26 mai 2008

Home – Accueil

TUNISNEWS
9 ème année, N° 2925 du 26.05.2008
 archives : www.tunisnews.net


Liberté et Equité: Arrestation de Yassine Triki et d’autres jeunes AFP: Algérie-Maroc: Aït Ahmed dément des accusations mettant en cause Hassan II Afrik.com: Terrorisme au Maghreb : « L’éradication de la menace passe par la démocratisation de la région »  Interview de Kader Abderrahim Le Monde: Mahathir-Anwar, on refait le match


Sauvez la vie du prisonnier politique et ingénieur Ridha Boukadi Liberté pour Slim Boukhdhir, la plume libre Liberté et Equité Organisation de droits de l’homme indépendante 33 rue Mokhtar Atya, 1001 Tunis Tel/fax: 71 340 860 Email : liberte.equite@gmail.com Tunis, le 24 mai 2008

Arrestation de Yassine Triki et d’autres jeunes

Il y a six jours que le jeune Yassine Triki a été enlevé à son domicile,-c’était le 19 mai-, par des agents en civil. Bien que sa famille ait déposé une plainte enrôlée sous le numéro 2008/7032636 pour exiger de connaître son lieu de détention, son père à reçu samedi 24 mai un appel téléphonique dont il a compris qu’il émanait de la brigade de la Sûreté de l’Etat, cette dernière le convoquant au district de Gorjani dans la capitale où il s’est avéré qu’il avait été remis au poste de Bouchoucha où il allait passer le samedi et le dimanche. L’angoisse de la famille s’en est accrûe, cette communication ne faisant que renforcer leurs craintes. Liberté et Équité a appris que le jour de l’arrestation de Yassine Triki, pour des raisons inconnues, la brigade de la Sûreté de l’Etat avait arrêté d’autres jeunes, notamment Adam Khouni et Ramzi Dridi. Pour le bureau exécutif de l’Organisation Maître Mohammed Nouri (traduction d’extraits ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en arabe, LT)

Algérie-Maroc: Aït Ahmed dément des accusations mettant en cause Hassan II

 
AFP, le 26 mai 2008
Le chef nationaliste algérien Hocine Aït Ahmed a démenti que le prince héritier du Maroc, le futur Hassan II, ait été complice des services français dans le détournement le 22 octobre 1956 d’un avion marocain transportant de Rabat à Tunis cinq dirigeants nationalistes algériens. « C’est un mensonge ridicule et excentrique, dont la seule fonction est de travestir les réalités », a déclaré M. Aït Ahmed, dans un entretien diffusé lundi par la télévision Médi1-Sat, reçue en Algérie. M. Aït Ahmed répondait à Hassanein Heykal, ancien confident du président égyptien Gamal Abdel-Nasser, et ancien PDG du quotidien Ah Ahram, qui avait fait état de ces accusations dans une série historique diffusée par la télévision arabe Al Jazira, également reçue en Algérie. Le chef nationaliste algérien, qui dirige le Front des Forces Socialistes (FFS- opposition), était parmi les cinq dirigeants à bord de l’avion DC-3 marocain arraisonné par l’armée française alors qu’il survolait l’Algérie en se rendant de Rabat à Tunis. Les dirigeants algériens seront libérés la veille de l’indépendance en 1962. Selon M. Aït Ahmed, les chefs algériens se rendaient à Tunis pour assister à une conférence maghrébine, dont l’objectif était d’associer la Tunisie et le Maroc à d’éventuelles négociations avec la France sur le statut futur de l’Algérie, afin de « rompre leur tête-à-tête » avec Paris. M. Heykal fondait ses accusations sur le fait que le prince héritier marocain aurait ordonné que les dirigeants algériens embarquent seuls pour Tunis, alors qu’ils devaient initialement s’y rendre en compagnie de son père, le roi Mohammed V, dans son avion personnel. M. Aït Ahmed a affirmé que le changement d’appareil avait eu lieu à sa demande, après qu’il eut fait état au futur Hassan II de ses « craintes » de faire « prendre des risques » au roi Mohammed V en le faisant voyager dans le même avion que les dirigeants algériens, poursuivis par les services français. AFP

Terrorisme au Maghreb : « L’éradication de la menace passe par la démocratisation de la région » Interview de Kader Abderrahim, chercheur à l’IRIS et spécialiste du Maghreb

 
 
vendredi 23 mai 2008, par Hanan Ben Rhouma
Procès, élimination de membres de cellules actives, démantèlement de réseaux, rencontres inter-étatiques, cette semaine, en Algérie, en Tunisie, au Maroc, et en Mauritanie, l’actualité liée au tourisme a été très chargée. Pour voir plus clair dans cette multitude d’événements, Afrik.com s’est entretenu avec Kader Abderrahim, chercheur à l’Institut des Relations Internationales et Stratégiques (IRIS) et spécialiste du Maghreb. Il nous livre une analyse des évolutions récentes qui affectent le terrorisme islamiste au Maghreb.

 

En quelques jours, des dizaines de terroristes présumés se sont vus condamner par leur justice nationale à l’image des 18 salafistes en Tunisie ou encore des 12 islamistes en Algérie, impliqués dans l’attentat contre le Palais du gouvernement à Alger d’avril 2007. Et trois éléments du GSPC ont été abattus par les forces de sécurité à Tizi-Ouzou, en Kabylie. D’autre part, le démantèlement lundi d’un réseau terroriste marocain, qui projetait des attentats en Belgique et au Maroc, a donné lieu à 11 arrestations. Alors que ces trois pays semblent faire des progrès en matière de lutte contre le terrorisme, la menace en Mauritanie s’est renforcée depuis décembre dernier, d’où la réunion à Nouakchott des ministres de l’Intérieur de 10 pays méditerranéens depuis jeudi. Kader Abderrahim, chercheur à l’Institut des Relations Internationales et Stratégiques (IRIS) et spécialiste du Maghreb, estime que l’éradication de la menace terroriste passe d’abord par une démocratisation de la région.

Afrik.com : Comment percevez-vous la menace terroriste au Maghreb aujourd’hui ? Kader Abderrahim : Cette menace ne date pas d’aujourd’hui. Elle est récurrente, croissante et va s’installer dans la durée. Mais elle n’est pas plus importante ou plus intense qu’hier. Au cours de l’année 2007, huit attentats suicides ont eu lieu, ce qui n’est pas énorme comparés à d’autres régions du monde et ne sont pas aussi spectaculaires que ce que la presse voudrait nous faire voir. Ceci nous montre que les cellules qui opèrent au Maghreb n’ont finalement pas énormément de moyens et ne sont pas très coordonnées.

Afrik.com : Suite aux multiples arrestations et condamnations de ces derniers jours, estimez-vous que des progrès ont été faits ou est-ce juste une impression de façade ? Kader Abderrahim : Les condamnations sont des aboutissements d’affaires instruites depuis longtemps. Ce qui est sûr, c’est qu’Al-Qaïda est plus faible aujourd’hui qu’au 11 septembre (2001, ndlr). Les Etats se sont considérablement renforcés. Leur arsenal législatif s’est adapté à cette nouvelle donne internationale. La coopération entre les Etats du Maghreb en matière de lutte contre le terrorisme fonctionne très bien. Ils ne s’entendent pas beaucoup sur le reste mais voilà au moins une chose qui fonctionne. Ils sont plus enclins à s’échanger les informations car la menace est régionale, ce qui rend les choses plus difficiles pour les organisations terroristes.

Afrik.com : Depuis plusieurs mois, la Mauritanie est particulièrement touchée par la montée de l’islamisme. Cela vous surprend-t-il ? Kader Abderrahim : Je ne suis pas tant surpris que ça. Quand Ben Laden a été contraint de fuir l’Arabie Saoudite, il s’est installé dans des Etats extrêmement fragiles d’abord au Soudan, puis en Afghanistan. La Mauritanie est dans une situation similaire. C’est un pays vaste, difficile à contrôler et vulnérable. Un Etat où les pouvoirs régaliens sont très limités. C’est aussi un pays pauvre où la police n’a pas les mêmes moyens que ses voisins du Maghreb. Une aubaine pour les terroristes. Les ministres de l’Intérieur de 10 pays de la Méditerranée sont actuellement réunis à Nouakchott. Ce n’est pas un hasard s’ils ont choisi cette destination. En ce moment, le maillon faible du Maghreb est la Mauritanie d’où l’importance de la soutenir et de renforcer la coopération.

Afrik.com : Peut-on trouver des liens entre les différentes cellules qui opèrent dans la région ? Est-il possible que le GSPC puisse contrôler l’ensemble du Maghreb dans un avenir proche ? Kader Abderrahim : On assiste de plus en plus à des mariages de convenance entre le label Al-Qaïda et les différents mouvements terroristes qui écument la région. Un exemple concret : le ralliement, quelque mois auparavant, du GICL (Groupe islamique combattant en Libye, ndlr) à l’ex-GSPC (Groupe salafiste pour la prédication et le combat, rebaptisé Al-Qaïda du Maghreb depuis 2007, ndlr). Ces alliances permettent de donner davantage de résonance à leurs actions. Cependant, rien de concret n’est encore sorti. Chacun mise sur l’autre pour faire ce qui lui convient mais sans réelle coordination. Dans le cas de la Mauritanie, les responsables des dernières actions terroristes étaient Mauritaniens. Il n’est pas exclu que certains aient été formés par le GSPC car il est impossible de contrôler un territoire pareil. Le GSPC se veut hégémonique et il n’a aucun rival au Maghreb. Mais est-il capable de contrôler la région à lui seul ? Il est encore trop tôt pour le dire.

Afrik.com : Les autorités réagissent-elles comme il le faudrait selon vous ? Kader Abderrahim : Il ne s’agit pas de porter un jugement moral. Mais prenons l’exemple de l’Algérie. Elle n’est toujours pas venue à bout du GSPC, dix ans après sa création. Apparemment, la méthode employée n’est pas la bonne. Pendant les années 1990, il a fallu que l’Etat algérien se renforce. Mais aujourd’hui qu’il a retrouvé une certaine stabilité, il faudrait changer de méthode. La situation est différente en Tunisie et au Maroc qui n’ont pas vécu le même niveau de violence qu’en Algérie ces dernières décennies. Mais on voit que le Maroc est de plus en plus touché par la vague islamiste. Le rôle premier de l’Etat est de protéger ses citoyens et il ne faut pas hésiter à sanctionner le terrorisme. Mais les autorités ont négligé l’aspect politique au profit du volet répressif qui aboutit forcément à l’impasse. .

Afrik.com : Les lois anti-terroristes sont-elles efficaces ? Que faudrait-il faire pour lutter efficacement contre ce fléau ? Kader Abderrahim : Les progrès que l’on perçoit au Maghreb montrent que d’une certaine manière ces lois marchent. Mais ils ne sont pas suffisants pour éradiquer le terrorisme. Cela fait 20 ans que le monde arabe est confronté à ce problème. Il faudrait que des progrès économiques et sociaux soient enregistrés dans ces pays. L’éradication de la menace terroriste passe par la démocratisation de la région. De là, le terrorisme deviendra condamnable dans ces sociétés car le citoyen sera le premier défenseur de l’Etat, à l’image des citoyens européens. Les Etats devraient être capables de proposer un véritable projet de société, une alternative au terrorisme afin de couper l’herbe sous le pied de ces réseaux nuisibles. Il faut accepter de discuter avec les groupes islamistes légaux qui condamnent le terrorisme. C’est ainsi qu’on arrivera à les marginaliser dans leurs sociétés.

Afrik.com : Quel rôle devrait jouer l’Europe ? Kader Abderrahim : La coopération sécuritaire fonctionne bien des deux côtés de la Méditerranée. Mais il faudrait que les relations bilatérales se renforcent davantage, leur donner une dimension plus démocratiques et non purement commerciales.

(Source: Le site « Afrik.com » le 23 mai 2008)


Mahathir-Anwar, on refait le match

 
par Sylvie Kauffmann C’est la jungle. Il y a des tigres, des éléphants, des chasseurs embusqués. Dans la chaleur moite de l’été tropical permanent, ça suinte la ruse et la menace. Si Rudyard Kipling était encore de ce monde, il en tirerait une Histoire comme ça. Les Malaisiens, d’ailleurs, consomment l’affaire comme un feuilleton quotidien : « Chaque jour est une expérience nouvelle pour nous », s’émerveille Rita Sim Sai Hoon, politologue passionnée proche d’un des partis de la coalition au pouvoir à Kuala Lumpur. Peut-être serait-il plus correct de dire : de la coalition encore au pouvoir, car ni Rita Sim Sai Hoon ni aucun de ses collègues n’est capable de prédire pour combien de temps. Mais si les Malaisiens sont passionnés par ce spectacle, personne ne s’en délecte comme Anwar Ibrahim, par qui le scandale est arrivé. L’ex-vice-premier ministre de Malaisie, devenu chef de l’opposition après six ans de prison, y retrouve l’occasion de croiser le fer avec son ancien mentor devenu son pire ennemi, Mahathir Mohamad – celui-là même auquel il doit ses six années de prison. Et il a beau s’en défendre, lorsque son oeil s’allume à la mention de « Dr M », il est clair que la revanche n’est pas pour lui déplaire. « Je lui souhaite simplement de prendre sa retraite, tranquillement, dit-il avec juste ce qu’il faut de perfidie. Bien sûr, ce qu’il a fait était cruel, mais je veux aller de l’avant. Un jour (l’ex-vice-président américain) Al Gore m’a demandé si j’avais pardonné à Mahathir. Je lui ai dit oui. Il était étonné, il m’a dit : « Eh bien moi, je n’ai toujours pas pardonné à George Bush ! » » Rappel des faits : en 2003, le premier ministre Mahathir, le père du « miracle malaisien » qui fit l’admiration de l’Occident jusqu’à ce qu’il accuse « les juifs » de tous les maux de la planète, se retire après vingt-deux ans de règne et passe la main à son dauphin Abdullah Badawi, moins flamboyant mais aussi plus modéré. Un an plus tard, ce dernier fait libérer Anwar Ibrahim, qui avait été le numéro deux de Mahathir, mais qui, tombé en disgrâce à la suite de désaccords politiques, avait été accusé de sodomie et de corruption et condamné à neuf ans de prison. Acquitté mais inéligible jusqu’au 14 avril 2008, Anwar repart en politique, crée un parti d’opposition. Des élections sont convoquées le 8 mars 2008 ; toujours inéligible, Anwar, 60 ans, monte une coalition des partis d’opposition et fait une formidable campagne qui prive le pouvoir de la majorité des deux tiers et lui arrache cinq des treize Etats de la Fédération malaisienne. Le parti au pouvoir depuis l’indépendance, l’UMNO (Organisation nationale des Malais unis), ne s’est pas remis de ce « tsunami politique ». Le vieux « Dr M », toujours vert à 83 ans malgré une nouvelle opération cardiaque, ne s’en remet pas non plus. Il considère son successeur comme un incapable, n’en fait pas mystère pendant la campagne et, à présent, réclame ouvertement sa démission. Ne l’avait-il pas choisi lui-même ? « Je me suis trompé », répond-il. Ayant subitement découvert, grâce à l’opposition, le pouvoir d’Internet en politique, il crée son blog pour vitupérer plus efficacement. Et, le 19 mai, coup de théâtre : il quitte l’UMNO, promet de n’y retourner que lorsque Abdullah aura démissionné et invite tout le monde à en faire autant. Mais les choses changent si vite en ce moment en Malaisie que personne, pour l’instant, ne le suit. En plein désarroi, l’UMNO essaie de serrer les rangs. Anwar, lui, boit du petit lait, et affirme qu’un nombre suffisant de députés de l’UMNO est prêt à le rejoindre pour donner à la coalition d’opposition la majorité simple au Parlement et tout faire basculer. « Je peux renverser le gouvernement, assure-t-il, mais je préfère avoir une majorité confortable. » Certains soupçonnent un bluff – « il est très fort dans la guérilla psychologique », relève Rita Sim Sai Hoon – qu’importe, il fait monter la pression d’un cran : il fixe maintenant le 16 septembre, anniversaire de la création de la Fédération de Malaisie, comme date butoir pour se hisser au pouvoir. Et se paie le luxe d’ironiser : « Je souhaite bonne chance à l’UMNO, le spectacle m’amuse beaucoup. » Qui détient le pouvoir en Malaisie ces jours-ci ? « C’est très fluide », répondent les experts, d’une prudence de serpent. Car, derrière les duels d’éléphants, l’enjeu est infiniment plus sérieux, et potentiellement explosif. Il en va de la suprématie de l’ethnie malaise, légèrement majoritaire dans le pays, principe sur lequel repose le système politique et économique de la Malaisie depuis 1969. Anwar Ibrahim, lui-même malais et musulman, veut en finir avec « cette politique archaïque » et propose une discrimination positive fondée « non plus sur l’ethnie, mais sur les besoins économiques ». Mahathir, lui, est un nationaliste malais au plus profond de son âme. Le premier ministre Abdullah passe pour un libéral, mais lutte pour sa survie politique. Les yeux rivés sur eux, l’importante minorité chinoise (25 %) attend l’issue du combat, tant il est vrai qu' »en Malaisie rien n’est décidé tant que les Malais n’ont pas décidé ». Ce sont les Chinois qui le disent. ——————————————————————————– Post-scriptum. Un article discret dans le quotidien de Hongkong South China Morning Post, parmi d’autres sur l’élan de solidarité à l’égard des victimes du tremblement de terre du Sichuan, révèle cette terrible vérité : les 61 écoles construites dans le Sichuan par une ONG de Hongkong, dont 7 tout près de l’épicentre, ont résisté au séisme et sont toujours debout. Selon Pékin, quelque 7 000 écoles se sont effondrées le 12 mai. Courriel : lettredasie@lemonde.fr (Source : « Le Monde » (Quotidien – France), le 27 mai 2008)

 

Home – Accueil الرئيسية

Lire aussi ces articles

9 août 2008

Home – Accueil TUNISNEWS 8 ème année, N° 3000 du 09.08.2008  archives :www.tunisnews.net   Liberté et Equité:Bouraoui Makhlouf menacé de cécité

En savoir plus +

Langue / لغة

Sélectionnez la langue dans laquelle vous souhaitez lire les articles du site.

حدد اللغة التي تريد قراءة المنشورات بها على موقع الويب.