28 mai 2010

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TUNISNEWS
10 ème année,N° 3657 du 28.05.2010
 archives : www.tunisnews.net 


Liberté  et Equité: Arrestation de messieurs Béchir Ben Chaabane et Abderrezak Gharsalli CPJ condemns police harassment of Tunisian journalist AFP: Tunisie – Onze personnes condamnées à la prison pour terrorisme lefigaro.fr: Une banque compatible avec la charia en Tunisie Al Mawkif: : Pour Selim Ben Hassen, la jeunesse tunisienne commence à vouloir défendre son droit à participer à la vie publique Reuters: Mondial – Les Bleus en Tunisie sous un ciel gris Reuters: Victoire pour les combattants « indigènes » de la France

Le Temps Suisse: Le Porte-parole du HCR «Lampedusa n’est plus une terre d’espoir pour les immigrés»


Liberté  pour le Docteur Sadok Chourou, le prisonnier des deux décennies Liberté  pour tous les prisonniers politiques Liberté  et Equité Organisation de droits humains indépendante 33 rue Mokhtar Atya, 1001, Tunis Tel/fax : 71 340 860 Tunis, le 27 mai 2010

Nouvelles des libertés en Tunisie

 


 

Arrestation de messieurs Béchir Ben Chaabane et Abderrezak Gharsalli Des agents de la police politique ont arrêté jeudi 20 mai 2010 à  Bizerte monsieur Béchir Ben Chaabane, puis vendredi 21 mai monsieur Abderrezak Gharsalli pour les conduire vers une destination inconnue. Leurs familles ignorent toujours le lieu et la raison de leur détention. Le prisonnier d’opinion Issam Bouzidi victime de mauvais traitements à la prison de Mornaguia Issam Bouzidi, prisonnier d’opinion actuellement incarcéré à la Mornaguia est en butte aux mauvais traitements de l’administration de la prison précitée. Elle en fait la cible de brimades récurrentes, dans une cellule bondée de droits communs, dont beaucoup de fumeurs pour un local ne répondant pas aux conditions requises pour une incération. Il est privé de douche pour la troisième semaine d’affilé[…] Pour le bureau exécutif de l’Organisation Le Président Maître Mohammed Nouri   (traduction d’extraits ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en arabe, LT)

 

Committee to Protect Journalists 330 7th Avenue, 11th Fl., New York, NY 10001 USA Phone: (212) 465‑1004 Fax: (212) 465‑9568 Web: www.cpj.org E-Mail:info@cpj.org   Contact: Mohamed Abdel Dayem, program coordinator Phone: (212) 465-1004, x103; E-mail:m.abdel.dayem@cpj.org   Arabic version will be available in 24 hours on http://cpj.org/ar/  http://cpj.org/ar/    النسخة العربية من هذا البيان متاحة بعد 24 ساعة على

CPJ condemns police harassment of Tunisian journalist


New York, May 28, 2010—The Committee to Protect Journalists is outraged that Tunisian police verbally abused and threatened journalist Taoufik Ben Brik, a well-known contributor to French newspapers and one of the country’s top critics of President Zine El Abidine Ben Ali. CPJ calls on the Tunisian authorities to end the campaign of intimidation and harassment against the journalist. Ben Brik wrote on French news Web site Rue89 that a group of policemen stopped him outside of his home on Wednesday morning as he was leaving for a doctor’s appointment. He was subjected to verbal abuse and threats. “Where do you think you are going?” one of the police officers asked. “You have nowhere to hide; the day will come when we will kill you.” The journalist returned home, missing his appointment. “We condemn the threats made against Taoufik Ben Brik,” said Joel Simon, CPJ’s executive director. “His persecution has been relentless and is part of a larger pattern of harassment of independent journalists in Tunisia that must end.” Ben Brik was released from prison in April after serving a six-month sentence on trumped-up charges of assault, property damage, defamation, and violating public morality.  


Tunisie – Onze personnes condamnées à la prison pour terrorisme


AFP, le 27 mai 2010 à 17h32 TUNIS, 27 mai (Reuters) – Le tribunal de première instance de Tunis a condamné à des peines de quatre à 12 ans de prison onze hommes pour financement d’une cellule terroriste et recrutement de nouveaux membres, a annoncé jeudi l’avocat de la défense, Me Samir ben Amor. Deux accusés – dont Bilel Beldi, qui s’est réfugié en France où, selon l’avocat, il a demandé l’asile politique – ont écopé de 12 ans de réclusion criminelle. Un autre a été condamné à cinq ans et le reste à quatre ans. Le groupe avait été arrêté en 2009.     Selon Me Ben Amor, le parquet n’a pas précisé à quelle organisation les accusés étaient censés appartenir.     Le gouvernement tunisien, attaché à la laïcité, est considéré comme un allié loyal des Occidentaux dans la lutte contre l’intégrisme musulman. D’après des avocats, environ 2.000 personnes ont été arrêtées dans ce pays depuis 2003 pour terrorisme.

Une banque compatible avec la charia en Tunisie


La banque Zitouna est la première du pays à répondre aux exigences de la finance islamique, qui impose ses contraintes : elle interdit l’intérêt et la spéculation, et implique une responsabilité sociale. Agréée en 2009, la banque Zitouna, dernière-née du système bancaire tunisien, a ouvert ses premiers guichets ce vendredi. Ce nouvel établissement dirigé par Abou Hafs Amor Najaii possède une particularité : il est spécialisé dans la finance islamique. C’est une première en Tunisie où aucune des 21 banques de détail n’a encore choisi cette approche. «Dans un contexte de crise, la finance islamique a été identifiée comme une alternative crédible et sûre, explique Hichem Ben ­Fadhl, secrétaire général de la banque. Des personnes recherchent des produits financiers conformes à leurs principes. Or il n’existe pas encore d’offres de ce type en Tunisie.» La finance islamique impose en effet ses contraintes. Elle interdit l’intérêt, la spéculation et implique une responsabilité sociale de l’investissement, l’incertitude est proscrite, les contrats sont stables dans le temps. Les profits d’une opération donnée sont partagés entre la banque et son client. Par ailleurs, les placements dans les jeux de hasard, le commerce des armes, le tabac, l’alcool sont prohibés. Actuellement, une seule des 10 banques «offshore» installées dans le pays est ouverte à la finance islamique dont le volume d’affaires atteindrait 700 milliards de dollars dans le monde, selon les estimations communément admises. Le potentiel supplémentaire est évalué par ­McKinsey à mille autres milliards. Faible bancarisation  L’une des ambitions de la banque Zitouna, dont Mahfoudh El Barouni préside le conseil d’administration, est de proposer dans un avenir proche aux investisseurs internationaux un produit compatible avec la charia et participant au financement de l’économie tunisienne. La banque tient ses objectifs secrets. Le faible taux de bancarisation en Tunisie (50 %) lui offre des perspectives de développement intéressantes. «D’ici à la fin de l’année, la banque Zitouna disposera d’une vingtaine d’agences, poursuit Hichem Ben Fadhl, dans les cinq ans nous aurons une centaine de points de vente dans l’ensemble du pays.» Cet établissement dispose d’un capital social de 35 millions de dinars (19 millions d’euros) qui devrait atteindre 100 millions (54 millions d’euros) l’année prochaine. Le tour de table a été réalisé par sept groupes tunisiens réunis autour de Princesse Holding. Ce dernier, détenteur de 51 % des parts, a été créé par Mohamed Sakher El Materi, fondateur de la banque. Gautier, Charles (Source: lefigaro.fr le 28/05/10 20:02)

 Al Mawkif:

Pour Selim Ben Hassen, la jeunesse tunisienne commence à vouloir défendre son droit à participer à la vie publique

(Version française).

 
Pour Selim Ben Hassen, qui a fondé le mouvement Byrsa, la jeunesse tunisienne commence à vouloir défendre son droit à participer à la vie publique. Dans cet entretien, Selim Ben Hassen revient sur son mouvement qu’il présente comme une force citoyenne alliant réflexion et action. Ci-après l’entretien dans sa version intégrale, mené par le journaliste Ismail Dbara.

Al Mawkif: Comment pourriez-vous présenter Byrsa ?
 
Selim Ben Hassen: Byrsa est un groupe de réflexion et d’action qui rassemble de jeunes citoyens tunisiens qui viennent des quatre coins du pays, qui sont issus de tous les milieux, qui ont des parcours personnels très différents, mais qui partagent les mêmes valeurs simples: l’amour de leur patrie, la conscience de ce qu’ils lui doivent et la volonté de la servir dans une situation où son avenir semble plus que jamais en péril.
Al Mawkif: Quelle différence avec un groupe de réflexion?
 
Selim Ben Hassen: La réflexion est à la base de la politique. C’est elle qui permet de déterminer la vision qu’on a pour son pays et pour son peuple. On ne peut pas prétendre toucher les citoyens si on n’a pas une vision réfléchie des enjeux politiques, économiques, sociaux et culturels qui nous concernent et une réponse crédible à apporter. Pour autant, la réflexion n’existe que pour prendre forme et se matérialiser à travers l’action. C’est pour cette raison que Byrsa ne se définit pas comme un groupe de penseurs mais comme un mouvement qui allie à la fois la réflexion et l’action de terrain, la première n’existant que pour donner vie à la seconde.
 
Al Mawkif: Qu’est ce qui vous a amenés à vous intéresser au champ public ?
 
Selim Ben Hassen: Chacun a évidemment des raisons plus ou moins personnelles, mais nous pensons avant tout que nous avons en tant que citoyens un devoir vis-à-vis de notre pays, et plus que jamais en ce moment. On voit la manière dont les choses se passent en Tunisie aujourd’hui: on veut faire croire aux Tunisiens qu’ils vivent dans une démocratie quand les élections sont remportées à plus de 90%, on veut leur faire croire que la liberté d’expression existe quand la presse est muselée, internet censuré et des manifestations culturelles annulées, on fait tout pour que les Tunisiens ne s’intéressent pas à ce qui se passe dans leur propre pays parce qu’on considère que ça ne les regarde pas et qu’ils n’ont pas leur mot à dire. Je rappelle qu’il y a cinquante ans, des Tunisiens ont versé leur sang et donné leurs vies pour que ce pays soit indépendant et pour que son peuple soit libre et souverain. Nous n’avons pas mis le colonisateur dehors en 1956 pour nous faire asservir de l’intérieur aujourd’hui.
Al Mawkif: Vous êtes peut-être actifs à votre niveau, mais les jeunes Tunisiens se désintéressent de la politique dans leur ensemble…
 
Selim Ben Hassen: Je ne suis pas d’accord. Il suffit d’aller sur Facebook ou sur d’autres médias sociaux pour voir que de plus en plus de jeunes se mobilisent pour défendre leur droit à participer à la vie publique. Mais je vous accorde que ce n’est pas le cas de la majorité de nos concitoyens.
 
Au delà de l’entreprise de dépolitisation qui a été menée depuis vingt ans, et au delà même de la peur, je pense que c’est la résignation qui conduit les jeunes à baisser les bras et à ne pas s’intéresser à la chose publique. C’est pour ça que c’est un message fort qu’il faut leur adresser : celui qu’une autre Tunisie est possible, et qu’il ne tient qu’à eux qu’elle existe.
Al Mawkif: Si les jeunes ne sont pas responsables, qui est responsable de la situation du pays aujourd’hui?
 
Selim Ben Hassen: En réalité, la responsabilité est largement partagée par tous les acteurs. Il y a des principes simples qui définissent la politique et qui ne semblent toujours pas être compris chez nous. Le premier de ces principes est que le rôle du gouvernement est de se mettre au service du peuple, ce qui n’est manifestement pas le cas aujourd’hui. Aujourd’hui nous sommes en présence d’un pouvoir dont le seul but est de se maintenir et qui veut nous faire croire qu’il nous rend service en nous construisant des autoroutes et des écoles alors que c’est avec l’argent public, notre argent, qu’il le fait. Le deuxième principe simple est que le rôle d’un parti d’opposition est de tenter de prendre le pouvoir, pas de commenter les actes du régime en place ni de faire le travail d’une organisation de défense des droits de l’homme. Mais le citoyen a bien sûr aussi une responsabilité dans ce qui se passe. En détournant les yeux, en faisant semblant de ne rien voir, de ne rien entendre, il commet une faute dont il pourrait être tenu responsable dans le futur. Je vois aujourd’hui beaucoup de Tunisiens qui parlent sans cesse de la Palestine et jamais de la Tunisie. C’est assez curieux de constater que plus la menace est lointaine, et plus on est vaillant et prompt à dénoncer. Pour faire court, j’incite ces gens là soit à se préoccuper des affaires de leur pays en priorité, soit, s’ils considèrent que la cause palestinienne est plus importante que la cause nationale, d’aller au bout de leur démarche et de se rendre en Palestine pour défendre leurs principes et afficher de manière concrète leur solidarité avec le peuple palestinien.
 
Al Mawkif: Que pouvez-vous dire aux Tunisiens?
 
Selim Ben Hassen: Je veux leur dire que le coupable n’est pas l’oppresseur mais celui qui accepte d’être opprimé. Que nous sommes un peuple fier et digne et que le comportement des dernières années face à l’oppression nous déshonore et déshonore la mémoire de tous ceux qui ont combattu avant nous pour le pays, pour arracher le droit pour eux et pour leurs petits enfants de marcher la tête haute. Je veux leur rappeler que c’est au peuple et seulement à lui de prendre son destin en main. Qu’il est inutile d’attendre qu’un homme providentiel vienne les sauver de cette débâcle, que c’est un mythe et qu’il n’y a rien de pire qu’un peuple qui a attendu qu’on le sauve et qui ne s’est pas sauvé lui même. Mais ce que je peux dire aussi avec force, c’est qu’une autre Tunisie est possible et qu’elle est à portée de main, que cette Tunisie ne se construit pas avec des soupirs d’exaspération ou avec des complaintes, mais avec des actes concrets. Elle se construit quand chaque citoyen prend conscience qu’il doit s’investir dans la lutte, et y consacrer de son temps et de son argent. Quand cela sera compris, l’horizon sera plus clair, parce que malgré tout ce qu’on dit, aucune force ne peut résister à un peuple déterminé à reconquérir sa souveraineté.


Mondial – Les Bleus en Tunisie sous un ciel gris


Reuters, le 28 mai 2010 à 21h02 SOUSSE, Tunisie (Reuters) – L’équipe de France est arrivée jeudi en Tunisie pour la deuxième phase de sa préparation à la Coupe du monde de football. Après le soleil estival de Tignes et la douceur de l’altitude dans les Alpes, les Bleus, accompagnés de femmes et enfants, ont atterri sous les nuages, par une chaleur humide, avant de s’installer dans leur hôtel de luxe au bord de la Méditerranée, près de Sousse. Clients et personnel de l’hôtel les attendaient à l’entrée de l’Imperial Marhaba, où il résideront jusqu’à leur départ, lundi, pour la Réunion. Au lendemain de leur victoire 2-1 contre le Costa Rica pour leur premier match amical de préparation au Mondial, ils ont effectué un décrassage jeudi matin au centre d’entraînement du RC Lens avant de prendre l’avion en fin d’après-midi. Ils affronteront la Tunisie dimanche au stade Radès, près de Tunis, et prendront ensuite la direction de la Réunion, dernière escale avant l’Afrique du Sud. La France entrera en lice au Mondial le 11 juin contre l’Uruguay, dans le groupe A. REUTERS


Victoire pour les combattants « indigènes » de la France


Reuters, le 28 mai 2010 à 13h58    * Egalité pour les anciens combattants de l’armée française     * Victoire pour les citoyens des ex-colonies françaises     * Premier résultat juridique d’une réforme constitutionnelle         par Thierry Lévêque     PARIS, 28 mai (Reuters) – Les anciens combattants de l’armée française originaires des ex-colonies de la France doivent recevoir les mêmes pensions d’invalidité ou de retraite que ses ressortissants, a décrété le Conseil constitutionnel. Saisi pour la première fois par de simples citoyens, des Algériens, grâce à la réforme constitutionnelle de 2008, les « sages » contraignent le gouvernement à procéder à cette réforme au plus tard en janvier 2011 selon la décision publiée vendredi, qui tranche un litige remontant à l’indépendance des colonies. Le Conseil constitutionnel s’appuie dans sa décision sur la Déclaration des droits de l’homme de 1789, qui dit : « La loi doit être la même pour tous, soit qu’elle protège, soit qu’elle punisse ». Actuellement, les anciens combattants africains peuvent toucher dix à quinze fois moins que les Français. Il ne conteste pas totalement que les ressortissants de différents pays ne perçoivent pas tous le même montant, en raison des divergences de pouvoir d’achat, mais juge illégale une discrimination fondée sur la seule nationalité. En effet, souligne-t-il, un Français résidant en Algérie est par exemple privilégié par rapport aux Algériens. La décision du Conseil entrera en vigueur au 1er janvier 2011, et le gouvernement devra donc d’ici là réformer le système. Des dizaines de milliers de personnes sont concernées. Le dossier est compliqué, puisque le gouvernement a le choix entre instaurer une égalité totale, ou un traitement différencié par pays de résidence et non plus par nationalité. LE FILM « INDIGÈNES » Les ressortissants des anciennes colonies françaises ont été intégrés en nombre dans les troupes qui ont combattu pour la France durant les deux guerres mondiales mais aussi dans les corps expéditionnaires envoyés dans certains conflits coloniaux, comme celui d’Indochine, de 1945 à 1954. Leurs pensions avaient été gelées en 1958 et 1959 et elles étaient donc souvent symboliques dans les années 2000. En 1981, sous François Mitterrand, le système avait été rendu moins injuste avec une première augmentation. Puis, sur initiative du gouvernement de gauche de Lionel Jospin et de celui de droite de Jean-Pierre Raffarin, une deuxième réforme avait augmenté les pensions des étrangers, maintenant cependant une inégalité avec celles des Français. Une troisième réforme avait été menée sous la présidence de Jacques Chirac en 2006, mais elle maintenait toujours une inégalité entre Algériens, ressortissants d’autres anciennes colonies et Français, souligne le Conseil. Cette réforme est donc jugée inconstitutionnelle par une formation des « Sages » où siégeait comme membre de droit Jacques Chirac lui-même, en qualité d’ancien président. Ce dossier était revenu à la surface en raison de la sortie en France en 2006 du film « Indigènes », où était abordé le rôle des soldats maghrébins engagés dans l’armée française durant la Seconde Guerre mondiale, qui avait été occulté jusque là. L’impact financier de la décision que devra prendre le gouvernement français est incertain, dans la mesure où la population concernée n’est pas connue avec précision et parce qu’on ignore si sera instaurée une égalité totale ou relative. Cependant, il devrait être relativement faible, du fait de l’ancienneté des conflits concernés, dont il subsiste peu de vétérans. Les procédures judiciaires en cours sur ce problème seront suspendues jusqu’en 2011, dit aussi le Conseil. La décision est le premier résultat de la « question prioritaire de constitutionnalité » entrée en vigueur en mars dernier, qui permet au simple citoyen de contester la conformité d’une loi avec la Constitution. C’est la première fois qu’une loi déjà en vigueur est annulée, les « sages » censurant jusqu’à présent des projets.

«Lampedusa n’est plus une terre d’espoir pour les immigrés»


La porte-parole du Haut-Commissariat pour les réfugiés en Italie, qui vient de publier un livre, ignore ce que sont devenus les clandestins en Libye Propos recueillis à Rome par Eric Jozsef Porte-parole du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) en Italie, Laura Boldrini vient de publier un livre (*) dans lequel elle évoque en particulier les effets des récents accords entre Rome et Tripoli, qui bloquent les tentatives de départ des immigrés africains concentrés en Libye vers les côtes méridionales de l’Europe. Elle s’alarme des conséquences de cette politique pour l’accueil des réfugiés. Le Temps: Quelle est la situation aujourd’hui dans le canal de Sicile et sur l’île de Lampedusa? Laura Boldrini: Il n’y a plus personne. Le centre d’accueil des immigrés est vide, après avoir abrité des milliers de personnes au cours des dernières années. Lampedusa ne représente plus cette terre de l’espoir pour d’innombrables étrangers qui baisaient le sol à leur arrivée. C’est une bonne chose de savoir que ces gens ne meurent plus en mer et qu’ils ne risquent plus leur vie au cours de traversées très dangereuses. Le problème c’est que nous ne savons pas ce qu’ils sont devenus. Sont-ils dans des centres de rétention en Libye, contraints d’emprunter des routes plus difficiles et plus périlleuses? En réalité, la grande victoire contre l’immigration clandestine brandie par certains [ndlr: le gouvernement Berlusconi] rend tout simplement plus difficiles les demandes de droit d’asile. La plupart des immigrés illégaux n’arrivent pas par la mer, mais entrent avec un visa provisoire puis restent sur place. Ce qui n’est pas le cas pour les réfugiés. En 2008, il y a eu ainsi 31 000 demandes d’asile déposées en Italie. Dans plus de 75% des dossiers, il s’agissait de personnes arrivées par la mer et, dans un cas sur deux, le statut de réfugié leur était reconnu. En 2009, à la suite des accords entre la Libye et l’Italie, les demandes ont quasiment diminué de moitié pour tomber à 17 000. C’est une tendance inverse de ce que l’on observe en France ou en Allemagne, où les demandes d’asile augmentent malgré une politique de fermeté contre l’immigration clandestine. La politique italienne du refoulement a eu comme conséquence la chute des demandes d’asile. Nous sommes très préoccupés. – Quel est le sort réservé aux immigrés bloqués en Libye? – Nous n’avons pas une idée précise de la situation. Dans un premier temps, nous avons eu connaissance de refoulements d’immigrés qui avaient pris la mer et qui, une fois interceptés, ont été remis sur des navires libyens. Mais, aujour­d’hui, nous n’arrivons même pas à savoir s’ils sont bloqués avant même d’embarquer. Contrairement à ce que disent certains dirigeants italiens, qui assurent que les réfugiés peuvent faire sur place une demande d’asile, en Libye, le HCR n’est pas reconnu officiellement. Tripoli n’a pas signé la convention des Nations unies sur les réfugiés. La position officielle du gouvernement libyen, c’est qu’il n’y a pas de réfugiés sur place, mais uniquement des immigrés économiques. Les fonctionnaires du HCR ont du mal à obtenir des visas et, sur place, ils n’ont pas accès à tous les requérants d’asile. Nous ne savons pas quel est le nombre de centres de rétention et combien de personnes y sont retenues. Certains immigrés sont déplacés d’une prison à l’autre sans que nous puissions savoir ce qu’ils deviennent. Nous avons recueilli le témoignage de personnes qui y auraient subi des violences et des agressions et qui ont vécu dans des conditions terribles. – La Libye a-t-elle, à son tour, refoulé les immigrés vers le sud? – C’est l’une de nos grandes craintes qui se fonde sur certaines enquêtes journalistiques [ndlr: montrant des corps d’immigrés morts dans le désert libyen]. Le gouvernement italien se félicite qu’il n’y ait plus de tragédies et de disparitions d’immigrés en mer, mais où sont-ils passés? On ne peut pas se contenter de renvoyer le problème toujours plus vers le sud. Il est essentiel que l’Europe s’implique davantage pour savoir ce que deviennent les immigrés qui n’arrivent plus à Lampedusa et qu’elle incite la Libye à reconnaître le droit d’asile. (*) «Tutti indietro» («En arrière tous»),Ed. Rizzoli. (Source: “Le Temps” (Quotidien – Suisse), le 28 mai 2010)  
 

 

 

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