25 février 2006

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TUNISNEWS
6 ème année, N° 2105 du 25.02.2006

 archives : www.tunisnews.net


AFP: Grâce présidentielle en Tunisie: libération de dizaines d’islamistes

A

P: Tunisie: le président Ben Ali grâcie 1.657 détenus AFP: Ligue des droits de l’homme, cinquième report du procès Tunisie: Répression sauvage contre la mobilisation pour la liberté de réunion Donald Rumsfeld: La guerre contre le terrorisme est aussi médiatique

Al-Ahram Weekly: Worlds apart – Interview with Radwan A Masmoudi

 

Grâce présidentielle en Tunisie: libération de dizaines d’islamistes

Des dizaines d’islamistes et sept jeunes internautes purgeant de lourdes peines pour « constitution de bande ayant pour objet la préparation d’attentats » ont été libérés dans le cadre d’une grâce présidentielle, a-t-on appris samedi à Tunis de sources concordantes. En vertu de cette grâce accordée par le président Zine El Abidine Ben Ali, 1.298 détenus ont été élargis et 359 autres ont bénéficié de la liberté conditionnelle, avait annoncé plus tôt l’agence officielle TAP. Plus de soixante-dix islamistes, membres du parti Ennahda (Renaissance, interdit), ont été libérés, a-t-on appris auprès de certains de leurs avocats et de source judiciaire. Parmi eux figurent plusieurs dirigeants du parti, dont le journaliste Hamadi Jebali qui dirigeait le journal d’Ennahad, Al Fajr (L’Aurore). Ces islamistes avaient été condamnés dans les années 90 à de lourdes peines de prison. Ils étaient principalement accusés d’appartenance à Ennahda et de tentative de prise de pouvoir par la violence. Jusqu’à ce jour, quelque 400 islamistes, que les autorités ne considèrent pas comme des détenus politiques, étaient prisonniers en Tunisie, et plusieurs ONG de défense des droits de l’homme demandaient leur libération, en particulier celle de M. Jebali. Un groupe de sept jeunes internautes, connu sous le nom du « groupe de Zarzis » (ville du sud tunisien), a également bénéficié de cette grâce, a-t-on appris de source judiciaire. Ils avaient été condamnés en avril 2004 à dix-neuf ans et trois mois de prison, une peine ramenée en appel, en décembre 2004, à treize ans, pour « constitution de bande ayant pour objet la préparation d’attentats, tentative de vol et détention de produits explosifs ». Les autorités avaient accusé certains d’entre eux de s’être rendus à l’étranger et d’avoir « sollicité le soutien logistique du réseau terroriste Al-Qaïda ». La grâce présidentielle comprend également une réduction de peine pour certains détenus, dont le nombre n’a pas été précisé. Les grâces présidentielles, accordées lors de fêtes religieuses ou de la fête nationale, bénéficient habituellement aux seuls prisonniers de droit commun, mais le président Ben Ali avait déjà accordé l’amnistie en 2004 et 2005 à des dizaines d’islamistes.
 
 

 

Tunisie: le président Ben Ali grâcie 1.657 détenus

AP | 25.02.06 | 18:49 TUNIS (AP) — Le président tunisien Zine El Abidine Ben Ali a décidé samedi de gracier 1.657 détenus, a annoncé l’agence de presse tunisienne TAP.
Cette mesure a été décidée lors d’une entrevue du chef de l’Etat avec les ministres de l’intérieur, Rafik Belhaj Kacem et de la Justice et des droits de l’Homme, Béchir Tekkari. L’agence ne précise pas à quelle occasion cette grâce a été décidée mais elle intervient à l’approche du 50e anniversaire de l’indépendance de la Tunisie, qui sera célébré le 20 mars prochain. Habituellement, de telles mesures coïncident avec les fêtes nationales et religieuses.
En vertu de cette grâce présidentielle, 1.298 détenus ont été libérés et 359 autres ont bénéficié de la liberté conditionnelle -plus important nombre de détenus concernés en même temps par une telle mesure. On explique de source bien informée qu’un « nombre consistant » d’islamistes figureraient parmi eux, mais aucune indication n’a toutefois été fournie sur l’identité des prisonniers graciés.
Selon les organisations non gouvernementales locales et internationales, dont Amnesty International et Human Rights Watch, les prisons tunisiennes comptaient avant l’annonce de cette mesure quelque 400 détenus « politiques », contre environ un millier il y a quelques années. La plupart sont des dirigeants ou des membres du mouvement islamiste interdit « Ennahdha ». Les autorités, citant les délits pour lesquels ils ont été condamnés, les considèrent comme des prisonniers de droits commun.

Abdallah Zouari confirme

 
Le journaliste Abdallah Zouari joint par téléphone depuis Paris a confirmé la libération de Mer Hamadi Jbeli, de Mer Samir Bnnour et de Mer  Kemel Hajjem. Presque  70 prisonniers islamistes ont été libéré aujourd’hui.
 
Sami Ben Abdallah

 

 
Tunisie :

Répression sauvage contre la mobilisation pour la liberté de réunion

Paris, le 25 février 2006 Plusieurs centaines de jeunes, de militants politiques, associatifs et syndicalistes se sont déplacés hier après-midi pour un rassemblement au siège du FDTL à Tunis. Ils répondaient à l’appel lancé par le collectif 18 octobre pour les droits et les libertés en Tunisie.
Un énorme dispositif policier a été déployé aux alentours de la rue d’Angleterre, où se situe le lieu du rassemblement, empêchant toute personne d’y accéder. Les groupes qui ont pu se constituer dans les rues avoisinantes ont été refoulés par la police et plusieurs militants ont été sauvagement tabassés. Ainsi, Mohamed Mzem, syndicaliste étudiant, a été blessé à la tête ce qui a nécessité deux points de sutures ; Abdallah Garram, syndicaliste, s’est retrouvé avec une blessure à la main ; Abdelhamid Sghaïer, étudiant, et Ahmed Khaskhousi, universitaire, ont aussi été agressés ; Néjib Chebbi, Hamma Hammami et Ayachi Hammami ont été brutalement bousculés par la police.
Nabil Yahyaoui, Samir Taâmallah, Mounir Flah, Walid Azzouzi ont été battus et arrêtés avant d’être relâchés quelques heures plus tard. Les avocats Khaled Krichi, Fayçel Jadlaoui et Adel Mbarki, ont été détenus pendant plus de deux heures.
Plusieurs militants venant de différentes régions du pays ont été empêchés d’arriver à Tunis, c’est le cas de Anouar Kousri qui arrivait de Bizerte, de huit militants qui venaient de Kairouan, de Néjib Hosni et d’autres militants qui ont été bloqués au niveau de Borj El Amri. L’avocat Hédi Mannai a été brutalisé et bloqué au niveau de Sidjoumi aux environs de la capitale et Abderahmane Hédhili n’a pas pu quitter la ville de Monastir.
Le rassemblement d’hier s’inscrivait dans le cadre de la campagne lancée par le collectif 18 octobre pour exiger la liberté de réunion en Tunisie. Depuis quelques mois, l’acharnement de la dictature s’est accentué, empêchant systématiquement toute action indépendante. Les activités du collectif 18 octobre ont toutes été interdites par la police politique, et ce depuis sa création ; Les manifestations et les réunions organisées par les associations et les partis indépendants, y compris ceux qui sont légalement reconnus, ont également subi le même sort. Nous venons d’apprendre ce matin que le procès contre la ligue tunisienne pour la défense des droits de l’homme a été renvoyé au 6 mai prochain, ce qui signifie la poursuite de l’interdiction des activités de la LTDH et de l’ensemble de ses sections locales.
Le collectif du 18 octobre à Paris qui s’associe à cette campagne tient à réaffirmer sa solidarité avec les tunisiennes et les tunisiens qui se battent avec courage et détermination pour arracher leurs droits et mettre un terme à la dictature. Il appelle les démocrates du monde entier à soutenir cette lutte.
Collectif 18 octobre à Paris Pour les droits et les libertés en Tunisie
Comité de coordination du Collectif 18 octobre à Paris Pour les droits et les libertés en Tunisie
 


Ligue des droits de l’homme: cinquième report du procès

AFP, samedi 25 février 2006 TUNIS – Le feuilleton du procès de la Ligue tunisienne de défense des droits de l’homme (LTDH) s’est poursuivi samedi avec le cinquième report en moins de cinq mois de cette affaire opposant des adhérents proches du pouvoir à la direction de l’organisation. Le procès a été reporté au 6 mai à la demande des avocats des plaignants « afin d’examiner un rapport présenté par la direction de la Ligue », a indiqué le tribunal de première instance de Tunis à l’issue d’une brève audience.
C’est le cinquième report de l’affaire depuis l’ouverture du procès, le 1er octobre 2005. Le tribunal examine depuis, une plainte déposée par des adhérents de la LTDH contre la direction accusée d' »abus de pouvoir et violation du règlement intérieur ». Les avocats des plaignants, deux adhérents de la LTDH proches du parti au pouvoir, le Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD), ont indiqué que leurs clients maintenaient leur plainte. Vingt autres plaignants avaient retiré leur plainte, le 12 novembre mais ce retrait, seulement partiel, avait empêché une radiation de l’affaire. Ce nouveau report a été qualifié de « tout à fait normal » par l’un des deux plaignants, Me Chedly Ben Younès.
« C’est une honte pour la justice », a estimé le président de la LTDH, Me Mokhtar Trifi, à la sortie du tribunal. Cette décision, a-t-il déclaré à l’AFP, souligne « la volonté manifeste de faire traîner l’affaire ». Il a aussi dénoncé « l’interdition imposée aux autres membres de la LTDH d’accéder au tribunal ». Aucun incident n’a émaillé l’audience, qui s’est déroulée sous haute surveillance policière mais à laquelle ont assisté des diplomates étrangers, notamment de l’Union européenne et des Etats-Unis. Des discussions entre les parties, notamment entre le comité directeur et les anciens plaignants et grâce à la médiation d’anciens dirigeants de la Ligue, pourraient permettre de mettre un terme à cet imbroglio politico-judiciaire qui paralyse le fonctionnement de l’organisation, a-t-on appris de sources concordantes. Fondée en 1977, la LTDH est la doyenne des organisations de défense des droits de l’homme en Afrique et dans le monde arabe.
Me Ben Younès a indiqué à l’AFP qu’il souhaitait parvenir à un « règlement à l’amiable » d’ici la prochaine audience. « Des pourparlers sont en cours pour essayer de régler le problème en interne, sans décision de jsutice », a-t-il indiqué. La direction de la LTDH, qui dit être entravée dans son action notamment pour organiser, depuis septembre, le sixième congrès de l’organisation, accuse les autorités d’avoir provoqué la contestation dans ses rangs. Les autorités démentent soulignant que la Ligue est en proie à une crise interne. Cette situation « est le résultat d’un conflit interne dans lequel l’autorité publique n’interfère nullement », avait affirmé le Premier ministre, Mohamed Ghannouchi.
Prévu le 5 septembre 2005, le congrès n’avait pu se tenir à la demande d’un groupe d’adhérents proches du RCD reprochant à la direction de violer le réglement intérieur et d’abuser de son pouvoir dans les travaux préparatoires.

 


 

La guerre contre le terrorisme est aussi médiatique

Par Donald Rumsfeld 24 février 2006 Les terroristes se sont adaptés avec subtilité aux guerres de l’ère médiatique dans laquelle nous vivons. Ce qui n’est pas le cas de l’Amérique ni des gouvernements des autres démocraties. Les extrémistes violents ont leurs propres «comités de relations avec les médias» destinés à manipuler l’opinion des élites. Ils prévoient et conçoivent des attaques qui vont faire la une des journaux en utilisant tous les moyens de communication possibles pour intimider et briser la volonté collective des peuples libres.   Ils savent que la communication transcende les frontières et qu’une simple information, pourvu qu’elle soit habilement utilisée, peut causer autant de dégâts à notre cause (et servir la leur) qu’une attaque militaire. Et ils sont capables d’agir rapidement avec des ressources modestes comparées à celles des vastes et onéreuses administrations des gouvernements démocratiques.   Nous livrons aujourd’hui la première guerre de l’ère des e-mails, des blogs, du blackberry, des messageries, des appareils photo numériques, des téléphones portables, des talk radios et des informations en continu. En Tunisie, le principal journal est diffusé à quelque 50 000 exemplaires dans un pays de dix millions d’habitants. Mais même dans les quartiers les plus pauvres, les antennes paraboliques fleurissent sur les toits et les balcons.   Il y a quelques années, sous le régime de Saddam Hussein, lorsqu’un Irakien était pris en possession d’une antenne parabolique ou s’il avait utilisé Internet sans l’autorisation du gouvernement, il pouvait avoir la langue tranchée. Aujourd’hui, les paraboles sont omniprésentes en Irak aussi.   Hélas, nombre de chaînes d’information regardées grâce à ces antennes manifestent une hostilité ouverte à l’égard de l’Occident. Les médias dans certaines régions du monde ne servent qu’à enflammer et à déformer, plutôt qu’à expliquer et informer. Alors qu’al-Qaida et les mouvements extrémistes utilisent ces tribunes depuis des années pour empoisonner la vision de l’Occident qu’a le public musulman, nous, les Occidentaux, commençons à peine à entrer dans la course.   Nous avons pu le constater avec les fausses allégations de profanation du Coran l’an dernier. D’abord publiée dans un hebdomadaire, cette histoire a ensuite été diffusée sur des sites Internet, envoyée par mail et ressassée sur les chaînes satellites et les stations de radio pendant des jours avant que l’on ne découvre la réalité des faits. Cette invention a provoqué des émeutes anti-américaines mortelles en Afghanistan et au Pakistan.   L’armée américaine a pris le temps de s’assurer qu’elle connaissait les faits avant de répondre qu’il s’agissait de fausses accusations. Mais, dans l’intervalle, des innocents sont morts.   Nous commençons néanmoins à nous adapter. En Irak, par exemple, l’armée américaine, en étroite collaboration avec le gouvernement irakien, a recherché des méthodes non traditionnelles permettant de fournir des informations exactes au peuple irakien. Mais cette démarche a été qualifiée d’«achat d’informations». L’explosion d’articles critiques qui en a résulté a bloqué toute initiative. Cela a gelé l’activité de ceux qui servent dans les affaires publiques militaires, qui en ont conclu qu’aucune innovation n’est possible.   Considérons un instant le nombre de colonnes de journaux et d’heures de télévision consacrées aux allégations d’abus de détenus à la prison d’Abou Ghraïb. Comparons-les au volume de couverture et de condamnations associées, par exemple, à la découverte des charniers de Saddam Hussein. Les gouvernements libres doivent placer la communication au centre de chaque aspect de la lutte. Plus il faut de temps pour mettre en place un cadre de communications stratégiques, plus l’ennemi pourra occuper l’espace.   Il y a cependant des signes de progrès modeste. Peu après le tremblement de terre dévastateur au Pakistan, une équipe de relations publiques a été déployée avec nos forces dans la zone touchée par la catastrophe. Elle a contribué à concentrer l’attention des médias sur l’engagement de l’Amérique à aider le peuple pakistanais. Des sondages d’opinion conduits par des groupes privés avant et après le séisme suggèrent que la vision des États-Unis au Pakistan a changé. Les relations publiques du gouvernement et les efforts diplomatiques en direction de l’opinion commencent à porter leurs fruits et nos personnels et l’Administration prennent mieux en compte la portée des médias aujourd’hui.   Cependant, le gouvernement doit développer sa capacité d’anticipation et de réaction en matière d’information. Cela demande d’instituer des centres d’opération de presse fonctionnant en continu. Cela nécessitera de moins s’appuyer sur les médias écrits traditionnels, et de privilégier les médias électroniques pour tenir compte des publics des États-Unis et du monde qui comptent aujourd’hui de moins en moins sur les journaux et sur l’écrit.   Cela signifie aussi qu’il faut trouver de nouveaux moyens de toucher les peuples du monde. Pendant la guerre froide, des médias comme Radio Free Europe se sont avérés très efficaces. Nous devons envisager la création de nouvelles organisations et de nouveaux programmes susceptibles de jouer un rôle tout aussi utile dans notre guerre contre la terreur.   Nous nous battons pour la survie de notre mode de vie, dans une guerre sans champ de bataille. Il s’agit d’abord d’un choc de volontés. La lutte sera remportée ou perdue devant le tribunal de l’opinion publique. Certes l’ennemi est habile dans la manipulation des médias et l’utilisation des outils de communication moderne à son profit, mais nous avons un avantage : la vérité est de notre côté, et elle finit toujours par triompher.      * Secrétaire d’État à la Défense américain.   ·  Council on Foreign Relations and Project Syndicate, 2006. Traduit de l’anglais par Bérengère Viennot.
 
 
(Source: Le site du Figaro le 24 fevrier 2006)
 

 


 

Worlds apart
Salonaz Sami sounds out Radwan A Masmoudi, head of the Centre for the Study of Islam and Democracy, on the Danish cartoons furore that hit the Arab and Muslim worlds
Radwan A Masmoudi, head of the Centre for the Study of Islam and Democracy, stresses that the main objectives of CSID are to contribute to the promotion of democracy, good governance, freedom, and human rights in the Arab and Muslim worlds.
« As American Muslims we have been monitoring the situation in the Muslim world, and especially the Arab world (which represents about 20 per cent of the Muslim world) with great frustration and concern, » he explained. « Despite enormous wealth, human capital and natural resources, Arab and Muslim countries rank at the bottom of the development scale. Poverty and corruption are rising, and unemployment is very high (between 20 and 40 per cent depending on the country). »
Furthermore, elaborated Masmoudi, a majority of the 300 million Arabs are under the age of 21, so these statistics are bound to get much worse in the next five to ten years. « Millions of young Arabs and Muslims are growing with a sense of loss and despair, with no hope for a better future. They are not allowed to criticize their governments, and if they want to become active or involved, they find that all avenues for peaceful activism are shut down. »
This is an environment that can only encourage violence and extremism, he warned. And unless we can turn things around, will lead necessarily to further worsening of the situation. « This is a serious threat not only to the Arab and Muslim worlds, but also to the entire planet as Muslims represent 1.4 billion people on earth and are the majority in over 65 countries. » In an exclusive interview with Al-Ahram Weekly, Masmoudi addressed various aspects of the issues raised in wake of the Danish cartoon crisis.
What are the limitations, in your opinion, on the concept of freedom of ___expression and should countries include laws prohibiting religious offences of any sort?
In general, people should be free to do whatever they want as long as they don’t transgress on the freedoms and rights of others. Freedom of ___expression is an important principle in a democracy, but there are also other important principles such as freedom of religion, religious harmony, and respecting other people’s beliefs. Freedom of religion does not mean that you can go around insulting other people based on their religion, race, ethnicity, or color. Indeed, there should be laws prohibiting hate speech, racial or religious discrimination, and racism. Nobody would want to live in a country or community where every religious or ethnic group is insulting the other.
In my opinion, democracy is the only solution to this disastrous situation as it will put people in charge of their own destiny, and give them the means and the tools to improve their conditions and live a dignified life, the way our creator has intended for us all to live.
Could there be any journalistic justification for publishing such cartoons?
In my opinion, no. These cartoons mock and insult the prophet of Islam. The only reason to publish these cartoons is either if you want to insult all Muslims or if you want to provoke an even wider gap between the West and the Muslim world.
Do you think that the Muslim nations took the right response? Or as Muslims, what should we do in reaction to such offences to Islam?
I think Muslims have the right to express their anger and frustration with these insults, but they must do so peacefully. Violence is not appropriate, and makes the situation worse. We must ask ourselves, as Muslims, how would the prophet have reacted? The prophet was insulted by stupid and ignorant people all the time when he was alive, as indeed were all the prophets, but he never reacted angrily or with violence. He always tried to use those occasions to educate people about who he is and about his true message. We cannot let our enemies define us. We have to define ourselves, and what we believe in.
Do you think that the economic boycott is an appropriate step to be taken against these offences?
Absolutely. It is a form of peaceful protest and a way to express one’s anger or disgust with a particular company or country. If you insult me and my religion, the least I can do is stop buying your products. On the other hand, these boycotts cannot be orchestrated by governments, especially those that have signed free trade agreements. They must be organised by popular demand and non- governmental organisations.
What steps do you think the Muslim nation ought to take in defining the real essence of Islam?
Muslims and Muslim nations must spend a lot of money, effort, and resources to educate non- Muslim Europeans and Americans about Islam and about Prophet Mohamed, peace be upon him. There is a lot of ignorance in the West about Islam and Muslims, and we really need to do a lot more to explain our religion, our culture, and our civilisation to the majority of the people in the West. If we don’t succeed in doing this, people in the West will continue to be afraid of Islam and Muslims, and the conflict between civilisations will turn into an outright war between the West and the Muslim world. This war will last at least 100 years, will not be pretty, and there will be no winners. All of humanity will lose from this war and it will be very destructive. Education is the key to building mutual understanding on both sides of the divide.
What were the efforts carried out by your centre in response to these offences?
Since 1999, we have been doing our best to educate Americans about Islam. The biggest misconceptions people in America have about Islam is that it is incompatible with democracy, human rights (especially of women and minorities), and basic freedoms. We have organised hundreds of lectures, seminars, workshops, and conferences in Washington DC, the United States, and indeed throughout the Muslim world, to educate people (Muslims and non-Muslims alike) about democracy’s compatibility with Islam, and about the true and beautiful nature of our religion, and that the extremists do not speak for Islam or Muslims. Following these offensive cartoons, we have had several meetings with high-level officials in the US administration to explain our views on this and to urge them to denounce these cartoons, and defend the principles of religious freedom, diversity, and mutual respect, which indeed they have done. We have also had a large number of interviews with the media on the same subject.
Do you think such offenses were driven by a misconception of the Islamic faith or an indifference to religions in general?
I believe that many people in Europe have little respect for religions in general, and have no understanding of the importance of religion not only in the Muslim world, but to the majority of humanity outside of Europe. In addition to that, there is a lot of ignorance and misinformation about Islam, and there are many racist individuals and organisations who are trying to blame all of Islam and Muslims for the actions of a radical and extremist fringe.
Do you think that Muslims are still persecuted in the US? If so is it getting worse or is it getting better?
There is very little persecution of Muslims going on in the US right now. Yes, there are a few isolated cases here and there, but in general, the US of America remains the freest country on earth, where people of all religions can practice their faith and live their lives in freedom, respect, tolerance, and brotherhood. There is no other place on earth where I would rather live today, and that includes, unfortunately, most of the so-called Muslim countries where freedoms are severely limited.
According to Islam, what should be the action taken regarding the cartoonist? And do you think that the death threats issued by some Islamist fundamentalists against him justifiable?
Of course not. The people who committed this crime against our prophet do not deserve the death threat, they deserve to be educated. I am glad to say that most of the demonstrations in the Arab and Muslim world have been very peaceful. Those who have resorted to violence or called for violence are extremists who do not understand the nature of the world in which we live. In the 21st century, and in this increasingly small global village, ideas are much more powerful than bullets, and education and the media are much more effective than violence, which tends to be counterproductive, most of the time.
There is a growing feeling in continental Europe that Britain and America should have taken a principled stand on grounds of free speech, but have failed. What do you think about that?
I think this is because British and American citizens have far greater respect for religion in general, and also because American and British Muslims are much more engaged in their societies and better organised than Muslims in other countries of Europe.  
 
Al-Ahram Weekly – 16 – 22 February 2006 http://weekly.ahram.org.eg/2006/782/in4.htm 


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