TUNISNEWS
10 Úme année, N° 3810 du 28.10.2010
OLPEC: Multiplication des atteintes à la liberté de création lors des JCC
AFP: Tunisie: Boukadous toujours en grÚve de la faim malgré sa mauvaise santé
Tunivisions: Zatla : 27 kilos saisis Ă Tamerza; DĂ©mantĂšlement dâun rĂ©seau AlgĂ©rie â Tunisie â Libye
Business News: Tunisie – DĂ©mantĂšlement d’un trafic de piĂšces dâantiquitĂ©
Kapitalis:
Histoire de lâingĂ©nieur amĂ©ricain pris pour un⊠Tunisien dĂ©guisĂ©
WMC:Tunisie: Pourquoi nos universités sont-elles mal classées?
Le Temps:«Crise du logement» au Djellaz
LâObservatoire pour la libertĂ© de presse, dâĂ©dition et de crĂ©ation (OLPEC)
Multiplication des atteintes à la liberté de création lors des JCC
LâObservatoire pour la libertĂ© de presse, dâĂ©dition et de crĂ©ation (OLPEC) a Ă©tĂ© saisi de nombreux actes de censure qui se sont produits Ă lâoccasion de la tenue de la 23Ăšme session des JournĂ©es cinĂ©matographiques de Carthage (JCC) qui se dĂ©roule du 23 au 31 octobre 2010 dans la capitale tunisienne.
Câest ainsi que deux films ont Ă©tĂ© Ă©liminĂ©s de la compĂ©tition:
·     Le film documentaire du réalisateur tunisien Mohamed Zran intitulé « Zarzis Vivre ici » a été exclu de la compétition des documentaires par la direction du festival sans raison.
·     Le court mĂ©trage de Nasreddine Sehili, « Bled du Chak Wak » qui traite, sur le mode de la dĂ©rision, du fanatisme religieux a Ă©tĂ© Ă©galement Ă©liminĂ© de la programmation officielle avant que la direction des JCC ne cĂšde sous la pression et le reprogramme, mais cette fois en marge du festival, tout en lâexcluant de la compĂ©tition des courts mĂ©trages. Cependant, la projection du film programmĂ©e le vendredi 22 octobre au « Cinemafricart » a Ă©tĂ© annulĂ©e par les autoritĂ©s ; Motif invoquĂ©: il nâa pas reçu lâautorisation du ministĂšre de lâIntĂ©rieur ! Rappelons que le rĂ©alisateur Nasreddine Sehili a dĂ©jĂ Ă©tĂ© victime de la censure en 2008 pour son film « Boutellis ».
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Durant les JCC la censure nâa pas touchĂ© uniquement les productions cinĂ©matographiques, mais Ă©galement les espaces culturels indĂ©pendants.
Fait sans précédant, les espaces culturels privés El Teatro, et El Hamra, connus pour leur indépendance vis-à -vis des autorités, ont été exclus de la programmation des projections par des moyens détournés.
Sâagissant dâEl Hamra, son directeur, Ezzedine Gannoun, a ouvertement critiquĂ© la direction du JCC pour lâexclusion de son espace des projections cinĂ©matographiques. Cinq jours plus tard, il a Ă©tĂ© surpris de voir apparaitre son espace dans le calendrier des projections le 30 octobre sans en avoir Ă©tĂ© averti au prĂ©alable ! Le choix de la date nâest pas fortuit, il coĂŻncide avec la prĂ©sentation Ă Ouagadougou en Burkina-Faso dâune piĂšce de théùtre produite par El Hamra et toute lâĂ©quipe doit sây rendre ; lâespace est donc fermĂ© !
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Par ailleurs, le ministĂšre de la Culture a renforcĂ© son contrĂŽle sur le secteur du théùtre par le biais de lâattribution des cartes professionnelles.
Le comitĂ© dâattribution de cartes professionnelle pour les mĂ©tiers dâarts dramatiques au sein du ministĂšre accorde une reprĂ©sentativitĂ© toute symbolique au syndicat des mĂ©tiers dâarts dramatiques (un seul membre y siĂšge), le ministĂšre de la Culture a la haute main sur ce comitĂ©, et les dĂ©cisions finales sont du ressort du seul Ministre.
Les risques de discrimination contre les artistes indĂ©pendants ou dissidents sont biens rĂ©els, comme les attributions complaisantes. Ainsi Jawhar El Basti, fils du ministre de la Culture a obtenu sa carte professionnelle (immatriculĂ©e 548), malgrĂ© lâopposition du comitĂ© lors de sa derniĂšre session du fait quâil ne remplissait pas les conditions.
Cette situation alimente la crainte chez les artistes de se voir dĂ©nier la carte professionnelle qui ouvre droit Ă lâexercice effectif du mĂ©tier, comme cela a Ă©tĂ© le cas avec le comitĂ© dâattribution des cartes de journalistes professionnels, renforçant ainsi lâautocensure, ce qui aurait pour effet de paralyser la crĂ©ativitĂ© dans le secteur et dâempĂȘcher les artistes de sâexprimer librement.
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LâOLPEC :
·     condamne ces pratiques de censure et les considĂšre comme des atteintes graves Ă la libertĂ© de crĂ©ation et dâexpression des artistes.
·     Appelle la direction des JCC et le ministĂšre de la Culture Ă respecter la libertĂ© des artistes, Ă observer une stricte neutralitĂ© dans lâorganisation de leur vie professionnelle, Ă bannir les pratiques discriminatoires contre les artistes tout autant que les espaces culturels et Ă respecter leur indĂ©pendance.
Tunisie: Boukadous toujours en grÚve de la faim malgré sa mauvaise santé
AFP â 25 octobre 2010
TUNIS â Le journaliste et opposant tunisien emprisonnĂ© Fahem Boukadous est entrĂ© lundi dans son dix-neuviĂšme jour de grĂšve de la faim pour exiger sa libĂ©ration et protester contre les mauvaises conditions de sa dĂ©tention, a indiquĂ© lundi son Ă©pouse. « Fahem continue sa grĂšve de la faim malgrĂ© une grave dĂ©tĂ©rioration de son Ă©tat de santé« , a rapportĂ© Ă lâAFP Afef Bennaceur, qui venait de rencontrer son mari Ă la prison de Gafsa (350 au sud-ouest de Tunis).
Selon elle, le prisonnier qui sâabstient non seulement de boire et de manger mais refuse de prendre des mĂ©dicaments, a fait des crises dâasthme sĂ©vĂšres dont la derniĂšre lâa conduit Ă lâhĂŽpital samedi. « Il a perdu au moins 5 kilos et son Ă©tat physique et psychologique est trĂšs prĂ©occupant« , a-t-elle affirmĂ©. Le journaliste qui a commencĂ© le 8 octobre une « grĂšve illimitĂ©e » est bien dĂ©cidĂ© à « obtenir sa libĂ©ration ou Ă se laisser mourir« , selon son Ă©pouse.
Fahem Boukadous, 40 ans, purge une peine de quatre ans de prison Ă laquelle il avait Ă©tĂ© condamnĂ© le 6 juillet notamment pour « diffusion dâinformation susceptible de porter atteinte aux personnes et Ă leurs biens« . La Ligue tunisienne de la dĂ©fense des droits de lâHomme et le Parti dĂ©mocratique progressiste (PDP, opposition lĂ©gale) ont appelĂ© à « la libĂ©ration immĂ©diate » du journaliste. Lâorganisation de dĂ©fense de la presse Reporters sans frontiĂšres a Ă©galement mobilisĂ© pour sa libĂ©ration et fait Ă©tat dans un communiquĂ©, vendredi, de vexations Ă lâencontre de son Ă©pouse.
Fahem Boukadous avait Ă©tĂ© reconnu coupable de « diffusion dâinformation susceptible de porter atteinte aux personnes et Ă leurs biens » et de « constitution d?une entente criminelle susceptible de porter atteinte aux personnes et aux biens« . Selon ses dĂ©fenseurs, il a Ă©tĂ© puni pour la couverture des manifestations sociales survenues en 2008 dans la rĂ©gion miniĂšre de Gafsa pour le compte dâune chaĂźne satellitaire de la dissidence. Les autoritĂ©s tunisiennes dĂ©nient la qualitĂ© de journaliste Ă M. Boukadous et considĂšrent quâil a Ă©tĂ© impliquĂ© dans les troubles et donc jugĂ© pour « des infractions de droit commun sans rapport avec ses activitĂ©s journalistiques« .
Zatla : 27 kilos saisis Ă Tamerza
DĂ©mantĂšlement dâun rĂ©seau AlgĂ©rie â Tunisie â Libye
Un dangereux rĂ©seau bien organisĂ© de trafiquants de drogue vient d’ĂȘtre dĂ©mantelĂ© par les agents du bureau des frontiĂšres relevant de la ville de Tamerza au gouvernorat de Tozeur, saisissant une quantitĂ© importante de 27 kilogrammes de haschich.
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Cette bande de malfaiteurs se composait de 8 Tunisiens, 2 AlgĂ©riens et 1 Libyen, qui acheminaient de la ââZATLAââ dâun pays voisin de gauche â lâAlgĂ©rie â Ă un autre pays voisin de droite â la Libye.
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Un simple contrĂŽle routinier de voitures, effectuĂ© par les agents de lâordre, a suffi Ă faire dĂ©couvrir le pot aux roses. Les occupants de la voiture, trois tunisiens, ont Ă©tĂ© pris en flagrant dĂ©lit, transportant en direction de lâAlgĂ©rie, 27 kilogrammes de haschich. DâaprĂšs leurs dires, ils avaient transportĂ© 47 kilogrammes dâAlgĂ©rie vers la Libye, mais le libyen-preneur a refusĂ© de prendre la totalitĂ©, se contentant de prendre possession de la quantitĂ© habituelle, soit 20 kg. De ce fait, ils Ă©taient contraints de remettre le reste de la livraison Ă leur fournisseur en AlgĂ©rie.
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ArrĂȘtĂ©s sur le champ et questionnĂ©s par les enquĂȘteurs, les trois malfaiteurs ont reconnu sâadonner Ă ce trafic depuis 5 ans, avec 5 autres tunisiens, 2 algĂ©riens fournisseurs de drogue et 1 libyen acquĂ©reur. Ils ont reconnu avoir fait transiter 360 kilogrammes de Zatla durant 5 ans.
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Les investigations ont permis dâincriminer 5 des 8 tunisiens en les remettant aux mains de la justice en attente de leur procĂšs. Les 3 autres personnes ont Ă©tĂ© libĂ©rĂ©es.
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(Source: âTunivisionsâ le 28-10-2010)
Lien: http://www.tunivisions.net/zatla-27-kilos-saisis-a-tamerza,10570.html
Tunisie – DĂ©mantĂšlement d’un trafic de piĂšces dâantiquitĂ©
Quatre statuettes en marbre blanc prĂ©sumĂ©es ĂȘtre des piĂšces dâantiquitĂ© et soigneusement dissimulĂ©es dans un container destinĂ© Ă lâexport ont Ă©tĂ© saisies, rĂ©cemment, par les agents des douanes du port de Rades.
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Une expertise effectuĂ©e par les services de lâInstitut national du patrimoine a rĂ©vĂ©lĂ© que lâune des ces statuettes (reprĂ©sentant une femme debout) Ă©tait une piĂšce authentique ayant une grande valeur archĂ©ologique et historique tandis que les autres statuettes Ă©taient des piĂšces contrefaites.
LâenquĂȘte menĂ©e par les services des douanes a permis dâidentifier et dâinterpeller les personnes impliquĂ©es dans cette affaire. Les trafiquants seront traduits, prochainement, devant la justice pour rĂ©pondre de leurs actes.
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(Source: âbusinessnewsâ le 27-10-2010)
Lien: http://www.businessnews.com.tn/details_article.php?a=22177&temp=1&lang=fr&t=520
Histoire de lâingĂ©nieur amĂ©ricain pris pour un⊠Tunisien dĂ©guisĂ©
Sihem Souid, 29 ans, Française originaire de Tunisie, agent de la police aux frontiĂšre Ă lâaĂ©roport dâOrly, raconte cette histoire dans son ouvrage ââOmerta dans la policeââ, publiĂ© rĂ©cemment en France. De quoi vous faire dĂ©tester les voyagesâŠ
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A 29 ans, cette Française originaire de Monastir, en Tunisie, ex-agent de la police aux frontiĂšre Ă lâaĂ©roport dâOrly, Ă Paris, raconte dans son ouvrage ââOmerta dans la policeââ, publiĂ© ce mois en France, les abus de pouvoir, la corruption et le trafic des statistiques, mais aussi le racisme, le sexisme et lâhomophobie, dont elle a Ă©tĂ© un tĂ©moin privilĂ©giĂ©, pendant les trois annĂ©es quâelle a passĂ©es Ă Orly.
Son livre brĂ»lant dâactualitĂ© et de vĂ©ritĂ© raconte aussi les harcĂšlements, chantages, pressions et menaces dont elle a Ă©tĂ© lâobjet depuis quâelle a dĂ©cidĂ© de briser lâomerta et de dĂ©noncer les comportements racistes de ses collĂšgues, quitte Ă endosser les habits de la traitresse, celle par qui le scandale arrive, et mettre en pĂ©ril sa carriĂšre au sein de la police.
Dans lâextrait de son livre que nous publions ci-dessous, Sihem Sioud raconte la mĂ©saventure dâun ingĂ©nieur amĂ©ricain en provenance de Tunis sur un avion de Tunisair, Ă qui on a infligĂ© 48 heures de rĂ©tention Ă lâaĂ©roport dâOrly parce quâil Ă©tait basanĂ© et quâon le soupçonnait dâĂȘtre un Tunisien munis de faux papiers amĂ©ricains. Lâhistoire montre jusquâoĂč peut mener la logique du chiffre imposĂ©e par les autoritĂ©s françaises Ă leurs agents de sĂ©curitĂ© et qui se traduit souvent par des abus dont souffrent quotidiennement les citoyens en provenance des pays du Sud. Et mĂȘme, parfois, comme dans le cas de John Aguigui San Nicolas, les citoyens en provenance du Nord.
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«18 octobre 2008. A 22 heures, un avion de « bougnoules » en provenance de Tunisie est annoncĂ© Ă lâatterrissage. Parmi les passagers, un homme de 45 ans, plutĂŽt basanĂ©. Ses papiers disent quâil sâappelle John Aguigui San Nicolas, quâil est ingĂ©nieur et amĂ©ricain, nĂ© Ă Guam, cette Ăźle de lâocĂ©an Pacifique rattachĂ©e aux Etats-Unis depuis 1898, bien quâelle fasse partie de lâarchipel des Mariannes. Son passeport a Ă©tĂ© dĂ©livrĂ© Ă Washington. Les experts en faux papĂźers de la brigade mobile dâimmigration (Bmi) dâOrly dĂ©crĂštent que ses papiers ont Ă©tĂ© falsifiĂ©s et que la photo a Ă©tĂ© changĂ©e. LâAmĂ©ricain se dĂ©fend â en anglais â, affirme quâil est bien celui quâil prĂ©tend ĂȘtre, quâil revient de vacances, que son passeport est authentique et demande que la Bmi contacte son ambassade Ă Paris. Refus des policiers. Une procĂ©dure de non-admission est Ă©tablie en mĂȘme que lâamende-compagnie, fixĂ©e Ă 5.000 euros et faxĂ©e aussitĂŽt Ă Tunisair.
«LâingĂ©nieur amĂ©ricain est placĂ© en zone dâattente puis logĂ© pour la nuit Ă lâhĂŽtel Ibis, sous la surveillance dâune brigade qui patrouille dans les couloirs et contrĂŽle le hall de lâhĂŽtel. Le touriste proteste. Il sâobstine. Personne ne lâĂ©coute. Un billet retour vers la Tunisie lui est mĂȘme rĂ©servĂ©. Le lendemain matin, il parvient Ă prĂ©venir quelques amis de sa situation, rapidement exposĂ©e Ă lâambassade amĂ©ricaine. La rĂ©action est immĂ©diate : les diplomates amĂ©ricains exigent la libĂ©ration de leur ressortissant auprĂšs de la direction centrale de la Police aux frontiĂšres (Paf). La direction centrale appelle la direction de la Paf dâOrly : ââQuâest-ce que câest encore que tout ce tintouin ?ââ Le directeur de la Paf dâOrly se renseigne auprĂšs de la Bmi: ââQuâest-ce que câest encore que tout ce tintouin ?ââ La Bmi sâentĂȘte : cet ingĂ©nieur amĂ©ricain est un peu trop bronzĂ© pour ĂȘtre honnĂȘte, et surtout pour ĂȘtre amĂ©ricain. Lâinformation remonte en sens inverse jusquâĂ lâambassade amĂ©ricaine: ââEst-ce que vous ĂȘtes tout Ă fait sĂ»rs que votre ingĂ©nieur amĂ©ricain, bronzĂ© comme il est, est bien un ingĂ©nieur amĂ©ricain?ââ Lâambassade hurle. La direction centrale de la Paf hurle. Les commandants dâOrly aussi, et John Aguigui San Nicolas finit par ĂȘtre relĂąchĂ© aprĂšs quarante-huit heures passĂ©es en rĂ©tention. En revanche, tout le monde oublie de prĂ©venir Tunisair et de lui rembourser lâamende et les frais dâhĂ©bergement. Câest toujours ça de gagnĂ©.»
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(Source : « Kapitalis » le 28-10-2010)
Lien : https://www.tunisnews.net/27Octobre10f.htm
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Tunisie: Pourquoi nos universités sont-elles mal classées?
Le classement des universitĂ©s tunisiennes Ă lâĂ©chelle tant rĂ©gionale quâinternationale nâa pas arrĂȘtĂ© de susciter des remous ces derniers mois. La remise en question de la qualitĂ© de lâenseignement supĂ©rieur est devenue quasi-journaliĂšre. Ce qui est tout Ă fait naturel lorsque lâon sait que lâintĂ©rĂȘt pour les Ă©tudes revĂȘt une importance particuliĂšre dans un pays oĂč une partie importante du PIB est consacrĂ©e aux dĂ©partements de lâĂ©ducation et de lâenseignement supĂ©rieur.
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A titre dâinformation, le palmarĂšs mondial au niveau du classement des universitĂ©s verse gĂ©nĂ©ralement Ă lâavantage des universitĂ©s anglo-saxonnes. Les universitĂ©s francophones ne sont pas les mieux nanties, mĂȘme si, parmi elle, les canadiennes peuvent se prĂ©valoir dâun classement honorable Ă lâinternational.
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Le classement dĂ©pendrait, entre autres, de l’importance de la taille des Ă©tablissements, de la composante recherche, de la qualitĂ© de lâenseignement et mĂȘme, dans certains cas, dont celui de Shanghai, du nombre dâenseignants ayant reçu le prix Nobel.
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La mĂ©thodologie et les critĂšres pour le classement des universitĂ©s changeraient dâune organisation de notation Ă lâautre, le rang dĂ©cernĂ© change Ă©galement suivant les critĂšres. Un critĂšre reste toutefois absent, celui de la gratuitĂ© et de lâaccĂšs aux Ă©tudes universitaires dans des pays comme le nĂŽtre, et ceci indĂ©pendamment de la qualitĂ© de lâenseignement, certes important. Dans un pays comme les Etats-Unis, il nâest pas Ă©vident de pouvoir suivre un cursus haut de gamme si on nâen a pas les moyens (financiers).
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Dans un article Ă©crit rĂ©cemment Ă propos des diffĂ©rents classements des universitĂ©s, par Pr Mohamed HĂ©di Zaiem, conseiller du ministre de lâEnseignement supĂ©rieur et de la Recherche scientifique et prĂ©sident du ComitĂ© national dâĂ©valuation de lâenseignement supĂ©rieur, il paraĂźtrait que certains dâentre eux souffrent de nombre dâinsuffisances quant Ă la qualitĂ© mĂȘme dâĂ©valuation des universitĂ©s et des mĂ©thodes employĂ©es. Il est, en effet, peu probable que des Ă©valuateurs vĂ©rifient de visu et en salles de cours les performances des enseignants dans toutes les universitĂ©s du monde, il est mĂȘme pratiquement et matĂ©riellement impossible de le faire. Qui Ă©value qui ? Qui classe qui ?
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Il existe diffĂ©rents types de classement, rĂ©pond M. Zaiem. Celui, par exemple, espagnol de Webometrics qui juge la prĂ©sence des institutions universitaires sur le Web et qui a Ă©tĂ© trĂšs mal acceptĂ© en Afrique puisquâuniquement deux universitĂ©s tunisiennes y ont figurĂ© parmi la centaine dâuniversitĂ©s africaines et les 12.000 mondiales. Il nâempĂȘche, il faut reconnaĂźtre la faiblesse de la prĂ©sence de nos universitĂ©s sur le net. Ce qui sâexplique parce que chaque institution a son propre site alors quâil aurait mieux fallu que toutes les institutions soient placĂ©es sous lâĂ©tendard du site de lâUniversitĂ© comme ce qui se passe ailleurs.
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Le classement de Shanghai, rĂ©alisĂ© par lâInstitut dâenseignement supĂ©rieur de lâUniversitĂ© de Shanghai et qui comprend les plus grandes institutions universitaires placĂ©es selon des critĂšres rigoureux, vise Ă Ă©numĂ©rer les meilleures universitĂ©s en toute indĂ©pendance et crĂ©dibilitĂ©. Le but de ce classement, rappelons-le, est de juger du rang des universitĂ©s chinoises et rattraper le gap entre elles et les meilleures Ă lâĂ©chelle planĂ©taire.
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Parmi les Ă©lĂ©ments pris en compte dans ce classement, les prix Nobel et les mĂ©dailles Fields en mathĂ©matiques ainsi que le degrĂ© dâefficience acadĂ©mique qui prend en considĂ©ration la taille de lâinstitution. On reprocherait Ă ce classement son inclinaison pour lâenseignement anglo-saxon et lâimportance quâil accorde Ă la recherche scientifique alors quâon ne peut restreindre le rĂŽle et la qualitĂ© de lâenseignement universitaire Ă la recherche uniquement.
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Pourquoi nos universités sont-elles mal classées ?
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Parce que, rĂ©pond Pr Zaiem, le classement de Shanghai, Ă titre dâexemple, distingue les pays puissants Ă©conomiquement et plus peuplĂ©s que dâautres et leur accorde automatiquement les premiĂšres places. Selon certains experts, si lâon reconsidĂ©rait les critĂšres adoptĂ©s en prenant en compte la taille des pays, les USA, qui occupent traditionnellement la premiĂšre place, reculeraient de maniĂšre significative. Les pays nordiques seraient mieux placĂ©s quâeux.Â
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Dâautre part, ce qui est Ă lâorigine du mauvais classement des universitĂ©s tunisiennes, câest, entre autres, le fait que les publications sont publiĂ©es au nom de la facultĂ© ou de lâinstitut au lieu dâĂȘtre diffusĂ©es au nom de lâUniversitĂ©, ce qui reprĂ©sente un Ă©parpillement des efforts qui ne profite Ă personne dans notre pays.
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En 2008, les chercheurs appartenant Ă lâUniversitĂ© de Sfax ont publiĂ© 1.383 Ă©tudes scientifiques dans des revues spĂ©cialisĂ©es et classĂ©es, sans citer le nom de lâUniversitĂ©, alors que les chercheurs de lâUniversitĂ© du Roi Fahd ont publiĂ© seulement 831 Ă©tudes, ce qui a permis de mettre leur institution relativement en bonne place dans le classement de Shanghai par rapport Ă dâautres universitĂ©s arabes.
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Toutefois et malgrĂ© les carences observĂ©es au niveau des classements internationaux, assure le prĂ©sident du ComitĂ© national dâĂ©valuation de lâenseignement supĂ©rieur, le ministĂšre leur accorde un intĂ©rĂȘt notable et estime quâils reprĂ©sentent une rĂ©fĂ©rence qui devrait inciter nos institutions universitaires Ă mieux sâinvestir dans lâamĂ©lioration de leurs performances et mieux se distinguer Ă lâinternational.
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Mais il nây a pas que le ministĂšre qui sâintĂ©resse Ă ces classements, le large public dans notre pays leur accorde une importance de plus en plus accrue Ă voir la couverture mĂ©diatique effectuĂ©e Ă chaque fois quâun classement tombe. Ce qui dĂ©note de lâintĂ©rĂȘt donnĂ©e Ă la qualitĂ© de lâenseignement universitaire dont les rĂ©percussions sont immĂ©diates sur les chances dâun diplĂŽmĂ© dâavoir un emploi ou de ne pas en avoir.
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(Source: âwebmanagercenterâ le 28-10-2010)
Lien: http://www.webmanagercenter.com/management/article-97159-tunisie-pourquoi-nos-universites-sont-elles-mal-classees
«Crise du logement» au Djellaz
6906 actes de dĂ©cĂšs, pendant lâannĂ©e en cours, dont 80% des dĂ©cĂ©dĂ©s sont inhumĂ©s au Djellaz. Mais tout dĂ©pend des saisons- «Crise de logement» au cimetiĂšre du Djellaz. Celui de Sidi Yahia affiche complet depuis quelque temps dĂ©jĂ . Les mauvaises langues prĂ©tendent quâil nây aura plus de place pour nos dĂ©pouilles dans leur ruĂ©e vers la destination finale. Doit-on prĂ©parer sa mort dĂ©sormais avant mĂȘme que nos corps ne se reposent Ă jamais ? La rĂ©ponse on lâa collectĂ©e dans les allĂ©es mortuaires du Djellaz. Cela en vaut le dĂ©tour.
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Face Ă la mort nous sommes tous Ă©gaux. Et a priori, on ne meurt pas de la mĂȘme maniĂšre quand on est un habitant dâune grande ville ou que lâon soit dans une contrĂ©e reculĂ©e du pays, mĂȘme si le rituel mortuaire reste le mĂȘme et que la religion musulmane resserre les diffĂ©rences. Aujourdâhui, on sây prĂ©pare de plus en plus et plus ou moins efficacement. En commençant du choix de lâemplacement au cimetiĂšre en passant par la cĂ©rĂ©monie funĂ©raire que lâon peut confier dĂ©sormais Ă des sociĂ©tĂ©s des pompes funĂšbres.
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Du cĂŽtĂ© du Djellaz, premiĂšre destination de notre visite mortuaire, le regard se noie dans ces horizons de tombes qui sâĂ©tendent sur 64 hectares. « Jusque-lĂ on a enregistrĂ© 6906 actes de dĂ©cĂšs pendant lâannĂ©e en cours, dont les 80% sont inhumĂ©s au Djellaz On reçoit parfois 22 morts par jour, 10 au minimum. Tout dĂ©pend, en fait, de la pĂ©riode de lâannĂ©e oĂč lâon compte plus de dĂ©cĂšs pendant lâhiver et en Ă©tĂ© oĂč les accidents de la route sont au summum», avance M. Mohamed NĂ©jib Ezzeydi, le conservateur des cimetiĂšres municipaux. Ici on ne choisit pas le lieu oĂč sera inhumĂ© le corps. La sĂ©pulture est lâapanage du personnel du cimetiĂšre. Et contrairement Ă lâidĂ©e reçue qui a, paraĂźt-il, la vie dure, « Il y a de la place pour tout le monde. En plus la municipalitĂ© compte faire une extension sur 75 hectares du cĂŽtĂ© de la route Borj Ali RayĂšs», remarque notre interlocuteur qui continue « Nos concitoyens veulent inhumer tous leurs proches dans la mĂȘme zone. En plus ils veulent bĂątir une chaise qui fait 60 cm sur 80cm pour pouvoir se reposer en effectuant le rituel de la visite hebdomadaire du cimetiĂšre. Et comme ce nâest pas toujours possible, ils se disent que le cimetiĂšre est saturĂ©. Pour Ă©viter les tracasseries, il faut prĂ©parer lâacte de dĂ©cĂšs Ă temps, pour pouvoir contacter par la suite lâun des deux entrepreneurs conventionnĂ©s avec la municipalitĂ© Ă qui incombe la tĂąche de la prĂ©paration de la sĂ©pulture. Il y a par contre une autre solution qui consiste Ă ouvrir une ancienne tombe mais cela nâest faisable quâaprĂšs 8 ans. On le fait gĂ©nĂ©ralement au cimetiĂšre Sidi Yahia, saturĂ© depuis 2005».
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Société des pompes funÚbres
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Mieux encore, certains compatriotes se payent, dĂ©sormais, les services des sociĂ©tĂ©s des pompes funĂšbres qui poussent comme des champignons sous nos cieux. LâidĂ©e en fait, est de sâĂ©pargner la galĂšre dans les dĂ©dales de lâadministration oĂč lâon se retrouve obligĂ© parfois de chercher un extrait de naissance qui se tasse au ââcimetiĂšreââ de la paperasse administrative⊠Mme Rebha Hertelli, diplĂŽmĂ©e dâune Ă©cole française des pompes funĂšbres nous a confiĂ© que les Tunisiens font de plus en plus appel Ă des entreprises mortuaires qui prennent en charge la prĂ©paration de la paperasse administrative, sâoccupent du rapatriement du corps si besoin y ait, et peuvent mĂȘme organiser la cĂ©rĂ©monie funĂ©raire. « On assiste nos clients pour faire la toilette rituelle du mort, pour la prĂ©paration du dĂźner du Farq, pour la pause des tentes sâils le souhaitent bien⊠», souligne Mme Hertelli qui travaille pour le compte dâune sociĂ©tĂ© des pompes funĂ©raires tunisienne et ne lĂ©sine pas, par ailleurs, Ă conseiller ses clients quant Ă la maniĂšre dont on devrait procĂ©der au moment oĂč la personne dĂ©cĂšde. Exemple nous confie-t-elle, « Contrairement Ă ce que lâon croit, il ne faut pas laisser ouverte la fenĂȘtre de la piĂšce oĂč repose le corps du dĂ©cĂ©dĂ©. Il faut, Ă©galement, Ă©teindre la lumiĂšre quitte Ă ne garder quâune petite lampe allumĂ©e. »
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Et si lâon ne peut sâoffrir ces conseils qui se payent, on peut ne compter que sur ses propres moyens pour prĂ©parer la paperasse qui ne coĂ»te, selon M. Ezzeydi, que 49D, 500 pour la sĂ©pulture et seulement 20DT pour le transport du cercueil.
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Le conservateur du cimetiĂšre nous raccompagne pour une visite guidĂ©e entre les arcanes du Djellaz, ⊠en ce jour, oĂč la saison des feuilles mortes commence Ă exhaler ses derniers souffles⊠Notre interlocuteur nous raconte la petite histoire du cimetiĂšre nommĂ© ainsi Ă lâhonneur de Sidi El Jellaz, cheikh tunisois ayant fait don du terrain du cimetiĂšre. Au dĂ©tour des allĂ©es, huit au total, reposent en paix et Ă jamais des personnalitĂ©s illustres Ă lâexemple de Zoubeir Turki, Choubeila Rached, Kheireddine Pacha, Aly Ben Ayed, Hassan Hosni Abdelwahab⊠Comme quoi, la finitude rassemble. Seuls les chemins qui y mĂšnent ne se ressemblent pas.
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Mona BEN GAMRA
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Et cÎté entretien, ça se passe comment ?
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Le sujet de lâentretien du Djellaz fait mouche, car dâaprĂšs le conservateur des cimetiĂšres municipaux, M. Mohamed NĂ©jib Ezzeydi, la municipalitĂ© fait appel Ă deux sociĂ©tĂ©s privĂ©es gĂ©rĂ©es par des jeunes diplĂŽmĂ©s. Ces entreprises emploient au total 20 ouvriers pour sâoccuper de la propretĂ© du cimetiĂšre. Un effectif considĂ©rĂ© trĂšs rĂ©duit au regard de la superficie Ă entretenir (64 hectares). CĂŽtĂ© sĂ©curitĂ© notamment pendant la nuit notre interlocuteur nous rĂ©pond « cela ne relĂšve pas de nos prĂ©rogatives. Le gardien du cimetiĂšre est chargĂ© de surveiller lâespace administratif».
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(Source:â le Tempsâ (Quotidien â Tunisie))Â le 28-10-2010
Lien: http://www.letemps.com.tn/article.php?ID_art=48763