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   TUNISNEWS                  7 ème année, N° 2349 du 27.10.2006   
  
    
  
 AISPP: Communiqué                         Imad Daimi, Chokri Hamrouni :                         Folie policière en Tunisie                         Quand le régime tunisien ne parvient pas à brimer les                         femmes et les hommes libres, ils s’en prennent à leurs                         enfants                         AFP: Al-Jazira nie mener une                         campagne politique contre la Tunisie                          AP: Un diplomate européen appelle à “un dialogue                         politique serein” entre Tunis et Bruxelles                          Afrik.com: Tunisie – Qatar : Al                         Jazeera provoque le clash                         REUTERS: La mondialisation remède à l’instabilité                         arabe/ex-responsable US         | 
 
 
  
  
 
   Cliquez ici   pour accéder au reportage exceptionnel de l’AISPP sur la catastrophe   humanitaire des prisonniers politiques Tunisiens
 Voir également les   documents vidéo:
 
  Le Cri De   Détresse De La Famille Du Prisonnier Politique Fathi Issaoui   
  Nouveau   témoignage vidéo de l’AISPP sur les multiples condamnations pour les mêmes   faits en Tunisie.
 (Source :    www.nawaat.org )
 Association Internationale de Soutien aux     Prisonniers Politiques           33 rue Mokhtar Atya, 1001, Tunis     Tel : 71 340 860, Fax : 71 354 984     27/10/06          Communiqué
 
Des   dizaines d’agents de la police politique encerclent toujours le domicile du   prisonnier politique, Maître Mohammed Abbou, et en interdisent l’entrée et la   sortie depuis les agressions perpétrées dans la soirée de mardi, au second   jour de l’Aïd, qui a vu plusieurs familles de prisonniers politiques emmenées   au district de Sidi El Béchir où elles ont été retenues trois heures après   avoir été agressées, agression qui leur a valu d’être emmenées d’urgence par   Maître Abderraouf Ayadi à l’hôpital Habib Thameur. L’AISPP a appris que des   avocats ont porté plainte devant le procureur de la République de Tunis, afin   que soit déféré le dénommé Salaheddine Boughanmi et toute personne dont   l’identité sera établie au cours de l’instruction afin qu’ils soient jugés   pour agression violente.
     L’AISPP a appris que madame Sihem Najjar, épouse du prisonnier politique Hatem   Zarrouk, avait fait appel à Maître Mohammed Nouri, le président de notre   association et à Maître Abderraouf Ayadi, défenseur des droits de l’homme et   membre du comité du 18 octobre pour les droits et les libertés, afin qu’ils   lui rendent visite, ainsi qu’à sa famille à son domicile d’El Ouardia, idem   pour madame Samia Hamouda, épouse du prisonnier politique, Maître Mohammed   Abbou, afin qu’ils constatent sur place le siège de son domicile par un nombre   impressionnant d’agents de la police politique. C’est ainsi qu’ils s’y se sont   rendus, ainsi que Maître Radhia Nasraoui, hier après midi et ont constaté de   visu l’encerclement du domicile et l’interdiction faite d’y pénétrer.      Le président de l’Association   Maître Mohammed Nouri (traduction ni revue ni corrigée par les auteurs de la   version en arabe, LT) 
 
   
  
 SU  
 ** En Libye, trois lignes rouges ne sont pas à dépasser par     les médias : Le Colonel Kadhafi et sa famille, la question berbère et la     grande corruption. Comme la Tunisie, la Libye a son cyber prisonnier :     Abderrazak Al Mansouri coupable d’avoir mis en cause  l’interminable règne     de  Kadhafi.  Mais grâce à  « Al Jazira »  et aux publinets, les libyens ne     sont plus tellement isolés du reste du monde. Ils commencent à critiquer     mais toujours sous la couverture de l’anonymat.           ** En Mauritanie, les militaires du CMJD qui ont déposé en     2005 l’ancien président Ould Taya et  se sont engagés à organiser des     élections libres en l’espace de deux années, ne semblent pas rassurer la     classe politique mauritanienne quant à leur impartialité. Plusieurs chefs de     partis politiques ont rencontré, la semaine écoulée, les militaires au     pouvoir et ont fait part de leurs appréhensions et de leur inquiétude qaunt     au  rôle que jouera  l’administration lors des prochaines joutes électorales.      Inquiète à l’égard des manœuvres politiques qui semblent se proférer à     l’horizon, l’opposition mauritanienne craint de voir la junte militaire     rester au pouvoir à travers des hommes de main qu’elle favorisera lors des     prochaines élections.           ** Monsieur Belhassen Trabelsi, beau frère de     Monsieur Zine Al Abidine Ben Ali,  a approché ces derniers temps des hommes     d’affaires et des sociétés de courtage européennes pour la mise en vente (à     n’importe quel prix apprend-on) de ses parts (majoritaires) dans le  capital     de la compagnie privée de navigation Karthago. On apprend aussi que      plusieurs éminents membres de la famille Trabelsi sont en train de     transférer des pans entiers de leurs activités financières à Dubaï où ils     ont acquis des résidences secondaires dignes de leur rang et le statut de     résidants privilégiés conformément aux dispositions  la loi émiratie.       ** Une pétition, dénonçant les intimidations dont  fait     l’objet notre confrère Arezki Ait Larbi de la part du pouvoir algérien,     circule cette semaine à Paris. Pour rappel, le correspondant des journaux     français Le Figaro et Ouest France est interdit de sortie du territoire     algérien et un mandat d’arrêt est lancé contre lui.  Initié par des     militants démocrates de tous bords, le document en question souligne que : «     cette entrave à une liberté fondamentale, la liberté de circuler, ce     chantage à l’emprisonnement, sont soi-disant motivés par une condamnation.     Mais la justification est encore plus tortueuse et arbitraire que     l’injustice au secours de laquelle elle prétend subvenir », ajoute les     pétitionnaires. Bien que condamné en 1997 sans qu’il ne soit convoqué par     les juges et qu’un mandat d’arrêt soit lancé contre lui durant la même année,     le journaliste, qui a eu à quitter le territoire national à maintes fois,      n’a jamais été interpellé par la police des frontières. C’est ce qui rajoute     à l’étrangeté de l’affaire. Aujourd’hui, d’aucuns s’interrogent sur les     motifs réels qui ont poussé les autorités algériennes à exhumer cette     affaire vielle de 9 ans, et ceci malgré la prescription des faits et la     grâce présidentielle qui avait touché tous les délits de presse. Par     ailleurs, le texte de la pétition qui dénonce « cette procédure d’exception     » et condamne cette tentative d’intimidation « attentatoire à la liberté de     la presse », précise que seule la dépénalisation des délits de presse peut     apaiser le débat nécessaire  sur la liberté de la presse et la déontologie.              (Source : « Le Maghrébin », édition du 24     octobre 2006)     Lien : http://www.hebdo.amd-maghreb.org/
 
 
   
   
 
Folie   policière en Tunisie
 
     Nombre de Tunisiens viennent de célébrer de la manière la plus tragique la fin   du mois du jeûne.   Décidément, rien n’arrête les folies ravageuses d’un régime qui ne recule   devant aucune considération (humaine, morale, diplomatique, nationale) pour   faire étalage de sa politique toute répressive.         La fête de l’Aïd a été vécue comme un cauchemar par ceux, parmi les Tunisiens,   qui ont refusé d’abdiquer leurs droits à la dignité et à la liberté.       Des milliers de policiers, éloignés de leurs familles à cette occasion, ont   été affectés pour des missions de répression partout sur le territoire   national. Il ne fallait pas plus pour qu’ils s’acharnent de la manière la plus   féroce contre des « ennemis de la Nation  » abjectement désignés par un régime   sanguinaire et scandaleusement lynchés par une presse aux ordres.         Parmi les vaillants citoyens à qui on a réservé un traitement particulier à   l’occasion de cette fête, le Docteur Moncef Marzouki, président du Congrès   Pour la République , qui a décidé de rentrer en Tunisie en dépit des menaces   de prison qui pesaient sur lui. Pour le contrer et faire barrage à son   intention de mobiliser les Tunisiens pour la résistance pacifique à la   dictature, le régime n’a pas trouvé mieux que les procédés orduriers dont il   est coutumier. En effet une horde de policiers en civile, le suit partout,   menaçant tous ceux qui peuvent avoir un quelconque lien avec lui (commerçants,   chauffeurs de taxi, voisins, proches…)       Comme avec le journaliste militant Abdallah Zouaroui, le régime pratique le   boycott social à l’égard de nombre de nos concitoyens au su et au vu d’une   population subordonnée par la peur et l’intimidation.   Le passage de Moncef Marzouki sur la chaîne Qatari Aljazeera est en train de   prendre des dimensions invraisemblables ! La fermeture de l’ambassade   tunisienne à Doha, la campagne ordurière de la presse de caniveaux, le boycott   social, les intimidations de tout genre…font partie des procédés indignes qui   ont fait suite au retour de l’ancien Président de la Ligue Tunisienne de   Droits de l’Homme en Tunisie le 21 octobre dernier.       Parmi les victimes de cet acharnement policier inégalé, la vaillante Samia   Abbou épouse de l’avocat de la liberté Mohamed Abbou otage du régime tunisien   depuis le premier mars 2005. Le jour de l’Aïd cette femme courage avait   organisé un sit-in avec des familles de prisonniers politiques.       Les acteurs de cette action légitime et pacifique ont été tabassés et agressés   avec une violence inouïe. Depuis le début du sit-in et bien que la maison de   Mme Abbou ait été évacuée, tout le quartier est demeuré bouclé et interdit aux   visiteurs. Mme Abbou et ses trois enfants viennent de connaître la journée la   plus cauchemardesque de leur vie. En rentrant du Kef après une visite encore   une fois mouvementée du père, Mme Abbou et ses enfants ont été interpellés par   des dizaines de la redoutable police des tigres noirs brandissant leurs armes   et intimant l’ordre à la famille Abbou de rebrousser chemin. Ceux-ci ont été   contraints de passer la nuit chez maître Ayadi dans un état de détresse et de   psychose.      Ali Ben Salem, ce vaillant combattant présent dans toutes les luttes qui ont   marqué l’histoire de notre pays depuis soixante ans maintenant, a vu son   domicile encerclé par des dizaines de policiers qui ont empêché les visiteurs   de lui présenter les vœux de l’Aïd.       Les agissements récents de la dictature dénotent d’une nervosité laissant   apparaître des signes de fragilité et de frilosité. Les Tunisiens dignes et   qui aspirent à la liberté doivent soutenir Moncef Marzouki, Samia Abbou, Ali   Ben Salem et tous ceux qui sont les emblèmes de notre combat légitime et ô   combien urgent pour la liberté et la démocratie. Il y va de notre devoir… Il y   va de notre fierté collective !       Paris, le 26 octobre 2006      Imad Daimi, Chokri Hamrouni    Congrès Pour la République  
  
 
Quand le régime tunisien ne parvient     pas à brimer les femmes et les hommes libres, ils s’en prennent à leurs     enfants.
 
         Madame Samia Abbou que l’opinion internationale connaît pour son courage et     sa détermination pour dénoncer le régime tunisien qui emprisonne son mari     maître Abbou militant des droits de l’homme, s’est habituée à la présence     permanente de la police devant sa maison et à ses filatures quand elle la     quitte, sans pour autant renoncer un seul instant à son combat.
         Seulement, depuis quelques jours le dispositif policier a été revu à la     hausse, au point où les enseignants et les élèves de l’école fréquentée par     les enfants de madame Abbou s’en inquiètent (l’école se situe à quelques     mètres du domicile de la famille Abbou)
         Et comme si cela ne suffisait pas, hier vers 22h, alors que  madame Abbou     rentrait chez elle avec ses deux enfants accompagnée par maître Radhia     Nasraoui, elle a été confrontée à une image digne de celles des scènes de     guerre, des individus armés brandissaient leurs armes face à elle, ses     enfants mineurs et maître Radhia Nasraoui.     Les protestations de Samia Abbou et de son accompagnatrice n’y ont rien     fait, elle a pourtant crié toute son indignation et sa colère face à des     policiers que le fait de terroriser des enfants ne semblait point émouvoir !  
         Samia Abbou a été contrainte de quitter sa maison pour emmener ses enfants     effrayés et traumatisés passer la nuit en lieu plus sûr.
         Ce dispositif particulier survient deux jours seulement après la journée de     grève de la faim et le sit-in des familles des prisonniers politiques en     Tunisie organisés justement dans le domicile de Me Abbou.
         Jointe par téléphone, (avant que la communication ne soit interrompue !)     Samia Abbou a encore affirmé sa détermination à dénoncer les pratiques du     régime de Ben Ali, avant d’ajouter qu’elle a, pour la première fois,     vraiment peur pour ses enfants, d’ailleurs elle en appelle aux organisations     internationales de protection de l’enfance pour les protéger.
         Les coordinations :
 ·         Exigent la libération immédiate et     inconditionnelle de Maître Abbou et tous les prisonniers politique en     Tunisie.     ·         Tiennent les autorités tunisiennes pour responsables de la     sécurité de la famille de Maître Abbou et toutes les familles des     prisonniers politiques en Tunisie.     ·         Demandent le soutien de toutes les organisations internationales     et les associations de se mobiliser pour défendre leur cause et augmenter la     pression sur les autorités Tunisiennes pour libérer tous les prisonniers     politiques en Tunisie.     ·         Appellent à la vigilance et souligne leur total soutien à l’action     de Me Abbou ainsi qu’à son combat juste et équitable.      Pour Joindre la famille de Me Abbou     Le numéro de Téléphone de Mme Abbou : +216  20 984 225
 Genève, le 27 octobre 2006     Pour la coordination pour la libération de Me Abbou      et la coordination de soutien aux familles des prisonniers politiques en     Tunisie.     Mounir Dabbour                   + 41 79 711 20 89                  info@tunisieinfo.net     Amis de la liberté et de la démocratie Mobilisons-nous !
 
 
 
Al-Jazira nie mener une campagne   politique contre la Tunisie
 
   
  AFP- 26 octobre 2006 – 11:16   La chaîne satellitaire qatarie Al-Jazira a nié jeudi poursuivre un “agenda   politique” contre la Tunisie, après que Tunis a fermé son ambassade à Doha en   raison de la diffusion par la télévision d’interviews d’un opposant tunisien.
     “Nous n’avons pas d’agenda politique contre la Tunisie ou contre une   quelconque autre partie”, a affirmé Waddah Khanfar, directeur général   d’Al-Jazira, qui a provoqué l’ire de nombreux régimes arabes depuis qu’elle a   été lancée il y a dix ans.   “Nous regrettons la décision tunisienne et réaffirmons que nous nous engageons   à (fournir une plateforme) à des opinions différentes”, a déclaré M. Khanfar à   l’AFP.
     La Tunisie a décidé de fermer sa mission diplomatique à Doha après la   diffusion, le 14 octobre, par Al-Jazira d’une interview de l’opposant tunisien   Moncef Marzouki, appelant à la “résistance jusqu’à ses ultimes limites   possibles” contre le pouvoir en place à Tunis.
     “La chaîne de TV qatarie Al-Jazira tourne le dos à la vérité et à   l’objectivité chaque fois qu’elle aborde l’actualité en Tunisie, méprisant les   règles élémentaires de la déontologie et semblant mener une campagne hostile   destinée à nuire à la Tunisie”, a indiqué ce ministère.   “Face à une évolution aussi dangereuse”, est-il ajouté dans le communiqué, “la   Tunisie a décidé de mettre fin à sa représentation diplomatique au Qatar et de   fermer son ambassade à Doha, malgré l’estime et le respect qu’elle porte à ce   pays frère”.
     Le gouvernement qatari n’a pas réagi à la décision de la Tunisie. La presse de   ce petit émirat a rapporté l’information sans la commenter.   Al-Jazira accueillerait “tout responsable tunisien qui voudrait parler à la   chaîne”, a assuré M. Khanfar.
     “Lorsque nous accueillons certaines personnalités, cela ne veut pas dire que   Al-Jazira appuie leurs positions”, a-t-il ajouté.
   
 
Un diplomate européen appelle à “un   dialogue politique serein” entre Tunis et Bruxelles
 
     AP | 27.10.06 | 21:28      TUNIS (AP) — Le chef de la délégation de la commission européenne à Tunis,   Marc Pierini, a appelé vendredi à l’instauration d’un “dialogue politique   serein” avec la Tunisie, un dialogue qui permettrait, selon lui, à la   coopération entre Tunis et Bruxelles de gagner en qualité dans les années à   venir.
     Lors d’une conférence de presse tenue à la fin d’une mission de plus de quatre   ans en Tunisie, le diplomate, qui est également accrédité auprès de la Libye,   a qualifié de “bon” le bilan de la coopération entre l’Union européenne et la   Tunisie, à quelque 14 mois de la phase finale du démantèlement tarifaire   devant permettre la mise en place d’une zone de libre-échange   euro-méditerranéenne, en janvier 2008.
     Premier pays du sud de la Méditerranée à avoir signé un accord d’association   avec l’UE en 1995, la Tunisie effectue le gros de ses échanges avec cet   ensemble.
     Cet accord a été suivi par l’adoption en 2005 d’un “plan d’action voisinage” à   la suite de l’élargissement de l’UE.    Il a illustré ses propos par le volume des échanges commerciaux qui a doublé   au cours des dix dernières années, passant de 7,5 à 14,7 milliards d’euros.     Le diplomate européen a cependant déploré le retard enregistré dans la   coopération en matière de gouvernance, notamment dans les domaines des médias,   de la justice et des droits de l’Homme, en mentionnant des “turbulences”   inhérentes occasionnées par ces questions. AP   
Tunisie – Qatar : Al Jazeera provoque   le clash
 Tunis a fermé son ambassade pour protester contre la ligne éditoriale   de la chaîne
 
 
        jeudi 26 octobre 2006, par Saïd Aït-Hatrit       La Tunisie a rappelé mercredi son ambassadeur au Qatar pour protester « contre   une campagne hostile » de la chaîne Al Jazeera. Les autorités tunisiennes   n’ont pas apprécié les sorties de l’opposant Moncef Marzouki sur la chaîne   d’informations et sont fatiguées d’y voir la pratique religieuse nationale   brocardée. Depuis sa création en 1996, la chaîne à gratter qatarie irrite   autant le Etats-Unis que les régimes arabes.       Al Jazeera est regardée dans les pays arabes autant qu’elle est abhorrée par   leurs régimes. Mercredi, la Tunisie a fermé son ambassade à Doha, au Qatar,   pour protester contre la chaîne d’information internationale. Le cheikh Hamad   bin Khalifa Al Thani, émir de la péninsule pétrolière, en est le principal   actionnaire. Dans un communiqué, le ministère des Affaires étrangères accuse   Al Jazeera de tourner « le dos à la vérité et à l’objectivité, chaque fois   qu’elle aborde l’actualité en Tunisie », et de « mener une campagne hostile   destinée à [lui] nuire ». Le 14 octobre dernier, les autorités tunisiennes   avaient rappelé leur ambassadeur après que la chaîne ait diffusé l’interview   de Moncef Marzouki, l’un de ses plus virulents opposants. Le chef du Congrès   pour la République, un parti non reconnu, y appelait la « population » à « une   résistance civile en utilisant tous les moyens pacifiques ». Etabli depuis   cinq ans en France, il est rentré samedi à Tunis sans être inquiété, malgré   une convocation devant le juge d’instruction pour « incitation de la   population à la désobéissance civile ». Al Jazeera a diffusé quelques heures   après son arrivée une seconde interview dans laquelle il déclare refuser de   répondre à la convocation.
     Tunis a également été irritée par la manière dont Al Jazeera a couvert   l’actualité religieuse nationale depuis plusieurs années. La CNN arabe a   récemment organisé un débat autour de la question du voile islamique, en   Tunisie, dans laquelle les autorités ont été accusées de « violation des   droits individuels ». Au début du mois, elles se sont prononcées pour   l’application d’un décret de 1981 condamnant le port du voile dans les lieux   publics. Le président Zine el-Abidine en personne, suivi par ses ministres,   s’est prononcé contre les voiles « d’inspiration sectaire importés de   l’extérieur ».   La Tunisie « indexée » par les religieux
     « Ici, Al Jazeera est très regardée. Les gens regardent notamment les   programmes où la parole est donnée aux islamistes, car leurs partis sont   interdits en Tunisie, et c’est l’occasion de les connaître », explique un   journaliste basé à Tunis. « Mais il ne s’agit pas seulement des islamistes,   poursuit-il. La Tunisie est en avance sur tous les pays arabes en matière de   liberté de la femme et de modernité de la société. Et les religieux qui   interviennent sur Al Jazeera ont tendance à indexer la Tunisie sur ce point.   Les autorités nationales se plaignent du fait que la chaîne qatarie ne   donnerait la parole qu’à ses opposants ».   « La Tunisie, qui respecte et exerce la liberté d’opinion et d’expression, et   qui apprécie à sa juste valeur toute information honnête, a fait siennes ces   nobles valeurs », indique un peu exagérément le communiqué des Affaires   étangères, dans un pays souvent rappelé à l’ordre pour des violations de la   liberté d’opinion. « Cependant, poursuit le document, par ses prises de   position délibérément malveillantes à l’égard de la Tunisie, Al Jazeera a   dépassé toutes les limites et transgressé les règles morales sur lesquelles   repose la pratique journalistique. »
    « Pas d’agenda politique contre la Tunisie »
     Jeudi, Waddah Khanfar, le directeur général de la chaîne, a assuré ne pas   avoir « d’agenda politique contre la Tunisie ou contre une quelconque autre   partie. Nous regrettons la décision tunisienne et réaffirmons que nous nous   engageons à fournir une plateforme à des opinions différentes », a-t-il   déclaré à l’AFP. Tunis avait déjà rappelé son ambassadeur en 2001 pour   contester contre la couverture de la Tunisie par Al Jazeera. La république n’a   jamais permis l’ouverture d’un bureau de la chaîne à Tunis, ni accrédité son   correspondant sur place.
     En juin 2004, ce sont les autorités algériennes qui ont fermé le bureau de la   chaîne à Alger, prétextant une réorganisation du travail des correspondants de   la presse étrangère. Selon Reporters sans frontières, ce gèle serait   consécutif à la diffusion d’un débat où des « opposants avaient critiqué les   généraux algériens ainsi que la politique de réconciliation nationale du   président Abdelaziz Bouteflika ». Seul le Maroc, dans le « petit Maghreb »,   accueil aujourd’hui une officine de la chaîne à gratter qatarie. A partir du   15 novembre, elle va lancer un « journal du Maghreb » d’une durée d’une heure   depuis Rabat.
   
   
 
La mondialisation remède à   l’instabilité arabe/ex-responsable US
 
     REUTERS, le 27 octobre 2006 à 08h28   PEKIN, 27 octobre (Reuters) – L’incapacité à inclure les pays du “Grand   Moyen-Orient” dans le système commercial international alimente l’instabilité   du monde arabe, a déclaré vendredi une ancienne représentante au Commerce   américaine.   “L’OMC doit s’occuper du plus gros maillon manquant dans le système commercial   international, à savoir le Moyen-Orient”, a déclaré Charlene Barshefsky,   représentante au Commerce de 1996 à 2001, lors d’une conférence à Pékin.
     “C’est le plus grand échec du système international et il importe de s’y   attaquer sérieusement.”   Les 57 pays composant ce que Barshefsky appelle le Grand Moyen-Orient –   comprenant notamment des anciennes républiques soviétiques d’Asie centrale –   représentent 10% de la population mondiale mais seulement 1% du commerce   mondial.   “Le taux de chômage y est le double de la moyenne mondiale.
     C’est cette structure économique, ajoutée aux tensions et à l’isolement   politiques de la région, qui produisent colère et violence”, estime-t-elle.   “L’isolement du Moyen-Orient, sa dépendance envers le pétrole, l’absence   d’industrie manufacturière et d’investissements, son incapacité à se   développer, n’est pas   seulement le plus grand échec de l’économie globalisée, c’est le plus grand   danger pesant sur la sécurité mondiale.”
     Si des poids lourds régionaux tels que l’Arabie saoudite et l’Egypte   appartiennent à l’Organisation mondiale du commerce, des pays disposant   d’importantes populations et de réserves énergétiques comme l’Iran, l’Irak,   l’Algérie et l’Ouzbékistan n’en font pas partie.   “Il appartient à la région de régler ses problèmes mais ses problèmes nous   concernent tous et il appartient aux grandes puissances – Etats-Unis, Europe,   Japon et Chine – de rectifier la situation en incluant ces pays”, a-t-elle   dit.       REUTERS
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