27 janvier 2011

TUNISNEWS 10 ème année, N° 3901 du 27.01.2011 archives : www.tunisnews.net

TTU-Monde Arabe: Fin de partie Collectif Pour Nouvelle République: Que fait Hédi Baccouche au premier ministère ? Amnesty International: Tunisie. De nouveaux éléments inquiétants attestent de la brutalité des forces de sécurité Des anciens leaders  de l’U.G.E.T: N’est-il pas temps de rendre justice à l’Union Générale Tunisienne des Etudiants ? Slim Mrad: Les intrigants comploteurs de la Tunisie de nouveau au premier plan : Hedi Baccouche et Habib Ammar  tentent de prendre le contrôle du RCD Ahmed BEN AMOR: POUR UNE COMMISSION DE VERITE AUSSI. Khaled Falah: Tunisie:Répression policière HAMDI Béchir: Révolution permanente pour la liberté et la dignité en Tunisie – Elle balaiera résolument le régime de la dictature et démantèlera ses appareils SONIA.D: NOUS N’EN VOULONS PAS D’EUX Hasni: La révolution citoyenne Tunisienne pour une Assemblée Constituante Comité de Solidarité avec la Lutte du Peuple Egyptien: Communiqué

Fathi Jerbi: Les prolégomènes relatifs aux contraintes des politiques socio-économiques – Les conséquences


Reuters: Tunisia seeks arrest of ousted president, family Reuters: INTERVIEW-Tunisian veteran Mestiri seeks leadership role AFP: L’étau se resserre autour du beau-frère de Ben Ali, réfugié au Canada Reuters: INTERVIEW L’opposant Mestiri vise le Conseil des sages tunisien Reuters: Loyalists of ousted Tunisia leader expected to go AP: Tunisia issues intl warrant for ousted president AFP: Tunisie: l’UGTT se réunit pour une “décision” sur le gouvernement (porte-parole) AFP: Des milliers de manifestants à Sidi Bouzid contre le “vol de la révolution” AP: Official: Tunisia expected to announce new gov’t ANSA: Tunisia: calma tesa per annuncio rimpasto governo AP: Loyalists of ousted Tunisia leader expected to go AFP: Tunisie: Paris promet d’intervenir pour faire appliquer une condamnation AFP: Les membres de l’ancien régime tunisien “pas bienvenus” au Canada (Harper) AFP: La “Révolution du Jasmin” fait des émules dans le monde arabe AFP: Tunisie: pression maximale sur le gouvernement avant le remaniement Reuters: Tunisia unrest hits growth, tourism, investment-Fitch AFP: Tunisie: Ghannouchi reconduit – les caciques de Ben Ali écartés AFP: La Tunisie demande au Canada d’arrêter un beau-frère de Ben Ali AFP: Tunis/gvt: les manifestants exultent mais veulent le départ du PM


REVUE DE PRESSE


Fin de partie


C’est la secrétaire d’Etat américaine, Hillary Clinton, qui aurait pris langue avec le général Rachid Ammar, chef d’état-major de l’armée de terre tunisienne, limogé par le président Ben Ali le 7 janvier, pour lui demander de «prendre ses responsabilités» (voir TTU n° 675). A noter que le service des renseignements militaires tunisien aurait prévenu le général Ammar que Ben Ali et son entourage avaient préparé, avec l’aide de la garde présidentielle, un plan de riposte violente contre les manifestants qui se préparaient à marcher sur le palais de Carthage, après que l’armée eut refusé de tirer sur la foule. Le général Ammar aurait essayé de convaincre le président de faire une ultime sortie télé visée, pour annoncer sa démission, afin de calmer les manifestants. Ayant, dans un premier temps, résisté à cette demande, Ben Ali s’est finalement résigné à la fuite. Selon des sources diplomatiques, il a alors pris contact avec le président Sarkozy, qui lui a clairement notifié son refus de l’accueillir en France. Le chef de l’Etat français aurait, néanmoins, accepté de prendre contact avec le roi d’Arabie Saoudite pour lui demander d’accorder l’asile — au moins provisoirement — au couple présidentiel tunisien. Quant à la dernière conférence de presse télévisée du président Sarkozy, le 24 janvier, elle semble avoir reçu un bon accueil des nouvelles autorités de Tunis. Aussi bien pour son mea culpa, lorsqu’il a reconnu que les autorités françaises avaient sousestimé la crise qui a balayé Ben Ali, que pour les hommages à la jeune démocratie tunisienne, confrontée à des menaces islamistes potentielles. (Source: “TTU-Monde Arabe” (Lettre hebdomadaire d’informations politiques et stratégiques) Numéro 676, Jeudi 27 Décembre 2011)


Que fait Hédi Baccouche au premier ministère ?


Le 7 novembre 1987, suite à  un coup d’Etat, Ben Ali s’installe au pouvoir et ouvre une période dictatoriale qui conduira à la souffrance et à la corruption la plus extrême. Cette situation n’a pu être possible que grâce à la complicité active d’un certain nombre d’hommes politiques dont le cynisme et l’opportunisme constituent les principales qualités. Parmi ce petit groupe de comploteurs, figure en première loge un homme trouble, Hédi Baccouche. Apôtre du complot, il en avait préconisé et appliqué les méthodes dans toute sa carrière politique. Admirateur des sales combines et des coups bas, il ne pouvait que courir à leur secours partout où ils se rencontraient. On aurait pu s’en douter déjà, si l’on avait considéré que la tentative du coup d’Etat perpétrée en association avec Abdallah Farhat (1979) n‘était elle-même qu’un signe avant coureur du hold-up mafieux qui allait suivre. Aveuglé par son arrivisme, il ne pouvait que sympathiser avec un Ben Ali devenu premier ministre.   Quel est le rôle joué par Hédi Baccouche dans le drame que le peuple Tunisien a vécu sous la dictature de Ben Ali ? Il s’agit de répondre en somme à la question de savoir s’il faut juger cet homme pour haute trahison. Le rédacteur du triste discours du 7 novembre et l’instigateur actif du coup d’Etat est l’une des pièces maîtresses du système de Ben Ali. Il a été un complice dynamique pendant les 23 ans de la tyrannie. Même quand on l’a relativement éloigné du premier cercle des collaborateurs, il est resté un conseiller très écouté. Hédi Baccouche est un « collabo », pour utiliser la symbolique de « la résistance française », sans scrupule. Il a trahi par ses faits et gestes l’intérêt supérieur de son peuple. Point de clémence.   De même, pendant qu’on tirait sur notre peuple en révolte contre la dictature, Hédi Baccouche a montré sans équivoque (par l’écrit) que les intérêts des Tunisiens et de la Tunisie comptaient peu à ses yeux  face au maintien au pouvoir d’un Ben Ali sans envergure et sans avenir. Jusqu’à la dernière minute il soutenait un régime à terre. Car pour ce personnage : la politique n’a rien à voir avec la morale. Après la chute de son complice, nous avons espéré un sursaut de fierté et de dignité de sa part. Plusieurs avons pensé qu’il allait se retirer de la vie politique, en vain. Même ce petit geste d’honneur il est en dans l’incapacité de l’accomplir. Savoir partir est un signe de courage. Malheureusement, Hédi Baccouche en est dépourvu.     Or voilà, alors que le sang de nos jeunes compatriotes n’est pas encore séché et au moment même où le pays cherche à tourner la page de cette horrible période, ce ne fut pas sans un étonnement profond qu’on entendit M. Bacouche s’activer toujours dans l’entourage de l’actuel premier ministre. Que fait Hédi Baccouche à ce niveau de l’Etat après tout le mal qu’il a infligé aux Tunisiens ? Sa présence est en soi un déshonneur pour M. Ghanouchi et une insulte à la révolution tunisienne. Il s’agit, nous dit-on, de refaire la Tunisie : mais en acceptant la présence et l’aide d’un personnage dont la complicité avec l’ancien régime dictatorial ne fait aucun doute, la nouvelle construction en cours ne sera certainement que viciée. On ne peut fonder notre renaissance politique en faisant appel aux plus vils d’entre nous. Il faut en urgence mettre Hédi Baccouche hors d’état de nuire. C’est une question de salut public. Cet homme est non seulement dangereux, mais surtout il est prêt, parce que c’est dans sa nature, à toutes les bassesses. Pour dire vrai, la place de Hédi Baccouche n’est nullement au premier ministère mais plutôt devant un juge d’instruction. Car il est impossible de se faire illusion sur la valeur et le ressort moral d’un tel personnage. Il faut qu’il soit jugé.     Collectif Pour Nouvelle République


AMNESTY INTERNATIONAL Press Release 27 January 2011

Disturbing new evidence of Tunisian security forces brutality


Amnesty International has today revealed disturbing new evidence of the brutal methods used by Tunisian security forces to try to quell anti-Government protests in recent weeks. An Amnesty International research team which has just returned from Tunisia found that security forces used disproportionate force to disperse protesters and in some cases fired on fleeing protesters and bystanders. Doctors’ testimonies seen by the Amnesty International research team show that some protesters in Kasserine and Thala were shot from behind, indicating that they were fleeing. Others in Kasserine, Thala, Tunis and Regueb were killed by single shots to the chest or head, suggesting deliberate intent to kill. “This shocking evidence confirms that the Tunisian security forces were using lethal methods to quell discontent and to deter protesters,” said Hassiba Hadj Sahraoui, Deputy Director of Amnesty International’s Middle East North Africa Programme. “The fact that some of those killed were clearly running away shows flagrant disregard for the people’s lives. It must be an urgent priority for the authorities to ensure that those under their command show restraint and respect for public safety.” The research team found that while some protesters acted violently, security forces used disproportionate force to disperse protesters and resorted to lethal force when it was not strictly necessary. Tear gas, rubber bullets and live ammunition were widely used even when protesters were peaceful, and protesters were beaten with batons. Witnesses told Amnesty International that some of those killed could not have possibly posed a threat to the lives of security forces. Other victims were not involved in the protests at all. Manal Bou’alagi, a 26-year-old mother of two was shot in the chest in the afternoon of 9 January in the city of Regueb, central Tunisia as she returned home from visiting her mother. A doctor who examined her told Amnesty International that the angle of her bullet wounds suggested she was shot by a sniper from a nearby building. Manal’s mother, Chadia, is determined to see justice: “I have lost a daughter and my grandchildren have been orphaned. I want the people responsible for Manal’s killing to face real justice for what they have done to us.” The organization also found evidence that many of those arrested in connection to the unrest were tortured or otherwise ill-treated in custody. Detainees were beaten with batons or kicked, while others were forced to kneel facing walls for hours. A 21-year-old man who wished to remain anonymous told Amnesty International that after he was arrested in Tunis on 14 January, he was detained in the Ministry of Interior with 30 others, including 10 young women. He told an Amnesty International researcher that security forces beat him with batons all over his body. He was eventually released without charge but was warned not to take part in any more protests. Former president Ben Ali had by this time already left the country.   Amnesty International has welcomed the caretaker government’s announcement of an independent commission to investigate human rights violations committed by the security forces during recent weeks. But it has called this week in a Human Rights Agenda for Change for other urgent and far-reaching action by the authorities, including fundamentally overhauling the country’s repressive security apparatus and justice system. “The families of those killed must have access to justice, which can only be achieved by a proper investigation with the power to compel officials to testify,” said Hassiba Hadj Sahraoui. “In the meantime, any official reasonably suspected of human rights violations should be suspended from duties. Tunisians need to see that the culture of abuse is a thing of the past.” Background An Amnesty International delegation visited Tunisia from 14 to 22 January, meeting with families of those killed in the unrest, individuals injured during protests, other witnesses, and former detainees, as well as lawyers, Human Rights Defenders, unionists and medical professionals. Researchers travelled to Hammamat, Bizerte, Regueb, Thala and Kasserine. The majority of the cases documented in this report took place between 8 and 13 January. The full report detailing their mission will be released in February. Amnesty International on 24 January released its Tunisia: Human Rights Agenda for Change, calling on the Tunisian authorities to make fundamental and lasting reforms and to break with Ben Ali’s legacy of decades of abuse. Public Document **************************************** For more information please call Amnesty International’s press office in London, UK, on +44 20 7413 5566 or email: press@amnesty.org International Secretariat, Amnesty International, 1 Easton St., London WC1X 0DW, UK www.amnesty.org  


AMNESTY INTERNATIONAL Communiqué de presse 27 janvier 2011

Tunisie. De nouveaux éléments inquiétants attestent de la brutalité des forces de sécurité


Amnesty International dévoile jeudi 27 janvier de nouveaux éléments de preuve inquiétants concernant les méthodes brutales auxquelles ont recouru les forces de sécurité tunisiennes en vue de réprimer les manifestations antigouvernementales au cours des dernières semaines. L’équipe de chercheurs d’Amnesty International qui vient de rentrer de Tunisie a constaté que les forces de sécurité ont utilisé une force disproportionnée pour disperser les manifestants et ont parfois tiré sur des manifestants en fuite et des passants. Selon les témoignages des médecins qui se sont entretenus avec les délégués de l’organisation, certains manifestants à Kasserine et Thala ont été tués de balles dans le dos, ce qui indique qu’ils étaient en train de s’enfuir. D’autres à Kasserine, Thala, Tunis et Regueb ont été tués d’une seule balle à la poitrine ou à la tête, ce qui laisse supposer une intention délibérée de donner la mort. « Ces preuves choquantes confirment que les forces de sécurité tunisiennes ont utilisé des méthodes meurtrières pour faire taire les mécontents et dissuader les manifestants, a déploré Hassiba Hadj Sahraoui, directrice adjointe du Programme Moyen-Orient et Afrique du Nord d’Amnesty International. « Le fait que certaines des victimes étaient indubitablement en train de s’enfuir témoigne d’un mépris total pour la vie humaine. Il est prioritaire que les autorités veillent sans délai à ce que les personnes placées sous leur commandement fassent preuve de modération et garantissent la sécurité publique. » L’équipe de chercheurs a constaté que si des manifestants ont agi avec violence, les forces de sécurité ont fait usage d’une force disproportionnée pour les disperser et recouru à la force meurtrière alors que ce n’était pas strictement nécessaire. Même lorsque les manifestants étaient pacifiques, les forces de sécurité ont lancé de nombreuses grenades lacrymogènes, et tiré avec des balles en caoutchouc ou à balles réelles, et les ont frappés à l’aide de matraques. Selon des témoins, certaines des victimes ne menaçaient en aucune façon la vie des membres des forces de l’ordre. D’autres ne prenaient même pas part aux manifestations. C’est le cas de Manal Boualagi, 26 ans, mère de deux enfants, qui a reçu une balle dans la poitrine le 9 janvier après-midi dans la ville de Regueb, dans le centre de la Tunisie, alors qu’elle rentrait chez elle après avoir rendu visite à sa mère. Le médecin qui l’a examinée a déclaré à Amnesty International que l’angle des tirs ayant causé ses blessures laissait penser qu’elle avait été abattue par un tireur embusqué dans un immeuble voisin. La mère de Manal, Chadia, réclame avec détermination que justice soit rendue à sa fille : « J’ai perdu une fille et mes petits-enfants sont orphelins. Je veux que les responsables de la mort de Manal soient réellement jugés pour ce qu’ils nous ont fait. » Par ailleurs, l’organisation a recueilli des éléments attestant que de nombreuses personnes arrêtées dans le cadre des émeutes ont été victimes de torture ou de mauvais traitements en détention, notamment frappées à coups de matraques et à coups de poing, alors que d’autres étaient contraintes de s’agenouiller face à un mur des heures durant. Un homme de 21 ans qui a préféré garder l’anonymat a expliqué à un chercheur d’Amnesty International qu’après avoir été arrêté à Tunis le 14 janvier, il a été conduit au ministère de l’Intérieur avec 30 autres prisonniers, dont 10 jeunes femmes. Il a raconté que les policiers l’avaient roué de coups de matraque sur tout le corps. Il a finalement été relâché sans être inculpé, mais a été mis en garde contre toute nouvelle participation à des manifestations. L’ancien président Ben Ali avait déjà quitté le pays au moment des faits. Amnesty International s’est félicitée de l’engagement pris par le gouvernement provisoire de charger une commission indépendante d’enquêter sur les atteintes aux droits humains commises par les forces de sécurité au cours des dernières semaines. Toutefois, elle a demandé le 24 janvier dans son Programme pour le changement en matière de droits humains que les autorités prennent sans délai des mesures audacieuses et de grande portée, notamment la refonte totale du système judiciaire et des services de sécurité qui ont servi la répression dans le pays. « Les familles des victimes doivent avoir accès à la justice, et cela passe forcément par la tenue d’une enquête digne de ce nom, disposant des pouvoirs nécessaires pour obliger les hauts responsables à témoigner, a expliqué Hassiba Hadj Sahraoui. « Entre temps, tout représentant de l’État raisonnablement soupçonné d’avoir bafoué les droits humains doit être suspendu de ses fonctions. Les Tunisiens doivent constater que la culture des violations des droits humains appartient bel et bien au passé. » Complément d’information Une délégation d’Amnesty International s’est rendue en Tunisie du 14 au 22 janvier, et a rencontré des familles de victimes des émeutes, des personnes blessées lors des manifestations, des témoins et d’anciens détenus, ainsi que des avocats, des défenseurs des droits humains, des syndicalistes et des professionnels de la santé. Les chercheurs se sont rendus à Hammamet, Bizerte, Regueb, Thala et Kasserine. La majorité des événements présentés dans ce document se sont déroulés entre le 8 et le 13 janvier. Le rapport complet sur leur mission sera publié en février. Le 24 janvier, Amnesty International a publié un document intitulé Tunisie. Programme pour le changement en matière de droits humains, dans lequel elle invite les autorités tunisiennes à lancer des réformes fondamentales et durables afin de rompre avec les 23 ans de violations systématiques des droits humains que le pays a connus sous le régime de Zine El Abidine Ben Ali.  


Tunis le 22-01-2011

Déclaration Pour la vérité et l’équité N’est-il pas temps de rendre justice à l’Union Générale Tunisienne des Etudiants ?


Nous sommes les anciens combattants de l’Union Générale Tunisienne des Etudiants, organisation étudiante qui encadrait la majorité des étudiants depuis sa fondation en 1985 et jusqu’à sa dissolution le 8juin 1991 suite à un ordre judiciaire déloyale. Nous prions que Dieu accorde son infinie  miséricorde à tous les martyres de notre révolution et essentiellement  le héros de la dignité et de l’égalité sociale Mohamed Bouazzizi.Sans oublier les martyres de la Tunisie, à l’époque de la terrible répression menée par le Tyran Zine El Abidine Ben Ali et ses alliés, et les martyres du mouvement des étudiants et de l’ U.G.T.E, nos frères Lotfi Idoudi,membre du troisième bureau exécutif et Aref El Alaoui, membre du quatrième bureau exécutif. Et si : Nous rendons hommage à notre peuple héroïque et à sa révolution, nous estimons ses sacrifices et ses souffrances durant deux décennies de privation du droit à l’enseignement et au travail. Nous saluons la résistance des jeunes générations du mouvement étudiant contre la tyrannie et l’oppression. Nous rappelons la souffrance de milliers d’étudiants durant tout le règne de l’ancien régime dans le contexte des appartenances politiques et l’adhésion à notre association étudiante Nous saluons notre armée pour la défense du pays et du peuple en refusant de tirer sur des innocents protestants et nous rendons hommage à nos soldats martyrs tombés dans les champs d’honneur pour la défense de la patrie et du peuple. Nous félicitons les étudiants tunisiens de tout âge de la dissolution de la police universitaire et nous célébrons cet heureux événement aux noms de nos deux frères Ben Said Adnen et Amri Ahmed, victimes de ce système tyranique, et nous souhaitons que le 8mai soit une journée nationale de l’étudiant martyre. Nous demandons de : 1.      Mettre en place les mécanismes de la justice transitionnelle en fondant un comité national de vérité et d’équité prenant en charge une enquête des crimes commises contre le mouvement étudiant. Parmi lesquelles, l’injuste dissolution de notre association l’U.G.T.E, l’emprisonnement et l’exil de ses leaders et de ses partisans. Ce comité se chargera de dévoiler la vérité et d’éditer un rapport rendant compte de cette époque despotique. 2.      Rendre justice à l’Union Générale Tunisienne des Etudiants. 3.      Donner la permission aux étudiants voulant ré-exercer librement leurs activités au sein des universités tunisiennes 4.      Déclarer l’indépendance académique de l’université et adopter les élections en tant que moyen pour choisir tous les cadres. 5.      Permettre à l’université de jouer son rôle dans l’élaboration d’une société de citoyenneté et de justice sociale et lui permettant  ainsi de prendre son vrai statut dirigeant. 6.      Nous déclarons notre volonté de fonder l’association des anciens de l’U.GT.E. Vive la Tunisie libre et indépendante Vive la révolution victorieuse du peuple Honneur et éternité des martyres Vive l’université tunisienne, emblème de science, du savoir et de liberté.

Des anciens leaders  de l’U.G.E.T / contact: 95715496/yaminafree@gmail.com  

Tunis, le 25 janvier 2011 Communiqué 

La marche des femmes pour la citoyenneté, l’égalité et la dignité

 


Soutien à la révolution tunisienne du 14 janvier 2011

A l’initiative de : l’Association Tunisienne des Femmes Démocrates l’Association des Femmes Tunisiennes pour la Recherche sur le Développement la Commission Femmes de l’Union Générale des Travailleurs Tunisiens   Appel aux citoyennes et citoyens attachés aux droits des femmes et aux libertés à rejoindre la marche des femmes pour la citoyenneté, l’égalité et la dignité le samedi 29 janvier 2011 à 15h à la place de l’Indépendance, Statue Ibn Khaldoun, Avenue Habib Bourguiba -Tunis   

 

Les intrigants comploteurs de la Tunisie de nouveau au premier plan

: Hedi Baccouche et Habib Ammar  tentent de prendre le contrôle du RCD


Les deux figures clés du coup d’Etat du 7 novembre 1987 complotent actuellement avec le Premier Ministre intérimaire, Mr Ghannouchi, pour prendre le contrôle du RCD  et garder la main sur le gouvernement. Hedi Baccouche, théoricien du parti unique, rédacteur du discours du 7 novembre et Premier Ministre du général Ben Ali, estime que son tour arrivé après 23 ans d’attente. Habib Ammar, chef de la garde nationale et chargé de la protection rapprochée de Bourguiba, avait aidé sont camarade de promotion Ben Ali à fomenter son coup d’Etat. Celui qui a théorisé la censure en Tunisie et fut ministre de l’Intérieur  et ministre de communication du dictateur fuyard, multiplie les tractations en interne pour maintenir la main mise du RCD sur les affaires de l’Etat. Tunisiennes, Tunisiens, soyons vigilants, la révolution est notre, la révolution doit permettre la démocratie, non une nouvelle dictature !   Slim Mrad


POUR UNE COMMISSION DE VERITE AUSSI.


En 1987 Mahmoud BEN OTHMAN est tombé sous les balles de la police lors d’une manifestation estudiantine.  Selon son père : «  si ses compagnons de route triomphent sa cause, mon fils est vivant s’ils abandonnent,  mon fils est mort ». Beaucoup de  tunisiens ont payé de leurs  vies  sur le chemin de la liberté avant cette date et après cette date. Des milliers de personnes  sont  réprimées , torturées. Leurs familles terrorisées  parfois retenues en otage par les services de  police pour extorquer des accusations fabriquées.  Sous la menace certaines épouses des détenus  ont été obligées de divorce. Pourtant la Tunisie a signé la convention des Nations Unies contre la torture et les traitements inhumains. Le cynisme du pouvoir déchu est allé jusqu’à afficher la  déclaration des droits de l’homme au sein des commissariats. Des artifices, commerce favori de la propagande officielle.  Sans oublier ceux qui ont été spoliés de leurs biens avec la complicité d’une « justice » docile. Les familles de Laaribi, Mahouachi, Baraket, Jouhri  et beaucoup d’autres ont droit à la vérité.  Elles ont besoin de savoir afin d’extirper le mal. Et pour que cela ne se répète pas. Pour bannir à jamais la torture, la dégradation humaine et l’abus de l’autorité. La dignité, mot d’ordre de ce soulèvement, exige  le respect  de  douleur des opprimés  de l’ère révolu. Pour que la vérité éclate et  le deuil accompli. Ahmed BEN AMOR  Paris le 27/01/2011 Abenamor94400@yahoo.fr   


Tunisie:Répression policière

Merci de diffuser l’info, et de protester: Le camarade Mohamed Ben Belgacem, membre du Parti du Travail Patriotique et Démocratique de Tunisie, qui venait de distribuer un tract au cours d’une manifestation ayant eu lieu hier 26 janvier sur l’Avenue Bourguiba à Tunis,a été arrêté par des éléménts de la police. Il a été emmené au poste situé rue de Yougoslavie et violemment passé à tabac; le camarade souffre d’une fracture; une de ses dents a été cassée. Le Parti du Travail dénonce les pratiques policières du gouvernement en place, et rappelle les demandes du ” Front du 14 Janvier” pour démanteler le système policier répressif mis en place par le régime déchu.

Khaled Falah,
membre du comité fondateur du Parti du Travail Patriotique et Démocratique de Tunisie

Révolution permanente pour la liberté et la dignité en Tunisie

Elle balaiera résolument le régime de la dictature et démantèlera ses appareils


HAMDI Béchir 20 janvier 2011 Aucun observateur, que ce soit au plan local, régional ou international, ni même l’opposition tunisienne de droite ou de gauche, et encore moins le régime du dictateur en fuite Zine El Abidine Ben Ali et ses services de renseignements ne s’attendaient à ce que la situation évolue ainsi. Il n’est jusqu’aux insurgés eux-mêmes, lors de la première phase de leur mouvement, qui ne pouvaient s’imaginer que ces protestations se transformeraient en une impétueuse révolution, que celle-ci ferait passer de l’immobilisme engendré par la répression généralisée du pouvoir de Ben Ali à une situation révolutionnaire au cours de laquelle les masses pourraient renverser l’un des plus vieux dictateurs de la région, ne s’en contenteraient pas et iraient plus loin par un processus révolutionnaire ascendant jusqu’au démantèlement des appareils corrompus. Oui, la révolution tunisienne, que des analystes nomment révolution « du jasmin », ne peut plus endosser ce qualificatif délibérément réducteur au vu de sa nature et de l’épouvante qu’elle a semé dans les milieux des dictatures arabes qui constatent que leurs trônes se sont mis à trembler. La révolution de la liberté en Tunisie a mis en exergue la fausseté, l’incohérence et la stérilité des propos de ceux qui croient, -et ils sont de toutes obédiences-, que le cycle des révolutions s’est achevé. La révolution de la liberté en Tunisie a prouvé de nouveau, après un longue période, notamment dans la région arabe, que la volonté des peuples ne s’écrase pas. Elle a prouvé aussi, et c’est l’essentiel, l’impuissance de la bourgeoisie et de ses régimes dictatoriaux et de leurs institutions à réprimer les masses, à les dominer et à marginaliser sans fin leur conscience. La chute du dictateur Le 14 janvier a marqué le succès de la première étape, celle de la détermination et de la résolution des masses à renverser la dictature. Le 14 janvier, les masses ont renversé le dictateur, mais les appareils de la dictature sont restés en place. Le gouvernement du dictateur, son parlement, son parti, son appareil de police sont tous restés en place. Ils ne sont pas paralysés. […] La fuite de Ben Ali a été présentée par son gouvernement comme une simple absence temporaire dans une tentative de calmer la colère du peuple révolté et […] et son premier ministre s’est présenté en ses lieux et place mais cela ne s’est pas passé comme prévu. Le peuple révolté était conscient du jeu […] Le peuple a riposté à cette manœuvre par d’avantage de manifestations de rue, d’affrontements, par une radicalisation des revendications et des slogans, par une volonté et une résolution supérieures. Le peuple a refusé le socle constitutionnel érigé par et pour le gouvernement honni pour sauver le dictateur, sauver le régime de la dictature d’un affaissement total et il a considéré que la constitution elle-même ne pouvait plus être le socle lui garantissant le dépassement de l’étape de l’après Ben Ali car le socle constitutionnel est un socle caduc à son tour. La constitution doit être abrogée car elle n’est plus viable après que le dictateur Bourguiba l’ait modifiée à sa guise et que le dictateur en fuite l’ait mise en lambeaux, des lambeaux qui ne garantissent que les intérêts de la dictature et de la mafia familiale qui en profite économiquement. Le président du Parlement qui occupe le poste de chef de l’Etat n’est pas le président d’un parlement représentant la volonté du peuple puisque le peuple sait mieux que quiconque que cet appareil n’a jamais été depuis le 7 novembre, et même avant, un appareil reflétant sa volonté. C’est un parlement qui a produit des lois liberticides. C’est le parlement du parti unique, du parti de la corruption, non indépendant de l’Etat, de ses appareils et de ses services de renseignements. Le peuple a riposté à cette manœuvre en exigeant la dissolution du Parti du Rassemblement Constitutionnel Démocratique, le départ du gouvernement […] Le peuple ne se satisfait pas de revendiquer, il veut réaliser la tâche lui-même. Depuis la proclamation du gouvernement de Foued Mbazaa, les manifestations se répandent dans tout le pays et le peuple révolté est parvenu dans la majorité des villes du pays à occuper les locaux du parti corrompu, le parti du Rassemblement Constitutionnel Démocratique et à l’exclure. Cette mission a culminé avec la manifestation monstre du 20 janvier 2010 à Tunis qui a encerclé le siège central de ce parti et a appelé à en faire un bien public. Elle a imposé aux forces armées de l’armée, qui avait tiré en l’air pour les empêcher d’y pénétrer, d’arracher le nom de ce parti sur le siège. C’est un message clair qu’il n’y a pas lieu pour ce parti de revenir à une activité et qu’il est devenu un appareil dissous. C’est un grand pas réalisé dans l’attente des poursuites pur les crimes et les dépassements commis durant les 23 ans de la dictature de Ben Ali. La révolution de la liberté et de la dignité a produit un processus révolutionnaire ascendant […] malgré l’absence de direction politique. Cette intifadha continue de progresser depuis plus d’un mois de façon spontanée mais radicale et non négociable. si sa spontanéité se manifeste par l’absence de direction. L’absence de direction : la révolution tunisienne aura prouvé que ce n’est pas toujours un facteur qui empêche des victoires d’autant plus si la révolution a pu créer une situation révolutionnaire et que se sont développées des forces d’auto organisation citoyennes. Le facteur subjectif n’est pas une condition préalable au déclenchement d’une révolution garantissant à cette dernière de parvenir à ses objectifs finaux. Le facteur subjectif peut éclore dès l’émergence de la révolution et grandir et croitre avec son évolution si tout le processus est révolutionnaire. C’est ce qu’a démontré l’expérience embryonnaire d’organisation citoyenne qui est apparue dans la première phase de la révolution lors des affrontements de rue avec la police et l’expérience d’auto administration dans les villes et les municipalités tunisiennes, ainsi que dans les quartiers, pour protéger les habitants et gérer leurs affaires. Cette expérience s’est prolongé après les menées de la garde présidentielle constituée par le dictateur en fuite et dont les bandes ont contribué à créer un état de chaos dans les rangs du peuple pour paralyser les mobilisations. Le facteur subjectif et la direction politique de la révolution émergent et se développent au fur et à mesure des événements. Les jours prochains, au regard de l’obstination du peuple à poursuivre sa route -pour voir se réaliser ses revendications politiques avec à leur tête aujourd’hui, le départ du gouvernement qui s’est installé lui-même au pouvoir après la dissolution du Rassemblement Constitutionnel Démocratique-, vont voir émerger une composante politique qui prendra la forme d’un front populaire ouvrier politique large, qui est actuellement en cours de formation et qui prouvera que la révolution peut choisir sa direction en son sein […] La prochaine étape est celle de la chute du gouvernement et de la chute du régime La réponse du gouvernement de Foued Mbazaa à la revendication de dissolution du Rassemblement Constitutionnel Démocratique et à celle du départ du gouvernement dans la mesure où la majorité de ce dernier appartient à ce parti corrompu honni, les membres du gouvernement ont annoncé aujourd’hui leur démission du parti. Cette initiative n’est qu’une nouvelle manœuvre des reliques du régime de Ben Ali pour tenter de sortir de l’impasse et éviter une chute fracassante. Cette initiative sera sans aucun doute un fiasco car le peuple est déterminé à balayer les restes de la vipère après lui avoir coupé la tête. Ce sont leurs derniers moments au pouvoir et leurs dernières manœuvres car ils ont épuisé toutes les marges de manœuvre et il ne leur reste que la tactique de la terre brûlée et ils sont incapables de la mettre en œuvre pour deux raisons au moins […] Le premier élément est que l’appareil de police, qui est le bras sur lequel ils peuvent prendre appui est aujourd’hui cerné par l’armée et sa direction est dissoute et il vit une situation de déliquescence en raison de la pluralité des centre de gravité en son sein. Le second est l’appareil militaire sur lequel ils ne peuvent compter car il ne peut placer d’hypothèques sur un gouvernement dont les directions et les impérialistes qui les soutiennent savent mieux que quiconque qu’il est rejeté par le peuple. Aussi nous disons que ce gouvernement n’aura d’autre issue que la chute. Ce n’est qu’une question de temps car il se meut sur une terre totalement brûlée et il est complètement isolé. Aujourd’hui, la révolution se doit de donner le coup de grâce à cet appendice vermiculaire. Cela passera par l’union des énergies populaires, partis démocratiques progressistes et de gauche, structures indépendantes, personnalités syndicales intègres qui ne se sont jamais compromises avec le régime de Ben Ali, autour des revendications de gouvernement provisoire préparant des élections libres et transparentes pour une assemblée du peuple reflétant la volonté du peuple dans cette étape transitoire qui choisira un gouvernement populaire ouvrier poursuivant la réalisation des tâches du programme populaire ouvrier mis en relief par les slogans de la révolution de la liberté et de la dignité. Béchir Hamdi Tunis, le 20 janvier 2011 HAMDI Béchir * Traduction d’extraits par Luiza Toscane, ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en arabe. Lien: http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article19956 Mis en ligne le 27 janvier 2011


NOUS N’EN VOULONS PAS D’EUX.


Par SONIA.D
 

Ce gouvernement de fantoches est le seul responsable de la paralysie du pays, les opposant démocratiques qui le contestent doivent être dans le cœur de la contestation populaire, non pas pour récupérer la révolution, mais pour rationaliserSES ACQUIS, ses attentes et ses objectifs fondamentaux. Le romantisme révolutionnaire et spontanée d’un peuple courageux, la colère de la majorité des régions sinistrées , le sacrifice de BOUAZIZI et d’autres jeunes tunisiens, ont mis fin à plus de cinquante années de désespérance tunisienne, ils ont donné un beau visage aux utopies et aux rêves d’une nation sinistrée; mais il est plus que temps de terminer le travail et de nettoyer les écuries d’Augias, chasser ce pouvoir illégitime de mauves RCD , les laudateurs criminels de l’ordre ancien ,  les Baccouches, GANNOUSCHI et compagnie, et leurs complices les opportunistes, les girouettes immorales et irresponsables opportunistes ANCHABBI et BRAHIMI. Il est plus que temps de réveiller le fossile président au rabais et par dégénérescence constitutionnelle organisée, MBAZAA, pour que justement il applique la constitution et chasse ce gouvernement de larbins de l’ordre ancien, sa nomination est le fruit d’un putsch du 7 novembre bis, juste pour la photo, et juste après, les comploteurs l’avaient replongés dans son sommeil artificiel.  La TUNISIE , sa révolution et ses morts ne méritent pas ces crimes, oui c’est un crime contre la TUNISIE que commet, une fois de plus, les Hommes de BEN ALI, que de plonger le pays dans le désespoir et la FITNA, c’est plus que clair et malgré la désinformation et la propagande.  NOUS N’EN VOULONS PAS D’EUX. Nous pouvons essayer de comprendre le drame qui est en train  de se dérouler en TUNISIE, et cette honteuse comédie de mauvais goût, mais terriblement destructrice, c’est une invitation au chaos  par ce gouvernement fantoche, pour impliquer l’armée et la salir, ils sont  objectivement et serainement dans cette stratégie criminelle de la tête brûlée qui définie pleinement leurs petits calculs.Les forces démocratiques et de progrés, au delé  des limites idéologiques et politique doivent absolument être dans la responsabilité historique pour barrer la route à ces  criminels qui tiennent plus de la délinquence politique, que de sa noblesse. Ce gouvernement illégitime que certains s’échinent à appeler “gouvernement d’union nationale”, les mêmes qui hier flagornaient avec moult courbettes BEN ALI et sa sorcière, la coiffeuse  de sa  semaine des quatre jeudi, LEILA TRABELSI, une tragédie comique avec des “monsieur président”, “des madame la présidence”, alors que dans la réalité, ce n’était qu’un couple d’usurpateurs maffieux qui font dans le clientélisme, comme ces opposants opportunistes font dans la broderie.  On peut dire  ce que l’on veut , c’est une honte pour la TUNISIE, et  la révolution tunisienne, qu ‘un premier ministre du dictateur BEN ALI, un renégat et un traître dans tous les cas de figure, avant cette révolution,  il a trahit pendant des années la nation tunisienne en étant  le premier ministre du bourreau des tunisien et la honte de son histoire, et donc, moralement et juridiquement , il doit assumer les crimes de son patron, de son employeur. Et aujourd’hui dans l’usurpation, il continue à de trahir, son ancien maître le dictateur déchu et le peuple tunisien contre qui il complote avec ses complices multi-récédivistes du RCD, qui ont du sang sur les mains et sur la conscience , aujourd’hui comme hier, ces gens là n’ont jamais aimé la TUNISIE et la démocratie, il est temps pour eux , d’assumer, et de répondre de leurs crimes. Quand à la misère morale et humaine  des lascars et des JUDAS de l’opposition qui tiennent le crachoir de ce gouvernement RCD et qui dans le passé vivaient dans la schizophrénie la plus calamiteuse et dans les compromissions avec la dictature, aujourd’hui, de par leur collaboration, ils viennent de tomber le masque et leur opportunisme abject est une insulte à la mémoire des morts tunisiens, dont ils instrumentalisent leur félonie.Mais le peuple est désormais, à tout jamais, dans la rue et aucun pouvoir ne pourra, jamais plus le démonter. 


La Tunisie se réveille La révolution citoyenne Tunisienne pour une Assemblée Constituante.


par Hasni 27 janvier 2011 Est-ce qu’après Ben Ali et son « ère du changement avant-gardiste » la Tunisie va se contenter d’un « petit changement » ? On a beau déjà rabattre les oreilles et déverser en veux tu en voilà des « révolutions de jasmin », ce n’est pas une révolution de jasmin, c’est une véritable révolution citoyenne qui vient de se passer sous les yeux ébahis et ahuris du monde entier. Ce n’est pas la mise en œuvre d’un programme politique de renversement d’un régime qui vient de se dérouler et organisée par tel ou tel parti. Nous venons d’assister à la reprise en main, à la récupération totale de sa souveraineté par le peuple. Ce n’est pas un mouvement social ici. Ce n’est pas davantage une petite revendication des uns ou des autres. Ce sont tous les secteurs de la société qui ont été repris. Tous ! Et qu’est ce que nous dit le peuple ? Il nous dit « dégage les intérêts particuliers ! ». Il nous dit « L’intérêt général partout ! Et le citoyen au cœur de tout ! ». Car le héros de cette révolution est bien le citoyen, le simple citoyen. Le citoyen tunisien est une étrange créature. Pour mener à bien sa révolution, il a mis de côté son intérêt personnel. Il a oublié, ses peurs et ses préjugés pour mettre en mouvement ce qui va devenir bon pour tous. Car finalement qu’il soit d’en haut ou d’en bas, de gauche, de droite ou du centre, le citoyen s’est mêlé de tout. De tout, partout et tout le temps. Cela ne se passera pas de la même manière selon les secteurs car on n’a pas les mêmes contraintes que l’on parle de l’économie ou de la culture. Mais la révolution politique implique la recherche de l’intérêt général et de savoir comment faire pour le mettre en œuvre. Pour élever la Tunisie d’aujourd’hui, il faut tout reprendre à zéro. Il faut tout balayer d’un revers de main. Vous savez ce mouvement de la main qui dit « Dégage ! ». On a entendu les mots ici ou là. Il peut faire peur aux plus prudes, aux plus adeptes du consensus mou, à ceux qui espèrent encore la venue de l’Homme ou de la Femme providentiel(le) juchée sur son cheval blanc qui viendra remettre de l’ordre dans tout cela. De l’ordre … Mais je pose la question, encore une : a-t-on besoin de ce paternalisme archaïque ? Les mots « Assemblée Constituante » sont de biens jolis mots. Ils parlent d’avenir, ils parlent non pas de reconstruction d’un pays sur les décombres d’un précédent mais bien de la construction d’un pays sur des bases saines, neuves. Ces mots nous disent « On reprend tout à zéro, on place le citoyen et l’intérêt général au centre de tout ». Pourquoi adapter une constitution qui a montré combien elle était fragile, friable et manipulable par un seul ? Pourquoi changer encore un texte fondateur ? Combien de fois la constitution actuelle a-t-elle été modifiée pour être utilisée au profit d’un seul homme ou d’un seul parti politique ? Comment se fier à ce texte qui a montré qu’il était à la source de toute l’instabilité politique du pays, à la source de toutes les injustices, qui a permis une justice aux ordres, une police privatisée ou des médias sourds et muets ? A-t-on jamais entendu parler d’un vrai référendum en Tunisie ? Quand nous en avons entendu parler, nous savions tous que même les morts allaient voter. Et pourquoi ? Parce rien n’avait été pensé pour garantir un référendum juste et dont les résultats ne seraient pas truqués. Parce que rien dans le texte fondamental n’organisait les contre-pouvoirs aux pouvoirs en place. Alors demandons-nous pourquoi réformer une constitution en la bidouillant ici et là, pourquoi reconstruire un château de cartes fragile et qui s’effondrera au premier courant d’air ? La révolution citoyenne a besoin d’une refonte totale des bases du pays. Elle a besoin d’une réforme en profondeur. Un poète a écrit « quand les feuilles tremblent, ce n’est pas l’affaire des racines ». Il ne suffira pas de couper les branches pourries de l’arbre. Il faut couper l’arbre et en replanter un autre. Une belle et jeune pousse tunisienne. Et chacun doit s’impliquer pour l’arroser de la meilleure eau qu’il trouve. Chacun doit écrire sa page du pacte collectif qui nous unit comme peuple et comme nation. Nous devons, nous allons refonder la République Tunisienne. Qu’y-aurait-il de plus urgent à faire ? Le pays a été massacré par quelques profiteurs. Il suffit de regarder dehors, la pauvreté est là. Parfois à quelques mètres de belles villas, de somptueux hôtels ***** ou de Palais officiels. Des citoyens n’ont pas à manger. Des Tunisiens n’ont pas l’eau, pas l’électricité, pas de travail. Et on voudrait nous faire croire que le plus urgent et de réhabiliter une société qui a engendré toutes ces injustices, de sauver un système qui nous a considéré comme une vulgaire marchandise ? Voudrait-on démotiver les plus convaincus défenseurs de la Révolution qu’on ne s’y prendrait pas autrement. Non. La condition première pour que les fondements de notre société soient légitimes, c’est que chacun participe à la création et aux richesses de la Société. Plus personne ne doit être laissé sur le bas côté de la route. Que la route mène à la richesse ou à la justice, c’est la route de tous les citoyens. Voilà pourquoi le peuple, tout le peuple, doit être en mouvement pour créer la société et pour aller ensuite voter et faire ses choix. Oui. Les enfants de la Révolution Citoyenne sont ceux d’un peuple mature et prêt. Un peuple prêt à investir chaque partie qui compose la société : les entreprises, les quartiers, les collectivités, les campagnes, les écoles, … Pour cela tout devra être mis en œuvre pour porter à la connaissance de tous les citoyens les enjeux qui sont les siens. Et si on doit imprimer sur les paquets de lessive ou les paquets de cigarettes les articles de la constitution que chacun doit connaître, il faudra le faire. Et si certains ne savent pas lire, il faudra qu’on leur explique. Des débats partout et avec tous pour écrire ensemble le texte fondateur de notre société. Des débats sans aucune peur de confronter les idées et de retenir les meilleures pour tous. C’est ainsi que nous sortirons des conditionnements idéologiques, sociaux ou matériels dans lesquels on nous a enfermé toutes ces années. C’est la condition pour que le jour venu les Tunisiens votent en masse pour le texte qu’ils auront écrit et choisis. Depuis toutes ces années où les Tunisiens ont été privés de leurs droits humains, politiques et économiques, beaucoup se sont mis à penser que la politique c’était pour quelques dirigeants portant le costume et la cravate et que les élections ou les institutions, ce n’étaient pas pour eux. Bien sûr, on s’est gargarisé du haut niveau d’éducation de la jeunesse mais des diplômes pour quoi faire au juste ? A-t-on appris à la jeunesse ses droits et ses devoirs de citoyens ? A-t-on encore pensé à sa place comme si elle n’était pas mûre pour décider de son avenir, de la société dont elle rêve ? La jeunesse a montré l’exemple et la voie. A nous de la suivre ! Tant qu’un seul pensera encore que la politique c’est pour les autres, notre démocratie sera une démocratie de pacotille. La politique, c’est l’art et la manière de gérer notre pays. NOTRE pays. En pleine révolution, un Tunisien m’a dit « Qui veux-tu mettre à la place de Ben Ali ? Ce sont tous des paysans ! ». Et bien, un paysan connaît la valeur de la terre et la valeur du travail. Un paysan sait combien il va être dur chaque jour de nourrir sa famille, de nourrir ses animaux et de nourrir la terre pour nourrir le peuple. Ben Ali, lui, n’a jamais su. N’importe quel paysan vaut 100 plus qu’un Ben Ali pour prendre une bonne décision pour le pays. Une assemblée constituante sera une nouvelle et une belle naissance de notre peuple et de notre patrie. Sans cela aucune décision ne se semblera légitime, aucune autorité ne sera respectée. Si nous renonçons à être citoyens, nous renoncerons à être un peuple, une nation. Nous ne serons comme avant que les locataires, les occupants d’un territoire. Notre identité, c’est notre République. Notre révolution, c’est une Révolution Citoyenne ! A nous de jouer ! http://www.reveiltunisien.org/spip.php?article3430


A BAS LA DICTATURE DE MOUBARAKSOLIDARITE  AVEC LE  PEUPLE EGYPTIEN


Les manifestations des Egyptiens contre la dictature de Moubarak sont violemment réprimées. Cette répression contre les manifestants au Caire et dans de nombreuses villes de toute l’Egypte a déjà fait au moins 6 morts, des centaines de blessés et d’arrestations.Comme en Tunisie où la dictature de Ben Ali a été ébranlée et le dictateur chassé par la formidable mobilisation du peuple tunisien et en particulier de sa jeunesse, le peuple égyptien et sa jeunesse sont partis à l’assaut du régime de Moubarak et crient leur refus de la dictature, du népotisme, de la corruption et de la mal-vie.Ce mercredi 26 janvier 2011, a été lancé un comité de solidarité avec la lutte du peuple égyptien, avec comme objectif de rassembler dans l’urgence toutes les voix solidaires pour dire :A BAS LA DICTATURE DE MOUBARAKHALTE A LA RÉPRESSION, A LA TORTURE, AUX EMPRISONNEMENTS  HALTE A L’ETAT D’URGENCE ET A LA CENSUREVIVE LA LUTTE DU PEUPLE ÉGYPTIEN CONTRE LA DICTATURE Le Comité de Solidarité avec la Lutte du Peuple Egyptienappel à deux initiatives à Paris dans l’urgence :- ce Vendredi 28 janvier 2011 à 18h30 Rassemblement à Châtelet, Place de la Fontaine des Innocents, métro/RER Les Halles  – et ce Samedi 29 janvier 2011 à 14h00à rejoindre l’appel à “Manifestation pour lutter contre la corruption du gouvernement égyptien” lancé sur facebook ce même jour, par un groupe d’Egyptiens à Paris  Place de l’Uruguay à proximité de l’ambassade égyptienne, 16e arrondissement, Metro Kléber Venez nombreux et nombreuses.
Comité de Solidarité avec la Lutte du Peuple Egyptien : Premiers signataires : Citoyens Egyptiens de France ; Fédération des Tunisiens Citoyens des deux Rives FTCR, Comité pour le Respect des Libertés et des Droits de l’ Homme en Tunisie CRLDHT, Association des Travailleurs Maghrébins en France ATMF; CCIPPP (Campagne Civile Internationale pour la Protection du Peuple Palestinien) ; …
POUR TOUT CONTACT : Email : solidaritepeuplegyptien@yahoo.fr   


2ème partie

Les prolégomènes relatifs aux contraintes des politiques socio-économiques.

Les conséquences


 

Fathi Jerbi

Que tous les indicateurs économiques et sociaux démontrent une mauvaise performance générale de l’économie tunisienne et une stagnation, voire une dégradation des conditions sociales de la population et ce en dépit de :

     l’abondance des prêts et des aides en provenance de l’extérieur ;

     une croissance mondiale réelle très soutenue (en moyenne de 5%) ;

     un faible accroissement de la population tunisienne : faible taux de natalité, flux continu de l’émigration.

Que la régulation de l’activité économique, la redistribution des revenus et l’affectation des ressources n’ont pas réalisé, et ce depuis l’indépendance jusqu’à nos jours, les objectifs assignés à leurs interventions. La manne des liquidités extérieures a été ainsi redistribuée d’une façon discrétionnaire et caritative à la population et aux régions.

Que la relation entre croissance et secteur agricole est faiblement corrélée. En effet l’impact des fluctuations agricoles sur le PIB est asymétrique : il est plus fort durant les années de contraction de la production agricole que durant les années d’expansion. Une chute de la production agricole d’un point de pourcentage provoque une baisse de 0.25 % du PIB, alors qu’une hausse de la production agricole d’un point de pourcentage donne lieu à une croissance supplémentaire du PIB de 0.17 seulement

Que la Tunisie ne peut être considérée comme un pays émergent, car le revenu moyen réel de ses habitants ne représente pas 70 % du revenu moyen des pays de l’OCDE (8000 $ usa) et qu’elle ne participe pas à hauteur de 2 % des échanges commerciaux de par le monde.

Conséquences (analyse sommaire)

En somme, hormis, certaines mesures ponctuelles sur l’allégement relatif des éléments structurels pesant sur l’économique et le social, plusieurs erreurs ont été commises dans la gestion macro-économique de la Tunisie.

Les coûts en termes d’immobilisation des ressources internes qu’externes en rapport avec les performances des indicateurs macro-économiques ont été nettement supérieurs lorsqu’on les compare à ceux des pays concurrents, et particulièrement avec ceux des pays du Sud-est Asiatique où le taux réel moyen de croissance de leurs économies s’élève à presque 8%.

    Pays/PIB

1972

1980

1987

1992

1996

Tunisie

390

1 280

1 180

1 720

1 960

Corée du Sud

330

1 620

2 960

6 790

8 590

 

 

 

 

 

 

 

Structure des prélèvements   obligatoires

Si l’on examine de plus près la structure des prélèvements obligatoires, on constate, en effet, que le niveau global d’imposition indirecte nette (hors subventions de prix) est très élevé. L’imposition indirecte représente en moyenne 65% du montant total des recettes des administrations publiques, soit quasi le quadruple des recettes directes et deux fois et demi les charges de sécurité sociale (24% des prélèvements obligatoires et 6.6% du PIB).  Cette combinaison du système fiscal tunisien est, d’essence entachée de distorsion et d’iniquité.  En effet et en vertu du principe de l’équité verticale de tout système fiscal efficient, le poids important de la fiscalité indirecte dans les prélèvements obligatoires intègre à l’évidence un obstacle à une politique de réduction des inégalités relatives, et des écarts excessifs de revenu disponible, l’objectif avoué des pouvoirs publics.

Quant au poids relatif des cotisations sociales dans l’ensemble des recettes publiques, il est  relativement important : 20% en 1996.  Les cotisations de sécurité sociale, qui absorbent environ 23% de la rémunération totale tout secteurs confondus sont toutefois élevées par rapport à celles des autres pays en voie de développement.  L’analyse de l’évolution de ces recettes montre une certaine instabilité.  Les interventions fréquentes du législateur sur le niveau des taux, l’organisation des régimes et des branches ont eu  pour effet que les recettes peuvent se voir augmenter ou diminuer d’une année à une autre.  Certes que les recettes courantes progressaient plus ou moins parallèlement au PIB, mais leur proportion rapportée à cette dernière demeure constante et relativement limitée (+/- 6%).

Structure qui conduit directement à une récession inflationniste ou plutôt à une croissance déflationniste (stagflation)  Mais l’on pourrait avancer une autre explication : les effets inflationnistes (micro-économiques) et déflationnistes (macro-économiques) peuvent s’expliquer d’une part par l’action conjointe de recours à l’emprunt intérieur et des recettes fiscales par l’Etat tunisien en vue de financer ses dépenses (effets déflationnistes par ponction sur les liquidités) et par un accroissement des liquidités existantes (effet inflationniste) dû au refinancement des banques commerciales auprès de la Banque Centrale eu égard à l’insuffisance des provisions et à une sous capitalisation que connaissent ces dernières.  De sorte que c’est la Banque Centrale qui alimente le marché monétaire. Rendant la croissance de la masse monétaire M2 plus rapide que celle du PIB.

La dette extérieure, pour ne prendre que celle là, a connu un accroissement de 62% entre 1990-96, alors que le PIB a augmenté de 30% pour la même période.  Ne pouvant pas, éviter la monétisation des déficits budgétaires, ni la décélération de la croissance de l’endettement, la tentation par le gouvernement de pratiquer une politique inflationniste devient ainsi grande pour diminuer leurs valeurs réelles telle que la politique de la «planche à billets

Structure du marché du travail

Les données disponibles laissent penser que la hausse apparente du taux de chômage non accélérateur de l’inflation (ou NAIRU) qui passe de 10-11 pour cent au début des années 70 à 13-15% dans les années 80 et 90 , a été étroitement liée à l’excèdent croissant de l’offre de main-d’œuvre par rapport à la faible capacité d’emploi du stock de capital.  En d’autre termes le niveau élevé du taux de chômage indique qu’il existe une offre de travail excédentaire qui fait pression à la baisse ou à la stagnation des salaires réels.  Et qu’il confirme en gros les conjectures fondées sur le redressement de la «courbe d’Okun», c’est-à-dire sur la hausse du chômage par rapport au niveau des capacités de production sous utilisées ou mal affectées.  Par ailleurs, il se trouve qu’il n’y a pas d’indices concluants pour prétendre à une augmentation de la rigidité des salaires réels.  Une telle augmentation aurait pu se produire du fait de l’accroissement du chômage de longue durée et de l’existence des salaires minimum (SMIG et SMAG).  Mais, étant donné que les chômeurs de longue durée dont les compétences se dévalorisent renoncement dans la plupart des cas à chercher du travail se trouvant ainsi exclus du marché, rendant les salaires réels moins élastiques vis-à-vis du taux de chômage global et celui de longue durée.  En revanche les salaires nominaux paraissent quant à eux plus sensibles qu’auparavant au taux d’augmentation des salaires minimaux, mais moins fortement sensibles à l’évolution de l’inflation.  Le relâchement relatif du lien salaires/inflation est généralement attribué aux deux facteurs suivants : la suppression de l’indexation automatique en faveur de la négociation entre les partenaires sociaux et un ajustement asymétrique (c’est-à-dire tardif) des anticipations inflationnistes devant la décrue des augmentations systématiques des prix .

En résumé, il n’y a pas eu semble-t-il de changements importants sur le marché du travail tout au long des expériences de politique économique qu’avait connues la Tunisie.  Mais alors que l’économie a subit une série d’erreurs de gestion  et a été soumise à des chocs au niveau des prix (des prix administrés et homologués au prix libéralisés), le marché de l’emploi n’a pas été suffisamment efficient pour permettre d’éviter une dégradation durable de la situation.  Les salaires réels ont été en retard sur la productivité de la main-d’œuvre durant la plus grande partie des expériences.  En effet, se produisant dans un contexte de chômage élevé, les baisses relatives des salaires réels ne peuvent être interprétées comme dénotant une augmentation de la rigidité salariale , leur degré d’ajustements à l’évolution de la  situation du marché du travail est néanmoins faible par rapport aux autres pays concurrents.

Croissance et accumulation du capital physique

Etant donné que la formation intérieure du capital physique est limitée, la croissance du taux d’accumulation des biens d’investissement dépend, en Tunisie, pour l’essentiel du volume d’importation des biens d’équipement, de transferts de technologie et des investissements directs étrangers.  Mais comme la progression des exportations accuse structurellement un retard ne pouvant pas compenser une accélération beaucoup plus marquée du taux de pénétration des intrants, les moyens financiers extérieurs (y compris les aides au développement) comme ceux des possibilités de compensation des échanges rendent insuffisant cette accumulation du capital.  Certes que l’opportunité d’utiliser à moindre coût les technologies développées ailleurs permet d’accélérer l’augmentation de la productivité totale des facteurs, mais il est certain aussi que les coûts de transaction viennent renchérir les valeurs d’acquisition pour tout transfert de technologies récentes.  Par contre le transfert des technologies déjà amorties donc à faibles valeurs entretiennent un retard dans le développement et détériorent à long terme les effets sur la productivité du capital en tant qu’élément de la compétitivité-prix.  En conséquence, comme il a été mentionné plus haut, la contribution du facteur capital dans la productivité totale demeure relativement faible.  A la différence du facteur travail, la productivité moyenne du capital accusait une diminution chaque année, exception faite de la période post-ajustement structurel.  La mobilité du capital entre les secteurs à la quelle on assistait, du moins jusqu’en 1986, n’a pas pu compenser en partie cette tendance à la baisse de la productivité moyenne du capital.  Cette baisse a été liée en partie à la répartition non optimale du stock de capital en faveur des secteurs non intensifs en capital, ainsi que l’octroi de subventions en capital à des entreprises publiques peu efficientes ou à des administrations dont le facteur travail y est sous utilisé.  De la sorte, des ressources en capital peu abondantes ont été immobilisées dans des activités et des secteurs ayant soit une productivité faible en capital soit un  rapport capital/emploi très élevé . 

Bien que l’on assistait depuis 1987 à une évolution qualitative dans la répartition des investissements en faveur des entreprises exportatrices, mais dans une situation où l’atonie de la croissance se maintient d’elle-même (4-5%), le sous-emploi, en moyenne, des capacités ne s’est pas réduit d’une période à une autre L’analyse de l’évolution récente de l’investissement fixe total en fonction de l’emploi confirme l’impression d’un cercle vicieux qui aboutit à déprimer l’investissement créateur d’emplois.  Dans les périodes de croissance de l’investissement, l’emploi structuré n’a pratiquement pas connu une augmentation substantielle, ce qui dénote l’importance prépondérante des investissements de capacité destinés à réduire les coûts.

Certes que la situation d’ensemble caractérisée par la faiblesse de l’investissement et l’absence de création nette d’emplois masque des mouvements très divergents d’un secteur à un autre.  Dans les industries manufacturières, la formation de capital fixe a diminué depuis le début des années 90 et les créations d’emplois ont été particulièrement faibles.  Ainsi le coefficient d’intensité du capital a augmenté dans une phase de réductions des apports des facteurs.  A l’inverse, dans le reste du secteur productif, l’emploi n’a cessé de croître, favorisé surtout par l’expansion de la production et les investissements dans les industries exportatrices.

Cet «effet d’hystérèse» de la formation de capital doit être mise en relation avec l’évolution des taux de rendements du capital vis à vis des taux d’intérêt réels à long terme ainsi que par rapport à la dépréciation du Dinar.  En effet le niveau élevé des taux d’intérêt réels a sans doute joué un rôle à cet égard après leur forte poussée durant la période qui a suivi le programme d’ajustement.  La détérioration des termes d’échanges accentuée par les parités glissantes ont renchéri le prix des machines et d’outillages importés.  Il convient d’ajouter que l’incertitude et les risques généralement croissants entourant la libéralisation de l’économie, de même que la réorientation de l’investissement vers des actifs à durée de vie plus courte, ont dû pousser à la hausse la valeur du capital fixe. 

Enfin, la spirale négative engendrée par cette stagnation de la croissance a entraîné également une progression plus réduite de la productivité totale des facteurs.  Etant donné qu’à moyen et long terme toute productivité devrait évoluer dans le même sens que la production.  Son accroissement se trouve dans le cas de la Tunisie de plus en plus conditionné par l’évolution de la formation du capital fixe et par la qualité de ses ressources humaines.

Compte tenu des difficultés grandissantes que devrait rencontrer toute action de soutien public à l’emploi, d’une part, et de la formation suffisante de capital productif d’autre part, la croissance modérée de l’économie, en se prolongeant, va se répercuter défavorablement sur les anticipations qui ont trait à la production et aux profits et exercer une incidence négative sur l’investissement et l’extension des capacités.  Par conséquent, l’affaiblissement du marché du travail, dû au départ à certains  obstacles macro-économiques liés au sous-développement,  s’est progressivement transformé en chômage naturel lié à des distorsions dans l’allocation des ressources.

Dans ce contexte, il est intéressant de rappeler qu’au cours de ces dernières années, l’économie tunisienne s’est trouvée soumise consécutivement à un délicat processus d’ajustement interne et international de son économie.  Un certain nombre de mesures et de réformes économiques et institutionnelles à caractère libéral ont été prises ou sont envisagées à cet effet, mais au regard des résultats obtenus dans les domaines des équilibres macro-économiques et du développement humain, il n’y a eu jusqu’ici que des progrès relativement limités.  Cela étant, tout en ayant mieux résisté qu’ailleurs aux chocs pétroliers et monétaires de ces dernières décennies, l’économie n’a pas accompli jusqu’à ce jours de progrès suffisants dans la résorption des quatre grands déséquilibres dont elle soufrait depuis l’indépendance : un taux de chômage élevé, un décalage considérable entre l’épargne et l’investissement du secteur privé, un système productif à faible valeur ajoutée et un déficit extérieur courant très important.  Comme, par ailleurs, la Tunisie représente un marché de petite taille, tous ces éléments et bien d’autres font que les marges de manœuvre disponibles pour rendre l’économie plus concurrentielle sont sans doute aujourd’hui plus étroites et le recours à des mesures globalisantes (touche-à-tout) moins pressant.

Dès lors, qu’en pratique, le poids des contraintes dynamiques entraîné par les conditions structurelles  suggère généralement la nécessité de faire un choix entre différentes actions de politique économique.  Autrement dit, une politique économique consistant à modifier la structure de l’offre ou de la demande sur les marchés et cherchant à modifier également les conditions matérielles des agents économiques, voire leurs comportements, se heurtera inéluctablement aux contraintes de l’efficacité économique et de l’équité sociale. Elle aura  pour conséquences soit de diluer la concentration des moyens et des ressources sans toutefois modifier réellement les différents états des marchés et des individus (illusion de richesse), soit de recourir systématiquement aux moyens et ressources d’origine étrangère (politique de l’endettement) .  Dans l’un ou l’autre cas, les performances tant économiques que sociales ne peuvent déterminer une décision véritablement optimale.  Ainsi les efforts consentis dans le domaine économique et social n’ont donné, dans le cas de la Tunisie, que des résultats plutôt limités par rapport aux objectifs officiels.  Et la politique appliquée actuellement en les matières s’est souvent écartée des orientations définies par les experts des situations économiques et des problèmes de développement.  La justification économique autant que sociale et la hiérarchie des priorités manquent souvent de clarté.  La transparence des coûts pour les contribuables et les autres agents économiques est extrêmement faible sinon inexistante.  En outre, les moyens d’action utilisés ne sont pas parfois liés directement à l’objectif ultime de l’intervention ou ne permettent pas de réaliser les objectifs fixés.

Résumé

 Que l’économie tunisienne ne fait pas de croissance et loin d’être durable. C’est faux qu’il y a des richesses régionalement mal réparties, la seule manne est celle des dettes extérieures. D’ailleurs selon l’accord multifibre les régions du sahel allaient connaitre une désertification économique (fermeture quotidienne dans le tourisme et textile)

Que la vraie solidarité telle que régie par la sécurité sociale est quasi nulle elle représente – de 6 % du pib alors que la moyenne de part le monde est de 17 % et qu’en Europe elle dépasse les 35 %.

Que la fiscalité est inéquitable : les impôts indirects (tva, droits de douane et accises, péages, etc… représentent + de 80 % tout le monde sait que les impôts indirects sont de nature inéquitable elle ne différencie pas entre les niveaux de richesse alors que dans les autres pays, la structure est inversée : la fiscalité directe est beaucoup plus importante que l’indirecte.

Que l’endettement extérieur s’élève à + de 70 % : dettes long terme, court terme et crédits à la consommation (l’endettement par tête d’habitant est le plus élevé de par le monde). Les aides (grants) de l’UE octroyées à la Tunisie présentent 14 % de toute l’aide accordées ; c’est le plus élevé.

Ajoutons à tout cela la corruption (impôt des pauvres), l’enrichissement et le détournement des dettes.

La planche à billet (monnaie de singe) émise par la banque centrale qui est au service du régime tunisien est une réalité.

 

 

Reuters, le 26 janvier 2011 à 21h38 GMT

Tunisia seeks arrest of ousted president, family


 

* Reshuffle expected on Thursday as protests continue

* Government asks Interpol to help arrest Ben Ali

By Tarek Amara and Andrew Hammond

TUNIS, Jan 26 (Reuters) – Tunisia has asked Interpol to help find and arrest ousted president Zine al-Abidine Ben Ali and promised a reshuffle which is likely to remove some of his loyalists in an effort to end persistent protests.

Ben Ali fled to Saudi Arabia on Jan. 14 when weeks of violent protests against poverty, repression and corruption toppled him after 23 years in power.

Protesters have been demanding for days that the makeshift coalition government be purged of Ben Ali’s allies, and demonstrators clashed with police again on Wednesday.

The uprising has electrified Arabs across the Middle East and North Africa, where many countries face similar problems.

The French-based international police organisation said it had issued a global alert to seek the location and arrest of Ben Ali and six of his relatives.

In Tunis, Justice Minister Lazhar Karoui Chebbi said the interim government wanted to bring to justice Ben Ali, his wife Leila Trabelsi and other family members so they can be tried for theft and currency offences.

“We are asking Interpol to find all those who fled, including the president and this woman, for trial in Tunisia,” he said.

Under this type of alert, Interpol said it had requested member countries to locate and provisionally arrest the suspects with a view to their extradition to Tunis.

“Interpol does not send officials to carry out arrests; these are made by national law enforcement officials in line with their national laws,” it said in a statement.

Chebbi said that six members of the presidential guard would be put on trial for inciting violence after Ben Ali’s departure.

Inspired by Tunisia’s example, thousands of Egyptians have taken to the streets to demand an end to President Hosni Mubarak’s 30-year rule, clashing with police who fired tear gas and used water cannon.

Tunisia’s interim government has struggled to assert itself in the face of protesters’ demands to sack Ben Ali allies and said it would announce a cabinet reshuffle on Thursday.

Political sources said the interior, defence and foreign ministers were to be replaced.

“The reshuffle will be announced tomorrow, Thursday,” government spokesman Taieb Bakouch was quoted as saying on the Tunisian state news agency.

 

RULING PARTY

Despite the clashes, the interim government announced it would reduce the curfew, in place since the revolt, by several hours, effective from Wednesday night.

Clashes broke out near government offices in the old city, or casbah, where riot police fired tear gas at hundreds of demonstrators, mainly teenagers and young men, who threw stones.

The protesters appeared to be Tunisians from the rural hinterland who have been camping out at the government compound.

They shouted at the security forces that they were the “police of Leila”, a reference to Ben Ali’s unpopular wife, who was seen as having excessive influence and lavish tastes.

The Tunisian General Labour Union announced a general strike on Wednesday in Sfax, Tunisia’s second city and economic centre, where thousands of protesters demanded the government resign.

In Tunis, protesters managed to get into the building where the justice minister was speaking and crowded around him to petition him about relatives who are still in prison.

During his 23 years in power, Ben Ali amassed vast riches and his family controlled many of Tunisia’s biggest companies.

In Switzerland, a government spokesman said funds worth tens of millions of Swiss francs had been reported by banks and financial institutions since the government froze all assets belonging to Ben Ali and his entourage.

He said the interim government had filed a request for Swiss legal assistance on Tuesday. Such a request kicks off the process of reclaiming any money illegally stashed away in the Alpine country.

The European Union said Brussels was ready to help Tunisia’s interim government fight corruption and prepare for elections.

“The EU is also willing to adopt, in close coordination with the Tunisian authorities, restrictive measures against those responsible for diverting public funds,” it said in a statement.

Chebbi said that, in the disorder that followed the fall of Ben Ali, some 11,000 prisoners had escaped from Tunisian jails, about one third of the total jail population.

On Jan. 15, the day after Ben Ali fled, dozens of inmates were reported to have been killed in a mass breakout from a prison in the town of Mahdia. The same day, 42 inmates were killed in a prison riot in Monastir in what was described by a hospital official as “complete chaos”.

Chebbi said 2,460 prisoners had been released since Ben Ali fell. It was not clear how many of them had been in jail for political crimes, but the government said earlier it was releasing all political prisoners.


 

Reuters, le 26 janvier 2011 à 22h18 GMT

INTERVIEW-Tunisian veteran Mestiri seeks leadership role

 


 

* Veteran politicians say they want transition to democracy

* Fear that civil unrest could open door to Ben Ali

By Andrew Hammond

TUNIS, Jan 26 (Reuters) – Veteran Tunisian politician Ahmed Mestiri said on Wednesday he hoped to head a “council of wise men” which would be established to guide Tunisia to democracy from the authoritarian state it was under its ousted leader.

Mestiri said he and two other figures from the era of post-colonial independence leader Habib Bourguiba — Ahmed Ben Saleh and Moustafa Elfilali — initiated the idea of a council to stop any chance of former president Zine al-Abidine Ben Ali exploiting continuing protests and strikes to stage a comeback.

“The council would protect the revolt that broke out spontaneously. The time has come for the process to be structured,” said Mestiri, who was a grandee of Bourguiba’s Destour party before breaking with him in the 1980s.

“When it’s created I’ll put myself forward to be chairman of it,” the 80-year-old said in an interview at his home in Tunis.

Seen as a potential consensus figure acceptable to groups across the political spectrum, Mestiri said the council would include figures from Tunisia’s powerful trade union, the bar association, civil society groups and political parties. But its final composition and remit had not yet been finalised.

The government has said new elections will take place within six months but Mestiri said it was not clear if that would be long enough to organise them.

“We are afraid for the future. It could suffer a setback because of the chaos and institutions could be affected. There are enemies inside and outside the country who are working together to bring back Ben Ali’s unjust rule,” Mestiri said.

The army fought with militias loyal to Ben Ali in the days after he fled to Saudi Arabia on Jan. 14.

Many fear protests on the streets which aim to purge the government of Ben Ali loyalists are being exploited by cells of Ben Ali supporters, maybe with backing from countries opposed to Tunisia’s democratic experiment.

Arab and Western governments offered years of backing to Ben Ali’s rule, seen as a bulwark against Islamist groups. Tunisia was cited in Western capitals as an Arab economic success story, despite the extensive security and intelligence apparatus employed by the state to monitor the population.

ARMY TAKING BACK SEAT

Mestiri said he was sure the army wanted to remain in the background ensuring the path to free elections.

Army chief Rachid Ammar appealed to protesters to go home this week, saying the army would “protect the revolution” but warning that the protests were creating a dangerous vacuum.

 

“For sure, we appreciate the army’s role so far in ousting Ben Ali and forcing him to leave and flee. The army stood up to protect citizens,” Mestiri said.

“The army has no intention for a coup. We have faith in the army not to go beyond its role … in a modern democratic state.”

Under Ben Ali, the Islamist Ennahda party had been banned and hundreds of its followers were jailed or fled overseas.

Mestiri said the Islamists were welcome, criticising Western governments for encouraging their marginalisation over the years. He said Ennahda leader Rached Ghannouchi was a modern Islamist along the lines of Turkish leader Tayyip Erdogan.

“They can’t be just accused of terrorism. What are we asking for — a Spanish Inquisition? Or to find out what’s in their hearts?” he said. “(Islamists) are there in Algeria. Egypt has the Muslim Brotherhood. In Kuwait and Jordan they are in parliament. And Palestine.”

But, he said: “We in Tunisia have red lines that can’t be crossed. I personally created the personal status law and established women’s freedom with Bourguiba in 1956.”

Ben Ali’s suppression of Islamist politics was accompanied by secularist laws and regulations which discouraged religion.

Mestiri held out the possibility that Mohamed Ghannouchi, a minister in a number of Ben Ali governments, could survive as prime minister heading the interim government.

Ghannouchi has been a lightning rod for protesters demanding a complete change of the old guard and the ditching of all figures from Ben Ali’s ruling party, the RCD — a party the former president created out of Bourguiba’s Destour after Ben Ali had pushed Bourguiba out of the presidency in 1987.

“I’ve nothing personal against him,” Mestiri said of the prime minister. “He’s a decent person. He’s a high official inside the circle of administration. But his recent past means the people are not giving him their complete trust.”

“In our effort to return to the arena, we were keen for him to be a link to the existing system who we can help to make sure the change from dictatorship is done in a civilised manner.” 

 

 


AFP, le 26 janvier 2011 à 22h14 GMT  

L’étau se resserre autour du beau-frère de Ben Ali, réfugié au Canada


 

Par Clément SABOURIN

MONTREAL, 26 Jan 2011 (AFP) – L’un des principaux membres du clan Ben Ali, le beau-frère du président tunisien déchu, a bel et bien trouvé refuge au Canada, rapportaient mercredi les médias locaux, mais le mandat d’arrêt international lancé contre lui par Tunis pourrait conduire Ottawa à l’expulser.

Belhassen Trabelsi – frère de Leïla Trabelsi, épouse de l’ex-président Zine El Abidine Ben Ali – sa femme, leurs quatre enfants et leur gouvernante, ont atterri jeudi dernier à Montréal à bord d’un avion privé, selon les quotidiens La Presse et The Globe and Mail, ainsi que la chaîne LCN.

Ces révélations sont intervenues le même jour que l’émission par Tunis d’un mandat d’arrêt international contre Ben Ali, son épouse – tous deux en Arabie Saoudite – et six autres membres de leur famille, dont Belhassen Trabelsi.

Pour le moment, Ottawa observe un mutisme prudent, soulignant que le mandat d’arrêt a été envoyé à tous les pays d’Interpol. “Cela ne constitue pas un mandat d’arrêt selon la loi canadienne”, a souligné la police fédérale dans un communiqué.

Le week-end dernier toutefois, le gouvernement canadien avait confirmé l’arrivée sur son sol de membres du clan Ben Ali, en insistant qu’ils n’étaient pas les bienvenus.

Ottawa avait néanmoins refusé de les identifier, précisant qu’ils possèdent le statut de “résident permanent” au Canada, ce qui leur a permis d’y être admis et leur confère de nombreux droits.

Considéré comme “le parrain” de son clan redouté en Tunisie, M. Trabelsi, 47 ans, a trouvé refuge avec sa famille dans un hôtel chic situé au bord d’un lac, à l’ouest de l’île de Montréal, le Château Vaudreuil, indique LCN.

Depuis, il a reçu la visite de membres des communautés tunisienne et libanaise locales, ajoute la chaîne d’informations en continu, qui dit s’appuyer sur deux sources.

Lundi, tous les sept ont dû se rendre dans un bureau des autorités de l’Immigration, poursuit LCN, sans préciser la teneur de cette rencontre.

Selon La Presse et The Globe and Mail, Ottawa envisage de révoquer le statut de résident permanent que Belhassen Trabelsi a obtenu au Canada dans les années 1990. Pour y parvenir, les autorités invoqueraient le fait que M. Trabelsi a obtenu ce statut à la suite de déclarations mensongères ou qu’il n’a pas séjourné assez longtemps dans ce pays.

En leur retirant la résidence permanente, le Canada pourrait les expulser plus rapidement que par le truchement d’une procédure d’extradition, d’autant qu’Ottawa et Tunis ne sont pas liés par des ententes de coopération judiciaire.

Belhassen Trabelsi était un homme d’affaire incontournable sous le régime Ben Ali. “Il est réputé pour avoir été impliqué dans la corruption de grande ampleur, du remaniement de la Banque de Tunisie à l’expropriation de biens et l’extorsion de pots-de-vins”, écrivait en juin 2008 l’ambassade des Etats-Unis à Tunis dans un câble révélé par WikiLeaks.

Cette note faisait la liste des possessions du membre le plus célèbre de la famille Trabelsi: compagnie aérienne, hôtels, station de radio, usine d’assemblage automobile, société de développement immobilier…

Belhassen n’est pas le seul membre du clan Ben Ali à être lié avec la métropole québécoise. Le gendre du président déchu, l’homme d’affaires Mohamed Sakhr el-Materi, possède à Montréal une villa dans le quartier huppé de Westmount, achetée il y a deux ans pour 2,5 millions de dollars canadiens (1,8 million d’euros au cours actuel).

Selon une enquête de l’AFP sur place, la maison est actuellement inhabitée et partiellement en travaux.


 

Reuters, le 27 janvier 2011 à 00h33 GMT

INTERVIEW L’opposant Mestiri vise le Conseil des sages tunisien


 

* Trois anciens politiques prônent la transition démocratique

* Crainte d’une exploitation des manifestations par ben Ali

par Andrew Hammond

TUNIS, 27 janvier (Reuters) – L’opposant tunisien, Ahmed Mestiri, qui jouit du respect des mouvements d’opposition tant laïques qu’islamistes, a fait savoir mercredi qu’il espérait être nommé à la tête du “conseil des sages” chargé de superviser la transition démocratique du pays. Depuis la fuite du président tunisien Zine al Abidine ben Ali dans la foulée de la “Révolution de jasmin”, des manifestants continuent de réclamer le départ du gouvernement de transition des ministres “bénalistes”. Un remaniement, notamment des ministres régaliens, devrait intervenir jeudi selon le porte-parole du gouvernement de transition.

Dans une interview accordée mercredi à Reuters, Mestiri s’est présenté comme l’initiateur du “conseil des sages” avec deux autres personnalités politiques de l’ancien régime du président Habib Bourguiba, Ahmed Ben Saleh et Moustafa Elfilali.

Ce comité des sages, qui réunira des responsables politiques, des représentants de la société civile et des responsables syndicaux, vise à prévenir toute récupération politique des manifestations par des proches du président déchu ben Ali, a-t-il souligné.

“Le conseil protégera la révolution qui s’est déclenchée de manière spontanée. Le temps est venu pour le mouvement d’avoir une structure”, a indiqué Mestiri, âgé de 80 ans, dans sa maison de Tunis.

“Quand le conseil sera créé, je présenterai ma candidature au poste de président”, a-t-il ajouté.

Le gouvernement de transition a annoncé la tenue de nouvelles élections d’ici six mois mais selon Mestiri, l’organisation du scrutin pourrait prendre plus de temps.

“Nous sommes inquiets pour l’avenir. La situation pourrait subir un revers en raison du chaos et les institutions pourraient être affectées. Il y a des ennemis à l’intérieur et à l’extérieur du pays qui mettent leurs forces en commun pour organiser le retour du régime injuste de Ben Ali”, a-t-il indiqué.

Dans les jours qui sont suivi la fuite du président déchu en Arabie Saoudite, des affrontements ont opposé l’armée aux milices loyales à ben Ali.

Beaucoup redoutent que les manifestations de Tunisiens exigeant le départ du gouvernement des membres proches de ben Ali soient exploitées par des partisans de l’ancien président, avec le soutien de pays de la région opposés à la transition démocratique tunisienne.

Des gouvernements arabes et occidentaux ont apporté pendant des années leur soutien au régime de ben Ali, considéré comme un rempart contre l’islamisme et comme un exemple sur le plan économique.

RETOUR DE L’ARMEE

 

Le chef d’Etat major de l’armée, le général Rachid Ammar, a mis en garde lundi contre le risque de vide politique et a promis de défendre la révolution.

“Evidemment, nous apprécions le rôle qu’a joué l’armée jusqu’à présent en chassant ben Ali et en le forçant à quitter le pays et à fuir. L’armée se bat pour protéger les citoyens”, a estimé Mestiri.

“L’armée n’a pas l’intention de faire un coup d’Etat. Nous faisons confiance à l’armée pour qu’elle ne dépasse pas son rôle dans un régime démocratique moderne.”

Lundi, Rachid Ghannouchi, dirigeant en exil à Londres du parti islamiste Ennahda interdit sour le régime de ben Ali, a annoncé son retour en Tunisie dans les prochains jours et assuré qu’il ne voulait pas instaurer la charia.

Les islamistes sont les bienvenus, a déclaré Mestiri, critiquant les gouvernement occidentaux pour avoir soutenu leur marginalisation ces dernières années.

Rachid Ghannouchi est un islamiste moderne, à l’image du Premier ministre turc Tayyip Erdogan, a souligné l’opposant tunisien.

“Ils ne peuvent pas être accusés de terrorisme. Qu’est ce qu’on souhaite ? L’inquisition espagnole ? Ou connaître ce qu’il y a réellement dans leurs coeurs?”, a-t-il ajouté. “Les Islamistes sont en Algérie, l’Egypte a les Frères musulmans. Au Koweit et en Jordanie, ils siègent au parlement. Et ils sont en Palestine”.

Toutefois, en Tunisie, “nous avons des lignes rouges qui ne peuvent pas être franchies. J’ai personnellement créé le code du statut personnel établissant la liberté des femmes avec Bourguiba en 1956”.

Evoquant le Premier ministre Mohamed Ghannouchi, dont les manifestants réclament le départ, Mestiri a indiqué “n’avoir rien de personnel contre lui”. “C’est une personne convenable. Il s’agit d’un haut responsable au sein d’une administration. Mais son passé récent empêche le peuple de lui faire confiance”.

 


Reuters, le 27 janvier 2011 à 01h25 GMT  

Loyalists of ousted Tunisia leader expected to go


 

* Reshuffle expected on Thursday as protests continue

* Government asks Interpol to help arrest Ben Ali

By Tarek Amara and Andrew Hammond

TUNIS, Jan 27 (Reuters) – Tunisia has promised to overhaul the lineup of its interim government on Thursday, a move expected to see some loyalists of ousted leader Zine al-Abidine Ben Ali step aside in a bid to end persistent protests.

Ben Ali fled to Saudi Arabia on Jan. 14 when weeks of violent protests against poverty, repression and corruption toppled him after 23 years in power.

 

Since then, an interim government that includes many former ruling party officials has struggled to impose order.

Protesters have been demanding for days that the makeshift coalition government be purged of Ben Ali’s allies. They clashed with police again on Wednesday.

“The reshuffle will be announced tomorrow, Thursday,” government spokesman Taieb Bakouch was quoted as saying on the Tunisian state news agency on Wednesday. Political sources said the interior, defence and foreign ministers were to be replaced.

Tunisia’s uprising has electrified Arabs across the Middle East and North Africa, where many countries share the complaints of poor living standards and authoritarian rule.

Inspired by Tunisia’s example, thousands of Egyptians have taken to the streets to demand an end to President Hosni Mubarak’s 30-year rule, clashing with police who fired tear gas and used water cannon.

Tunisia says it is seeking international arrest warrant to bring Ben Ali, his wife and other family members to justice for theft and currency offences during their rule, when those surrounding the president grew wealthy.

“We are asking Interpol to find all those who fled, including the president and this woman (his wife), for trial in Tunisia,” Justice Minister Lazhar Karoui Chebbi said.

Despite the clashes, the interim government announced it would reduce the curfew, in place since the revolt, by several hours, effective from Wednesday night.

Clashes broke out on Wednesday near government offices in the old city, or casbah. Riot police fired tear gas at hundreds of protesters, mainly teenagers and young men, who threw stones.

The protesters appeared to be Tunisians from the rural hinterland who have been camping out at the government compound.

They shouted at the security forces that they were the “police of Leila”, a reference to Ben Ali’s unpopular wife, who was seen as having excessive influence and lavish tastes.


 

Associated Press, le 27 janvier 2011 à 03h26 GMT

Tunisia issues intl warrant for ousted president


 

By BOUAZZA BEN BOUAZZA, Associated Press

 

TUNIS, Tunisia (AP) _ Tunisia’s government issued an international arrest warrant Wednesday for ousted President Zine El Abidine Ben Ali and six relatives, accusing him of taking money out of the North African nation illegally.

Ben Ali, who fled to Saudi Arabia after being driven from power this month by violent protests, was also being charged with illegally acquiring real estate and other assets abroad, Justice Minister Lazhar Karoui Chebbi said.

Interpol said its Tunis bureau issued a global alert seeking the arrest of Ben Ali and six family members, without specifying who. Chebbi said Ben Ali’s wife, Leila, was among those wanted by Tunisian authorities.

As Chebbi spoke, Tunisian police fired tear gas at hundreds of protesters who have been pressuring the interim government to get rid of old guard ministers who served under Ben Ali. The clashes broke out in front of the prime minister’s office in Tunis, the capital. Some demonstrators responded by throwing stones at police.

Several injured protesters were carted away from the melee. Others tried to smash the windows of a police van, leaving the ground covered in blood. There was no immediate word on casualties.

Ben Ali, his wife and their clan have been widely accused of abusing their power to enrich themselves. In France, where family members are believed to have assets ranging from apartments to racehorses, Paris prosecutors have opened a preliminary investigation into their holdings.

French media have reported that Leila left the country with millions in gold, but Tunisia’s new central bank

governor, Mustapha Kamel Nabli, says no gold was taken from the bank’s vaults during the final days of Ben Ali’s regime.

The former president fled Jan. 14 after 23 years in power, pushed out by weeks of protests driven by anger over joblessness, repression and corruption. His swift departure was followed by riots, looting and unrest.

On Wednesday, the justice minister highlighted the scope of that unrest: Some 11,029 prisoners _ about a third of the country’s prison population _ were able to escape amid the chaos, he said. Of those, 1,532 prisoners are back behind bars and 74 other prisoners died in fires that broke out.

The top U.S. diplomat for the Middle East, Jeffrey Feltman, wrapped up a three-day visit in Tunis on

Wednesday, rejecting speculation that the United States was involved in Ben Ali’s removal.

“This is a revolution by Tunisians for Tunisians, and the United States was not involved,” Feltman told reporters, crediting the interim government for greater openness and steps toward political reform.

The state news agency TAP, citing a government spokesman late Wednesday, said officials planned to announce changes to the lineup of ministers on Thursday.

The caretaker government includes some former opposition leaders, but many top posts _ including prime minister and the ministers of defense, foreign affairs and the interior

_ were retained by Ben Ali cronies. Demonstrators want those old-guard lawmakers out.

The interim government also eased back on its nightly curfew, now setting it at 10 p.m. to 4 a.m., TAP reported.

Tunisia’s so-called “Jasmine Revolution” has sparked scattered protests and civil disobedience in the Middle East and North Africa. In Cairo, anti-government activists pelted police with

firebombs and rocks in a second day of clashes Wednesday to demand an end to President Hosni Mubarak’s nearly 30 years in power. Police responded with tear gas, beatings and live ammunition.


 

AFP, le 27 janvier 2011 à 09h55 GMT

Tunisie: l’UGTT se réunit pour une “décision” sur le gouvernement (porte-parole)


 

TUNIS, 27 Jan 2011 (AFP) – La direction de la puissante centrale syndicale tunisienne UGTT se réunit jeudi près de Tunis pour prendre une “décision finale” sur l’acceptation ou non du nouveau gouvernement de transition dont l’annonce est attendue dans la journée, a indiqué son porte-parole Ifa Nasr.

“Nous allons parler du développement de la situation actuelle dans le pays et discuter de la composition du nouveau gouvernement afin de prendre une décision finale”, a déclaré à l’AFP le porte-parole national de l’Union générale des travailleurs tunisiens (UGTT).

La réunion qui devrait durer “deux ou trois heures”, se tiendra à partir du milieu de la matinée alors que le gouvernement de transition formé après la chute de l’ex-président Ben Ali peaufine un remaniement sous la pression de la rue qui exige le départ des sept caciques de l’ancien régime qui y siègent, et du Premier ministre Mohamed Ghannouchi.

Ce remaniement crucial pour la survie de l’équipe de transition doit être annoncé jeudi à une heure non précisée.


 

AFP, le 27 janvier 2011 à 10h48 GMT

Des milliers de manifestants à Sidi Bouzid contre le “vol de la révolution” (AFP)


 

SIDI BOUZID, 27 Jan 2011 (AFP) – Des milliers de manifestants défilaient jeudi à Sidi Bouzid (centre-ouest), berceau de la révolution tunisienne aux cris de “non au vol de la révolution!”, pour exiger la démission du gouvernement de transition, ont rapporté des journalistes de l’AFP.

Ils manifestaient à l’appel de la puissante centrale syndicale UGTT qui a convoqué une grève générale dans la ville et sa région pour exiger la démission du gouvernement de transition des sept caciques de l’ancien régime Ben Ali qui y siègent ainsi que du Premier ministre Mohamed Ghannouchi.

Le gouvernement de transition doit annoncer dans la journée un remaniement crucial pour sa survie, sous la pression de la rue et de l’Union générale des travailleurs tunisiens (UGTT) dont la direction se réunissait près de Tunis pour adopter une “décision finale” pour accepter ou non de la future équipe.

“Dégagez les pourris!”, “Ghannouchi, est-ce que tu ne nous a pas encore compris?”, scandaient les manifestants.

C’est de Sidi Bouzid qu’est partie la révolte populaire d’un mois qui a chassé du pouvoir le président Zine El Abidine Ben Ali, après l’immolation le 17 décembre par le feu d’une jeune marchand de fruits, Mohamed Bouazizi, excédé par des humiliations policières répétées.

“Environ 2.000” selon un policier, “plus de 10.000 selon un syndicaliste: il était difficile d’évaluer le nombre des manifestants défilant à vive allure, dont de nombreux jeunes et des femmes lançant des youyous.

Les commerces étaient fermés.

Le long cortège s’est arrêté devant le palais de la justice sur le mur duquel était écrit “la révolution appartient au peuple et non aux partis d’opposition qui ont fait allégeance aux chiens du RCD”, le Rassemblement constitutionnel démocratique de Ben Ali.

Il a marqué une autre pause devant la mairie où sont affichées des photos de Mohammed Bouazizi, puis devant le siège du gouvernorat (préfecture) où le jeune homme s’était immolé. Là, les manifestants sont montés sur le toit où ils ont déployé une photo géante de leur “martyr”.

Sur une pancarte on pouvait lire: “la révolution populaire a pour demandes: la suspension de la Constitution, une constituante, la dissolution du Parlement et du RDC non démocratique et un gouvernement de salut national”.

“Allah Akbar!, (dieu est grand), nous resterons fidèle au sang des martyrs”, scandaient encore les manifestants.


 

                                                                                             Associated Press, le 27 janvier 2011 à 11h39 GMT

Official: Tunisia expected to announce new gov’t

 


 

By BOUAZZA BEN BOUAZZA, Associated Press

 

 TUNIS, Tunisia (AP) _ A government official says Tunisia’s prime minister is expected to announce the country’s second interim government since the ouster of the former dictator.

 Prime Minister Mohamed Ghannouchi, who served the former Tunisian strongman Zine El Abidine Ben Ali, has been trying to replace five ministers who resigned shortly after his caretaker government was formed.

 A government official says Ghannouchi is expected to announce the new cabinet on Thursday. The official spoke anonymously, since he was authorized to speak publicly about the issue.

 Protesters are demanding that the new government not include members of the Ben Ali’s party.

 Ben Ali was forced into exile on Jan. 14, following large-scale protests.


 

ANSA, le 27 janvier 2011 à 12h23 GMT

Tunisia: calma tesa per annuncio rimpasto governo


 

TUNISI (ansa) È calma tesa oggi a Tunisi in attesa del rimpasto di governo – più volte annunciato e rinviato – che potrebbe segnare la svolta politica della ‘rivolta del gelsominò. E all’indomani del mandato di cattura internazionale spiccato dall’Interpol per l’ex presidente Ben Ali, sua moglie Leila Trabelsi e membri della famiglia.

Lo aveva chiesto ieri il ministro della Giustizia tunisino, con un gesto altamente simbolico per dimostrare la determinazione del governo a tagliare con il passato. Ma “non ci basta”, dicono oggi molti tunisini, “lo accusano di aver rubato, ed è vero, ma nel mandato di cattura non si parla della sofferenze, delle ingiustizie e dell’oppressione cui ha sottoposto il popolo per 23 anni”.

La protesta si è intanto radunata alla Casbah, davanti alla sede del governo dove, dopo gli scontri di ieri con la polizia che ha anche usato lacrimogeni per disperdere la folla, oggi per tutta la mattina la situazione è apparsa tranquilla sebbene la zona sia presidiata dai militari, sorvolata da un elicottero e la piazza sia quasi inaccessibile per la calca lungo le stradine che vi accedono dalla Medina.

Ai molti giunti anche da più parti del Paese, si sono uniti avvocati, professori, anche rappresentanti del sindacato, l’Ugtt, una delle forze che ha avuto un ruolo determinante nella rivolta tunisina. E continua ad averlo anche in questa fase di frenetiche consultazioni che vanno avanti da giorni per stabilire la composizione definitiva del governo di transizione: in risposta alla piazza irremovibile, ma anche per non “perdere la rivoluzione” rischiando il caos, e per avviare il processo di transizione che porti ad elezioni.

A quanto si apprende è ancora in corso una riunione dell’Ugtt, che fino ad ora ha sempre chiesto la ‘cacciatà dei ministri legati al vecchio regime, anche del primo ministro Mohamed Gannouchi, premier di Ben Ali. Ora si ‘trattà tuttavia per raggiungere un accordo soddisfacente. Secondo le voci, si potrebbe giungere alla sostituzione di ministri in posizioni chiave (Difesa, Interno, Esteri).

Intanto a Sidi Bouzid, luogo simbolo della ‘rivoluzione tunisinà scatenata dal gesto estremo di Mohamed che si è dato fuoco il 17 dicembre scorso, a migliaia sono scesi in piazza al grido di “non rubateci la rivoluzione”, nell’ambito dello sciopero generale indetto dal sindacato.


 

Associated Press, le 27 janvier 2011 à 12h55 GMT

Loyalists of ousted Tunisia leader expected to go


 

* Reshuffle expected on Thursday as protests continue

* Government asks Interpol to help arrest Ben Ali

By Tarek Amara and Andrew Hammond

TUNIS, Jan 27 (Reuters) – Tunisia plans to overhaul the lineup of its interim government on Thursday, a move expected to see key loyalists of ousted leader Zine al-Abidine Ben Ali step aside in a bid to end persistent protests.

Ben Ali fled to Saudi Arabia on Jan. 14 when weeks of violent protests against poverty, repression and corruption toppled him after 23 years in power.

Since then, an interim government that includes many former ruling party officials has struggled to impose order.

Protesters have been demanding for days that the makeshift coalition government be purged of Ben Ali’s allies.

On Thursday, protesters broke through police barricades outside the prime minister’s office, where hundreds of demontrators have pledged to camp out until the interim government resigns.

“The reshuffle will be announced tomorrow, Thursday,” government spokesman Taieb Bakouch was quoted as saying on the Tunisian state news agency. Political sources said the interior, defence and foreign ministers were to be replaced.

Tunisia’s uprising has electrified Arabs across the Middle East and North Africa, where many countries share the complaints of poor living standards and authoritarian rule.

Inspired by Tunisia’s example, thousands of Egyptians have taken to the streets to demand an end to President Hosni Mubarak’s 30-year rule, clashing with police who fired tear gas and used water cannon.

In addition to the cabinet reshuffle, Tunisia is aiming to set up a council of “wise men” to guide the country to democracy from the authoritarian state run by Ben Ali.

Veteran politician Ahmed Mestiri, a prominent figure during the era of Tunisia’s independence leader Habib Bourguiba, said he hoped to head the council.

“The council would protect the revolt that broke out spontaneously. The time has come for the process to be structured,” Mestiri, 80, said in an interview on Wednesday.

Tunisia says it is seeking international arrest warrant to bring Ben Ali, his wife and other family members to justice for theft and currency offences during their rule, when those surrounding the president grew wealthy.

“We are asking Interpol to find all those who fled, including the president and this woman (his wife), for trial in Tunisia,” Justice Minister Lazhar Karoui Chebbi said.

Despite the clashes, the interim government announced it would reduce the curfew, in place since the revolt, by several hours, effective from Wednesday night.

Concern about political instability in north Africa was reflected in sharp rises in the cost of insuring debt issued by Tunisia, Egypt and Morocco against default.

Ratings agency Fitch said however that it did not expect a Tunisia-style uprising in Morocco, because the country has invested in social housing and made progress in alleviating poverty.

 


AFP, le 27 janvier 2011 à 12h56 GMT  

Tunisie: Paris promet d’intervenir pour faire appliquer une condamnation


 

PARIS, 27 Jan 2011 (AFP) – Le ministère français des Affaires étrangères a promis jeudi d’intervenir auprès des nouvelles autorités tunisiennes pour faire appliquer la condamnation en France d’un ex-vice-consul tunisien pour tortures sur une Tunisienne.

Interrogé lors d’un point-presse pour savoir si le ministère allait répondre favorablement à une demande en ce sens de l’avocat de la victime, le porte-parole du Quai d’Orsay, Bernard Valero, a répondu: “Oui, c’est notre position et c’est en ce sens que nous agissons”.

L’ancien vice-consul de Tunisie à Strasbourg, Khaled Ben Saïd, a été condamné en appel et en son absence à 12 ans de réclusion criminelle pour complicité de torture ou actes de barbarie par la cour d’assises de Meurthe-et-Moselle, en septembre 2010.

Dans une lettre adressée cette semaine à la ministre des Affaires étrangères Michèle Alliot-Marie, et consultée mardi par l’AFP, Me Eric Plouvier, avocat de la victime, presse la France de notifier à la Tunisie cette condamnation assortie d’un mandat d’arrêt contre l’ancien diplomate en fuite depuis 2002, première étape pour que la décision soit mise à exécution.

Sa cliente, Zoulaikha Gharbi, une Tunisienne mère de cinq enfants, avait désigné M. Ben Saïd, alors commissaire à Jendouba (nord-ouest de la Tunisie) comme le chef des hommes qui l’ont torturée, insultée et humiliée en octobre 1996 dans un poste de police surnommé le “commissariat de la torture” afin de lui extorquer des renseignements sur son mari, suspecté d’activités hostiles au président Zine El Abidine Ben Ali.

 


AFP, le 27 janvier 2011 à 13h26 GMT  

Les membres de l’ancien régime tunisien “pas bienvenus” au Canada (Harper)


 

Rabat, 27 Jan 2011 (AFP) – Les membres de l’ancien régime tunisien “ne sont pas bienvenus” au Canada, où se sont réfugiés des membres de la famille du président déchu Zine El Abidine Ben Ali, a déclaré jeudi à Rabat le Premier ministre canadien Stephen Harper.

“Des membres de l’ancien régime (tunisien) ne sont pas bienvenus au Canada”, a lancé M. Harper lors d’une conférence de presse à l’occasion d’une visite au Maroc.

“Nous utiliserons tous les outils que nous avons pour gérer cette situation et pour coopérer avec la communauté internationale à l’égard de l’ancien régime”, a-t-il ajouté, laissant ainsi entendre qu’Ottawa pourrait chercher les moyens d’expulser les membres de la famille Ben Ali se trouvant au Canada.

Le Premier ministre, qui s’exprimait lors d’une conférence de presse commune avec son homologue marocain Abbas El Fassi, n’a pas donné de précisions sur les proches de l’ancien président tunisien pouvant se trouver au Canada.

Mais selon les médias canadiens, l’un des principaux membres du clan Ben Ali, le beau-frère du président déchu, y a trouvé refuge.

Belhassen Trabelsi – frère de Leïla Trabelsi, épouse de l’ex-président Zine El Abidine Ben Ali – sa femme, leurs quatre enfants et leur gouvernante, ont atterri le 20 janvier à Montréal à bord d’un avion privé, selon les quotidiens La Presse et The Globe and Mail, ainsi que la chaîne LCN.

Ottawa a confirmé l’arrivée sur son sol de membres du clan Ben Ali. Les autorités ont pour le moment refusé de les identifier, précisant toutefois qu’ils possèdent le statut de “résident permanent” au Canada, ce qui leur a permis d’y être admis et leur confère de nombreux droits.

M. Harper a d’autre part indiqué avoir parlé avec son interlocuteur marocain de la situation en Tunisie. Le point de vue de ce “pays ami est très important pour le développement de notre propre analyse”, a-t-il dit, avant d’ajouter: “Nous appuyons le développement démocratique” en Tunisie.

 


AFP, le 27 janvier 2011 à 14h28 GMT  

La “Révolution du Jasmin” fait des émules dans le monde arabe


 

Par Acil TABBARA

DUBAI, 27 Jan 2011 (AFP) – De l’Egypte à la Jordanie en passant par le Yémen, la “Révolution du jasmin” commence à toucher des régimes arabes qui se maintiennent depuis des décennies grâce au carcan de la peur, estiment des analystes.

Après la Tunisie, “la question n’est plus: à qui le tour, mais quel (régime) restera-t-il encore?”, affirme Amr Hamzawy, directeur de recherches de la fondation Carnegie au Moyen-Orient, pour qui les manifestations populaires pourraient gagner la plupart des pays arabes, à l’exception des monarchies pétrolières du Golfe.

“Il s’agit d’une véritable tendance régionale, en Egypte, en Algérie, en Jordanie, au Yémen… où les citoyens descendent dans la rue pour réclamer leurs droits sociaux, économiques et politiques”, ajoute l’analyste.

“C’est une dynamique qui s’est enclenchée dans le monde arabe”, renchérit l’universitaire Bourhan Ghalioun, auteur dès 1977 d’un “Manifeste pour la démocratie” dans le monde arabe.

“Ce qui s’est produit en Tunisie a brisé l’étau de la peur et a montré qu’il était possible –avec une vitesse surprenante– de renverser un régime et que ce n’était pas si difficile qu’on pouvait l’imaginer”, ajoute M. Ghalioun, directeur du Centre d’Etudes sur l’Orient Contemporain (CEOC) à Paris.

L’Egypte connaît depuis mardi les protestations les plus importantes depuis l’arrivée au pouvoir en 1981 du président Hosni Moubarak, appelées à s’intensifier avec le retour jeudi soir de l’opposant Mohamed ElBaradei.

La fièvre a gagné le Yémen où des milliers de personnes ont manifesté jeudi pour réclamer le départ du président Ali Abdallah Saleh, au pouvoir depuis 32 ans, alors que les Frères musulmans de Jordanie, principale force d’opposition, ont appelé à une nouvelle manifestation vendredi.

M. Ghalioun exclut cependant une “contagion mécanique” en raison des spécificités de chaque pays, soulignant “qu’aucun processus de changement ne ressemblera à un autre”.

Mais les mouvements de protestation qui commencent à toucher les régimes arabes ont un point en commun: ils sont menés surtout par des jeunes et les classes moyennes, à travers internet et les réseaux sociaux.

“C’est le résultat de ce que les régimes autocratiques ont fait à la politique dans le monde arabe: les partis d’opposition ont été affaiblis et systématiquement isolés, et ce sont donc les citoyens qui se mobilisent aujourd’hui”, explique M. Hamzaoui.

Les mouvements de protestation ont surtout révélé à quel point beaucoup de régimes, dont les dirigeants établissent des records de longévité au pouvoir, manquent de légitimité populaire.

“La légitimité ne peut être bâtie sur la répression ni sur le déni des droits politiques et sociaux”, assure M. Hamzaoui. “Personne ne peut accepter cela au XXIe siècle et les Arabes ne sont pas une exception”.

Dans certains pays, les dirigeants ont commencé à jeter du lest, comme en Jordanie où le roi Abdallah II a promis “d’aller de l’avant” dans les réformes politiques et économiques, ou au Yémen où le président Saleh a assuré qu’il ne pensait pas transmettre le pouvoir à son fils.

Mais dans un monde arabe où “la plupart des régimes sont perçus par la majorité de la population comme des machines d’oppression, de corruption et de destruction”, pour reprendre les termes de M. Ghalioun, il reste à savoir si ces réformes seront suffisantes.

Pour Ghassan Charbel, rédacteur en chef de l’influent quotidien panarabe al-Hayat, “soit les régimes arabes écoutent les revendications populaires et décident d’engager de véritables réformes, soit ils continuent à s’appuyer sur les seuls appareils de sécurité, et dans ce cas ces régimes pourraient s’effondrer” l’un après l’autre.

 


AFP, le 27 janvier 2011 à 15h28 GMT  

Tunisie: pression maximale sur le gouvernement avant le remaniement


 

Par Hassan el FEKIH

TUNIS, 27 Jan 2011 (AFP) – Des milliers de Tunisiens ont manifesté jeudi pour exiger le départ des ministres liés à l’ancien régime, à l’appel de la puissante centrale syndicale UGGT engagée dans un interminable bras de fer avec le cabinet de transition.

   L’annonce de la composition d’une nouvelle équipe était attendue jeudi à Tunis après des jours de tractations, sous la pression des démonstrations quotidiennes qui se sont déplacées vers Sidi Bouzid, dans le centre du pays, berceau de la Révolution du Jasmin. 

   “Non au vol de la révolution!” ont scandé des manifestants qui ont défilé dans les rues de cette localité où l’immolation par le feu d’un jeune homme à la mi-décembre a marqué le début des émeutes qui ont balayé le régime du président Zine El Abidine Ben Ali.

   La manifestation s’est déroulée sans incident sous le contrôle d’unités de l’armée déployées à la place de la police, dont des élements ont été désignés par la population comme reponsables de la répression sanglante qui a précédé la fuite le 14 janvier du dictateur et de sa femme.

   A Tunis, des milliers de manifestants poursuivaient le siège des bureaux du Premier ministre de transition Mohammed Ghannouchi, sur l’esplanade de la Kasbah. L’armée a fait barrage à une manifestation de professeurs et d’élève du secondaire en grève qui tentaient de les rejoindre, a constaté l’AFP.

   M. Ghannouchi, trés contesté pour avoir été le dernier chef de gouvernement de Ben Ali mettait jeudi la dernière main à la refonte de son équipe de transition annoncée le 17 janvier et forte à l’origine de 24 ministres. Quatre ont immédiatement démissionné, pour protester contre la mainmise sur les postes-clefs de figures de l’ancien régime. 

   Dans le même temps, la direction d’Union générale des travailleurs tunisiens (UGTT) était réunie près de Tunis pour adopter une “décision finale” d’aval ou de rejet de la future équipe.

   L’UGTT, qui a joué un rôle fondamental dans l’encadrement de la révolte populaire, pèse de tout son poids pour obtenir le départ de l’exécutif des sept ministres ayant servi le régime corrompu et autoritaire de l’ancien chef de l’Etat. Sa direction s’est réunie en fin de matinée dans un hôtel de la banlieue nord de Tunis.

   Selon une source proche des négociations, le Premier ministre serait prêt à sacrifier trois ministres (Défense, Intérieur, Affaires étrangères) hérités du régime Ben Ali. Mais l’UGTT ferait le forcing en coulisses pour obtenir la tête d’au moins deux autres ministres sortis des rangs de l’ex-parti au pouvoir, le Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD).

   A Sidi Bouzid, où l’UGTT a appelé à une grève générale, des milliers de manifestants ont lancé : “Dégagez les pourris!”, “Ghannouchi, est-ce que tu ne nous a pas encore compris?”.

   Le cortège a marqué une autre pause face au Gouvernorat (préfecture), où Mohamed Bouzazizi, un jeune marchand de fruits, s’était immolé par le feu le 17 décembre. Des manifestants ont déployé une photo géante de leur “martyr” sur le toit du bâtiment officiel, tandis que d’autres criaient: “”Allah Akbar!, (Dieu est grand), nous resterons fidèle au sang des martyrs”.

   Par ailleurs, le chef du parti islamiste tunisien Ennahda, Rached Ghannouchi, en exil à Londres, prévoit de rentrer dimanche en Tunisie, plus de 20 ans après avoir quitté son pays, selon le porte-parole d’Ennahda à Paris.

   “Il ne rentre pas en triomphant, en revendiquant une quelconque place au gouvernement, mais comme simple citoyen”, a déclaré à l’AFP Houcine Jaziri, représentant en France du parti islamiste interdit sous le régime Ben Ali.

   En Egypte, des manifestations sans précédent depuis 30 ans, inspirées du modèle tunisien, se poursuivent pour exiger le départ du président Hosni Moubarack et l’opposant Mohamed ElBaradei va rentrer au pays pour y participer, selon son frère. Des manifestants ont mis le feu à une caserne de pompiers à Suez, à l’est du Caire, après avoir lancé des cocktails molotov sur la police.

   Au Yémen, des milliers de personnes ont manifesté jeudi à Sanaa à l’appel de l’opposition pour réclamant le départ du président Ali Abdallah Saleh, au pouvoir depuis 32 ans.

 


Reuters, le 27 janvier 2011 à 15h58 GMT  

Tunisia unrest hits growth, tourism, investment-Fitch


 

    * Fitch cuts 2011 growth forecast to 2 pct from 5 pct

    * sees FDI down by a third

    * will decide on whether to downgrade Tunisia in 3-6 mnths

    By Lin Noueihed

    TUNIS, Jan 27 (Reuters) – Weeks of unrest in Tunisia will hit economic growth, frighten away tourists and discourage foreign direct investment which could fall by up to a third this year, Fitch Ratings said on Thursday.

    In an analysts’ call on North Africa on Thursday, Fitch cut its 2011 growth forecast for Tunisia to 2 percent from 5 percent and said it would make a decision on whether to downgrade its sovereign rating in 3 to 6 months.

    Fitch on Jan 14. put Tunisia’s long-term foreign currency credit rating of BBB on watch for a potential downgrade, hours before president Zine al-Abdine Ben Ali fled the country after weeks of protests against police rule and poor living standards.

    “We see a big shock to growth this year,” said Charles Seville, a director on Fitch’s sovereign team. “We see economic recovery next year provided there is a stable government.”

    The Tunisian uprising has inspired Arabs across the Middle East, where authoritarian rule and youth unemployment are common themes. While Fitch downplayed the risk of Tunisia-style revolts in Morocco or Egypt, they said the political risk had risen.

    In Tunisia, the sector worst-affected by protests is the tourism sector, which Seville said employs about 400,000 people in a country of 10 million that suffers high unemployment.

    Thousands of tourists were evacuated as protests reached a head earlier this month, though hotels say January was the middle of the low season for the Mediterranean country.

    “The worst affected sector was tourism, which was suffering anyway,” Seville said. “There will be a third drop in foreign direct investment although in the long term this could recover.”

    However, most foreign investment in Tunisia was in the oil and gas sector and that was not likely to be badly hit, he said.

    The effects of the unrest on Tunisia’s small stock market were unclear as the bourse has remained closed since Jan 17.

    POSITIVE SIGNALS FROM CENTRAL BANK

    Fitch welcomed the appointment of Mustafa Kamel Nabli as central bank governor in the aftermath of Ben Ali’s departure.

    Nabli has said that Tunisia could delay a sovereign debt issue that had been planned for 2011, but Seville said he had reassured markets that Tunisia would pay its debts.

    Fitch now expects Tunisia to dip into its foreign exchange reserves to repay about $1.3 billion of debt due this year, leading to a commensurate decline in reserve levels.

    “The previous government presided over stable policies,” he said, adding that it had cut its debt load over the past decade.

    Government debt was worth about 40-41 percent of gross domestic product in 2010, versus 60 percent in 2001, he said.

    Businesses owned by Ben Ali and his family now face an uncertain future, Seville said, which could hit their creditors.

    Tunisians complain that Ben Ali and his family accumulated vast wealth at the expense of the people and the government has pledged to track down his assets. Many say Ben Ali’s family took a cut in any major Tunisian enterprises, leaving little incentive for those without connections to set up a business.

    “With the dead weight of corruption lifted off the private sector, we could see a new lease of life,” Seville said.

 


Tunisie: Ghannouchi reconduit – les caciques de Ben Ali écartés


Le Premier ministre tunisien Mohammed Ghannouchi, dernier chef du gouvernement du président déchu Ben Ali, a été reconduit jeudi à la tête du gouvernement de transition remanié. Mais les principaux ministres de l’équipe Ben Ali ont été écartés. Les postes-clés de l’Intérieur, de la Défense, des Finances et des Affaires étrangères changent de main. Les affaires étrangères sont confiées à Ahmed Ounaïs, un diplomate de carrière qui a servi sous les présidences de Habib Bourguiba et du président Zine El Abidine Ben Ali avant de prendre sa retraite. Le ministre des affaires étrangères Kamel Morjane a lui même annoncé sa démission avant l’annonce de la liste du nouveau gouvernement. Ce gouvernement a été formé à la suite de “consultations avec tous les partis politiques et les composantes de la société civile qui ont accepté d’y participer”, a déclaré M. Ghannouchi. Il a ensuite égrené la liste de son nouveau gouvernement en direct à la télévision publique. “Sa mission sera d’organiser des élections pour que le peuple choisisse en toute liberté”, a-t-il ajouté, en appelant les Tunisiens “à retourner au travail”. Le “gouvernement s’engage à ce que les élections soient organisées sous le contrôle d’une commission indépendante, en présence d’observateurs internationaux pour en garantir la transparence”, a-t-il ajouté. L’UGTT accepte Ghannouchi A Tunis, des centaines de manifestants ont exulté à l’annonce du nouveau gouvernement de transition épuré des principaux caciques du régime Ben Ali. Mais ils continuaient de réclamer le départ du Premier ministre Mohammed Ghannouchi, a constaté l’AFP. Juste avant l’annonce du remaniement ministériel, l’Union générale des travailleurs tunisiens avait fait part de sa décision de ne pas participer au prochain gouvernement. Mais l’UGTT a accepté que M. Ghannouchi en reste le chef, bien qu’il ait été Premier ministre de Ben Ali. L’UGTT, qui a joué un rôle fondamental dans l’encadrement de la révolte populaire, a pesé de tout son poids pour obtenir le départ de l’exécutif des sept ministres ayant servi le régime corrompu et autoritaire de l’ancien chef de l’Etat. (ats / 27 janvier 2011 22:22)  

La Tunisie demande au Canada d’arrêter un beau-frère de Ben Ali


OTTAWA – La Tunisie a officiellement demandé au Canada d’arrêter Belhassen Trabelsi, beau-frère du président déchu Ben Ali, selon des propos de l’ambassadeur tunisien à Ottawa cités jeudi par la télévision publique Radio-Canada. Dans le même temps, le statut de résident permanent canadien de Belhassen Trabelsi et de sa famille a été annulé en raison de la non-observation par ces derniers des obligations qui s’y rapportent, a appris l’AFP de source gouvernementale. “Ils peuvent faire appel de cette décision et si elle est maintenue, ils peuvent demander l’asile”, a-t-on ajouté. “C’est un signal clair disant qu’ils ne sont pas bienvenus au Canada”, cependant “il faudra du temps, au moins plusieurs mois, avant qu’ils puissent être renvoyés”, a précisé la source gouvernementale. Belhassen Trabelsi – frère de Leïla Trabelsi, épouse de l’ex-président Zine El Abidine Ben Ali – ainsi que sa femme, leurs quatre enfants et leur gouvernante, ont atterri jeudi dernier à Montréal à bord d’un avion privé, rapportaient mercredi les quotidiens La Presse et The Globe and Mail, ainsi que la chaîne LCN. Ces révélations sont intervenues le même jour que l’émission par Tunis d’un mandat d’arrêt international contre Ben Ali, son épouse – tous deux en Arabie Saoudite – et six autres membres de leur famille, dont Belhassen Trabelsi. (©AFP / 27 janvier 2011 22h19)  


Tunis/gvt: les manifestants exultent mais veulent le départ du PM


TUNIS – Des centaines de manifestants ont explosé de joie jeudi soir à Tunis à l’annonce du nouveau gouvernement de transition épuré des principaux caciques de l’ancien régime Ben Ali mais continuaient de réclamer le départ du Premier ministre reconduit Mohammed Ghannouchi, a constaté l’AFP. A l’annonce du nouveau gouvernement de transition, une immense clameur a retenti sur l’esplanade de la Kasbah où des centaines de manifestants campent depuis dimanche soir devant les bureaux du Premier ministre au mépris du couvre-feu pour exiger la chute du gouvernement. Ces irréductibles venus pour la plupart de l’intérieur du pays d’où est partie la révolution tunisienne et qui sont rejoints chaque jour par des milliers d’habitants de la capitale ont sauté de joie. Mais ils criaient en même temps “Ghannouchi dégage!”, “Nous ne partirons pas! Dégage! Dégage!”. “C’est déjà pas mal”, commentait un jeune manifestant au milieu du tumulte général, “mais Ghannouchi doit partir car c’est le chef du gang”. (©AFP / 27 janvier 2011 22h38)


Tunisie: le retour des islamistes


Laminé sous Ben Ali, absent des manifestations, le parti Ennahda, réputé modéré, aura une place sur la scène politique, selon les spécialistes Angélique Mounier-Kuhn   «Ben Ali dégage», «Ben Ali dehors», clamait la rue tunisienne avant que le président ne prenne ses jambes à son cou le 14   janvier dernier. A aucun moment, durant la révolution du jasmin, les slogans n’ont pris la forme de revendications islamiques. Et le soutien, par vidéo interposée d’AQMI aux manifestants il y a deux semaines, semble ne pas avoir eu le moindre écho en Tunisie.   Interdits, torturés et forcés à l’exil durant la majeure partie du règne de l’autocrate déchu, les islamistes n’en sont pas moins envisagés par certains commentateurs, dont les féministes, comme une «menace» pesant sur la Tunisie nouvelle. D’autres ne prédisent au contraire qu’un avenir de courant marginal aux tenants affaiblis de l’islam politique.   Qui croire? «Comme dans tous les pays en transition, tant qu’il n’y aura pas eu d’élections, permettant d’établir une cartographie politique, on sera dans la pure spéculation. Aucun élément ne permet de dire que les islamistes, les communistes ou les démocrates ont plus ou moins de poids les uns que les autres», affirme Luis Martinez, directeur scientifique à l’Ecole de gouvernance et d’économie à Rabat, au Maroc   Pour Olivier Roy, responsable du programme méditerranéen de l’Institut universitaire européen en Italie, il est n’en est pas moins aberrant d’agiter le chiffon islamiste, comme les gouvernements occidentaux, notamment français, l’ont fait des années durant, soutenant sans faille le président Ben Ali envisagé comme «un rempart» contre un éventuel péril intégriste. «Il suffit de s’en tenir aux faits, affirme l’islamologue. Il n’y a rien eu d’islamique dans les manifestations. Les jeunes tunisiens réclamaient très clairement du travail et la démocratie.» C’est une génération «post-islamiste» affirme-t-il: «Ils n’étaient pas nés ou étaient bébés au moment de la dernière grande vague islamiste dans la région.»   Aux législatives de 1989, les islamistes de Tunisie avaient raflé 17% des voix sous une étiquette «indépendante» déclenchant une répression féroce à leur encontre. Deux ans plus tard, le raz de marée du Front islamique du salut (FIS) aux législatives avait précipité l’Algérie dans la guerre civile. «L’islamisme n’est plus aujourd’hui une force capable de remporter une victoire électorale. La vague islamiste en Afrique du Nord et au Moyen-Orient est passée», confirme le politologue algérois Rachid Tlemçani. Et les jeunes de Tunisie apparaissent d’autant moins perméables aux messages rigoristes que «la société est la plus occidentalisée et la plus homogène du Maghreb: faible fécondité, familles nucléaires, niveau d’éducation élevé…» insiste Olivier Roy.   Rachid Ghannouchi, le meneur historique du mouvement islamiste tunisien, devenu Ennahda (Renaissance) en 1981, concédait lui-même dans le quotidien belge Le Soir, à la veille de la chute du raïs, que son parti n’était pas «à la base du mouvement de révolte actuel, loin de là». Tout en assurant qu’il ne tardera pas à rentrer dans son pays, où le gouvernement de transition a adopté la semaine passée un projet de loi amnistiant tous les prisonniers politiques, y compris les islamistes (ils seraient entre 500 et 1000), cet exilé à Londres, âgé de 69   ans, a annoncé qu’il allait passer les rênes de son mouvement à «une génération plus jeune que (lui) et plus apte à l’avenir». «C’est une stratégie de rajeunissement clairement pensée», avance un observateur, selon qui les élites islamistes tunisiennes sont «très cultivées».   S’il a été laminé en Tunisie, ajoute Vincent Geisser, chercheur au CNRS, «Ennahda participe depuis des années à des forums d’opposition au côté de partis sécularistes, à Londres ou à Paris.» Selon lui, les islamistes sont «de facto déjà relativement bien intégrés dans l’opposition et dans le jeu politique tunisien. Seule une petite frange de la gauche laïque a encore peur d’eux». En vue des prochaines élections, le parti a demandé sa légalisation. Il laisse entendre qu’il n’aura pas de candidat à la présidentielle, mais se veut présent sur le terrain, lors des législatives.   «Si l’ouverture politique se fait vraiment, les islamistes seront incontestablement présents», corrobore Alain Gobe, chercheur au CNRS et réacteur en chef de L’année du Maghreb. Ce dernier a étudié de manière approfondie l’ordre des avocats, qui a joué un rôle clé dans la révolution du jasmin et était «le seul secteur démocratique du système autoritaire tunisien. Le seul où il y ait eu de vraies élections libres. Or l’islam politique est bien représenté en son sein.» A titre d’exemple, Néjib Ben Youssef le président de la section des avocats de Tunis, la plus importante dans le pays, est un islamiste démocratiquement élu à cette fonction.   Mais ce spécialiste estime lui aussi que la question islamiste ne se pose pas en termes de «menace». «Le discours de Ennahda a largement évolué. Il n’a rien à voir avec les mouvements salafistes ou Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI)». Dans ses écrits, Rachid Ghannouchi s’inspire explicitement du parti de l’AKP, au pouvoir en Turquie, et accepte, comme lui, les règles du jeu démocratique et endosse le libéralisme économique. Dès les années 1980, il a souscrit au «code du statut personnel» tunisien qui prohibe notamment la polygamie et la répudiation.   «Ces responsables plus ou moins modernistes, ces islamistes «soft», ne sont pas vraiment inquiétants, acquiesce en substance un observateur. Mais le risque est qu’ils soient dépassés par leur base. Après vingt-cinq ans d’hyper-répression, le balancier pourrait repartir dans l’autre sens.»   «Il y a une grande interrogation, concède Vincent Geisser. Des mouvances plus jeunes, plus «littéralistes» et salafistes se sont développées de manière souterraine depuis la guerre en Irak.» Que pèsent ces organisations? Que veulent-elles? «On ne dispose d’aucune donnée sur elles», poursuit le chercheur français.   Mais leur existence ne fait guère de doute. Des Tunisiens sont parfois arrêtés lors du démantèlement de filières djihadistes à l’étranger. Et en 2007, à Soliman, au sud-est de Tunis, un groupe de «terroristes salafistes», Tunisiens pour la plupart, avait été démasqué après des affrontements sanglants avec les forces de l’ordre. «Ces gens-là n’ont rien de commun avec l’islam classique et intégré, conclut Vincent Geisser. Sa participation au pouvoir est peut-être un moyen de leur faire barrage.»   (Source : « Le Temps » (Quotidien – Suisse), le 27 janvier 2011)


Belhassen Trabelsi est encore au Château Vaudreuil


Des membres de la communauté tunisienne ont manifesté devant le Château Vaudreuil mercredi soir. Belhassen Trabelsi pourrait s’y trouver avec sa femme et ses quatre enfants. Photo: Normand Blouin, collaboration spéciale Catherine Handfield La Presse (Vaudreuil) La présence du beau-frère de l’ex-président tunisien au Château Vaudreuil, à l’ouest de Montréal, sème d’indignation au sein de la communauté tunisienne de Montréal. «C’est une honte que cette famille ait trouvé refuge au Canada!» a laissé tomber Nabil Chattali, un Montréalais d’origine tunisienne qui s’est présenté devant le Château Vaudreuil jeudi midi. Tel que révélé par le réseau TVA mercredi, le beau-frère de Zine al-Abidine Ben Ali, Belhassen Trabelsi, sa femme, ses quatre enfants et une nourrice séjournent bel et bien au Château Vaudreuil depuis la semaine dernière. Selon nos informations, ils y sont encore jeudi. Cette nouvelle a provoqué une onde de choc au sein de la diaspora tunisienne de Montréal. Tard mercredi soir, une cinquantaine de personnes ont manifesté devant le chic hôtel de Vaudreuil-Dorion. «Trabelsi, dégage!» ont-ils scandé en brandissant des drapeaux de la Tunisie. Les manifestants ont quitté les lieux vers deux heures du matin, frigorifiés, exténués, mais confiants d’avoir lancé un message au gouvernement canadien. «Nous voulons qu’Ottawa l’arrête et entreprenne des mesures pour l’extrader», a dit l’une des participantes, Meriem Benromdhane. Le groupe souhaitait également envoyer un message d’appui à ses compatriotes en Tunisie. Jeudi matin, quelques Montréalais d’origine tunisienne ont tenu à se rendre au Château Vaudreuil.  Nabil Chattali, 47 ans, s’est présenté à la réception pour demander à parler à Belhassen Trabelsi. Les employés de l’hôtel lui ont répondu qu’aucun client ne portait ce nom. «Ces gens se sont appropriés toutes les richesses du pays en volant le peuple et en instaurant un régime de terreur, a-t-il dit. Comment ont-ils pu obtenir le statut de résident permanent au Canada?» «C’est avec notre argent qu’il se paye une chambre dans un hôtel aussi chic!» a déploré un autre curieux. Mercredi, le gouvernement tunisien a lancé un mandat d’arrêt international contre le président déchu et six de ses proches, dont son beau-frère Belhassen Trabelsi. Interpol a entériné le mandat d’arrêt. Les sept fugitifs font face à des accusations relatives l’«acquisition illégale de biens mobiliers et de transferts illicites de devises à l’étranger». Les autorités canadiennes ne semblent pas avoir encore arrêté Belhassen Trabelsi jeudi. La veille, la GRC a indiqué que le message diffusé par Interpol ne lui permettait pas d’agir dans cette affaire, puisqu’il ne constituait pas un mandat d’arrêt en vertu du droit canadien. Jeudi, le premier ministre Stephen Harper a affirmé que le président déchu de la Tunisie et les membres de son régime ne sont pas les bienvenus au Canada.
 

En Tunisie, les entreprises françaises dans l’incertitude


 

Les filiales d’entreprises françaises en Tunisie pourraient pâtir de la tolérance passée du gouvernement français à l’égard régime de Ben Ali. Même si la conjoncture économique tunisienne devrait globalement profiter de la fuite de l’ancien président.

Après le départ du clan Ben Ali, une nouvelle ère s’ouvre aussi pour les 1250 filiales d’entreprises françaises présentes en Tunisie. En donnant un coup d’arrêt à une corruption endémique, la révolution devrait donner une bouffée d’oxygène à l’économie tunisienne. Mais la tolérance de Paris à l’égard de l’ancien régime et les partenariats conclus avec des membres de la famille présidentielle pourraient aujourd’hui jouer des tours aux entreprises françaises.

Difficile, en effet, de s’implanter en Tunisie sous l’ère Ben Ali sans se soumettre au racket quotidiennement pratiqué par le pouvoir. L’exemple de l’ancien partenaire de Bricorama à Tunis est à ce sujet édifiant : associé au neveu du président Ben Ali, Imed Trabelsi, puis évincé par lui, l’homme d’affaire Faouzi Mahbouli a été contraint de s’exiler en France sans que le groupe spécialisé dans le bricolage ne s’y oppose ouvertement. Si aucune ne l’avoue, peu d’entreprises ont pu faire l’économie des petits arrangements passés avec la famille présidentielle.

«Les grands groupes qui disposaient d’agents pour les avantager dans les appels d’offres publics seront probablement lésés par le changement de régime», estime-t-on à la chambre tuniso-française de commerce et d’industrie (CTFCI). Pire, les milieux d’affaires tunisiens comme les consommateurs pourraient à l’avenir boycotter les entreprises françaises. «On ne conseille pas trop aux entreprises françaises de concourir à des appels d’offre internationaux dans les mois qui viennent. Et c’est sans doute valable dans les autres pays du Maghreb», explique, dans le Canard enchaîné de cette semaine, un ancien collaborateur d’un groupe français.

Un business modèle en mutation

Mais de façon plus globale, la fuite de Ben Ali devraitredonner du souffle à l’économie tunisienne. Le climat de corruption que faisait planer «la Famille», comme les Tunisiens surnommaient le clan Ben Ali, a longtemps nui au développement économique du pays et à l’implantation sur place d’entreprises étrangères. «De nombreuses entreprises françaises désireuses d’investir sur le marché local étaient dissuadées par ces pratiques», remarque-t-on encore à la CTFCI. Des observateurs estiment qu’il y encore quelques semaines, 40% de l’économie tunisienne se trouvait sous la coupe de la famille Ben Ali.

La plupart des grandes entreprises françaises implantées en Tunisie, telles Valeo et Faurecia dans le secteur automobile, ou Teleperformance, spécialisé dans les centres d’appel, restent à ce jour réticentes à prédire le cours que prendront les événements. Mais si l’étau de la famille se desserre et si les milieux des affaires gagnent en transparence, «le climat économique en Tunisie devrait globalement s’améliorer», estime Marc Hoffmeister, président de Classe Export.

Opportunités à saisir

Mécaniquement, les entreprises tunisiennes comme françaises devraient disposer de marges plus importantes pour investir. Surtout, «les Tunisiens qui tendaient à morceler leur business et à les empêcher de grossir de peur d’attirer l’attention des Ben Ali devraient devenir plus entreprenants», estime-t-il. Et générer par là même des opportunités de partenariats technologiques avec les entreprises françaises. «Il y a aujourd’hui des occasions à saisir pour les entreprises françaises qui génèrent de la valeur ajoutée et qui disposent de brevets», prévient-il.

Pour autant, les entreprises françaises ne doivent pas s’attendre à pouvoir continuer longtemps avec le même business modèle. En même temps que la révolution politique, l’entreprise tunisienne devrait faire sa mue, explique Marc Hoffmeister. «Si la main d’œuvre à bas coût reste l’un des atouts de cette économie, les entreprises seront à l’avenir de moins en moins sous-traitantes, et exigeront d’être traitées d’égales à égales avec les entreprises françaises. Reste à savoir si ces dernières sont prêtes à accompagner cette évolution…»

Source : « Le Figaro » Le 27-01-2011

Tunisie : l’ambassadeur de France pensait que le régime de Ben Ali tiendrait


 

Jusqu’au bout, l’ambassadeur de France en poste à Tunis, Pierre Ménat, a persisté dans son aveuglement sur la situation tunisienne. Dans le dernier télégramme envoyé le 13 janvier au soir, quelques heures avant la chute du régime, le diplomate assure que l’ultime discours prononcé à la télévision par l’ancien président Zine El-Abidine Ben Ali “peut lui permettre de reprendre la main”.

Dans ce texte, que Le Monde a pu consulter en intégralité, M. Ménat, 60 ans, en poste depuis septembre 2009, recommande à Paris trois pistes. Il écrit notamment à propos de la première qu’elle consiste à “entretenir avec les autorités tunisiennes un dialogue d’autant plus franc qu’il sera exempt de critiques publiques”.

“D’ailleurs, poursuit-il, le peuple tunisien, même lorsqu’il s’autorise de fortes attaques contre son pouvoir, se solidarise avec ce dernier contre des critiques extérieures…”

Le lendemain, 14 janvier, des milliers de personnes se rassemblaient sur l’avenue Habib-Bourguiba, à Tunis, pour réclamer le départ de M. Ben Ali, contraint dans la soirée à prendre la fuite.

M. Ménat, qui n’a jamais rencontré un opposant du régime, a été remplacé mercredi 26 janvier par Boris Boillon, ambassadeur de France en Irak et proche de Nicolas Sarkozy

Source: “Le Monde.fr” Le 27-01-2011

Tunisie : pourquoi nous nous sommes trompés


La révolution du Jasmin en Tunisie fut un événement spectaculaire qui surprit le plus grand monde et particulièrement les élites françaises. Comment expliquer la cécité et l’ignorance des élites françaises concernant la situation tunisienne?

Immédiatement après, lors du week-end, on a vu tout le gratin des journalistes, des intellectuels, des “experts” et des politiques participer à des débats à la radio et à la télévision. Manifestement, ces débats avaient surtout pour objectif de former et d’informer ces élites sur la situation tunisienne, qu’ils ne connaissaient pas. Des séances de formation de rattrapage en direct pour les citoyens comme pour leurs dirigeants! Après tout, même l’ambassadeur de France à Tunis pensait, quelque heures avant le départ de Ben Ali, que cette révolution ne pouvait se produire !

Cherchons à comprendre les raisons qui expliquent ce décalage entre la réalité tunisienne et notre vision,  décalée et fausse, en raison des analyses erronées véhiculées depuis des années dans les  médias.

Passons rapidement sur l’explication qui nous a été servie par les journalistes et les experts pour expliquer leur incurie: Ben Ali nous (leur?) a vendu son régime en se posant en rempart contre l’islamisme. On peut s’interroger sur les dessous de cet argument: n’est-ce pas un aveu d’incompétence puisque c’est reconnaître finalement qu’on a été roulé dans la farine par le dictateur tunisien? L’absence, et le silence, des islamistes, pendant et après les événements, renforce ce sentiment d’avoir été trompé, accentue l’impression que nos élites ont eu la paresse de croire ce personnage vénal. Elles ont accepté de vendre leur âme au diable, de laisser piller ce beau pays en échange d’un bouclier inutile et vain.

Cette erreur a été renforcé, chez certains de nos experts, par une vision post-coloniale de la Tunisie, considérée comme n’étant pas assez “mûre” pour accéder à une “vraie” démocratie comme serait la nôtre.

La méconnaissance de la force de l’Internet

Mais il ne faut pas se contenter de cette analyse. L’aveuglement de nos élites a bien d’autres causes. Je distingue pour ma part, trois autres explications, qui trouvent leurs racines dans des représentations erronées sur notre planète et, particulièrement, sur les pays en développement.

La première de ces représentations faussées est la méconnaissance de la force de l’Internet. Dans nos vieilles démocraties et surtout dans les dictatures, les médias classiques sont plus visibles mais de moins en moins crédibles. Notre monde est passé, en une décennie, d’un univers dominé par des entreprises médiatiques de grande taille à un éclatement de la circulation de l’information, une implosion entropique, au bénéfice de la multiplicité des sites internets, des blogs. Ce phénomène ressemble,  à l’échelle planétaire, à l’explosion des radios libres en France au début des années 80, qui a rompu le monopole des grandes radios de l’époque. 

On est passé d’une logique de tuyaux à une logique de réseaux, à un univers totalement éclaté, qui a permis, en Tunisie, de contourner la censure, de faire circuler l’information et de partager une analyse collective de la situation par la société civile tunisienne. Il n’y a donc plus quelques leaders charismatiques, mais une multiplicité de points de vue, de bloggeurs, de journalistes auto-proclamés. Cette communauté a construite, devant l’obstacle que représentait Ben Ali et ses sbires, une stratégie de combat commune, partagée et réactive. Elle était totalement inconnue de nos experts et journalistes français.

En effet, l’univers médiatique permet à une minorité, en se cooptant mutuellement, grâce à des codes sociaux partagés, de rester “entre soi”. Cette minorité ignore le bouillonnement de l’Internet et n’a donc pas toujours conscience de la révolution en cours. Le village planétaire de Marshall McLuhan ne concerne plus uniquement les élites, il s’est élargit à toutes les populations lettrés, assez armées à la fois intellectuellement et du point de vue informatique pour participer au village global, en Tunisie, comme partout dans le monde.

La croyance en un islam rétrograde, antinomique à l’Occident perçu comme seul porteur de la modernité  

Cette émergence de populations lettrées, actrices engagées dans leur destin politique permet de comprendre la deuxième représentation fausse de nos élites françaises.   Elles n’ont pas vu venir le développement d’une moyenne bourgeoisie tunisienne, éduquée, formée, volontariste qui ne pouvait plus accepter la mainmise du pays par les familles BenAli-Trabelsi. Cette vision erronée était accentuée par la croyance en un islam rétrograde, analysé comme antinomique à un Occident toujours perçu comme seul porteur de la modernité.

Or, en Tunisie, comme en Turquie, dans les sociétés urbaines, dans les classes moyennes, l’Islam a su s’adapter à la fois à la modernité technique mais aussi aux aspirations en matière de moeurs de populations qui n’acceptent plus l’Islam rétrograde de la Charia. La confusion entre Islam et société patriarcale, issu du monde rural, a caché à nos experts l’émergence d’une culture aussi moderne que la nôtre dans bien des domaines, même si celle-ci reste cantonnée encore à une minorité éclairée de musulmans dans le monde. 

Le parallèle, fréquent dans la bouche des Tunisiens eux-mêmes, entre Révolution française et Révolution du jasmin, provient probablement aussi de la similitude entre les classes bourgeoises françaises du XVIIIéme et les classes moyennes  tunisiennes du XXIéme siècle : elles ont joué le même rôle moteur dans leur processus d’émancipation politique.

Nos élites négligent l’élargissement et le creusement de la pauvreté

Il ne faudrait pourtant pour oublier le rôle des classes populaires. Or, ici encore, l’étincelle a été allumé par le peuple. C’est la troisième erreur de nos élites : elles négligent l’élargissement et le creusement du phénomène de pauvreté.

Le symbole de la Révolution tunisienne n’est-il pas la baguette de pain brandie dans les manifestations?  

Nos analystes, aux vies confortables, négligent le processus en cours sur l’ensemble de la planète : la vie des pauvres gens devient de plus en plus difficile. Le coût des denrées de base, alimentaire particulièrement, ne cesse d’augmenter. 

Des “experts”, prisonniers de leurs préjugés, nous expliquent que ces augmentations sont conjoncturelles, liées à la spéculation. Elles ne veulent pas considérer que, partout sur la planète, la densification des populations va de pair avec la raréfaction des ressources alimentaires. Erosion et artificialisation des sols, épuisement des ressources minières et des stocks de poisson, pollution et concurrence pour les espaces se conjugent pour accroître les tensions entre les populations. Les plus pauvres, plus fragiles, en paient généralement le prix les premiers.

Or, ces populations fragiles sont bien davantage politisées et éduquées que les gueux des siècles précédents. Le développement concordant de l’éducation, de la santé et des médias les ouvrent aux convulsions de la planète. Malthus n’est pas loin mais d’une manière bien différente de celle qu’il imaginait.

Depuis le départ de Ben Ali, les commentateurs se posent sans cesse la question de savoir si cette révolution tunisienne va s’élargir aux autres populations des pays arabes.

Par erreur d’appréciation, il est probable qu’elles se trompent une nouvelle fois. Car cette révolte réussie n’est pas caractéristique de la culture arabe ou du monde musulman.

Les trois spécificités que nous venons de mettre en évidence (la puissance d’Internet, le volontarisme des classes moyennes, la révolte des pauvres) sont, au contraire, communes à tous les pays développés, ou en cours de développement. Comme en Tunisie, combinées avec la prédation des plus puissants, elles constituent un cocktail détonnant.

Aussi, en définitive, dans les décennies à venir, le modèle de la révolution tunisienne peut s’étendre partout où les plus puissants refusent de partager les richesses. Il peut renaître dans tous les pays où les élites pratiquent l’autisme et s’enferment dans “l’entre soi”. Il va donc falloir qu’elles ouvrent les yeux et changent de discours. 

Source : « Les Echos » Le 27-01-2011

Le FMI pourrait revoir la croissance de la Tunisie à la baisse


 

L’instabilité politique en Tunisie pourrait contraindre le Fonds monétaire international (FMI) à ramener à 3-4% sa prévision actuelle d’une croissance de 5% en 2011, a indiqué jeudi à Davos (Suisse) son directeur pour le Moyen-Orient et l’Asie centrale, Masood Ahmed. “Je m’attends à ce que ce taux de croissance soit abaissé probablement d’un ou deux points de pourcentage”, a affirmé à l’AFP M. Ahmed, dont les responsabilités couvrent également le Maghreb. L’ampleur du ralentissement de la croissance en Tunisie dépend toutefois du temps qu’il faudra au nouveau gouvernement pour ramener la stabilité, a-t-il expliqué. “Cela dépend beaucoup du temps qu’il faudra pour que la situation soit normalisée” et pour que le secteur touristique par exemple puisse reprendre une activité normale, a-t-il ajouté dans un entretien en marge de la 41e session annuelle du Forum économique mondial (Wef). Une baisse de 20% de l’activité touristique provoquerait une baisse d’un point de pourcentage de la croissance du produit intérieur brut (PIB) tunisien, a-t-il expliqué. Il sera donc nécessaire d’évaluer “l’impact des dommages” causés à l’économie tunisienne, dont la situation financière est néanmoins “solide”, a-t-il assuré. Le FMI est prêt à aider le nouveau gouvernement “dès qu’il sera prêt” en fournissant par exemple son expertise ou une assistance technique. “Nous serons ravis d’aider” et d’examiner une aide financière s’il en était besoin, a encore dit M. Ahmed. Interrogé sur les perspectives au Moyen-Orient et plus précisément en Egypte, où des milliers de personnes ont manifesté contre le pouvoir en place, à l’image des Tunisiens, ce responsable du FMI a relevé certains points communs. Le chômage des jeunes est tout aussi important en Tunisie qu’en Egypte, a-t-il relevé, appelant les pouvoirs en place à relever ce défi. “Donner des emplois exige une croissance plus rapide”, a-t-il expliqué, et pour cela, il sera nécessaire de diversifier par exemple les investissements, trop concentrés en Egypte dans le secteur des télécommunications et de la construction, selon ce responsable. M. Ahmed a toutefois écarté d’éventuelles “émeutes de la faim” à l’image de celle qui avaient secoué une trentaine de pays dans le monde en 2008. La hausse des prix des produits alimentaires a un effet sur le pouvoir d’achat des populations mais aussi sur le budget des Etats qui souvent subventionnent ces produits. Mais, “les gouvernement sont très conscients du problème et ils ont déjà pris des mesures, et pas seulement en Egypte mais dans d’autres pays”, a-t-il affirmé

Source : « Les Echos » Le 27-01-2011

L’opposant Mestiri veut superviser la transition en Tunisie


 

L’opposant tunisien, Ahmed Mestiri, qui jouit du respect des mouvements d’opposition tant laïques qu’islamistes, a fait savoir mercredi qu’il espérait être nommé à la tête du “conseil des sages” chargé de superviser la transition démocratique du pays.

Depuis la fuite du président tunisien Zine ben Ali dans la foulée de la “Révolution de jasmin“, des manifestants continuent de réclamer le départ du gouvernement de transition des ministres “bénalistes“. Un remaniement, notamment des ministres régaliens, devrait intervenir jeudi selon le porte-parole du gouvernement de transition.

Dans une interview accordée mercredi à Reuters, Mestiri s’est présenté comme l’initiateur du “conseil des sages” avec deux autres personnalités politiques de l’ancien régime du président Habib Bourguiba, Ahmed Ben Saleh et Moustafa Elfilali.

Ce comité des sages, qui réunira des responsables politiques, des représentants de la société civile et des responsables syndicaux, vise à prévenir toute récupération politique des manifestations par des proches du président déchu ben Ali, a-t-il souligné.

Le conseil protégera la révolution qui s’est déclenchée de manière spontanée. Le temps est venu pour le mouvement d’avoir une structure“, a indiqué Mestiri, âgé de 80 ans, dans sa maison de Tunis.

Quand le conseil sera créé, je présenterai ma candidature au poste de président“, a-t-il ajouté.

Le gouvernement de transition a annoncé la tenue de nouvelles élections d’ici six mois mais selon Mestiri, l’organisation du scrutin pourrait prendre plus de temps.

Nous sommes inquiets pour l’avenir. La situation pourrait subir un revers en raison du chaos et les institutions pourraient être affectées. Il y a des ennemis à l’intérieur et à l’extérieur du pays qui mettent leurs forces en commun pour organiser le retour du régime injuste de Ben Ali“, a-t-il indiqué.

Dans les jours qui sont suivi la fuite du président déchu en Arabie Saoudite, des affrontements ont opposé l’armée aux milices loyales à Ben Ali.

Beaucoup redoutent que les manifestations de Tunisiens exigeant le départ du gouvernement des membres proches de Ben Ali soient exploitées par des partisans de l’ancien président, avec le soutien de pays de la région opposés à la transition démocratique tunisienne.

Des gouvernements arabes et occidentaux ont apporté pendant des années leur soutien au régime de Ben Ali, considéré comme un rempart contre l’islamisme et comme un exemple sur le plan économique.

Le chef d’Etat major de l’armée, le général Rachid Ammar, a mis en garde lundi contre le risque de vide politique et a promis de défendre la révolution.

Evidemment, nous apprécions le rôle qu’a joué l’armée jusqu’à présent en chassant Ben Ali et en le forçant à quitter le pays et à fuir. L’armée se bat pour protéger les citoyens“, a estimé Mestiri.

L’armée n’a pas l’intention de faire un coup d’Etat. Nous faisons confiance à l’armée pour qu’elle ne dépasse pas son rôle dans un régime démocratique moderne.

Lundi, Rachid Ghannouchi, dirigeant en exil à Londres du parti islamiste Ennahda interdit sous le régime de Ben Ali, a annoncé son retour en Tunisie dans les prochains jours et assuré qu’il ne voulait pas instaurer la charia.

Les islamistes sont les bienvenus, a déclaré Mestiri, critiquant les gouvernement occidentaux pour avoir soutenu leur marginalisation ces dernières années.

Rachid Ghannouchi est un islamiste moderne, à l’image du Premier ministre turc Tayyip Erdogan, a souligné l’opposant tunisien.

Ils ne peuvent pas être accusés de terrorisme. Qu’est ce qu’on souhaite ? L’inquisition espagnole ? Ou connaître ce qu’il y a réellement dans leurs coeurs ?, a-t-il ajouté. Les Islamistes sont en Algérie, l’Egypte a les Frères musulmans. Au Koweït et en Jordanie, ils siègent au parlement. Et ils sont en Palestine“.

Toutefois, en Tunisie, “nous avons des lignes rouges qui ne peuvent pas être franchies. J’ai personnellement créé le code du statut personnel établissant la liberté des femmes avec Bourguiba en 1956.

Evoquant le Premier ministre Mohamed Ghannouchi, dont les manifestants réclament le départ, Mestiri a indiqué “n’avoir rien de personnel contre lui“. “C’est une personne convenable. Il s’agit d’un haut responsable au sein d’une administration. Mais son passé récent empêche le peuple de lui faire confiance.

Source : « L’express.fr » Le 27-01-2011

Faouzi Benzarti : « La Fédération tunisienne est illégale »


 

Faouzi Benzarti refuse pour le moment de succéder à Bertrand Marchand à la tête de l’équipe nationale de Tunisie. Celui qui avait dirigé les Aigles de Carthage durant la CAN 2010 ne veut pas d’un contrat s’achevant avec les éliminatoires de la CAN 2012 alors que la sélection tunisienne est mal embarquée dans le groupe K. Surtout, l’ancien coach de la Libye refuse toute nouvelle compromission avec une Fédération nationale qu’il considère trop liée au régime déchu de Zine El Abidine Ben Ali.

Faouzi Benzarti, avez-vous signé votre contrat de sélectionneur de l’équipe de Tunisie ? Non, le contrat ne me convient pas. Sa durée est limitée aux éliminatoires de la Coupe d’Afrique des nations 2012. Sa houlette de M. Bertrand Marchand, l’ancien sélectionneur, la Tunisie a connu de mauvais résultats (deux victoires, un nul et une défaite). Or, il nous reste un match couperet au Malawi début septembre poutr se qualifier (la Tunisie recevra avant le Tchad, entre le 3 et le 5 juin). C’est trop dur !

Vous aviez été choisi en décembre 2010 à un moment délicat pour l’équipe de Tunisie, lorsque l’ancien président du pays, Zine El Abidine Ben Ali, était encore au pouvoir. Votre nomination a-t-elle été décidée par Ben Ali ? Plus ou moins. J’ai subi énormément de pressions. La présidence m’a incité, disant que je devais être nationaliste et donner le meilleur de moi-même pour la nation. Mais maintenant, je me sens plus libre comme l’ensemble du peuple tunisien. Nous pouvons prendre nos décisions selon le bien commun mais aussi notre bien personnel.

Qui sont vos interlocuteurs à la Fédération tunisienne de football ? Y a-t-il une vacance du pouvoir actuellement ? Pour moi, cette Fédération est illégale. La FIFA a rejeté la nomination de quatre membres de la Fédération par le ministère des sports. On a alors instauré un système d’élection par listes. Les gens qui sont au pouvoir sont ceux d’une liste émanant de la dictature. Il y a eu une seule liste élaborée par le gouvernement de Ben Ali.

Est-ce que tout ceci a eu des conséquences sur les résultats de l’équipe de Tunisie ? Lorsqu’on est privé de liberté, même les joueurs ont des difficultés à s’exprimer. Ils vivent dans un climat d’oppression. Je pense que les footballeurs et le football tunisien vont désormais se libérer.

Vous étiez un peu le pompier de service au poste de sélectionneur. Mais vous appelait-on en raison de vos résultats ou de vos bonnes relations avec le pouvoir ?

Je n’ai jamais eu de bonnes relations avec le pouvoir. En revanche, je suis un des entraîneurs les plus titrés en Tunisie . Et en toute modestie, je suis l’entraîneur le plus populaire en Tunisie. Pratiquement tout le monde demande que je sois sélectionneur de l’équipe nationale pour son bien.

Que réclamez-vous pour devenir sélectionneur ? Je souhaite un contrat qui concerne les éliminatoires pour la Coupe du monde 2014. Sinon, je refuserai cette responsabilité. […] Je ne suis pas en négociation actuellement car le président de la Fédération n’est pas en Tunisie, je pense. Il appartient à l’ancien régime. Il y a quasiment une vacance à la tête du pouvoir.

L’équipe nationale de Tunisie pourra-t-elle participer aux prochaines compétitions ? Avec cette nouvelle liberté, je pense que les joueurs répondront présents par respect pour le sang versé par le peuple tunisien.

Source : « rfi » Le 27-01-2011

Intrusion d’un groupe d’individus au siège de la Fédération Tunisienne de Natation


 

Le siège de la Fédération tunisienne de natation (FTN) a été envahi, mardi, par un groupe d’individus qui a forcé les portes de la Fédération et agressé le personnel. Ces individus ont aussi accroché des affiches portant des slogans injurieux et diffamatoires à l’encontre du président de la Fédération et de son secrétaire général. Ils ont également changé les serrures de la porte de la Fédération et occupent actuellement les lieux. M. Ali Salhi, secrétaire général de la Fédération, a déclaré à l’Agence Tunis Afrique Presse (TAP) que “ce groupe a envahi, mardi, le siège de la FTN et agressé le personnel l’obligeant à quitter les bureaux”. “Ce groupe est composé d’une quinzaine de personnes parmi lesquelles figurent Hédi et Khédija Mellouli, les parents du champion du monde et olympique de natation Oussama Mellouli”, a-t-il précisé. M. Ali Abbès, président de la FTN a exprimé, mercredi, dans une déclaration à l’agence TAP sa profonde indignation pour cet incident affirmant que “la fédération dénonce ces comportements irresponsables et répréhensibles et s’arroge le droit de poursuivre en justice ces individus et de prendre les dispositions nécessaires à leur encontre”. Il s’est déclaré inquiet quant au sort des archives et des documents administratifs et financiers de la fédération.

 

Source : « Koora.com » Le 26-01-2011

Lien : http://www.koora.com/details_article.php?a=11128&temp=1&lang=fr&t=132

 


 

                                                                                                Tunisie : c’était quoi être artiste sous Ben Ali ?


 

 

Vexations, menaces, emprisonnements… la censure, les artistes tunisiens l’ont connue pendant 23 ans. Avec la chute du régime Ben Ali, cinéastes, acteurs ou musiciens ont bien l’intention de participer à la naissance de la démocratie. En oubliant les petites lâchetés du passé…

Des passants s’arrétent devant la Librairie Al Kitab sur L’avenue Bourguiba dans le centre ville de Tunis. Dans la vitrine sont exposées des oeuvres avec la mention “Spécimens Livres Interdits” comme “Tunisie Le Livre Noir” de Gilles Perrault et “La Force de l’obeissance” de Beatrice Hibou.

Sur l’avenue Bourguiba, le cœur de Tunis, l’artère de toutes les manifs spontanées, un petit attroupement s’est formé devant la vitrine de la librairie Al Kitab (« le livre ») : tous les yeux sont braqués sur une pyramide d’ouvrages portant chacun un bandeau écrit à la main : « Spécimen de livre interdit. »

Car la révolution tunisienne, c’est aussi cela : la joie irrépressible de profiter de la liberté nouvelle, de goûter aux fruits défendus. Faire ce qui, hier – il y a à peine deux semaines, en fait -, était inimaginable. Par exemple, acheter, ou au moins goûter des yeux La Régente de Carthage, Main basse sur la Tunisie (1), cette enquête, publiée en France en 2009, qui évoque l’affairisme du clan présidentiel. L’ex-première dame, honnie par les Tunisiens, avait essayé de bloquer la parution du livre en France.

La directrice de la librairie, Selma Jabbès, a fait appel à des amis pour monter rapidement cette vitrine et récupérer quelques livres sulfureux planqués dans les tiroirs. Sous l’ancien régime, la possession d’un tel livre vous emmenait droit au commissariat. La libraire vient de commander en France cinq cents exemplaires de cette Régente de Carthage et deux cents de Notre ami Ben Ali, de Nicolas Beau et Jean-Pierre Tuquoi, paru aux éditions La Découverte en 2002. Ce dernier livre avait été lu par les Tunisiens sur le Net, des copies numériques ayant très vite circulé.

On a toujours été une librairie contestataire », dit Selma Jabbès. Sa mère, qui a ouvert la boutique en 1967, a été la première femme libraire de Tunisie. Mais pouvait-on réellement être contestataire sous Ben Ali ? Oui, à mots couverts. Sans tapage. Sans éclat. Ne jamais avoir mis en vitrine, en vingt-trois ans, l’affiche du président-dictateur, par exemple, est déjà le signe d’un caractère bien trempé. Etre la seule libraire de Tunis à ne pas avoir signé la circulaire du ministère de l’Intérieur enjoignant les professionnels à passer au crible leurs commandes au nom des « intérêts de la Tunisie » est un autre signe réjouissant de mauvais esprit. « Ce n’était pas des actions héroïques, loin de là, dit Selma Jabbès, on a fait ce qu’on a pu, à notre petit niveau. » Sa dernière bataille avec les sbires du ministère de l’Intérieur date de septembre dernier : un manuel d’histoire de terminale de l’éditeur Hatier a déclenché les foudres de la censure parce qu’il contenait une caricature de Ben Ali et de Chirac tirée du Canard enchaîné. « Une affaire ridicule, souligne la libraire, qui lui a valu la visite des flics et la fouille des ordinateurs pour retrouver les noms des clients. « Bien sûr, j’ai refusé de leur donner leurs coordonnées. » Cette attitude a valu à la propriétaire d’Al Kitab beaucoup d’ennuis : la librairie a été fermée à plusieurs reprises par les autorités, parfois quatre mois de suite. Des contrats avec le secteur public lui sont passés sous le nez… « Il n’y a pas que l’argent dans la vie », dit doucement Selma Jabbès, sourire un peu las.

« RCD dégage ! »« RCD out ! » A quelques mètres de la librairie passent les cortèges des manifestants qui arpentent l’avenue Bourguiba en criant leur rage contre le système verrouillé pendant vingt-trois ans par le Rassemblement constitutionnel démocratique, le parti du président. Les manifestants frôlent les cordons de policiers et s’approchent des chars de l’armée fleuris devant lesquels les Tunisois viennent se faire photographier. Prises de parole, harangues. Quête des micros et des caméras pour témoigner. « RCD, vampire ! » On nous interpelle :« Vive la démocratie ! », « Laissez-nous construire notre pays, tout seuls, sans intervention étrangère. » « Ne dites pas que c’est une révolte du pain. Nous nous battons pour la liberté et la dignité », insiste un enseignant blessé au crâne après un matraquage sévère. Aux journalistes français, les passants confient leur écoeurement – au-delà même de la colère – vis-à-vis de la France de Sarkozy et de Michèle Alliot-Marie : l’offre de « savoir-faire » français au défunt régime tunisien en train de tirer sur la foule n’est pas près d’être digérée.

Mais, comme souvent au Maghreb, le ton est aussi à l’humour. L’humour des jeunes et de la rue arabe qui, depuis quelques années, a migré sur Internet. On se raconte les dernières blagues qui circulent sur Facebook : « Le siège du futur président devra être en Tefal pour que celui qui s’y assied n’attache pas ! » Ou encore : « Ben Ali a créé la Caisse nationale de solidarité. Il est parti avec la caisse, il nous a laissé la solidarité. »

La colère est contenue. Les Tunisiens que nous avons rencontrés la semaine dernière refusent le chaos qui gâcherait leur révolution. Cette envie de rompre avec le passé, sans que le pays soit à feu et à sang, on la retrouve dans les nombreuses assemblées générales spontanées d’artistes et d’intellectuels. Comme à El Teatro, par exemple, l’un des rares lieux ayant permis à beaucoup d’artistes tunisiens de ne pas dépérir sous ce régime policier et bling-bling qui méprisait la culture. Dans ce théâtre privé animé par le comédien metteur en scène Taoufik Jebali et sa femme, la farce, le rire et les personnages loufoques ont fourni une bulle d’oxygène à un public accro à ce lieu depuis plus de vingt ans. Dans ses célèbres Paroles de nuit (Klem Ellil), la bande à Taoufik Jebali a croqué toute la société tunisienne, y compris les omniprésents flics en civil. Des indics si nombreux et bien insérés qu’une des « paroles de nuit » proposait, pour qu’on s’y retrouve, que les citoyens portent un uniforme !

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Le foyer d’El Teatro bruisse ce matin-là des éclats de voix et des embrassades des comédiens, des professionnels du théâtre et du cinéma ; on se retrouve comme après un séisme, heureux et ahuri de revenir à la vie. « Avant, sans autorisation du commissariat de quartier, ce genre de réunion aurait été interdite, dit la cinéaste Kalthoum Bornaz. Et même avec ce sésame, la salle aurait été pleine de flics qui auraient photographié nos plaques d’immatriculation sur le parking. » La salle se remplit, hommes, femmes, toutes générations confondues. Taoufik Jebali ôte ses lunettes noires, garde sa casquette, et commence, avec son légendaire humour caustique : « On n’est pas là pour régler des comptes, même si parmi nous des gens ont joué un rôle négatif. On est juste un forum de gens libres et indépendants… Ce que nous sommes tous ! » (Rires dans la salle.)

Kalthoum Bornaz nous glisse à l’oreille : « On veut que le RCD soit dissous. Mais il y a tellement d’autres choses à demander… Tout est arrivé si vite. Je suis encore hébétée. » La réalisatrice de L’Autre Moitié du ciel a fait ses classes à l’Idhec. En quarante ans de métier, elle se dit fière de ne pas avoir été récupérée par le système, ce « noeud de vipères ». Mais elle en a payé aussi le prix : pneus de voiture crevés, ordures pas ramassées devant la maison pendant trois mois. Elle ne joue pas les martyrs. Juste un énorme regret, celui d’avoir été abîmée par la perversité de ce régime, par le venin de l’autocensure. « Ça m’a empoisonnée toute ma vie. Des fois, je sanglotais, je n’avançais pas sur un scénario. Comme tous mes films parlent de la société tunisienne d’aujourd’hui, je m’apercevais que je n’allais pas jusqu’au bout, de peur que le film ne passe pas en commission et qu’il ne puisse se monter. »

 

Au fond de la salle d’El Teatro, maintenant pleine à craquer, une jeune femme prend la parole : « La priorité des priorités, c’est la sécurité ; on ne veut plus entendre les hélicos et les coups de feu. » L’atmosphère n’a rien de l’occupation surchauffée du Théâtre de l’Odéon en mai 68. La parole circule. On s’écoute. Si on devait convoquer l’Histoire, ce serait plutôt les Etats généraux de 1789, avec remise à plat de l’ancien régime. La question du parti islamiste Ennahda, et de son leader Rached Ghannouchi, exilé à Londres, est à peine abordée. Les islamistes, broyés par la police de Ben Ali dans les années 1990, ne font pas vraiment peur aux artistes réunis ce matin.

 

« Il nous faut des propositions d’ordre culturel », insiste Taoufik Jebali, qui tente de recentrer le débat. Peine perdue. El Teatro s’est transformé en agora. Et le peuple, souverain, se gouverne par lui-même ! Enfin, presque… Une jeune fille se lève au fond de la salle : « Moi, je n’ai aucune éducation politique. Je veux connaître ces gens qui vont, demain, nous gouverner. J’irai voter à la présidentielle dans six mois, mais je ne sais rien. Voilà pourquoi je suis venue. »

Au premier rang, Raouf Ben Amor, comédien très populaire en Tunisie, se tait. Avec son chapeau et sa fine moustache, il écoute, prend des photos souvenirs. « S’il intervenait, il se ferait probablement siffler », me souffle un voisin. L’acteur, qui vient de participer dans le désert tunisien à la dernière superproduction de Jean-Jacques Annaud, nous confie un peu plus tard, en toute franchise : « J’ai été jusqu’en 2009 président de la commission de censure du théâtre. Des amis m’y avaient poussé en pensant que je pourrais arranger les choses. C’est ce que j’ai fait. Je n’ai jamais assisté aux réunions [c’est le représentant du ministère de l’Intérieur qui décidait de tout et exerçait le droit de censure, NDLR]. Mais j’avais mes entrées un peu partout et j’étais là pour résoudre les problèmes. »

La révolution de la génération Facebook et Twitter, menée par ces jeunes que tous les Tunisiens portent au pinacle, interroge les anciens. Et avec eux le lot de leurs petites, moyennes ou grandes compromissions dans un régime corrompu et corrupteur. La chute inattendue du dictateur a précipité l’épreuve de vérité. A ce jeu-là, le metteur en scène Fadhel Jaïbi, dont les créations sont reconnues dans le monde entier, et sa femme comédienne, Jalila Baccar, n’ont pas grand-chose à craindre. Ils ont souffert de la censure tout au long de leur carrière. L’interdiction à Tunis de Corps otages, leur pièce qui avait fait la réouverture de l’Odéon, à Paris, en 2006, avait d’ailleurs provoqué un tollé : « La censure nous demandait deux cent quatre-vingt-six coupes dans cette création de deux heures trente, se souvient Fadhel Jaïbi. Il ne fallait parler ni de corruption, ni de mafia, ni de religion… Les censeurs ont finalement cédé au bout de six mois devant la pression des artistes d’ici et aussi de l’étranger. »

Pour d’autres, l’examen de conscience est plus douloureux. En témoigne cette assemblée générale de musiciens et de poètes à laquelle nous assistons, le lendemain, dans le centre culturel d’El Menzah, au nord de Tunis. « On n’a jamais pris notre carte du parti, mais on a cautionné les yeux fermés », reconnaît publiquement le chanteur Hajji, qui se souvient, comme tant d’autres, d’avoir écrit des chansons en l’honneur de Ben Ali pour les grandes fêtes commémoratives du régime. « Et en plus nous n’étions même pas payés ! » rigole un autre de ses confrères.

Ce mea culpa, Syhem Belkhodja ne veut pas en entendre parler. Cette danseuse charismatique et autoritaire a monté, en dix ans, quantité d’événements culturels de qualité, depuis les Rencontres chorégraphiques de Carthage jusqu’à son festival international du film documentaire : Doc à Tunis rassemble des dizaines de milliers de spectateurs chaque année. Tous ces rendez-vous, plus une école de danse et de cinéma, n’auraient pu se monter sans de très solides appuis au palais présidentiel. C’est bien ce qui est reproché à Syhem Belkhodja par ses détracteurs. Elle s’en moque : « J’utilisais le système en surfant comme une danseuse. Peut-être que les deux ans et demi que j’ai passés en formation dans l’Allemagne de l’Est communiste m’ont appris cela ! » Inutile de dire que cette philosophie n’est pas du goût de tout le monde. Mais même en période révolutionnaire, bien rares sont les artistes, à Tunis, qui réclament des têtes. La nouvelle ministre de la Culture, la réalisatrice Moufida Tlatli, révélée au festival de Cannes 1994 avec Les Silences du palais, ne veut se lancer dans aucune chasse aux sorcières : « Je n’ai pas ce tempérament, je n’aime pas juger les gens. A chacun ses raisons. Certains avaient une famille à nourrir… »

Chasse aux sorcières ou pas, Syhem Belkhodja, nouvelle convertie à la révolution, pense déjà à son prochain festival documentaire du mois d’avril. Taoufik Jebali et sa bande rêvent d’inventer un monde meilleur et une scène culturelle tunisienne plus respirable. Fadhel Jaïbi et sa femme, Jalila Baccar, sont repartis en tournée en France. Quant au réalisateur de documentaires Marouane Meddeb, militant actif du mouvement des cinéastes, il réfléchit à cette aventure qui s’ouvre pour onze millions de Tunisiens : « Mon pays va entrer dans une période difficile. La démocratie est un exercice compliqué qui dépendra de nous tous, et pas seulement des organisations ou des leaders. En attendant, je vais reprendre ma caméra et filmer sans qu’un flic vienne me demander si j’ai une autorisation. Et ça, vous ne pouvez pas imaginer comme c’est déjà grandiose ! »

.Source : « Telerama.fr » Le 27-01-2011

Hatem, une tragédie franco-tunisienne


 

La France était devenue la patrie de cet universitaire brillant. Il est mort abattu d’une balle dans la tête par la police tunisienne à Douz, sa ville natale.

Le week-end, il aimait faire du vélo dans la forêt de Compiègne en écoutant Jacques Brel. Dans quelques jours, il aurait eu 38 ans. Mercredi 12 janvier, Hatem Bettahar a été abattu par un policier à Douz alors qu’il sortait d’une librairie.

Maître de conférence à l’UTC de Compiègne, il dispensait des cours à l’Ecole nationale d’ingénieurs de Gabès dans le cadre d’un échange universitaire entre la France et la Tunisie. Le chercheur, avait pris quelques jours de vacances dans sa ville natale aux côtés des trois femmes de sa vie : sa mère, sa femme et sa fille. Benjamin d’une famille nombreuse, Hatem n’avait qu’une obsession depuis la mort de son père alors qu’il était enfant : le bonheur de sa mère. Ensemble, ils écoutaient de la musique ou parlaient de tout et de rien. Hatem lui racontait sa vie à Compiègne où il habitait depuis quatorze ans, évoquant par exemple les matchs de foot qu’il organisait chaque dimanche avec ses élèves.

Son diplôme d’ingénieur en poche, Hatem choisit de s’établir en France pour décrocher un doctorat en Génie informatique. Fathia, l’amour de sa vie, le suit. Elle n’a que 18 ans et ils partagent tous deux la passion de l’informatique. Comme Mabrouk, le frère d’Hatem, professeur de génie mécanique à Compiègne, elle se lance dans l’enseignement. « Les plus belles années de notre vie… » se souvient Fathia. En 2003, ils célèbrent leur mariage à Douz, dans la tradition et l’amour. Une vie parfaite couronnée par la naissance de leur fille Nada, en novembre 2009, dans leur ville d’adoption.

Hatem était un homme heureux et unprofesseur qui savait transmettre l’envie d’apprendre

Impressionnée par la qualité de son travail, la Faculté Technologique de Compiègne lui offre le poste prestigieux de Maître de conférence. « Monsieur Bettahar, c’est le professeur qui vous transmet l’envie d’apprendre » balbutie Anthony, un de ses élèves encore sous le choc de la tragique nouvelle. Hatem était « un passionné, il était sûr de pouvoir tirer le meilleur de son prochain en l’aidant un peu ». « Il était heureux et il le disait. Bien sûr, il s’inquiétait beaucoup pour sa mère, à cause de l’éloignement, mais il s’épanouissait dans son travail, sa passion, et dans sa vie privée », explique Fathia qui commence tout juste à réaliser qu’elle ne reverra plus jamais l’homme qu’elle aimait.

Peiné par la situation de son pays, le professeur « pas franchement engagé » ne comptait pas se rendre aux manifestations. Ce mercredi midi, alors que Fathia préparait le déjeuner avec Nada, Hatem est sorti faire un tour. Sur le chemin de la librairie, il est horrifié par les scènes de violence qui se déroulent sous ses yeux. Quelques instants plus tard, la balle d’un policier le précipite dans le tumulte de l’Histoire.

A cet instant, Hatem Bettahar est devenu l’un des martyrs de la révolution du Jasmin. Le jeudi 13 janvier tous les habitants de Douz assistent à ses funérailles. Même les femmes, dont la tradition religieuse restreint la présence aux enterrements sont là, pour manifester en silence leur colère face à la violence aveugle. La mère d’Hatem est au premier rang, digne et droite malgré le poids du chagrin. Dans son cœur résonnent quelques notes incongrues sous le soleil tunisien et des paroles de pluie et de brume : ce sont celles d’« Amsterdam », la chanson préférée de son fils.

Source : « Paris Match » le 27-01-2011

Pour Ben Ali, la fête est finie


 

Au petit matin, sous le regard des soldats qui empêchent les pillards d’envahir l’immeuble du RCD, des employés embarquent les archives. « Ça part en lieu sûr », dit l’un des déménageurs en remplissant le coffre d’une voiture. Ces papiers compromettants pourraient être détruits ? Pas de réponse… Certes, des blindés font rempart devant le siège du parti de Ben Ali, mais la veille, sous les applaudissements, des ouvriers ont arraché le logo de son fronton. Les soldats ont tiré en l’air pour stopper l’assaut de la foule.

Mohamed Ghariani, secrétaire général du parti omnipotent, patron du RCD, numéro trois du régime, s’est ­réfugié à l’étage de la direction. Il n’a pratiquement pas dormi depuis le 14 janvier. « La situation pourrissait, dit-il. Même au RCD, les gens étaient exaspérés. Mais je n’aurais jamais pensé que ça puisse se finir si vite. Jusqu’au 14 dans la matinée, on pensait que le président tiendrait. » Il n’en revient pas que Zine el-Abidine Ben Ali ait fui subitement après avoir régné par la force pendant vingt-trois ans.

Ghariani estime que le pouvoir s’est délité dès le week-end des 8 et 9 janvier, quand la répression policière a fait une quinzaine de morts. Ben Ali ordonne alors au chef d’état-major de l’armée de terre, le général Rachid Ammar, de faire feu sur la foule. Ammar refuse. Ben Ali donne les premiers signes d’affaissement. Pendant son ­intervention télévisée du 10 janvier, il promet de créer 300 000 nouveaux emplois. Personne n’y croit. Les manifs prennent de l’ampleur. Le 12 janvier, la femme de Ben Ali, Leila Trabelsi, fuit à Dubaï avec leur jeune fils Mohamed. Ben Ali, 74 ans, se retrouve seul, sans cette épouse dont il subit la puissante influence.

Car, depuis des années, le dictateur semble ne plus être en prise avec la réalité. Il est fatigué, peut-être malade – des opposants prétendent qu’il souffre d’un cancer de la prostate. Il vit dans sa bulle, scotché devant son écran d’ordinateur à suivre sur Facebook et Twitter les progrès de la contestation. Cet ancien chef de la sûreté, puis ministre de l’Intérieur, n’a jamais perdu ses réflexes policiers. Il réclame sans cesse les résultats des écoutes téléphoniques. Couché à 3 heures du matin, il donne ses premiers rendez-vous dès 7 heures. « Il voulait tout voir, tout savoir et tout posséder », avoue un membre très proche du clan. Le 12 au soir, Ben Ali, qui commence à perdre pied, convoque Ghariani. « Il semblait inquiet, ­raconte l’ancien conseiller présidentiel. Il avait peur, je ne l’avais jamais vu comme ça. Il m’a demandé : “Mais où est-ce qu’il est, le RCD ?” Je lui ai répondu que même ses membres étaient dans la rue. Le président m’a affirmé qu’il ­allait mettre fin au népotisme et à la corruption. Mais, dans ma tête, je me suis dit : “C’est trop tard.”»

Ben Ali s’est sentilâché par les Américains

Les rumeurs se ­répandent déjà sur une fuite éventuelle. « Le président sentait que les choses devenaient très dangereuses, poursuit Ghariani. Nicolas Sarkozy et les Français ont toujours été de bons amis, mais il pensait que les Américains l’avaient lâché. » Selon lui, les révélations de WikiLeaks sur la ­dénonciation de la diplomatie américaine d’un régime corrompu, quasi mafieux, ont été perçues par les Tunisiens « comme le signe que l’Amérique ne couvrait plus le ­régime ». Le 6 janvier, les autorités américaines ont fait part de leur « préoccupation » face à la montée de la répression à Tunis. Ghariani se dit alors que c’est le début de la fin. Le jeudi 13, Ben Ali s’invite à la télévision pour le dernier discours. Il s’adresse pour la première fois aux Tunisiens dans leur langue dialectale, jure qu’il ne fera plus tirer sur son peuple, qu’il accordera la liberté de la presse, que les prix baisseront… La grève ­générale est maintenue. Il se réfugie alors au palais de Hammamet, sur la côte, sous la protection de la garde présidentielle commandée par le général Ali Seriati.

Le 14 janvier, Ben Ali convoque ses deux plus proches conseillers, Abdelaziz Ben Dhia et Abdelwahab Abdallah, qui a la main sur les médias, pour leur demander leur ­démission. Dans un premier temps, les deux hommes ­acceptent. Puis ils se rebiffent, proposant à la place qu’on limoge le Premier ministre. Seriati aurait jeté de l’huile sur le feu, affirmant à Ben Ali que la police, bientôt, ne pourrait plus assurer sa sécurité. Il l’aurait même poussé à disparaître pendant quelques jours, comme le général de Gaulle en 1968. Un officier de la garde présidentielle affirme que « Seriati et d’autres souhaitaient l’écarter pour sauver le régime ». Un scénario que les diplomates ne confirment pas.

Le général Ammar à Ben Ali: «Vous avez l’aprèsmidi pour partir. Après, je ne garantis rien»

Un intime assure que Ben Ali convoque alors une nouvelle fois le chef d’état-major ­Rachid Ammar pour lui ordonner de faire cesser les émeutes par la force. Ammar s’y oppose de nouveau. Fou de rage, Ben Ali lui arrache ses galons et hurle : « Vous êtes viré ! » De Dubaï, Leila incite son mari à résister. Seriati le pousse à déguerpir : « Ils vont vous tuer ! » L’armée encercle le palais, face à la garde présidentielle. Ammar exige une nouvelle audience, Ben Ali finit par le laisser entrer. Le général prévient le président que l’armée va se retourner contre lui, instaurer un couvre-feu et fermer l’espace aérien. Il lui pose un ultimatum : « Vous avez l’après-midi pour partir. Après, je ne garantis rien. » Pris de panique, Ben Ali prend la fuite.

Le cortège présidentiel file si vite que la fille du dictateur, Halima, 18 ans, est oubliée. Une voiture revient la chercher. A 17 h 40, juste avant le coucher du soleil, le jet du président, nom de code « Oscar Oscar », décolle. Samedi 15 janvier, à 2 h 30, le Falcon dans lequel ont pris place Ben Ali, Leila, que l’on croyait ­encore à Dubaï et leur fils se pose à l’aéroport international King Abdulaziz, à Djedda, dans l’ouest de l’Arabie saoudite. Le pays accueille pour une « durée indéterminée » un réfugié politique et non un chef d’Etat. C’est la fin. Mais ce n’est pas seulement un homme qui quitte la scène politique. C’est un régime, un système aux mains d’un clan qui s’effondre. Sidi Bou Saïd, les maisons sont blanches, et les volets, bleus comme les yeux de Moncef Cherif. Quand il parle, il saisit le bras de son interlocuteur. Sa famille a bâti Sidi Bou Saïd, joyau du littoral tunisien « que Dieu a dessiné au crayon ». Un cadeau du ciel sali par le mauvais goût et l’avidité de Leila Trabelsi, celle qu’on surnommait « la Lady Macbeth de Tunis », née le 20 juillet 1957, coiffeuse de profession. « On l’appelait aussi “Leila Gin” à cause de son penchant pour l’alcool », raconte Moncef. Deux hommes vont faciliter l’ascension de Leila Trabelsi. Le premier, Abdelwahab Abdallah, ancien professeur à l’université de droit de Caen, a été ministre de l’Information de Bourguiba. Il a déjà œuvré en coulisse pour Ben Ali en novembre 1987. Abdallah, porte-parole du gouvernement et ministre conseiller, crée l’Agence tunisienne de communication extérieure (ATCE), bête noire des journalistes, et gagne le surnom de « Goebbels ».

Ben Ali, lejouet de sa femme

Ben Ali rencontre Leila en 1984, « au cours d’une soirée où il y avait beaucoup de femmes », confie un proche. Elle lui donne une fille, Nesrine, qu’il reconnaît par « gentillesse ». Le couple vit une romance clandestine et c’est le secrétaire particulier du palais, Arbi Aissa, qui cache Leila. Même après le divorce d’avec la première femme du président, leur relation reste officieuse. En 1991, Leila est enceinte pour la deuxième fois. Abdallah glisse alors un entrefilet dans « La Presse » pour annoncer les résultats de l’échographie : c’est un garçon. Père de quatre filles, Ben Ali aura enfin un successeur. Ravi, il épouse Leila… Six mois plus tard, elle accouche d’une fille ! Un autre conseiller de l’ombre apparaît alors : Abdelaziz Ben Dhia. Grâce à lui, Leila décroche un diplôme à l’université de Toulouse, par correspondance. Leila tisse sa toile et fait le vide autour de Ben Ali. « On dit qu’elle l’ensorcelait avec des marabouts marocains, ­explique Moncef Cherif. C’était son jouet. »

L’entreprise de Leila n’est pas du goût de tout le monde. Le gendre du président, Slim Shiboub, tente de freiner les appétits de sa belle-mère. Le palais se divise en deux clans : l’ancienne famille d’un côté et de l’autre les nouveaux venus, les Trabelsi. A la maison, raconte un proche du palais, « c’est elle qui parlait. Elle qui prenait les décisions. Elle coupait la parole au président. Il était gaga, passif ». Monstre d’autoritarisme, elle est avenante en public et irascible en privé. Ses exigences architecturales sont extravagantes. « Toujours des grandes maisons, beaucoup de chambres, des suites. Des étages entiers pour les cuisines et le personnel. Des piscines, des hammams, des salles de sport, des salles de bains immenses. Des ascenseurs. Des lits à baldaquin. Des écrans plasma. Elle peut mobiliser toute une administration pour une chasse d’eau ! »

Pendant que Leila règne, son frère Belhassen s’associe de force aux entreprises prospères et fonde Karthago : immobilier, transports, tourisme. Il s’installe à Sidi Bou Saïd dans une maison habitée, contraignant ses voisins à lui ­léguer la moitié de leur propriété. « Un jour, il est venu nous dire que la moitié de cette demeure qui nous appartient depuis le XIXe siècle était à lui », nous raconte Selma Jabbes, descendante de la famille Kabadou. « Nous avons fait un procès que nous avons perdu, car il avait falsifié les registres de cadastres. » Il fait ensuite obturer les fenêtres de ses voisins, car « l’air lui appartient ».

Excès de cocaïne et de sexedans des soirées qui dégénèrent

Sur la terrasse d’une des villas qui dominent le bord de mer, Karim sirote son gin tonic. Cet homme d’affaires ne regrette pas que les Trabelsi aient quitté le pays « parce qu’ils le faisaient régresser ». Mais son regard s’illumine lorsqu’il évoque les frères et neveux de « la régente » s’adonnant à leurs passions : sexe, fête et drogue. Karim se souvient d’avoir reçu un appel un matin, très tôt. A sa porte, un parent de Leila l’attend au volant de sa Porsche Cayenne, un morceau de Kleenex enfoncé dans chaque narine. « Il avait pris tellement de coke que les ­sinus n’avaient pas tenu. Al Pacino dans le rôle de Tony Montana ! » Comme d’autres membres de sa famille, il conduit une voiture sans plaque. Il file à l’aéroport, s’arrête près d’un jet qui vient d’atterrir. Bourré de cocaïne. « Tout le monde savait que les Trabelsi trafiquaient, dit Karim. Mais là, j’ai eu peur. Si Ben Ali avait subitement décidé de mettre un peu d’ordre et de le faire coffrer, c’était le moment idéal. » Mais celui-ci repart comme il est venu, sans le moindre contrôle. Selon un proche, « les gardes prenaient leur commission. »

Avec un des neveux, les soirées dégénèrent. « Il pouvait contraindre une fille à faire un strip-tease, la brûler avec des cigarettes… A l’origine, ils n’étaient que des petites frappes. » Leila parvient à évincer son principal rival, Slim ­Shiboub, dernier proche de Ben Ali. Les trois filles du premier mariage du président ne peuvent voir leur père que sur rendez-vous. « Parfois, le président faisait peine à voir, raconte un habitué du palais. Je me souviens de l’anniversaire d’un membre de la famille. Il voulait se lever pour ­aller faire pipi, j’ai vu toute la famille de son épouse se ­lever pour l’accompagner… Ils ne lui laissaient aucun ­répit. » Leila rêve de plus en plus ouvertement de lui succéder. Son entourage y croit. Abdallah s’arrange pour que « La Presse » parle d’elle. Celles qui la rencontrent la ­décrivent comme une femme élégante et avenante qui s’évertue à dissimuler une ignorance crasse.

En janvier 2008, elle crée l’Elyssa Club, dans le parc de Sidi Bou Saïd. Ce sera le rendez-vous des femmes de la haute société tunisoise, choisies par Leila ou parrainées par l’une de ses fidèles. Un mannequin qui a participé à un défilé dans le club décrit les femmes du clan Trabelsi ­assises au premier rang : « Grossièrement teintes en blond, badigeonnées de fond de teint… » Cette vulgarité, même le vieux Ben Ali, paraît-il, finit par en souffrir.

Toujours ­insatisfaite, Leila, elle, vit comme une menace l’ascension fulgurante de Sakher El Materi. Une vidéo de juillet 2010 témoigne du goût de son gendre pour la fête. A Gammarth, une banlieue chic de Tunis, il a réservé dans un des restaurants branchés, le Sinbad. Grandes tables, champagne et jolies femmes. Sakher a l’assurance des fils de grands bourgeois. Sa famille est proche du pouvoir depuis des décennies. Il a épousé Nesrine, la fille aînée de Leila Trabelsi et Ben Ali. Ce soir-là, Sakher a près de lui des milliardaires et des célébrités, le créateur Roberto Cavalli et Janet Jackson. Nesrine fume et recoiffe ses longs cheveux blond vénitien, décolorés. Mère de deux petites filles et d’Ibrahim, un ­orphelin qu’elle a adopté, elle attend alors son quatrième enfant. Elle jubile. Ce soir-là, Sakher fête son succès à la tête de la concession Porsche. Une de plus après celles de Seat, d’Audi, de Volkswagen et de Kia. « Il ne résistait pas à l’attrait des voitures de luxe », confie Ghazi, un homme d’affaires longtemps proche de la famille.

Aujourd’hui, Ghazi, la quarantaine sonnée, est nerveux. Il a « rangé sa Porsche au garage », depuis la révolution. Il est amer : « J’étais ­directeur d’une banque, dit-il. Lorsque j’ai ­démissionné, ­Sakher m’a fermé toutes les portes. Même mes amis ne me répondaient plus au téléphone. Pendant deux ans, je suis resté au placard. » Sakher se comporte comme un enfant gâté. Il se sait au-dessus des lois, aime Dubaï et rêve d’Amérique. C’est d’ailleurs le premier du clan à inviter à dîner l’ambassadeur américain. WikiLeaks va révéler les propos du diplomate. Il décrit Sakher El ­Materi comme un être « exigeant, vaniteux et difficile », et voit son épouse Nesrine comme une fille « naïve et ignorante ». Il ajoute : « L’opulence dans laquelle El Materi et Nesrine ­vivent, ainsi que leur comportement expliquent clairement pourquoi ils sont, ainsi que d’autres membres de la famille Ben Ali, détestés et même haïs par certains Tunisiens. »

Sakher, le gendre de Leila, sefâchait souvent avec la «patronne»

Ces révélations exaspèrent Sakher. Il se dit « bon musulman modéré ne manquant jamais ses cinq prières par jour ». Un mode de vie éloigné des Trabelsi que Sakher considère comme des parvenus, arrivistes et ­vulgaires. Des critiques que Leila ne supporte plus. Elle ­déteste l’intérêt que lui porte Ben Ali. « Sakher était le seul qui osait dire non à Leila et à sa famille, explique un de ses amis. Il a toujours refusé de faire des affaires avec les Trabelsi et, à cause de cela, il se fâchait souvent avec la “patronne”. Les Trabelsi rackettaient, frappaient s’il le fallait. Sakher flambait peut-être, il a profité de la situation, mais il n’usait pas de méthodes de voyou… » A un ami tunisien qui a réussi à le joindre par téléphone, la semaine dernière, dans le pays où il se terre « chez des gens bien », Sakher aurait confié : « Quand le calme sera revenu, je serai le premier à revenir pour m’expliquer. »

Mais les Tunisiens n’en sont pas encore à écouter la défense des anciens maîtres du pays. L’état des lieux est loin d’être achevé. Naceur Garci, directeur de la Banque centrale de Tunisie, nous a confirmé que Leila avait bel et bien pris 1,5 tonne d’or : « C’était il y a deux ans. Elle a transféré les lingots à Londres. On ne sait pas ce que cet or est devenu. » Kamel Morjane, ministre des Affaires étrangères déjà en fonction sous Ben Ali, nous a affirmé que Belhassen Trabelsi, le frère de Leila, a « réussi à se glisser à l’étranger ». Quant à Imed Trabelsi, neveu de Leila, accusé du vol du yacht du dirigeant de la banque Lazard Bruno Roger, il n’a pas été tué, comme le disait la rumeur. « Il est en vie, assure Morjane. Et il est en détention ici, en Tunisie ».

Même le bilan des morts de ces semaines d’émeutes n’a pas été établi avec certitude. « A l’heure où je vous parle, dit Morjane, on en dénombre au moins 87. Et de nombreux blessés sont encore à l’hôpital. » Le gouvernement a demandé le gel de tous les avoirs volés et réclamera probablement l’aide de l’Onu et d’autres organismes internationaux pour que se déroulent « les meilleures élections possibles d’ici à six mois », toujours selon Morjane. Ensuite seulement, il devrait solliciter des extraditions des pillards de la Tunisie, y compris, à terme, celle de Ben Ali. En Arabie saoudite, l’ancien président et son clan se sont d’abord réfugiés à l’ouest de Djedda, dans l’ancien palais du roi Fayçal, puis ils ont discrètement quitté Djedda pour rejoindre Riyad, la capitale. Ils occuperaient depuis lundi dernier la résidence de Nassiriya, aussi ­appelée palais du roi Saoud.

Quand viendra le temps des jugements, le peuple ­tunisien aura sans doute déjà fait l’expérience de sa ­liberté. C’est encore loin d’être le cas. « Parfois, on n’arrive pas à y croire, dit Neïla Azouz », l’une de ces jeunes ­Tunisiennes qui s’échangent sur Facebook les consignes de la révolte depuis des semaines. « Des fois, juste pour être sûrs, on s’appelle sur nos portables et on lâche quelques insultes contre Ben Ali, avoue-t-elle. Juste pour vérifier qu’il n’y a plus personne pour couper la ligne ! »

Source : « Paris Match » Le 27-01-2011

Ben Brik : “premier président de la Tunisie révolutionnaire


 

Le journaliste et écrivain tunisien Taoufik Ben Brik, incarcéré six mois dans les geôles du régime de Ben Ali, rêve de devenir bientôt “le premier président de la Tunisie révolutionnaire”.

Ben Brik, qui était exilé en France depuis sa libération en avril dernier, avait déjà annoncé sa candidature à l’élection présidentielle prévue en 2014 mais réaffirme dans un entretien à l’agence de presse Reuters qu’il sera candidat à l’élection anticipée prévue d’ici le mois de mars.

Le journaliste considère également qu’il en sera le favori, même si plusieurs dissidents ont annoncé leur candidature ou devraient le faire d’ici l’élection. “J’étais le seul à poser des problèmes à Ben Ali” a-t-il dit. “Je serai le premier président de la Tunisie révolutionnaire, je serai le président le plus moderne et le plus démocratique du monde arabe”, a-t-il ajouté.

Ben Brik a passé six mois en prison entre novembre 2009 et avril 2010 pour faits de violence. Une femme l’avait accusé d’agression, d’atteinte aux bonnes moeurs et de dégradation de biens. Ses partisans avaient évoqué une affaire montée de toutes pièces en raison de ses articles critiques du régime. Le journaliste, collaborateur de plusieurs médias français dont l’Humanité, réclame aujourd’hui le départ du gouvernement des membres du Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD), le parti jadis tout-puissant du président déchu.

“Je dis que le RCD devrait partir et je dis aussi que ces marionnettes de Ben Ali devraient le rejoindre en Arabie Saoudite”, où l’ex-président s’est réfugié vendredi dernier. “Le départ de Ben Ali a été un moment de joie et de jubilation pour moi. C’était une grande victoire pour la liberté”, a dit Ben Brik. “J’ai ouvert le champagne pour célébrer l’instant.”

“Il est vrai qu’on s’est débarrassé de Ben Ali mais son legs est toujours resplendissant. On a coupé la tête mais le canard court toujours, vif. Le système bâti minutieusement par le général des services de Renseignements, Ben Ali, perdure à travers ses PPP. Pègre, Parti, Police.”

Source : « L’humanite » Le 27-01-2011

                                                                            Tunisie – HannibalTV: Larbi Nasra fait volte-face et contre-attaque

 


 

«Nous demandons aux autorités compétentes de déployer tous les moyens nécessaires et d’ouvrir une enquête pour déterminer la partie qui est derrière ces allégations mensongères et infondées à l’égard de Larbi Nasra et son fils Mehdi Nasra. Des allégations calomnieuses qui cherchent non seulement à porter atteinte à la personne du promoteur de la chaîne, mais, surtout, de discréditer Hannibal TV. Nous ne sommes pas d’avis de faire des remontrances. Cependant, nous nous réservons le droit de poursuivre en justice toute partie qu’une enquête neutre et impartiale prouvera sa responsabilité dans ce “complot“ qui a visé M. Nasra», indique M. Mohamed Habib Nasra, fils de M. Larbi, lors du point de presse tenu, mercredi 26 janvier, dans les locaux de la chaîne.

Et voilà ! En moins de 48 heures seulement après sa libération, Larbi Nasra, propriétaire de Hannibal TV contre-attaque et demande qu’on lui rende justice. Ne s’agit-il pas d’une déclaration qui contredit celle faite par Larbi Nasra lui-même sur sa propre antenne lorsqu’il a confirmé qu’il n’envisage pas de porter plainte contre quiconque?» ((Voir http://www.webmanagercenter.com/management/article-101028-tunisie-larbi-nasra-fondateur-d-hannibaltv-libere).  

«Non. Il n’y a aucune contradiction. C’était un moment de confusion générale. M. Larbi Nasra, jusqu’au moment de sa libération, n’a pas compris ce qui se passe. Un lynchage médiatique, une campagne de diffamation sur fond de règlement de compte et, pour finir, des accusations mensongères», explique Me Habib Nasra.

Et de préciser: «Larbi Nasra n’a jamais été un trafiquant, comme l’a publié en toute indécence un quotidien de la place, il n’a jamais cherché à propager la zizanie ou avorter la révolution. Qui plus est, le chef d’inculpation de “haute trahison” et de “complot” contre la sécurité de l’Etat a été formellement démenti par le ministre de la Justice».

Il est à rappeler que le ministre de la Justice, lors de la conférence de presse tenue mercerdi matin au siège du ministère, a confirmé que la seule accusation adressée par le procureur de la République au fondateur de la chaîne et de son fils était celle de propagation de fausses nouvelles. Faute de preuve, Larbi Nasra et son fils Mehdi, ont été acquittés.

Une deuxième contradiction! Larbi Nasra, en prenant la parole, est revenu sur sa détention en précisant qu’il a été arrêté lorsqu’il était chez lui, en train de suivre, en toute perplexité, la nouvelle comme tout le monde. Des agents qui se sont fait passer au début pour des miliaires l’ont cagoulé et l’ont embarqué avec son fils, comme des criminels. M. Nasra précise qu’ils ont été conduits jusqu’au centre de détention de Gorjani à Tunis, et là bas, il s’est rendu compte qu’il s’agit des agents de la brigade criminelle et non pas des militaires.

«On a été placés en garde-à-vue pendant toute une nuit. L’accueil qui nous a été réservé était respectueux et civique. Ils nous ont même apporté du café et deux lits militaires, mais nous avons préféré passer la nuit assis sur nos fauteuils étant donné l’extrême gravité des charges qui pesaient sur nous. Lors de l’interrogatoire, ils n’arrêtaient pas de me poser une seule question: si j’étais un trafiquant d’armes, alors où est la cachette secrète de mes armes? Finalement, ils se sont rendu compte par la suite qu’il s’agit tout simplement des calomnies infondées et dénuées de tout sens. Et on nous a libérés par la suite en nous faisant savoir qu’aucune accusation ne pesait plus sur nous et que le dossier est définitivement clos», a-t-il ajouté.

«Reste à savoir qui est derrière tout ça. Depuis la création de la chaîne Hannibal, nous travaillons sous la pression de la famille du président déchu. Des problèmes financiers et fiscaux à la pelle. Des menaces de la part des ministres. Belhassen Trabelsi et Sakher El Materi, chacun voulait mettre la main sur la chaîne. Douraid Ben Ali a voulu nous piéger avec ses partenaires libanais (affaire studio El- Fan). Bref, on a souffert le martyr sous l’ancien régime mais jamais on a renoncé à notre devoir médiatique envers le peuple tunisien», a précisé Me Habib Nasra.

Il a dénoncé, par ailleurs, l’amateurisme de certains médias tunisiens, notamment l’agence TAP et la chaîne nationale, qui ont publié la nouvelle sans vérification, en versant dans le sensationnel et bafouant du coup les principes élémentaires de l’éthique et la déontologie du métier du journalisme.

In fine, Larbi Nasra a nié formellement toute intervention étrangère pour le libérer réfutant par la même occasion tout genre de contact avec le président déchu ou son épouse après le 14 janvier.

 

Source: “wmc” Le 27-01-2011

Un paradis pour les patrons français


 

Au total, 1250 filiales d’entreprises françaises sont implantées en Tunisie. Elles emploient plus de 110000Tunisiens. Envoyée spéciale.

«Les entreprises françaises sont heureuses en Tunisie.» Ainsi parlait Éric Hayat, président du comité Tunisie au Medef, le 24 avril 2009, devant les participants au forum économique franco-tunisien coorganisé par les organisations patronales des deux pays. Tellement heureux, les entrepreneurs français, qu’ils ont toujours fait preuve d’une complaisance coupable envers la dictature ultralibérale de Zine El Abidine Ben Ali, vantée comme un parangon de stabilité et de réussite économique. Au total, 1250filiales d’entreprises françaises sont implantées dans le pays. Attirées par la proximité géographique, la francophonie et surtout par un coût du travail scandaleusement bas au regard du niveau de formation et de qualification des Tunisiens, ces entreprises emploient plus de 110000personnes dans l’ancien protectorat français. Pour la plupart d’entre elles, la Tunisie fait aussi figure de tremplin vers un continent africain qui attire toutes les convoitises économiques.

Aucun secteur n’échappe aux investisseurs français, premiers dans le domaine industriel et présents dans le tourisme (Accor, Club Med, Pierre et Vacances), l’automobile (Valeo, Faurecia), l’aéronautique (EADS, via sa filiale Aerolia), la grande distribution (Casino, Carrefour), le textile, la bancassurance (BNP Paribas, Crédit agricole, BPCE), les télécommunications (Orange), les services (Teleperformance), le BTP (Eiffage, Bouygues), l’énergie (Alstom, Total), etc. Se félicitant du «flux record d’investissements français enregistré en 2008», l’ambassade de France à Tunis note, sur son site Internet, que «ce résultat s’explique notamment par le succès d’entreprises françaises dans le cadre des privatisations». Ce qui explique aussi l’appui constant du patronat et du gouvernement français à la «thérapie de choc» libérale que Ben Ali a infligée à son pays, devenu un paradis social et fiscal inespéré. Une politique qui, au passage, a permis au clan familial mafieux de l’ex-président de prospérer. Il y a si peu, encore, les patrons français, les responsables politiques français, jusqu’au directeur général du FMI, Dominique Strauss-Kahn, décoré par Ben Ali, n’avaient pas de mots assez forts pour chanter les louanges du «modèle tunisien». D’où l’inexcusable soutien de Paris, jusqu’à la dernière minute, au dictateur. «La France a défendu ce tyran jusqu’au bout dans la seule optique de défendre des intérêts économiques», analyse le syndicaliste Massoud Romdani, militant de la Ligue tunisienne des droits de l’homme.

Alors que les entrepreneurs français s’inquiètent de la période de transition qui s’ouvre au pays du jasmin, Laurence Parisot, la présidente du Medef, s’essaie à la conversion éclair. «J’ai beaucoup d’espoir, il y a un potentiel très grand qui était complètement entravé par le népotisme et la corruption», prétend-elle désormais. En 2008, à l’issue d’une entrevue avec le premier ministre tunisien, Mohammed Ghannouchi, la même exaltait les atouts d’un «pays avant-gardiste sur les enjeux économiques comme sur les enjeux de société»…

Source : « L’humanite » le 27-01-2011

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North Africa in flames: Why Egypt is no Tunisia


 

Egypt has been rocked by protests in recent days, only weeks after similar disturbances sparked revolution in Tunisia and forced then-president Zine El Abidine Ben Ali to flee the country.

What similarities are there between the situation in Egypt and that in Tunisia?

Both nations have seen dramatic rises in the cost of living in recent years as well as accusations of corruption among the ruling elite.

Egyptian President Hosni Mubarak has now been in power since 1981 — six years before ex-Tunisian ruler Zine El Abidine Ben Ali, who was forced from office earlier this month, assumed the presidency of his country.

The protest movements in both nations have also been characterized by strong middle class elements. No surprise then that the dissent in Tunisia has inspired some demonstrators in Egypt.

But below the surface there are differences between these two North African nations.

Such as?

Tunisia, until the fall of Ben Ali, had a strictly controlled media, with severe restrictions on what could be reported.

The press in Egypt, in contrast is lively and often highly critical of the president and his government. Certainly the media is afforded much more freedom than its counterparts in Syria, Iraq under Saddam Hussein and Tunisia.

Anti-government rallies are not uncommon in Egypt — but usually protesters are heavily outnumbered by the security forces. This week’s protests have been unusual because demonstrators on the streets of Cairo have outnumbered police.

Is there as much freedom on the internet in Egypt?

Yes. Egypt has a less restrictive approach to social media: Facebook is freely available and often used as a means to organize protests. Twitter has also been used as an organizing tool.

By contrast the previous Tunisian government took a more hardline attitude toward the web, closing down sites and forcing protesters to rely more heavily on cellphone SMS and word-of-mouth.

So have the protesters in Egypt made use of the internet?

Definitely, driving protests more so than in Tunisia. Two groups stand out.

The first is the Facebook group “We are All Khaled Said,” its name taken from an Alexandria activist who was allegedly beaten to death by police last year. It wants limits on the presidential term — Egypt faces an election later this year — and a raise in the minimum wage among other demands. By early Tuesday it had 90,000-plus users signed up.

The April 6 Movement, started in 2008 on Facebook to support striking workers, shares many of the same concerns and is similarly characterized by a strong following among the young of Egypt.

One political group that has been largely, though not totally, absent from the protests is the banned Muslim Brotherhood, the biggest organized opposition to the government.

It draws its support from the poorer members of society, especially in the slums of Cairo and also Upper Egypt, but also among professionals, such as lawyers and doctors. The Egyptian government frequently characterizes the Brotherhood as an extremist group and uses this — and the terror threat — as a reason for clampdowns on opposition.

Earlier in the week the Brotherhood said it would not be officially participating in protests but added it would not prevent its members from taking part.

On Thursday the Brotherhood called for its followers to demonstrate after Friday’s weekly prayers — the first time in the current round of unrest that the largest opposition bloc has told supporters to take to the streets.

The economy is clearly a factor in the unrest across North Africa. How do Egypt and Tunisia compare?

The Egyptian economy has been in better shape in recent years than its Tunisian counterpart and has key exports such as oil on which it can rely. It also depends heavily on tourism, and revenues from the Suez Canal.

Tunisia’s GDP grew by 3.4% in 2010 and 3% in 2009, compared to 5.3% and 4.6% during the same periods in Egypt, according to the CIA Factbook. Meanwhile the unemployment rate in Egypt stood at 9.7% last year, compared to 14% in Tunisia for the same period. In both cases analysts believe the true unemployment rate is substantially higher.

One of the complaints from many protesters in Egypt is that they have not been able to enjoy the fruits of this economic success. There has also been unease that the Egyptian government, which used to involve itself in crackdowns on black market activity and speculation, has played a less active role in recent years.

Historically Egypt has a larger percentage of its population living below the poverty line than Tunisia — 20%, according to a 2005 estimate, compared to 3.8%.

But many of those poor have not been involved in this week’s protests, their places taken by students, businessmen and even middle-aged couples. Poor Egyptians cannot take time off work to protest.

There have been clashes between security forces and protesters in Egypt. Is the army going to get involved?

The army in Tunisia played a crucial role: despite clashes between security forces and protesters, the military never gave its backing to the then-president.

In Egypt, the military has likewise rarely become involved in protests — the last major incidents were bread riots in 1977 and a police strike in 1985.

Even the assassination of Hosni Mubarak’s predecessor Anwar El Sadat in 1981 involved only a small hardcore group of officers motivated by extremism.

This apolitical approach means that the army is held in high regard by many ordinary Egyptians.

Further afield, how is Egypt regarded by the United States?

The United States closely monitors all developments in North Africa due to the war on terror and the threat of extremism. However, among Arab nations Egypt enjoys a near-unparalleled relationship with Washington.

On Tuesday Secretary of State Hillary Clinton said that while the United States backed the “the fundamental right of expression and assembly for all people” it believed that the “the Egyptian government is stable and is looking for ways to respond to the legitimate needs and interests of the Egyptian people.”

But on Wednesday Clinton said, “We believe strongly that the Egyptian government has an important opportunity at this moment in time to implement political, economic and social reforms to respond to the legitimate needs and interests of the Egyptian people.”

She also urged the government not to prevent peaceful protests or block social networking sites.

Also Wednesday White House press secretary Robert Gibbs was asked if the administration supports Egyptian President Hosni Mubarak. He replied: “Egypt is a strong ally.”

Egypt has been a major player in the Middle East peace process over the decades — most famously the Camp David Accords signed by Sadat, Israeli Prime Minister Menachem Begin and U.S. President Jimmy Carter in 1978. After Israel, Egypt is now the second biggest recipient of U.S. aid.

Washington also regards Egypt as a key ally in the war on terror. It has also been alleged that Egypt has sometimes been used by the U.S. for rendition. Italian prosecutors claimed in 2005 that suspected CIA agents kidnapped Osama Nasr Mostafa Hassan in Milan and that he was taken to Egypt for interrogation and torture.

The U.S. maintains it does not send suspects to countries that condone torture.

Egypt has also played a key role in issues including the containment of Iran and relations between Lebanon and Syria.

In comparison Tunisia has its importance — it was hit by extremist attacks in the early to mid-1980s — but does not compare strategically.

And what about the rest of the Arab world?

Again, Egypt carries far more clout than its North African neighbor. Aside from its economic and strategic weight, it has a population of more than 80 million — nearly eight times that of Tunisia. The rest of the Arab world is heavily influenced by Egyptian culture including literature, movies and TV.

Put simply, it’s at the heart of the region in a way that Tunisia is not.

Source: “CNN” Le 27-01-2011

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