26 décembre 2006

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TUNISNEWS
7 ème année, N° 2409 du 26.12.2006

 archives : www.tunisnews.net


Luiza Toscane: Terreur policière: les femmes et les enfants d’abord Mouwaten Tounsi: Remember : l’action post blanc du 25.12.2006 AP: Maya Jéribi, nouvelle patronne du PDP, appelle à l’unité de l’opposition tunisienne AFP: Tunisie : une femme élue à la tête d’un parti d’opposition
Noureddine Metoui: La fin du travail:  des signes avant-coureurs sont-ils devant nos yeux? La Flèche de Paris le 26 décembre 1936:  Une grande figure du syndicalisme tunisien (Un article qui fête ses 70 ans)
Le Monde: La Tunisie cherche à promouvoir un tourisme haut de gamme

Le Temps: Huile d’olive – La grande braderie

Le Temps: Concours de l’invention et de l’innovation – Un cru 2006 de haute facture

le Jeune Indépendant: La Tunisie diversifie ses ressources énergétiques

Réalités: U.G.T.T. : Les défis de la nouvelle direction Bassam Bounenni: Pourquoi les Libanais ont-il peur du recensement ?


Terreur policière: les femmes et les enfants d’abord

 

Aujourd’hui, 26 décembre 2006, vers 17 heures, Sarra Lazghab, épouse du prisonnier politique Khaled Layouni, était chez elle à son domicile de Kelibia, avec ses jeunes enfants, âgés de trois ans et demi et d’un an et demi, quand elle a entendu frapper à la porte et de bruits de pas et des voix résonner dans les escaliers.

 

Un homme, se présentant comme le chef du poste de police de Kelibia, lui a intimé l’ordre d’ouvrir la porte. Effrayée, Sarra Lazghab a refusé d’obtempérer et lui a demandé la raison de cette descente. Il lui a été répondu qu’il s’agissait d’un interrogatoire.

 

Sarra Lazghab a tenu bon, lui suggérant de l’interroger à travers la porte, mais l’homme l’a menacée de forcer la porte et elle a entendu d’autres bruits de pas au dessus d’elle, sur la terrasse. Le siège du domicile a duré plus d’une demi-heure, au terme de laquelle, les policiers ayant entendu les cris de la mère et les pleurs des enfants, s’en sont retournés, mission accomplie.

 

Pour mémoire, Khaled Layouni a été arrêté aux Emirats Arabes Unis en octobre 2005 et livré aux autorités tunisiennes. Inculpé en vertu des dispositions de la loi anti-terroriste, il a été écroué à la prison du 9 avril à Tunis, puis transféré en juillet 2006 à la prison de Gafsa, où il a été mis en isolement dans un cachot sans air ni lumière ; il a été maltraité, battu, privé de nourriture et de douche. Il a protesté, mené une grève de la faim. Il est tombé malade.

 

Son épouse, Sarra Lazghab, qui ne pouvait lui rendre visite, tant la prison était éloignée et les transports onéreux,  a multiplié des appels qui ont été médiatisés et relayés par des associations de défense des droits de l’homme tant au plan national qu’au niveau international.

 

Khaled Layouni a obtenu gain de cause et a été transféré à la nouvelle prison de Mornaguia (banlieue de Tunis) où ses conditions d’incarcération se sont nettement améliorées et où il peut recevoir les visites des siens. Il est dans l’attente de son procès.

  

Luiza Toscane, 26 décembre 2006


 

Remember : l’action post blanc du 25.12.2006

Fier d’appartenir à la Blogsphere Tunisienne qui a été solidaire avec les blogs censurés (sans parler de celui là) la semaine passée, je voudrais qu’on se souvienne qu’il y a 83 blogs Tunisiens (sans compter le mien) qui ont soutenu cette action. Je remercie en mon propre nom les blogs non tunisiens qui ont soutenu cette action et ce n’est pas parce que je néglige leur soutien que je ne les ai pas cités, mais parce que l’action des Tunisiens est très importante vu qu’il est peu fréquent de voir les Tunisiens solidaires surtout quand il s’agit de sujets qui touchent de loin ou de près de leurs libertés.  

Et je me suis permis d’énumérer ci-dessous les blogs qui ont participé à cette action. Si j’en ai oublié ou si j’ai mal compris certains posts n’hésitez pas à me corriger.
L’objectif de ce post est juste qu’on oublie pas cette action. 3617 My Life I got the blues Woomen Adibs A Girl in the Moon The Emy attitude Ovide Anarchy in Tunisia Le combat continue AntikoR Aphrodite Mes folies artistiques المدونة التونسية Bamboutch Infinity Blog MaktabaNet Chanfara Don’t worry be happy Chouchitou Les Daltonett دااااااون Diana MagaZine 1peu2tout Doubts & Convictions Emma Benji Thérapie famoriena Felsfa vertige Heliodore Le Bla-bla-Blog de ZyeD Hou-Hou Blog A Tunisian in the UK Ismael Je Persiste et Je Signe Sapere Aude Kahloucha Diary Kaiser Blog Mouse Hunter Kassus’s blog Amira aux Emirats Luna’s island Persona non Grata Le port des idées fuyantes Marsoise Mon Massir Mes rêves… Ma réalité Nadia From Tunis مُصعب بن رُحومة Nadia’s Secret Garden Nawakisme, el math8ab Nawarat Les Vagues Invisibles Anorexique Nostradamus The Nostradamus Diary Heureux qui comme Ulysse Les idées d’une Orchidée ounormal Pas perdus Fuck The Poverty Poly-tical Engineering Psynaj Rasta Raf Right thought clustering Saharaclub Sahha-kho Sami III, Espace Dictateur samitriani Sana’s Zig Zag SkyDancer Snawsi in da block Little Sarah Khanouff Totti Blog Mirage TuniZika Oueld sidi bou said Blue Angel Nasnoussa’s Boggy Blog Yasmina’s Diary Zied Avicenna Zizou from Djerba

(Source: le blog Mouwaten Tounsi V, le 26 décembre 2006)
Lien: http://mouwatentounsiv.blogspot.com/2006/12/remember-laction-post-blanc-du-25122006.html

     


 

Autres extraits vidéo du 4éme congrès du PDP

 

          Intervention de Mme Maya Jribi lors de la première réunion du nouveau bureau politique.

          Extraits de l’intervention de Mr. Ahmed Néjib Chebbi à l’ouverture

          Remerciements de Mr. Issam Chebbi, président du congrès.

 

(Source : le site PDPinfo.org, le 26 décembre 2006)

Lien: http://smawebdesign.com/mcgallerypro/show.php?start=0&id=130&video=1

 


 

Maya Jéribi, nouvelle patronne du PDP, appelle à l’unité de l’opposition tunisienne

Associated Press, le 26.12.2006 à 18h22

 

 

Fraîchement élue à la tête du parti démocratique progressiste (PDP, une des principales formations de l’opposition légale), Maya Jéribi a entamé son mandat mardi par un appel à l’unité dans les rangs de l’opposition, pour lui insuffler « un élan fédérateur » et apporter « plus d’efficacité » à son action.

 

« Une telle unité est un besoin pressant et urgent », a-t-elle lancé lors d’une conférence de presse au lendemain du 4ème congrès du PDP, qui a porté, pour la première fois en Tunisie, une femme à la tête d’un parti politique.

 

Ces assises ont permis le renouvellement de 60% des membres du comité central qui compte désormais quatre fois plus de jeunes cadres que l’équipe sortante. Le nombre de femmes au sein de la nouvelle direction du PDP est passé de deux à neuf.

 

Dominée par le parti au pouvoir, le Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD), la scène politique tunisienne compte huit partis d’opposition légaux et trois autres non reconnus. Ils sont dispersés en raison de leurs attitudes respectives vis-à-vis du pouvoir.

 

Sur la question des islamistes, considérée comme la pomme de discorde entre ces partis, la nouvelle dirigeante du PDP, tout en admettant les divergences existantes, prône le débat: elle a appelé à la tenue d’une conférence nationale de l’opposition pour en débattre, ainsi que des autres questions litigieuses.

 

Ancienne journaliste de l’hebdomadaire d’opposition « Arraï », Maya Jéribi, 46 ans, biologiste de formation, avait adhéré au PDP dès sa fondation en 1983, après un passage à l’UNICEF. Elle succède à l’avocat Néjib Chebbi, qui ne briguait pas de nouveau mandat pour « donner un exemple en matière d’alternance » après avoir dirigé le PDP pendant 23 ans.

 

Les orientations du PDP pour les années à venir, Maya Jéribi les résume dans la lutte pour des élections libres et loyales et pour des réformes constitutionnelles à même de garantir une vie démocratique dans le pays.

 

Et fait siennes les revendications du « mouvement du 18 octobre pour les droits et les libertés »: liberté d’organisation, liberté d’expression et d’information et promulgation d’une amnistie générale.

 

D’apparence frêle, cette militante convaincue se dit favorable au dialogue avec le pouvoir. Elle estime cependant que « c’est le pouvoir qui refuse le dialogue non seulement avec les partis (radicaux), mais aussi avec les diverses composantes de la société civile ».

 

Quant à l’élection présidentielle de 2009, elle juge « prématurée » une prise de position dès à présent: « Ce rendez-vous qui est important non seulement pour les partis politiques et les composantes de la société civile, exige au préalable une concertation approfondie au sein de notre parti et avec nos partenaires de l’opposition ».


 

Tunisie : une femme élue à la tête d’un parti d’opposition

 

AFP, lundi 25 décembre 2006

 

TUNIS – Maya Jribi a été élue à la tête du Parti démocrate progressiste (PDP, opposition), devenant ainsi la première femme à diriger un parti politique légal en Tunisie, a-t-on appris lundi à Tunis, dans un communiqué du PDP.

 

Biologiste de formation, Maya Jribi, 46 ans a été choisie à l’issue d’un congrès de cette formation à Tunis. Elle sera aussi la deuxième femme à diriger une formation politique en Afrique du nord, après l’Algérienne Louisa Hanoun, la charismatique secrétaire générale du Parti des Travailleurs (PT).

 

Mme Jribi a exprimé lundi sa « fierté », affirmant que son élection « traduit l’apport réel des femmes et consacre les principes de l’alternance et de la démocratie prônés » par le PDP. Cela « répond aussi à une certaine féminisation de l’action politique, dont je suis assez fière », a-t-elle déclaré à l’AFP.

 

« Les femmes militantes en Tunisie sont très nombreuses et il est temps pour elles d’être plus visibles et de s’engager dans l’action politique organisée », a-t-elle ajouté.

 

Les femmes représentent la moitié des habitants de la Tunisie et constituent le quart de la population active dans ce pays de dix millions d’habitants. Femme frêle au caractère bien trempé, Maya Jribi succède à la tête du PDP à l’avocat Néjib Chebbi, chef historique du ce parti qu’il a fondé il y a vingt-trois ans.

 

M. Chebbi, qui siègera désormais au sein d’un nouveau bureau politique de 28 membres, avait décidé de quitter la direction de son parti pour donner l’exemple d’une alternance nécessaire au pouvoir.

 

En novembre 2005, cet avocat avait participé à une grève de la faim médiatisée d’opposants de tout bord pour réclamer la liberté d’organisation et d’expression et la promulgation d’une amnistie générale.

 

A l’ouverture du congrès vendredi, il a souligné la nécessité de réformes politiques et économiques et une nouvelle Constitution pour garantir l’alternance et la séparation des pouvoirs en Tunisie.

 

Il avait aussi dénoncé « une forte détérioration des libertés, l’aggravation du chômage parmi les diplômés, la baisse du pouvoir d’achat, la régression des investissements et la propagation de la corruption ».

 

Créé en 1983 et devenu légal en 1988, le PDP a clôturé dimanche soir à Nabeul (60 km au sud de Tunis), son congrès tenu sous le slogan « Citoyens et non sujets ».

 


 

Un article qui fête ses 70 ans

La Flèche de Paris le 26 décembre 1936

Une grande figure du syndicalisme tunisien

 

Fils du peuple, M. M’hammed Ali, après des études sérieuses en Allemagne, rentrera en Tunisie pour travailler au relèvement moral et matériel de ses compatriotes. Né dans un milieu prolétaire, toute son énergie, tout son courage le portaient vers cette classe ouvrière qu’il aimait et qu’il voulait défendre. Animé d’une fois ardente, doué d’une éloquence sobre mais persuasive, il acquit de bonne heure une grande notoriété dans le monde ouvrier et devient bientôt le leader du syndicalisme tunisien.

 

M’hammed Ali entreprit d’éduquer, d’organiser la masse des ouvriers livrés à la rapacité de leurs employeurs et mal défendus par le C.G.T. d’alors. Il réussit à les grouper dans une C.G.T. tunisienne (C.G.T.T.). Mais il comptait sans les militants confédérés et même certains socialistes qui, voyant en lui un concurrent, lui créèrent les pires difficultés. De son côté, le gouvernement réalisant le danger qu’il y avait à le laisser poursuivre sa propagande résolut de l’arrêter.

Réunissant contre lui l’unanimité de la colonie française, traqué par la police, pourchassé partout, M’hammed Ali ne tarda pas à être pris.

 

Après une longue détention, il fut exilé en Egypte. Là il exerça le métier de conducteur de taxi, puis entra au service d’un riche égyptien. Mais, homme d’action, il se lassa vite de cette vie paisible et décida de gagner le Maroc, pour combattre dans les rangs d’Abd El Krim. Il fut arrêté en débarquant à Tanger et traduit devant le tribunal mixte, pour infraction à un arrêté d’expulsion dont il était l’objet, ce qui lui a valu d’être refoulé en Egypte qu’il devait quitter pour l’Arabie où Ibn Saoud lui proposa une importante fonction dans la direction des Postes.

 

Ce syndicaliste dont l’action était toute sa raison d’être, déclina l’offre, préférant garder toute sa liberté, toute son indépendance. Docteur ès sciences économiques de l’Université de Berlin, il donna des cours d’économie politique au collège Al Falah et traduit ce que professait un savant allemand converti à l’Islam, à l’Institut musulman Séoudien. En même temps il était conducteur d’auto-car et faisait le service entre Jeddah et la Mecque. La mort le surprit dans un accident à Oued Fatima au mois de D’hou Al Kâada (hégire).

 

Jusqu’à ses derniers jours, il ne cessa de penser à ses frères ouvriers tunisiens auxquels prodiguait dans ses lettres conseils et encouragements. La Tunisie a perdu en lui un de ses meilleurs enfants, un de ses leaders les plus aimés. Ses compatriotes n’oublieront jamais sa grande figure de syndicaliste tunisien.

 

Hédi NOUIRA

 

[ Article reproduit par Ahmed Khaled dans son livre « Hédi Nouira, Itineraire d’un Intellectuel Militant et Homme d’Etat« ; Editions Zakhâref, Tunis, janvier 2006. Pages 77,78.]

 

(Source : le blog de Omar Khayyam,. Le 26 décembre 2006)

Lien : http://omarkhayyam.blogsome.com/2006/12/26/un-article-qui-fete-ses-70-ans/

 

 

 


 La fin du travail

                                      des signes avant-coureurs sont-ils devant nos yeux?

   Par Noureddine Metoui

 

Au cours de la poursuite de la série des contibutions au domaine du travail, initiée par le dossier lançant le mot d’ordre de l’emploi, première priorité nationale, il y a plus de 10 ans, et après les articles sur la catégorie nombreuse du travail de proximité et la nouvelle mise au point sur le chômage, voila que je me trouve devant un ouvrage de prospective traitant de la crise finale du travail, dans le sens de la crise finale du capitalisme. Ce qui pourrait remettre en cause tout

 

 D’abord une petite paranthèse sur la prospective.Les spécialistes du futurible, comme branche de l’économie, utilisent souvent l’ astuce de dégager de la situation présente le fil porteur de l’avenir, étant donné que le futur probable n’est pas totalement inconnu, du fait que des éléments visibles actuellement doivent nécessairement servir de base à la construction de ce qui va advenir, donc par postulat ce futur totalement inconnu ou ignoré n’existe pas.Puis, ils dégagent deux situations opposées dans cet avenir et pas plus puisque la formalisation en outils mathématiques ne permet de résoudre que les équations à deux inconnues. C’est alors que l’hypothèse du futur est choisie et qu’interviennent les orientations et les mesures préconisées pour y faire face. Ils y font alors de la “prospective”,un choix orienté du futur.

L’ ouvrage de prospective d’économie du travail, écrit par l’américain Jeremy Rifkin à l’intention du grand public, a , nous dit-on, connu un large succès  aux Etats-Unis et dans l’opinion mondiale, assoiffée d’en savoir plus sur le destin fatal annoncé du travail et de pénétrer dans les causes profondes de cette vogue du travail précaire ou temporaire, proposée à la place du chômage et de l’oisiveté. Les lecteurs de ce panorama de déclin du travail, friands des faits divers, y trouvent l’explication objective de l’augmentation visible de l’oisiveté, du vagabondage, de la criminalité et de l’insécurité, une vraie obsession des mégapoles urbains d’Amérique et d’ailleurs.C’est sur ces sentiments d’insécurité matérielle et d’incertitude quant à l’avenir que l’auteur a joué pour se frayer un grand succès de diffusion parmi le public et même les grands intellectuels comme Michel Roccard et  plusieurs autres autorités universitaires éminentes qui ont tenu à préfacer la traduction en français.C’est ce tabac dans les mileux de gauche intellectuelle qui m’a encouragé à le discuter et d’essayer de le critiquer, ayant en vue par association d’idées,  la vision apocalyptique de la déclaration de Rome sur la croissance zéro pour éviter une catastrophe écologique mondiale, qui ne s’est ,heureusement, confirmée que partiellement.

  Cet ouvrage a voulu dresser un constat universel, n’omettant ni l’Europe, pourtant protégée  par les filets de sécurité sociale, ni l’Asie du Japon ou de la montée prodigieuse de la Chine et les pays en voie de développement.Soit noté au passage, un genre de pensée unique mais de gauche cette fois. Tout le monde, économiquement mondialisé plus en théorie que de fait,, est en butte avec cette machine infernale consituée par les progrès inouis des nouvelles technologies de l’information, de l’informatique et de la robotisation qui  rend obsolète les outils de production et condamne des centaines de millions de postes de travail productif. Le cheval qui mange l’homme d’Alfred Sauvy, énoncée au milieu des années cinquante, ne devient que de la préhistoire devant ce tableau historique du monde paysan réduit à une portion infime, les industries classiques ou récentes subissant de plein fouet l’attaque incessante de la robotisation  et les services renvoient chez eux ces employés en réseau dont la présence est devenue inutile dans les bureaux, s’ils ne sont pas tout simplement licenciés et l’école virtuelle qui chasse les enseignants …etc .Dans cette lancée vertigineuse des ordinateurs et des installations robotisées produisant en plus grandes masses et moins en moins coûteux qu’auparavant, aucune catégorie de travailleurs ne peut être sauvée et même les couches moyennes  vont subir, à leur tour, le chômage et la paupérisation absolue.Du coup, il n’est plus question ni d’armées de réserves de chômeurs, des adeptes de Marx, puisque c’est le travail salarié qui tendrait à disparaitre; ni de syndicats quand il n’y aurait plus de contacts et rassemblements dans les usines, les établissements de commerce et les bureaux et chacun effectuerait toutes ses activités économiques de production ou d’achat et vente ou de formation  et même de citoyen  à travers  la souris et le petit écran. On aboutirait, dans cette projection futuriste, à un dépassement total de la “Troisième vague” d’ Alvin Toffler qui a considéré le stade de l’agriculture capitaliste comme première révolution, puis l’émigration des campagnes vers les villes et les usines comme la seconde, et celle de la domination des activités de service comme la troisième vague déferlante. L’auteur voit déjà une quatrième.

 De plus selon l’auteur, il ne faudrait pas s’attendre à ce que les unités nouvelles résorbent les masses de licenciés des fermetures d’usines ou de bureaux, phénomène apellé déversement par les uns ou destruction créatrice.  Donc celle de l’informatique, de la robotique et du réengineering serait ,en quelque sorte, celle qui ferait passer le tavailleur de la blouse d’ouvrier agricole, vers le col bleu de l’usine puis le col blanc du bureau  enfin vers ses pantoufles et robe de chambre dans un bureau virtuel, peut-on se permettre d’imaginer si l’on a  bien compris le processus. Une réduction inéluctable du travail serait en train de transcender.Alors que faire dans ces conditions? L’auteur nous propose de développer les ONG et les oeuvres  bénévoles de volontariat pour occuper les masses et leur distrbuer des subsides. Ce qu’il appelle, par un choix pas très évocateur, le tiers secteur par opposition au secteur étatique de l’administration et celui des entreprises. Cependant, la proposition ne nous semble pas au niveau de la calamité énorme à attendre, bien sûr il y a toujours beaucoup à faire pour améliorer la qualité de la vie, mais  comme pour  l’extension du travail de proximité,   celui-ci est lui-même conditionné par l’occupation des gens au travail  et le développement des besoins solvables.Un cercle vicieux!

Le lecteur peut croire aisément qu’il ne s’agit pas des conclusions d’un fantaisiste ou d’un illuminé, bien au contraire, il a écrit,  dans le passé, plusieurs ouvrages dans ce domaine et s’appuie sur une longue expérience et une documentation copieusement fournie( le centre Economic Trends à Washington). On découvre dans ce qu’il écrit même des trouvailles de maître comme celles qui infirment les indices officiels de taux du chômage qui remonterait à 16% au lieu des 6% à la fin des années 90 aux Etats-Unis.Ce qui le rend très intéressant à parcourrir.

Toutefois, ce qui est discutable dans cette thèse de la fin du travail est la démarche théorisante de modélisation de l’économiste qui suit le fil directeur des progrès technologiques et minimise les autres facteurs complexes intervenant nécessairement surtout qu’il s’agit de la défense des moyens d’existence.Bien qu’il mette en évidence les contradictions fondamentales du phénomène de mondialisation néo-libérale qui vont la conduire à une suite de crises et même celle finale, il n’empêche pas de nous faire penser qu’ il exploite la même veine que le penseur autrichien, J. Schumpeter dans sa théorie de l’innovation et surtout   “Capitalisme,Socialisme et Démocratie” qui a pris le contre-pied de la théorie de crise finale du capitalisme et projeté, à la fin des années quarante, que ce serait les succès incessants de ce système qui déboucherait fatalement sur le socialisme.Il yeut une socialisation de plus importante de la production et même la mondialisation mais pas encore de mode socialiste viable. D’ailleurs il a raisonné sur ce même terrain de l’innovation technologique et organisationnelle pour conduire sa démonstration.Ce qui nous fait penser aux difficultés des économistes de maitriser ou d’apprivoiser le facteur rebelle du progrès technique dans les modèles de croissance à long terme et dans les prévisions stratégiques où il est réduit à un simple coefficient.Chaque fois, l’on s’aperçoit dans ce genre de littérature économique que l’auteur prend la voie de l’avenir comme une autoroute sans tenir compte des impondérables que sont les réactions des hommes et des groupes à la marche effrénée de cette mécanique du progrès technique. Passe encore, si l’on table sur des progrès immenses que va faire la biothechnique ou la fusion nucléaire en matière d’énergie.

Sur un plan plus terre à terre, de l’analyse économique, on doit observer que cette théorie de la fin du travail fait l’impasse sur un facteur important à savoir qui va fabriquer ces installations robotiques ou informatisées , quelles filières suivies pour les produire et quelles sont ses origines? Or aborder ces problèmes changerait  la nature des conclusions autrement que si  l’on suppose qu’elles sont là  des données sans plus. Ce qui nous fait évoquer la question du détour de production que nous croyons valable aussi bien pour les équipements complètement automatisés capables sans intervention de main d’oeuvre d’aucune sorte que pour les intallations mécaniques ou électromécaniques. Il est admis que recourrir aux techniques plus élaborées implique plus de dépense en travail que la satisfaction des besoins d’une manière primaire, par exemple pour installer l’eau courante plutot que de puiser un seau d’eau à la source En effet, les économistes prennent en considération la somme de travaux qu’il est nécessaire de déployer pour partir de la matière première ( minerais pour les métaux et hydrocarbures pour les plastiques) aux matériels finis et l’addition des travaux de recherches fondamentales et appliquées pour déterminer leur conception avant leur réalisation. Le temps ordinaire est une fausse apparence vis à vis du temps économique: croire qu’on produit tel article final en une seconde de temps, alors qu’il a fallu passer par l’intermédiaire de cascades de fournisseurs et de sous-traitants et qu’en vérité le produit incorpore des heures de travail et de recherche par milliers sinon des millions. D’ailleurs il est établi que plus on s’éloigne de la façon primaire de produire et plus le détour de production se complique plus il nécessite de quantité de travail. En l’occurence notre auteur est pris dans le piège de cette apparence trompeuse à cause de ce qui se passe aux Etats-unis où le matériel informatique monté incorpore plus de ¾ de composants et systèmes provenant de Chine ou d’autres pays asiatiques,ce qui ne semble pas avoir attirer particulièrement son attention ! Ces centaines de millions de nouveaux emplois asiatiques ont fait que les Etas-unis ont importé du chômage et vivent des profits des délocalisations et du déversement des capitaux financiers à Wall Street, une société qui mise plus sur la rente financière que les secturs de production matérelle.  D’ailleurs les multinationales profitent en grand de cette division  et spécialisation du travail de sous-traitance entre plusieurs pays.Ce qui est l’explication principale du fait évident que le commerce international tend à augmenter à une cadence multiple de celle de la totalité de la production mondiale, sans parler du brassage  des sommes colossales des actifs financiers dans les bourses .

 On touche sur ce point un certain défaut d’”américanocentrisme” qui fait que la science économique est d’une certaine manière braquée sur ce qui se passe chez eux sans digérer les autre partenaires à travers le monde alors que les conclusions sont établies valables pour tous. Ce monde qui est unipolaire actuellement ne  peut qu évoluer vers l’émergence d’autres pôles . De plus on doit tenir compte dans ce domaine du travail de deux lois économiques importantes: d’une part, le marché du travail est animé dans tout mouvement de croissance par deux vecteurs contadictoires et inmanquablement liés, création de nouveaux postes de travail et élimination d’autres. L’autre règle veut que le marché du travail, selon l’expression académique, est le plus interdépendant des marchés et chaque mouvement économique ou financier produit ses conséquences. L’effet d’annonce d’une suppresion d’emplois pour soutenir le titre de la société en bourse, la libération des importations sans tenir compte de l’état de la production intérieure revient à une importation du chômage, en contrepartie une sous évaluation d’une devise comme le” ren-men-bi” chinois a ses conséquences sur l’augmentation du travail. Ces exemples, cités pêle mêle, donne un aperçu de la sensibilité du niveau d’emplois aux autres facteurs économiques, monétaires et financiers, de sorte que toute modélisation dans le domaine du travail est à prendre pour ce qu’elle est à savoir un exemple d’école. Le facteur du progrès technonologique n’est, par conséquent, qu’un facteur parmi d’autres pour rendre compte du niveau de l’emploi, raison de plus quand il s’agit de son avenir à plus long terme.

Il faut persister à croire encore que l’emploi est actuellement la première des priorités nationales et que tous les organes de décision doivent y contribuer en plus de la  politique étatique.C’est en dernière analyse la clé du développement.

 

(Attariq AlJadid N° 55- Décembre 2006) 

 

 


La Tunisie cherche à promouvoir un tourisme haut de gamme

 

TUNIS, YASMINE HAMMAMET ENVOYÉE SPÉCIALE

 
Florence Beaugé

Redorer la destination Tunisie et la débarrasser de son image « bas de gamme » : tel est l’objectif des autorités tunisiennes. Après trois années difficiles, à la suite des attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis et d’avril 2002 dans l’île de Djerba, le tourisme est reparti à la hausse. L’année 2005 avait déjà constitué un record en termes d’entrées (6 millions et demi) et de recettes (+ 8,4 % par rapport à 2004). 2006 est encore florissante, avec une nouvelle hausse de 5,8 % par rapport à l’année précédente.

La concurrence est toutefois de plus en plus rude. De nouveaux venus comme la Croatie s’ajoutent désormais aux rivaux traditionnels que sont le Maroc, l’Egypte ou encore la Turquie.

Si elle veut attirer des visiteurs tout au long de l’année, la Tunisie ne peut plus se contenter d’être une destination balnéaire et elle le sait. Elle compte davantage valoriser son patrimoine culturel – phénicien, grec, romain – et renforcer son secteur « santé et bien-être ».

La thalassothérapie et le golf devraient se généraliser. En novembre, un golf a été inauguré en plein désert, à Tozeur, au milieu des dunes et des palmiers. C’est le premier golf du Sahara. Une opération coûteuse, mais qui sera rentable, selon Tijani Haddad, le ministre du tourisme : « Il y a 60 millions de joueurs de golf dans le monde, dont 6 millions à nos portes, en Europe. A nous de savoir les attirer. »

Les ports de plaisance vont aussi se multiplier. Yasmine Hammamet, cité balnéaire surgie de rien il y a trois ans, en est la meilleure illustration. Cette ville nouvelle est un mélange étonnant de Majorque et Disneyworld. S’y côtoient des hôtels cinq étoiles, une médina artificielle mais réussie, et une patinoire, la première de Tunisie ! Dans la marina sont ancrés à l’année de somptueux voiliers ou yachts, immatriculés à Sydney, Londres ou Bruxelles.

« Tous les ports européens sont archicomplets et onéreux. Avec nos 1 300 kilomètres de côtes, nous pouvons proposer des places pour des tarifs infiniment moins élevés qu’en Europe », souligne M. Haddad.

La Tunisie compte par ailleurs élargir ses marchés. Outre sa clientèle traditionnelle – Allemands, Britanniques, Français, Italiens – elle accueille chaque année, depuis la chute du mur de Berlin, plusieurs centaines de milliers de Russes, de Tchèques et de Polonais.

 

HÔTELIERS « SAIGNÉS À BLANC »

 

Elle vise à présent l’Asie, en particulier la Chine. M. Haddad rentre de Pékin où il devrait ouvrir, dans les prochains mois, un office du tourisme tunisien : « On estime à 20 millions le nombre de touristes chinois à travers le monde. En 2016, ils tourneront autour de 100 millions ! »

Le créneau, de plus en plus porteur, du tourisme résidentiel devrait aussi être développé. Quelque 20 000 Canadiens viennent déjà passer l’hiver dans ce pays ensoleillé et francophone. L’objectif est d’attirer aussi les retraités européens, comme le fait le Maroc.

Pour être à la hauteur de ses ambitions, la Tunisie va revoir, à partir de janvier, la classification de ses hôtels, souvent surestimés. Dans le même temps, la préférence sera donnée au « haut de gamme ». Le parc des cinq étoiles – 17 % seulement de l’hôtellerie actuelle – va être densifié. « Il existe une clientèle prête à y mettre le prix, mais il faut qu’on lui offre des prestations à la hauteur », insiste le directeur de la chaîne Accor pour la Tunisie, Olivier Hick.

Au ministère du tourisme, on estime qu’il faudra « trois à quatre ans » pour engranger les bénéfices de cette nouvelle politique. Dans l’immédiat, les hôteliers tunisiens continuent, la mort dans l’âme, de casser leurs prix sitôt passée la courte saison d’été (15 juillet-20 août).

Beaucoup se plaignent d’être « saignés à blanc » par les tour-opérateurs français. Ils soulignent qu’en les contraignant à baisser leurs tarifs jusqu’à 200 euros la semaine, parfois moins, on ne fait « que des mécontents » : les clients, qui croyaient s’offrir un palace et se retrouvent avec une nourriture médiocre et un service bas de gamme, et les hôteliers, qui n’arrivent pas à rentrer dans leurs frais.

(Source: LE MONDE | 26.12.06 | ) 

 


 

Huile d’olive

La grande braderie

 

 

– L’extra, bradée cette semaine à 3d500 alors que son prix moyen au cours de la saison écoulée était supérieur à 5d700.

 

– Certains exportateurs vendent à des prix inférieurs de 20 % aux moyennes internationales

 

– Le marché des olives est à son niveau le plus bas : moins de 600 millimes.

 

– Les sociétés mixtes tuniso-italiennes continuent à saper les cours et à exploiter le manque de liquidités.

 

– Les recommandations de rééchelonnement de la banque centrale sont toujours ignorées par les banques.

 

A la fin de la semaine dernière, un lot de quatre mille tonnes d’huile d’olive tunisienne  a été bradé par deux exportateurs à 2,1Euros (3,570d) pour la qualité Extra et à 1,9 Euros (3,230d) pour la qualité normale. Ces prix rappellent les cours des dernières ventes de la saison écoulée (septembre, octobre) lorsque les exportateurs et les oléifacteurs se sont retrouvés avec près de 70.000 tonnes d’huile d’olive encore en stock à un mois de la nouvelle saison. Ils étaient donc obligés de les vendre aux prix proposés sur le marché à ce moment. Mais la situation n’est pas similaire aujourd’hui, la nouvelle saison ne fait que commencer et les prix moyens à l’échelle internationale sont actuellement de 2,5 Euros (4D250), qu’est-ce qui pourrait donc justifier un tel bradage et quelles sont les mesures à prendre pour éviter l’effondrement de ce marché qui a rapporté durant les trois dernières années une moyenne de 700 millions de dinars de recettes en devises?

 

Chute des cours d’olives

 

Après de multiples discordances sur la date d’ouverture de la saison oléicole, en raison notamment des problèmes d’écoulement des stocks de fin de la saison écoulée, paysans, oléiculteurs et oléifacteurs se sont mis au travail depuis bientôt deux mois. Pourtant, la vitesse de croisière tarde à être atteinte et le rythme de la production est encore saccadé. Lequel problème n’est pas dû à la quantité de la récolte que les experts évaluent à près de 170.000 tonnes, mais plutôt à un manque chronique de liquidités sur le marché des olives et de l’huile, notamment à Sfax où « souk ezzitoun », considéré comme la bourse de l’huile d’olive, tourne à son niveau le plus bas depuis des années. Ce marché ne retrouve pas non plus ses repères puisque l’Office National de l’Huile n’a pas annoncé ses prix de réception. Du coup, les cours  d’olives ont connu une chute vertigineuse et ils tournent actuellement entre 300 et 600 millimes. Le kilogramme d’huile de qualité extra reviendrait alors à 3d500, mais les oléifacteurs et les exportateurs sont réticents pour l’achat d’huile d’olive, faute de liquidités aussi. Du coup, les oléiculteurs essaient de reculer la cueillette à la recherche d’une stabilité qui tarde à s’installer sur le marché.

 

Manque de liquidités

 

En conséquence de la crise de l’arrière saison, qui a fait beaucoup de dégâts, notamment chez les oléifacteurs et les exportateurs qui se sont retrouvés avec des impayés auprès des banques, les crédits de la nouvelle saison n’ont pas été faciles à obtenir et les banquiers étaient réticents à allonger des crédits de campagnes. Lesquels crédits permettaient aux professionnels d’entamer les premières opérations de la saison puisque les échanges à « Souk ezzitoun » de Sfax se font au comptant. Du coup, le monde de l’oliveraie s’est retrouvé largement affecté par cette réticence des banquiers et le rythme des échanges est à son niveau le plus bas. Les prix n’ont même pas atteint ceux de l’avant dernière saison. D’ailleurs, plus de 40 % des huileries n’ont pas ouvert leurs portes.

 

Spéculation

 

Les effets de la crise n’étaient pas uniquement ressenties par les professionnels. Certains organismes exportateurs, et notamment les sociétés mixtes, n’ont pas subi de grands dégâts financiers. Ils sont en train de tirer profit de la crise actuelle du secteur. Ils achètent et les olives et les huiles à bas prix. Certains sont des actionnaires dans des sociétés italiennes de conditionnement et ils récupèrent ce qu’ils ont perdu, en exportant à partir de la Tunisie à des prix bas, par ce qu’ils gagnent dans la phase de vente de cette même huile tunisienne, une fois traitée, conditionnée et exportée d’Italie sous une nouvelle appellation. Il est donc clair que le marché de l’huile d’olive tunisienne est en train de subir des manipulations de la part de certaines sociétés italiennes qui sont, en partie, à la base de la crise de la saison écoulée et, peut-être même, celle qui s’annonce déjà cette saison. D’ailleurs, les ventes suspectes de la fin de la semaine dernière à 1,9 et 2,1 Euros ne peuvent échapper à cette catégorie de manipulation.

 

Et la banque centrale ?

 

Comme ce secteur a généré durant les trois dernières années une moyenne de près de 700 millions de dinars de recettes en devises et la balance commerciale alimentaire est excédentaire ( le taux de couverture des importations par les exportations est : +122 %), la banque centrale ne pouvait rester les bras croisés face à une telle situation et elle a recommandé aux banques de rééchelonner les impayés de la saison 2005-2006 pour permettre aux professionnels de faire face aux exigences de la nouvelle saison. Les banques, soucieuses d’un résultat plutôt particulier, n’ont pas encore appliqué ces consignes. Ils courent derrière leurs intérêts immédiats plutôt que celui de l’économie nationale. Or, le secteur de l’oliveraie est sur le bord de l’effondrement et le mouvement de panique de la semaine dernière ( bradage des prix ) risque de se poursuivre et de se répercuter davantage sur le prix de l’olive. Déjà, avec 3d500 le kilo à l’exportation, le prix de départ devrait être 500 millimes. Donc, il est impératif que la banque centrale, les corporations professionnelles, les ministères concernés et le système bancaire installent une cellule de crise pour sauver le secteur.

 

Mourad SELLAMI

 

Mounir Nôomane, exportateur :

« Avec 2,1 Euros (3d570) le kilo de l’huile extra, on ne rentre même pas dans ses frais »

 

Les exportateurs ne se sont pas encore remis des effets des pertes sèches qu’ils ont subi à la fin de la dernière saison oléicole qu’ils affrontent déjà de nouveaux problèmes. Mounir Nôomane, vice-président de la chambre professionnelle des exportateurs d’huile d’olive explique : « Ce n’est pas normal qu’on se permette de vendre le kilo de l’huile extra à 2,1 Euros (3d570), ce prix là ne couvre même pas les frais avec un kilo d’olives à 600 millimes. Il faut déjà 5 kilos d’olives pour extraire un kilo d’huile, ajoutez à cela les frais du transport, d’extraction et les frais d’embarquement. Le prix de revient est, au moins, à 3d800. Et puis, il faudrait dégager des bénéfices. C’est d’une part, le manque de liquidités et d’autre part, l’effet de la panique, qui ont poussé ces exportateurs à vendre avec de tels prix. Ils ont peur de l’effondrement du marché et ils veulent disposer d’argent pour continuer à rouler. Les professionnels sont vraiment à sec et la campagne oléicole risque un véritable effondrement qui toucherait tous les intervenants : paysans, oléiculteurs, oléifacteurs et exportateurs. Les autorités ne devraient pas laisser traîner les choses car les conséquences risquent de se répercuter sur la balance économique globale. La banque centrale devrait intervenir et exiger l’application de ses recommandations sur le rééchelonnement des dettes des professionnels. »

 

M.S.

 

(Source : « Le Temps » (Tunisie) du 26 décembre 2006)


 

Concours de l’invention et de l’innovation

Un cru 2006 de haute facture

 

La cérémonie de remise des prix aux lauréats du 15ème concours BSB de l’invention et l’innovation a été organisée , Vendredi dernier. Douze inventeurs institutionnels et particuliers ont été primés pour des procédés innovants couvrant des domaines et variés et des techniques qui les sont tout autant .

 

Des prix en espèces ont été décernés à quatre Entreprises économiques, à sept inventeurs, à une association et à un centre sectoriel de la formation professionnelle, étant rappelé qu’une trentaine d’inventeurs ont pris part à ce  15-ème concours de BSB, de l’invention et de l’innovation inauguré antérieurement , au technopôle d’El Ghazala. Les inventeurs, venant de divers horizons,y avaient exposé leurs inventions proposant des produits à usage variable allant de bavoirs jetables pour bébés aux procédés et machines de gravure en relief à trois dimensions en passant par des jeux éducatifs, affiches publicitaire animées.

 

Plusieurs systèmes de fabrication et des machines favorisant l’économie de carburants et d’eau sont également proposés par les participants à ce concours.

 

Des inventeurs, particulièrement sensibles à la question de l’économie d’énergie présentent plusieurs solutions novatrices en matière d’utilisation du gaz dans les chaudières et d’alimentation en carburants des véhicules.

 

 

Une triple nouveauté

 

Trois nouveautés ont marqué cette 15ème édition. D’abord au niveau de la participation, il y a lieu de remarquer la forte participation, pour la première fois, des entreprises grâce à l’impulsion et au soutien du Ministère de l’Industrie, de l’Energie et des PME qui a mobilisé les Centres techniques mais surtout l’API.

 

Les entreprises innovantes de toutes les régions du pays ont été sensibilisées pour prendre part à cette manifestation. Ce regain d’intérêt pour l’innovation s’inscrit dans le nouveau contexte économique tunisien. L’innovation constitue la composante la plus importante du Programme de Modernisation Industriel -PMI- un programme financé par l’UE. Ce programme appuie cette manifestation aux niveaux de l’organisation et du suivi. Aussi l’ATI se penche-t-elle actuellement sur «le modèle d’utilité» ou la petite invention ou encore le petit brevet et qui constitue, dans plusieurs pays étrangers mais pas encore en Tunisie, un cadre législatif encourageant et protégeant l’innovateur, l’entreprise ou la personne qui introduit sur un équipement ou un processus une amélioration ou une innovation pour en augmenter la productivité.

 

Deuxième nouveauté, la participation encourageante d’organismes, d’organisations ou d’institutions tels que «Jeunes Sciences», certains innovateurs appartenant au secteur de la formation professionnelle et supérieure, ou encore s’activant dans le cadre de clubs de jeunes inventeurs.

 

La troisième nouveauté se manifeste au niveau dans l’amélioration quantitative et qualitative des participations individuelles. Aussi plusieurs participations concernant le secteur des technologies de la communication. D’où l’option de l’ATI pour le Pôle Elghazala des Technologies de la Communication un cadre valorisant les nouvelles technologies d’une façon générale et celles relatives au secteur de la communication d’une façon particulière

 

 

 

« Portefeuille intellectuel »

 

Selon Aref Belkhiria ,P.D.G de BSB et Vice-président  de l’Association Tunisienne des Inventeurs,  la législation tunisienne relative aux créations industrielles ne reconnaît que deux grandes catégories juridiques : l’une  s’intéresse aux inventions, et l’autre  couvre le domaine des dessins et modèles industriels. Cependant, malgré l’institution de ce cadre juridique propice au développement de l’activité créatrice dans le domaine de l’industrie, le résultat demeure en deçà des espérances suscitées. En effet, le nombre de demandes de brevets déposé par les inventeurs tunisiens ne dépasse pas la dizaine chaque année.

 

En effet, l’invention qui fait l’objet d’une demande de brevet doit toujours remplir trois conditions : la nouveauté, l’inventivité et l’applicabilité industrielle.

 

 Or, cette définition représente un obstacle pratiquement infranchissable pour les inventeurs individuels ou même pour les petites et moyennes entreprises.

 

Le brevet d’invention requiert, en effet, de compétences techniques éprouvées et de gros moyens. Il demeure ainsi dans la quasi-totalité des cas l’apanage des multinationales qui disposent pratiquement de 90% de la technologie mondiale alors que le tiers-monde détient à peine 1% dont 60% sont détenues par quelques états tels que le Brésil, l’Inde, le Mexique… Les grandes entreprises japonaises, en sont les meilleurs exemples. Elles consacrent annuellement un budget colossal à la recherche de nouveaux produits. Or, toute entreprise, pour se développer, voire pour assurer sa survie, doit se constituer un portefeuille intellectuel, précise M Belkhiria, et la Tunisie n’échappe pas à cette donne.

 

Voilà pourquoi, il propose que ce qu’on appelle le modèle d’utilité puisse  constituer une alternative au brevet d’invention et devenir un stimulant à l’innovation pour les  entreprises tunisiennes .

 

LM

 

 

Moncef SOUISSI, Premier prix inventeur du plancher faux plafond léger

 

« Un procédé antisismique et écologique »

 

 Le premier prix des Inventeurs est revenu à un architecte de formation et de profession , Moncef Souissi qui a été primé pour son invention: le plancher faux plafond léger , qui couronne une carrière de 35 ans passés dans la conception des plans et l’amélioration des procédés de construction.

 

Le procédé qui a valu au lauréat ce premier prix, est conçu de composants légers et d’un faux plafond composé de poutrelles métalliques légères, de profilé faux plafond en plâtre, de blocs en polystyrène expansé et d’une chape de béton de treillis.

 

L’avantage de cette invention réside dans le fait par la légèreté de ses éléments représentant une économie de poids sur le plancher de 75% environ par rapport au plancher traditionnel.

 

Moncef Souissi y ajoute d’autres avantages qui s’attachent aux qualités techniques des matériaux utilisés pour la fabrication du procédé et qui portent notamment sur l’isolation thermique, l’isolation sonique et sa caractéristique  anti-feu, outre la facilité de sa mise en œuvre au niveau du transport, de l’accès au chantier de  la manutention et  de la pose ( jusqu’à 80% de gain de temps par rapport au plancher traditionnel), selon l’inventeur.

 

Des avantages se manifestent également au plan des canalisations sous forme de passage encastré prévu pour les différents réseaux, ainsi qu’à celui du montage sans coffrage, ce qui se traduit par une économie de temps, de main d’œuvre et de bois.

 

Enfin et surtout, le procédé est antisismique et écologique.

 

L’inventeur primé nous a révélé que plusieurs industriels et hommes d’affaires ont manifesté un intérêt à son procédé , et qu’il est en pourparlers avancé avec l’un d’eux , un promoteur immobilier français.

 

 

Guy Sfez ; acquéreur du brevet d’invention du plancher léger

« Un destin international »

 

A peine a-t-il exposé son invention que Moncef Souissi a trouvé un acquéreur trés intéressé par son procédé , en la personne d’un important homme d’affaires et promoteur immobilier français Guy Sfez , qui a vite fait de prendre contact avec l’auteur de l’invention et  engager avec lui des pourparlers qui sont à un stade avancé , selon les deux futurs partenaires.

 

 Guy Sfez, interrogé par « Le Temps » sur les raisons qui l’ont poussé à s’intéresser à ce procédé , a indiqué que , au vu de ses caractéristiques techniques et ses avantages économiques , le procédé primé ne peut que vivement l’intéresser , d’autant qu’il a vocation à réaliser des économies , en matériaux de construction , en poids , en main d’oeuvre , outre sa facilité d’utilisation.

 

 C’est une très bonne perspective pour un promoteur immobilier qui , comme moi , est sur le point de lancer de grands et importants projets dans le secteur de l’habitat social en Tunisie , a ajouté le promoteur immobilier français qui a révélé avoir acquis  ,à cette fin , des dizaines d’hectares de terrains dans différents endroits.

 

Pour ce faire, il a indiqué qu’il a créé une société tuniso-française de promotion immobilière dont les statuts sont prêts et qui entamera ses activités début 2007.

 

Au sujet de la nature de la transaction, il a souligné que deux formules s’offrent aux deux parties, soit l’achat pur et simple du brevet d’invention, soit un partenariat entre l’inventeur et le promoteur, ce qui, dans les deux cas, est de nature à valoriser encore plus l’invention, non seulement en Tunisie, mais surtout en Europe et aux Etats unis ou le promoteur français a des intérêts et des projets .

 

 C’est là que réside la dimension prochaine de l’invention, vouée à un destin international, a dit M Sfez qui compte aussi construire en Tunisie une usine de fabrication du procédé de plancher faux plafond léger.

 

 L’homme d’affaires français y voit un sérieux gage du climat des affaires en Tunisie « très propice » aux investissements étrangers, mais aussi un retour aux sources, les aïeux et grands parents de M Sfez, étant d’origine tunisienne et ayant lancé en Tunisie d’importants projets dans les secteurs industriel, commercial  agricole et des services.

 

LM

 

(Source : « Le Temps » (Tunisie) du 26 décembre 2006)

 


 

La Tunisie diversifie ses ressources énergétiques

 

L’augmentation des besoins énergétiques de la Tunisie a poussé le gouvernement tunisien à diversifier ses ressources énergétiques pour réduire la facture d’importations.

 

La consommation pétrolière nationale s’est envolée ces dernières années, pour atteindre le niveau record de 53,7 millions de barils en 2005, tandis que la production s’élevait à 50 millions de barils. En 2005, le déficit généré par l’importation pétrolière a coûté à la Tunisie 63 millions de dollars supplémentaires par rapport à l’année précédente. Le gouvernement n’a eu d’autre choix que de combler le déficit budgétaire et l’inflation qui résultent de la facture énergétique, grâce à de généreuses subventions – selon la presse locale, les dépenses pour 2005 ont représenté plus de 389 millions de dollars.

 

Pendant ce temps, le prix de l’essence à la pompe ne cesse d’augmenter en Tunisie. Cette année, le prix est passé de 0,62 dollar le litre à 0,85 dollar le litre. En outre, étant donné la croissance du pays, la reprise de l’activité industrielle et la construction de nouvelles zones résidentielles, la consommation nationale est amenée à poursuivre son ascension vertigineuse. « Par conséquent, afin de pallier les besoins à venir, il est essentiel pour le pays de diversifier son approvisionnement énergétique.

 

Plusieurs stratégies ont été adoptées simultanément afin de relever le défi », note la même source.

 

Objectif : augmenter la production d’hydrocarbures L’objectif principal est de maintenir, voire augmenter, la capacité de production d’hydrocarbures actuelle. Les principaux gisements de production en Tunisie tels que El Borma et Ashart, qui fournissent l’essentiel de l’énergie domestique, montrent des signes de déclin. British Gas a réalisé d’importants investissements afin de moderniser le champ gazier de Miskar et de prolonger sa durée de production actuelle. La production de Miskar, qui s’élève à environ 5,56 millions de mètres cubes/jour, représente à peu près la moitié des besoins domestiques en énergie.

 

Le groupe entend officiellement conserver sa place de principal fournisseur de la Tunisie en gaz naturel. Derek Fisher, président de British Gas, a déclaré à OBG : « Nous avons jusqu’à présent investi 1,2 milliard de dollars en Tunisie et nous sommes sur le point de doubler ce montant. »

 

Le démarrage de la production de gaz à partir de la nouvelle plate-forme de Hasdrubal (située dans le golfe de Gabès) est prévu pour 2009. A terme, ce champ gazier pourrait satisfaire jusqu’à 20 à 25% des approvisionnements domestiques en gaz, ainsi qu’un minimum de 20 % de ses besoins en GPL. Du pétrole léger a également été trouvé dans ce champ. Le gouvernement a pris les mesures législatives et financières nécessaires pour encourager les efforts d’exploration.

 

Selon certains observateurs, la Tunisie devrait voir sa production pétrolière doubler cette année, et augmenter de 80 % l’année suivante. Pour ce qui est du gaz naturel, la production des champs de Miskar et d’Hannibal devrait augmenter de 5 à 10 % avant de se stabiliser pendant quelque temps.

 

Dans l’ensemble, la production tunisienne pourrait connaître une croissance de 11 % en 2007, alors que la consommation augmentera de 2 %. Cap sur les énergies renouvelables « Ceci étant dit, certains doutes persistent, à savoir si ces nouvelles richesses en hydrocarbures permettront de couvrir à terme l’accroissement soutenu de la demande d’énergie de la Tunisie. Les autorités tunisiennes ont conscience de la situation, et s’efforcent de diminuer leur dépendance pétrolière », commente OBG.

 

(Source : «le Jeune Indépendant » (Algérie), le 26 décembre 2006)


U.G.T.T. : Les défis de la nouvelle direction

Ali Ben Samir   Le 21ème Le Congrès de l’U.G.T.T, qui s’est tenu à Monastir, passera dans l’histoire de la Centrale syndicale comme celui où les enjeux électoraux ont été les plus présents. Déjà, des semaines avant le début des travaux, on avait le sentiment que ces considérations l’emporteraient sur le reste ; certes des membres de l’organisation ont planché notamment dans les réunions des commissions et de la Commission administrative sur des questions en rapport avec l’organisation du congrès, l’élaboration des motions et d’autres sujets. Mais la vie syndicale était dominée par les enjeux électoraux et ponctuée de déclarations de candidatures, de « manifestes », de tracts, d’alliances et de listes qui se font et qui se défont puis les choses se sont relativement décantées : plus de cinquante candidats au Bureau Exécutif, quelques listes en présence dont essentiellement celle qui serait celle de Abdesslam Jrad—bien que ce dernier affirmât qu’il ne cautionnerait pas une quelconque candidature-—et une autre présentée comme celle de Ali Romdhane, ce qui correspondrait, schématiquement au rapport de forces sur le terrain. C’est dans ce climat que débuta le congrès et il convient à ce propos de rappeler que les questions électorales ont très souvent dominé les congrès de l’U.G.T.T- mise à part la période de « normalisation » de 1965 à 1970 mais celui de Monastir sera celui qui aura battu tous les records en matière de compétition pour l’accession à l’instance dirigeante. Certaines conclusions doivent être soulignées. D’abord, au niveau des débats. Comme il était attendu, ils furent divers, animés et ont touché la plupart des sujets d’actualité : les salaires, l’Assurance-maladie, le travail intérimaire, la démocratie au sein de l’organisation et dans le pays, le rôle de l’U.G.T.T. et aussi des évocations passionnées de Hassan Nasrallah et de Hugo Chavez… Il convient cependant de signaler que ces interventions, dont quelques-unes étaient pertinentes et ont posé des problèmes réels du mouvement syndical et du pays, se sont souvent déroulées devant une assistance très réduite ne dépassant pas la centaine de délégués ; la majorité se livrait dans les coulisses et les couloirs aux calculs et aux marchandages… Ce phénomène est significatif d’une situation à laquelle il convient de remédier pour la bonne santé du mouvement syndical tunisien. Après les débats, les délégués se sont attelés à ce qui paraissait être l’essentiel: l’élection du Bureau Exécutif. A l’issue d’opérations animées et harassantes, la liste des élus fut connue. La première conclusion qu’on peut en tirer est qu’elle est une formule de compromis entre les deux principales listes. Le renouvellement est en deçà de ce que certaines rumeurs et « prévisions » ont fait croire, puisque seuls quatre nouveaux membres font leur entrée au Bureau Exécutif : Mouldi Jendoubi, Saïd Abbassi, Belgacem Ayari et Moncef Zahi ; ils remplacent Néji Messaoud qui ne s’est pas présenté de son plein gré et a présidé les travaux du congrès, Hédi Ghodhbani, Abdennour Maddahi et Slimane Majedi qui n’ont pas été élus. A ce propos, quelques remarques doivent être faites. Parmi les nouveaux membres, trois sont secrétaires généraux d’unions régionales (Jendouba, Kairouan et Ben Arous ); ils sont connus pour leur soutien aux activités de la société civile et de la Ligue des Droits de l’Homme et leurs prises de positions politiques il est très rare dans l’histoire de l’U.G.T.T. que des responsables régionaux accèdent au Bureau Exécutif, ce qui est une preuve de l’importance accrue des régions. Le quatrième nouveau membre est Secrétaire général du syndicat de l’Enseignement de base et lui aussi est représentatif d’un courant qui tient à son autonomie par rapport à la Direction. Sur le plan de l’appartenance régionale puisqu’il faut en parler, cette considération étant une réalité le nouveau Bureau Exécutif est équilibré et représente des régions diverses : Sfax, Gafsa… Autre conclusion : le Bureau Exécutif ne comprend aucune femme, ce qui est paradoxal puisque des femmes se sont portées candidates et surtout parce que l’élément féminin est largement majoritaire dans des secteurs importants de la base de l’U.G.T.T. L’organisation syndicale serait-elle la seule à ne pas compter de femmes au sein de ses instances dirigeantes ? D’autre part et c’est aussi paradoxal en raison de la structure de l’économie tunisienne, le secteur public demeure dominant au Bureau Exécutif au détriment du secteur privé. Le vote n’a pas fait que des hommes heureux. Ceux qui n’ont pas été élus et qui appartiennent à des bords divers, s’en prennent à l’appareil, au manque de transparence… et certains d’entre eux déclarent envisager d’autre formes d’action dont la création de syndicats autonomes. Maintenant que le Congrès de Monastir est terminé, ce sont les questions de fond qui reviennent au premier plan. La direction syndicale aura à relever plusieurs défis relatifs à la nécessaire réforme de l’action syndicale, du rôle de l’U.G.T.T. dans le pays, de ses rapports avec le pouvoir et les autres organisations syndicales, la société civile…. Le pire danger serait que les membres du Bureau Exécutif considèrent leur mandat comme un mandat de transition. La composition du nouveau Bureau Exécutif Abdesselem Jerad 248 voix – Secrétaire général. Ali Romdhane 217 voix – Secrétaire général adjoint chargé du règlement intérieur. Mohamed Saâd 309 voix Secrétaire général adjoint chargé de l’Administration et de la Trésorerie. Mohamed Trabelsi 194 voix – Secrétaire général adjoint chargé des relations arabes et étrangères et de l’émigration. Mohamed Chandoul 191 voix – Secrétaire général adjoint chargé de l’Information, de la communication interne et de l’édition. Houcine Abbassi 232 voix – Secrétaire général adjoint chargé des Affaires juridiques et du contentieux. Moncef Zahi 269 voix – Secrétaire général adjoint Chargé de la Fonction publique. Mouldi Jendoubi 222 voix – Secrétaire général adjoint chargé des Offices, des entreprises publiques et des entreprises de l’UGTT. Belgacem Ayari 192 voix – Secrétaire général adjoint chargé du secteur privé. Mohamed Sehimi 225 voix – Secrétaire général adjoint chargé des études et des archives. Abid Briki 202 voix – Secrétaire général adjoint chargé de la formation syndicale, et de la culture ouvrière. Ridha Bouzriba 224 voix – Secrétaire général adjoint chargé de la Couverture sociale, de la Santé et de la sécurité professionnelle. Moncef Yaakoubi 200 voix – Secrétaire général adjoint chargé de la Jeunesse ouvrière, de la Femme et des Associations. (Source : «Réalités» (Tunisie), N° 1095 du 21 décembre 2006)  


Pourquoi les Libanais ont-il peur du recensement ?

Bassam Bounenni (*)

 

Le recensement de la population est une question de plus en plus tabou au Liban. En effet, le pays du cèdre ne s’est plus livré à un tel exercice statistique, fort important, depuis 1932. Des chiffres informels affirment que la proportion des musulmans est de l’ordre de 64%, contre 46% de chrétiens.

 

Mais le revirement de la balance démographique n’est que le résultat d’une politique de naturalisation pro-syrienne. Pour la seule année 1994, les autorités libanaises avaient naturalisé plus de 320 000 Syriens – dont 80% de musulmans.

 

Ajoutons à cela le refus de Beyrouth d’accorder la nationalité libanaise à la diaspora, qui compte plus d’une quinzaine de millions de personnes dont la majorité sont de confession chrétienne.

 

Cela va sans dire que ces mêmes Libanais, véritable manne financière pour le pays, sont privés de leur droit au vote, contrairement à l’usage dans toutes les démocraties et même dans certaines dictatures, telles que la Tunisie.

 

Cette politisation de la question démographique ébranle le pays qui connaît, actuellement, un « baby boom » chiite.

 

Comme en Israël, on est de plus en plus sensible, au Liban, à la question lancinante de l’équilibre démographique, équilibre sur lequel est basé l’exercice politique.

 

La sur-représentativité des uns et la sous-représentativité des autres ne peuvent plus être un baromètre, les autorités libanaises pro-syriennes s’étant adonnées à un rééquilibrage démographique annihilant la libanité même de la population, à des fins politico-politiques, somme toute malsaines et, à la limite, anticonstitutionnelles.

 

Le Pacte national de 1943 a répondu à une réalité démographique qui n’est plus d’actualité. D’ailleurs, la fin de l’occupation syrienne a laissé apparaître le nouveau poids démographique de chaque communauté. Et, donc, son poids sur l’échiquier politique.

 

L’assassinat de l’ancien Premier ministre, Rafic Hariri, a donné lieu, dans ce même contexte, à de nouvelles alliances, parfois irrationnelles et illogiques. Et les ennemis d’hier de devenir des « amis », au gré des événements, et ceci pour plusieurs considérations, parfois d’ordre démographique.

D’où la peur, justement, d’un recensement officiel, qui mettrait un terme à la surenchère et aux spéculations sur le poids réel de chaque communauté.

 

Dans l’état actuel des choses, la question démographique est plus que jamais intrinsèquement liée au partage du pouvoir. Le recensement, comme d’autres entreprises, pourrait être le c du commencement d’un travail de longue haleine, susceptible de remettre de l’ordre dans la maison libanaise. Mais, pour y parvenir, courage politique et honnêteté intellectuelle s’imposent.

 

(*) Journaliste tunisien à Al Jazeera Tv, Bassam Bounenni est également chercheur en géopolitique. Spécialiste des relations israélo-arabes.

 

(Source : agoravox.fr, le 26 décembre 2006)

Lien: http://www.agoravox.fr/tb_receive.php3?id_article=17027

 

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