26 janvier 2011

TUNISNEWS 10 ème année, N° 3900 du 26.01.2011 archives : www.tunisnews.net

Slim Mrad:Les intrigants comploteurs de la Tunisie de nouveau au premier plan:Hedi Baccouche et Habib Ammar  tentent de prendre le contrôle du RCD

SLIM BAGGA: HEDI BACCOUCHE OU L’OMBRE DE BEN ALI

Ahmed BEN AMOR: LA REVOLUTION INACHEVEE

Ahmed Seghaier: Rôle des  USA dans le déroulement des événement en Tunisie

SONIA.D: LE MILIANT DU CPR  MARZOUKI

Monia Jaafar : Aujourd’hui, j’ai révolution !!!!


AP: Tunisia’s government mulls Cabinet changes

AFP: Tunisie: remaniement ministériel mercredi sous la pression de la rue

AFP: La France savait tout sur le régime ben Ali – ex-ambassadeur

AFP: Egypte: la France déplore les morts, appelle à plus de démocratie

AFP: Tunisie: sécurité renforcée près du siège du Premier ministre

AFP: Tunisie: début d’une grève générale à Sfax, deuxième ville du pays (syndicaliste)

AFP: Tunisie: l’UGTT accuse des partisans de Ben Ali d’attaquer ses locaux

AFP: Tunis: tirs de lacrymogènes contre des manifestants à un barrage (AFP)

Reuters: Tunisian protests turn violent

AFP: Tunisie: la tension monte avant l’annonce d’un remaniement crucial

AFP: Japon: l’ambassadeur tunisien démissionne par solidarité avec la révolution

AFP: Tunisie: l’ambassadeur de France remplacé après les erreurs de la diplomatie

Reuters: U.S. ready to assist Tunisia’s move to democracy

Reuters: Paris d’accord pour livrer des grenades à Tunis sous Ben Ali 

AFP: Démission du secrétaire général de l’Union pour la Méditerranée

Reuters: Les USA prêts à accompagner l’élan tunisien vers la démocratie

ATS: Plusieurs dizaines de millions de francs bloqués en Suisse

Reuters: U.S. says Tunisia’s govt must do more on democracy

Reuters: Tunisians to fix their country after feared dictator’s fall

AFP: Tunisie: l’ambassadeur de France remplacé après les erreurs de la diplomatie

AFP: Tunisie: milliers de manifestants à Sfax, deuxième ville du pays

AFP: Tunisie: mandat d’arrêt international contre Ben Ali et son épouse

AFP: Tunisie: « grève générale » jeudi à Sidi Bouzid, foyer de la révolution

AFP: Tunisie: une « leçon substantielle » pour les gouvernements

AFP: Tunisie: le remaniement sera annoncé jeudi

AFP: Tunisie: le remaniement destiné à calmer la rue sera annoncé jeudi  


REVUE DE PRESSE


 
 

Les intrigants comploteurs de la Tunisie de nouveau au premier plan

Hedi Baccouche et Habib Ammar  tentent de prendre le contrôle du RCD


Les deux figures clés du coup d’Etat du 7 novembre 1987 complotent actuellement avec le Premier Ministre intérimaire, Mr Ghannouchi, pour prendre le contrôle du RCD  et garder la main sur le gouvernement. Hedi Baccouche, théoricien du parti unique, rédacteur du discours du 7 novembre et Premier Ministre du général Ben Ali, estime que son tour arrivé après 23 ans d’attente. Habib Ammar, chef de la garde nationale et chargé de la protection rapprochée de Bourguiba, avait aidé sont camarade de promotion Ben Ali à fomenter son coup d’Etat. Celui qui a théorisé la censure en Tunisie et fut ministre de l’Intérieur  et ministre de communication du dictateur fuyard, multiplie les tractations en interne pour maintenir la main mise du RCD sur les affaires de l’Etat. Tunisiennes, Tunisiens, soyons vigilants, la révolution est notre, la révolution doit permettre la démocratie, non une nouvelle dictature !                                                                                                                                                                             Slim Mrad
 


HEDI BACCOUCHE OU L’OMBRE DE BEN ALI


PAR SLIM BAGGA A quel jeu se prête le provisoire Premier ministre Mohamed Ghannouchi? Et jusqu’à quand va durer cette mascarade menée tambour battant par les ministres issus voire résidus de la dictature? L »on m’a en effet rapporté un fait d’une extrême et intolérable gravité: au premier ministère de la Casbah, existe un occupant encombrant. Il est l’un des parrains de la dictature déchue, son cerveau. Il s’agit de Hedi Baccouche, premier Premier ministre de Ben Ali et théoricien du coup d’Etat du 7 Novembre 1987. Ce monsieur consulte, discute, reçoit et cuisine lui-même les décisions. Comment peut-on le laisser faire, qui l’y a autorisé alors qu’il devrait plutôt être jugé autant que Ben Ali pour avoir manigancé, pensé les contours de l’implacable tyrannie qui s’est abattue sur la Tunisie durant 23 années. En permettant une telle ignominie, Ghannouchi ne commet pas une erreur d’appréciation, mais une faute politique grave, une trahison contre la révolution. Tout le monde connait le passé de Hedi Baccouche et ses formidables aptitudes à planifier les choix les plus condamnables et à tirer les ficelles. Le peuple tunisien a dit son mot en ce qu’il refuse d’avoir désormais affaire à cette clique néfaste pour le pays qui a servi un pire criminel; un comploteur contre la Tunisie de la pire engeance. Mais le complot contre ce pays semble se poursuivre dans les bureaux clos du Premier ministère où l’on a aussi croisé, installés à leurs fauteuils, d’autres ignobles serviteurs de Ben Ali tels Zouhayr Mdhaffer ou Moncer Rouissi. Il faut par conséquent s’opposer avec force à cette supercherie et chasser des postes de responsabilités ces reliques malfaisantes. Elles n’ont fait que trop de mal à la Tunisie et aux Tunisiens. A ce titre, leur place devrait être déjà derrière les barreaux, en préventive, en attendant de comparaître devant une justice souveraine. Slim BAGGA


LA REVOLUTION INACHEVEE


Révolte, révolution,  coup d’état,  intifadha, insurrection ; on ne sait plus comment appeler ce qui vient de se passer en Tunisie. Ce qui est sûr, la tête de l’état est « décapitée ».  Et après ?.  Un gouvernement « toiletté », une constitution respectée, l’armée garante de la transition. Le  mal était incarné par le chef de l’état déchu. C’était lui qui voilait le soleil et il empêchait  les champs de fleurir.  Chassé du pouvoir, la parole est libérée.  Les tunisiens ont repris  courage et volonté. Même ceux qui, hier ne voyaient  les faits qu’avec les lunettes du président  en fuite, ils ont versé des larmes de regret .  Cela nous rappelle KROUCHTCHEV après la mort de STALINE. La peur a paralysé tout le monde.  Ce sont les faits qui ont motivés ce  soulèvement . Une révolution nécessite un cadre idéologique. Une élite ou un chef qui incarne l’idéal  de la révolution.   La révolution implique de faire  table rase des institutions existantes et l’ordre  établi . En Tunisie , le peuple s’est  insurgé contre une injustice et une frustration. Le slogan « RCD dégage » est plus significatif pour exprimer ce ras le bol général du clientélisme et de la corruption. Les manifestants qui ont donné l’assaut  au ministère de l’Intérieur  scandent cette frustration de citoyenneté. BOURGUIBA a été détrôné au nom de la paralysie de la vie politique.  Son successeur  est évincé au nom d’un pouvoir absolu et une injustice criante.  Une révolution peut être mais une révolution inachevée. Ahmed BEN AMOR      Vitry sur Seine  le 26/01/2011  

 


 Rôle des  USA dans le déroulement des événement en Tunisie 


 

Ces derniers jours plusieurs articles intéressants traitent du rôle éventuel des américains dans la révolte de peuple tunisien et la fuite de ben ali. Ces articles et analyses parlent également des efforts menés par les usa afin de contrôler la rue tunisienne et de la manipuler pour que les revendications ne dépassent pas le seuil préfixé par les usa  …. si ces analyses et les informations qui les contiennent sont crédibles, je pense que les usa sont entrain de jouer avec le feu en essayant de contourner les objectifs de la révolution et de récupérer les slogans de la rue…. apparemment les usa veulent un changement de façade et nous nous voulons un changement radical de système. Une rupture avec le passé dictatorial. Nous voulons être libres. Nous voulons la liberté, la dignité et la pleine jouissance de nos droits dans un système démocratique transparent. Faut de quoi, il n’y aurait jamais de stabilité en Tunisie et les partenaires de la Tunisie seront toujours menés à chaque dizaine ou vingtaine d’années de nous amener une nouvelle personnalité pour présider quelques années avant d’être déchue à son tour. La Tunisie a besoin d’un Etat de droit dans lequel le pouvoir est institutionnalisé. Un système démocratique dans lequel il n’y a plus de place pour le culte de la personne. Le peuple tunisien est assez mature pour se gouverner lui-même, les derniers événements l’ont clairement montré. La capacité merveilleuse de peuple tunisien de s’autoorganiser et de s’autodéfendre n’est qu’un exemple illustrant bien cet état de majorité intellectuelle et politique de peuple tunisien. Personnellement j’ai senti et j ai compris que les américains n’étaient pas loin de ce qui s’est passé et de ce qui se passe en tunisie. en tant que citoyen tunisien et défenseur des droits de l homme, je peux être pour un rôle pour les usa, je peux comprendre que les américains ont intérêt à ce que le changement en Tunisie ne soit pas au détriment des intérêts stratégiques des usa, toutefois les usa devront comprendre que le peuple tunisien a le droit de se décider lui-même de son propre destin et de choisir ses représentants et le système politique qu il souhaite. En d autres termes, le rôle et l action des usa en Tunisie et dans la région ne devrait pas être en contradiction avec la liberté et la dignité de notre peuple. Les tunisiens ne cherchent pas à exporter leur révolution aux voisins. Nous voulons des bonnes relations avec tous les pays et nous attendons des autres pays de respecter notre choix, tout simplement. Ahmed Seghaier  

 LE MILIANT DU CPR  MARZOUKI


Par SONIA.D   Chaque tunisien a le droit à la parole, et MARZOUKI autant que les autres, son vécu parle pour lui et il n’a de leçons à recevoir de personne; ce n’est pas parce que la réaction lui a tendue une embuscade qu’li va jouer à l’opportuniste.Son attitude est honorable et honnête, et ce n’est pas le cas de tout le monde dans le marigot politicien tunisien. Cet homme est un juste et il représente un courant que je dirais puissant en TUNISIE,il est, malgré les extrémistes de tout bord,  représentatif d’un grand courant de l’opinion publique tunisienne; pourquoi devrait-il se taire? E t qui a le droit de parler? On n’en veut plus de ce terrorisme intellectuel, de la pensée unique,   et de l’obligation de mutisme et d’attentisme de la dictature de BEN ALI. Justement , il semblait aux tunisiens démocrates et résistants de la première heure que  toutes ces tares sont partis avec le dictateur BEN ALI, mais elles vivent encore dans les mentalités réactionnaires, pas différentes des mauves, celles qui veulent par l’agression, la violence , le mensonge et l’instrumentalisation faire taire les tunisiens. MARZOUKI est une personne publique militant intègre dans l’espace politique tunisien, et cela ne date pas d’hier, mais du temps où seuls quelques Hommes étaient debout , militaient et PARLAIENT sans aucune compromission avec la dictature. C’est  une référence grâce à son militantisme, son vécu, ses sacrifices et ceux de ses compagnons ce n’est pas un opportuniste , ni une danseuse comme certains opportunistes qui se disent d’opposition et qui trônent  dans le cercle putschiste du RCD au pouvoir aujourd’hui. Il est Sûr que MARZOUKI par sa droiture dérange les extrémistes de tout bord, les agnostiques, les athées, les extrémistes religieux, enfin tout ceux qui de prés ou de loin sont contre  les vérités historiques de la TUNISIE, aliénés  aux utopies barbares et d’un autre âge qui font peu de cas de la grandeur de notre pays. Ces atteintes verbales ou physiques contre une pensée et un homme libre comme M.M , ce n’est rien du tout, c’est une insulte à la démocratie tunisienne naissante, et un parti, le CPR qui est un des rares parti tunisiens qui a des valeurs,  c’est de la pure diversion , ses détracteurs, ses agresseurs que ce soit dans les rues tunisiennes ou bien sur le net, ont juste donné la preuve que BEN ALI  trône encore en Tunisie avec la complicité  de faux opposants qui sont  de vrais opportunistes et autres staliniens, et que ce liberticide criminel et tyran  a fait des petits, honte à l’ignominie . L’islam ou la laïcité n’ont pas besoin d’extrémistes  et de l’extrémisme   des donneurs de leçons et des résistants des trois dernières secondes pour avoir une visibilité, ou être crédibles, et le CPR,  un parti, un mouvement  pour qui beaucoup de tunisiens  ont de l’admiration, DES TUNISIENS qui comme moi, ont depuis toujours été indépendants et admiratifs de ce parti pour la valeur de ses Hommes, et l’absence justement de tout sectarisme idéologique, exit les usurpateurs et les imposteurs dans leurs dérives et leur folie. Le CPR reste quand même un parti moderne et progressiste, où ses militants, avec leurs différences et leurs singularités, n’en déplaise aux passéistes, aux rétrogrades et aucx réactionnaires, c’est l’exemple même d’un parti politique rassembleur, et rassembleur ne veut pas dire démystificateur, mais respectueux des personnes et des tunisiens, son projet pour une Tunisie nouvelle est basé sur des convictions communes et simples , la démocratisation de la Tunisie à tout les niveaux, avec tous ceux des tunisiens  qui sont dans le vivre ENSEMBLE et de tracer une route commune pour tirer le pays vers le haut, avec le respect des idées et de l’intime conviction des uns et des AUTRES.  


 Aujourd’hui, j’ai révolution !!!!


par Monia Jaafar 26 janvier 2011 Pour ce premier billet, je pense très très fort à Zouhair Yahyaoui, oui, à cet être chétif au regard tenace rencontré dans le cadre du SMSI à Genève. Bonnet vissé sur la tête, il me raconta avec simplicité et beaucoup de dignité le parcours d’ »ettounsi » de Tunezine. Je ne vais pas revenir sur ses conditions de détentions et les exactions commises, les livres d’histoire s’en chargeront. Non, j’évoque le nom de Zou car il a insufflé un vent de liberté bien avant tous les internautes, qu’il en soit remercié et jamais oublié. Et si j’écris aujourd’hui librement de Tunis sur Réveil Tunisien, c’est grâce à lui. Aujourd’hui, j’ai révolution ! Oui ! Les chaînes nationales jusque là sirupeuses, mielleuses, lécheuses de bottes se libèrent, les radios ne prêtent plus allégeance mais font leur mea culpa, les réseaux sociaux se déchaînent, les gens s’interpellent et parlent, j’assiste à une séance de psychanalyse à l’échelle nationale, où les maux enfouis des dizaines d’années durant remontent à la surface. Les réactions sont multiples : certains ne lachent plus les pavés, d’autres constituent méticuleusement des dossiers pour porter en Justice les torts subis, les repas de famille s’animent des échos de la ville, les cafés ne désemplissent pas et les bribes perçues ici et là sont édifiantes ! Comment avons-nous pu subir un tel musèlement ? Beaucoup ont du mal à réaliser, comment peut-on voler les ailes rognées ? Comment réapprendre à les déployer ? Aujourd’hui, j’ai révolution, oui ! Tous les jours, je découvre ahurie des faits : sur la totalité des transactions financières tunisiennes, 40% concernerait la Bande de Pilleurs, près de la moitié de notre économie passait dans leurs poches !!!!!!!!!! Ils ont volé nos sites archéologiques, sacrilège des sacrilèges, quand un seul grain de sable de notre terre est inestimable…. La liste de leurs méfaits est interminable, je souhaite que tous les biens détournés soient restitués à la Tunisie et qu’il soit jugé, lui et sa smala, jugé dignement, sans sévices corporels, sans tortures, sans maltraitance, sans humiliation, sans sang, juste jugé. Quant à notre si chère Tunisie, elle se relèvera, la dignité des visages croisés le 14 Janvier 2011 ne trompe pas. Aujourd’hui, j’ai révolution !


SLIM CHIBOUB à El Pais (quotidien espagnol) :

“Leila Trabelsi était La Cheffe de l’orchestre”

ENTREVISTA: SLIM CHIBOUB Yerno del ex presidente Ben Ali

« Leila Trabelsi fue la jefa de la orquesta »

http://www.elpais.com/articulo/internacional/Leila/Trabelsi/fue/jefa/orquesta/elpepiint/20110126elpepiint_6/Tes 


   

Associated Press, le 26 janvier 2011 à 00h12 GMT

Tunisia’s government mulls Cabinet changes

 


 

 

By JEFFREY SCHAEFFER and BOUAZZA BEN BOUAZZA, Associated Press

 

TUNIS, Tunisia (AP) _ Tunisia’s new interim government has worked to replace ministers who quit and weighed possible deeper changes to the Cabinet as protesters continued to complain that the old guard still holds too much power.

 Demonstrators are angry that members of former President Zine El Abidine Ben Ali’s regime have clung to leading posts in the interim government in place since last week.

Ben Ali fled the country Jan. 14 after 23 years in power, pushed out by weeks of deadly protests driven by anger over

joblessness, corruption and repression in the North African nation.

 Anti-government protesters have demonstrated every day since Ben Ali’s ouster. For the first time Tuesday, hundreds marched in the capital in support of the caretaker government, which is trying to stabilize the country after five weeks of unrest.

 One banner read, « Long live democracy, no to anarchy! »  Foreign Minister Kamel Morjane, among the ministers under

Ben Ali who kept their jobs in the transition, told The AP that he would be willing to walk away from his job if he is deemed an obstacle to having the broadest government possible.

 « I’m ready myself to leave the government at any moment, » he said in an interview.

 Morjane and government spokesman Taieb Baccouche said the prime minister was carrying out consultations Tuesday on ways to strengthen the government. The interim premier must replace five ministers who slammed the door on the new government soon after they were named, echoing protesters’ concerns.

 The new lineup will be announced Wednesday, the official news agency TAP said.

 Tunisia’s so-called « Jasmine Revolution » has sparked scattered protests and civil disobedience in the Middle East and North Africa, and much of the world is watching to see how the birth pangs of Tunisian democracy play out. In Egypt on Tuesday, thousands of anti-government protesters, some hurling rocks, clashed with riot police in Cairo in a Tunisia-inspired demonstration to demand the end of Hosni Mubarak’s nearly 30 years in power.

 Tunisia’s protests started about five weeks ago, when a 26-year-old set himself on fire in desperation at unemployment and harassment under the Ben Ali regime. That desperate act sparked violent protests that eventually forced Ben Ali to flee to Saudi Arabia.

 Some 78 civilians were killed in the unrest that preceded and followed Ben Ali’s departure, many shot by police, according to the government’s official count. The opposition says the overall toll is much higher.

 Prime Minister Mohamed Ghannouchi, who took that post in 1999 under Ben Ali and has kept it through the upheaval, has vowed to quit politics after upcoming elections. But he has insisted that he needs to stay on to shepherd Tunisia through a transition to democracy.

 The foreign minister said that « of course we cannot not be perfect, and nobody is saying this government is the

best.

 « What I’m saying is there is no other choice » besides having a « mixture of the people who have experience and people who are new in the government in order to lead this country, to lead our people during this limited period, »

Morjane said, speaking English.

 The foreign minister said he fears « a vacuum in the state, I fear chaos. » Asked what he meant, Morjane said, « It could come from al-Qaida for example. »  Ben Ali _ while roundly criticized for cracking down on

opponents, curbing civil liberties and presiding over a police state _ was a staunch ally with Western powers in the fight against terrorism.

 Under his watch, Tunisia was relatively untouched by the kind of Islamic extremist violence that wracked neighboring Algeria, except for a 2002 attack on a synagogue on the Tunisian resort island of Djerba that killed 21 people, mostly German tourists. Investigators linked the attack to al-Qaida.


AFP, le 26 janvier 2011 à 02h25 GMT  

Tunisie: remaniement ministériel mercredi sous la pression de la rue


 

Par Hassan EL FEKIH et Inès BEL AIBA

TUNIS, 26 Jan 2011 (AFP) – Le gouvernement tunisien de transition, contesté  par des milliers de manifestants de plus en plus nerveux, sera remanié mercredi selon son porte-parole, alors qu’un émissaire américain de haut rang a appelé à Tunis les pays arabes à tirer les leçons de l »‘exemple tunisien ».

Le climat s’est sensiblement crispé mardi à Tunis, où une première manifestation en défense du gouvernement de transition a été dispersée de façon musclée par un groupe de manifestants exigeant un nouvel exécutif épuré des caciques de l’ancien régime du président Zine El Abidine Ben Ali.

Dans une tentative cruciale pour endiguer la contestation, les autorités vont annoncer mercredi « la nouvelle composition du gouvernement », a indiqué le porte-parole du gouvernement et ministre de l’Education, Taieb Baccouch, cité par l’agence tunisienne TAP.

Ce remaniement est rendu nécessaire par la démission de cinq ministres – trois syndicalistes, un opposant et un membre de l’ancien régime- depuis sa formation le 17 janvier, qui seront remplacés par des indépendants, selon une source proche du gouvernement, issue de l’opposition.

Certains ministres de l’ancienne équipe Ben Ali occupant des postes-clés sont prêts à démissionner mais les tractations achopperaient sur les noms de leurs éventuels remplaçants à en croire cette source.

Le gouvernement de transition a aussi annoncé mardi des mesures tentant de répondre aux revendications sociales à l’origine de la « révolution du jasmin », dont une allocation mensuelle de 150 dinars (78 euros) pour les chômeurs diplômés acceptant un emploi à mi-temps dans les services publics ».

Premier responsable occidental à se rendre en Tunisie depuis la chute le 14 janvier du président Ben Ali, considéré jusqu’à la fin comme un partenaire sûr à Washington et dans les capitales européennes, le secrétaire d’Etat adjoint pour le Proche Orient, Jeffrey Feltman, a appelé les pays du monde arabe à tirer les leçons de la « révolution du jasmin ».

« Les défis qui se posent dans de grandes parties du monde, en particulier dans le monde arabe, sont les mêmes, et nous espérons que les gouvernements répondront aux aspirations politiques, sociales et économiques légitimes des peuples, particulièrement si elles s’expriment par des moyens légaux et pacifiques », a déclaré M. Feltman à la presse.

Des milliers d’Egyptiens ont réclamé le départ du président Hosni Moubarak, au pouvoir depuis près de trente ans lors de manifestations à travers le pays inspirées par la révolte populaire tunisienne, au cours desquelles au moins deux manifestants et un policier ont été tués.

Evoquant la crédibilité très décriée en Tunisie du gouvernement de transition, M. Feltman a souligné qu’elle dépendrait de l’organisation rapide d’élections, tout en soutenant les réformes de démocratisation déjà annoncées.

Le président des Etats-Unis Barack Obama a affirmé de son côté mardi que son pays était solidaire des Tunisiens et soutenait les « aspirations démocratiques » des peuples, selon une copie de son discours sur l’état de l’Union diffusée à l’avance.

La venue de l’émissaire américain n’a pas été appréciée de tous. « Feltman go home » ou « non aux ingérences étrangères », pouvait-on lire sur les pancartes de certains manifestants.

Ce thème a également été évoqué par le dirigeant libyen Mouammar Khadafi, qui a effectué un virage stratégique en exprimant son soutien à la révolution du peuple tunisien, tout en craignant qu’elle ne soit détournée par des « intérêts étrangers », dans une interview diffusée par la chaîne privée tunisienne Nessma TV.

« On ne peut pas être contre la volonté du peuple tunisien. Nous sommes avec le peuple tunisien », a déclaré le leader libyen, rectifiant sa position initiale de soutien au président déchu Zine El Abidine Ben Ali, qui avait été très critiquée en Tunisie.

A Tunis, où des milliers de manifestants ont encore exigé, comme depuis une semaine, la démission du gouvernement provisoire, la tension est montée d’un cran mardi.

Aux cris de « Dégagez vermines! » des centaines de jeunes opposants ont dispersé dans le centre de Tunis une manifestation de soutien au « gouvernement d’union nationale », lors du premier face à face musclé entre partisans et adversaires du cabinet de transition.

Les anti-gouvernementaux, parmi lesquels des supporteurs de football, ont arraché à leurs rivaux banderoles et pancartes où était écrit « Oui à la démocratie, non au chaos », « la politique du tout ou rien ne mène nulle part ».

Les manifestants devant l’esplanade de la Kasbah, cœur du pouvoir politique à Tunis, étaient encore plus nombreux que la veille – environ 4.000 selon un militaire.

Des centaines s’apprêtaient de nouveau à camper sous les fenêtres des bureaux du Premier ministre pour la troisième nuit consécutive, au mépris du couvre-feu en vigueur.

A Sfax, deuxième ville du pays à forte activité économique, la section régionale de l’Union générale des travailleurs tunisiens (UGTT), la puissante centrale syndicale, a appelé à une « grève générale » d’une journée mercredi, pour la démission du gouvernement et la dissolution de l’ex-parti au pouvoir.

Le syndicat des enseignants du primaire a annoncé la fin, mercredi, de sa « grève illimitée », après deux jours d’un mouvement bien suivi mais impopulaire.

AFP, le 26 janvier 2011 à 03h42 GMT


La Tunisie a été parmi les principaux points du discours d’Obama sur l’état de l’Union

Washington – Extraits des principales déclarations du président américain Barack Obama mardi soir 25 janvier 2011 lors de son discours sur l’état de l’Union devant le Congrès.

TUNISIE

   – « La volonté du peuple s’est révélée plus puissante que l’étreinte d’un dictateur. Et ce soir, que ce soit clair: les Etats-Unis d’Amérique sont solidaires des Tunisiens, et soutiennent les aspirations démocratiques de tous les peuples ».


 

AFP, le 26 janvier 2011 à 07h00 GMT

La France savait tout sur le régime ben Ali – ex-ambassadeur


 

PARIS, 26 janvier (Reuters) – Le gouvernement français était parfaitement informé de la corruption et de l’exaspération de la population en Tunisie sous le président Zine ben Ali et pouvait prévoir la situation ayant conduit à sa chute, déclare un ex-ambassadeur français.

Yves Aubin de la Messuzière, ambassadeur de France en Tunisie de 2002 à 2005, explique dans une tribune publiée dans Libération que l’ambassade avait informé Paris de la dégradation des libertés publiques, de la corruption et de l’exaspération de la jeunesse.

« Les autorités politiques françaises étaient donc parfaitement informées des dérives du système ben Ali, qui rejetait toute référence à la question des droits de l’homme (…) L’expertise du Quai d’Orsay était négligée », écrit-il.

La menace islamiste brandie par le régime ben Ali, un thème repris par le pouvoir français, était relativisée. « L’analyse diplomatique privilégiait le risque de mouvements sociaux à la menace islamiste », écrit l’ambassadeur.

Il estime que les propos de Nicolas Sarkozy en visite à Tunis en 2008 et évoquant un progrès des libertés publiques, « avaient suscité l’incompréhension et l’indignation ».

Il dit penser que les ambassades de la région et la France en général doit changer sa stratégie et renouer des liens avec la société civile, distendus ces dernières années au profit d’un soutien des pouvoirs en place.

 


AFP, le 26 janvier 2011 à 07h16 GMT  

Egypte: la France déplore les morts, appelle à plus de démocratie


 

 PARIS, 26 Jan 2011 (AFP) – La France déplore les morts lors de manifestations en Egypte, a déclaré mercredi la ministre française des Affaires étrangères, Michèle Alliot-Marie, en rappelant la politique française visant à appeler « à plus de démocratie dans tous les Etats ».

« Je ne peux que déplorer qu’il y ait des morts, deux parmi les manifestants, un parmi les policiers », a dit la ministre à la radio RTL. « On doit pouvoir manifester sans pour autant qu’il y ait des violences et encore moins des morts », a-t-elle ajouté.

« Il ne s’agit pas pour la France de faire de l’ingérence » mais « nos principes sont des principes de respect de l’Etat de droit, de non-ingérence mais aussi d’appel à ce qu’il y ait toujours plus de démocratie et de liberté dans tous les Etats », a poursuivi la ministre, qui était en Egypte samedi.

Deux manifestants et un policier ont trouvé la mort mardi lors de manifestations rassemblant plusieurs milliers d’Egyptiens réclamant le départ du président Hosni Moubarak, 82 ans, au pouvoir depuis 30 ans.

Interrogée sur le parallèle avec la Tunisie, la ministre française a souligné que « les situations sont différentes dans chacun des pays ». Pour autant, en Egypte, « il y a certainement (…) une double aspiration, à davantage de bien-être » et « de liberté dans différents domaines », a-t-elle dit.

Revenant sur sa proposition controversée d’aider les forces de police tunisiennes avant la chute du président ben Ali, Michèle Alliot-Marie a reconnu qu’elle s’était « peut-être mal exprimée ». « J’ai été mal comprise », a-t-elle ajouté en assurant ne pas se sentir « affaiblie ».

Ses propos, tenus il y a quinze jours, ont suscité dans les rangs de l’opposition en France des appels à sa démission.

 


AFP, le 26 janvier 2011 à 08h52 GMT  

Tunisie: sécurité renforcée près du siège du Premier ministre


 

 TUNIS, 26 Jan 2011 (AFP) – La sécurité a été renforcée mercredi près du siège du Premier ministre à Tunis où des centaines de manifestants ayant campé sur place réclament la démission du gouvernement de transition qui doit annoncer dans la journée un remaniement pour calmer la rue, a constaté l’AFP.

Le gouvernement a annoncé la veille qu’il allait annoncer un remaniement ministériel mercredi, face à la pression de milliers de manifestants qui réclament chaque jour la démission de l’exécutif provisoire en raison de la présence en son sein de nombreux caciques de l’ancien régime Ben Ali.

Les forces de sécurité ont bloqué à l’aide de rouleaux de barbelés les accès principaux de la Kasbah, l’esplanade de la capitale où se situent les bureaux du Premier ministre et de plusieurs ministères.

La présence des forces de l’ordre a été renforcée avec le retour des policiers anti-émeute qui ont pris position derrière un bus barrant la rue proche de la Kasbah où se situent le ministère de la Justice et le Palais de justice de Tunis.

« A bas le gouvernement! »: quelques centaines de manifestants ayant dormi sur place au mépris du couvre-feu étaient déjà en train de chanter des slogans sous les fenêtres du Premier ministre Mohamed Ghannouchi.

« Nous avons une seule demande: que le gouvernement tombe, ils doivent tous partir, Ghannouchi le premier », a déclaré à l’AFP Bassem El Barouni, un jeune tunisien ayant dormi sur place.

« Il faut nettoyer les restes de l’ancien gouvernement. Ce gouvernement est celui du 7 novembre », date du coup d’Etat qui avait porté au pouvoir le président déchu Zine El Abidine Ben Ali en 1987.

La fermeture des principaux accès à la Kasbah par les forces de sécurité, qui ont tenté ainsi d’empêcher le ravitaillement en couvertures et nourriture des manifestants, dont de nombreux provinciaux issus de l’intérieur déshérité du pays, ayant dormi sur place, a suscité de l’irritation.

« Vous voulez nous affamer, vous voulez nous assiéger », a lancé aux forces de l’ordre Hamid El Gribi, un Tunisien venu de Sfax, à 270 km au sud de Tunis.

« Vous nous enfermez comme des singes », se plaignait un jeune homme.


 

AFP, le 26 janvier 2011 à 09h15 GMT

Tunisie: début d’une grève générale à Sfax, deuxième ville du pays (syndicaliste)


 

 TUNIS, 26 Jan 2011 (AFP) – La grève générale convoquée à Sfax (sud), la deuxième ville de Tunisie, et sa région, a débuté mercredi avec « le débrayage de milliers de travailleurs de tous les secteurs », a déclaré à l’AFP Amine Cheffi, membre du bureau régional de la centrale syndicale UGTT.

Les grévistes ont commencé à se rassembler devant le siège régional de  l’Union générale des travailleurs tunisiens (UGTT), pour demander la dissolution du gouvernement de transition dominé par des caciques de l’ancien régime du président déchu Zine El Abidine Ben Ali, a-t-il ajouté.

« On va également demander pendant la marche la dissolution du RCD (Rassemblement constitutionnel démocratique de l’ancien président Ben Ali, ndlr) et dénoncer l’information officielle qui s’attaque à l’UGTT », a indiqué M. Cheffi.

La section régionale de l’UGTT avait appelé mardi dans un communiqué à une grève générale mercredi dans la province de Sfax pour « soutenir les revendications du peuple, qui demande la démission du gouvernement de transition et la dissolution du RCD.

L’union de Sfax, importante métropole économique et bastion historique du syndicalisme tunisien, a toutefois demandé d’assurer un « service minimum » dans les secteurs essentiels (eau, électricité, hôpitaux…).

La puissante centrale syndicale tunisienne, a joué un rôle important dans l’organisation des manifestations de la « Révolution du jasmin » qui ont abouti à la chute du régime autoritaire du président Zine El Abidine Ben Ali, qui a fui le 14 janvier en Arabie saoudite.

Elle pèse aujourd’hui fortement dans le mouvement de protestation qui réclame le départ des membres de l’équipe de Ben Ali qui occupent les postes-clés du gouvernement de transition formé après la chute de l’ancien président le 14 janvier.

 


AFP, le 26 janvier 2011 à 09h25 GMT  

Tunisie: l’UGTT accuse des partisans de Ben Ali d’attaquer ses locaux


 

 TUNIS, 26 Jan 2011 (AFP) – La centrale syndicale tunisienne UGTT a accusé mercredi des nostalgiques de l’ancien régime du président déchu Zine El Abidine Ben Ali d’avoir attaqué mardi plusieurs de ses locaux en province, notamment à Gafsa, dans le sud-ouest.

« Des miliciens et des bandes de malfaiteurs liés à l’ancien régime se sont attaqués mardi aux sièges régionaux de Gafsa, Kasserine (ouest) Béjà (nord), Monastir et Mehdia (centre) », a déclaré à l’AFP Iffa Nasr, porte-parole de l’Union générale des travailleurs tunisiens (UGTT).

Selon lui, les assaillants étaient armés de gourdins, de pierres, d’armes blanches et de chaînes. « Ils ont saccagé les locaux et blessé des syndicalistes à Gafsa », a-t-il affirmé.

Un syndicaliste de cette ville du centre-ouest a indiqué pour sa part que l’armée était intervenue pour dégager le siège régional du syndicat.

« Mardi, des inconnus ont tenté d’attaquer à Gafsa le siège régional de l’UGTT mais l’armée est intervenue pour protéger le bâtiment qu’elle a dégagé en tirant en l’air », a déclaré à l’AFP Ammar Ben Amroussia.

« Des bandes de malfaiteurs composées d’hommes d’affaires liés à l’ancien régime et de cadres du Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD, ancien parti au pouvoir) ont attaqué les syndicalistes à l’intérieur du siège régional syndical », a affirmé ce syndicaliste.

 


AFP, le 26 janvier 2011 à 09h31 GMT  

Tunis: tirs de lacrymogènes contre des manifestants à un barrage (AFP)


 

TUNIS, 26 Jan 2011 (AFP) – La police anti-émeute tunisienne a tiré mercredi des grenades de gaz lacrymogène sur des manifestants qui tentaient de forcer un barrage bloquant un accès à l’esplanade où se situent les bureaux du Premier ministre, a constaté une journaliste de l’AFP.

Ces incidents se sont produits alors que le gouvernement de transition doit annoncer dans la journée un remaniement pour tenter d’appaiser la colère des milliers de manifestants qui protestent chaque jour à Tunis contre la présence en son sein de nombreux caciques de l’ancien régime Ben Ali.

Les policiers ont tiré des grenades de lacrymogènes contre un groupe de manifestants qui avaient arraché à mains nues un premier barrage de fils de fer barbelés et leur jetaient des pierres, afin de les repousser.

De plus en plus nombreux, des jeunes ont alors bombardé de projectiles les policiers, qui ripostaient avec des gaz, sans affrontement direct.

L’armée, qui s’était interposée la veille lors de heurts entre policiers et manifestants, restait passive.

Les forces de l’ordre avaient installé dans la matinée des barrages bloquant l’accès à l’esplanade de la Kasbah où, pour la troisième nuit consécutive, des centaines de personnes, dont de nombreux jeunes venus des régions contestataires et déshéritées du centre du pays, ont dormi sous les fenêtres des bureaux du Premier ministre Mohammed Ghannouchi, bravant le couvre-feu.

« A bas le gouvernement! », scandaient dès 09H00 ces manifestants, qui ont promis de rester sur place jusqu’à la chute du gouvernement.

« Nous avons une seule demande: que le gouvernement tombe, ils doivent tous partir, Ghannouchi le premier », a déclaré à l’AFP Bassem El Barouni, un jeune Tunisien ayant dormi sur place.

« Il faut nettoyer les restes de l’ancien gouvernement. Ce gouvernement est celui du 7 novembre », date du coup d’Etat qui avait porté au pouvoir le président déchu Zine El Abidine Ben Ali en 1987, a estimé Hamid El Ghribi.

La fermeture des principaux accès à la Kasbah par les forces de sécurité, qui ont gêné le ravitaillement en couvertures et nourriture des manifestants, suscite la colère.

« Vous voulez nous affamer, vous voulez nous assiéger », a lancé aux forces de l’ordre Hamid El Gribi, un Tunisien venu de Sfax, à 270 km au sud de Tunis.

« Vous nous enfermez comme des singes », se plaignait un jeune homme.

 


Reuters, le 26 janvier 2011 à 10h23 GMT  

Tunisian protests turn violent


 

* Police and demonstrators clash in Tunis

* Interim cabinet to be reshuffled

 

By Tarek Amara

 

TUNIS, Jan 26 (Reuters) – Demonstrators clashed with Tunisian police on Wednesday, as days of peaceful protests demanding a purge of former regime loyalists in an interim government descended into violence.

 

Clashes broke out near government offices in the old city, or casbah, of Tunis, where riot police fired teargas at hundreds of demonstrators, mainly teenagers and young men who threw stones.

 

The interim government will be reshuffled on Wednesday, ministers said. It has struggled to assert itself in the face of protesters’ demands to sack the remaining allies of president Zine al-Abidine Ben Ali, who fled the country on Jan. 14.

 

Wednesday’s protesters appeared to be Tunisians from the rural regions of the Mediterranean country’s deprived hinterland who have been camping out at the government compound.

 

They shouted at the security forces that they were « police of Leila », a reference to Ben Ali’s unpopular wife Leila Trabelsi, who was seen as having excessive influence and lavish tastes.

 

A new cabinet lineup will be announced on Wednesday, mainly to fill posts vacated by five resignations over the past week, Education Minister Tayeb Baccouche told Reuters.

Another minister said some provincial governors would also be replaced, but the government remains dominated by former members of the ruling RCD party.

 

Libyan leader Muammar Gaddafi said he feared that the Tunisian revolution was being exploited by « foreign interests ».

 

Gaddafi expressed his concerns in an interview broadcast on the private Tunisian Nessma television station on Tuesday, and denied that he had invited Ben Ali to shelter in Libya.

 

« I fear for the Tunisian revolution because I see foreign intervention … It serves foreign interests, » Gaddafi said.

 

The Tunisian General Labour Union announced a general strike on Wednesday in Sfax, Tunisia’s second city and economic centre.

 

Inspired by Tunisia’s example, thousands of Egyptians took to the streets of Cairo, Alexandria and other cities on Tuesday to demand an end to President Hosni Mubarak’s 30-year rule, clashing with police who fired teargas and used water cannon.

 

The toppling of Ben Ali after 23 years in power, in protests led mainly by young people protesting against poverty,  corruption and political repression, has electrified Arabs across the Middle East and North Africa, where many countries face similar problems.

 

 


AFP, le 26 janvier 2011 à 11h03 GMT  

Tunisie: la tension monte avant l’annonce d’un remaniement crucial


 

Par Mohamed HASNI et Hassan EL FEKIH

 

TUNIS, 26 Jan 2011 (AFP) – Le gouvernement tunisien de transition s’apprêtait mercredi à annoncer un remaniement, ultime tentative de calmer la colère de la rue contre la mainmise des caciques du régime Ben Ali, alors que la « révolution du jasmin » fait des émules en Egypte.

A Tunis, l’ambiance restait très tendue aux abords des bureaux du Premier ministre dans la capitale tunisienne où la police a tiré des grenades de gaz lacrymogène contre des manifestants voulant forcer un barrage.

Des « milliers de travailleurs » ont parallèlement commencé à débrayer à Sfax (sud), la deuxième ville du pays, répondant à un appel à la grève générale pour exiger la démission du gouvernement, selon un syndicaliste.

Le gouvernemental de transition formé après la chute du régime de l’ancien président Zine El Abidine Ben Ali le 14 janvier, joue sa survie avec l’annonce prévue dans la journée d’un remaniement ministériel.

Ce remaniement vise à apaiser la colère des milliers de Tunisiens qui manifestent chaque jour, dans un climat de plus en plus tendu, pour exiger la formation d’un nouveau exécutif épuré de tous les ministres ayant servi sous Ben Ali.

Ces derniers occupent la plupart des postes-clés (Défense, Intérieur, Justice, Affaires étrangères), mais certains sont prêts à démissionner, avait indiqué mardi soir à l’AFP une source proche des négociations.

La grande inconnue réside dans l’accueil que réserveront les manifestants à ce remaniement qui servira notamment à remplacer les cinq ministres ayant démissionné la semaine dernière, trois syndicalistes, un opposant et un membre de l’ancien régime.

« Nous avons une seule demande: que le gouvernement tombe, ils doivent tous partir, Ghannouchi le premier », a déclaré à l’AFP Bassem El Barouni, un jeune Tunisien parmi les centaines de manifestants qui ont campé pour la troisième nuit de suite sous les fenêtres du Premier ministre.

M. Ghannouchi, dernier en date des Premiers ministres de Ben Ali, qui a occupé le poste pendant onze ans, est également très contesté par les protestataires qui réclament sa tête.

Et ce, en dépit de tous les gages d’ouverture démocratique donnés et des premières mesures sociales annoncées, comme le versement d’une allocation aux chômeurs diplômés de longue durée.

Dans l’attente de l’annnonce du remaniement, dont on ignorait à quelle heure il serait annoncé, la sécurité a été préventivement renforcée aux abords de l’esplanade de la Kasbah, dans le quartier des ministères, dont les principaux accès étaient barrés par des rouleaux de fils de fer barbelés.

Des manifestants ont tenté de forcer l’un de ses barrages à mains nues et jeté des pierres sur des policiers anti-émeutes, qui ont riposté par des tirs de gaz lacrymogène pour les repousser.

Dans la métropole économique de Sfax, bastion historique du syndicalisme tunisien, une « grève générale » a débuté mercredi avec « le débrayage de milliers de travailleurs de tous les secteurs », a déclaré à l’AFP Amine Cheffi, membre du bureau régional de la centrale syndicale UGTT.

L’UGTT a joué un rôle crucial dans l’organisation des manifestations de la révolution tunisienne et pèse aujourd’hui de tout son poids dans la contestation du gouvernement transitoire.

La révolution tunisienne fait des émules en Egypte où trois personnes ont été tuées mardi lors de manifestations hostiles au régime les plus importantes du genre survenues en trois décennies de présence du président Hosni Moubarak à la tête de l’Etat.

Après deux jours de consultations à Tunis, le secrétaire d’Etat adjoint américain pour le Proche Orient, Jeffrey Feltman, se rendait mercredi à Paris pour des discussions avec des responsables français sur la Tunisie et le Liban.

Le haut émissaire américain avait appelé mardi les gouvernements arabe à tirer les leçons de la révolution tunisienne en répondant « aux aspirations politiques, sociales et économiques légitimes des peuples ».


 

AFP, le 26 janvier 2011 à 10h59 GMT

Japon: l’ambassadeur tunisien démissionne par solidarité avec la révolution


 

 TOKYO, 26 Jan 2011 (AFP) – L’ambassadeur de Tunisie à Tokyo, Noureddine Hached, fils du leader du mouvement national d’indépendance tunisien assassiné en 1952, a déclaré mercredi qu’il avait démissionné de son poste par solidarité avec la révolution en cours dans son pays.

Interrogé par l’AFP, M. Hached a indiqué qu’il avait pris cette décision le 20 janvier et qu’il regagnerait la Tunisie le 15 février après avoir achevé la procédure prévue par le protocole diplomatique.

« Le devoir m’appelle. Je prends cette décision par solidarité avec le peuple tunisien et ses martyrs », a-t-il dit dans une lettre adressée à sa hiérarchie.

M. Hached, 66 ans, est le fils aîné de Farhat Hached, qui avait fondé le 20 janvier 1946 la centrale syndicale tunisienne UGTT (Union générale des travailleurs tunisiens) et animait la résistance à l’occupation française en Tunisie jusqu’à son assassinat en décembre 1952.

Questionné sur ses projets une fois de retour à Tunis, M. Hached a répondu qu’il était « tout à fait prématuré d’en parler pour le moment ».

« L’important, c’est comment faire en sorte que cette révolution réussisse et continue à se dérouler dans la paix, comme un modèle et une référence, comme une révolution des jeunes Tunisiens pour construire la Tunisie du 21e siècle », a-t-il dit. « C’est un devoir pour tout Tunisien d’apporter sa contribution aujourd’hui. »

A propos de la plainte déposée en mars 2010 pour apologie de crime de guerre contre un ancien membre de La Main Rouge, une organisation secrète française, qui a légitimé l’assassinat de son père, M. Hached a déclaré qu’après un rejet en première instance, l’affaire avait été portée devant la cour d’appel la semaine dernière.

« La cour d’appel va rendre son avis le 3 février. Nous sommes conscients qu’elle va la rejeter et ce sera une gaffe », a-t-il confié. « Cette affaire sera à l’ordre du jour de la révolution tunisienne et de tout gouvernement tunisien à l’avenir. On demandera des comptes à la France. Cela ne s’arrêtera pas. Il faut que le gouvernement français en prenne conscience. »

L’ambassadeur démissionnaire a indiqué qu’il avait adressé à ce sujet une lettre le 25 février 2010 au président français Nicolas Sarkozy.


 

AFP, le 26 janvier 2011 à 12h48 GMT

Tunisie: l’ambassadeur de France remplacé après les erreurs de la diplomatie


 

 PARIS, 26 Jan 2011 (AFP) – L’ambassadeur de France en Tunisie, Pierre Ménat, va être remplacé par son homologue en poste à Bagdad, Boris Boillon, a indiqué mercredi le porte-parole du gouvernement François Baroin, alors que l’attitude de Paris face à la révolution tunisienne a été très critiquée.

   Cette nomination a été décidée mercredi matin lors de la réunion hebdomadaire du Conseil des ministres, a dit M. Baroin, confirmant une information obtenue par l’AFP auprès d’une source proche du dossier et diffusée auparavant par le site internet du journal Le Monde.

   « Un nouvel ambassadeur de France a effectivement été nommé en Tunisie, c’est un diplomate de grande valeur (…) qui a fait ses preuves dans le poste qu’il exerçait précédemment », a déclaré François Baroin lors de son point de presse rendant compte des travaux du Conseil.

   Boris Boillon, 41 ans, en poste à Bagdad depuis 2009, « a toute la sensibilité naturelle pour correspondre à la nouvelle ère qui s’ouvre désormais dans les relations franco-tunisiennes », a-t-il estimé.

   Il a par ailleurs souligné que le Premier ministre François Fillon, conformément à la demande du président Nicolas Sarkozy, avait présenté des « propositions susceptibles d’aider les autorités constitutionnelles tunisiennes (…), notamment en matière de mise en place de la démocratie et de l’Etat de droit » en Tunisie.

   « Vous savez que nous avons une grande tradition de juristes », a-t-il noté.

   « Nous sommes également à la disposition de Tunis pour tout ce qui concerne les missions d’observation électorale », a poursuivi François Baroin, citant encore les domaines de la lutte contre la corruption, de la modernisation de l’économie, et les relations culturelles et artistiques.

   La France a été sévèrement critiquée pour avoir tardé à soutenir les aspirations démocratiques du peuple tunisien. Ce n’est qu’après la chute de l’ex-président Zine el Abidine Ben Ali le 14 janvier que Paris a explicitement appuyé le soulèvement populaire.

   Lundi, le président Sarkozy avait admis que la France avait « sous-estimé (les) aspirations du peuple tunisien à la liberté ».

 


 

Reuters, le 26 janvier 2011 à 13h10 GMT

U.S. ready to assist Tunisia’s move to democracy


 

  * U.S. says will assist in recovery of Tunisian assets

 

* U.S.’s Feltman met with activitsts, opposition politicians

 

* Tunisia, other states must encourage freedom of speech

 

 

By Lin Noueihed

 

TUNIS, Jan 26 (Reuters) – The United States said it was ready to assist the country in preparing for its first free elections and encouraged Tunisia’s embattled interim government on Wednesday to do more to satisfy the demands of the people.

 

Assistant Secretary of State Jeff Feltman said he had met civil society activists and opposition leaders as well as members of the government, which is under pressure from protesters demanding it be purged of ex-ruling party members.

 

« The interim unity government … have made some encouraging statements and have taken some good steps regarding the need for elections, for greater openness, for significant reforms, » Feltman told a news conference.

 

« This is an exciting… moment in Tunisian history with great challenges but also great opportunities for the Tunisian people to chart their own course, » he said.

 

Tunisia’s former president Zine al-Abdine Ben Ali fled the country on Jan. 14, after weeks of protests demanding freedom and better economic conditions after 23 years of police rule.

 

« Tunisia needs free, fair and inclusive elections to usher in a new government and a new system… The United States and the international community stand ready to assist as appropriate and as requested, » Feltman said.

 

Prime Minister Mohamed Ghannouchi, who was also prime minister under deposed leader Ben Ali, has faced protests demanding he quit. He has promised to resign from politics once elections are held in a few months.

FOREIGN INTERESTS

 

Feltman’s comments come as Libyan leader Muammar Gaddafi told private Tunisian Nessma TV he feared that the Tunisian revolution was being exploited by « foreign interests ».

 

Feltman said the United States had not been involved in Ben Ali’s departure, and had since revoked the visas of the former strongman and his family. The U.S. Treasury Department had also asked U.S. banks to report on Tunisian transactions.

 

Tunisians accuse Ben Ali’s family of getting rich at the expense of the people. Tunisia has vowed to recover his assets.

 

« We stand with the government of Tunisia in recovering their rightful assets, » Feltman said.

 

« We think governments everywhere should be finding ways to permit peaceful assembly, freedom of speech and freedom of media in order to give people a stake in their own future, » he said.

 

Inspired by Tunisia, thousands of Egyptians took to the streets of Cairo, Alexandria and other cities on Tuesday to demand an end to President Hosni Mubarak’s 30-year rule, clashing with police who fired teargas.

 

The sudden end of Ben Ali’s rule by mainly young people protesting against corruption and repression has electrified the Arab world, in which ordinary people face similar problems.


 

Reuters, le 26 janvier 2011 à 13h28 GMT

Paris d’accord pour livrer des grenades à Tunis sous Ben Ali 


 

PARIS, 26 janvier (Reuters) – Le gouvernement français avait donné son accord à la fin de l’année dernière pour quatre livraisons de grenades lacrymogènes au régime du président tunisien Zine Ben Ali, écrit jeudi Le Monde.

 

Conformément à la procédure, les livraisons avaient été approuvées par les ministères de l’Intérieur, de la Défense et des Affaires étrangères, selon le quotidien.

 

L’une d’entre elles a été bloquée par les douanes à l’aéroport de Roissy le 14 janvier, le jour même de la fuite en Arabie Saoudite de Zine Ben Ali. Le motif du blocage reste flou, les douanes parlant de problème technique et non politique.

 

Michèle Alliot-Marie, ministre des Affaires étrangères à partir de novembre, était informée par ses services de ces projets de livraison.

 

Son cabinet explique dans le quotidien que les autorisations pour les livraisons de grenades ont été données avant son arrivée au Quai d’Orsay, sous son prédécesseur Bernard Kouchner. Michèle Alliot-Marie assure avoir ordonné les blocages des livraisons le 14 janvier.

 

C’est en tout cas dans le contexte d’un feu vert pour les livraisons qu’elle a proposé le 11 janvier à l’Assemblée nationale l’aide de la France pour la maîtrise des manifestations qui duraient depuis mi-décembre en Tunisie, et avaient déjà fait de nombreux morts.

Ces déclarations de Michèle Alliot-Marie ont suscité de vives critiques de l’opposition de gauche, qui y voient le symbole du soutien de la France au régime de Zine Ben Ali.

 

Interrogée par l’opposition sur le sujet mardi à l’Assemblée, la ministre a affirmé que la France n’avait jamais apporté sa coopération policière au régime du président tunisien déchu, sauf sur un plan institutionnel.

 

« La coopération avec la Tunisie est essentiellement tournée vers l’aide aux populations et, depuis toujours, l’aide au développement, l’aide à l’éducation et à la formation (…) », a-t-elle dit.

 

« En matière de police, c’est très clair, nous avons une coopération extrêmement faible, essentiellement institutionnelle, c’est-à-dire dans le cadre d’Interpol. Nous n’avons rien à cacher en matière de coopération », a-t-elle ajouté.

 


AFP, le 26 janvier 2011 à 13h25 GMT  

Démission du secrétaire général de l’Union pour la Méditerranée


 

  AMMAN, 26 Jan 2011 (AFP) – Le secrétaire général de l’Union pour la Méditerranée (UPM), le Jordanien Ahmad Massa’deh, a démissionné mercredi de son poste qu’il occupe depuis un an, a-t-il indiqué dans un communiqué reçu par l’AFP à Amman.

   « Le secrétaire général de l’Union pour la Méditerranée Ahmad Massa’deh a soumis aujourd’hui sa démission aux pays partenaires de l’Union pour la Méditerranée, après un an dans ce poste », indique le communiqué daté de Barcelone, siège de l’UPM.

   « Malgré des circonstances difficiles, le secrétaire général Massa’deh a réussi à mettre en place le secrétariat et à le rendre visible (…) il quitte son poste car les conditions dans lesquelles il l’a accepté ont changé », ajoute le communiqué.

   M. Massa’deh a conclu son communiqué en affirmant qu’il poursuivra son soutien « pour une coopération dans la Méditerranée basée sur un équilibre réel et une orientation claire ».

   Le Jordanien Ahmad Massa’deh a été nommé formellement le 26 janvier 2010, secrétaire général de l’UPM, soit le premier patron de ce forum créé en 2008 par la France et l’Egypte.


 

Reuters, le 26 janvier 2011 à 13h47 GMT

Les USA prêts à accompagner l’élan tunisien vers la démocratie


 

* Les USA aideront la Tunisie à récupérer ses avoirs

* Feltman a rencontré des militants et des opposants

 

TUNIS, 26 janvier (Reuters) – Les Etats-Unis se sont déclarés prêts mercredi à assister la Tunisie dans la préparation de ses premières élections libres.

 

Le sous-secrétaire d’Etat adjoint pour les affaires du Proche-Orient, Jeff Feltman a déclaré lors d’une conférence de presse avoir rencontré des militants de la société civile, des dirigeants de l’opposition et des membres du gouvernement, alors que des manifestations se poursuivent pour réclamer le départ des ministres liés au régime du président déchu Zine Ben Ali.

 

« Le gouvernement provisoire d’union (…) a fait des déclarations encourageantes et a pris quelques bonnes mesures ayant trait à la nécessité d’élections, d’une plus grande ouverture, de réformes importantes », a dit Feltman.

 

« C’est un moment passionnant (…) dans l’histoire de la Tunisie avec d’importants défis mais aussi avec de grandes opportunités pour le peuple tunisien de tracer son propre destin ».

 

« La Tunisie a besoin d’élections libres, honnêtes et démocratiques pour mettre en place un nouveau gouvernement et un nouveau système (…) Les Etats-Unis et la communauté internationale se tiennent prêts à apporter leur aide de manière appropriée et ainsi qu’il leur sera demandé », a poursuivi Feltman.

 

Il a assuré que les Etats-Unis n’étaient pas impliqués dans le départ de Ben Ali et qu’ils avaient annulé les visas de l’ancien président et de sa famille. Le département du Trésor a par ailleurs demandé aux banques américaines de lui faire un rapport sur les transactions tunisiennes.

 

Les Tunisiens accusent la famille de Ben Ali de s’être enrichie aux dépens du pays et la Tunisie a fait part de son intention de récupérer l’argent détourné.

 

« Nous sommes aux côtés du gouvernement de Tunisie pour la récupération de ses avoirs légitimes », a assuré Feltman.


 

ATS, le 26 janvier 2011 à 14h01 GMT

Plusieurs dizaines de millions de francs bloqués en Suisse


 

Berne (ats) La Suisse a bloqué plusieurs dizaines de millions de francs appartenant à l’entourage du président tunisien déchu Zine El Abidine Ben Ali. La Tunisie a déposé mardi une demande d’entraide judiciaire concernant ces biens.

Micheline Calmy-Rey a informé mercredi le Conseil fédéral des derniers développements après la décision, prise la semaine dernière, de geler les avoirs de Ben Ali et d’une quarantaine de ses proches. Pas question de dévoiler des chiffres précis pour l’heure, puisque la situation évolue de jour en jour, selon le porte-parole du gouvernement André Simonazzi.

« Les sommes sont importantes mais pas de l’ordre de ce que l’on a pu craindre », a-t-il affirmé. La présidente de la Confédération avait cité la semaine dernière la statistique de la Banque nationale pour 2009 faisant état du dépôt de 621 millions d’origine tunisienne en Suisse. « On ne sait pas à qui ces sommes appartiennent », avait précisé Mme Calmy-Rey.

Avion et immeubles

La Suisse garde aussi un avion appartenant au clan Ben Ali bloqué à Genève. Des éclaircissements sont en cours à ce sujet, d’après le vice-chancelier de la Confédération. La justice genevoise examine s’il y a lieu de procéder à la saisie de cet appareil qui semble appartenir à un gendre de l’ex-président.

Les registres fonciers ont été appelés à identifier d’éventuels immeubles appartenant aux personnes inscrites dans l’annexe à l’ordonnance instituant le blocage de fonds tunisiens. Certains médias ont fait état de biens immobiliers dans les cantons de Genève et Fribourg. Jusqu’ici, aucun immeuble n’a été annoncé, a relaté M.Simonazzi.

  « Imprécisions »

 

Quant aux « prétendues erreurs » de la liste des personnes frappées par les sanctions, deux imprécisions ont été signalées au Département fédéral des affaires étrangères, selon lui. Certaines personnes ont aussi demandé à être retirées de la liste. Ces cas sont à l’examen.

« L’annexe est d’ailleurs susceptible d’être régulièrement mise à jour », a précisé M.Simonazzi. L’ordonnance porte sur une quarantaine de noms de personnes physiques et d’entreprises liées au président déchu, notamment des membres des familles Ben Ali, Trabelsi (famille de Leila Trabelsi, l’épouse de l’ex-président), el-Materi, Mabrouk, Chiboub, Abdallah, Jilani et Guiga.

 


Reuters, le 26 janvier 2011 à 14h08 GMT  

U.S. says Tunisia’s govt must do more on democracy


 

 

* Tunisia, other states must encourage freedom of speech

* U.S. says will assist in recovery of Tunisian assets

* U.S.’s Feltman met with activists, opposition politicians

 

 

By Lin Noueihed

 

TUNIS, Jan 26 (Reuters) – The United States asked Tunisia’s embattled interim government on Wednesday to do more to satisfy the demands of the people and said once again that it was ready to assist the country in preparing for its first free elections.

 

Assistant Secretary of State Jeff Feltman said he had met civil society activists and opposition leaders as well as members of the government, which is under pressure from protesters demanding it get rid of former ruling party members.

 

« The more that the interim government of Tunisia takes concrete steps to prepare for and implement democratic elections and a democractic system, and the more the interim and future governments are able to answer the grievances that led to this popular movement, the stronger and the warmer its partnership with the United States will be, » Feltman said.

 

« The interim unity government … have made some encouraging statements and have taken some good steps regarding the need for elections, for greater openness, for significant reforms. These steps will need to be implemented, expanded upon and added to in the days and months ahead. »

 

Tunisia’s former president Zine al-Abdine Ben Ali fled the country on Jan. 14, after weeks of protests demanding freedom and better economic conditions after 23 years of police rule.

 

Prime Minister Mohamed Ghannouchi, who was also prime minister under deposed leader Ben Ali, has faced protests demanding he quit. He has promised to resign from politics once elections are held in a few months.

 

FOREIGN INTERESTS

 

Feltman’s comments come as Libyan leader Muammar Gaddafi told private Tunisian Nessma TV he feared that the Tunisian revolution was being exploited by « foreign interests ».

 

Feltman said the United States had not been involved in Ben Ali’s departure, and had since revoked the visas of the former strongman and his family. The U.S. Treasury Department had also asked U.S. banks to report on Tunisian transactions.

 

Tunisians accuse Ben Ali’s family of getting rich at the expense of the people. Tunisia has vowed to recover his assets.

 

« We stand with the government of Tunisia in recovering their rightful assets, » Feltman said.

 

Inspired by Tunisia, thousands of Egyptians took to the streets of Cairo, Alexandria and other cities on Tuesday to demand an end to President Hosni Mubarak’s 30-year rule, clashing with police who fired teargas.

 

The sudden end of Ben Ali’s rule by mainly young people protesting against corruption and repression has electrified the Arab world, in which ordinary people face similar problems.

 

« We think governments everywhere should be finding ways to permit peaceful assembly, freedom of speech and freedom of media in order to give people a stake in their own future, » Feltman said.

 

 


Reuters, le 26 janvier 2011 à 14h12 GMT  

Tunisians to fix their country after feared dictator’s fall


 

 

By Andrew Hammond

 

TUNIS, Jan 26 (Reuters) – In a looted and burned-out villa of an affluent suburb of the Tunisian capital, vandals have scrawled insults against the former first couple on the soot-engrained walls.

 

Visitors wander through the debris downstairs, inspect the swimming pool at the back and take pictures as a souvenir. « It’s a tourist site! » one jokes with his friend.

 

This is the home of Imed Trabelsi, a nephew of Zine al-Abidine Ben Ali’s wife Leila — one of the more detested members of the wider family of the Tunisian ruler of 23 years whose oligarchical grip on the country was suffocating.

 

The northern suburbs are littered with the vandalised homes and businesses of members of the former ruling dynasty who maintained the strict secularism of Tunisia’s post-independence leader Habib Bourguiba but entrenched themselves in political and economic life with all the trappings of the police state.

 

It’s hard to believe that one month ago Tunisia’s was one of the most feared in the Arab world. Today it cradles the hopes for a democratic renaissance in a region where repressive regimes have long had the backing of Western powers.

 

« We freed Tunisia from Ben Ali and the thieves, » said Firas Hermassi, a 19-year-old student.

 

With a GDP per capita of $3,800 in 2009 and free health services for lower-income citizens, Tunisia was rather better off than most Arab countries. But its highly educated population was acutely aware that there was no level playing field.

 

« We are a laborious people, we like to work, » said Firas. « Please help us now and keep investing in Tunisia. »

 

Ben Ali fled the country on Jan. 14 after an uprising over poverty, corruption and political repression that took him and his allies around the world by surprise. It was also remarkably peaceful by comparison to others — around 100 people are thought to have died over the month and order has been restored after disturbances from Ben Ali supporters once he left.

 

The North African state of 10 million people has been in tumult ever since as ordinary people, labour unions and even a convoy of Tunisians from the poor, marginalised centre of the country take to the streets in daily protest against the continuing presence of Ben Ali loyalists in an interim cabinet.

 

 

HYDE PARK CORNER

 

Central Tunis has been transformed into a kind of open-air Hyde Park corner where diverse groups of society pop up on any street corner to publicise long lists of grievances concerning salaries, nepotism and other conditions in professions whose integrity and independence was slowly whittled down during the years of authoritarian rule centred on Ben Ali and his family.

 

In past days rubbish collectors appeared outside the municipality building, transport company employees demanded the removal of managers linked to Ben Ali’s rapacious family, and teachers marched down the central Habib Bourguiba Avenue — named after the leader-for-life who Ben Ali succeeded in 1987.

 

But it was the prime minister’s compound on the edge of the old city, or casbah, that became the focus of the protests.

 

« We need people with a new mentality. People with dirty hands cannot implement a clean programme, » said Habib Dridi, a legal officer, decrying a cabinet led by the premier in Ben Ali’s government and containing other Ben Ali-era functionaries.

 

Tunisians feared that if such « ancien regime » figures remained, then their « revolution for freedom and dignity », as state television took to calling it, would be stunted and remembered as perhaps no more than a palace coup after the army told Ben Ali it would not longer back him and he must leave.

 

« There can be no place for men of tyranny in a government of salvation, » one of the banners said.

 

As crowds broke through barriers to stream right up to the doors of the premier’s office on Saturday, it was clear that the sympathies of police were with the street.

 

On Sunday police staged their own protest, demanding that a union be set up to protect them. « I ask the people’s forgiveness, we know so many things, secret things, » said one emotional officer who was held aloft by the crowds.

 

The uprising has been remarkable for its grassroots nature, lacking manipulation by leftists, Islamists or other political groups when it began in December after a young man in Sidi Bouzeid set himself alight after officialdom continually slammed doors in his face as he searched for a job.

 

The slogans this week have been highly egalitarian. The wall of one Ottoman-era building in the government compound by the casbah was transformed into a grafitti board. « Vive le peuple », « enfin libres » and « mort a la dictature », read the slogans.

 

Moncef Marzouqi, a leftist opposition party leader who returned from his Paris exile, talked last week of his party’s « legitimacy springing from the revolutionary movement » as if this was Russia in 1917.

 

PAPER TIGER

 

Tunisians seem mesmerised by their own stunning success in removing a leader whose security apparatus — bigger than that of France with only one sixth the population — inspired such fear, but who turned out in the end to be a « paper tiger », in the words of prominent rights activist Sihem Bensedrine.

 

« He made a mistake with his last speech, » she mused in her cramped office in Tunis, with files stacked up the walls cataloguing political prisoners and trials.

 

« I said to myself, this man doesn’t realise he has been rejected by the street.He has only one option, he has to go. »

 

In that speech on Jan. 13, Ben Ali talked to Tunisians using a lot more local Tunisian dialect rather than classical Arabic, which can seem cold and distant.

 

It was a desperate gamble. He came across as a marked man fearing for his life, stretching his arm towards the camera as he beseeched the people: « I get you, I get you », then explained he would not try to run for office again in 2014.

 

« I arrived the next day, I felt it was over, » says Bensedrine, who was in Spain after the regime harrassed her over internet and satellite media outlets she set up.

 

That night Ben Ali’s prime minister announced he had left the country and after France — whose Interior Ministry had days before talked of offering support to put down the revolt — refused to receive him he headed to Saudi Arabia.

 

CLEANING OUT THE CLOSET

 

Now a grand clearing-out is underway as Tunisians consider fixing social, political and economic institutions seen as ruined by the ruling family’s excesses. Commissions have been set up to compensate victims of human rights abuse and trace the theft of state money by the family and their ruling party.

 

« I think even the closest allies of Ben Ali did not know the scale of the corruption, said Tunisian politics professor Larbi Sadiki. « It outweighs the Marcos family in the Philippinnes. These people were really pillaging the state. »

 

Thirty-three members of Ben Ali’s clan and that of his wife Leila — a hate figure for Tunisians because of her lavish lifestyle and extensive influence — are under arrest.

 

Newspapers have used their new-found freedom to take potshots at Leila. One altered a photo of the couple voting in an election to show them stuffing a ballot box with dollars.

 

Other figures with key functions in the architecture of Ben Ali’s system have been detained in recent days. They include Abdelwahhab Abdalla, Ben Ali’s media czar who ran a network of control through positioning the heads of state media outlets.

 

Abdalla went into hiding and his house in a north Tunis suburb was looted by mobs. His editors and TV and radio managers kept to their rooms as staff took over editorial control, says Saleh Attia, a columnist at Assabah daily.

 

« We had a ‘general supervisor’, a censor appointed by Sakher al-Materi, » he says, referring to a son-in-law of Ben Ali who owned the paper.

 

« Three days after Ben Ali left we sacked him. Now we are forming a new board ourselves which will decide on a new editorial line. »

 


AFP, le 26 janvier 2011 à 14h27 GMT  

Tunisie: l’ambassadeur de France remplacé après les erreurs de la diplomatie


 

Par Philippe RATER

 

PARIS, 26 Jan 2011 (AFP) – La France a décidé mercredi de relever de ses fonctions son ambassadeur en Tunisie, Pierre Ménat, qui fait les frais des erreurs d’appréciations de la diplomatie française lors de la révolution tunisienne.

Pierre Ménat, 60 ans, sera remplacé par Boris Boillon, un jeune diplomate de 41 ans, ancien conseiller du président Nicolas Sarkozy et ambassadeur à Bagdad depuis mai 2009. Sa nomination a été avalisée mercredi lors de la réunion hebdomadaire du Conseil des ministres, a annoncé le porte-parole du gouvernement François Baroin.

Boris Boillon « a toute la sensibilité naturelle pour correspondre à la nouvelle ère qui s’ouvre désormais dans les relations franco-tunisiennes », a-t-il déclaré.

Le gouvernement français a été sévèrement critiqué pour avoir tardé à condamner la répression des manifestations et à soutenir la révolution du jasmin. Ce n’est qu’au lendemain de la chute de l’ex-président Zine el Abidine Ben Ali que Paris avait explicitement appuyé le soulèvement populaire.

Lundi, le président Nicolas Sarkozy s’était résolu à un mea culpa public, admettant que la France avait « sous-estimé (les) aspirations du peuple tunisien à la liberté ».

Il y avait en Tunisie « une désespérance, un sentiment d’étouffer dont il faut le reconnaître, nous n’avions pas pris toute la mesure », a-t-il précisé.

Il y a 15 jours, la ministre française des Affaires étrangères, Michèle Alliot-Marie, après plusieurs semaines d’embarras de la diplomatie française face à la montée de la contestation en Tunisie, avait proposé une aide policière au régime de Ben Ali, ce qui lui avait valu des appels à sa démission par des membres de l’opposition.

Le remplacement de l’ambassadeur, qui apparaît comme la première victime des défaillances de l’appareil diplomatique, ne faisait plus guère de doutes ces derniers jours.

De manière officieuse, il a été reproché à Pierre Ménat, en poste à Tunis depuis 2009, de n’avoir pas eu assez de contacts avec la société civile tunisienne.

Un télégramme diplomatique français, datant du 14 janvier et envoyé de Tunis à Paris quelques heures seulement avant la fuite en Arabie saoudite de l’ex-président Ben Ali, estimait que ce dernier avait plus ou moins repris le contrôle de la situation, selon l’hebdomadaire Le Canard Enchaîné et le journal Le Monde.

Selon une source ayant eu connaissance du télégramme, l’ambassadeur évoque cependant à la fin de son message la possibilité que « rien ne soit joué » et que l’ex-président puisse tomber sous la pression de la rue.

Certains diplomates refusent de porter seuls la responsabilité des erreurs de la France et renvoient la balle vers la classe politique, dont la proximité avec le régime de Ben Ali a été maintes fois soulignée ces dernières semaines.

Mercredi, un ex-ambassadeur en Tunisie a assuré dans une tribune au quotidien Libération que les autorités politiques françaises étaient « parfaitement informées des dérives du système Ben Ali » et de l’évolution de la société, notamment du « mal-être de la jeunesse tunisienne ».

Selon Yves Aubin de La Messuzière, en poste à Tunis de 2002 à 2005, l’expertise des diplomates a été « négligée ». « L’analyse diplomatique privilégiait le risque de mouvements sociaux à la menace islamiste », a ajouté l’ex-ambassadeur, en rappelant que Nicolas Sarkozy, en visite en 2008 à Tunis, s’était félicité « des progrès de l’espace des libertés publiques ».

Les responsables français, de droite comme de gauche, affirmaient régulièrement que Zine El Abidine Ben Ali était un « rempart contre l’islamisme ».


Tunisie: milliers de manifestants à Sfax, deuxième ville du pays


TUNIS – Des milliers de manifestants tunisiens ont réclamé mercredi la démission du gouvernement de transition, à Sfax, la deuxième ville du pays, où était convoquée une grève générale, selon des images retransmises par la télévision nationale. Selon des sources syndicales interrogées par l’AFP, les manifestants étaient « au moins 50.000 ». Mais cette évaluation n’était pas immédiatement vérifiable de source indépendante. Ils étaient toutefois au moins plusieurs milliers, selon une estimation faite par l’AFP, à partir des images diffusées au journal de la télévision publique tunisienne. « Le peuple demande la dissolution du gouvernement! », « Tunisie libre RCD (ancien parti au pouvoir) out! » et « Révolution jusqu’à la victoire, de Tunis jusqu’au Caire », ont scandé les manifestants, selon des syndicalistes. La section régionale de l’Union générale des travailleurs tunisiens (UGTT) avait convoqué une grève générale à Sfax pour réclamer le départ du gouvernement de transition des ministres ayant servi sous le régime de l’ancien président Ben Ali, qui a fui le pays le 14 janvier pour l’Arabie Saoudite. Amine Cheffi, membre du bureau régional de la centrale syndicale UGTT, qui a appelé à la grève générale, a assuré dans la matinée à l’AFP que des « milliers de travailleurs de tous les secteurs », avaient débrayé à Sfax, importante métropole économique et bastion historique du syndicalisme tunisien. L’UGTT a joué un rôle crucial dans l’organisation des manifestations de la révolution tunisienne et pèse aujourd’hui de tout son poids dans la contestation du gouvernement transitoire qui devait annoncer dans la journée un remaniement substantiel pour tenter d’appaiser la rue. Les responsables syndicaux de Sfax, située à 270 km au sud de Tunis, ont appelé leurs adhérents à rejoindre jeudi à Tunis les milliers de manifestants qui font un sit-in devant les bureaux du Premier ministre pour exiger le départ de son équipe. (©AFP / 26 janvier 2011 14h59)  

Tunisie: mandat d’arrêt international contre Ben Ali et son épouse


TUNIS – La justice tunisienne a lancé un mandat d’arrêt international contre le président déchu Zine El Abidine Ben Ali, réfugié en Arabie Saoudite, ainsi que contre son épouse Leïla Trabelsi, a annoncé mercredi le ministre de la Justice Lazhar Karoui Chebbi. « La loi sera désormais au-dessus de tous et personne ne sera au-dessus de la loi », a déclaré le ministre lors d’une conférence de presse. M. Chebbi a précisé que l’ancien président et son épouse sont poursuivis pour « acquisition illégale de biens mobiliers et immobiliers » et « transferts illicites de devises à l’étranger ». Le président Ben Ali a fui le 14 janvier la Tunisie, sous la pression d’une révolte populaire sans précédent, et a trouvé refuge en Arabie Saoudite, avec laquelle la Tunisie n’a pas de traité d’extradition, selon des avocats. Son épouse Leïla, honnie par la population pour avoir mis le pays en coupe réglée en faisant main basse sur des pans entiers de l’économie, a également quitté le pays, à une date et pour une destination inconnues. Belhassen Trabelsi, frère de Leïla Trabelsi, lui-aussi en fuite, est également visé par des poursuites sous les mêmes chefs d’inculpation. Dix (bien dix) autres membres de la famille Trabelsi, dont six sont en état d’arrestation, sont par ailleurs poursuivis dans le cadre de cette enquête. La Suisse et la France, qui a ouvert une enquête pour corruption, ont décidé de bloquer d’éventuels fonds appartenant au président tunisien déchu. L’Union européenne a adopté le principe d’un gel des avoirs de Ben Ali. Le ministre tunisien de la Justice a par ailleurs indiqué que six membres de la garde présidentielle, dont l’ancien chef de la sécurité du président de Ben Ali, le général Ali Sériati, étaient poursuivis dans le cadre d’une affaire distincte concernant des exactions contre la population. La justice tunisienne avait déjà annoncé l’ouverture d’une information judiciaire le 16 janvier visant notamment le général Sériati pour « complot contre la sécurité intérieure de l’Etat, incitation à commettre des crimes et à s’armer et provocation au désordre ». Homme clé de la sécurité du président déchu, le général avait été interpellé à Ben Guerdane dans le sud du pays alors qu’il tentait de s’enfuir en Libye. Les autorités de transition le considèrent comme le commanditaire de la campagne de terreur menée par des miliciens armés fidèles à l’ancien président dans les jours qui ont immédiatement suivi sa chute. Ces hommes avaient semé la terreur pendant plusieurs jours en se livrant à des exactions contre le population et en tirant sur des membres des forces de sécurité à Tunis et dans d’autres villes du pays. Dans une troisième affaire, 25 personnes, toutes proches de Ben Ali et de son épouse sont poursuivis, pour « exportation illicite de devises », a précisé le ministre de la justice. Une quatrième et dernière enquête concerne neuf personnes, du premier cercle des proches de Ben Ali et de son épouse. Elles sont poursuivies pour « introduction, utilisation et commerce d’armes et de munitions sans permis ». Des mandats d’amener ont été lancés contre ces personnes qui sont en fuite. (©AFP / 26 janvier 2011 15h05)  


Tunisie: « grève générale » jeudi à Sidi Bouzid, foyer de la révolution


SIDI BOUZID (Tunisie) – La centrale syndicale tunisienne UGTT a appelé à une « grève générale » jeudi à Sidi Bouzid (centre-ouest), foyer de la révolution qui a provoqué la chute du président Ben Ali, pour exiger la démission du gouvernement de transition, a-t-on appris de source syndicale. « Il y aura une grève générale demain à Sidi Bouzid et une manifestatipon pour faire tomber le gouvernement », a déclaré à l’AFP le secrétaire général adjoint de l’UGTT pour la région, Ali Zari. Cet appel fait suite à une autre « grève générale » organisée mercredi à Sfax (centre), la seconde ville du pays, où des milliers de manifestants ont réclamé la démission du gouvernement de transition en raison de la présence en son sein de nombreux ministres ayant servi sous Ben Ali. L’immolation par le feu d’une jeune marchand de fruits humilié par la police, Mohammed Bouazizi, le 17 décembre à Sidi Bouzid, avait déclenché une révolte sans précédent contre le régime autoritaire et corrompu du président Zine El Abidine Ben Ali, qui a fui le pays le 14 janvier pour l’Arabie Saoudite. (©AFP / 26 janvier 2011 16h12)  


Tunisie: une « leçon substantielle » pour les gouvernements


DAVOS (Suisse) – Le renversement du régime de l’ex-président Ben Ali en Tunisie est une « leçon substantielle » pour tous, a déclaré mercredi à Davos (Suisse) le président russe Dmitri Medvedev, exprimant toutefois le souhait qu’il n’y ait pas d’effet de contagion. « Ce qui s’est passé est je crois une leçon tout à fait substantielle à retenir pour n’importe quelle autorité (…), quelque soit le pays dont vous parlez », a déclaré le président russe, lors de l’inauguration officielle du 41ème session annuelle du Forum économique mondial (Wef). « J’espère que la situation en Tunisie va se stabiliser et qu’elle n’aura pas d’effet de contagion dans le monde arabe », a-t-il toutefois souligné. La révolution tunisienne a fait des émules en Egypte, où des manifestations anti-régime interdites et d’une ampleur sans précédent en trente ans de pouvoir du président Hosni Moubarak, ont fait au moins quatre morts. Les pouvoirs en place doivent « écouter ce que le peuple a à dire, car sinon ils risquent de perdre le contact avec la réalité, ce qui ne veut pas dire néanmoins qu’ils doivent suivre n’importe quel conseil qui leur est donné », a encore dit M. Medvedev devant un parterre de décideurs politiques et d’hommes d’affaires. (©AFP / 26 janvier 2011 19h53)  


Tunisie: le remaniement sera annoncé jeudi


TUNIS – Le remaniement ministériel qui était prévu mercredi en Tunisie pour apaiser la colère de la rue sera finalement annoncé jeudi, a indiqué le porte-parole du gouvernement de transition Taïeb Baccouch dans une déclaration à l’agence officielle TAP. « La composition du nouveau gouvernement sera annoncée demain jeudi », a déclaré à l’Agence tunisienne de presse M. Baccouch, qui est également ministre de l’Education du gouvernement de transition. Ce report fait suite à d’intenses discussions qui s’éternisent depuis deux jours, en raison de désaccords internes sur l’ampleur que doit prendre ce remaniement ministériel, selon des sources proches de ces négociations interrogées par l’AFP. Des milliers de Tunisiens, ainsi que la puissante centrale syndicale UGTT, exigent chaque jour la démission de ce gouvernement en raison de la présence en son sein de caciques du régime du président déchu Zine El Abidine Ben Ali. L’ex-président a fui le pays pour l’Arabie Saoudite le 14 janvier à la suite d’une révolte populaire sans précédent contre son régime corrompu et autoritaire. (©AFP / 26 janvier 2011 21h09)  


Tunisie: le remaniement destiné à calmer la rue sera annoncé jeudi


TUNIS – Le remaniement ministériel qui était prévu mercredi en Tunisie pour apaiser la colère de la rue sera finalement annoncé jeudi, a indiqué le porte-parole du gouvernement de transition Taïeb Baccouch dans une déclaration à l’agence officielle TAP. « La composition du nouveau gouvernement sera annoncée demain jeudi », a déclaré à l’Agence tunisienne de presse M. Baccouch, qui est également ministre de l’Education du gouvernement de transition. Ce report fait suite à d’intenses discussions qui s’éternisent depuis deux jours, en raison de désaccords sur l’ampleur que doit prendre ce remaniement, selon des sources proches de ces négociations interrogées par l’AFP. Selon l’une de ces sources, le Premier ministre Mohammed Ghannouchi serait prêt à sacrifier trois ministres titulaires des portefeuilles de souveraineté (Défense, Intérieur, Affaires étrangères) issus de l’équipe de l’ancien président Ben Ali. Mais la puissante Union générale des travailleurs tunisien (UGTT) ferait en coulisses le forcing pour obtenir la tête d’au moins deux autres ministres issus de l’ancien parti au pouvoir, le Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD), titulaires de ministères techniques, selon cette source ayant requis l’anonymat. Des milliers de Tunisiens exigent chaque jour la démission de tous les ministres du gouvernement de l’équipe de l’ancien président déchu Zine El Abidine Ben Ali, y compris celle du Premier ministre Mohamed Ghannouchi. Pesant de tout son poids, l’UGTT a organisé mercredi une grève générale dans son bastion historique de Sfax (centre-est), la deuxième ville du pays, où des milliers de manifestants ont exigé la démission du gouvernement. Elle a convoqué pour jeudi une grève générale identique à Sidi Bouzid (centre-ouest), où l’immolation par le feu d’un jeune marchand de fruits le 17 décembre avait servi de déclencheur à la révolte populaire d’un mois qui a fait tomber le 14 janvier l’ancien président Ben Ali, réfugié en Arabie Saoudite. (©AFP / 26 janvier 2011 21h33)

 


 

Tunisie : Clan Ben Ali, le trésor secret


 

Plusieurs biens ont été localisés dans la capitale alors que le parquet de Paris a ordonné leur recensement.

Haro sur « Ben Ali Baba et les quarante voleurs » !

L’ensemble des biens mal acquis détenus en France par l’ex-président tunisien, son épouse, Leïla Trabelsi, et les membres de cette vaste famille est désormais visé par une enquête préliminaire du parquet de Paris. Objectif ? Identifier et recenser le patrimoine indûment possédé par la cinquantaine de personnes gravitant autour du clan et soupçonnées de posséder, en France, des appartements via prête-noms et Sociétés civiles immobilières (SCI). En plus de Tracfin, la cellule antiblanchiment de Bercy, ces investigations ont été confiées à l’Office central pour la répression de la grande délinquance financière (OCRGDF), et font suite à la plainte déposée, le 19 janvier, par Transparency International (TI) France, Sherpa et la Commission arabe des droits humains (CADH) (nos éditions du 20 janvier).

Outre ces ONG, des opposants tunisiens de la première heure tentent, eux aussi, de mettre au jour les biens immobiliers, comptes bancaires et autres avoirs constituant le magot caché du clan Ben Ali-Trabelsi et de ses affidés sur tout le territoire. « Ben Ali, sa femme, leurs enfants, gendres et brus ont fait de la France une sorte de succursale », affirme l’un d’entre eux à France-Soir. Le couple, réfugié en Arabie saoudite, et son important réseau d’obligés disposent à Paris et en province de résidences estimées au total à plusieurs centaines de millions d’euros. C’est dire, selon lui, si l’acquisition de biens dans le Paris chic et huppé, ainsi que dans certains endroits prisés du sud de la France, ou à la montagne, était devenue une compétition entre gendres et filles Ben Ali, histoire de capter l’estime du général vieillissant et de « Leïla la coiffeuse », son sobriquet couleur local.

L’ambassade de Tunisie cédée à Leila

Cible de choix du clan présidentiel destitué ? Les beaux quartiers parisiens. Ainsi du Marais, dans le IVe arrondissement, où Leïla Trabelsi disposerait d’un hôtel particulier situé dans le périmètre de la rue de Moussy et de la place des Vosges. Ce seul bien, dont l’ayant droit est l’unique fils du couple Ben Ali-Trabelsi, est estimé à près de 37 millions d’euros.

Plus fort, et au mépris des usages, l’ambassade de Tunisie, sise au 25, rue Barbet-de-Jouy, dans le VII e arrondissement, a été cédée à la même Leïla Trabelsi, il y a quelques années, sur injonction du pouvoir. Des travaux, à peine achevés, ont été nécessaires pour remettre l’ex-représentation nationale de plus de 600 m2 à son goût…

Saint-Tropez, Courchevel…

Les autres membres du clan ne sont pas en reste. Nesrine, l’une des quatre filles de l’ancien numéro 1 tunisien, est, avec son mari, Sakher El-Materi, propriétaire d’un hôtel particulier situé au 17, rue Le Sueur dans le XVIe arrondissement. Comme l’a révélé Libération, cette propriété aurait été acquise en mars 2010 via François Benaceur, un Franco-Tunisien familier du clan déchu.

D’après nos informations, dans la même rue, la résidence privée du consul général de Tunisie aurait, elle aussi, changé de main sur un claquement de doigts. « Le diplomate a été délogé voilà cinq ans. L’opération s’est déroulée sur l’ordre de Leïla Trabelsi et le montage a été réalisé par un cabinet d’avocats parisien », relate à France-Soir un autre fin connaisseur des turpitudes de « la famille XXL ». Plusieurs sources citent aussi un chalet que la famille détient à Courchevel (Savoie), tandis que deux des gendres de l’ex-potentat de Tunis posséderait des propriétés vers Saint-Tropez (Var), via des SCI. Une façon de brouiller les pistes malgré l’obligation d’y être vu et adoubé par la jet-set dorée.

5 milliards de dollars

Un opposant tunisien confirme le chiffre évoqué par le magazine américain Forbes quant à la fortune de l’ancien homme fort de Tunis. A ceci près, selon lui, que ce montant, déjà faramineux, ne prend pas en compte les sommes colossales détenues par son épouse, Leïla Trabelsi. L’ex-première dame posséderait, en propre, plus d’un milliard de dollars

Source: “France soir” Le 26-01-2011

Ouverture d’une enquête préliminaire à Paris sur les biens de Ben Ali


 

Le parquet de Paris a annoncé lundi 24 janvier avoir ouvert une enquête préliminaire sur les biens en France de l’ancien président tunisien Ben Ali et de son entourage, à la suite d’une plainte de trois organisations non gouvernementales : les associations Sherpa et Transparence Internationale France, spécialisées dans la dénonciation de la délinquance économique, et la Commission arabe des droits humains. L’enquête a été confiée à l’Office central de répression de la grande délinquance financière et à Tracfin, la cellule anti-blanchiment du ministère de l’économie.

La plainte des trois ONG vise les délits de « recel et blanchiment de détournement de fonds publics » et l’objectif est d’aboutir au gel des avoirs éventuellement détournés par la famille Ben Ali et situés en France, ainsi que leur restitution.

Les plaignants citent les informations de la presse estimant à 5 milliards de dollars la fortune des Ben Ali qui « ne serait pas le fruit des seuls salaires et émoluments perçus (…) en qualité de président de la Tunisie », selon Me William Bourdon, président de Sherpa. Un immeuble à Paris, un chalet à Courchevel et des villas sur la Côte d’Azur sont mentionnés.

La France avait déjà annoncé qu’elle avait saisi Tracfin pour surveiller tout mouvement de fonds suspect parmi les avoirs détenus en France par le clan Ben Ali. Jeudi 20 janvier, des sources confirmaient à l’AFP que Tracfin avait constitué dès la fuite de Ben Ali de son pays, le 14 janvier, une « équipe dédiée » pour mener cette traque.

Le 15 janvier, le porte-parole du gouvernement français,François Baroin, avait indiqué que Paris se tenait « à la disposition des autorités constitutionnelles tunisiennes pour voir autant que de besoin, ce qu’elles souhaitent, s’agissant des avoirs immobiliers de Ben Ali ou de son entourage ».

Source: ”Le Monde.fr” Le 26-01-2011

De la clairvoyance des ambassadeurs de France en Tunisie


 

S’il est de bon ton ces jours-ci de critiquer le manque de vigilance de Pierre Ménat, l’ambassadeur de France en Tunisie depuis quinze mois, qui n’a pas su anticiper, dans ses messages adressés au Quai d’Orsay, la chute de Ben Ali (mais qui l’a su?), force est de reconnaître qu’aucun de ses prédécesseurs n’a fait mieux. Selon un ancien du Quai, qui a eu accès à la plupart des télégrammes diplomatiques échangés entre Tunis et Paris au cours des vingt dernières années, « sur les huit ambassadeurs de France successifs de l’ère Ben Ali, un seul a vraiment tiré la sonnette d’alarme sur les dérives mafieuses du système, mais il n’a pas été écouté ». Il s’agit d’Yves Aubin de la Messuzière, en poste de juillet 2002 à juillet 2005. Cette même source juge « surréaliste » l’exercice de rétroclairvoyance auquel s’est livré dans divers médias depuis le 15 janvier l’amiral Jacques Lanxade sur le thème « cette révolution était inéluctable ». Ambassadeur à Tunis d’octobre 1995 à la fin de 1999 (plus de quatre ans: un record sous Ben Ali), Lanxade affirme avoir averti Paris, « dès 1999 », que « la dérive autoritaire de ce régime le condamnait ». Une mise en garde dont notre source assure n’avoir conservé « aucun souvenir ». Au contraire, selon cet ancien diplomate, Jacques Lanxade a été, avec ses collègues Jean-Noël Bouillane de Lacoste (1992-1995), Daniel Contenay (1999-2002) et Serge Degallaix (2005-2009), « l’un des plus favorables au régime en place ». En réalité, conclut-il, « il existe deux catégories d’ambassadeurs. Ceux qui se contentent dans leurs télégrammes de décrire les faits, y compris l’affairisme des familles présidentielles. Et ceux qui osent préconiser des mesures concrètes pour s’opposer aux abus. En vingt-trois ans de benalisme, je n’ai vu qu’Aubin de la Messuzière avoir ce courage ».

Source : « Jeune Afrique » Le 26-01-2011

Tunisie: Le gouvernement français pouvait prévoir la chute de Ben Ali selon un ex-ambassadeur à Tunis


 

Il était «parfaitement informé des dérives du système Ben Ali»…

Le gouvernement français était parfaitement informé de la corruption et de l’exaspération de la population en Tunisie sous le président Zine ben Ali et pouvait prévoir la situation ayant conduit à sa chute, déclare un ex-ambassadeur français.

«L’expertise du Quai d’Orsay était négligée»

Yves Aubin de la Messuzière, ambassadeur de France enTunisie de 2002 à 2005, explique dans une tribune publiée ce mercredi dans Libération que l’ambassade avait informé Paris de la dégradation des libertés publiques, de la corruption et de l’exaspération de la jeunesse.

 «Les autorités politiques françaises étaient donc parfaitement informées des dérives du système ben Ali, qui rejetait toute référence à la question des droits de l’homme (…) L’expertise du Quai d’Orsay était négligée», écrit-il.

«Incompréhension et indignation» après les propos de Sarkozy en 2008

La menace islamiste brandie par le régime ben Ali, un thème repris par le pouvoir français, était relativisée. «L’analyse diplomatique privilégiait le risque de mouvements sociaux à la menace islamiste», écrit l’ambassadeur. Il estime que les propos de Nicolas Sarkozy en visite à Tunis en 2008 et évoquant un progrès des libertés publiques, «avaient suscité l’incompréhension et l’indignation».

Il dit penser que les ambassades de la région et la France en général doit changer sa stratégie et renouer des liens avec la société civile, distendus ces dernières années au profit d’un soutien des pouvoirs en place.

Source : « 20minutes.fr » Le 26-01-2011

Washington veut aider la Tunisie a faire face a ces nouveaux defis, notamment electeraux


 

Avant de prendre l’avion pour Paris au terme d’une visite de trois jours en Tunisie, le sous-secrétaire d’Etat américain pour le Proche-Orient Jeffrey Feltman a démenti mercredi les rumeurs selon lesquelles Washington aurait fait pression sur l’ex-président tunisien Zine El Abidine Ben Ali pour qu’il quitte le pouvoir.

« C’est une révolution des Tunisiens pour les Tunisiens et les Etats-Unis n’y ont pas été impliqués », a assuré M. Feltman au cours d’une conférence de presse, en réponse à une question d’un journaliste.

Il a néanmoins noté que l’administration américaine avait « toujours mené une politique appelant à la liberté d’expression et à plus de libertés privées et publiques dans tout le monde ».

Jeffrey Feltman, premier responsable politique d’une puissance occidentale à se rendre en Tunisie depuis la fuite de Ben Ali, a qualifié d »’encourageantes » les mesures prises par le gouvernement transitoire pour « une plus grande ouverture et des réformes politiques importantes ».

Selon lui, les manifestations qui se poursuivent réclamant le départ des ministres de l’ancien régime sont « le symbole de la nouvelle Tunisie ». « Le peuple a aujourd’hui le droit de s’exprimer et de manifester pour dégager sa frustration », a-t-il estimé.

« C’est un moment exaltant dans l’histoire de la Tunisie, qui offre de grandes opportunités de nature à permettre à son peuple de forger son destin », a-t-il ajouté.

Le responsable du département d’Etat s’est déclaré « frappé par les changements survenus en Tunisie, inimaginables il y a quelques semaines ». Il a fait part de son « grand respect pour les sacrifices consentis par les Tunisiens pour recouvrer leur liberté après de nombreuses années de répression ».

Selon lui, le message qu’il portait durant sa visite où il a rencontré des membres du gouvernement transitoire, des représentants de l’opposition ainsi que de la société civile, consistait de savoir « comment les Etats-Unis pouvait apporter une aide appropriée pour permettre au peuple tunisien de faire face aux défis qui l’attendent et réaliser ses aspirations ».

Il a fait part de la disposition des Etats-Unis à « fournir une assistance pour l’organisation d’élections libres et transparentes ».

« En Tunisie comme ailleurs, les jeunes et les autres catégories de la population doivent avoir le sentiment qu’ils participent à la construction de leur avenir dans le respect des droits et des libertés », a-t-il martelé.

Sur un autre plan, M. Feltman a assuré que l’administration américaine aidera le peuple tunisien à récupérer ses biens transférés aux Etats-Unis. La Réserve fédérale, la banque centrale américaine, a ordonné aux banques américaines d’examiner les transactions des membres du régime déchu, a-t-il rappelé

Source : « Le Nouvel Observateur » Le 26-01-2011

Japon:ambassadeur tunisien démissionne


 

L’ambassadeur de Tunisie à Tokyo, Noureddine Hached, fils du leader du mouvement national d’indépendance tunisien assassiné en 1952, a déclaré aujourd’hui qu’il avait démissionné de son poste par solidarité avec la révolution en cours dans son pays.  Interrogé par l’AFP, M. Hached a indiqué qu’il avait pris cette décision le 20 janvier et qu’il regagnerait la Tunisie le 15 février après avoir achevé la procédure prévue par le protocole diplomatique. « Le devoir m’appelle. Je prends cette décision par solidarité avec le peuple tunisien et ses martyrs », a-t-il dit dans une lettre adressée à sa hiérarchie. M. Hached, 66 ans, est le fils aîné de Farhat Hached, qui avait fondé le 20 janvier 1946 la centrale syndicale tunisienne UGTT (Union générale des travailleurs tunisiens) et animait la résistance à l’occupation française en Tunisie jusqu’à son assassinat en décembre 1952. Questionné sur ses projets une fois de retour à Tunis, M. Hached a répondu qu’il était « tout à fait prématuré d’en parler pour le moment ». « L’important, c’est comment faire en sorte que cette révolution réussisse et continue à se dérouler dans la paix, comme un modèle et une référence, comme une révolution des jeunes Tunisiens pour construire la Tunisie du 21e siècle », a-t-il dit. « C’est un devoir pour tout Tunisien d’apporter sa contribution aujourd’hui. » A propos de la plainte déposée en mars 2010 pour apologie de crime de guerre contre un ancien membre de La Main Rouge, une organisation secrète française, qui a légitimé l’assassinat de son père, M. Hached a déclaré qu’après un rejet en première instance, l’affaire avait été portée devant la cour d’appel la semaine dernière. « La cour d’appel va rendre son avis le 3 février. Nous sommes conscients qu’elle va la rejeter et ce sera une gaffe », a-t-il confié. « Cette affaire sera à l’ordre du jour de la révolution tunisienne et de tout gouvernement tunisien à l’avenir. On demandera des comptes à la France. Cela ne s’arrêtera pas. Il faut que le gouvernement français en prenne conscience. » L’ambassadeur démissionnaire a indiqué qu’il avait adressé à ce sujet une lettre le 25 février 2010 au président français Nicolas Sarkozy

Source : « Le figaro » Le 26-01-2011

Renaissance d’une nation


 

1. Lorsque Rachid Ammar, chef d’état-major de l’Armée de terre, proclame qu’il est le garant de la Constitution tunisienne, c’est le destin même de la révolution qu’il contribue à façonner. Nous avons été les premiers, quand ce général a refusé de faire tirer sur le peuple, à parier qu’il serait un héros national indiscuté. La Constitution qu’il défend désignait l’actuel Premier ministre comme successeur de Ben Ali dans un gouvernement provisoire. Mais si ce Premier ministre est contesté c’est parce que trop d’anciens ministres l’entourent. Un remaniement paraît donc inévitable. C’est le moment de faire le point sur les raisons de la célébration internationale de la révolution dans un tout petit pays de la Méditerranée.

Nous sommes plusieurs, dont notamment Benjamin Stora et Abdelwahab Meddeb, à qui la révolution tunisienne a rappelé trois souvenirs historiques. D’abord, l’immolation de l’étudiant devenu marchand ambulant Mohamed Bouazizi nous rappelle à Jan Palach qui s’était lui aussi immolé à Prague avant le printemps de 1968. Insistons sur le fait que l’immolation possède une exceptionnelle charge émotionnelle car, contrairement aux attentats suicides, elle n’entraîne le massacre de personne et que l’on y meurt sans l’espérance de trouver une récompense au paradis. C’est la détresse à l’état pur. Deuxième souvenir≈: le rôle décisif du chef d’état-major Rachid Ammar nous a rappelé l’insurrection des officiers portugais rebelles juste avant la révolution des Œillets en 1974. Enfin, la décision de l’Union générale des Travailleurs tunisiens d’appeler à une grève générale évoque Lech Walesa et la révolte polonaise au début des années 1980.

C’est la réunion de ces trois caractéristiques qui fait que la révolution tunisienne ne ressemble à aucune autre et il faudrait à tout prix qu’elle maintienne cette singularité. Or c’est elle qui est menacée de toute part. Un basculement dans la violence de la transition démocratique ferait sombrer la révolution tunisienne dans les convulsions qui ont trop banalement accompagné l’histoire des révolutions. Après, il est vrai, de très graves conflits, d’autres voies ont été suivies : il y a eu la transition démocratique en Espagne, après la mort de Franco, grâce à un compromis entre les franquistes et les républicains ; le pardon tolstoïen de Mandela aux racistes de l’apartheid en Afrique du Sud ; enfin, de manière peut-être plus froidement réaliste, la politique de conciliation des Algériens entre laïcs et islamistes après la tragique guerre civile des années 1990. Les Tunisiens viennent d’ailleurs de créer une commission Vérité et Réconciliation≈: vérité sur Ben Ali, sa famille, son clan, son appareil et ses alliés, mais réconciliation avec ceux qui n’ont fait que le subir sans trouver le courage se révolter.

2. Et c’est bien là qu’aujourd’hui le vrai problème se pose. Qui va décider du sort de la révolution ? On comprend les deux camps. D’un côté, celui des Tunisiens qui redoutent les désordres que provoquerait l’attribution de pouvoirs à des gens sans expérience et qui, par besoin de justice, voudraient en découdre avec tous ceux qui se sont compromis avec l’ancien dictateur ; de l’autre, le camp des partisans d’une rupture radicale avec tout ce qui peut rappeler l’humiliation infligée à une nation fière et cultivée par une ploutocratie de grands voyous. On comprend, certes, mais, sans prétendre donner des conseils à des hommes qui viennent de mener seuls leur révolution, on peut nourrir des espérances. Pour ma part, oui, j’aurais préféré que le gouvernement provisoire fût constitué de grands techniciens, c’est-à-dire de grands commis. Or ils ont été nombreux en Tunisie qui ont été écartés et emprisonnés par Ben Ali. Ce fut le cas de Mohamed Charfi, dont la femme Fouazi Charfi, présente dans l’actuel gouvernement, avait accompagné son mari décédé pour accomplir la première grande réforme des programmes scolaires dans le monde arabe.

Sans doute le Premier ministre a-t-il confessé la peur qu’il avait toujours eue lui-même de son président aujourd’hui déchu, et a-t-il annoncé sa décision de ne plus jouer de rôle politique après l’organisation d’une assemblée destinée à préparer les élections. Sans doute sa désignation est-elle conforme à une Constitution que l’armée s’est engagée à garantir. Mais sans un remaniement ministériel, il ne semble plus que cela soit suffisant pour le maintenir dans ses fonctions. Ses principaux ministres ont en effet été trop proches de Ben Ali, trop associés à ses forfaits. Les syndicalistes et les organisations féminines qui sont appelés à jouer des rôles d’arbitre pourront-ils avoir l’appui d’une armée devenue si populaire ? Le pire serait la permanence d’un déchirement qui transformerait une révolution exemplaire en une rébellion sans visage. Et l’on sait bien, dans ce dernier cas, qui seraient les vainqueurs≈: les militants les mieux organisés, les mieux embrigadés, c’est-à-dire les islamistes qui ont déjà retrouvé leurs mosquées traditionnelles. Résumons≈: l’ennemi de la révolution, c’est le chaos. Ceux qui sauraient le mieux en tirer parti, ce sont les islamistes. La seule force populaire capable d’assurer un ordre révolutionnaire, c’est l’armée, puisqu’elle est devenue celle du peuple.

Il faut maintenant s’attarder sur les islamistes tunisiens. La lutte contre eux, qui a été le fonds de commerce du despotisme policier de Ben Ali, si elle a remporté quelques succès rassurants au départ, a fini au contraire par les conforter sans toutefois parvenir à ébranler ce que le régime avait le mieux réussi à conserver de l’héritage de Bourguiba≈: l’émancipation des femmes. Pour libérer, il faut se conduire en libérateur. Or ce n’est pas un démocrate intègre qui a interdit le port du voile aux femmes tunisiennes à l’université, c’est un chef d’Etat de plus en plus saisi par la corruption. Le résultat a été que celui qui avait la réputation de pourfendre l’islamisme aura contribué en réalité à diffuser un islam de protestation, au point que l’on a vu se promener côte à côte des mères dévoilées et des filles portant le hidjab. La dictature de Ben Ali avait fini par faire apparaître l’islam, aux yeux d’un certain nombre de jeunes femmes, comme un refuge de l’honnêteté et de la vertu. Mais on ne peut exclure une baisse de prestige de l’islamisme depuis que ce sont des révolutionnaires laïcs qui ont chassé Ben Ali.

3 .Pour revenir aux caractéristiques essentielles de la révolution tunisienne, on comprend bien que, lorsqu’elles ne sont pas réunies ailleurs, la contagion n’est pas évidente. Si l’on a raison d’évoquer l’Egypte, la Jordanie ou le Yémen, il faut surtout se préoccuper des deux voisins≈: l’énigmatique Libye dont on n’aura jamais fini de parler et la turbulente Algérie. Deux pays détenteurs de pétrole et ménagés par les grandes puissances. En Algérie, au moins pour le moment, le problème se pose différemment. Contrairement à la Tunisie, les femmes n’y sont pas libres et la répudiation de l’épouse y est toujours possible. Mais la presse, si elle connaît de capricieuses contraintes, permet à de nombreux confrères de faire preuve d’une grande indépendance. J’ai eu l’occasion personnellement de le vérifier. Il n’y a pas de couvercle mis sur la marmite prête à exploser. Les jeunes sont proportionnellement aussi nombreux qu’en Tunisie, ils éprouvent peut-être un mal de vivre encore plus grand, mais la presse exprime souvent leur malaise. Non seulement ils n’ont pas reçu la contrainte de se taire pendant vingt-cinq ans mais leurs aînés se souviennent encore des convulsions atroces d’une guerre civile qui n’est pas si lointaine, dans la dernière décennie du siècle dernier. Ce qu’ils peuvent retenir, en revanche, de la Tunisie, c’est le bonheur de la rébellion et la contestation du pouvoir.

4 .Je veux revenir maintenant sur la France, sur l’avenir des rapports franco-maghrébins et sur Sarkozy. Que l’on me permette de rappeler l’article ici publié juste après l’immolation du jeune Tunisien et pendant que s’exerçait la répression qui a tout de même fait une centaine de morts. Je parlais des trois pays d’Afrique du Nord en disant≈: « le Maghreb, c’est nous ». Je soulignais les échanges incroyablement nombreux et féconds qu’il y a entre la France, d’une part, la Tunisie, l’Algérie et le Maroc, d’autre part. Mais je constatais qu’il n’y avait qu’en France que l’on pouvait penser aux intérêts d’une entité maghrébine puisqu’entre les trois pays il n’y avait pas de rapports directs, comme l’avait constaté mon ami Habib Boularès. Je veux rappeler une fois encore que cet ami, lorsqu’il était président de l’Union du Maghreb, était à chaque instant obligé de constater que chaque pays préférait avoir des rapports directs avec la France plutôt que de négocier avec son voisin. Si « le Maghreb, c’est nous », c’était vrai avant les turbulences tunisiennes, ce l’est davantage encore désormais. Il y a de l’autre côté de la Méditerranée 80 millions d’hommes et de femmes dont le destin concerne directement la France.

Maintenant il ne faut pas que les Tunisiens soient rendus trop amers par les maladresses inexcusables de certains des gouvernants français qui ont été souvent plus ridicules que coupables. Donnons acte tout de même à Frédéric Mitterrand qui a exprimé des regrets en forme d’autocritique. Quant à Nicolas Sarkozy, il ne pouvait pas faire moins que ce qu’il a fait, mais il l’a fait. Reconnaître qu’il a sous-estimé la révolte et l’impatience des Tunisiens, c’est tout simplement stigmatiser la carence des services de renseignements, des diplomates et de son entourage. Sarkozy a raison, je le maintiens, de rappeler qu’une ancienne puissance coloniale est astreinte à des devoirs de réserve envers ses anciennes colonies. Il n’y a pas si longtemps que les islamistes algériens accusaient leurs adversaires d’appartenir à un « parti français ». Mais il a tort de s’en servir comme d’un alibi à la cécité. Je voudrais cependant adjurer les Tunisiens d’oublier les gouvernants. Non seulement une partie de la presse française a sauvé l’honneur mais, tout de même, c’est la nation tout entière qui a accueilli les victimes et les adversaires de la dictature tunisienne. Pour aider les Tunisiens à conserver l’euphorie et la fierté de leur révolution, restons avec eux dans le souvenir d’hier et pour les combats de demain.

Source : « Le nouvel observateur » Le 26-01-2011

Tunisie : la mystérieuse affaire Larbi Nasra


Les raisons de l’arrestation du fondateur de Hannibal TV Larbi Nasra, pour soupçons de « haute trahison », et sa libération quasi-immédiate demeurent largement mystérieuses. Les explications de l’intéressé laissent en tout cas sceptiques.

Les coups de théâtre s’enchaînent en Tunisie une vitesse déraisonnable. L’un des derniers en date concernait Larbi Nasra, fondateur en 2004 d’Hannibal TV, dont la diffusion a été suspendue pendant deux heures le 23 janvier. Le même jour, Nasra et son fils Mehdi étaient arrêtés pour « haute trahison » et « atteinte à la sécurité de l’État ».

À peine libéré, le lendemain, Larbi Nasra s’est empressé de multiplier les déclarations pour clamer son innocence, rappeler son engagement politique et raconter par le menu le harcèlement qu’il aurait subi de la part de l’entourage de Zine el-Abidine Ben Ali ainsi que de certains ministres. Car sa chaîne de télévision était convoitée, selon lui, aussi bien par Sakher el-Materi que par Belhassen Trabelsi, respectivement gendre et beau-frère de Ben Ali.

Nasra-Trabelsi : des liens de parenté

Cette affirmation est cependant peu crédible, car l’amitié qui liait l’ex-président et Larbi Nasra aurait pu permettre à ce dernier d’écarter toute pression. Par ailleurs, le fils de Nasra a épousé la nièce de Belhassen Trabelsi. Or les liens de parenté sont réputés favoriser les compromis à l’amiable.

Nasra poursuit sa campagne médiatique et avance des explications, par téléphone, sur Nessma TV, la chaîne concurrente d’Hannibal TV. Il pointe un doigt accusateur sur Nourreddine Boutar, patron de la radio Mosaïque FM, qui aurait été l’émissaire de Belhassen Trabelsi dans cette affaire. Mais Nourreddine Boutar réplique immédiatement que, en fait, c’est le contraire qui s’est produit. Hannibal TV avait selon lui des difficultés de trésorerie et cherchait un appui financier chez les Trabelsi.

Activités peu connues

Présenté comme homme d’affaires avant la création d’Hannibal TV, Larbi Nasra est d’abord, aux yeux de nombreux observateurs, un personnage sachant cultiver un large éventail de relations au plus haut niveau. Mais l’essentiel de ses activités autres qu’audiovisuelles sont peu connues. En 2008, il avait tenté de lancer la télévision islamique « Ferdaous ». Un projet demeuré depuis en l’état.

Au final, l’affaire Nasra apparaît comme un imbroglio juridique et médiatique difficile à démêler. L’arrestation de Larbi et Mehdi Nasra, et leur libération extrêmement rapide en dépit de la gravité des soupçons pesant sur eux, ne laissent pas d’interroger.

Source : « Jeune Afrique » Le 26-01-2011

Tunisie: 71 détenus sont morts (ministre)


 

Soixante-et-onze détenus sont morts en Tunisie, au cours du mois de soulèvement populaire ayant renversé le président Ben Ali et de ses suites, dont 48 dans l’incendie de la prison de Monastir, a annoncé aujourd’hui le ministre de la Justice. « Le nombre de prisonniers décédés au cours des récents événements est de 71 », a annoncé le ministre de la Justice, Lazhar Karoui Chebbi, au cours d’une conférence de presse. « Parmi eux, 48 sont morts dans l’incendie de la prison de Monastir », à 160 km au sud de Tunis, a précisé le ministre. Des évasions massives, des attaques extérieures et des mutineries se sont déroulées au cours du mois de soulèvement populaire qui a provoqué le 14 janvier la chute du président Zine El Abidine Ben Ali et des jours qui ont suivi.

Source : « Le Figaro » Le 26-01-2011

Tunisie : grand nettoyage en vue dans les écuries de Slim Chiboub ?

Le gendre de Ben Ali, Slim Chiboub, est soupçonné d’avoir acquis en France, avec l’argent du peuple tunisien, une écurie de compétition qui se trouve aujourd’hui dans le viseur de la justice. Essaie-t-il désormais de dissimuler ses chevaux en ayant recours à des prête-noms, pour éviter la saisie ?

Haro sur le haras ? La formule semble résumer la délicate situation dans laquelle se trouve le gendre de Zine el-Abidine Ben Ali, Slim Chiboub (qui est le mari de Dorsaf, une des filles issues du premier mariage de l’ex-président tunisien). Celui-ci, qui se trouverait actuellement à Dubaï après avoir fui devant la révolution tunisienne en passant par Tripoli, est propriétaire en France d’au moins 19 chevaux de course basés à Chantilly ou Marseille et évoluant régulièrement sur les hippodromes de Longchamp, Deauville ou Vincennes.

Mais Chiboub est désormais sous la menace de voir son écurie saisie et liquidée par la justice française. Soit dans le cadre de procédures pour détournement de fonds publics lancées par la Tunisie contre une trentaine de membres du clan Ben Ali, dont lui ; soit après l’enquête ouverte par le parquet de Paris pour les mêmes motifs, suite à une plainte déposée par trois ONG (Sherpa, Transparency International et la Commission arabe des droits humains).

Plus de 1,5 million d’euros de gains

Ils s’appellent El Pib d’Oro Ire, Super Jo ou encore de Lady Anouchka… et ce sont de petits champions. Leur valeur serait comprise entre 80 000 et 150 000 euros chacun. Et ils ont rapporté plus de 1,5 million d’euros au cours des trois dernières années, dont plus de 580 000 euros en 2010 pour une vingtaine de courses. Mais depuis peu, il y aurait du remue-ménage dans l’écurie, plusieurs chevaux cherchant de nouveaux propriétaires… L’un d’eux, Voxna, a été vendu au début de janvier à Jean-Pierre Derroubaix… le propre courtier de Slim Chiboub. Qui se défend d’être un prête-nom.

Dans la revue Paris Turf, celui-ci s’est expliqué le 21 janvier dernier. « Les chevaux de l’écurie Slim Chiboub sont à l’entraînement ou à l’élevage et il faut donc que les fournisseurs soient payés [entraîneurs, haras, vétérinaires etc.]. C’est pourquoi, je me suis rendu chez France Galop [la société organisatrice des courses hippiques en France, NDLR], pour exposer les faits et demander conseil quant aux limites et possibilités que me donne le “pouvoir” que je possède sur le compte de M. Slim Chiboub chez France Galop. Ma volonté est de payer tous les fournisseurs de ce qui leur est dû, et pour cela il faut que les chevaux puissent courir ou que certains soient vendus afin d’alimenter le compte France Galop. J’avais commencé à vendre quelques chevaux, dont Voxna, avec l’accord de Monsieur Chiboub et en informant France Galop », écrit-il.

Curieuse coïncidence

On l’a compris, selon le courtier, les gains des chevaux ne suffisent pas à leur entretien, et il faudrait en vendre… certains. Reste que cette nouvelle approche dans la gestion de l’écurie Chiboub coïncide curieusement avec la chute de Ben Ali et l’annonce par les autorités françaises de leur surveillance accrue des mouvements financiers des proches de Ben Ali en France. Et l’étau se ressert.

Un homme d’affaires tunisien installé en France, Salah Harbaoui, a déposé le 19 janvier un référé pour faire saisir les galopeurs de Chiboub par l’ONG Sherpa. « Nous allons tout faire pour que ces biens soient confisqués à Slim Chiboub, a expliqué Harbaoui au quotidien français Le Parisien. Il ne faut plus qu’il bénéficie de biens achetés avec de l’argent public illégalement obtenu et exporté », martèle-t-il.

Problème de plus pour Chiboub : il ne peut pas toucher directement le produit de la vente de ses chevaux. L’argent est placé sur le compte France Galop et continue de payer l’entretien des chevaux et les entraîneurs. Ne reste qu’une solution pour Chiboub : les prête-noms. À moins que lui-même n’en soit un pour son beau-père d’ex-président, désormais sous le coup d’un mandat d’arrêt international ?

Source : « Jeune Afrique » Le 26-01-2011

Tunisie. Slim Chiboub exfiltré par les Libyens

Selon le journal en ligne ‘‘Maghreb Intelligence’’, Slim Chiboub, le gendre de l’ancien président Zine El Abidine Ben Ali aurait été exfiltré par les services de renseignements militaires libyens, avec la coordination de leurs homologues tunisiens.

‘‘Maghreb Intelligence’’ précise que «c’est le chef des forces d’intervention rapide de l’armée libyenne, le colonel-major El Berrani Ichkal, cousin de Kadhafi, qui aurait été chargé de l’exfiltration de Slim Chiboub vers la Libye.» Le général de corps d’armée Abou Bakr Younès Jaber, chef de l’armée libyenne, aurait personnellement veillé sur la sécurité de Slim Chiboub, qui «aurait été vu vendredi dernier en train de déjeuner au restaurant Al- Chirah en compagnie d’Essaâdi Kadhafi, le fils cadet du Guide et d’Abou Zeid Dorda, patron des services de renseignements libyens», précise le journal en ligne. Slim Chiboub, qui était président de l’Espérance sportive de Tunis, est très lié aux autorités sportives libyennes, notamment à Essaâdi Kadhafi, fils du Guide libyen et joueur de football. Les autorités tunisiennes auraient laissé partir Slim Chiboub sachant les relations tumultueuses qui le liaient à l’ex-première dame de Tunisie. Sa disgrâce aurait été exigée et obtenue par Leïla Ben Ali.

Source : « Kapitalis » Le 26-01-2011

En Tunisie, un remaniement ne calme pas la rue


 

Les premiers tiraillements entre manifestants apparaissent à Tunis. 

«1, 2, 3….» Debout comme un pic, Rafed Bin Khalifa compte les jours écoulés depuis qu’il a planté son campement de fortune en plein cœur de la Casbah. Autour de lui, une foule en colère continue à piétiner la place principale qui mène au bureau du premier ministre. Empilés contre les murs, les matelas de la nuit passée font office de banquettes. «Nous ne bougerons pas d’ici tant que le gouvernement ne tombera pas!», s’insurge ce mécanicien venu de Sidi Bouzid, désormais tristement célèbre depuis l’immolation du jeune Mohammed Bouazizi. Les promesses de remaniement ministériel, annoncées lundi soir, n’ont pas suffi à apaiser les quelques milliers de protestataires, essentiellement débarqués, comme lui, des villes «martyres» du centre du pays. Mabrouk Ghadbani, 23 ans, est l’un d’eux. Boulanger au chômage, il a fait le voyage en bus de Kasserine, où sont tombées plus de la moitié des victimes de la révolution tunisienne. «Mon meilleur ami est mort pour cette révolution ! Je ne laisserai pas les anciens caciques du régime nous la voler !», dit-il, en brandissant le portrait de son camarade, Mohammed Khadhraoui, tué par un tireur d’élite en pleine manifestation. Pour lui, il est hors de question de faire des compromis.

Derrière lui, un groupe de parents se met à crier: «Nous avons donné nos enfants en martyrs, ils ont volé notre pays!» Sur un mur, recouvert de graffitis, quelqu’un a écrit: «Aujourd’hui on est libres, mais pas encore libérés.» Soudain, un attroupement se forme autour d’un nouvel arrivant. Quelqu’un murmure que c’est Moncef Marzouki, un opposant en exil de retour au pays, et déjà candidat à l’élection présidentielle prévue pour dans six mois. À peine ce fondateur du Congrès pour la République a-t-il commencé à parler qu’il se fait aussitôt huer. «Les opportunistes, on n’en veut pas!», s’exclame Nizar Aouadi, un instituteur en grève.

L’UGTT gagne des points 

Mais que veulent vraiment ces manifestants en colère? «De bons politiciens!», répond Nayla Meabi, une enseignante. «Des gens qui nous respectent !», surenchérit Mastouri Selman, un jeune de 22 ans. Au fil des réponses, aucun nom particulier n’est prononcé. En fait, c’est bien là le dilemme actuel des manifestants: privés de partis d’opposition pendant plus de vingt-trois ans, ils peinent à s’y retrouver dans la nouvelle nébuleuse de mouvances qui surgissent d’un peu partout. Sans compter les exilés qui, de Moncef Marzouki à Rached Ghannouchi, le chef du parti islamiste Ennahda, sont encore largement inconnus du grand public.

Mais s’il est une faction qui gagne stratégiquement des points, c’est bien l’UGTT (l’Union générale des travailleurs tunisiens), dont les trois nouveaux ministres ont démissionné. Cette puissance centrale syndicale est également à l’origine de la grève des enseignants. D’après de nombreux manifestants interviewés, c’est elle, aussi, qui aurait supervisé l’acheminement de nombreux habitants de provinces jusqu’à la Casbah de Tunis. Un pouvoir de l’ombre qui commence à agacer certains Tunisiens.

«J’ai l’impression que certains courants cherchent à profiter de la colère de la rue pour la pousser à faire tomber ce gouvernement dans l’espoir de servir leurs propres intérêts politiques. Il faut se méfier de la manipulation», prévient Rafed Khouildi, un fonctionnaire qui veut donner sa chance au cabinet transitoire. «Mais je ferais mieux de me taire», ajoute-t-il. Par les temps qui courent, toute critique des protestataires est interprétée comme étant un soutien au RCD. «D’ailleurs, ça vient de provoquer des clashs en centre-ville entre pro et antigouvernementaux. Attention à ne pas dévier du chemin de notre révolution!», dit-il.

Source : « Le Figaro » Le 26-01-2011

Kaddafi sous le charme de la révolution tunisienne

Changement de tonalité à Tripoli. Dans une interview diffusée sur Nesma TV, Mouammar Kaddafi ne jette plus la pierre aux Tunisiens, dont il déclare désormais comprendre la révolution.

Mais que veut Mouammar Kaddafi ? Plus le temps passe, plus il devient difficile de le comprendre… Après avoir proclamé qu’« il n’y a pas mieux que Zine », l’ancien président tunisien Zine el-Abidine Ben Ali, et que celui-ci était « toujours le président légal de la Tunisie », le « Guide » libyen a désormais tout l’air de retourner sa veste.

« On ne peut pas être contre la volonté du peuple tunisien. Nous sommes avec le peuple tunisien », a-t-il déclaré dans une interview diffusée mardi soir par la chaîne privée tunisienne Nesma TV. « Si le peuple a déclenché la révolution, il doit se gouverner lui-même. Je ne peux que soutenir cette orientation, si elle s’achemine vers le pouvoir des masses », a-t-il ajouté, costume blanc et lunettes noires, réitérant sa velléité de faire la promotion de son propre régime.

« Intérêt prioritaire pour la Libye »

« Je ne défends pas la famille Trabelsi », a encore affirmé Kaddafi. « Ce qui se passe en Tunisie est d’un intérêt prioritaire pour la Libye. Mais j’ai peur que la révolution du peuple tunisien ne lui soit volée. Il y a des manœuvres à l’intérieur et de la part d’intérêts étrangers », a-t-il prévenu dans cet entretien enregistré dimanche, juste avant avant la visite à Tunis, lundi et mardi, du sous-secrétaire d’État américain Jeffrey Feltman.

« Les révolutionnaires en Tunisie ont intérêt à m’écouter, moi qui suis un révolutionnaire », a-t-il lancé. Avant de défendre les acquis laïcs de la Tunisie, notamment le statut avancé de la femme qui interdit la polygamie, entre autres, et n’autorise le mariage que par consentement mutuel.

« La femme tunisienne s’est libérée. Je ne pense pas qu’elle accepterait d’être soumise aux islamistes d’Ennahdha, je ne pense pas que la Tunisie reviendra en arrière », a-t-il dit. Est-ce la raison du changement de discours de Kaddafi ? Si oui, ce n’est peut-être pas la seule. « Rien n’empêche les Libyens d’investir à l’avenir en Tunisie, à condition que la situation y soit stable », a-t-il posément expliqué. Une grande leçon de realpolitik libyenne

Source : « Jeune Afrique » le 26-01-2011

Tunisie: entre l’impasse politique et troubles sociaux


 

La Tunisie vit quotidiennement une effervescence populaire d’envergure et de profonds troubles sociaux, les raisons des nombreux sit-in et marches s’étant amplifiées du fait de tiraillements entre alliés et opposants au gouvernement d’union nationale de transition et ceux appelant à la création d’une assemblée constituante.

Le problème en Tunisie ne réside cependant pas dans le volet politique seulement. Les revendications sociales sous-tendent les appels politiques. Les troubles se sont multipliés dans les entreprises, les sociétés de production et de services et les prémices de tension ont apparu dans le secteur agricole. Les pressions auxquelles ont été soumis les travailleurs durant l’ère précédente ont soudainement emergées à la surface au lendemain du départ du régime despotique.

Au moment où les opposants au gouvernement demandent à M. Mohamed Ghannouchi de dissoudre cet exécutif qui comprend des symboles de l’ancien régime et de garantir une rupture totale avec le pouvoir déchu, d’autres manifestations sont venues exprimer le soutien au gouvernement de transition. Les pro-gouvernement appellent à lui ouvrir la voie pour assurer la période de transition, gérer les affaires du pays et organiser les prochaines échéances y compris les scrutins présidentiel et législatif afin de palier un éventuel vide qui pourrait être exploité par d’autres parties avec l’intention de créer l’anarchie et mener le pays vers une voie dangereuse. Un autre courant ne cesse toutefois, de contrer, à chaque occasion, ces tendances demandant avec insistance la création d’une assemblée constituante composée de personnalités indépendantes et de technocrates pour gérer la période de transition avant les élections et partant, débarrasser le pays des résidus du précédent régime.

Afin d’atténuer la colère populaire générale et satisfaire les revendications politiques de toutes les parties dans le but de rétablir la sécurité et la quiétude, le gouvernement de coalition est arrivé à une solution consensuelle, celle d’opérer un remaniement ministériel à l’effet de remplacer les personnalités qui se sont retirées et celles qui ont démissionné de l’exécutif. Il s’agit également du remplacement des ministres appartenant à l’ancien régime.

Devant cette situation difficile, l’Union générale tunisienne du travail et l’instance nationale des avocats ont proposé au président de la république par interim M. Fouad Mebazaa, la dissolution du gouvernement de transition et sa reconstitution sur la base du consensus du mouvement populaire, en concertation avec les partis politiques et toutes les composantes de la société civile et les personnalités nationales tunisiennes.

Toutes ces parties ont exprimé leur soutien à l’initiative de former une assemblée constituante de concorde et de salut qui regroupera tous les partis politiques et les organisations agissantes dans le souci de protéger la révolution populaire et préserver ses acquis. Abondant dans le même sens, le parti « social libéral » a soutenu l’idée de la création d’une assemblée constituante pour l’édification d’une deuxième République et la promulgation d’une nouvelle constitution qui garantisse l’intégrité du pays et preserve les droits des citoyens.

Le Parti des Verts pour le progrès (PVP) a, pour sa part, affirmé ne pas reconnaître le Gouvernement d’Union nationale, appelant à organiser une élection présidentielle dans un délai n’excédant pas 60 jours, conformément aux dispositions de l’article 57 de la Constitution. Le PVP a souligné son attachement à la nécessité de changer le système gouvernemental actuel d’un régime présidentiel à un régime parlementaire réaffirmant son soutien à toutes les initiatives visant la mobilisation du peuple en vue de préserver les acquis de la révolution.

Cependant, des actes de violence et de vandalisme sont quotidiennement commis par des inconnus dans des propriétés publiques et privées au niveau de plusieurs villes tunisiennes. Certaines firmes appartenant à des agriculteurs ont été pillées au même titre que des hôpitaux et des dispensaires publics et privés. Les plaintes de centaines de professionnels exerçant dans des secteurs productifs s’accumulent en raison de bas salaires ou d’abus de pouvoir des responsables au moment où d’autres secteurs peinent à régler le problème du commerce parallèle et de la distribution anarchique de certains produits de base, ce qui réduit sensiblement la période de leur activité annuelle.

De nombreuses compagnies tunisiennes plaident pour la démission des responsables proches de l’ancien régime appelant à les remplacer par d’autres n’ayant aucun lien avec l’ancien régime. De leur coté, les syndicats revendiquent une augmentation des salaires face à la détérioration du pouvoir d’achat et la cherté de la vie, la contractualisation des travailleurs et l’amélioration des conditions de travail.

Pour les observateurs, les mutations qu’a connues la Tunisie en un laps de temps assez court dont le passage à l’ère de la démocratie et la liberté d’expression sont à l’origine de ces revendications longtemps tues.

Source: “DonneTonAvis.fr” Le 26-01-2011

Renaissance de l’opposition en Tunisie


 

Pendant 14 ans Ali Larayedh a été emprisonné et torturé pour son rôle de dirigeant d’un mouvement islamiste interdit, puis il a été traqué pendant les six dernières années par l’omniprésente police secrète tunisienne.

Mais six jours après le renversement du dictateur Zine el-Abidine Ben Ali, M. Larayedh baigne maintenant dans une singulière célébrité. Il est l’un des rares dirigeants survivants du seul mouvement d’opposition crédible dans l’histoire de la Tunisie.

Dans la foulée de la fuite de M. Ben Ali, la possible résurrection de ce mouvement – conduit par des légions de Tunisiens de la classe ouvrière et rurale considérée avec beaucoup d’appréhension par l’élite côtière cosmopolite – est peut-être la variable la plus significative dans le futur post-révolutionnaire de la Tunisie.

A l’occasion d’une interview dans le hall de l’Hôtel Africa, monsieur Larayedh a insisté sur le fait que son parti ne représentait aucune menace pour les Tunisiens ou les touristes sirotant en bikinis du vin français sur les plages méditerranéennes. Les années de réflexion en prison et en exil ont aidé son parti, connu sous le nom d’Al-Nahda, ou Renaissance, « à élargir nos points de vue pour englober les valeurs occidentales », dit-il. Le résultat, ajoute-t-il, est une version originale de la politique libérale islamiste, mais qui ne se repent pas de ses anciens appels à la violence contre les intérêts américains dans la région.

« Nous sommes toujours contre l’ordre du jour politique d’ingérence américaine dans les pays arabes », dit-il. « L’Amérique continue de soutenir des dictatures dans les pays arabes, comme par exemple [elle a soutenu] Ben Ali. »

Mais sur d’autres questions, M. Larayedh adopte une approche plus conciliante.

« Nous sommes Musulmans, mais nous ne sommes pas contre le modernisme ». Et il a cité la forte position de son parti en faveur des droits des femmes, au point même de préconiser un quota pour assurer une représentation minimum de la population féminine au Parlement, « jusqu’à ce qu’elles obtiennent suffisamment de voix. » Et il ajoute : « Nous n’allons pas à exclure les femmes comme d’autres extrémistes. »

Sa tenue dénote une longue absence de la vie publique : un costume à rayures, des chaussettes à losanges et une chemise sans cravate boutonné jusqu’en haut. Mais M. Larayedh, âgé de 55 ans, a traversé le hall d’entrée comme comme si son prochain rendez-vous était peut-être avec le Premier ministre. Et bien qu’il ne soit plus harcelé par la police secrète, il s’est caché derrière un fauteuil pour échapper à un cortège de journalistes, de défenseurs des droits de l’homme et de politiciens en herbe désireux de lui serrer la main et de le féliciter pour son retour sur la scène politique.

Le parti islamiste en Tunisie a été fondé en 1981 par Rachid Ghannouchi, lequel attend maintenant un retour d’exil à Londres. En 1989, ce parti avait emporté près de 20% des voix aux élections législatives pourtant truquées par le gouvernement de Ben Ali, ce qui laisse supposer que sa véritable audience était probablement beaucoup plus élevée.

Certains analystes occidentaux avaient craint à l’époque que le parti ne puisse attirer la Tunisie, un allié fiable en Afrique du Nord, vers un environnement hostile – l’Islam radical – en particulier pendant la guerre du golfe de 1991, lorsque M. Ghannouchi avait appelé à des attaques contre les intérêts américains dans la région pour venger l’invasion d’un pays musulman.

A cette époque, aux débuts des années 1990, la police secrète du président Ben Ali a commencé une campagne qui a systématiquement effacé presque toute trace du groupe. Elle a emprisonné et torturé des milliers de personnes – beaucoup d’entre elles, ainsi que leurs enfants, étaient dans les rues la semaine dernière pour chasser Ben Ali du pouvoir – tout en envoyant de nombreux autres dirigeants islamiques en exil. Les hommes à longue barbe ou les femmes voilées musulmanes disaient craindre des discriminations à l’emploi ou des interrogatoires de police en raison de la vigilance du gouvernement de Ben Ali à l’égard du mouvement politique islamiste.

Interrogé à propos de l’appel de M. Ghannouchi à la violence, M. Larayedh dit seulement que ce sont là des moments différents. Mais il dit aussi que son parti est opposé à l’ingérence américaine dans les pays arabes. « C’est pourquoi les gens partout dans le monde arabe haïssent l’administration américaine, » dit-il encore. « Et nous sommes contre toutes les troupes étrangères dans les pays arabes, et pas seulement les troupes américaines ; il semble que nous ne sommes vraiment pas des pays indépendants. »

M. Larayedh a été dans l’impossibilité de descendre dans la rue lors des récentes manifestations en raison de son escorte policière, explique-t-il, et il a été aussi surpris que quiconque lorsque M. Ben Ali a soudain pris la fuite. « Aucun de nous ne s’attendait à ce que le gouvernement Ben Ali tombe aussi vite, comme un message SMS », dit-il, faisant allusion à la masse de messages que les jeunes manifestants ont diffusés pour partager des photos et se coordonner.

Source : « Info-Palestine » Le 26-01-2011

Vent de liberté sur la Tunisie


 

Une fièvre de débats s’est emparée de la capitale tunisienne, après vingt-trois ans de règne autoritaire et de censure.

 

« Jamais nous n’avons eu autant de monde devant notre boutique! » En décidant d’exposer dans la vitrine de sa librairie de l’avenue Bouguiba, au coeur de Tunis, une demi-douzaine d’ouvrages interdits par l’ancien régime, Selma Jabbes n’avait pas anticipé un tel succès. Plus d’une dizaine de jours après la fuite de Ben Ali, les Tunisiens savourent toujours leur révolution, et ont fait de cette grande artère leur agora où les cafés, pleins à craquer, résonnent de la parole enfin retrouvée. De loin en loin, des orateurs haranguent la foule du haut d’une tribune improvisée – le plus souvent, l’un des bancs publics du terre-plein central. Les manifestations se poursuivent, aussi, car les protestataires ne désarment pas. Les slogans, martelés sous les ficus de l’avenue Bourguiba et comme devant le Palais de la Casbah, du matin au soir, appellent à la démission du gouvernement de transition et fustigent la nomination à des postes ministériels de plusieurs caciques de l’ancien régime. Des policiers « victimes de Ben Ali » se sont joint au cortège, le 22 janvier, sous les applaudissements; ils réclamaient le droit de créer un syndicat et… une augmentation de salaire. 

Héros de la 25e heure

La presse, quant à elle, tente de secouer le carcan de la langue de bois dans lequel elle était enfermée. Mais les vieux réflexes ont la vie dure, même dans les journaux où la rédaction a pris le pouvoir. Ceux qui célébraient hier la « vision avant-gardiste » de l’ex-chef de l’Etat encensent aujourd’hui la révolution… Les journalistes ne sont pas les seuls, loin s’en faut, à pratiquer le retournement de veste. Dans les studios des différentes chaînes de télévision, qui multiplient les débats en direct, la voix des dissidents « historiques »» se fait enfin entendre, mais elle est souvent couverte par celle des « héros de la 25e heure ». 

En début de semaine, la composition du gouvernement de transition conduit par Mohamed Ghannouchi ne passait toujours pas: la rue ne comprenait pas que des ministres issus d’un régime déchu et honni s’y taillent la part du lion. Les plus jusqu’auboutistes, à l’extrême gauche en particulier, exigeaient la démission de l’ensemble du gouvernement, Premier ministre compris. Démocrates et défenseurs des droits de l’homme plaidaient, eux, pour le simple remplacement de la plupart des ministres de l’ex-parti au pouvoir par des personnalités indépendantes ou représentatives d’autres courants. « Nous acceptons l’idée d’une continuité constitutionnelle, mais il est urgent de réaménager cette équipe qui ne reflète en rien la diversité de la nation » soulignait le président de la Ligue tunisienne des droits de l’homme, l’avocat Moktar Trifi.  

A quoi ressemblera l’échiquier politique ?

Un remaniement ministériel devrait être annoncé dans la journée de ce mercredi 26 janvier et l’on s’attendait à ce que soit écartées les personnalités les plus décriées de l’ancien régime notamment le ministre de l’intérieur Ahmed Friaa, celui de la défense, Ridha Grira ou encore l’ancien conseiller de l’ex-chef de l’Etat, Moncer Rouissi. Un Conseil pourrait aussi prochainement voir le jour qui rassemblerait l’ensemble des représentants du monde associatif et des partis d’opposition afin de superviser le gouvernement, sans doute aussi de réviser la loi électorale, en liaison avec la commission déjà désignée dans ce but. Il semble qu’un consensus se fasse jour pour l’élection d’une assemblée constituante. C’est du moins ce qui est apparu lors d’une réunion, le 25 janvier, de toutes les associations indépendantes avec l’UGTT, la centrale syndicale. 

Pour le nouveau pouvoir, les défis sont immenses. Déjà, aussi, se posent les questions de demain: à quoi ressemblera l’échiquier politique ? Comment répondre de manière crédible et démocratique à la montée attendue de l’islamisme ? 

Ils sont une vingtaine, ce dimanche matin, à s’être donné rendez-vous chez l’avocate féministe Bochra bel Haj Hamida. Loin des tractations qui occupent la classe politique, ils s’interrogent sur la meilleure façon de faire entendre leur voix – celle des modernistes – dans la Tunisie de demain. « On veut participer, mais on ne sait pas trop comment », confie Nada Kechir, la toute jeune avocate qui est à l’origine de cette initiative. Faut-il créer un « groupe » ou un « mouvement » ? La discussion s’enlise d’abord un peu dans la sémantique. Puis quelques propositions plus précises émergent. Entre la télévision libre et l’association de micro-crédit, ils vont devoir choisir

Source : « L’express.fr » Le 26-01-2011

Manifestations et liberté d’expression à l’avenue Habib Bourguiba


 

Le Hyde Park de Tunis

 

Hier, à 10 heures du matin, un temps nuageux règne dans le ciel de la capitale. Un ciel grisâtre déchiré par le bruit d’un hélicoptère de l’armée nationale faisant des survols de contrôle. Ce bruit est devenu très familier pour les résidents du Grand-Tunis surtout le soir. Ils se sentent d’ailleurs rassurés et en sécurité après les trois premières nuits -juste après le 14 janvier-, où les milices avaient semé la terreur auprès des citoyens.

En fait, l’armée nationale est omniprésente dans la capitale, à l’avenue Habib Bourguiba comme l’avenue de la Liberté, à l’avenue Mohamed V ainsi que d’autres points vitaux de la ville. Si le rythme de la vie se ressemble dans toutes les rues du centre ville, il reste exceptionnel à l’avenue Habib Bourguiba et celles qui la desservent. Cette avenue qui a enregistré la présence de milliers de Tunisiens le 14 janvier, venus de partout pour arracher la liberté à un régime dictateur qui a duré vingt-trois ans ne retrouve pas encore son équilibre ni sa stabilité. Il est même clair qu’elle ne le retrouvera pas très rapidement ni dans les quelques jours à venir. Les visages des passagers ou des manifestants qui ne cessent d’ailleurs, de se multiplier donnent l’impression qu’ils sont en train de chercher leurs chemins. Chacun à sa manière, cherche la voie de la liberté, de la démocratie et de la vérité qu’il croit avoir à lui seul. Chacun se comporte en tant que grand connaisseur des rouages de la politique et donne son point de vue par rapport au gouvernement provisoire, vis-à-vis de l’Union Générale des Travailleurs Tunisiens (UGTT) ou d’autres partis. L’allée piétonne de l’avenue Habib Bourguiba s’est-elle transformée en « Speakers’ Corner », le « Coin de l’orateur » du fameux Hyde Park en Angleterre ? En faisant un petit tour nous pouvons y croire pour quelques instants. Des pancartes où nous lisons « nous voulons un régime parlementaire, présidentiel, démocratique… » sont levées par certains citoyens. D’autres exposent des caricatures où le président déchu et sa famille sont critiqués. Choses interdites depuis deux semaines. On se croirait même être dans l’un des pays occidentaux où la liberté d’expression est le maître mot. En fait, un « artiste improvisé » démuni expose ses tableaux faits par des amateurs à côté des paires de chaussures usées attire l’attention d’une grande foule. Ce vendeur ambulant qui ne trouvait pas de place à l’avenue pour ne pas ternir l’image de l’artère principale de la capitale est le bienvenu actuellement. « C’est original, viens voir », appelle une jeune fille qui ne pouvait pas retenir son sourire après avoir vu la caricature de Ben Ali.

Le chaos

Mais malheureusement nous ne pouvons pas comparer l’avenue Habib Bourguiba par le « Coin de l’orateur », cet espace de libre expression où tout un chacun peut prendre la parole librement devant l’assistance du moment, où même par « Souk Oukadh », et ce pour la simple raison que le chaos règne. Le chaos, un mot qui signifie entre autres, le désordre, est très clair à l’avenue. Les tas d’ordure sont partout au bord de la chaussée. Les déchets jetés par terre et les bennes qui n’ont pas été vidées depuis des jours débordent. Cela s’explique par le mouvement de grève et de manifestations lancés par les agents municipaux depuis samedi 22 janvier (NDLR : Ils ont eux gain de cause (voir information page 3). Le stationnement en pleine avenue interdit auparavant est permis actuellement. La grue qui faisait la chasse aux voitures de façon abusive et parfois illégale s’est distinguée par son absence laissant libre chemin aux automobilistes. Ces derniers n’ont pas hésité un instant à garer leurs automobiles tout le long de la rue ainsi que les endroits qui étaient incessibles. Ils garent leurs véhicules même en troisième position ce qui bloque totalement la circulation. Ce blocage, espérons bien qu’il ne se généralise pas sur toute la composante de la vie socio-économique de notre pays faisant face à des difficultés. Ce qui freine notre économie à décoller et à redémarrer.

 

Source: ”Le Temps” Le 26-01-2011

Une nouvelle chaîne TV :’’ISSMAANI’’ lancée par Yosri Bouassida

Les jeunes auront désormais leur chaîne TV


 

L’idée n’est pas si farfelue, en fait : lancer une chaîne de TV en ces temps où la Tunisie vit mal sa transition pour une démocratie. C’est bien Yosri Bouassida, un producteur tunisien qui a décidé de lancer sa chaîne de TV baptisée « Issmaani » (Ecoutez-moi).

On était toute ouïe, il faut dire, pour en savoir plus sur ce projet dont le moins qu’on puisse dire est qu’il est audacieux. Car choisir ce timing où la Tunisie verse dans un désordre sans pareil est quand même une aubaine. Mais qui est derrière cette chaîne ? A qui profitera la mise en place d’une telle entreprise ? A une question que ‘’Le Temps’’ lui a posée le promoteur de cette nouvelle chaîne qui verra le jour à partir du mois de Mai, nous répond qu’il est bien conscient que la Tunisie risque bien de plonger dans le chaos si la révolution ne réussit pas, « Moi-même, suis concerné par les problèmes économiques de la Tunisie. En tant que promoteur je perds quotidiennement mille dinars. Les pertes ne me dérangent pas autant que l’échec de notre projet démocratique. » « Cela n’empêche, dit-il, il est bien temps de donner aux jeunes la parole, cette chaîne étant en effet, faite par et pour les jeunes. Ce projet ne peut que consacrer la liberté d’expression. Car on donnera la parole à ces jeunes qui ont provoqué cette révolution pour qu’ils prennent les rênes de la vie politique, sociale et économique. Ces jeunes qui étaient des laissés-pour-compte du temps de Ben Ali doivent reprendre le devant de la scène. Ma chaîne va les aider à continuer sur cette même lancée. » a-t-il signalé.  

Transparence

On l’espère bien. Pour le moment, on sait que ‘’Issmaani’’ (Ecoutez-moi) entend employer  entre 80 et 110 personnes parmi les jeunes dont la majorité écrasante est titulaire  de diplômes supérieurs. Sans oublier les emplois indirects que génèrera le lancement de ce projet audiovisuel. «  On aura aidé cette frange de la société à travailler. » remarque M. Bouassida qui insiste sur le fait que les recrutements se feront dans la transparence totale et que des partenariats avec des pays amis fera profiter les employés de plusieurs cycles de formation dispensés par des professionnels des chaînes américaines les plus connues de tous. « Les journalistes qui ne travaillent pas dans  ‘’Essmaani’’ (Ecoutez-moi) peuvent suivre ces cycles de formation qui sont pour eux payants. » ajoute M. Yosri Bouassida qui ne manque pas de s’expliquer sur les fonds mis à disposition de la chaîne. Le total d’investissement est de 4,5 millions de dinars dont 30% proviennent d’un investissement personnel (le promoteur lui-même, la société SICAR et d’autres petites entreprises) et le reste émane de prêts bancaires.  Yosri Bouassida n’a pas manqué, par ailleurs, à dévoiler la ligne éditoriale de la chaîne où tout un chacun  y trouvera son compte puisqu’il y aura selon notre interlocuteur des concours de danse tout comme des concours pour la psalmodie du Coran. Et pour nous mettre un peu l’eau à la bouche, M. Bouassida nous informe que la chaîne ‘’Essmaani’’ recourra à une technologie de l’interactivité n’ayant pas encore fait son entrée, jusque-là en Tunisie. Cela permettra aux téléspectateurs de rentrer en contact avec les animateurs sans avoir à passer par le cheminement habituel des communications téléphoniques ou via les SMS pour participer en temps réel aux émissions. Il y aura du nouveau dans les canons du cathodique.  On reste branché.

Mona BEN GAMRA

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Qui est Yosri Bouassida ?

Yosri Bouassida est un véritable globe-trotter ayant roulé sa bosse dans plusieurs pays arabes et européens voire aux USA. Il travaille dans la production et la réalisation depuis 1997 après avoir décroché son diplôme (en sciences juridiques). A son actif aujourd’hui plusieurs émissions cultuelles et éducatives, des documentaires et des cartoons dont ‘’Fikri et Kasalane’’ produit par la télévision nationale.

Yosri a raflé plusieurs prix de par le monde. On en cite le prix national de la culture infantile en 2007 et celui du Festival de la télévision arabe dans sa 13ème session tenue en Tunisie. Il est aussi récipiendaire de la médaille d’or du Festival arabe de la production radiophonique et télévisuelle du Bahreïn en 2008 ( catégorie émissions infantiles)…

Source: ”Le Temps” Le 26-01-2011

Tunisie : Kamel Morjane envisage de fonder un nouveau parti


 

M. Morjane a contacté l’ONU pour garantir des élections présidentielles transparentes

 

M. Kamel Morjane, l’actuel ministre des affaires étrangères, et ancien ministre de la défense nationale, a annoncé sa volonté de fonder un nouveau parti politique.  Le RCD n’est pas le Destour, et de toute façon, c’est maintenant du passé, a-t-il déclaré au quotidien la presse. Le nouveau parti politique sera conforme à l’esprit inauguré par la révolution tunisienne, un parti libéral social qui joue pleinement le jeu démocratique. Un parti centriste basé sur le consensus et le compromis.

 

« Tout le monde sait d’où je viens, et si j’ai démissionné de mes responsabilités partisanes, je n’en oublie pas que je descends d’un père patriote destourien » a-t-il ajouté au sujet de sa démission du RCD. Concernant les derniers événements qui ont émaillé politiquement la scène nationale, M. Morjane a livré ses impressions en ce sens ; cette révolution populaire sans leader est réussie au niveau de l’exécution, toutefois il est du devoir de tout le monde de lui donner un contenu, et de veiller afin de ne pas la laisser s’effriter. Au sujet du nouveau gouvernement d’union nationale, l’insistance de certains sur sa recomposition ne semble pas déranger le ministre, il dit que même s’il était le premier à avoir appelé à sa formation, il est prêt à partir à n’importe quel moment pourvu que la volonté du peuple soit respectée.

 

A l’occasion, le ministre a annoncé un grand mouvement dans le corps diplomatique et la représentativité de la Tunisie à l’étranger. Il dit que les nouveaux représentants de la Tunisie auprès des pays amis et frères seront choisis selon la nouvelle réalité politique du pays, en prenant bien sûr en considération le nouveau statut avancé de la Tunisie avec l’union européenne. Toutefois, la priorité sera donnée aux cadres du ministère des affaires étrangères. La Tunisie d’aujourd’hui est forte de son image de pays démocratique et pluraliste, ou s’épanouissent les libertés et les droits de l’homme, ce qui va renforcer sa position vis a vis de ses partenaires économiques et des investisseurs étrangers selon M. Morjane.

 

Il dit même avoir contacté le secrétaire général de l’ONU afin que cette instance soit garante de la transparence et de la liberté  des prochaines élections présidentielles. Toutefois rien n’est signalé sur l’éventuelle candidature de M. Morjane. Ces contacts avec l’ONU laissent  comprendre que la course au siège suprême de l’état est, donc, déjà lancée. L’instance à Ban Ki-moon est aussi sollicitée d’apporter son expertise, son soutien et son savoir faire pour les commissions nationales chargées de l’investigation sur la corruption et les violations.

 

« Aujourd’hui, je souhaite qu’il y ait un accord sur un vrai gouvernement national, être d’accord sur un principe : l’avenir de la Tunisie doit être bâti par tous les Tunisiens, sans exclusive, toutes appartenances politiques et obédiences confondues ». Toujours dans le même sens, le ministre a avancé que les islamistes sont des Tunisiens comme tous les autres. Quelque soit le courant, et que  s’il ne doit y avoir ni exclusive ni exclusion, il est impératif que l’esprit républicain, le respect de la Constitution et l’acceptation de l’autre soient la règle pour tous. C’est le premier message qu’ tiré M. Morjane  de cette révolution.

 

Source: ”Tunivisions” Le 26-01-2011

How Tunisia’s revolution began


 

From day one, the people of Sidi Bouzid broke through the media blackout to spread word of their uprising

The people of Sidi Bouzid overcame heavy censorship and police repression to ensure that their uprising did not go unnoticed in silence.

Protesters took to the streets with « a rock in one hand, a cell phone in the other, » according to Rochdi Horchani – a relative of Mohamed Bouazizi – who helped break through the media blackout.

Since the same day of the self-immolation of the 26-year-old street vendor that triggered riots causing the Tunisian leadership to flee the country, family members and friends used social media to share the news of what was happening in Sidi Bouzid with international media.

Breaking through the media blackout

Mohamed Bouazizi was not the first Tunisian to set himself alight in an act of public protest.

Abdesslem Trimech, to name one of many cases occurred without any significant media attention, set himself ablaze in the town of Monastir on March 3 after facing bureaucratic hindrance in his own work as a street vendor. 

Neither was it evident that the protests that begin in Sidi Bouzid would spread to other towns. There had been similar clashes between police and protesters in the town of Ben Guerdane, near the border with Libya, in August.

The key difference in Sidi Bouzid was that locals fought to get news of what was happening out, and succeeded.

« We could protest for two years here, but without videos no one would take any notice of us, » Horchani said.

On December 17, he and Ali Bouazizi, a cousin of Mohamed Bouazizi, posted a video of a peaceful protest led by the young man’s mother outside the municipality building. 

That evening, the video was aired on Al Jazeera’s Mubasher channel. Al Jazeera’s new media team, which trawls the web looking for video from across the Arab world, had picked up the footage via Facebook.

Tunisian media, in contrast, ignored the growing uprising until Nessma TV broke the silence on December 29.

And aside from a solid core of activists, most Tunisians did not dare repost the videos on Facebook or even to « like » them, until president Zine El Abidine Ben Ali’s final hours.

Yet even if a muted majority did not actively share news of the protests online until mid-January, Tunisia’s 3.6 million internet users  – a third of the population, one of the highest penetration rates on the African continent, according to Internet World Stats – were able to follow news of the uprising on social media thanks to a solid core of activists.

Throughout the uprising, Tunisian protesters relied on Facebook to communicate with each other. Facebook, unlike most video sharing sites, was not included in Tunisia’s online censorship.

Non-internet users kept abreast of the protests via satellite news channels including Al Jazeera, France 24 and, playing catch-up on its competitors, Al Arabiya.

The hashtags on Twitter tell the tale of how the uprising went from being local to national in scope: #bouazizi became #sidibouzid, then #tunisia.

Media wars get physical

The Tunisian authorities in the region tried every means possible to thwart the flow of videos. There were internet and power outages in Sidi Bouzid and neighbouring towns.

On January 3, a string of web activists were struck by asystematic, government-organised « phishing » operation aimed at wiping out their online dissent.

Bloggers, web activists and a rapper who had published a song criticising the government on YouTube were arrested on January 7.

In spite of the attempts to silence them, people went to extreme lengths to make sure their videos were posted on the web.

Ali Bouazizi still has a black eye where police struck him in retaliation for his videos.

From the courtroom to Facebook

Dhafer Salhi, a local lawyer who witnessed Mohamed Bouazizi’s act of self-immolation, said he asked the head of police to meet with the young man’s family that day to try to defuse the anger on the street.

« I told [the head of police] that if you don’t get [the Bouazizi family] in, the country will be burned, » Salhi said. « He refused, by arrogance and ignorance. »

Frustrated by the lack of accountability by officials, Salhi became an active participant in the protests.

The lawyer used Facebook to organise protests, sending out invites to his friends.

He was one of the web activists targeted by the Tunisian authorities in the phishing operation. They managed to hijack his Facebook account, but Salhi simply created a new account.

Protesters get organised

The protests that erupted in Sidi Bouzid were indeed spontaneous, yet they were marked by a level of organisation and sophistication that appears grounded in the sheer determination of those who participated in them.

The Sidi Bouzid branch of the UGTT was engaged in the uprising from day one.

While the national leadership of the Tunisian General Labour Union (UGTT) is generally viewed as lacking political independence from the ruling class, its regional representatives have a reputation for gutsy engagement.

« The major driving force behind these protesters is the Sidi Bouzid union, which is very strong, » said Affi Fethi, who teaches physics at a local high school.

For Fethi, it was when police killed protesters in nearby towns including Menzel Bouziane and Regueb that the regional protests became a nationwide uprising.

« The person who helped this revolt the most is Ben Ali himself, » he said. « Why didn’t he make [the police] use rubber bullets? »

Everyone interviewed for this article agreed that no opposition party – to the extent that independent parties existed under Ben Ali’s rule – was involved in co-ordinating the early protests, or even in offering moral support.

Grassroots members of some opposition movements did, however, play an active role as individual activists (Ali Bouazizi, for instance, is a member of the Progressive Democratic Party).

Watching the political theatre from afar

Students, teachers, the unemployed and lawyers joined forces in Sidi Bouzid and neighbouring towns, braving torture and arrest.

Nacer Beyaou, a student, said the uprising was about freedom and employment.

The people of Sidi Bouzid feel their region is neglected, he said, and suffer from « abject destitution ».

Yet now that the political momentum has moved to the capital, many locals fear that their region is once again being sidelined.

« They’ve forgotten about us completely. There’s not a single minister from Sidi Bouzid, » the student said.

Summing up the combination of poverty and humiliation that many people in Sidi Bouzid say pushed them to rise up in protest, another man put it this way:

« Every day I ask my father to give me one dinar [70 cents], and I’m thirty years old. »

A sign of the uncertainty that many are feeling here, the man was forthright in his political views, but said he preferred not to give his name « in case Ben Ali comes back ».

Now that the politicians in Tunis have taken over, he said it was like sitting back and watching the theatre.

With the initial euphoria that came when Ben Ali fled the country fast fading, the question here is whether or not there will be any tangible political and economic gains for Sidi Bouzid in the « new » Tunisia.

Source:”Aljazeera.net” Le 26-01-2011

Tunisia’s crisis and the Arab World


 

A wave of protests and discontent toppled Tunisia’s autocratic ruler, Zine el-Abidine Ben Ali, surprisingly fast, sparking fear among Arab leaders that unrest could soon spread to their countries. While it remains unclear what Tunisia’s troubles will bring for the country, the region’s strongmen are looking for ways to contain chaos in the Arab world.

Marwan Muasher, former foreign minister and deputy prime minister of Jordan, analyzes the Tunisian upheaval and its impact on the Arab world. Muasher says that while the upheaval was triggered by high prices and unemployment, it’s a mistake to believe that it’s all about the economy. The Arab world is in crisis because of a lack of good governance. Leaders need to recognize that no country is invulnerable and take steps to open political systems to improve the democratic and political rights of the population—only then will future revolutions be avoided. What were the underlying causes for the uprising in Tunisia? The protests were triggered by economic grievances and rising prices, but it’s a mistake to think that the crisis was solely about money—economics alone did not bring people to the streets. The unrest was as much about governance as it was about the economy. When you look at the slogans used in Tunisia and across the Arab world in recent weeks, few targeted high prices. Rather they accused the government of abandoning its people. There is a high degree of frustration about the lack of good governance, and this is a lesson that must be learned in Tunis and other Arab capitals. What can we expect to see in Tunisia in the coming weeks and months? It’s too early to tell if Tunisia can become a beacon in the Arab world—a peaceful move to a sustainable democracy is by no means assured. There are old faces in the new government and a great deal still needs to be decided. Clearly, there is a strong desire within the population for a new beginning and a more democratic and pluralistic system, but it’s a long way off. Why wasn’t President Zine el-Abidine Ben Ali’s fall predicted? The traditional argument put forward in and out of the Arab world is that there is nothing wrong, everything is under control. With this line of thinking, entrenched forces argue that opponents and outsiders calling for reform are exaggerating the conditions on the ground. This argument has been fundamentally undermined by the unfolding events in Tunisia. Tunisia was doing relatively well economically, had a mild opposition, and a strong security establishment, so the risk of revolt was considered low. It wasn’t supposed to happen in Tunisia and the fact that it did proves that fundamental political reforms—widening the decision-making process and combating corruption—are needed around the entire Arab world. Will the crisis and protests spread outside of Tunisia? The concern is not whether protests will spread from Tunisia, but that tensions in Arab countries could erupt at any moment—as the events in Tunisia made clear. While the conditions are different in every country, there are overarching demands in all Arab countries—improving governance, fighting corruption, and dealing with people in an equitable manner—regardless of the political and economic situation. These are issues that need to be tackled and tackled quickly. The old argument is that if you open up the system, the Islamists will take control. This provided the ruling parties justification for keeping the system closed and maintaining a tight grip on power. In Tunisia, it was one person who wasn’t affiliated with an Islamist party or part of an armed group who chose to burn himself out of economic frustration. This undermines the old guard’s thinking that the political system needs to remain tightly controlled. In the face of pent-up resentment and with no way to democratically express grievances, one person’s action propelled a revolution. Whether Arab countries will draw the right lessons is still unknown, but the initial indications are not encouraging. Are other Arab leaders at risk? No country is immune. There is a tendency by advisors in Arab regimes today to say that they are not Tunisia. And the other tendency is to argue that this is an economic crisis that can be dealt with through short-term measures like providing subsidies and increasing salaries. This is totally missing the point. Unless leaders start understanding the real lessons and making the right moves, the Arab world will go back to business as usual in no time with severe and serious consequences for the future. What lessons can the Arab world take from the crisis? There are three lessons that the Arab world needs to take from the events in Tunisia. One, this is not about the economy—it’s about governance. Solutions, therefore, need to address governance issues as much as they need to tackle economic concerns. Two, no one is immune. Countries can’t say that they are not at risk. Tunisia was a well-functioning country with a mild opposition and strong security force that enjoyed relatively strong economic growth—and this did not prevent the crisis from emerging. Three, the old argument that countries can’t open up political systems without Islamists coming to the fore is the wrong argument to make. While Islamists could still exert influence after political systems are open, it became clear in Tunisia that change doesn’t need to come from an armed group or Islamist opposition. Instead, one person can trigger a revolution that led to the fall of an autocrat. This points to a deeper, structural problem that must be addressed in a sustained way rather than through knee-jerk and short-term reactions. Does the change to the Arab status quo point to a flaw in U.S. policy? How should the West respond to the Tunisian upheaval? Western governments that offer blind support to autocratic regimes or look the other way as repressive policies are carried out should revisit their policies. While reform is certainly a homegrown process, the international community should not impede political reform in countries like Tunisia. Tunisia was a police state and corruption was pervasive for years. This was well known but ignored by the West. This needs to change and there should be more emphasis put on political reform. Good governance should not be given lower priority when the West deals with the Arab world on issues of concern to both sides. Corruption, equity, good governance, and the rule of law are issues that can no longer be contained within each country—they have a global nature and the international community can no longer overlook them. Is the Arab world in crisis? The region is indeed in crisis. From the struggles in Lebanon to the referendum in Sudan to secession in Egypt to the Jasmine Revolution in Tunisia, it’s about governance. Although each situation is different, the underlying themes that connect them all are the lack of good governance, pluralistic cultures, and serious respect for the rule of law. Those who argue that the Arab world is not in dire straits are avoiding reality. Small events can set off a region-wide crisis and unless the governance issues that cut across all countries are addressed and addressed quickly, the Arab world will suffer more crises in the future. This is the most important lesson the Arab world and the international community should learn from the recent events in Tunisia.

Source: “Tehran times” Le 26-01-2011

Tunisia Has Ingredients for Democracy


 

While democracy may be a rare sight in the Arab world, it is not impossible, and Tunisia could lead the way there, experts say. As Tunisians come to terms with the implications of the Jasmine Revolution earlier this month that sent strongman Zine el Abidine Ben Ali into exile after 23 years in power, it is counting its chances for democracy. While countries like Lebanon, Egypt, and Iraq already have multiparty elections, that modicum of electoral choice is currently the extent of democracy in the region. But Tunisia may spell a change. « Tunisia has the chance to become the first real democratic Arab country, » wrote Noomane Raboudi in an e-mail from the University of Ottawa. According to Raboudi, the conditions look promising. Tunisia has a homogeneous, cohesive, well-educated population willing to participate in a free electoral process. In Tunisia women have had equal rights to men since the 1950s. The military has been supportive of the Jasmine Revolution, with Gen. Rachid Ammar, Tunisia’s highest military leader, announcing his support on Jan. 24. “The majority of the population—after decades of suppression and political repression … Tunisians are hungry to participate in a free and democratic electoral process,” says Raboudi.

Getting Muslims On-board for Democracy

While Tunisia has a relatively moderate Muslim population compared to other Arab countries like Saudi Arabia or Egypt, getting everyone on board for democracy could pose a challenge. The main challenge for Muslims is that they may believe that the ideas and principles of democracy are incompatible with the values of the Islam, says Radwan Masmoudi, president and founder of the Center for the Study of Islam and Democracy in Washington.

Some people in the Muslim world believe that “democracy is government by the people and Islam says you have to follow the rule of God,” says Masmoudi. Masmoudi seeks to demonstrate to the 10 percent of Tunisians who according to him perceive the combination as a problem, that “you can be Muslim and democrat at the same time. » He explains to them that God created the earth, and on earth mankind is sovereign. It is here we can discuss whom we want for a leader and hold them accountable. Masmoudi says democracy is « a system that works to solve politicalconflicts with peaceful means.” According to Masmoudi, the Islamic law, Sharia, has developed over centuries and is not fixed in time and that based on circumstances, new interpretations can arise. “We are not obligated to follow the interpretations of the people that came before us.” Masmoudi says

Source: “TheEpochTimes” Le 26-01-2011

 

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