt d’autres Juifs que des Juifs de souche, dont les ancêtres étaient venus de Judée à des dates diverses. Des hommes et des femmes de toutes races et de toutes conditions se sont convertis au judaïsme, qui fit preuve aux premiers siècles de l’ère chrétienne d’une grande force de pénétration ». (page24) « Ainsi purent être gagnés au judaïsme des éléments de toutes origines, mais surtout des indigènes puniques ou berbères ». (page 25) « Lors de la conquête arabe de l’Afrique du Nord, une partie des berbères professaient le judaïsme. Dans sa grande « Histoire des Berbères », Ibn Khaldoun nous donne les noms des tribus berbères judaïsées et précise les régions où elles étaient établies, de l’Est à l’Ouest du Maghreb, citant entre autre les Nefoussa au sud de l’Ifriqiya et les Jarâwa dans les montagnes de l’Aurès ». (page35) Le politologue italien né en Tunisie, Loris Gallico propose d’attribuer aux Berbères judaïsés le titre de « Quatorzième Tribu » comme les Khazars ont été dénommés « treizième tribu » par Arthur Koestler. Ce dernier, écrivain anglo-magyar qui a vécu et travaillé en Palestine avant la décision prise en 1947 par l’ONU, a écrit en 1976 « La treizième tribu » (Calmann-Lévy, Paris 1976) où est relatée l’histoire de ses ancêtres khazars. Voyons ensemble quelques lignes de cet important ouvrage : « Le pays des kahzars, peuple d’ethnie turque, occupait une position stratégique entre la Caspienne et la Mer Noire sur les grandes voies de passage où se confrontaient les grandes puissances orientales de l’époque. » (page 14) « Quelques années plus tard, sans doute vers l’an 740, le Roi, sa cour et la classe militaire dirigeante se convertirent au judaïsme, qui devint la religion officielle des Khazars. » (page 15) « En tout cas, si les sources diffèrent sur quelques points de détail, les grands faits sont indiscutables. Ce qu’on peut discuter en revanche, c’est le sort des Khazars juifs après la destruction de leur royaume au XIIème ou au XIIIème siècle. A ce sujet les sources sont très maigres. Elles mentionnent cependant plusieurs établissements Khazars à la fin du Moyen-âge en Crimée, en Ukraine, en Hongrie, en Pologne et en Lituanie. De renseignements fragmentaires ressort un tableau d’ensemble ; celui d’une migration de tribus et de groupes Khazars dans les contrées d’Europe orientale – Russie et Pologne surtout – où précisément on allait trouver à l’aube des temps modernes les plus fortes concentrations de Juifs. D’où l’hypothèse formulée par plusieurs historiens, selon laquelle une bonne partie sinon la majorité des Juifs d’Europe orientale – et par conséquent, des Juifs du monde entier – seraient d’origine Khazare, et non sémitique. » (page 16) « Cela voudrait dire que les ancêtres de ces juifs ne venaient pas des bords du Jourdain, mais des plaines de la Volga, non pas de Canaan, mais du Caucase, où l’on a vu le berceau de la race aryenne, génétiquement ils seraient apparentés aux Huns, aux Ouïgours, aux Magyars, plutôt qu’à la semence d’Abraham, d’Isaac ou de Jacob. S’il en était bien ainsi, le mot « antisémitisme » n’aurait aucun sens il témoignerait d’un malentendu également partagé par les bourreaux et par les victimes. A mesure qu’elle émerge lentement du passé, l’aventure de l’Empire Khazar commence à ressembler à une farce, la plus cruelle que l’Histoire ait perpétrée » (page18) Loris Gallico dont je viens de parler a publié une longue étude intitulée « Un popolo introvabile » (« Un peuple introuvable ») dans la revue « Prospettive Settanta » (Naples 1984 n°2/3), qui a été reprise dans un recueil d’articles et d’études sous le titre « L’altro mediterraneo tra politica e storia » (« L’autre méditerranée entre politique et histoire », Vecchio Faggio-Chieti, 1989). Je soumets à votre attention cet extrait qui concerne l’origine des Juifs d’Europe centrale et orientale. « Sur la base des travaux de H.F. Von Kutschera, P.E. Kahle, M. Mieses, A.N. Poliak, D.M. Dunlop et Arthur Koestler, il n’est plus possible de contester le fait que la majeure partie des Juifs de l’Europe centro-orientale ait comme origine la dispersion et le mélange des Khazars avec d’autres populations, dans les bourgs (shtetl) en contact avec le monde agricole, selon les usages modifiés des centres khazars…dans ces nouvelles zones les dialectes khazars furent peu à peu abandonnés et la variété yiddish se forma sur la base du prestige de la culture allemande, laïque ou religieuse. » (page 257) Le chancelier autrichien Bruno Kreisky a donné le coup de grâce à l’idéologie sioniste en déclarant avec force en 1981 : « …cette blague  du peuple juif est un des grands mensonges de la vie…Parler de peuple juif n’a pas de sens…Sans Hitler, Israël comme pays n’aurait jamais existé… » (Nouvel Observateur, Paris) Je ne peux terminer avec cet aspect fondamental de notre lutte contre le sionisme spoliateur, sans mentionner l’éminent historien français Marc Ferro qui dans son livre « Les tabous de l’Histoire » (Nil, Paris, 2002), a consacré tout un chapitre sous le titre « Les Juifs sont-ils des sémites ? » pour mettre en pièce toute l’ « architecture » sioniste et balayer toutes les contrevérités de « peuple juif », de « nation juive », de « race juive ». Il est possible de constituer une énorme anthologie d’ouvrages (essais, études, thèses, histoires) de chercheurs, d’historiens et de politologues qui, comme ceux que je viens de citer, ont invalidé les théories des sionistes, par exemple Alfred M. Lilienthal (Washington), Norton Mezvinsky (Connecticut) et Maxime Rodinson (Paris). Voyez les courageuses positions prises par des centaines de personnalités comme les académiciens Giogio Forti (Milan), Margherita Haag (Trieste), Jean-Pierre Kahane (Paris) ou des intellectuels comme le compositeur islandais Elias Davidsson, l’historienne de l’Art, la suissesse Erica Deuber-Pauli, la professeure de médecine tunisienne Aïcha Hafsia, le philosophe et professeur émérite des Universités françaises Georges Labica, le professeur de physique français Jean-Marc Lévy-Leblond, l’avocat anglais Richard Marre, la musicologue colombienne Inès Muriel, le physicien français Jacques Pommier. Tous ces académiciens et personnalités, avec des dizaines et dizaines d’autres ont signé la déclaration que j’ai proposée et fait circuler en 1997 et qui avait pour titre « Aujourd’hui les non-sionistes parlent ». J’en extrait quelques lignes : « Femmes et hommes de nationalités, de religions et d’opinions différentes, nous nous proposons, à l’occasion du centième anniversaire du Congrès Sioniste de Bâle, de proclamer solennellement qu’il n’y a pas de « peuple juif », de « nation juive » ou de « race juive ». » « …Il n’y a pas les « Juifs », mais des Français, des Polonais, des Russes, des Marocains, des Yéménites, des Ethiopiens, des citoyens des U.S.A. des Japonais de religion hébraïque ou d’origine cultuelle hébraïque. Certains comme les Polonais, les Baltes, les Russes ou les Hongrois sont les descendants des Caucaso-Khazars judaïsés. D’autres comme les Marocains ou les Tunisiens sont les descendants de Berbères judaïsés ou comme les Yéménites sont les descendants d’Arabes judaïsés. » Si nous cherchons un peu, nous trouverons un très grand nombre de femmes et d’hommes, qui eux aussi dénoncent et condamnent le sionisme ou qui n’ont rien à voir avec lui. On les trouvera dans tous les pays, ils sont de toutes les confessions religieuses et de toutes les convictions politiques et philosophiques, car la lutte antisioniste ne doit pas être et n’est pas une affaire judéo-juive, ni judéo-palestinienne ou judéo-arabe. La lutte contre le sionisme doit se développer dans chaque peuple et à l’intérieur de chaque peuple. • •    • Après avoir cherché une terre qu’on dit « promise » entre l’Ouganda et l’Argentine, Théodor Herzl a jeté son dévolu sur la Palestine, l’ancienne Canaan des Rois David et Salomon. Et pour convaincre les grandes puissances occidentales, il lance le 14 février 1897, à la veille du 20ème siècle, son livre « L’Etat des Juifs ». Son outrecuidance l’amène à déclarer : « Pour l’Europe nous constituerons là-bas (en Palestine évidemment) un morceau du rempart contre l’Asie, nous serons la sentinelle avancée de la civilisation contre la barbarie ». Ainsi apparaît dès le départ sa palestinophobie et son arabophobie que les sionistes ont cultivées, développées et amplifiées.                                                                                                        Mais en réalité la barbarie se trouvait bien loin des bords du Jourdain. Elle se trouvait dans la Russie de Pouchkine et de Tolstoï, dans la Pologne de Chopin où les pogromes étaient quotidiens ; au milieu du siècle dernier, on la trouve au cœur de l’Europe dans l’Allemagne de Gœthe et de Beethoven avec les terribles camps de la mort, les chambres à gaz et les fours crématoires où ont été exterminés pendant douze années 1933-1945, par des gouvernants européens (je dis bien européens), plus de cinq millions de Polonais, de Russes, d’Allemands, de Français, de Hongrois, etc., eux aussi tous Européens (je dis biens tous Européens) de religions hébraïque et chrétiennes de toutes obédiences. Nous devons interdire aux sionistes l’utilisation illicite de l’extermination et, disons le mot, du génocide de millions d’hommes, de femmes et d’enfants de religions hébraïque et chrétiennes, ce génocide restant, sans aucun doute, une affaire authentiquement euro-européenne.  Nous devons dire aux étrangers qui sont venus, il y a un peu plus d’un demi-siècle, occuper la Palestine, une terre qui ne leur appartient pas, ainsi qu’aux opinions publiques européenne et américaine que les auteurs de tous ces crimes sont les gouvernants européens, Hitler, Mussolini, Pétain, etc. Il faut rappeler que les survivants de cette apocalypse et leurs descendants ont des droits inaliénables et imprescriptibles. Ils ont d’abord le droit au retour en Europe natale. Ils ont droit au rétablissement et au dédommagement sur leurs terres natales et dans leurs maisons natales. Ils ont le droit de reprendre possession des cimetières où sont enterrés leurs grands-parents, leurs mères, leurs pères. Voilà les réparations minimums que méritent les victimes du racisme et de la xénophobie. C’est d’ailleurs ce que font actuellement beaucoup d’Allemands qui quittent la Palestine occupée pour se réinstaller à Berlin ou a Francfort. Il faut aussi rappeler sans relâche qu’on n’a jamais vu un Palestinien ou un Arabe pousser un homme de religion hébraïque ou d’origine cultuelle hébraïque dans un four crématoire ou une chambre à gaz. Comme il faut toujours rappeler qu’en 1941, en pleine tourmente, un Roi arabe, celui du Maroc, Mohamed V, dont le pays était occupé par l’armée colonialiste française, a, avec courage, refusé d’obtempérer à l’ordre du gouvernement français d’appliquer dans son pays les lois discriminatoires antijuives en criant au Général Charles Noguès : « Ne touchez pas mes Juifs ». Il nous faut, sans aucune gêne ni interdit, parler du génocide qui a bouleversé l’Europe dont aucun pays ni aucun peuple n’a été épargné. Le jour où nous enlèverons ce génocide des mains des sionistes – qui en font un monopole et un fonds de commerce – pour le faire entrer dans le patrimoine de l’Humanité toute entière, le peuple palestinien remportera une très grande victoire. • •    • Nombreux sont ceux qui commentent, qui dissertent, qui analysent, qui parlent de négociations, de processus, d’armistices, d’accords et de paix des braves. C’est vrai que tous les conflits et toutes les guerres – même les plus meurtriers – se sont terminés par la paix. Mais il est vrai aussi qu’il y a  plusieurs sortes de paix. Il y a les paix avec annexions partielles et pertes de territoires ou d’autres avec concessions de zones ou avec une souveraineté tronquée et/ou limitée. En fait dans toutes ces éventualités et d’innombrables autres il s’agira de paix bâtarde, de paix vide de sens, de paix non durable ni viable, car tout peuple ne peut vivre que libre, complètement et pleinement libre sans aucune restriction ni amputation. C’est le cas du peuple palestinien présentement qui a raison de ne pas accepter conditions et limitations à sa libération qu’il veut complète, totale et définitive. La paix des braves n’a été possible que lorsque la France a été, jusqu’au dernier centimètre carré, libérée de l’occupation germano-nazie en 1945. La paix des braves n’a été possible que lorsque l’Algérie a été complètement et totalement libérée en 1962 après 132 ans d’occupation et de domination colonialistes françaises. La paix des braves n’a été possible en Tunisie que lorsque la France a reconnu en 1956 l’indépendance de la Tunisie après une dure présence de 75 ans. La paix des braves ne s’est imposée en Afrique du Sud que lorsque le pouvoir blanc a cédé la place à une « structure » politique originale symbolisée par un gouvernement présidé par l’illustre homme d’Etat africain Nelson Mandela qui avait passé 25 ans dans les prisons de l’apartheid. Ainsi en Palestine la vraie paix ne sera possible qu’après le rétablissement du peuple palestinien dans tous ses droits et le retour de tous les réfugiés. 58 ans de domination étrangère, 58 ans de mort, de prison, de faim, de privations, c’est dur, c’est très dur. Mais un fait est certain : les Palestiniens, tous les Palestiniens ne sont pas atteints de pessimisme, ne sont pas essoufflés, n’ont pas perdu espoir. Ça c’est l’amour de la patrie, c’est la fidélité aux anciens et le devoir vis-à-vis des descendants, c’est l’héroïsme au quotidien. Ils ne le font pas par obéissance ou par dévotion pour un chef ou un zaïm. Les Palestiniens ont une arme formidable d’une performance inégalable : le regard du dominé, du spolié. Je crois que, sur la terre palestinienne, les sionistes ne craignent plus beaucoup les engins explosifs ou les tirs de roquettes. Par contre ils craignent de plus en plus les regards qui les entourent de toutes parts, qui les poursuivent, qui les encerclent, les étouffent et les asphyxient. Ces regards les font continuellement trembler. Ils dorment entourés des regards des opprimés qui n’aspirent avec raison qu’à la libération de leur pays. Le temps passant les Palestiniens restent comme de juste, préoccupés de savoir quand arrivera le jour tant attendu de cette libération. Je crois avec une profonde conviction que cette libération arrivera parce que rien de durable ne peut se construire sur l’injustice, et l’occupation de la Palestine par des Etrangers est l’injustice des injustices. Vous savez qu’en 1657 des Hollandais ont institué en Afrique du Sud un pouvoir blanc ségrégationniste et esclavagiste placé sous la direction de Van Riebaeck. Cette occupation et cette domination ont duré plus de 330 ans, presque trois siècles et demie. Et maintenant ce pays est libéré. Il est libre et son peuple vit en pleine démocratie. Voyons maintenant un autre pays, européen celui-ci. Entre 1772 et 1945, presque deux siècles, la Pologne a été partagée cinq fois entre ses voisins, en 1772, 1773, 1795, 1815 et 1939. ses frontières n’ont jamais été fixes ni stables et son étendue a été souvent modifiée. Mais cette Pologne a eu cinq résurrections avec à chaque fois des superficies et des frontières différentes. Ainsi la Pologne n’a jamais été effacée de la carte de l’Europe et les Polonais existent toujours sur leur sol national retrouvé. Cette totale libération de la Palestine pourra s’imposer dans les prochaines années, comme dans cinquante ou cent ans. Mais elle se réalisera incontestablement. Le peuple palestinien, par son unité, sa détermination, son courage et son endurance, saura lui aussi imposer aux Etrangers spoliateurs venus de très loin, la vraie et complète paix des braves. Il saura trouver alors les formules inédites et spécifiques pour construire une Palestine nouvelle faite de démocratie, de progrès, d’équité, de justice sociale, de modernité, de transparence et d’éthique politique. Il saura faire de sa Palestine complètement reconquise un exemple – et pourquoi pas un modèle – pour tous les peuples de la région toujours soumis à des dirigeants et des gouvernants qui ne se maintiennent que par l’écrasement de la démocratie, l’étouffement des libertés, les tortures, les prisons, le parentélisme, les élections truquées, la corruption, la délation, le pouvoir exorbitant de la police et, ne l’oublions pas, par le soutien et la protection des grandes puissances et surtout des Etats Unis. • •    •                       Lorsque l’on traite de l’occupation sioniste de la Palestine on est tout naturellement obligé de parler des origines des adeptes de la religion hébraïque. Les Maghrébins qui ont opté pour ce culte sont des Berbères judaïsés. Tandis que dans les siècles qui ont précédé l’Islam, les habitants de Médine, de Sanaa et d’Aden qui pratiquaient la religion de Moïse étaient des Arabes judaïsés. Mais la majorité des Européens qui pratiquaient la religion hébraïque était originaire du Royaume caucasien des Khazars. On trouve aussi la religion des Rois David  et Salomon chez les Japonais, les Indonésiens, les Falachas et les Peuls d’Afrique et chez d’autres peuples. Il faut consulter le volumineux livre de plus de 500 pages de Maurice Fishberg « Les Juifs » (1911), vous y trouverez plus de 150 photos de Juifs de plusieurs pays et de plusieurs types.                       Tout ce « monde » est, pour les sionistes et leurs amis, le « peuple juif », un peuple « pur et dur » d’appellation « contrôlée et garantie », que l’Italien Loris Gallico a surnommé, avec juste raison, « introuvable » qui n’a rien à voir avec la définition donnée par l’historien et ambassadeur sioniste Elie Barnavi qui a prétendu faire des Berbères, Arabes, Khazars, Africains, Japonais et Indonésiens un « vieux peuple » qui : « décide de se muer en nation moderne…et de rentrer chez lui, bouclant ainsi un cycle historique dont les origines se perdent dans la nuit des temps. » (Le Monde 10/9/93) Il y a de quoi réduire en poussière l’ « autolégitimité » des sionistes. Il y a de quoi convaincre l’opinion publique euro-américaine que personne n’a le droit de parler d’un « peuple juif » imaginaire, légendaire et mythique. Les travaux et les conclusions des chercheurs démentent cette énorme falsification. Mais il y a plus. De nombreux citoyens de différents pays de religion hébraïque ou d’origine cultuelle hébraïque ont dirigé leur pays. Les sionistes prétendent-ils que ces hommes d’Etat étaient et restent d’abord et avant tout des Juifs, c’est-à-dire que s’ils étaient encore vivants ils auraient fait allégeance à l’état hébreu installé par la force et l’injustice sur la terre palestinienne. Citons quelques-uns : La Grande Bretagne a eu pendant huit ans, entre 1867 et 1880, Benjamin Disraëli comme Premier ministre. Luigi Luzzati a été deux fois chef du gouvernement italien avant l’entrée de son pays dans la guerre 1914-1918. La France a eu comme Premiers ministres Léon Blum en 1936 et en 1946 et Pierre Mendès-France en 1954. Après la deuxième guerre mondiale, Bruno Kreisky a été, pendant de longues années, chancelier d’Autriche. Après la défaite des fascistes italiens, Maurizio Valenzi a été maire de Naples, la grande métropole italienne. Avec ces exemples comment peut-on prétendre à l’existence d’un « peuple juif » ? Tous ces hommes étaient comme de juste, attachés à leur pays respectif. Ils étaient seulement anglais, italiens, français, autrichien. • •    • Je crois utile de soumettre à votre attention l’affirmation d’un des théoriciens du sionisme, Ruffin, qui écrivait en 1920 que : « Le déclin de l’antisémitisme aurait pour conséquence le déclin du sionisme, l’antisémitisme est le meilleur agitateur en faveur du sionisme » (« Les Juifs du temps présent ») Ainsi les sionistes ont eu toujours besoin du racisme pour développer leur action. Tandis qu’un intellectuel français qui a toujours défendu les causes justes, Philippe Daumas, maître de conférences à l’Université de Montpellier III, m’écrivait en juillet 1997, une lettre dont je vous donne ci-après un extrait dont la pertinence est certaine : « L’idéologie sioniste est basée sur trois postulats : 1. Tous les Juifs du monde constituent un «peuple» au sens politique du terme, 2. Ce «peuple» a toujours et partout été persécuté, 3. Ce «peuple» a donc besoin d’un Etat. Or, pour moi, ces trois assertions sont fausses : 1. Les Juifs ne constituent pas un «peuple» au sens politique du terme. Au contraire, ils appartiennent aux différents peuples au milieu desquels ils vivent. Les Juifs français appartiennent au même titre que moi au peuple français. 2. les Juifs ont connu au cours de l’histoire des persécutions épouvantables qui ont culminé avec la tentative de génocide des nazis. Mais il est faux de dire qu’ils ont été toujours et partout persécutés. Je n’en prendrais qu’un seul exemple : quand les papes résidaient en Avignon, ils ont pris les Juifs du Comtat Venaissin sous leur protection et ils n’ont pas été persécutés. 3. Je ne vois pas où est la logique qui consiste à dire que parce qu’ils sont persécutés, ils ont nécessairement besoin d’un Etat, sauf à postuler que la seule réponse à la persécution est la création d’un Etat ». De telles positions peuvent, avec beaucoup d’autres, servir d’arguments pour démolir l’action sioniste et pour éclairer les diverses opinions publiques. • •    • Pour terminer je veux assurer une fois de plus mes frères palestiniens de tout mon soutien. Nous pouvons avoir des démarches, des analyses, des appréciations et des positions qui ne concordent pas avec celles des Palestiniens, mais nous serons toujours à leurs côtés. De toute façon pour moi, le dernier mot comme la décision ultime appartiennent aux Palestiniens et à eux seuls, oui je dis bien à eux seuls, qui n’ont pas besoin de conseils, ni de conseillers. Nous, les non-Palestiniens devons leur apporter exclusivement, et sans relâche, notre encouragement, notre assistance, notre aide, notre appui et notre solidarité qui sont et resteront entiers. Nous, les non-Palestiniens, nous devons nous opposer de toutes nos forces à toute normalisation de nos relations avec l’Etat sioniste et empêcher que le drapeau de cet Etat spoliateur flotte dans le ciel de nos capitales. G.A. / Tunis – avril 2006


IL N’Y AURA NI PAIX, NI DÉVELOPPEMENT DURABLE, NI DESARMEMENT AU MOYEN-ORIENT, TANT QU’EXISTERA L’ETAT SIONISTE.

 

L’acharnement criminel d’Israël contre la résistance libanaise durant tout un mois, massacrant des populations civiles dont de nombreux d’enfants nous a prouvé que cet Etat n’avait pas sa place au Moyen-Orient. Si l’Etat sioniste avait été un véritable Etat intégré dans cette région, il ne se serait jamais permis ce crime atroce sous prétexte de chercher deux militaires capturés sur la terre libanaise.Mille cinq cent victimes plus tard, des milliers de maisons, de routes et de champs détruits, toutes les infrastructures libanaises à reconstruire, des milliers de réfugiés errant toujours sur les routes, et toujours d’actuelles et futures menaces sionistes, quelle instance internationale obligera l’Etat sioniste à réparer les dommages physiques et moraux causés au peuple libanais ? Pourquoi les responsables de ce drame s’estiment ils investis d’une justice divine les autorisant à punir tout un peuple, tout en se prétendant dispensés de réparation de tous ces crimes gratuits ? De quel droit, cette entité, étrangère à cette terre arabe, peut-elle prétendre y faire la loi et semer tant de destructions ? Rappelons nous, la guerre contre l’Irak en 1991 après que le Président irakien, Saddam Hussein ait envahi son petit voisin, et la coalition créée à cette occasion pour soi-disant libérer le Koweït. Olmert, lui a fait bien pire que Saddam, il a détruit le Liban. Où est la coalition qui lui demandera de rendre des comptes ? La résistance libanaise a admirablement combattu la plus grande puissance militaire du Moyen-Orient et démontré qu’Israël n’était pas infaillible et pouvait être vaincu si les peuples voisins voulaient bien s’en donner les moyens et ne plus faire tous ces compromis avec les Usraéliens. Heureusement que le Hezbollah a empêché momentanément les visées expansionnistes d’Israël. Personne n’a le droit d’exiger son désarmement. Les combattants du Hezbollah sont Libanais, ils sont chez eux et c’est à l’ensemble du peuple libanais de décider de l’avenir et de la souveraineté du Liban et de sa résistance armée. Le Hezbollah, mouvement de résistance, qui a défendu son pays, n’a pas à figurer sur la liste terroriste établie par les USA sous injonction des sionistes. Toutes ces voix qui s’élèvent actuellement en France pour féliciter sa résistance feraient mieux d’exiger que son nom soit enlevé de cette liste absurde. Pendant ce temps et vu que les yeux de toute la communauté internationale sont tournés vers le Liban, l’Etat sioniste profite pour continuer à massacrer sournoisement les Palestiniens, détruire leurs maisons et leurs champs en terrorisant les populations afin de mieux les tétaniser, voulant les punir pour leur vote démocratique en faveur d’un mouvement de résistance à la colonisation des terres. Là aussi l’entité sioniste, colonialiste et arrogante se prétend investie de la justice divine qui lui octroie une supériorité sur les populations autochtones héritières de ces peuples qui ont jalonné au cours de l’histoire, ces terres ancestrales. L’Etat sioniste, Etat des Juifs donc ethnico-théocratique est une création européenne, imposée à ces populations, dans toute leur diversité culturelle et cultuelle, par un acte indigne de la communauté internationale : la résolution 181, imposant la partition de la Palestine.   Votée le 29 novembre 1947 par la toute jeune ONU par 33 votes pour, 13 contre et 10 abstentions, sans avoir consulté les populations autochtones, ni les peuples voisins, cette résolution illégitime, a créé : ° Un Etat juif sur 56, 47 % de la Palestine historique pour 498 000 juifs. ° Un Etat arabe sur 43,53 % du territoire pour 807 000 Palestiniens et 10 000 juifs. ° Un régime de tutelle internationale pour Jérusalem avec 105 000 Palestiniens et 100 000 juifs. La résolution 181, puis la déclaration unilatérale de la création d’Israël le 15 mai 48, sont responsables de la déstabilisation de cette région qui dure jusqu’à nos jours. Les conquêtes et occupations successives pratiquées par l’Etat sioniste au cours de différentes guerres, n’ont fait qu’accentuer les problèmes et les rancours des populations lésées. Israël est également une puissance militaire, possédant plusieurs sortes d’armements nucléaires, chimiques et biologiques largement fournis par les USA, la G. B. et la France, et doté des dernières découvertes techniques fournies sournoisement par les USA, prend, de ce fait, toutes les populations voisines en otage.  Qui parle de désarmer Israël ?  L’Iran, interpellé par la Communauté internationale et sommé d’arrêter ses centrifugeuses, ne cherche en fait qu’à rétablir un équilibre de cette terreur imposée par l’Etat sioniste. Avant d’empêcher l’Iran de produire la bombe, il faudrait exiger et programmer le démantèlement des armes de destruction massive du côté israélien. Si la Communauté internationale veut retrouver sa légitimité perdue par deux guerres illégales et combien meurtrières (Irak, Liban) elle devra prendre en compte le droit de tous les peuples à se défendre et arrêter ces  » deux poids, deux mesures  » dès qu’il s’agit de l’Etat juif. Promouvoir un seul Etat démocratique (un être humain, une voix) sur la terre où sont nées les trois religions du livre qui ont donné naissance à de grandes civilisations, nous semble la seule solution envisageable afin de ne léser personne et permettre à cette terre de bénéficier d’un développement durable s’intégrant dans une région arabe. La promotion de deux Etats, soutenue par tous ceux qui veulent justifier un Etat ethnico-théocratique tout en versant des larmes de crocodiles sur ces pauvres Palestiniens et dernièrement ces pauvres Libanais nous semble une proposition irréalisable. Qu’Israël profite de plus de 72 % des terres de la Palestine historique, laissant 18 % aux autochtones de cette terre, truffés de colonies de peuplement juif, de routes de contournement, cachés derrière un mur de prison et sans ouverture vers le monde, est contraire aux lois internationales.   Le droit au retour de tous les réfugiés, le démantèlement de toutes les colonies, la destruction du mur de la honte, l’ouverture sur la région et sur le reste du monde ne peuvent se réaliser que dans le cadre d’un seul Etat englobant Palestine/Israël, multiethnique, pluri-religieux et multiculturel. Cet Etat pour tous ceux qui veulent le construire, au-delà des rivalités religieuses ou politiques devrait être soutenu et encouragé par tous les progressistes de la planète. Le Colonialisme, une des plaies héritées des siècles passés, ne doit pas continuer à polluer ce troisième millénaire. Mobilisons nous afin de l’éradiquer dans la région moyen-orientale et ailleurs. Paris, 26 août. Ginette Hess Skandrani

 

Analyse L’Algérie dans l’impasse politique

par Florence Beaugé  
LE MONDE | 29.08.06 | En Algérie, l’actualité politique se limite aux faits et gestes du président Abdelaziz Bouteflika. Celui-ci n’est pas apparu sur la scène publique depuis le 15 juillet. Le mystère sur la santé du chef de l’Etat s’accompagne d’une série d’incohérences dans la gestion du pays. Plus que jamais, la vie politique est un désert, le pouvoir opaque et l’horizon bouché. OAS_AD(‘Middle1’); Le bilan de l’opération « Paix et réconciliation », arrivée à expiration fin août, n’a pas donné lieu à un débat sur le bien-fondé ou non de cette politique destinée à vider les maquis. Quelques voix se sont élevées pour réclamer la prorogation de l’amnistie au-delà du 28 août, mais sans doute étaient-elles inspirées par le pouvoir. Si la décision de M. Bouteflika de procéder à une révision de la Constitution, l’automne prochain – officiellement pour renforcer le régime présidentiel -, est accueillie avec indifférence par la majorité de la population, elle plonge les intellectuels et les figures de la vie politique et associative dans la consternation. Les uns se taisent parce qu’ils se sentent « impuissants ». Les autres parce qu’ils refusent d' »alimenter un faux débat » dans un pays où le président, disent-ils, s’est déjà octroyé tous les pouvoirs et a réduit l’opposition à néant. « Pourquoi cette volonté de réformer la Constitution ? Aucun des problèmes de l’Algérie – chômage, logement, insécurité, mal vie – ne vient de là ! », s’irrite un ancien ministre. Beaucoup voient dans ce projet « une lubie royale » et un « anachronisme ». Quels seront les amendements apportés à la Loi fondamentale ? On parle surtout de faire sauter le verrou qui limite jusque-là à deux le nombre de mandats présidentiels. En théorie, le président Bouteflika pourra donc briguer un troisième mandat en 2009. Il est aussi question de créer un poste de vice-président (désigné par le chef de l’Etat, donc sans la moindre autonomie). Ou encore de la perte, pour l’Assemblée nationale, de son pouvoir de censure du gouvernement. D’autres modifications seraient à l’étude, comme l' »immunité à vie » du président de la République, suggérée par le président de l’Assemblée nationale. Pour Fayçal Métaoui, journaliste à El Watan, si ces amendements sont acceptés, en particulier le troisième mandat, il s’agira de « la plus grande régression » qu’ait connue l’Algérie depuis l’ouverture de la fin des années 1980. « La nouvelle Constitution va instaurer la dictature, ou plutôt la consacrer », estime-t-il. « S’accrocher au pouvoir, c’est décidément la maladie des dirigeants arabes. L’Algérie n’échappe pas à l’air du temps… », lâche de son côté un ancien chef de gouvernement. Beaucoup relèvent avec inquiétude les contradictions de plus en plus nombreuses du chef de l’Etat. Un jour, le président Bouteflika stigmatise les binationaux et les présente comme des profiteurs. Or c’est lui qui a fait voter une loi, il y a un an, pour autoriser la double nationalité. Un autre jour, il qualifie publiquement les ministres et les walis (préfets) de « menteurs » et d' »incompétents ». Or c’est lui qui les a nommés, et rien ne l’empêche d’en changer. Autres exemples : trois mois après avoir refusé une augmentation des salaires de la fonction publique, il l’accepte, sans explications. Après avoir fait voter dans l’urgence une loi libéralisant les hydrocarbures – à contre-courant de tous les pays pétroliers -, il fait traîner les décrets d’application, avant de faire volte-face, en juillet, et de « renationaliser » le pétrole et le gaz. « Nous sommes dans le règne de l’irrationnel », lâche un avocat, l’air las. « Jamais la justice n’a été autant instrumentalisée », ajoute un magistrat, démoralisé. A titre d’exemple : le tribunal et la cour d’appel d’Alger ont été sommés, le 3 juillet, de juger en un après-midi pas moins de 83 délits de presse et de relaxer les journalistes poursuivis, à défaut de pouvoir les faire bénéficier de la grâce présidentielle prévue pour le surlendemain, à l’occasion de la fête nationale. L’un des rares hommes politiques à s’exprimer à visage découvert, le docteur Saïd Saadi, secrétaire général du Parti pour la culture et la démocratie (RCD), dit que ce qu’il reproche le plus au président Bouteflika, c’est d’avoir installé « des gens incompétents, incultes et corrompus » à tous les postes-clés, dans le seul but « d’asservir les institutions ». « LAISSER SA TRACE » L’état de santé du chef de l’Etat renforce le sentiment d’incompréhension et d’illogisme. Si M. Bouteflika est en principe remis de la maladie qui l’a affecté en décembre 2005, peut-il sérieusement envisager un troisième mandat ? « Lui le croit. Il voit cela comme un défi. Il faut comprendre son état d’esprit à lui. Cette révision de la Constitution est en outre le moyen pour lui de laisser sa trace, ce qui est son obsession », assure un ancien haut responsable qui l’a longtemps côtoyé. Le président Bouteflika a par ailleurs un souci : remplir cette coquille vide qu’est devenu le FLN. En nommant Abdelaziz Belkhadem, secrétaire général du vieux parti, à la tête du gouvernement, il y a cinq mois, le chef de l’Etat espère rendre le FLN attractif, à moins d’un an des élections législatives et des locales. Abdelaziz Belkhadem compte plusieurs atouts. Il est originaire de l’Ouest, comme le président. C’est un « réconciliateur », un nationaliste pur et dur et surtout un musulman réputé pour sa religiosité. Son profil d’islamiste (qu’il n’est pas en réalité) ne peut qu’aider le président Bouteflika à rassembler les Algériens à l’heure de la « réconciliation nationale ». Quant à la puissante sécurité militaire, qui constitue le noeud du « système » algérien, elle connaît Belkhadem de longue date et ne nourrit pas d’inquiétude à son sujet. Les meilleurs analystes de la vie politique algérienne se rejoignent sur un point : en dépit des apparences, rien n’a changé à Alger. Même à bout de souffle, le « système » tient bon. Son grand art est de réussir à faire croire le contraire. Ainsi que le résume l’ancien chef de gouvernement, Sid Ahmed Ghozali, « M. Bouteflika n’est pas « le » problème. Il n’est qu' »un » problème ». S’il laisse le président libre de ses décisions, le « pouvoir de l’ombre » reprendra les rênes au moment opportun. Le « système » a fait la preuve de son incapacité à gérer le pays mais la hausse du prix du pétrole l’aide à durer. Jamais les caisses de l’Etat n’ont été aussi pleines : plus de 66 milliards de dollars (51,55 milliards d’euros) de réserves de change. Le peuple ne l’ignore pas. Est-il révolté ? Résigné ? Difficile à dire. Entre jacqueries sporadiques et rêves de visas, les Algériens ont en tout cas appris à vivre en marge de l’Etat et à ne compter que sur eux-mêmes. Mais jusqu’à quand ? Florence Beaugé Article paru dans l’édition du 30.08.06
 

 

In Syria, a quiet Islamic revival

By Katherine Zoepf   DAMASCUS – Enas al-Kaldi stops in the hallway of her Islamic school for girls and coaxes her 6-year-old schoolmate through a short recitation of the Koran.   « It’s true that they don’t understand what they are memorizing at this age, but we believe that the understanding comes when the Koran becomes part of you, » Kaldi, 16, said proudly.   In other corners of Damascus, women who identify one another by the distinctive way they tie their head scarves gather for meetings of an exclusive and secret Islamic women’s society known as the Qubaisiate. There, participants say, they are tutored further in the faith and are even taught how to influence some of their well-connected fathers and husbands to accept a greater presence of Islam in public life.   These are the two faces of an Islamic revival for women in Syria, one that could add up to a potent challenge to this determinedly secular state.   Though officials vociferously deny it, Syria is becoming increasingly religious and its national identity is weakening. If Islam replaces that identity, it could undermine the unity of a society that is ruled by a religious minority, the Alawites, and which contains many different religious groups. Syrian officials, who had front-row seats as Hezbollah dragged Lebanon into war, are painfully aware of the myriad ways that state authority can be undermined by increasingly powerful, and appealing, religious groups.   Though Syria’s government supports Hezbollah, it has been taking steps to ensure that the phenomenon that it helped to touch off in Lebanon does not come back to haunt it at home. In the past, said Muhammad al-Habash, a lawmaker who is also a Muslim cleric, « we were told that we had to leave Islam behind to find our futures. »   « But these days, » he said, « if you ask most people in Syria about their history, they will tell you: ‘My history is Islamic history.’ The younger generation are all reading the Koran. »   Women are in the vanguard. Though men across the Islamic world usually interpret scripture and lead prayers, Syria, almost uniquely in the Arab world, is seeing the resurrection of a centuries- old tradition of shaikhas, or women who are religious scholars. The growth of girls’ madrasas has outpaced those for boys, religious teachers here say.   There are no official statistics about how many of the country’s 700 madrasas are for girls.   But according to a survey of Islamic education in Syria published by the pan- Arab daily Al Hayat, there are approximately 80 madrasas in Damascus alone, serving more than 75,000 women and girls, and about half are affiliated with the Qubaisiate.   For many years, any kind of religious piety was suspect here. But while men suspected of Islamist activity are frequently interrogated and jailed, subjecting women to such treatment would cause a public outcry that the government cannot risk.   In Syria, women have taken advantage of their relatively greater freedom to form Islamic groups, becoming a deeply rooted and potentially subversive force to spread stricter and more conservative Islamic practices in their families and communities.   Since Syrian intelligence agents still monitor private gatherings that involve discussion of Islam, groups like the Qubaisiate often meet clandestinely, sometimes with women guarding the door to deter interlopers.   The group is named for its founder, a charismatic Syrian shaikha, Munira al- Qubaisi.   A wealthy woman in her 50’s living in Damascus, who has attended Qubaisiate meetings and who asked that her name not be used because she feared punishment, provided a rough description of the group’s activities.   A girl thought to be serious about her faith may be invited by a relative, or a school friend, to come to a meeting, the woman said. There, a shaikha sits on a raised platform, addresses the assembled women on religious subjects and takes questions.   Qubaisiate members, the woman said, tie their head scarves so there is a puff of fabric under the chin, like a wattle. As girls and women progress in their study of Islam and gain stature within the group, the color of their scarves changes. New members wear white ones, usually with long, khaki- colored coats, she said. Later, they graduate to wearing navy blue scarves with a navy coat. At the final stage, the shaikha may grant them permission to cover themselves completely in black.   Hadeel, a Syrian woman in her early 20’s who asked to be identified only by her first name, described how her best childhood friend became one of the Qubaisi « sisterhood, » and encouraged her to follow suit.   « Rasha would call and say, ‘Today we’re going shopping,’ and that would be a secret code meaning that there was a lesson at 7:30, » Hadeel said. « I went three times, and it was amazing. They had all this expensive food, just for teenage girls, before the lesson. And they had fancy Mercedes cars to take you back home afterward. »   Hadeel said she had at first been astonished by the way the Qubaisiate, ostensibly a women’s prayer group, seemed to single out the daughters of wealthy and influential families and girls who were seen as possessing leadership potential. « They care about getting girls with big names, the powerful families, » Hadeel said. « In my case they wanted me because I was a good student. »   Women speaking about the Qubaisiate asked that their names not be used because the group is still technically illegal, though it seems that the Syrian authorities are increasingly turning a blind eye to its activities.   « To be asked to join the Qubaisiate is very prestigious, » said Maan Abdul Salam, a Syrian women’s rights campaigner.   Abdul Salam explained that such secret Islamic prayer groups recruited women differently, depending on their social position. « They teach poor women how to humble themselves in front of their husbands and how to pray, but they’re teaching upper-class women how to influence politics, » Abdul Salam said.   The Islamic school where Kaldi, the 16-year-old tutor, studies has no overt political agenda. But it is a place where devotion to Islam, and an exploration of women’s place in it, flourishes.   The school, at the Zahra mosque in a western suburb of Damascus, is a cheerful, cozy place, with soft Oriental carpets layered underfoot, and scores of little girls running around in their socks. Kaldi spends summers, vacations and some afternoons there, studying and helping younger children to memorize the Koran.   After girls in the Zahra school have committed the Koran to memory, they are taught to recite the holy book with the proper prescribed rhythm and cadences, a process called tajweed that usually takes at least several years of devoted study. Along the way, they are taught the principles of Koranic reasoning. And it is this art of Koranic reasoning, Kaldi and her friends say, that most sets them apart from previous generations of Syrian Muslim women.   Fatima Ghayeh, 16, an aspiring graphic designer and Kaldi’s best friend, said she believed that « the older generation, » by which she meant women now in their late 20’s and 30’s, too often allowed their fathers and husbands to dictate their faith to them. They came of age before the Islamic revivalist movement that has swept Syria, she explained, and as a result many of them do not feel an intellectual ownership of Islamic teaching in the same way that their younger sisters do. « The older girls were told, ‘This is Islam and so you should do this,' » Ghayeh said. « They feel that they can’t really ask questions.   « It’s because 10 years ago Syria was really closed, and there weren’t so many Islamic schools. But society has really changed. Today, girls are saying, ‘We want to do something with Islam, and for Islam.’ We’re more active, and we ask questions. »     DAMASCUS Enas al-Kaldi stops in the hallway of her Islamic school for girls and coaxes her 6-year-old schoolmate through a short recitation of the Koran.   « It’s true that they don’t understand what they are memorizing at this age, but we believe that the understanding comes when the Koran becomes part of you, » Kaldi, 16, said proudly.   In other corners of Damascus, women who identify one another by the distinctive way they tie their head scarves gather for meetings of an exclusive and secret Islamic women’s society known as the Qubaisiate. There, participants say, they are tutored further in the faith and are even taught how to influence some of their well-connected fathers and husbands to accept a greater presence of Islam in public life.   These are the two faces of an Islamic revival for women in Syria, one that could add up to a potent challenge to this determinedly secular state.   Though officials vociferously deny it, Syria is becoming increasingly religious and its national identity is weakening. If Islam replaces that identity, it could undermine the unity of a society that is ruled by a religious minority, the Alawites, and which contains many different religious groups. Syrian officials, who had front-row seats as Hezbollah dragged Lebanon into war, are painfully aware of the myriad ways that state authority can be undermined by increasingly powerful, and appealing, religious groups.   Though Syria’s government supports Hezbollah, it has been taking steps to ensure that the phenomenon that it helped to touch off in Lebanon does not come back to haunt it at home. In the past, said Muhammad al-Habash, a lawmaker who is also a Muslim cleric, « we were told that we had to leave Islam behind to find our futures. »   « But these days, » he said, « if you ask most people in Syria about their history, they will tell you: ‘My history is Islamic history.’ The younger generation are all reading the Koran. »   Women are in the vanguard. Though men across the Islamic world usually interpret scripture and lead prayers, Syria, almost uniquely in the Arab world, is seeing the resurrection of a centuries- old tradition of shaikhas, or women who are religious scholars. The growth of girls’ madrasas has outpaced those for boys, religious teachers here say.   There are no official statistics about how many of the country’s 700 madrasas are for girls.   But according to a survey of Islamic education in Syria published by the pan- Arab daily Al Hayat, there are approximately 80 madrasas in Damascus alone, serving more than 75,000 women and girls, and about half are affiliated with the Qubaisiate.   For many years, any kind of religious piety was suspect here. But while men suspected of Islamist activity are frequently interrogated and jailed, subjecting women to such treatment would cause a public outcry that the government cannot risk.   In Syria, women have taken advantage of their relatively greater freedom to form Islamic groups, becoming a deeply rooted and potentially subversive force to spread stricter and more conservative Islamic practices in their families and communities.   Since Syrian intelligence agents still monitor private gatherings that involve discussion of Islam, groups like the Qubaisiate often meet clandestinely, sometimes with women guarding the door to deter interlopers.   The group is named for its founder, a charismatic Syrian shaikha, Munira al- Qubaisi.   A wealthy woman in her 50’s living in Damascus, who has attended Qubaisiate meetings and who asked that her name not be used because she feared punishment, provided a rough description of the group’s activities.   A girl thought to be serious about her faith may be invited by a relative, or a school friend, to come to a meeting, the woman said. There, a shaikha sits on a raised platform, addresses the assembled women on religious subjects and takes questions.   Qubaisiate members, the woman said, tie their head scarves so there is a puff of fabric under the chin, like a wattle. As girls and women progress in their study of Islam and gain stature within the group, the color of their scarves changes. New members wear white ones, usually with long, khaki- colored coats, she said. Later, they graduate to wearing navy blue scarves with a navy coat. At the final stage, the shaikha may grant them permission to cover themselves completely in black.   Hadeel, a Syrian woman in her early 20’s who asked to be identified only by her first name, described how her best childhood friend became one of the Qubaisi « sisterhood, » and encouraged her to follow suit.   « Rasha would call and say, ‘Today we’re going shopping,’ and that would be a secret code meaning that there was a lesson at 7:30, » Hadeel said. « I went three times, and it was amazing. They had all this expensive food, just for teenage girls, before the lesson. And they had fancy Mercedes cars to take you back home afterward. »   Hadeel said she had at first been astonished by the way the Qubaisiate, ostensibly a women’s prayer group, seemed to single out the daughters of wealthy and influential families and girls who were seen as possessing leadership potential. « They care about getting girls with big names, the powerful families, » Hadeel said. « In my case they wanted me because I was a good student. »   Women speaking about the Qubaisiate asked that their names not be used because the group is still technically illegal, though it seems that the Syrian authorities are increasingly turning a blind eye to its activities.   « To be asked to join the Qubaisiate is very prestigious, » said Maan Abdul Salam, a Syrian women’s rights campaigner.   Abdul Salam explained that such secret Islamic prayer groups recruited women differently, depending on their social position. « They teach poor women how to humble themselves in front of their husbands and how to pray, but they’re teaching upper-class women how to influence politics, » Abdul Salam said.   The Islamic school where Kaldi, the 16-year-old tutor, studies has no overt political agenda. But it is a place where devotion to Islam, and an exploration of women’s place in it, flourishes.   The school, at the Zahra mosque in a western suburb of Damascus, is a cheerful, cozy place, with soft Oriental carpets layered underfoot, and scores of little girls running around in their socks. Kaldi spends summers, vacations and some afternoons there, studying and helping younger children to memorize the Koran.   After girls in the Zahra school have committed the Koran to memory, they are taught to recite the holy book with the proper prescribed rhythm and cadences, a process called tajweed that usually takes at least several years of devoted study. Along the way, they are taught the principles of Koranic reasoning. And it is this art of Koranic reasoning, Kaldi and her friends say, that most sets them apart from previous generations of Syrian Muslim women.   Fatima Ghayeh, 16, an aspiring graphic designer and Kaldi’s best friend, said she believed that « the older generation, » by which she meant women now in their late 20’s and 30’s, too often allowed their fathers and husbands to dictate their faith to them. They came of age before the Islamic revivalist movement that has swept Syria, she explained, and as a result many of them do not feel an intellectual ownership of Islamic teaching in the same way that their younger sisters do. « The older girls were told, ‘This is Islam and so you should do this,' » Ghayeh said. « They feel that they can’t really ask questions.   « It’s because 10 years ago Syria was really closed, and there weren’t so many Islamic schools. But society has really changed. Today, girls are saying, ‘We want to do something with Islam, and for Islam.’ We’re more active, and we ask questions. »   (Source : The New York Times, le 28 août 2006) Lien: http://www.iht.com/articles/2006/08/28/news/syria.php


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