27 décembre 2005

 

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TUNISNEWS
6 ème année, N° 2045 du 27.12.2005

 archives : www.tunisnews.net


Appel d’organisations judiciaires françaises en faveur des magistrats et des avocats tunisiens

L´Initiative/Coalition Démocratique et Progressiste: Communiqué

Quatre chômeurs diplômés du supérieur  en grève de la faim à Redeyf

Le Quotidien: Ordre des avocats :  Divergences sur l’Institut supérieur du Barreau et la couverture sociale

AFP: Association des magistrats: la justice se prononcera le 16 janvier AFP: Arrivée en Sicile d’un bateau de clandestins après une traversée éprouvante Corriere: Clandestini: tre sbarchi in Sicilia La sicilia: Sbarchi di Santo Stefano 

AFP: Procès et lourdes amendes inquiètent la presse marocaine indépendante

Balha Boujadi: Bonne année, malgré tout…(2) Me Kamel Chaabouni: Nier le protectorat français comme un âge d’or  de la Tunisie, reviendrait à nier l’âge d’or de l’Espagne musulmane !!!

Taïeb Moalla: Protestation

Nadia Omrane: Y a-t-il de « bons » coups d’État ?

Le Temps: Les Tunisiens et la Saint-Sylvestre

Le Quotidien: Soirée du Nouvel An dans les hôtels :  Haro sur les attrape-nigauds !

Tunis Hebdo: Abrogez ! Abrogez !

24 heures : Rafik Ben Salah «Ramuz m’a ouvert la porte de ce pays»

La Liberté: Le portrait de mahomet démasqué

Barcelone 2005 : Mulsumanes ET féministe – Les femmes musulmanes dénoncent les interprétations sexistes des textes sacrés

 

Appel d’organisations judiciaires françaises en faveur des magistrats et des avocats tunisiens  

TUNISIE: une situation alarmante

Des informations préoccupantes en provenance de Tunisie ont déjà conduit un certain nombre d’organisations à alerter les pouvoirs publics français (lettre au Président de la République le 6 septembre 2005, démarche auprès du Ministère des affaires étrangères le 20 septembre 2005) et le Haut-Commissariat aux droits de l’Homme de l’ONU à Genève.   La famille judiciaire française, représentée par les principaux syndicats et associations de magistrats et d’avocats soussignés, tient à son tour, à manifester sa solidarité avec l’association des magistrats tunisiens (AMT) et l’Ordre des avocats tunisiens, victimes de mesures contraires aux engagements internationaux souscrits par la Tunisie.   En effet, Maître Abbou, avocat tunisien, a été condamné à 3 ans et 6 mois de prison ferme pour avoir critiqué le Président Ben Ali sur internet, au mépris de la liberté d’_expression. Lors de sa présentation à un juge d’instruction, le Bâtonnier de l’Ordre des avocats de Tunisie et les avocats chargés de l’assister, n’ont pas pu accéder au bureau du juge, en violation des droits élémentaires de la défense.   Le bureau exécutif de l’AMT a dénoncé dans un communiqué du 2 mars 2005 « une violation des droits de la défense et un mépris de la respectabilité des avocats» et exprimé «la solidarité des magistrats avec les avocats dans de telles circonstances regrettables» et le soutien de « leur droit à exercer leur devoir avec liberté et indépendance ».   Par ailleurs, une loi organique du 4 août 2005 a modifié le statut de la magistrature, en précisant les cas dans lesquels les magistrats peuvent être mutés sans leur accord, à la suite d’une promotion ou pour «nécessité de service» et affaiblit les garanties disciplinaires, en supprimant le recours pour excès de pouvoir devant le tribunal administratif, remplacé par un recours devant la commission interne au CSM, comprenant 4 membres de droit sur 6.   L’AMT a également élevé une protestation contre ce texte et réclamé que les juges tunisiens puissent bénéficier de la garantie de l’inamovibilité, indispensable pour assurer leur indépendance, dont le principe figure aussi bien dans la Constitution tunisienne (article 65) que dans la déclaration universelle des droits de l’Homme (article 10), le pacte international des droits civils et politiques (article 14) et la charte africaine des droits de l’Homme et des peuples (article 26), traités ratifiés par la Tunisie.   A la suite de ses prises de positions publiques (bien qu’elles n’aient pas été publiées par la presse tunisienne exclusivement gouvernementale), l’AMT a fait l’objet de mesures qu’elle qualifie à juste titre de « voies de fait » : fermeture autoritaire le 31 août 2005 de son siège, avec changement des serrures, coupure des moyens de communication (téléphone, arrachage des communiqués affichés, contrôle policier).   De plus, deux magistrats, membres de son bureau exécutif et neuf magistrats, membres de son comité directeur, ainsi qu’un certain nombre d’autres magistrats membres de l’association ayant manifesté leur accord avec l’élection de celle-ci, ont été mutés de façon autoritaire, dans le but manifeste de destruction de l’ AMT (plusieurs de ces magistrats sont des femmes, mères de jeunes enfants, mutées dans des juridictions éloignées de leur domicile).   Ce comportement des pouvoirs publics contrarie à l’évidence aux dispositions de la Convention n°87 de l’organisation internationale du travail relative à la liberté syndicale et à la protection du droit syndical, ratifiée par la Tunisie.   APPEL   Conscientes que les libertés fondamentales sont gravement compromises en Tunisie, les organisations soussignées:   – expriment leur solidarité et leur soutien aux magistrats et aux avocats tunisiens qui luttent pour la démocratisation de leur pays et pour l’indépendance de la justice,   -conjurent les pouvoirs publics français, les autorités de l’Union européenne avec laquelle la Tunisie est liée par un accord d’association comprenant une clause concernant le respect des droits de l’Homme) et les organisations internationales concernées, d’intervenir avec la plus grande fermeté auprès du gouvernement tunisien pour qu’il mette fin aux entraves qu’il apporte à l’exercice des libertés fondamentales et respecte les engagements internationaux auxquels il a souscrit.   Organisations signataires:   Syndicat de la magistrature (SM), Union syndicale des magistrats (USM), FO-Magistrature, Syndicat des avocats de France (SAF), Conseil de l’Ordre des avocats de Paris, Conférence des bâtonniers


 

L’INITIATIVE /COALITION DEMOCRATIQUE ET PROGRESSISTE.  

COMMUNIQUE DE PRESSE

18/12/2005   La Commission Nationale de l’Initiative Démocratique s’est réunie le 18 Décembre 2005, en présence des membres représentant les régions et avec la participation de délégués du Parti du Travail National et Démocratique. Les participants ont passé en revue la situation politique dans le pays et en particulier l’évolution au cours des dernières semaines. Après avoir enregistré les faits les plus marquants de la conjoncture politique, ils ont mis l’accent sur la nécessité de développer le combat contre la politique de fermeture et de blocage que le pouvoir persiste à  poursuivre, au moment où il devient chaque jour plus patent que cette politique est contraire aux attentes et aux aspirations de notre peuple au changement démocratique devenu une nécessité incontournable.
Parallèlement, les participants ont salué avec satisfaction la grande avancée que représente la constitution de L’ INITIATIVE/COALITION DEMOCRATIQUE ET PROGRESSISTE, en tant que noyau ouvert sur d’autres composantes concernées par la construction du Pôle Démocratique et Progressiste. Ils ont affirmé leur disposition à continuer à se mettre à l’écoute des attentes des larges couches sociales aspirant à la participation active à la vie publique et à la lutte pour le changement démocratique. D’autre part, et par-delà la diversité de leurs sensibilités politiques, les participants ont été unanimes à exprimer leur rejet du grave tournant enregistré récemment et qui a vu certaines composantes du mouvement démocratique s’allier avec le mouvement Ennahdha et s’engager avec celui-ci dans des initiatives communes, notamment en créant, de concert avec ce mouvement, une structure politique permanente pour agir en matière de droits et de libertés. Les participants ont réaffirmé leur refus absolu de toute action commune avec les porteurs d’un projet fondé sur l’instrumentalisation et l’exploitation de la religion ,et qui représente une grande menace pour les acquis réalisés par notre peuple et devenus partie intégrante de son patrimoine et de son identité. De tels acquis ne doivent en aucun cas devenir l’objet de négociation et de marchandage; au contraire ils doivent être étendus et élargis dans le sens de la consolidation de l’égalité ,de la citoyenneté et de la modernité Les participants ont souligné que le mouvement démocratique a plus que jamais besoin d’avancer dans la construction de l’alternative démocratique et progressiste, celle-là même qui rompt avec le despotisme, l’arbitraire et la discrimination, ce qui implique que toute alliance contre-nature peut avoir des conséquences désastreuses sur le mouvement démocratique et sur l’avenir de notre pays.
Les participants ont souligné avec insistance la nécessité d’avancer résolument dans la constitution et la consolidation de la Coalition Démocratique et Progressiste. Ils ont pris l’engagement d’élaborer, dans les meilleurs délais, la Charte et la Plate-forme de la Coalition, les formes adéquates de structuration régionale et sectorielle, ainsi qu’un programme de travail comportant un certain nombre d’activités et d’initiatives touchant aux domaines culturel, politique, social et économique et qui seront organisées au cours des prochains mois.   L’INITIATIVE /COALITION DEMOCRATIQUE ET PROGRESSISTE.  (Mouvement Ettajdid. Les Communistes Démocrates. Les Indépendants. Le Parti du Travail National Démocratique).


Quatre chômeurs diplômés du supérieur  en grève de la faim à Redeyf

   

Aujourd’hui lundi 26 décembre 2005, quatre jeunes diplômés du supérieur au chômage depuis plus de 7 ans ont entamé une grève de la faim illimitée pour le Droit au Travail. Il s’agit de Messieurs:   Bouali Tabbabi, Maîtrise en Droit, –Mahmoud Ben Brahim, Maîtrise en Histoire Géographie, –Zouhair Bououni, Ingénieur mécanicien, –Abderrahmane Chraïti, Maîtrise en droit,   Ils ont démarré leur action à midi, heure de Tunis, au siège de la section locale de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), avec le soutien des syndicats locaux de l’enseignement de base, de l’enseignement secondaire, des surveillants et conseillers pédagogiques et de la santé.   Les quatre grévistes de la faim ont épuisé toutes les possibilités de médiation avec les autorités locales et régionales. Seulement deux d’entre eux ont été reçu, individuellement, à leur demande, par le Délégué (Sous-préfet) de Redeyf et le nouveau Gouverneur (Préfet)  de Gafsa Mr Mohamed Aïd Kidoussi, le 16 octobre 2005.   Les pouvoirs publics n’ont apporté aucune réponse à leurs attentes et à leurs revendications légitimes du droit au travail. Ils ont commencé un périple d’actions soutenues et continues depuis le 30 août et personne n’a entendu leur cri d’alarme y compris la Présidence de la République à la quelle ils ont adressé un courrier explicatif de leur calvaire.   A Redeyf, cette  région minière du Sud-Oust tunisien frappée par la misère depuis des décennies, les quatre grévistes ne sont pas seul, ils font parti de deux cents soixante quatre diplômés du supérieur au chômage .   Pour contacter les grévistes : 0021696869237
 
  Paris, le 26 décembre 2005   Tahar Labidi , Abdelwahab Hani, Néjib Baccouchi.
 


Association des magistrats: la justice se prononcera le 16 janvier

   

AFP, lundi 26 décembre 2005 TUNIS – La justice tunisienne a repoussé lundi au 16 janvier l’examen de l’affaire opposant des magistrats sur le sort de leur association, unique représentant professionnel des 1.700 juges de Tunisie, a-t-on appris lundi auprès des avocats.   Le tribunal de première instance de Tunis a prononcé le report à la demande des avocats, dont le Bâtonnier Abdelsattar Ben Moussa, qui se sont constitués pour la défense de juges déchus de la direction de l’Association des magistrats tunisiens (AMT).   « Nous avons demandé l’invalidation du congrès illégal du 4 décembre et l’annulation de ses résultats pour rétablir la légalité et le droit des représentants légitimement élus » de la magistrature, a indiqué à l’AFP Me Abderrazak Kilani.   Un conflit a éclaté au sein de l’AMT quand son comité directeur dirigé par le juge Ahmed Rahmouni a publiquement protesté contre des incidents qui ont eu lieu durant le procès d’un avocat dissident, Mohamed Abbou, condamné à trois ans et demi de prison en avril dernier.   Des adhérents de l’AMT ont alors tenu un congrès extraordinaire qui a désigné le 4 décembre une nouvelle équipe, généralement plus proche du pouvoir.   Seule association à représenter le corps des magistrats, l’AMT avait dénoncé des « manoeuvres » et « menaces sur son existence » et fait état de « mutations sanctions » de plusieurs de ses membres.   Le comité directeur déchu a reçu le soutien de la Ligue tunisienne de défense des droits de l’Homme et du Conseil national de l’Ordre des avocats.   « Nous continuerons de soutenir les structures légitimement élues des magistrats contre celles qui sont installées quoi qu’il nous en coûte », avait déclaré le Bâtonnier tunisien à la veille du congrès électif de l’AMT.   Les autorités se défendent de toute interférence dans les activités de l’AMT et notent que « l’indépendance de la magistrature est un principe fondamental garanti par la Constitution » en Tunisie.
 

Ordre des avocats :

Divergences sur l’Institut supérieur du Barreau et la couverture sociale

La rencontre-débat sur « les garanties scientifiques et sociales en faveur des avocats », organisée par la section de Tunis du Conseil de l’Ordre des avocats le week-end dernier à Hammamet, a révélé des divergences profondes entre les gens de la profession sur les modalités pratiques de la mise en place de l’Institut supérieur du Barreau et du régime de couverture sociale à adopter. Tunis – Le Quotidien Le débat sur les deux principales réformes de la profession d’avocat a été très animé. Les intervenants au cours de cette rencontre qui a pris les allures d’une tribune libre ont mis l’accent sur l’importance de la création de l’Institut supérieur du barreau appelé à assurer la bonne formation des avocats et à unifier l’accès à la profession. Certains avocats ont estimé que la formation au sein de l’Institut devrait porter essentiellement sur le volet pratique incluant les procédures, la constitution des dossiers et la déontologie du métier afin de protéger l’intérêt du justiciable. De nombreux intervenants ont appelé à associer le Conseil de l’Ordre des avocats à la gestion des affaires de l’Institut et à ce qu’il n’y ait pas de contacts directs entre le Conseil de l’Ordre et les parties étrangères qui pourraient participer au financement de ce nouvel établissement universitaire. Le ministère de la Justice et des Droits de l’homme a déjà élaboré le projet de loi relatif à l’Institut supérieur du Barreau à l’Issue d’un débat profond auquel ont participé le ministère de l’Enseignement supérieur et le Conseil de l’Ordre des avocats. Le projet de loi qui a été soumis, récemment à un conseil des ministres, insiste sur la co-tutelle du ministère de la Justice et des Droits de l’homme et du ministère de l’Enseignement supérieur sur l’Institut. En ce qui concerne la couverture sociale, les divergences ont été très profondes. Certains avocats ont proposé la création d’une nouvelle Caisse de sécurité sociale pour remplacer la Caisse de retraite des avocats dont les équilibres financiers sont très fragiles. Plusieurs intervenants ont souligné que le régime des travailleurs indépendants constitue le meilleur moyen pour garantir une retraite confortable aux avocats. « La rencontre a permis, en somme, de sonder les attentes des gens de la profession en matière de formation et de couverture sociale loin des considérations partisanes. Il revient, toutefois, au Conseil de l’Ordre de prendre les décisions adéquates », souligne Me. Slaheddine Chokri, président de la section de Tunis du Conseil de l’Ordre.
Walid Khefifi (Source : « Le Quotidien », le 27 décembre 2005)


 

Arrivée en Sicile d’un bateau de clandestins après une traversée éprouvante

   

AFP, le 26.12.2005 à 09h47                       ROME, 26 déc 2005 (AFP) – Un bateau transportant près de 200  immigrants clandestins épuisés par une traversée éprouvante est  arrivé lundi matin sur les côtes siciliennes, a annoncé l’agence  italienne Ansa.                       L’embarcation qui a affronté une mer forte a chaviré à proximité  des côtes, entre Pozzallo et Gela (sud) et 179 passagers, parmi  lesquels dix femmes, ont gagné la rive à la nage.                       Les garde-côtes et un hélicoptère de la garde des finances ont  entrepris des recherches pour vérifier si d’autres clandestins ne se  sont pas noyés.                       Selon les premières vérifications, les arrivants sont  originaires d’Algérie, de Tunisie et du Proche-Orient.                       L’arrivée de deux autres embarcations transportant environ 200  personnes a été signalée lundi matin sur l’île de Lampedusa par la  capitainerie du port.                       L’hiver n’a pas interrompu les arrivées quasi-quotidiennes sur  les côtes de la Sicile ou de la petite île de Lampedusa de candidats  à l’immigration partis le plus souvent de Libye ou de Tunisie.                       Selon le ministère italien de l’Intérieur, plus de 15.000  personnes ont été interceptées entre janvier et octobre 2005 alors  qu’elles tentaient de rejoindre ainsi l’Europe.                       La plupart des immigrants sont renvoyés dans les pays d’où ils  ont embarqué ou sont invités à quitter le territoire.                       La Communauté catholique de Sant’Egidio estime qu’en 15 ans,  plus de 2.000 immigrants clandestins se sont noyés pendant la  traversée. 


           

Sbarchi di Santo Stefano

 

LAMPEDUSA – Non si ferma neppure a Natale l’ondata di sbarchi di clandestini in Sicilia. Oggi sono giunti su tre barconi diversi 548 immigrati, mentre continuano le ricerche delle forze dell’ordine sulla terra ferma a Lampedusa e nel Ragusano per tentare di fermare qualche immigrato che cerca di rimanere nell’ombra in attesa di prendere un treno che lo porti verso la meta finale prescelta.   Sbarco roccambolesco e con più paura del solito per gli extracomunitari – circa 300 secondo stime più precise della Capitaneria di porto – arrivati a Lampedusa a bordo di due barconi. Uno di questo è parzialmente affondato e gli extracomunitari sono giunti a terra a nuoto. Sul posto si sono recate motovedette della guardia costiera e un elicottero della guardia di finanza. Alcuni sono fuggiti nell’isola e sono stati via via ripresi. Ma proseguono le ricerche di coloro che sono riusciti nascondersi.   Ricerche sono in corso anche nel Ragusano. Sono finora 221, infatti – tra cui 10 donne e alcuni adolescenti – gli immigrati giunti nelle coste tra Pozzallo e Marina d’Acate, sulla spiaggia Macconi. Alcuni hanno toccato terra a nuoto. I carabinieri pensano che alcune decine di loro siano riuscite a fuggire. Gli extracomunitari hanno dichiarato di essere iraqeni e palestinesi, ma secondo gli investigatori sono tutti Nordafricani.   Sono stati trasferiti ai magazzini della dogana del porto di Pozzallo dove sono in corso gli interrogatori per ricostruire l’ennesimo viaggio della speranza e individuare gli scafisti. Successivamente, potrebbero essere condotto al cpt di Pian del Lago, a Caltanissetta.   (Source : la sicilia.it , le 26-12-05)  


Il mare era a Forza 4. Una delle imbarcazioni si è rovesciata

Clandestini: tre sbarchi in Sicilia

Con il primo , a Gela, sono approdati sulle coste italiane 179 persone, con il secondo e il terzo, a Lampedusa, circa 200      PALERMO – 179 clandestini, tra i quali 10 donne, sono sbarcati questa mattina sulle coste siciliane, tra Pozzallo e Gela. Si tratta di algerini, tunisini e mediorientali. Durante la traversata che hanno compiuto, gli immigrati hanno avuto mare forza 4, e sono arrivati a terra in condizioni stremate.   Poco prima dello sbarco, l’imbarcazione sulla quale navigavano si è capovolta, per cui i clandestini hanno raggiunto la battigia a nuoto. Sul posto si sono subito recate due motovedette della Guardia costiera per verificare se altre persone possano ancora trovarsi in acqua.   SECONDO SBARCO – Dopo lo sbarco avvenuto sulle coste siciliane tra Pozzallo e Gela, questa mattina sono stati registrati, dopo le 8:45, altri sbarchi di clandestini, in particolare sull’ Isola di Lampedusa, dove sono arrivati due barconi, che trasportavano complessivamente circa 200 clandestini di nazionalità nordafricana.   Le unità della Capitaneria di porto stanno ora pattugliando un tratto di mare davanti all’ isola, nell’ipotesi che si stia avvicinando a Lampedusa anche una terza barca, con a bordo altri immigrati clandestini.   (Source : corriere.it, le 26-12-05)


 

Procès et lourdes amendes inquiètent la presse marocaine indépendante

 
AFP, le 27.12.2005 à 12h05 Par Abdelfettah FAKIHANI
RABAT, 27 déc 2005 (AFP) – Attachés à une liberté de ton très rare dans le monde arabe, plusieurs journaux marocains indépendants dénoncent un rétrécissement de la liberté d’_expression par le biais de procès et de très lourdes amendes.
Une série de procès ont été intentés à des journaux indépendants pour « diffamation » ou pour avoir abordé des sujets politiques sensibles.
Dernière inculpation en date, celle de l’hebdomadaire arabophone Al Ayam (indépendant) qui a publié le 6 novembre un dossier intitulé: « Secrets du harem du palais entre trois rois ».
Cet hebdomadaire a décrit le fonctionnement du harem royal sous le sultan Mohammed V et le roi Hassan II, tout en soulignant que l’actuel roi Mohammed VI, intronisé en juillet 1999, a « coupé avec l’ère du harem ».
Le directeur d’Al Ayam Nour Eddine Miftah et la journaliste Meriem Moukrim, auteur du dossier, seront jugés le 23 janvier à Casablanca pour diffusion de « fausses informations » et publication « sans autorisation » de photos de membres de la famille royale. « Les procès ne peuvent être en dernière analyse qu’une atteinte à la liberté d’_expression », déclare à l’AFP M. Miftah.
« Il faut des marges de liberté d’autant plus que, de l’aveu de l’Etat lui-même, le Maroc sort d’une période sombre et tente d’explorer un avenir meilleur dont les contours ne sont pas encore dessinés », ajoute-t-il. M. Miftah et Meriem Moukrim risquent une peine allant d’un mois à un an de prison et une amende pouvant atteindre les 100.000 dirhams (9.000 euros). D’autres amendes lourdes, d’un montant global de 1,96 million de dirhams (environ 176.000 euros), ont été prononcées en première instance lors de deux procès en diffamation contre l’hebdomadaire TelQuel (indépendant).
« Clairement, le pouvoir cherche à nous abattre (…) Nous ne céderons pas », souligne le directeur de TelQuel, Ahmed Réda Benchemsi qui ne conteste pas le droit des personnes se sentant diffamées à recourir à la justice. « De l’issue de ces procès (en appel), prévus les 29 décembre et 3 janvier, dépendra la stabilité financière et la pérennité de TelQuel », s’inquiète M. Benchemsi. Des enquêtes judiciaires ont été également engagées à l’encontre de deux hebdomadaires arabophones, Al Michaâl (Le Flambeau) et Al Bidaoui (Le Casablancais) pour avoir publié des propos « portant atteinte à l’islam et à la patrie », selon le procureur de Casablanca.
« Il faut mettre un terme à cette série de poursuites judiciaires », estime Younès Moujahid, le secrétaire général du Syndicat national de la presse marocaine (SNPM). « Les jugements des tribunaux doivent avoir pour rôle de prévenir les journaux et non pas de les tuer avec des amendes trop lourdes », a-t-il déclaré à l’AFP. « Toutefois, souligne M. Moujahid, il faut trouver un équilibre entre le droit d’informer et la vie privée des citoyens. L’investigation ne doit pas empiéter sur la déontologie du métier », ajoute-t-il en admettant qu' »il y a parfois eu des dépassements ».
Le ministre de la Justice Mohamed Bouzoubaâ avait par ailleurs vivement critiqué, sans les nommer, des journaux qui voudraient « semer désespoir et découragement et attenter aux institutions nationales et aux constantes islamiques du pays ». Il a annoncé le 13 décembre qu’il existait une cellule de suivi des écrits diffusés par la presse. « Evoquer la création d’une cellule qui suit tout ce qui se publie constitue une menace de retour à la censure administrative », commente le quotidien Al Ahdath Al Maghribia. « Visiblement, la cellule mise en place par Mohamed Bouzoubaâ tourne à plein régime, la presse n’est plus libre de ses actes », juge de son côté TelQuel.


Bonne année, malgré tout…(2)

  Bonne année, malgré tout, Mme Canal 7, tu nous oblige, par la facture de la Steg, à payer ton armée des pseudo journalistes entrés dans vos bureaux vétustes grâce aux pistons de maman ou de papa, ces morveux qui insultent notre intelligence chaque soir par leurs niaiseries et qui ont fait de notre TV nationale la risée du monde arabe, doivent revenir à l’école pour apprendre à parler et à respecter le public qui a trouvé la solution dans le zapping puisqu’il y’ en a l’embarras du choix. Un jour un ami jordanien m’a dit que « votre télé ne passe que des chansons, des fêtes, des festivals, des interviews avec des chanteuses et des danseuses… Il parait que vous n’avez pas des problèmes », j’ai dû mentir lui disant que les problèmes nous les discutons sur le Canal 1 et canal 2 (puisque nous en avons, parait-il 7)   Bonne année, malgré tout, aux intellectuels, qui n’ont rien écrit depuis l’époque de Taht Essour de Ali Douaji et Aboulqacim Chebbi, ils ont trahi deux ou trois générations, aucune création (à part quelques exceptions) ni théâtre, ni musique, ni cinéma, ni poésie, ni art, ni danse… tous ces intellos cassent leur croûte sur la table de la médiocrité acculant notre jeunesse à mater leurs principes et idéaux et à se convertir, comme leurs idoles, en matérialistes sans vergogne, des analphabètes, des tricheurs, des débrouillards sans scrupules… Ou bien des candidats à l’émigration clandestine ou à servir la cause des obscurantistes et des poseurs de bombe. L’autre jour on m’a demandé quel est le poète tunisien le plus en vogue ? Et je ne savais quoi dire, j’ai pensé à Ouled Ahmed ou Moncef Mezghani, mais ces deux là ont cassé leur plume depuis qu’ils ont eu le titre de Directeur d’une maison machin et vivent au solde de 2626.   Bonne année, malgré tout, à la femme tunisienne qui résiste à la montée des intégristes qui ont envahi le paysage médiatique sur toutes les chaînes TV orientales, et qui crèvent l’écran tous les jours en criant à tu tète que la femme est un être inférieure, la honte de la famille, tout l’honneur de la nation est entre ses jambes (pauvre nation dont l’honneur est si fragile), elle doit cacher sa tête, ses mains, ses yeux, et si possible, elle doit s’enterrer vive… La femme tunisienne qui a donné une femme telle que Alyssa, Al Kahena, Al Jazia, Aziza Othmana, Radhia Haddad, Bechira Ben Mrad, Alia Babbou, Sihem Ben Sedrine, Radhia Nasraoui et mes professeurs de philo, des sciences, des maths… cette femme là ne mérite pas le sort qui l’attend si ces hystériques illuminés prennent, un jour, le pouvoir.   Bonne année, malgré tout, aux étudiants, qui bataillent comme des lions pour s’assurer une place au soleil et ce malgré la régression de l’enseignement et l’obstruction des horizons. J’espère qu’ils cessent de rêver de foutre le camp ailleurs, car la Tunisie a besoin de tous ses enfants, nous sommes de Bizerte à Ben Guerdane à peine la moitié de la population de Istanbul ou de Paris. Avec une bonne gestion, tout le monde pourrait vivre mieux. J’espère qu’ils s’engagent un peu plus dans la vie politique de ce pays. Nous savons tous que les étudiants, dans tous les pays, sont considérés comme l’âme vive de la nation. Malheureusement, chez nous, les Rcdistes dominent tout, avec insolence et impertinence. Partout ils ont gagné les élections. Que s’est-il passé depuis que j’étais étudiant ? Quand quelqu’un disait qu’il était destourien c’était pour rire ou pour provoquer quelqu’un.   Bonne année, malgré tout, à tous les universitaires qui sombrent dans l’oubli et l’indifférence, et si un jour ils s’étaient mobilisés, c’était pour revendiquer une augmentation de salaire, nous aimerons les voir un jour se mobiliser pour défendre la liberté et la démocratie dans ce pays ou pour protester, par exemple, contre les amendements de la Constitution ou la falsification des élections ou bien le harcèlement stupide envers la Ligue de Droit de l’Homme.   Bonne année, à tous ceux qui travaillent dans le silence et avec modestie pour que ce pays puisse continuer être débout et la tête haute malgré les voleurs, les tricheurs, les faussaires, les criminels, les trafiquants…   BALHA BOUJADI, 27 déc. 05   balhaboujadi@yahoo.es 


Nier le protectorat français comme un âge d’or  de la Tunisie, reviendrait à nier l’âge d’or de l’Espagne musulmane !!!

Me Kamel Chaabouni   Afin de répondre à mes détracteurs irrités par mon éloge fait au protectorat français sur la Tunisie, j’aimerai leur répondre que je n’ai parlé dans mon article que de la Tunisie, je n’ai pas le droit et je ne me suis pas permis de parler des autres nations, comme l’Algérie ou les pays d’Asie ou d’Afrique, je laisse cette besogne à leurs ressortissants ou aux historiens spécialisés  Je ne parle que de ce que je sais ! Et le protectorat français, j’en connais un peu quand même ! J’estime connaître tant bien que mal l’histoire de la Tunisie française pour pouvoir en parler objectivement. Je vous invite à méditer les remarques suivantes:   1) La France a colonisé la Tunisie, pour le compte de ses fils, c’est indéniable, mais en développant notre pays, les tunisiens intelligents en ont objectivement profité, les « stupides », ceux qui étaient contre tout apport étranger et sont restés attachés à leurs Sidi flen et Sidi falten sont restés pieds nus. Bourguiba n’a-t-il pas profité de l’enseignement du Lycée Carnot ??? Les Tunisiens n’ont-ils pas profité du régime foncier institué par la France pour protéger la propriété foncière de ses colons, mes grands-parents les premiers  !!!!   2) Que restera-t-il de la Tunisie, si on condamnait la colonisation française et avant elle la colonisation ottomane, l’occupation romaine, l’occupation vandale, l’occupation byzantine, et en premier lieu l’occupation ou la colonisation phénicienne ???? Il restera une population berbère qui ne sait que marcher pieds nus, habiter les grottes, cueillir les fruits sauvages et s’habiller avec des peaux de bêtes !!! Refuser toute occupation étrangère c’est refuser tout apport nouveau à sa civilisation, c’est refuser le progrès, un seul peuple ne peut pas tout inventer, tout créer ex-nihilo, satisfaire tous ses besoins, les échanges commerciaux peuvent y contribuer mais des fois, ils ne sont pas suffisants, l’occupation agit alors comme une greffe bénéfique afin de rajeunir un arbre et lui donner une nouvelle vie et de meilleurs fruits.   3) Si la présence française en Tunisie (1881-1956) fût un colonialisme, quid de l’invasion de la Tunisie et de l’ensemble de l’Afrique du Nord par les tribus arabes pour prêcher L’Islam ? Pourquoi l’occupation de la Tunisie par la France est condamnable, mais pas l’occupation arabo-musulmane ? Les Arabes musulmans, n’ont-ils pas tuer, massacrer des innocents, des berbères et des romains paisibles s’ils ne se soumettaient pas à la religion des envahisseurs arabes ? Ils nous manquent les relations de voyages et de guerres, les documents hjstoriques de première main, les écrits de l’époque faits par d’autres écrivains que les musulmans pour connaître la vérité historique Nous n’avons malheureusement que la version édulcorée des auteurs musulmans qui glorifient l’occupation musulmane de la Tunisie, tous ce que les musulmans on fait subir en mal, pillés, massacrés, réduit en esclavage des femmes et des enfants, étaient bien, acceptable, justifiable, car il a été fait au nom de Allah, le Dieu des musulmans, au nom et pour l’Islam. Alors que c’est un colonialisme comme tout autre, mais un colonialisme qui s’est fait au nom d’une religion qui se veut la seule détentrice de la vérité universelle !!!! Mais l’occupation musulmane de la Tunisie était quand même une occupation étrangère, une colonisation, même si aujourd’hui nous sommes fiers d’être musulmans et nous défendons l’Islam qui fait partie de notre identité sociale et religieuse.   La colonisation, dit le dictionnaire de l’Académie française, est le fait de coloniser, coloniser est le fait d’établir une colonie, enfin une colonie est un « nombre de personnes de l’un et  de l’autre sexe, que l’on envoie d’un pays pour en habiter un autre ». Pour le dictionnaire le Littré la colonisation c’est l’action d’établir une colonie, et celle-ci c’est « un établissement fondé par une nation dans un pays étranger ». Pour ma part je définirai la colonisation ou l’occupation étrangères comme : « l’invasion et l’installation temporaire ou indéterminée de manière pacifique ou par la force armé d’un pays peuplé par des hommes organisés en société, par d’autres hommes et femmes arrivant d’un autre pays ayant une langue, une culture, ou une religion différente ».   N’est-ce pas là le cas de l’Islam!!! J’admets qu’il est trop pénible pour les tunisiens qui sont musulmans de l’admettre car  ils sont eux-même musulmans.  Dieu seul sait,  qu’il est difficile d’accepter ses propres torts !!!! Il ne faut pas quand même pas  deux poids et deux mesures pour le même phénomène, à savoir l’occupation étrangère, sinon on jetterait un principe fondamental en Islam, celui de la justice, à la poubelle de nos principes que Dieu nous a recommandé de suivre !!!. Ce que l’on dit des français, des romains ou des américains on devrait l’appliquer si on veut être objectifs, justes et crédibles aux Arabes musulmans !!! Mais en fait, pourquoi parle-t-on de l’Andalousie comme un âge d’or de l’Espagne, état de fait que même les espagnols contemporains reconnaissent, et qu’il est un parjure d’évoquer le protectorat français comme un âge d’or de la Tunisie, nier l’un c’est nier l’autre et vice-versa !!!
Me Kamel ben Tahar Chaabouni


 Protestation À l’attention de l’équipe de l’émission « Le Cercle » (l’équivalent de l’émission « La Cible » en France), http://tva.canoe.com/emissions/lecercle/
Protestation suite à l’émisssion diffusée sur votre réseau ce 26 décembre 2005 Hier, vous acceptiez « Jérusalem » comme « une capitale d’un état asiatique » lorsque cette réponse a été donnée par un de vos concurrents. De deux choses l’une. Soit vous considérez que Jérusalem est la capitale de l’État palestinien, sachez que cet État n’existe pas encore. Ou bien (et c’est le plus probable), Jérusalem est, selon vous, la capitale d’Israël. Cette affirmation est effectivement soutenue par les différents dirigeants israéliens, mais non reconnue par le droit international qui dénonce l’annexion de Jérusalem-Est et ne reconnaît pas Jérusalem comme la Capitale de l’état hébreu. « Le Cercle » serait-il d’accord avec l’annexion de Jérusalem-Est ? J’espère que votre émission rectifiera cette erreur. Bien à vous Taïeb Moalla Journaliste indépendant Québec PS : Une copie est envoyée, pour information, au Conseil de Presse du Québec. Même si votre émission appartient au secteur des variétés, elle contient – dans le cas de l’espèce – des éléments d’information indéniables. Taïeb Moalla Journaliste indépendant tmoalla@yahoo.com Tel : (418) 686-1656


L’exemplarité du putsch d’Ely Ould Mohamed Vall (Mauritanie)

Y a-t-il de « bons » coups d’État ?

 
Nadia Omrane
Sur RFI, ce mardi 22 novembre, le nouvel homme fort de Mauritanie depuis le putsch du 3 août, le colonel Ely Ould Mohamed Vall répondait à une bien curieuse question : y a-t-il de « bons » coups d’État ? Cette positivité d’un changement de régime obtenu en dehors des urnes, contrairement aux usages républicains, renvoie à la déstabilisation en douceur, sans la moindre effusion de sang et avec l’adhésion passive de l’ensemble de la population, qui laissa en exil (car il était déjà à l’étranger) l’ancien président Maaouiya Ould Taya.
Toutes les forces d’opposition et les grandes chancelleries, particulièrement les parrains de l’ex-président, les USA et Israël, ont accepté cette soft transition vers la démocratie. Car le chef du comité militaire pour la justice et la démocratie, le colonel Ely Ould Mohamed Vall, s’excusait presque sur RFI de sa félonie contre son prédécesseur dont il était le bras droit, justifiant ce « coup d’État à contre-coeur » par l’urgence de remettre sur ses rails un système politique qui « allait droit dans le mur ». Chef de la sûreté nationale et des services secrets pendant 21 ans du pouvoir absolu d’Ould Taya, y avait-il homme mieux placé qu’Ould Mohamed Vall pour prendre la mesure de l’exaspération de la population mauritanienne prête à l’explosion ?
La chape de plomb pesant sur le pays et l’interdiction faite à toute _expression politique pluraliste, soupape des tensions, l’arrestation de multiples opposants, avaient d’ailleurs trouvé plusieurs issues violentes, à savoir des tentatives de subversion islamiste particulièrement en juin 2003, mais également, un an plus tard, à l’initiative des Cavaliers du changement, toutes insurrections déjouées et mâtées précisément par Mohamed Vall !
Sans doute, les enjeux géostratégiques et surtout la découverte d’une manne pétrolière ont-ils pu conduire quelques grands pays amis à donner un coup de pouce à ce salutaire coup d’État qui reconduit un système en l’assainissant, car le chef du CMJD promulgue, comme preuve de sa bonne volonté démocratique, une loi qui interdit à lui-même et à son équipe, de se présenter aux prochaines élections qui devraient avoir lieu d’ici l’été 2007. Ely Ould Mohamed Vall en donne sa parole d’honneur. Pour débloquer un système verrouillé à quadruple tour et éviter son implosion par un mouvement fondamentaliste, faudra-t-il donc encore chercher, une fois de plus, l’homme providentiel nourri des secrets du sérail et au coeur de la sûreté nationale ?
(Source : l’e-mag tunisien «Alternatives citoyennes », Numéro 17 – 24 novembre 2005)


 

Les Tunisiens et la Saint-Sylvestre

Modèles importés mais qui deviennent us et coutumes

 
Mohamed KATTOU
Tunis / Le Temps: Samedi prochain se sera pas comme tous les samedis. Les Tunisiens se préparent, dès maintenant, à la date du 31 décembre, la célébration du nouvel an, chacun à sa façon et selon ses moyens.
Du simple gâteau à partager, en famille au chaud face à la télévision, aux rencontres entre amis à domicile ou dans les restaurants, aux grandes soirées dans les hôtels. Mais, il faut être aisé pour se permettre ce luxe qui exige de ceux qui y optent d’avoir un portefeuille bien garni.
Ainsi donc, la fête sera totale et interpellera toutes les catégories sociales.
Sa célébration relève-t-elle de nos habitudes ? Nos parents et grands-parents. La connaissaient-ils ?
Un simple recul nous enseigne que la St Sylvestre était étrangère au Tunisien. Du temps du protectorat français, c’était la fête du « Roumi », de l’occupant. Etait-ce par nationalisme que le Tunisien refusait de s’y impliquer en réservant toute son ardeur à la célébration des deux grandes fêtes musulmanes (les deux Aïds) ? En fait, oui. Car pour lui, ce rejet s’inscrivait dans le cadre de la lutte contre l’occupation étrangère.
Aussi bien la Noël que la St Sylvestre, ne pouvaient être, selon nos grands parents, que des moyens culturels introduits par le colonialisme dans le but de franciser le pays. Cela ne pouvait être qu’une forme de croisade que l’occupant étranger tentait de mener pour mettre le pays – définitivement – sous la coupe du drapeau français. Aussi la célébration de cette fête par quelques tunisiens – à l’époque – était-elle assimilée à un rejet de ses origines et à un dénigrement de la personnalité tunisienne.
Signes des temps
C’était, il y a longtemps. Aujourd’hui, les choses ont changé. Paradoxalement, la célébration de la St sylvestre n’a commencé à s’implanter dans le pays qu’après l’accession à l’indépendance. C’est au cours des années « 60 » – avec l’émergence de l’embryon du tourisme en Tunisie que l’idée de la célébrer a commencé à germer. Partie des hôtels qui offraient leurs services à une catégorie sociale bien particulière, l’idée s’est propagée – progressivement – au sein de la société qui l’a adoptée sans complexe.
Si à travers le monde, dans les pays non musulmans en particulier, la célébration de la St sylvestre a toujours été colorée de cette connotation religieuse, en Tunisie elle reste une occasion annuelle pour s’amuser, bien s’amuser même si –parfois – on dépasse les lignes du tolérable. Ainsi, l’aspect religieux est mis à part, voire, ignoré totalement. Il reste que le Tunisien de plus en plus ouvert sur le monde extérieur n’est plus satisfait d’occuper une place de strapontins dans le village mondial. Ne serait-ce qu’au niveau des loisirs.
Pour lui, célébrer cette fête qui prend aujourd’hui l’aspect d’une habitude bien ancrée dans sa vie, n’a aucune référence religieuse. « Ce n’est pas en nous y impliquant dans la célébration de cette fête que nous renions nos origines, notre religion et notre civilisation », affirment ceux qui, pour eux, il n’est pas question de la rater. Une nuit par an ne tue personne, disent-ils.
Là, ils se trompent, car elle tue. En effet, chaque année, cette fête ne passe pas inaperçue par son aspect macabre. Nombreux sont ceux qui laissent leur vie sur les routes. Par désinvolture, et par inconscience, ils mettent fin à leur vie au moment où le monde s’apprête à accueillir une nouvelle année, donc une nouvelle vie. La vigilance des agents de l’ordre qui passent leur nuit sur les routes sera-t-elle suffisante pour leur éviter une fin macabre ? Les plus prévoyants, les plus sensés et sans doute, les plus heureux seront ceux qui troqueront la bouteille contre « au lit on dort ».
Et le 1er janvier, il fera jour.
(Source : « Le Temps », le 27 décembre 2005)

Soirée du Nouvel An dans les hôtels :

Haro sur les attrape-nigauds !

Lotfi TOUATI
Tunis — Le Quotidien
La brochette de prix proposés pour la fête du Nouvel An dans les hôtels est disparate mais varie selon la qualité des services.
Le ministère veillera toutefois à ce que le rapport qualité-prix soit scrupuleusement respecté.
Des inspecteurs du ministère du Tourisme ont entamé des tournées pour contrôler les unités hôtelières et la qualité des services à proposer aux clients durant les fêtes du Nouvel an.
Cette action est motivée par la volonté du ministère de garantir la conformité entre le prix et la qualité et d’éviter ainsi les défaillances constatées durant les festivités du dernier Nouvel an.
En effet des clients se sont plaints que les services proposés étaient loin de refléter les sommes payées.
Le contrôle suivi du ministère permettra probablement de juguler les abus, ou à tout le moins les atténuer sensiblement.
Comme tous les ans, hôteliers et restaurateurs n’ont pas dérogé à la règle en lançant des campagnes publicitaires pour promouvoir leurs produits. Les prix cette année varient entre 25 D et 255 D.
Il est vrai que les écarts de prix sont justifiés par les packs proposés. Certains hôteliers, outre le dîner de la Saint Sylvestre offrent des services complémentaires parfois alléchants telles que la gratuité pour les enfants, logeant dans la chambre de leurs parents, des séances de thalasso et de massages, et des nuitées gratuites pour les 100 premières réservations.
Il est vrai que parfois le nom des artistes mentionnés dans le programme de la soirée du Nouvel An contribuent à motiver les éventuels candidats à passer une nuit de «rêve».
D’autres hôteliers et restaurateurs se sont contentés de compter sur «d’illustres inconnus» pour animer les soirées en rabaissant toutefois le montant de la facture. Tout compte fait, il est certain que la nuit du Nouvel An va introduire une dynamique particulière dans tout le pays notamment sur le plan économique dans la mesure où l’effet d’entraînement donnera un nouveau souffle à d’autres secteurs parallèles.
(Source : « Le Quotidien », le 27 décembre 2005)

Commerce

Le «Big Bang» tuniso-libyen

Par Moncef MAHROUG
Le volume des échanges commerciaux entre la Tunisie et la Libye a, pour la première fois, dépassé la barre du milliard de dinars en novembre 2005.
Poursuivi depuis près de dix ans, l’objectif du milliard de dinars d’échanges commerciaux entre la Tunisie et la Libye a été atteint, pour la première fois, fin novembre 2005. A un mois de la fin de l’année, le total des échanges tuniso-libyens s’est établi à 1.142,7 millions de dinars, contre seulement 877,7 MDT en 2004. Plus équilibrée qu’il y a une année, la balance demeure néanmoins déséquilibrée en faveur de la Libye, pour la deuxième année consécutive. De 76,5% en 2004 (avec 380,4 MDT d’importations et 497,3 MDT d’exportations), le taux de couverture a ainsi grimpé, du côté tunisien, à 95,5% (contre 109% en 2003).
Les échanges commerciaux tuniso-libyens ont commencé à augmenter de manière significative en 1994, avec un volume total de 284,1 MDT (241,5 MDT en 1993). Depuis, la progression a été régulière faisant franchir aux échanges tous les ans un nouveau pallier : 300 MDT en 1995, 400 MDT en 1996, 500 MDT en 1997.
Après une quasi-stagnation à 400-500 millions de dinars de 1997 à 1999, l’envolée a repris en 2000 avec, successivement, le franchissement du cap des 700 MDT, des 800 MDT en 2001 et des 900 MDT en 2003.
Le record de 2005 –les chiffres n’englobent pas les exportations de services- a été atteint, comme on le souligne à la Chambre économique tuniso-libyenne, à un moment où l’économie libyenne passe par une phase transitoire se caractérisant par «une ouverture sur les autres marchés et l’exonération des importations libyennes de toutes taxes douanières, ce qui implique un durcissement de la concurrence sur le marché libyen».
Ce qui n’est pas sans conséquence pour les produits tunisiens en particulier et arabes d’une façon générale qui jouissaient, depuis les années 80, d’une telle exonération qui leur a permis «la proximité géographique, la qualité des produits et les excellents réseaux relationnels entre les deux pays aidant », de conquérir d’importantes positions sur le marché libyen.
Mais la difficulté pour les produits tunisiens vient aussi du fait qu’outre l’exonération des importations libyennes en provenance d’Asie et des pays occidentaux, -ce qui en fait baisser les prix de 10 à 50% sur le marché libyen, ces produits ont aussi dû s’adapter à l’instauration d’une taxe à la production et à la consommation (de 10 à 30% selon les produits), appliquée à un nombre sans cesse croissant de produits. Et cela ne rend que plus méritoire le record réalisé par les échanges commerciaux tuniso-libyens au cours des onze premiers mois de 2005.
(Source : www.webmanagercenter.com , le 26/12/2005 à 08h00)

La délocalisation gagne les Tunisiens

R.B.H. La logique économique en veut ainsi, la délocalisation des entreprises Françaises en Europe de l’Est ou dans les pays du Maghreb. Motif : des salaires plus bas, des exigences (notamment syndicales) moins nombreuses pour une productivité similaire sinon meilleure. La recette semble marcher au point que même les groupes tunisiens cherchent à délocaliser, à leur tour, dans des pays où les salaires sont inférieurs à ceux pratiqués en Tunisie. Aux dernières informations, c’est le groupe Elloumi, spécialisé notamment dans l’industrie de câbles et de l’électronique, qui compte délocaliser une partie de ses activités en Roumanie. C’est-ce que rapporte le numéro du 18 décembre de l’hebdomadaire Jeune Afrique/l’Intelligent qui cite le patron du groupe. Les raisons invoqués étant le salaire minimum en Roumanie qui est inférieur à 100 euros et des coûts de production moins élevés que dans la plupart des pays du sud de la Méditerranée. Si l’on ne remet aucunement en cause la légitimité du choix, il serait bon d’analyser dès maintenant l’impact d’une telle décision sur l’emploi en Tunisie. S’il est incontestable que tout chef d’entreprise doit penser d’abord et avant tout à la pérennité et à la rentabilité de son entreprise, il est incontestable également que ces chefs d’entreprise devraient tenir compte du coût de ce type de décision sur l’économie nationale.

(Source : www.webmanagercenter.com , le 26/12/2005 à 06h17)


 

Abrogez ! Abrogez !

M’Hamed BEN YOUSSEF
« L’histoire n’est pas l’esclavage de l’actualité »
Je trouve que les interventions de nos «sages» au sein de la Chambre des Conseillers, nouvellement instaurée, sont assez transcendantes grâce, entre autres, à leur longue expérience de la vie politique nationale. Et l’intervention de M. Rachid Sfar, ancien Premier ministre et fils du grand militant Tahar Sfar, dénonçant l’apologie du colonialisme proclamée par le gouvernement français est à sa place. Car, réécrire l’histoire en la bafouant porte en son sein les germes de la discorde et rend les relations internationales malsaines.
Déjà, plusieurs illustres voix se sont, partout, élevées y compris dans l’Hexagone, pour dénoncer ce grave outrage. Dix-neuf historiens ont signé une pétition contre la «vérité officielle», à savoir l’article 4 de la loi du 23 février 2005. Celle-ci porte sur la «reconnaissance de la nation et la contribution nationale en faveur des Français rapatriés» obligeant les programmes scolaires à reconnaître, sans réserve aucune, «en particulier le rôle positif de la présence française outre-mer».
De son côté, la Gauche française, pour une fois unie, s’est élevée, dans un manifeste signé par la totalité de ses leaders, contre cette «disposition ignoble» allant jusqu’à suggérer à Jacques Chirac de «ramener la sérénité dans le pays» avant le 31 décembre.
En Afrique, les réactions des intellectuels et des politiques n’ont pas été moins virulentes. Courroucé par ces dispositions contre nature, Bouteflika —qui est en train de réussir le pari de l’ancrage de la concorde nationale dans son pays déchiré— a refusé, sans ambages, de convenir à tout accord stigmatisant l’amitié franco-algérienne afin de tourner la page des rapports tumultueux d’un passé sanglant entre les deux pays. Bonjour les dégâts ! N’oublions pas que la guerre d’indépendance a coûté à ce valeureux pays frère, pour arracher son autodétermination, près d’un million de morts ! Ne parlons pas des génocides d’Oran et de Sétif à un moment où on s’attendait le plus à ce que la France récompense les Maghrébins. N’ont-ils pas versé leur sang pour libérer à deux reprises, lors de deux Guerres Mondiales, la patrie de «Marianne» de la domination allemande ? Les populations marocaine et tunisienne n’ont pas été épargnées non plus. Plusieurs atrocités «hors normes» ont été perpétrées y compris par la «Main Rouge». A titre d’exemple, il y a eu les massacres du Djellaz en 1911, de Tazarka avec son lot de viols de femmes, en plus des graves dépassements relevés au Sud tunisien soumis, depuis sa conquête en 1881, à la loi militaire d’exception.
Certes, on retiendra que c’est en subissant les graves injustices sociales des colonialistes que les «autochtones» se sont réveillés de leur torpeur affligeante. Ainsi, ils ont pu surmonter leurs complexes d’infériorité et fini par se débarrasser du joug de l’intolérable servitude du «Roumi»… Sans «El Akri» (sobriquet populaire donné à la France), on n’aurait pas eu un Bourguiba, un Farhat Abbès, un Ben Barka, un Ben Khedder ou un M’Hamed Yazid pour ne citer que ces illustres figures du nationalisme nord-africain auxquelles il faut ajouter un tas de têtes pensantes dans le monde des arts et de la culture multiforme. La Sorbonne ainsi que le Quartier Latin ont formé bon nombre d’élites du sud de la Méditerranée. Nos leaders, dans leur prime jeunesse, étaient des habitués des tribunes de l’Assemblée nationale française où ils s’initiaient aux joutes politiques omettant, sciemment, de s’imprégner de la démocratie qui y règne pour ne pas l’appliquer, chez eux, une fois le pouvoir entre leurs mains… Toutefois, en occupant durablement plusieurs territoires étrangers, la France a fait autant de mal que de bien en Afrique, faisant même sévir, à un moment donné, l’esclavage.
Durant l’ère coloniale, cohabitaient deux catégories d’hommes : les maîtres et les «vassaux». Les premiers, les suzerains conquérants, tenaient leur force par la grâce de leur origine, de la couleur de leur peau ou de leurs yeux. Les subordonnés, les «autochtones», étaient de laborieuses fourmis cantonnées dans des tâches subalternes, acculés à servir en pliant l’échine et à se «la boucler».
Après tant de malheurs, c’est fausser l’histoire et violer la mémoire des martyrs que de laisser passer sous silence la loi du 23 février. C’est comme si les braves instituteurs s’ingéniaient à enseigner à leurs élèves qu’Hitler a fait du bien à l’humanité, y compris donc aux descendants des Gaulois ! L’apologie du colonialisme de la part des dirigeants de la patrie de Jules Ferry et de Voltaire censée placer haut l’étendard de la liberté, de l’égalité et de la fraternité est tout à fait contre nature.C’est déconstruire l’avenir ! A ce propos, voici une réplique foudroyante, adressée en 1980 déjà, à un de ses interlocuteurs, par Aleksandr Soljenitsyne de passage à Paris : «Oui, il y a pire que le communisme ; oui, il y a pire que le fascisme ; il y a le colonialisme.» Et d’ajouter : «Le colonialisme pillait l’histoire des peuples, abêtissait les populations, les coupait de leurs racines, les amalgamait, les broyait dans une autre culture considérée comme supérieure à la leur, inexistante, sauvage. Et il racontait comment les peuples sortaient vite du communisme ou du fascisme pour se reconstruire, et si mal du colonialisme qui les avait détruits, parfois en les aimant». La France ne semble pas avoir compris que le monde évolue à une vitesse vertigineuse et que rien ne peut, dorénavant, stopper la marche des Africains —en mal de reconnaissance des services rendus— vers le Nord, si prospère. Et que l’avenir, la mondialisation aidant, appartient aux sociétés multiraciales et multi religieuses où toutes leurs composantes, quelles que soient leurs origines, ont les mêmes droits et les mêmes chances dans la vie.
(Source : Tunis Hebdo du 26 décembre 2005)

 


RENCONTRE Ecrivain tunisien et suisse, Rafik Ben Salah transmet sa double richesse culturelle dans des livres truculents et méditatifs, comme son dernier roman, La mort du Sid.  

«Ramuz m’a ouvert la porte de ce pays»

élisabeth Vust   «J’ai toujours rêvé de m’entendre dire que j’étais un auteur, au sens latin du terme, c’est-à-dire celui qui augmente, qui accroît le domaine de la connaissance de l’homme», confie Rafik Ben Salah, qui agrandit lui-même le dictionnaire en forgeant une langue nourrie par sa langue maternelle et son imagination.   Né en 1948 en Tunisie, cet auteur a grandi en parlant le tunisien (mélange de berbère, d’arabe, de français et d’italien…). Son bac passé, il a pris la décision irrévocable de quitter son pays natal dont il ne cultive pas la nostalgie, considérant que la vie est une marche en avant. Bien loin d’alimenter le cliché de l’exilé déchiré entre ici et là-bas, il se sent porteur d’une double richesse qu’il essaie de transmettre à travers sa prose effervescente et psalmodique, issue de la fusion de l’oralité et de l’écrit.   A presque 20 ans, Rafik Ben Salah, passé par la Sorbonne, a rendu visite à son oncle diplomate à Berne. Ayant reçu un accueil extraordinaire dans cette ville, il en a conclu que la Suisse était formidable Ce bel enthousiasme n’a pas tourné au désenchantement après trente-trois ans de vie ici, où il a fondé une famille et enseigne le français au collège de Moudon. Lorsque Ramuz figure au programme, il s’efforce de faire tomber les préjugés entourant cet écrivain qui lui a ouvert — le premier et le plus largement — la porte de ce pays.   La Suisse, contrairement à la Tunisie, n’a pas encore tâté du «yatagan» de ce lauréat des prix du Meilleur ouvrage franco-maghrébin (1987), Schiller (1992), Lipp (1999) et des Ecrivains vaudois (2004), qui traite ainsi sur un mode différent ses deux patries.   Dans son nouveau roman, l’une a droit à plus de farce (le papet en devient une «râpée au popo») et l’autre a plus de satire. A l’instar de ses titres précédents, le romancier a écrit La mort du Sid dans un café — en l’occurrence à Lucens. Il a en effet besoin d’être environné de voix pour capter celles de ses personnages, qui émergent de sa mémoire mais n’en deviennent pas pour autant héros de récits autobiographiques. Car, en réalité, les choses ne se sont pas passées de façon aussi tragico-burlesque que dans cette fiction, où Rafik Ben Salah s’est demandé qui était son père et pourquoi cet homme avait été si violent avec lui quand il était enfant.   Aucune rancœur ni désir de vengeance ne semblent toutefois animer ce fils devenu auteur, qui conclut face à ces questions restées sans réponses: «Nous sommes tous susceptibles de briser quelqu’un en voulant réaliser quelque chose qu’on croit important…»   élisabeth Vust   Critique  

Un homme visionnaire, un père intolérant

  Convaincu que la richesse a changé de nature, Sidhom décide de vendre la terre de ses ancêtres et de rejoindre la capitale, où se trouve le savoir, mais son entourage oppose une farouche résistance à ce projet. Mêlant malicieusement vox populi, pensées et dialogues, Rafik Ben Salah relate la lutte de ce chef de famille dans un roman semé de truculences, qui fait une habile ellipse entre le départ du héros pour Tunis jusqu’à son agonie, trente ans plus tard. Débute alors la poignante marche de Farouk vers son père. Sidhom a certes donné un avenir à ce fils aîné en lui permettant d’étudier, mais a (presque) brisé sa vie en le traitant avec une extrême violence. C’est donc l’histoire d’une double cassure (homme-tradition, père-fils) que propose le romancier, conteur inspiré au regard implacable. Outre ses thèmes de prédilection, dont l’intolérance, on retrouve ici le personnage nommé Staline, être civilisé qui incarne «l’autre face du vrai Staline». E. V.   « Rafik Ben Salah. La mort du Sid. L’Age d’Homme, coll. Contemporains, 237 pp. »   (Source : « 24 heures », le 27.12.2005)


 
Le jeune modèle de Mahomet   PHOTOGRAPHIE · Les images aussi ont une histoire. Dans la ville sainte de Qom, en Iran, deux ethnologues suisses sont frappés par les nombreux portraits du Prophète Mahomet en jeune homme, coiffé d’un turban: de toute évidence, la reproduction d’une photo prise au début du siècle passé en Tunisie par deux Allemands, qui en ont fait des cartes postales.   
RéVéLATIONS DE LA REVUE FRANçAISE «éTUDES PHOTOGRAPHIQUES».

Le portrait de mahomet démasqué

  La ville sainte iranienne de Qom publie des portraits du prophète Mahomet jeune. Les ethnologues suisses Micheline Centlivres-Demont et Pierre Centlivres ont retrouvé le modèle: la photo d’un éphèbe tunisien efféminé.   Roger de Diesbach   Des caricaturistes de tout poil n’hésitent plus à se gausser des Eglises chrétiennes et de leurs saints, des papes, prêtres ou pasteurs. Mais lorsqu’ils osent toucher à l’islam ou à Mahomet, c’est immédiatement le tollé et une pluie de protestations. Le journal «La Liberté» en sait quelque chose, lui qui avait osé publier un gentil dessin de presse de son dessinateur Alex représentant le prophète Mahomet séparant les eaux de la piscine du Collège Saint-Michel entre bains pour hommes et bains pour femmes.   A lire les reproches reçus du monde entier, jamais elle n’aurait osé penser être tellement lue… au Soudan. Depuis lors, un quotidien danois a commis le même crime de lèse-majesté avec les mêmes conséquences. Car il faut le savoir, l’islam interdit la représentation de la figure humaine et plus spécialement celle de la famille du prophète. Partout sauf en Iran.   L’exception iranienne   Le chiisme iranien est en effet plus tolérant sur ce point que l’orthodoxie sunnite. Impossible de voyager en Perse sans découvrir des miniatures représentant Mahomet, son gendre Ali, ses fils Hassan et Hussein ou d’autres proches du prophète. Il s’agit d’une vieille tradition qui a atteint sa maturité au XIVe et au XVe siècles.   Mais il y a mieux. Les ethnologues Pierre Centlivres, professeur honoraire de l’Université de Neuchâtel, et son épouse Micheline Centlivres-Demont, passionnés par la photographie et l’imagerie populaire au Moyen-Orient, ont découvert et collectionné des affiches imprimées depuis la fin des années 90 à Téhéran où dans la ville sainte ultraconservatrice de Qom. Ces posters montrent le portrait de Mahomet jeune, en éphèbe coiffé d’un turban.   Ces portraits qui ne sont pas des caricatures, expliquent les Centlivres, diffèrent totalement de l’imagerie populaire traditionnelle: «Il s’agit d’un visage d’adolescent, avec une touche très occidentale évoquant le maniérisme de la Renaissance tardive, mais surtout les peintures d’adolescents de Caravage: même peau veloutée, même bouche entrouverte, même regard caressant.   Il existe plusieurs variantes de ces affiches iraniennes, mais toutes présentent la même physionomie juvénile, identifiée par une inscription telle que «Mohammad, l’envoyé de Dieu».   Rêves de papier   En 2004, les Centlivres tombent par hasard à Paris sur une exposition des photographies orientalistes de Lehnert et Landrock et découvrent la photographie de Lehnert qui a servi de modèle aux peintres iraniens (lire ci-dessous). Les Allemands Rudolf Franz Lenhert (1878-1948) et Ernst Heinrich Landrock (1878-1966) se sont connus en Suisse en 1904 et se sont installés à Tunis[33], le premier comme photographe et le second comme éditeur.   Ils publieront toute une imagerie exotique et produiront des milliers de photographies et de cartes postales de Tunis[33], d’Egypte et de tout le Proche-Orient.   Les Centlivres qui racontent toute cette histoire dans le numéro de novembre d’«Etudes photographiques», la revue de la Société française de photographie, précisent que Lehnert aspirait à faire une oeuvre d’art de chaque photo. Dans le décor oriental de son ancien palais tunisien[33], il faisait poser des fillettes prépubères et de jeunes garçons en partie dévêtus.   Exotisme et fantasmes   Les jeunes garçons pris pour modèles ne laissaient pas insensible une clientèle européenne adepte de «l’amour qui n’ose dire son nom».   Ces garçons et ces jeunes filles ont l’aspect gracieux d’un âge qui hésite entre l’enfance et l’adolescence, entre le féminin et le masculin.   «Lehnert et Landrock ont sans doute joué sur le registre de l’exotisme et de ses fantasmes, mais avec talent, sans tomber dans la sexualité dévergondée, poursuivent les Centlivres.   Alors qu’André Gide publiait «L’Immoraliste», ces sourires et postures, jeux de lumière sur des corps découverts, n’étaient pas dépourvus de sensualité et suggéraient l’innocence des temps paradisiaques».   La photo de 1905 qui a servi de prototype aux images iraniennes est une carte postale de ton sépia sous-titrée «Mohammed». On ne sait pas comment elle est arrivée à Qom et Téhéran où les posters sont édités aujourd’hui.   Si certaines affiches iraniennes sont très proches de la photo, d’autres ont été fortement retravaillées.   Portrait d’un portrait   Les artistes iraniens tendent à gommer ce qui féminise le modèle dans la photographie de Lehnert, fleurs de jasmin à l’oreille, caresse du regard, voire épaule dénudée. Jugées irrespectueuses pour le prophète, ces images ont été interdites en Afghanistan par la Cour suprême islamique.   Sur l’un des posters iraniens, il est précisé que ce portrait de Mahomet à 18 ans est dû à l’origine au pinceau d’un moine chrétien. Les Centlivres commentent: «Ce portrait d’un portrait disculpe les musulmans du sacrilège que représenterait la figuration du prophète et affirme également une reconnaissance, par les chrétiens, de la vocation prophétique de Mahomet.» I   Experts de l’Afghanistan   Pierre et Micheline Centlivres sont des experts incontestés de l’Afghanistan. Ils ont multiplié voyages et longs séjours dans ce pays où Pierre Centlivres a travaillé comme conseiller au Musée de Kaboul de 1964 à 1966. Ils ont publié de nombreux ouvrages sur ce pays qu’ils suivent depuis une quarantaine d’années. Ils ont réalisé pour le Fond national de recherche scientifique une longue étude sur les millions d’Afghans exilés en Europe et dans les pays voisins et sur les tentatives de reconstruction de l’Afghanistan. Mais l’Inde, l’Iran, le Pakistan, la Turquie et… la Suisse sont aussi affichés au tableau d’étude de ces infatigables voyageurs. Pierre Centlivres a dirigé de 1974 à 1998 l’Institut d’ethnologie de l’Université de Neuchâtel dont il est professeur honoraire. Pierre et Micheline, passionnés par l’imagerie populaire du Moyen-Orient, ont publié plusieurs ouvrages à ce sujet.   RDD   CIEL, MAHOMET!   Si les Centlivres sont parvenus à découvrir le modèle des affiches du prophète, c’est à cause de leur passion commune: d’une part, ils collectionnent les cartes postales du Moyen-Orient et d’Afrique depuis fort longtemps et, d’autre part, ils ont acquis depuis 1964 quelque 1200 affiches du Moyen-Orient trouvées pour la plupart dans des bazars.   Leur curiosité piquée au vif par ces portraits de Mahomet à 18 ans, ils ont recherché partout durant plus de cinq ans le fameux peintre chrétien qui aurait pu en être à l’origine. En vain.   Micheline Centlivres-Demont raconte: «L’an passé, dans un passage couvert parisien, mon regard tombe par hasard sur l’affiche d’une exposition de Lehnert et Landrock à la galerie au Bonheur du jour de Nicole Canet. J’ai dit: «ça y est, c’est notre homme!» On s’est précipité. La galerie vendait des photos anciennes et nous avons appris que les négatifs se trouvaient au Musée de l’Elysée, à Lausanne, qui nous a fort bien reçus».   Cette découverte essentielle faite, les Centlivres se sont dépêchés de poursuivre leurs recherches et de les publier dans «Etudes photographiques». En effet, d’autres chercheurs commençaient à faire le lien.   RDD   (Source : « La Liberté », le 27 décembre 2005)

Les femmes musulmanes dénoncent les interprétations sexistes des textes sacrés

Au cours du congrès, une femme a conduit la prière musulmane devant un public mixte.

La présidente de L’Institut Catalan des Femmes, Marta Selva, et le président du Centre Catalan de l’Unesco, Enric Masllorens, ont clos dans l’après midi du 29 octobre le premier Congrès International du Féminisme Islamique, qui a réuni à Barcelone plus de 400 participants durant 3 jours.
L’association musulmane catalane (Junta Islamica Catalana) a organisé cette rencontre afin de montrer l’émergence, au niveau international, du mouvement des femmes musulmanes pour l’égalité des droits appelé « Yihad de género ». Une des autres priorités du Congrès a été de construire les bases d’une collaboration entre les femmes musulmanes et le mouvement féministe global.
Au cours de ces journées il est apparu que le féminisme islamique est désormais une réalité dans beaucoup de pays de population musulmane. Beaucoup de témoignages de femmes qui luttent pour leurs droits et travaillent dans des conditions très difficiles contre l’implantation, au nom de l’Islam, des codes de la famille très machistes et discriminatoires ont été recueillis.
De nombreux débats sur diversité et féminisme ont eu lieu, notamment concernant l’interprétation du Coran et la question de l’Islam et du Féminisme. Ce débat a permis d’aborder la situation des femmes musulmanes dans le Sud-Est Asiatique et en Afrique Sub saharienne.
Un moment fort et émouvant a marqué le Congrès lorsque Amina Wadud, professeur des Etudes Islamiques à l’Université de Commonwealth de Virginie (EU), a prononcé et dirigé la prière du vendredi devant une audience mixte.
Conclusions :
Le féminisme est une réalité émergente qu’il faut aborder comme une alternative aux lectures machistes dominantes. Ce féminisme prend sa source dans la révélation coranique, et s’appuie sur la conviction que le Coran ne justifie pas le patriarcat. L’Islam peut libérer la femme et changer son statut actuel. Pour cela, il est nécessaire d’ouvrir les portes du « Ijtihad » (ou effort d’interprétation), en tenant compte du contexte qui est celui des sociétés du 21ème siècle.
Il faut donc :
Participer à la transformation des lois discriminatoires à l’encontre des femmes. Ne pas confondre les lois élaborées par les hommes avec le concept plus large de Sharia. Introduire les hommes dans la lutte des femmes pour arriver à l’égalité des droits. Chercher le soutien interne des communautés pour combattre toutes formes de discriminations. Impulser la participation des femmes dans les organes de décision. Revendiquer le droit à la propriété, à la liberté individuelle et à l’indépendance économique qui est la base de la tradition islamique. Réclamer l’accès à la mosquée comme un droit pour les femmes musulmanes. Partant du contexte des pays occidentaux, revendiquer pour les femmes musulmanes immigrées le statut de citoyennes de pleins droits. Il est nécessaire de modifier les lois du regroupement familial.
Que le mouvement féministe dans son ensemble tienne compte de la diversité des critères et des interprétations légitimes au sein de l’Islam. Demander aux féministes non musulmanes qu’elles n’acceptent pas comme unique lecture possible de l’Islam celles des courants les plus machistes et les plus réactionnaires. Cela rend difficile la collaboration entre les femmes musulmanes qui luttent pour leurs droits et le mouvement féministe dans son ensemble. Nous ne pouvons accepter l’existence d’un discours unique et ethnocentrique sur le « féminisme », il est nécessaire de parler de « féminismes ».
Les féminismes doivent être plus inclusifs et accepter la légitimité des luttes des femmes au niveau local et transnational. Il faut respecter le droit à la différence, la spécificité des différents mouvements de femmes.
Il est nécessaire de construire des règles pour fonder, partager et diffuser ce que nous apprenons à partir de nos propres sources textuelles. Il faut dessiner les stratégies qui nous permettent de faire parvenir ces connaissances à toutes les femmes. Pour prévenir les conflits il faut provoquer le dialogue. Dans les espaces interstitiels, personne n’a la réponse absolue : nous devons construire en commun. De la connaissance mutuelle à la reconnaissance mutuelle.
Barcelone, 29 octobre 2005.
Traduction Leïla Crinon
 
(Source: Alerte electronique de M S.adri Khiari le 27-12-2005)


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