27 novembre 2011

 

11 Úme année, N°4168 du 27.11.2011
archives : www.tunisnews.net

Tunisie secret: Tunisie Exclusif Mezri Haddad parle de ses relations avec Rached Ghannouchi, Moncef Marzouki et Mustapha Ben Jaffar…

Kamel Mahdhaoui: La révolution des saisons

Kapitalis: Tunisie. L’agence Tap pourrait-elle changer?

Investir en Tunisie: Tunisie-Tourisme : Mehdi Houas rassure les professionnels

WMC: Tunisie: Ennahdha, CPR et Ettakatol
 Hégémonie, hégémonie,
quand tu nous prends!

WMC: Tunisie: La Constituante est-elle anti-démocratique?

Kapitalis: Tunisie. Monsieur Hédi Jilani, par décence, taisez-vous !

Le Temps: Pour qui roulent certains Imams prédicateurs ?

Gulf News: Tunisia’s new challenges


Samedi 26 novembre 2011626/11/Nov/201113:17 Tunisie Exclusif Mezri Haddad parle de ses relations avec Rached Ghannouchi, Moncef Marzouki et Mustapha Ben Jaffar…


Nous avons trouvĂ© sur le net des photos rares de Mezri Haddad avec des personnalitĂ©s tunisiennes et Ă©trangĂšres trĂšs cĂ©lĂšbres.Nous en avons Ă©tĂ© trĂšs surpris, mais nous n’avons pas voulu les reprendre et les publier ici avant d’entrer en contact avec Mezri Haddad pour lui demander de commenter en exclusivitĂ© 6 photos. Il nous a fallu beaucoup de temps pour entrer en contact avec lui . le convaincre de la bonne foi de notre dĂ©marche et de l’importance de son tĂ©moignage par rapport Ă  ces personnalitĂ©s. Il a enfin acceptĂ© de parler et nous voulons le remercier pour cela. Nous ne sommes ni ses avocats ni ses juges. Et voila la premiere partie de l’interview : Question 1: Mezri Haddad avec Rached Ghannouchi. C’Ă©tait oĂč, Ă  quelle Ă©poque et que pensez-vous de lui? Mezri Haddad : C’Ă©tait Ă  Londres, chez lui, tout au dĂ©but des annĂ©es 1990. C’Ă©tait ma seconde rencontre avec Rached Ghannouchi. J’Ă©tais ravis de faire sa connaissance et lui aussi par reconnaissance parce que j’Ă©tais le seul non islamiste Ă  ce moment lĂ  Ă  dĂ©fendre les islamistes dont les arrestations et les tortures venaient de commencer en Tunisie. Personne, je dis bien personne, ni des compatriotes ni des Ă©trangers, n’ont osĂ© les dĂ©fendre Ă  ce moment-lĂ . Bien au contraire, la gauche,les progressistes, les libĂ©raux et mĂȘme certains de la LTDH trouvaient normal que Ben Ali les Ă©radique impitoyablement. C’Ă©tait leur choix “moral” pour participer au pouvoir. J’ai fait le choix inverse d’attaquer le pouvoir car je considĂ©rais qu’on n’a pas le droit de traiter ses adversaires politiques de cette maniĂšre violente. C’est Ă  partir de ce moment-lĂ  que mes problĂšmes ont commencĂ© avec le rĂ©gime qui m’a fichĂ© comme Ă©tant un sympathisant islamiste. Beaucoup plus tard, j’ai pris mes distances avec les islamistes pour des raisons multiples, notamment l’ingratitude et l’hypocrisie. Rached Ghannouchi Ă©tait avec moi un homme sincĂšre, fraternel et fidĂšle. Ce n’est pas avec lui que j’ai eu des surprises mais avec certains de ses reprĂ©sentants en France, qui l’ont d’ailleurs par la suite quittĂ©. Il n’y a jamais eu un mot de trop entre Rached Ghannouchi et moi. Bien au contraire. Sachez qu’avant d’ĂȘtre politiques, mes critiques de l’islamisme sont nettement philosophiques et thĂ©ologiques. Ce n’est pas en frĂ©quentant les islamistes que j’ai dĂ©couvert l’islamisme, mais en frĂ©quentant les livres. En frĂ©quentant les islamistes, j’ai par contre dĂ©couvert des hommes patriotes, honnĂȘtes et cultivĂ©s. Mais j’ai aussi rencontrĂ© quelques renĂ©gats, malhonnĂȘtes et incultes. Question 2: Moncef Marzouki . il Ă©tait votre meilleur ami. C’Ă©tait oĂč, Ă  quelle Ă©poque et que s’est-il passĂ© entre vous? Mezri Haddad : C’Ă©tait en 1994, Ă  Gif sur Yvette oĂč j’habitais Ă  l’Ă©poque, dans la forĂȘt juste derriĂšre chez moi. C’Ă©tait au moment des Ă©lections prĂ©sidentielles en Tunisie. Moncef Marzouki s’Ă©tait portĂ© candidat contre Ben Ali, tout comme Ahmed ManaĂŻ. Ma maison Ă©tait son quartier gĂ©nĂ©ral. Je l’avais activement soutenu en mettant Ă  sa disposition mes relations avec les mĂ©dias, les ONG et un certain nombre d’hommes politiques français. J’avais signĂ© Ă  l’Ă©poque un article dans LibĂ©ration titrĂ© “L’Ă©lection du roi de Tunisie” qui a excitĂ© Ben Ali. DĂšs son retour en Tunisie, Moncef a Ă©tĂ© arrĂȘtĂ© et mis en prison. L’un de ses proches compagnons au sein de la LTDH avait dĂ©clarĂ© “Il est bien lĂ  oĂč il est”. Je me suis mobilisĂ© en France pour le dĂ©fendre et pour faire pression sur le gouvernement tunisien. Il a Ă©tĂ© rapidement relĂąchĂ©. Depuis, nous sommes devenus des insĂ©parables. Je relayais en France tout ce qu’il faisait en Tunisie. J’ai fait publier chez un ami Ă©diteur libanais son livre “Al IstiqlĂąl al-thĂąni”, comme d’ailleurs Ă  la mĂȘme Ă©poque le livre de mon ami Ahmed Talib Ibrahimi, “La crise algĂ©rienne” (en arabe). Je suis Ă  l’origine du rapprochement entre Moncef Marzouki, Mohamed Mzali et Rached Ghannouchi. A cette Ă©poque, l’ensemble des opposants en Tunisie refusaient tout contacts et toutes collaborations avec ces deux derniers. Les choses ont changĂ© Ă  partir de 1997 lorsque les anciens collabos du rĂ©gime, les progressistes et les droit-de-l’hommistes, ont rejoints l’opposition. Pour plusieurs raisons, leur arrivĂ©e a provoquĂ© mon retrait de l’opposition. Je n’ai gardĂ© de relations qu’avec Marzouki, Ben Jaffar, ManaĂŻ et Mzali, que Dieu ait son Ăąme. Il y avait un projet en Ă©laboration et j’ai dĂ©cidĂ© d’attendre sa naissance pour reprendre du service dans la lutte contre Ben Ali. C’Ă©tait le CNLT, un projet de Moncef Lui-mĂȘme. Il m’avait promis que j’en serais le reprĂ©sentant en France. Lorsqu’on a annoncĂ© la naissance du CNLT en 1998, c’est Kamel Jendoubi qui a Ă©tĂ© choisi! Ce fut un choc pour moi, une grande blessure morale. Je m’en souviens encore, j’avais appris la nouvelle Ă  mon retour de Bagdad. C’est Ă  partir de cette trahison que j’ai dĂ©cidĂ© de rompre l’exil, ce que j’ai fait deux ans plus tard, en 2000. Sur les raisons de leur dĂ©cision, je prĂ©fĂšre encore me taire. C’est pas trĂšs beau ! Question 3: Mustapha Ben Jaffar . il Ă©tait aussi votre ami. C’Ă©tait oĂč, Ă  quelle Ă©poque et quelles ont Ă©tĂ© vos relations avec lui ? Mezri Haddad : Ce devait ĂȘtre en 1996, chez moi Ă  Gif sur Yvette. Mes relations avec Mustapha Ben Jaffar Ă©taient et sont restĂ©es d’ailleurs mĂȘme aprĂšs mon retour en Tunisie, amicales et sincĂšres.C’est un homme fin, loyal et modĂ©rĂ©. C’est aussi un homme fidĂšle en amitiĂ©.Je n’ai jamais oubliĂ©l’attention affectueuse dont il avait fait preuve auprĂšs de ma mĂšre malade, Ă  l’Ă©poque oĂč j’Ă©tais en exil et oĂč il exerçait encore Ă  l’hĂŽpital. Il ne s’est jamais rien passĂ© entre nous. Chaque fois que j’ai rencontrĂ© Ben Ali, j’ai dĂ©fendu Mustapha et pas seulement lui d’ailleurs. Cela avait sans doute un peu servis dans la lĂ©galisation de son parti. A l’exception d’Abdelaziz Ben Diah, beaucoup au palais Ă©tait contre la reconnaissance du “CongrĂšs pour la RĂ©publique”. Un dernier mot sur lui, lorsque je suis rentrĂ© pour la premiĂšre fois en Tunisie, en avril 2000, je lui ai posĂ© la question au sujet du CNLT, en prĂ©sence d’un ami, T.Z. Il m’a rĂ©pondu qu’il n’a jamais Ă©tĂ© question de moi au sein du CNLT et qu’il n’Ă©tait pas du tout au courant de ma candidature! La suite dans quelques jours ….. 2 eme Partie : Tarek Aziz, DaniĂšle Mitterrand et Mahmoud Darwich…. (Source: Le blog “Tunisie secret” le 26 novembre 2011) Lien:http://tunisie-secret.over-blog.com/article-tunisie-exclusif-mezri-haddad-parle-de-ses-relations-avec-rached-ghannouchi-moncef-marzouki-et-must-90009112.html

La révolution des saisons


Dans l’hĂ©misphĂšre nord quelque part en zone tempĂ©rĂ©e Je me suis promenĂ© en amoureux dans ces contrĂ©es Les arbres sont nus et les feuilles jaunes sont par terre Les rouges chancellent et les bougeons pas encore trĂšs clairs Il n y a ni fleurs ni fruits en automne et encore doit-on passer l’hiver Si l’on espĂšre un printemps prospĂšre Il y a d’autres pays oĂč il n y a qu’une saison Les feuilles sont toujours vertes et les racines luxuriantes MĂȘme que la chaleur Ă©quatoriale est parfois Ă©touffante Les fruits toutes l’annĂ©e c’est la nature, le soleil et les marĂ©es Ce n’est pas mieux si cette nature n’est pas habitĂ©e Changeons de couleur et de continent, franchise et aisance comme Ă  la tĂ©lĂ© Dans quelle pensĂ©e la nature est exclue, le soleil banni et les marĂ©es sont figĂ©s Qui crĂ©e la rĂ©alitĂ© sinon l’imagination, le courage ou les idĂ©es D’un seul ou peu c’est dĂ©jĂ  vu, Ă  ne pas oublier De chacun c’est innĂ© mais c’est Ă  inventer Nul ne doute que les saisons reviendront indĂ©finiment Le bonheur, les excĂšs et les rĂ©volutions L’essentiel est peut ĂȘtre que nous les partagions Les lieux et les saisons Sans Ă©radicateurs ni exclusions. Kamel Mahdhaoui 26 novembre 2011.  

Tunisie. L’agence Tap pourrait-elle changer?


Comment transformer le statut de l’agence Tunis-Afrique-Presse (Tap) d’un service gouvernemental en un service public, indĂ©pendant du gouvernement et au service des citoyen? Pour rĂ©pondre Ă  cette question, l’Instance nationale de rĂ©forme de l’information et de la communication (Inric) a organisĂ©, vendredi Ă  Tunis, une rĂ©union, en prĂ©sence de plusieurs journalistes et fonctionnaires de l’agence. La nĂ©cessitĂ© d’affranchir les Ă©tablissements mĂ©diatiques publics de la tutelle de l’Etat et de les dĂ©lier de toute appartenance politique a Ă©tĂ© abondamment soulignĂ©e aprĂšs la rĂ©volution. L’Inric y a aussi beaucoup ƓuvrĂ© depuis sa crĂ©ation en fĂ©vrier, en Ă©tudiant les expĂ©riences menĂ©es par plusieurs pays ayant vĂ©cu le mĂȘme processus transitoire que la Tunisie en matiĂšre d’organisation des agences de presse, notamment en Pologne, en TchĂ©quie et en Afrique du Sud. Elaborer un nouveau statut C’est aux employĂ©s de l’agence Tap, qui fut longtemps un instrument de propagande au service des dictatures de Bourguiba et de Ben Ali, de faire un Ă©tat des lieux et d’étudier les moyens Ă  mettre en place pour assurer Ă  leur agence l’autonomie financiĂšre et de gestion et l’indĂ©pendance administrative vis-Ă -vis du gouvernement. Un nouveau statut devrait ĂȘtre Ă©laborĂ©, qui assure cette mutation profonde. Selon les journalistes et les fonctionnaires de la Tap prĂ©sents Ă  cette rencontre, l’agence a besoin d’une nouvelle organisation structurelle, administrative et rĂ©dactionnelle qui tient compte des enjeux de la compĂ©titivitĂ© mĂ©diatique imposĂ©e par la rĂ©volution du 14 janvier. Ils ont, Ă©galement, plaidĂ© en faveur de la sĂ©paration entre l’administration et la rĂ©daction au sein de l’agence, du perfectionnement de ses ressources humaines et de son renforcement par de jeunes compĂ©tences. Certains intervenants ont estimĂ© que le problĂšme qui se pose au sein de l’agence n’est pas Ă  caractĂšre journalistique mais il est Ă©troitement liĂ© Ă  la politique mĂ©diatique imposĂ©e Ă  l’agence des dĂ©cennies durant. NĂ©jib Ouerghi toujours en poste Il faut rappeler, Ă  ce propos, que le Pdg de l’agence, NĂ©jib Ouerghi, un Ă©lĂ©ment issu du systĂšme mĂ©diatique mis en place par Abdelwahab Abdallah, sous Ben Ali, et qui a dirigĂ© ‘‘Le Renouveau’’, organe de l’ex-parti au pouvoir, aujourd’hui disparu, continue inexplicablement de sĂ©vir Ă  la tĂȘte de la Tap. Parmi ses grands coups d’éclat journalistique : un article intitulĂ© ‘‘Pourquoi voter Ben Ali’’ appelant le dictateur Ă  se prĂ©senter aux Ă©lections de 2014. N’a-t-on pas trouvĂ© un autre professionnel pour le remplacer ou le gouvernement provisoire a-t-il encore besoin de ses talents de propagandiste en chef? La question mĂ©rite d’ĂȘtre posĂ©e aussi au gouvernement qui va se mettre en place dans les deux prochaines semaines. Le maintien ou non de certains patrons Ă  la tĂȘte des mĂ©dias publics sera l’un des signes de la volontĂ© de ce gouvernement Ă  rompre avec les pratiques du passĂ©.

Tunisie-Tourisme : Mehdi Houas rassure les professionnels


MalgrĂ© la baisse enregistrĂ©e au niveau du flux des touristes, le secteur touristique peut reprendre son envolĂ©e. Le produit tunisien peut ĂȘtre beaucoup plus compĂ©titif, en garantissant sa diversification. C’est ce qu’a affirmĂ© M. Mehdi Houas, ministre du Tourisme et du Commerce, en marge de la clĂŽture de la session de formation internationale sur «les politiques d’appui au secteur touristique : « La Tunisie compte sept sites inscrits sur la liste du patrimoine culturel mondial de l’Unesco (Organisation des nations unies pour la science, l’Ă©ducation et la culture). Elle va prĂ©senter une demande pour inscrire 45 nouveaux sites. Ce projet sera prĂ©sentĂ© la semaine prochaine, au cours d’une confĂ©rence de presse ». Sur un autre plan, M. Houas a soulignĂ© que sa mission Ă  la tĂȘte du dĂ©partement du tourisme qui a durĂ© dix mois, a Ă©tĂ© principalement axĂ©e sur le sauvetage du secteur et des emplois : « Le secteur touristique souffre de plusieurs problĂšmes structurels. Enregistrer un afflux de quatre millions de touristes aprĂšs la RĂ©volution du 14 janvier 2011, est un bon indice qui reflĂšte la soliditĂ© de la destination touristique tunisienne ». Et le ministre d’ajouter : «La reprise de l’activitĂ© touristique et le dĂ©veloppement du secteur nĂ©cessitent un surcroĂźt d’efforts pour rĂ©soudre un certain nombre de problĂšmes, lesquels ont Ă©tĂ© « inscrits dans une feuille de route qui sera mise Ă  la disposition du prochain gouvernement». Source : « Investir en Tunisie » Le 25-11-2011 Lien :http://www.investir-en-tunisie.net/index.php?option=com_content&view=article&id=12261

Tunisie: Ennahdha, CPR et Ettakatol
 Hégémonie, hégémonie,
quand tu nous prends!


Par Mohamed Farouk

Ennahdha et ses alliĂ©s (le CPR et Ettakatol) semblent vouloir truster ce qui compte comme fonctions et institutions. A commencer par les trois plus importantes fonctions (la prĂ©sidence de la RĂ©publique, la prĂ©sidence de la Constituante et la prĂ©sidence du gouvernement) en passant par les deux vice-prĂ©sidences de la Constituante et la majoritĂ© Ă©crasante des deux commissions qui seront chargĂ©es de la rĂ©daction, au niveau de la Constituante, du rĂšglement intĂ©rieur de l’AssemblĂ©e et de la prĂ©paration du texte final relatif Ă  l’organisation provisoire des pouvoirs publics. S’arrĂȘteront-t-ils lĂ ? Analyses.
Un ancien secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral du Parti Communiste Français (PCF), Georges Marchais (1920-1997), pour ne pas le nommer, ancien ouvrier mĂ©canicien, avait souvent cette phrase Ă  la bouche pour signifier qu’il ne faut pas ĂȘtre bradĂ© de diplĂŽmes et trĂšs intelligent pour deviner ce qui se faisait Ă  son Ă©poque: «Il ne faut pas sortir de l’ENA (Ecole Nationale d’Administration), une grande Ă©cole française formant l’essentiel des cadres de l’Etat français, pour comprendre que »
On pourrait, en paraphrasant Georges Marchais, dire autant lorsqu’il s’agit de comprendre les desseins d’Ennahdha et de ses alliĂ©s (le CPR et Ettakatol), depuis l’élection du 23 octobre 2011, qui se rĂ©sument Ă  ceci: assurer une rĂ©elle hĂ©gĂ©monie au niveau la scĂšne politique. Ces trois mouvements le font au vu et su de tous. Doucement, mais sĂ»rement.
Ennahdha, le CPR et Ettakatol ont donnĂ©, Ă  ce propos, des signes qui ne trompent pas. En effet, aprĂšs s’ĂȘtre emparĂ©s, avec l’accord de ces deux alliĂ©s, dont l’un aurait bĂ©nĂ©ficiĂ©, le 23 octobre 2011, des votes de certains sympathisants d’Ennahdha pour occuper la positions qu’il tient, des trois fonctions qui comptent: la prĂ©sidence de la RĂ©publique, la prĂ©sidence de la Constituante et la prĂ©sidence du gouvernement, de loin la plus importante, voilĂ  qu’ils s’octroient les deux vice-prĂ©sidences de la Constituante.
Truster les institutions
Bien plus: les trois partis majoritaires ont dĂ©cidĂ© de s’accaparer deux commissions qui seront chargĂ©es de la rĂ©daction du rĂšglement intĂ©rieur de l’AssemblĂ©e et de la prĂ©paration du texte final relatif Ă  l’organisation provisoire des pouvoirs publics. Les calculs sont, Ă  ce propos, trĂšs vite faits. Les trois partis majoritaires composent l’essentiel de ces deux commissions: 14 (dont 9 pour Ennahdha) sur 22 pour aussi bien la premiĂšre que la deuxiĂšme commission. Une rĂ©partition qui respecterait la reprĂ©sentation des diffĂ©rentes familles politiques au sein de la Constituante.
Ce qui veut dire que nous sommes lĂ  aussi en prĂ©sence d’un gĂąteau qu’il faut savoir partager Ă©quitablement. Comme quoi, et en poussant la rĂ©flexion dans cette direction, les politiques se doivent d’avoir une calculatrice dans la tĂȘte et non des choix, dont celui d’accepter le partage.
Commentaire: ces agissements ne sont pas, le moins qu’on puisse dire, de nature Ă  arracher la confiance d’une opinion publique Ă  laquelle Ennahdha n’a cessĂ© de rĂ©pĂ©ter, depuis sa victoire Ă  l’élection du 23 octobre 2011, que ce mouvement n’entend pas agir comme le dĂ©funt RCD (Rassemblement Constitutionnel DĂ©mocratique). C’est-Ă -dire refuser de truster les institutions par l’exclusion et Ɠuvrer, donc, au rassemblement en faisant participer le plus grand nombre aux affaires du pays. Vu sous cet angle, les partis majoritaires ne semblent pas, pour l’heure, avoir respectĂ© leur contrat. Et sont mĂȘme trĂšs mal partis. Ennahdha, le CPR et Ettakatol, qui donnent, depuis le 23 octobre 2011, l’impression d’ĂȘtre plus intĂ©ressĂ©s Ă  occuper des positions et des maroquins que par autre chose, comptent-ils adopter la mĂȘme politique concernant la constitution du gouvernement?
Tout porte Ă  le croire, aux dires de certains «scoops», qui nous disent qu’Ennahdha va s’emparer, selon le schĂ©ma adoptĂ© par les trois partis majoritaires, des ministĂšres dits de souverainetĂ©, exception faite de celui de la dĂ©fense. A ce niveau, Ennahdha aurait acceptĂ© de garder le mĂȘme titulaire du portefeuille aprĂšs des conseils, sinon des pressions, de la part de nombreuses parties.
Un des responsables d’Ennahdha, Abdellatif Mekki, a affirmĂ©, en effet, le lundi 22 novembre 2011, sur Al Watanya 1, qu’Ennahdha va dĂ©tenir les portefeuilles de l’IntĂ©rieur, des Affaires Ă©trangĂšres et de la Justice. Franchir le Rubicon
Certes, Ennahdha a pris attache avec des partis politiques autres que ses alliĂ©s du CPR et d’Ettakatol, pour constituer le gouvernement. Mais ceux-ci ne se seraient vu offrir que des postes «subalternes», «des strapontins», selon l’expression d’un observateur de la scĂšne politique tunisienne, qui ajoute que de «toute maniĂšre, de nombreux partis ne pouvaient accepter l’offre d’Ennahdha: le modĂšle de sociĂ©tĂ© dĂ©fendu par ce denier mouvement ne pouvait les inciter Ă  faire un bout de chemin avec lui». «Cela sans oublier que ces partis avaient une peur bleue de perdre une partie, du moins, de leur base», conclut-t-il. Notre interlocuteur insiste du reste sur le fait qu’Ennahdha veut occuper certains maroquins ministĂ©riels «par ce qu’il entend apporter des changements profonds Ă  la sociĂ©tĂ© tunisienne». D’autant plus qu’à ce stade, le temps lui est comptĂ©: un an au plus pour mettre en place des rĂ©formes qui lui semblent fondamentales
 pour rĂ©aliser tous ses vƓux ou presque. Rien d’étonnant, dans ce mĂȘme ordre d’idĂ©es, estiment certains analystes, qu’Ennahdha veuille changer trĂšs vite des tĂȘtes au niveau de l’administration dont il devine les pesanteurs, notamment lorsqu’elles sont, Ă  ses yeux, «voulues». Ce qui fera grincer certes des dents.
Le fera-t-il? Pour certains, Ennahdha et ses alliĂ©s, et au vu de certaines dĂ©clarations et empressements Ă  diriger des dĂ©partements ministĂ©riels, pourraient franchir le Rubicon. Tant pis, l’exercice hĂ©gĂ©monique est, peut-ĂȘtre, Ă  ce prix!

Tunisie: La Constituante est-elle anti-démocratique?


Par Maryam OMAR Bien sĂ»r, nous savons pertinemment que la Constituante a la lĂ©gitimitĂ© incontestable des urnes. Mais n’empĂȘche, nous allons revenir sur un tout petit incident survenu le second jour de l’AssemblĂ©e, c’est-Ă -dire le 23 novembre, et dont la signification pourrait nous faire rĂ©flĂ©chir.
Le 23 novembre, donc, en pleine session, il Ă©tait question de former les deux Commissions chargĂ©es, l’une du rĂšglement intĂ©rieur, l’autre de l’organisation provisoire des pouvoirs publics. Et voilĂ  que Mustapha Ben Jaafar, prĂ©sident de l’AssemblĂ©e, parle de 22 siĂšges Ă  pourvoir, pour chacune des deux Commissions, sur la base de la reprĂ©sentativitĂ©. L’un des Ă©lus de l’AssemblĂ©e le coupe alors en pleine phrase pour lui demander comment a Ă©tĂ© dĂ©cidĂ© ce nombre ”22” et pourquoi pas plus ou moins. Et Ben Jaafar de rĂ©pondre, comme s’il s’agissait d’une Ă©vidence indiscutable, que la chose a Ă©tĂ© disposĂ©e par l’un des comitĂ©s tripartites des 3 majors! Suit alors une large exclamation montant du cĂŽtĂ© qui se trouve Ă  la droite du prĂ©sident de l’AssemblĂ©e pour faire taire l’opportun!
Qu’est-ce que cela veut dire? En vĂ©ritĂ©, les 3 majors qui ont la majoritĂ© des voix au sein de l’AssemblĂ©e prennent beaucoup de leurs dĂ©cisions au sein de ces fameux comitĂ©s tripartites créés avant l’ouverture des travaux de la Constituante, prĂ©cisĂ©ment dĂšs le lendemain de la sortie des premiers rĂ©sultats des Ă©lections du 23 octobre. Il faut dire que cela revient Ă  peu prĂšs au mĂȘme: qu’ils en dĂ©cident en apartĂ© ou en public au sein de la Constituante, leur majoritĂ© les laisse entiĂšrement libres!
Mais ce n’est pas fini. Et c’est encore la mĂȘme chose au sein des deux Commissions du rĂšglement intĂ©rieur et de l’organisation provisoire des pouvoirs publics oĂč les 3 majors dĂ©tiennent ensemble 14 siĂšges sur ces 22! Et deux interrogations viennent Ă  l’esprit: Si tel est le double cas, Ă  quoi serviraient les autres membres de la Constituante? Ils devraient peut-ĂȘtre rester chez eux. Et puis, n’est-ce pas lĂ  une situation bizarrement anti-dĂ©mocratique? Ceux qui se donnent le nom d’opposition devraient peut-ĂȘtre s’auto-dissoudre.

Tunisie. Monsieur Hédi Jilani, par décence, taisez-vous !


Monsieur HĂ©di Jilani a parlĂ©. Mais HĂ©di Jilani aurait mieux fait de se taire ; HĂ©di Jilani devrait se faire oublier par la Tunisie car le mot «Samahni» (“Pardonnez-moi”) ne peut faire oublier tout le mal que cet individu a fait, Ă  l’insu de son plein grĂ©, Ă  la Tunisie. Par Jilani Jeddi* Ce personnage, inĂ©branlable patron de l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (Utica) pendant 23 ans, dĂ©putĂ© et membre du sinistre Rassemblement constitutionnel dĂ©mocratique (Rcd, ex-parti au pouvoir dissous) pendant plus de 20 ans, ose, aujourd’hui, parler d’un concept qui lui est totalement Ă©tranger. Quel rapport, donc, a ce monsieur avec la dĂ©mocratie ? Intrusion incongrue dans le dĂ©bat politique Monsieur Jilani ose discourir sur la dĂ©mocratie, lui qui, Ă©charpe mauve au cou, a suppliĂ© Ben Ali de se reprĂ©senter pour un sixiĂšme mandat. Lui, l’éternel Ă©lu au cours d’innombrables Ă©lections truquĂ©es, lui que la rĂ©volution a privĂ© du droit de se porter candidat aux derniĂšres Ă©lections, ose aujourd’hui critiquer le courant qui, Ă  trĂšs juste titre, a fait part de son inquiĂ©tude Ă  la suite des dĂ©clarations de Hamadi Jebali sur le califat. Et le voilĂ  qui donne des leçons de dĂ©mocratie Ă  ceux qui ont passĂ© leur vie Ă  lutter pour la dĂ©mocratie et Ă  lutter contre les ennemis de la dĂ©mocratie c’est-Ă -dire les Abdelaziz Ben Dhia, Abdelwaheb Abdallah, Abdallah Kallel et leur chef le caporal Ben Ali, qui, n’eut Ă©tĂ© un mariage avec la fille du colonel, n’aurait jamais atteint le grade d’officier supĂ©rieur. Monsieur HĂ©di Jilani, thurifĂ©raire du rĂ©gime dictatorial, que dis-je plutĂŽt porte-coton de Ben Ali, ne peut-il pas comprendre que son intrusion dans le champ du dĂ©bat politique est incongrue ? Quelle leçon ce monsieur, qui a baignĂ© dans la culture de la dictature et du nĂ©potisme, peut-il donner aux citoyens de ce pays, lui qui n’a jamais compris ce que le mot citoyen veut dire ? Un dĂ©lai de dĂ©cence Ce monsieur devrait avoir la dĂ©cence de se taire, de se faire oublier. Au moins pendant un certain temps que l’on pourrait appeler un dĂ©lai de dĂ©cence. Qu’il prenne exemple sur ses comparses : les Sadok ChaĂąbane et autres Abdelaziz Ben Dhia, Abdelwahab Abdallah, HĂ©di M’henni, Moncer Rouissi, Zouheir M’dhaffar et consorts. En un mot, Monsieur Jilani : lorsque vous vous regardez dans le miroir en vous rasant chaque matin, ne pensez-vous pas Ă  tous ceux qui ont subi la torture, ceux qui ont subi la prison, ceux qui ont subi l’exil
 pas Ă  cause du seul Zaba, mais de votre fait ? Du fait de M. Tekkari, du fait de ces juges d’instruction qui ont obĂ©i aux ordres, du fait de ces magistrats qui refusaient d’ordonner l’examen mĂ©dical des inculpĂ©s qui dĂ©filaient devant eux, dĂ©molis par la torture. Vous ĂȘtes autant responsable de tout cela autant que ces centaines d’avocats de la sinistre «khalia» (cellule) des avocats RcĂ©distes dont les chefs ont fait le tour du monde des confĂ©rences et autres colloques relatifs aux droits de l’homme, aux frais du contribuable tunisien, pour faire accroire que la Tunisie Ă©tait le paradis des droits de l’homme. Alors de grĂące M. Jilani, taisez-vous pendant quelque temps. Vos propos sont indĂ©cents. C’est mĂȘme obscĂšne, de votre part, de donner des leçons sur les Ă©lections, la libertĂ© ou la dĂ©mocratie. * Avocat. Source: ”Kapitalis” Le 25-11-2011 Lien:http://www.kapitalis.com/afkar/68-tribune/7002-tunisie-monsieur-hedi-jilani-par-decence-taisez-vous.html

Pour qui roulent certains Imams prédicateurs ?


Par Raouf KHALSI
La prĂȘche du vendredi a tendance Ă  se transformer en pamphlets et en logorrhĂ©es de l’inquisition. On passe de l’extrĂȘme Ă  l’autre : jadis espace oĂč l’on invoque Dieu sans rythmer le final par l’allĂ©geance Ă  « Monsieur le PrĂ©sident », aujourd’hui, dans bien des mosquĂ©es, s’installent les tribunes de l’inquisition fustigeant la modernitĂ©, remettant tout en cause au nom de la parole d’un Dieu dont tous ceux qui ne partagent pas leurs convictions, seraient indignes. Il y a Ă  se poser des questions : et Ennahdha dans tout cela ? En est-il l’instigateur ? DĂ©sapprouve-t-il les attitudes des Imams plus hĂ©rĂ©tiques qu’autre chose, ou attend-il que les choses se mettent en place pour remettre de l’ordre dans les mosquĂ©es ? Ennahdha veut gagner la confiance des Tunisiens et celle des pays Ă©trangers (arabes et occidentaux confondus) qui ne cachent pas leurs apprĂ©hensions et leur mĂ©fiance. On dit qu’Ennahdha tient un langage double : Ă  savoir utiliser l’appareil dĂ©mocratique pour ensuite le retourner contre la dĂ©mocratie elle-mĂȘme. Trop simplistes comme prĂ©somptions. Car si l’on ne croit pas en la mission Ă©thique et rĂ©formiste qu’assumera Ennahdha – il n’y Ă©chappera pas – par le biais d’un Islam Ă©clairĂ©, tolĂ©rant, on jouera le jeu des maximalistes de tous bords et nous aurons vite fait de dĂ©velopper, intra-muros, une paranoĂŻa islamophobe. Nous aurons ainsi jouĂ© le jeu de l’Occident qui a fait le lit de l’intĂ©grisme et qui a fait croire au prĂ©sident dĂ©chu (et Ă  nous tous) que lui seul Ă©tait un rempart contre. Cet Occident aura prĂ©cisĂ©ment diabolisĂ© l’Islam. Et c’est impardonnable. Maintenant, de gros chantiers attendent Ennahdha. Entre autres faire entendre raison Ă  ces Ă©lectrons libres qu’on envoie prĂȘcher dans les mosquĂ©es dans des accents rĂ©dempteurs. Alors qu’Ennahdha parle de rĂ©habilitation de la dimension arabo-musulmane de la Tunisie et de l’inviolabilitĂ© du Code du Statut Personnel, quelques barbus du vendredi rejettent le principe de sĂ©paration entre la religion et la politique, prĂŽnent l’application de la chariĂąa et tout cela pour « chuter » avec la polygamie. Et ils rassemblent toujours et toujours encore plus de « fidĂšles » autour d’eux, dont beaucoup restent entassĂ©s dans les rues. Il est vrai que c’est lorsque les mosquĂ©es sont pleines, qu’il faut s’interroger sur le dogme. Source : « Le Temps » Le 26-11-2011 Lien : http://www.letemps.com.tn/article-61073.html

Tunisia’s new challenges


The opening of the country’s first elected assembly is just part of the work needed to truly entrench democracy This is the first time the Arab world has witnessed such a broad coalition government There is much to be done to entrench democracy in Tunisia — and each of us must be ready to face the challenge Just over 10 months after the extraordinary day they toppled their dictator, the Tunisian people finally have their first democratically elected representative body. The constituent assembly, inaugurated on November 22, is not just a reflection of the people’s will but a result of decades of sacrifices and struggle. For more than 50 years, Tunisians have lived under brutal one-party rule. The party whose electoral list I headed in Tunis, the Al Nahda Party, was among those most brutally persecuted, with more than 30,000 members imprisoned, hundreds killed and thousands driven into exile. Recently we remembered this terrible legacy that was, just last year, our daily reality. But we also look to the future — one full of possibilities. The assembly, which has the task of writing our new constitution, reflects the diverse spectrum of society and can lay the foundations for a new democratic Tunisia based on the rule of law, political pluralism and respect for dignity and human rights. The elections showed Tunisians put their trust in parties like Al Nahda with a long history of struggling for democracy. The fact that Al Nahda contributed 42 of the 49 female candidates elected speaks for itself. But we are not content with equal representation. Our candidates toured remote villages and saw how far the daily reality of women is from state propaganda of equality and progress. Al Nahda is committed to enabling women to enjoy real freedom of choice by promoting participation in public life, improving education, securing equal pay, and strengthening maternity entitlement and childcare provision. There is much to be done to truly entrench democracy in Tunisia. We believe a clear separation of powers between executive, legislature and judiciary must be instituted to prevent any individual or party monopolising the political sphere, as happened under former president Zine Al Abidine Bin Ali. We believe the UK parliamentary system can provide a useful model in moving away from our previous ‘presidential monarchy’. Judicial reform is also crucial — the torture and abuse of the last six decades passed through the hands of judges. Reform of the police and security forces is also needed to make sure no Tunisian will ever again be subjected to the humiliation and indignity that many of our members experienced as political prisoners. The culture of impunity must be ended and perpetrators brought to justice within a process of reconciliation that avoids collective punishment. Independent media will also be essential to transparency and accountability. Democratic mechanisms are not, in themselves, sufficient. Our focus during this coming year will be on implementing an economic and social plan aimed at providing jobs for all Tunisian men and women. The opening of the constituent assembly opened a new chapter in Tunisian history based on citizen-centred governance that respects the individual, protects freedoms and promotes human dignity. This is the first time the Arab world has witnessed such a broad coalition government, bringing together Islamist, liberal and left-wing parties. It is a historic moment, too, for the region, an opportunity to construct a genuinely open and inclusive political dialogue. It is crucial to be frank — the challenges are significant and require the concerted efforts of every Tunisian if we are to develop a shared democratic culture based on dialogue, acceptance of difference and equal participation. Tunisia has already led the way in the region in showing how brutal dictatorship can be brought to an end through peaceful means. We hope we can now lead the way in building a genuine democratic, pluralistic and fair society. Source: “Gulf News” Le 25-11-2011 Lien:http://gulfnews.com/opinions/columnists/tunisia-s-new-challenges-1.937495

Lire aussi ces articles

19 février 2007

Home – Accueil – Ű§Ù„Ű±ŰŠÙŠŰłÙŠŰ© TUNISNEWS 7 Úme annĂ©e, N° 2464 du 19.02.2007  archives : www.tunisnews.net  LTDH Section de Bizerte: Communique’

En savoir plus +

Langue / لŰșŰ©

Sélectionnez la langue dans laquelle vous souhaitez lire les articles du site.

Ű­ŰŻŰŻ Ű§Ù„Ù„ŰșŰ© Ű§Ù„ŰȘي ŰȘŰ±ÙŠŰŻ Ù‚Ű±Ű§ŰĄŰ© Ű§Ù„Ù…Ù†ŰŽÙˆŰ±Ű§ŰȘ ŰšÙ‡Ű§ Űčلى موقŰč Ű§Ù„ÙˆÙŠŰš.