26 mars 2009

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TUNISNEWS

8 ème année, N° 3229 du 26.03.2009

 archives : www.tunisnews.net  


Liberté et Equité: Nouvelles des libertés en Tunisie AISPP: Communiqué AISPP: Procès du secrétaire général de l’Union Générale des Etudiants de Tunisie pour ébriété et agression AFP: Crash ATR tunisien: Tuninter surprise et mécontente, évoque des pressions Jeune Afrique: L’Afrique selon Kouchner Xinhua: Tunisie – Droits de l’homme : Tunis stigmatise les déclarations du ministre français des AE TAP: Déclaration d’une source au ministère des Affaires étrangères Jeune Afrique: Ahmed Brahim troisième candidat de l’opposition à la présidence Le Temps: Le pouvoir d’informer Le Temps: Fléau : Poussée de l’alcoolisme Carpediem: Religion populaire administrée Hend Harouni: Brief and significant


Liste actualisée des signataires de l’initiative du Droit de Retour : http://www.manfiyoun.net/fr/listfr.html Celles et Ceux qui veulent signer cet appel sont invités à envoyer leur: Nom, Pays de résidence et Année de sortie de la Tunisie sur le mél de l’initiative : manfiyoun@gmail.com


 
Liberté pour tous les prisonniers politiques Liberté et Equité 33 rue Mokhtar Atya, 1001, Tunis Tel/fax: 71 340 860 Liberte.equite@gmail.com Tunis, les 24 et 25 mars 2009

Nouvelles des libertés en Tunisie

 
1) Hospitalisation de deux grévistes de la faim à Charles Nicolle Deux étudiants en grève de la faim, Aymen Jaabiri et Mohammed Soudani, ont été hospitalisés mardi 24 mars 2009 à la suite d’une détérioration de leur état de santé pour y recevoir des secours d’urgence. Ils poursuivent leur grève de la faim pour le quarante deuxième jour d’affilée. 2) Violente agression d’un groupe d’étudiants par la police politique Des agents de la police politique ont violemment agressé dans l’après midi du mardi 24 mars 2009 des étudiants venus soutenir leurs camarades en grève de la faim, notamment Malek Sghaïer, Mohammed Hédi Hamdi, Issam Sellami et Néjib Dziri. 3) Deux prisonniers en grève de la faim en solidarité avec les grévistes de la faim Deux prisonniers de Borj El Amri, Kaïs Bouzouzia et Ali Faleh, sont commencé une grève de la faim pour soutenir les étudiants en grève de la faim pour que soit annulée la décision de les chasser de l’Université et leur droit à poursuivre leurs études. 4) La tragédie de la jeunesse de Borj à Nabeul : agressions et convocations. […] ont notamment été convoqué par ce moyen illégal Ali Bennasr, Karim Khlil, Mohammed Kashkech et Othman Rezgui. 5) Sondes Riahi au tribunal Demain, 26 mars, mademoiselle Sondes Riahi se présentera au tribunal de Première Instance de Grombalia pour faire opposition à une condamnation par contumace la condamnant à quatre années d’emprisonnement. Mademoiselle Sondes Riahi affronte le harcèlement quotidien d’agents de la police politique, Kamel Gorbi et Abdessalam, depuis son arrestation le 24 décembre 2006 dans le cadre des événements de la ville de Slimane et sa libération au terme de 18 jours passé à l’administration de la Sûreté de l’Etat. Pour le bureau exécutif de l’Organisation Le Président Maître Mohammed Nouri (traduction d’extraits ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en arabe, LT)

Liberté pour tous les prisonniers politiques Liberté et Equité 33 rue Mokhtar Atya, 1001, Tunis Tel/fax: 71 340 860 Liberte.equite@gmail.com Tunis, le 21 mars 2009

Nouvelles des libertés en Tunisie

1) l’encerclement du domicile d’Ali Laridh se poursuit Des agents de la police politique encerclent pour septième jour d’affilée le domicile d’Ali Laridh, ex prisonnier politique et ex porte parole du mouvement En Nahdha. Ils importunent les membres de sa famille qui pénètrent au domicile ou en sortent et leur demandent de présenter leurs papiers d’identité. De même les personnes rendent visite à la famille ou les voisins sont harcelés à leur tout. 3) des familles de prisonniers d’opinion demandent la libération des leurs Des familles de prisonniers d’opinion ont demandé par un courrier adressé à Liberté et Équité à l’occasion de la journée de la Jeunesse, le 21 mars, la libération de leurs enfants détenus en vertu de la loi inconstitutionnelle sur le terrorisme […] Il s’agit des familles de Tarek Hammami, Ghaith Ghazouani, Maher Beziouche, Anis Hedhili, Karim Ayari, Ramzi Ben Saïd, Oualid Saïdi, Nidhal Boulaabi, Radhouane Fezi’i, Ali Ben Salem, Mohammed Ben Mohammed, Akram Kamel, Bilal Hejri, Oussama Abdessamad, Rabi’i Khelifi, Mohammed Moncef Baghdadi, Hosni Marsani, Choukri Jouini, Atef Hammami, Mohammed Larbi, Mourad Akri, Hosni Yefreni. Pour le bureau exécutif de l’Organisation Le Président Maître Mohammed Nouri (traduction d’extraits ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en arabe, LT)


Liberté pour tous les prisonniers politiques Liberté pour le Docteur Sadok Chourou Association Internationale de Soutien aux Prisonniers Politiques 43 rue Eldjazira, Tunis e-mail : aispptunisie@yahoo.fr Tunis, le 25 mars 2009  
* La chambre criminelle du Tribunal Militaire Permanent de Tunis, présidée par le juge Kamel Ben Jaafar, a examiné aujourd’hui, mercredi 25 mars 2009 :   – l’affaire n°57757 dans laquelle est déféré Badreddine Ferchichi, accusé de s’être mis en temps de paix à la disposition d’une organisation terroriste opérant à l’étranger et d’y avoir incité, et ce pour voir combattu en Bosnie lors de la guerre d’épuration ethnique menée par les Serbes contre les musulmans. Cette chambre avait prononcé un non lieu en sa faveur mais le jugement avait été cassé à la demande de l’avocat général. Le juge a décidé de reporter l’examen de l’affaire au 8 avril 2009 à la demande de son avocate, Maître Saïda Akrami;   * la treizième chambre criminelle de la Cour d’Appel de Tunis, présidée par le juge Tahar Yafreni, a examiné mercredi 25 mars 2009 – l’affaire n°12264 dans laquelle est déféré le « groupe de Ras Bel » à savoir Rafik Zaïm, Mohammed Ben Khelifa, Bilal Sfaxi, Ouissam Cherbib, Abderrazak Arrafa, Hamza Sfaxi, Hichem Galaï, Abderrazak Sfaxi, Lotfi Frej, Lotfi Mellak, Hamadi Dahmani, Mohamed Amine Chakroune, Ahmed Tounsi, Ahmed Megdiche, Mahjoub Bentahar, Oualid Mahjoub, Kais Gharbi, Ahmed Gharbi, Ahmed Mellakh, Ahmed Elilj, Hassen Khmouma, Zyed Maazaoui, Salah Jaafar, Omar Tebourbi, Fethi Berraïes, Mohammed Amine Mellakh, Mekki Mzah, Nassir Mamlouk et Yassine Salem, pour adhésion à une organisation terroriste et incitation à adhérer à une organisation terroriste, pour n’avoir révélé aux autorités les informations et renseignements en leur possession sur la commission d’une infraction terroriste et tenue de réunions sans autorisation. Le tribunal a décidé de reporter l’examen de l’affaire au 1er avril 2009 à la demande de l’avocat général que soit convoqué à nouveau l’accusé Lotfi Frej, car des accusés sont déférés pour les mêmes accusations relatives aux mêmes faits en appel du même jugement en première instance (prononcé par la quatrième chambre du TPI de Tunis, n°15946 du 01/07/08. Maîtres Anouar Kousri, Samir Dilou, Hédi Abbassi, Ouissam Ben Achour, Ramzi Bendia, Sofiane Yahyaoui, Mounir Ben Salha, Mansour Jerbi, Henda Dhaouadi et Abdelfattah Mourou se sont présentés pour assurer leur défense.   – l’affaire n°12891 dans laquelle sont déférés des accusés dans l’affaire 12264 (Ahmed Gharbi, Fethi Berraïes, Omar Tebourbi, Lotfi Frej, Ahmed Tounsi et Mohammed Aymen Mellakh). Le tribunal a décidé de reporter l’examen de l’affaire au 8 avril 2009.   – l’affaire n°12797 dans laquelle sont déférés Hamdi Zarrouk, Lotfi Guenouni, Mohammed Ali Abdellaoui, Oualid Kahlaoui, Samir Bakkar, Makram Ben Ali, Mohammed Younes, Fethi Alaoui et Ali Boubaker […] . Le tribunal a décidé de reporter l’examen de l’affaire au 1er avril 2009 suite à la demande de l’avocat général que l’accusé Lotfi Guenouni soit amené. Maîtres Choukri Belaïd, Radhia Nasraoui, Mohammed Fadhel Saïhi, Abderraouf Ayadi, Abdelfattah Mourou, Ali Mansour et Salem Arfaoui ont plaidé.   * la huitième chambre correctionnelle du Tribunal de Première Instance de Tunis, présidée par le juge Mohammed Ali Ben Chouikha, a examiné mercredi 25 mars 2009 l’affaire n°248 dans laquelle est déféré Badreddine Mzah, accusé de ne pas avoir révélé aux autorités les renseignements ou informations en sa possession relatifs à la commission d’une infraction terroriste, et de tenue de réunions non autorisées. Après avoir écouté la plaidoirie de maître Samir Dilou, le juge a décidé de suspendre l’audience, de l’examiner et de prononcer le jugement le 1er avril 2009.   * la quatorzième chambre criminelle de la Cour d’Appel de Tunis, présidée par le juge Tarek Chakioua, a examiné mercredi 25 mars 2009 l’affaire n°11347 dans laquelle sont déférés Mountasser Khedher, Béchir Bejaoui, Mourad Nsiri, Mohammed Arif, Ramzi Rezgui, Youssef Yaacoubi et Mohammed Lazhar Bahri, accusés de ne pas avoir révélé aux autorités les renseignements en leur possession relatifs à la commission d’une infraction terroriste et d’avoir tenu des réunions sans autorisation. A la suite de la plaidoirie de Maître Samir Dilou, le tribunal a décidé de suspendre l’audience pour le prononcé du jugement. Pour l’association La commission de suivi des procès politiques (traduction d’extraits ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en arabe, LT)  

Liberté pour tous les prisonniers politiques Liberté pour le Docteur Sadok Chourou Association Internationale de Soutien aux Prisonniers Politiques 43 rue Eldjazira, Tunis e-mail : aispptunisie@yahoo.fr
 
Tunis, le 25 mars 2009

Procès du secrétaire général de l’Union Générale des Etudiants de Tunisie pour ébriété et agression

La huitième chambre correctionnelle du Tribunal de Première Instance de Tunis, présidée par le juge Mohammed Ali Chouikha, a examiné mercredi 25 mars 2009 l’affaire 490 dans laquelle sont déférés Azzedine Zaatour, secrétaire général de l’UGET, Choukri Oueslati, Farouk Kouki, Boubaker Dhahri, pour agression violente d’un fonctionnaire dans l’exercice de ses fonctions, ébriété, troubles et perturbations, et pour Zaatour, outrage à fonctionnaire dans l’exercice de ses fonctions. Maîtres Noureddine Bhiri, Hatem Dahnas, Anouar Kousri, Ouissam Saïdi, Hassan Toukabri, Afef Gargoura se sont présentés pour les défendre […] ils ont démontré le montage de l’affaire destiné à toucher à la réputation de militants syndicalistes en leur montant des affaires morales. L’objectif est de faire revenir les étudiants grévistes de la faim sur leur détermination à poursuivre leur mouvement. […] Le juge a décidé d’examiner l’affaire et de prononcer le jugement le 1er avril 2009.   […] Pour l’association La commission de suivi des procès politiques (traduction d’extraits ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en arabe, LT)

Crash ATR tunisien: Tuninter surprise et mécontente, évoque des pressions

TUNIS, 24 mars 2009 (AFP) – La compagnie Tuninter s’est dit mécontente de la condamnation surprise à dix ans de prison du pilote et copilote de son ATR, qui s’était abîmé en août 2005 au large de la Sicile, suspectant des « pressions ». « Tuninter exprime son étonnement et son vif mécontentement suite à la décision surprise du tribunal de Palerme », indique-t-elle dans un communiqué remis mardi à l’AFP. Outre le pilote et le copilote, ce tribunal a infligé neuf ans de prison à Moncef Zouari et Zouheir Chetouane, directeur général et directeur technique de la compagnie, ainsi que huit ans à deux responsables de la manutention et à un mécanicien. Selon l’enquête italienne, une erreur d’installation d’une jauge de carburant sur l’ATR-72 de Tuninter est à l’origine de l’accident, qui a fait 16 morts et 23 blessés. « Les peines prononcées sont nettement plus lourdes que celles décidées en Italie dans des accidents d’avion plus graves », estime Tuninter qui déplore « une tournure médiatico-politique », suspectant des « pressions » pour « occulter la part de responsabilité qu’assument d’autres parties, dont le constructeur » de l’avion. L’ATR-72 avait été livré en 1992 par le constructeur européen d’avions de transport régional (EADS/Ale nia Aeronautica), basé à Toulouse (France). Tuninter juge « paradoxal » que le pilote ait condamné à la prison alors qu’il avait été « reconnu comme un héros » par la presse et l’association des pilotes pour avoir réussi l’amerissage et sauvé la vie à deux tiers des passagers. Elle rappelle enfin que 22 millions d’euros d’indémnisation avaient été versées « en un temps record » aux survivants et à leur famille par les assureurs et le constructeur. Les avocats de Tuninter dont le personnel est jugé par contumace, vont interjter appel du jugement prononcé. Avant le crash, l’équipage croyait avoir 3.000 litres de kérosène dans ses réservoirs au moment où l’avion se ravitaillait à Bari, dans le sud de l’Italie et n’avait alors demandé que 240 litres supplémentaires de carburant pour son retour à Djerba (sud de la Tunisie). Faute d’essence, ses deux moteurs se sont arrêtés en même temps, empêchant l’avion d’atteindre l’aéroport de Palerme pour un atterrissage, le forçant à un amerrissage

L’Afrique selon Kouchner

A quelques jours du voyage de Nicolas Sarkozy en Afrique, Bernard Kouchner analyse dans Jeune Afrique l’actualité du continent et expose la politique africaine de la France. De Tunis à Kinshasa, d’Alger à Libreville, du Sahara à Antananarivo, du génocide rwandais à la Françafrique , de l’élection ivoirienne à l’affaire El-Béchir, le ministre français des Affaires étrangères donne sa vérité.

Bernard Kouchner précise la position française face au nouveau pouvoir malgache (« La suspension du Parlement ne va pas dans le bon sens. Nous serons très attentifs aux modalités d’une transition dont la durée doit être aussi brève que possible») mais aussi à propos de la crise politique et institutionnelle en Mauritanie (« Le général Ould Abdelaziz doit démissionner au moins quarante cinq jours avant l’élection présidentielle s’il souhaite s’y présenter») tout en regrettant que « l’irrespect du pouvoir constitutionnel gagne du terrain » sur le continent. Quant à l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire, Kouchner avoue être un peu découragé : « Personne ne paraît pressé d’aller devant les urnes. Je ne suis pas optimiste » déclare-t-il.

Le ministre des Affaires étrangères s’explique, en outre, sur le plan Sarkozy pour la paix dans la région des Grands Lacs (« La concertation entre les quatre pays des Grands Lacs afin de s’entendre pour un éventuel partage des richesses n’est ni une idée fausse ni une idée neuve. Mais elle ne s’impose pas de l’extérieur»),  annonce les changements dans les nouveaux accords de défense en Afrique («Nous participerons toujours aux opérations d’évacuation de nos ressortissants, mais nous ne nous mêlerons plus de soutenir les régimes en place ») et souligne l’importance des intérêts économiques dans les relations franco-africaines (« On ne peut à la fois, vouloir affronter la crise, déplorer le chômage et ne pas défendre nos entreprises à l’exportation »)Kouchner révèle, par ailleurs, les dessous de l’affaire Rose Kabuye, la directrice du protocole du président rwandais Paul Kagamé (« La proposition faite au président Kagamé était la suivante : si vous voulez accéder au dossier de l’instruction, la seule solution est que l’un des mis en examen se livre »), commente la décision de la Cour Pénale Internationale de ne pas retenir contre Omar el-Béchir le qualificatif de génocide (« Y avait-il volonté planifiée d’anéantissement d’une population ? Je ne le pense pas »)

et interpelle le régime tunisien (« Il y a des atteintes aux droits de l’homme, des journalistes tracassés, parfois emprisonnés, et une politique générale de fermeté. Je ne peux pas être d ‘accord avec ce qui contrevient à la liberté d’expression et d’association. Et je serai très heureux si les élections se déroulaient dans un climat de transparence et de compétition. »)

Enfin, le french doctor s’exprime sur le cas Rama Yade («Je ne prétends pas la gérer »), ses relations avec Omar Bongo Ondimba (« J’ai de l’amitié pour cet homme-là. Et j’ai de la peine quand il en a»), et conclut par cette confidence au sujet de sa compagne, Christine Ockrent : « Si par hasard, le moindre conflit d’intérêts entre nous pouvait apparaître, je démissionnerais

(Source : « Jeune Afrique » (Magazine hebdomadaire – France), N°2515 du 22 au 28 mars 2009)

Lien :http://www.jeuneafrique.com/Article/ARTJAWEB20090320145329/-France-ministre-Bernard-Kouchner-Francafrique-L-Afrique-selon-Kouchner.html


 

Xinhua:Tunisie – Droits de l’homme : Tunis stigmatise les déclarations du ministre français des AE

Xinhua 26 mars 2009 La Tunisie a stigmatisé les déclarations faites à la revue « Jeune Afrique », par le ministre français des Affaires étrangères Bernard Kouchner sur l’état des droits de l’homme en Tunisie. Dans un communiqué rapporté jeudi par l’agence de presse tunisienne TAP, une source au ministère tunisien des Affaires étrangères a souligné que les déclarations de Kouchner, à la revue « Jeune Afrique (dans son numéro 22 au 28 mars 2009), « sont malheureusement pour lui, bien loin d’être crédibles ». « Que Bernard Kouchner veuille faire croire qu’il porte toujours de l’intérêt aux droits de l’homme, est une question qui le regarde, mais qu’il parle de son attitude soit disant « nuancée » s’agissant de la Tunisie et qu’il se contente de colporter des clichés et des poncifs éculés il n’en a plus le droit au vu des responsabilités qui sont les siennes à présent », affirme le communiqué. Selon la même source, quand on parle de journalistes « tracassés  » ou encore « emprisonnés » en Tunisie et quand on le fait sous les lambris de la république française, on doit commencer par vérifier ses allégations pour éviter de se tromper de pays et d’époque, car il est très facile de mettre Kouchner au défi de citer un seul cas de journaliste emprisonné en Tunisie depuis plus de vingt ans. Les faits sont là, la vérité est là, ajoute la source au ministère tunisien des Affaires étrangères, et de souligner: « Si Kouchner a des raisons personnelles de vouloir occuper la scène médiatique pour faire oublier certaines « contrariétés », il n’a aucunement le droit de le faire aux dépens de l’obligation de réserve à laquelle il est tenu et que lui-même rappelle dans sa déclaration ». « Il faut dire, conclut la même source, que Kouchner n’en est pas à une contradiction près. On peut, certes, comprendre sa nostalgie des discours droit de l’hommistes enflammés, comprendre également la crise existentielle qui doit le déchirer de temps en temps, mais cela ne peut faire oublier le respect sacré dû à la vérité, à la réalité de ce qui se passe dans des pays qui ne sont qu’à une heure de vol des côtes françaises ».
 


 

REACTION DES AUTORITES TUNISIENNES AUX DECLARATIONS DE BERNARD KOUCHNER :

Déclaration d’une source au ministère des Affaires étrangères

TUNIS 25 mars 2009 (TAP) – Interrogée au sujet des déclarations faites à la revue Jeune Afrique (dans son numéro 22 au 28 mars 2009), par M. Bernard Kouchner, ministre français des Affaires étrangères, une source au ministère tunisien des Affaires étrangères a déclaré:

Que M. Bernard Kouchner veuille faire croire qu’il porte toujours de l’intérêt aux droits de l’homme, est une question qui le regarde, mais qu’il parle de son attitude soit disant « nuancée » s’agissant de la Tunisie et qu’il se contente de colporter des clichés et des poncifs éculés il n’en a plus le droit au vu des responsabilités qui sont les siennes à présent.

En effet, ses déclarations, à la revue Jeune Afrique, sont malheureusement pour lui, bien loin d’être crédibles.

Quand on parle de journalistes « tracassés » ou encore « emprisonnés » en Tunisie et quand on le fait sous les lambris de la république française, on doit commencer par vérifier ses allégations pour éviter de se tromper de pays et d’époque, car il est très facile de mettre M. Kouchner au défi de citer un seul cas de journaliste emprisonné en Tunisie depuis plus de vingt ans. Les faits sont là. La vérité est là.

Si M. Kouchner a des raisons personnelles de vouloir occuper la scène médiatique pour faire oublier certaines « contrariétés », il n’a aucunement le droit de le faire aux dépens de l’obligation de réserve à laquelle il est tenu et que lui-même rappelle dans sa déclaration.

Il faut dire que M. Kouchner n’en est pas à une contradiction près. On peut, certes, comprendre sa nostalgie des discours droit de l’hommistes enflammés, comprendre également la crise existentielle qui doit le déchirer de temps en temps, mais cela ne peut faire oublier le respect sacré dû à la vérité, à la réalité de ce qui se passe dans des pays qui ne sont qu’à une heure de vol des côtes françaises.

C’est l’une des obligations premières pour un Chef de la diplomatie, pour peu qu’il ait pour elle un minimum de respect.

(Source : L’agence TAP (officielle – Tunis), le 25 mars 2009)


Ahmed Brahim troisième candidat de l’opposition à la présidence

Le secrétaire général du Mouvement Ettajdid a été investi dimanche candidat pour la présidentielle tunisienne d’octobre prochain. Sous la bannière d’une coalition de gauche, Ahmed Brahim entend incarner « un vrai candidat de rupture ».

Ahmed Brahim, secrétaire général du Mouvement Ettajdid a été officiellement investi dimanche candidat à la présidence en Tunisie sous la bannière d’une coalition de gauche.

Il affirme vouloir faire front au président sortant Zine El Abidine Ben Ali, 72 ans, candidat à sa propre succession pour un cinquième quinquennat à l’élection d’octobre prochain.

Ahmed Brahim, 62 ans, dirige depuis deux ans le Mouvement Ettajdid (Renouveau, opposition légale, trois députés)), héritier de l’ex-Parti communiste de 1920 et son parti chapeaute l’Initiative démocratique (ID) formée de petits groupes de gauche et d’indépendants dont il sera le candidat à la présidence.

« Ma candidature n’est pas symbolique, je m’engage dans une véritable compétition pour m’opposer fermement, d’égal à égal, au candidat du pouvoir », a-t-il déclaré lors d’une première réunion publique de sa coalition à Tunis.

« Je suis un candidat de rupture »

Cet universitaire se pose en défenseur d’un « Etat démocratique moderne et laïque » en rupture avec l’opposition radicale proche des islamistes, tout comme avec l’opposition parlementaire modérée qui soutient le président Ben Ali.

« Ma candidature n’est pas symbolique ni de pure forme. Je suis un candidat de rupture, un vrai candidat de l’opposition, pas pour faire de la figuration », a-t-il dit, entouré de ses partisans et répétant qu’il était « temps de passer de la dissidence à une véritable opposition » et « de rompre avec l’autoritarisme ».

Evoquant un « immense déséquilibre de moyens » entre le pouvoir et ses opposants, ce candidat a pris acte de l’engagement du président Ben Ali pour un scrutin honnête et proposé qu’il soit contrôlé par une structure indépendante, et non plus par le ministère de l’Intérieur.

Il a exigé une réforme « radicale » du système électoral, l’assainissement du climat politique avec la garantie des libertés de réunion et d’organisation et de presse, ainsi que l’annulation d’un projet de loi instaurant, selon lui, un contrôle préalable des discours publics des candidats.

Troisième candidat de l’opposition

Il a réclamé aussi la libération de « tous ceux qui ont été jugés pour leurs opinions », dont les militants condamnés suite aux troubles sociaux qui ont eu lieu en 2008 dans la région minière de Gafsa (sud-ouest).

M. Brahmi est le 3ème candidat déclaré de l’opposition avec MM. Mohamed Bouchiha, chef du Parti de l’Unité populaire et Ahmed Inoubli, du Parti social libéral, deux partis parlementaires modérés.

La candidature d’opposants à la présidence est rendue possible par une loi exceptionnelle votée en dérogation de la Constitution qui exige le parrainage de trente élus, une condition qu’aucune formation d’opposition ne peut remplir à elle seule.

Cette loi permet donc à des opposants de postuler mais pose la condition d’être un chef élu en exercice, écartant de ce fait Ahmed Nejib Chebbi, fondateur du Parti démocratique Progressiste (PDP) dont il n’assure plus la présidence.

Le président Ben Ali, qui avait été réélu en 2004 avec 94,4% des voix face à trois concurrents, s’est engagé à la présence d’observateurs aux élections générales et à faire en sorte qu’elles se déroulent « dans un contexte de transparence, de respect de la légalité et d’observance des règles de la pratique démocratique ».

(Source : « Jeune Afrique » (Magazine hebdomadaire – France), N°2515 du 22 au 28 mars 2009)

 

 

Le pouvoir d’informer

Un corps de métier fort de six mille membres attendait une issue honorable pour ce que d’aucuns croyaient être un -mauvais procès- à leur profession. Défenseurs de la veuve et de l’orphelin, les avocats ont eu la sensibilité écorchée par des révélations à la -télé-réalité- sur le comportement de l’un des leurs.

En garant de la profession, le Bâtonnier a, d’abord, habilement endigué la colère des robes noires, mis en demeure la télé d’interdire la participation des avocats, mais en aucun cas, il n’a remis en question le droit à l’information, reconnaissant, de facto, la légitimité du quatrième pouvoir et ce que Jean Louis Servan Schreiber appelle dans un livre-référence : « Le pouvoir d’informer ».

Des deux côtés, il faut bien l’avouer, le verbe a été, à un certain moment, décapant, passionnel, sinon virulent.

D’autant que l’impression première a été que le Conseil de l’Ordre n’a réagi que lorsqu’il s’est agi d’un avocat. Du coup, on était légitimement en droit de craindre qu’un pouvoir juridictionnel parallèle ne naisse à la télévision, et que celle-ci ne dévie du journalisme d’investigation pour s’ériger en juge. Mais, en même temps, elle révèle, quand même, des affaires de société et pour peu que les règles normatives – celles que garantissent les textes : le droit à ne pas être jugé ailleurs que devant un tribunal ; le droit à ne pas être jeté en pâture aux fantasmes populaires ; le droit à l’anonymat  – ne soient pas franchies, la télévision et tous les médias sont obligés de s’implanter dans la réalité : la télé-réalité pour la télé ; les proximités et l’investigation pour les journaux.

Cette tempête aura, néanmoins, eu des effets positifs.

Le Conseil de l’Ordre a réussi à faire comprendre aux médias qu’au-delà de l’Avocatie, il y a une forte résurgence du corporatisme en Tunisie, ligne médiane, sans doute modératrice, dans la dualité de toujours « Pouvoir/Syndicat ». Et en l’absence d’enjeux politiques réels, les corps de métier, dans leurs diversités idéologiques et doctrinales, insufflent une dynamique certaine à une société civile qui a besoin de se réfléchir, de se repositionner, de s’affranchir des clichés associatifs et de la vanité de la politique.

Tout cela ne pourra se faire que dans un esprit de dialogue, de partenariat et d’appui aux médias.

Seule une presse responsable et libre, guérie du sensationnel toxique, pourra être le reflet de son temps, de sa société, de ses médecins, de ses avocats, de ses enseignants, de ses ingénieurs…

Mais cette presse, y compris la télé et la télé-réalité, doit d’abord, pour être crédible, refléter l’état d’âme de ceux qui la font. Et eux, en premiers…

Raouf KHALSI

(Source : « Le Temps » (Quotidien – Tunis), le 26 mars 2009)

 

Fléau : Poussée de l’alcoolisme

Le terme -alcoolisme- est devenu archaïque. Aujourd’hui, on lui préfère le terme d’alcoolodépendance ou de maladie alcoolique. Tout comme le tabagisme, il s’agit d’une maladie qui pourrait être soignée si la personne alcoolique manifestait sa volonté de combattre cette addiction en consultant un psychiatre ou un psychologue.

A part la personne concernée, c’est aussi sa famille qui en est victime, d’autant plus qu’elle doit souvent subir le coup silencieusement afin de ne pas attirer l’attention des autres, mais cela n’empêche qu’elle se sent toujours culpabilisée par l’entourage. Lorsqu’on sait que, pour chaque malade alcoolique, il y a au moins trois ou quatre membres (sinon plus !) de sa famille qui sont directement touchés par la maladie, ce qui donne au mal toute son étendue. En effet, tous ces membres deviennent, à leur corps défendant, des co-dépendants, dans la mesure où l’épouse et les enfants de l’alcoolique se trouvent impliqués en subissant toutes les retombées de cette maladie alcoolique. Mais la souffrance de la femme ou des enfants et de tous ceux qui vivent au quotidien avec l’alcoolique ne tardera pas à se manifester, quoiqu’ils aient tout fait pour essayer de dissimuler leur désarroi à l’entourage.

La consommation d’alcool dans notre pays est fortement banalisée et certaines personnes s’y adonnent dès leur adolescence. Jeunes et adultes, hommes et femmes font d’abord de l’alcool un produit festif consommé lors des fêtes ou des sorties organisées en familles ou entre amis ; mais chez d’autres personnes, l’alcool devient vite une habitude ; puis il commence à être une dépendance dont il est difficile de se libérer. Chaque jour, on se rend immanquablement au bar, seul ou accompagné, pour siroter sa dose quotidienne de bières ou de vin. Les premiers jours, c’est simplement de la bière ou du vin ; mais peu à peu, on devient amateur de bon vin, un expert en la matière ; on commence à distinguer entre les marques et les qualités, entre le vin de terroir et celui de consommation courante, entre vin cru et vin aromatisé. Cependant, pour un alcoolique invétéré, le breuvage qui compte le plus, c’est celui qui monte à la tête et la fait tourner, c’est celui qui se boit jusqu’à la lie ! Ce qui compte, c’est l’ivresse qui fait chanceler, qui fait tituber. Pour tous les alcoolodépendants, cela commence par « boire un petit coup » qui devient une consommation régulière pour finir par être un vice.

Troubles

 Il va sans dire que les conséquences de l’alcoolisme sont diverses et très néfastes aussi bien sur la personne alcoolique que sur son entourage. Quand on a bu beaucoup d’alcool, on se sent souvent mal à l’aise, on a mauvaise haleine et on se réveille le lendemain avec une gueule de bois. Une perte de contrôle de soi peut conduire à des violences verbales ou physiques, notamment contre les membres de sa famille (le conjoint, les enfants, les parents…). De même, cette maladie alcoolique agit sur les aptitudes physiques et psychiques de la personne en diminuant sa réaction, son attention et sa concentration surtout chez les conducteurs d’automobiles, ce qui peut entrainer des accidents mortels sur la route. D’autres conséquences non moins graves consistent en des troubles maniaques et schizophréniques jusqu’à des troubles dans la vie affective et sexuelle menant souvent à l’impuissance. Cependant, il est dommage que l’alcoolisme reste encore un sujet tabou en Tunisie. Il est toujours relié à un ensemble de facteurs culturels, éducationnels, religieux, familiaux…C’est pour cette raison qu’il est difficile d’avoir des statistiques officielles concluantes, à part celles fournies par les quelques études ou enquêtes menées par nos universitaires qui confirment que la dépendance alcoolique est très précoce en Tunisie. Cependant, dans le cadre du Programme National sur la Santé des Adolescents, mis en place par le Ministère de la Santé Publique, des études faites périodiquement depuis 1990 ont montré que « 20.4% des adolescents ont consommé au moins une fois une boisson alcoolisée 33.5% de garçons et 7.5% de filles. Il s’agit surtout de jeunes du milieu urbain (20.8% contre 17.5% en milieu rural). Ces enquêtes soulignent que « parmi les garçons qui ont goûté à l’alcool 76.9% ont été ivres au moins une fois et 41.7% plusieurs fois ; ces expériences d’ivresse ont été vécues par 30% des filles qui ont déjà goûté l’alcool. » L’Association Tunisienne de la Prévention Routière (ATPR) a publié dans sa revue mensuelle de sécurité routière des chiffres révélant que « 12127 accidents ont été enregistrés l’année dernière dans notre pays dont 37% sont occasionnés par une conduite sous l’emprise de l’alcool ».

 L’échappatoire

 Force est de constater que l’alcoolisme est souvent derrière bon nombre de problèmes sociaux et familiaux aussi dramatiques que désastreux : les homicides et les viols commis par des malades alcooliques alimentent les chroniques judiciaires et les faits divers des quotidiens nationaux. La consommation abusive d’alcool pose donc un grave problème de santé publique ; mais les problèmes causés par le malade alcoolique aux membres de sa famille et à son entourage sont très inquiétants. Un mari alcoolodépendant est un grand malheur pour sa femme et ses enfants qui, tout en assumant le fait accompli, cherchent à dissimuler tant bien que mal la réalité aux voisins, aux amis en essayant en vain de l’en dissuader. Là-dessus, une jeune femme qui préfère garder l’anonymat nous a confié : « Au début, il buvait pour le plaisir, juste un apéro qu’il prenait de temps en temps entre amis ou dans les repas de famille. Petit à petit, il devient de plus en plus friand d’alcool. Si ce n’est au bar, c’est à la maison qu’il prend sa dose quotidienne. Et souvent, il boit au bar jusqu’à 20h, l’heure de fermeture des débits de boissons alcoolisées, il termine son orgie d’alcool à la maison ; car il ne rentre jamais sans son stock qu’il se procure dans une grande surface. Les vendredis et les jours de fêtes religieuses, quand la vente d’alcool est interdite, il s’alimente auprès des pourvoyeurs illégaux, ces commerçants clandestins qui se trouvent dans les quartiers populaires. Ça fait plus de dix ans que ses enfants et moi souffrons de cette situation. On essaie toujours de ne pas dramatiser la chose, d’espérer un changement, une abstention de sa part ; mais en vain… les enfants grandissent et se sentent un peu gênés devant leurs camarades et les voisins ; ils n’invitent pas leurs copains à la maison de peur qu’on voie leur père dans un état d’ébriété, les voisins nous regardent d’un œil accusateur. Les scènes de ménage sont devenues quotidiennes et il a toujours un motif de se plaindre, semant parfois la terreur parmi ses enfants. Le lendemain matin, il dénie tout et il redevient normal comme si de rien n’était. Le soir, il recommence…Et le malheur est qu’il refuse de se faire soigner chez un psychiatre ; c’est toute la famille qui souffre à cause de lui, la vie avec lui devient impossible ! »

Face à ses tentatives échouées, la femme du malade alcoolique éprouve un double sentiment de culpabilité. Elle se sent coupable d’avoir échoué de sauver son conjoint de ce vice, et d’autre part, elle se sent responsable de la fuite de son partenaire vers l’alcool, à force d’entendre dire dans l’entourage et peut-être de la bouche même des siens : « Si son mari boit, c’est de sa faute ». La même phrase est d’ailleurs répétée par les alcooliques eux-mêmes lors de chaque dispute avec la conjointe pour justifier leur recours à l’alcool. C’est ainsi que les membres de la famille du malade alcoolique sont toujours exposés aux conséquences négatives de l’alcoolisme et vivent dans la hantise de subir des insultes, des vexations, des violences de toutes sortes de la part des personnes atteintes de la maladie alcoolique.

Hechmi KHALLADI

(Source : « Le Temps » (Quotidien – Tunis), le 26 mars 2009)


 

Religion populaire administrée

Par:Carpe Diem

L’identification de la société tunisienne aux valeurs arabo-musulmanes s’est accrue ces dernières années. La situation de vide idéologique et l’absence d’alternatives démocratiques a fait que les Tunisiens, en recherche de repères d’identification, se sont sentis de plus en plus imprégnés de religiosité. L’Etat voit en cette montée en puissance de la religion un levier politique à saisir, et aussi un vide à combler. Un vide qu’il a crée en éliminant toute expression politique de la religion en Tunisie qui n’émane pas du régime lui-même.

L’Etat décide alors d’occuper le terrain et de « démocratiser » la religion…tout en l’encadrant strictement : on tolère le voile, mais on harcèle et arrête les voilées. On libère un chef de l’opposition islamique, et on le renvoie en prison quelques jours après…On remplit les mosquées, mais on choisit les imams…On libère les derniers Nahdhaouis de prison, mais on y envoie de nouveaux barbus…

Aujourd’hui, la religion a investi tous les domaines : la culture par la radio, les affaires par la finance, et la rue par le voile. Tout cela avec un succès populaire avéré : la radio religieuse est aujourd’hui la plus écoutée dans la pays, on consomme Hallal, on s’habille Hallal, on réfléchit Hallal et on agit Hallal. En multipliant les référents religieux dans son discours et dans sa politique, l’Etat cherche à neutraliser toute contestation populaire et/ou politique qui pourrait provenir des mouvances religieuses. Sa stratégie : prendre les devants pour éviter de perdre le contrôle. Sa méthode : entretenir son image de régime arabo-musulman « authentique ».

L’invitation officielle en Tunisie d’Al Quaradawi est la dernière opération de communication en matière de religion populaire administrée. Comme toujours, tout a été bien encadré : silence médiatique sur une visite furtive d’un « consultant » salafiste star des écrans arabes et auteur de 80 ouvrages, censurés en Tunisie…Cela a permis à un régime en manque de crédibilité de gagner en bonnes opinions chez un peuple reconnaissant de la reconnaissance que la Oumma, représentée par Dr Q, lui accorde…Et de récupérer pour son compte la popularité du religieux qui n’est plus à confirmer dans le monde arabo-musulman.

Aussi, dans un contexte où il est de plus en plus difficile de convaincre ses alliés occidentaux du bien-fondé des réformes pseudo-démocratiques qui auraient été engagées depuis plus de 20 ans, l’Etat fait-t-il un clin d’œil aux alliés arabo-musulmans qui sont plus à même de le soutenir pour les proches échéances électorales

(Source : le blog tunisien « Carpediem », le13 mars 2009)

Lien :http://carpediem-selim.blogspot.com/

Commentaires à ce post:

Anonyme  Anonyme a dit…

    From WIld Bled,

    Et pourquoi vous n’y voyez pas un retour aux sources du RCD de Thaalbi, haddad, bourguiba?    Ce dernier a eu sa premiére manifestation politique en s’opposant à un congré chf=rétien en Tunisie.   la tunisie n’a plus besoin de Quadhaoui et Co pour démontrer que les tunisiens sont adeptes d’in islam modéré qui se ressourcent dans l’ijtihad et qui prend en compte notre ére.

    la Tunisie a été le seul pays arabe à abolir la polygamie, à donner les droits de votes aux femmes même avant la Belgique ,et ceci conformément à la chariaa islamique, mais le législateur Tunisien a refusé de changer les lois de l’héritage, étant définis par le coran

    C’est le vrai Islam de la Tunisie, celui de Kairouan la grande, et celui de la zeitouna et ses cheikhs.

    Non monsieur, ce n’est pas une religion administrée, c’est le vrai islam;

    Un retour aux sources du RCD ne peut que le renforcer encore plus: Je n’ai jamais voté jusqu’ici, cette ânée j’irai voter pour le RCD

   13 mars 2009 18:24

Blogger Carpe Diem a dit…

    @Anonyme: Par religion administrée, je n’entends pas une religion « fausse », comme vous semblez l’avoir compris. Mais une religion administrée par le haut, par l’Etat.

    Et quelles sont ces « sources » du RCD qui sont basées sur la religion?

    Et puis finalement, on se rejoint quand vous me dites que, n’ayant jamais voté, vous allez le faire cette année, pour le RCD, juste parce qu’ils virent un peu plus vers la religion…Vous faites justement partie de ces voix sensibles au discours religieux que le parti tente de capter pour les prochaines élections! Merci…

   13 mars 2009 18:33

Anonyme Anonyme a dit…

    From Wild Bled

    J’ai bien compris votre message

    C’est évident pour moi que la religion doit être administrée par l’état, n’ayant pas un clergé dans notre religion

    par ‘sources’ j’ai voulu dire les racines du RCD dés les années 20: Préserver l’identité arabo musulmane de notre pays et continuer à vivre notre culture imprégnée du vrai islam modéré et progressiste;

    Je suis content cette fois ci de voter pour un RCD représentative des opinions de la majorité absolue des Tunisiens

    le retour aux sources du RCD ne peuvent qu’améliorer les autres volets: Culturelle, sociétale et économique

 

   13 mars 2009 19:33

Anonyme Anonyme a dit…

    Bonsoir Carpe Diem, vous semblez affligé par ce retour au source de la Tunisie après avoir essayé différentes voies plus hasardeuses les unes que les autres.

    « L’invitation officielle en Tunisie d’Al Quaradawi est la dernière opération de communication en matière de religion populaire administrée. Comme toujours, tout a été bien encadré : silence médiatique sur une visite furtive d’un « consultant » salafiste »

    Comment pouvez vous parler d’opération de communication et qu’une phrase plus tard vous qualifiez cette même opération de silence médiatique?

    le docteur kardhaoui a été invité au titre de président de l’organisation mondiale islamique pour assister aux cérémonies de Kairouan, capitale mondiale de la culture musulmane 2009,où est le mal à cela?

    je suis une fidele lectrice de votre blog et permettez moi de vous dire que vous venez de rediger le plus mauvais article de l’histoire de votre blog, car biaisé, superficiel et rempli de préjugés qui ne résisteront pas a une bonne analyse.

    leila.

   13 mars 2009 21:03

Blogger Carpe Diem a dit…

    @Leila: Qui vous dit que je suis affligé « par le retour aux sources »? Pour moi ce n’est pas un « retour », puisque la Tunisie a toujours été arabo-musulmane. J’aimerai aussi préciser que je n’ai rien contre le retour de la Tunisie à la religion. C’est pas cela que je critique, mais la récupération de ce phénomène qui est faite par ceux qui nous gouvernent.

    Quand je parle de silence médiatique, je désigne l’absence de toute explication ou analyse de notre presse des contours de cette visite. Les médias tunisiens n’ont fait que rapporter l’information toute brute. Cela n’empêche pas que cette visite a été une vraie opération de communication, puisque l’invité a été montré à la télé d’état, et relativement bien accueilli. Et puis encore une fois, je n’ai pas dit que c’était « mal » que « le docteur kardhaoui a été invité au titre de président de l’organisation mondiale islamique pour assister aux cérémonies de Kairouan, capitale mondiale de la culture musulmane 2009 ». Ou est-ce que tu as lu cela dans mon post? J’ai ma propre idée sur ce personnage, mais ce n’est pas le sujet de ce post…Mais c’est pas de lui que je parle dans ce post.

    Enfin, j’ai peut-être été hasardeux comme tu le dis, mais il me semble que vous m’avez lu avec parti pris, ce qui vous a peut-être amené à mal m’interpréter. Merci

   13 mars 2009 22:23

Anonyme anonyme 17 a dit…

    Analyse très pertinente… il est vrai que c’est réellement intriguant …cette invitation surprise …et dissimulée au grand public …de ce personnage , jadis affublé de tous les maux …

    Il me semble que c’est opération de séduction électorale et que ça ne sera que de circonstances et temporaire… tout redeviendra comme avant une fois les élections terminées..et ce personnage redeviendra le diable… les voilées plus harcelées… les barbus emprisonnés….

   13 mars 2009 22:34

Anonyme Anonyme a dit…

    par voies hasardeuses je parlais des choix politiques de la Tunisie avant d’opter-enfin-pour le respect de la constitution qui nous dit que la Tunisie est un pays musulman, et non de votre façon d’aborder le sujet.

    et j’ai cru bon d’apporter une petite précision à la raison réelle de la visite du docteur kardhaoui en Tunisie et loin de moi l’idée de vous faire dire ce que vous ne dites pas.

    je ne vous ai pas mal interprété carpe diem, j’ai bien compris votre article, enfin je l’espère ,mais je ne suis pas d’accord avec vous ni sur le fond ni sur la forme.

    je voudrais insister que ça se situe au niveau des idées et sans considération aucune, car je reste convaincue que chacun est libre de ses opinions et a le droit de les communiquer, donc croyez moi je ne vous juge pas du tout, je ne me permettrai jamais.

   13 mars 2009 22:54

Blogger Carpe Diem a dit…

    @anonyme 17: Oui, c’est exactement ce que je pense, ce ,n’est qu’une opération séduction ponctuelle, et les choses redeviendront comme avant une fois le ème mandat remporté. Je ne pense pas que l’état est entrain de pactiser avec les religieux, juste entrain de les utiliser. Merci pour le commentaire.

    @Leila: Je pense qu’en termes de respect de la constitution, l’état a encore beaucoup à faire…

    Ce que j’essaie d’expliquer, c’est que ce revirement vers la religion de la part du régime est probablement opportuniste, et sûrement pas par pure conviction. Merci en tous cas de respecter mes opinions, je comprends les vôtres.

   14 mars 2009 01:51  

(Source : le blog tunisien « Carpediem », le13 mars 2009)

Lien :http://carpediem-selim.blogspot.com/

 


Brief and significant

Written & translated from Arabic by Hend Harouni on 26th march 2009

–Tunisia-

 

Monday, 12th Rabi3  al  awal  1430- 9th March 2009

In The Name Of Allah The Most Gracious The Most Merciful & Prayer and Peace Be Upon Our Sincere and Trustee Prophet Muhammad

In this blessed anniversary of the Islamic Nation, the anniversary of the birth of the most honorable creature, our Master, Prophet of ALLAH and Our beloved Chosen Muhammad  Ibn Abdullah, Allah’s prayer and peace be upon Him, His family and companions, we do pray and make a lot of salutation for Him and we stick to His love and triumph; He who will support us with ALLAH’s will on the resurrection day. Also, we should not forget to congratulate the « lifeline » convoy, to whom Allah facilitated blockade breaking and GAZA entry in this blessed day.

The origin nature of the issue is not surprising: how one  wonders about the « new-old » crimes of the zionists and their recent burning conflict based on their shameful offence to our Prophet Jesus and Our Lady Mary, peace be upon them,  reaching our  beloved  Muhammad prayer and peace be upon Him … However, one has to resist this aggression, by legitimate,  practical and positive means, being patient, well relying on ALLAH till ALLAH inherits the earth and all it carries and he also has to avoid wasting time in triviality while these enemies lie in wait since decades.

The most serious attack was the horrible crime of genocide they had committed that was witnessed by the entire universe: in which they used phosphorous bombs and firearms being internationally prohibited in order to destroy life in Gaza.

There is no doubt that all ALLAH Prophets and Messengers from Abraham, prayer and peace be upon Him to Muhammad ALLAH bless Him are glad with GAZA victory and angry against the Israeli zionists’  aggression; they who laugh at the Prophets and Messengers and do kill human being, animal, plant, natural, architectural and other kinds of creatures… particularly in Palestine and GAZA by their using of chemical weapons in addition to white flammable phosphorus; those weapons which have so far innumerably collected the lives of  the children , the poor babies, the elderly, men and women in addition to the time planned cancerous diseases for the remaining lives, those legally humanly and internationally restricted weapons that we should better call   » entire loss testing weapons, »  in addition  to occupation + prisons + torture + assassination + forced emigration + excavation in Jerusalem and Al-Aqsa Mosque + the separation wall building + settlements + siege + prevention  of  admission of  humanitarian relief to tighten the closure of all crossings + and many other kinds of aggressions … .

Never will destiny bring any victory to this aggressor as  he is based on evil and aggression which  is unacceptable by ALLAH, His angels, His Prophets and His creatures with the impossibility of existence of any supernatural evil against ALLAH creation and on earth and human dignity protection laws with a reminder that self-defense and that of the land, homeland  and the holy values is the duty of every human being as to defend his dignity and every individual Muslim because we have a firm date to be standing between the hands of ALLAH; an immense wisdom from ALLAH the Glorious that He put in  our souls and hearts : « we fear ALLAH so we escape from Him to Him ».

ALLAH The Glorious and Sublime said in His wise book in Surah 18. Al-KahfThe Cave : « 

102. Do the Unbelievers think that they can take My servants as protectors besides Me? Verily We have prepared Hell for the Unbelievers for (their) entertainment.

103. Say: « Shall we tell you of those who lose most in respect of their deeds?-

104. « Those whose efforts have been wasted in this life, while they thought that they were acquiring good by their works? »

105. They are those who deny the Signs of their Lord and the fact of their having to meet Him (in the Hereafter): vain will be their works, nor shall We, on the Day of Judgment, give them any weight.

106. That is their reward, Hell, because they rejected Faith, and took My Signs and My Messengers by way of jest.

107. As to those who believe and work righteous deeds, they have, for their entertainment, the Gardens of Paradise,

108. Wherein they shall dwell (for aye): no change will they wish for from them.

109. Say: « If the ocean were ink (wherewith to write out) the words of my Lord, sooner would the ocean be exhausted than would the words of my Lord, even if we added another ocean like it, for its aid. »

110. Say: « I am but a man like yourselves, (but) the inspiration has come to me, that your Allah is one Allah. whoever expects to meet his Lord, let him work righteousness, and, in the worship of his Lord, admit no one as partner « .

ALLAH empowers and triumphs the  faithful people in all life fields only if  they are beneficent and honest in their work , with themselves and with the others and  no benefit from unconcerned, hypocrites, deceitful, elusive  and malicious as they cannot  unable  ALLAH on earth, I repeat ALLAH on earth and Great is Allah the Equitable and Omnipotent over His slaves.

 

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