28 novembre 2011

 

11 ème année, N°4169 du 28 .11.2011
archives : www.tunisnews.net

Noureddine Ferchichi: La Tunisie face aux forces de l’obscurantisme: un danger qui menace la paix sociale

Kamel Mahdhaoui: La révolution des saisons

Business News: Tunisie – Hachemi El Hamdi annonce la création d’un gouvernement de l’ombre

Oumma: Marzouki, le Président sans cravate

Business News: Mouvements de protestations des forces de sécurité intérieure prévus lundi

Le Post: Abdallah Kallel : Droit de réponse de sa famille aux déclarations de Mr Salah Kardoun

Abdalla –Kallel.com: Barraket Essahel : Interview de Maitre Karim Jouaihia, avocat de Abdallah Kallel

African Manager: Tunisie : Hassine Dimassi préconise « une réelle mise à plat des finances publiques, aussi bien au niveau des recettes qu’à celui des dépenses »

Gnet: Tunisie/Education et enseignement, la réforme indispensable


La Tunisie face aux forces de l’obscurantisme: un danger qui menace la paix sociale


Par Noureddine FERCHICHI

Depuis la révolution du 14 janvier , on ne compte plus les incidents qui suscitent en nous l’inquiétude , la honte , la tourmente et le désarroi. Une dérive tant sur le plan économique que social et culturel qui risquent de nous mener vers un naufrage dramatique pour nous engloutir dans le désordre religieux, social, culturel et économique. Ces incidents se sont multipliés après les élections du 23 octobre. Des élections qui ont permis l’espoir et le soulagement : une transition rapide et sans dégâts vers la légitimité, mais surtout vers la démocratie sensée garantir l’égalité des chances, le droit des femmes, les droits de Hommes d’une façon générale,, le droit à la différence, la suprématie de la loi, la justice et la dignité pour tous, la protection des faibles et des minorités,….pour nous donner enfin la joie de vivre et la fierté d’appartenir à ce pays dont les traditions séculaires se caractérisent par l’ouverture, la reconnaissance de l’autre, le respect de la singularité, la liberté des pratiques religieuses, la considération pour la femme en tant qu’être égal à l’homme quant à son rôle social, politique et économique.
Cependant on se retrouve aujourd’hui face à des pratiques de certaines forces rêvant de nous entrainer vers abîme de l’obscurantisme, du fondamentalisme et de la perte de notre identité tunisienne. Ces forces doivent savoir qu’ils risquent de compromettre la paix sociale et entrainer le pays vers la violence, car un jour ou l’autre d’autres forces, celles qui croient aux progrès et à la singularité de l’identité de notre pays, s’estimeraient dans l’obligation de se défendre pour corriger la trajectoire!
En effet il y’a de quoi s’inquiéter aujourd’hui quand on observe et on dénombre les incidents survenus à travers le pays et à tous les niveaux :
-dans les lycées et dans les universités, on considère que l’enseignement du dessein, des arts et de la philosophie, constitue une atteinte à la morale religieuse -dans les lieux de culte, les adeptes du wahhabisme, imposent aux croyants imprégnés par la pensé et la tradition de l’imam Malek (la majorité des tunisiens sont malékites), des pratiques différentes à celles qui ont toujours été les leurs.
-dans les lieux de travail, dans les moyens de transport, dans les quartiers, dans la rue et dans d’autres lieux, on harcelle les femmes et on les violente s’il en faut pour les obliger à se conformer aux  » normes » de la morale religieuse ( le port du voile et du nikab).
-l’agression répétée des journalistes indépendants et défendant la libre expression -les menaces et les violences envers les créateurs et les artistes et certains médias
– on découvre dernièrement une policière qui porte le voile avec la tenu officielle d’une police qu’on veut républicaine et neutre (il ne manque que le policier barbu et portant la djellaba!) – on entend parler de la création d’une police religieuse et de bonnes mœurs : on s’érige en casques bleues de la morale religieuse.
Par ailleurs, la simultanéité de la réussite des islamistes aux élections du 23 octobre et des premières réunions de l’assemblée constituante avec la montée de la violence à l’encontre des institutions de l’enseignement, des journalistes, des artistes, des femmes etc., suscite plus d’une interrogation quant à l’intention de ceux qui détiennent aujourd’hui le pouvoir puisqu’ils ne dénoncent pas vigoureusement ces pratiques et ne prennent aucune initiative pour faire taire les auteurs de ces violences et de ces pratiques d’un autre âge . S’oriente-t-on vers une islamisation larvée de la société tunisienne.
Il est du devoir de tous et de intérêt de ceux qui vont gouverner de prendre les décisions qui s’imposent pour sauver le pays de l’abime de l’obscurentisme et de l’ignorance. Les femmes qui sont en première ligne, doivent être protégées par l’Etat en donnant des consignes très claires en vue de punir le harcèlement, la violence verbale ou physique et toutes sortes de non respect des règlements et des lois. La société civile qui défend les libertés doit ne rien céder aux pratiques obscurantistes en soutenant toutes les victimes et en les incitant à porter plainte devant les tribunaux. Cette société civile, notamment les associations qui défendent les droits des hommes et les acquis de la femme, doit se déployer autrement pour être sur le terrain et surtout à l’intérieur du pays là où les forces de l’archaïsme et de l’obscurantisme agissent et terrifient les femmes en particulier.  

La révolution des saisons


Dans l’hémisphère nord quelque part en zone tempérée Je me suispromené en amoureux dans ces contrées Les arbres sont nus et les feuilles jaunes sont par terre Les rouges chancellent et les bougeons pas encore très clairs Il n y a ni fleurs ni fruits en automne et encore doit-on passer l’hiver Si l’on espère un printemps prospère Il y a d’autres pays où il n y a qu’une saison Les feuilles sont toujours vertes et les racines luxuriantes Même que la chaleur équatoriale est parfois étouffante Les fruits toutes l’année c’est la nature, le soleil et les marées Ce n’est pas mieux si cette nature n’est pas habitée Changeons de couleur et de continent, franchise et aisance comme à la télé Dans quelle pensée la nature est exclue, le soleil banni et les marées sont figés Qui crée la réalité sinon l’imagination, le courage ou les idées D’un seul ou peu c’est déjà vu, à ne pas oublier De chacunc’est inné mais c’est à inventer Nul ne doute que les saisons reviendront indéfiniment Le bonheur, les excès et les révolutions L’essentiel est peut être que nous les partagions Les lieux et les saisons Sans éradicateurs ni exclusions.
Kamel Mahdhaoui 26 novembre 2011.  

Tunisie – Hachemi El Hamdi annonce la création d’un gouvernement de l’ombre


27/11/2011 21:05 « Le courant d’El Aridha a accompli largement sa mission et il vient d’être remplacé par un nouveau courant politique, l’Alliance de Tunisie la belle, avant de mettre en place, très prochainement, un gouvernement de l’ombre », a annoncé le chef de file de la Pétition populaire, Hachemi El Hamdi lors de l’interview donnée, en date du samedi 26 novembre et diffusée, dimanche 27 novembre 2011 sur la chaîne satellitaire « Al Moustakella ».
Lors d’une interview transmise sur sa chaîne, une interview assimilable à un monologue où les questions avaient tout l’air d’avoir été concoctées sur mesure, Hachemi El Hamdi a « fustigé l’attitude d’ignorance, de mépris et de dédain » adoptée, selon ses dires, par Ennahdha et le CPR et, à un degré moindre, par Ettakatol.
« Pourtant, tous les leaders de ces trois formations politiques sont passés sur ma chaîne au cours de la période de répression exercée par le régime de Ben Ali », ajoute t-il avant de souligner « l’absence de morale politique en cette étape d’après les élections du 23 octobre » rappelant les propos de Mohamed Abbou qui « n’a pas hésité à exprimer sa satisfaction et son incitation pour la scission au sein d’El Aridha », selon ses propres termes.
« Un homme politique qui se respecte peut-il tenir de pareils propos concernant d’autres adversaires politiques », s’est-il exclamé, avant de reprocher à Mustapha Ben Jaâfar, patron d’Ettakatol, d’avoir déclaré « refuser de traiter avec Hachemi El Hamdi parce qu’il a collaboré avec Ben Ali. Et dire que M. Ben Jaâfar est passé, lui aussi, sur ma chaîne qu’il accuse, maintenant à tort de collaboration avec l’ATCE ». « Et bien parlons-en de ce dossier, précise t-il. Je n’ai fait que diffuser des spots publicitaires pour le tourisme tunisien en consentant des remises fort substantielles. Et je continue à faire passer des spots pour la Tunisie aux frais de la chaînes pour une valeur de deux millions de dollars ».
Revenant au nouveau courant politique qu’il vient de créer, il indique qu’il s’agit d’un prolongement et d’un remplacement d’El Aridha tout en précisant qu’il est ouvert à toutes les bonnes volontés quelque soient leurs tendances : nationaliste, islamiste, de gauche ou destourienne. « La mission d’El Aridha étant achevée avec le succès remporté lors du scrutin du 23 octobre, le nouveau courant de l’Alliance de Tunisie la belle aura pour tâche de préparer, d’ores et déjà, les prochaines élections dans un an.
« Cette formation politique sera aidée par la création prochaine d’un gouvernement de l’ombre qui sera composé de hautes compétences nationales et qui sera prêt à prendre le flambeau pour gouverner à tout moment », selon M. El Hamdi.
Abordant, enfin, la question du report de son retour en Tunisie, pourtant annoncé en grandes pompes pour le 12 novembre dernier, Hachemi El Hamdi indique « qu’après consultations avec ses partisans et après avoir discuté au téléphone avec le gouvernement tunisien conduit par Béji Caïd Essebsi, on l’a conseillé de ne pas rentrer dans l’état actuel des choses pour ne pas contribuer à l’émergence d’éventuels troubles incontrôlables puisque, selon ses dires encore, des « dizaines de milliers de sympathisants, voir cent mille personnes, étaient attendus pour l’accueillir.
« C’est donc, pour l’intérêt national, que j’ai décidé de ne pas rentrer en Tunisie, et non point par peur, assure t-il, avant de mentionner que les avocats, chargés de vérifier l’état de sa situation judiciaire, l’ont assuré qu’aucune plainte ni affaire n’est en cours contre lui ». Noureddine HLAOUI (Source: Business News le 27 novembre 2011) Lien:http://www.businessnews.com.tn/Tunisie-%E2%80%93-Hachemi-El-Hamdi-annonce-la-cr%C3%A9ation-d%E2%80%99un-gouvernement-de-l%E2%80%99ombre,520,27874,3  

Marzouki, le Président sans cravate


par Hedy Belhassine – publié le samedi 26 novembre 2011
Ils ont d’abord été dirigés par un grand cerveau malade, puis par une petite cervelle névropathe ; c’est sans doute pourquoi, dans leur grande sagesse, après des décennies de migraines, les Tunisiens ont choisi de désigner à la tête du pays un neurologue.L’élection du Docteur indigné Marzouki est une revanche sur ses confrères qui en 1987 avaient déclaré Bourguiba sénile et le satrape digne de lui succéder. Le personnage est à l’image de ses lunettes : immenses et carrées. Posture élancée, look pressé, col ouvert sans cravate. Le Président Moncef fils de Mohamed El Bédoui Marzouki est un authentiquement bédouin têtu et sans concession ; noblesse qu’il n’a jamais cherché à travestir. En arabe comme en français il parle tranchant avec force et conviction. Auditeur des souffrances et des humiliations, lui-même victime de la terreur, il sera audible et probablement suivi largement par le peuple tunisien. Les pouvoirs de sa fonction ont été sérieusement amputés, mais il portera haut la voix de la Tunisie, pays connu désormais du monde entier comme le symbole de la colère.
Son arrivée au palais de Carthage ne sera pas sans écho ni conséquence car c’est la première fois –après Mandela – qu’un militant actif des droits de l’homme est élu à la tête d’une nation. En terre arabe, c’est du jamais vu, c’est révolutionnaire ! Auparavant, nul cauchemar semblable n’avait hanté les dix mille et une nuits des autocrates de la Ligue arabe ! Comment sera-t-il reçu dans cette assemblée ? Qui osera lui donner l’accolade ? Qui osera ne pas la lui donner ?
Le nouveau Président est inclassable, il n’est pas du sérail, pas fils de, il est l’obligé de personne. A leurs yeux il cumule les tares : de gauche, droits-de-l’hommiste, savant, écrivain, orateur, monogame, et surtout, musulman-arabe-tunisien dans l’ordre et le désordre.
Si les inégalités et les bakchichs reculent en Tunisie, si la peine de mort est abolie, si la femme reste l’égale de l’homme, si l’exécutif, le législatif et le judiciaire deviennent indépendants, si la démocratie de l’alternance s’impose, alors le monde arabo islamique connaîtra une formidable renaissance. Marzouki et ses anciens compagnons de prison ont un an pour réussir la désincarcération des Tunisiens et leur insertion dans un modèle de gouvernance au parfum de pain et de jasmin.
Les premiers gestes du Président seront épiés car lourds de symboles. Déjà, alors qu’il n’est pas encore intronisé, il vient de faire preuve d’audace (peut-être suicidaire) en refusant de recevoir une délégation du lobbying juif américain. Ceci augure de l’indépendance et de la liberté que chaque Tunisien attend. On dit que le pouvoir transforme l’homme, mais il est peu probable qu’à 67 ans le militant entame une carrière de parvenu. Chacun spécule à sa manière sur l’avenir des relations carthago-élyséennes. Elles nous réserveront des surprises ! C’est une certitude. A une seule lettre près, l’anagramme de Marzouki le rapproche de son homologue français. Mais il s’agit d’un « S » : majuscule, tortueux, serpentin sans trait d’union. L’accroche sera difficile, la poignée de main molle. Le Président français ira-t-il à Carthage après avoir fait étape à Canossa ?
Une rumeur circule au Bistro de la Muette.
La cellule loisir du Château planche sur les vacances présidentielles hivernales. L’affaire n’est pas simple. Le yacht de l’ami désintéressé est au carénage, le Maroc est squatté par le retraité du FMI, l’Algérie est cinquantenaire, la Libye inconfortable, Assouan est assiégé, Petra emmuré, le Golfe est dangereusement persique, il n’y a bien Israël mais… Plus éloignées du champ de bataille annoncé, il y a l’Italie pluvieuse, Malte l’ennuyeuse, la Grèce dégage…Reste la perfide Turquie qui propose un laissez-passer incognito pour quinze jours tout compris à Finike. C’est une gentille station balnéaire près d’Antalya. Mais un attaché que la généreuse hospitalité ottomane intriguait a découvert que c’est là que se déroula la fameuse bataille de Sawari ! Finalement, après dix huit réunions fébriles trois options ont été retenues : Disney, Brégançon et La Lanterne. Le Président, s’est emporté : il veut passer Noël à Tabarka !
(Source: Oumma.com le 26 novembre 2011) Lien: http://oumma.com/Marzouki-le-President-sans-cravate  

Mouvements de protestations des forces de sécurité intérieure prévus lundi


L’Association Tunisienne pour une Police Citoyenne (ATPC) et le syndicat des forces de sécurité nationale, ont lancé, dimanche, un appel à toutes les forces de sécurité, pour participer au sit-in qui sera organisé, lundi 28 novembre 2011. Dans un communiqué, dont une copie est parvenue à l’agence TAP, l’ATPC a exprimé « son engagement à défendre l’intégrité de l’institution sécuritaire et de tous ses hommes», tout en dénonçant la légèreté avec laquelle sont traités les procès intentés par cette institution. Elle a, aussi, revendiqué des procès équitables et transparents pour les agents arrêtés. L’association a, par ailleurs, réitéré sa demande relative à l’ouverture du dossier des snipers et des martyrs parmi les forces de sécurité, mettant, notamment, l’accent sur «son engagement à respecter la primauté de la loi et la légalité ». La même source a affirmé que « l’appareil sécuritaire ne doit être loyal qu’à la nation et n’être au service que de l’intérêt général, loin de toute manipulation à des fins personnelles ou politiques, afin de garantir sa neutralité absolue». Le syndicat des forces de sécurité nationale, a aussi, appelé dans un communiqué, tous les agents et cadres des forces de sécurité intérieure « à ne pas assurer la sécurité des audiences dans les tribunaux, dans toutes les régions du pays ». Il s’agit, selon le syndicat, d’une action de protestation « contre toutes les formes de marginalisation et le traitement négatif réservé aux dossiers de l’institution sécuritaire, par toutes les parties influentes dans le pays et à leur tête, le président et les membres de l’Assemblée constituante et le pouvoir législatif ». Le syndicat a appelé, en même temps, tous les agents et cadres sécuritaires, à garantir « une marche normale de leur travail ». Source : « Business News » Le 27-11-2011 Lien :http://www.businessnews.com.tn/Tunisie-%E2%80%93-Mouvements-de-protestations-des-forces-de-s%C3%A9curit%C3%A9-int%C3%A9rieure-pr%C3%A9vus-lundi-(Mise-%C3%A0-jour),520,27867,3

Abdallah Kallel : Droit de réponse de sa famille aux déclarations de Mr Salah Kardoun


La famille de Abdallah Kallel a pris acte d’une déclaration de M. Salah Kardoun, un des plaignants de Barraket Essahel faite dans un enregistrement vidéo qui circule sur le web : En réponse à la question de l’activiste Lilia Weslaty (connue sous le pseudo Liliopatra), sur la présence de Abdallah Kallel lors de ses interrogatoires, M. Salah Kardoun, évasif, a laissé entendre que oui en changeant de sujet sur le champ. La famille Kallel rappelle que M. Salah Kardoun a affirmé l’inverse pendant l’audience publique, devant le juge, le 23 novembre : Abdallah Kallel n’est pas présent lors de ces interrogatoires. De même, dans les PVs de l’instruction de M. Salah Kardoun, il n’est pas non plus question de la présence ou quelconque implication de M. Kallel.
La famille Kallel constate par ailleurs que la blogueuse qui a interviewé des officiers impliqués dans Barrakit Essahil s’est contentée d’interviewer M. Kardoun et de diffuser ces graves accusations, dans une vidéo intitulée : « message aux enfant de M.Kallel », sans prendre la peine de les comparer avec les déclarations de l’audience ni de donner la parole, au titre de droit de réponse, aux enfants de M.Kallel. Enfin, la famille Kallel respecte la souffrance de M. Kardoun ainsi que tous les autres plaignants et déplore les injustices dont ils ont été victimes, comme ils le signalent eux même, pendant 20 ans et jusqu’à fin 2010. Cependant, la famille Kallel tient à préciser que ces persécutions n’ont pas cessé sous les différents ministres qui se sont succédés depuis 20 ans. Et que l’affaire de Barrakit Essahil met en cause plusieurs autres intervenants et hauts responsables (Premier ministre, Ministre de la Justice, Ministre de la défense … etc) ainsi que plusieurs cadres militaires, présents selon les procédures et les témoignages, à toutes les étapes des interrogatoires des plaignants.
Pourtant, seul Abdallah Kallel est jugé en sa qualité de Ministre de l’Intérieur en 1991.
La famille Kallel dénonce cette connivence entre plusieurs médias et des milieux de l’ombre qui s’acharnent à faire de Abdallah Kallel le bouc émissaire de l’affaire Barrakit Essahil. Ceci, alors même que Abdallah Kallel, lors de l’audience, a rappelé que ce dossier était directement géré par la présidence de la république , en lien direct avec les cadres de la sécurité sans passer par le ministre ; et que son pouvoir en tant que Ministre de l’Intérieur était tronqué à la demande explicite de Ben Ali de ne pas se mêler des sujets sécuritaires. Un constat repris par d’autres Ministres de l’Intérieur sous Ben Ali qui n’ont pas été interrogés.
Un résumé des déclarations de Abdallah Kallel à l’audience seront bientôt disponibles sur www.abdallah-kallel.com, pour éviter qu’elles ne soient déformées et instrumentalisées par certains.
Source : « Le Post » Le 27-11-2011

Barraket Essahel : Interview de Maitre Karim Jouaihia, avocat de Abdallah Kallel


– Il y a une campagne diffamatoire dans les médias contre abdallah kallel. La prise en main de Ben Ali sur les services de sécurité, dans le contexte des années 1990 (tentative de coup d’état et confrontation avec les islamistes) a généré des abus, ce qui a fait que l’image de Abdallah Kallel y a été associée.
– Lors de l’audience du 23 novembre, Abdallah Kallel a révélé que Ben Ali avait deux services de renseignements parallèles qui lui reportent directement, tout comme le font des directeurs de sécurité au ministère de l’intérieur. – Il y a la responsabilité politique, que tous les ministres doivent assumer. – Et il y a la responsabilité juridique ou pénale, celle de commettre un crime, qui doit être prouvée et ne peut être présumée, tout comme le fait de donner des ordres. Il faut le prouver. – Concernant Barraket Essahel, Abdallah Kallel est présent dans ce dossier, car il est supposé qu’il aurait donné des ordres, ce qui est absent de son dossier. – Condamner quelqu’un pour une responsabilité présumée est très dangereux et conduit à des injustices. On demande à la justice d’appliquer la loi. Extraits traduits et résumés en Français. 5:00 Radhia Nasraoui : … Les mauvais traitements et torture continuent notamment selon des témoignages datant d’il y a quelques jours même. Les autorités n’ont fait aucune mesure concrete pour arrêter tout cela, malgré un RV avec le ministre de l’intérieur actuel, et le ministre de la justice (cas flagrant de Samir Elmetoui)… 23:36 Karim Jouaihia, avocat de Abdallah Kallel : Il y a une campagne diffamatoire dans les médias contre abdallah kallel, et mon espoir est que les médias se retrouvent et retrouvent leur voie. Abdallah Kallel est homme d’état spécialisé dans les affaires économiques. Il est nommé en 1991 ministre de l’intérieur, sans passé sécuritaire, dans un contexte de confrontation avec les islamistes. La prise en main de Ben Ali sur les services de sécurité, dans ce contexte a généré des abus, ce qui a fait que l’image de Abdallah Kallel y a été associée. Aujourd’hui, nous essayons de rétablir la vérité sur sa personne et image. Il est important de dissocier la responsabilité politique et celle juridique. Abdallah Kallel, comme beaucoup d’autres ministres, a fait partie de ce système, donc il a une responsabilité politique qu’il reconnait, mais il ne faut pas la confondre avec la responsabilité juridique, celle de commettre des crimes qu’il faut prouver. Mon client est soumis à deux mandats de dépôt. Un premier lié à des questions liées aux finances du parti RCD qui sera traité en son temps. Un second est celui de Barraket Essahel. 28:14 Journaliste Comment Abdallah Kallel justifie ces abus, a-t-il donné des ordres ? Maitre Karim Jouaihia, avocat de Abdallah Kallel : Abdallah Kallel n’a pas donnée des ordres, c’est Ben Ali qui commandait les services de sécurité. Abdallah Kallel ne justifie ces abus d’aucune manière. Le poste de ministre de l’intérieur est un poste politique. Pour preuve, les ministres changent, pas les pratiques. Lors de l’audience du 23 novembre, Abdallah Kallel a révélé que Ben Ali avait deux services de renseignements parallèles qui lui reportent directement, tout comme le font des directeurs de sécurité au ministère de l’intérieur. Dans les années 1990, marquée par une seconde tentative de coup d’état islamiste, la sécurité est pilotée par Ben Ali directement. Le ministre avait 24 maires, 300 municipalités à coordonner … Concernant Barraket Essahel, il faut la remettre dans son contexte : en 1991, le régime est encore fragile et il y avait une tentative de coup d’état : Des militaires ont été arrêtés par le ministère de la défense et livrés au ministère de l’intérieur. Or dans ce grand dossier, on ne trouve que 4 accusés … 33:20 Radhia Nasraoui Ce qui m’étonne c’est que tout le monde rejette la responsabilité aujourd’hui. Tout ce qui s’est passé est la responsabilité de Ben Ali seul ? Il n’avait pas de relais pour passer ses ordres ? Le ministre de l’intérieur ne peut pas dire qu’il n’est pas responsable de ce qui se passe dans son ministère. Comme il n’a rien fait pour empêcher cela. Karim Jouaihia, avocat de Abdallah Kallel : Il y a la responsabilité politique, que tous les ministres assument. Mais la responsabilité juridique est toute autre et il faut la prouver. Il y a 40 000 à 50 000 membres au ministère de l’intérieur, si le ministre en est responsable par défaut, il lui faudrait 2000 ans de prison. La responsabilité pénale doit être prouvée et ne peut être présumée, ni le fait de donner des ordres. Il faut le prouver. Concernant Barraket Essahel, AK est présent dans ce dossier car il est supposé qu’il aurait donné des ordres, ce qui est absent de son dossier. A noter qu’il y a peu d’accusés dans une affaire qui est de cette taille et importance. Maitre Radhia Nasraoui : S’il y a crime, il faut trouver qui l’a fait, qui a donné l’ordre, les médecins qui y ont pris part, et même le juge qui n’a pas fait son travail. Une instruction sérieuse et neutre, pour faire lumière sur la vérité, n’a pas été faite. Maitre Karim Jouaihia : Dans une affaire pénale, il faut prouver la responsabilité pénale. Le ministère est responsable, mais pas seulement une personne en particulier. Cette blessure de la torture, il faut certainement l’expliquer et en comprendre tout le circuit. A mon sens, la solution est politique. Car faire des investigations sur ce qui s’est passé il y a 20 ans est difficile, et il y a une forte probabilité que il y ai des condamnations à tort et que cela génère des injustices. Il faut une solution politique : il faut reconnaître cela, par les politiques et donner une reconnaissance et compensations aux victimes de ces abus. Condamner quelqu’un pour une responsabilité présumée est très dangereux et conduit à des injustices. Et la justice actuelle est en plein dans le sujet. Journaliste : Pensez-vous que la justice soit sous pression et pourrait faire un jugement sous cette pression ? Maitre Karim Jouaihia : On demande à la justice aujourd’hui d’appliquer la loi. Il ne faut pas qu’il y ai une pression de la rue ou des médias. La rue a du mal à comprendre cela, car dans certains cas récents, elle a déjà émis son jugement avant la justice. Source : « Abdalla –Kallel.com » Le 25-11-2011 Lien :http://www.abdallah-kallel.com/actualite/pages/P120_Interview_Maitre_Karim_Jouaihia_avocat_Abdallah_Kallel_Barraket_Essahel.php

Tunisie : Hassine Dimassi préconise « une réelle mise à plat des finances

publiques, aussi bien au niveau des recettes qu’à celui des dépenses »


Par Wiem Thebti
Dans une interview accordée à Africanmanager, Hassine Dimassi, professeur universitaire d’économie et conseiller de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), dit ce qu’il pense de la composition de l’Assemblée constituante et du gouvernement et de leurs engagements, brossant , dans la foulée, le tableau de la situation au lendemain de ces échéances politiques. Interview : Après la publication des résultats définitifs des élections de l’assemblée constituante, plusieurs interrogations se posent quant à l’avenir d’un pays qui doit désormais construire et consolider sa démocratie naissante. Comment verrez-vous la composition du futur gouvernement ? Quel est le chantier devra-t-il travailler en priorité ?
La composition du futur gouvernement risque d’obéir beaucoup plus aux résultats électoraux et qu’aux graves problèmes socio-économiques auxquels s’expose le pays. D’ailleurs, le piétinement des négociations pour former ce gouvernement n’inspire ni confiance ni quiétude.
Pour ce gouvernement, la priorité des priorités est de rétablir l’ordre dans le pays, car sans cela, rien ne pourra tenir. Ensuite, ce gouvernement est tenu d’ouvrir de vrais débats nationaux sur des chantiers terriblement complexes et brûlants, tels que ceux du chômage, de l’éducation, des finances publiques, de la caisse de compensation, de la sécurité sociale, etc. Cependant, je crains que ce gouvernement n’ait pas l’audace d’entamer ces débats ; car, pour des soucis électoraux, il a peur de mettre en cause d’énormes d’intérêts.
Quelle est la position de l’UGTT aujourd’hui concernant l’Assemblée constituante ?
Lors des élections de la Constituante, l’UGTT a pris une position neutre. Et je pense qu’après ces élections, cette position de l’UGTT n’a pas changé. Certains accusent l’UGTT de fomenter les diverses perturbations sociales en cours. En réalité, ces perturbations échappent en majorité à l’UGTT. De toutes les façons, actuellement, cette organisation est surtout préoccupée par son prochain congrès qui se tiendra, fin décembre 2011.
La souveraineté nationale est au rang des questions qui sont le plus souvent soulevée , et d’aucuns soutiennent que le pays a , pendant plusieurs années, soumis son économie sous la tutelle de l’Union européenne. Serait-il concevable que se réunisse une Assemblée constituante qui a comme fondement de rétablir la souveraineté de la nation sans nuire aux les liens établis avec notre partenaire stratégique « l’Europe » ? D’après vous, cette question sera-t-elle prise en considération par l’UGTT dans son prochaine orientation par rapport à l’Assemblée constituante ?
C’est une question éminemment grave que vous posez là, car qu’est-ce que cela signifie : « rompre les liens de dépendance établis avec l’accord d’association signé avec l’Union européenne » ? Je suis d’avis qu’il faudra renégocier cet accord, afin d’y inclure des éléments concernant la mobilité de la main d’œuvre (émigration légale et organisée). Cependant, je suis tout à fait opposé à la rupture avec cet accord. N’oublions surtout pas qu’actuellement, nos échanges extérieurs se font essentiellement avec l’Union Européenne : 69% du mouvement des marchandises ; 74% du mouvement des services (y compris tourisme) ; 70% du mouvement des revenus (capital et travail) ; 38% du mouvement des capitaux. Ces données prouvent que, même à long terme, aucune autre région du monde ne pourrait se substituer à l’Union Européenne dans nos échanges extérieurs.
Comment évaluez-vous la situation actuelle de la Tunisie? Plus particulièrement, quelle est votre position par rapport à la dette extérieur de la Tunisie sachant que tout recours à un nouvel endettement risque de compromettre la réalisation des objectifs pour lesquels la révolution tunisienne a été faite et de soumette, encore une fois, la Tunisie au diktat de l’ultralibéralisme du marché financier international ? L’encours de la dette extérieure du pays pourrait passer de 15 550 millions de dinars en 2010 à 17 593 millions de dinars en 2011, soit respectivement 24.5% et 26.3% du PIB. Bien qu’il se soit accentué en 2011, l’endettement extérieur de la Tunisie demeure encore non catastrophique, du moins en apparence. Car, le vrai endettement extérieur du pays est camouflé par le recours croissant aux dangereux et pernicieux mécanismes de « concessions », et ce depuis au moins deux décennies (les cas typiques étant par exemple la centrale électrique Radès II et l’aéroport d’Enfidha). Cela veut dire que notre pays a besoin d’une réelle mise à plat de ses finances publiques, et ce aussi bien au niveau des recettes qu’au niveau des dépenses.
Les dirigeants du parti islamiste insistent sur leur option pour «l’économie libérale, l’économie du marché, une économie qui donnerait à l’Etat un rôle pour orienter l’économie, tout en permettant d’adopter des lois afin de faciliter l’acte d’investissement». D’ailleurs, .Rached Ghannouchi, président du parti Ennahdha, a déclaré que son mouvement va s’employer à instituer, dans les meilleurs délais, la convertibilité du Dinar. Qu’en pensez-vous, surtout que projet, érigé en objectif stratégique par le président déchu, ne manque pas d’enjeux pour la Tunisie et risque, pour peu que certaines conditions-garanties ne soient pas réunies, de déstabiliser le pays ?
L’option pour l’économie libérale n’a rien d’original par rapport au passé. En effet, depuis le milieu des années 80, un peu partout dans le monde, y compris la Tunisie, l’on a opté pour une stratégie ultra libérale. Cette stratégie s’est inspirée de ce qu’on a appelé à l’époque « programme d’ajustement structurel » (PAS), concocté par une poignée de capitalistes dominants à l’échelle mondiale, des plus rétrogrades. On connaît aujourd’hui la suite. Le monde est au bout du gouffre, à cause d’une crise économique ayant pour principale cause l’ultra libéralisme, c’est-à-dire l’anarchie du marché. Selon vous, quelles sont les solutions urgentes capables de réduire, de manière significative, le chômage des diplômés du supérieur dont le nombre ne cesse de croître depuis quelques années pour atteindre, d’ici la fin 2011 pas moins de 1 million de chômeurs, d’après la présidente de l’UTICA, à cause de la régression de la croissance économique et la baisse des investissements étrangers, outre la crise du secteur touristique ?
Dans notre pays, le chômage des sortants du supérieur, évalué actuellement à environ 250 000 (et non 1 million !), résulte beaucoup plus d’erreurs catastrophiques commises au niveau du système éducatif que du ralentissement de l’économie. L’effrayant laxisme ayant imprégné notre système éducatif durant des décennies a généré d’énormes masses de diplômés du supérieur de mauvaise qualité, en disproportion navrante avec les besoins du marché de l’emploi.
Je n’ai pas à donner des solutions urgentes capables de réduire, de manière significative, les chômeurs des diplômés du supérieur. Ma tâche en tant que chercheur est de faire le diagnostic. Et c’est à ceux qui gouvernent de trouver des solutions. Source : « African Manager » Le 27-11-2011 Lien : http://www.africanmanager.com/articles/136737.html

Tunisie/Education et enseignement, la réforme indispensable


Par Chiraz Kefi En Tunisie, l’éducation et l’enseignement n’ont fait que régresser de qualité, durant ces quinze dernières années. Jusqu’à perdre de leur substance. Ces mêmes valeurs qui, jadis faisaient la fierté du peuple tunisien, sont devenus un fardeau tant pour les enseignants eux-mêmes, que pour les étudiants et écoliers qui les subissaient plus qu’ils n’en profitaient. Pourtant la Tunisie, a su mettre en place, au lendemain de son indépendance, un système social qui lui aurait permis de dépasser ses semblables sur l’échiquier du développement, mais aussi de rattraper les pays les plus avancés sur le plan social, s’il n’y avait pas eu des interférences idéologiques et démagogiques qui ont altéré le contenu et la manière d’enseigner. Malgré l’obligation, la généralisation, la gratuité de l’enseignement et les efforts de l’Etat à éradiquer l’illettrisme, la qualité ne s’en est pas suivie. Au contraire, la maitrise des langues s’est affaiblie, la francophonie menace de disparaitre, la formation des enseignants et leur recyclage déphasé par rapport aux avancées scientifiques et l’école n’est plus synonyme de construction pérenne mais d’apprentissage aléatoire, où les étudiants et élèves sont réduits à reproduire des exercices ressassés en classe. Pire encore, « les disciplines et filières sont en majorité sans lien avec les besoins de l’économie et les exigences du marché de travail », comme en fait le constat, Radhi Meddeb, auteur de l’ouvrage « Ensemble construisons la Tunisie de demain, modernité, solidarité et performance ». Sans compter la culture des cours particulier répandue à tous les niveaux de l’enseignement. « L’étudiant est moins autonome. Il n’est intéressé que par la performance ponctuelle et la bonne note. Les étudiants ne sont pas capables de produire, de créer et de prendre de l’initiative… », Évoquera le texte de Radhi Meddeb. Dans son programme socio-économique, qu’il présente comme une solution viable pour réformer quasiment tous les secteurs, l’auteur déplore le manque d’efficience et d’efficacité de l’éducation et de l’enseignement et la démotivation générale des étudiants et enseignants que cela a engendré.
Malgré qu’en matière d’enseignement la Tunisie présente des volumes d’horaires comparables à ce qui se pratique en occident, le système éducatif est à la traîne. D’après le Trends in International Mathematics and Science study, la Tunisie a été classée, en 2009, 29ème sur 38 en mathématiques, et 34ème sur 38 en sciences. Par ailleurs, le Programme international pour le suivi des acquis des élèves(PISA) organisé par l’OCDE, classe en 2009, la Tunisie 60ème sur 65 pays. Un classement qui traduit la crise par laquelle passe le système éducatif, et qui par ricochet, touche le monde du travail. L’auteur accuse entre-autres maux, l’arabisation « menée sans discernement, ni adaptation des programmes, ni formation préalable des formateurs », causant ainsi une rupture avec la modernité et ses avancées scientifiques. Dans son ouvrage, Radhi Meddeb préconise que l’éducation soit repensée, réformée, voire entièrement chamboulée à certains égards. Notamment encourager les écoles à une plus grande interaction avec leur environnement pour faire acquérir aux enfants, dès leur plus jeune âge les attributs de la citoyenneté, la fierté d’appartenir à une même nation mais en même temps les principes d’ouverture, de tolérance, de dialogue et de respect des différences et de la diversité. Apprendre aux enfants à raisonner, à analyser et à synthétiser. La nécessité également d’assurer un bon niveau au plus grand nombre et pas seulement à une élite pour aborder les problématiques complexes auxquels seront confrontés les enfants à l’âge adulte. Concrètement, l’auteur propose un nombre de mesures à prendre sans attendre. Parmi elles, redonner de l’importance aux examens nationaux comme le bac et la sixième et supprimer la pondération de 25% au Baccalauréat. Il rappelle que suite à la révolution, il est devenu nécessaire de rénover les contenus des manuels d’histoire « mais cette rénovation ne doit pas se faire à la hâte ».
Supprimer l’enseignement de base et revenir à l’ancien système éducatif, ramener le parcours secondaire à 6 ans. Mettre en place une coordination forte entre les services de l’Education nationale et ceux de l’Enseignement supérieur, car il n’est pas possible d’avoir de bons étudiants (voire de futurs chercheurs) si l’on part de mauvais élèves. Mettre en place des structures d’accueil et des méthodes pédagogiques adaptées aux élèves handicapés afin de favoriser leur intégration. Renforcer l’apprentissage de la langue anglaise, et mettre en place des cours de soutien gratuits pour les élèves qui en ont besoin et y affecter des enseignants de qualité. Pour le cas de l’enseignement supérieur, il préconise de créer une commission multidisciplinaire pour chaque filière dont le rôle consiste à adapter les contenus à la discipline dominante et veiller à leur cohérence. Interdire la pratique des cours particulier dans l’enseignement supérieur et faire évoluer la relation d’encadrement professeur-étudiant vers une relation de coaching afin de développer l’autonomie et l’esprit d’initiative.
Il a suggère aussi de garantir des logements à prix convenable aux étudiants moins aisés, puisque les élèves venant des régions défavorisées ne peuvent supporter le niveau de vie élevé des grandes villes. Il préconise ainsi de construire sans attendre 100 000 lits pour étudiants en partenariat public/privé. Dans l’optique de réhabiliter l’enseignement et de lui rendre ses lettres de noblesses, Radhi Meddeb, s’intéresse dans son exposé à la recherche scientifique. Un volet marginalisé, qui n’a pas pu prendre son envol. Pour y remédier le programme parle d’élever le nombre des membres des jurys de recrutement, en y ajoutant des membres étrangers, afin de veiller sur l’égalité des chances. Exiger des candidats aux concours de recrutement, un nombre minimum de publications avec facteurs d’impact. Par ailleurs, il faut créer un centre National de recherche scientifique, ce qui pourrait à terme, faire la différence entre les enseignants et les chercheurs. Ainsi que de créer le statut d’ingénieur-chercheur.
Mais aussi, accorder une indemnité de recherche aux étudiants de master et aux doctorants. Une indemnité servie sous réserve de disponibilité totale. Elle cessera de l’être en cas d’embauche ou de dépassement d’un délai de quatre ans pour la présentation de la thèse. Les laboratoires seront quant à eux, dotés des équipements et consommables de bureautique nécessaire à leur fonctionnement. L’auteur insiste dans sa vision de la réforme de l’éducation et de la formation, sur le cadre consultatif que doit prendre cette initiative. « Nous pensons que pour aborder ces sujets, le consensus est nécessaire. Une consultation large avec un focus particulier sur l’enseignement de base (toutes les études tendent à prouver que c’est là que tout se joue), mais aussi le secondaire, devrait être la base de prise de décision de toute réforme en profondeur touchant à l’éducation », explique Radhi Meddeb dans son livre.
Source : « GlobalNet » Le 27-11-2011

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