TUNISNEWS
7 ème année, N° 2319 du 27.09.2006
BBC News: Tunisia attacked over headscarves Khaled Ben M’Barek: A 70 ans, Ben Ali lorgne sur 2009 et prépare la terre brûlée intégrale Balha Boujadi: je ne suis pas tariq ramadan… grace à dieu AP: Réunion à Berlin entre le gouvernement et les dignitaires musulmans d’Allemagne
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Tunisia attacked over headscarves
By Magdi Abdelhadi Arab affairs analyst, BBC News
Human rights groups in Tunisia say women who wear an Islamic headscarf are being persecuted by the authorities.
The groups say that school girls with the headscarf are being harassed and forced to remove the headcover at schools and universities.
The authorities deny this, but say they are encouraging women, instead, to wear modest dress in line with Tunisian traditions.
This is a long-running battle between the authorities and Islamist groups.
It is part of a wider war between the ostensibly secular – and at times despotic – Arab governments and increasingly assertive Islamist groups.
The challenge facing the Tunisian authorities, like in other Arab countries facing resurgent Islamist movements, is how to crack down on one of the most potent symbols of Islamism – the female head-cover – without being liable to charges of being un-Islamic.
Back in 1981, at the height of the confrontation between the Tunisian government and Islamists, a decree was issued banning what was described as “sectarian dress”.
But justifying the ban on “sectarian” grounds sounds bizarre in a society where 98% of the population are Sunni Muslims.
It is a justification that betrays the government’s inability to confront the Islamist doctrine head on.
‘Personal choice’
Islamists say the Tunisian ban is not only against Islam, but that it also violates personal freedom.
Rachid al-Ghanoushi, a leading Tunisian Islamist who lives in exile in London, said the state had no right to interfere with personal choice.
“Does it harm the state when a woman wears a headscarf or not?” he said. “We are not demanding the imposition of any particular dress on women, we are demanding public and personal freedom.”
But the authorities apparently fear that the appeal to freedom of choice is a pretext used by Islamists to promote their doctrine.
Despite the official ban, increasing numbers of Tunisian women are beginning to wear the controversial headscarf, apparently under the influence of tele-preachers on satellite channels whose influence bypasses national restrictions.
It seems that the Islamic headscarf is increasingly becoming not only a symbol of identity but an act of defiance against autocratic governments.
Story from BBC NEWS: http://news.bbc.co.uk/go/pr/fr/-/2/hi/africa/5382946.stm
(Source : le site de la BBC, le 26 septembre 2006 à 18:23:51 GMT)
A 70 ans, Ben Ali lorgne sur 2009 et prépare la terre brûlée intégrale :
LA LIGUE OUVRE LE BAL DES LIQUIDATIONS PROGRAMMEES
Khaled BEN M’BAREK
Les observateurs de la scène politique tunisienne savent d’expérience que les grands desseins du général Ben Ali se dévoilent longtemps avant leur réalisation par des actes et des déclarations à premières vue anodins. Que l’on pense à la « joumhouriet al ghad » (la république de demain), lancée en 2002 et que nous subissons depuis les élections de 2004.
Comme il fallait donc s’y attendre, les grandes manœuvres des élections législatives et présidentielles de 2009 ont été lancées. Non pas par un meeting ou une déclaration politique, mais par un début d’offensive concertée en vue de s’assurer qu’aucune voix discordante ne viendra perturber le prochain festival électoral, comme aime à le qualifier la presse aux ordres.
Après avoir liquidé l’Association tunisienne des Jeunes avocats (ATJA) et cassé l’Association des magistrats tunisiens (ATM), ne restent debout dans l’espace institutionnel que la Ligue tunisiennes des droits de l’Homme (LTDH), le Conseil national de l’Ordre des avocats et l’Association tunisienne des Femmes démocrates (ATFD). Le second semble avoir été ajourné après la lettre qui lui avait été envoyée par le truchement des patrons d’hôtels, lui notifiant qu’il ne pourra plus compter sur eux pour louer des espaces en vue d’y mener ses activités. Les avocats tunisiens s’étant apparemment avérés de véritables sauvageons…
Quant à la Ligue, son heure semble avoir sonné. Depuis plus d’un an, le pouvoir semble avoir mis en place une stratégie à la fois simple et implacable pour la réduire : paralysie et pourrissement. En effet, non seulement aucun canal de communication avec l’organisation n’est ouvert, mais le pouvoir l’asphyxie à tous les niveaux, en empêchant la moindre de ses activités à Tunis et dans les régions.
C’est sur ces entrefaites qu’arrive la fameuse initiative dite abusivement « des 108 » et qui prétend sortir la ligue de la crise. Il n’est nul besoin d’être clerc pour voir la supercherie. Sur la myriade des noms cités, on ne retiendra qu’une brochette de communistes repentis. Le Tejdid (ex-PCT) retrouve encore une fois encore ce réflexe du goumier qui lui fait assumer les basses besognes que le régime du général Ben Ali se trouve dans l’incapacité d’accomplir lui-même. Cette fois-ci cependant, on n’est jamais allé aussi loin dans la compromission.
Au vu des réactions suscitées par cette manœuvres plusieurs semaines après son lancement, on peut affirmer qu’il s’agissait d’un véritable ballon d’essai destiné à tester la solidité de la LTDH et la capacité du Comité directeur légitime à repousser les assauts répétés du pouvoir en maintenant l’unité de l’organisation et son intégrité structurelle.
Les conjurés semblent avoir beaucoup compté sur Abderrahmane Kraïem, figure connue de la Ligue. Mais ce dernier, tout en restant sur une position ambiguë, leur a fait faux bond en désertant leur prétendu comité de liaison.
De fait, l’apparition d’une organisation structurée pour mener cette action en dehors des organes de la Ligue, a tout de suite trahi le fond de l’affaire : une démarche putschiste visant à organiser une scission définitive menant à un congrès fantoche et à l’élection d’un bureau directeur de pacotille à la solde de la police politique. A. Kraïem était apparemment appelé à remplir le rôle qu’avait joué le magistrat véreux Khaled Abbès dans le renversement du bureau légitime de l’ATM.
Des candides réclameront peut-être encore des preuves sur la réalité de cette machination. Il n’y a qu’à considérer leur prétendu appel. Il est signé par des gens du sérail bénalien. Le seul nom de Abdelwaheb El Béhi, l’ancien bâtonnier corrompu, suffit à dissiper les doutes les plus tenaces. Quand on voit que ces gens se réunissent dans des hôtels et ont le soutien de machins tels que le PUP ou le MDS de Boulahya (un orfèvre en la matière), on n’est pas loin de deviner les doigts de la Dakhiliya derrière tout le manège.
Et puis il reste l’indice symptomatique : dans les attendus de leur déclaration, les agresseurs de la Ligue ont soigneusement évité de citer le pouvoir. Ils ont ainsi tenté de le dédouaner d’une responsabilité aussi lourde qu’exclusive dans la crise imposée à la Ligue.
Au moment où nous mettions sous presse, les conjurés semblaient sur le point de reconnaître leur échec. Les amis de la Ligue se sont mobilisés et le Comité directeur à réagi assez vigoureusement. Toujours est-il qu’une certaine mollesse reste à déplorer dans la mesure où elle risque d’inciter les prédateurs à récidiver. Il s’agit surtout de ne faire aucune concession aux apprentis putschistes, en faisant par exemple prévaloir leur qualité de ligueur sur celle de conspirateur contre la Ligue. Il arrive encore qu’on voie les plaignants contre l’organisation qualifiés de chefs de sections, alors qu’ils ne sont rien d’autres que des agents infiltrés, venus à la Ligue dans l’unique dessein de la saborder à défaut de pouvoir la ramener dans le giron du pouvoir.
Il appartient au Bureau directeur de s’en tenir à la vérité dans le choix des mots pour décrire la situation de la Ligue ; cela est encore plus vrai pour les amis et soutiens d’une Ligue enjeu primordial parfaitement compris par le pouvoir. Ainsi, le Comité de soutien, auquel l’Audace souscrit pleinement aurait-il dû éviter de s’adresser aux éléments infiltrés pour les solliciter à quelque titre que ce soit, risquant ainsi de leur attribuer la moindre bonne foi…
Car en fait, d’ici à 2009 et au-delà, la ligne de démarcation entre les Ligueurs et les ennemis mortels de la Ligue, y fussent-ils encartés depuis 1977, restera la qualification de sa situation depuis le 5ème congrès : on reconnaîtra les uns et les autres selon qu’ils déploreront une « crise interne », pour les uns ou une « offensive acharnée du pouvoir » en vue de soumettre une organisation qui échappe à son contrôle, pour les autres.
Par ailleurs, nos amis du Comité de soutien semblent avoir appelé le loup dans la bergerie en sollicitant l’UGTT de Abdesslem Jrad en vue de soutenir la Ligue. Ce dernier n’a qu’une ambition : rester à la tête de la centrale syndicale. Cet apparatchik corrompu et tortiocrate zélé a fait avancer la date du congrès à la mi-décembre, soit dans un trimestre. Outre que cette décision transgresse les statuts de l’Union qui imposent un délai de six mois entre la Commission administrative et le Congrès, elle semble traduire la volonté du secrétaire général sortant de prendre de vitesse ses adversaires et éventuels concurrents. Jrad semble sûr d’imposer sa ligne et sa personne. La Commission administrative ne s’était pas encore réunie au moment où nous bouclions ce numéro. Mais au vu des réalités que vit la classe ouvrière, la scène syndicale peut réserver des surprises à la bureaucratie syndicale que le régime a fermement arrimée à la tortiocratie sept-novembriste.
Ces événements affectant ce qui reste des organisations de la société civile n’ont rien de surprenant, ni par leur timing ni par leur ampleur et leur arrogance, puisque l’opposition nationale n’a pas bougé depuis le mouvement du 18-Octobre, il y a bientôt un an.
Mais le simple souvenir de ce mouvement n’est-il pas en soi un facteur d’optimisme quant à la capacité des Tunisiens à reprendre leur lutte éternelle pour la liberté ?
(Source : Editorial de « L’Audace », N° 139/140, Septembre/Octobre 2006)
JE NE SUIS PAS TARIQ RAMADAN… GRACE À DIEU
BALHA BOUJADI
Un certain Zaghloul m’a cité hier (Tunisnews du 26 sep 2006) comme étant quelqu’un qui tape tout le temps sur l’Islam et les musulmans. Il a ajouté que je n’ai aucune catégorie intellectuelle, que je devrai écrire plutôt dans les forums pour ados
Ensuite il a invité les lecteurs à lire Tariq Ramadan, le chef de file des Frères musulmans en Europe. Ça donne une idée sur son appartenance idéologique.
En passant, il a fait exactement ce qu’ont fait ses compères avec la conférence du Pape, (Je n’ose pas me comparer avec, mais…) il a sélectionné une seule paragraphe sans aucun contexte pour montrer, selon lui, la faiblesse de mes arguments.
Au lieu de discuter mes idées, superficielles et futiles soient-elles, il a préféré m’insulter et dire que je suis un anti-musulman et que je suis islamophobe. Comment pourrai-je l’être si je suis plus musulman que lui ?
Avant tout je suis anti-islamiste, et c’est différent, car les islamistes sont des activistes politiques qui ont un projet socioculturel global anti-démocratique et anti-droit de l’homme, et comme citoyen j’ai le droit de critiquer qui que ce soit qui menace l’avenir de ce pays et le futur de mes enfants, même si je dois, pour le faire, user un pseudo ridicule.
Ce Zaghloul n’a pas voulu lire tout le papier que j’ai publié à Tunisnews du 24 septembre, car j’y ai posé des questions et j’ai parlé de la violence en Islam et aussi et surtout au christianisme, et j’ai souhaité qu’il y’ait débat et discussion.
Mr. Zaghloul, vous êtes certain qu’il n’y a pas de violence en Islam ?
Je viens de voir à la télévision comment on décapite un voleur de portable en Somalie sur la place publique sous les cris des gosses et les youyou des femme et ce au nom de la Charia d’Allah pratiquée par les tribunaux islamiques. Toute la planète a vu comment les Talibans exécutaient les femmes adultères dans un stade plein à craquer des spectateurs hystériques,
Vous êtes satisfaits des tueries en Irak (sunnites contre chiites) avec des kamikazes interposés, la « conquête de Manhattan », la tuerie de Madrid et celle de Londres… l’assassinat de Sadate, du Léo Van Gogh, et du Colonel Messaoud… tous tués au nom de l’Islamisme violent.
Je viens de lire une dépêche de l’AFP qu’un opéra a été déprogrammé par crainte de représailles islamistes, c’est-à-dire que cette violence fait reculer la civilisation humaine et en même temps fait avancer le fanatisme intégriste. La démocratie est menacée dans le monde entier, la libre circulation des gens, les voyages, le tourisme, les études à l’étranger, la liberté d’expression et de création… Est-ce que c’est normal ???
Est-ce que c’est normal qu’on continue à appeler les chrétiens comme des « Kouffar » mécréants et que leur espace est une « Dar Al-Harb » (Un champ de guerre)… Tout ce discours je l’écoute tous les jours, si ça ce n’est pas de la violence, ne comptez pas sur moi pour défendre ni vos thèses ni celles de Tariq Ramadhan.
De quoi avez-vous peur ? De la vérité ? Quel dommage ! Vous voulez cacher le soleil par un tamis, comme dit ma grand-mère ? Au lieu de discuter et débattre ces problèmes, les musulmans continuent à glorifier leur passé et leurs dogmes.
Je suis peut être ignorant et d’un esprit ado, mais je pense librement et je préfère lire le texte de « Tarchichi » (Voir Tunisnews du 23 septembre 2006), que celui de Tariq Ramadhan, un type mystérieux, fanatique et charlatan. Pourquoi personne n’a osé répondre à son article alors qu’il a cité plusieurs citations et versets de Coran qui montrent la banalisation de la violence en Islam ? Est-ce qu’il est aussi fou et ado que moi ? La vérité est que les islamistes sont des lâches, ils bouffent les cerveaux des pauvres gens et ne daignent pas faire face aux idées et aux arguments.
BALHA BOUJADI, le 27 septembre 2006 balhaboujadi@yahoo.es
Réunion à Berlin entre le gouvernement et les dignitaires musulmans d’Allemagne
Associated Press, le 27 septembre 2006 à 11h48
BERLIN (AP) — Le ministre allemand de l’Intérieur présidera mercredi midi une réunion entre des responsables du gouvernement et des représentants de l’Islam du pays afin de lancer un dialogue de deux ans sur les moyens de favoriser l’intégration à la société des musulmans allemands, qui sont plus de trois millions. Cette réunion intervient en pleine polémique en Allemagne au sujet de la décision d’une compagnie de Berlin d’annuler pour raisons de sécurité les représentations de l’opéra “Idomeneo” de Mozart, qui met en scène les têtes coupées de Jésus, de Bouddha, et de Mahomet.
L’opéra a été annulé en raisons des réactions dangereuses qu’il pourrait provoquer dans un climat interreligieux assez tendu. La décision a déclenché une polémique sur la place des religions, notamment l’Islam, dans l’art, moins d’un an après la vague de protestations contre les caricatures de Mahomet parues dans la presse européenne. Le ministre allemand de l’Intérieur Wolfgang Schaeuble a qualifié cette décision de “folle”, espérant que la réunion de mercredi déboucherait sur des mesures concrètes pour faire cohabiter toutes les communautés du pays.
“L’Islam est une partie importante de l’Allemagne et de l’Europe, et donc il doit également accepter les normes et valeurs qui constituent l’Europe”, a-t-il déclaré dans un entretien au “Sueddeutsch Zeitung”. “Nous n’ouvrons pas une réunion où on ne ferait que s’échanger des plaisanteries”.
Associated Press