28 janvier 2009

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TUNISNEWS

8 ème année, N° 3172 du 28.01.2009

 archives :www.tunisnews.net  

Reporters sans frontières: La radio indépendante Kalima cible d’un blocus  de la police L’Observatoire: Tunisie: Disparition de M. Dhafer Otay, coordinateur de Radio Kalima Déclaration commune partis verts arabes La FTCR exige : La Vérité sur la mort de Salem Souli au CRA de Vincennes Ouest-France: Affaire El-Amri : procès et mystère Metro France: Jehaider, ami de Taoufik El Amri, « Les policiers ont menti plusieurs fois » AFP: Italie : 500 clandestins tunisiens rapatriés d’ici « deux mois maximum » AFP: Italie: grève et manifestation à Lampedusa contre l’immigration clandestine AFP: Attentat de Djerba: la cour dissocie le cas de Khaled Cheikh Mohammed AP: Signature de l’accord d’implantation de l’usine Airbus en Tunisie AFP: Le Hamas prêt à reconnaître Israël sur la frontière de 1967 (Marek Halter) AFP: La Turquie évoque des liens « stratégiques » avec Israël malgré son offensive Tunisia Watch: Israël : 162 ONG saisissent la Cour Pénale Internationale des crimes de Guerre commis à Gaza Invention de Abdel Wahab Hani au non de la « Commission arabe des droits humains » / Education aux droits de l’homme Sami Ben Abdallah: Censure ou pas censure des médias français à propos du conflit Israëlo- palestinien? Mezri Haddad s’explique…. Biju: Le bal des simulacres


Liste actualisée des signataires de l’initiative du Droit de Retour : http://www.manfiyoun.net/fr/listfr.html Celles et Ceux qui veulent signer cet appel sont invités à envoyer leur: Nom, Pays de résidence et Année de sortie de la Tunisie sur le mél de l’initiative : manfiyoun@gmail.com

 

Reporters sans frontières 28.01.2009 COMMUNIQUE DE PRESSE FRANCAIS / ARABE TUNISIE

La radio indépendante Kalima cible d’un blocus  de la police

 
Reporters sans frontières condamne fermement le blocus des locaux de la jeune radio indépendante Kalima par les forces de police. Depuis le 27 janvier 2009, un cordon de policiers en civil encercle les locaux, empêchant ainsi l’activité des journalistes. Le coordinateur de la radio a été interpellé plusieurs heures, et un militant des droits de l’homme venu exprimer son soutien a été frappé par les forces de l’ordre. Voir le siège des locaux de la radio Kalima : http://www.youtube.com/watch?v=AKZxIaacvmk&eurl=http://www.kalimatunisie.com/   « Les événements de ces derniers jours sont intolérables. Les autorités tunisiennes ne reculent devant rien pour entraver la liberté de la presse. Le harcèlement, le barrage physique des locaux, l’arrestation de membres de la radio, et enfin l’agression de l’un de ses invités traduisent une volonté de réduire Kalima au silence. Ce sont toujours les mêmes journalistes indépendants et militants des droits de l’homme qui subissent cette intransigeance politique » a déclaré l’organisation.   Kalima a transmis sa première émission par satellite le 26 janvier, après cinq mois de diffusion limitée à Internet. Dès le lendemain, des policiers en civil ont condamné l’entrée des locaux de la radio, situé au 4 rue Abu Dhabi à Tunis. Le coordinateur Dhafer Otay et sa collègue Marwa Rekik, sortis vers 14 heures le temps d’une pause, n’ont pas pu réintégrer leurs bureaux. C’est à ce moment que Dhafer Otay, 26 ans, a été emmené par les agents de sécurité au poste de police de Koulounya, non loin des locaux de Kalima, à Tunis. Aucune nouvelle n’a été donnée jusqu’à sa libération, vers 19 heures. « Ils m’ont posé des questions sur mon travail à la radio, mes relations. Puis ils m’ont interdit de rentrer à nouveau dans les studios » a déclaré Otay.   Le militant des droits de l’homme, Zahir Makhlouf, a de plus été agressé par les policiers en civil, alors qu’il tentait d’entrer dans les locaux de la station.   L’activité journalistique de la radio est assurée par les trois journalistes restés à l’intérieur des locaux, depuis le début du blocus. Omar Mestiri, directeur de la rédaction de Kalima et titulaire du bail du local, est la seule personne autorisée à entrer et sortir de l’immeuble. Kalima est la première radio indépendante en Tunisie. Sihem Ben Sedrine, célèbre militante de la liberté de la presse et l’une des deux rédactrices en chef de Kalima, voulait, en la lançant, populariser de nouveaux débats, élargir le champ de l’information, extrêmement encadrée en Tunisie.   Pour écouter Kalima sur Internet : www.kalimatunisie.com <http://www.kalimatunisie.com> , émissions tous les jours à 7h, 13h, 20h, 24h.


L’Observatoirepour la Protection des Défenseurs des Droits de l’Homme

 

THE OBSERVATORY

for the Protection of

Human Rights Defenders

EL OBSERVATORIO

para la Protección de los

Defensores de Derechos Humanos

 

APPEL URGENT – L’OBSERVATOIRE

 

Nouvelles informations

TUN 001 / 0109 / OBS 001.1

Disparition forcée / Harcèlement /

Intimidation

Tunisie

27 janvier 2009

 

 

L’Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l’Homme, programme conjoint de la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH) et de l’Organisation mondiale contre la torture (OMCT), a reçu de nouvelles informations et vous prie d’intervenir de toute urgence sur la situation suivante en Tunisie.

 

Nouvelle information :

 

L’Observatoire a été informé par le Conseil national pour les libertés en Tunisie (CNLT) de la disparition de M. Dhafer Otay, coordinateur de Radio Kalima.

 

Selon les informations reçues, le27 janvier 2009, vers 14h, M. Dhafer Otay et Mme Marwa Rekik, journaliste deRadio Kalima, ont quitté l’immeuble hébergeant le local de Radio Kalima. A leur retour, quelques minutes après, un important dispositif policier composé d’une trentaine de personnes encerclait l’immeuble et empêchait toute entrée. Mme Marwa Rekik a néanmoins réussi à entrer seule afin d’aller récupérer le téléphone portable de M. Dhafer Otay. Lorsque cette dernière est redescendue, M. Dhafer Otay avait disparu et les policiers ont empêché Mme Rekik de retourner à l’intérieur de l’immeuble. A l’heure de publication de cet appel, M. Dhafer Otay n’avait toujours pas été localisé.

 

Ce nouvel acte de harcèlement et d’intimidation intervient alors que Radio Kalima a commencé à diffuser par voie satellitaire depuis lundi 26 janvier 2009. L’Observatoire rappelle en outre que le journal en ligne Kalima et ses collaborateurs ont régulièrement fait l’objet d’actes de harcèlement (cf. rappel des faits).

 

Depuis, le quartier où se trouve le siège de Kalima a été encerclé par des dizaines de policiers en civil qui empêchent toute personne d’y accéder. Ainsi Me Mohamed Abbou et le journaliste Slim Boukhdhir, venus exprimer leur solidarité avec l’équipe de Kalima, ont à leur tour été empêchés par la police de s’approcher de l’immeuble. Le reste de l’équipe de Kalima est resté enfermé à l’intérieur, de crainte de ne pouvoir revenir pour terminer leurs émissions. Les policiers ont en effet clairement menacé de ne plus laisser aucun journaliste entrer au local.

 

L’Observatoire dénonce la disparition forcée de M.Dhafer Otay, et réaffirme sa préoccupation quant à la poursuite de la répression par les autorités tunisiennes de toute personne qui promeut et défend les droits de l’Homme, et rappelle que conformément à l’article 1 de la Déclaration sur les défenseurs des droits de l’Homme, adoptée par l’Assemblée générale des Nations unies le 9 décembre 1998, “chacun a le droit, individuellement ou en association avec d’autres, de promouvoir la protection et la réalisation des droits de l’Homme et des libertés fondamentales aux niveaux national et international”.

 

Rappel des faits :

 

Depuis octobre 2008, les actes de harcèlement à l’encontre de Kalima et ses collaborateurs se sont intensifiés.

 

En décembre 2008, une campagne de diffamation a ainsi été menée contre Mme Sihem Bensedrine, porte-parole du CNLT et rédactrice en chef de Kalima. Le 8 octobre 2008, le site de Kalima hébergé en Europe a été piraté et vidé de son contenu. Le 27 octobre, Mme Néziha Rjiba, également rédactrice en chef de Kalima, a été convoquée devant le Procureur de la République après avoir mis en cause les services tunisiens suite à la destruction du site web deKalima. M. Dhafer Otay et Mme Faten Hamdi, journaliste à Radio Kalima, ont également été interpellés et violentés par des policiers au cours de novembre 2008. M. Omar Mestiri, le directeur de la rédaction de Kalima, a quant à lui reçu en novembre une injonction d’exécuter une décision de redressement fiscal de 33 000 dinars tunisiens. Ce redressement porte sur une période pendant laquelle M. Mestiri n’avait aucun revenu, ayant été soumis à une assignation à résidence dans le district de Tunis sur une période de deux ans suite à une décision du juge d’instruction émise en mai 1999, en relation avec ses activités en tant que secrétaire général du CNLT. Enfin, le 10 décembre 2008, M. Lotfi Hidouri, secrétaire de rédaction de l’édition écrite du journal, a été interpellé à l’aéroport de Tunis alors qu’il se rendait au Forum de la presse arabe à Beyrouth.

 

Actions demandées :

 

L’Observatoire vous prie d’écrire aux autorités tunisiennes et de leur demander de :

 

i. Garantir en toutes circonstances l’intégrité physique etpsychologique de M. Dhafer Otay et de l’ensemble des collaborateurs deKalima ;

 

ii. Prendre immédiatement toutes les mesures nécessaires pour localiser M. Dhafer Otay et garantir sa libérationimmédiate, en ce que sa détention semble viser uniquement à sanctionner ses activités de défense des droits de l’Homme ;

 

iii. Mener une enquête exhaustive, indépendante et impartiale sur les faits décrits ci-dessus, ce afin d’identifier les responsables, de les traduire devant un tribunal civil indépendant, compétent et impartial et d’appliquer les sanctions pénales, civiles et/ou administratives prévues par la loi;

 

iv. Mettre un terme immédiat à toute forme de harcèlement à l’encontre de M. Dhafer Otay, de l’ensemble des collaborateurs de Kalima ainsi qu’à l’encontre de tous les défenseurs des droits de l’Homme tunisiens ;

 

v. Se conformer aux dispositions de la Déclaration sur les défenseurs des droits de l’Homme, et plus particulièrement à son article 1 susmentionné, ainsi que son article 12.2, qui dispose que “l’Etat prend toutes les mesures nécessaires pour assurer que les autorités compétentes protègent toute personne, individuellement ou en association avec d’autres, de toute violence, menace, représailles, discrimination de facto oude jure, pression ou autre action arbitraire dans le cadre de l’exercice légitime des droits visés dans la présente Déclaration” ;

 

vi. Plus généralement, se conformer aux dispositions de la Déclaration universelle des droits de l’Homme et instruments régionaux et internationaux relatifs aux droits de l’Homme ratifiés par la Tunisie.

 

Adresses:

 

· M. Zine el-Abidine Ben Ali, Président de la République, Palais de Carthage, 2016 Carthage, Tunisie, Fax : +216 71 744 721 ou +216 71 731 009

· M. Mohamed Ghannouchi, Premier Ministre, Secrétariat Général du Gouvernement, Rue de la Kasbah, 1008 Tunis, Tunisie, Fax : +216 71 562 378

· M. Rafik Belhaj Kacem, Ministère de l’Intérieur et du Développement local, Avenue Habib Bourguiba, 1001 Tunis, Tunisie, Fax : ++ 216 71 340 888 ; Email : mint@ministeres.tn

· M. Kamel Morjane, Ministère de la Défense Nationale, Avenue Bab Mnara, La Kasbah, 1008 Tunis, Tunisie, Fax : +216 71 561 804

· M. Bechir Tekkari, Ministère de la Justice et des Droits de l’Homme, 57, Boulevard Bab Benat, 1006 Tunis, Tunisie, Fax : +216 71 568 106 ; Email : mju@ministeres.tn

· Ambassadeur de la Tunisie devant les Nations Unies à Genève, Mission permanente de la Tunisie auprès de l’Office des Nations Unies à Genève, 58 Rue Moillebeau, Case postale 272, 1211 Genève 19, Suisse, Fax : +41 22 734 06 63 ; Email : mission.tunisia@ties.itu.int

· Ambassade de la Tunisie à Bruxelles, 278 avenue de Tervueren, 1150 Woluwe-Saint-Pierre, Belgique, Fax : + 32 2 771 94 33 ; Email : amb.detenusie@brutele.be

 

***

Paris – Genève, le 27 janvier 2009

 

Merci de bien vouloir informer l’Observatoire de toutes actions entreprises en indiquant le code de cet appel.

 

L’Observatoire, programme de la FIDH et de l’OMCT, a vocation à protéger les défenseurs des droits de l’Homme victimes de violations et à leur apporter une aide aussi concrète que possible.

 

L’Observatoire a été lauréat 1998 du prix des Droits de l’Homme de la République française.

 

Pour contacter l’Observatoire, appeler La Ligne d’Urgence :

E-mail : Appeals@fidh-omct.org

Tel et fax FIDH : 33 1 43 55 20 11 / 33 1 43 55 18 80

Tel et fax OMCT : + 41 22 809 49 39 / 41 22 809 49 29

 

FIDH

Fédération Internationale des Ligues des Droits de l’Homme

17, Passage de la Main d’Or

75 011 Paris, France

OMCT

Organisation Mondiale Contre la Torture

Case postale 21 – 8 rue du Vieux-Billard

1211 Genève 8, Suisse

 

 

 


Déclaration commune partis verts arabes

Motion  
 

Les partis verts arabes qui se sont réunis à Sao Paulo au Brésil en Mai 2008 au congrès mondial des verts « Global Greens » afin de constituer le parti vert arabe dénoncent le responsable du parti vert fantoche tunisien qui s’est auto proclamé président d’un faux comité d’un parti vert fantoche arabe regroupant (parti vert du Maroc dissous et ayant rejoint le parti du Roi, association d’environnement algérienne déjà dissoute, d’un parti vert égyptien ayant subi un hold-up de la part d’un général égyptien à la retraite). Nous condamnons la déclaration du responsable du parti fantoche qui a pour but d’induire en erreur l’opinion nationale et internationale.   Pour le parti vert du Maroc Fatima Alaoui Pout le parti vert égyptien Mohamed Awad Pour le parti « Tunisie Verte » Abdelkader Zitouni
 

Fédération des Tunisiens pour une Citoyenneté des deux Rives – FTCR
Communiqué La FTCR exige :

La Vérité sur la mort de Salem Souli au CRA de Vincennes

Le 21 juin 2008 Salem Souli, un tunisien de 41 ans, décède dans des circonstances non encore élucidées suite à l’incendie du centre de rétention administrative de Vincennes. Ses proches (son ex-compagne et leur fils) qui n’ont appris le décès  que 4 mois plus tard ne savent à ce jour toujours pas où se trouve le corps. L’administration qui avait été prompt à annoncer que monsieur Salem Souli était mort d’une crise cardiaque n’a rien fait pour prévenir sa famille et a, de surcroit, diffusé de fausses informations sur le défunt. La Fédération des Tunisiens pour une Citoyenneté des deux Rives (FTCR) qui avait dès le 22 juin appelé à un rassemblement pour dénoncer les conditions de vie et le traitement inhumain réservé aux sans-papiers retenus de ce centre de rétention avait déjà exigé avec d’autres associations une enquête urgente pour faire toute la lumière sur les circonstances de ce décès. Le 20 janvier 2009 l’ex-compagne de monsieur Souli et son fils ont porté plainte pour « pour rétention d’information, homicide involontaire par manquement aux obligations de sécurité, omission de porter secours et, enfin, fausses informations, atteinte à la mémoire du mort et  à sa réputation ainsi qu’à celle de sa famille ». La FTCR a pour sa part, comme l’a également fait la Cimade, décidé de se porter partie civile en appui de cette plainte et à la famille.  Paris le 28 janvier 2009 Pour la FTCR  Mouhieddine CHERBIB


Affaire El-Amri : procès et mystère

Taoufik El-Amri a été retrouvé noyé à Nantes. Mercredi, trois policiers répondent de faux témoignage et délaissement.

L’affaire Taoufik El-Amri. Le 22 novembre 2007, après une nuit arrosée passée à Nantes avec deux collègues ouvriers, Taoufik El-Amri, père de famille tunisien de 33 ans, disparaissait. Son corps était retrouvé quelques jours plus tard, noyé, dans le canal Saint-Félix. Dans la nuit de sa disparition, Taoufik El-Amri avait été contrôlé brièvement par trois policiers avant d’être relâché. Ils sont les dernières personnes connues à l’avoir croisé. Que reproche-t-on aux policiers ? Pas la mort de Taoufik El-Amri, le procureur a été clair sur ce point. Ils doivent répondre de « faux témoignage et de délaissement d’une personne incapable de se protéger »Faux témoignage car, au moment où l’affaire a éclaté, ils ont menti sur le lieu, sombre et discret, où ils avaient relâché l’ouvrier tunisien. Ils craignaient d’être soupçonnés d’avoir joué un rôle dans sa mort. Le délaissement ? Le jeune homme avait beaucoup bu ce soir-là. Le procureur estime que les policiers auraient dû le conduire en dégrisement plutôt que de le laisser repartir. « Impossible, riposte le syndicat Alliance. On n’a pas les moyens de transporter toutes les personnes ivres en cellule ! » Comment Taoufik El-Amri est-il mort ? On l’ignore. Un homme a été mis en examen pendant plus d’un an, soupçonné de l’avoir poussé dans le canal. Il a été mis hors de cause. On n’a donc jamais su ce qui pouvait s’être passé entre le moment où Taoufik El-Amri a été relâché et sa mort par noyade. Mauvaise rencontre ou accident, le mystère demeure.  
Thomas HENG.
(Source: « ouest-france.fr » le 27 janvier 2009)
 

 
 

« Les policiers ont menti plusieurs fois »

 

Jehaider, ami de Taoufik El Amri, était avec lui le soir de sa disparition

• Qu’attendez-vous de du procès qui s’ouvre demain à Nantes ?

Je ne sais pas trop quoi penser, car ce procès, c’est un peu l’inconnu. J’espère que les gens diront la vérité, sur ce qui s’est vraiment passé, car je n’ai pas envie d’entendre des fausses déclarations comme celles entendus après la disparition de Taoufik.

• Vous maintenez vos déclarations de l’époque, dans lesquelles vous affirmiez que les policiers auraient dû conduire Taoufik en cellule de dégrisement ?

Oui, je maintiens, car à la base, c’était prévu comme cela. On pensait que c’est au commissariat qu’allait se retrouver Taoufik. Jamais j’aurais pu imaginer qu’ils allaient le relâcher quelques minutes plus tard, à quelques centaines de mètres du canal.

• Comment vivez-vous depuis l’accident ?

J’y repense tout le temps. Mais je ne suis pas le plus à plaindre. Depuis sa mort, j’ai été plusieurs fois en Tunisie. J’ai vu sa famille, le malheur et la douleur qu’ils vivent…Leur vie s’est un peu arrêtée depuis.

• Vous craignez que les policiers ne soient pas condamnés ?

Je crois en l’Etat et en la justice. Mais, il faudrait au moins une condamnation pour le délaissement de personnes. Et puis, les policiers ont menti à plusieurs reprises avant de se rétracter : au départ, ils disaient qu’ils ne l’avaient pas arrêté, ensuite qu’il n’était pas ivre du tout… On était ensemble ce soir-là, je peux vous dire que l’on avait bu… D’ailleurs, l’autopsie à bien dit qu’il avait 3,74 grammes d’alcool par litres de sang. Ça ne s’invente pas.

Moi, depuis le départ, je ne crois pas à ce qu’ils disent. Et puis, il y a quelque chose que je ne comprends pas : si, dès le départ, ces policiers n’ont rien à se reprocher, comme ils disent, pourquoi ont-ils fait autant de fausses déclarations.

Propos recueillis par Adrien Cadorel Metrofrance.com

(Source: www.metrofrance.com le 27 janvier 2009)


Italie : 500 clandestins tunisiens rapatriés d’ici « deux mois maximum »

AFP, le 27 janvier 2009
Les 500 clandestins tunisiens qui se trouvent actuellement sur l’île italienne de Lampedusa seront rapatriés d’ici deux mois « maximum », selon un accord conclu entre les ministres de l’intérieur des  deux pays. Tous les clandestins tunisiens qui se trouvent actuellement dans un centre de rétention de Lampedusa (extrême sud de l’Italie), et qui seraient au nombre de 500, seront rapatriés d’ici deux mois « maximum », a indiqué mercredi le ministère italien de l’Intérieur. Cette décision fait suite à un accord conclu la veille à Tunis entre le ministre italien de l’Intérieur Roberto Maroni et son homologue tunisien Rafik  Belhaj Kacem, selon la même source, citée par l’agence Ansa. Les deux ministres sont également convenus d’intensifier la lutte contre l’immigration clandestine, selon le ministère italien. L’Italie a décidé d’accélérer les procédures d’expulsion des immigrés clandestins en ouvrant la semaine dernière sur l’île de Lampedusa un nouveau Centre d’Identification et d’Expulsion, suscitant une forte opposition des habitants de la petite île touristique et des clandestins présents dans un centre d’accueil. Jusqu’à présent, les clandestins ne passaient que quelques jours sur l’île avant d’être transférés dans des centres de rétention sur le continent italien. L’île de Lampedusa est devenue le principal point d’entrée en Europe des migrants en provenance des côtes d’Afrique. Pour la seule année 2008, près de 31 700 immigrants ont débarqué à Lampedusa, une augmentation de 75% par rapport à l’année précédente, selon le ministère de l’Intérieur


Italie: grève et manifestation à Lampedusa contre l’immigration clandestine

 

AFP, le 27 janvier 2009 à 13h12 LAMPEDUSA (Italie), 27 jan 2009 (AFP) – Environ 2.000 personnes ont à nouveau manifesté mardi sur l’île de Lampedusa (extrême sud de l’Italie) contre l’immigration clandestine et l’ouverture d’un nouveau Centre d’identification et d’expulsion (CEI), a constaté un photographe de l’AFP. La municipalité a aussi proclamé une grève de 12 heures et tous les magasins de l’île étaient fermés ainsi que les services publics, selon la même source. Cette nouvelle journée de protestation intervient quatre jours après la fuite de quelque 700 immigrés du Centre de premier accueil de l’île qui entendaient s’élever contre la surpopulation du Centre et l’ouverture du nouveau CEI. Les habitants de l’île avaient déjà manifesté vendredi. Les manifestants, conduits par le maire de Lampedusa, Dino De Rubeis, ont jeté une couronne de fleurs à la mer, à la mémoire des clandestins morts noyés en tentant de rejoindre les côtes européennes, selon la même source. « Nous nous retrouvons unis dans la même douleur universelle », a déclaré au cours de cette cérémonie Stefano Nastasi, le prêtre de la paroisse de Lampedusa. Lampedusa, au sud de la Sicile, est la première terre italienne sur la route des immigrants qui partent des côtes africaines, principalement de Libye. Les habitants de l’île qui vivent essentiellement du tourisme estiment que l’installation d’un nouveau centre nuira encore plus à l’image de Lampedusa. AFP

Attentat de Djerba: la cour dissocie le cas de Khaled Cheikh Mohammed

28/01/2009 15:25:18 – AFP Dans le procès de l’attentat contre la synagogue de Djerba en Tunisie en 2002, la cour d’assises de Paris a décidé de disjoindre le cas de Khaled Cheikh Mohammed, actuellement détenu à Guantanamo, de celui des deux autres accusés. La cour d’assises de Paris, qui juge depuis le 5 janvier l’Allemand converti à l’islam Christian Ganczarski pour son implication présumée dans l’attentat contre la synagogue de Djerba en Tunisie, a finalement décidé de disjoindre son cas de celui de Khaled Cheikh Mohammed, le cerveau présumé des attentats du 11 septembre 2001, qui était également accusé. Dans un arrêt lu à l’audience, le président de la cour Yves Jacob a déclaré que « considérant que Khaled Cheikh Mohammed est actuellement détenu à Guantanamo et se trouve dans l’impossibilité absolue de comparaître devant cette cour, (…) la cour ordonne la disjonction de l’accusation le concernant ». « La cour dit que le cas de Khaled Cheikh Mohammed sera examiné au cours d’une autre session », a ajouté le président, sans davantage de précision. Khaled Cheikh Mohammed était, avec Christian Ganczarski et le jeune Tunisien Walid Nawar, frère du kamikaze Nizar Nawar qui s’est fait sauter au volant d’un camion piégé contre la synagogue de Djerba en avril 2002, l’un des trois accusés de ce procès en « complicité d’assassinat terroriste », qui devrait s’achever le 6 février. La découverte du téléphone satellitaire de Nizar Nawar, après l’attentat, avait permis de découvrir qu’il avait parlé avec Christian Ganczarski quelques heures avant l’attaque, et qu’il avait ensuite vainement tenté de contacter Khaled Cheikh Mohammed. La défense de Christian Ganczarski avait regretté, à l’ouverture des débats, l’absence de Khaled Cheikh Mohammed à l’audience et avait réclamé, sans succès, son audition par vidéo-conférence. L’attentat contre la synagogue avait fait 21 morts (14 touristes allemands, 5 Tunisiens et 2 Français). C’est la présence de Français parmi les victimes qui a permis le déclenchement d’une procédure en France et la tenue de ce procès à Paris.

Signature de l’accord d’implantation de l’usine Airbus en Tunisie

AP | 28.01.2009 | 21:47 Le lancement de la filiale d’Airbus en Tunisie destinée à la production de sous-ensembles aéronautiques, a été officialisé mercredi par la signature à Tunis d’un accord avec le gouvernement tunisien. L’accord signé côté tunisien par le ministre développement et de la coopération internationale, Nouri Jouini, a été annoncé lors d’une conférence de presse tenue par le directeur général d’Airbus, Fabrice Bregier et le président de la filiale de l’avionneur européen, Aerolia, Christian Cornille. Le projet sera implanté près de la capitale tunisienne, sur un terrain de 20 hectares avec 10 ha de réserves pour l’élargir « en fonction de nos besoins futurs », selon M. Cornille. Sa réalisation nécessitera un investissement global d’environ 60 millions d’euros et créera à terme, en 2014, 1.500 emplois dans les hautes technologies. Le site sera en fait « un parc aéronautique » qui accueillera autour de l’usine d’Aerolia, les partenaires traditionnels français qui créeront des sociétés en charge des pièces élémentaires, de la tôlerie, de la mécanique, du composite et du traitement de surface. M. Cornille prévoit que les premières livraisons de sous-ensembles aéronautiques débuteront à la fin du premier trimestre 2010. Pour sa part, le directeur général d’Aibus a assuré que ce projet retenu pour des raisons de « compétitivité », « n’est pas pour détruire de l’emploi en France ou Europe ». « C’est pour avoir un dispositif qui soit plus compétitif. Il y a une crise temporaire en 2009, peut-être en 2010, mais globalement on va livrer de plus en plus d’avions. On a donc besoin de produire de plus en plus. Et au lieu de tout faire en France et en Europe où on n’est pas toujours les plus compétitifs, on a décidé de faire une implantation à l’étranger et on a choisi la Tunisie », a-t-il dit. M. Bregier a fait état d’un carnet de commande de 3.700 Airbus pour 2009. AP
 

Le Hamas prêt à reconnaître Israël sur la frontière de 1967 (Marek Halter)

 

 
AFP, le 28 janvier 2009 à 14h46 PARIS, 28 jan 2009 (AFP) – Le Hamas serait « prêt » à reconnaître Israël sur la base des frontières de 1967, a déclaré lundi à l’AFP l’écrivain juif français Marek Halter qui a rencontré le mois dernier Khaled Mechaal, le chef en exil du mouvement islamiste palestinien. « Il m’a dit que le Hamas était prêt à reconnaître Israël sur la ligne du 4 juin 1967. Il m’a répété ça à plusieurs reprises », a rapporté M. Halter qui a rencontré M. Mechaal la veille de l’offensive israélienne à Gaza. La rencontre, organisée à Damas par des conseillers du président syrien Bachar al-Assad, a précisé l’écrivain, a eu lieu la veille de l’offensive israélienne à Gaza. L’écrivain affirme avoir relayé les propos de Khaled Mechaal auprès du Premier ministre israélien Ehud Olmert et de la ministre des Affaires étrangères Tzipi Livni. « On était au deuxième jour de l’offensive. Ils n’ont pas réagi », a indiqué M. Halter. « Israël était engagé dans la confrontation, maintenant ça revient. C’est maintenant qu’il faudra décider », a ajouté l’écrivain qui plaide pour un dialogue entre l’occident et le Hamas qui a toujours refusé de reconnaître Israël. « Je pars du principe qu’il faut parler avec les ennemis. A partir du moment où ils acceptent de vous parler, ils ont déjà mis la kalachnikov de côté et se retrouvent sur le même terrain que vous », a-t-il plaidé. Mark Halter pense que Khaled Mechaal a pris la décision de vouloir négocier avec Israël « depuis pas longtemps » de crainte de « disparaître ». Par ailleurs, le dirigeant islamiste a assuré à l’écrivain qu’il était « personnellement garant » de la vie du soldat franco-israélien Gilad Shalit détenu par son mouvement. Il lui a aussi affirmé avoir tenté à deux reprises d’assassiner le chef de la droite israélienne, Benjamin Netanyahu. « Il m’a dit +j’ai essayé deux complots contre lui. Je n’ai pas réussi. Comme lui aussi n’a pas réussi à me tuer par une tentative d’empoisonnement. C’est la volonté d’Allah. Si demain il est au pouvoir et qu’il accepte de discuter avec moi sur la base du 4 juin 1967 je discuterai avec lui+. C’est drôle: il m’a répété plusieurs fois, +moi je n’ai pas de haine+ », a rapporté M. Halter. AFP

La Turquie évoque des liens « stratégiques » avec Israël malgré son offensive

AFP, le 28 janvier 2009 à 13h56 ANKARA, 28 jan 2009 (AFP) – a Turquie et Israël entretiennent toujours des liens stratégiques malgré les violentes critiques du gouvernement turc à l’égard de l’offensive de l’armée israélienne contre la bande de Gaza, a affirmé mercredi le chef de la diplomatie turque Ali Babacan. « Les relations turco-israélienne sont d’un niveau stratégique », a indiqué le ministre lors d’un entretien à la chaîne d’information NTV depuis Davos où il se trouve pour le Forum économique mondial (WEF). « Dans un environnement où les liens entre la Turquie et Israël cesseraient, l’existence d’Israël dans la région ne sera plus aussi facile », a estimé M. Babacan. Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a fustigé quasi-quotidiennement l’offensive de 22 jours d’Israël à Gaza, au point d’être accusé par une partie de la presse turque d’être en faveur du mouvement islamiste Hamas, classée comme une organisation terroriste par l’Occident. Un de ses conseillers faisait pendant ce temps la navette entre les chefs exilés du Hamas à Damas et l’Egypte. Ankara et Tel Aviv ont maintenu le contact tout au long de la crise, a précisé M. Babacan, ajoutant qu’il avait eu plusieurs conversations téléphoniques avec son homologue Tzipi Livni. Mardi, M. Babacan avait souligné que la Turquie n' »approuve pas le Hamas » et avait appellé le Hamas à adopter des moyens pacifiques pour atteindre ses objectifs plutôt que de recourir aux armes. Mais se voulant également réaliste, le ministre turc avait estimé qu’il n’était pas possible d’ignorer le Hamas dans les efforts de paix dans la région. La Turquie, pays musulman mais Etat laïque, est le principal allié régional d’Israël. Tous deux ont noué des liens économiques étroits depuis qu’ils ont signé un important accord de coopération militaire en 1996, qui a suscité la colère des pays arabes et de l’Iran. AFP

Israël : 162 ONG saisissent la Cour Pénale Internationale des crimes de Guerre commis à Gaza

162 associations et organisations indépendantes représenté par un collectif international de 24 avocats ont saisi le procureur près de la Cour Pénale Internationale de La Haye pour l’ouverture d’une enquête pour crime de guerre et crime contre l’humanité après les massacres et les destructions subies par les habitants palestiniens de Gaza suite à la guerre menée par l’armée israélienne entre le 27 décembre 2008 et 18 janvier 2009 sur la base de l’article 15.1 du Traité de Rome du 17 juillet 1998 instaurant la Cour Pénale Internationale de la Haye. Béchir Essid bâtonnier de l’ordre des avocats Tunisiens s’est déplacé à La Haye le jeudi 22 janvier 2009 pour la déposition de la plainte dans le bureau du président de l’unité des informations et des preuves, auprès du procureur général de la Cour Pénale internationale.

Le document rédigé en français d’une quarantaine de pages « demande l’engagement de poursuite pour des faits de crimes de guerre et crimes contre l’humanité commis sur la terre palestinienne de Gaza, à compter du 27 décembre 2008 au 18 janvier 2009. ». la plainte à été exposé sur un triple volet, faits, cadre juridique, griefs et assortie d’un grand nombre de pièces étayant les différents aspect. Les associations signataires ont précisé dans leur pourvoi qu’elles ont dépêché sur place « des groupes d’études juristes médecins légistes, spécialistes des armes, psychologues – qui seront en mesure dans les prochains jours d’apporter des éléments complémentaires, notamment sur la réalité des ordres criminels données et des exactions commises. »

Il est à noter que le ministre de la Justice palestinien Ali Kachan a été reçu jeudi 22 janvier par le procureur de la Cour pénale internationale à La Haye, Luis Moreno-Ocampo, pour un « long entretien », notamment sur la situation à Gaza, apprend-on auprès de sa conseillère.

D’après les procédures en cours au prés de la CPI « Le Procureur peut commencer une enquête sur une situation qui lui est déférée lorsqu’il existe une base raisonnable pour croire que des crimes ont été perpétrés ou sont en train de l’être. De telles situations peuvent être déférées au Procureur par un État Partie, ou par le Conseil de Sécurité des Nations Unies en réponse à une menace à la paix et à la sécurité internationales. Conformément au Statut et au Règlement de Procédure et de Preuve, le Procureur doit examiner les documents ainsi soumis à son appréciation avant de prendre une décision quant à savoir s’il convient de donner suite. »

« En plus des situations déférées par les États Parties et par le Conseil de Sécurité, le Procureur peut également recevoir, de la part d’autres sources telles que des personnes physiques ou des organisations non gouvernementales, des informations se rapportant à des crimes relevant de la compétence de la Cour. Le Procureur procèdera à un examen préliminaire desdites informations dans chacun des cas. Ensuite, si le Procureur décide qu’il existe des éléments justifiant le fait de procéder »

D’un autre coté Les délégués des 22 pays membres de La Ligue arabe lors d’une session extrordinaire ont décidé de  demander à l’Assemblée générale de l’ONU de « former un comité international chargé d’enquêter sur les crimes de guerre dans la bande de Gaza » et de « mettre en place une cour criminelle pour juger les criminels de guerre israéliens », a rapporté l’agence de presse égyptienne MENA. Le secrétaire général Amr Moussa a déclaré avoir informé le procureur de la Cour pénale internationale (CPI) Luis Moreno-Ocampo de cette affaire.

(Source: “Tunisia Watch”, le blog de Mokhtar Yahyaoui, le 27 janvier 2008)


Commission arabe des droits humains

Genève, le 28 janvier 2009

Intervention devant le Comité consultatif du Conseil des droits de l’homme

Groupe de travail sur le Projet de

 « Déclaration sur l’éducation et la formation aux droits de l’homme »

 

Madame la Présidente Halima Warzazi, Monsieur le Rapporteur Emmanuel Decaux, Mesdames et Messieurs les experts du Comité consultatif,

La Commission arabe des droits humanis vous félicite pour l’avancement de vos travaux et souhaite rappeler les points suivants :

1-Sur le plan normatif : Il est important que la Déclaration reprenne les normes internationales, notamment celles de l’UNESCO en matière de droit à l’éducation et notamment la Convention de 1960 sur la « lutte contre la discrimination en matière d’enseignement »  et le mécanisme de contrôle y afférant, ainsi que les Recommandations de l’organisation en matière de « Libertés académiques » et des droits du corps enseignant. Cette jonction entre le « droit à l’éducation » comme un des droits fondamentaux de la personne humaine et « l’éducation aux droits de l’homme » est d’une grande importance à nos yeux.

2- Cette jonction entre les impératifs du Présent et ceux du Futur  permet de joindre la vigilance et la lutte dans l’immédiat contre les discriminations et les violations d’un droit fondamental d un coté et la préparation d’un avenir respectueux des droits de l’homme de l autre. Elle évite en outre, la manipulation que font, malheureusement, certains Etats répressifs de l’Education pour le Futur pour cacher les violations du Présent.

3-Il est nécessaire d’accorder une importance particulière à la richesse culturelle et de baser l’Education aux droits de l’homme sur une approche humaniste respectueuse de la richesse culturelle de notre Humanité multiple. Une attention particulière devrait être accordée à la valorisation des aspects positifs dans toutes les cultures et les religions, sans tomber dans le relativisme culturel cher à certains Etats répressifs. L’Universalité des droits de l’homme est une question fondamentale dans leur acceptation universelle mais aussi dans l’éducation aux droits de l’homme. Cette Universalité n’est pas un dictat d’une telle ou d’une telle autre nation, mais la résultante de l’enrichissement mutuel entre les Nations, qui a pris forme dans la Déclaration universelle, mais qui est une œuvre continue et non figée dans le temps.

4-Accorder une place consistante au processus historique d’élaboration du corpus international de protection des droits de l’homme, notamment la Déclaration universelle des droits de l’homme. Pour prendre un exemple : Dire à un jeune écolier arabe, dans une école du Mont Liban ou dans un village algérien que des arabes, du Liban et de l’Irak, ont pris une part effective aux travaux de rédaction de la Déclaration permet de rassurer quand à l’Universalité effective, non seulement des droits élaborés mais aussi de leur processus d’élaboration et que le corpus international des droits de l’homme est le résultat des efforts de toutes les Nations et non le dictat d’un club fermée de Nations.

5- Il est important que la Déclaration s’intéresse non seulement à l’aspect général d’une éducation générale aux droits de l’homme, mais aussi aux besoins spécifiques de populations et métiers spécifiques. Nous pensons notamment aux :

-Faiseurs de lois, députés et sénateurs qui doivent recevoir en début de législature des programmes accélérés pour assurer le plein respect des lois aux normes internationales de protection des droits de l’homme ;

-Personnel chargé d’appliquer la loi et d’exécuter les peines de privation de liberté, notamment les forces de sécurité intérieure, les gardes pénitentiaires, qui doivent bénéficier des formations adéquates eu égard à leur rôle ;

-Les professions liées à la défense des droits, notamment les avocats et les magistrats ;

-Les professions médicales, il est important par exemple que la Déclaration de Tokyo de l’Association médicale mondiale soit enseigné dans toutes les facultés de Médecine,

-Concernant les besoins spécifiques des groupes vulnérables, une attention particulière doit être accordée certes aux minorités, aux filles, aux personnes handicapées, aux régions défavorisées, mais aussi à la population carcérale, qui vit souvent une double privation, celle de la Liberté, mais celle aussi plus grave et plus déshumanisante, celle des Droits, et notamment celui à l’Education, et en particulier de l’Education aux droits de l’homme, y compris les droits régissant la privation de la liberté ;

Je vous remercie

Abdel Wahab Hani

Représentant Permanent


 

Censure ou pas censure des médias français à propos du conflit Israëlo- palestinien? Mezri Haddad s’explique….

 
Par Sami Ben Abdallah
Est-ce qu’il y a une censure ou une autocensure des médias français à propos du conflit Israëlo- palestinien ?   Mezri Haddad: Oui mais je n’appellerai pas ça « censure ». C’est de la Realpolitik (sourire ironique de Mezri Haddad en prononçant ce mot). Par ailleurs, il faut distinguer la presse écrite des médias audiovisuels. Pour la presse écrite, le journal Le Monde et l’hebdomadaire Marianne ont  été parfaitement objectifs  et équilibrés. A part mon article « Gaza : la trahison des clercs », il y a eu des tribunes remarquables et très courageuses. Je citerai à titre d’exemple l’article de l’intellectuelle israélienne Nomika Zion. On ne peut pas en dire autant d’autres journaux . cela étant, je n’aime pas beaucoup les jérémiades et l’auto victimisation. Il y a des intellectuels arabes qui auraient pu prendre position et qui ne l’ont pas fait par calculs. Mais  il y a d’autres qui ont voulu prendre position mais dont les articles ont été jugés impubliables pour des raisons multiples.   Vous êtes un intellectuel tunisien et arabe. Je vous lis régulièrement dans  Le  Monde, au Figaro et à Libération. Par ailleurs, vous étiez invité  au « Ring » émission animée par Michel Field sur LCI et à France O. Qu’en est-il alors de cette supposée « censure » ?   Mezri Haddad: Oui c’est vrai mais il y a un travail de longue haleine à entreprendre et surtout à entretenir. Je parle des réseaux et des relations… mais il y a aussi la valeur intrinsèque de l’individu, de ses capacités rédactionnelles et analytiques. De ce point de vue là, la censure est un argument facile et parfois même fallacieux qui occulte les véritables raisons notamment notre impuissance politique et intellectuelle. J’ai été moi-même un virulent critique de certains médias français dans mon ouvrage « Carthage ne sera pas détruite » mais, les journaux et les rédactions changent et évoluent. Il ne faut pas voir la paille dans les yeux des autres et refuser de voir la poutre dans nos propres yeux.   En dépit du fait que vous êtes le seul intellectuel tunisien qui a pu accéder aux médias français pour défendre  les thèses palestiniennes, certains tunisiens ne vous ont pas soutenu…     Mezri Haddad:Il y en a eu  même  un qui m’a violemment stigmatisé, que j’ai identifié et qui se reconnaitra car même vis-à-vis de mes adversaires, je veux toujours respecter certaines règles morales. Autrement dit, je n’aime pas la délation….    Je regrette que certains de mes compatriotes qui se font passer pour des figures emblématiques  du combat démocratique et qui, plutôt que d’avoir la lucidité politique et la hauteur d’esprit, ont préféré me stigmatiser parce que nous n’avons pas les mêmes idées ni  convictions au sujet de la politique intérieure de notre pays. Cette confusion entre les Causes Majeures  et les causes mineures  et subsidiaires est affligeante.     Ces dix dernières années, l’occident s’est fait une image négative sur les arabes et sur l’islam. Ce n’est pas une fatalité.  Graduellement et intelligemment, nous pourrons changer cette image.   Je tends donc la main à ces intellectuels éclairés et patriotes qui peuvent œuvrer dans ce sens et, en même temps contribuer au rayonnement culturel de notre pays.   Pour ceux qui n’ont pas vu l’émission sur France O. allez à ce lien: http://toutes-les-france.rfo.fr/index-fr.php?page=player_video&id_article=242
 
 
Pour Contacter Mezri Haddad, allez à ce lien: http://mezrihaddad.unblog.fr/contacter-mezri-haddad/
 
Source: Le Blog de Sami Ben Abdallah-Blogueur de Tunisie www.samibenabdallah.com

LE BAL DES SIMULACRES

Par Biju
 
Voilà bien ce que tend à nous montrer le nouvel opus de la pensée le plus décalé du moment, ce que nous démontrent inconsciemment les ABBOU, MARZOUKI, les opposants démocratiques tunisiens et autres prisonniers d’opinion, idem pour les hittistes et les »harregua » , les vrais enjeux politiques contemporains tendent à masquer combien les sociétés qui s’enorgueillissent à défendre la liberté de penser, le droit des personnes, la liberté d’entreprendre, la défense de la démocratie, ont mis en place un système de plus en plus serré de contrôle des sociétés vivantes sous toute forme de pouvoir totalitaire, indirectement pour garantir leur bien-être, croient-elles naïvement, la chute et le réveil n’en seront que plus durs. Peu importe le degré d’expression qu’il nous a été donné en aval par ces sociétés dite « démocratiques », il nous manque en amont les mots pour le dire,nos mots pour le dire, notre volonté pour changer les choses par nous-mêmes, le blocage est à ce niveau, et personne d’autres que nous autres tunisiens, pour notre patrie, ne peut défaire ce nœud coulant de notre perte. Nous sommes prisonniers d’un système forclos qui nous enferme dans un cadre qui est par avance prédéfini, malgré les fausses alternatives qu’il prétend offrir. Le vrai problème est la fragilité de notre statut d’ exclus au niveau le plus élémentaire, nous sommes, nous tunisiens, tous ou presque des exclus , au sens où cette position zéro, celle de l’exclusion généralisée dans notre pays, est devenue l’objet de la biopolitique, et que le possible politique et le droit de vivre ne nous sont accordés que dans un geste second, conformément aux attentions stratégiques du biopouvoir( FOUCAULT) . Toutes nos échecs assumés et répétés avec une facilité à vaciller toute forme de raison, à affaiblir toute motivation,à désespérer toute volonté, nous emmènent de l’Homo sucker, celui qui croit se jouer du système alors qu’il n’est que le jouet du système, à l’homo sacer la parfaite figure de l’attentiste type et forclos dans l’espace politique. Des individus sans aucun droit. Nous retombons là dans la barbarie, celle d’un combat pour la démocratie qui exclut à sa façon, et dramatiquement son élément le plus puissant , le plus fédérateur, le peuple. Des prisonniers politiques en Tunisie aux ghetto mental des exilés tunisiens partout dans le monde . Homo sacer qui, morts ou vifs, en tant qu’ êtres humains, ne font pas partie de la communauté tunisienne pour la dictature, mais pas seulement pour elle . Le constat est amer , la réelle acceptation de l’autre, dans l’opposition tunisienne fragmentée, ne produit finalement que du « vide », car nous n’acceptons l’autre que si cet autre nous ressemble, mais cette fausse acceptation masque en réalité l’absence de perspectives, d’idéologies qui sont dans l’ouverture, l’échange et l’alternative, qui étaient naguère, et toujours, nos chaises roulantes.
Toute notre histoire oppositionnelle contemporaine repose sur des investissements pulsionnels et idéologiques qui façonnent notre nouvel ordre des priorités. Nos rapports avec avec l’unique et véritable réalité tunisienne désormais relèvent d’un fonctionnement particulier de nos affects, pour sortir de l’impasse à mon humble avis, il faut commencer par démonter le discours hégémonique de la pensée qui se veut unique dans l’espace politique tunisien, ce discours souvent tenu, par des partis démocratiques, autorisés à exister par la dictature, comme si cette autorisation relève d’une quelconque légitimité
 
toutes les illusions soutenues par nos bien-pensants du moment, ne doivent pas nous pousser dans le renoncement morbide, à dynamiter toutes les idoles comme autant d’épouvantails qui nous gardent dans une ignorance crasse, et combattre et ignorer cette réclusion dans les simulacres du réel, une réalité qui nous prépare un impérialisme « mondialisateur » triomphant, et génocidaire.
 

 

 

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