25 janvier 2012

TUNISNEWS
11 ème année, N°4226 du25.01.2012
archives : www.tunisnews.net
 


RSF: TUNISIE – Les médias un an après le 14 janvier 2011 : Une révolution en marche trop souvent entravée

Slate Afrique: Tunisie – Ces salafistes qui agressent des intellectuels

Le Monde: Tunisie : Ennahda estime que le procès « Persepolis » n’est pas la solution

Gnet: Tunisie, Jebali annonce l’application de la loi face aux agissements abusifs

African manager: Tunisie : Hamadi Jebali ne semble pas avoir convaincu la Constituante

Business News: Les examens de la Manouba empêchés par des salafistes (mise à jour)

Espace manager: Les tunisiens dans le top 10 des pays les plus optimistes au monde


Reporteres sans frontièrs

TUNISIE – Les médias un an après le 14 janvier 2011 : Une révolution en marche trop souvent entravée

 

A l’occasion du premier anniversaire de la révolution tunisienne, Reporters sans frontières dresse un bilan de l’évolution du secteur médiatique en Tunisie.

 
 
Nécessité d’un cadre juridique solide
 
 
L’indépendance des médias ne pourra être garantie que par la mise en place d’un cadre juridique solide. Même si certaines améliorations pourraient encore être apportées aux textes, l’adoption des deux projets de lois (code de la presse et loi sur l’audiovisuel) lors du dernier conseil des ministres, avant les élections du 23 octobre 2011, permettrait d’éviter le vide juridique ou l’application de lois en vigueur à l’époque de Zine el Abidine Ben Ali.
 
En effet, le code de la presse, même s’il demeure imparfait en l’état, doit aujourd’hui constituer un standard minimum de protection. Ce texte de loi consacre la liberté d’expression, principe qui devrait être clairement énoncé dans la future constitution. Désormais, seules les dispositions spéciales pour la presse devront s’appliquer et les dispositions contraires devront être abrogées.
 
Il faudra s’assurer, à l’avenir, que ce texte spécifique soit appliqué aux cas d’abus de la liberté d’expression, à l’exclusion des dispositions générales du code pénal. Dans le cas contraire, cela reviendrait à réduire le texte à néant.
 
Ce texte ne pourra constituer une réelle protection de la liberté d’expression que s’il est accompagné de réformes en profondeur des systèmes administratifs et judiciaires. Les nouvelles autorités et l’administration, qui n’a pas été renouvelée au lendemain du 14 janvier 2011, doivent prendre des mesures afin de garantir pluralisme et indépendance.
 
Or, les récentes nominations à la tête des médias publics, annoncées par le Premier ministre le 7 janvier dernier, en contradiction avec les dispositions prévues par l’article 19 du décret loi sur l’audiovisuel n°2011-116 du 2 novembre 2011, constituent une violation flagrante du principe d’indépendance. Aussi la mise en place de la Haute Autorité indépendante de la communication audiovisuelle (HAICA), qui doit remplacer l’Instance nationale pour la réforme de l’information et de la communication (INRIC), structure consultative mise en place par la Haute instance pour la réalisation des objectifs de la révolution (HIROR), est urgente. Tout comme la création de la commission d’octroi de la carte nationale de journalistes professionnels.
 
La question de l’Internet et des médias en ligne est insuffisamment traitée dans le code de la presse. Bien qu’elle consacre le principe de la liberté d’expression, qui constituera certainement un fondement de la protection des cybercitoyens, la loi reste muette sur la spécificité de la responsabilité des médias en ligne.
 
La décentralisation : un enjeu crucial
 
 
Pour la grande majorité de la population, la liberté d’expression est une des principales victoires de la révolution. Les Tunisiens reprochent aux médias nationaux de ne porter leur attention que sur l’actualité dans la capitale, laissant à l’information en région une partie congrue.
 
Internet témoigne également des inégalités de développement qui existent entre la région de Tunis, et le reste du pays. Bien que le pays soit fort d’un taux de pénétration de l’ordre de 34%, selon les derniers chiffres publiés par Internet World Stats (le 30 juin 2010), les Tunisiens qui résident en dehors des grands centres urbains ont rarement Internet à domicile.
 
En dehors de Tunis, à l’époque de Ben Ali, les seuls médias étaient des médias publics, afin notamment d’empêcher la propagation des mouvements de contestation sociale. Ainsi, cinq des six radios régionales étaient des radios publiques. L’apparition de nouvelles radios devrait permettre de dynamiser le développement du secteur, et de désenclaver les régions. Quant à la presse, les quotidiens et hebdomadaires nationaux n’ont que rarement des bureaux en région, se reposant sur des correspondants locaux, dont l’absence de formation et le manque de professionnalisme pesaient lourdement sur la qualité des informations transmises.
 
Pour corriger les déséquilibres régionaux en matière de couverture médiatique, l’INRIC a recommandé au premier ministère, le 29 juin 2011, d’attribuer leurs licences à douze radios, dont huit en régions. Une meilleure couverture du territoire devrait être engagée dans le secteur audiovisuel, la deuxième chaîne de la télévision nationale, Al Watanya 2, ayant été transformée en Chaîne des régions le 2 janvier 2012.
 
Une politique favorisant les médias déjà existants
 
 
Les radios : coût de création et manque d’annonceurs
 
 
Créé en 1975 [1], l’Office national de télédiffusion (ONT), organisme placé sous la tutelle du ministère de l’Industrie et de la Technologie, dispose du monopole de l’attribution des fréquences pour la diffusion de l’ensemble des programmes radiophoniques et télévisuels. Il fixe, entre autre, le coût de la diffusion.
 
En septembre 2011, l’ONT a fixé à 110 000 dinars/an (57 000 euros) la taxe de diffusion pour une radio, qu’elle soit privée ou associative. Les directeurs des douze radios qui ont reçu la recommandation de l’INRIC en juin dernier s’accordent pour dire que cette somme est exorbitante, constituant une pratique de censure déguisée. Seules les radios privées dotées d’un gros capital auront en effet la capacité financière de payer une telle taxe annuelle.
 
Plusieurs radios ont refusé de signer l’accord avec l’ONT, pour des raisons financières mais également de principe. Ainsi Radio 6 à Tunis et Sawt El-Manajem à Gafsa ont annoncé leur refus de signer l’accord, estimant le montant fixé par l’ONT disproportionné pour des radios communautaires. Si Radio 6 a commencé à émettre, par conséquent de manière illégale, Sawt El-Manajem devrait diffuser prochainement ses programmes sur les ondes. D’autres ont toutefois signé l’accord et ont commencé à émettre, telles que Oxygène FM (Bizerte), Oasis FM (Gabès) et Radio 6 (radio illégale, à Tunis). Ibtissama FM est quant à elle en phase d’automation.
 
Face aux difficultés rencontrées par les nouvelles radios et, de manière plus générale, afin de remédier aux difficultés que traverse le secteur de l’information, l’INRIC a adressé, le 28 décembre 2011, un message aux nouvelles autorités dans lequel elle recommande la mise en place de 14 mesures d’urgence. Elle propose notamment le “renforcement des avantages fiscaux et autres […] de manière à garantir l’enrichissement et la diversification du paysage médiatique sur la base de la transparence et de l’équité. Il s’agit de […] la réduction des tarifs de diffusion en faveur des nouvelles radios et l’adoption de tarifs symboliques pour les entreprises audiovisuelles non commerciales” [2].
 
En outre, ces autorisations ne sont délivrées que pour une durée de trois mois, le temps que ces médias signent un cahier des charges… qui ne leur a toujours pas été proposé. Le caractère non définitif de ces autorisations met ces radios dans des situations délicates, rendant quasiment impossible les investissements de bailleurs privés. Il est important pour la stabilité du système médiatique que ces autorisations soient délivrées de manière permanente, avec une procédure de contrôle en cas de manquement.
 
Enfin, si les projets de création de radios se multiplient, la publicité privée se fait rare du fait de la conjoncture économique actuelle. Les rares annonceurs privés préfèrent se tourner vers les radios phares de Tunis, toutes créées sous l’ancien régime en l’absence de tout mécanisme d’attribution transparent des fréquences et des licences.
 
La presse : paradoxalement, les anciens journaux sortent leur épingle du jeu au détriment des nouveaux titres
 
Ironie de l’histoire, bien qu’une nouvelle presse fleurisse et fasse entendre de nouvelles voix et de nouvelles opinions, elle peine à tirer son épingle du jeu. Les vrais gagnants de la révolution sont les journaux qui existaient à l’époque de Zine el-Abidine Ben Ali.
 
Ils jouissent en effet des acquis dûs à leur ancienneté (publicités publiques et privées, fidélité du lectorat, réseau de distribution, réseaux d’influence, infrastructures). De leur coté, les nouveaux organes de presse manquent de moyens et d’influence. L’engagement politique de certains d’entre eux n’attire pas nécessairement les investisseurs.
 
Par ailleurs, les nouvelles autorités sont censées avoir mis un terme aux missions de l’Agence tunisienne de communication extérieure (ATCE), dont une des fonctions était de répartir entre les différents journaux la manne que constituait la publicité publique. Le Syndicat national des journalistes tunisiens ainsi que le jeune syndicat de la presse indépendante et de la presse de partis condamnent que les publications qui existaient sous Ben Ali, ayant des liens directs avec les ministères, continuent à percevoir l’argent des annonces publiques. Ils auraient également recours à des moyens de pression détournés, notamment par le biais la distribution (réseaux et points de vente), afin d’empêcher les nouveaux organes de presse de se développer.
 
La télévision : une ouverture fragile
 
Contrairement aux radios, les nouvelles télévisions tunisiennes sont toutes basées à Tunis, renforçant ainsi la concentration des médias dans la capitale.
 
Le 7 septembre 2011, l’INRIC a recommandé l’attribution de licences à cinq nouvelles télévisions. Toutes les chaînes ont depuis obtenu un accord de principe du premier ministère ainsi qu’un engagement par écrit de l’INRIC stipulant que les directeurs des nouvelles télévisions recevraient le cahier des charges définitif de la part de l’HAICA. Parmi elles, Al Hiwar Ettounsi TV et TWT ont commencé à émettre leurs programmes sur le satellite Nilesat mais aucune n’apparaît sur le canal hertzien. Les nouvelles télévisions devront attendre l’avènement de la TNT, programmée pour 2014 en Tunisie, pour cesser leur diffusion par satellite.
 
Une revalorisation indispensable de la profession
 
Un besoin important de formation afin de pallier le manque de professionnalisme
 
Trop souvent mal formés, découvrant le dur exercice de la critique, certains journalistes manquent de professionnalisme dans leur manière d’aborder l’actualité et de traiter de sujets sensibles. Aussi, les demandes en termes de formation sont-elles très importantes.
 
De nombreuses formations ont été mises en place par différentes structures médiatiques ou institutionnelles (la BBC, la Deutshe Welle, RFI, la Délégation de l’Union européenne …).
 
Même si ces actions sont de qualités, ces formations restent des initiatives ponctuelles, alors que le problème de fond réside dans l’absence de formation universitaire de qualité. L’Institut de Presse et des Sciences de l’Information (IPSI) est le seul établissement qui propose une formation supérieure en journalisme. L’ensemble des enseignements doit être revu afin d’offrir aux futurs élèves une filière d’excellence, revalorisant le niveau des formations et l’image même de la profession, largement entachée par la compromission des médias avec le pouvoir sous l’ère Ben Ali. De plus, la création d’autres établissements universitaires concurrents, privés ou publics, formant également les futurs professionnels de l’information tirera indubitablement le niveau des étudiants en journalisme vers le haut.
 
Revalorisation financière, afin de garantir l’indépendance des journalistes
 
Le régime de Zine el-Abidine Ben Ali a utilisé pendant de longues années l’argent comme outil de pression contre la presse. Il a fait de la précarisation des conditions de vie des journalistes une véritable arme en sa faveur. En effet, leurs faibles revenus plaçaient les journalistes dans des situations de dépendance vis-à-vis de leurs employeurs, eux-mêmes complaisants à l’égard du régime. Ce système favorisait ainsi népotisme, corruption et autocensure.
 
Aujourd’hui, un journaliste perçoit entre 250 et 1200 dinars par mois (avec une moyenne de 500 dinars environ). Bien qu’il existe des conventions collectives et un syndicat actif, les difficultés financières des journalistes persistent depuis la révolution du fait principalement de la résistance des patrons de médias, réticents au changement. Il est important que les professionnels de l’information aient un niveau de vie décent, seule garantie d’une réelle indépendance des journalistes aux tentatives de corruption.
 
Déontologie pour les blogueurs
 
Parallèlement à la revalorisation du métier de journaliste et à la lutte contre le filtrage sur Internet, la sensibilisation des internautes aux questions liées à la déontologie sur le Net est essentielle. Diffamation, injures et atteintes à la vie privée font partie des utilisations des réseaux sociaux tels que Facebook (2,7 millions d’utilisateurs), jetant le discrédit sur la Toile.
 
Nombreux sont les journalistes et de net-citoyens à manquer de sens des responsabilités lorsqu’ils publient des informations, oubliant une des règles déontologiques de base qui est : la vérification de l’information. Aussi, les rumeurs vont-elles bon train.
 
Des “lignes rouges” non seulement différentes, mais également mouvantes
 
Les menaces qui planent sur la liberté d’information n’ont cessé d’évoluer depuis la chute de Zine el-Abidine Ben Ali. Si les “lignes rouges” ne sont pas identiques à celles qui existaient avant le 14 janvier 2011, elles prennent des formes multiples, plus difficilement identifiables.
 
Censure indirecte et autocensure
 
Alors que les journalistes ne se heurtent plus à une censure directe et rigoureusement orchestrée par le pouvoir, leur travail est quotidiennement entravé par toute une série d’obstacles qui constituent autant d’actes de censure indirecte, plus difficiles à identifier et à recenser.
 
Un des principaux problèmes soulevés par les journalistes est l’accès à l’information, malgré le vote, le 26 mai 2011, d’une loi garantissant l’accès aux sources. De nombreux journalistes se sont également plaints de l’absence de débat au sein des rédactions, soulignant que les directeurs de journaux seraient devenus les nouveaux censeurs de la presse.
 
La pression de la population, notamment dans les régions, et la crainte d’être jugé pour ce qu’ils disent ou diffusent, constitue un nouveau frein au travail des journalistes. Cette pression est d’autant plus forte lorsqu’ils couvrent des mouvements de contestation et des grèves au cours desquelles ils sont régulièrement pris à partie. Leur impartialité est mise en doute.
 
La religion, un sujet sensible
 
 
Pour une minorité d’intégristes, la liberté d’expression s’oppose au respect de la religion. Depuis le 14 janvier 2011, de nombreux médias ont fait l’objet d’attaques. Des journalistes ont été victimes de menaces verbales ou d’agressions physiques. Ces violences constituent une menace lourde sur la liberté d’expression, notamment à l’encontre des journalistes souhaitant analyser la sphère du religieux, et ses répercussions sur le champ politique et médiatique.
 
Suite à la diffusion du film d’animation Persépolis le 7 octobre 2011, la chaîne Nessma a été attaquée et son directeur, Nabil Karoui, inculpé sur le fondement des articles 44 et 48 de l’ancien code de la presse et des articles 226 et 226 bis du code pénal qui répriment “l’offense envers les cultes”, “l’outrage public à la pudeur” et “l’atteinte aux bonnes mœurs et à la morale publique”. Le procès qui s’est ouvert le 23 janvier 2012 dans une ambiance très tendue a finalement été reporté au 19 avril prochain, à la demande de l’accusation. Ce report risque d’accentuer une polémique déjà forte sur les rapports entre liberté d’expression et religion. Lors de l’audience, des journalistes, connus pour leur soutien à la chaîne Nessma depuis le débat autour de la projection du film, ont été pris à partie.
 
Les vieux réflexes policiers
 
 
Les 5 et 6 mai 2011, suite aux déclarations de l’ancien ministre de l’Intérieur, Farhat Rajhi, une vague de protestation avait secoué le pays. Les manifestations organisées à Tunis avaient été réprimées de manière musclée par les forces de l’ordre qui avaient volontairement pris à partie et agressé des professionnels de l’information venus couvrir les manifestations. Depuis, les violences n’ont pas cessé, comme on a pu le constater en juillet dernier, et récemment début janvier.
 
Ces actes de violence de la part des forces de l’ordre ne sont pas sans rappeler les anciens réflexes sécuritaires de l’ère Ben Ali et illustrent de la difficulté du ministère de l’Intérieur à réformer la police.
 
La reprise du filtrage de l’Internet
 
 
Le 15 août 2011, la cour d’appel de Tunis a confirmé la décision du 27 mai 2011 du tribunal de première instance, d’interdire l’accès aux sites pornographiques. L’Agence Tunisienne d’Internet (ATI), seul point d’entrée d’Internet en Tunisie, devait donc mettre en place un système de censure et de filtrage. L’agence n’ayant pas les moyens financiers et les capacités techniques pour assumer cela, elle n’a pas pu appliquer le jugement et a effectué un pourvoi en cassation. La décision de reprise ou non du filtrage devrait être rendu par la haute juridiction en février prochain. Si le jugement est confirmé, l’ATI aurait pour obligation de censurer tout contenu jugé contraire à la loi suite au dépôt d’une plainte, se faisant le relais des autorités dans la censure de la Toile, alors même qu’elle est censée être indépendante.
 
Certes la régulation du Web est fondamentale, elle doit cependant être mise en place conformément aux standards internationaux et dans le souci du respect de la liberté d’expression en ligne.
 
Reporters sans frontières s’oppose à une telle reprise de la censure et souhaite que les autorités tunisiennes privilégient la mise en place d’outils de contrôle parentaux. D’ici là, la société civile et les blogueurs doivent se mobiliser.
 
[1] Sous une autre appellation à l’époque
 


 

 


 

Tunisie – Ces salafistes qui agressent des intellectuels

Le procès Persépolis déchaîne les passions en Tunisie. Poursuivi pour avoir diffusé le film de Marjane Satrapi, le patron de la chaîne de la chaîne de télévision tunisienne Nessma Nabil Karoui s’est retrouvé devant le tribunal à Tunis le 23 janvier après une première comparution reportée en octobre dernier. Mais la reprise du procès n’a duré que quelques minutes. La raison? La cohue et les altercations entre avocats à l’intérieur du Tribunal. A l’extérieur, ce sont pro et anti Nessma qui s’étaient mobilisés dès 8h du matin. Un rassemblement qui a mal terminé.

Venus pour manifester leur soutien à la liberté d’expression, Zyed Krichen, directeur de la rédaction du journal tunisien «Le Maghreb» et Hamadi Redissi,journaliste et professeur de Sciences politiques à l’Université de Tunis, ont été agressés par un groupe d’individus salafistes, rapporte Tunisie Numérique.

Ce mardi 24 janvier, les sites d’informations tunisiens font cause commune pour protester contre l’agression des deux intellectuels:

«Nos deux chercheurs (M. Krichen n’est pas uniquement journaliste) ont été traités de la pire manière devant le Palais de Justice, par une bande d’illuminés qui se sont autoproclamés défenseurs de Dieu. […] Une chose est certaine, c’est que les agissements de cette bande d’extrémistes (les vrais salafistes n’ont jamais promu la violence ou l’insulte) ne servent en rien la religion. S’il y a quelqu’un qui dessert l’islam en Tunisie, c’est bien eux et cette vidéo en est la meilleure preuve», affirme Business News.

Un journaliste de Kapitalis explique quant à lui:

«Devant le portail du tribunal, j’ai pu voir et reconnaitre plusieurs jeunes leaders salafistes brandir les drapeaux noirs et chanter et crier des slogans du type « Mort à Nessma », « Echaab yourid eskat Nessma ». Le ministère de l’Intérieur est resté jusqu’à aujourd’hui «spectateur» et a choisi tout comme le ministère de l’Enseignement supérieur de laisser pourrir la situation et de laisser la rue faire sa loi. Quelle conclusion tirer? Où ceci peut-il nous mener?»

C’est «la goutte de trop», conclut Kapitalis.

Le chef du gouvernment tunisien, Hamadi Jebali, a déploré l’agression contre les journalistes à l’Assemblée Constituante, rapporte Tuniscope. En ajoutant que «cela était impardonnable, qu’une enquête sera menée et que l’agresseur sera puni.»

Le procès Persépolis de Nessma TV a lui été reporté au 19 avril prochain.

Source: “Slate Afrique” ” Le 24-01-2012”

Lien: http://www.slateafrique.com/81563/tunisie-agression-journalistes-proces-salafiste


 

 

Tunisie : Ennahda estime que le procès « Persepolis » n’est pas la solution

Le parti islamiste Ennahda, première force politique en Tunisie, prêche pour l’apaisement dans le procès « Persepolis », une affaire qui a cristallise depuis plusieurs mois les tensions entre camps laïc et religieux. Lors de la reprise du procès, lundi 23 janvier, à Tunis dans une ambiance électrique, Ennahda a exprimé son « attachement à la liberté d’expression » et estimé que les poursuites judiciaires à l’encontre du patron de Nessma TV dans le cadre de l’affaire Persepolis « n’étaient pas la meilleure solution ».

Le patron de la chaîne tunisienne Nessma, Nabil Karoui, est poursuivi pour « atteinte aux valeurs du sacré » après la diffusion l’an dernier du film Persepolis, qui avait entraîné des violences d’extrémistes islamistes. A l’issue d’une matinée totalement chaotique, le procès a finalement été reporté au 19 avril, repoussant encore l’épilogue de cette affaire explosive.

« A l’occasion (du procès) le parti Ennahda exprime son attachement à la liberté d’expression en tant que droit indivisible des droits de l’homme », écrit le parti islamiste dans un communiqué diffusé le jour de la reprise du procès. « Il considère que les poursuites engagées contre le directeur de Nessma ne représentent pas la meilleure solution pour répondre à la problématique sur l’identité du peuple et l’attachement au sacré d’un côté, et la liberté d’expression de l’autre », poursuit le communiqué.

Ennahda —qui domine le gouvernement et l’assemblée nationale constituante tunisienne— « appelle à un consensus national entre les médias, la société civile et les politiques sur les questions de la liberté d’information et de culte », conclut le communiqué.

« PROCÈS TEST »

« Procès test pour la démocratie et la liberté d’expression » pour les partisans de Nessma, « défense du sacré et des croyances religieuses » pour ses détracteurs : la ligne d’affrontement est sans nuance dans ce dossier. Le patron de la chaîne, Nabil Karoui, et deux autres personnes sont poursuivies pour « atteinte aux valeurs du sacré, atteintes aux bonnes moeurs et troubles à l’ordre public » pour avoir diffusé un film contenant une scène montrant Dieu, représentation proscrite par l’islam. La diffusion le 7 octobre par Nessma TV de Persepolis, film d’animation franco-iranien racontant la révolution iranienne et le régime Khomeiny à travers les yeux d’une fillette, avait suscité une vague de violences et de colère, quinze jours avant les élections en Tunisie.

Des groupes d’extrémistes avaient tenté d’attaquer le 9 octobre le siège de la chaîne à Tunis puis la maison de Nabil Karoui quelques jours plus tard. « Je suis triste d’être là aujourd’hui, c’est un procès politique », a déclaré à son arrivée le patron de Nessma. L’audience a commencé pendant quelques minutes avant d’être suspendue en raison de la cohue et des altercations entre avocats, tandis qu’à l’extérieur pro et anti Nessma s’étaient mobilisés dès le matin. « Le peuple veut la fermeture de Nessma ! » « Vous, médias, lâches, sachez que la religion ne doit pas être diffamée! », « le peuple est musulman et ne cèdera pas! » criaient de jeunes salafistes.

« DÉFENDRE LA LIBERTÉ D’EXPRESSION »

La défense de la chaîne Nessma avait de son côté mobilisé des ténors du barreau, des représentants d’ONG, et d’anciennes figures politiques, tel l’ancien premier ministre tunisien Béji Caïd Essebsi, ovationné et salué par l’hymne national tunisien par la foule des partisans de Nessma. « Je suis venu apporter mon soutien moral pour défendre la liberté d’expression, c’est important car la Tunisie est à la croisée de chemins », a déclaré M. Caïd Essebsi, qui avait revêtu symboliquement sa robe d’avocat. Autre responsable politique, le dirigeant du parti Ettajdid (gauche) Ahmed Brahim, s’était déplacé pour protester contre « l’instrumentalisation des sentiments religieux ». « Le pays connaît aujourd’hui des problèmes immenses, sociaux, économiques, et la solidarité nationale est nécessaire, pas ce clivage factice »autour des sentiments religieux, a-t-il dit.

« Les enjeux vont au-delà de M. Karoui et de Nessma », a déclaré Olivia Gré, représentante de Reporters sans frontières en Tunisie, reconnaissant que « certains Tunisiens s’étonnent de voir M. Karoui érigé en héraut de la liberté d’expression »alors que sa chaîne avait été pour le moins conciliante avec l’ancien régime de Ben Ali. Nessma TV, une chaîne satellitaire lancée en mars 2007, compte dans son capital les groupes Quinta Communications du producteur de cinéma tunisien Tarak Ben Ammar et Mediaset de Silvio Berlusconi, et était à l’origine essentiellement consacrée au divertissement. Elle s’est ouverte aux débats politiques après la révolution, et a souvent été accusée de faire de la « provocation ». En octobre 2011, les responsables politiques avaient mollement condamné les violences entraînées par la diffusion de Persepolis.

Source: “Le Momde.fr” Le 24-01-2012

Lien: http://www.lemonde.fr/tunisie/article/2012/01/23/tunisie-le-proces-persepolis-reporte-au-19-avril_1633221_1466522.html


 

 

Tunisie, Jebali annonce l’application de la loi face aux agissements abusifs

Une séance de dialogue, première du genre, a eu lieu ce soir au sein de l’hémicycle entre les élus de la constituante et le chef du gouvernement, en présence de l’équipe gouvernementale au complet. « La situation est difficile, à plus d’un titre », affirme ce lundi soir Hamadi Jebali, la mine fatiguée devant les élus de la constituante, rappelant le taux de croissance négatif de -1,8 %. Le chef du gouvernement se garde de faire porter la responsabilité au gouvernement précédent, ou d’accuser une quelconque partie de la dégradation de la situation, mais estime que « les affaires économiques et sociales ont été instrumentalisées à des fins politiques ». Il pointe des « pratiques graves perpétrées au détriment du peuple, et non du gouvernement », dont les sit-in anarchiques, attaques contre les lieux de souveraineté, fermeture des entreprises de force, blocages des routes et des rails… »des agissements dont le coût est de 2500 millions de dinars en 2011″. « Notre souci est de trouver des opportunités d’emploi », dit le chef du gouvernement. « Cet objectif exige le retour des investissements intérieurs et extérieurs, qui se heurte à la situation sécuritaire tendue ». « Le gouvernement veut donner le coup d’envoi à 260 projets dans les domaines d’infrastructure, de la santé, de l’enseignement, de l’agriculture et des chantiers, auxquels des fonds sont déjà alloués, et qui peuvent assurer de 26 à 28 mille emplois. Mais, la défaillance sécuritaire en empêche le lancement, » martèle-t-il. Le chef du gouvernement évoque les entreprises étrangères qui quittent la Tunisie pour aller s’installer ailleurs, ainsi que la crise du tourisme qui va en s’aggravant, et qui menace l’actuelle saison touristique. « Il est temps d’appliquer la loi, et non d’utiliser la force », se résout-il, en assénant : « Nous allons appliquer la loi dans l’université, dans l’entreprise, dans la rue, sur les routes, et nous ne passerons pas outre la loi ». Hamadi Jebali dit comprendre que la patience de la population s’épuise, et que des centaines de milliers de familles vivent sous le seuil de pauvreté, affirmant que son gouvernement a toujours opté pour le dialogue face aux sit-in et autres actions sociales. Le chef du gouvernement prône le rassemblement, estimant qu’il n’y a plus de différence entre majorité minorité devant l’intérêt national. « Notre politique est basée sur les concertations et le dialogue élargi. Nous avons entamé des consultations dans les régions avec les différentes parties : opposition, organisations, et partenaires sociaux, celles-ci seront couronnées à la fin du mois par une conférence nationale sur le développement, l’objectif est de trouver un programme de développement commun, et d’arriver à concevoir un nouveau modèle de développement ». L’opposition appelle à un « gouvernement de compétences » Les élus ont balayé dans leurs interventions tous les problèmes de l’heure, affichant des attitudes contrastées sur la prestation du gouvernement. Alors que les élus de l’opposition se montrent critiques envers la démarche gouvernementale, les élus de la majorité rétorquent qu’on ne peut demander des comptes à l’équipe gouvernementale, en moins d’un mois. Ahmed brahim dit percevoir dans le discours du chef du gouvernement « un retour au réalisme ». « Ce diagnostic, nous l’avons fait depuis des mois, et nous avons mis l’accent sur la nécessité de prendre conscience des difficultés », souligne-t-il, constatant au passage, « la baisse du ton triomphaliste du gouvernement ». L’élu PDM reste perplexe quant à la capacité du gouvernement à affronter seul ces problèmes. » Aucun parti ne détient les solutions pour le pays, le gouvernement n’a pas les solutions et n’a pas de compétences », indique-t-il, appelant à revoir la démarche du gouvernement de coalition. « Nous avons proposé avant et après les élections, un gouvernement de compétences et non un gouvernement d’allégeance, où les responsabilités sont accordées aux plus méritants, et non aux plus proches ». Sahbi Atig relève que « dans toutes les démocraties anciennes, on demande des comptes au gouvernement au bout de 100 jours ». « Le legs est très lourd, et tout le monde doit assumer sa responsabilité ». L’élu d’Ennahdha pointe les partis qui « instrumentalisent les sit-in pour envenimer la situation générale ». Il met à l’index « les symboles de l’ancien régime et les forces contrerévolutionnaires qui veulent entraver le processus transitoire », et appelle « à s’éloigner de la politique de Ben Ali qui consiste à faire peur ». Mohamed hamdi propose de résoudre le chômage à Sidi Bouzid par la création de zones industrielles dans ses différentes délégations, et d’y transformer les zones agricoles en zones industrielles. Abdelaziz Gotti s’interroge sur les mesures qui seront adoptées pour améliorer le pouvoir d’achat des citoyens, et comprimer les prix à la consommation. Il demande des éclaircissements sur les outils de financement de l’Etat, hormis l’endettement extérieur. Fayçal jadloui estime inadmissible « qu’un chef du gouvernement légitime et élu parle de défaillance sécuritaire, entravant l’investissement ». « Laisser faire des sit-in et des grèves illégales est grave », conteste-il. Le député évoque le gouverneur de la Banque centrale de Tunisie, et « ses dépassements relayés par les médias ». « Le gouverneur a pris des mesures illégales contre 150 hommes d’affaires, et a gelé leurs biens, sans décision de justice », déplore-t-il. Mouldi Riahai fustige « des opérations délibérées visant à semer l’anarchie pour empêcher les bonnes volontés de travailler », affirmant que « la démocratie ne s’accommode pas de l’anarchie ». Le député estime qu’il est temps d’appliquer la loi, condamnant « les opérations abjectes sur facebook ». Il suggère, par ailleurs, de lancer un plan de développement régional Mohamed Bouazizi. Abdelmajid Najjar relève « une tergiversation et un retard à faire face aux agissements, à l’instar des sit-in et autres ». « Il aurait fallu faire face à ces agissements et préserver les acquis de la révolution », souligne-t-il, appelant le peuple à prendre les choses en main, et à faire face à ces agissements, après avoir épuisé les tentatives de dialogue. Mohamed Brahem appelle à un consensus national sur les principales questions de l’heure. Le député exhorte « à ne pas criminaliser ceux qui ont désespéré », prônant un gouvernement national, loin des tiraillements politiques. Il prévient à l’adresse du chef du gouvernement : « s’il réussit on le remercierait, s’il échoue on le démettrait de ses fonctions ».

Source: “GlobalNet” Le 24-01-2012

Lien: http://www.gnet.tn/temps-fort/tunisie-jebali-annonce-lapplication-de-la-loi-face-aux-agissements-abusifs/id-menu-325.html

 

 


 

 

Tunisie : Hamadi Jebali ne semble pas avoir convaincu la Constituante

 

Le chef du Gouvernement provisoire, Hamadi Jebali a-t-il convaincu les membres de la Constituante devant lesquels il s’est présenté, lundi après-midi, dans le cadre d’un débat sur la situation générale dans le pays ? De par sa brièveté et, selon des constituants, son indigence en mesures pratiques et rassurantes, l’intervention de Hamadi Jebali n’a remporté les suffrages de l’hémicycle que sur un point : le diagnostic qu’il a posé de la situation que traverse le pays, marquée par une recrudescence des sit-in et autres mouvements sociaux, et surtout l’absence de perspective pour les centaines de milliers de sans emploi qui réclament des décisions concrètes et des mesures suivies d’effet immédiat.

Le chef du gouvernement provisoire a , d’emblée , convenu que la situation est critique et appelle des réponses radicales , à l’échelle tant sécuritaire qu’économique et sociale, appelant à la patience des citoyens , le gouvernement n’ayant pris ses fonctions que depuis à peu près un mois , et qu’il importe de lui donner assez de temps( au moins 100 jours) pour lui permettre de se signaler par un commencement d’exécution de son programme.

La principale mesure annoncée par Hamadi Jebali est la décision d’appliquer la loi partout où seront commis des dépassements qu’il s’agisse d’entreprises économiques, d’établissements de l’enseignement ou autres. Au demeurant, il a imputé ces troubles et la recrudescence des mouvements sociaux à de « graves pratiques et menées fomentées par des parties qui ignorent l’intérêt du pays et sa Révolution ».

Il n’en a pas moins reconnu la légitimité des revendications et du droit à manifester et à exprimer ses opinions pour peu que leur manifestation n’enfreigne pas la loi, rappelant à cet égard que les sit-in et les troubles coûtent au pays des dégâts et des pertes de l’ordre de 2500 millions de dinars et la perte de 22 000 emplois.

En réponse à cette intervention, le chef du parti Attajdid, Ahmed Brahim, tout en saluant le diagnostic fait, qui aurait dû être posé, a-t-il cependant souligné, depuis des mois, et le retour au réalisme du Gouvernement, déplorant un manque de mesures précises et pratiques.

Le chef du gouvernement, a-t-il encore dit, s’est borné à proclamer de bonnes intentions sans s’employer à créer un climat de confiance, loin des calculs partisans, appelant à un « gouvernement de compétences et non d’allégeance » et à briser le « monopole de recherche de solutions » en y associant toutes parties, en particulier l’opposition.

Quant aux membres de la constituante, affiliés à Ennahdha, ils ont salué la « transparence » de l’intervention de Hamadi Jebali , appelant à une juste lecture de la réalité et de la situation présente, et mettant l’accent sur l’importance qu’il y a d’accorder au gouvernement le bénéfice du temps et d’attendre la fin de la période de 100 jours pour pouvoir lui demander des comptes.

Source: “African manager” Le 23-01-2012

Lien: http://www.africanmanager.com/137761.html

 


 

 

Tunisie: Les journalistes boycottent le tribunal

Suite aux agressions sauvages sur les confrères Zied Krichen et Abdelhalim Messaoudi, les journalistes ont boycotté, aujourd’hui mardi 24 janvier, la couverture du procès dit des martyrs.

Selon Mosaïque FM, les collègues ont déclaré qu’ils vivent dans un climat de terreur n’aidant pas à la liberté de presse.

Rappelons que lundi, les journalistes Zied Krichen et Abdelhalim Messaoudi et le professeur de sciences politiques à l’Université de Tunis, Hamadi Rdissi, ont été agressés verbalement et physiquement par des salafistes devant le palais de justice, à l’occasion du procès contre Nessma TV.

Plusieurs d’entre eux s’étaient rassemblés devant le bâtiment, brandissant des slogans hostiles à la chaîne Nessma TV et aux médias.

Source: ”Investir en Tunisie” Le24-01-2012

Lien: http://www.investir-en-tunisie.net/index.php?option=com_content&view=article&id=13084


 

 
Amr Khaled accueilli à Tunis à bras ouverts

Amr Khaled, le prédicateur islamique égyptien, très célèbre par ses prêches sur la chaîne islamiste satellitaire, «Iqra’», est arrivé dimanche 22 janvier 2012, pour une visite en Tunisie de 48 heures, la première du genre. Cette visite entre dans le cadre des festivités marquant le premier anniversaire de la révolution tunisienne. Il est prévu qu’Amr Khaled serait reçu par le chef du gouvernement et par certains ministres afin de programmer ses rencontres avec la jeunesse tunisienne qui auront lieu au cours du mois de mars prochain. Amr Khaled a été très chaleureusement accueilli notamment par les militants nahdhaouis des banlieues nord de Tunis. Il a eu droit à une visite touristique du site de Sidi Bou Saïd, un repas copieux à la même banlieue sans oublier la réception de bienvenue qui lui a été réservée à son arrivée, dans un luxueux hôtel de Tunis. L’invité a été reçu en véritable héros ou personnalité publique, de nombreuses personnes le sollicitant pour le saluer et prendre des photos souvenirs en sa compagnie. A noter que même Sihem Badi, ministre de la Femme, a rencontré Amr Khaled, passant ainsi l’éponge sur ses déclarations faites à l’encontre de toute femme tunisienne qu’il n’a pas hésité, il y a quelque temps à insulter publiquement. Cet accueil ne prouve pas que l’opinion publique, surtout celle féminine, ait pardonné les propos déshonorants de M. Khaled envers toutes les Tunisiennes.

Source: “Business news” Le 23.01-2012

Lien: http://www.businessnews.com.tn/Amr-Khaled-accueilli-%C3%83%C2%A0-Tunis-%C3%83%C2%A0-bras-ouverts,520,28924,1


 

 

Les examens de la Manouba empêchés par des salafistes (mise à jour)

Un groupe de salafistes de La Manouba a empêché, ce matin mardi 24 janvier 2012, les étudiants de la Faculté des lettres, des arts et des humanités de passer leurs examens. Ils ont attaqué et cassé les portes la salle d’examen du département arabe, selon une déclaration à Mosaïque FM de Mustapha Touati, un membre du Conseil scientifique de la faculté. Malgré l’accord passé entre le ministère de l’Enseignement supérieur en présence du ministre Moncef Ben Salem et le bureau national du Syndicat de base de l’enseignement supérieur, pour protéger la faculté et la faire évacuer des sit-inneurs, rien n’a été fait, a expliqué M. Touati. Les enseignants sont livrés à eux même et tentent par leurs propres moyens de maitriser ce groupe, a-t-il expliqué. Les responsables de la faculté ont appelé au secours les forces de l’ordre, le délégué de la région, le gouverneur, leur ministère de tutelle ainsi que le ministère de l’Intérieur mais personne n’est venu leur porter assistance, toujours selon le membre du conseil scientifique. A cette occasion Mustapha Touati a lancé un appel au ministre de l’Enseignement supérieur pour intervenir, lui rappelant l’importance de la tâche et de la mission qui lui a été dévolue. Mise à jour à 12:00 : Une enseignante sur place témoigne : « Nous sommes à la Manouba, 1er jour d’examen . La police appelée est absente. Dans le département où je surveille, les salafistes ont cassé la porte principale avec des jets de pierre. Ils ont forcé la porte principale malgré le cordon pour aller chercher des renforts. C’est dans une ambiance de terreur que nous passons les examens et le pire est à venir.« 

Source: ”Business News” Le 24-01-2012

Lien: http://www.businessnews.com.tn/Tunisie—Les-examens-de-la-Manouba-emp%C3%83%C2%AAch%C3%83%C2%A9s-par-des-salafistes-(mise-%C3%83%C2%A0-jour),520,28931,3


 

 
Tunisie/Constituante : Nejib Chebbi indûment coupé en pleine intervention

Intervenu hier, lors du débat avec le gouvernement, Ahmed Nejib Chebbi n’a pas pu aller jusqu’au bout de son intervention, le micro lui a été coupé net par Mustapha Ben Jâafar, président de l’assemblée constituante. Un geste indu, envers celui qui se prévaut d’un long combat politique, et qui mérite quand même une certaine indulgence, en matière de temps de parole imparti. Le souci d’équité en matière de distribution du temps de parole ne doit se transformer en épée de Damoclès imposée aux leaders de l’opposition, les empêchant d’exprimer, sans contrainte, leur opinion. En cette phase critique que traverse la Tunisie, autant les Tunisiens veulent entendre le discours du gouvernement, et sa perception de la situation, autant ils ont le droit d’écouter l’opposition. C’est ainsi qu’ils peuvent se faire une idée complète de la situation et construire leur propre opinion. Cet échange tant affectionné par les Tunisiens est l’un des aspects, que l’on doit jalousement préserver, dans cette phase de transition démocratique, vouée à faire rentrer la Tunisie dans l’ère de la deuxième République démocratique. Dans son intervention, qu’il n’a pas pu, hélas, achever, l’élu de la constituante, est revenu sur l’interview télévisée de Hamadi Jebali, accordée aux trois chaînes de télévision locales samedi, où « le chef du gouvernement a fait porter la responsabilité de la situation actuelle, à deux forces, celles qui ont perdu les élections, et les forces contrerévolutionnaires qui cherchent à revenir par la fenêtre, après qu’ils aient été chassées par la porte », dit-il. « Je demande à Monsieur le chef du gouvernement de clarifier ses propos ; s’il y a des forces politiques qui assument la responsabilité de ces actes, qu’on les cite par leur nom et qu’on leur fasse assumer la responsabilité », exhorte Nejib Chebbi, en estimant qu’il n’existe « aucune force politique qui œuvre à susciter cette tension, car celle-ci n’est pas provoquée ». L’élu de la constituante appelle aussi Hamadi Jebali à révéler les noms des forces contrerévolutionnaires, pour qu’elles soient poursuivies pour les actes que la loi pourrait condamner. Selon son analyse, « ce type d’explication nous éloigne de la vérité », celle-ci est pourtant claire à travers ce qu’on peut constater dans les régions qui connaissent une tension, comme celles du Nord-Ouest, Fernana, Aïn Drahem, Nefza et Tabaraka, explique-t-il en subtance. L’élu de la constituante déplore la précarité dans laquelle vivent les habitants de ces régions, où les pensions des travailleurs n’ont pas été versées depuis cinq mois, de l’aveu des autorités régionales, où les gens ne travaillent que 13 jours, voire 10 jours ou 9 jours/mois, et reçoivent des salaires dérisoires. Il fait part du « sentiment aigu d’exclusion éprouvé par les habitants de ces régions « belles et riches, mais désargentées ». A ce stade de son intervention, le leader historique du PDP s’est vu rappeler par le président de l’assemblée qu’il est en train de dépasser le temps qui lui est imparti. C’est là que l’élu proteste : « il y a des semaines qu’on demande ce débat avec le chef du gouvernement et les membres du gouvernement, vous ne pouvez pas prétendre que le temps est précieux et que nous entravons le travail du gouvernement ». Mais, Mustapha Ben Jâafar a déjà coupé le micro, son interlocuteur ne décolérait pas. La frustration de Nejib Chebbi est tout à fait compréhensible, tout autant que celle de ceux qui voulaient le voir achever son intervention, dans le respect des règles de bienséance. Une méthode à revoir.

Source: ”GlobalNet” Le 24-01-2012

Lien: http://www.gnet.tn/revue-de-presse-nationale/tunisie/constituante-nejib-chebbi-indument-coupe-en-pleine-intervention/id-menu-958.html


 

 
Tunisie: précisions de Mustapha Nabli, gouverneur de la BCT

Le gouverneur de la Banque centrale de Tunisie (BCT), Mustapha Kamel Nabli, a nié les accusations qui circulent autour de son refus de coopérer avec la commission nationale d’établissement des faits sur les affaires de malversation et corruption et d’autres relatives à la désignation de responsables «corrompus » à des postes administratifs au sein de la banque. M. Nabli s’est exprimé ainsi dans un communiqué publié, lundi, et adressé à tous les fonctionnaires de la BCT : «Je veux confirmer que tout ce qui a été dit sur le refus de la banque de coopérer avec la commission nationale d’établissement des faits sur les affaires de malversation et de corruption n’a aucun fondement. » Il a ajouté: « le fait est que la BCT a remis, à la justice, un dossier portant sur la corruption, avant que la commission d’établissement des faits sur les affaires de malversation et de corruption n’ait formulé une demande à ce sujet. Nous avons ainsi accompli notre rôle citoyen et les autorités judiciaires se sont engagées à se prononcer sur l’affaire.» Il a précisé que « tous les dossiers dont la BCT a eu vent ou qui lui ont été soumis par d’autres parties ont été présentés à la justice, seule structure habilité à porter le jugement qui s’impose ». M. Nabli a souligné que « la coopération de la BCT se poursuit tant avec le pouvoir judiciaire qu’avec la commission. » Concernant l’accusion de certains responsables de la Banque « de corruption », il a rappelé « qu’aucune accusation de corruption ne peut etre portée à une quelconque partie sans présentation de preuves tangibles à ce sujet ». Et d’ajouter: »tout dossier ou informations qui nous sont parvenus sur l’implication de n’importe quelle personne dans la corruption ont été examinés et les mesures nécessaires prises ». Il a appelé toute personne ayant une preuve confirmant l’implication de n’importe quel responsable dans la banque à la communiquer, s’engageant à prendre les mesures nécessaires à temps.» En ce qui concerne les dernières nominations et désignations au sein de la BCT, M. Nabli a dit que ces dernières reposent sur des critères objectifs, telles que la compétence, la capacité de direction et le sens de la responsabilité», appelant à éviter les jugements d’intention et ne pas s’en tenir aux rumeurs et aux fausses informations. Il a avancé que « Tous les noms qui circulent pour occuper le poste de vice-gouverneur sont dénués de fondement et ne sont que des tentatives pour propager le trouble ». Il a annoncé qu’il continuera à oeuvrer pour introduire et renforcer les réformes au sein de la banque centrale, précisant que celles-ci demeurent nécessaires malgré les réformes engagées tout au long de l’année précédente. Il convient de rappeler qu’environ 200 agents de la BCT ont organisé, jeudi 19 janvier 2012, un sit-in au siège de la BCT, pour revendiquer l’introduction de « réformes structurelles » et la nécessité de faire rendre des comptes « aux corrompus » au sein de cette institution financière.

Source: “Espace Manager” Le 24-01-2012

Lien: http://www.espacemanager.com/infos-societes/tunisie-precisions-de-mustapha-nabli-gouverneur-de-la-bct.html


 

 
Les tunisiens dans le top 10 des pays les plus optimistes au monde

En dépit de la révolte populaire qu’a connu la Tunisie en début 2011, les dérapages sécuritaires, l’arrivée des islamistes au pouvoir outre les problèmes économiques que traverse le pays, les tunisiens sont optimistes pour l’avenir. C’est du moins ce qui ressort du baromètre mondial sur le Bonheur et l’Espoir réalisé par le réseau WIN-Gallup International dans 58 pays à travers le monde. Le résultat de cette enquête démontre que le nombre de pessimistes dépasse le nombre d’optimistes vis-à-vis des perspectives économiques en 2012. En effet, le score net d’espoir a connu une chute de 4 points passant de +2% en 2010 vers -2% en 2011 (31% du monde sont aujourd’hui optimistes quant aux perspectives économiques en 2012, tandis que 34% s’attendent à être pire que l’année 2011). A travers ce baromètre il en découle que l’Afrique, mène le camp de « L’espoir économique» avec un solde de +51 (-16). Le Nigéria, troisième économie africaine, douzième producteur de pétrole, garde sa place de nation la plus optimiste du monde en termes de perspectives économiques avec un solde de +80 en progression de 10 points ! De l’autre côté du tableau, les Français se montrent les plus pessimistes au monde avec -80%. Les Tunisiens, malgré une situation économique très défavorable, marquent un taux net d’espoir de 33%. En effet les Tunisiens, qui ont pu organiser les premières élections démocratiques, se sentent plutôt confiants à propos des perspectives économiques de leur pays ainsi que de leur bienêtre personnel. A ce propos il s’avère que l’optimisme des Tunisiens est plus marquant sur le plan personnel qu’économique et ce grâce aux nouveaux acquis après le changement de régime. C’est ainsi que la Tunisie se place à la huitième position mondiale en matière d’espoir économique derrière le Nigéria, le Ghana, le Vietnam, le brésil, l’Ouzbékistan, le Soudan du Sud et la Géorgie. Par ailleurs la Tunisie est classée deuxième dans le monde en matière d’Espoir personnel juste derrière le Nigéria. Enfin pour nos amis Egyptiens qui ont également connu un changement de régime, les choses semblent un peu plus compliquées à cause de l’instabilité permanente et le doute à propos du rôle obscur des militaires. Les égyptiens se montrent pessimistes, aussi bien au niveau des perspectives économiques qu’au niveau du bien-être personnel. D’ailleurs sur le critère Bonheur mondial, dont le moyenne mondiale est de 40%, l’Egypte est neutre avec un Bonheur Net de 0% contre 47% pour la Tunisie. Pour le taux net d’espoir à propos de l’économie (Tunisie 33%), les égyptiens sont à -24%. Et pour le bien-être personnel (Tunisie 64%) l’Egypte se contente d’un taux négatif de – 3% Il est à préciser que la Tunisie participe pour la première fois à cette enquête qui a été conduite en Tunisie par un membre de WIN-GALLUP à savoir l’Institut EMRHOD Consulting de M. Nébil BELAAM.

Source: ”Espace manager” Le 24-01-2012

Lien: http://www.espacemanager.com/macro/les-tunisiens-au-top-10-des-pays-les-plus-optimistes-au-monde.h

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