TUNISNEWS  
  8 ème année,                        N°  2895 du 26.04.2008
                     Luiza Toscane: L’avocat de Slim Boukhdhir ne peut lui rendre                   visite en prison                   AP: Tunisie: deux journalistes opposants                   entament une grève de la faim                   JDD: Tunisie: Deux journalistes en grève de la faim                   HRinfo: Dernières atteintes à la liberté                   de la presse dans la région                   AFP: En Tunisie, Sarkozy attendu de pied ferme sur les droits                   de l’Homme                     AFP: Nicolas Sarkozy entame lundi une                   visite de 48h en Tunisie                   Le Monde: Mokhtar Trifi : ” Nous espérons que la visite de M.                   Sarkozy en Tunisie n’aura pas un caractère purement économique                   ”                    Purepeople: Carla Bruni-Sarkozy :                   Quelles tenues pour la Tunisie ?                   Info Obs : L’opposant Taoufik Ben Brik se dit victime de                   pressions
L’avocat de Slim Boukhdhir ne peut lui rendre visite en prison
                                     Maître Abdelwahab Maatar, avocat à Sfax, a écrit à six                   reprises au juge d’exécution des peines de la prison civile de                   Sfax, pour demander à rencontrer Slim Boukhdhir, son client                   emprisonné et condamné définitivement à une année                   d’emprisonnement. Il n’y a jamais été autorisé. Pourtant, le                   droit à rencontrer son avocat est prévu par la loi 2001-52 du                   14 mai 2001, relative à l’organisation des prisons, qui                   dispose dans son article 17 : « Tout détenu a droit à : […]                   6) la visite d’un avocat, en présence d’un agent de la prison                   pour le condamné en vertu d’un jugement définitif, et ce, sur                   autorisation de l’administration chargée des prisons et de la                   rééducation […] ».                   Quant à Slim Boukhdhir, il est toujours privé d’eau et dévoré                   par la gale. Les médicaments de la prison sont inefficaces.                   Hier, vendredi 25 avril, sa mère, Najet Boukhdhir, a joint au                   couffin des médicaments appropriés achetés en ville, mais qui                   doivent être appliqués après la douche. La veille, jeudi 24,                   le prisonnier avait eu droit à l’occasion de son jour                   hebdomadaire de visite à la visite directe qu’il avait                   demandée : mais quelle ne fut pas la déception de son épouse,                   Dalenda, et de sa mère, de se voir privées de ce droit : en                   effet, et par une décision arbitraire et injustifiée, seuls                   les deux enfants du journaliste ont pu voir leur père !                                      Luiza Toscane
Tunisie: deux journalistes opposants entament une grève de la faim
                  The Associated Press – 26/04/08 à 15:09:49                    A deux jours de l’arrivée du président français Nicolas                   Sarkozy pour une visite d’Etat de trois jours en Tunisie, deux                   responsables d’un hebdomadaire de l’opposition légale                   tunisienne ont annoncé samedi entamer une “grève de la faim                   illimitée” pour dénoncer les harcèlements dont leur journal                   fait selon eux l’objet de la part du pouvoir.                   Lors d’une conférence de presse, l’un des grévistes, Rachid                   Khéchana, rédacteur en chef d'”Al Mawkef”, organe du parti                   démocratique progressiste (PDP), a justifié sa décision                   d’entrer en grève de la faim avec le directeur de la                   rédaction, Mongi Ellouze.                   Il a évoqué notamment des “pressions exercées par les                   autorités” sur la société distributrice du journal pour                   réduire au minimum la vente de leur organe ainsi qu’une                   affaire intentée “à l’instigation du pouvoir” contre                   l’hebdomadaire par cinq sociétés de commercialisation d’huile                   végétale. Celles-ci réclament quelque 300.000 euros de                   dédommagements de préjudices à la suite de la publication d’un                   article demandant à faire analyser cette huile suspectée                   d’être nocive.                   “Aujourd’hui, la situation a atteint un point de non retour.                   Notre journal qui ne vit que de ses ventes, est en voie d’être                   asphyxié et menacé de disparition”, a lancé M. Khéchana devant                   les journalistes.                   Les autorités tunisiennes ont qualifié cette “soi-disant grève                   de la faim” de “nouvelle manoeuvre démagogique visant à                   induire l’opinion en erreur” et de “tentatives                   d’instrumentalisation”. “Contrairement aux allégations de ses                   responsables, le journal ‘Al Mawkef’ ne fait l’objet d’aucune                   restriction”, ajoute un communiqué officiel transmis à                   l’Associated Press qui avance que “les partis de l’opposition                   publient et diffusent librement leurs journaux”.                   Présent à la conférence de presse des grévistes, le chef                   historique du PDP, Me Néjib Chebbi, qui a annoncé sa                   candidature à la présidentielle de 2009, a jugé que la grève                   de la faim pourrait s’arrêter pour peu que le gouvernement                   “cesse ses harcèlements”.                   Quant au choix d’entamer la grève juste avant l’arrivée de                   Nicolas Sarkozy, M. Khéchana en a imputé la responsabilité aux                   autorités qui, selon lui, “refusent toute solution amiable”.                   “On ne veut pas être des trouble-fêtes, mais on défend nos                   droits”, a-t-il insisté. “On ne demande rien au président                   Sarkozy. On pose un problème qui l’interpelle”, a enchaîné Me                   Chebbi. AP
Tunisie: Deux journalistes en grève de la faim
                                         Alors que Nicolas Sarkozy doit se rendre en Tunisie lundi,                     deux journalistes d’opposition ont entamé samedi une grève                     de la faim illimitée pour protester contre le harcèlement                     dont fait l’objet leur journal, Al Mawkef, selon eux, de la                     part du pouvoir tunisien. Le directeur de la rédaction et le                     rédacteur en chef dénoncent des pressions pour réduire la                     diffusion du titre.                                          source :                                        http://www.lejdd.fr/cmc/scanner/international/200817/tunisie-deux-journalistes-en-greve-de-la-faim_113289.html?popup
Dernières atteintes à la liberté de la presse dans la région
                                         La semaine dernière, des atteintes à la liberté de la presse                     ont été recensées au Bahreïn, en Egypte, en Somalie, au                     Soudan et en Tunisie.                                          Au Bahreïn, le journaliste Jaafar Al Jamry,                     du quotidien Al Wasat, a été condamné à une amende de 150 BD                     (396 USD) par les juges de la Haute cour pénale le 16 avril                     2008.                     Jamry était accusé d’avoir publié des propos diffamatoires                     et des fausses informations sur un employé du Ministère de                     la santé. Une action judiciaire a été intentée contre Al                     Jamry après la plainte déposée par l’employé du Ministère de                     la santé.                                          En Egypte, le 16 avril, les forces de                     l’ordre ont fait une descente au quartier général de la                     société Cairo News Company et saisi cinq appareils de                     diffusion en directe, sans fournir aucune explication. Les                     autorités égyptiennes ont également initié une enquête sur                     la société, sans indiquer l’infraction qui aurait été                     commise. La société Cairo News Company offre des équipements                     de diffusion à la location ainsi que des services connexes à                     environ 40 chaînes satellites en Egypte.                     Toujours en Egypte, les chaînes télévisées Al Hiwar, Al                     Baraka et Al Hikma ont récemment été interdites.                                            En Somalie, le journaliste Abdi Mohammed                     Ismail, également connu sous le nom de Abdi Uud, a été                     arrêté le 21 avril à Mogadiscio par des membres des forces                     de l’ordre du Gouvernement fédéral transitoire somalien. Ni                     le Gouvernement fédéral transitoire ni les forces de l’ordre                     n’ont donné d’explication concernant l’arrestation d’Ismail,                     qui travaille pour le réseau privé de médias Shabelle.                                           Au Soudan, le 13 avril, l’agence de                     renseignement intérieur du service de sécurité national                     (NSS) a ordonné aux éditeurs de dix quotidiens de faire                     vérifier immédiatement l’ensemble du contenu de leur journal                     pour autorisation préalable au titre de la loi sur la                     censure illégalement imposée le 6 février. Aucun quotidien                     n’a obéi et ils ont tous imprimé leurs éditions de la façon                     habituelle. Deux jours plus tard, la police a décidé de                     saisir les éditions de Ajras al-Huriyya, Rai al-Shaab et                     Al-Ayyam. Al-Sudani, al-Ahdath, Ajras al-Huriyya, Rai                     al-Shaab et le quotidien anglophone The Citizen ont été                     saisies le 16 avril, après l’impression de plusieurs                     dizaines de milliers d’exemplaires. Les quatre quotidiens                     arabophones ont reçu pour instruction de ne pas évoquer la                     conférence de presse des éditeurs d’Ajras al-Huriyya,                     critiquant la nouvelle censure.                                          En Tunisie, depuis le 14 mars, quatre éditions d’Al Maoukif,                     l’hebdomadaire du Parti démocratique progressiste (PDP) ont                     été saisis, sans aucune explication. En signe de                     protestation, des membres du personnel ainsi que des                     activistes du PDP ont décidé de distribuer eux-mêmes le                     dernier numéro dans les rues de la capitale. Naima Hasni,                     membre du parti, a été bousculée par un policier en civil                     alors qu’elle vendait le journal à des passants sur l’avenue                     Habib Bourguiba le 17 avril. La direction affirme que les                     saisies pourraient être la conséquence des articles sur des                     questions sensibles telles que l’augmentation des prix et la                     distribution d’huile de cuisine contaminée. Cinq sociétés de                     fabrication d’huile de cuisine ont intenté des actions en                     diffamation à l’encontre du rédacteur en chef Rachid                     Khechana et du directeur général Nejib Chebbi. Ces sociétés                     demandent 500 000 dinars (274 000 Euros) de                     dommages-intérêts. En cas de condamnation, le journal devra                     fermer. Khechana et Chebbi sont convoqués au tribunal pour                     une audience le 10 mai. 
                                         Sources :                     Centre pour les Droits de l’Homme du Bahreïn (BCHR), Manama                     Union nationale des journalistes somaliens (NUSOJ),                     Mogadiscio                     Reporters Sans Frontières (RSF), Paris                     Arabic Network for Human Rights Information (HRinfo), Le                     Caire  
 
Nicolas Sarkozy entame lundi une visite de 48h en Tunisie
                                             AFP, samedi 26 avril 2008                        PARIS (AFP) — Nicolas Sarkozy entame lundi en Tunisie un                       séjour de quarante-huit heures largement voué au                       développement de la relation politique et économique très                       étroite qui unit la France et son ancienne colonie, à                       peine perturbée par l’entêtante question des droits de                       l’Homme.                       Après le Maroc et l’Algérie l’an dernier, le président,                       accompagné de son épouse, conclut chez son homologue                       tunisien Zine El Abidine Ben Ali sa première tournée des                       pays du Maghreb.                       Il avait par ailleurs effectué un passage en coup de vent                       à Tunis et Alger en juillet 2007 dans la foulée de son                       élection.                       Alors que la France s’apprête à prendre en juillet les                       rênes de l’Union européenne, le nouveau partenariat promu                       par Nicolas Sarkozy entre l’Europe et ses voisins du sud                       via son projet d’Union pour la Méditerranée (UPM) sera au                       coeur de cette visite d’Etat.                       Le président doit y consacrer l’essentiel de son discours                       devant les étudiants de l’Institut national des sciences                       appliquées et des technologies de Tunis mercredi.                       Si la France n’a obtenu le ralliement de ses partenaires                       européens qu’au prix de sérieux amendements, la Tunisie a                       immédiatement soutenu son initiative. A en croire la                       presse, le président Ben Ali brigue même le secrétariat                       général de la future entité, qui doit être lancée en                       grande pompe lors d’un sommet à Paris le 13 juillet.                       Sur un plan bilatéral, le séjour de Nicolas Sarkozy aura                       une nouvelle occasion de célébrer par de nombreux accords                       la relation “remarquable”, “dense” et “apaisée”, dit-on à                       Paris, que la France entretient avec un pays souvent                       présenté comme son “chouchou” en Afrique du Nord.                       La France doit ainsi signer avec Tunis sa première                       convention de gestion concertée de l’immigration avec un                       pays maghrébin. Ce texte doit renforcer la lutte contre                       les clandestins, ouvrir le territoire français à                       l’immigration professionnelle et favoriser le                       développement dit “solidaire” entre les deux pays,                       souligne-t-on à l’Elysée.                       Comme c’est devenu la marque de fabrique de sa diplomatie                       depuis un an, Paris va offrir à Tunis un accès à sa                       technologie nucléaire civile sous la forme d’accord-cadre                       de coopération. Identique à ceux paraphés par Tripoli,                       Rabat ou Alger, ce texte ouvre la voie à l’éventuelle                       livraison, d’ici quinze à vingt ans, d’un ou plusieurs                       réacteurs nucléaires.                       Fidèle à une autre de ses habitudes, Nicolas Sarkozy,                       accompagné d’une centaine de patrons tricolores, espère                       décrocher quelques contrats susceptibles de renforcer la                       place de la France au premier rang des partenaires                       économiques de la Tunisie.                       Des discussions sont en cours entre l’avionneur européen                       Airbus et la compagnie Tunis Air pour la livraison d’un                       nombre indéterminé d’appareils et Alstom figure en bonne                       place pour équiper une centrale électrique. L’Elysée                       n’exclut pas que ces contrats, pas encore “finalisés”, le                       soient pendant la visite présidentielle.                       Dans ce ciel sans nuages, seule la question des atteintes                       aux droits de l’Homme en Tunisie devrait, une nouvelle                       fois, perturber le séjour de Nicolas Sarkozy.                       Régulièrement épinglées par les rapports internationaux,                       les autorités de Tunis ont interdit cette semaine une                       mission de la Fédération internationale des droits de                       l’Homme (FIDH) au motif qu’elle faisait preuve de “partis                       pris systématiques” contre leur pays.                       Les ONG tunisiennes et internationales ont fait savoir                       qu’elles attendaient un “geste fort” du président français                       sur ce terrain. L’Elysée a promis qu’il en “dira un mot en                       public”.                    
En Tunisie, Sarkozy attendu de pied ferme sur les droits de l’Homme
                                             AFP, samedi 26 avril 2008                    
                                             PARIS – Déçues de son passage-éclair en juillet, les ONG                       de défense des droits de l’Homme attendent du nouveau                       séjour tunisien de Nicolas Sarkozy à partir de lundi un                       “geste fort” sur ce terrain dont il avait promis de faire                       une des priorités de sa diplomatie.                        Même si elle a été rapidement suivie par la remise en                       liberté d’un opposant, la première visite de président                       français est loin d’avoir convaincu la société civile et                       l’opposition tunisiennes.                                                “La société civile a été superbement ignorée. Nous n’avons                       eu ni audience, ni contact avec sa délégation pendant les                       quelques heures qu’il a passées sur notre territoire”,                       déplore le président de la Ligue tunisienne des droits de                       l’Homme (LTDH), Me Mokhtar Trifi.                                                Après un entretien avec le président Zine El Abidine Ben                       Ali, Nicolas Sarkozy avait assuré avoir évoqué “des cas                       particuliers”. Deux semaines plus tard, Tunis annonçait la                       grâce de l’avocat Mohamed Abbou, incarcéré depuis plus de                       deux ans.                                                Depuis vingt ans, le régime du président Ben Ali est                       régulièrement épinglé par les ONG dans leurs classements                       des pays les plus répressifs de la planète. Tunis dénonce                       ces critiques et met en avant son bilan dans le domaine de                       l’éducation et de l’émancipation des femmes.                                                A la veille du retour du président français pour une                       visite d’Etat de quarante-huit heures, les défenseurs des                       droits de l’Homme ont fait savoir qu’ils espéraient                       beaucoup de Nicolas Sarkozy.                                                “La justice est aux ordres, la corruption se généralise,                       la torture est fréquente. Le bilan du régime est                       désastreux”, résume la présidente de l’Association                       tunisienne des femmes démocrates (ATFD) Khadija Cherif.                       “Cette fois, nous ne nous voulons pas d’une simple                       libération comme alibi”.                                                “Nicolas Sarkozy ne doit pas tomber dans le piège de                       marchander la libération d’un seul prisonnier, comme en                       juillet”, estime Eric Goldstein, de l’ONG américaine Human                       Rights Watch (HRW), “il doit poser publiquement la                       question des droits de l’Homme”.                                                “Il a répété pendant sa campagne électorale que sa                       politique étrangère serait fondée sur le respect des                       droits de l’Homme”, insiste Khadija Cherif, “il doit                       marquer sa différence avec ses prédécesseurs”.                                                En de rappeler le tollé suscité en Tunisie par Jacques                       Chirac qui, lors d’une visite en 2003, avait jugé que “le                       premier des droits de l’Homme, c’est de manger, d’être                       soigné, de recevoir une éducation et d’avoir un habitat”.                                                                     L’Elysée a assuré que Nicolas Sarkozy, qui sera accompagné                       de sa secrétaire d’Etat aux droits de l’Homme, Rama Yade,                       “aurait à coeur d’évoquer un certain nombre de dossiers”                       avec le président Ben Ali.                                                “Tout n’est pas parfait, mais il est important de                       souligner ce que sont les réalités de la société                       tunisienne d’aujourd’hui”, relève toutefois un diplomate                       français, citant le statut de la femme “sans équivalent                       dans les pays arabes” ou “le moratoire sur la peine de                       mort”.                        “Un dialogue confiant est peut-être plus productif que des                       proclamations publiques dont on sait qu’elles ont le don                       de provoquer une crispation”, insiste-t-il, rappelant la                       libération de Me Abbou.                                                Soulignant que la LTDH est interdite de congrès depuis                       2005 et que Tunis vient de refuser une mission de la                       Fédération internationale des droits de l’Homme (FIDH), Me                       Trifi continue à espérer un “signe” de Paris.                                               “Le commerce, l’énergie, la lutte contre le terrorisme,                       c’est important”, concède-t-il, “mais M. Sarkozy doit                       aussi utiliser sa grande influence sur la Tunisie pour y                       promouvoir la démocratie”.
 ENTRETIEN LA DÉFENSE DES DROITS DE L’HOMME EN                       TUNISIE                       
Mokhtar Trifi : ” Nous espérons que la visite de M. Sarkozy en Tunisie n’aura pas un caractère purement économique “
                      Avocat connu pour son engagement dans la défense des                       libertés, Mokhtar Trifi, 58 ans, est depuis 2000 le                       président de la Ligue tunisienne des droits de l’homme                       (LTDH), la plus ancienne Ligue d’Afrique et du monde                       arabe. A la veille de l’arrivée de Nicolas Sarkozy à                       Tunis, il rappelle sous quelle chape de plomb – invisible                       pour le visiteur étranger – vit la société tunisienne,                       depuis vingt ans que le président Ben Ali est au pouvoir.                                                                     Qu’attendez-vous de la visite officielle du                       président français, Nicolas Sarkozy, en Tunisie, du 28 au                       30 avril ?                                                En juillet – 2007 – , quand le président Sarkozy avait                       effectué une visite éclair à Tunis, il avait totalement                       ignoré la société civile tunisienne. Nous aimerions que ce                       ne soit pas le cas cette fois-ci. Mais, à l’avant-veille                       de ce nouveau déplacement, aucun de nous n’a été contacté                       ni par l’entourage de M. Sarkozy, ni par celui de Rama                       Yade – secrétaire d’Etat aux droits de l’homme – . Au                       cours de sa campagne électorale, M. Sarkozy avait dit et                       répété que les droits de l’homme seraient un élément                       fondamental de la politique extérieure de la France. Nous                       espérons que sa visite en Tunisie n’aura pas un caractère                       purement économique. Les Tunisiens réclament depuis                       longtemps la démocratie. Cette question était d’ailleurs                       une condition posée à l’accord d’association entre l’Union                       européenne et la Tunisie, mais elle est restée lettre                       morte. M. Sarkozy pourrait user de son amitié pour                       rappeler que la démocratie en Tunisie est de l’intérêt de                       tous.                                                Savez-vous pourquoi une mission de la Fédération                       internationale des droits de l’homme (FIDH) s’est                       récemment vu interdire de venir en Tunisie ?                                                C’est la deuxième fois en six mois que la FIDH se voit                       refuser l’accès du territoire tunisien. De tout temps,                       elle a été la cible des autorités tunisiennes qui                       l’accusent d’être partiale (opinion que je ne partage                       absolument pas). L’un des précédents présidents de la                       Fédération, l’avocat français Patrick Baudoin, a été                       refoulé à quatre reprises de Tunisie ! C’est une                       Tunisienne, Souhayr Belhassen, qui en est à la tête, à                       présent, ce qui n’arrange peut-être pas les choses. Mme                       Belhassen est d’ailleurs en permanence la cible d’attaques                       d’une violence et d’une grossièreté inouïes, bassement                       sexistes, de la part d’une certaine presse en Tunisie.                                                Quelle est la situation actuelle, en Tunisie, en                       matière de démocratie ?                                                La situation ne s’améliore pas. Les défenseurs des droits                       humains restent la cible d’innombrables tracasseries :                       harcèlement, intimidation, agressions physiques,                       assèchement économique (pour ceux qui exercent des                       professions libérales), utilisation du fisc comme moyen de                       pression et de punition, campagnes de dénigrement dans les                       journaux, piratage du courrier électronique…                                                Il n’y a toujours pas de liberté d’expression, ni                       d’association. L’Association tunisienne des femmes                       démocrates, qui a vu le jour en 1989, est la dernière                       association indépendante qui ait été légalisée. Ni le                       Conseil national pour les libertés, ni l’Association de                       lutte contre la torture, ni l’Association de soutien aux                       prisonniers politiques n’ont reçu leur agrément… Quant à                       la presse, elle est toujours muselée. Le journal                       Al-Mawquif – opposition – est poursuivi en justice. Il                       risque de devoir fermer. La justice tunisienne est de plus                       en plus souvent appelée à la rescousse par le pouvoir,                       plus encore que la police.                                                Qu’en est-il de la Ligue tunisienne des droits de                       l’homme ?                                                La Ligue est paralysée depuis 2000, en proie à un                       imbroglio politico-judiciaire kafkaïen. Elle a eu droit à                       pas moins de 34 procès intentés par des gens proches du                       parti au pouvoir, le RCD – Rassemblement constitutionnel                       démocratique – . Elle les a évidemment tous perdus…                       Officiellement, il s’agit de dissensions internes à la                       Ligue, mais tout cela est, bien entendu, politique. Aucune                       tentative de sortie de crise n’a abouti. La Ligue n’a plus                       d’activité, même si, officiellement, elle n’a pas été                       dissoute. Ses locaux sont interdits d’accès. Nous nous                       retrouvons ainsi réduits, depuis des années, à nous battre                       pour continuer d’exister, au lieu de nous battre pour les                       droits de l’homme en Tunisie, comme ce devrait être notre                       rôle.                                                Comment se présente l’élection présidentielle de                       2009 ?                                                Pour l’instant, elle ne semble pas devoir se tenir dans la                       transparence ni dans la démocratie. Grâce à un amendement                       constitutionnel, fait sur mesure, des candidats                       d’opposition sérieux tels que Nejib Chebbi – fondateur du                       Parti démocratique progressiste, PDP – , ou le docteur                       Mustapha Ben Jaafar – secrétaire général du Forum                       démocratique – , se retrouvent écartés de la compétition.                       Le pouvoir désigne pratiquement les candidats qu’il                       accepte d’avoir en face de lui. Le président Ben Ali n’a                       pas dit qu’il allait briguer un cinquième mandat, mais                       cela ne fait guère de doute…                                               Propos recueillis par                       Florence Beaugé
 (Source: Le journal “Le                       Monde” (Quotidien – France) du 28 avril 2008)
Carla Bruni-Sarkozy : Quelles tenues pour la Tunisie ?
 Par Purepeople.com Pure People – Samedi 26                           avril, 15h58
 Lundi                           matin, Nicolas Sarkozy s’envolera pour la Tunisie                           accompagné de son épouse. Un séjour de 48 heures chez                           son homologue tunisien Zine El Abidine Ben Ali, où va                           être développée la relation politique et économique                           très étroite, qui unit la France et son ancien                           protectorat.                           Le président français est ” très attendu” sur la                           question des atteintes aux droits de l’homme dans ce                           pays du Maghreb, très régulièrement épinglé par les                           rapports internationaux.                           De par ses amitiés et certaines prises de position                           politiques, Carla Bruni-Sarkozy va être très observée                           par les journalistes français et internationaux qui                           vont couvrir ce voyage.                           Les tenues portées par la première dame de France                           feront sans doute l’objet, comme lors de sa visite en                           Angleterre ( voir news ), de nombreuses photos et                           commentaires.                           Les choix de Carla Bruni-Sarkozy en matière d’élégance                           pour ce voyage donneront-ils des indications sur ses                           pensées profondes ?
 TUNISIE                   
L’opposant Taoufik Ben Brik se dit victime de pressions
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                  La voiture de sa femme a été saccagée, après qu’elle eut                   décidé d’abandonner une procédure de divorce. Les pressions                   sur l’opposant tunisien se font plus vives, assure-t-il, avant                   l’élection présidentielle de 2009, où Ben Ali mettra en jeu                   son mandat.                   Le journaliste et opposant tunisien Taoufik Ben Brik a                   expliqué jeudi 24 avril à nouvelobs.com que sa femme avait été                   victime de pressions de la part de la police secrète                   tunisienne.                    Lundi 21 avril, la voiture d’Azza Zarrad Ben Brik a été                   retrouvée complètement saccagée, les vitres brisées, les                   rétroviseurs arrachés. Pour Ben Brik, une équipe des agents de                   la police politique est derrière cette agression, qui viserait                   à faire pression sur son épouse. Celle-ci a en effet lancé une                   procédure de divorce, dont une première séance de conciliation                   s’est tenue le 10 avril. Mais depuis, le couple aurait décidé                   d’abandonner cette procédure.                    Le divorce du couple Ben Brik n’aurait pourtant pas échappé                   aux autorités tunisiennes, affirment les intéressés.                                       Appel de la police                                      L’épouse de Taoufik Ben Brik a en effet expliqué à                   nouvelobs.com que sa famille avait reçu, le 20 avril, un appel                   à son domicile. “Nous sommes du côté d’Azza Zarrad”, aurait                   déclaré l’interlocuteur au téléphone. “Le gouvernement est                   prêt à l’aider dans sa démarche, le dossier est sur le bureau                   du président Ben Ali”, aurait-il ajouté. Selon Taoufik Ben                   Brik et son épouse, la personne au bout du fil se serait                   présentée comme Ali Sarriati, chef de la sécurité                   présidentielle. “J’ai dit que je n’étais pas manipulable et                   que je ne coopérerais en aucune façon avec la police”, nous a                   indiqué Azza Ben Brik.                    “Le lendemain”, poursuit-elle, “je me suis rendu au poste de                   police pour porter plainte contre ce M. Sarriati. Les agents                   m’ont dit que personne n’existait derrière ce nom et que je ne                   pouvais porter plainte contre la police en général.”                                       “Sport favori de Ben Ali”                                      Pour Taoufik Ben Brik, l’agression de la voiture et le coup de                   fil visaient à “effrayer” sa femme et à “la punir de ne pas                   poursuivre ses démarches de divorce”. “Le saccage de voitures                   est le sport favori de Ben Ali”, accuse-t-il. Le journaliste                   et écrivain tunisien est en effet un opposant déclaré du                   président Zine el-Abidine Ben Ali, en poste depuis 1987. Il                   avait notamment mené en 2000 une grève de la faim durant 42                   jours pour protester contre les atteintes aux droits de                   l’homme du régime tunisien. L’échéance électorale de 2009,                   durant laquelle Ben Ali met en jeu son mandat, serait “très                   fragile”, prévient Taoufik Ben Brik qui nous a expliqué la                   police présidentielle lui a conseillé dernièrement de “croiser                   les bras” jusqu’en 2009.   
 (Source: NOUVELOBS.COM |                   24.04.2008 | 18:47)  

