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TUNISNEWS
9 ème année, N° 3475 du 27.11.2009
Amnesty International: Tunisian journalist jailed after unfair trial Parti communiste français: TUNISIE: LE PAYS OU LES PROCES COMME LES ELECTIONS SONT FABRIQUES DE TOUTE PIECE SNJ- CGT: Communiqué – Liberté pour notre confrère tunisien Ben Brik OLPEC/IFEX: Le journaliste Taoufik Ben Brik condamné à six mois de prison ferme OLPEC/IFEX: Journalist Taoufik Ben Brik sentenced to six months in prison with no parole AFP: Ben Brik en prison : Verts, PCF et NPA dénoncent la “dictature” tunisienne Le Monde: Le journaliste Taoufik Ben Brik condamné à 6 mois de prison ferme L’Express: La guéguerre Tunis-Paris Le Soir: Le journaliste tunisien Ben Brik condamné à six mois ferme Moncef MARZOUKI: Ben Brik contre Ben Ali : l’épingle et la baudruche Abdel Wahab Hani: L’affaire du Retornado / Aïd Dr Ahmed Eleuch mise en délibéré pour le 10 décembre Algérie Focus : Tunisie, du rififi dans le couple Ben Ali. Nawaat: D’ici là une pensée pour Khadija Le Monde: La défaillance de Dubaï ravive la crise financière AFP: Les banques font les frais du spectre de faillite à Dubaï AFP: Crise: à l’ombre des folies architecturales, les habitants de Dubaï inquiets AFP: Suisse: une mosquée à minaret victime d’actes de malveillance Reuters: Vivendi s’intéresse à Orascom Telecom Algérie – presse Le Temps: Mezri Haddad nommé ambassadeur de la Tunisie auprès de l’UNESCO
Pour les libertés démocratiques en Tunisie !
Après 22 ans de pouvoir et la récente mascarade électorale, où Ben Ali s’est doté d’un cinquième mandat, après la sanglante répression du mouvement social de Gafsa de l’année dernière, le régime tunisien s’attaque actuellement aux étudiants en lutte, aux journalistes indépendants et autres militants. Ils sont harcelés, tabassés, surveillés ou emprisonnés. Pourtant le régime tunisien bénéficie du soutien du gouvernement français, plus intéressé à la défense de ses intérêts de grande puissance dans la région que par les libertés démocratiques en Tunisie. Afin de demander la libération et l’arrêt des poursuites contre les journalistes et les étudiants, afin d’exprimer la solidarité avec le peuple tunisien et ses luttes sociales, afin de dénoncer le soutien de la France au régime de Ben Ali, nous appelons à un rassemblement le jour du procès des étudiants récemment arrêtés. RASSEMBLEMENT LUNDI 30 NOVEMBRE à 18 H 30 PLACE DE L’OPERA – LYON 1er premiers signataires Fédération Syndicale Etudiante, Ligue des Droits de l’Homme, Nouveau Parti Anticapitaliste, Observatoire pour la défense des libertés fondamentales en Tunisie, Union Pour le Communisme, Comité pour le Respect et des Droits de l’Homme en Tunisie (CRLDHT), Fédération pour une Citoyenneté des deux Rives (FTCR), Agir Ensemble pour les Droits de l’Homme, attac-Rhône
AMNESTY INTERNATIONAL
PRESS RELEASE
26 November 2009
Tunisian journalist jailed after unfair trial
Amnesty International has condemned the conviction of a dissenting Tunisian journalist who has been jailed for six months on trumped up charges after an unfair trial.
Taoufik Ben Brik, a prominent government critic, was sentenced on Thursday on charges of committing violence, damaging property, harming public morality and defamation.
“This is a very disappointing outcome”, said Malcolm Smart, Middle East and North Director at Amnesty International. “Taoufik Ben Brik should not have been prosecuted, let alone convicted and sentenced to a prison term.”
“Taoufik Ben Brik has been convicted on politically-motivated charges for exercising his right to freedom of expression,” said Malcolm Smart. “He is a prisoner of conscience and must be released immediately and unconditionally.”
Taoufik Ben Brik’s lawyers have been prevented from visiting him since his hearing on 19 November at the Tunis Court of First Instance.
His family were refused permission to visit him on Wednesday – the allotted visitation day – without explanation.
On Thursday, the court delivered its verdict in writing. Taoufik Ben Brik was not brought to the courthouse. He has 10 days to appeal his conviction.
Taoufik Ben Brik denies all the charges against him. He says they have been manufactured by the Tunisian authorities because of his criticism of the government.
During his trial, the court failed to allow his defence lawyers an opportunity to fully present their case or cross-examine prosecution witnesses.
The court also appeared to accept as evidence a statement the authorities allege was freely given by Taoufik Ben Brik in pre-trial detention – but which he says is false and bears a forgery of his signature.
Taoufik Ben Brik appears to have been convicted on account of his criticism of the government and opposition to the recent re-election of President Zine El Abidine Ben Ali.
The court hearing took place amid oppressive security conditions. Journalists were barred and only three members of Taoufik Ben Brik’s family were permitted to attend.
Taoufik Ben Brik, who suffers from diabetes and a rare hormonal disorder called Cushing’s Syndrome, for which he needs regular medication, appeared physically weak and was unable to stand throughout the proceedings.
Amnesty International has called on the Tunisian authorities to ensure that Taoufik Ben Brik has full access to his lawyers and family, and has reiterated its call for his release.
“Today’s verdict raises serious questions about the independence and integrity of the judicial process in Tunisia,” said Malcolm Smart. “The President now needs to step in and order Taoufik Ben Brik’s immediate and unconditional release. He has the power. He should use it.”
Parti communiste français
Communiqué 27 novembre 2009
TUNISIE: LE PAYS OU LES PROCES COMME LES ELECTIONS SONT FABRIQUES DE TOUTE PIECE
La condamnation de Taoufik Ben Brik à 6 mois de prison ferme au cours d’un procès fabriqué de toute pièce, par une justice aux ordres, suscite indignation et colère. Le régime de M. Ben Ali ne cesse de montrer son mépris pour les libertés et la démocratie et sa volonté de faire taire toute opposition et toute critique. La modération scandaleuse des autorités françaises et européennes devant un tel déni des droits de la personne et de la justice ne fait qu’ajouter à cette indignation. Le Parti communiste français réaffirme sa solidarité avec Taoufik Ben Brik, avec tous les journalistes tunisiens, toutes les victimes de la répression en Tunisie.
SNJ- CGT 6 COMMUNIQUE TAOUFIK BEN BRIK CONDAMNE
COMMUNIQUE Liberté pour notre confrère tunisien Ben Brik
Le SNJ-CGT dénonce la scandaleuse condamnation jeudi du journaliste tunisien Taoufik Ben Brik à six mois de prison ferme, accusé par le pouvoir de “faits de violence, outrage public aux bonnes mœurs et dégradation volontaire des biens d’autrui”. A la suite d’une plainte d’une “femme d’affaires”, notre confrère, détenu depuis fin octobre, a été condamné lourdement dans cette affaire qui ressemble à une manipulation grossière. Une nouvelle fois les autorités tunisiennes ont utilisé des moyens de basse police pour faire taire ce journaliste et entraver la liberté d’information dans un pays où les droits de l’homme sont foulés au pied au quotidien. Le SNJ CGT appelle urgemment la France au plus haut niveau à condamner de tels actes anti démocratiques du régime du président Ben Ali et exiger la libération immédiate de Taoufik Ben Brik. La liberté de la presse est un droit inaliénable. A Tunis comme ailleurs. Montreuil, le 26/11/09
OLPEC/IFEX 27 novembre 2009 Alerte
Le journaliste Taoufik Ben Brik condamné à six mois de prison ferme
Détails de l’incident Emprisonnement, Sentence Taoufik Ben Brik, Journaliste Disponible en : English Français (OLPEC/IFEX) – Tunis le 26 novembre 2009 – Le journaliste et écrivain Taoufik Ben Brik vient d’être condamné ce jour 26 novembre à six mois de prison ferme par la chambre correctionnelle du Tribunal de grande instance de Tunis pour “agression”, “détérioration des biens d’autrui” et “atteinte aux bonnes moeurs” à l’issue d’un procès inéquitable. Contrairement aux usages et en violation du code de procédure pénale, Taoufik Ben Brik n’a pas été présenté au tribunal et le juge a prononcé la sentence en son absence. La veille, la femme de Taoufik Ben Brik, Azza ainsi que sa soeur Saida et ses deux frères Jalal et Fethi, n’ont pas pu le rencontrer lors de la visite hebdomadaire, l’administration avait prétendu qu’il “ne souhaite pas les voir !” ; trois de ses avocats qui ont tenté de lui rendre visite le jour du verdict en ont été privés et la direction de la prison de Mornaguia où il était incarcéré a prétendu qu’il ne s’y trouvait plus sans donner d’indication sur le lieu où il est actuellement ; tandis que maitre Abbou a été retenu arbitrairement par la gendarmerie sur l’autoroute afin de l’empêcher d’arriver jusqu’à la prison. Depuis le jour de son procès, personne n’a pu voir Taoufik Ben Brik et personne n’a de ses nouvelles ni du lieu de sa détention, ce qui constitue un sérieux motif d’inquiétude pour son intégrité physique et pour sa vie. Sachant que Taoufik Ben Brik souffre d’une maladie grave (syndrome de Cushing) qui exige un suivi médical permanent. Background Rappelons que son procès s’était ouvert le 19 novembre dans un climat d’état d’urgence qui ne dit pas son nom. Le palais de justice était quadrillé par un considérable dispositif sécuritaire qui bloquait tous les accès au tribunal et le comportement hystérique de la police politique était révélateur du caractère hautement politique de ce procès que les autorités prétendent de “droit commun”. Expulsion des avocats maghrébins Maître Mohamed Idrissi Hassani, du barreau de Casablanca qui avait été mandaté par le Groupe de travail sur la liberté d’expression en Afrique du Nord (WGFENA), a été refoulé à son arrivée à l’aéroport de Tunis Carthage le 18 dans la matinée ; Il en a été de même pour maître Hocine Zahouane du barreau d’Alger qui avait été refoulé l’après midi du même jour sans aucune justification. Des avocats tunisiens constitués n’ont pas pu arriver au Palais de justice : maitre Houcine Bardi, représentant le CRLDHT, a été bloqué par des policiers au centre ville et maitre Abdelwahab Maatar a été obligé de rebrousser chemin sur l’autoroute d’Ennfidha. Déni de publicité de l’audience La famille de Taoufik, hormis sa femme, son frère Jalel Zoghlami et sa sœur Saida, a été refoulée du palais de justice. Des observateurs et des journalistes (dont une équipe de télévision de France 3) ont été refoulés aux abords du tribunal. Omar Mestiri et Sihem Bensedrine ont été assignés à résidence par une vingtaine de policiers qui se sont déployés devant leur domicile, empêchant les visiteurs de les rencontrer. Contexte de terreur générale La veille du procès, ses amis qui souhaitaient faire une veillée auprès de Azza Zarrad, la femme de Taoufik Ben Brik, se sont vus refuser l’accès de son domicile. Des dizaines de policiers ont violemment repoussé Radia Nasraoui, Khadija Cherif et plusieurs amis de Taoufik, ne laissant pénétrer qu’une délégation d’observateurs français composée notamment d’Hélène Flautre (Vice présidente de la Délégation pour les relations avec les pays du Maghreb au Parlement européen ; Jean- François Julliard (secrétaire général de Reporters sans frontières) et William Bourdon (avocat au barreau de Paris et président de Sherpa). En rentrant chez elles, Khedija Cherif et Sihem Bensedrine ont été prises en filature par deux voitures et un motard qui ont cherché à les terroriser en les braquant à deux reprises, tentant de les agresser et les empêcher de rejoindre leurs domiciles. Fait surprenant, le matin du 19, les journalistes des trois hebdomadaires Attariq al Jadid, El maoukek et Mouwatinoun n’ont pas pu avoir accès à leurs rédactions par un barrage policier inaccoutumé. Déni des droits de la défense Ce fut un procès bâclé, sans plaidoiries où le président de la cour, Fawzi Jebali, avait multiplié les violations des droits de la défense et privé l’accusé du droit de s’exprimer librement et d’expliquer à la cour les faits prouvant que cette affaire n’était qu’un vulgaire montage policier. Il a rejeté toutes les demandes préalables formulées par les avocats (demande de renvoi de l’affaire pour prendre connaissance du dossier et surtout les faux aveux et la fausse signature de Taoufik Ben Brik figurant sur le PV de police déclarant à la cour qu’il n’a pas signé le procès verbal de son interrogatoire parce que le chef du poste de police avait refusé de consigner toutes ses affirmations et notamment le caractère politique de cette affaire.) ; le président avait dénié au bâtonnier le droit d’organiser l’ordre des plaidoiries de la soixantaine d’avocats qui s’étaient constitués pour Taoufik Ben Brik et avait finalement levé brutalement l’audience. Le Conseil national pour les libertés en Tunisie (CNLT) et l’observatoire de la liberté de la presse, d’édition et de création (OLPEC): – condamnent vigoureusement cette sentence qui s’apparente davantage à une vengeance politique qu’à un procès équitable ; – exigent la libération immédiate et sans condition de Taoufik Ben Brik et l’arrêt de toutes les poursuites contre lui ; – tiennent le président Ben Ali personnellement pour responsable de toute atteinte à son intégrité physique ou morale et de toute menace qui pourrait mettre en danger sa vie.
Alert OLPEC/IFEX:
Journalist Taoufik Ben Brik sentenced to six months in prison with no parole
27 November 2009 Incident details Imprisonment, Sentence Taoufik Ben Brik, Journalist
(OLPEC/IFEX) – Writer and journalist Taoufik Ben Brik was sentenced by a Tunis high court on 26 November 2009 to six months in prison with no parole on charges of “assault,” “willful destruction of property” and “breach of public decency” following a highly politicised sham trial, according to OLPEC. Contrary to regular practice and in violation of penal code procedure, Ben Brik did not appear in court; his sentence was handed down in absentia. His wife, Azza, sister Saida and brothers Jalal and Fethi were not allowed to see him when they arrived for their weekly visit; prison authorities informed them that Ben Brik “did not want to see them.” Three of his lawyers who attempted to visit him the day of his sentencing were denied access to their client and Mornaguia prison administration claimed he was no longer there, while declining to disclose where he had been transferred. Another of his lawyers, Mohammed Abbou, was arbitrarily detained by police along the road to the prison, in a clear attempt to prevent him from seeing his client. In fact, no one has been able to see the journalist since the verdict was announced and no one knows where he is being held, which is cause for serious concern, as he suffers from Cushing’s Syndrome, a chronic ailment that strips him of all immunity and requires that he be under medical supervision. Ben Brik’s much-publicised trial opened on 19 November in an atmosphere of an undeclared state of emergency. “The courthouse was surrounded by a formidable security barrier blocking all entrances and the hysterical reaction of the political police betrayed the obvious political character of a trial authorities nonetheless insist on declaring a matter of ‘common law’,” said OLPEC. In addition to Ben Brik’s own defence team, foreign lawyers were prohibited access to the journalist; in two separate instances, lawyers from Algeria and Morocco were turned away at Tunis’ Carthage Airport. Journalists and other observers, including a crew from France 3 television, were also denied access to the court. Outside the courthouse, a heavy police presence was felt in a number of areas. OLPEC Secretary General Sihem Bensedrine and Radio Kalima director Omar Mestiri were confined to their home by a cordon of about 20 police officers, who also prevented visitors from entering. Family and friends attempting to visit Ben Brik’s wife on the eve of the trial were also turned away by police stationed in front of the journalist’s home. OLPEC strongly condemns this sentence and demands Ben Brik’s immediate and unconditional release and an end to his judicial harassment. The organisation holds President Ben Ali personally responsible for any physical or mental abuse the journalist may suffer as well as for actions placing his life in danger while in state custody.
Ben Brik en prison : Verts, PCF et NPA dénoncent la “dictature” tunisienne
AFP: 27.11.09 | 16h55 Les Verts, le PCF et le NPA ont dénoncé vendredi la “dictature” en Tunisie après la condamnation jeudi à six mois de prison ferme du journaliste tunisien Taoufik Ben Brik pour violences sur une femme, une accusation fabriquée selon ses défenseurs. La condamnation de Taoufik Ben Brik “nous rappelle qu’une dictature féroce menée par Ben Ali maintient la Tunisie sous une chape de plomb”, écrivent les Verts dans un communiqué. Le journaliste “paye aujourd’hui le chèque en blanc qu’a signé la France à Ben Ali, en fermant constamment les yeux sur l’état réel de la Tunisie”. “Le Quai d’Orsay peut bien tardivement regretter la condamnation de Ben Brik. Il n’a rien fait pour l’empêcher”, selon le parti écologiste. Dans un autre communiqué, le PCF dénonce “un pays où procès et élections sont fabriqués de toute pièce” et qui “ne cesse de montrer son mépris pour les libertés et la démocratie et sa volonté de faire taire toute opposition et toute critique”. “La modération scandaleuse des autorités françaises et européennes devant un tel déni des droits de la personne et de la justice ne fait qu’ajouter à cette indignation”, affirme le PCF. Le NPA condamne, pour sa part, “la répression, l’arrestration arbitraire, ce simulacre de procès et la condamnation dont est victime ce journaliste tunisien”. Le parti d’Olivier Besancenot “exige sa libération immédiate” et demande que “le gouvernement français qui a mollement regretté l’issue du procès prenne ses responsabilités et condamne sans appel le régime dictatorial en place en Tunisie”.
Le journaliste Taoufik Ben Brik condamné à 6 mois de prison ferme
La France
“regrette” la décision de la justice tunisienne qui, jeudi 26 novembre, a condamné à six mois de prison ferme le journaliste
Taoufik Ben Brik, a indiqué, à Paris, lors d’un point de presse, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères.
Ecroué le 29 octobre, M.
Ben Brik, 49 ans, un opposant constant du président Zine El
Abidine Ben Ali, avait été inculpé sur la base d’une plainte déposée par une jeune femme d’affaires. Celle-ci l’accusait d’avoir volontairement embouti son véhicule dans une rue de Tunis avant de l’injurier et de la frapper.
Faisant de son procès une tribune politique, le journaliste – que près de 50 avocats tunisiens s’étaient offert de défendre bénévolement – avait affirmé le 19 novembre, à la barre du tribunal, être
“victime d’un traquenard” mis en place par la police politique du régime. Il s’agissait, avait-il poursuivi, de se débarrasser d’un journaliste dont les articles (très sévères sur le régime du président
Ben Ali) étaient publiés dans la presse étrangère, en particulier française.
“Appel au président”
“Sa condamnation n’a surpris personne. Elle était attendue car l’indépendance de la justice est un mot vide de sens en Tunisie”, explique l’un des avocats du journaliste, M
e Ayachi Hammami.
La condamnation est un
“déni de justice”, a indiqué de son côté le défenseur français du journaliste, M
e William Bourdon, tandis que l’association Reporters sans frontières parlait de
“parodie de justice”.
Depuis le début de son procès, ni sa famille ni les avocats n’ont eu de contact avec M. Ben Brik, dont la santé est fragile. A ses proches et à ses défenseurs qui ont présenté des demandes de visite, les autorités judiciaires se sont contentées de répondre que le journaliste souhaitait n’avoir aucun contact avec l’extérieur. “On ignore dans quel établissement pénitentiaire se trouve Ben Brik. On nous a simplement annoncé qu’il allait être transféré dans une autre prison”, dit Me Ayachi Hammami.
Quelques jours après sa réélection triomphale à la tête du pays (89 % des suffrages), fin octobre, pour un cinquième mandat, le président Ben Ali avait été interpellé par le journaliste français
Jean Daniel. Dans un
“appel au président” publiée dans le
Nouvel Observateur, celui-ci lui avait demandé de
“suspendre les menaces qui pèsent (…)
sur les journalistes tunisiens”.
Le chef de l’Etat avait profité de son discours d’investiture, le 12 novembre, pour répondre. “La justice en Tunisie est indépendante. Le journaliste auquel il fait allusion est à la disposition des juges d’instruction. A ce stade, la Constitution ne me permet pas d’intervenir.”
Une phrase qui, aux yeux de certains, pourrait laisser entrevoir une prochaine grâce présidentielle.
Jean-Pierre Tuquoi
(Source: “Le Monde” (Quotidien – Francais) le 27 novembre 2009)
La guéguerre Tunis-Paris
par Dominique Lagarde
Furieux des remontrances de la France sur les droits de l’homme, le régime de Ben Ali exige des excuses pour la période coloniale.
Depuis quelques semaines, les relations entre la France et la Tunisie traversent une zone de turbulences. Au début, les diatribes du président Zine el-Abidine Ben Ali contre l'”ingérence” des pays occidentaux en matière de droits de l’homme n’ont pas inquiété outre mesure le Quai d’Orsay. Mais le régime tunisien a franchi un pas de plus en instrumentalisant, en guise de représailles, le débat sur la repentance coloniale. Et ce terrain-là est forcément glissant, surtout lorsque le quotidien arabophone le plus lu du pays, Al-Chourouk, s’en empare.
Pourquoi Ben Ali a-t-il ainsi pris la mouche? Habitué à toutes les indulgences de la part des dirigeants français, il a fort mal pris que Bernard Kouchner juge “inutile” – c’était le 10 novembre – l’arrestation du journaliste Taoufik Ben Brik. D’autant que la petite phrase, pourtant fort modérée, du ministre survenait après une déclaration de son porte-parole faisant état de la “préoccupation” suscitée en France par la campagne visant l’opposition tunisienne après le scrutin présidentiel du 25 octobre. Ben Ali a alors annoncé son intention de saisir l’Union du Maghreb arabe et l’Union africaine, deux organisations présidées par le colonel libyen Muammar Kadhafi. Lequel s’est empressé de lui apporter son soutien dans sa “lutte contre la campagne médiatique menée à son encontre”!
C’est peu après qu’est intervenu Ahmed Inoubli, chef d’un groupuscule allié au parti au pouvoir. Celui-ci publie à Tunis un communiqué demandant à la France des excuses pour la période coloniale. Une initiative de toute évidence téléguidée… A Tunis, les défenseurs des droits de l’homme déplorent l’exploitation démagogique d’un débat qu’ils voudraient voir abordé en profondeur. Les diplomates français, eux, sont embarrassés. Et passablement excédés par les manoeuvres tunisiennes.
(Source : “L’Express”, (France), le 27 novembre 2009)
Le journaliste tunisien Ben Brik condamné à six mois ferme
Notre confrère Taoufik Ben Brik, l’un des rares journalistes tunisiens à oser critiquer le régime de fer du président Ben Ali, a été condamné ce jeudi à six mois de prison ferme pour des faits de violence sur une femme qui se seraient passés le 22 octobre dernier.
BAUDOUIN LOOS
Nous étions à Tunis à l’époque et avions rendus visite le lundi 19 octobre à Taouffik Ben Brik, une vieille connaissance, un homme original, désabusé, poète et, surtout, célèbre poil-à-gratter du régime local qu’il avait défié, en 2000 grâce à une grève de la faim restée dans les annales. Il nous avait confié ses craintes de subir à nouveau les foudres des autorités car il s’était remis à répandre des textes sur internet (le site du Nouvel Observateur, notamment) d’une truculente virulence.
Le 22 octobre, il nous avait téléphoné à notre hôtel pour signaler, d’un ton très inquiet, sa mésaventure : en allant chercher un de ses enfants à l’école, une dame l’avait apostrophé en hurlant qu’il l’avait agressée. Il avait immédiatement flairé le coup bas. La convocation qu’il reçut de la police peu après confirma ses craintes : il fut arrêté et embastillé le 29 octobre. Un procès expéditif plus tard au cours duquel il eut juste de temps de dénoncer « un traquenard posé par la police politique », le voilà donc condamné à six mois par la « justice » tunisienne connue pour sa totale servilité envers le régime.
Trois jours auparavant, soit au lendemain des « élections » tunisiennes, le président Ben Ali avait menacé les Tunisiens qui contesteraient le résultat du scrutin (catégorie de nationaux qui englobe naturellement Ben Brik…). Des déclarations de responsables politiques français, dont le ministre Bernard Kouchner, en faveur du journaliste n’ont apparemment abouti qu’à vexer davantage le régime avec le résultat que l’on sait.
Problème additionnel, comme le rappelle Reporters sans frontières, « Taoufik Ben Brik est atteint du syndrome de Cushing, maladie dégénérative des défenses immunitaires. Son état de santé nécessite un suivi médical régulier. Il est indispensable qu’il soit placé dans un endroit propre et chauffé ».
La femme du condamné, consternée, s’est confiée à RSF : « Cette condamnation est une criminalisation de la dissidence, a dit Azza Zarrad. On s’attendait à ce que la pression diplomatique joue son rôle. On est déçu. Jusqu’à quand l’Occident va-t-il applaudir Ben Ali? ». La question, en effet, n’est pas anecdotique.
(Source : « Le Soir » (Quotidien – Bruxelles), le 26 novembre 2009)
Lien: http://www.lesoir.be/actualite/monde/2009-11-26/le-journaliste-tunisien-ben-brik-condamne-a-six-mois-ferme-740312.shtml
Ben Brik contre Ben Ali : l’épingle et la baudruche
Par Moncef MARZOUKI Donc il en a pris pour six mois ce Taoufik Ben Brik qui nous emmerde et Ben Ali avec. La sentence prononcée par un misérable juge aux ordres répondant au nom de Faouzi Jbali est supposée punir une agression contre une femme éplorée, mais tout le monde sait que c’est pour payer la dernière des nombreuses traites que lui présente régulièrement celui qu’il a qualifié un jour de dictateur de série B. La querelle qui dure depuis dix ans entre ces deux là est à la fois comique par le style et tragique par le contenu. Il faut bien comprendre le jeu et l’enjeu de cette affaire. Ben Ali est donc un dictateur de série B.. Lui et ses sbires sont capables de soutenir sans sourciller que la lune est carrée, qu’il y a deux soleils dans le ciel ; qu’on skie au Sahara douze mois sur quatorze, que un et un font racine de quatre et que cela dépend surtout de la vitesse du vent. Face à un tel discours, les intellectuels s’étranglent d’indignation, les politiques se lancent dans d’affreuses démonstrations et de lourds démentis : Non il n’y pas de miracle économique en Tunisie, non les droits de l’homme y sont bafoués, non le processus démocratique est un processus de mise au pas de tout un peuple par un régime policier et mafieux. Peu importe au dictateur ce qu’on dit. N’est-il pas au pouvoir depuis 22 ans ? Et de reprendre, lui et ses sbires sur le même registre toujours et encore : Non, il n’y a jamais eu de poissons dans la mer, oui les Italiens prennent d’assaut les plages tunisiennes pour manger à leur faim et notre marine ne cesse d’en repêcher au large et de leur servir des Briks au thon, oui le président a trouvé le boson de Higgs et a mis fin à la théorie des cordes tout en calculant au passage l’exacte quantité de CO2 que les USA et la Chine ne doivent pas dépasser pour que le sable de Douz ne recouvre pas les collines verdoyantes de Douga et que Sousse ne se retrouve pas sous 10 mètres d’eau. Seul Ben Brik a trouvé la parade à ce discours fait d’un mélange complexe de mépris de l’intelligence des autres, de bêtise, et surtout d’arrogance. Au lieu de s’opposer platement à ce verbiage insipide et infantile, il en fait sa matière première. Au lieu d’en pleurer, il en a fait rire tous les Tunisiens et leurs amis de par le monde. Voilà le dictateur devenu personnage comique… personnage de bande dessinée. Et voilà les deux hommes, qu’on a de la peine à classer dans la même espèce zoologique agrippés l’un au cou de l’autre. C’est l’antagonisme irréductible entre le sérieux emphatique du nouveau riche et de l’ironie mordante de l’éternel révolté… entre le sérieux sinistre du fonctionnaire haut gradé qui se veut respectable et la joyeuse insolence du poète subversif. Le problème est qu’en défiant le monstre, Taoufik a joué et joue de sa vie. L’homme – foi de médecin – est un grand malade et a besoin d’un traitement substitutif lourd et contraignant, qu’une misérable infirmerie de prison est incapable d’assurer. S’il mourait durant ces six mois, la responsabilité n’incomberait pas au dictateur qui ne souhaite rien de plus , mais à nous tous qui ne nous serions pas assez mobilisé pour sa libération. (Source : “Nouvelobs.com », (France), le 27 novembre 2009)
L’affaire du Retornado / Aïd Dr Ahmed Eleuch mise en délibéré pour le 10 décembre
Par: Abdel Wahab Hani En présence de l’intéressé Retornado / Aïd Dr Ahmed Eleuch, la Cour d’Appel de Tunis vient de décider, ce midi, de renvoyer à la séance du 10 décembre, le rendu de sa délibération, concernant l’opposition, d’un vieux jugement, entaché d’irrégularités, prononcé par contumace, à l’encontre de l’intéressé, dans les années 1990.
La délibération du 10 décembre, jour anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme, est attendue avec grand d’intérêt par la communauté des Exilés tunisiens dans les quatre coins du monde, notamment parmi eux les Aïdoun / Retornads , qui sont décidés à rentrer au pays et qui ont dores et déjà entamé les démarches administratives auprès de nos autorités consulaires et diplomatiques à l’étranger, pour l’établissment de leurs documents nationaux tunisiens, notamment la carte d’identité et le passeport.
La délibération du 10 décembre coïncide avec le 61e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme. Cette date et ce procès symboliques sont devenus un indicateur de la capacité de la Nation à tourner la page et à faciliter le retour des Exilés / Retornados / Aïdoun.
Avant son entrée à Tunis pour les formalités judiciaires précitées, le Retornado / Aïd Dr Ahmed Eleuch a donné une interview au groupe AIDOUN ILA TOUNES / Retornados en Tunisie, animé, sur le réseau social FaceBook, par notre ami le Retornado / Aïd Abdel Jelil Saïdi, avec l’apport ponctuel de l’auteur de ces lignes, le Retornado / Aïd Abdel Wahab Hani.
La première partie de cette vidéo, à l’adresse des Retornaods / Aïdoun et des Autorités, est disponible, sur ledit groupe et sur le site de partage YouTube. Les 2e, 3e et 4e parties seront mises en ligne graduellement, en fonction des possibilités humaines et techniques limitées dont dispose le groupe.
Une série d’interviews ont été réalisées avec d’autres Retornados / Aïdoun d’autres sont programmés ou en cours. Elles seront mises en ligne dans les prochains jours.
La vidéo est consultable sur le lien:
Bonne fête de l’Eïd Al Idh’ha, la fête du sacrifice, pour tous les Aïdoun / Retornados et leurs familles, en exil et au pays, ainsi que pour l’ensemble des tunisiennes et des tunisiens
,
Vive la Tunisie pour tous les tunisiens,
Vive la République,
Aéroport parisien de Roissy Charles De Gaulle
26 novembre 2009
Abdel Wahab Hani
Tél: +33 (0)6 17 96 00 37
FaceBook: Abdel Wahab Hani, AIDOUN ILA TOUNES
Tunisie, du rififi dans le couple Ben Ali.
par faycal
Sans surprise, le président tunisien Zine El Abidine Ben Ali a été réélu pour un 5e mandat avec 89,62% des suffrages exprimés. Un sacré plébiscité, mais sans consultation de la plèbe. C’est une pratique courante au Maghreb, les dés sont pipés et les résultats sont calculés d’avance dans les officines du pouvoir.
Le chef d’Etat tunisien n’a donc pas de soucis à se faire pour les tunisiens, il s’exprime à leur place sans leur consentement et c’est comme ça depuis le début. Il s’inquiète plutôt de la réaction de l’élue de son cœur, sa puissante épouse Leila Ben Ali. La première Dame de Tunisie a son mot à dire sur les décisions du gouvernement et veut surtout avoir le dernier mot.
Depuis quelque temps un malaise s’installe dans le couple Ben Ali, rapporte un journal français (1). La raison : le choix du patron de l’Assemblée nationale, un poste stratégique.
Lui, veut maintenir à ce poste l’actuel président de l’Assemblée, Foued Mebazaa, un fidèle proche, mais affaibli par le poids de l’âge.
Elle, en revanche, favorise Hedi Jilani, patrons des patrons tunisiens, un homme de son clan et beau père de son frère Belhassen.
Le journal français s’interroge cependant et se demande s’il ne s’agit pas là d’un début de guerre de succession ?
Il révèle, par ailleurs, que, inquiets des luttes intestines au sein du régime tunisien, les américains vont dépêcher à Tunis l’un des patrons du département d’Etat afin de ramener de l’ordre et aplanir les différends qui traversent le couple présidentiel.
(1) Bakchich Hebdo N° 8
(Source : « Algérie Focus » , le 24 novembre 2009)
Lien : http://www.algerie-focus.com/2009/11/24/tunisie-du-rififi-dans-le-couple-ben-ali/comment-page-1/
D’ici là une pensée pour Khadija*
by Fedda
Tunis, le 26 Octobre. Peu après l’annonce officielle des résultats des élections présidentielles. A l’aube, dans le QG du ministère de l’intérieur, la nouvelle mission a déjà été définie. Désormais, chaque agent du SS (Service Secret) connait ses objectifs. Tous les perturbateurs doivent être punis ! La liste est exhaustive.
Dans un décors sombre rappelant l’ère communiste de la guerre froide et reflétant la nature de ce régime paradoxal à la fois si puissant et si faible, on s’active par tous les moyens. Dans tous les étages on parle que de ça. On entends le bruit des dactylos : ce sont les convocations et les procès verbaux. Les téléphones sonnent dans tous les sens, des rires éclatent :
– Oui chef ! Ne vous inquiétez pas ! Tout est en ordre, il est le premier sur la liste. Ce soir, il sera invité chez nous.
– Ce “fils de pute” je le veux en tôle.
– Il le sera !
Tout est minutieusement organisé. Même les dépêches officielles de l’ATP sont déjà préparées et ce, non sans mentionner les célèbres lignes du genre :
“porter atteinte aux intérêts des citoyens et du pays” ou encore “atteinte aux bonnes moeurs”. Les arguments ne manquent pas ! L’essentiel, zéro faute ou presque. Le Big Brother ne tolère pas. Et comment peuvent-ils faire des erreurs alors que c’est monnaie courante chez eux?
De l’autre coté , Khadija, un ange de 10 ans, dormait dans son lit. Son père, s’inquiétait de son sort, il passe la nuit entre la chambre de sa fille et la sienne. Il n’arrête pas de fumer. Lui qui a tant dérangé le pouvoir. Il le sait. En tout cas, il assume. C’est un héros-poète comme il aime bien être appelé. Il sait que cette nuit c’est peut être sa dernière avec Khadija, alors il profite comme il peut. Tantôt il s’évade dans ses infinies pensées essayant de remonter le temps et d’enchaîner les souvenirs. Et puis parfois il s’arrête devant le lit de Khadija. Il l’embrasse sur le front, la caresse. Répétant sans cesse les mêmes gestes de tendresse pour se souvenir…se souvenir de l’odeur de sa peau, de cette petite cicatrice au bas de sa joue, de son inconscience rassurante…
Ce n’est que vers 10h du matin que ça sonne. Un sbire se présente avec une convocation : 16h au poste de police de Bab Bhar. Raison ? Un accrochage de voiture avec une jeune Mademoiselle, “un banal fait divers” comme aime bien le rappeler le ministre des affaires étrangères. Le soir, on lit par voix de presse que le présumais “coupable” est en garde à vue.
L’info est déjà à la Une des agences de presse internationales. La France est préoccupée lit-on sur les sites internet. D’ici là, on croise les doigts et on attend le verdict tout en ayant une pensée pour Khadija.
(Source : nawaat.org (censuré en Tunisie), le 26 novembre 2009)
Mezri Haddad nommé ambassadeur de la Tunisie auprès de l’UNESCO
M. Mezri Haddad vient d’être nommé ambassadeur de Tunisie auprès de l’UNESCO. C’est un geste fort car le poste est inoccupé depuis la moitié des années 90. Le dernier à l’avoir occupé est M. Abdelbaki Hermassi (1992-1996). Et avant lui c’était le diplomate et l’intellectuel tunisien, feu Hammadi Essid. Avec la récente élection à la direction générale de l’UNESCO d’Irina Bokova, qui a été l’ambassadrice de la Bulgarie auprès de cette organisation, la nomination de Mezri Haddad tombe à point nommé. La nouvelle patronne de l’UNESCO a bien l’intention de donner une nouvelle impulsion à l’organisation onusienne. L’une de ses priorités, outre de raffermir l’esprit de l’UNESCO, c’est le dialogue des civilisations, thème sur lequel Mezri Haddad a beaucoup travaillé et écrit, notamment dans le cadre de la chaire Ben Ali pour le dialogue des religions et des civilisations que dirige le professeur Mohamed Hassine Fantar. Mezri Haddad est titulaire de deux licences l’une en philosophie l’autre en sociologie, diplômé aussi d’histoire de l’école doctorale et titulaire d’un doctorat en philosophie morale et politique de l’université de la Sorbonne M. Haddad est le seul arabe et musulman a avoir été désigné par le conseil national des universités française (CNV) de maître de conférence en théologie catholique. Un titre précieux au sein d’une UNESCO soucieuse de promouvoir le dialogue des religions et des civilisations auquel la Tunisie est très attachée. Néjib SASSI
(Source: “Le Temps” (Quotidien – Tunisie) le 21 novenbre 2009)
La défaillance de Dubaï ravive la crise financière
Londres Correspondant
L’Histoire repasse volontiers les plats, fussent-ils faisandés. Avec les nouvelles alarmantes sur les finances de l’émirat de Dubaï, beaucoup se demandent si l’on n’est pas en train de revivre la crise de septembre 2008 qui a fait tomber Lehman Brothers.
Le même dévissage des Bourses, les mêmes mensonges, les mêmes aveuglements ont touché au coeur les grandes places financières, sur fond de menace de banqueroute d’un modèle dubaïrote construit sur l’endettement sans limite.
Jeudi 26 novembre, à Paris, Londres, Francfort ou Tokyo, les marchés de dettes se sont affolés et les Bourses ont plongé de plus de 3 % en moyenne – Wall Street, pour sa part, était fermée jeudi, en raison de Thanksgiving. Le mouvement de baisse se poursuivait vendredi dans la matinée. En Asie, la Bourse de Taïpei a fini en baisse de 3,21 %, celle de Sydney a chuté de 2,90 % tandis qu’à Bombay, le marché a ouvert sur un recul de près de 3 %.
Dans les premiers échanges, vendredi matin, Paris dévissait de 1,71 %. Les valeurs financières étaient les plus affectées par ces turbulences, affichant des baisses de plus de 5 %. Alors que les investisseurs étaient convaincus que la crise financière était terminée, la voilà qui redémarre.
Pour se dépêtrer du marécage où patauge son miniroyaume, l’émir, Cheikh Mohammed, va devoir apporter des réponses claires aux questions qui s’imposent sur les motifs de l’implosion de Dubaï Inc.
La rétrogradation, jeudi 26 novembre, par l’agence financière Moody’s, de la notation de six compagnies liées à Dubaï World, au lendemain de l’annonce d’un moratoire de six mois de paiement de la dette du conglomérat, illustre les dysfonctionnements du système économique en place
Pour réaliser ses projets les plus démesurés, le dixième représentant de la dynastie bédouine des Maktoum s’est entouré d’une oligarchie de conseillers, sûrs et dévoués. Mohamed Gergawi, son directeur de cabinet, contrôle Dubaï Holdings, le gérant du coffre-fort de la cité-Etat qui renferme les participations financières et industrielles.
Mohamed Ali Alabar préside le promoteur immobilier Emaar. Enfin, sultan Ben Sulayem est responsable de Dubaï World, conglomérat comprenant ports et zones franches, Nakheel (immobilier) et Istithmar (finance). Tous ont été rétrogradés la semaine dernière au profit de membres du clan Maktoum et de grandes familles marchandes. Mettant ce trio en concurrence, le cheikh, monarque omnipotent à l’autorité tranchante, n’aime pas déléguer, si ce n’est aux membres de sa famille parachutés à d’autres postes clés.
Par ailleurs, le mode opératoire consiste, pour l’émir, à s’approprier à titre personnel les avoirs les plus rémunérateurs, tout en laissant les “actifs toxiques” à l’Etat.
Enfin, à partir de 2004, la politique officielle a favorisé les jeunes cadres locaux, souvent inexpérimentés et peu formés, au détriment des technocrates étrangers qui avaient jusque-là géré Dubaï. “On leur a donné une Rolls et, incapables de la conduire, ils sont allés droit dans le mur”, insiste un banquier étranger. Le népotisme a favorisé la corruption et l’affairisme.
Dans cette crise, on retrouve les mêmes coupables que dans la saga Lehman : les grandes banques internationales. Ces établissements de renom ont financé les yeux fermés les projets les plus fous chers à Cheikh Mohamed.
“Les prêteurs étaient persuadés que le boom était éternel et qu’en cas de pépin, l’émir ou son protecteur abou-dhabien paieraient leurs dettes pour ne pas perdre la face, ce qui n’a pas été le cas”, souligne un expert de la City. Pourtant, l’absence de note souveraine de l’émirat en tant que tel et le manque de transparence du marché immobilier auraient dû inciter les bailleurs de fonds à la prudence.
Une note publiée jeudi par les analystes de Crédit suisse indique que l’exposition des banques européennes à la dette de l’émirat et aux sociétés qui lui sont rattachées s’élèverait à 13 milliards de dollars (8,7 milliards d’euros). Dans l’hypothèse où Dubaï et ses entités parapubliques feraient défaut sur 50 % de leur dette, la facture se monterait à 5 milliards d’euros pour les banques européennes.
La Banque des règlements internationaux (BRI) évalue pour sa part à 93 milliards de dollars l’exposition des banques européennes aux Emirats arabes unis, dont 11 milliards pour les établissements français (0,1 % de leurs engagements).
Celle des établissements britanniques s’élèverait à 51 milliards de dollars, en particulier HSBC, Royal Bank of Scotland et Barclays, très présents sur place. La banque sino-britannique HSBC serait la banque étrangère la plus exposée dans les Emirats arabes unis, avec des engagements de 11,3 milliards d’euros de prêts à fin 2008.
La baisse de la livre sterling, jeudi, tout comme les reflux, à la Bourse de Londres, des secteurs concernés par les déboires de l’investisseur dubaïrote (automobile, distribution, hôtellerie, BTP), témoignent de la vulnérabilité des entreprises britanniques installées dans l’ex-colonie de la Couronne.
L’autre grand perdant est la finance islamique. Le rééchelonnement par Nakheel du remboursement d’une obligation islamique d’un montant total de 3,5 milliards de dollars souligne le manque de protection des détenteurs de bons du Trésor dits “sukuks”. En faisant appel aux établissements respectant les principes de la charia, Dubaï World, la maison mère, avait voulu élargir sa base d’investisseurs. Le réveil est brutal pour la finance islamique, qui avait été jusque-là épargnée par la crise.
Marc Roche
(Source : « Le Monde » (Quotidien – Franc), le 28 novembre 2009)
Les banques font les frais du spectre de faillite à Dubaï
AFP, le 27 novembre 2009 à 15h03 Par Laurence BENHAMOU PARIS, 27 nov 2009 (AFP) -Les banques, avec en tête les britanniques HSBC et Standard Chartered, plus gros créanciers des Emirats arabes unis, évaluaient vendredi les dégâts face aux déboires financiers de l’émirat de Dubai, qui ont fait chuter leurs cours depuis mercredi. L’émirat a demandé mercredi un moratoire de 6 mois pour les 59 milliards de dollars de dettes de sa holding phare Dubai World. Les analystes s’inquiétaient moins vendredi pour les finances de Dubaï, qui selon eux pourra toujours se refinancer auprès son “grand frère” Abou Dhabi, que pour ses banques créancières, pénalisées par une envolée du coût de l’assurance-crédit pour l’ensemble de leurs prêts dans les Emirats arabes unis. En trois jours, ce coût a doublé: assurer 10 millions de dollars de prêt à Dubaï coûte désormais 674.000 dollars, deux fois plus qu’en début de semaine, selon le cabinet financier CMA, cité par Dow Jones Newswires. Pour les prêts à Abou Dhabi aussi le coût de l’assurance-crédit a bondi. Les banques britanniques sont en première ligne: HSBC est l’établissement étranger le plus exposé dans les Emirats arabes unis, à hauteur de 11,3 milliards d’euros de prêts fin 2008, selon l’Association des banques émiraties (EBA), soit un quart de ses bénéfices prévus pour 2010. Viennent ensuite Standard Chartered, une autre britannique, avec des prêts de 5,1 milliards d’euros fin 2008, puis Barclays, engagée à hauteur de 2,3 milliards d’euros, suivis de Royal Bank of Scotland (1,5 milliard d’euros), Citi (1,9 milliard). Vient ensuite la banque française la plus impliquée, BNP Paribas, dont les prêts aux Emirats Arabes Unis atteignent 1,1 milliard d’euros environ fin 2008. Vendredi matin à la Bourse de Hong Kong, l’action HSBC a perdu 7,59% et Standard Chartered 8,6%. Dans leur sillage la Bourse de Hong Kong a chuté de près de 5%. Jeudi, la plupart des grandes banques européennes avaient dégringolé en Bourse de 5 à 7%, comme Barclays (-7,97%) et Deutsche Bank (-6,38%). Mais vendredi sur les Bourses européennes elles remontaient nettement, preuve que l’émoi s’atténuait. En mi-journée, RBS regagnait 2,91%, Barclays 2,44% tandis que HSBC cédait juste 0,57% et Standard Chartered 1,12%. BNP Paribas affichait +2,21% et Deutsche Bank +2,31%. Parmi les facteurs rassurants, le fait que pour les crédits accordés spécifiquement à Dubaï et aux holdings contrôlées par l’émirat (principalement Dubai World et la compagnie immobilière Nakheel), les banques étrangères sont bien moins impliquées. Globalement, les banques européennes sont exposées au total à 13 milliards d’euros à Dubaï même, selon une estimation de Crédit Suisse. Les plus impliquées sont la britannique RBS (230 millions de dollars), puis Deutsche Bank et Crédit Suisse avec 170 millions chacune, selon JPMorgan. En France, Calyon (Crédit Agricole) s’est dit exposé à moins de 300 millions d’euros et Natixis (Groupe BPCE) à 35 millions. Interrogée, BNP Paribas n’a pas précisé son exposition à Dubaï même. Ni HSBC ni Standard Chartered n’ont souhaité faire de commentaires. Au Japon, Sumitomo Mitsui serait engagée à hauteur de 200 millions de dollars (134 millions d’euros), selon des sources proches du dossier. Et selon les médias, la deuxième banque nippone Mizuho a prêté 100 millions de dollars. AFP
Crise: à l’ombre des folies architecturales, les habitants de Dubaï inquiets
AFP, le 27 novembre 2009 à 14h56 Par Acil TABBARA DUBAI, 27 nov 2009 (AFP) – e nombreux expatriés de Dubaï ne cachaient pas vendredi leur inquiétude pour leur avenir, suscitée par l’annonce surprise de des difficultés financières de l’émirat après des années fastes de mégalomanie architecturale. Dans la ville-émirat, les rues étaient bondées en ce début de week-end de la fête de l’Aïd al-Adha avec des animations spéciales dans les centres commerciaux, une forte fréquentation des lieux publics et une circulation dense. Les établissements hôteliers ont fait le plein de clients de la région et d’ailleurs pour le week-end de quatre jours qui a débuté jeudi, au lendemain de l’annonce d’un moratoire de six mois pour les dettes de Dubai World. Pourtant le coeur n’y est pas, notamment parmi les expatriés qui constituent -avec la main d’oeuvre étrangère- plus de 80% des 1,7 million d’habitants l’Emirat. “La situation était déjà mauvaise et j’ai été licencié cette année en raison de la crise mais là je pense que je vais commencer à faire mes valises pour aller chercher du travail ailleurs”, déclare Abdel Halim Ahmad, 50 ans, un commercial syrien du secteur du bâtiment. L’onde de choc concernant ce large conglomérat -présent notamment dans l’immobilier et la gestion des ports- s’est propagée à travers le monde, les milieux financiers s’inquiétant pour la filiale immobilière Nakheel dont une dette de 3,5 milliards de dollars arrivait à maturité le 14 décembre. L’annonce brutale -pourtant précédée par de nombreuses assurances officielles sur la solidité de l’économie locale- est mal digérée par les expatriés. “Les mégaprojets ne seront plus financés même si le gouvernement de Dubaï, grâce à ses revenus propres, ne sera pas affecté en définitive”, estime M. Ahmad. Les projets pharaoniques se sont succédés ces dernières années: Burj Dubai, la plus haute tour au monde avec plus de 800 mètres, construction de trois îles artificielles en forme de palmier, plus grande station de ski couverte au monde… La réouverture lundi de la Bourse de Dubai est redoutée. Rami Nasser, un directeur commercial libanais de 46 ans, craint de voir la situation “empirer pour la Bourse” mais aussi “l’immobilier et les affaires”. La Bourse de Dubaï avait cédé 67% en 2008, sous l’effet de la crise et plus particulièrement de l’effondrement de l’immobilier, moteur du développement de Dubaï. Les marchés asiatiques et européens ont mal réagi à la demande de Dubaï, certains chutant lourdement comme Hong Kong qui a perdu près de 5% vendredi. “Dubaï s’est employé pendant des années à devenir un centre financier mais je ne suis pas sûr qu’il va retrouver sa réputation et sa stabilité. Peut être que les grosses compagnies vont partir maintenant”, dit M. Nasser. “Le boom a été trop rapide et sans planification réelle et la contraction a été sévère et rapide”, explique l’Anglaise Dawn Evens, à propos du secteur immobilier de Dubaï. Professionnelle du secteur, elle a perdu son emploi il y a huit mois. “Un pays ne peut pas compter seulement sur l’immobilier”, dit-elle à propos des mégaprojets, encore annoncés à coups de dizaines de milliards de dollars par Dubaï juste avant le début de la crise l’automne dernier. “Je pense que les mois à venir seront très difficiles”, estime Julien Daim, 46 ans, un homme d’affaires européen se disant heureux pour une seule chose “les prix de l’immobilier vont encore baisser”. Après avoir quadruplé en quelques années, les prix de l’immobilier ont dégringolé de 50% depuis le début de la crise financière et de nombreux projets ont été remisés dans les tiroirs.
Suisse: une mosquée à minaret victime d’actes de malveillance
AFP, le 26 novembre 2009 à 17h55 GENÈVE, 26 nov 2009 (AFP) – Une mosquée de Genève, l’une des quatre en Suisse à être dotée d’un minaret, a été visée récemment à trois reprises par des actes malveillants alors que les Suisses doivent décider dimanche par référendum s’ils interdisent la construction de minarets. Des inconnus ont maculé jeudi de peinture rose la pierre sur laquelle une inscription signale en arabe et en français l’entrée de la mosquée et du Centre culturel islamique, dans le quartier genevois du Petit Saconnex, a indiqué l’imam Youssef Ibram à l’agence de presse suisse ATS. Cet acte de vandalisme a été commis peu avant 7h00 alors que l’agent de sécurité était à la prière, a précisé l’imam. Le vigile avait été engagé à la suite du caillassage de la mosquée du Centre culturel islamique à la mi-novembre. Au début du mois, les responsables de la mosquée avaient déjà déposé une plainte à la suite d’un faux appel à la prière par un groupuscule d’extrême-droite. Pour l’imam de la mosquée genevoise, il ne fait aucun doute que ces actes de malveillance sont liés à la campagne de la droite populiste visant à interdire la construction de minarets sur le territoire helvétique : “On récolte la tempête”, a-t-il commenté. La campagne pour le référendum de dimanche a été marquée par une polémique soulevée par une affiche des partisans de l’interdiction représentant une femme complètement voilée devant le drapeau suisse couvert de minarets, dont la silhouette stylisée évoque des missiles. Cette image “attise la haine”, a dénoncé la Commission fédérale contre le racisme (CFR), un organisme public consultatif, tandis que le Comité des droits de l’homme de l’ONU s’est inquiété de cette campagne d'”affiches sinistres”.
Vivendi s’intéresse à Orascom Telecom Algérie – presse
PARIS, 27 novembre (Reuters) -Vivendi (VIV.PA: Cotation) envisage un rachat d’Orascom Telecom (ORTE.CA: Cotation) Algérie dans le cadre d’une alliance avec le groupe algérien Cevital, écrit vendredi La Tribune. Un membre du conseil d’administration du premier groupe européen de médias et de divertissement, Mehdi Dazi, d’origine algérienne a rencontré samedi dernier à Alger Issad Rebrab, patron du groupe privé algérien qui détient 3% d’Orascom Telecom Algérie, explique le quotidien économique. Personne n’était immédiatement disponible chez Vivendi pour commenter l’information. L’Etat algérien, qui s’est octroyé en 2008 un droit de préemption sur les cessions d’actifs sur son territoire, est favorable au scénario d’un rachat d’Orascom Telecom Algérie par un opérateur étranger en association avec des acteurs locaux, ajoute le quotidien. L’opérateur devra être détenue à 51% par des Algériens selon la législation en vigueur, ajoute-t-il. Le milliardaire égyptien Naguib Sawiris chercherait à vendre sa filiale en Algérie où ses relations avec le gouvernement se sont tendues depuis la cession en 2008 de deux cimenteries algériennes au français Lafarge (LAFP.PA: Cotation), poursuit le quotidien. Naguib Sawiris a toutefois démenti dans un entretien publié jeudi à La Tribune toute intention de quitter l’Algérie en vendant Orascom Telecom Algérie, qui commercialise ses services de téléphonie mobile sous la marque Djezzy, rappelant que Vivendi avait déjà manifesté son intérêt. Le groupe a annoncé le 18 novembre que le fisc algérien lui réclamait pour 596,6 millions de dollars de taxes et pénalités, en précisant son intention de contester cette décision. Naguib Sawiris, qui cherche à renforcer son groupe en Europe, a par ailleurs manifesté dans le même entretien son intérêt pour Bouygues Telecom (BOUY.PA: Cotation), tout en précisant de pas mener de discussions avec celui-ci.