Liberté pour Maître Mohammed Abbou Liberté pour tous les prisonniers politiques Association Internationale de Soutien aux Prisonniers Politiques 33 rue Mokhtar Atya, 1001, Tunis Tel : 71 354 984 aispptunisie@gmail.com Tunis, le 24 mai 2007 Communiqué
Des policiers ont enlevé le militant, ex prisonnier politique et fondateur de l’AISPP, monsieur Lassaad Jouhri, jeudi 24 mai à 7 h 50 devant son domicile alors qu’il allait prendre sa voiture. Il aurait été emmené au district de police de Mannouba, sans raison. A l’heure où nous écrivons ces lignes, sa famille ignore ce qu’il est advenu de lui. L’AISPP dénonce les arrestations arbitraires et les enlèvements. Elle exige la libération immédiate et inconditionnelle de monsieur Lassaad Jouhri. Le président de l’Association Maître Mohammed Nouri (traduction ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en arabe, LT)
Liberté pour Maître Mohammed Abbou Liberté pour tous les prisonniers politiques Association Internationale de Soutien aux Prisonniers Politiques 33 rue Mokhtar Atya, 1001, Tunis Tel : 71 354 984 aispptunisie@gmail.com Tunis, le 24 mai 2007 Communiqué
La cour d’Appel de Gabès a rendu son jugement dans l’affaire du prisonnier politique Mohammed Galoui en prononçant une jonction des affaires et l’arrêt des poursuites à son encontre. Il avait été condamné pour les mêmes faits par le Tribunal militaire de Tunis qui a tardé et finalement refusé de lui donner une copie de son jugement. Le Président de l’Association Maître Mohammed Nouri (traduction ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en arabe, LT)
Le compte à rebours a commencé en Bosnie
Des centaines d’hommes, de femmes et d’enfants sont menacés
La machine à expulser mise en place par les autorités bosniaques poursuit son travail, lentement et inexorablement. Après avoir déchu des centaines de citoyens bosniaques de leur nationalité, les autorités leur dénient le droit de rester dans ce pays où ils vivent depuis des décennies pour certains, et y ont fondé des familles. Que reste-t-il à un ex-Bosniaque, redevenu marocain, syrien, ou tunisien, comme alternative ? Demander l’asile ? Une chimère si l’on se reporte aux rapports de la branche bosniaque du Comité Helsinki des droits de l’homme. Ce pays n’accorde pas l’asile : « (…) since the country gained independence, not a single request for asylum was approved, which demonstrates the level of respect for international obligations and the generally recognized right to asylum by Bosnia and Herzegovina » [1] et ce ne sont pas les mésaventures vécues par Badreddine Ferchichi, demandeur d’asile tunisien renvoyé par avion spécial en Tunisie, et qui attend dans ce pays, emprisonné, son procès devant un tribunal militaire, ou à Mounir Silini, Tunisien lui aussi, qui a fui en 2006 la Bosnie pour ne pas connaître le même sort, qui démentiront les rapports du comité Helsinki. Quant à demander le droit au séjour en Bosnie, cela relève du parcours du combattant, et pour un résultat… nul. Il faut présenter un passeport en cours de validité. Or les consulats ou ambassades se trouvent dans des pays limitrophes. Il est donc impossible de s’y rendre pour une personne justement privée de passeport. Quant à arguer du mariage avec une ressortissante bosniaque, condition qui ouvre le droit au séjour, il faut encore présenter un contrat de mariage. Ces ex-naturalisés disposent de cette pièce, mais elle est devenue caduque car elle mentionne que l’homme est de nationalité bosniaque. Ainsi ils ne seraient plus « mariés »… Imad Al Houssine et les siens, une famille menacée Enfin, et quelques soient les obstacles administratifs mis en travers de la route de ces personnes, une volonté politique de les expulser coûte que coûte est à l’œuvre. En témoigne le refus de séjour [2] délivré le 18 mai dernier à Imad Al Houssine (se reporter à la première partie de « Le compte à rebours a commencé en Bosnie) par le ministère de la Sûreté. Le séjour provisoire lui est refusé parce qu’il constituerait une « menace pour la sécurité nationale » ! Le tout évidemment asséné sans argumentation à une personne sans antécédents judiciaires. Ce refus de séjour est assorti d’une confiscation de son passeport syrien, d’une assignation à résidence à son domicile, d’un contrôle judiciaire quotidien au poste de police de Sarajevo… Il y a urgence à agir. Luiza Toscane [1] http://www.bh-hchr.org/Reports/reportHR2006.htm [2] Bosna i Hercegovina, Ministarstvo sigurnosti, Sluzba za poslove sa strancima, Broj : 19.4.1-UP-1-1498/07 (Source: « Reveiltunisien » mi9s en ligne le 25 mai 2007)
Tunisie: Qatar Petrolium va réaliser la première raffinerie privée
(AFP / 27 mai 2007 12h42) TUNIS – La compagnie Qatar Petroleum a remporté un appel d’offres international pour la construction et l’exploitation de la première raffinerie privée de pétrole brut en Tunisie, a-t-on annoncé samedi de source officielle à Tunis. La future raffinerie sera située au terminal pétrolier de Skhira (340 km au sud de Tunis) et aura une capacité de 120.000 barils par jour, selon l’accord signé par le ministre tunisien de l’Industrie, de l’Energie et des PME, Afif Chelbi, et son homologue qatariote Abdallah Ben Hamad al-Attia. Qatar Petroleum avait été retenu avec le Britannique Petrofac dans une première sélection suite à un appel d’offres lancé en mars 2006 pour la concession d’une raffinerie sur une période de 30 ans. Ce projet réalisé sur fonds privés, au coût estimé de 2 milliards de dollars, devrait être opérationnel en 2011, selon l’accord. La production de la raffinerie sera destinée aux marchés extérieur et local et son promoteur aura la liberté de s’approvisionner en pétrole brut et autres matières premières, auprès des fournisseurs de son choix, en Tunisie ou dans les pays pétroliers voisins (Algérie, Libye). Le port de Skhira, capable de recevoir des pétroliers de 120.000 tonnes, est déjà doté d’infrastructures de stockage de produits raffinés et d’un oléoduc. La Tunisie, aux ressources naturelles limitées, importe annuellement plus d’un million de tonnes de brut de Libye. Le pays dispose d’une seule raffinerie créée en 1961 à Bizerte (Nord), dont la production n’assure que la moitié des besoins locaux.
ASSASSINAT
Lord Shaftesbury : 25 de prison pour les M’Barek
NOUVELOBS.COM | 26.05.2007 | 09:40 L’avocat général a estimé que Mohamed M’Barek était « l’auteur du crime » et que sa soeur Jamila, l’épouse du comte de Shaftesbury, était « complice d’assassinat ». Lord Shaftesbury, peu avant son enlèvement (Sipa)Au terme d’environ deux heures de délibéré, Mohamed M’Barek et sa soeur Jamila ont été tous deux condamnés vendredi soir 25 mai à vingt-cinq ans de réclusion criminelle par la cour d’assises des Alpes-Maritimes pour l’assassinat de Lord Anthony Ashley-Cooper. Une mesure d’interdiction du territoire française a également été prononcée à l’encontre de Mohamed M’Barek. L’avocat général Jean-Louis Moreau avait un peu plus tôt requis 25 ans de réclusion criminelle assortie d’une peine de sûreté de 18 ans à l’encontre du beau-frère et de l’épouse d’Anthony Ashley-Cooper, jugés depuis mardi devant les assises des Alpes-Maritimes à Nice pour l’assassinat de l’aristocrate britannique. Le comte de Shaftesbury, un jet-setter de 66 ans qui partageait son temps entre la Grande-Bretagne et la Côte d’Azur, avait disparu à Cannes le 4 novembre 2004. Son corps avait été retrouvé à l’état de squelette en avril 2005 dans une décharge sauvage à Théoule-sur-Mer (Alpes-Maritimes). « Crime crapuleux pour des raisons financières » L’avocat général a estimé que Mohamed M’Barek, 43 ans, était « l’auteur du crime » et que sa soeur Jamila, l’épouse du comte de Shaftesbury, âgée de 45 ans, était « complice d’assassinat ». Au cours de son réquisitoire, l’avocat général a précisé qu’il s’agissait d’un « crime crapuleux pour des raisons financières ». Jean-Louis Moreau a ajouté que la victime « avait demandé le divorce ». « Jamila avait peur de tout perdre, de perdre son statut social. Elle a alors décidé de faire supprimer son mari », a-t-il dit. Mohamed M’Barek, jugé pour assassinat, et sa soeur Jamila, la troisième et dernière épouse du comte, jugée pour complicité d’assassinat, sont restés impassibles au terme du réquisitoire. Thèse de la bagarre accidentelle entre alcooliques Dans sa plaidoirie, l’avocate de Mohamed M’Barek, Mélanie Junginger, s’est accrochée à la thèse de la bagarre accidentelle entre alcooliques: « Mohamed M’Barek », a-t-elle dit, « a donné la mort sans intention de la donner ». Elle a aussi plaidé l’absence d’un contrat entre le frère et la soeur. L’avocat de Jamila M’Barek, Franck de Vita, a insisté sur l’absence de mobile. Sur le banc de la partie civile, Frances et Nicholas Ashley-Cooper, la soeur et le fils du comte de Shaftesbury, ont évoqué la personnalité d’Anthony. « Mon frère était gentil et serviable », a dit Frances avant d’ajouter: « malheureusement il est tombé dans un piège et il en est mort. A la minute où j’ai su qu’il était mort, je n’ai jamais cru à l’accident ». Nicholas s’est tourné vers le box des accusés en déclarant: « Mohamed, je n’accepte pas vos excuses. Je ne vous pardonne pas et ne vous pardonnerai jamais ». (AP)
Vingt-cinq ans de prison pour Jamila et Mohammed M’Barek
LE MONDE | 26.05.07 | 13h19 • Mis à jour le 26.05.07 | 13h19 NICE ENVOYÉE SPÉCIALE esponsabilité partagée, peine identique. Jamila M’Barek et son frère Mohammed ont été reconnus coupables de l’assassinat de Lord Anthony Ashley-Cooper et condamnés, vendredi 25 mai, à vingt-cinq ans de réclusion criminelle par la cour d’assises des Alpes-Maritimes. Une sanction conforme aux réquisitions de l’avocat général, Jean-Louis Moreau, qui n’a toutefois pas été suivi dans sa demande d’une peine de sûreté des deux tiers. Au fil des quatre jours d’audience, l’avocat général avait été avare d’interventions. Sans doute avait-il jugé qu’il suffisait, pour soutenir les charges pesant sur eux, de laisser la parole aux accusés. A Jamila M’Barek, ses excès d’actrice et ses larmes à contretemps. A son frère Mohammed, son incandescence et ses provocations. Tous deux avaient fini par désespérer jusqu’à leurs avocats, Mes Franck Da Vita et Mélanie Junginger. « Il s’agit bien d’un assassinat, d’un crime crapuleux par cupidité », a affirmé M. Moreau, qui a balayé la thèse de la « bagarre d’ivrognes ». Il n’a guère eu besoin d’insister. La diffusion dans la salle d’audience, le 23 mai, de la conversation entre Jamila et sa soeur Naïma, au cours de laquelle les deux femmes – ignorant que le parloir était sonorisé – avaient élaboré cette ligne de défense censée permettre à Jamila d’être mise hors de cause et à Mohammed de limiter le risque pénal, valait réquisitoire. En écho à Me Philippe Soussi, l’avocat des parties civiles, qui avait reconstitué le « guet-apens » dans lequel Anthony Ashley-Cooper est tombé le 5 novembre 2004, l’avocat général a refusé toute atténuation de responsabilité à Jamila M’Barek, poursuivie pour « complicité d’assassinat ».
A MOTS RETENUS Face au frère et à la soeur enfermés dans les contradictions, s’était imposée à l’audience, témoignage après témoignage, l’image d’un homme généreux et perdu, que sa détresse et sa fortune avaient désigné comme une proie facile aux marchandes d’affection tarifée. Du récit de la déchéance du Lord, rien n’a échappé au jeune homme de 28 ans, Nicholas Ashley-Cooper, assis au premier rang des parties civiles. Lorsqu’il s’est exprimé devant la cour, vendredi, un silence impressionné a accueilli les mots retenus avec lesquels il a parlé de son père et s’est adressé à ceux qui l’ont tué. A l’homme floué, titubant de bar en bar, la dignité d’un fils a relevé la tête. Pascale Robert-Diard
Help Our Fight for Real Democracy
By Wael Abbas:
CAIRO Last Thursday, I returned to my country, Egypt, after several weeks in the United States on a Freedom House fellowship. I came home full of anxiety. I feared that the authorities would arrest me as soon as I set foot on Egyptian soil.
That didn’t happen. But as I went through the airport arrival procedures, I felt that I was being closely watched and followed. Men using walkie-talkies observed me from a distance. When I joined my family members outside the terminal, they, too, told me that they had been watched while waiting for me.
I could still be arrested. And if I am, it will be because I dared to speak the truth about President Hosni Mubarak’s regime, which continues to receive billions in foreign aid from the U.S. government — including funds ostensibly intended to support democracy. It will be because I dared to expose the actions that have made Mubarak’s administration one of the world’s foremost violators of human rights, according to human rights organizations including Amnesty International, Human Rights Watch and Freedom House.
I am an Egyptian blogger. And the Mubarak regime is out to get me and others like me.
It is engaged in an all-out campaign against those of us who use the Internet to report the truth about what is happening in Egypt. It is spreading rumors about us and targeting us for character assassination. Judges allied with the government have filed lawsuits against more than 50 bloggers, accusing them of blackmail and of defaming Egypt and demanding that their blogs be shut down. Meanwhile, security officials appear on television to claim that the bloggers are violating media and communications laws.
Is this the kind of regime you want your tax money to support?
My story begins in late 2004, several months before the election in which Mubarak was already the preordained winner. People, however, were fed up. After 25 years under this regime, Egyptians had lost all hope of prosperity and of ever being offered economic solutions.
New political movements, such as Kifaya (which means « enough » and is the moniker for the Egyptian Movement for Change), began to call for reform. They held street demonstrations, chanting anti-Mubarak slogans. But no journalists dared cover the protests because of the thousands of security officials who surrounded the activists. So the Egyptian people knew nothing about what was going on.
That’s when we bloggers decided to take matters into our own hands. We believed in the people’s right to know. I took photos and video footage of the demonstrations and posted them on the Internet, restricting my comments to simple explanations of what was in the pictures. You can write a book and it can all be lies, but one picture can tell the whole story truthfully.
Almost all the opposition and independent newspapers used my photos. I was annoyed at first when some of them stole the material from my blog without crediting me, but in the end I came to feel that it was all right, as long as the message reached the people.
I had about 30,000 visits to my Web site each month. But in May 2005, the situation changed dramatically. On the day of the presidential election, Kifaya, the socialists, the liberals and some Islamists took to the streets to call for a boycott. This time, Mubarak used a new technique. His political party, the National Democratic Party, paid thugs and criminals 20 Egyptian pounds per person (a little over $3) to demonstrate in support of him. The thugs attacked the peaceful demonstrators, tore and burned their banners, sexually harassed female (and some male) activists and journalists. They tore the clothes off one female journalist. I saw men pulling the jeans off a young man and beating him on the buttocks.
I was able to take pictures of what was going on; I was even able to interview one of the thugs, who confessed that he had been paid and that he and others had been brought by bus from the slums specifically to disrupt the peaceful demonstrations. I published the photos and the interview on my blog, and my site received half a million hits in two days. It caused a huge scandal for the government. Newspapers wrote about it for months.
The funny thing is that I got arrested that day, and the police confiscated my camera. But they let me go and gave the camera back after I fooled them into believing that they had deleted all the pictures by removing the batteries. In 2005, digital cameras were still a novelty for police who were accustomed to destroying analog film.
The presidential and parliamentary elections were marred by violence and death. Yes, death — during the parliamentary elections, nine people were killed by police. It was all documented on my blog. And it was U.S. taxpayer money that funded the new police trucks, clubs, helmets and boots with which the police were equipped.
Of course Mubarak and his party won. But despite all the rigging, Ayman Nour, the leader of the liberal Al-Ghad, or Tomorrow Party, managed to get 1 million votes in the presidential election. And the banned Muslim Brotherhood movement won a fifth of the seats in parliament.
I suppose that could be considered progress. But then what did Mubarak do? He sent Nour to jail on charges of having forged the signatures he collected to establish his party. And today, hundreds of members of the Muslim Brotherhood, as well as some of the movement’s parliamentary members, are in prison on charges of having formed an armed movement.
I disagree with the Muslim Brotherhood and its manipulation of Egyptians’ religiosity to achieve its political goals. But if we want a democratic country, we can’t exclude any political sect.
The world may be afraid of an Islamist movement coming to power in Egypt, and that’s why I believe in working on two levels — advocating democracy while enlightening the people so that they make the right choice when the time comes for real democratic elections. That’s why I called my blog Egyptian Awareness. The solution can never lie in supporting and funding a dictatorial regime to suppress the opposition.
Who’s left? The bloggers. Those young fellows who think they’re hotshot reporters, who dared to practice the first form of citizen journalism in Egypt. The ones who have been such a pain in the neck for the government, exposing corruption, negligence, violations of human rights and freedoms.
In the spring of 2006 — the spring of democracy, as some have called it — some judges became fed up with government interference in their rulings and decided to hold a sit-in. In support, a number of bloggers and activists decided to hold a parallel sit-in outside the building where the judges sat. Everyone who took part was arrested. Some of the judges were also assaulted during the raid. All those who were detained were treated inhumanely; some said they were tortured and sodomized.
Eventually, though, the authorities had to release them. And then they had to come up with another way to silence the blogs. They arrested secular blogger Kareem Amer and sentenced him to four years in prison on charges of insulting the president and insulting Islam with statements in his blog. Later, they arrested the Islamist blogger Abdul Monem Mahmoud on charges of belonging to a banned movement, the Muslim Brotherhood. He is now facing trial. Neither secularists nor Islamists are free to express their opinions online under Mubarak’s « democratic » regime.
How much is enough to make Americans question why their money goes to support this government? We Egyptians want a fair struggle for our freedom. We’ll never have it as long as Mubarak and his corrupt regime are propped up by U.S. aid. All we ask is: Give us a fighting chance.
wa2el_3abbas@yahoo.com
Wael Abbas blogs at misrdigital.blogspirit.com.
(Source: The Washington Post Sunday, May 27, 2007)
http://www.washingtonpost.com/wp-dyn/content/article/2007/05/25/AR2007052502024.html