TUNISNEWS
10 ème année, N° 3810 du 28.10.2010
OLPEC: Multiplication des atteintes à la liberté de création lors des JCC
AFP: Tunisie: Boukadous toujours en grève de la faim malgré sa mauvaise santé
Tunivisions: Zatla : 27 kilos saisis à Tamerza; Démantèlement d’un réseau Algérie – Tunisie – Libye
Business News: Tunisie – Démantèlement d’un trafic de pièces d’antiquité
Kapitalis:
Histoire de l’ingénieur américain pris pour un… Tunisien déguisé
WMC:Tunisie: Pourquoi nos universités sont-elles mal classées?
Le Temps:«Crise du logement» au Djellaz
L’Observatoire pour la liberté de presse, d’édition et de création (OLPEC)
Multiplication des atteintes à la liberté de création lors des JCC
L’Observatoire pour la liberté de presse, d’édition et de création (OLPEC) a été saisi de nombreux actes de censure qui se sont produits à l’occasion de la tenue de la 23ème session des Journées cinématographiques de Carthage (JCC) qui se déroule du 23 au 31 octobre 2010 dans la capitale tunisienne.
C’est ainsi que deux films ont été éliminés de la compétition:
· Le film documentaire du réalisateur tunisien Mohamed Zran intitulé « Zarzis Vivre ici » a été exclu de la compétition des documentaires par la direction du festival sans raison.
· Le court métrage de Nasreddine Sehili, « Bled du Chak Wak » qui traite, sur le mode de la dérision, du fanatisme religieux a été également éliminé de la programmation officielle avant que la direction des JCC ne cède sous la pression et le reprogramme, mais cette fois en marge du festival, tout en l’excluant de la compétition des courts métrages. Cependant, la projection du film programmée le vendredi 22 octobre au « Cinemafricart » a été annulée par les autorités ; Motif invoqué: il n’a pas reçu l’autorisation du ministère de l’Intérieur ! Rappelons que le réalisateur Nasreddine Sehili a déjà été victime de la censure en 2008 pour son film « Boutellis ».
Durant les JCC la censure n’a pas touché uniquement les productions cinématographiques, mais également les espaces culturels indépendants.
Fait sans précédant, les espaces culturels privés El Teatro, et El Hamra, connus pour leur indépendance vis-à-vis des autorités, ont été exclus de la programmation des projections par des moyens détournés.
S’agissant d’El Hamra, son directeur, Ezzedine Gannoun, a ouvertement critiqué la direction du JCC pour l’exclusion de son espace des projections cinématographiques. Cinq jours plus tard, il a été surpris de voir apparaitre son espace dans le calendrier des projections le 30 octobre sans en avoir été averti au préalable ! Le choix de la date n’est pas fortuit, il coïncide avec la présentation à Ouagadougou en Burkina-Faso d’une pièce de théâtre produite par El Hamra et toute l’équipe doit s’y rendre ; l’espace est donc fermé !
Par ailleurs, le ministère de la Culture a renforcé son contrôle sur le secteur du théâtre par le biais de l’attribution des cartes professionnelles.
Le comité d’attribution de cartes professionnelle pour les métiers d’arts dramatiques au sein du ministère accorde une représentativité toute symbolique au syndicat des métiers d’arts dramatiques (un seul membre y siège), le ministère de la Culture a la haute main sur ce comité, et les décisions finales sont du ressort du seul Ministre.
Les risques de discrimination contre les artistes indépendants ou dissidents sont biens réels, comme les attributions complaisantes. Ainsi Jawhar El Basti, fils du ministre de la Culture a obtenu sa carte professionnelle (immatriculée 548), malgré l’opposition du comité lors de sa dernière session du fait qu’il ne remplissait pas les conditions.
Cette situation alimente la crainte chez les artistes de se voir dénier la carte professionnelle qui ouvre droit à l’exercice effectif du métier, comme cela a été le cas avec le comité d’attribution des cartes de journalistes professionnels, renforçant ainsi l’autocensure, ce qui aurait pour effet de paralyser la créativité dans le secteur et d’empêcher les artistes de s’exprimer librement.
L’OLPEC :
· condamne ces pratiques de censure et les considère comme des atteintes graves à la liberté de création et d’expression des artistes.
· Appelle la direction des JCC et le ministère de la Culture à respecter la liberté des artistes, à observer une stricte neutralité dans l’organisation de leur vie professionnelle, à bannir les pratiques discriminatoires contre les artistes tout autant que les espaces culturels et à respecter leur indépendance.
Tunisie: Boukadous toujours en grève de la faim malgré sa mauvaise santé
AFP – 25 octobre 2010
TUNIS — Le journaliste et opposant tunisien emprisonné Fahem Boukadous est entré lundi dans son dix-neuvième jour de grève de la faim pour exiger sa libération et protester contre les mauvaises conditions de sa détention, a indiqué lundi son épouse. « Fahem continue sa grève de la faim malgré une grave détérioration de son état de santé« , a rapporté à l’AFP Afef Bennaceur, qui venait de rencontrer son mari à la prison de Gafsa (350 au sud-ouest de Tunis).
Selon elle, le prisonnier qui s’abstient non seulement de boire et de manger mais refuse de prendre des médicaments, a fait des crises d’asthme sévères dont la dernière l’a conduit à l’hôpital samedi. « Il a perdu au moins 5 kilos et son état physique et psychologique est très préoccupant« , a-t-elle affirmé. Le journaliste qui a commencé le 8 octobre une « grève illimitée » est bien décidé à « obtenir sa libération ou à se laisser mourir« , selon son épouse.
Fahem Boukadous, 40 ans, purge une peine de quatre ans de prison à laquelle il avait été condamné le 6 juillet notamment pour « diffusion d’information susceptible de porter atteinte aux personnes et à leurs biens« . La Ligue tunisienne de la défense des droits de l’Homme et le Parti démocratique progressiste (PDP, opposition légale) ont appelé à « la libération immédiate » du journaliste. L’organisation de défense de la presse Reporters sans frontières a également mobilisé pour sa libération et fait état dans un communiqué, vendredi, de vexations à l’encontre de son épouse.
Fahem Boukadous avait été reconnu coupable de « diffusion d’information susceptible de porter atteinte aux personnes et à leurs biens » et de « constitution d?une entente criminelle susceptible de porter atteinte aux personnes et aux biens« . Selon ses défenseurs, il a été puni pour la couverture des manifestations sociales survenues en 2008 dans la région minière de Gafsa pour le compte d’une chaîne satellitaire de la dissidence. Les autorités tunisiennes dénient la qualité de journaliste à M. Boukadous et considèrent qu’il a été impliqué dans les troubles et donc jugé pour « des infractions de droit commun sans rapport avec ses activités journalistiques« .
Zatla : 27 kilos saisis à Tamerza
Démantèlement d’un réseau Algérie – Tunisie – Libye
Un dangereux réseau bien organisé de trafiquants de drogue vient d’être démantelé par les agents du bureau des frontières relevant de la ville de Tamerza au gouvernorat de Tozeur, saisissant une quantité importante de 27 kilogrammes de haschich.
Cette bande de malfaiteurs se composait de 8 Tunisiens, 2 Algériens et 1 Libyen, qui acheminaient de la ‘’ZATLA’’ d’un pays voisin de gauche – l’Algérie – à un autre pays voisin de droite – la Libye.
Un simple contrôle routinier de voitures, effectué par les agents de l’ordre, a suffi à faire découvrir le pot aux roses. Les occupants de la voiture, trois tunisiens, ont été pris en flagrant délit, transportant en direction de l’Algérie, 27 kilogrammes de haschich. D’après leurs dires, ils avaient transporté 47 kilogrammes d’Algérie vers la Libye, mais le libyen-preneur a refusé de prendre la totalité, se contentant de prendre possession de la quantité habituelle, soit 20 kg. De ce fait, ils étaient contraints de remettre le reste de la livraison à leur fournisseur en Algérie.
Arrêtés sur le champ et questionnés par les enquêteurs, les trois malfaiteurs ont reconnu s’adonner à ce trafic depuis 5 ans, avec 5 autres tunisiens, 2 algériens fournisseurs de drogue et 1 libyen acquéreur. Ils ont reconnu avoir fait transiter 360 kilogrammes de Zatla durant 5 ans.
Les investigations ont permis d’incriminer 5 des 8 tunisiens en les remettant aux mains de la justice en attente de leur procès. Les 3 autres personnes ont été libérées.
(Source: ”Tunivisions” le 28-10-2010)
Lien: http://www.tunivisions.net/zatla-27-kilos-saisis-a-tamerza,10570.html
Tunisie – Démantèlement d’un trafic de pièces d’antiquité
Quatre statuettes en marbre blanc présumées être des pièces d’antiquité et soigneusement dissimulées dans un container destiné à l’export ont été saisies, récemment, par les agents des douanes du port de Rades.
Une expertise effectuée par les services de l’Institut national du patrimoine a révélé que l’une des ces statuettes (représentant une femme debout) était une pièce authentique ayant une grande valeur archéologique et historique tandis que les autres statuettes étaient des pièces contrefaites.
L’enquête menée par les services des douanes a permis d’identifier et d’interpeller les personnes impliquées dans cette affaire. Les trafiquants seront traduits, prochainement, devant la justice pour répondre de leurs actes.
(Source: “businessnews” le 27-10-2010)
Lien: http://www.businessnews.com.tn/details_article.php?a=22177&temp=1&lang=fr&t=520
Histoire de l’ingénieur américain pris pour un… Tunisien déguisé
Sihem Souid, 29 ans, Française originaire de Tunisie, agent de la police aux frontière à l’aéroport d’Orly, raconte cette histoire dans son ouvrage ‘‘Omerta dans la police’’, publié récemment en France. De quoi vous faire détester les voyages…
A 29 ans, cette Française originaire de Monastir, en Tunisie, ex-agent de la police aux frontière à l’aéroport d’Orly, à Paris, raconte dans son ouvrage ‘‘Omerta dans la police’’, publié ce mois en France, les abus de pouvoir, la corruption et le trafic des statistiques, mais aussi le racisme, le sexisme et l’homophobie, dont elle a été un témoin privilégié, pendant les trois années qu’elle a passées à Orly.
Son livre brûlant d’actualité et de vérité raconte aussi les harcèlements, chantages, pressions et menaces dont elle a été l’objet depuis qu’elle a décidé de briser l’omerta et de dénoncer les comportements racistes de ses collègues, quitte à endosser les habits de la traitresse, celle par qui le scandale arrive, et mettre en péril sa carrière au sein de la police.
Dans l’extrait de son livre que nous publions ci-dessous, Sihem Sioud raconte la mésaventure d’un ingénieur américain en provenance de Tunis sur un avion de Tunisair, à qui on a infligé 48 heures de rétention à l’aéroport d’Orly parce qu’il était basané et qu’on le soupçonnait d’être un Tunisien munis de faux papiers américains. L’histoire montre jusqu’où peut mener la logique du chiffre imposée par les autorités françaises à leurs agents de sécurité et qui se traduit souvent par des abus dont souffrent quotidiennement les citoyens en provenance des pays du Sud. Et même, parfois, comme dans le cas de John Aguigui San Nicolas, les citoyens en provenance du Nord.
«18 octobre 2008. A 22 heures, un avion de « bougnoules » en provenance de Tunisie est annoncé à l’atterrissage. Parmi les passagers, un homme de 45 ans, plutôt basané. Ses papiers disent qu’il s’appelle John Aguigui San Nicolas, qu’il est ingénieur et américain, né à Guam, cette île de l’océan Pacifique rattachée aux Etats-Unis depuis 1898, bien qu’elle fasse partie de l’archipel des Mariannes. Son passeport a été délivré à Washington. Les experts en faux papîers de la brigade mobile d’immigration (Bmi) d’Orly décrètent que ses papiers ont été falsifiés et que la photo a été changée. L’Américain se défend – en anglais –, affirme qu’il est bien celui qu’il prétend être, qu’il revient de vacances, que son passeport est authentique et demande que la Bmi contacte son ambassade à Paris. Refus des policiers. Une procédure de non-admission est établie en même que l’amende-compagnie, fixée à 5.000 euros et faxée aussitôt à Tunisair.
«L’ingénieur américain est placé en zone d’attente puis logé pour la nuit à l’hôtel Ibis, sous la surveillance d’une brigade qui patrouille dans les couloirs et contrôle le hall de l’hôtel. Le touriste proteste. Il s’obstine. Personne ne l’écoute. Un billet retour vers la Tunisie lui est même réservé. Le lendemain matin, il parvient à prévenir quelques amis de sa situation, rapidement exposée à l’ambassade américaine. La réaction est immédiate : les diplomates américains exigent la libération de leur ressortissant auprès de la direction centrale de la Police aux frontières (Paf). La direction centrale appelle la direction de la Paf d’Orly : ‘‘Qu’est-ce que c’est encore que tout ce tintouin ?’’ Le directeur de la Paf d’Orly se renseigne auprès de la Bmi: ‘‘Qu’est-ce que c’est encore que tout ce tintouin ?’’ La Bmi s’entête : cet ingénieur américain est un peu trop bronzé pour être honnête, et surtout pour être américain. L’information remonte en sens inverse jusqu’à l’ambassade américaine: ‘‘Est-ce que vous êtes tout à fait sûrs que votre ingénieur américain, bronzé comme il est, est bien un ingénieur américain?’’ L’ambassade hurle. La direction centrale de la Paf hurle. Les commandants d’Orly aussi, et John Aguigui San Nicolas finit par être relâché après quarante-huit heures passées en rétention. En revanche, tout le monde oublie de prévenir Tunisair et de lui rembourser l’amende et les frais d’hébergement. C’est toujours ça de gagné.»
(Source : « Kapitalis » le 28-10-2010)
Lien : https://www.tunisnews.net/27Octobre10f.htm
Tunisie: Pourquoi nos universités sont-elles mal classées?
Le classement des universités tunisiennes à l’échelle tant régionale qu’internationale n’a pas arrêté de susciter des remous ces derniers mois. La remise en question de la qualité de l’enseignement supérieur est devenue quasi-journalière. Ce qui est tout à fait naturel lorsque l’on sait que l’intérêt pour les études revêt une importance particulière dans un pays où une partie importante du PIB est consacrée aux départements de l’éducation et de l’enseignement supérieur.
A titre d’information, le palmarès mondial au niveau du classement des universités verse généralement à l’avantage des universités anglo-saxonnes. Les universités francophones ne sont pas les mieux nanties, même si, parmi elle, les canadiennes peuvent se prévaloir d’un classement honorable à l’international.
Le classement dépendrait, entre autres, de l’importance de la taille des établissements, de la composante recherche, de la qualité de l’enseignement et même, dans certains cas, dont celui de Shanghai, du nombre d’enseignants ayant reçu le prix Nobel.
La méthodologie et les critères pour le classement des universités changeraient d’une organisation de notation à l’autre, le rang décerné change également suivant les critères. Un critère reste toutefois absent, celui de la gratuité et de l’accès aux études universitaires dans des pays comme le nôtre, et ceci indépendamment de la qualité de l’enseignement, certes important. Dans un pays comme les Etats-Unis, il n’est pas évident de pouvoir suivre un cursus haut de gamme si on n’en a pas les moyens (financiers).
Dans un article écrit récemment à propos des différents classements des universités, par Pr Mohamed Hédi Zaiem, conseiller du ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique et président du Comité national d’évaluation de l’enseignement supérieur, il paraîtrait que certains d’entre eux souffrent de nombre d’insuffisances quant à la qualité même d’évaluation des universités et des méthodes employées. Il est, en effet, peu probable que des évaluateurs vérifient de visu et en salles de cours les performances des enseignants dans toutes les universités du monde, il est même pratiquement et matériellement impossible de le faire. Qui évalue qui ? Qui classe qui ?
Il existe différents types de classement, répond M. Zaiem. Celui, par exemple, espagnol de Webometrics qui juge la présence des institutions universitaires sur le Web et qui a été très mal accepté en Afrique puisqu’uniquement deux universités tunisiennes y ont figuré parmi la centaine d’universités africaines et les 12.000 mondiales. Il n’empêche, il faut reconnaître la faiblesse de la présence de nos universités sur le net. Ce qui s’explique parce que chaque institution a son propre site alors qu’il aurait mieux fallu que toutes les institutions soient placées sous l’étendard du site de l’Université comme ce qui se passe ailleurs.
Le classement de Shanghai, réalisé par l’Institut d’enseignement supérieur de l’Université de Shanghai et qui comprend les plus grandes institutions universitaires placées selon des critères rigoureux, vise à énumérer les meilleures universités en toute indépendance et crédibilité. Le but de ce classement, rappelons-le, est de juger du rang des universités chinoises et rattraper le gap entre elles et les meilleures à l’échelle planétaire.
Parmi les éléments pris en compte dans ce classement, les prix Nobel et les médailles Fields en mathématiques ainsi que le degré d’efficience académique qui prend en considération la taille de l’institution. On reprocherait à ce classement son inclinaison pour l’enseignement anglo-saxon et l’importance qu’il accorde à la recherche scientifique alors qu’on ne peut restreindre le rôle et la qualité de l’enseignement universitaire à la recherche uniquement.
Pourquoi nos universités sont-elles mal classées ?
Parce que, répond Pr Zaiem, le classement de Shanghai, à titre d’exemple, distingue les pays puissants économiquement et plus peuplés que d’autres et leur accorde automatiquement les premières places. Selon certains experts, si l’on reconsidérait les critères adoptés en prenant en compte la taille des pays, les USA, qui occupent traditionnellement la première place, reculeraient de manière significative. Les pays nordiques seraient mieux placés qu’eux.
D’autre part, ce qui est à l’origine du mauvais classement des universités tunisiennes, c’est, entre autres, le fait que les publications sont publiées au nom de la faculté ou de l’institut au lieu d’être diffusées au nom de l’Université, ce qui représente un éparpillement des efforts qui ne profite à personne dans notre pays.
En 2008, les chercheurs appartenant à l’Université de Sfax ont publié 1.383 études scientifiques dans des revues spécialisées et classées, sans citer le nom de l’Université, alors que les chercheurs de l’Université du Roi Fahd ont publié seulement 831 études, ce qui a permis de mettre leur institution relativement en bonne place dans le classement de Shanghai par rapport à d’autres universités arabes.
Toutefois et malgré les carences observées au niveau des classements internationaux, assure le président du Comité national d’évaluation de l’enseignement supérieur, le ministère leur accorde un intérêt notable et estime qu’ils représentent une référence qui devrait inciter nos institutions universitaires à mieux s’investir dans l’amélioration de leurs performances et mieux se distinguer à l’international.
Mais il n’y a pas que le ministère qui s’intéresse à ces classements, le large public dans notre pays leur accorde une importance de plus en plus accrue à voir la couverture médiatique effectuée à chaque fois qu’un classement tombe. Ce qui dénote de l’intérêt donnée à la qualité de l’enseignement universitaire dont les répercussions sont immédiates sur les chances d’un diplômé d’avoir un emploi ou de ne pas en avoir.
(Source: “webmanagercenter” le 28-10-2010)
Lien: http://www.webmanagercenter.com/management/article-97159-tunisie-pourquoi-nos-universites-sont-elles-mal-classees
«Crise du logement» au Djellaz
6906 actes de décès, pendant l’année en cours, dont 80% des décédés sont inhumés au Djellaz. Mais tout dépend des saisons- «Crise de logement» au cimetière du Djellaz. Celui de Sidi Yahia affiche complet depuis quelque temps déjà. Les mauvaises langues prétendent qu’il n’y aura plus de place pour nos dépouilles dans leur ruée vers la destination finale. Doit-on préparer sa mort désormais avant même que nos corps ne se reposent à jamais ? La réponse on l’a collectée dans les allées mortuaires du Djellaz. Cela en vaut le détour.
Face à la mort nous sommes tous égaux. Et a priori, on ne meurt pas de la même manière quand on est un habitant d’une grande ville ou que l’on soit dans une contrée reculée du pays, même si le rituel mortuaire reste le même et que la religion musulmane resserre les différences. Aujourd’hui, on s’y prépare de plus en plus et plus ou moins efficacement. En commençant du choix de l’emplacement au cimetière en passant par la cérémonie funéraire que l’on peut confier désormais à des sociétés des pompes funèbres.
Du côté du Djellaz, première destination de notre visite mortuaire, le regard se noie dans ces horizons de tombes qui s’étendent sur 64 hectares. « Jusque-là on a enregistré 6906 actes de décès pendant l’année en cours, dont les 80% sont inhumés au Djellaz On reçoit parfois 22 morts par jour, 10 au minimum. Tout dépend, en fait, de la période de l’année où l’on compte plus de décès pendant l’hiver et en été où les accidents de la route sont au summum», avance M. Mohamed Néjib Ezzeydi, le conservateur des cimetières municipaux. Ici on ne choisit pas le lieu où sera inhumé le corps. La sépulture est l’apanage du personnel du cimetière. Et contrairement à l’idée reçue qui a, paraît-il, la vie dure, « Il y a de la place pour tout le monde. En plus la municipalité compte faire une extension sur 75 hectares du côté de la route Borj Ali Rayès», remarque notre interlocuteur qui continue « Nos concitoyens veulent inhumer tous leurs proches dans la même zone. En plus ils veulent bâtir une chaise qui fait 60 cm sur 80cm pour pouvoir se reposer en effectuant le rituel de la visite hebdomadaire du cimetière. Et comme ce n’est pas toujours possible, ils se disent que le cimetière est saturé. Pour éviter les tracasseries, il faut préparer l’acte de décès à temps, pour pouvoir contacter par la suite l’un des deux entrepreneurs conventionnés avec la municipalité à qui incombe la tâche de la préparation de la sépulture. Il y a par contre une autre solution qui consiste à ouvrir une ancienne tombe mais cela n’est faisable qu’après 8 ans. On le fait généralement au cimetière Sidi Yahia, saturé depuis 2005».
Société des pompes funèbres
Mieux encore, certains compatriotes se payent, désormais, les services des sociétés des pompes funèbres qui poussent comme des champignons sous nos cieux. L’idée en fait, est de s’épargner la galère dans les dédales de l’administration où l’on se retrouve obligé parfois de chercher un extrait de naissance qui se tasse au ‘’cimetière’’ de la paperasse administrative… Mme Rebha Hertelli, diplômée d’une école française des pompes funèbres nous a confié que les Tunisiens font de plus en plus appel à des entreprises mortuaires qui prennent en charge la préparation de la paperasse administrative, s’occupent du rapatriement du corps si besoin y ait, et peuvent même organiser la cérémonie funéraire. « On assiste nos clients pour faire la toilette rituelle du mort, pour la préparation du dîner du Farq, pour la pause des tentes s’ils le souhaitent bien… », souligne Mme Hertelli qui travaille pour le compte d’une société des pompes funéraires tunisienne et ne lésine pas, par ailleurs, à conseiller ses clients quant à la manière dont on devrait procéder au moment où la personne décède. Exemple nous confie-t-elle, « Contrairement à ce que l’on croit, il ne faut pas laisser ouverte la fenêtre de la pièce où repose le corps du décédé. Il faut, également, éteindre la lumière quitte à ne garder qu’une petite lampe allumée. »
Et si l’on ne peut s’offrir ces conseils qui se payent, on peut ne compter que sur ses propres moyens pour préparer la paperasse qui ne coûte, selon M. Ezzeydi, que 49D, 500 pour la sépulture et seulement 20DT pour le transport du cercueil.
Le conservateur du cimetière nous raccompagne pour une visite guidée entre les arcanes du Djellaz, … en ce jour, où la saison des feuilles mortes commence à exhaler ses derniers souffles… Notre interlocuteur nous raconte la petite histoire du cimetière nommé ainsi à l’honneur de Sidi El Jellaz, cheikh tunisois ayant fait don du terrain du cimetière. Au détour des allées, huit au total, reposent en paix et à jamais des personnalités illustres à l’exemple de Zoubeir Turki, Choubeila Rached, Kheireddine Pacha, Aly Ben Ayed, Hassan Hosni Abdelwahab… Comme quoi, la finitude rassemble. Seuls les chemins qui y mènent ne se ressemblent pas.
Mona BEN GAMRA
Et côté entretien, ça se passe comment ?
Le sujet de l’entretien du Djellaz fait mouche, car d’après le conservateur des cimetières municipaux, M. Mohamed Néjib Ezzeydi, la municipalité fait appel à deux sociétés privées gérées par des jeunes diplômés. Ces entreprises emploient au total 20 ouvriers pour s’occuper de la propreté du cimetière. Un effectif considéré très réduit au regard de la superficie à entretenir (64 hectares). Côté sécurité notamment pendant la nuit notre interlocuteur nous répond « cela ne relève pas de nos prérogatives. Le gardien du cimetière est chargé de surveiller l’espace administratif».
(Source:” le Temps” (Quotidien – Tunisie)) le 28-10-2010
Lien: http://www.letemps.com.tn/article.php?ID_art=48763