TUNISNEWS  
           9 ème année, N° 2923 du 24.05.2008
 
 
  
           AISPP: Procès des 20, 22 et 23 mai            AISPP: Non lieu pour le dirigeant de la «           phalange tunisienne des montagnes algériennes » !           Liberté et Equité: Mohammed Hamami prochainement livré à la Tunisie           Liberté et Equité: Décès de S. Rahmani en grève           de la faim           Luiza Toscane: La Cour d’Appel reporte le procès de Sameh Harakati           AFP:  Peine de mort confirmée en cassation pour           un salafiste tunisien           AP: Tunisie: peine de mort confirmée pour un jeune salafiste           Xinhua: Tunisie : hausse des recettes           d’exportations de phosphate            Le Monde: L’an prochain à Djerba           Dr. Moncef Marzouki: La présidence à vie est           elle une fatalité arabe ? – Comment sortir du cercle vicieux ?
 
 
 
  
 
 
  
        Liberté pour tous les prisonniers politiques         Liberté pour Abdallah Zouari, le journaliste exilé dans son propre pays                  Association Internationale de Soutien aux         Prisonniers politiques         43 Rue Eldjazira, Tunis         e-mail : aispptunisie@yahoo.fr  
                 Tunis, le 23 mai 2008                  * La onzième chambre criminelle de la Cour d’Appel de Tunis,         présidée par le juge Farouk Gharbi, a examiné aujourd’hui vendredi 23         mai 2008 :                  – l’affaire n°10602 dans laquelle sont déférés Karim Mahdaoui, Abdelbari         Ayeb, Hichem Manaï, Mahjoub Zayani, Nader Ferchichi, Ali Saïdi, Hosni         Nasri, Anis Krifi, Abdelhalim Aroua, Taoufik Kadri, Tarek Boukhili, Okba         Nasri, Mohammed Abbachi, Tarek Hammami, Maher Chammam, Aymen Ghrib,         Mimoun Alloucha, Lamjed Hamri, Sabri Mejri, Mohammed Karoui, Zyed Ben         Jeddou, Ferjani Mchergui, Ibrahim Ben Hamida, Heulmi Boughanmi, Lamjed         Karghalli, Chekib Amri, Saber Mekkaoui, Mohammed Amri. […] Maîtres         Noureddine Behiri, Anouar Kousri […]Abderraouf Ayadi, Youssef Belhajj,         Dhiaeddine Mourou, Samir Dilou, Mohammed Habib Mokdad, Samir Hazami,         Mohammed Mathlouthi et Mourad Boulares ont plaidé en leur défense,         faisant valoir la nullité des procédures de poursuites, étant données         les falsifications des dates d’arrestation et des procès verbaux         d’investigations, sans compter les tortures subies par les accusés dans         les locaux de la Sûreté de l’Etat. […] Le juge a décidé de lever la         séance pour le délibéré et le prononcé du jugement.                  * La première chambre criminelle du Tribunal de Première         Instance de Tunis, présidée par le juge Mssadek Mssadek (en remplacement         du juge Hédi Ayari) a examiné aujourd’hui vendredi 23 mai 2008 :                  – l’affaire n°15532 dans laquelle est déféré Yassine Faleh, accusé         d’adhésion sur le territoire de la République à une entente ayant fait         du terrorisme un moyen de réaliser ses objectifs, d’incitation à adhérer         à une organisation terroriste. Le juge a décidé de repousser l’examen de         l’affaire au 2 juin 2008 à la demande de son avocat, maître Samir Ben         Amor.                  – l’affaire n°15653 dans laquelle est déféré Mourad Khemiri, accusé         d’adhésion sur le territoire de la République à une entente ayant fait         du terrorisme un moyen de réaliser ses objectifs. Il comparaît devant le         tribunal en raison d’une opposition au jugement prononcé contre lui par         contumace le condamnant à trois ans d’emprisonnement. Le juge a décidé         de repousser l’examen de l’affaire au 3 juin à la demande de son avocat,         maître Samir Ben Amor.                  – L’affaire n°15533 dans laquelle sont déférés Saïfeddine Zaghdoudi,         Ruchdi Soltani, Nouri Souih, Mohammed Nouiri, Ali Khlifi et Ahmed Jami,         accusés d’adhésion sur le territoire de la République à une entente         ayant fait du terrorisme un moyen de réaliser ses objectifs,         d’incitation à adhérer à une organisation terroriste. Le juge a décidé         de repousser l’examen de l’affaire au 2 juin 2008.                  * la deuxième chambre criminelle du Tribunal de Première         Instance de Tunis, présidée par le juge Abderrazak Ben Mena, a examiné         jeudi 22 mai 2008 :                  – l’affaire n °15127 dans laquelle sont déférés Jamel Kadri, Bilel         Jellali, Tahar Assi, Monaem Rabhi, Hichem Mounafiki, Mohammed Sghaïer         Amri, Maher Amri, Riyadh Amri, Ramzi Bakkari, Jounaïdi Rabhi, Tahar         Zouidi, Riyadh Zouidi, Sami Rabaoui, (en état d’arrestation), Mohammed         Ali Horchani (en liberté) et Ali Amri (en fuite) en vertu de la loi         antiterroriste du 10 décembre 2003. Maîtres Rafi’a Mdini, Saïda Akrami,         Samir Ben Amor, Khaled Krichi, Malek Amri, Souha Belhassen, Samia Abbes         et Adel Zitouni se sont présentés pour assurer leur défense. A la suite         de la lecture de l’acte d’accusation et l’interrogatoire des accusés, le         juge a décidé de remettre au 12 juin 2008 les plaidoiries des avocats.                  * la vingt septième chambre criminelle de la Cour d’Appel de         Tunis, présidée par le juge Mannoubi Hamidane, a examiné mardi 20 mai         2008:                  – l’affaire n°11255 dans laquelle sont déférés Khatib Boukhari […], Laïd         Jouadi, Hafedh Sammoudi, Hassib Chebbi, Ramzi Brini, Samir Kdiri,         Abdeljelil Aliaoui, Abdessalem Bali, Ali Elafi, Ghassen Siliane,         Gammoudi Hamed, Mokhtar Akkouri, Mourad Saadi, Nejmeddine Bargougui,         Noureddine Harich, Mohammed Ali Horchani, Habib Hafsi, Ramzi Romdhani,         et Ali Amri, en vertu de la loi du 10 décembre 2003 dite «         antiterroriste […]. Maîtres Ibada Kefi, Abdelfattah Mourou, Abderraouf         Ayadi, Mokhtar Jallali, Kamel Hamdi, Boubaker Ben Ali, Samir Ben Amor,         Ayachi Hamami et Samir Dilou se sont présentés pour les défendre. Après         avoir entendu les demandes de mises en liberté présentées par les         avocats, notamment pour Khatib Boukhari qui souffre d’une baisse de         l’acuité visuelle, le juge a décidé de repousser l’examen de l’affaire         au 30 mai 2008 pour que soient amenés les accusés qui n’avaient pas été         présentés. […]                  – l’affaire n°11155 dans laquelle sont déférés Taoufik Chendoul, Farah         Mansouri, Khaled Regad, Noureddine Dhifallah, Ali Amara, Tarek Fathallah         et Ramzi Romdhani, accusés d’adhésion sur le territoire de la République         à une entente ayant fait du terrorisme un moyen de concrétiser ses         objectifs, d’incitation à adhérer à une organisation terroriste. Maîtres         Noureddine Behiri, Ahmed Kaïlane, Nirouz Lili, Jamel Mares, Samir Ben         Amor et Adnane Ben Romdhane se sont présentés pour leur défense. Le juge         a décidé du report de l’examen de l’affaire au 3 juin 2008.         […]         Pour la commission de suivi des procès         Le secrétaire général de l’Association         Maître Samir Dilou (traduction d’extraits ni revue ni corrigée par         les auteurs de la version en arabe, LT)
         
 
 
 Liberté pour tous les prisonniers           politiques           Liberté pour Abdallah Zouari, le journaliste exilé dans son propre           pays                       Association Internationale de Soutien           aux Prisonniers politiques           43 Rue Eldjazira, Tunis           e-mail :            aispptunisie@yahoo.fr                        Tunis, le 24 mai 2008                       
Non lieu pour le dirigeant de           la « phalange tunisienne des montagnes algériennes » !
 
          * La onzième chambre criminelle de la Cour d’Appel de Tunis, présidée         par le juge Farouk Gharbi, a rendu hier tard dans la soirée son jugement         dans l’affaire n°10602. Elle a prononcé un non lieu en faveur de Mimoune         Alloucha et son placement dans un hôpital psychiatrique. En première         instance il avait été condamné à quinze ans d’emprisonnement pour         adhésion sur le territoire de la République à une entente ayant fait du         terrorisme un moyen de réaliser ses objectifs, d’utilisation du         territoire de la République pour des préparatifs de commission         d’infractions terroristes, d’entraînements militaires hors du territoire         de la République en vue de commettre une infraction terroriste.         Elle a commué les peines prononcées de 15 ans prononcées en première         instance contre Mohammed Abbachi, Aymen Ghrib, Sabri Mejri, Okba Nasri         et Lamjed Hamri, Maher Chammam, Tarek Hammami, Mohammed Zoubaïer Karoui,         et Zyad Ben Jeddou en peines de 6 ans.         Elle a également commué les peines de 5 ans prononcées en première         instance contre Abdelbari Ayeb, Nader Ferchichi, Mahjoub Zayani, Hichem         Manaï, Karim Mahdaoui, Ali Saïdi, Hosni Nasri, Anis Krifi, Abdelhalim         Aroua, Taoufik Kadri, Tarek Boukhili en peines de trois ans et demi avec         une diminution de l’amende de 5000 dinars qui passe à 2000 dinars. La         peine de contrôle administratif passe de cinq ans à trois ans.          L’association enregistre avec satisfaction que la peine prononcée en         première instance en dépit du rapport médical * concluant à son         irresponsabilité pénale ait été commuée. Elle appelle à la libération         Khatib Boukhari et à la fin des procès préfabriqués sous le slogan de l’         »antiterrorisme » et à l’abolition de la loi anticonstitutionelle du 10         décembre 2003 !         …………………         * Le rapport médical du 1er mars 2007 réaffirme par la voix du         professeur |[…] , chef du service des maladies mentales à l’hôpital         militaire : « j’atteste avoir examiné le dénommé Mimoun ben Ali Ben         Mimoun Alloucha à trois reprises, les 12 février 2007, 22 février 2007         et 26 février 2007, sur réquisition de monsieur le président de la         quatrième chambre dans l’affaire n°11069. Il ressort des examens         cliniques que nous avons menés sur ce patient qu’il est malade depuis         l’année 2001, date à laquelle il a été affecté par les symptômes         suivantes : claustration, refus des relations avec l’environnement         familial et social, hallucinations et délires. En dépit des efforts de         sa famille, il a refusé de consulter un médecin, ne se considérant pas         malade. Son état s’est dégradé de façon importante depuis la guerre du         Golfe en 2003. Son délire s’est ravivé et il s’est pris pour le fils         légitime de Saddam Hussein, le Mehdi, le Christ, et Abou Kahtan, ces         croyances contradictoires en elles-mêmes prouvent qu’il s’agit bien d’un         délire et depuis cette date il est resté dans cet état, en proie à des         hallucinations auditives et visuelles. Ces symptômes indiquent que le         patient est atteint de délire chronique depuis cinq années, d’autant que         son frère Atef, né en 1974, atteint aussi de délire chronique, est         schizophrène depuis 1988 et il est soigné par plusieurs médecins. Sa         tante est atteinte de la même pathologie. Le fait de se réfugier en         Algérie nous semble relever d’un comportement pathologique, sous         l’emprise du délire et le groupe terroriste avec lequel il a pris         contact en Algérie ne relève que de sa pathologie et ne peut donc être         pris au sérieux. En réponse aux question posées, nous considérons le         dénommé Mimoun Ben Ali Ben Mimoun Alloucha atteint de délire chronique,         ne disposant plus de ses facultés de discernement et de raison, et le         considérons comme irresponsable pénalement de ce qu’il a avoué dans         l’affaire en cours »         Pour la commission de suivi des procès         Le secrétaire général de l’Association         Maître Samir Dilou         (traduction ni revue ni corrigée         par les auteurs de la version en arabe, LT)  
 
  
  
         
 Sauvez la vie du prisonnier politique et         ingénieur Ridha Boukadi         Liberté pour Slim Boukhdhir, la plume libre                  Liberté et Equité         Organisation de droits de l’homme indépendante         33 rue Mokhtar Atya, 1001 Tunis         Tel/fax: 71 340 860         Email : liberte.equite@gmail.com                  Tunis, le 22 mai 2008                  
Mohammed Hamami prochainement         livré à la Tunisie
   
         
                 La famille du jeune Mohammed Hammami, actuellement incarcéré à la prison         d’Oukar près de l’aéroport de Bagdad en Irak a dit que les autorités         irakiennes allaient prochainement le livrer aux autorités tunisiennes.         Le jeune Mohammed Hammami qui a été arrêté par les forces d’occupation         américaines après l’invasion et la chute de Bagdad avait été détenu à la         prison d’Abou Ghraïb avant d’être transféré il y a quelques mois à la         prison d’Oukar.         Pour le bureau exécutif de l’Organisation         Le secrétaire général          Monsieur Zouhaïer Makhlouf (traduction ni revue ni corrigée par les auteurs         de la version en arabe, LT) 
  
 Liberté pour Slim Boukhdhir, la plume libre Liberté et Equité Organisation de droits de l’homme indépendante           33 rue Mokhtar Atya, 1001 Tunis           Tel/fax: 71 340 860           Email : liberte.equite@gmail.com  
 Tunis, le 22 mai 2008                  Le dénommé Hédi Mahjoub, chef du poste de police de Bir Lahmar, dans le         gouvernorat de Tataouine, provoquait madame Fatma Manari, épouse de         monsieur Saïd Rahmani (53 ans) : le 17 mai à 11 heures du soir, il s’est         mis en tête de détruire la salle d’eau construite récemment à leur         domicile, il en est résulté une altercation verbale entre lui et le         propriétaire des lieux qui a décidé de faire une grève de la faim         illimitée pour protester contre ces menaces de démolition. Monsieur Saïd         Rahmani était furieux que sa femme soit prise à partie d’autant que le         chef de poste l’avait déjà persécutée lorsqu’elle avait participé à une         grève appelée le 27 mai 2007 par le syndicat de base de l’enseignement         primaire.         Monsieur Saïd Rahmani a effectivement commencé sa grève de la faim mardi         20 mai 2008 après avoir envoyé deux lettres, l’une au maire de Bir         Lahmar et l’autre au chef du poste du lieu l’informant de sa décision de         faire une grève de la faim et lui faisant endosser la responsabilité de         la dégradation éventuelle de son état de santé. Il est diabétique et a         subi une opération chirurgicale au cœur. Sa grève de la faim a entraîné         son décès jeudi 22 mai 2008.         […]         Pour le bureau exécutif de l’Organisation         Le président         Mohammed Nouri         (traduction ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en arabe,         LT)
 
 
La Cour d’Appel reporte le procès         de Sameh Harakati
   
         
        Une Arlésienne, ce procès, tant les reports s’accumulent. Alors que le 2         mai dernier, le procès avait été reporté parce que l’un des accusés         n’avait pas été extrait de sa cellule, suite à une erreur du greffe         semble-t-il, en ce vendredi 23 mai, le procès tant attendu n’a pas eu         lieu. La raison, un des accusés n’avait pas…. été extrait de sa cellule         pour être conduit au tribunal ! En l’occurrence, il s’agit du même         accusé, Slim Arfaoui, à ceci près que cette fois-ci il semble que ce         soit ce dernier qui ait refusé de comparaître; le juge a juré ses grands         dieux que le procès aurait bien lieu le 13 juin prochain, avec ou sans         l’accusé. Le code de procédure pénale dispose que «  Faute par le         prévenu touché personnellement de comparaître à la date qui lui est         fixée, le tribunal passe outre et rend une décision qui est réputée         contradictoire » (art.175)         Pour rappel, Sameh Harakati, une prisonnière de droit commun, a été         arrêtée le 7 novembre 2006 à Tunis et est incarcérée à la prison pour         femmes de la Mannouba. Elle a été condamnée en première instance à onze         ans d’emprisonnement pour des faits qui auraient été commis alors         qu’elle était mineure : « vol avec violences, constitution et         participation à une bande de malfaiteurs, trafic de marchandises         prohibées » . Depuis son arrestation, Sameh Harakati, qui n’a pas         d’antécédents judiciaires, clame son innocence et dénonce une accusation         établie sur la base d’une dénonciation calomnieuse; Sameh Harakati         travaillait dans le secteur du tourisme et venait de se marier quand         elle a été arrêtée. La choc dû à son arrestation a entraîné une         interruption de sa grossesse. Ses conditions d’incarcération, qui         s’étaient notamment améliorées après la médiatisation de sa situation         sur Internet (1) se sont brutalement détériorées dans les derniers mois,         puisqu’elle a été quotidiennement battue et privée de droits essentiels         comme la correspondance. Son mari, Farid Ben Taieb, n’a pas ménagé ses         efforts pour sauver sa jeune épouse de l’enfer carcéral, allant jusqu’à         déposer une plainte contre Bernard Kouchner en juillet dernier, à         l’occasion de la visite de Nicolas Sarkozy en Tunisie.         Luiza Toscane         http://sameh.onlc.fr/         http://sameh.bloguez.com/         http://www.tunisie-detention.cmonsite.fr
         
         
 
Peine de mort confirmée en         cassation pour un salafiste tunisien
  
         
        AFP 23.05.08 | 20h13                   La justice tunisienne a rejeté le pourvoi en cassation contre la         condamnation à mort de Saber Ragoubi, 24 ans, membre d’un groupe de 30         salafistes condamnés en appel en février pour “terrorisme”, a-t-on         appris de source judiciaire.          “La cour de cassation a statué vendredi et décidé de rejeter les         demandes des avocats de la défense et du parquet” favorable à une         aggravation des peines prononcées pour des faits remontant à décembre         2006 et janvier 2007, a-t-on indiqué.         Le 21 février, une cour d’appel avait confirmé la peine de mort pour         Saber Ragoubi, et condamné à perpétuité huit de ses co-accusés, dont         Imed Ben Ameur, 34 ans, initialement condamné à mort lors d’un procès en         première instance le 30 décembre 2007.         Les membres du groupe ont été jugés coupables pour implication dans les         accrochages armés qui ont eu lieu entre décembre 2006 et janvier 2007,         au sud de Tunis, et qui avaient fait 14 morts, dont un officier et un         agent de sécurité, selon un bilan officiel.         La plupart d’entre-eux avaient été inculpés notamment pour assassinat et         adhésion à l’association terroriste “Jound Assad Ibn Fourat” dont les         dirigeants, un mauritanien et trois tunisiens, sont morts dans les         affrontements.         Ces meneurs y compris leur chef tunisien, Lassad Sassi, auraient été         formés dans les maquis algériens du groupe salafiste pour la prédication         et le combat (GSPC) devenu branche d’Al-Qaïda au Maghreb.         Outre les condamnations à perpétuité, le reste des prévenus (19) ont         écopé de peines allant de 30 à 3 ans de prison ferme.         La défense avait plaidé l’acquittement des prévenus qui ont nié les         faits qui leur sont imputés durant les différentes étapes de leur procès.         Certains avaient cependant revendiqué leur adhésion à la pensée         salafiste et leur désir de combattre en Irak contre la coalition menée         par les Etats-Unis.         Selon Tunis, le noyau du groupe s’était infiltré en 2006, avec des armes         et munitions par la frontière algérienne, en vue de préparer des         attaques ciblant notamment les ambassades des Etats-Unis et de Grande         Bretagne.         Les violences survenues alors étaient les plus importantes depuis         l’attentat revendiqué par Al-Qaïda contre la synagogue de la Ghriba à         Djerba qui avait fait 21 morts dont 14 touristes allemands le 11 avril         2002.         Des opposants et associations de droits de l’Homme pour l’annulation de         la peine de mort qui demeure en vigueur en Tunisie, bien que ce pays         observe un moratoire de facto, son président Zine El Abidine Ben Ali         s’étant engagé à ne pas signer les ordres d’exécution.  
 
Tunisie: peine de mort confirmée         pour un jeune salafiste
 
         
                 The Associated Press – 20/NaN/5-23 à 20:06:23 –          La Cour de cassation de Tunis a maintenu jeudi les jugements prononcés         en appel contre les 30 membres du groupe de salafistes impliqués dans         des affrontements armés avec les forces de l’ordre fin 2006, a-t-on         appris vendredi de sources concordantes. L’un des accusés avait été         condamné à la peine de mort.         Les accrochages avaient fait 14 morts -un officier de l’armée, un         policier et 12 salafistes.         En février, lors du procès de ces salafistes appartenant à         l’organisation dite des “Soldats d’Assad Ibn Fourat”, du nom d’un chef         de guerre arabe, la cour d’appel avait condamné Saber Ragoubi, 24 ans, à         la peine de mort, huit autres accusés à la prison à perpétuité et les         derniers à des peines allant de trois ans à 30 ans de prison ferme.         La cour d’appel avait allégé les peines prononcées en première instance         en commuant notamment la peine capitale de l’un des accusés en         emprisonnement à perpétuité. Les avocats et le procureur général         s’étaient pourvus en cassation.         Les membres du “groupe Soliman”, du nom de la localité située à une         quarantaine de kilomètres de Tunis où avaient lieu fin décembre 2006,         début janvier 2007, les affrontements sanglants, étaient accusés “d’appartenance         à une organisation ayant adopté le terrorisme pour atteindre ses         objectifs, d’avoir reçu des entraînements militaires pour commettre des         crimes terroristes, de détention et de transport d’armes, d’explosifs et         de munitions”.         Il leur était également reproché le “recrutement et l’entraînement de         personnes à l’effet d’entreprendre un acte terroriste, la participation         à la désobéissance armée ayant causé avec préméditation la mort d’homme         et l’incitation de la population à s’entre-tuer”.         Selon les autorités, le noyau du groupe, dirigé par Lassaâd Sassi, un         ancien “Afghan” mort lors des accrochages et composé de six éléments,         s’était infiltré par la frontière algérienne après avoir séjourné dans         le maquis de l’ex-Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC),         devenu par la suite la branche armée d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI).         AP         bb/st 
         
Tunisie : hausse des recettes           d’exportations de phosphate
           
           2008-05-23 15:38:21                             TUNIS, 22 mai (Xinhua) — La Tunisie a enregistré une hausse de           ses recettes d’exportations de phosphate qui lui ont rapporté l’            année dernière 71 millions de dinars (59,66 millions de dollars).                            Cette somme représente presque 12,337 millions de tonnes de            phosphate brut, selon des chiffres rapportés jeudi par la presse            locale.                   Durant les 4 mois de cette année, les 454,4 mille tonnes de            phosphate brut, auront rapporté 57,3 millions de dinars (48,55            millions de dollars).                   Par contre, toutes les exportations de différents produits            phosphatiers auront rapporté à la Tunisie la somme totale de 780,8           millions de dinars (661,69 millions de dollars) et on n’en est qu’ aux           quatre premiers mois de cette année.   
            
 
 
Liban : la Tunisie salue la         signature de l’accord de Doha
    
                  2008-05-24 09:20:08                         TUNIS, 23 mai (Xinhua) — La Tunisie a exprimé sa “profonde          satisfaction” de la signature de l’accord de Doha entre les          protagonistes libanais pour résoudre la crise libanaise.                 ”La Tunisie a accueilli avec une profonde satisfaction  l’accord         de Doha auquel sont parvenus les libanais”, a affirmé le ministère         tunisien des Affaires étrangères dans un communiqué  rendu publié         vendredi.                ”L’accord constitue un pas important sur la voie de la          réalisation de la conciliation nationale au Liban, de la  dynamisation         des institutions constitutionnelles du pays et de la  préservation de sa         sécurité et de sa stabilité”, indique le  communiqué.                 Le communiqué affirme le soutien de la Tunisie à cet accord          historique et rend hommage aux leaders libanais pour le sens de la         responsabilité et la détermination dont ils ont fait preuve pour          préserver l’unité de leur pays et le prémunir des risques de la          discorde et de la désunion.                 Tout en réaffirmant son soutien à l’Etat libanais et son souci  de         consacrer la concorde et la compréhension entre tous ses  citoyens, la         Tunisie présente “ses sincères félicitations au  peuple libanais pour         cette importante réalisation qui est de  nature à consolider la paix et         la stabilité dans la région”, dit  le texte.            
         
 
  
  
       
      ERRIADH (île de Djerba) ENVOYÉE SPECIALE 
      ls sont venus retrouver leur “pays perdu”, la Tunisie. Certains font le       déplacement depuis dix, vingt, trente ans. D’autres viennent là pour la       première fois. Ceux-là sont un peu plus réservés, presque intimidés. Cela       ne va pas durer. D’un moment à l’autre, ils auront pris leurs marques et       adopté le comportement des habitués : décontracté, familier, exubérant.       Ici, c’est chez eux.    
La Ghriba, c’est un peu, pour les juifs,     l’antichambre de Jérusalem, un morceau de Terre sainte en territoire arabe     et musulman. Trente-trois jours après la Pâque juive, l’île de Djerba,     située à 500 km au sud de Tunis, abrite chaque année un événement     extraordinaire : le pèlerinage de la Ghriba. Plusieurs milliers de juifs, le     plus souvent originaires d’Afrique du Nord, affluent vers cette synagogue     considérée comme la plus ancienne d’Afrique. Ils arrivent de France, dans     leur très grande majorité, mais aussi d’Italie, d’Espagne et même d’Israël.     Officiellement, le pèlerinage ne dure que deux jours (les 22 et 23 mai,     cette année). Il est marqué par une procession assez folklorique dans les     rues d’Erriadh, le village qui abrite la Ghriba, autour d’une pyramide     hexagonale en argent, la Menara, sur laquelle sont inscrits les noms des     douze tribus d’Israël et des rabbins renommés de Tunisie. Dans les faits, le     pèlerinage s’étale sur une semaine.
“Ça fait quatre fois que je viens là.     Faut être honnête : je viens autant pour les vacances que pour la Ghriba !”,     avoue Joyce en riant. Cette mère de quatre enfants est venue avec Chantal,     sa meilleure amie. L’une et l’autre saisissent chaque fois l’occasion de     prendre une semaine de repos “entre copines”, bronzer et se baigner,     tout en se ressourçant. Tunis, où elles sont nées, comme leurs parents et     grands-parents, n’a jamais cessé de leur manquer. “Et puis, on connaît     les pouvoirs de la Ghriba. Alors on vient faire des voeux pour la famille”,     ajoute Joyce, l’air entendu.
Tous le disent : “La Ghriba, on y croit     fermement !” Deux légendes circulent quant aux origines de ce haut lieu     du judaïsme, qui a des allures de Lourdes. Une femme, arrivée de nulle part     – d’où son nom, la Ghriba (“l’étrangère”) -, aurait vécu ici en solitaire.     Une nuit, sa cabane prit feu. Découvrant le lendemain son corps intact sous     les cendres, les habitants comprirent qu’ils avaient côtoyé une sainte, non     une sorcière, et construisirent un sanctuaire à sa mémoire. L’autre légende     veut que des juifs, fuyant la destruction du temple de Jérusalem par le     Babylonien Nabuchodonosor, en 565 avant l’ère chrétienne, se soient réfugiés     sur l’île aux Lotophages chantée par Homère dans L’Odyssée. Ils y     bâtirent une synagogue avec une porte du temple qu’ils avaient emportée dans     leur fuite.
Quoi qu’il en soit, la Ghriba est supposée     faire des miracles. Des cancéreux y obtiennent des guérisons inespérées. Des     femmes stériles se retrouvent enceintes juste après être passées par là, ou     après avoir chargé un parent d’allumer une bougie à leur intention, à la     synagogue, ou d’y déposer un oeuf. Des célibataires endurcis rencontrent     leur conjoint dans l’année. Mais le premier des miracles de la Ghriba, c’est     qu’“elle nous appelle chaque année ! Elle nous tient !”, affirment en     choeur Lucien, Roland et Emmanuelle.
Ces trois sexagénaires nés à Tunis, Sousse     et Sfax, et partis en France au début des années 1960, quand ils ont senti     qu’ils étaient “devenus indésirables”, rêvent, l’année durant, de     cette semaine dans leur pays natal. “Vous allez me prendre pour un fou,     mais je ne peux pas m’en passer !”, dit Lucien. Il y a douze ans,     Emmanuelle a même organisé ici la bar-mitsva (communion) de son fils. “On     a affrété un avion. J’ai fait venir 180 personnes !”, se souvient-elle,     ravie, avant de préciser : “Ici, on se sent en sécurité. C’est pour cela     qu’on vient. Et on aime le régime Ben Ali !”
La reconnaissance des pèlerins envers le     président tunisien est sans limites. “C’est un exploit d’organiser un     pèlerinage aussi important dans un pays arabe ! Je crois que ça ne     peut se faire qu’en Tunisie, terre de tolérance, où la liberté de culte est     admise !”, souligne René Trabelsi, l’un des principaux organisateurs     depuis la France de ce rassemblement. Ce voyagiste d’une quarantaine     d’années, fils du chef de la communauté juive de Djerba, Perez Trabelsi,     fait venir pas moins de 1 000 pèlerins dans un grand hôtel de Djerba. Pour     700 euros, il leur offre le grand jeu : nourriture casher, concerts de     vedettes israéliennes invitées pour l’occasion, soirées casino, excursions à     Gabès et dans les souks, etc.
C’est tout juste si la thalassothérapie     n’est pas incluse dans le forfait. Entre la mer, la piscine et le shopping     dans les bijouteries d’Houmt Souk, les pèlerins vacanciers avouent baigner     dans un bonheur quasi absolu.
Tout cela, disent-ils, “on le doit à     Ben Ali !”. D’un bout à l’autre de la semaine, le président tunisien est     loué. “Ya ya, Ben Ali ! Il a instauré la démocratie !”, s’exclament à     chaque occasion les orateurs et animateurs de cette semaine hors du temps et     de l’espace, sous les applaudissements. “Démocrate, Ben Ali ? Pour nous,     les juifs, oui ! Pour les Tunisiens, non !”, ose un jour faiblement     protester une femme. Mais le sentiment d’être bienvenu en Tunisie et de ne     pas courir de risques – tant les mesures de sécurité déployées sont     importantes – balaye toute autre considération.
Personne n’a oublié l’attentat-suicide du     11 avril 2002. Ce jour-là, un kamikaze tunisien fait sauter sa voiture à     proximité de la synagogue. Vingt-deux touristes, dont quatorze Allemands,     trouvent la mort dans cette explosion revendiquée par Al-Qaida. Voilà deux     ans seulement que les pèlerins juifs osent reprendre le chemin de la Ghriba.     Le cru 2008 s’est élevé à plus de 5 000 personnes, selon les organisateurs.     Perez Trabelsi rêve de revenir au record : 8 000 pèlerins en 2000. Mais le     baromètre de la Ghriba, c’est la situation au Proche-Orient. De l’actualité     dans cette région du monde dépend la participation au pèlerinage. Des gestes     politiques de l’un ou de l’autre, aussi. Le simple fait que Nicolas Sarkozy     ait emmené avec lui, en voyage officiel en Tunisie, il y a un mois, le grand     rabbin de France, Joseph Sitruk, et que le président Ben Ali l’ait salué     publiquement, a donné un coup de fouet à la manifestation de cette année.     “Nous sommes tributaires du climat !”, soupire Perez Trabelsi, assis     dans son bureau de la Ghriba, en sarouel marron, kippa sur la tête. Y     aura-t-il un jour des liaisons aériennes directes entre Tel-Aviv et Tunis ?     Le chef de la communauté juive de Djerba croise les doigts. “Dans ce cas,     nous dépasserions les 25 000 pèlerins !”, assure-t-il.
C’est la première fois que Yoram et Shlomo,     habitants de Beersheva, en Israël, se rendent à Djerba. La venue de ces deux     frères d’une trentaine d’années a été un peu compliquée, la Tunisie et     Israël n’entretenant pas de relations diplomatiques. Eux, qui ne parlent     qu’hébreu, ont dû passer par Amman, la capitale jordanienne, d’où ils ont     pris un vol pour Tunis. “Nous accomplissons aujourd’hui un vieux rêve, en     même temps que nous retrouvons notre identité de base. Notre père était     originaire de Djerba. Jusqu’à sa mort, il nous a raconté, chaque vendredi     soir, au début du shabbat, ses souvenirs d’enfance. Il fallait que nous     venions voir cela”, racontent-ils, émus.
Osent-ils s’aventurer dans les rues     d’Houmt Souk, la petite capitale de l’île ? “On le fait, mais avec un peu     d’appréhension. Et nous n’avons rencontré d’hostilité qu’une fois, quand les     gens ont compris qui nous étions, mais rien de grave”, racontent-ils.     Maintenant qu’il a comblé son rêve, Yoram ne compte plus quitter Israël,     “le plus beau pays du monde”. Shlomo, lui, a l’intention de revenir, et     sans tarder. L’an prochain, à Djerba… 
 Florence Beaugé
 (Source: le journal “Le Monde” (Quotidien –       France) le 25 mai 2008)
 
La présidence à vie est elle une       fatalité arabe ?       Comment sortir du cercle vicieux ?
 
       
 Dr. Moncef Marzouki  
 L’année dernière, à cette même époque, les       Mauritaniens ont organisé pour la première fois de leur histoire une       élection présidentielle parfaitement libre et honnête, fait unique dans       les annales du Monde arabe.       Quelle évaluation pouvons-nous faire aujourd’hui de cette première ?       Serait-ce là la fameuse hirondelle annonçant un printemps démocratique       dans la seule région du monde restée totalement réfractaire à la vague de       démocratisation.       Tous mes interlocuteurs étaient d’accord sur le fait, qu’en matière de       libertés publiques, le retour du bâton craint, une fois éteinte les       lampions de la fête, ne s’est pas produit.       Mais beaucoup de représentants de la “société civile” semblaient       dubitatifs quant à l’enthousiasme soulevé par l’expérience mauritanienne       dans les pays arabes.       Leurs arguments appelant à tempérer cet enthousiasme sont les suivants :        D’une certaine façon, les caciques de la dictature déchue n’avaient pas       le choix, surtout après la tentative de putsch de 2003, que d’organiser       leur propre soulèvement et sauver leurs propres têtes et privilèges en       sacrifiant le dictateur devenu un fardeau pour le système.        C’est le candidat du régime de l’époque, soutenu par la caste militaire,       toujours omnipotente, qui l’a emporté et non le candidat de la “vraie       alternance”.        Certes les formes électorales ont été respectées, mais la lutte n’a pas       tourné autour de programmes politiques. Les déterminants ont été l’argent       et le clientélisme tribal et ethnique.       Il est exact que sans l’intervention en sous main des militaires, le       candidat de l’opposition aurait eu de meilleures chances de l’emporter,       sans que cela soit absolument certain.       Nul doute aussi que la campagne a été très largement clientéliste et non       programmatique. Il faut rappeler aussi que les officiers mauritaniens       responsables du putsch avorté de 2003, poursuivis, lourdement condamnés et       chassés de l’armée, n’ont pas été à ce jour réintégrés ou indemnisés par       leurs collègues qui ont réussi ce qu’ils ont tenté avant eux : débarrasser       le pays de la dictature.       Ceci étant dit, empressons-nous de rendre justice aux Mauritaniens.       Il est douteux que la quantité d’argent, ou de manipulation de toutes       sortes, ait été plus importante que dans des pays plus chevronnés dans le       jeu électoral.       Pourquoi les Mauritaniens devraient-ils davantage se justifier de leurs «       identarismes » que les Corses, les Basques ou les Bosniaques ?       De toutes les façons l’apport de l’expérience n’est ni dans la qualité de       l’organisation de la consultation, ni dans celle des débats ou des       candidats. Il est dans le fait d’avoir débloqué, au coût le plus faible,       une situation dangereuse dans laquelle vit aujourd’hui la quasi-totalité       des pays arabes.       La Tunisie est conviée en 2009 à sa cinquième mascarade électorale en       vingt ans, et instituant de facto la présidence à vie. Ce n’est pas le       seul exemple d’un pays bloqué par un système politique, lui-même bloqué       par un homme sans solution autre que de continuer à tenir la queue du       tigre le plus longtemps possible.       Bachar Al Asad, en Syrie, Hosni Moubarak en Egypte, Mouammar Kadhafi en       Libye, Abdelaziz Bouteflika en Algérie, Omar Al Bachir au Soudan, Ali       Abdallah Salah au Yémen, comme Zine El Abidine Ben Ali en Tunisie,       n’envisagent nullement de passer la main. Des pseudo élections trafiquées,       au vu et au su de tout le monde, leur permettent de légaliser leur       illégitimité. Le chef chronique assiégé, assiège la société par ses armées       policières. C’est la lutte à mort entre un homme terrorisé par son peuple       et un peuple terrorisé par son tyran. Dans tous ces pays c’est l’impasse,       tant les régimes en place, comme le dit le politologue Olivier Roy, sont       irréformables.       A travers l’histoire ce genre de situation se débloque normalement par la       révolution ou par l’assassinat du tourmenteur de son peuple. Le sang coule,       et il arrive qu’il coule à flots et pendant longtemps comme c’est le cas       aujourd’hui en Irak. On oublie que les malheurs de ce pays sont largement       dus à la dictature de Saddam Hussein et au processus de son élimination.       Le coût d’une insurrection populaire semble actuellement trop élevé pour       les peuples arabes, surtout au vu de la malheureuse expérience algérienne.       D’où leur attentisme actuel. Mais une telle attitude ne pourrait être       tenue très longtemps car tous les problèmes en suspens ne font qu’empirer.       En Egypte, on commence à s’entretuer dans les files pour acheter du pain.       La violence contenue par la répression, n’est pas annulée. On ne fait que       reporter son explosion.       C’est dans ce contexte lourd de toutes les menaces, que l’expérience       mauritanienne prend toute son importance.       Celle ci ne tient pas tant dans le putsch militaire organisé par les plus       proches collaborateurs du dictateur, solution tant de fois utilisée dans       le Monde arabe. Elle est dans le fait que les militaires aient accepté de       remettre réellement le pouvoir dans les mains du suffrage universel.       Nul ne doute aujourd’hui que cette décision n’a pas été facile à prendre,       que la tentation de s’accrocher au pouvoir a été forte, que celle de le       récupérer n’est pas moins tenace.       Il n’en demeure pas moins que le dictateur a été renvoyé sans bain de       sang, qu’on n’a pas assisté à des purges vengeresses, que des élections       honnêtes ont permis de désamorcer la grave crise politique du pays, ce qui       lui a permis de concentrer son énergie sur les graves problèmes       socio-économiques dans lesquels il se débat.       La question immédiate qui vient à l’esprit est simple : Ce modèle peut-il       être reproductible dans les autres pays arabes ?       Nul ne connaît évidemment la réponse puisque l’on ne sait pas de quoi       l’avenir sera fait. Au lieu de se laisser aller aux supputations, il       faudrait se poser une question plus inquiétante : quelles autres       alternatives ont les pays arabes en dehors de la solution mauritanienne ?       Là, la réponse est évidente : la lente agonie de sociétés bloquées, et/ ou       la violence.       Si telles sont les deux alternatives, on comprend pourquoi cette solution       mauritanienne doit être une priorité absolue tant pour les “sociétés       civiles”, que pour les femmes et les hommes de bon sens au sein même de       l’Etat totalitaire, sans parler des protecteurs occidentaux, qui dans leur       obsession sécuritaire n’ont pas arrêté de prendre les pyromanes pour les       pompiers. (Source:  le site www.oumma.com le 22mai 2008)        lien:       http://oumma.com/La-presidence-a-vie-une-fatalite