28 juin 2000

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El-Watan (Algerie) 28/06/2000

TUNISIE / Le Parti-Etat contrôle tout

Ahmed Nadjib Chebbi est secrétaire général du RSP (Rassemblement socialiste progressiste), reconnu légalement le 12 septembre 1988. Ce parti s’est distingué par rapport au reste des formations politiques en boycottant les dernières élections municipales de mai 2000. En Tunisie, beaucoup en parlent comme d’un parti indépendant, qui ne veut pas être sous la coupe du pouvoir. Nous avons posé quelques questions à son secrétaire général.

Pourquoi avez-vous boycotté les dernières municipales ?
Nous avons proposé le retour à un système uninominal. Le code électoral, actuellement, donne tout le pouvoir à l’administration, en ce qui concerne l’établissement des listes électorales. Un très grand nombre de Tunisiens ne votent pas, surtout les jeunes. Le nombre des bureaux de vote est excessif. Il y en avait près de 17 000. Cela est fait à dessein, de maniè!re à ce que personne ne puisse contrôler l’opération électorale, sauf celui au pouvoir. Ce qui ouvre la voie à toutes les manipulations possibles. Ensuite, il y a les médias ; ils sont complètement fermés, tournant le dos à l’événement national. Les Tunisiens sont obligés de recourir aux médias étrangers pour savoir ce qui se passe dans leur pays. Il est impossible d’organiser des élections sans médias. La troisième chose, c’est la neutralité politique de l’administration. Le pouvoir contrôle totalement l’administration, et par voie de conséquence, il exerce une pression sur le choix électoral. Même les banques sont sous la domination du RCD (parti au pouvoir). Et vous en devinez les conséquences. Donc, il y a une seule domination, celle du RCD sur l’appareil administratif et le secteur productif. Cela se passe ainsi depuis longtemps, et les élections de 1999 l’ont montré d’une manière claire. Donc, on s’attendait à ce que le pouvoir révise ses choix dans le sens d’une plus gr!ande libération, un sens libéral. Malheureusement, nous avons assisté depuis à une détérioration de la situation politique, à des poursuites contre certains milieux démocratiques. En ce qui concerne le code électoral, il y a eu une «réformette» sans aucune signification, celle stipulant de prendre l’ensemble des bulletins de vote avant d’aller à l’isoloir. Or, aller dans l’isoloir est une chose que craignent les Tunisiens, parce que si vous allez dans l’isoloir, c’est que vous allez voter selon votre libre acte. Non, si vous êtes avec nous, vous devez voter ouvertement, rouge devant tout le monde.
Que pensez-vous de certaines mesures prises ces derniers temps par le pouvoir ?
Pour le moment, nous observons qu’il y a un certain nombre de mesures de nature libérale, telles que la restitution de certains passeports, la levée d’interdiction frappant bon nombre de démocrates. Nous estimons que! cela est absolument insuffisant. Ce qui est demandé, c’est un débat réel, ouvert à toutes les forces vives de la nation.
Les partis d’opposition ne constituent pas un contre-pouvoir, dit-on, en Tunisie même. Qu’en pensez-vous ?
Malheureusement, ce point de vue est largement partagé en Tunisie, et notamment par les observateurs étrangers. Ce qui manque à l’opposition tunisienne, aux partis d’opposition, c’est leur volonté de constituer un contrepoids au pouvoir, donc, de prendre leurs distances par rapport au pouvoir, de dire au RCD que nous voulons prendre le pouvoir de ses mains, de dire toutes les idées essentielles, l’alternance, la distance, l’indépendance. Au nom d’un consensus mal compris ou mal placé, l’opposition ne joue aucun rôle, ne remplit aucune mission.
On dit aussi que les partis sont faibles, y compris le RSP, pas de mili!tantisme de base, pas d’ancrage dans la population, ni un travail sur le terrain, etc. Qu’en dites-vous ?
Cela est absolument vrai, dans la mesure où il est vrai aussi, non pas pour la Tunisie seulement, mais pour tous les pays à parti unique, quand bien même il serait maquillé par un pluralisme de bataille. Lorsque vous avez un système médiatique verrouillé, lorsque vous avez une utilisation des moyens de subsistance comme moyens de pressions politiques exercées sur la population, votre travail sur le terrain, ou le militantisme de base, est difficile, sinon impossible. C’est clair, votre promotion professionnelle, votre emploi, l’emploi de vos enfants, tout cela est lié à votre appartenance, à votre fidélité politique. C’est un système de clientélisme qui n’est pas propre à la Tunisie seulement, mais à tous les pays à parti unique. Donc, il est vrai que les partis sont faibles. Je vous fais remarquer qu’en Algérie, tant que ce système d!ominait, les partis étaient faibles, et au moment où il a implosé, c’est le parti au pouvoir qui s’est beaucoup affaibli, et les autres forces qui ont émergé ; cette réalité aussi, on peut la vérifier dans les pays de l’Est.

Par A. Boumaza

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Al-Hayat :2 article tres importants
http://alhayat.sitecopy.com/pages/06-27/27P05.pdf

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Almustakillah : Passeports, Amnestie…..

http://www.almustakillah.com/page01.pdf

http://www.almustakillah.com/page03.pdf

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Vérité-Action
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Nadia Hammami, fille de Hamma Hammami
En grève de la faim à partir d'aujourd'hui, 28 juin 2000

La grève de la faim n'est pas la mode aujourd'hui mais la seule solution
dans un pays comme la Tunisie. Faire l'autodestruction est bien choquant
mais le pire est de priver les opposants politiques et leurs proches de
jouir d'une vie familiale normale.

Quoi encore ? Que la haine et les rancunes !

Désespérée, Mlle Nadia! Hammami, la fille aînée de M. Hamma Hammami,  porte
parole du parti des ouvriers communiste tunisien (POCT) en clandestinité
depuis le 27 février 1998 suite à une condamnation à 9 ans et 3 mois de
prison ferme entame aujourd'hui le 28 juin 2000 une grève de la faim
illimitée. Elle proteste contre cette situation inhumaine et injuste et
exige l'arrêt des poursuites judiciaires et policières contre mon père et
ses    camarades.

Le cas de Mlle Nadia n'est malheureusement pas unique. Plusieurs autres
vivent la même tragédie ou pire encore. La petite Kaouthar, fille de M.
Hassan Bouhala (8 ans) est toujours privée d'un passeport afin qu'elle
puisse rejoindre son papa et sa maman en exil en Suisse. Elle laisse couler
ses larmes sans pouvoir se défendre. Les familles Bousnina, Jemaï  et
Aouididi font des exemples parlant de la dimension de l'intimidation et du
harcèlement sans fin.  Il suffit que l!e père ou le frère ou un proche soit
en exil ou emprisonné que le châtiment prend son ampleur.

Pour réclamer une démocratie réelle et plurielle où toute tendance est
reconnue, une loi d'amnistie générale et plurielle  une sécurité sociale,
les Tunisiens doivent malheureusement payer de leur intégrité physique et
morale. Ainsi leurs proches ne sont toutefois épargnés. Ils paient la même
facture.

Vérité-Action, oeuvrant pour la sauvegarde des droits fondamentaux en
Tunisie
soutient l'action courageuse menée par Mlle Nadia Hammami, appelle tous les
compatriotes et les esprits libres pour qu'ils soutiennent les prisonniers
politiques dans leurs revendications et invite le pouvoir tunisien à mettre
fin la toute solution policière et à promulguer une loi d'amnistie générale
et inconditionnelle.

Fribourg, le 28 juin þ2000þ
Pour Vérité-Action
El Afif GHANMI, Président

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Chers amis,
Nous venons de recevoir l’appel ci-après de la part de Nadia HAMMAMI, cette
jeune fille que l’on avait vu interviewée par une télévision française lors
de la couverture des élections législatives et présidentielles d’octobre 1999
(Ben Ali réélu à 99,44%). Elle avait alors déclaré avec un calme et une
détermination qui avaient étonné et ébahi ceux qui ne la connaissaient pas :
« un jour ça va être la révolte. On ne peut plus se taire; jusqu’où on va se
taire ? »
Il est vrai que de ce côté-là, elle tient tout de sa mère Maître Radhia
NASARAOUI, avocate militante et épouse de Hamma HAMMAMI, leader du Parti
communiste ouvrier de Tunisie (PCOT), actuellement dans la clandestinité.
Nadia demande simplement que sa famille soit à nouveau réunie sans peur et
sans tyrannie. Elle est capable d’aller au bout de son geste.
Je vous transmets cet appel bouleversant et vous demande de prendre contact!
avec Maître Nasraoui pour lui dire avec force qu’elle et ses trois filles ne
sont pas seules à faire face à l’arbitraire. Si votre appel passe, il sera
entendu par le général Ben Ali, qui entend tout…
Pour une solidarité agissante avec Nadia et toute la famille Hamma Hammami,
cet appel est à diffuser et à faire suivre sans limite.
Appelez Radhia Nasraoui  au  (216 1 342 171)
Khaled Ben M’barek
 
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APPEL URGENT DE NADIA HAMMAMI,
FILLE DE RADHIA NASRAOUI ET DE HAMMA HAMMAMI

Pour notre droit à une enfance paisible et tranquille
Une grève de la faim illimitée

Au soir du 27 février 1998, mon père, Hamma HAMMAMI,
porte-parole du PCOT, est sorti faire des courses.
Depuis, il n’est plus revenu. Il a réussi à fuir
difficilement la police politique de Ben Ali venue
l’arrêter pour l’énième fois. Une fois encore!, il est
obligé de vivre en clandestinité. Il a été condamné le
14 juillet 1999 à 9 ans et 3 mois de prison ferme.
Contrairement aux autres enfants qui mènent une vie
normale avec leurs parents, nous, ses filles ( Nadia,
17 ans, Oussaïma, 11 ans et Sarah, 1 an), ne pouvons
plus le contacter ni le voir encore moins vivre avec
lui.
Mon père n’a commis aucun crime. Son seul tort est de
s’opposer au régime et  de revendiquer à côté de ses
camarades et de tous les démocrates les droits du
peuple tunisien à la liberté, à l’égalité et à la
démocratie. Bien que ces droits soient devenus
mondialement reconnus, les revendiquer est considéré
en Tunisie comme un crime très grave. C’est ce qui a
contraint mon père à vivre trois décennies partagé
entre la prison et la clandestinité. Même pendant les
périodes éphémères que nous avons passé ensemble, nous
étions l’objet d’une surveillance policière étroite.
Longtemps nous avons att!endu la fin de cette injustice
mais elle dure malgré les appels des différentes
familles politiques, démocratiques et humanitaires
dans notre pays et à l’étranger. C’est ainsi que nous
continuons à être privées d’une vie paisible avec nos
parents. Même mes sœurs et moi sommes l’objet de
filatures rapprochées, d’intimidation et d’atteinte à
notre vie privée. Le régime nous a empoisonné la vie.
Il nous a volé notre enfance.
Pour protester contre la situation qu’on nous impose
et pour demander l’arrêt des poursuites contre mon
père, j’ai décidé, en mon nom et au nom de mes sœurs,
d’entamer une grève de la faim illimitée à partir du
28 juin 2000.
                                   Nadia HAMMAMI.

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Dialogue intelectuel,Tunisie-Algerie,le savoir et la theocratie!

De la théocratie
Ben Ali s’était présenté en Tunisie, exactement comme les généraux
éradicateurs d’Alger, comme le sauveur de la démocratie devant le danger
islamiste. L’islamisme est accusé de vouloir instaurer un régime
théocratique. S’il y a un rapport évident entre Islam et politique que
croisés et théoriciens du colonialisme ont vainement tenté de détruire, rien
n’est plus éloigné de la théocratie que l’Islam. Par contre, sur bien des
aspects, et non des moindres, les régimes de Tunis et d’Alger sont plutôt
théocratiques que démocratiques. En voici la démonstration.

Sur la théocratie, comparée au régime islamique, Sir Thomas Arnold écrit:
« Le Pape a les pleins pouvoirs spirituels lui permettant de légiférer et de
pardonner les péchés. Il est l’exclusif médiateur de la législation divine
révélée et dispose du droit d’initiative législative. Les gens lui doivent
obéissance, non! en vertu d’un quelconque serment d’allégeance ou parce qu’il
a le droit de rendre justice ou le devoir de protéger (…) mais cette
obéissance tire sa force de la seule foi. Il n’appartient pas au chrétien
tant qu’il le demeure, de contrevenir à ses ordres et prescriptions, sinon,
il risque d’être excommunié et privé des avantages de la chrétienté. Or, le
Khalife musulman ne reçoit pas de message divin et ne légifère pas. Il n’est
qu’un exécutant des prescriptions religieuses. Le pouvoir d’interprétation
du Coran et des Hadith prophétiques n’appartient pas au Khalife
exclusivement parce qu’il est ouvert à tous les croyants en général et aux
savants en particulier. Le pouvoir du Khalife est la direction de la prière
commune qui appartient, également à tous les musulmans » (1).

La théocratie ressort  de la prétention ancienne des monarques et prélats de
l’église qu’ils tiennent leur pouvoir, et leur légitimité, de Dieu. Pour
eux, !leur droit de gouverner et de légiférer est un droit sacré. Ils
confondaient étroitement pouvoir politique, pouvoir religieux, pouvoir
idéologique et pouvoir de dire la science. La doctrine théocratique de l’
église a revendiqué le « pouvoir » divin, ainsi que celui de la prophétie
qui exclut l’erreur humaine, s’associant de fait le pouvoir légiférant de
Dieu tout en l’élargissant au domaine temporel. Cette doctrine a obtenu pour
le Pontife romain l’autorité suprême sur la terre (Plenitudo potestatis). L’
église fut considérée, donc, globalement comme un frein, non seulement au
pouvoir grandissant des monarques, mais également au développement
scientifique à cause de son impérialisme théocratique qui tendait à tout
régenter, y compris le savoir. L’emprise de l’interprétation exclusive et
apocryphe de la religion par l’église et ses clercs sur tous les domaines de
la vie, en présentant ces interprétations comme étant celles de Dieu, a
favo!risé les scissions, les guerres, l’aggiornamento de la religion par le
réformisme religieux et a abouti, finalement, à ce mouvement de
 désenchantement du monde » développé par Max Weber. Mais les sociétés
européennes et beaucoup d’intellectuels ont attribué la supercherie, non aux
hommes de religion ; mais à toute religion. Aujourd’hui, c’est abusivement
que l’Islam est assimilé à « religio ».
Le régime théocratique ressemble aux régimes totalitaires fascistes et
marxistes qui confondent la volonté de l’Etat avec celle du chef, du guide,
du doctrinaire. Mais s’en séparent dans leur rapport aux sciences et aux
techniques qu’ils envisagent dans une perspective utilitariste et
ségrégationniste, celle de la nation ou de l’ethnie, et celle de la classe,
car ne devant servir qu’à asseoir, justifier et consolider une dictature (de
classe) ou une hégémonie (nationale).

L’actualité au Maghreb nous rappelle la permanence « théocratique ».! Des
universitaires tunisiens viennent de s’élever contre des mesures tendant à:
– soumettre à contrôle les rencontres universitaires et académiques (envoi
au ministère de l’Intérieur de la liste des participants, des supports
utilisés par les communicants, des thèmes et sujets des interventions),
–  imposer à examen préalable le dossier personnel des chercheurs et
enseignants étrangers invités,
– limiter arbitrairement les abonnements des bibliothèques aux revues et
périodiques d’informations,
– confisquer certains ouvrages et titres périodiques à la consultation en
les retirant des rayons des bibliothèques,
–  détourner la procédure du dépôt légal pour empêcher la publication des
ouvrages et essais des collègues,
– verrouiller l’accès aux réseaux de communication et l’information
électroniques.

Le régime tunisien a décidé, en outre, de conditionner la deuxième session
d’ajournement du baccalauréat au « comportement! » de l’élève. Si le
comportement de l’élève est jugé par le ministre de l’intérieur
« inacceptable » pendant l’année scolaire, il sera privé de deuxième session.
Que dire, sinon que la pratique universitaire doit dorénavant obtenir la
bénédiction des services de sécurité pour gagner son statut de savoir.

Rien de cela ne ressemble au régime politique induit de l’islamisme. Le
Coran dispose en effet (Surat « Al ‘Imran » verset 64) qu’il est précisément
fait appel aux gens du livre d’abandonner la théocratie : « O gens du livre,
venez pour qu’un seul lien nous rassemble ; en ce que nous n’adorerons
qu’Allah, sans rien lui associer, et qu’AUCUN DE NOUS NE PRENNE DE
LEGISLATEUR PARMI NOUS EN DEHORS D’ALLAH. S’ils refusent, dites-leur
témoignez que nous sommes musulmans « . Pourtant, Maxime Rodinson a cru
devoir écrire « avec les pythagoriciens dont le pouvoir n’a duré qu’un
siècle, le monde musulman est le seul à avoir confondu aussi étroitement!
pouvoir politique et pouvoir idéologique. C’est un système politique où le
pouvoir d’Etat est sacralisé (…) ». D’autres auteurs ont cru devoir tirer
argument d’un verset coranique pour qualifier le régime politique islamique
de théocratique, savoir :  » Obéissez à Allah et à son Envoyé  » (Surat
« Annour », v.54). Ils ont péremptoirement affirmé que le pouvoir politique
aura été  « délégué » à son Prophète (PSASL).

Or, cette interprétation contredit tout l’enseignement de l’Islam car
personne parmi les musulmans n’osera contester que le Prophète (PSASL) n’est
qu’un être humain, choisi pour transmettre le message d’Allah en raison de
ses qualités, et qu’il ne fut pas un « délégué » de Dieu.  » Dis ! je ne suis
qu’un être humain tout comme vous-mêmes ; inspiré pour vous enseigner que
votre Dieu est unique  » (Surat, « Al-Kahf », 3 derniers versets). Ajoutons que
même en sa qualité de Chef d’Etat, le Prophète (PSASL) n’a pas reçu
l’allé!geance des croyants pour sa propre personne. La « bay’a » (serment) est
un acte religieux et politique, un contrat pour l’Islam :  » Ceux qui te font
une bay’a ne font en réalité qu’une bay’a à Allah  » (Coran, Surat « Al Fath »,
v.10).

D’autre part, pour ces mêmes raisons, l’Islam ne se réduit pas à la
politique. Qoraïch, la puissante tribu de l’Envoyé d’Allah (PSASL) avait
offert au Prophète (PSASL) et dès le début de sa mission prophétique, le
pouvoir politique, la richesse et les honneurs, et ce,  en contrepartie de
l’abandon de sa mission. Il refusa en ces termes : « Par Allah, s’ils m’ont
offert le soleil en le mettant dans la main droite et la lune dans la main
gauche pour abandonner cet ordre (d’Allah) je ne le ferai pas jusqu’à ce
qu’Allah le fasse triompher ou que j’en meure ».

D’après le credo de l’Islam, Allah est le législateur suprême, la religion
islamique est l’ensemble des obligations qu’Allah impose à ses créature!s. Le
credo est le fondement de la communauté des croyants, sa forme politique ne
peut être perçue en dehors de la religion qu’à travers l’essence du
politique.

Essence du politique et Islam
Dans la cité musulmane, chaque personne croyante se conduit selon sa
conscience et trouve en elle-même les fondements de la vie en société dans
toutes ses dimensions, ainsi que les freins qui doivent la contenir dans le
cadre de l’Islam, en raison du message même de l’Islam, c’est-à-dire des
promesses et des menaces dont elle est instruite. Par définition, le croyant
se conforme aux principes de la religion issus du Coran et de la tradition
transmise par l’Envoyé d’Allah (PSASL). Il s’y conforme en raison des dogmes
de la foi et de la fidélité au credo de l’Islam. Et si chaque croyant trouve
en sa foi, ainsi que dans les obligations divines, des règles de conduite
(sociale, économique, politique…),  celles-ci sont également valables pour!
tous les membres de la communauté, et donc pour ceux d’entre eux chargés de
l’autorité politique. Cette autorité n’a pas d’autres fonctions que celles
de garantir la protection et la préservation du credo de l’Islam, des dogmes
de la foi et d’assurer les cinq objectifs de la Shari’a que sont la
préservation de l’Islam, de la vie, de l’honneur, de la filiation et des
biens. Tahar Ben ‘Achour, savant tunisien, avait ajouté la « Liberté ».

Cette convergence transcendantale de la société et de sa forme politique est
la conséquence de la communauté du credo. Toutefois, elle n’exclut ni la
diversité ni la pluralité des interprétations et des projets des personnes
humaines, notamment les dimensions de la vie dans lesquelles Allah a laissé
libre cours au génie humain de s’exercer. La contextualisation spatiale et
temporelle des principes catégoriques de l’Islam permettent cette dynamique
vitale des sociétés. Allah a légiféré. A la communauté d!e gouverner. En
Islam, la liberté n’est pas un concept mais un état qui peut prendre des
formes politiques, juridiques ou culturelles.

Les actes et comportements individuels et collectifs restent, par
prescription de l’Islam, à l’abri des atteintes et agressions, qu’elles
proviennent d’individus, de groupes qu’ils agissent de l’intérieur de la
communauté ou de l’extérieur. Quelles que soient la nature et la forme de la
contrainte attentatoire aux principes de l’Islam l’un, précisément, de ces
principes impose aux musulmans le devoir de résistance.  Cette règle repose,
entre autre, sur un propos authentique du Prophète (PSASL) :  » Pas
d’obéissance aux ordres d’une créature pour enfreindre l’ordre du créateur
« . Cette règle fonde le droit de dire non. Elle complète une autre règle du
commandement du bien et de l’opposition au mal (amr bil ma’ruf wa nahy el
munkir). Toute la philosophie existentialiste n’est elle pas fondée sur ledroit de dire non ?

Analysant la Mouqaddima  d’Ibn Khaldoun, Georges Labica admet qu’une époque
«(…) exista, si brève fut-elle, où morale personnelle et civisme étaient
confondus, l’essence du pouvoir politique est ici en question. Ou bien
l’homme parvient à trouver en lui même les principes de sa conduite, ou bien
ceux-ci lui sont imposés par voie d’autorité externe » (2). La cité
musulmane a historiquement existé. N’en déplaise à ses détracteurs, elle
n’est ni une fiction ni une utopie. Cette cité a été le lieu où se sont
noués des rapports sociaux, économiques et politiques convergents, réalisant
une communion qui a pris la forme politique de la khilafa. Ce n’est pas tant
cette forme qui importe aujourd’hui mais son essence. L’Etat moderne
pourra-t-il la traduire ? C’est aux musulmans d’y répondre à chaque fois
selon ce que prescrivent la justice, la garantie des libertés sociales et
politiques, la modernité et les acquis !des sciences.

La Genèse de l’Etat
Pour Roger BURDEAU  l’Etat « (…) réussit ce paradoxe d’évoquer à la fois
une idée vide de sens, une image multiforme et une force toute puissante »,
ajoutant « L’Etat est une idée n’ayant d’autre réalité que conceptuelle
(…) n’existe que parce qu’il est pensé (…) il est toute la réalité qu’il
exprime »(3). C’est l’attitude intellectuelle des français du 16° siècle qui
favorisa l’apparition de cette idée dans des conditions historiques
particulières(4). Le concept d’Etat est une idée « que les peuples se
repassèrent aussitôt l’un à l’autre » écrit encore L. Lefebvre(5) . L’Etat
moderne se confond avec l’idée de nation. Avant sa constitution historique
il fallait qu’exista le phénomène du pouvoir. « Dès que se forme un groupe
d’individus, tous cherchent à s’imposer plus ou moins aux autres, en
fonction de l’intensité de l’instinct de domination de chacun d’eux »(6) .
Autrement dit : « Il n!’y a pas de société sans pouvoir » . Pour Max Weber la
politique est par essence conflit entre nations, entre partis politiques,
entre les individus(7) . On peut comprendre que cette définition découle,
d’une part, d’une conception de l’homme « foncièrement mauvais » dominé
seulement par des instincts égoïstes et, d’autre part, du fait que la pensée
occidentale fait dériver la politique, en général, non d’une transcendance
mais de l’immanence diffuse de la volonté générale, qui ne conserve pas
moins le caractère sacré qui s’attache à l’infaillibilité de cette volonté
générale. Dès lors, selon cette pensée, Bismarck pouvait affirmer sans être
contredit que « la politique n’est pas une science exacte » (discours 1863)
et Mao Tsé Toung de proclamer que « La politique c’est la guerre sans
effusion de sang, alors que la guerre c’est de la politique avec effusion de
sang » (8).

L’Etat est, d’après Schopenhauer, « (…) cette muselière dont le! but est de
rendre inoffensive cette bête carnassière : l’homme ». L’église ne pût le
faire, elle est pourtant toujours représentée par le pape qui est le chef
d’un Etat, d’ailleurs, tout symbolique. Or, réduire l’homme mauvais en soi,
le ligoter pour en extraire le citoyen implique l’absence de valeurs
suffisamment fortes et la présence corrélative d’une force qui lui soit
extérieure. Le citoyen paye l’impôt, plaide en justice et n’a de rapport à
 son » Etat qu’à des occasions ponctuelles comme un vote. Il doit se liguer
avec d’autres pour avoir ses droits économiques (syndicat, association de
consommateurs etc.), politiques (parti s’il est permis), et tout ses droits
doivent être réclamés en groupe pour se faire entendre. Les tenants du
pouvoir politique n’entretiennent la fiction de l’Etat que pour maintenir la
souveraineté hors de la société ; la souveraineté est opposée aux individus
et aux groupes qui sont expropriés de leurs a!ttributs naturels. Cette
supercherie idéologique repose sur l’idée que le droit est conforme au fait.
La société est fondée sur des rapports essentiellement conflictuels, même
les valeurs sont en conflit permanent. Quand la France a été secouée par
l’affaire Dreyfus,  il y a deux siècles, Julien Benda inquiété s’était écrié
« Je suis comptable de la vérité, je défends la vérité (…)  je ne suis pas
comptable de la puissance de l’Etat français ». Mais lorsque l’Etat devient
« en fait » et non seulement en droit celui de la société toute entière, que
celle-ci soit la somme de tous les individus dotés de la plénitude de leurs
droits et attributs politiques, sociaux, économiques et culturels, l’Etat
cesse alors d’être une fiction commode et devient réalité sociale. Dans la
croyance et la pensée islamiques l’homme est naturellement « bon », et la
religion vraie ne fait que développer cette naturelle disposition (fitra).

Dans la comm!unauté musulmane l’individu et le groupe sont intégralement
associés « dans » le pouvoir politique. Chaque membre peut, à l’image de ce
nomade décrit par les historiens, apostropher le Commandeur des croyants
Omar Ibn Al-Khattab lors du discours d’investiture de ce dernier : « et si
tu dévies de l’Islam, nous  te redresserons avec nos épées s’il le faut »,
ou encore cette femme qui, après avoir longuement écouté l’exposé du Khalife
qui justifiait la réglementation de la dot de mariage, lui répliqua : « Et
donc, Allah a donné un droit que ‘Omar veut limiter ». Le Commandeur des
Croyants se rétracta aussitôt : « ‘Omar s’est trompé, cette femme a
raison ». Cette communion Gouvernants/Gouvernés est totale et parfaite.
‘Omar Ibn Al-Khattab dit au nomade qui l’apostropha : « Gloire à Allah qui a
mis dans la communauté de l’Islam des gens qui corrigent l’erreur de ‘Omar,
par l’épée si nécessaire ».  Il n’eût pas le réflexe de poursuivrel’outrecuidance de « son » administré pour outrage à Chef d’Etat, d’atteinte à
la sûreté de l’Etat ou encore pour atteinte à corps constitué. L’Etat est
une fiction bien commode. L’Emir des Croyants avait au contraire confirmé la
liberté de l’expression en Islam puisqu’il ajouta : « Nous n’aurons aucun
mérite si nous n’écoutons pas et vous n’aurez aucun mérite si vous ne vous
exprimez pas ».

NOTES
1. Arnold (Sir Thomas), The Califat,  Londres, 1927.
 2.  G. Labica,  Politique et religion chez Ibn Khaldoun,  édition SNED,
Alger, 1968.
 3.  R. Burdeau, L’Etat, Editions du Seuil, Coll. Points, Paris, pp. 9-14.
 4.  L. Lefebvre, De l’Etat historique à l’Etat vivant, Introduction au tome
x  de l’Encyclopédie française, Article : ETAT.
 5.  B. Chantebout, De l’Etat, Paris,  1975, p. 8 ; J. W. Lapierre, Le
pouvoir politique, PUF, Paris, 1969, Coll. Sup. p. 9.
6. &nbs!p; P. Clastre,  La société contre l’Etat, Ed. Minuit, p. 21.
7.   Max Weber, Le savant et la politique, préface de Raymond Aron.
8.   Dictionnaire des citations du monde entier, Ed. Les usuels du Robert,
Paris, 1979.

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From: morsel alkesibi <
tunesien2000@yahoo.de>
To: maghreb.ddh Liste <
liste@maghreb-ddh.sgdg.org>
Sent: Wednesday, June 28, 2000 1:18 PM
Subject: [maghreb-ddh] Des nouvelles important:L’enseignement et le savoir
en Tunisie!!!

>
> Sujet: L’enseignement et le savoir en Tunisie
>
>
>
>
> Des postings au sujet de l’enseignement lus sur le
> forum du CNLT (
http://welcome.to/cnlt):
>
> H.T.
>
> —————————————————-
> L’enseignement universitaire en Tunisie de Ben Ali:
> Grave tres grave ce qui se passe dans l’enseignement
> en Tunisie. meme les plus grands dictateurs n’ont
> jamais ose toucher a l’enseignement, et voila qu’en
> Tunisie nous touchons le fond de l’horreur puisque les
> Universites sont surveillees, les cours sont inspectes
> par des flics, pas d’abonnement dans la plupart des
> revues scientifiques etrangeres, pas de recherche ni
> de publication sans l’approbation du Ministere de
> l’Interieur et comble de l’horreur et l’infamie la
> plus desastreuse pour l’avenir du pays les reussites
> dans les concours et les examens sont determines par
> le Ministere de l’interieur qui doit faire son tri
> parmis les etudiants et donner sont aval ou sont refus
> en fonction des conviction politiques! des eleves et
> des etudiants. horreur et degout que cette politique
> m’inspire. Je me revolte contre cela avec mes tripes
> car rien ne peut être aussi grave que de confisquer
> l’avenir du pays et de ses jeunes pour le benefice
> d’un régime totalitaire qui depasse le mur du son avec
> sa politique repressive a tout va. Mais le jour de la
> delivrance se rapproche a grands pas et la Tunisie et
> les Tunisiens redresseront la tête. en fin une telle
> politique qui assassine le pays et compromet son
> avenir n’est pas etonnante car il faut etre un homme
> du savoir pour connaitre la valeur de l’enseignement.
>
> —————————————————-
> Des universitaires contre la pensée unique
>
> Une pétition circule actuellement dans les milieux
> universitaires. Elle aurait recueilli plusieurs
> dizaines de signatures. Nous la publions
> intégra!lement.
> Nous, universitaires, signataires de la présente
> pétition, Soucieux du devenir de l’Université
> tunisienne en tant qu’institution de savoir et de
> renouvellement de la pensée et des idées,
> Conscients de nos responsabilités d’enseignants et de
> la dignité de notre profession,
> Attachés aux valeurs de liberté de pensée, d’opinion
> et d’expression,
> Nous nous élevons contre les pratiques de censure et
> contre toutes les mesures tendant à:
>
> -soumettre à contrôle les rencontres universitaires et
> académiques (envoi au ministère de l’Intérieur de la
> liste des participants, des supports utilisés par les
> communicants, des thèmes et sujets des interventions),
>
>
> -imposer à examen préalable le dossier personnel des
> chercheurs et enseignants étrangers invités,
>
> -limiter arbitrairement les abonnements des
> bibliothèques a!ux revues et périodiques
> d’informations,
>
> -confisquer certains ouvrages et titres périodiques à
> la consultation en les retirant des rayons des
> bibliothèques,
>
> -détourner la procédure du dépôt légal pour empêcher
> la publication des ouvrages et essais des collègues,
>
> -verrouiller l’accès aux réseaux de communication et
> l’information électroniques.
>
> Nous estimons que ces mesures et pratiques répressives
> portent gravement atteinte au statut d’indépendance
> scientifique de l’Université tunisienne, à la mission
> sacrée de l’enseignant chercheur, à la formation des
> étudiants de plus en plus privés des supports de la
> connaissance.
> Nous appelons les collègues à se mobiliser pour faire
> barrage à toutes les tentatives de nivellement et pour
> préserver l’Université tunisienne de la pensée unique.
>
>
> ———-!—————————————–
> Session de rattrapage au BAC:
> le comble de l’horreur a ete atteint la semaine
> dernière par le regime tunisien. « la presse »,et les
> autres medias ont declare qu’une nouvelle mesure vient
> d’être mise en vigueur des cette annee concernant la
> session de rettrapage de l’examen du Bac. en effet le
> regime a decide de conditionner la deuxieme session
> d’ajournement au « comportement » de l’eleve. Si le
> comportement de l’eleve est juge « inacceptable »
> pendant l’annee scolaire il sera prive de deuxieme
> session!!!!! comment peut_on decider une telle horreur
> qui instaure l’arbitaire et les injustices de tous
> genres. Ainsi les eleves sont prevenus s’ils bougent
> l’annee prochaine ils seront punis!!!! j’espere que
> les parents ne vont pas accepter cette mesure
> outranciere et hautement repressive.
> la Tunise franchit chaque !jour un autre pallier sur
> l’echelle de la repession.
> J’espere que vous reagirez tous a cette monstriosite.
>
>
> =====
> Freedom for Tunisia,
> is a group of Tunisians fervent believers in freedom
> of speech and
> universal democratic values.
> ———————————————————
> Liberte pour la Tunisie,
> est un groupe de Tunisiens pour la democratie et la
> liberte d’opinion.
>

*********************************’

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مهرجانًا تونسيًّا صيفيًّا تستنزف ميزانية ضخمة 150

تونس- أنور البصلي

تنطلق بداية من منتصف شهر يوليو القادم عروض فنية عديدة في تونس، تشمل كل المحافظات التونسية، ويُقدّر عددها بحوالي 150 مهرجانًا!، تتوزع بين مهرجانات دولية ووطنية وجهوية، بمعدل حوالي 4 و 6 مهرجانات في كل محافظة من المحافظات التونسية الـ 23.

وتُرصد ميزانيات هذه المهرجانات بالتعاون بين وزارة الثقافة التونسية، وبين المجالس الجهوية للمحافظات، التي تتولى إعداد ب!رامجها ومقترحاتها الثقافية على جمهورها.

وقد اتخذت وزارة الثقافة التونسية هذه السنة إجراءً جديدًا، يتعلق بإشرافها المباشر على المهرجانين الدوليين: قرطاج، والحما!;مات، دون سواهما من المهرجانات الأخرى، التي تم تفويض مسئوليتها إلى السلطات الثقافية الجهوية، مع الحرص على الجودة، والمعادلة الضرورية بين التثقيف والترفيه -على حد ما !80;اء على لسان الدكتور عبد الباقي الهرماسي -وزير الثقافة التونسي- في ندوة صحفية، عقدها هذا الأسبوع.

وذكر الوزير التونسي: « أن الحركة الثقافية التونسية ليست حركة موسمية؛ فهي ممتدة كامل السنة بدون انقطاع ».

وفي رده على سؤال بخصوص دعم المثقف والفنان التونسي.. قال الوزير: « إن الزيادة في ميزانية وزارة الثقافة سنخصصها للإبداع، لا يوجد!; بلد في العالم يوفر لمبدعيه من الدعم ما توفره تونس، وأنواع الإبداع مادية وعينية، والمستفيدون من هذا الدعم أصحاب المشاريع الثقافية الجادة، والإضافات المبتكرة ».

ويتضمن برنامج مهرجاني: قرطاج والحمامات الدوليين لهذه الصيف عدة عروض تونسية (مسرح أساسًا)، إلى جانب عروض موسيقية عربية (كاظم !الساهر « العراقي »، وديانا حداد « اللبنانية »، وسميرة بن سعيد « المغربية »)، كما برمجت عروضًا موسيقية غربية.

وفي قراءة لأسعار هؤلاء « النجوم ».. يلاحظ أن تكلفة عرض الفنان العراقي: كاظم الساهر –مثلاً- تبلغ 33 ألف دولار، وهو أغلى فنان !601;ي المهرجانات التونسية، وتأتي في المرتبة الثانية: الفنانة نجوى كرم بمبلغ 30 ألف دولار، وفي المرتبة الثالثة: الفنانة المغربية سميرة سعيد بمبلغ 24 ألف دولار. وفي مقابل هذه ال!أسعار الضخمة للمطربين العرب في المهرجانات التونسية لا يتجاوز أجر الفنان التونسي 10 آلاف دولار.

وقد اهتمت الصحف المحلية التونسية بمختلف برامج هذه المهرجانات الصيفية، وعمدت إلى « إنطاق » الفنان التونسي للحديث عن شرعية حض!608;ره في مهرجانات بلاده، معتبرة أن هذه التظاهرات الثقافية قد طغى فيها حضور الضيوف، على حساب أبناء البلد


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