26 décembre 2011

 

 

TUNISNEWS
11 ème année, N°4197 du 26.12.2011
archives : www.tunisnews.net


 

Nawaat: Ouverture d’une instruction dans l’affaire de Rachid Chammakhi, tué sous la torture en octobre 1991

Le Soir: Mohamed Bouazizi

Business news: Constitution et dossiers socio-économiques au menu du 22ème congrès de l’UGTT

Maghreb Emergenet: Tunisie – l’indicateur de productivité à son plus bas niveau

Espace Manager: Biographie de Houcine Dimassi, nouveau ministre des Finances

Business news: Toufik Ben Brik continue dans la provoc

The National: Toppling of Zine El Abidine Ben Ali battered Tunisian economy with tourism plunging by 40 per cent

Tunisia-Live: Tunisian Center-Left Parties to Join Forces in an Opposition Front

Tunisia-Live: Tunisian Labor Union’s Congress Begins: What Shape Will Tunisia’s New Labor Movement Take?

 


Ouverture d’une instruction dans l’affaire de Rachid Chammakhi, tué sous la torture en octobre 1991

Vingt ans après son décès sous la torture, une instruction sera ouverte dans l’affaire de Rachid Chammakhi le jeudi 22 décembre 2011

Rachid a été arrêté au motif de son appartenance au mouvement de la Nahdha, dans la vague éradicatrice de Ben Ali contre les islamistes. Il n’était pas un dirigeant mais un simple militant actif. Des informations étaient parvenues en provenance de la Présidence au district de la Garde Nationale de Nabeul disant que l’homme possédait des armes.

Avertissement : la plainte contient des paragraphes pénibles sur les actes de torture. Cœurs sensibles, s’abstenir de lire la suite.

Je m’excuse de ne pas citer les noms des tortionnaires accusés, car l’affaire est au stade de l’instruction. Les documents cités dans l’article restent confidentiels jusqu’à la fin de l’instruction.

Préliminaires

[…]

Attendu que monsieur Rachid Driss, président du Comité supérieur des Droits de l’homme et des libertés fondamentales a été chargé d’enquêter sur les décès suspects dans les locaux de la Sûreté et sous la torture, et qu’il a constitué à cette fin une commission chargé d’établir la vérité qui a conclu à l’existence de plusieurs cas de décès survenus dans des circonstances obscures et suspectes, notamment : Abdelaziz Mahouachi, mort le 30 avril 1991, Abderraouf Laribi, mort le 11 mai 1991, Ameur Deggache, mort le 11 juin 1991, Abdelwahab Abdelli, mort le 30 juin 1991, Fethi Khiari, mort le 5 août 1991.

Le rapport publié le 13 juillet 1992 a établi qu’il y avait deux cas de décès suspects survenus à Nabeul dans la même brigade de la Garde Nationale, Faïçal Barakat, décédé le 8 octobre 1991 et Rachid Chammakhi, décédé le 27 octobre 1991. Une instruction a été ouverte en application de l’article 36 du code de procédure pénale, mais l’instruction a été close et la commission est tombée dans l’oubli, et qui peut dire pourquoi ?

[…]

Ce qu’a enduré la famille du martyr avant l’arrestation de ce dernier :

Attendu que dans la plainte déposée par le père du martyr Rachid Chammakhi, le défunt Salem Ben Kacem Chammakhi, le 7 novembre 1991 et déposée auprès du procureur de la République près le Tribunal de Première Instance de Grombalia, et comme l’affirme le témoignage de madame Monia Jouini, la veuve du martyr, ainsi que les témoignages des sœurs et frère du martyr, Wassila, Sihem et Kacem Chammakhi, la famille du défunt Salem Ben Kacem Chammakhi a été en butte à toutes sortes de pressions, de menaces, de provocations et à des dépassements et violations de la loi. Leur domicile de Soliman a fait l’objet de plusieurs descentes nocturnes violentes et sauvages sans mandat, ni autorisation légale […]

Attendu que dans la nuit du 22 octobre de l’année 1991, une série d’agents de la police ont escaladé jusqu’à l’étage supérieur du logement de Rachid Chammakhi sans donner l’alerte à la famille, que lorsqu’ils ne l’ont pas trouvé, ils ont commencé à renverser toutes ses affaires, les meubles puis sont descendus à l’étage inférieur et à s’infiltrer dans la chambre à l’improviste pour les prendre par surprise.

Attendu que les membres de la familles se sont réveillés paniqués et ont découvert qu’un grand nombre d’agents de le police étaient entrés dans leur chambre à coucher sans autorisation, dont le chef du poste de la Sureté nationale de Soliman […], qu’ils menaient une perquisition, et qu’ils les ont emmenés pour les interroger, avec force insultes, humiliations et menaces envers tout le monde. Depuis cette nuit, les descentes nocturnes illégales ont continué, comme les perquisitions répétées et permanentes (document n°1)

Attendu que lors de la nuit du 23 au 24 octobre 1991, des agents relevant de la brigade des recherches de Nabeul ont fait intrusion au domicile de la famille de manière violente, que deux d’entre eux sont montés à l’étage et sont entrés dans la chambre de Ouassila Chammakhi, la sœur du martyr, et en ont fait sortir de force son épouse, madame Monia Bent Hamadi Jouini, qui passait la nuit là en l’absence de son mari, leur mariage remontant à deux mois et demi, que les agents ont dérobé des bijoux et de l’argent appartenant à la famille (documents n°1 et 3)

Attendu qu’un des agents a exhibé son arme alléguant que « Ben Ali » en personne la lui avait remise pour tuer Rachid et qu’il a pointé le révolver sur la tête de la mère du martyr, la défunte Fattouma Chammakhi et qu’il a menacé de la tuer si elle ne leur révélait pas l’endroit où il se trouvait, et que deux autres agents ont menacé de lui trancher la tête (documents n°1 et 3)

Attendu que des agents ont traîné de force l’épouse hors du domicile, l’insultant, sans vergogne ni décence, et qu’ils ont menacé tous les membres de la famille

Attendu qu’ils ont forcé madame Monia Jouini à monter à bord d’un de leurs véhicules garés devant le domicile et qu’ils ont repoussé Ouassila, la sœur du martyr, lorsque cette dernière a voulu accompagner l’épouse de son frère et monter dans la voiture avec elle, la faisant tomber sur le sol (documents n°1, 2 et 3)

Attendu que Madame Monia Bent Hamadi Jouini, l’épouse de Rachid Chammakhi, a été conduite au poste de la garde nationale de Soliman où elle a été menacée d’agression sexuelle et de toutes sortes de torture, d’emprisonnement, de privation de son droit au travail et à la circulation (documents n°1 et 3)

Attendu que ce groupe qui comptaient six agents à bord de deux véhicules a fait vivre une longue nuit d’horreur à madame Jouini, à la recherche des domiciles des sœurs de Rachid et de ses proches, entre Soliman, Mornag et Tunis, et qu’elle a été en butte à toutes sortes d’insultes, d’humiliations n’épargnant pas son mari (documents n° 1 et 3)

Attendu qu’à chaque fois qu’ils arrivaient au domicile de l’une de ses sœurs ou de ses proches, ils exhibaient leurs armes et les menaçaient de tirer et de la tuer s’ils tentaient de s’enfuir (documents n°1 et 3)

Attendu qu’ils ont fait intrusion aux domiciles des frères et sœurs de Rachid à Mornag et Bab Saadoune, qu’ils ont procédé à des perquisitions à chaque fois, renversant les meubles, et interrogeant les familles, qu’ils les abreuvaient d’insultes, les menaçaient et qu’ils ont frappé sa sœur Sihem à Mornag (documents n°1, 3 et 4)

Attendu que Rachid Chammakhi a été arrêté vers six heures du matin le 24 octobre 1991, qu’il a été frappé, ligoté, recouvert sa tête d’une chemise, puis mis à bord de leur voiture pour être emmené à la brigade d’investigations et de recherches du district de la garde nationale de Nabeul et que lorsqu’ils sont passés au poste de la Sureté, ils l’ont fait descendre et l’ont frappé sauvagement (document n°6)

Dans les bureaux de la brigade de recherches et d’investigations du district de la Garde nationale de Nabeul.

[…]

Attendu que le chef de la brigade de la Garde des recherches et des investigations de Nabeul supervisait tous les matins l’organisation et le suivi des séances de torture quotidienne, qui consistait à suspendre en position de »rôti », à frapper sur toutes les parties du corps, à introduire un câble métallique dans l’anus, à cibler les organes génitaux, à frapper sur les os des jambes, des genoux et sur les ongles des pieds et des mains, à suspendre par une jambe au moyen d’une chaîne métallique et à suspendre par derrière par des cordes (la main droite et la jambe gauche) entre la fenêtre du bureau et la de la porte en face… et autres méthodes sauvages sur lesquelles s’accordent les des tortionnaires, comme nous l’ont raconté nombre de détenus à travers leurs différents témoignages.

Attendu que la torture de Rachid Chammakhi a commencé dès son arrivée et sans que lui soit posée la moindre question, et que l’intention était de se venger, de tuer, et d’en faire un exemple pour les autres, puisqu’il a été torturé de façon sauvage devant les autres personnes détenues et qu’il n’a pas été interrogé. Dans le témoignage de Kamel Hamidi, il est dit qu’il avait entendu le chef de la brigade dire aux agents à l’arrivée de Rachid : « tuez-le » (documents n°6, 7 et 9)

Attendu que Rachid Chammakhi a été dépouillé de tous ses vêtements et suspendu nu dans la position du « rôti », que l’un des agents a commencé à le frapper sur les fesses avec violence au moyen d’un gros gourdin « Dabbous » et qu’un second agent le frappait dans le même temps à la tête (documents n°6 et 9)

Attendu que la première séance de torture sans la moindre question a duré environ quatre heures d’affilée, pendant lesquelles plusieurs agents se sont relayés pour le frapper et le torturer, qu’ils l’ont frappé jusqu’à lui arracher la peau et qu’il ne pouvait plus supporter la station debout (document n°6)

Attendu que le martyr Rachid Chammakhi a été conduit dans la soirée du même jour, jeudi 24 octobre vers sept heures, au sein d’une escorte formée par des agents de la brigade d’investigations de Nabeul, d’agents des postes de la Garde et de la police de Slimane vers le jardin d’enfants municipal sis cité du 1er juin à Slimane pour enquêter sur des armes présumées, et lorsqu’ils n’ont rien trouvé, ils l’ont emmené au centre d’éducation de Nahl qui est une propriété de la famille dans la région de Chrifat. Les agents étaient bien déterminés à mettre la main sur des armes dont toutes les recherches menées à bien par la suite ont établi qu’elles n’existaient pas. Ces données mensongères émanaient de la présidence et les directives venant du plus haut niveau étaient d’utiliser tous les moyens pour extorquer les aveux quel qu’en soit le prix. Le martyr Rachid Chammakhi a été contraint d’avouer l’existence d’armes dont il ne savait rien, dans l’espoir d’atténuer provisoirement les tortures (documents n°1 et 5)

Attendu que nombre d’habitants de la ville de Slimane ont été témoins de la présence de Rachid Chammakhi ligoté par des chaînes aux mains et aux jambes, pieds nus, que les traces de torture étaient visibles, que le sang ruisselait sur son visage, que certains passants ont vu des traces de sang sur la voiture qui l’avait transporté, qu’il a été battu sauvagement devant les passants et que du sang s’écoulait de sa bouche et de son nez (documents n° 1, 5, 11, 12 et 13)

Lorsque les agents ont réalisé que les armes présumées n’existaient pas, leur soif de vengeance sur Rachid Chammakhi fut terrible

Attendu que le témoignage de Mohammed Ben Larbi Hamidi et les déclarations de divers témoins, d’autres personnes arrêtées et présentes et qui sont prêts à le dire devant le tribunal et qui ont été incapables d’écrire leurs témoignages du fait de leur cruauté, attestent que Monsieur… a apporté un câble métallique, a placé à une de ses extrémités une compresse et a versé dessus de l’éther inflammable et dangereux, puis les a introduits dans les fesses du défunt Chammakhi alors que ce dernier était nu en position du « rôti », puis il a sorti le câble, le sang s’écoulant en abondance des fesses du martyr et qu’il a répété l’opération sous les éclats de rire de monsieur… et de ses collègues […](document n° 6)

Attendu que l’agent, monsieur …. a saisi violemment les organes génitaux du martyr alors que ce dernier était en position du « rôti » et qu’il avait les mains liées, sous le regard et les encouragements du chef de la brigade, monsieur […] pour introduire violemment un fil de fer dans son sexe afin de lui broyer les testicules […] et le sang s’écoulait du sexe du martyr (document n°6)

Attendu que les tortionnaires se relayaient pour frapper les pieds et les genoux du martyr et les pieds jusqu’à ce que la peau n’éclate et ne change de couleur. Et ils le brûlaient avec leurs cigarettes (documents n°6, 7, 8 et 9)

Attendu que les tortionnaires lui ont laissé les terribles menottes pendant trois jours d’affilée et pendant les longues heures de torture alors qu’il était suspendu ses poignets ont failli se briser et ses os se sont disjoints d’après tous les témoins détenus et présents lors de la torture du martyr (documents n° 6, 7, 8 et 9)

Attendu que le martyr Rachid Chammakhi appelait avec le peu de force et de voix qui lui restait « ayez pitié de moi, ayez pitié de moi »et les agents lui répondaient « pour que tu meures, nous n’enlèverons pas tes menottes et nous n’arrêterons pas de torturer » sans parler des insultes, des injures et d’encore plus de torture (documents n°6, 7 et 8)

Attendu que lorsqu’on le décrochait lors des moments de repos et qu’on le jetait dans le couloir, avec les chaînes aux mains, qu’il lui était interdit de manger et de boire, et que tout agent qui passait par là (notamment messieurs…. ) le rouait de coups et l’empêchait de dormir voire même de s’assoupir. L’agent dénommé …. était le plus violent d’entre eux et à chaque fois qu’il passait devant le martyr il le frappait à la tête avec une batte de base ball jusqu’à ce qu’il perde connaissance ou bien il écrasait ses pieds enflés à cause des coups et de l’afflux du sang (documents n°6 et 8)

Attendu que le martyr Rachid Chammakhi a été introduit le 26 octobre 1991 dans la dite « salle des opérations », une pièce en face du bureau du chef du district, qui émettait des directives et ses instructions dans toutes les séances de torture. Il a été accroché, nu, dans la position dite du « mouton », sa jambe a été accrochée à une chaîne au plafond et il avait la tête en bas. Ses tortionnaires l’ont roué de coups sans interruption. A chaque fois qu’il perdait connaissance, ils le décrochaient, l’aspergeaient d’eau, puis la séance reprenait, jusqu’à ce que son corps ne soit plus que de l’eau et du sang mêlés (documents n°6, 7 et 9)

Attendu que tous les détenus présents témoignent qu’à minuit le martyr a fait un effort sur lui-même pour se rendre avec difficulté et peine aux toilettes, qu’il a demandé à l’agent […] d’enlever ses liens pour pouvoir faire ses besoins, et qu’on lui a répondu de faire ses besoins comme il était.[…] Il a perdu l’équilibre, a émis un râle et il est tombé sur le visage. Des détenus se sont précipités avec l’agent […] et l’ont mis à genoux. Ils l’ont fait sortir sur la véranda à l’entrée du poste après l’avoir recouvert et ils ont essayé de lui donner un peu de lait d’autant plus qu’il n’avait ni mangé ni bu depuis deux jours mais, en vain. Un des détenus a voulu lui faire un massage cardiaque pour le réanimer mais c’est la mort qu’il combattait… Lorsque les agents se sont rendus compte que son état était très critique, ils l’ont enveloppé dans un drap et transporté à l’hôpital (documents n°6, 7, 8 et 9)

Le décès du martyr : entre les certificats médicaux trafiqués, l’autopsie mensongère et l’inhumation

Attendu que toutes les données et indices attestent que le martyr Rachid Chammakhi est décédé quelques minutes après son arrivée à l’hôpital universitaire de Nabeul (documents n°5 et 10)

Attendu que des sources médicales qui ont refusé de témoigner sauf à la demande du procureur de la République ou devant le tribunal, attestent que le martyr a été enregistré à l’hôpital sous un nom d’emprunt, sous le pseudo de « Ben Ali ». Le Dr […] a fourni une attestation après son examen du cadavre établissant que la cause du décès était la torture sauvage, mais sous la pression des autorités sécuritaires, le directeur de l’hôpital universitaire a retiré cette attestation et a chargé le Dr […] d’une autopsie illégale qui n’avait été demandée ni par la famille, ni par le médecin traitant et que les autorités concernées n’avaient pas demandée non plus, pour changer la cause du décès (document n°5)

Attendu que le 28 octobre 1991, soit 24 heures après le décès du martyr Rachid Chammakhi, les agents du poste de la Garde Nationale de Soliman ont pris contact avec la famille du martyr et ont demandé à son père, le défunt Salem Chammakhi, de se présenter au poste pour voir le chef, monsieur […]. Le chef l’a informé du décès de son fils à la brigade des la garde et des investigations de Nabeul, de mort naturelle à la suite d’un arrêt cardiaque dû à une ancienne hépatite virale. Le père a refusé cette version, puisque son fils n’avait aucune maladie et qu’il était en parfaite santé lors de son arrestation, qu’il ne se plaignait d’aucune pathologie, que ce soit une jaunisse ou un problème cardiaque. Il les a rendus responsables du meurtre de son fils sous la torture (documents 1 et 5)

Attendu que monsieur Kacem Chammakhi a contacté l’hôpital à six heures de l’après midi le même jour pour récupérer la dépouille de son fils, mais il s’est heurté au refus d’une responsable de l’hôpital, qui prétextait que le corps était infecté par des virus dangereux pour la famille et la santé publique et qu’il ne fallait pas l’emmener à la maison mais l’inhumer immédiatement et sans ouvrir le cercueil (document N°5)

Attendu que la dépouille n’a été conduite à Soliman que le lendemain, le 29 octobre à deux heures de l’après midi, avec une escorte de cinq véhicules des brigades d’intervention.

Attendu que l’affluence de la population qui attendait la dépouille a obligé ces forces a rendre le corps à la famille après en avoir obtenu la promesse qu’elle n’ouvrirait pas le cercueil et n’en sortirait pas le cadavre (document n°5)

Attendu qu’on a passé outre la promesse et que le cercueil a été ouvert, pour s’assurer de l’identité du mort qui était bien Rachid Chammakhi. Il a été évident pour tous ceux qui l’ont vu qu’il portait des traces de torture et de violence, notamment au visage, au torse, aux épaules et le corps avait été badigeonné de teinture pour dissimuler les blessures et les traces. Pourtant beaucoup d’hématomes et de bleus étaient visibles. Ceux qui l’ont observé ont remarqué une longue fente allant de la bourse jusqu’à la cage thoracique, qui avait été recousue n’importe comment et en tous cas pas de façon médicale, ce qui suggère que la blessure était faite pour faire diversion (documents n°4, 3 et 10)

D’autres tentatives de dissimulation du crime

Attendu que jusqu’à aujourd’hui la famille du martyr Rachid Chammakhi n’a pas eu droit à un exemplaire du dossier médical ou de l’expertise légale, elle appelle à examiner la possibilité d’exhumer le corps pour un examen et de recommencer l’expertise du cadavre pour fixer les causes du décès si cela était possible du point de vue scientifique.

Attendu que jusqu’à aujourd’hui personne ne connaît la teneur de l’instruction n°1/13455 diligentée par monsieur le juge d’instruction du Tribunal de Première Instance de Grombalia pour enquêter sur l’affaire, depuis novembre 1991, j’ai pris contact avec les archives du Tribunal de Première Instance de Grombalia le 27 juin 2011 en compagnie de monsieur Kacem Chammakhi et nous avons demander à consulter le dossier, nous avons eu la surprise de constater que ce dernier était vide, qu’il portait un numéro, mais pas de nom et pas d’autre mention.

Attendu que jusqu’à aujourd’hui, personne ne comprend les déductions auxquelles est arrivé le rapport publié le 13 juillet 1992 par la commission chargée d’établir la vérité, présidée par monsieur Rachid Driss, le président de la Commission supérieure des Droits de l’homme et des libertés fondamentales, sur les décès suspects dans les locaux de la Sureté et sous la torture. En dépit de la reconnaissance par cette commission de plusieurs cas de décès sous la torture, elle s’est contentée qu’il n’y avait que deux cas suspects survenus à Nabeul, dans la même brigade de la Garde nationale, à savoir les cas de Faïçal Barakat qui est décédé le 8 octobre 1991, et Rachid Chammakhi qui est décédé le 27 octobre 1991. Elle a autorisé l’ouverture d’une enquête à cette fin en application de l’article 36 du code de procédure pénale, mais on ne sait toujours pas pourquoi le dossier de l’affaire a été fermé et pourquoi la commission chargée d’établir la vérité s’est évaporée…

La suite de la plainte contient la définition des responsabilités dans les crimes de torture, de meurtre, et de participation et de dissimulation de ces crimes, nous nous excusons de ne pouvoir la publier….

Nabil Labassi

(Source : www.nawaat.org)

(traduction d’extraits, ni revue ni corrigée par l’auteur de la version en arabe, LT)


Mohamed Bouazizi
 
LOOS,BAUDOUIN
Page 28
Samedi 24 décembre 2011
Il y a un an, un diplômé chômeur giflé, qui n’était ni diplômé ni chômeur ni giflé, a changé la face du monde. » Cette boutade due à Taïeb Moalla, un journaliste québécois d’origine tunisienne, fait partie des anecdotes qui circulent autour du cas de Mohamed Bouazizi, ce Tunisien de 26 ans dont l’immolation par le feu, le 17 décembre 2010, a entraîné – un mois de manifestations plus tard – le départ du tyran, Zine el-Abidine Ben Ali.
Lequel départ lança, dans presque tout le monde arabe, une série de révoltes ou au moins de manifestations monstres qui déstabilisèrent plusieurs pays (Egypte, Bahrein, Yémen, Libye et Syrie) au point de voir tomber deux autres dictateurs, l’Egyptien et le Libyen, et vaciller un troisième, le Yéménite. Avant les autres…
Dans la petite ville de Sidi Bouzid, en plein centre déshérité de la Tunisie, le cas de Mohamed Bouazizi fait toujours l’objet de toutes les conversations. L’histoire « officielle » de Bouazizi veut que ce vendeur de fruits et légumes à la sauvette soutien de famille (ses six frères et sœurs) ait été victime de la police locale, qui lui avait une fois de plus, ce jour-là, confisqué sa charrette de marchandises. Très remonté, il était allé au commissariat où une policière l’aurait giflé, une dernière humiliation qui le poussa au geste suprême, l’immolation par le feu devant le gouvernorat dont la porte restait close.
Il se fait que la policière, arrêtée après la chute de Ben Ali, a finalement été acquittée le 19 avril. De gifle, il n’y eut pas. Comme de diplôme, que Bouazizi n’a jamais décroché. D’aucuns vont jusqu’à dire qu’il n’avait même pas l’intention de mettre le feu à ses vêtements aspergés d’essence, qu’il aurait juste voulu menacer de le faire mais que la maladresse ou un verre d’alcool de trop aurait provoqué le drame alors qu’il manipulait un briquet. Invérifiable.
Mais qu’importe. Ce qui est sûr, c’est que Mohamed Bouazizi était une des innombrables victimes du « système » Ben Ali. A savoir une économie de prédation sans égards pour la Tunisie profonde et qui tenait grâce à un maillage serré de la société, la délation organisée et un réseau policier zélé.
Mohamed Bouazizi n’aurait certainement jamais imaginé le sort posthume qu’il allait se forger en mourant de manière aussi dramatique.
Car il est devenu une icône. En Tunisie d’abord et, au-delà, dans le monde arabe. Dans son pays, des places et des avenues portent déjà son nom, tout comme à Paris, une place du XIVe arrondissement. Il vient même de recevoir du Parlement européen, avec d’autres héros du « printemps arabe » bien vivants eux, le prix Sakharov pour la liberté de l’esprit, il y a quelques jours.
Plusieurs jeunes Arabes se sont suicidés par le feu en fin d’année 2010 et au début de 2011. Par désespoir. Pourtant, seul le nom de Mohamed Bouazizi restera dans l’Histoire.
 
(Source: “Le Soir” (Quotidien – Belgique) le 24 dembre 2011)
http://archives.lesoir.be/m/mohamed-bouazizi_t-20111224-01QLYF.html?queryand=Bouazizi&firstHit=0&by=10&sort=datedesc&when=-1&pos=1&all=80&nav=1

 


Constitution et dossiers socio-économiques au menu du 22ème congrès de l’UGTT

 
Par Mounir Ben Mahmoud
 
Le 22ème congrès de l’UGTT s’ouvrira lundi à Tabarka. La principale centrale syndicale a choisi comme slogan la citation de son fondateur Farhat Hached ‘Oh peuple, je t’aime’. Plus de 80 candidatures ont été présentées pour postuler à une place au sein du bureau exécutif qui sera élu à la fin des travaux, le 28 décembre.
L’UGTT n’a pas dérogé à la coutume de tenir ses plus hautes assises en dehors de la capitale. Le choix s’est porté cette fois sur Tabarka où plusieurs dizaines de congressistes sont déjà sur place, que ce soit pour les préparatifs logistiques, ou pour les tractations électorales entre les différentes mouvances syndicales.
 
518 congressistes sont donc attendus à ce congrès, dont l’issue est, pour une fois, incertaine. En effet, et pour la première fois, le secrétaire général en exercice ne se représente pas pour sa propre succession. Avec lui, sept autres membres du bureau exécutif n’auront pas le droit de se représenter. L’amendement du congrès de Djerba de l’article 10 du règlement intérieur limite à deux le nombre de mandats successifs au bureau exécutif.
De ce fait, seuls quatre membres de l’actuelle direction syndicale peuvent se représenter. Il s’agit de Hassine Abbassi, Mouldi Jendoubi, Belgacem Ayari et Moncef Ezzahi. Ainsi, le 22ème congrès permettra, au moins, à neuf cadres syndicaux d’accéder au bureau exécutif.
 
Pour parvenir au sommet de l’hiérarchie syndicale, l’expérience a montré qu’il est nécessaire d’appartenir à une région, ou un secteur influent dans la centrale. L’axe Kerkennah, Sfax et Gafsa a toujours été fortement représenté dans les sphères de décision à l’UGTT. Par ailleurs, il y a toujours eu des équilibres à tenir en considération, lors de la formation des listes.
Partant de cette logique, des tractations entre les gros cylindres (syndicats de l’enseignement, régions de Tunis, Sfax, Ben Arous sont en cours pour former une liste consensuelle qui prendra la place de la traditionnelle liste du Secrétaire général. Les indiscrétions laissent entendre que l’actuel membre de l’exécutif, Moncef Ezzahi, est contesté par une partie de ceux qui prônent la formation de cette liste consensuelle. On lui reproche ‘un résultat médiocre’ lors de l’actuel mandat. Par contre, les trois autres membres (Jendoubi, Abbassi et Ayari) bénéficient du soutien d’une partie importante des congressistes.
En plus des anciens membres de l’exécutif, d’autres candidats partent avec des chances sérieuses pour occuper des postes au sein du prochain bureau exécutif. Il s’agit, notamment, de Noureddine Taboubi, secrétaire général de l’Union régionale de Tunis, Mohamed Msalemi, secrétaire général de Ben Arous, Sami Tahri, secrétaire général de l’enseignement secondaire, Anouar Ben Gaddour, membre du Syndicat national de l’enseignement supérieur, les deux membres de l’Union régionale de Sfax, Hédi Jemaâ et Abdelkrim Jrad.
Plusieurs ex-membres de l’exécutif comme Abdelmajid Sahraoui et Mustapha Ben Ahmed, sont également candidats ; preuve que le verdict des urnes sera très serré. Le monde syndical attendra avec impatience la première direction de l’UGTT de l’après-révolution.
 
Par ailleurs, la mission des 518 congressistes ne se limitera pas à l’élection d’une nouvelle direction syndicale. Elle consistera également à discuter, en marge de ce rassemblement syndical, un projet de constitution ainsi qu’une plate-forme d’action socioéconomique visant à déterminer les grandes orientations au cours de la prochaine étape.
Le projet de Constitution, élaboré par les syndicalistes, comporte 11 chapitres, proposant, notamment, la création d’une instance supérieure indépendante pour la justice financière, chargée de contrôler les comptes publics. Il suggère, aussi, la création du poste de médiateur républicain qui veillera au respect, par les structures administratives, collectivités locales et établissements publics, des libertés fondamentales.
Les premiers chapitres énoncent les droits et libertés fondamentales : L’égalité, la liberté de croyance, et d’expression, le droit de créer des partis politiques et des associations, le droit de se rassembler et de manifester ainsi que le droit à un travail décent et à l’action syndicale.
En ce qui concerne le pouvoir judiciaire, le projet de constitution proposé par l’UGTT insiste sur l’indépendance de la justice. Plusieurs articles sont consacrés au mode de fonctionnement de la magistrature. Le projet propose un pouvoir judiciaire dirigé par un conseil supérieur de la magistrature et contrôlé par une cour constitutionnelle dont les décisions sont irrévocables, pour tous les pouvoirs publics.
 
Concernant le volet économique, un projet de plateforme sera débattu par les congressistes. L’UGTT appelle, dans ce document élaboré par son département d’études, à renforcer l’investissement dans les secteurs productifs, à diversifier le tissu industriel, à dynamiser le rôle du tourisme, à promouvoir le secteur agricole, conformément à une nouvelle vision et à réviser les anciennes conventions qui ont consacré l’hégémonie des sociétés transfrontalières.
La centrale syndicale a fixé, à cet effet, une série d’objectifs visant à instaurer une politique qui stimule les investisseurs locaux et qui incite les petits producteurs à s’organiser dans des structures indépendantes, outre la protection de l’industrie nationale. Le document appelle, également, à réduire la dépendance des marchés extérieurs et à rapprocher l’enseignement du milieu entrepreneurial.
 
Pour ce qui est du secteur agricole, l’UGTT suggère d’introduire des réformes radicales en mesure de protéger les producteurs en milieu rural et de favoriser la transformation des terres agricoles publiques en coopératives agricoles gérées par les ouvriers et les agriculteurs.
L’UGTT considère que l’édification d’une économie nationale au service du peuple nécessite une répartition équitable des richesses et un développement régional équilibré à travers l’intégration des régions marginalisées et exclues dans le circuit économique, l’amélioration du pouvoir d’achat du citoyen, la garantie dans le texte de la constitution du droit au travail et le développement du système judiciaire de manière à garantir les droits des travailleurs et à rompre avec l’emploi précaire. Le document appelle à jeter les bases d’un système fiscal fondé sur la répartition équitable des charges fiscales.
 
Concernant le développement du système des relations professionnelles, le document proposé aux congressistes évoque aussi la révision des relations dans le monde du travail et suggère l’alignement de la Tunisie aux normes internationales en vigueur de manière à protéger les droits de l’employé et de l’employeur. L’UGTT appelle à garantir le droit à la grève, à l’information et aux négociations sociales et à engager les réformes nécessaires dans le secteur social, particulièrement, en ce qui concerne les systèmes de sécurité sociale, en œuvrant à pallier les insuffisances qui ont provoqué le déséquilibre des caisses sociales.
Le document n’a pas oublié d’évoquer la nécessité d’associer la femme à la prise de décision, de consolider sa présence dans la société et de promouvoir les législations dans le sens de la consolidation de ses acquis. L’interrogation s’impose toutefois concernant l’absence continue de la femme dans la direction de l’UGTT malgré le fait que le taux des adhérentes s’élève à 47 % des membres de la centrale syndicale.
 
Le document proposé s’intéresse aussi au domaine culturel, où il propose d’approfondir la prise de conscience de l’opinion publique, de lutter contre la résignation et de renforcer l’attachement à l’identité nationale, en demeurant ouvert sur les cultures étrangères.
Pour ce qui est de l’information, il met en outre l’accent sur la nécessité d’instaurer une information qui répond aux objectifs de la révolution et qui garantit le droit du citoyen à une information libre à travers la révision du code de la presse et du statut des entreprises de presse publiques pour en faire une commodité au service de la communauté nationale.
 
Par ailleurs, l’UGTT estime impératif de démocratiser l’enseignement et de renforcer le budget alloué au secteur de l’éducation afin qu’il soit au diapason des mutations internationales, appelant, notamment, à réviser les programmes scolaires sur la base du respect de l’identité nationale.
Ainsi, les syndicalistes de l’UGTT tiennent à ce que ce 22ème congrès ne soit pas uniquement un congrès électoral. Ils veulent que leur centrale syndicale en ressorte dotée, en plus de sa nouvelle direction, d’un projet de constitution et d’une plateforme économique et sociale qu’elle défendra dans les débats de la société civile et politique en Tunisie. Un véritable débat est désormais de mise en Tunisie grâce à la révolution, et l’UGTT est l’un de ses principaux acteurs.
 
Source:”Business news” Le 15-12-2011
 

 
 

Tunisie – l’indicateur de productivité à son plus bas niveau

 
L’indicateur de productivité en Tunisie, a chuté à un niveau jamais atteint auparavant dans le pays, en raison des grèves injustifiées parfois et des demandes sociales exacerbées par la révolution.
 
Le nombre de grèves illégales et sans préavis ont atteint environ 360 grèves, durant les dix premiers mois de l’année, contre quelque 240 grèves en 2010, selon l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (UTICA).
 
Ces mouvements de protestations et sit-in qui se sont déroulés tout au long de cette année ont contribué au blocage de l’activité de nombreuses unités de production dans différents secteurs, tels que les phosphates, les mines et l’énergie, outre l’arrêt de plusieurs activités industrielles et commerciales en relation directe avec les intérêts des citoyens.
 
L’indicateur productivité dans le secteur des mines a ainsi baissé de 94,1 points, durant les neufs premiers mois de l’année en cours, à 39,2 points durant la même période en 2010. Idem pour le secteur de l’énergie dont la productivité a régressé de 127,8 points à 120,6 points.
 
Le directeur central de l’Observatoire de la Conjoncture économique à l’Institut National de la Statistique (INS), M. Mustapha Bouzaiane, a souligné qu’il « est normal de voir la productivité en Tunisie post-révolutionnaire, atteindre ses plus bas niveaux, en raison des grèves et sit-in qui ont paralysé, d’une manière concrète, l’appareil productif ».
 
« De grandes entreprises et établissements publics, telles que les sociétés du ciment de Gabès (sud du pays) et d’Enfidha ont mis fin, définitivement, à leurs activités en plus du blocage de l’activité dans le domaine du phosphate », a rappelé le responsable.
 
Les statistiques présentées indiquent que l’indice de la production industrielle globale a accusé une baisse de 2,5% pendant les neufs premiers mois (2010-2011), alors qu’il était de 8,1 % durant la meme période 2009-2010. Pis, l’indicateur global a régressé de 132,7 points à fin septembre 2010 à 129,4 points pendant la même période de l’année 2011.
 
Source: “Maghreb Emergenet” Le 25-12-2011
 

 

Biographie de Houcine Dimassi, nouveau ministre des Finances

 
Le nouveau ministre des Finances Houcine Dimassi est né le 18 novembre 1948 à Ksar Helal dans le gouvernorat de Monastir.
 
Il est titulaire d’un doctorat d’Etat en sciences économiques (1983) et de l’agrégation en sciences économiques (1984).
 
Il a occupé plusieurs postes académiques, passant de celui de professeur assistant en sciences économiques à la faculté de l’économie et de gestion de Tunis en 1973 pour accéder au poste de doyen de la faculté de droit et des sciences économiques et politiques de Sousse (1988-1991).
 
Au début des années 90, il a occupé le poste d’expert contractuel au ministère de la planification. Il a également été secrétaire général du syndicat de l’enseignement supérieur à la faculté de l’économie et de gestion de Tunis (1975-1980) et est membre fondateur du parti du mouvement de l’unité populaire (MUP) en 1977.
 
M. Dimassi a pris part à plusieurs rencontres organisées par des institutions internationales dont la Banque mondiale, l’organisation des nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), le programme des nations unies pour le développement (PNUD) et la ligue des Etats arabes.
 
Il est l’auteur de plusieurs articles et études en langues arabe et française. Ses articles ont porté principalement sur « le chômage en Tunisie », « les activités de promotion de l’économie Tunisienne », « le développement des échanges économiques entre les pays arabes », « la situation financière de la caisse nationale de sécurité sociale en Tunisie » et « les capacités économiques des femmes tunisiennes ».
 
Il a élaboré un rapport économique et social dans le cadre du congrès de l’UGTT en 2001 ainsi qu’une étude prospective sur la Tunisie à l’horizon de 2030. M. Dimassi est marié et père de quatre enfants.
 
Source:”Espace Manager” le 25-12-2011
Lien: http://www.espacemanager.com/politique/tunisie-biographie-de-houcine-dimassi-nouveau-ministre-des-finances.html
 

 

Le premier Hackerspace tunisien vient de voir le jour

 
Bien avant la révolution, certains Tunisiens en parlaient, mais c’est finalement après presque un an jour pour jour que le premier Hackerspace tunisien a vu le jour. L’idée, qui est une sorte de « La cantine française» 100 % tunisienne, a été mise sur le tapis, mais faute de local et de fonds elle n’a pas pu être concrétisée.
 
Tout d’abord, force est d’introduire la notion de Hackerspace. Comme son nom l’indique c’est un espace de hacker, mais le mot hacker ne veut pas dire pirater. Loin de cette notion d’illégalité, le Hackerspace se veut un local où des gens ayant des idées identiques et développant les mêmes centres d’intérêt se réunissent pour un travail collaboratif. Une sorte de laboratoire communautaire ouvert à tous.
 
L’idée de Hackerspace est peu répandue dans le monde arabe. C’est un concept nouveau, dans le sens où les communautés du monde de la technologie et de l’informatique demeurent encore toutes récentes pour cette région du monde. Par exemple, les communautés défendant des projets Open Source ou les logiciels libres fleurissent tout juste et commencent depuis à peine deux ou trois années à « médiatiser » leurs travaux et faire appel de manière massive à des contributeurs et à des passionnés afin de les joindre.
 
Et c’est finalement en Tunisie au sein du local de l’association Nawaat que le premier Hackerspace arabe a vu le jour grâce, entre autres, à l’initiative de Chemseddine Ben Jemaa, figure phare de la communauté Open Source tunisienne, les responsables de l’association Nawaat qui ont accepté d’ouvrir leurs locaux à l’initiative ou encore au fameux Slim Amamou. Suite à leurs appels, beaucoup de passionnés ont approuvé l’initiative et le groupe commençait à s’agrandir chaque jour un peu plus. Beaucoup de jeunes notamment des lycéens et étudiants membres de la communauté Open Source tunisienne, mais également des militants tunisiens du côté des libertés numériques ont rejoint le groupe.
 
Après plusieurs réunions, en général les samedis après-midi, les activistes ont décidé d’organiser un Hackathon qui a débuté le jeudi 22 décembre pour se clore le samedi 24 décembre. Un « codesprint » a été lancé durant ces trois jours afin de développer les outils et les plateformes nécessaires pour les propositions précédemment développées.
 
Au menu : Open Gov, open data, liberté numérique et défense des internautes. Le samedi 24 en après-midi, les projets ont été présentés. Le local était plein à craquer. Des personnalités telles que Moez Chakchouk directeur général de l’agence tunisienne d’Internet (ATI) ou encore des blogueurs tels que Mehdi Lamloum ont été de la partie. Tout le monde discutait les idées suite à la présentation effectuée par une personne désignée par chaque groupe de travail.
 
Et ça a été plutôt fructueux. Des projets très intéressants ont vu le jour. On citera le lancement d’un Telecomix tunisien (telecomix.tn), une sorte de groupe de travail qui aura pour mission de mener des opérations contre la censure et les menaces des libertés numériques. Il y a aussi le projet de GovSearch, une sorte de moteur de recherche des sites gouvernementaux tunisiens.
 
Et dans un registre plus juridique que technique, Slim Amamou a parlé d’un nouveau lancement de travail du côté du parti pirate tunisien. Les militants concentreront leurs travaux en premier lieu à écrire le statut (refusé à plusieurs reprises) afin d’officialiser le parti d’un point de vue juridique. L’objectif du parti sera de faire pression du côté du gouvernement et d’opérer afin de « hacker » les textes juridiques.
 
Un wiki a été mis à la disposition du public (hackerspace.tn) afin de suivre l’avancement de l’initiative. Affaire à suivre alors !
 
Source: “Webdo” le 25-12-2011
 
Lien: http://www.webdo.tn/2011/12/25/le-premier-hackerspace-tunisien-vient-de-voir-le-jour/
 

 

Toufik Ben Brik continue dans la provoc

 
A travers son journal, de 2 pages, Toufik Ben Brik continue sa provoc et incite, cette fois, les Tunisiens à marcher sur la « Dakhilia » (le ministère de l’Intérieur).
 
Sur un ton satirique et moqueur, l’auteur du journal décrie le nouveau président de la République, le chef du Gouvernement et le président de la Constituante. Ces trois « tocards » ou encore « chevaliers de l’apocalypse », n’ont pas échappé à la plume de Ben Brik, qui décide cette fois d’adresser un message direct aux Tunisiens (qu’il appelle « mes brebis ») pour « désarmer la police et l’armée, encercler Carthage, la Kasbah et le Bardo et brandir l’étendard de l’insurrection ».
 
Qui sera donc la prochaine victime de ce Toufik Ben Brik que rien ne semble pouvoir arrêter?
 
Source: “Business news” Le 25-12-2011
Lien: http://www.businessnews.com.tn/Tunisie—Toufik-Ben-Brik-continue-dans-la-provoc,520,28405,1
 

 

Toppling of Zine El Abidine Ben Ali battered Tunisian economy with tourism plunging by 40 per cent

 
fter a year featuring regime collapse, cabinet reshuffles, strikes, a tourism drop-off and a degree of instability, the state of Tunisia’s economy could be worse, economists said. It could also be much better.
 
The toppling in January of president Zine El Abidine Ben Ali plunged Tunisia’s future into uncertainty, triggering blows to the economy.
 
A new interim government issued from elections in October must now work to restore confidence.
 
Pain has been felt most keenly in the large tourism sector, which saw a 40 per cent drop in revenues as holidaymakers shied away from perceived instability. Other sectors have slowed in the absence of clarity on future government budgets and finance law.
 
Meanwhile, workers emboldened by the fall of Ben Ali’s police state have staged strikes, putting factories and companies temporarily out of commission. Growth this year is predicted at 0 per cent.
 
However, flatline – as opposed to negative growth – is good given the circumstances, said Emanuele Santi, the chief economist on Tunisia for the African Development Bank (ADB), which is headquartered in the Tunisian capital. This year’s uprising spared most infrastructure and the government has largely covered the costs of damages, Mr Santi said.
 
« The situation now is delicate, but far from being catastrophic, » said Moez Labidi, an economics professor at Mahdia University and an independent adviser to Tunisia’s central bank.
 
Crisis in the euro zone, Tunisia’s largest trading partner, could lower demand for Tunisian exports, albeit with the potential trade-off of increasing demand for low-cost Tunisian labour. « We haven’t had an exchange rate crisis and we’ve maintained a B- credit rating, which is investment grade, » Mr Labidi said. « But if growth remains anaemic, it poses a problem for 2012. »
 
Unemployment has risen, compounded by the return from war-wracked Libya of tens of thousands of Tunisian workers. Overall, Libya’s war dented Tunisia’s economy by -0.4 per cent of GDP this year, according to the ADB.
 
Ultimately, Tunisia needs structural reforms to narrow wealth gaps, improve education and target government subsidies, economists said. But some short-term progress may also be possible.
 
Post-war Libya could provide Tunisia jobs as the country rebuilds, Mr Santi said. » A pro-active labour migration policy with Libya could have huge payoffs. »
 
Meanwhile, Tunisia could benefit from restructuring its banking sector to improve entrepreneurs’ access to loans, said Mr Labidi.
 
« We have many small banks that are very strict about granting credit, » he said. « Normally banks should be willing to take risks for their clients. »
 
Most fundamentally, leaders must reassure the public that economic reform is coming, economists said.
 
According to Mr Labidi, the formation of an elected government and assembly should make a difference.
 
Mr Santi noted that Ben Ali’s downfall means that « politicall
 
Source: “The National” Le 25-12-2011
Lien: http://www.thenational.ae/news/worldwide/middle-east/toppling-of-zine-el-abidine-ben-ali-battered-tunisian-economy-with-tourism-plunging-by-40-per-cent
 

 

Tunisian Center-Left Parties to Join Forces in an Opposition Front

 
After the emergence of the majority coalition known as the troika (Ennahda, Congress for the Republic and Ettakatol) following the Constituent Assembly Elections, the opposition is now working to create their own alliance.
 
Leftist political parties Ettajdid Movement, the PTT (Parti du Travail Tunisien) as well as the centrist parties Progressive Democratic Party (PDP) and Afek Touns, are forming a new alliance of opposition in the Constituent Assembly, creating a fresh center-left front.
 
Negotiations among the mentioned parties are still in process. Iyed Dahmani, from PDP and a member of the Constituent Assembly, stated that “there is an obvious agreement among opposition forces, according to our votes during sessions of the Constituent Assembly.” The front aims at representing the democratic and progressive alternative within the Constituent Assembly, according to Dahmani. “Parties are still discussing the democratic project and there will not be an official announcement at tomorrow’s meeting,” he added.
 
Mouldi Fahem, a member of the political bureau and the executive committee of PDP, declared that an opposition front is needed, given the dominance of Ennahda and their allies. “The political scene has to be recreated. We have similar programs, goals and visions. Why not work together in order to create balance within the Constituent Assembly?”
 
Jnidi Abdeljaouad, spokesperson of the Democratic Progressive Pole (PDM), stated that the political map in Tunisia should get more organized and clarified. “We need a balance that truly reflects Tunisian political society. An opposition front eliminates unilateralism and promotes political pluralism in a new democratic Tunisia.” According to Abdeljaouad, there are three different political “families” on the current political scene: Ennahda and their allies, the progressive modernist front and the old guard that served as the base for the old regime known as the constitutional “family.”
 
“During campaigns for the Constituent Assembly Election, mystery and confusion surrounded these numerous parties. We are making things easier and clearer for all Tunisians by specifying our tendency and future vision,” added Abdeljaouad. The front would also help independent politicians choose which “family” to join and continue their political activism within it, according to him.
 
Houda Cherif, member of the central committee and press attaché of Afek Tounes, confirmed that not only PDP, PTT and Ettajdid will be a part of the front, but also other parties will join them as well. “We are all progressive democrats and we share the same aspirations.” She added that they are still discussing the form of the front, whether it will take the form of one expanded party or a federation of parties. “The front will have a huge impact on civil society,” she declared.
 
Tomorrow a meeting will take place between the leadership of the mentioned parties in order to negotiate the details of their alliance.
 
Source: “Tunisia-Live” Le 25-12-2011
 
Lien: http://www.tunisia-live.net/2011/12/25/tunisian-center-left-parties-to-join-forces-in-an-opposition-front/

 
 

Tunisian Labor Union’s Congress Begins: What Shape Will Tunisia’s New Labor Movement Take?

 
Today, December 25th, the Tunisian General Union (UGTT) inaugurates its 22nd Congress.
 
The event commences at 4 pm at the “Dar Ismaiel” hotel in Tabarka, in the Governorate of Jendouba and will continue until Wednesday, December 28th with the decision making session of votes for the Union leadership.
 
The five year-term of the UGTT’s current leadership committee is about to end and now new elections will be held to select new leaders. This occasion held, under the slogan “Oh people, I love you,” will be especially significant in determining the long term orientation of Tunisia’s labor union. It is common knowledge in Tunisia that the Union’s current leadership was handpicked by the former regime leading to wide accusations of distrust and a lack of public confidence in the current leadership.
 
The current Congress will play a decisive role in re-branding the Union’s image in post-revolution Tunisia.
 
This Congress will focus on three primary missions which are: reviewing the financial state of the union and the report of the outgoing finance committee, reviewing the bylaws of the Union for the coming five years and lastly the election of the executive bureau which will embark on fixing all the internal procedures for the Union in the coming five years.
 
Lamjed Jamli, a UGTT coordinator working with private sector employees pointed out the importance of the Congress, “I believe that this event is the second most important political event in Tunisia coming after the elections of the Constituent Assembly held in October, it is an ordinary event because it is always scheduled every five years but extraordinary in the current context because it is the first such conference after the revolution. So the big question we are asking now is, How can the UGTT contribute to complete the objectives of the revolution?”
 
Political activists of the UGTT will provide a draft constitution for the Constituent Assembly to review all legislation ratified by the deposed regime considered harmful to working people. “We need to integrate the union culture in the constitution,” said Jamli. UGTT members are studying methods to end brokerage in the workforce by abolishing the “contracting out system” in the private sector, the practice has already been abolished in the public sector.
 
Women are represented in the Congress by “Femmes Democrates” or the “Tunisian Association for Democratic Women.” According to Ahlam Belhaj, the head of the association, gender equality will be among the primary demands of Femmes Democrates at the Congress, “We want the UGTT to integrate women’s rights in their draft constitution that will be presented to the Constituent Assembly. It must take into consideration the hardships of housing, working payments and poverty that women are facing as well as the glass ceiling which deprives women from being promoted.”
 
Jamli has expressed the Union’s determination to ensure women’s voices will be heard. “We will not let women down,” he said when asked about the Union’s plans to incorporate women’s demands.
 
The decision makers in the UGTT have the power to influence the amount of labor disputes in the country. Over the past ten months there have been over 350 labor disputes that were unresolved long enough to lead to strikes and other work stoppages.
 
The new government has proposed a truce with the UGTT in postponing work stoppages for six months, in order to give the economy time to recover. In a recent speech to the membership of UTICA, the association of business leaders, President Moncef Marzouki called the large number of work stoppages “national suicide” and “stabbing the country in the back.”
 
The new leadership of the UGTT will redesign the strategies of their organization in order to better adapt to new government policies and changing public sympathy with the plight of working people. It will be critical for the new UGTT leadership to manage the paradox between preserving economic stability and at the same time giving union members the right to strike when they have unresolved labor disputes.
 
While the UGTT played a critical role in the Tunisian decolonization movement in the 1950′s and subsequently the rank and file of the Union played a decisive role in turning the tide against Zine El Abiddine Ben Ali’s regime in the last days of the Revolution, during the period of Ben Ali’s regime the UGTT played a marginalized role in Tunisian society due to the Ben Ali regime’s neutralization of the organization by manipulating it’s leadership during his reign.
 
Source: “Tunisia-Live” le 25-12-2011
Lien: http://www.tunisia-live.net/2011/12/25/tunisian-labor-unions-congress-begins-what-shape-will-tunisias-new-labor-movement-take/

 

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