2 juin 2006

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TUNISNEWS
7 ème année, N° 2202 du 02.06.2006

 archives : www.tunisnews.net


Collectif de parents tunisiens vivant à Doha (Qatar): Lettre ouverte à Son Excellence, Monsieur Zine El Abidine Ben Ali

Hélène Flautre: Visite en Tunisie du 25 au 27 mai 2006

IEMED: Le séminaire “Du coût du non Maghreb, au tigre Nord Africain” demande que la politique européenne parie stratégiquement pour le Maghreb

Réalités: Rencontre avec Tahar Bekri, un poète tunisien à Paris :“Je crois à la liberté du lecteur, à son intelligence”

Khémais Khayati: L’apocalypse selon St Souidan…

AFP: Algérie: enseignement du français en primaire repoussé à la 3e année

AFP: Mise en garde du ministre algérien de l’Education aux écoles privées

 
Lettre ouverte à Son Excellence, Monsieur Zine El Abidine Ben Ali, Président de la République Tunisienne   Par un collectif de parents tunisiens vivant à Doha (Qatar)  

Objet : Pour une Ecole Tunisienne décente

 

  Doha, le 1er juin 2006   Monsieur le Président,   Nous avons l’honneur de nous adresser à votre bienveillance vous priant de bien vouloir étudier le cas de l’Ecole Tunisienne de Doha. En effet, cette institution, chère aux membres de notre communauté, vit une situation on ne peut plus délicate. Fondée en 1989, l’Ecole Tunisienne de Doha compte plus de 800 élèves répartis entre enseignement de base et enseignement secondaire. Jadis relevant de l’ambassade de Tunisie au Qatar, l’Ecole est passée sous la tutelle de la section de Doha de l’Organisation Nationale de l’Education et de la Famille.   Monsieur le Président,   Depuis la création de l’Ecole Tunisienne de Doha, l’enseignement en Tunisie n’a cessé de connaître une kyrielle presque ininterrompue de réformes judicieuses et efficaces, lesquelles réformes n’ont pas profité à notre institution. En effet, le corps enseignementiel ne bénéficie d’aucun encadrement pédagogique. A ce titre, nous vous invitons à charger les autorités de tutelle de bien vouloir nous consacrer un nombre d’inspecteurs qui pourraient séjourner au Qatar pour mettre nos enseignants au diapason des nouvelles réformes et directives de la pédagogie et de l’enseignement, récemment entreprises en Tunisie.   Monsieur le Président,   L’évolution de nos élèves dans leurs études fait bon train. Et, actuellement, nous avons un effectif pouvant constituer des classes terminales. Cependant, nous manquons d’enseignant expérimentés qui puissent se charger dudit effectif et lui permettre de relever le défi que constitue l’étape terminale de l’enseignement secondaire. D’où notre plaidoyer pour un effectif d’enseignants pour cette catégorie. Monsieur le Président,   Ces problèmes d’ordre pédagogique ne doivent pas dissimuler d’autres, d’ordre financier. En effet, depuis le passage de l’Ecole sous la tutelle de la section de Doha de l’Organisation Nationale de l’Education et de la Famille, notre institution ne cesse de connaître une mauvaise gestion. Deux postes fictifs ont été créés : celui de coordinateur général et celui de comptable. Les charges financières de ces deux postes atteignent 200 mille Riyals par an, alors que le loyer mensuel des deux bâtiments de l’Ecole est de l’ordre de 50 mille Riyals. Les deux écoles, primaire et de base, disposant d’une administration, nous ne voyons pas de motifs pour avoir les deux postes susmentionnés, d’autant plus que les démarches administratives auprès de l’Etat de Qatar ne sont pas autant faciles, à travers le bureau du coordinateur général. Et, puis, l’actuelle personne qui s’en charge n’a rien à voir avec le monde de l’enseignement.   Monsieur le Président,   Au moment où on vous écrit cette lettre, la moyenne du loyer d’un studio dans un quartier populaire de Doha varie entre 3500 Riyals et 5000 Riyals, alors que les professeurs du secondaire au sein de l’Ecole Tunisienne de Doha ne touchent que 3000 Riyals. Les instituteurs du primaire – certains parmi eux ont une expérience de plus de 20 ans dans l’enseignement -, sont moins chanceux, leurs salaires n’atteignant que 2500 Riyals ! Face à cette précarité, de nouvelles recrues ont été obligées d’aménager une salle de classe pour y loger tout au long de l’année !   Monsieur le Président,   Vous n’êtes pas sans savoir que notre situation financière est bienséante, certains d’entre nous occupant des postes de responsabilité dans l’Emirat du Qatar, situation qui permettrait à nos enfants de fréquenter les institutions scolaires les plus prestigieuses, telles que les Ecoles française, britannique ou américaine. Mais, partant de notre profonde conviction qu’un jour nos enfants auront à retourner à notre Mère Patrie, nous nous attachons à une Ecole Tunisienne digne et décente, reflétant l’image du pays. D’ailleurs, les parents des élèves sont convenus à hausser les frais d’études pour améliorer la situation actuelle. Mais, cela ne résoudra pas le problème. D’où notre espoir de voir l’ambassade s’engager à nous prêter main forte dans les affaires de l’Ecole. Au plan pédagogique, nous émettons le souhait de voir notre institution relever directement du Ministère de l’Education Nationale, d’autant plus que toutes les conditions sont remplies pour ce faire. Seulement faut-il respecter la spécificité du pays hôte. En effet, les cours ne sont font que selon le système de séance unique. Cela n’empêche que les parents des élèves sont prêts à passer en double séance, si besoin il y a, et ce, dans l’unique but d’éviter la pression, aussi bien pour les élèves que pour les enseignants. Nous proposons, à ce titre, de constituer au sein de l’Ecole un Conseil pédagogique, surtout que parmi la communauté tunisienne figue de hauts cadres capables de relever le défi.   Monsieur le Président,   Nous ne manquerons pas, par ailleurs, de vous préciser que nous avons épuisé toutes les démarches pour porter à votre connaissance le calvaire que vit la communauté tunisienne au Qatar dans les médias tunisiens. Alors, nous nous sommes résolus de publier la présente lettre sur le site www.tunisnews.net, partant de notre profonde conviction que notre message passera mieux sur ce site que dans n’importe quel média tunisien.   Nous avons essayé de publier cette lettre à plusieurs reprises dans les journaux tunisiens mais, en vain. Bien au contraire, nous avons été stupéfaits, en lisant, il y  a quelques mois, sur les colonnes du journal Assabah un reportage donnant une idée falsifiée de la réalité des choses.   Monsieur le Président,   En attendant une intervention aussi rapide qu’efficace de votre part, veuillez agréer l’expression de notre expression de reconnaissance et de respect.   Un Collectif de parents tunisiens vivant à Doha (Qatar)
 
– Nous avons opté pour l’anonymat pour que notre combat pour une école tunisienne digne et décente ne soit perçue, à Doha ou ailleurs, comme étant un règlement de comptes ciblant quiconque au sein de la communauté.

Visite en Tunisie du 25 au 27 mai 2006

6ème congrès de la LTDH

Hélène Flautre, 29/05/06
Préambule : les conditions de ma visite
Invitée au 6ème du Congrès de la LTDH, je m’y rends pour exprimer le soutien du Parlement européen, tel que formulé dans les résolutions du PE et les déclarations du Président Borrell, à cette organisation et plus généralement à l’ensemble des défenseurs des droits de l’Homme en Tunisie.
Le climat général est extrêmement tendu. Les déclarations faites par le Président Borrell lors de son séjour à Tunis le 6 mai 2006 ont déplu aux autorités tunisiennes. Dans son communiqué de presse, le Président Borrell s’inquiétait en effet que la situation de la LTDH soit restée inchangée, un an après sa première discussion avec le Président tunisien.
Je ne suis clairement pas la bienvenue. Le 21 mai, un article intitulé « les man½uvres d’Hélène Flautre » est publié dans la presse tunisienne. Il tente de discréditer ma venue. La veille de mon départ, ma réservation d’hôtel est annulée. Les autorités tunisiennes ont d’ailleurs interrogé la commission pour connaître le cadre de ma visite. Dés mon arrivée je suis suivie par une voiture de policiers en civil. Le harcèlement des policiers sera permanent. Le 26 mai, la conférence de presse prévue à mon nouvel hôtel, en présence de Mme Abbou, n’a pas pu avoir lieu en raison d’une présence policière massive. Le directeur de l’hôtel est mis sous pression. Il a reçu l’ordre d’interdire la rencontre avec les journalistes. Je suis convoquée dans son bureau. La rencontre est interrompue par le directeur et les journalistes sont chassés par les policiers tunisiens. Les policiers se font de plus en plus menaçants. Je quitte l’hôtel et suis hébergée par le chargé d’affaire de la délégation de la Commission européenne. Le lendemain, après l’interdiction de la tenue du congrès de la LTDH, Je suis poussée hors de la voiture qui m’accompagne et un policier me claque la portière sur le bras. Mon téléphone portable m’est arraché des mains et confisqué pendant deux heures..
Introduction
Les violations des droits de l’Homme sont quotidiennes en Tunisie. Les entraves à la liberté d’_expression et d’association y sont monnaie courante, la justice est instrumentalisée par le pouvoir exécutif et les défenseurs des droits de l’Homme sont systématiquement attaqués par le pouvoir en place. La Ligue Tunisienne des droits de l’Homme (LTDH), première ligue du monde arabe et d’Afrique, est la cible première de ces attaques. Son comité directeur doit faire face à 32 procès. Les forces de police empêchent régulièrement toute personne d’entrer dans les locaux – exception faite de ses membres directeurs – par le barrage des rues environnantes. Les fonds alloués à la LTDH par l’UE dans le cadre des projets financés sous l’IEDDH sont toujours bloqués.
C’est dans ce climat que la LTDH a prévu de tenir son 6ème congrès les 27 et 28 mai 2006. En tant que Présidente de la Sous-commission des droits de l’Homme du Parlement européen, j’ai été invitée par la LTDH à participer au Congrès. Des observateurs étrangers étaient également conviés (notamment la FIDH, LDH, Plateforme civile euroméditerranéenne, REMDH, CRLDHT, Syndicat des avocats de France, Syndicat de la Magistrature).
Ce congrès intervenait sur fond de crise entre les autorités tunisiennes et le barreau tunisien du fait de l’adoption d’une loi créant un Institut Supérieur des avocats. Le harcèlement des avocats n’est pas chose nouvelle en Tunisie. Les avocats tunisiens ½uvrant pour une indépendance de la justice sont régulièrement sujets à des actes de harcèlement ainsi que des agressions verbales et physiques. Certains d’entre eux sont également victimes de l’instrumentalisation de la justice. C’est par exemple le cas de Maître Abbou, condamné à trois années et demie de prison pour avoir publié un article critiquant la corruption régnant dans l’entourage du Président tunisien. Cependant, l’adoption de cette loi – prévue dans la convention signée entre l’UE et la Tunisie pour la réforme de la justice – a marqué le passage à un stade supérieur dans le bras de fer opposant le régime tunisien aux avocats réformateurs. Le Conseil de l’Ordre des Avocats dénonce la mainmise de l’exécutif sur la formation et la sélection des futurs avocats, enlevant ainsi tout espoir d’indépendance de la justice.
Ma visite en Tunisie s’articulera autour de trois axes majeurs :
1) Tenue du 6ème congrès de la LTDH 2) La situation de la justice et le projet « réforme de la justice » financé par l’UE 3) Le cas de Maître Abbou   1-Le congrès de la ligue tunisienne des droits de l’Homme
Le congrès de la LTDH n’a pas pu avoir lieu. Il a été empêché par les forces de l’ordre tunisiennes. La veille du congrès, une note verbale avait été envoyée à tous les chefs de missions de l’UE. Elle rappelait que la LTDH ne pouvait pas tenir son congrès suite à une décision de « justice » et que, de ce fait, les autorités tunisiennes n’hésiteraient pas à avoir recours à la force afin de faire respecter cette décision. La note verbale signifiait également que, pour ces raisons, la présence des diplomates n’était pas conseillée.
L’UE avait quant à elle décidé au début de la semaine d’adopter une démarche communautaire. Celle-ci avait pour objet de : féliciter la Tunisie pour son élection au Conseil des droits de l’homme ; rappeler l’attachement de l’UE à liberté d’exercice de la LTDH ; insister sur l’importance de la tenue du congrès ; informer de la vigilance de l’UE sur ce dossier. La démarche a cependant été effectuée à un niveau politique assez faible et de manière totalement inadaptée au vu de l’importance de l’événement. Au final, le message de soutien à la LTDH faisait plutôt pâle figure. L’UE, et plus spécifiquement la Présidence autrichienne, a raté l’occasion de faire parvenir un message ferme aux autorités tunisiennes. L’UE aurait également décidé qu’elle serait représentée au Congrès par la Présidence autrichienne. Pourtant, quelle ne fut pas ma surprise de constater que le représentant autrichien ne s’est pas donné la peine de se déplacer ce jour là. Les représentants français, espagnol et italien ont également brillé par leur absence. Les ambassadeurs britannique, belge et américain, ainsi que deux représentants de la commission européenne – le Chargé d’Affaires et le Premier secrétaire de la délégation – étaient eux présents.
Les autorités tunisiennes ont mis leurs menaces à exécution. Déjà la veille du congrès, nous étions informés d’entraves à la libre circulation des membres des différentes sections de la LTDH (Bizerte, Monastir, Sfax, Jendouba, Nabeul, Kairouan, …). Un bus entier de militants de la ville de Kairouan a, par exemple, été empêché de quitter la ville. Les mouvements des membres de la Ligue étaient surveillés par les forces de l’ordre. Certaines personnes ont été empêchées de sortir de chez elles. Les routes ont été barrées. D’autres ont été « raccompagnées » chez elles. Un avocat, membre de la LTDH et du CNLT, nous raconte, par exemple, comment il a déjoué la surveillance de la police : son chauffeur, arrêté 40 km plus loin, a continué vers Tunis pendant que lui, étant descendu à l’insu de la police, prenait le train.
Le jour J, tout est mis en ½uvre pour que les délégués au congrès ne puissent pas se rendre sur les lieux. A quelques heures du congrès, on apprend la clôture des routes d’accès au siège et la présence massive de policiers en civil. A l’heure dite, les ambassades présentes assistent à l’arrivée de Mokhtar Triffi, Président de la LTDH, et de ses invités. Ils voient se déchaîner la brutalité des « policiers ». Souhayr Belhassen, vice-présidente de la Ligue, est violemment agressée par une dizaine de policiers. Les forces de l’ordre hurlent, frappent, menacent, insultent et cognent. Ils sont plus de cent. Ils assiégent les voitures et défoncent leurs carrosseries, empêchant leurs occupants d’être déposés devant le siège de la ligue.
Plus tard, la même brutalité policière empêchera les membres du bureau et les observateurs de se réunir dans un hall d’hôtel. La volonté est maintenant clairement de nous disperser. Tous les invités sont violemment pris à parti. Je suis moi-même violemment bousculée et sortie de la voiture de Souhayr Belhassen. Un policier me claque la portière sur le bras. Les invités sont insultés et menacés. « Les étrangers n’ont rien à faire ici » nous crie-t-on. Les lunettes du Sénateur français M Brett sont volées. Mon téléphone portable m’est arraché des mains et confisqué. Il me sera rendu deux heures plus tard. Mme Belhassen est à nouveau frappée, sa voiture labourée de coups de poings et de pieds. Un ami passe dans la rue en voiture, accompagné de son fils. Je le salue. Les forces de l’ordre se précipitent autour de lui et cognent à tout va, y compris à travers sa vitre ouverte.
2-Le projet d’institut de formation des avocats
Deux mois après les graves violations des droits de l’Homme perpétrées pendant le SMSI, la Commission européenne conclut avec les autorités tunisiennes une convention de financement pour la réforme de la justice. Cette convention contient un chapitre relatif à la création d’un Institut de formation pour les avocats. Elle spécifie que la consultation de l’Ordre des Avocats pour la création de l’institut de formation conditionne le versement de l’aide communautaire pour le financement de ce volet. Nous devons cependant nous interroger sur le fait que cette convention ne fasse pas explicitement de l’accord des partenaires, dont le barreau, une condition pour le financement du projet et ne lie pas les différents volets du projet. Ainsi, si la commission européenne décidait à tout le moins de ne pas financer l’institut de formation des avocats, elle pourrait néanmoins se trouver en situation de financer, par exemple, l’informatisation des tribunaux ou la construction de nouveaux bâtiments. Il est regrettable que la commission ait fait preuve d’une telle complaisance à l’égard des autorités tunisiennes.
Depuis le 9 mai 2006, les avocats manifestent contre la loi portant création d’un institut de formation des avocats. Ils organisent un sit-in dans la maison du barreau située en face du palais de justice. De nombreuses agressions policières ont lieu. Les policiers contrôlent l’accès à la maison et empêchent le transport de matelas ou de nourriture.
Le 23 mai, journée de manifestation nationale des avocats contre cette loi, aura été une journée particulièrement violente. A plusieurs reprises des avocats ont été frappés, certains envoyés aux urgences. J’ai vu l’un d ‘eux le bras encore enflé et contusionné à la maison des avocats. Le bureau du bâtonnier est saccagé et des documents lui sont volés. J’ai d’ailleurs, durant mon séjour, tenté de visiter le bâtonnier dans son bureau, afin de constater les dégâts. L’accès à son bureau, situé au palais de justice, m’a cependant été interdit par des policiers en civil.
L’opposition du Conseil de l’Ordre des Avocats au projet de loi est principalement liée à sa crainte que cet institut soit entièrement dépendant du ministère de la justice et de l’enseignement supérieur. Ils dénoncent également les conditions dans lesquelles s’est élaboré le projet. En effet, en 2005, neuf réunions de consultation avaient été organisées avec les avocats et un comité de rédaction de la loi avait été constitué. Cependant, c’est avec surprise que les membres de ce comité ont découvert la présentation d’un projet de loi en conseil des ministres, en novembre 2005. Le projet présenté tournait totalement le dos aux accords trouvés à l’époque sur les modalités d’admission à l’institut, la durée et le contenu des études n’avait été repris.
L’unanimité du Conseil de l’Ordre des Avocats conteste aussi le statut de l’établissement. Les avocats souhaitaient en effet que l’institut soit un institut public et non administratif, doté d’un conseil d’administration à pouvoir décisionnel. Cependant, la loi promulguée le 26 mai fait de cet institut un établissement public administratif (EPA).
Le directeur serait donc un fonctionnaire de l’Etat. Le conseil de l’ordre des avocats ne pourra quant à lui participer à sa gestion qu’à travers un comité scientifique avec très peu de pouvoir décisionnel. Il est à ce sujet assez surprenant de constater que la convention de financement pour « la modernisation de la justice », cosignée en décembre 2005, fait déjà explicitement référence à la création d’un conseil scientifique, alors même que l’opposition du Conseil des Avocats à ce statut était déjà connue. Signalons tout de même que j’ai rencontré durant mon séjour des avocats favorables au projet. Selon eux le directeur serait un avocat, et ce malgré le statut d’EPA de l’Institut.
Globalement parlant, la loi contient 4 articles réglant le statut de l’institut, la composition du conseil scientifique, les mesures transitoires et la durée de la formation. C’est dire les marges limitées qui resteraient négociables par les décrets d’application. Le 27 mai le conseil de l’ordre marquait son profond désaccord avec cette loi en observant un jeûne de deux jours. Le ministre intervient alors plusieurs heures sur l’antenne télévisée dans le cadre d’un « débat » avec des avocats non représentatifs. Il qualifie l’Ordre des Avocats de « groupe vendu à l’étranger ». Ses propos sont jugés diffamatoires par l’Ordre qui dépose plainte. Il est également étonnant d’entendre le ministre signataire avec l’UE du plan de modernisation de la justice proclamait qu’il « n’acceptera pas le financement de l’étranger ».
La stratégie de dénigrement des instances élues semble être la même que celle utilisée pour l’association des magistrats ou la LTDH : instrumentalisation d’adhérents RCDistes à l’intérieur des structures, diffamations des dirigeants dans le but de mettre en cause leur probité, accusation de traîtrise, déstabilisation des activités ordinaires de la structure, empêchement des réunions et dépôt de plaintes.
3-la situation de Maître Abbou
Le parlement a demandé la libération de Mohamed Abbou, incarcéré pour 3 ans et demi pour la publication sur internet de 2 articles dont l’un sur la corruption de la famille Trabelsi, dans sa résolution du 29 septembre 2005. Maître Abbou est incarcéré à 300 km de Tunis, où habite sa famille. En signe de protestation à la violation de son droit à la liberté d’_expression il s’était cousu la bouche. Les derniers rapports concernant son cas font état d’actes de harcèlement à son égard et dénoncent sa privation d’accès aux soins de santé. Il est en grève de la faim depuis le 11 mars 2006. La maison où vit son épouse est continuellement assiégée par les officiers de police, qui ne cessent de l’agresser verbalement et de la harceler. J’adresse une demande au ministre de l’intérieur afin de pouvoir rendre visite à Me Abbou en prison. Je n’ai reçu aucune réponse à ma lettre.
Je profite également de mon séjour afin de rencontrer son épouse. Mme Abbou se rend chaque jeudi à la prison de Kef. Elle est parfois arrêtée des dizaines de fois par la police sur le chemin. Elle proteste contre les conditions des visites où la confidentialité des propos est impossible. Elle limite les visites avec ses enfants tant les conditions sont difficiles et traumatisantes.
La rencontre avec Mme Abbou a lieu à mon hôtel. Une conférence de presse est également prévue avec Mme Abbou. Les policiers s’installent à notre table. Ils insultent Mme Abbou et lui ordonnent de quitter l’hôtel. Ils deviennent physiquement menaçants. Nous quittons l’hôtel. Au café du coin où nous souhaitions poursuivre notre conversation, le garçon nous a indiqué que « toutes les tables étaient réservées », elles étaient pourtant toutes vides.
Le directeur de l’hôtel est également mis sous pression. Il ne cesse d’interrompre ma discussion avec les journalistes présents. Au final, la conférence de presse n’a pas pu se tenir, du fait du harcèlement continu des officiers tunisiens, présents en nombre dans l’hôtel. La présence policière dans l’hôtel ainsi que les agressions verbales à notre égard se font menaçantes. Il me faut quitter l’hôtel. Je suis alors hébergée par le chargé d’Affaires de la délégation de la CE sur place.
Recommandations
Les nombreuses violations observées en marge du Sommet Mondial de la Société de l’Information (SMSI), organisé à Tunis du 16 au 18 novembre 2005, ont marqué une rupture dans la perception qu’avait l’UE de la Tunisie. Nul ne pouvait plus nier la violence du régime tunisien. Cependant, après les déclarations fortes faites en plénière en décembre 2005 et malgré un raidissement ponctuel des relations UE-Tunisie, force est de constater que les relations semblent être revenues à la normale. Malheureusement, aucune mesure concrète n’a été prise par l’UE à l’égard de la Tunisie, au-delà des démarches diplomatiques et autres déclarations.
Il est donc urgent que l’UE, au vu des derniers évènements et de la gravité de la situation – qui ne cesse pourtant de se détériorer – prennent enfin des mesures concrètes. Il en va de la crédibilité de son discours en matière de promotion des droits de l’Homme et de la démocratie.
Recommandations à la Commission et au Conseil :
1) l’UE doit au plus vite faire une déclaration publique protestant contre l’interdiction de la tenue du Congrès de la LTDH et les actes d’extrême violence à l’égard des défenseurs des droits de l’Homme et des magistrats tunisiens ;
2) Le Conseil et la Commission doivent convoquer au plus vite un conseil d’association, ou à défaut une réunion extraordinaire au plus haut niveau, afin de discuter de la situation des droits de l’Homme en Tunisie. Cette réunion doit permettre l’adoption d’un calendrier contraignant de réformes, dans le cadre de la mise en ½uvre du plan d’action adopté par la Tunisie et l’UE ;
  Des mesures immédiates doivent être obtenues par l’UE, sans délais : l’UE doit demander la libération immédiate de maître Abbou. Elle doit exiger le déblocage immédiat des fonds alloués par la Commission aux acteurs de la société civile tunisienne. L’Union doit aussi demander l’arrêt du harcèlement des défenseurs des droits de l’Homme, des magistrats et du barreau. Elle doit exiger l’arrêt du harcèlement judiciaire dont fait l’objet la LTDH. La Ligue doit pouvoir tenir son congrès librement. La loi créant l’institut de formation des avocats doit être suspendue et révisée. La réalisation de ces mesures doit conditionner les futures relations entre la Tunisie et l’UE   La Commission européenne doit suspendre l’entièreté de son projet d’appui à la réforme de la justice tant qu’un minimum de mesures manifestant la réelle volonté des autorités tunisiennes pour la réforme de la justice n’est pas adopté. Parmi celles-ci figure notamment l’invitation du rapporteur spécial des Nations unies sur l’indépendance des juges et des avocats et la révision de la loi créant l’Institut de formation des avocats. La suspension de la seule tranche réservée pour le financement de l’Institut de formation serait une réponse totalement insuffisante et inadaptée.
  Le Sous-comité « droits de l’Homme », prévu dans le plan d’action, doit être mis en place dans les plus brefs délais afin de suivre et d’évaluer la mise en ½uvre des réformes en Tunisie. Ces réformes doivent notamment porter sur la promotion des libertés d’association et d’_expression, la mise en place d’une justice indépendante, la libération de l’ensemble des prisonniers politiques et d’opinion et la coopération pleine et entière avec les mécanismes spéciaux des Nations unies ;
  La mise en place des réformes doit être considérée comme une priorité première du partenariat entre l’UE et la Tunisie. L’UE doit faire de cet élément un critère principal de l’évaluation de ses relations avec ce pays et de l’opportunité de la continuation de sa coopération avec lui ;
3) Si cet agenda n’était pas respecté, l’UE doit envisager la prise de sanctions, dans le cadre de l’Accord d’association, à l’égard de la Tunisie ;
4) Au niveau de l’UE, une plus grande cohérence entre les discours et l’action sur le terrain doit être garanties. Il est à ce titre regrettable que le Présidence autrichienne n’ait pas jugé nécessaire d’être présente sur place le jour du Congrès de la LTDH ;
5) Cette même cohérence doit être observée entre l’action de l’UE en tant que telle et celle des Etats membres. Les Etats membres et leurs représentants sur place doivent faire preuve de d’avantage de soutien aux défenseurs des droits de l’Homme, notamment en application des lignes directrices de l’UE. Il est par exemple à déplorer que seules la Grande Bretagne et la Belgique aient jugés utile d’être présentes le jour du congrès. Il est également regrettable qu’aucun représentant diplomatique ne ce soit à ce jour déplacé afin de rendre visite à Mme Abbou dont le domicile est pourtant assiégé par la police tunisienne et qui subit un harcèlement quotidien ;
6) Plus généralement, l’action de l’UE et des Etats membres doit être plus visible et plus ferme dès lors qu’il s’agit de dénoncer les violations des droits de l’Homme et/ou de soutenir la société civile indépendante ;
Recommandations au Parlement européen :
1) Le Parlement européen doit organiser, au plus vite, un débat en plénière, suivi de l’adoption d’une résolution, afin d’interpeller la Commission et le Conseil et de décider de la stratégie à suivre. A l’occasion d’un tel débat, les trois institutions doivent présenter une série de mesures concrètes qu’elles entendent prendre à l’égard de la Tunisie, au vu de la situation des droits de l’Homme ;
2) Le Parlement européen doit prendre position avec fermeté sur les nombreuses violations des droits de l’Homme observées en Tunisie. Il doit dénoncer l’interdiction de la Tenue du congrès de la LTDH ainsi que les agressions physiques et morales, d’une extrême violence, à l’égard des défenseurs des droits de l’Homme et des magistrats tunisiens ;
3) Le Parlement européen doit également prendre une position ferme en référence à la Présidence de l’APEM par la Tunisie. Il doit notamment dénoncer les nombreuses entraves ainsi que les harcèlements et actes violents auxquels ont été confrontés les parlementaires présents lors du Congrès de la LTDH ;
Programme de visite d’Hélène Flautre en Tunisie 6ème Congrès de la LTDH
Jeudi 25/05 18.40 : Arrivée Hélène Flautre – Tunis 20h30 : RDV avec Mokhtar Triffi et Radhia Nassraoui (hôtel)
Vendredi 26/05 8h30 : Réunion à la délégation de la CE sur place 10h00 : Réunion avec des avocats (Maison du barreau) 12h00 : RDV avec Mme Abbou (hôtel) 12h30 : Conférence de presse avec Mme Abbou (hôtel) 17h00 : RDV avec la bâtonnier du Conseil de l’Ordre des Avocats (Maison du barreau)   Samedi 27/05 12h00 : Rencontre avec le CNLT (siège du CNLT) 13h30 : Rencontre avec M. Zeitouni (siège de Tunisie Verte) 16h00 : Congrès de la LTDH Départ Hélène Flautre   (Source : le site pdpinfo.org, le 1er juin 2006)
 

Le séminaire “Du coût du non Maghreb, au tigre Nord Africain” demande que la politique européenne parie stratégiquement pour le Maghreb

 

Date: 26/05/2006    Le séminaire “Du coût du non Maghreb, au tigre Nord Africain” -organisé par le Centre International de Toledo pour la Paix et par l’Institut Européen de la Méditerranée avec la collaboration du Ministre de Affaires Etrangères et de la Coopération et l’ambassadeur du Maroc- s’est clôturé.   La session de clôture a été présidée par le Ministre de Affaires Etrangères et de la Coopération et étaient présentes, l’ambassadeur du Maroc, Hassan Abouyoub, le Commissaire européen des Affaires Economiques et Monétaires, Joaquín Almunia, le Secrétaire général de l’Union du Maghreb arabe Habib Ben Yahia, l’ex président du gouvernement espagnol, Felipe González, l’ambassadeur de France, Francis Gutmann, l’es premier ministre d’Algérie, Mouloud Hamrouche, l’ex président de la Banque Africaine de développement, Omar Kabbaj, le président de la Fondation Stimson, Ellen Laipson ou el président du RFD et ex ministre mauritanien Ahmed Ould Daddah.   1. Durant ces 2 jours, les sessions du séminaire ont insisté sur l’importance de la coopération et de l’intégration maghrébine. Le rôle des entrepreneurs dans la modernisation du système économique et politique de ces pays a été souligné.   Les coûts économiques et sociaux d’un non Maghreb sont considérables. Aucun de ces pays peut faire face de manière isolée à la concurrence internationale, particulièrement dans des zones comme la Chine et l’Inde. Les déficits économiques soulignent la nécessité de résoudre ces écueils politiques qui rende difficile l’intégration.   2. On parie aussi sur le renforcement de l’intégration maghrébine à partir d’un marché économique lié au rôle fondamental que joue le Maghreb dans la politique européenne en Méditerranée. Le Maghreb doit être surtout un pari stratégique dans la politique euro-méditerranéenne de l’Union européenne, qui complètent les efforts débutés depuis le sommet de Barcelona.   3. Gérer l’émigration comme un bénéfice commun pour les pays de la Méditerranée: la formation, les diasporas ou l’optimisation des transferts et des investissements du retour des immigrants, son des thèmes prioritaires dans les recommandations faites au cours du séminaire. L’investissement en capital humain lors d’une période de transition démographique doit constituer un axe de développement essentiel: favoriser la circulation des personnes comme passage obligé vers l’intégration.   4.Pendant les sessions, des projets à haut contenu stratégique ont été créés: la création d’une autoroute énergétique intermaghrébine, la potentialité d’un système financier, transparent y efficient dans un espace unique ou encore, la constitution de lignes aériennes nord africaines. Quelques conditions préalables peuvent être distinguées: la nécessité de l’ouverture des économies du Maghreb, un cadre juridique objectif et des instances de régulation transparentes.   5. La nécessité de faire de ces sessions, une rencontre périodique et d’élargir le champs non seulement aux agents économiques mais également au domaine intellectuel, culturel et à la société civile des deux bords.   (Source : le site de l’INSTITUT EUROPÉEN DE LA MÉDITERRANÉE (Barcelone-Espagne), le 26 mai 2006) URL: http://www.iemed.org/noticies/fnoticia.php?idNoticia=312

Ghannouchi à Paris, une première ?

   

– Dans votre n° 2365 du 7 au 13 mai, il est écrit que la visite de Mohamed Ghannouchi en France est la première effectuée par un Premier ministre tunisien depuis l’indépendance. Je vous rappelle que Hédi Nouira avait effectué en 1978 une visite officielle à l’invitation de son homologue de l’époque, Raymond Barre. Hédi Nouira était accompagné d’une importante délégation ministérielle. Et je ne cite pas les visites qu’ont effectuées d’autres Premiers ministres, comme Mohamed Mzali. L’excellence des relations entre Paris et Tunis est le fruit d’efforts qui ne se sont jamais relâchés depuis l’indépendance.   Samy Mabrouk, Paris, France    Réponse de Jeune afrique:   C’est sur la foi du « point presse conjoint du Premier ministre français et de son homologue tunisien », fait le 3 mai à Matignon, que nous avons indiqué, sans vérifier, qu’il s’agissait de « la première visite officielle en France d’un Premier ministre tunisien ». Mais ce n’est pas une raison pour ne pas reconnaître qu’il s’agit d’une erreur. Et de nous excuser auprès de vous et des autres lecteurs. En effet, plusieurs Premiers ministres tunisiens – de Bourguiba à Ben Ali – avaient effectué des visites de travail à Paris. Outre celles de Hédi Nouira et Mohamed Mzali, on peut citer également Rachid Sfar et Hédi Baccouche.   Samir Gharbi.   (Source : Courrier des lecteurs, Jeune Afrique, N° 2368 du 28 mai au 3 juin 2006)

 

TABAGISME : LE TRISTE RECORD DES TUNISIENS

Dr Samira Rekik   Il y a des performances dont on se passerait bien. Pendant assez longtemps nous avons détenu le triste record mondial des accidents de la route, aujourd’hui on se classe en tête de liste «en sport du tabac». Environ 60% de nos compatriotes hommes sont des fumeurs. Nos femmes aussi commencent à grignoter du terrain et il en est de même pour nos adolescents. Ceci serait dû en particulier au prix peu élevé des cigarettes et à la vente de celles-ci au détail.   Autres chiffres concernant la santé des Tunisiens:   * 1/3 de la population âgée de plus de 35 ans est hypertendu, et ne se connaît pas en tant que tel dans 40% des cas ;   * 10% de la population est diabétique, et là on parle du diabète acquis au fil du temps suite aux mauvaises règles de diététique ;   * 30 à 40% des femmes de plus de 35 ans sont obèses ;   * notre “Alimentation méditerranéenne” continue de protéger en matière de taux sanguin de cholestérol, puisque seulement 12% de la population adulte présente une hypercholestérolémie, beaucoup moins que les Européens.   Sachez aussi qu’aujourd’hui on définit l’obésité par le poids et par le tour de taille. Vous êtes obèse si votre tour de taille dépasse 94 cm pour les hommes et 80 cm pour les femmes.   Tabac, obésité, diabète et hypertension, vous l’avez compris, sont tous des facteurs de risques des maladies cardiovasculaires, qui sont la cause numéro 1 de décès en Tunisie.   Pour promouvoir l’intérêt de la prévention du risque cardiovasculaire, la Société Tunisienne de Cardiologie et de Chirurgie Cardiovasculaire et les laboratoires Pfizer insistent sur la nécessité d’un bilan biologique annuel à partir de 40 ans.   (Source : « Réalités » N° 1066 du 1er juin 2006)

 

L’apocalypse selon St Souidan…

Par Khémais Khayati   Il est entendu qu’au moment des crises, celle de la croissance et du PIB comme celle de l’adolescence et du CMV (crise du milieu de la vie), fleurissent les diseurs de bonnes et de mauvaises aventures, pressés de presser votre porte-monnaie avant de vous faire voir trente-six chandelles… Une piste ? Consultez les petites annonces de certains de nos quotidiens et la presque majorité de nos hebdomadaires. Vous y trouverez une flopée d’insertions qui n’ont pas froid aux yeux, si tant est que vous avez des mirettes pour dénicher la perle rare qui vous rendra béat. Entre des petites annonces matrimoniales – certaines par SMS tout ce qu’il y a de plus short – vous avez des candidates les unes plus pieuses, moins moches, de bonnes famille et plus modestes que les autres. Entre ces vierges terrestres qui attendent l’élu à la turlupinade, vous avez aussi des têtes bien faites, toutes membres d’une prétendue union internationale des astrologues et qui, à coups de superlatifs, vantent les bienfaits des herbes médicinales, des onguents de druides, des tours de passe-passe de grands prestidigitateurs, la grande ourse, sa sœurette, leur néfaste effet et autres bienfaits de psalmodies capables de dénouer vos nœuds, vous rallonger le zizi, dissoudre vos embrouilles et vous libérer de l’esprit (libre) qui vous habite. Signe d’un bizness florissant, l’encombrement des GSM, fixes, lignes internationales, Email et photos (d’identité) à l’appui … Un vrai piège à cons.   New marchands du petit écran   Vendre et acheter est une pratique tout ce qu’il y a de plus sociale, étant entendu que le social est d’abord humain, même si le négoce gonfle en vous le sentiment de possession. C’est par ce bout humain qu’on arraisonne généralement la raison. Et ce n’est pas sans raison que toutes ces annonces vendent du désir. Dans le désir, on a du choix comme on l’a dans le malheur. Il y a ceux qui cherchent le désir d’ici-bas et ceux qui préfèrent celui de l’au-delà. Il y a ceux qui ne croient que s’ils étreignent et ceux qui se fient aux caisses d’épargne. Entre eux, la guerre est déclarée…   Fait nouveau dans cette guerre, l’entrée dans la mêlée des écrans cathodiques, principalement ceux du Nile Sat. Ce satellite égyptien est un véritable fourre-tout, on y trouve des chantants et des prêchants et une foultitude d’autres pour qui il est difficile d’être ailleurs. Entre les multiples et illimités écrans chantants tels les Rotanas ou les outsiders “ Musicana ”, “ musicplus ”, “mélodie arabiya ” “ mazzika zoom ”, “ Dandana ” etc. où trônent Roby et Rosy, Dana et Wa’d, Najla et Nicole, Mayar et four cats (sans oublier les égosilleurs masculins tout aussi insipides) avec déhanchements lascifs, fluos suggestifs et corps peu voilés sur des paroles de supermarché, entre elles se sont glissés quelques écrans dont l’intention déclarée est de faire leur béa, d’apporter la “ bonne parole ” et de voiler les corps et les tignasses comme al-Risala, al-Huda, les sœurs al-Majd, le consœurs al-Fajr et leur mamie Iqra… Les chansons religieuses (devenues un vrai bizness) ont rapporté, selon un hebdo égyptien, plus de 12 millions de L.E (2 millions de dollars environ) à des sociétés qui produisent aussi les chansons dites de “ muyu’a ” et de “ fasâd ”… Va savoir c’est quoi cette chakchouka… Il est vrai que l’argent a une odeur de sainteté chez les jeunes new cathodiques du Moyen et de l’extrême Moyen-Orient. Dans ce temple cathodique qui brille de mille écrans, les prêches tiennent le haut du pavé, récoltent une audience du tonnerre et ils ne sont pas les seuls à faire chanter la foi. D’autres Arabes jouent d’autres sons de cloches dans des satellitaires orthodoxes aussi bigotes que Sat7, al-Hayat etc. En écoutant les unes et les autres, on se croirait au temps des guerres de religions…   Le top-ten des prêcheurs musulmans comporte des stars et pas des moindres. Amrou Khaled en tête – il sera reçu prochainement au Pentagone – suivi de près par al-Qardhaoui qui maintient son score dans son territoire d’al-Jazira. Après eux, vient le régiment dans lequel on trouve pêle-mêle Khalid al-Jundy, Sayyid Hamdi, Safwat Higazy, Mulka Draz, Ala’ Basiûny, Ahmad ‘Amdûn, Magdy Imam, Nuwwara Hâchim, Jamal Qutb sans oublier le Docteur Tariq Mohammad Souidan et toute une légion de beaux parleurs… Toutes ces têtes officient dans de multiples canaux officiels et officieux dont al-Mihwar, Dream et surtout al-Risâla, al-Huda et Iqra’…   Prêchi-Prêcha qui devient grand   Sur cette dernière, le Dr Souidan n’a rien trouvé de mieux que de rappeler aux mortels qu’ils le sont. Plus que cela. Dans sa série “ Qiççat al-Nihâya ” (Histoire de la fin) réalisée par Hicham Abdulaziz al-Saady et produite par “ al-Ibdâa al-Aalamiyya ” (?), il s’est évertué à déclamer les signes annonciateurs de l’Apocalypse. Rien que ça ! Pour se faire, il s’est attaché les services des dits du Prophète en les travaillant au forceps pour leur faire dire ce qui arrange ses visions.   Comme pour les contradictions dans la doxa marxiste, il y a les signes principaux et les signes secondaires. Dans toute cette marmelade eschatologique, il y a la conversion de “ Rome ” à l’Islam. Quelle Rome ? Celle de l’Italie ou bien celle du Vatican ou encore, un sens caché, celle du centre du monde : Washington ? Il paraît que la balance penche là-bas vers l’Islam… Elle penche aussi en sa faveur dans “ toute demeure et même sous une tente ”… Comment et pourquoi ? Mystère et boule de gomme. Ensuite, il y a la guerre faite par les Musulmans aux Turcs. Ces derniers ne sont-ils pas Musulmans depuis des lustres ? Ces Turcs ne sont pas nos Turcs. Ils sont les descendants de Gengis Khan (1167/1227) qui vont s’abattre sur le territoire de l’Islam. Un danger d’Est… Du quelque chose de déjà entendu pendant la guerre froide. Des signes ! Celui de leaders musulmans “ ignorants ” dans les sciences du Coran. Et là, sa “ Cheikheté ” Souidan de citer les “ Khârijites ” (opposition en l’an 657 au gouverneur de Syrie Muawiya et à Ali, gendre du Prophète) et de déterrer la hache de guerre que nous croyions calcinée, en rappelant qu’aucun Compagnon du Prophète n’était avec eux, et qu’il faut toujours s’en référer aux savants (dans les sciences religieuses) sinon, “ la jeunesse emprunterait les traces des terroristes (…) et si vous les rencontrez, tuez-les ” (in texto). Des signes du Jugement dernier, la perte de confiance et celle de la communauté musulmane. La raison ? “ Personne ne craint (le Seigneur). On aime la vie et déteste la mort et ainsi, la Communauté est préoccupée par les jeux, la musique et la luxure. Tant que nous aimons la vie, la Communauté ne se relèvera jamais ”. Un vrai thrène pour la mort. Des signes ! Les voilà en gros. Le salut réservé aux privilégiés, la propagation du faux témoignage, l’apparition du Calame pour que l’analphabétisme régresse parmi les gens, l’aide apportée par les épouses au négoce de leur mari, l’apparition d’une peuplade munie de fouets comme queues de vache pour cravacher les gens et de femmes vêtues comme déshabillées, penchées et leurs têtes pointues telles celles des chamelles etc. Et d’ajouter à leur intention “ elles n’iront pas au paradis et n’humeront pas son parfum ”.   Avouez que les signes annonciateurs de l’Apocalypse proférés en 2006 sur un écran cathodique, numérique de surcroît, sont un véritable danger public par ce qu’ils insufflent de rétrograde, de raciste et de sexiste dans le corps social arabe, pour devenir le point cardinal par lequel le croyant pense légitimement être …   En période de crise, celle de la croissance et du PIB comme celle de l’adolescence et du CMV, tout est possible, même les guerres de religions. Va savoir…   (Source : « Réalités » N° 1066 du 1er juin 2006)  

Rencontre avec Tahar Bekri, un poète tunisien à Paris :

“Je crois à la liberté du lecteur, à son intelligence”

 

Tahar Bekri est né en 1951, à Gabès. Il vit et travaille aujourd’hui en France. Considéré comme une des plus belles plumes du Maghreb, son œuvre est universelle et sans frontière, elle a été traduite dans de nombreuses langues dont l’anglais, l’italien, l’espagnol, le russe etc…   Tahar Bekri fait partie de ces auteurs qui maîtrisent la langue arabe et la langue de Molière à la perfection.   De ses trente années de création, on retrace les thèmes de l’errance, du voyage, la découverte de l’autre et la rencontre, sans oublier la douleur de l’exil. D’un recueil à l’autre, il nous offre un langage d’amour, empreint de fraternité où tous les peuples pourraient se réunir autour de valeurs communes. Toujours en quête de soi et de l’autre, à travers ses multiples voyages. son écriture reste un plaidoyer pour combattre l’intolérance, une affirmation de l’ouverture au monde.   Chaque deux ans ou presque, avec régularité, depuis bientôt vingt ans, l’auteur livre un recueil de poésie. Depuis “ Le laboureur du soleil ” en 1983 et succédant à “ L’Horizon incendié ” en 2002, son dernier recueil “ La brûlante rumeur de la mer ”, est paru aux Ed. Al Manar à Paris. En juin prochain paraîtra aux mêmes éditions son recueil “ Si la musique doit mourir ”.   Sa poésie évoque des traversées spirituelles où s’entremêlent des contrées étrangères (Espagne, Grèce, Portugal, Italie etc) avec sa terre natale, la Tunisie et son cher Golfe de Gabès, comme s’il était constamment à la recherche d’espace et de distance. Une quête aussi vers l’absolu, vers cet “ ailleurs, qui est l’infini ”. Et malgré l’éclectisme de sa création, il reste authentique et unique dans sa plume. Avec une douzaine de recueils publiés, en ajoutant les livres d’art à tirage limité, accompagnés de lithographies et de peintures, Tahar Bekri trouve sa place dans le paysage moderniste de la poésie de ces dernières années. Maître de conférence à Paris X, il est spécialiste des littératures du Maghreb qu’il défend corps et âme.   Son dernier recueil, “ La brûlante rumeur de la mer ” est la célébration de voyages initiatiques, sur des mers aux mille contrées. Un dialogue avec soi-même dans les profondeurs de l’abysse marine. La mer est cet élément fascinant et troublant à la fois, “ mer amante et nourricière ” comme quand il l’observe sur les rivages de Sidi Bou Saïd ou de Carthage ou quand elle est liée aux souvenirs de l’enfance dans le Golfe de Gabès. Tendre et brûlante. Apparente et intérieure. Une mer qui n’est jamais la même, à la fois tentatrice et séductrice, libre ou traîtresse, quand le fond se dérobe à ses pieds. Tahar Bekri s’adresse à elle, chaque fois dans un langage différent, qu’il soit dans un port italien ou en Bretagne. La mer et l’émotion qu’elle lui donne est changeante mais jamais indifférente “ La mer ne peut trahir ses vagues scélérates ”…   Rencontre avec le poète.   Pourquoi “ brûlante ” et quel est son sens dans votre vision de la mer ?   La poésie ne s’écrit pas de la réponse mais de la quête, de la question. C’est l’interrogation inquiète qui tente de dissiper l’obscurité qui me fait écrire et non la béatitude auto-satisfaite. Si la mer est brûlante, peut-être parce qu’elle porte mon être, intérieur comme extérieur, toujours naviguant par mer haute, braise contre cendre, lumière contre ombre, affranchissement contre servitude, mouvement contre identité sédentaire. En dépit de sa magnifique beauté, la mer m’habite comme une rumeur du monde avec ses remous et ses fracas. Souvenirs individuels, vécu intense, émotions conflictuelles, fraternité poétique universelle s’enchevêtrent comme pour tenter d’adoucir tant de sel !   La mer pour vous est-elle femme ?   Pas nécessairement, surtout qu’en arabe la mer est masculin. Comme élément de la nature, elle est chargée de dimension métaphorique. Ici elle est océan, là elle est golfe, bassin, mais elle se remplit de tous les fleuves du monde.   Vous considérez-vous comme un auteur “ naturaliste ” ?   Non, pas du tout. Les éléments de la nature sont évoqués dans une poésie allégorique, symbolique, figurée, imagée, jamais comme une peinture pour elle-même.   Le thème de l’exil est récurrent dans votre œuvre, expliquez-nous…   Disons qu’il a marqué surtout mes premières œuvres, notamment celles écrites avant 1989, quand je ne rentrais pas en Tunisie. Depuis, il a évolué vers la rencontre positive, la liberté de l’errance, le refus de la fixité et de l’immobilité. Je sens le besoin d’espace et de distance pour répondre à l’appel du large.   Vous êtes un esthète des choses de la vie, vous voyez-vous ainsi ?   La poésie est émotion, langue et partage, écriture et expression profonde de l’être. Elle est aussi connaissance et vision du monde. Depuis la nuit des temps, la poésie qui se respecte ne cesse de poser les questions fondamentales de la vie, l’amour, la mort. Poser ces mêmes questions, c’est placer le poème au centre de l’humain, lui donner sa signification majeure, sa nécessité et son importance.   Quels sont les messages que vous voulez donner dans votre dernier recueil ?   Je crois à la liberté du lecteur, à son intelligence. J’espère tout simplement que ces poèmes parlent au lecteur, l’émeuvent, le bouleversent, le touchent, l’aident à aller au plus profond de soi, à quitter la surface des choses.   Qui est Tahar Bekri ? Vous sentez-vous écartelé entre deux cultures ? Quelle place la poésie arabe a-t-elle de nos jours ?   Dans l’article que j’ai publié récemment dans Le Magazine Littéraire , j’ai parlé de dialogue entre les langues, je pourrais ajouter dialogue entre les cultures. Je suis profondément attaché au bilinguisme comme à la diversité culturelle. Pas écartelé donc, au contraire, doublement enrichi et je remercie l’enseignement tunisien qui m’a donné cette chance.   Pour ce qui est de la poésie arabe actuelle, elle n’a rien à envier aux grands mouvements de la poésie moderne mondiale. Elle participe amplement et activement avec des voix fortes et audacieuses à la création contemporaine.   On dit que les poètes sont seuls pour écrire, ressentez-vous la solitude des mots ?   Les mots sont de formidables compagnons. Ecrire c’est parler en silence. Les mots sont notre salut. Si la solitude est nécessaire au poète, elle l’est moins à la poésie. Certes, un poème est une bouteille jetée à la mer mais son bonheur est de pouvoir désaltérer un assoiffé !   Votre poésie est-elle le reflet de votre vision de la vie et du monde ?   Oui. Absolument. Comment pourrait-elle autrement ?   Quel est le symbole de la réussite pour un poète ? Etre au top du box office, être invité dans des émissions littéraires ou être étudié par les élèves ?   L’écriture n’est pas une parade ni une course aux honneurs, elle est d’abord une expression forte qui implique l’être dans ce qu’il a de plus profond. Le vrai poème traverse le temps et l’espace. Sa vérité dépasse le conjoncturel et le circonstanciel. Mon bonheur a été parfois quand le poème a rencontré un lecteur anonyme. C’est ce qui est arrivé récemment où une artiste m’a écrit pour me dire qu’elle fait une exposition de livres en verre à partir de l’un de mes recueils, “ Les Chapelets d’attache ”, idem pour un musicien qui a composé une musique et donné un concert à partir de “ La Brûlante rumeur de la mer ”, deux artistes que je ne connais pas et que je n’ai pas encore rencontrés mais qui ont rencontré le poème…   fériel Berraies Guigny   (Source : « Réalités » N° 1066 du 1er juin 2006)  

 

Le séminaire “Du coût du non Maghreb, au tigre Nord Africain” demande que la politique européenne parie stratégiquement pour le Maghreb

 

Date: 26/05/2006    Le séminaire “Du coût du non Maghreb, au tigre Nord Africain” -organisé par le Centre International de Toledo pour la Paix et par l’Institut Européen de la Méditerranée avec la collaboration du Ministre de Affaires Etrangères et de la Coopération et l’ambassadeur du Maroc- s’est clôturé.   La session de clôture a été présidée par le Ministre de Affaires Etrangères et de la Coopération et étaient présentes, l’ambassadeur du Maroc, Hassan Abouyoub, le Commissaire européen des Affaires Economiques et Monétaires, Joaquín Almunia, le Secrétaire général de l’Union du Maghreb arabe Habib Ben Yahia, l’ex président du gouvernement espagnol, Felipe González, l’ambassadeur de France, Francis Gutmann, l’es premier ministre d’Algérie, Mouloud Hamrouche, l’ex président de la Banque Africaine de développement, Omar Kabbaj, le président de la Fondation Stimson, Ellen Laipson ou el président du RFD et ex ministre mauritanien Ahmed Ould Daddah.   1. Durant ces 2 jours, les sessions du séminaire ont insisté sur l’importance de la coopération et de l’intégration maghrébine. Le rôle des entrepreneurs dans la modernisation du système économique et politique de ces pays a été souligné.   Les coûts économiques et sociaux d’un non Maghreb sont considérables. Aucun de ces pays peut faire face de manière isolée à la concurrence internationale, particulièrement dans des zones comme la Chine et l’Inde. Les déficits économiques soulignent la nécessité de résoudre ces écueils politiques qui rende difficile l’intégration.   2. On parie aussi sur le renforcement de l’intégration maghrébine à partir d’un marché économique lié au rôle fondamental que joue le Maghreb dans la politique européenne en Méditerranée. Le Maghreb doit être surtout un pari stratégique dans la politique euro-méditerranéenne de l’Union européenne, qui complètent les efforts débutés depuis le sommet de Barcelona.   3. Gérer l’émigration comme un bénéfice commun pour les pays de la Méditerranée: la formation, les diasporas ou l’optimisation des transferts et des investissements du retour des immigrants, son des thèmes prioritaires dans les recommandations faites au cours du séminaire. L’investissement en capital humain lors d’une période de transition démographique doit constituer un axe de développement essentiel: favoriser la circulation des personnes comme passage obligé vers l’intégration.   4.Pendant les sessions, des projets à haut contenu stratégique ont été créés: la création d’une autoroute énergétique intermaghrébine, la potentialité d’un système financier, transparent y efficient dans un espace unique ou encore, la constitution de lignes aériennes nord africaines. Quelques conditions préalables peuvent être distinguées: la nécessité de l’ouverture des économies du Maghreb, un cadre juridique objectif et des instances de régulation transparentes.   5. La nécessité de faire de ces sessions, une rencontre périodique et d’élargir le champs non seulement aux agents économiques mais également au domaine intellectuel, culturel et à la société civile des deux bords.   (Source : le site de l’INSTITUT EUROPÉEN DE LA MÉDITERRANÉE (Barcelone-Espagne), le 26 mai 2006) URL: http://www.iemed.org/noticies/fnoticia.php?idNoticia=312

Algérie: enseignement du français en primaire repoussé à la 3e année

 AFP, le 31 mai 2006 à 11h51 ALGER, 31 mai 2006 (AFP) – L’enseignement obligatoire du français comme première langue étrangère dès la 2e année de l’école primaire algérienne, introduit en septembre 2004, le sera à partir de la 3e année à la rentrée prochaine, a annoncé mercredi le ministre algérien de l’Education nationale, Boubekeur Benbouzid.   Dans une déclaration à la radio, M. Benbouzid a présenté cette décision comme un aménagement technique, expliquant que l’expérience de deux années d’enseignement du français en 2e année, avait montré que les enfants avaient d’abord besoin d’acquérir des connaissances de base en arabe avant d’aborder une langue étrangère.   Cet enseignement obligatoire du français avait été préconisé par la Commission Benzaghou, du nom de son président, chargée d’une réforme de l’école algérienne.   M. Benbouzid a estimé que cette commission avait fait preuve de « précipitation » en introduisant une langue étrangère dès la 2e année du primaire.   Il a également indiqué que l’anglais restait enseigné à partir de la première année de l’enseignement moyen (collège) et que les autres langues étrangères seraient introduites, au choix des élèves, à partir de la première année secondaire (lycée).   Les islamistes et les conservateurs, hostiles à cette réforme, souhaitaient que les élèves puissent choisir entre le français et l’anglais comme première langue. La commission, soutenue par le président Abdelaziz Bouteflika, arguant des liens historiques des Algériens avec le français et des facilités qu’ils avaient à l’apprendre, soutenaient la réforme.   Le président Bouteflika est critiqué par les conservateurs et les partisans de l’arabisation à outrance pour avoir mis sous le boisseau une loi sur l’arabisation interdisant toute utilisation du français dans les réunions ou les documents officiels.   En outre, M. Bouteflika avait participé, en octobre 2002, au 9e sommet de la Francophonie à Beyrouth en qualité d’invité, alors que sous la présidence de Houari Boumediène (1965-1978) l’Algérie s’était tenue à l’écart de cette organisation depuis son indépendance en 1962.   AFP

Mise en garde du ministre algérien de l’Education aux écoles privées

AFP, le 2 juin 2006 à 13h14 ALGER, 1 juin 2006 (AFP) – Le ministre algérien de l’Education nationale, Boubekeur Benbouzid, a mis en garde les écoles privées algériennes contre le non respect de la règlementation, notamment l’obligation d’enseigner en langue arabe.   M. Benbouzid qui a présidé mercredi à Alger une journée d’étude sur l’enseignement privé, a affirmé que « l’enseignement dans la langue nationale à tous les niveaux est une nécessité absolue », selon la presse de jeudi.   « Ces écoles doivent respecter la loi et enseigner le programme national, sinon elles doivent mettre la clé sous le paillasson », selon Le Courrier d’Algérie.   Le ministre a insisté sur « le respect pédagogique strict » des programmes algériens et estimé que l’arabe était « un facteur de cohésion sociale, d’où la nécessité d’enseigner » dans cette langue, selon l’Agence algérienne de presse APS.   Il a annoncé que « le 5 juillet sera le dernier délai » pour les établissements privés pour se mettre en confirmité avec la loi « s’ils veulent poursuivre l’exercice de leurs activités », a ajouté APS.   Il a indiqué que sur les 139 dossiers des établissements privés déposés auprès de son ministère, « 98 établissements ont déjà obtenu l’aval de poursuivre leurs activités », précisant que « près de 16.000 élèves suivent leur cursus scolaire dans des écoles privées réparties sur 14 wilayas » (départements).   M. Benbouzid a, par ailleurs, affirmé que « la loi interdit formellement aux établissements privés de passer un contrat avec le Centre français d’enseignement à distance » (CNED), tout en précisant que « les élèves peuvent le faire à titre personnel », selon la même source.   Il a ajouté que ces écoles devaient, dorénavant, payer une caution qui « sera utilisée uniquement dans le cas de défaillance de l’école privée afin de prendre en charge les élèves dans l’école publique ».   Le ministère de l’Education nationale avait fermé en mars 42 écoles privées pour « non respect » de la règlementation, leur reprochant d’être dans « l’illégalité » car n’ayant pas reçu son agrément pour exercer.   L’agrément leur avait été refusé car ces écoles rechignaient à se conformer à un décret de mars 2004 les obligeant à enseigner toutes les matières en langue arabe. Le ministère les avait autorisées à rouvrir en avril.   AFP


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