26 juin 2008

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TUNISNEWS
 8 ème année,N° 2956 du 26.06.2008 archives : www.tunisnews.net


El Watan:Amnesty international: Carton rouge pour la Tunisie

associations tunisiennes, maghrébines, arabes et internationales   Journée Mondiale Contre la Torture TunisiaWatch:La position de la centrale syndicale UGTT sur le mouvement de contestation du bassin minier

Chokri Hamrouni:Le retour et ses misères

Le Temps: Contre-coup du relookage du centre ville:Paupérisation rampante

NON à la rétention et à l’expulsion des migrant-e-s, :OUI AUX PAYS OUVERTS ET SOLIDAIRES !

AFP:Slovaquie/droits de l’Homme: une extradition vers l’Algérie suspendue

AFP:Terrorisme: enquête sur des ONG en Bosnie

Voice Of America :Experts Urge U.S. to Talk with Islamist Movements to Encourage Democratic Trends

Crisis Group Middle East/North Africa Report N°76 :Egypt’s Muslim Brothers: Confrontation or Integration? Today’s Zaman:Rand: AK Party closure will deepen divide

 


Amnesty international Carton rouge pour la Tunisie

 
Le monde entier semble accepter l’image que les autorités tunisiennes veulent véhiculer : un paradis de vacances. Au nom de la lutte contre le terrorisme, la Tunisie bafoue les droits les plus élémentaires », constate Hassiba Hadj Sahraoui, chargée de l’Afrique du Nord et du Moyen-Orient au siège d’Amnesty International à Londres. « Il est grand temps que les autorités cessent de rendre un hommage de pure forme aux droits de l’homme et qu’elles prennent des mesures concrètes pour mettre fin aux atteintes commises. Dans un premier temps, les autorités tunisiennes doivent reconnaître la véracité des allégations troublantes recueillies dans ce rapport, s’engager à enquêter sur les cas relatés et traduire en justice les responsables présumés », note l’organisation. Dans un rapport intitulé « Au nom de la sécurité : atteintes aux droits humains en Tunisie », l’organisation de défense des droits de l’homme cite plusieurs cas dans lesquels des détenus ont été battus, privés de sommeil ou électrocutés. 977 personnes ont été arrêtées et condamnées sur la base d’une loi contre le terrorisme adoptée en 2003. L’avocat tunisien Samir Dilou, présent à la conférence de presse, qui a passé la moitié de sa vie en prison et le reste à tenter de plaider, fait un constat sans appel. « Le système tunisien est basé sur quatre piliers : la minimisation (les actes de torture sont des petits dépassements individuels), l’hypocrisie (l’image d’un pays démocrate), la torture (elle n’a pas pour unique but d’extorquer des aveux, mais aussi de frapper les esprits, de faire peur) et la prévention (les dictatures du Sud font le sale boulot pour que la France n’ait pas de terroristes sur son sol). Le régime tunisien est en train de transformer un risque virtuel en risque réel en fabriquant des bombes humaines. » Son confrère Anouar Kousri, vice-président de la Ligue tunisienne des droits de l’homme, ne cache pas son scepticisme devant la machine judiciaire. « Je plaide dans des procès politiques depuis 20 ans. La machine s’est emballée depuis 2003. Tout est fait pour corroborer les allégations arrachées sous la torture. La justice n’est là que pour confirmer les éléments à charge. L’avocat n’assiste pas à la première comparution, il n’assiste à rien. Quand il veut faire témoigner quelqu’un à décharge, le juge refuse automatiquement son témoignage. » La Tunisie, alliée des puissances occidentales, a toujours démenti des actes de torture. Le gouvernement tunisien affirme qu’il respecte la démocratie et les droits de l’homme, et juge que les critiques sur ces violations présumées sont le fait d’une minorité d’opposants qui n’ont pour but que de déformer l’image du pays à l’étranger. Lors d’une visite d’Etat en avril, le président français Nicolas Sarkozy avait décerné un brevet de bonne conduite à son homologue tunisien, Zine El Abidine Ben Ali. « Les propos de Nicolas Sarkozy nous inquiètent. L’union pour la Méditerranée sera constituée de cinq dictatures qui utilisent la torture. On ne peut pas construire l’UPM sans les droits de l’homme », s’indigne Samir Dilou. (Source : « El Watan » (Quotidien – Algérie), le 26 juin 2008) Lien : http://www.elwatan.com/Amnesty-international,97691

28 juin 2008

Journée Mondiale Contre la Torture En soutien aux prisonniers politiques en Tunisie

  “Pour la libération de tous les prisonniers politiques    Pour le droit  au retour digne des exilés politiques’’

 
 Une coordination d’associations tunisiennes, maghrébines, arabes et internationales  s’apprête à organiser, un rassemblement et une animation au parvis des droit de l’Homme à Paris dans le cadre de la journée internationale de solidarité avec les prisonniers politiques en Tunisie, pour la libération de tout les prisonniers politiques et d’opinion, pour la promulgation d’une loi d’amnistie générale au bénéfice de l’ensemble des victimes de la répression politique en Tunisie et pour le droit à un retour digne des exilés politiques. Cela se fera en partenariat avec les associations de défense des droits humains en Tunisie avec le soutien d’organisations internationales de défense des droits humains et d’organisations politiques ainsi que des personnalités amies aux niveaux arabe et international.   Le contexte social et politique en Tunisie reste grave: l’extrême violence avec laquelle le régime tunisien a réprimé le mouvement social du bassin minier dans le sud tunisien et le blocage total continue de plus belle sur la scène des libertés encouragé par un soutien effarent et incompréhensible de responsables français et européens. La politique répressive et liberticide du régime tunisien s’en trouve malheureusement réconfortée et revigorée, encouragée par un black-out médiatique total.   Les prisonniers politiques continuent de subir l’un des  plus longs calvaires de l’histoire récente. Des dizaines de victimes croupissent toujours dans les geôles tristement célèbres des prisons tunisiennes. La détresse des ex prisonniers politiques élargies continu avec une volonté délibérée du régime tunisien de continuer son « œuvre » destructrice contre des corps exténués en phase finale de maladies graves et malignes auxquelles ils finissent par succomber. Un nombre indéterminé de jeunes tunisiens sont enlevés et incarcérés quotidiennement hors de tout cadre légal sous le prétexte fallacieux de lutte contre le terrorisme, sans aucune possibilité de défense.    Nous soulèverons également dans le cadre de cette journée de solidarité la question des centaines, voire des milliers de citoyens tunisiens forcés à l’exil et privés de leur droits élémentaires d’avoir un passeport et de retourner dignement dans leur pays qu’il ont été contraints de quitter depuis une vingtaine d’années pour les plus anciens, sans craindre pour leur liberté et leur dignité.   Nous appelons à une mobilisation de l’ensemble des forces engagée dans la lutte contre les violations des droits Humains afin d’apporter notre soutien aux victimes sans voix et sans secours.  

Rassemblement de 20 h 00  à 23 h 00 : Parvis des Droits de l’Homme – Trocadéro – Paris

.  Premiers signataires:   1. Voix Libre. 2. ACHR, Commission Arabe des droits Humains. 3. Solidarité Tunisienne. 4. CRLDHT, Comité Pour le Respect des Libertés et des droits de l’Homme en Tunisie. 5. AISPP, Association Internationale de Soutien aux Prisonniers Politiques. 6. Agir Ensemble Pour les Droits de l’Homme, France. 7. Arab Network For Humains Right – Egypte. 8. Observatoire Français des Droits de l’Homme. 9. Centre de Damas Pour les Etudes Théoriques et Civiques. 10. Rencontre Culturelle Euro Arabe. 11. ALKARAMA pour les Droits de l’Homme. 12. JUSTICE Internationale – LAHAYE 13. First Humains Rights In Saoudia Arabia 14. Organisation Nationale Des droits de l’Homme en SYRIE 15. DHAMIR Pour les Droits de l’Homme – GAZA – PALESTINE 16. Compagne Internationale pour la Fermeture de GWANTANAMO 17. SADA WEB SITE For Freedom and Rights 18. Centre ARABE pour l’indépendance de la Justice et de la Magistrature  


La position de la centrale syndicale UGTT sur le mouvement de contestation du bassin minier

 
L’Union Générale Tunisienne de Travail (UGTT) a exprimé sa position sur les contestations en cours dans la région de Gafsa et du bassin minier. Une position occultée et censurée  même dans son propre journal « Echàab » Tunisia Watch publie la déclaration officielle du bureau exécutif prise dans une réunion extraordinaire tenue le 07 Juin suite à la mort par balle d’un jeune manifestant et les 26 blessés tombés sous les tirs de la police avant de faire intervenir l’armé et plus récemment la justice pour tenir procès aux dirigeants de la contestation. Déclaration du Bureau Exécutif de l’UGTT Le Bureau Exécutif de l’UGTT réuni, samedi 07 juin 2008, en séance extraordinaire, sous la présidence du Camarade Abdessalem JERAD Secrétaire Général, exprime sa vive préoccupation quant à la situation sociale qui prévaut dans le gouvernorat de Gafsa particulièrement dans le bassin minier. Tout en œuvrant à contribuer, de par sa position, à rechercher les moyens et les mécanismes idoines qui permettent de traiter les tentions sociales, le Bureau Exécutif: Premièrement : Rappelle que le droit au travail est un droit légitime stipulé dans les conventions internationales et la constitution du pays. Le Bureau Exécutif réaffirme que l’égalité d’accès à l’emploi demeure le choix le plus approprié pour éviter certains aspects de favoritisme qui ont un impact négatif sur les personnes sans travail et particulièrement les diplômés de l’enseignement supérieur. Deuxièmement : Réaffirme que certaines régions du pays sont restées privées des investissements générateurs d’emplois, qu’ils soient nationaux ou étrangers, et ce en dépit des multiples incitations et encouragements. Ce qui fait de la promotion des projets dans les régions concernées une responsabilité exclusive de l’État pour un développement équitable et durable. Troisièmement : Tout en rappelant que la garantie d’une société saine est étroitement liée à la liberté d’expression et d’opinion ainsi qu’à toutes formes de protestation pacifiques, conformément aux législations nationales, le Bureau Exécutif réitère que les moyens de dépassement et de traitement des tensions sociales ne doivent aucunement être constitués de solutions sécuritaires. Ces moyens doivent comporter l’élargissement du champ de dialogue et l’association de toute les parties dans le fait social loin de la violence qui ne peut qu’aggraver la situation et la rendre plus compliquée. Quatrièmement : Le Bureau Exécutif réitère son appel à toutes les parties à plus de sagesse et demande la libération des personnes arrêtées pour permettre de trouver les solutions les plus à même d’impulser un dialogue sérieux et responsable sur la réalité de l’emploi et ses perspectives dans la région. Solutions qui aideraient à réduire l’acuité des tensions concomitamment avec le démarrage des consultations locales, régionales et nationale sur l’emploi.      Tunis, le 7 Juin 2008 Pr/ Le Bureau Exécutif de l’UGTT Le Secrétaire Général : Abdessalem JERAD (Source : « TunisiaWatch », le blog de Mokhtar Yahyaoui (censuré en Tunisie), le 26 juin 2008) Lien : http://tunisiawatch.rsfblog.org/

Le retour et ses misères

 
Par : Chokri Hamrouni (*) A l’approche de l’été, le retour est incontestablement le sujet qui passionne le plus notamment dans les rangs des exilés tunisiens qui se disent toujours la même chose à la même période de l’année depuis de nombreuses années : « cette fois-ci c’est peut-être la bonne ! » Ce droit inaliénable dont tout un chacun peut se faire valoir est en train d’exacerber les tensions et de raviver les inimités tant les enjeux qu’on a voulu lui faire supporter sont graves et décisifs.  Car la question du retour qui revient épisodiquement sur le net tunisien est symptomatique de l’état d’impatience mais en même temps d’incrédulité de cette masse de Tunisiens privés de la mère patrie depuis plus de dix-sept ans pour la plupart. Attendu par les uns comme le moyen de prendre leur revanche sur ceux qu’ils viennent de renier parce que considérés à l’origine de leur malheur (Voltaire n’avait-il pas dit « pour savoir se venger, il faut savoir souffrir »). Ils n’hésitent pas à déployer toute sorte d’arguments fussent-ils dérisoires et futiles pour s’émanciper de leurs « supposés bourreaux » et tourner une « page sombre de leur vie ». Ces « retournés » ont tort parce qu’ils donnent une image dégradante des Tunisiens, notamment ceux de l’étranger. Ils alimentent la haine entre des compatriotes qui devraient mutualiser les efforts pour porter haut les couleurs de leur pays. Au lieu de cela, ils desservent leur pays et le privent de ses meilleurs atouts : son intelligence et sa cohésion même dans l’adversité. Passer à autre chose, aller voir ailleurs, c’est légitime et dans le cas de figure actuel indispensable. Mais passer à autre chose, ne veut pas dire passer outre une certaine éthique qui interdit aux Tunisiens de se livrer à un jeu de massacre où la marche des uns, quelle que soit sa destinée, ne se fait que sur les cadavres des autres. L’autre est tout simplement considéré comme un obstacle qu’il va falloir éliminer. Dans la même catégorie, il faut rappeler que le moment retour qui doit correspondre à la fin d’une épreuve qui n’a que trop duré, ne doit pas se faire en aucun cas par la provocation d’autres souffrances. Il serait aujourd’hui plus urgent et plus utile pour le pays de désigner les « irresponsables » parmi les rentiers de tout bord qui ont intérêt à retarder et empêcher le retour de centaines de Tunisiens. En effet, les « irresponsables » d’aujourd’hui, sont plus nuisibles que les supposés « responsables » d’hier accusés par leurs paires à tort ou à raison d’avoir opté pour des choix aux conséquences tragiques et dont on observe aujourd’hui des repentances ici et là.  Il y a ensuite, la catégorie des « blanchisseurs ». Ceux dont les réputations sociale et politique sont incontestablement altérées par des dérives et des conduites qui ont été vivement et unanimement condamnées. Ces « usurpateurs » se dressent en donneurs de leçon et en détenteurs du monopole de la probité et de l’intégrité. Distribuant les satisfécits ici, adressant les accusations et les menaces là bas (du genre « si vous pêchez (rentrez au pays), alors faites le discrètement »), ils expriment même de la compassion envers ceux qui sont rentrés (une manière un peu sournoise de leur «gâcher la fête »)… Ils se déploient avec une énergie débordante après de longues années de somnolence. Leur écriture ressemble plutôt à du grattage…Oui, ils se grattent tellement fort pour se blanchir d’un passé qui leur colle à la peau, qu’ils risquent de perdre la peau sans que la malpropreté disparaisse. Ils auraient pu ce rappeler d’une évidence : on ne se rend pas propre en salissant les autres. Blanchis par le net le temps d’un article, rattrapés par la réalité et par leur passé…Ils mènent une double vie qui risque de les conduire vers les abîmes du virtuel. Je prie les premiers de ne pas s’attaquer aux deuxièmes leur rappelant les propos d’André Roussin : « on ne frappe pas un homme à terre, il risque de se relever ! » Je souhaite plutôt qu’ils leur tendent la main en leur expliquant l’honnêteté de leur démarche et les bienfaits de leur retour, si c’est le cas bien évidemment. Une main tendue mais ferme qui n’hésite pas à appliquer le principe de réciprocité dans le cas où les « blanchisseurs » essayent à tort de remettre en question un retour digne, responsable et courageux.   Plus stratèges que les « retournés » et les « blanchisseurs », il y a les « endormeurs », ces homéopathes qui se présentent en guérisseurs du retour. Ils pratiquent une médecine parallèle à base de soporifiques qu’ils administrent à doses simultanées à leurs patients atteints du mal du pays : une recette à base de communiqués enflammés, de diatribes, de rumeurs soigneusement fomentées, de sondages dont personne ne s’en occupe à l’exception de leurs auteurs, de comités qui remueront parlements et chancelleries occidentales pour leur ramener leur passeport !!! Bref, un « dormez, on veille sur votre retour ! » destiné à calmer les ardeurs et faire passer l’orage de l’été. Encouragés par la fabuleuse formule employée jadis par des amis de la Tunisie que sont Charles Pasqua et après lui Jacques Chirac : « les promesses n’engagent que ceux qui y croient », les endormeurs promettent tout ou presque. Avec eux « tout redevient possible » slogan de campagne de Nicolas Sarkozy autre ami de notre pays : « l’obtention de passeport, le changement du statut de réfugié, l’annulation des peines en Tunisie, l’accueil à l’aéroport et au passage la démocratie, la liberté, la justice… » Dormez aussi profondément que possible! Les « endormeurs » vont tout imposer !! » Dans la catégorie des plus renversants, le palmarès revient incontestablement aux « marchands de peur ». Il suffit de les entendre parler et des frissons s’empareront de ton corps. Dans les consulats et les ambassades, on anesthésie les opposants pour les renvoyer ipso facto et manu militari en Tunisie, là-bas ils disparaîtront dans l’acide ou seront jetés en pâture aux requins ou autres bêtes féroces, ou s’évaporeront sous le soleil du désert… Dans le monde des horreurs, la Tunisie offre une variété de choix assez originale selon « ces marchands » à l’imagination assez fantasmatique et assez troublante. Ainsi, les insinuations sur le caractère perfide du régime, sur l’énorme risque que constitue le renoncement au statut de réfugié ou encore la régression que connaît la Tunisie sur tous les plans (les valeurs, l’économie, la politique, les liens sociaux…)  « A quoi bon sert de partir dans un pays que ses enfants fuient au péril de leur vie ». Un argument qui, malheureusement,  trouvera toujours quelques preneurs chez les âmes sensibles !!!    Nul doute que la marche de retour au pays est irréversible. Toutefois, elle peut être retardée et défigurée par « les retournés », « les blanchisseurs », « les endormeurs » et « les marchands de peur »… C’est ainsi que le retour conçu comme une délivrance, comme un évènement heureux peut générer de nouvelles tensions et se transformer en pomme de discorde entre des Tunisiens irréconciliables et prêts à s’entretuer.      Gageons ensemble que le processus de retour se débarrassera de toutes ces misères. Nul n’a le droit, quel que soit son statut, quelles que soient ses ambitions, quels que soient ses plans, de prendre en otage ses concitoyens, leurs proches et leurs projets d’avenir. Le retour est et doit rester une décision personnelle qui peut revêtir un caractère collectif seulement de par les valeurs qu’il promeut : tunisianité, dignité, courage, responsabilité et tolérance. Certains responsables tunisiens veulent trouver un dénouement à ce dossier. Encourageons-les à persévérer sur cette voie. Mon retour digne, rendu possible par des Tunisiens qui font honneur à leur pays, en est la parfaite illustration. A l’occasion de mon séjour en Tunisie, j’ai pu avoir la certitude qu’il y a une place pour tous les exilés : dans les entreprises, dans les mosquées, dans les rues, dans les espaces publics…La Tunisie est si grande et si généreuse pour accueillir tous ses enfants… Il se fait tard chers compatriotes…Rentrons chez nous ! Paris, le 25 juin 2008 – Chokri Hamrouni, politologue. (*) Ce texte je le dédie à Khaled Traouli qui a versé des larmes dignes après le départ de son fils en Tunisie. J’ai pleuré par compassion. Je prie Dieu pour que cet homme digne puisse rentrer en Tunisie avec la dignité et l’honneur qu’il mérite.  

Contre-coup du relookage du centre ville Paupérisation rampante

 
A l’origine du projet, les deniers publics étaient aussi grandiloquents que les ambitions qui ont animé le relookage de notre centre ville. Une artère à l’image des Champs-Élysées. Même si la prétention existait, il n’en reste qu’une vulgaire réplique pour ne pas dire une réalité utopique. Et pourtant la conception a épousé, à l’origine la réalisation. Pourquoi la conformité n’a t-elle pas suivi ? Faut-il chercher la réponse dans les indices de paupérisation qu’affichent notre centre ville ? Où trouver dans la manière de gérer l’espace public des réponses qui pourraient expliquer cet état de fait ? A moins qu’il faille jeter un regard introspectif dans les comportements du Tunisien vis-à-vis de cet environnement.   Ce qui suit est à considérer comme un coup de gueule, une envie de décrire cette surenchère dans les dérives et l’impression piteuse que laisse le parcours de notre artère principale. Un détour, ou plutôt une randonnée voulue par nostalgie au centre ville, s’est transformé en un périple amer ressenti en déambulant de bout en bout l’artère principale de notre capitale. C’est connu, les capitales du monde entier sont cette identité première d’un pays qui imprègne tout visiteur. Et au-delà de la beauté architecturale, des prouesses urbanistiques d’esthétisation, de valorisation environnementale, une capitale c’est d’abord un espace public investi par des citoyens qui donnent le ton, la cadence, la qualité de vie et l’ambiance qui y règne. Prenons de la distance et débarquons. Ça grouille. De partout. Les gens s’affairent, trottent, flânent, une agitation somme toute ordinaire. Mais les premiers signes symptomatiques ne tardent pas à s’annoncer à l’extrémité de l’Avenue de France, et rue El Jazira avec ce paysage anarchique occasionné par les stationnements des taxis, des voitures de particuliers, de louages algériens. C’est à se  demander qui leur a concédé cet espace, ces trottoirs ? Alors que de tels abus sont bannis auprès du conducteur tunisien qui à égale pratique, verra illico, son véhicule confisqué par les services municipaux et devenir passible d’une amende de trente cinq dinars. L’accès au centre ville est ainsi, non seulement paralysé, mais fait plus dommageable, leur stationnement altère la beauté du Monument de la Porte de France.  Cafés et fast food… Place aux cafés. Ils pullulent comme des champignons, investissent de manière progressive et toujours inexpliquée les trottoirs. Les aberrations de certains vont jusqu’à grignoter le peu d’espace réservé aux piétons. A croire qu’un mot d’ordre a été donné pour générer autant de monotonie, si peu d’imagination dans la décoration et une absence de singularisation de nos cafés ! Pourquoi cette réponse imposée aux goûts du Tunisien qui n’a droit qu’à des services, des chaises, des tables et des cafés interchangeables ? Pire, cette bouffe, qui nous bouffe le moral. Comment expliquer qu’à côté de chaque café un espace fast food prenne place ? Quid des serveurs. N’y a-t-il pas moyen de recycler leur savoir faire pour ne pas dire leur savoir être. L’expérience auprès de trois cafés est également lamentable. Un service qui traîne. Une réponse à votre commande qui se fait avec une seule cuillère à votre tasse et qu’on vous demande de partager avec la personne qui vous accompagne pour diluer votre petit sucre. Au prix où se pratiquent les cafés, un verre d’eau avec glaçon ne serait pas un luxe. En comptant la facture, l’abord pénible des serveurs, ajoutez y les vociférations harassantes de certains voisins gloutons. Votre café a tous les goûts du déplaisir.  Tavernes jonchées de saletés L’alcool, sa vente, sa consommation fait l’objet d’une tolérance deux poids, deux mesures pour ne pas dire d’une incohérence incompréhensible. Le propos ici n’est ni permissif, ni restrictif. La question est de comprendre pourquoi les locaux qui proposent cette consommation affichent tous des allures de tavernes, jonchés de saleté, pollués de fumée et déprimante d’obscurité. Sans rentrer dans des considérations d’ordre moral, la tenue, la qualité et le prestige pourraient être l’image de ce breuvage. Il y a peut-être quelques explications rationnelles voire scientifiques, jamais élaborées par ailleurs, dans le rapport bizarroïde du consommateur à l’alcool. Le moins qu’on puisse dire c’est que pour certains tunisiens – une grande proportion- c’est loin d’être un rapport de plaisir, de gustation encore moins un appoint qualitatif dans son quotidien. Mais cette relation peut-être perfectible si on consent de « dé-ghetthoiser » et de sensibiliser les consommateurs sur les aspects néfastes de tout abus moyennant des campagnes publiques.    Plusieurs questions s’imposent. Pourquoi les contrôles d’hygiènes, de prix, de qualité touristique…font-ils défaut ? Certains argueront qu’ils font leur travail, nous supposons de bonne foi que c’est le cas. Alors  pourquoi l’état des lieux et les multiples détails observés prolifèrent-ils à vue d’oeil pour affirmer le contraire ? Probable qu’une systématisation des approches de contrôle est à imposer. Que la nature des sanctions est à réviser et surtout qu’une intransigeance au niveau des applications est à soutenir. Disparition silencieuse des vitrines Mais là où le bât blesse, c’est cette disparition silencieuse des vitrines. Ces miroirs attrayants qui reflètent les nouvelles tendances, qui changent et prennent des couleurs au gré des saisons. Ces capteurs artificiels de toute ville qui poussent tout un chacun à répondre au plaisir subtil d’y flâner. Les kiosques de journaux qui stoppaient, autrefois, les pas des passants et retenaient l’attention des badauds même, pâtissent de leur transfert à proximité de la place d’Afrique et cannibalisent la vente des journaux par des articles qui relèvent plus des souks populaires, avec en sus ces sonorités stridentes de cassettes qui polluent. Enfin, avec la délocalisation, à l’autre extrémité du centre ville, des fleuristes, c’est toute une identité visuelle qui a été altérée. A l’heure actuelle, c’est à même la chaussée que les fleurs inhalent les échappements des voitures, alors qu’auparavant, elles inondaient et embaumaient le cœur du sillon de l’avenue. Les paramètres de compréhension de cette atmosphère ambiante deviennent insaisissables sont criards dans la tenue, le savoir être, le savoir vivre qui frôle la vulgarité, l’arrogance et toujours l’incivilité. Une incivilité qui s’exprime dans les regards qui insistent, scrutent jusqu’à agresser. Au regard des politesses, des  courtoisies de rigueur dans des lieux publics qui s’affichent mal, sporadiquement, si ce n’est rarement. C’est dans ce désamour manifeste pour ce qui est supposé être un espace d’ouverture neutre vers l’autre, vers nous même, vers l’expression de notre degré de citoyenneté.  Elle était pourtant belle notre avenue au début de sa rénovation. Au début de la stricte application des règles d’interdiction de stationner qui avaient métamorphosé la physionomie de notre avenue. Il est paradoxal de constater que parallèlement aux efforts consentis pour améliorer le cadre de vie, l’élément humain, premier bénéficiaire de cette qualité, soit à l’origine de sa détérioration. Il semble que gérer des infrastructures aussi colossales soient-elles est plus aisé que façonner les structures mentales de ceux qui refusent de suivre l’évolution.    Faten AOUADI  (Source : « Le Temps », (Quotidien – Tunis), le 26 juin 2008)

NON à la rétention et à l’expulsion des migrant-e-s, OUI AUX PAYS OUVERTS ET SOLIDAIRES !

 
  L’incendie du centre de rétention de Vincennes n’est pas seulement un moment particulièrement cruel d’une politique de répression. Il indique aussi les effets voulus d’une politique : il faudrait, selon ce pouvoir « mettre à part » les étrangers, et essayer de les entourer d’un rideau de silence et d’indifférence.   Une nouvelle directive  sur la rétention et l’expulsion des personnes étrangères vient d’être adoptée par les 27 Etats membres de l’Union Européenne ce 18 juin à Strasbourg.   Comme la France, l’Europe adopte des politiques toujours plus fermées et plus répressives en matière d’immigration.   Nous voyons se construire sous nos yeux une « Europe Forteresse » qui  met tout en œuvre  pour assurer la libre circulation des marchandises   et des capitaux et qui enferme les êtres humains, obligés pour les uns   de quitter leur pays, hier colonisés, aujourd’hui soumis à  l’impitoyable mondialisation libérale, pour les autres de fuir des  territoires en guerre que l?Europe libérale préfère oublier.   En France, les centres de rétention « dernier cri » dans lesquels on   enferme des nourrissons (il y a des tables à langer !), des enfants en bas âge, des adolescents, des femmes enceintes, des familles entières, des vieillards malades et handicapés…, ces centres se multiplient.   Et puis comme ce week-end au CRA de Vincennes  un Tunisien de 41 ans décède dans des conditions qui ne sont pas totalement élucidées,  d’autres « embrigadées » se révoltent légitimement contre leur lieu de détention. Certain-e-s sont réprimé-e-s sauvagement.   Le 20 juin le ministre de l’Identité Nationale à grand renfort de chiffres nous annonçait une augmentation du nombre de reconduites à la frontière de sans papier (30 000 expulsions depuis 12 mois, 80% de  plus que l’année dernière à la même époque, sic).   Pourtant la France est encore considérée comme le phare parmi les « pays des droits de l’homme » ! Elle sera dès le 1er juillet prochain à la tête de l’institution Européenne. A ce titre, elle doit changer sa politique nationale et exiger de l’Europe de sortir de l’élan xénophobe qui la menace.   Nous rappelons que cette directive préfigure l’installation en Europe d’un modèle permettant l’enfermement généralisé des étrangers  sans-papiers et des demandeurs d’asile dans des camps. Cette directive va à l’inverse de l’élan spontané des peuples qui montrent  publiquement leur solidarité. Elle constitue une nouvelle étape grave  dans l’affaiblissement des droits humains et des garanties  démocratiques. Elle rend impossible l’accès, pour les étrangers, aux  droits les plus élémentaires.   La France ce n’est pas ça ! L’Europe ce n’est pas ça Nous ne la  voulons pas ainsi. La construction de l’Europe telle qu’elle est en  train de tout abandonner aux « marchés » doit revenir à son idée première du rassemblement des peuples, pour les peuples.   ·        Nous sommes et resterons solidaires de tous les sans-papiers et de leurs révoltes légitimes. ·        Nous sommes et resterons  solidaires des sans papiers en grève pour leurs droits et nous devons prendre des moyens afin qu’ils ne subissent pas la répression durant les semaines qui viennent. ·        Nous sommes et resterons  solidaires de tous les déboutés du droit d’asile et de toutes et tous ceux qui essaient de vivre ici parce que cela leur est apparu la seule solution, à un moment de leur vie. ·        Nous sommes et resterons  solidaires de celles et ceux qui les soutiennent comme le Réseau  Education sans Frontières (RESF) qui s’oppose légitimement à l’expulsion et à la chasse des enfants de sans papiers, que l’on tente de criminaliser  comme vient de le faire un député UMP. ·        Nous sommes pour la régularisation immédiate de tous les sans papiers ·        Nous sommes et resterons  contre les politiques de criminalisation de l’immigration de Hortefeux et son corollaire obsessionnel : l’augmentation du  nombre de reconduites à la frontière. ·        Nous sommes et resterons  pour la liberté de circulation et d’installation des personnes et  donc l’abrogation de la directive de la honte qui vient d’être adoptée  par les 27 Etats membre de l’UE.   Nous appelons à participer nombreux au rassemblement organisé par le  MRAP, la FTCR et l’UTIT appellent à un devant le Centre de Rétention  de Vincennes mardi 28 juin à 18h et à toutes les actions nationalement.  

AFP, le 26 juin 2008 à 12h33 Slovaquie/droits de l’Homme: une extradition vers l’Algérie suspendue

 
PRAGUE, 26 juin 2008 (AFP) – La Cour constitutionnelle slovaque a décidé jeudi de suspendre, au nom du respect des droits de l’Homme, l’extradition vers l’Algérie d’un homme suspecté de liens avec les réseaux terroristes islamiques. « La Cour constitutionnelle a estimé que la Cour suprême avait violé les droits élémentaires du plaignant de ne pas être torturé ni exposé à des traitements inhumains ou dégradants » en omettant les vérifications habituelles en la matière, a déclaré à l’AFP le porte-parole de la cour Jozef Skybjak. La Cour suprême qui avait confirmé la décision d’extradition prononcée par le tribunal régional de Bratislava devra donc réétudier le dossier de Mustapha Labsi, recherché par Alger pour ses activités au sein du Front islamique deu salut (FIS) dans sa prime jeunesse. Déjà condamné en France et en Grande-Bretagne pour ses liens avec des réseaux terroristes islamiques, cet homme de 38 ans est incarcéré à la prison de Bratislava depuis mai 2007. La section locale d’Amnesty International (AI) a salué jeudi l’arrêt de la Cour constitutionnelle en soulignant dans un communiqué que « les autorités slovaques ne devraient pas fonder leur décision d’extradition sur la base des seules promesses du gouvernement algérien ». Fiché par les services internationaux de lutte anterroriste pour son profil de combattant du Jihad et ses liens avec la résistance moujahidine en Afghanistan, Mustapha Labsi a été condamné en France pour son implication dans la préparation d’une tentative d’attentat contre un sommet du G7 en 1996. En Grande-Bretagne, il a été condamné pour avoir fourni de faux documents au réseau d’Ahmed Ressam, un membre d’Al-Qaida reconnu coupable aux Etats-Unis d’avoir préparé un attentat à la bombe à l’aéroport de Los Angeles fin 1999. Remis en liberté en 2006, il comptait s’installer en Slovaquie avec son épouse, elle-même Slovaque, et son fils, selon son avocat. AFP

AFP, le 26 juin 2008 à 13h19 Terrorisme: enquête sur des ONG en Bosnie

 
BANJA LUKA (Bosnie-Herzégovine), 26 juin 2008 (AFP) – Les autorités bosniaques enquêtent sur plusieurs associations humanitaires locales soupçonnées d’avoir remplacé des ONG interdites en raison de liens avec le terrorisme international, a-t-on indiqué mercredi de source officielle. « Nous avons des informations selon lesquelles des gens ayant travaillé pour des associations humanitaires qui ont été interdites en Bosnie, dirigent aujourd’hui des organisations portant des noms différents, ce qui montre qu’ils sont toujours actifs », a déclaré à l’AFP le ministre adjoint pour la Sécurité, Vjekoslav Vukovic. M. Vukovic a ajouté que les autorités vérifiaient ces informations mais a refusé de donner davantage de détails « dans l’intérêt du bon déroulement de l’enquête ». Pendant la guerre de Bosnie (1992-1995), plusieurs organisations humanitaires de pays musulmans avaient ouvert des antennes dans le pays. Dans le cadre de leur lutte contre le terrorisme, les autorités bosniaques ont fermé en 2002 des locaux de plusieurs de ces organisations, soupçonnées de financer des activités suspectes, et procédé à des contrôles méticuleux des autres. Après les attentats de septembre 2001 aux Etats-Unis, six suspects arabes ont été arrêtés en Bosnie et ont été livrés aux autorités américaines en 2002. Pendant le conflit bosniaque, des centaines de combattants venus de pays arabes se sont rendus en Bosnie pour prendre les armes aux côtés des Musulmans bosniaques. Après la fin du conflit, nombre de ces combattants y sont restés après avoir obtenu la nationalité bosniaque. Plus de 500 personnes ont été déchues de leur nationalité bosniaque depuis la mise en place en 2006, sous la pression de la communauté internationale, d’une commission gouvernementale chargée d’étudier quelque 1.500 dossiers suspects. AFP

Experts Urge U.S. to Talk with Islamist Movements to Encourage Democratic Trends

 
By Mohamed Elshinnawi Washington, DC 27 May 2008   Since the terrorist attacks of 9/11, there has been growing American interest in checking the spread of radicalism in the Middle East by communicating more effectively with the region’s Islamist political groups. At the annual conference of the Washington-based Center for the Study of Islam and Democracy, several scholars urged the U.S. to seek more constructive engagements with these Islamist groups. The goal, they said, should be to encourage them to adopt more pragmatic and democratic political agendas. A recent study by the Center concluded that many secular Arab governments have used the 1979 Islamic revolution in Iran to raise fears of a radical and potentially violent political Islam. And they have used that fear to justify their own autocratic governance on national security grounds. But the study found that the more these regimes have cracked down on political Islamist groups, the more popular these movements have become. The Center estimates that Islamist groups now represent about 30 percent of the electorate in Arab countries. Radwan Masmoudi, president of the Center for the Study of Islam and Democracy, told scholars at the group’s annual meeting that the rise of Islamist political groups has prompted many policymakers in Washington and throughout the Arab world to think twice about democratic reforms. Masmoudi said they are asking a fundamental question: « What is the end result of democracy if we have elections, and the end result is going to be that the Islamists or the Islamic movements are going to win the elections and come to power? Is this good for democracy or bad? » Masmoudi added: « This is, of course, the reasoning or logic that has been used by many governments in the region to postpone elections, to postpone serious democratic reforms in their countries, using the fear of Islamists or the Islamic movements coming to power. » Masmoudi said the U.S. should not allow autocratic Arab leaders to portray themselves as the only alternative to radical Islamists coming to power. He said he worries that the U.S. push for democratization in the Arab world has tapered off. But Francis Ricciardone, the former U.S. Ambassador to Egypt, insisted that American support for democratic reform in the Middle East has not weakened. « All of the things that we were doing before, we continue to do, » said Ricciardone. « We try to do them with skill and sensitivity and judgment. And we commit major resources to them so we are not retreating from the promotion of democracy, and I do not expect the next president of the U.S. be he or she, Republican or Democrat, to retreat from the promotion of democracy and human rights. » Ambassador Ricciardone admitted, however, that the U.S. is having difficulty dealing with a trans-national Islamic movement like the Muslim Brotherhood in Egypt, even though some 88 members of the group were elected to the Egyptian parliament as so-called « independents » in the autumn of 2005. « We could hardly say that we would not see these members of the parliament if they wished to see us, » the former Ambassador explained. « Our political officers see members of parliaments all over the world, in Egypt and elsewhere. It does not mean we have voted for them; we did not campaign for them; we did not promote them; and we very often disagree very strongly with their points of view. » Ambassador Ricciardone said an atmosphere of mutual distrust complicates relations between the U.S. and the Muslim Brotherhood. And he noted that U.S. contacts with the group have been strictly limited to avoid antagonizing the Egyptian government, which has outlawed this Islamist organization. Emad Shahin, a visiting professor at Harvard University, predicted the U.S. will eventually adopt a more flexible policy in dealing with Islamist groups. « Usually, the U.S would come around when facts on the ground change, » said Shahin. « In many cases, they would assess their interest and whether to deal or not to deal, so that is again a future issue. But I think if there is a process of building confidence, and conducting dialogue with political Islam in general, I think by the time they come to power there will be a lot of common ground that they could agree on. » Shanin added that this dialogue would promote the mutual interest of both sides because, as he put it, « I do not see them as necessarily opposed or in severe contradiction to each other. » One man who has worked hard to promote democracy in the Muslim world is Saad El-din Ibrahim, an Egyptian-American sociologist and human rights activist who was arrested by the Egyptian government in 2000 and spent 18 months in jail before being cleared of all charges. At the Washington conference, he pointed out that two-thirds of the 1.3 billion Muslims in the world are living under democratically-elected governments, for example, in Indonesia, Bangladesh, Nigeria, Turkey, Malaysia and India.  Ibrahim said the U.S. should focus its attention on the other one third of the Muslim population that is living under repressive autocratic regimes. And he said he is confident that through honest dialogue, the U.S. could win Islamists to its side. He recalled how his own dialogues with Muslim Brotherhood leaders in prison helped change their political approach. « One of the things that really affected the dialogue with Islamists in prison, » Ibrahim said, « was the elections in Turkey in the fall of 2002, which was followed also by elections in Morocco. And that advanced the dialogue. » Ibrahim said he encouraged Islamists who said the believed in « universal values » to « Come out for democracy without any reservations! » The Turkish and Moroccan elections, he said « helped me to push the argument. And in fact, they agreed to adopt democracy — western style pluralistic democracy. » Like other scholars gathered at the Washington Center for the Study of Islam and Democracy, Professor Ibrahim warned against any slackening of U.S. support for democratic reform in the Middle East, out of fear of radical Islamist gains. Such a stance only bolsters the power of autocratic Arab rulers, he said, and helps fuel Islamic radicalism. Ibrahim added that the U.S. must work to dialogue with the many moderate Islamic groups in the region that, he said, believe in pluralistic democracy, peaceful transitions of power, the equality of men and women and the equality of Muslims and non-Muslims. (Source : « Voice Of America » (Radio pour l’étranger – USA), le 27 mai 2008) Lien : http://www.voanews.com/english/AmericanLife/2008-05-27-voa47.cfm

Egypt’s Muslim Brothers: Confrontation or Integration? Crisis Group Middle East/North Africa Report N°76, 18 June 2008

EXECUTIVE SUMMARY AND RECOMMENDATIONS

 
The Society of Muslim Brothers’ success in the November-December 2005 elections for the People’s Assembly sent shockwaves through Egypt’s political system. In response, the regime cracked down on the movement, harassed other potential rivals and reversed its fledging reform process. This is dangerously short-sighted. There is reason to be concerned about the Muslim Brothers’ political program, and they owe the people genuine clarifications about several of its aspects. But the ruling National Democratic Party’s (NDP) refusal to loosen its grip risks exacerbating tensions at a time of both political uncertainty surrounding the presidential succession and serious socio-economic unrest. Though this likely will be a prolonged, gradual process, the regime should take preliminary steps to normalise the Muslim Brothers’ participation in political life. The Muslim Brothers, whose social activities have long been tolerated but whose role in formal politics is strictly limited, won an unprecedented 20 per cent of parliamentary seats in the 2005 elections. They did so despite competing for only a third of available seats and notwithstanding considerable obstacles, including police repression and electoral fraud. This success confirmed their position as an extremely wellorganised and deeply rooted political force. At the same time, it underscored the weaknesses of both the legal opposition and ruling party. The regime might well have wagered that a modest increase in the Muslim Brothers’ parliamentary representation could be used to stoke fears of an Islamist takeover and thereby serve as a reason to stall reform. If so, the strategy is at heavy risk of backfiring. Since the 2005 elections, the regime has deployed a range of legal and security measures to control and constrain the Muslim Brothers. It has restricted their participation in subsequent polls, restricted their ability to function in parliament, arrested thousands of supporters and prosecuted key leaders and financiers in military tribunals. Meanwhile, it amended the constitution to formalise the longstanding ban on the Muslim Brothers’ political participation and facilitate the introduction of repressive legislation if and when the Emergency Law finally is repealed. While the approach hampered the group’s further electoral advances, it did nothing to reduce its legitimacy or deal with its longer-term political role. And it has noticeably degraded the quality of parliamentary and political life, entrenching the NDP’s virtual monopoly and dealing a severe blow to the legal, non-Islamist opposition. The Society of Muslim Brothers also has altered its approach. It is using its sizeable parliamentary presence to confront the government and present itself as a major force for political reform. In an unprecedented move, and, despite the crackdown, it is seriously contesting elections for the upper house of parliament, municipalities and labour unions. In 2007, it also for the first time formally expressed its desire to form a legal political party. This last move in particular ought to be seen as an opportunity to separate its religious and political wings and begin the process of peacefully integrating a pivotal political actor. The current situation in which a banned movement can offer candidates as independents gives a little to everyone. The Brotherhood thrives on its socio-cultural activism and retains manoeuvring space; the regime exercises leverage and constrains its formal participation; and the legal opposition faces less competition. But it also comes at real cost: confusion between the Society’s proselytising and political activities – arguably a key to its success; limits on the state’s oversight on the group as a political organisation; and overall damage to democratic life. Far better would be for the regime to formally incorporate the Muslim Brothers or an associated party into the political realm and open the political arena to a genuine democratic contest. The Muslim Brothers also carry their share of responsibility. Although they have made considerable efforts to clarify their vision and can make a credible case that they embrace the rules of democratic politics, includingthe principles of citizenship, rotation of powerand multiparty political life, serious questions linger. Many of their pronouncements are ambiguous; not a few – including in their most recent political program– retain a distinctly non-democratic, illiberal tone.This is particularly true concerning the role of womenand the place of religious minorities, neither of whom,Egypt’s Muslim Brothers: Confrontation or Integration?Crisis Group Middle East/North Africa Report N°76, 18 June 2008 Page iifor example, the Muslim Brothers believe should beeligible for the presidency. Clarification is needed.Democratising the Society’s internal practice alsowould help, particularly if the group’s more pragmaticwing is able to make a credible case for a doctrinal revision as the price to pay for political integration. The path toward integration will not be easy. The very reasons that make it more urgent – a tense socioeconomicenvironment and a looming political transition – also make it more difficult for the regime to contemplate. At the very least, legalisation of a party associated with the Muslim Brothers is highly unlikely to occur under President Hosni Mubarak’s stewardship and may have to await the completion of a presidential transition. But this need not and should not mean complete immobility. Both the regime and the Muslim Brothers should initiate a dialogue as well as preliminary steps to pave the way toward eventual normalisation. Ultimately, the Muslim Brothers are too powerful and too representative for there to be either stability or genuine democratisation without finding a way to incorporate them. Their integration should be pursued not just for its own sake, but as an essential step to a genuine opening of the political sphere that would also benefit secular opposition forces. RECOMMENDATIONS To the Government of Egypt: 1. Pave the way for the regularisation of the Muslim Brothers’ participation in political life, including by:
(a) ceasing arbitrary arrests of Muslim Brothers on the basis of membership in a banned organisation and releasing all Brothers currently detained on those grounds alone;  (b) clarifying or revising Article 5 of the constitution, as amended in 2007, to set guidelines for the establishment of a political party with religious reference; (c) revising the laws on political parties and the organs that implement them, such as the Political Parties Committee of the Shura Council, to allow for the creation of new parties, including those with a religious reference, as part of a wider commitment to political pluralism; and (d) engaging the Muslim Brothers’ leadership in a dialogue on these issues, notably in order to clarify reciprocal steps they need to take for legal integration into the political system. 2. Repeal the Emergency Law and allow full public debate over and parliamentary scrutiny of any proposed anti-terrorism legislation. 3. Frame the regularisation of the Muslim Brothers’ participation in political life as part of a wider process of political reform designed to restore confidence in electoral politics and open political participation to all non-violent political actors. To the Society of Muslim Brothers: 4. Engage in a dialogue with members of the government, opposition and civil society, notably by: (a) approaching officials and reform-minded NDP members to discuss conditions necessary for the Society’s peaceful political integration; (b) engaging with secular opposition parties and movements to form a consensus on how the Society can best be integrated as well as wider issues of political reform; (c) engaging with representatives of the Christian community in a frank dialogue on sectarian relations and the Society’s stance toward religious minorities; (d) supporting comprehensive political reform clearly, as opposed to a bilateral arrangement between the Society and the regime; and (e) ensuring that consensus positions on these issues are formed within the Society in a democratic manner to avoid contradictory approaches by members. 5. Finalise and amend the Society’s political program, in particular by: (a) altering its position on the role of women and non-Muslims in public life; (b) continuing to seek input from a wide range of its members as well as non-members; and (c) clarifying relations between the Society and a future related political party. Cairo/Brussels, 18 June 2008 Pour lire le texte texte intégral, Cliquez ici : http://www.crisisgroup.org/library/documents/middle_east___north_africa/egypt_north_africa/76_egypt_s_muslim_brothers_confrontation_or_integration.pdf

Rand: AK Party closure will deepen divide İstanbul Today’s Zaman

 
The ruling Justice and Development Party (AK Party) of Prime Minister Recep Tayyip Erdoğan is likely to take a moderate course if it is not closed down by the Constitutional Court and act more cautiously about pressing for measures that could be perceived as changing the secular-religious balance in the country or provoking the secularists into another attempt to remove it from power, a study sponsored by the Pentagon has predicted.      The report, sponsored by the undersecretary of defense for policy and conducted by the International Security and Defense Policy Center of the RAND National Defense Research Institute, also found that the religious-secularist divide will deepen within Turkey and that Turkey’s relations with the European Union will become more problematic if the ruling party is closed. Shutting down the AK Party, however, is unlikely to eliminate it as a political force because « if it is closed, the party is likely to simply reemerge under another name, » the report said.     « It would, however, sharpen the secularist-religious divide within Turkey and could lead some pious Turks to lose faith in the political system. Turkey’s prospects of EU membership, already facing serious obstacles, would be further jeopardized, » the report, penned by Angel Rabasa and F. Stephen Larrabee, predicted.     The AK Party is facing closure on charges of becoming a focal point of anti-secular activities. Its senior members, including Prime Minister Erdoğan, and President Abdullah Gül, a former AK Party member, are also facing political bans. Assessing the alternative scenarios for Turkish politics, the RAND report said the AK Party will be faced with structural limits for opening space for Islam in the public sphere. One such limitation stems from the fact that “the Kemalist establishment remains largely intact” and that “any government that crosses the lines that define the acceptable role of religion in politics risks accentuating political tensions and possibly provoking intervention by the military.” Other factors, such as Turkey’s Western orientation and the presence of a moderate and pluralistic tradition of Islam that does not embrace rigid interpretations or Shariah rule will also lead the AK Party to take a moderate path. According to the report, there are other scenarios under which the AK Party could pursue a more aggressive Islamist agenda or the military could intervene in the country’s politics, but they look less likely. It noted that there were secularist Turks who were worried that the AK Party would appoint Islamists to state posts and turn away from Europe to create a rival Islamic bloc. But this “creeping Islamization” scenario is unlikely for several reasons: “First, it would lead to greater political polarization and would likely provoke intervention by the military. Second, most Turks support a secular state and oppose a state based on the Shariah. Third, EU membership has been a core element of the AK Party’s foreign policy,” said the report. As for possible direct military intervention, the report said this would occur only as a last resort in the event that the AK Party presses for an Islamic agenda more aggressively. “A confrontation could take place if the AK Party takes actions seen by the military as crossing important lines. …While direct intervention by the military cannot be excluded from consideration, especially if the AK Party begins to push an Islamic agenda more aggressively, it is not very likely and would occur only as a last resort after the military had exhausted all other options,” said the report. The report noted that the AK Party’s Erdoğan, unlike his Islamist predecessor, Necmettin Erbakan, was oriented toward Europe and that the party’s electoral success “does not translate into popular support for an Islamist agenda.” Assessing the implications of the AK Party’s pro-European policies, the report said they paved the way for the reconfiguration of Turkish politics as well: “As the West became a tacit ally of the AK Party, formerly pro-Western secularists surfaced as opponents of EU accession. The [main opposition Republican People’s Party] CHP, once the champion of a Western orientation for Turkey, has increasingly moved in a more nationalistic direction and has adopted a more ambiguous attitude toward the West, seeing some aspects of the West’s influence as a threat to the integrity of the Turkish state and Kemalism.” Lessons for US: Turkish alliance in Mideast not taken for granted With its renewed focus on Middle Eastern affairs and growing interests in the region, Turkey is likely to avoid offering the United States a blank check for military cooperation, a US study has revealed. The study, sponsored by the Pentagon and conducted by the International Security and Defense Policy Center of the RAND National Defense Research Institute, said the Turkish policy toward the Middle East is likely to remain a sensitive issue in bilateral US-Turkish relations. “Turkey’s growing interests in the Middle East are likely to make Ankara wary about allowing the United States to use its military facilities for regional contingencies except where such operations are clearly perceived to be in Turkey’s interest,” it said, calling for a diversification of US access options that would provide alternatives to İncirlik air base in case Turkey increases restrictions on US use of it or other Turkish facilities. Turkey disappointed the US by refusing to cooperate militarily in the war on Iraq in 2003. Iran, whose nuclear program is viewed with deep suspicion by the US, is expected to be the next issue of contention between Ankara and Washington in the event the US administration decides to go ahead with military sanctions to force Tehran to end its nuclear program. The RAND report also cautioned the US administration against describing Turkey as a “model” for coexistence of Islam and democracy in its political system because this makes many Turks, particularly the secularists and the military who believe that it pushes Turkey politically closer to the Middle East and weakens Turkey’s Western identity, “uncomfortable.” This, however, does not mean that Turkey is different from other Muslim countries in its long experience with fusing Islam with Westernization. Referring to Turkey’s ruling Justice and Development Party (AK Party), the report said: “The ability of a party with Islamic roots to operate within the framework of a secular democratic system while respecting the boundaries between religion and state would refute the argument that Islam cannot be reconciled with modern secular democracy. On the other hand, if the experiment fails, it could lead to greater secular-Islamic polarization, further reducing the middle ground needed to build the moderate Muslim bulwark needed to contain the spread of radicalized Islam.” “Beyond Turkey, the accommodation of Islam with democracy and secularism that has been achieved there is a valuable resource in the current ideological conflict between radical and mainstream interpretations of Islam. Mainstream entities in Turkey, therefore, should be encouraged to partner with groups and institutions elsewhere in the Muslim world to propagate moderate and pluralistic interpretations of Islam,” the report also noted. The report dismissed characterization of the current tensions in Turkey as a struggle between “Islamists” and “secularists” and said these tensions were “a part of a struggle for power between newly emerging social sectors and the secularized elite — a struggle between the ‘periphery’ and the ‘center’– that has deep roots in Ottoman and recent Turkish history.” It also noted that while the AK Party has Islamic roots, “it enjoys broad-based political support that transcends religious, class, and regional differences” and suggested Washington should remain committed to supporting Turkey’s membership in the EU because this would “rebut the claim that the West, especially Europe, is innately hostile to Muslims.” Future US administrations will need to work closely with congressional leaders to ensure that the Armenian issue does not poison future relations with Turkey, the report said, and urged Washington to follow up with concrete steps in its current cooperation with Turkey against the outlawed Kurdistan Workers’ Party (PKK). (Source: “Today’s Zaman” (Quotidien – Turquie), le 16 juin 2008) Lien : http://www.todayszaman.com/tz-web/detaylar.do?load=detay&link=144938&bolum=102

 

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